HG-Hebdo 30/2025

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Le journal professionnel de Hotel & Gastro Union depuis 1886

CXL e année

L’offre des cours Progresso 2026 vient d’être publiée avec des nouveautés

Lausanne, le 5 novembre 2025

«Régime santé planétaire» Un modèle en conflit avec l’évolution?

5

Édition romande

Hôtellerie-intendance Teresa Rodrigues

La gouvernante générale de l’hôtel Ameron Flora à Lucerne remporte le concours Housekeeper 2026 et incarne la fierté d’une profession souvent, et à tort, méconnue.

Prochaine parution le 12 novembre

Evénement Le Salon Igeho célèbre ses 60 ans

L’enseigne du Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier, qui porte aujourd’hui le nom de Franck Giovannini, symbolise septante ans d’excellence gastronomique en terre vaudoise.

Palmarès du Creative Tartelettes Contest 2025 organisé par Hug

Le passage de témoin entre Philippe Rochat et Benoît Violier avait été, en 2012, le prétexte à un grand portrait de Frédy Girardet dans les colonnes de Hôtellerie Gastronomie Hebdo. Les septante ans, cette année, de la maison fondée par son père Benjamin incite à jeter un nouveau regard dans le rétroviseur, mais pas seulement. Car si l’on ne relit pas sans une certaine

émotion ce que disaient de lui ses deux successeurs tragiquement disparus et le tout aussi regretté Joël Robuchon, et si l’on ne se lasse pas de revisiter l’histoire pourtant déjà mille fois racontée du Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier, l’aventure de l’établissement ne s’est pas arrêtée en 2012, ni même en 2016. C’est pourquoi l’anniversaire de cette table em-

blématique, celle-là même qui a mis la Suisse sur la carte de la gastronomie mondiale et valu à Frédy Girardet le titre de Cuisinier du siècle, est aussi l’occasion de célébrer les trente ans de l’arrivée de Franck Giovannini dans les cuisines de Crissier. Après avoir succédé à Benoît Violier dans les circonstances que l’on sait, le natif de Tramelan (BE), solidement ancré à Yvonand (VD), a réussi l’exploit de devenir le quatrième chef d’affilée à décrocher trois étoiles Michelin au sein de la même maison – un cas unique au monde. Son travail est soumis au regard de Frédy Girardet, tandis que lui-même et un certain nombre de proches apportent un éclairage intimiste sur son parcours aux côtés de son épouse Stéphanie, l’état d’esprit avec lequel il aborde sa mission et la manière dont il crée ses cartes. Et parce que la maison continue de briller aussi grâce à ses individualités, Charline Pichon, cheffe sommelière, est conviée à parler de ce que la double distinction dont elle vient d’être gratifiée signifie pour elle et Crissier. S uite en pages 12 et 13

Adligenswilerstrasse 22, 6006 Lucerne AZA Flex CH-6002 Luzern Response zentral Post CH AG hotellerie-gastronomie.ch

CONCOURS

Gagnez deux entrées à Aquarena Fun

En quelle année le chef Franck Giovannini a-t-il été engagé au Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier?

A) 1991

B) 1993

C) 1995

Les bains thermaux Aquarena Fun offrent des expériences variées pour toute la famille, avec un espace à la fois extérieur et intérieur. Pour les fans de jeux aquatiques, l’eau thermale à 35 degrés se décline en bain de rivière, jacuzzi et toboggan de 65 mètres de long dans une grotte. Les amateurs de plaisir et de bien-être apprécieront les buses de massage et les douches ca scades. Un inhalatorium parfumé et un espace de bien-être permettent également de se détendre. Le bassin de natation de 25 mètres ravira quant à lui les sportifs. Les bains thermaux de Bad Schinznach sont ouverts tous les jours de 8 h à 22 h.

Les 2 entrées pour 2 heures de détente à l’Aquarena Fun sont offertes par bad-schinznach.ch

Merci de nous faire parvenir votre réponse d’ici au 17.11.2025 à l’adresse suivante: Rédaction Hotellerie Gastronomie Zeitung, Case postale 3027, 6002 Lucerne, ou par e-mail: wettbewerb-hgz@hotellerie-gastronomie.ch

Le gagnant du n° 28/2025 est Mario Sandmeier, Blonay.

Progresso 2026: cours

gratuits et modernisés dans toute la Suisse

Gratuite pour les entreprises soumises à la CCNT, la formation s’enrichit d’un module numérique et de nouvelles options d’accès.

La formation de base Progresso, destinée aux métiers du service, de la cuisine, de l’intendance et de la restauration de système, sera à nouveau proposée dans toute la Suisse en 2026. Toutes les dates de cours sont déjà publiées, afin de faciliter la planification des entreprises. Pour les collaborateurs dont les établissements sont soumis à la CCNT, la formation d’une valeur de 5750 francs reste gratuite, tandis que les employeurs perçoivent une indemnité de 120 francs par jour de cours et d’examen. Au-delà du perfectionnement technique, Progresso vise à renforcer les compétences relationnelles et organisationnelles des participants. «Nous voulons faire comprendre aux diplômés qu’ils peuvent aller plus loin et les encourager à franchir leurs premiers pas dans leur carrière grâce à Progresso», souligne Olivier Kolly, responsable de la qualification de base chez Hotel & Gas-

tro formation, Siège romand. Objectif? Former des collaborateurs capables non seulement de maîtriser leur métier, mais aussi de s’intégrer efficacement dans une équipe et de répondre aux attentes des clients.

Une formation plus flexible

En 2026, le cours mixte «Allrounder» sera à nouveau proposé en Suisse alémanique et en Suisse romande. Quelques changements concernent les lieux de formation: au lieu de Lenzbourg et Fahrweid-Weiningen, les sessions auront lieu à l’Ecole hôtelière de Zurich. Grande nouveauté: la partie théorique de la formation est désormais dispensée sur la plateforme d’apprentissage numérique Wigl. Intuitive et multilingue, cette solution s’adapte à tous les types d’apprenants et intègre les tâches pratiques à effectuer en entreprise. Elle vise à rendre la formation plus flexible et à réduire les barrières linguistiques.

Reconnu dans toute la Suisse, le certificat Progresso ouvre la voie à un salaire minimum supérieur de 200 francs et constitue souvent la première étape vers un AFP ou un CFC via l’article 32. (HGH)

Les goûts et les terroirs ont une nouvelle fois attiré la foule à Bulle

Le Salon suisse des Goûts et Terroirs clôt sa 25 e édition sur un succès populaire, avec plus de 45 000 visiteurs à Bulle.

