Voyageurs en famille

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LA FAMILLE

Famille : synonymes “clan”, “smala”, “tribu”, “proches”, “lignĂ©e”, “marmaille”, “attaches”
 Voyager en famille : action de partir avec ceux qu’on aime par simple plaisir, cultiver la diffĂ©rence, ouvrir les horizons, apprendre et grandir au contact du monde.

LES CITÉS DES VOYAGEURS

PARIS 2E

55, rue Sainte-Anne

+33 (0)1 42 86 16 00

BORDEAUX

35, rue Thiac

+33 (0)5 57 14 01 48

BRUXELLES

23, chaussée de Charleroi +32 (0)2 543 95 50

GENÈVE

19, rue de la RĂŽtisserie +41 (0)22 519 12 10

GRENOBLE

16, boulevard Gambetta +33 (0)4 76 85 95 90

LAUSANNE

Rue-de-Bourg, 6 +41 (0)21 519 10 65

LILLE

147, boulevard de la Liberté +33 (0)3 20 06 76 25

LONDRES

First Floor

111 Upper Richmond Road, Putney (SW15 2TL) +44 (0)20 7978 7333

LYON 2E

5, quai Jules-Courmont +33 (0)4 72 56 94 56

MARSEILLE 1ER

25, rue Fort-Notre-Dame +33 (0)4 96 17 89 17

MONTPELLIER

8, rue du Palais des Guilhem +33 (0)4 67 67 96 30

MONTRÉAL

295, rue de la Commune Ouest +(1) 514 722 0909

NANTES

13, rue du Moulin +33 (0)2 40 20 64 30

Voyageurs en famille 01 42 86 16 00

Retrouvez toutes nos idées de voyage sur voyageursdumonde.com

Directrice de la communication Nathalie Belloir Direction artistique Faustine Poidevin-Gros

RĂ©dacteurs Baptiste Briand, ÉlĂ©onore Dubois, Clara Favini, Marion Le Dortz, Faustine Poidevin-Gros

SecrĂ©taire de rĂ©daction StĂ©phanie Damiot Coordinatrice fabrication Isabelle Sire Responsable photo Marie Champenois Iconographe Daria Nikitina Photogravure Groupe Santerre Impression Imprimerie Chauveau Édition septembre 2024.

Remerciements Richard Mellor et Éric Tirelli (texte et traduction p. 61) ; CĂ©line Roulleau (sĂ©lection “Petite librairie”).

CrĂ©dits – Couverture Claire Guarry Photos Boby, ChloĂ© Simon, Faustine Poidevin-Gros (p. 22) ; Nina Davidson, Jess Vide/Pexels, ChloĂ© Simon (p. 23) ; Carol Sachs (pp 24-35) ; Carol Sachs, Jackie Cole (p. 36) ; Birgit Sfat (pp. 41-45) ; Villa Mabrouka, Alexander/Stock.adobe.com (p. 48) ; Olivier Romano (pp. 50-59) ; StĂ©phanie Davilma (p. 60) ; Julia Nimke, Kate Berry, ChloĂ© Simon (p. 66) ; ChloĂ© Simon (p 74) ; Faustine Poidevin-Gros (pp. 76-85) ; Peter Nitsch, Faustine Poidevin-Gros (p. 86).

Voyageurs du Monde S.A. au capital social de 4 315 216 €. 55, rue Sainte-Anne, 75 002 Paris.

TĂ©l. : 01 42 86 17 00 – RCS Paris 315459016. Immatriculation Atout France IM075100084. Assurance RCP : MMA 14, boulevard Marie-et-Alexandre Oyon, 72030 Le Mans, Cedex 9 – Contrat n° 127 113 949. Garantie financiĂšre : Atradius (823 646 252 – RCS Nanterre), 159, rue Anatole France, CS 50118, 92 596 Levallois-Perret Cedex.

“Voyageurs du Monde s’est engagĂ©e dans une gestion responsable de ses achats papiers en sĂ©lectionnant des papiers fabriquĂ©s Ă  partir de fibres et de bois provenant de forĂȘts gĂ©rĂ©es durablement. Le choix d’éditer notre brochure Ă  l’imprimerie Chauveau, imprimeur Ă©coresponsable, labellisĂ© Imprim’Vert et certifiĂ© FSC, s’inscrit dans la continuitĂ© de notre engagement en matiĂšre de protection de l’environnement. Brochure imprimĂ©e avec des encres vĂ©gĂ©tales.”

NICE

4, rue du Maréchal Joffre +33 (0)4 97 03 64 64

QUÉBEC

540, rue Champlain +(1) 418 651 9191

RENNES

31, rue de la Parcheminerie +33 (0)2 99 79 16 16

ROUEN

17-19, rue de la Vicomte +33 (0)2 32 10 82 50

STRASBOURG

16, rue Sainte-Barbe +33 (0)3 88 15 29 48

TOULOUSE

26, rue des Marchands +33 (0)5 34 31 72 72

ENSEMBLE

Qui seront les voyageurs de demain ? Chez Voyageurs du Monde, la question nous interpelle peut-ĂȘtre plus que de savoir s’ils choisiront la lune ou le train. Et la rĂ©ponse se tient lĂ , sous nos yeux. Haute comme trois, dix ou quinze pommes. Des cheveux en bataille, le sourire en coin, des yeux qui pĂ©tillent et rĂ©pĂštent inlassablement “Et pourquoi ?”. Transmettre l’envie de bien voyager, de s’intĂ©resser aux autres, prendre soin de notre prĂ©cieux terrain d’exploration, envoyer balader ses idĂ©es Ă  l’ñge oĂč elles se forment, se confronter, ne pas se conformer : voilĂ  sans doute les principaux ingrĂ©dients du voyage en famille.

Au-delĂ  du pur bonheur de se retrouver tous ensemble, loin du cadre et des habitudes. Et parce qu’il existe Ă  peu prĂšs autant de dĂ© nitions de la famille que d’espĂšces de papillons au Costa Rica, Voyageurs du Monde s’adapte Ă  chaque lettre de la vĂŽtre, veillant sur elle 24 heures sur 24. Vous pouvez alors vous concentrer sur l’essentiel : vivre pleinement et sans contrainte l’instant prĂ©sent, comme des enfants.

JEAN-FRANÇOIS RIAL

Pdg de Voyageurs du Monde

Voyageurs en famille

Parce que nos conseillers sont aussi parents.

SOMMAIRE Quand je serai grand

Un calendrier bien utile pour choisir sa destination selon le mois de l’annĂ©e.

Dix façons d’apprendre en voyageant.

Bien voyager avec ceux qu’on aime.

Les Hobbits et la Alice du pays des merveilles y sont nĂ©s. Un prĂ©texte parmi d’autres Ă  voyager en famille dans cette rĂ©gion surrĂ©aliste situĂ©e Ă  l’ouest d’Oxford, en Grande-Bretagne.

Une grille so british pour rĂ©viser son vocabulaire en s’amusant.

Cette terre d’ocre et de sable est la promesse de moments indĂ©lĂ©biles Ă  partager entre petits et grands.

50

À nous de jouer !

Toujours plus d’attentions dĂ©diĂ©es, des conseils santĂ© et des idĂ©es pour les distraire.

AFRIQUE DU SUD

Au cƓur des plaines du KwaZulu-Natal, une rĂ©serve privĂ©e rĂ©unit les grandes stars de la savane : lions , guĂ©pards, girafes, Ă©lĂ©phants
 Le terrain de jeu idĂ©al Ă  une premiĂšre expĂ©rience du bush.

Safari Kids 61

Des astuces pour augmenter leurs chances d’observer les animaux.

62

OUEST AMÉRICAIN

Il Ă©tait une fois
 le road-movie d’une famille de quatre dans le Far West, ses mythes, ses hĂ©ros, ses canyons et ses dĂ©serts. Moteur
 Action !

Shows devant 75

Une sélection de séries US à binge-watcher avant de partir.

76

THAÏLANDE

Romy-Jane, 15mois, fait (re)dĂ©couvrir le royaume de Siam Ă  ses parents. Le rĂ©cit d’un voyage initiatique et d’une transmission, celle du beau et de l’envie d’aller voir plus loin.

87

Bébé à bord

Prendre l’avion avec un tout-petit: quelques tips pour ĂȘtre bien prĂ©parĂ©.

88

Prévoir de ne rien prévoir


WE ARE FAMILY

Parce que nos conseillers sont aussi parents

RING THE BELL

Trouver un gĂąteau d’anniversaire pour le petit, un musĂ©e qui plaira Ă  l’ado, faire livrer le doudou oubliĂ©: notre conciergerie locale rĂ©pond in situ aux envies et besoins de toute la famille. En plus d’anticiper vos demandes et de suggĂ©rer des idĂ©es adaptĂ©es.

ZÉRO CARBONE

Dans la lutte contre le rĂ©chauïŹ€ement climatique, Voyageurs du Monde agit suivant deux axes : la rĂ©duction des Ă©missions de CO2 et l’absorption du reliquat grĂące Ă  des opĂ©rations de reforestation. Parce qu’apprendre Ă  mieux voyager commence aujourd’hui.

LIKE A FRIEND

Un(e) habitant (e) de la ville propose une balade personnalisĂ©e et s’adapte selon les centres d’intĂ©rĂȘt de toute la famille. Gastronomie, musique, shopping
, c’est aussi un moment convivial pour Ă©changer sur le pays et la suite du voyage.

DÉPART SIMPLIFIÉ

PrĂ©-seating; cartes d’embarquement reçues la veille; sur demande, enregistrement de vos bagages Ă  domicile Ă  Paris et dans le 92 (sur vol aller Air France et au dĂ©part de CDG uniquement) et transferts
 Et la charge mentale des parents devient un poids plume.

FAST-TRACK AÉROPORT

Parce que leur patience a de courtes limites: Ă  Roissy-CDG, les familles au dĂ©part sur des vols long-courriers proïŹtent du passage prioritaire (enregistrements, contrĂŽles). Sur demande, notre assistance vous accompagne jusqu’à l’embarquement. Service possible Ă©galement au retour.

FIXEUR

Ils se passionnent dĂ©jĂ  pour un domaine ultra pointu : nos contacts privilĂ©giĂ©s sur place leur ouvrent les portes du pays visitĂ© et organisent des rencontres rares pour leur permettre d’en apprendre encore davantage.

WELCOME!

ArrivĂ©e matinale ou dĂ©part tardif, Voyageurs nĂ©gocie avec vos hĂŽtels aïŹn que vous obteniez/conserviez votre chambre Ă  votre convenance. Sur certaines escales, une chambre Ă  la journĂ©e peut mĂȘme ĂȘtre prĂ©vue.

ASSURANCE DÉDIÉE

RĂšgle n°1 du voyage en famille : parer les imprĂ©vus. En cas de tracas, Voyageurs du Monde s’occupe des dĂ©marches Ă  votre place: rĂ©activitĂ©, ïŹ‚uiditĂ© et “destress” garantis !

RÉSERVATION DE TABLES

La meilleure pizza de la ville, le spot pour les dĂźne-tĂŽt: votre conseiller anticipe et rĂ©serve votre table. Des lieux testĂ©s et approuvĂ©s Ă  retrouver sur l’app et dans le carnet de voyage.

MILES CUMULÉS

En réservant chez Voyageurs du Monde, lesmembres du programme Flying Blue (à partir de 18ans) cumulent des miles. Un bonus de 1000 miles lors des trois premiers voyages et de 10000 miles à partir du quatriÚme.