Un quart de siècle après sa création, le Salon Suisse des Goûts et Terroirs confirme son statut d’événement culinaire incontournable. L’édition 2025, marquée par ses 25 ans, a attiré plus de 45 000 visiteurs et réuni 300 exposants venus de tout le pays, autour d’un même esprit : celui du partage, de la découverte et de la convivialité. Trois hôtes d’honneur ont marqué cette édition: la Principauté du Liechtenstein, ChasseSuisse et le Vacherin Fribourgeois AOP. Le pavillon du Liechtenstein a charmé les visiteurs avec ses Käsknöpfle et ses vins du pays,

tandis que ChasseSuisse a mis à l’honneur la chasse durable et la gastronomie du gibier suisse. De son côté, le Vacherin Fribourgeois AOP a célébré ses 20 ans d’appellation protégée et ses 30 ans d’interprofession avec un espace gourmand et pédagogique.

Une fréquentation triplée en 25 ans

Le public a également plébiscité les nombreuses animations participatives, des ateliers de l’Ecole du Goût à la Chasse au Trésor gourmande, sans oublier les shows culinaires et le Biergarten, devenu un véritable lieu de rencontre en fin de journée. Né en 2000, le salon a su évoluer sans perdre son âme: promouvoir les produits du terroir et renforcer le lien entre producteurs et consommateurs. En 25 ans, il est passé de 15 000 à 45 000 visiteurs. (HGH)

REVUE DE PRESSE

Le Matin

Porcs suisses et génie génétique

La filière porcine helvétique plaide pour l’usage de la technologie Crispr/Cas, afin d’éviter la castration des porcelets mâles, une pratique e ncore courante et coûteuse. Inspirée d’expériences menées en Allemagne et déjà autorisée aux États-Unis, cette technique de modification génétique empêcherait le développement des organes sexuels. En Suisse, un moratoire sur les OGM reste en vigueur depuis 2005. Si le Conseil fédéral e nvisage d’assouplir la loi pour les plantes, les animaux n’y fi gurent pas encore. L’entreprise Suisag milite activement pour cette évolution, évoquant l e bien-être animal et un g ain économique. Mais les opposants dénoncent une «expérience à haut risque» dont les conséquences biologiques et éthiques demeurent incertaines.

RTS Info

Champignons «miracles» sous surveillance

Ces boissons à base de champignons, vantées sur les réseaux comme alternatives au café, promettent énergie et bien-être. Mais la plupart, dont la marque française Bonjour, enfreignent la législation suisse: allégations santé interdites, appellations trompeuses et composition litigieuse. Selon la Dre Mapi Fleury (CHUV), les e ffets «adaptogènes» ne sont pas prouvés, et certaines formules peuvent même provoquer des saignements. Le chimiste cantonal genevois juge ces produits «contestables». Les autorités rappellent qu’aucune allégation de santé n’est autorisée pour ces boissons, malgré leur présence dans certaines pharmacies romandes, où leur vente engage la responsabilité du pharmacien.

LE CHIFFRE

0,3 %

Les prix à la consommation en Suisse ont baissé de 0,3 % au mois d’octobre. L’inflation sur un an s’est elle amenuisée à 0,1 %, malgré une pression persistante des prix des loyers, contre encore 0,2 % un mois plus tôt, indique l’Office fédérale de la statistique.

Dès huit participants, Progresso peut également organiser des cours internes dans les établissements. ROY MATTER
Davantage
d’informations: mon-progresso.ch
Davantage
ANNONCE

Saint-Martin à Porrentruy

Des milliers de visiteurs vont déambuler entre les plus de 50 ca banons occupés par des artisans des métiers de bouche et de l’ar tisanat. Le marché investira la vieille ville de la cité des princesévêques une seconde fois lors du «Revira» les 15 et 16 novembre. Les visiteurs pourront découvrir de nombreuses animations mu sicales, mais aussi des spécialités d iverses, coutumières ou inatten dues, annoncent les organisateurs du Marché dans leur brochure de présentation. La ville de Moutier, qui rejoindra le canton du Jura le 1er janvier prochain, sera l’invitée d’honneur cette année.

Chocolatissimo: 12 e édition

Le festival Chocolatissimo se tient jusqu’au 8 novembre à l’Hôtel de Ville de Neuchâtel. Au moins 10 000 visiteurs sont attendus lors de cette 12 e édition, qui va faire un clin d’œil à la Tour du Fantastique. Un décor de dragons ailés, d’elfes et autres créatures magiques peuplera cette année les meilleures créations chocolatières des apprentis de la région. Plus de 30 pièces montées seront soumises au vote du public. La thématique du fantastique est aussi présent sur l’affiche de la manifestation. Elle a été signée de l’illustrateur John Howe en collaboration avec le graphiste Maël Bächtold et le photographe Noé Cotter. (ATS)

d’informations: chocolatissimo.ch

Davantage

Scanner pour télécharger l’article scientifique dans son intégralité

Le «régime santé planétaire», un modèle en conflit avec l’évolution?

Le modèle prôné par la Commission

EAT-Lancet pour nourrir 10 milliards d’humains d’ici 2050 suscite un débat scientifique croissant. Selon le Dr Jean-Pierre Spinosa, il s’écarte des fondements du métabolisme humain.

Basé à Lausanne, l’onco-gynécologue et chercheur indépendant

Jean-Pierre Spinosa consacre ses travaux aux interactions entre la nutrition et le métabolisme, notamment dans la prévention du c ancer. Avec des chercheurs du Boston College, dont Thomas Seyfried, il vient de publier, à son initiative, dans la revue Nutrition & Metabolism, une analyse critique du «régime santé planétaire», proposé en 2019 par la Commission E AT-Lancet. Ce modèle, à dominante végétale, entend concilier la santé et la durabilité environnementale. Mais pour le Dr Spinosa, sa généralisation relève d’une erreur biologique, puisqu’elle ignore selon lui les mécanismes fondamentaux de l’évolution humaine, et , plus grave encore, l’individualité génétique et métabolique des individus et peuples.