DANS LA POCHE

L’app Voyageurs du Monde reprend ledĂ©roulĂ© de votre voyage, et le dĂ©tail de vos hĂ©bergements. Elle joue les guides malins en compilant des adresses pour petits et grands, gĂ©olocalisĂ©es par genre (restaurants, boutiques, musĂ©es
).

ACCÈS AU LOUNGE

DĂšs l’aĂ©roport, ils trĂ©pignent, s’allongent par terre
 Bonne nouvelle, au dĂ©part de CDG, sur les vols Ă©ligibles, le lounge vous est ouvert. Un autre salon peut vous ĂȘtre rĂ©servĂ©: les contrĂŽles (police et sĂ»retĂ©) y sont eïŹ€ectuĂ©s en privĂ©. Enregistrement, cartes d’embarquement, etc. sont organisĂ©s pour vous. ‱

WIFI NOMADE

Vous partez avec des ados dans une zone sans wiïŹ? Good luck! Voyageurs du Monde pense Ă  votre tranquillitĂ©: sur certaines destinations, un mini-routeur wiïŹ (ou une eSIM) vous est remis pour connecter jusqu’à 5 terminaux au rĂ©seau (1GO/jour inclus).

ASSISTANCE 24/24

Jamais Ă  l’abri d’un bobo. Jour et nuit, quel que soit le dĂ©calage horaire, notre assistance vous aide Ă  trouver une solution –logistique, mĂ©dicale, administrative, mĂ©canique
 Avant le dĂ©part, vous pouvez aussi Ă©changer avec notre mĂ©decin Voyageurs du Monde.

Des services toujours plus personnalisĂ©s, adaptĂ©s et adaptables Ă  chaque instant, renforcĂ©s par une gamme d’attentions spĂ©cialement dĂ©diĂ©e aux familles. Le voyage sans stress.

Voyageurs en famille 01 42 86 16 00 voyageursdumonde.com

OÙ PARTIR ?

SELON LA SAISON

JAN FÉV MAR AVR

JordanieÉquateurVietnam

Rajasthan

Cîte Est des États-Unis

Nouvelle-Calédonie

CrĂšte

Sur le Nil

Oman

Colombie

Laos

Marquises en Polynésie

Villes d’Italie

MadĂšre

Cap-VertDubaï et Émirats

Cuba Kerala Sud de l’Australie Antilles françaises Islande

Kenya Brésil

Îles de Thaïlande

HawaĂŻ Îles de la RĂ©union

Lanzarote et Canaries

Finlande

Afrique du Sud BélizeMalaisie Québec Australie Danemark Slovénie

MAI JUIN JUIL AOÛT AOUT SEP OCT NOV DÉC

SénégalGuatemala Philippines Floride Maldives Laponie Pérou

Madagascar Costa Rica Bali MongolieGrands parcs de l’Ouest amĂ©ricain Fidji GrĂšce continentale

Namibie Argentine CambodgeSeychelles République DominicaineZimbabweChine

TanzanieIslande NorvÚgeCorée du Sud OuzbékistanPolynésie Portugal

Maroc Chili NĂ©pal Île Maurice Nouvelle-ZĂ©landeCycladesÉcosse

Botswana YucatanIndonésie Japon New York Croatie Sicile

Tunisie Basse-Californie CÎtes turques Ouest du Canada Archipel des Baléares Corse et SardaigneAlaska

QUAND JE SERAI GRAND


Dix façons d’apprendre en voyageant

Ils rĂȘvent de devenir aventurier, chercheuse, DJ, se prennent dĂ©jĂ  pour un palĂ©ontologue ou une championne de surf ? En rimant avec apprentissage et partage, le voyage fournit aux enfants une occasion unique de dĂ©velopper leurs passions, d’en crĂ©er de nouvelles et de grandir au contact du monde.

PETITS CHEFS

Épater ses copains de retour du Vietnam en rĂ©alisant le meilleur bĂČ bĂșn de la terre, apprendre Ă  manier le couteau japonais ou prĂ©parer des tempuras avec un chef reconnu de Tokyo, mais aussi fabriquer de s pĂątisseries marocaines avec une famille d’Essaouira, la vraie pizza Ă  Sienne : la cuisine est un langage universel au plaisir communicatif. Du marchĂ©, oĂč ils apprendront Ă  choisir les bons ingrĂ©dients, Ă  l’assiette qui en dit long sur le pays, dĂ©velopper ses papilles n’a jamais Ă©tĂ© aussi amusant.

JEUX DE MAINS

Trop souvent, leur rĂ©pertoire de gestes se limite Ă  appuyer sur quelques touches d’écran, au mieux Ă  pratiquer un instrument. Se frotter Ă  une autre culture permet d’explorer une large palette d’activitĂ©s manuelles : fabriquer une poterie en Jordanie, de l’adobe au PĂ©rou, des bijoux fantaisie Ă  Oman, des azulejos Ă  MadĂšre
 Copier la technique ancestrale d’un artisan javanais, manier la forge japonaise, le ciseau Ă  bois au Chili et ramener son moaï
 Mille façons de se tailler de beaux souvenirs.

© Claire Guarry

DANSE DANSE

Hip-hop Ă  Brooklyn, sbhujwa Ă  Soweto, bharata natyam Ă  PondichĂ©ry, tango Ă  Buenos Aires, salsa Ă  Cuba
 Pas une rĂ©gion du monde qui n’ait une danse Ă  offrir. Un merveilleux outil pour libĂ©rer leur expression corporelle, les guider pas Ă  pas pour trouver leurs rythmes prĂ©fĂ©rĂ©s. Danser autour du monde est aussi un moyen de se faire des copains sans parler la mĂȘme langue. Dans la mĂȘme veine, le voyage permet de varier du piano et de la guitare et de se mettre au sitar, au berimbau ou Ă  la cornemuse !

SKIPPY!

Chien, chat, che val ou poisson rouge
: ils ont dĂ©jĂ  leur animal de compagnie prĂ©fĂ©rĂ©. Cela pourrait changer, car prendre un koala dans ses bras, donner le biberon Ă  un bĂ©bĂ© guĂ©pard, tomber nez Ă  trompe avec un clan d’élĂ©phants, nager avec un escadron de dauphins ou la plus grande baleine du monde donne des idĂ©es
 Ma is suggĂšre aussi des vocations grĂące aux renco ntres avec l es soigneurs, pisteurs et autres scientifi ques qui vivent chaque jour leur passion animaliĂšre.

VIE EN VERT

Avoir 10 ans, entendre constamment parler d’écologie mais n’avoir jamais mis les pieds dans une forĂȘt
 Rien de mieux pourtant si l’on veut dĂ©velopper sa “conscience verte” que de s’immerger dans la nature pou r avoir envie de la protĂ©ger. Observer la ïŹ‚ore de B ornĂ©o dans les pas d’un botaniste, apprendre Ă  reconnaĂźtre les plantes mĂ©dicinales du Costa Rica aux cĂŽtĂ©s d’un nouvel ami de la tribu Bribri, voir pour la premiĂš re f ois l’effet du plancton et se faire expl i q uer la bioluminescence marine par un o cĂ©anographe : le rĂ©flexe Ă©cologique devient naturel.

FÉE DODO

Au sommet d’un phare, dans une maison troglodytique, un arbre perchĂ©, un lodge en pleine savane, un camp berbĂšre au milieu du dĂ©sert, un bateau Ă  vapeur ou une bulle sous l’eau
 Tous les rĂȘves sont permis lorsqu’il s’agit de dĂ©placer son lit auto ur du monde. Et ces nuits si particuliĂšres s’accrocheront longtemp s Ă  leurs souvenirs. “Dis maman/pap a, quand est-ce qu’on va se coucher?”

BONNE ÉTOILE

La nuit, le ciel d’un petit citadin est bien souvent trop noir. S’éloigner des villes, dans l’air pur de l’Atacama ou sous la voĂ»te cĂ©leste du Groenland, permet de se reprĂ©senter une autre carte des Ă©toiles. Toucher le Graal des aurores borĂ©ales, apprendre Ă  reconnaĂźtre la Grande Ourse dans l’hĂ©misphĂšre Sud, Ă©couter l’expĂ©rience d’un astronome en Australie
 De belles façons d’élargir leurs horizons.

© Chloé Simon

GRAINES DE CHAMPIONS

Surfer Ă  Siargao, danser la capoeira Ă  Rio, dĂ©fier un maĂźtre kung-fu au temple Shaolin et lĂ©viter Ă  Pokhara, cavaler dans le Mato Grosso, dĂ©valer le Rio Pacuare en raft et les pentes poudreuses de Valdez
 Voyager et pratiquer le sport dont ils ont toujours rĂȘvĂ©, accompagnĂ© par un(e) spĂ©cialiste de la discipline! Ou comment planter les bases d’une activitĂ© qui les suivra bien au-delĂ  de ce pĂ©riple.

COMICS TRIP

À force de les cĂŽtoyer dĂšs la table du petit dĂ©jeuner, vous savez bien sĂ»r qui sont Tortipouss, Yo Shindo, Sirius Black ou Percy Jackson
 Pour pĂ©nĂ©trer un peu plus dans leur univers – et celui de vos petits hĂ©ros –, rien de mieux que de proïŹter d’un week-end Ă  Londres, par exemple, pour parcourir le s d Ă© co rs de Pou dlard. En retour, embarquez-les vers le Venise de Corto Maltese, la CinecittĂ  de Fellini, ou les pyramides de Gizeh dans les bottes du Dr. Indiana Jones.

L’ENTRÉE DES ARTISTES

Vos chers chefs-d’Ɠuvre ont la ïŹbre artistique? Et si vous les encouragiez un peu ? GraïŹ€er Ă  Bushwick ou Melbourne so u s la p atte d’un s treet-artist local, prendre la pose Ă  Los Angeles, ïŹgurer dans une production bollywoodienne, se mettre dans l’Ɠil d’un photographe de Phnom Penh, apprendre le tissage avec une association de femmes pĂ©ruviennes, la calligraphie avec un maĂźtre Ă  PĂ©kin, partager les platines d’un DJ d’Ibiza
 Des voyages (rĂ©)crĂ©atifs.

© Claire Guarry

JAMAIS SANS MA TRIBU

Impossible de rĂ©sumer la famille au schĂ©ma classique “2 + 2”. Chacun en possĂšde sa propre dĂ© nition : nombreuse, monoparentale, composĂ©e des grands et des tout-petits, recomposĂ©e, mais aussi avec les grands-parents, les cousins, les amis
 Quel que soit votre pro l, nos conseillers se mettent au diapason a n de crĂ©er le voyage qui vous ressemble, en s’adaptant Ă  toutes les envies et tous les budgets.

Bien voyager avec ceux qu’on aime

LES 3 PILIERS DU VOYAGE EN TRIBU

1

Un voyage adapté de A à Z : vols, chambres, étapes, expériences

2

La libertĂ© de changer d’idĂ©e, de modifier en cours de route

ÉGYPTE : VOGUE

LA FAMILLE !

2

Conciergerie francophone, assistance 24/24, l’atout antistress

QUID DES HÔTELS

KIDS FRIENDLY

1 Place to be: à proximité directe du quartier sympa, des musées, de la plage.

2 Good vibe: un max d’activitĂ©s pour eux, le cĂŽtĂ© zen pour les parents.

3 Kids club: adapté à chaque ùge, des ateliers originaux, une piscine ludique et chaude.

UN JOUR J

PAS COMME LES AUTRES

Les 10 ans du petit dernier, les 18 de l’aĂźnĂ©, les 80 de leur grand-mĂšre : un anniversaire est aussi un trĂšs bon prĂ©texte pour partir tous ensemble souffler (les bougies), se retrouver, partager plus qu’une soirĂ©e.