Substituts industriels à proscrire

Ses arguments? Depuis 2,5 millions d’années, Homo sapiens et ses ancêtres se sont nourris d’une alimentation omnivore dominée par la chasse et la cueillette. Leur survie, assure l’article, reposait sur une forte capacité d’oxydation des graisses et sur la production de corps cétoniques lors des périodes de jeûne ou de pénurie. Ce métabolisme lipidique, loin d’être

Le «régime santé planétaire» est remis en cause sous de nombreux aspects. PEXELS

un état pathologique, a façonné le développement du cerveau humain. L’expansion du néocortex aurait dépendu d’apports réguliers en acides gras polyinsaturés, notamment le DHA, en cholestérol et en vitamine B12, des nutriments presque exclusivement disponibles dans les tissus animaux.

A l’inverse, le «régime santé alimentaire» prescrit une consommation très faible de produits d’origine animale et un apport glucidique élevé, de l’ordre de 55 à 60 % des calories quotidiennes. Pour les auteurs, ce schéma «onesize-fits-all» ne tient ni compte des différences génétiques, ni des contextes culturels ou environnementaux. Les arguments de la biologie évolutive sont pourtant

difficiles à ignorer, assurent-ils; les populations méditerranéennes, arctiques ou masaï ont prospéré durant des millénaires grâce à des régimes radicalement différents. En outre, le modèle planétaire écarte plusieurs sources essentielles de nutriments denses, notamment les aliments riches en DHA, en vitamine B12 ou en fer hautement biodisponible. Face à cette standardisation, les auteurs défendent le concept d’un «autogenous diet », soit un modèle nutritionnel aligné sur la physiologie humaine. Sa composition? Modérément protéinée, r iche en graisses naturelles, pauvre en glucides. Il privilégie les aliments locaux et peu transformés, réintroduit la saisonnalité,

les cycles de jeûne et l’accord avec les rythmes circadiens. Ce régime, expliquent-ils, reproduit les conditions métaboliques ancestrales, tout en répondant aux enjeux modernes de santé publique.

Autre critique: le modèle planétaire surestime le rôle protecteur des glucides complexes et des f ruits. Les chercheurs rappellent que les fruits du Paléolithique, amers et fibreux, n’avaient rien de commun avec les variétés modernes, sélectionnées pour leur teneur élevée en fructose. Ces «fruits-desserts», riches en sucres rapides, contribueraient aux mêmes déséquilibres métaboliques que les aliments ultratransformés: résistance à l’insuline, stress oxydatif, stéatose hépatique.

«Sous couvert de progrès, une régression biologique est à craindre»

DR JEAN-PIERRE SPINOSA, ONCOGYNÉCOLOGUE ET CHERCHEUR

Pour les auteurs, «il est louable de concevoir des recommandations alimentaires qui favorisent la santé humaine tout en respectant les effets environnementaux g lobaux», mais elles doivent s’appuyer sur la cohérence biologique et non sur des présupposés idéologiques. Les recommandations nutritionnelles, soulignent-ils, devraient intégrer les acquis de la biologie évolutive et de la médecine personnalisée, plutôt que viser une uniformité mondiale déconnectée des réalités locales. A leurs yeux, la promesse du «régime santé planétaire», si elle est appliquée sans discernement, risque d’aboutir à l’effet inverse: un appauvrissement physiologique et culturel. «Sous couvert de progrès, nous pourrions amorcer une profonde régression biologique», concluent-ils.

Bouillons et sauces

Goût exceptionnel

Recettes infaillibles

Rendement élevé

Assortiment pluriel, y c. les produits LVK répondant à des besoins nutritionnels spécifiques

Fabrication en Suisse

Des héros de la base à la touche finale

ANNONCE

Igeho 2025: 60 ans d’innovation au service de l’hospitalité

et «pièces artistiques en sucre ou tion Valley. L’exposition spéciale née-Chats, soit des entretiens fois parallèlement à Igeho, où édition symbolique. (RMA/PCL)

Arène culinaire:

place au spectacle

Fidèle à son habitude, l’Arène culinaire de Igeho propose cette année encore aux visiteurs un programme de haute tenue.

Dans une cuisine de démonstration entièrement équipée, de grands chefs étoilés et de jeunes talents prometteurs dévoileront leurs secrets de cuisson. Organisée par la Société suisse des cuisiniers, l’Arène culinaire est un lieu d’échanges et de rencontres. Des talents de toute la Suisse

Le programme s’annonce riche: aux fourneaux se succéderont Romain Paillereau (Restaurant des T rois Tours, à Bourguillon), les anciennes membres de l’équipe nationale junior des cuisiniers Alexandra Helbling et Nicole Lüthi, André Kneubühler (The Omnia, Zermatt), Urs Koller, finaliste du Cuisinier d’Or 2025, Dominik Sato (The Japanese Restaurant, Andermatt), Dominique

S chrotter (La Riva, Lenzerheide), Patrick Mahler (Focus Atelier, Park Hotel Vitznau), Mike Wehrle (Bürgenstock Resort, Obbürgen), ainsi qu’Elif Oskan (Gül) et Markus Stöckle (Rosi) à Zurich.

La relève en compétition

Du lundi au mercredi, l’Arène culinaire accueillera chaque matin le traditionnel concours des apprentis cuisiniers de Igeho. Réunis en binômes, les jeunes talents y disposeront de 30 minutes pour créer des plats originaux autour d’une pièce de viande ou de volaille issue d’un panier imposé. Une véritable course contre la montre où s’affrontent créativité, maîtrise technique et sens du goût. Le jury sera composé des chefs qui se produiront l’après-midi sur la scène principale.

L’Arène culinaire servira également d’écrin à plusieurs moments forts: la finale du Igeho Rising Star Award 2025, la Basel Bartender Cocktail Competition 2025, ainsi que la remise des prix des meilleurs apprentis cantonaux. Le programme détaillé de cette riche section est disponible en ligne sur igeho.ch. (AHÜ/PCL)

Roux et liants

Base idéale pour vos créations

Saveur neutre

Parcours U21 pour esprits curieux

L’événement destiné aux apprentis de l’hôtellerierestauration et de la boulangerie-confiserie est une expérience inspirante et formatrice, qui les prépare à la vie professionnelle.

Du 17 au 19 novembre, le Parcours U21 de Igeho fera le lien entre théorie et pratique. Les apprentis cuisiniers, spécialistes en restauration, spécialistes en communication hôtelière, boulangers-pâtissiers-confiseurs et employés de commerce HGT y découvriront, à travers cinq postes thématiques, toute la diversité du monde de l’accueil et des métiers de bouche. Or-

ganisée par Hotel & Gastro Union, la visite constitue une belle occasion d’approfondir ses connaissances, de créer des contacts et de se préparer de manière ludique à la procédure de qualification.