LA FLÂNEUSE DU NIL, UNE MAISON SUR L’EAU Tranquillement, la FlĂąneuse du Nil quitte le quai d’Esna. Une fois lancĂ©e le long de la rive est du Nil, elle dĂ©ploie ses deux voiles latines. Cinq jours de navigation Ă  la faveur du vent du Nord dominant. Cette dahabieh, embarcation ancestrale des pharaons, glisse au rythme lent du fleuve et des envies. EntiĂšrement privatisable, elle permet de recevoir toute la famille. Sept cabines aux tons pastel rehaussĂ©s d’objets chinĂ©s : Ă  chacun sa bulle de sĂ©rĂ©nitĂ©. À la poupe, une grande suite avec terrasse privĂ©e (Ă  rĂ©server aux parents ou aux grands-parents?). On se retrouve au salon, intimiste, pour une partie d’échecs, un peu de lecture, une dĂ©coction d’hibiscus
 Sur le sundeck et Ă  l’ombre, un dĂ©jeuner prĂ©parĂ© sur mesure par l’équipage aux petits soins. À chaque escale, la dĂ©couverte de temples magistraux : Karnak, Edfou, KĂŽm Ombo
 Et leurs yeux Ă©bahis devant Sobek ou Osiris. PrivilĂ©giĂ©e par ses petites dimensions, la FlĂąneuse du Nil improvise Ă©galement les escales au fil des berges. Des moments de vie Ă©gyptienne Ă  partager.

CONTACTEZ UN CONSEILLER SPÉCIALISTE DE l’ÉGYPTE AU 01 84 17 19 01 (LIGNE DIRECTE)

TRANCHES DE VIE ME-UNI

S’il n’y a pas d’ñge pour voyager, les envies et les critĂšres de choix sont diffĂ©rents selon que vous partiez avec un tout-petit, des plus grands ou des ados.

DE 0 À 5 ANS Limitez les heures de vol et de route (le road-trip dans l’Ouest amĂ©ricain, pas avant 7 ans), le dĂ©calage horaire (plus pour vous que pour eux). PrivilĂ©giez les destinations europĂ©ennes, les villes “poussettes friendly” (exit Lisbonne). Des destinations pour se (re) poser. Exceptions : l’Île Maurice, la ThaĂŻlande (lire pp. 76-86), paradis des enfants quel que soit l’ñge.

DE 6 À 11 ANS Les contraintes diminuent et leur imaginaire grandit, l’heure des premiers grands voyages a sonné : safaris africains, la Grande Pomme Ă  croquer, le Costa Rica pour apprendre Ă  surfer


DE 12 À 18 ANS Ils ont leur univers, leurs caractĂšres
 Des voyages pour se rapprocher : shopping londonien, atelier street art Ă  Melbourne, Tokyo dans les pas de leur japanime prĂ©fĂ©rĂ©, etc.

CHEZ VOUS, AILLEURS

DES MAISONS POUR TOUS LES GOÛTS

EN VILLE

La fin des plateformes de location entre particuliers, jugulĂ©es Ă  New York notamment, ne signifie pas que l’hĂŽtel est la seule solution. À Brooklyn, Ă  La Havane ou Berlin, nos conseillers ont le bon rĂ©seau pour trouver le loft de vos rĂȘves.

VILLA ET CÆTERA

Une maison d’architecte en Islande, un relais mĂ©diĂ©val dans le Chianti, un riad Ă  Marrakech, une pousada au BrĂ©sil : le plaisir d’avoir une maison pour accueillir toute la famille au bout du monde et partager une lucarne sur le design local.

MON ÎLE

Du phare au bateau, du musĂ©e Ă  l’ülot privé : louez un lieu Ă  part pour une famille exceptionnelle.

TOUT POUR LES GRANDSPARENTS ET LES PETITS ENFANTS

1

Une assistance 24/24 pour rassurer (surtout les parents)

LES TEENS L’ADORENT

LA CORÉE DU SUD

Ils sont fans de K-pop (ou de hip-hop), mais aussi de K-food et de K-sĂ©ries
 La CorĂ©e du Sud est la nouvelle destination prĂ©fĂ©rĂ©e des ados. De SĂ©oul, l’ultra-tiktokable, Ă  la belle Ăźle de Jeju, pour faire plaisir aux parents aussi.

FAMILLE

EN GRAND

MULTIGÉNÉRATIONS

Du dernier-nĂ© au patriarche, ils seront tous du voyage. Nos conseillers vont gĂ©rer : les chambres les mieux adaptĂ©es, des activitĂ©s pour tous les Ăąges, le rĂ©gime et le rythme de chacun. La meilleure façon de vivre tous ensemble en restant soi-mĂȘme.

DANS MA BANDE

Entre ceux qui vivent Ă  Sydney, les jeunes mariĂ©s, les tribus recomposĂ©es, pas Ă©vident de choisir le lieu et le timing idĂ©al pour rĂ©unir sa famille ou ses amis. Voyageurs du Monde coordonne et adapte le planning de chacun, vous vous concentrez sur l’essentiel : profitez les uns des autres.

GRAND FRÈRE

Trouver un gĂąteau en forme de dinosaure et/ou un cadeau de derniĂšre minute, rĂ©server la plus grande table d’un restaurant renommĂ©, organiser un pique-nique pour quinze, des rencontres et des ateliers personnalisĂ©s selon les Ăąges : votre concierge francophone chapote pour vous la logistique de toute la troupe.