Le plaisir et la curiosité avant tout

Après un accueil au stand de Hotel & Gastro Union, les jeunes professionnels entament leur parcours à travers le salon. A chaque poste, ils répondent à des questions à choix multiples en lien avec les examens finaux – interactives, concrètes et teintées d’un esprit de compétition. Ceux qui réussissent toutes les étapes remportent non seulement une mise à jour de leurs connaissances, mais aussi la chance de gagner des prix quotidiens attrayants.

«Nous voulons que les apprentis participent avec plaisir et cu-

riosité», souligne Sabrina Ott, responsable des événements chez Hotel & Gastro Union et coorganisatrice de la manifestation. «Le Parcours U21 n’est pas un cours classique, c’est un espace d’expérimentation. Les jeunes doivent pouvoir découvrir, essayer, poser des questions et repartir avec un sentiment d’accomplissement et une confiance renforcée.»

Nouveaux savoirs à chaque étape

Les contenus du Parcours U21 couvrent un large éventail de thèmes. Le module consacré à la viande aborde l’origine, la v alorisation et la transformation créative des produits carnés. Les participants y apprennent à

Apprendre à maîtriser l’art du storytelling Des délices qui unissent. Depuis 1886. www.gastro.hero.ch

reconnaître les différents morceaux d’un animal et à les utiliser de manière respectueuse et durable. Le module dédié à la nutrition met la santé au centre des préoccupations: comment garantir une alimentation équilibrée, source d’énergie et de bienêtre? Le monde de l’œnologie fait également partie du programme, avec des experts qui expliquent la production, la dégustation et le service professionnel du vin.

Dans le module sur le marketing digital, les apprentis découvrent comment raconter des histoires qui touchent et engagent, que ce soit en salle, en cuisine ou à la réception. «Les compétences numériques font désormais partie intégrante de la formation, au même titre que les connaissances techniques liées aux produits ou aux processus de service», explique Stefan Kogler, responsable du marketing de la relève à Hotel & Gastro Union. «Beaucoup découvrent ici, pour la première fois, à quel point leur formation est riche et variée. Cela renforce à la fois leur confiance et leur motivation à l’approche des examens de qualification.» Un dernier module est consacré au sommeil et à la récupération, avec un focus sur les facteurs qui favorisent la régénération et la performance. (ADE/PCL)

Préparation infaillible, pas de fluctuations de qualité

Rendement élevé

Partiellement sans gluten; sans huile de palme

Assortiment pluriel

L’entrée pour les apprentis inscrits est ouverte de 9 h à 12 h. DR
Le programme de l’Arène culinaire attire toujours un large public. ROY MATTER

LES TARTELETTES

Le Creative Tartelettes Contest de Hug est l’un des plus anciens concours culinaires du pays. A l’occasion de sa 21e édition, les finalistes ont une nouvelle fois fait preuve de talent, de créativité et d’une belle personnalité, ce qui a rendu compliquée la tâche jury.

Sous la présidence de Rolf Mürner, le Creative Tartelettes Contest (CTC) 2025 organisé par la maison Hug s’est distingué par son t rès haut niveau, mais aussi par un détail révélateur: «Il régnait un silence quasi total dans la cuisine», a-t-il commenté au sujet de l’épreuve. Preuve que les finalistes, parfaitement préparés, étaient concentrés au plus haut degré. De son côté, Anna Hug, codirectrice de la maison éponyme à Malters (LU), s’est dite «éblouie par les véritables œuvres d’art créées cette année encore», lors de la remise des prix qui s’est déroulé à l’Ecole professionnelle Richemont de Lucerne.

Chaque détail compte

Quarante recettes avaient été soumises au jury, qui en a retenu dix de façon anonyme, à savoir cinq dans la catégorie des apprentis et cinq dans celle des professionnels. Le jour de la finale, les candidats disposaient de quatre heures pour réaliser une entrée et un dessert autour de deux tartelettes Hug

imposées. Liberté totale, donc, et grande diversité des assiettes: «Toutes les créations étaient excellentes; à la fin, comme c’est souvent le cas, ce ne sont que quelques détails qui ont fait la différence», a résumé Rolf Mürner.

«Nos tartelettes deviennent, à la faveur du Creative Tartelettes Contest, de véritables œuvres d’art»

ANNA HUG, CODIRECTRICE DE HUG SA

Mais un concours reste un concours: il faut un vainqueur. Chez les apprentis, la victoire est revenue à Vivien Burkhard du Schüpbärg-Beizli à Schüpfen (BE), ravie de sa prestation: «Tout s’est parfaitement déroulé, j’ai pris un immense plaisir à vivre cette journée», a-t-elle confié au moment de

son sacre. Elle a séduit non seulement par ses délicates créations culinaires, mais aussi par le soin apporté à la présentation de sa table, richement décorée.

La frustration avant le triomphe

Dans la catégorie des professionnels, c’est Yannik Wagner, en poste au Solina Ziegelei, à Steffisburg (BE), qui s’est imposé. Qu’il atteigne un tel niveau, il ne l’aurait pas imaginé au début de sa préparation: «Après la première dégustation, j’étais frustré. Mais il faut croire que nous avons su, au final, trouver l’harmonie nécessaire dans l’assiette.» Le prix spécial du jury a été décerné à Ella Luisa Bleuer, de l’Alterszentrum Marienheim à Wangen près d’Olten (SO), dont les créations ont mis tout particulièrement en valeur les tartelettes de la maison Hug. Les deux lauréats des catégories principales s’envoleront pour les Pays-Bas, où les attend un séjour mêlant découvertes gastronomiques et escapades touristiques. (AHÜ/PCL)

Professionnels

1

Yannik Wagner Solina Ziegelei Steffisburg (BE)

2

Constanze Maria Wassmer Hirslanden Salem-Spital Berne

3

Francesca Albanese

Hotel Maistra 160 Pontresina (GR)

Ruben Pinto Mürner One Berne-Belp

Kevin Toma Restaurant Fredi Winterthour (ZH)

CATÉGORIE DES PROFESSIONNELS

YANNIK WAGNER (gagnant)

Entrée

Solina Ziegelei, Steffisburg (BE)

1

Vivien Burkhard Schüpbärg-Beizli Schüpfen (BE)