CONTACTEZ UN CONSEILLER VOYAGEURS DU MONDE

AU 01 42 86 16 00

2

Chauffeur, guide, visites : tout en privé pour mieux en profiter

3

Flexibilité et contact permanent avec votre conseiller privilégié

IT’S A KIND

OF MAGIC

NichĂ©s Ă  l’ouest d’Oxford, les Cotswolds, classĂ©s pour leur beautĂ© exceptionnelle, dĂ©roulent une campagne anglaise rebondissant entre collines et villages charismatiques. Un cadre qui a nourri l’imaginaire de nombreux auteurs de littĂ©rature jeunesse. Un prĂ©texte parmi d’autres Ă  voyager en famille dans cette rĂ©gion surrĂ©aliste.

Au fond d’un trou vivait un hobbit. Non pas un trou immonde, sale et humide, rempli de bouts de vers et de moisissures, ni encore un trou sec, dĂ©nudĂ©, sablonneux, sans rien pour s’asseoir ni pour se nourrir : c’était un trou de hobbit, d’oĂč un certain confort.” C’est l’heure de l’histoire, dans un cottage douillet de l’Oxfordshire. Tessa et Milo Ă©coutent d’une oreille distraite les premiĂšres lignes de Bilbo le Hobbit, Ă©crites au dĂ©but des annĂ©es 1930 sur un bout de copie vierge, Ă  un jet de pierre de lĂ , par un certain J.R.R. Tolkien (1892-1973). PassĂ© par les bancs universitaires d’Oxford, d’abord Ă©tudiant, puis professeur de langue et de littĂ©rature anglaise, l’alchimiste de la trilogie du Seigneur des anneaux y a forgĂ© sa Terre du Milieu. Un monde secondaire, formulĂ© Ă  partir de cultures nordiques mĂ©diĂ©vales et d’une imagination sans limite. Ce soir, avant que la situation entre les deux elfes ne dĂ©gĂ©nĂšre en bataille de polochons, l’aĂźnĂ©e s’imaginerait bien prendre le chemin d’Oxford et de la Bodleian Library visitĂ©e la veille, dans les pas d’Hermione Granger, aka Emma Watson. L’actrice, inscrite depuis la rentrĂ©e 2023 Ă  Oxford, en master d’écriture crĂ©ative (cursus qu’elle suivra principalement Ă  distance – magie du cinĂ©ma oblige), rĂȘve sans doute, elle aussi, de traverser le Divinity Hall dans lequel elle tourna une scĂšne de la saga Harry Potter, pour une remise de diplĂŽme bien rĂ©elle.

De toute Ă©vidence, la campagne anglaise bordant les comtĂ©s de l’Oxfordshire et du Gloucestershire est propice Ă  l’imaginaire, depuis longtemps. Aux cĂŽtĂ©s de Tolkien, d’autres auteurs, dont son acolyte C. S. Lewis (1898-1963), auteur des Chroniques de Narnia, rent d’Oxford le creuset de la fantasy anglaise. Un genre littĂ©raire nĂ© Ă  la n du XIXe siĂšcle, peuplĂ© de gobelins, de trolls, d’esprits de la forĂȘt et d’un bestiaire tour Ă  tour drĂŽle et e rayant.

PrĂšs d’un siĂšcle avant eux, un autre professeur d’Oxford, le rĂ©vĂ©rend Charles Lutwidge Dodgson, trempait sa plume dans les mĂȘmes paysages pour Ă©crire sous le pseudonyme de Lewis Carroll une histoire Ă  dormir debout devenue l’un des phares de la littĂ©rature d’enfance. InspirĂ© par les llettes du doyen du Christ Church College, Henry Liddell, et Ă  la demande de la plus jeune d’entre elles, le professeur de mathĂ©matiques, mais aussi photographe reconnu Ă  travers le pays pour ses portraits, dĂ©cida de coucher sur le papier ses Ă©lucubrations entamĂ©es lors d’un canotage sur la Tamise en leur compagnie
 Les Aventures d’Alice aux pays des merveilles furent publiĂ©es en 1865. Une petite lle qui

tombe dans un autre monde et se miniaturise, un lapin en retard pour son rendez-vous avec la Reine, un chat qui a le don d’invisibilitĂ©, une parade de cartes Ă  jouer : “P f, ça n’existe pas !” Les petits Français de 2024 ne s’en laissent pas facilement conter. Au rĂ©veil, la porte du doute s’entrouvre pourtant lorsque, derriĂšre les fenĂȘtres du salon perlĂ©es de rosĂ©e automnale, une biche dresse les oreilles avant de ler vers le bois, laissant planer une invitation Ă  la suivre.

Et si ce pays existait bel et bien ? Qu’il s’appelait les Cotswolds ? Succession de collines (wolds, en anglais ancien) couvertes de pĂąturages – les cots Ă©tant ces anciens arcs de pierres servant d’enclos Ă  ovins –, la rĂ©gion a bien Ă©tĂ© classĂ©e, dĂšs 1966, pour sa beautĂ© exceptionnelle : Area of Outstanding Natural Beauty. Puis, requali Ă©e moins poĂ©tiquement en 2020, National Landscape (“Paysage national”). Des paysages qui ondulent sur deux mille kilomĂštres carrĂ©s, glissant du nord au sud entre Stratford-upon-Avon (lieu de naissance du dramaturge William Shakespeare) jusqu’à la ville thermale de Bath, dĂ©licieuse Aquae Sulis, qui dĂ©jĂ  avait conquis les Romains au premier siĂšcle de notre Ăšre. Sur les hauteurs d’Oddington, au nord de la rĂ©gion, la brume se dissipe. Mais pas avant d’avoir infusĂ© une carte postale rĂ©gionale : perdue au bord d’un champ, une cabine tĂ©lĂ©phonique rouge est encerclĂ©e de moutons qui paissent nonchalamment. Shaun et ses compagnons ne manquent jamais une occasion de rappeler l’importance historique de leurs toisons pour la rĂ©gion. AcheminĂ©e jusqu’à Londres par la Tamise, qui prend sa source non loin d’ici, la laine de ces Lions des Cotswolds (“Des moutons-lions ? Vraiment, ça existe ?”) a contribuĂ© Ă  la prospĂ©ritĂ© de l’Oxfordshire mais aussi de tout un pays. Aujourd’hui, le chancelier de la Chambre des Lords, deuxiĂšme ventricule du parlement londonien avec celle des Communes, siĂšge sur le Woolsack, un banc de tissu rouge rembourrĂ© de la prĂ©cieuse bre. InstaurĂ© au XIVe siĂšcle, il rappelle en haut lieu le rĂŽle qu’eut le commerce de la laine dans le dĂ©veloppement Ă©conomique de l’Angleterre.

Il est temps de grignoter un peu de cette cocagne british. Sur la table en bois du petit dĂ©jeuner : pain au levain (sourdough), mu ns, con tures, Ɠufs et yaourts en direct de la ferme biologique voisine, la Daylesford Farm. Une success story signĂ©e lady Carole Bamford, entrepreneuse londonienne qui depuis vingt-cinq ans a bĂąti un petit royaume agricole et Ă©conomique dont l’épicentre s’étend ici, entre Kingham et Oddington.

dans le temps des Cotswolds, le pub – ici Ă  Chipping Campden –reste une institution anglaise, mais ne se rĂ©sume plus aux fries and sausages

Figé
À moins de deux heures de Notting Hill, les Cotswolds sont devenus en une dizaine d’annĂ©es le refuge des golden boys and girls de la capitale. On parle mĂȘme d’un “triangle d’or” entre les villages de Burford, Chipping Norton et Stow-on-the-Wold.

Neuf hectares de potagers, de vergers et de pĂąturages 100 % biologiques dans lesquels les cent-vingt vaches laitiĂšres sont elles aussi appelĂ©es “Ladies”, trĂšs sĂ©rieusement.

Ces dames reçoivent un traitement presque aussi royal que celui rĂ©servĂ© aux membres du club privĂ© qui s’est ajoutĂ© rĂ©cemment Ă  la collection d’adresses signĂ©es Bamford (au nombre de quatre, Ă  Londres). À elles, l’herbe locale extrĂȘmement nutritive et riche en trĂš e porte-bonheur, Ă  eux la cuisine green du restaurant. Aux robes tachetĂ©es les rouleaux de brossage, aux esprits fourbus le spa, le yoga et le sound healing. Dans l’étable, la rencontre entre nos deux tĂȘtes blondes et les gĂ©nisses fait mouche. Di cile de dire qui sont les plus intimidĂ©s : ceux qui tendent la main ou celles qui osent l’entourer de leurs langues rĂąpeuses. On se remet de ses Ă©motions autour d’un chocolat chaud et de quelques shortbreads, directement sĂ©lectionnĂ©s dans la grande Ă©picerie attenante. Car ici, le concept de ferme glamour est cultivĂ© jusqu’au bout des sabots : produits bio, soins de beautĂ©, objets de dĂ©co, cours de cuisines, ateliers oraux
 Mais aussi Ă  travers deux restaurants, un cafĂ©, trente-deux cottages redonnant vie Ă  des hameaux gothiques du XIXe siĂšcle et quatre pubs : du classique Wild Rabbit au plus edgy The Fox. Certains ruminent encore qu’aprĂšs son Brexit, l’ex-Premier ministre du

Royaume-Uni Boris Johnson soit venu se mettre au vert ici, dans le sillon de David Cameron, de la famille Beckham, des sƓurs Delevingne, entre autres. Il n’empĂȘche que situĂ© Ă  moins de deux heures de Notting Hill, les Cotswolds sont devenus en une dizaine d’annĂ©es le refuge des golden boys and girls de la capitale. On parle mĂȘme d’un “triangle d’or” entre les villages de Burford, Chipping Norton et Stow-on-the-Wold dans lequel les fermes dĂ©labrĂ©es s’arrachent Ă  coups de millions de pounds

“And we’ll never be royals/royals

It don’t run in our blood

That kind of luxe just ain’t for us

We crave a di erent kind of buzz
”

Depuis la banquette arriĂšre, une princesse rebelle a pris les commandes audio de notre carrosse. “Baby I’ll rule/Let me live that fantasy” : le hit de 2013 de la NĂ©o-ZĂ©landaise Lorde rĂ©sonne sur la route du chĂąteau de Warwick. Un point de rendez-vous bien rĂ©el avec l’histoire anglaise, les armures du roi normand Guillaume le ConquĂ©rant et quelques fantĂŽmes rĂ©calcitrants. L’équipage marque une pause Ă  Stow-on-theWold, un village perchĂ© dont le marchĂ© en t un point de passage commercial obligĂ© au XVe siĂšcle.

Aujourd’hui, on vient plutĂŽt chiner dans ses magasins d’antiquitĂ©s, s’o rir une bonne paire de chaussettes en laine locale, et se rĂ©chau er les papilles d’une soupe de butternut. Certains petits appĂ©tits se rĂ©servent pour le cake meringuĂ© citron-myrtille sur lequel ils ont louchĂ© dĂšs la porte d’entrĂ©e. Ensuite, il faut se perdre dans les venelles de pierres blondes et passer au dos de l’église normande de St. Edward’s Church. LĂ , bordĂ©e de deux ifs plantureux, une ouverture en ogive aurait, selon la lĂ©gende touristique, inspirĂ© Ă  Tolkien les portes de Durin. Un passage vers un autre monde, la citĂ© des KhazĂąds, ces nains amis des hobbits. Les nĂŽtres ne sont pas encore convaincus, mais peut-ĂȘtre plus si rĂ©fractaires Ă  l’idĂ©e que cette rĂ©gion cache le long de ses chemins boueux, au creux de ses chĂȘnes centenaires, une frontiĂšre permĂ©able avec l’imaginaire.