2

Janis Loretan Lenkerhof Gourmet & Spa Resort,

3

Ella Luisa Bleuer

Alterszentrum Marienheim Wangen bei Olten (SO)

Alan May Hotel Schweizerhof Lucerne

Loïc Reinhard Lenkerhof Gourmet & Spa Resort, Lenk (BE)

CATÉGORIE DES APPRENTIS

VIVIEN BURKHARD (gagnante)

Schüpbärg-Beizli, Schüpfen (BE)

Entrée «Poulet, champignons et carottes en jeu d’arômes»: poulet sauce crème avec ragoût de

Dessert
«Poire et cerise confite rencontrent flamme et chocolat»: brownie à la poire, à la cerise et au citron.
Dessert
«Le basilic fait pétiller la poire»: tartelettes à la poire et au maïs, glace au pop-corn, crème de pop-corn et basi lic.
champignons, carotte et poti ron.
«Veau au jardin»: tartelette de pralines de veau et purée, avec une tartelette de carottes et boule de pommes de terre.
Apprentis
Lenk (BE)
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Un set à fondue de la vallée de la Töss

Pour ceux qui ne veulent pas choisir, Kuhn Rikon propose le nouveau set Glacier, qui réunit fondue au fromage et fondue à la viande dans un élégant ensemble en fonte massive noire mate. Le matériau

diffuse la chaleur de manière homogène et la conserve longtemps idéal pour de longs moments conviviaux au restaurant ou à la montagne. L’insert à fourchettes intégré maintient l’ordre dans le caquelon et évite les mélanges de piques. Livré avec réchaud, caquelon, insert, fourchettes et dessous en bois, le set est complet et prêt à l’emploi. Glacier allie innovation, technique moderne et esprit chaleureux typiquement suisse. Nouveaux venus dans la collection Alpweide: sac à pain orné d’un motif de découpage traditionnel, planche en bois, couteaux et a ssiettes bordées d’edelweiss, le tout assorti au design intemporel des caquelons de qualité et à l’élégance naturelle des tables suisses. kuhnrikon.com

Un

brandy bio à savourer pur

A travers le Bio Brandy Double Oak, la distillerie allemande Artwerk signe une édition limi tée d’une très grande finesse. Son équilibre gustatif s’appuie sur des vins de riesling et de chardonnay, deux cépages qui lui apportent une palette aromatique allant du fruité frais à des nuances plus ter reuses et boisées. Le brandy mûrit d’abord dans d’anciens fûts de chêne soigneusement sélectionnés, où il gagne en profondeur et en caractère, avant de parfaire son bouquet dans des barriques de chêne français. Ses arômes de fruits secs, d’abricots et de

vanille, complétés par une note boisée douce et sucrée en finale, en font un spiritueux à la fois élégant, équilibré et authentique, idéal à déguster pur ou sur glace. artwerk-brandy.de

Quand Kalte Lust voit grand

Depuis sept ans, Kalte Lust s’est imposée comme l’un des acteurs les plus créatifs du marché suisse de la glace, un secteur pourtant très concurrentiel. Basée à Olten (SO) et présente aussi

Pour une vaisselle impeccable

Partout, on prône l’économie des ressources naturelles et cela vaut désormais aussi pour le lavage de la vaisselle. La ligne Sure de Diver sey répond à cette exigence avec des formules durables et perfor mantes. Adaptés aux lave-vais selle à un ou plusieurs bacs, ses détergents et agents de rinçage li quides garantissent d’excellents résultats de nettoyage et de séchage. Le détergent, biodégradable, élimine graisses et résidus séchés, tandis que le liquide de rinçage assure un séchage rapide et sans traces, même en cas d’eau dure. La nouvelle gamme Sure

à Baden, Berne, Berthoud, Coire et Grindelwald, l’entreprise propose aujourd’hui plus de 100 parfums différents, alliant originalité, savoir-faire artisanal et ingrédients de qualité. Cette année, la marque a créé une édition limitée en collaboration avec le chef étoilé Peter Knogl (Cheval Blanc, Bâle). Et l’aventure continue: fin octobre, Dominique Mattenberger, employé de la filiale d’Olten (à gauche sur la photo), participera au European Final du Gelato Festival World Masters à Bologne, en Italie. Il y affrontera quatre autres glaciers suisses et plusieurs concurrents venus de toute l’Europe, dans l’espoir de décrocher sa place pour la grande finale mondiale du Gelato Festival World Masters 2026. kaltelust.ch

de Diversey convient à toutes les marques de lave-vaisselle dans les hôtels, les restaurants, les services traiteur et les établissements du secteur Care. diversey.swiss

Des podcasts captivants sur la scène de Igeho

Durant les cinq jours de la manifestation, les visiteurs pourront assister à quelque 80 temps forts, parmi lesquels l’enregistrement de plusieurs podcasts.

Sur la grande scène, les podcasts en direct tiendront une place de choix dans la programmation 2025 du podcast officiel Hosting the Hosts. Le samedi 15 novembre, le modérateur et journaliste culi naire Andrin Willi recevra Pascal Steffen, chef doublement étoilé et Green Chef du Gault & Millau. A la tête du restaurant Roots à Bâle depuis huit ans, il évoquera son approche durable, ses sources d’inspiration et la construction de sa signature culinaire. Le lendemain, dimanche 16, Vanessa Borkmann, responsable de recherche au sein de l’Institut Fraunhofer IAO, participera à une discussion sur la scène des Cheminée-Chats. Un podcast en direct qui mettra l’accent sur les nouvelles attentes des clients et la digitalisation des services, entre autres.

D’autres podcasts encore

Scanner pour obtenir un billet d’entrée gratuit à Igeho 2025

Mercanto dévoile ses atouts à Igeho 2025

La place de marché B2B leader en Suisse dévoile à Igeho ses outils numériques visant à simplifier la vie des professionnels.

Acteur désormais incontournable du commerce B2B helvétique, Mercanto franchit une nouvelle étape en participant pour la première fois à Igeho. Du 15 au 19 novembre, la plateforme sera présente dans la halle 1.1, au stand B.140, pour faire découvrir aux professionnels de l’hôtellerie-restauration et de la santé la diversité de ses solutions numériques.

Démonstration en direct

regrouper l’ensemble de leurs fournisseurs, composer leurs paniers personnalisés ou accéder à leurs promotions. Un grand écran diffusera en continu des présentations et témoignages de clients pour montrer l’impact concret de la digitalisation sur le terrain. Chaque jour du salon, des spécialistes issus de la vente, du marketing, de la technique, du support et de la Mercanto Academy seront disponibles pour des échanges individuels. Objectif: expliquer comment la plateforme aide à optimiser les opérations quotidiennes, mais aussi comment elle accompagne ses utilisateurs. Sur place aura aussi lieu un jeu-concours, avec des prix immédiats offerts par ses partenaires fournisseurs (HGH)

Mais Igeho ne se limite pas à son propre podcast. Le lundi 17 novembre, le duo allemand Florian

Litzl et Alessandro De Angelis du podcast Ginseidank enregistrera un épisode spécial sur la scène de l’exposition «Barbesuch». Les deux passionnés de spiritueux y exploreront leur thème favori, le gin, à travers un produit suisse mis à l’honneur pour l’occasion. Le mardi 18 novembre, le podcast suisse Digitalize Your Passion enregistrera un épisode en direct à Igeho. Philippe Clarinval, directeur général du Prince de Galles à Paris, échangera avec Chris Jon Graf et Bernd Schmellenkamp sur la manière dont l’intelligence artificielle

Scannez le code QR pour en savoir plus ! dispenser.darbo.com

Rendez-nous visite au salon IGEHO 15 – 19.11.2025

redéfinit le luxe et transforme l’art de l’hospitalité. (RMA/PCL)

«Hosting the Hosts»

Cette année, le podcast a déjà accueilli les personnalités suivantes: Dominik Sato (The Japanese), Reto Walther (Société suisse des cuisiniers), Raphael Simcic (SUM Hospotality), Beat Imhof (GastroSuisse), Heiko Antoniewicz (auteur culi naire) et Letizia Elia (Basel Tourismus).

Avec plus de 7000 clients et quelque 70 000 articles – des pro duits alimentaires et non alimen taires issus de producteurs ré gionaux, de grossistes ou de four nisseurs spécialisés –, Mercanto s’impose comme une place de mar ché centrale pour toute la branche. Son ambition? Rendre les pro cessus d’achat simples, rapides et transparents. Sur le stand, les vi siteurs pourront tester le scanner mobile, un outil qui permet de gé rer les commandes et les stocks en quelques gestes. Deux postes de travail équipés de la solution complète illustreront la facilité avec laquelle les établissements peuvent

La place de marché B2B Mercanto facilite les échanges. DR

L’innovation au buffet du petit-déjeuner. Pour les confitures, les miels et la pâte à tartiner aux noisettes.

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Suggestion de podcast à écouter: Hosting the Hosts

Pour Frédy Girardet, le «bonheur de sa vie»

A l’heure où le restau rant créé par son père Benjamin célèbre ses septante ans, le Cuisi nier du siècle évoque l’esprit de la maison et quelques rencontres marquantes.

La légende veut qu’au sommet de sa gloire, Frédy Girardet aurait pu ouvrir un restaurant dans n’im porte quelle ville du monde. Il ne l’a pas fait, insensible aux tenta tions pécuniaires, trop soucieux aussi de garder un contrôle total sur son art pour se disperser aux quatre coins du globe. Vingt-neuf ans après qu’il a remis la maison à Philippe Rochat, c’est un peu contre son gré, disons-le, qu’on aiguille la discussion vers le sep tantième anniversaire du Restau rant de l’Hôtel de Ville de Crissier. «Quand c’est fini, c’est fini», nous avait-il prévenu en 2012, dési gnant la grande cuisine de son do micile d’alors, où il avait un temps songé à donner des cours, un pro jet vite abandonné.

Mais la parole finit toujours par se délier quand il est question de cet établissement qu’il porte dans son cœur, celui qu’il a rejoint dès la fin de son apprentissage au Restaurant du Grand-Chêne, avant d’y succéder à son père en 1965,

après son décès brutal à 56 ans. «Ce lieu, c’est le bonheur de ma vie», dit-il à l’autre bout du fil. Sans doute aussi l’une de ses grandes fiertés, mais il ne fanfaronne pas, fidèle à ses racines vaudoises.

A quelques jours de ses 89 ans, il garde une pensée émue pour les personnes qui l’ont accompagné durant son aventure et qui sont parties trop vite, Philippe Rochat et Benoît Violier en tête. En 2012,

au moment de la passation de pouvoir, les deux chefs avaient livré un témoignage touchant dans ces colonnes. «Jamais avant Crissier je n’avais eu entre les mains des produits aussi frais. J’ai découvert que la cuisine pouvait être un art spontané», disait le premier. «Son génie tient à son approche du produit, exigeante et respectueuse à la fois, et à son talent pour trouver, dans l’instant, les accords justes», enchaînait le second.

Un héritage intact

Pour Joël Robuchon aussi, bien sûr. Dans le même article, l’autre Cuisinier du siècle (avec Paul Bocuse) assurait que Frédy Girardet était capable de faire des plats exceptionnels «avec un rien», d’où son admiration pour «son talent et sa droiture». Les deux chefs se sont revus en Suisse peu avant le décès

de Joël Robuchon. «C’était un ami fantastique. On s’est admirés tous les deux», dit Frédy Girardet.

Le Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier reste un lieu de vie où est célébrée la cuisine spontanée du maître, réinterprétée à chaque nouvelle génération. A ses trois chefs de cuisine (Jean-Michel Colin, Gérard Cavuscens, Philippe Rochat) et à tous ceux dont il a croisé la route, il a inculqué des principes qu’ils n’ont jamais oubliés. «Mon but a été de partager une certaine idée de la cuisine. Un respect des produits, de la cuisson et du client, c’est tout.»

Depuis ses débuts, il dit avoir le sentiment que le métier a changé, en particulier dans la haute gastronomie, où la scène s’est internationalisée. Son héritage n’en demeure pas moins intact, porté aujourd’hui par Franck Giovannini. PATRICK CLAUDET

CHARLINE PICHON « J’AIME

A

LE VIN QUI

DU CARACTÈRE»

Doublement primée cette année, la cheffe sommelière du Restaurant de l’Hôtel de Ville raconte son parcours et sa passion des accords.

HGH: Charline Pichon, après le titre de Sommelière de l’année 2026 de Gault & Millau, vous attendiez-vous à être récompensée par Michelin?

CHARLINE PICHON: Pas du tout. J’avais bien reçu une invitation pour la cérémonie mais il n’est jamais arrivé qu’une même personne soit distinguée deux fois la même année. Je m’y suis rendue sans attente particulière, d’où ma sidération, puis ma joie, quand mon nom a été prononcé.

Que représentent ces prix, pour vous et pour Crissier?

C’est une immense fierté, personnelle et collective. Je vois ces distinctions comme la reconnaissance du travail accompli depuis huit ans au Restaurant de l’Hôtel de Ville, avec le soutien du chef Franck Giovannini et de son épouse. Etre la première femme cheffe sommelière de cette maison ajoute une dimension symbolique, bien sûr, mais je le vis avant tout comme un encouragement.

Comment êtes-vous arrivée à la sommellerie?

J’ai de beaux souvenirs de vendanges avec mon grand-père. A l ’époque, pourtant, je ne pensais pas en faire un métier. Ce qui m’attirait, c’était l’hôtellerie-restauration. En poursuivant mes études dans cette voie, j’ai réalisé qu’il me manquait une vraie connaissance du vin. J’ai alors suivi une mention complémentaire en sommellerie, ce fut une révélation.

Y a-t-il eu une étape clé dans votre parcours?

Avant Crissier, le moment clé a été mes quatre années passées au Domaine Les Crayères, à Reims, tenu à l’époque par Philippe Mille. J’y suis d’une part tombée amoureuse du champagne, dont j’ai tout de

suite aimé la complexité, la diversité et la vivacité, et, d’autre part, j’ai eu la chance d’y travailler avec un chef et une brigade qui m’ont fait encore plus aimer les univers du vin et de la gastronomie.

Quelles sont vos affinités de dégustation aujourd’hui?

Elles se sont élargies, même si la Champagne reste ma région de cœur. J’aime les vins qui ont du caractère: les grands bourgognes, les rieslings allemands, d’une belle précision, ou encore les chenins de Loire, d’une élégance incroyable. Sans oublier les spécialités suisses, notamment celles des frères Dutruy, de Raymond Paccot, de Philippe Darioli et d’Alexandre Delétraz.

Comment s’élaborent les accords à Crissier?

Cinq fois par an, la maison change sa carte. Chaque nouvelle saison commence par une dégustation complète des plats, ce qui me permet d’en saisir la texture, la structure, les sauces, etc. C’est à partir de là que j’imagine les accords. L’objectif est de surprendre, surtout notre clientèle d’habitués (90 %), en évitant la routine et les grandes étiquettes systématiques.

Les accords, une science exacte? Il y a toujours des détails à rectifier le soir même, mais le fait de bien connaître la cuisine du chef est un atout. PROPOS RECUEILLIS PAR

Le Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier compte plusieurs salles, dont l’une porte le nom de Frédy Girardet. DR
Charline Pichon est la première cheffe sommelière à Crissier. SEDRIK NEMETH
Davantage
Davantage
d’informations: restaurantcrissier.com
Frédy Girardet a reçu
la Clé d’Or Gault & Millau en 1975, le titre de Cuisinier du siècle en 1989 et trois étoiles Michelin en 1993.
ANNONCE

Franck Giovannini, trente ans de maison à Crissier

figure incontournable d’Yvonand où il a bâti sa vie de famille, célèbre le trentième anniversaire de son entrée à Crissier.

«Il aime ce qu’il fait, il travaille bien, dans le respect du produit, de la cuisson et du client, et le résultat est là: les salles sont pleines», confie Frédy Girardet quand on l’appelle pour savoir ce qu’il pense de celui qu’il a engagé en 1995. Le Cuisinier du siècle relève aussi son attachement indéfectible à la maison, où il est toujours présent. Il d it passer encore régulièrement au Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier. Pas assez souvent, selon le quatrième chef de l’institution à arborer trois étoiles Michelin, un cas unique au monde. Derrière les mots simples, on devine

une pudeur toute vaudoise. «Je suis content d’entendre du bien de lui», ajoute Frédy Girardet.

Exigeant mais pas autoritaire

Les témoignages recueillis vont tous dans le même sens. Filipe Fonseca Pinheiro, l’un de ses deux chefs de cuisine avec Damien Facile, dit son admiration pour la précision de son style, son élégance visuelle, la minutie de son travail sur les textures. «Il a hérité de la spontanéité de Girardet, de la générosité de Rochat et de la technique de Violier», résume-t-il. Au sein de l’équipe, on apprécie son management, exigeant mais pas autoritaire – «un regard suffit» –, le tout empreint de loyauté et d’humanité. Après les grands congés, l’équipe partage un repas en commun. Les sorties à la patinoire –Franck est un fan de longue date du LHC – sont une tradition, tout comme le match de football contre l’équipe d’Yvonand (défaite 6 à 4 cette année). La convivialité de ces instants façonnent la cohésion de

l’équipe, qui salue l’aménagement des horaires pour les rendre compatibles avec une vie de famille. Tout au plus lui reproche-t-on de parler trop vite. Son ami David Lizzola, fondateur et directeur de Léguriviera Groupe, lui a demandé de ralentir le débit avant sa

première master class au Vevey StrEATfood Festival. Mais ce n’est jamais gagné, car c’est de famille. «Ma mère parle encore plus vite», concède Franck Giovannini.

Attaché à ses racines

Quid du principal intéressé? On le croise régulièrement depuis sa victoire au Cuisinier d’Or en 2010. A force de le voir stoïque face à l’adversité, toujours droit sous sa toque, on l’imagine insubmersible. L’intuition est étayée par la confidence d’un autre proche, Lucien Mosimann, camarade de 20 ans au sein de l’Académie suisse du Bocuse d’Or. «On parlait d’un éventuel coach mental, ce qu’il refusait catégoriquement. Pendant un essai, j’ai demandé de simuler une panne d’un quart d’heure. Franck a géré ça sans peine; on ne lui a plus jamais parlé de coach mental.» Alors, insubmersible? «Pas du tout. Je ne suis pas dans la posture du grand chef, je ne me sens pas légitime et je crois que c’est une bonne chose», dit-il. Jusqu’à mimars 2016, il dit ne pas avoir fait de tour de salle, comme s’il n’était pas dans «son» restaurant, mais dans celui de ses prédécesseurs. Il revendique son attachement à son village, Yvonand (VD), où il a gardé son cercle d’amis et passe l’essentiel de ses week-ends. Sa famille, elle aussi, est importante: ses deux (grands) enfants, Matt et Emma, et son épouse Stéphanie,

qui a vécu et vit à ses côtés toutes les étapes de son parcours. «Parfois on se dit: nous, à la tête de cette maison? Incroyable…» S’il a d’abord rechigné au tour de salle, cela ne veut pas dire qu’il ne s’est pas tout de suite senti à l’aise en cuisine. Proche de Benoît Violier, qui l’avait convaincu de revenir à Crissier après une parenthèse nord-américaine (Boston, après Vancouver et New York à la suite de son apprentissage chez Guy Joseph à Apples), il a vite été impliqué dans l’élaboration des menus. Au décès de l’épouse de Philippe Rochat, le duo a même joué un rôle déterminant en assurant une forme de continuité. Aujourd’hui encore, cette dimension créative demeure centrale.

«Je ne suis pas dans la posture du grand chef»

La preuve: en 2024, la brigade a proposé un total de 38 menus, si l’on inclut ceux des soirées privées. A chaque nouvelle carte, tout commence par la consultation d’un classeur contenant les photos de tous les plats. Pour lui qui a horreur des redites, il s’agit de varier la forme des supports, la couleur des créations et les ingrédients, qui ne se répètent jamais au sein d’un même menu. «Parfois, la question se pose de savoir si le style de la maison est en phase avec l’époque. Le témoignage des clients, qui apprécient la finesse du travail et le fait qu’il y ait “quelque chose dans l’assiette”, nous conforte.»

S’il fallait résumer ses trente ans de maison, la formule de Lucien Mosimann, encore lui, aurait le mérite de la concision. «Je l’ai vu s’épanouir comme un bourgeon de rose au printemps», dit celui qui avait pris l’habitude de partager un cordon bleu au Bären de Langenthal après chaque entraînement en vue du Bocuse d’Or. «Après sa victoire en 2006, je l’ai vu répondre par oui et par non aux questions – fermées – du modérateur; quelques années plus tard, il avait vaincu sa timidité.» Et Lucien Mosimann de rappeler la grande dignité de Franck lors de la finale décevante du Bocuse d’Or Europe en 2010, à Genève, à cause d’un poisson qui avait fusé. «Il a répondu à la presse et il est resté avec nos partenaires, malgré l’immense déception. La marque d’un grand homme.»

15.–19. 11. 2025

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PATRICK CLAUDET
Franck Giovannini, comme ses prédécesseurs, est présent à chaque service. DR

Housekeeper 2026: Teresa Rodrigues sacrée

La gouvernante générale de l’hôtel Ameron Flora à Lucerne remporte le concours et incarne la fierté d’une profession souvent, et à tort, méconnue.

«Je suis fière de ce que j’ai accompli», a confié Teresa Rodrigues en recevant le trophée qui récompense la Housekeeper 2026. Au terme d’un processus exigeant, Teresa Rodrigues, gouvernante générale de l’hôtel Ameron Flora à Lucerne, s’impose comme la meilleure professionnelle de Suisse dans son domaine.

Valorisation de l’équipe

Son secret? Une approche fondée sur la valorisation de son équipe: «Je veux que chacun puisse exercer son métier avec plaisir et réussite, en apprenant simplement, quel que soit son parcours.» Dans son service, ce ne sont pas moins de 23 collaborateurs venus des quatre coins du monde qui assurent chaque jour la propreté et l’harmonie des 161 chambres de l’établissement. Pour Teresa Rodrigues, née au Portugal et ins-

tallée en Suisse depuis vingt ans, le management passe par la reconnaissance: formations régulières, feed-back personnalisé, encouragements constants. «Elle offre à son équipe un large éventail de formations internes et met u n accent particulier sur le développement des compétences», souligne Monika Messmer, présidente du jury.

Le concours, organisé par la Société professionnelle Hôtellerie & Intendance, distingue chaque année les meilleurs cadres de la branche. Les candidats doivent remettre un dossier complet décrivant la planification et l’organisation de la buanderie ou du service de nettoyage. Les plus convaincants reçoivent ensuite la visite de la commission à leur lieu de travail. A Lucerne, Teresa Rodrigues a pleinement su séduire les experts par la rigueur de ses procédures, son sens du détail et sa bienveillance naturelle.

Un podium entièrement féminin

Lors de la cérémonie organisée au Stadttheater d’Olten, la lauréate a tenu à associer son équipe à sa victoire: «C’est un succès collectif!» Le podium 2026 est exclusivement féminin: Laura Gmür, du centre de soins Bifang à Wohlen (AG), s’est classée deuxième, suivie de Jasmin Cubas, de l’EMS

Brüggli Park à Dulliken (SO).

Toutes trois incarnent la nouvelle génération de responsables de l’hôtellerie-intendance: engagées, formatrices et conscientes du rôle clé qu’elles jouent dans la qualité de l’hospitalité.

Au-delà de la reconnaissance personnelle, cette distinction met en lumière un métier souvent discret mais essentiel. «Les gestionnaires en hôtellerie-intendance sont les ambassadrices de l’ordre et du bien-être», rappelle Monika Messmer.

«Je veux que chacun puisse exercer son métier avec plaisir»

Davantage de photos à découvrir avec la version digitale de l’article: hotellerie-gastronomie.ch

TERESA RODRIGUES, GOUVERNANTE GÉNÉRALE ET LAURÉATE DU CONCOURS HOUSEKEEPER 2026

Dans les établissements de toutes tailles, leur travail conditionne l’expérience du client autant que la cohésion des équipes. C’est aussi un tremplin vers des fonctions de gestion: planification du personnel, contrôle qualité, dura-

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bilité ou économie d’énergie font partie de leurs responsabilités Pour Teresa Rodrigues, la distinction marque un nouveau départ: «Je veux continuer à inspirer et à transmettre.» Son projet: développer un programme interne de mentorat destiné aux jeunes collaboratrices souhaitant évoluer vers des postes de responsabilité. Une manière d’entretenir la flamme d’un métier exigeant mais gratifiant. (DOE/PCL)

Le concours en bref

Le concours Housekeeper est organisé par la Société professionnelle Hôtellerie & Intendance, membre de Hotel & Gastro Union. Il vise à promouvoir les métiers de l’hôtellerie-intendance, à renforcer leur image et à susciter des vocations auprès de la relève.

Teresa Rodrigues, gouvernante générale de l’hôtel Ameron Flora à Lucerne s’est vu remettre le trophée du concours Housekeeper 2026 à Olten. ROY MATTER
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