La rĂ©alitĂ© des Cotswolds se re Ăšte aussi dans des villages de poupĂ©es aux teintes de miel, aujourd’hui victimes de leurs succĂšs. Un charme rayonnant mĂȘme les jours de pluie que ces petits bourgs gĂ©s dans l’Angleterre victorienne doivent au calcaire blond du sous-sol qui servit Ă  les bĂątir. Les façades euries de Bibury, de Broadway et celles bordĂ©es d’eau Ă  Bourton-on-the-Water (surnommĂ©e la “Venise des Cotswolds”) attirent depuis la moitiĂ© du XIXe siĂšcle peintres, poĂštes,

Ă©crivains et aujourd’hui in uenceuses
 Aux beaux jours, des bataillons entiers dĂ©barquent des États-Unis et du Japon pour se promener le long des canaux, se “sel ser” sur les petits ponts, s’o rir un brin de romance sous un pommier. Une envie sans doute lĂ©gitime de dissoudre l’ñpretĂ© du XXIe siĂšcle dans un peu de romantisme austenien (hello Jane!), d’entrer dans un dĂ©cor peint prĂšs d’un siĂšcle et demi plus tĂŽt par John Singer Sargent (ƒillet, Lys, Lys, Rose, 1885) ou Francis Davis Millet (A Cosey Corner, 1884, “Un coin tranquille”) qui n’a pas bougĂ© d’une tuile. L’envie, peut-ĂȘtre aussi, de marcher sur les pas de T. S. Eliot (1888-1965).

À Chipping Campden, Ă  huit kilomĂštres Ă  peine de Broadway, un extrait du poĂšme Burnt Norton, inspirĂ© ici Ă  l’auteur amĂ©ricain naturalisĂ©, a Ă©tĂ© gravĂ© au sol entre les pavĂ©s patinĂ©s de la halle mĂ©diĂ©vale du marchĂ©. “Maintenant la lumiĂšre tombe sur le champ dĂ©gagĂ©, laissant l’allĂ©e profonde fermĂ©e par des branches, sombre dans l’aprĂšs-midi” : l’inscription circulaire marque le point de dĂ©part d’un chemin bien connu des randonneurs, le Cotswold Way, qui trace vers le sud, Ă  travers les collines et forĂȘts pour rejoindre Bath, 102 miles plus bas. La famille se contentera pour l’instant d’un chat perchĂ©, sans oublier qu’aux Cotswolds, comme ailleurs, la meilleure façon de marcher reste de faire un pas de cĂŽtĂ©.

Les collines ondulent leurs Ă©cailles vertes et brunes sous un horizon capitonnĂ© de gros marshmallows blancs. Les champs cadrĂ©s de murets argentĂ©s glissent doucement Ă  travers des forĂȘts moussues.

Troquer le printemps pour la pĂ©riode oĂč les arbres tournent au rouge royal et oĂč les champs se tru ent de citrouilles. Abandonner alors les villages phares, et grimper vers les hameaux en lisiĂšre des radars. Cap au sud. Le rideau gris se dĂ©chire au-dessus d’un l d’asphalte qui ne laisserait pas la place de croiser un troupeau. Les collines ondulent leurs Ă©cailles vertes et brunes sous un horizon capitonnĂ© de gros marshmallows blancs. Les champs cadrĂ©s de murets argentĂ©s glissent doucement Ă  travers des forĂȘts moussues. Et lĂ , Snowshill vous replonge dans l’imaginaire. Sortant de son chapeau un Ă©levage d’alpagas moqueurs et des champs de lavande qui, dĂšs la mi-juin, se prennent pour un coteau du Luberon, le village accroche Ă  ses pentes des cottages miniatures, grignotĂ©s de glycine. Et, toujours, le blond des pierres.

L’église victorienne St. Barnabas se dresse lĂ , au milieu des stĂšles, devant l’éternelle phone boot rouge. Milo dĂ©croche le combinĂ©, tente une conversation avec l’Au-delĂ  “parce que, tu sais, la reine d’Angleterre, elle est morte
” À quelques pas se dresse l’immanquable manoir de Charles Paget, personnage quirky (excentrique) qui, dans les annĂ©es 1920, y amassa un incroyable bric-Ă -brac de plus de seize mille objets anciens en tout genre, du costume de théùtre aux boucles de souliers. Le lendemain matin, on le plus Ă  l’ouest, Ă  Kemerton, sur la crĂȘte de Bredon Hill. LĂ , les enfants sont attendus pour une session de poterie au Upper Court, manoir gĂ©orgien du XVIIIe siĂšcle. “Let’s get muddy !”, lance Auriol. Notre hĂŽte navigue entre son atelier londonien et cette belle demeure retapĂ©e par ses parents dans les annĂ©es 1970. Entretemps, la cĂ©ramiste a laissĂ© la colline de son enfance, celle oĂč son pĂšre lui a appris Ă  rĂ©colter la terre mallĂ©able des rus, celle des amours perdues du poĂšte Alfred Edward Housman (18591936), pour suivre le sien au Chili.

Dans la petite serre du potager, elle a plantĂ© ses tours et enseigne les bons gestes aux enfants du village, et Ă  tous ceux de passage. Le plus jeune des deux Ă©lĂšves d’aujourd’hui ne se fait pas prier pour dĂ©couper la terre au l Ă  beurre avant de la malaxer gĂ©nĂ©reusement, de sauter dessus Ă  pieds joints pour l’aplatir. Sa sƓur, elle, s’applique Ă  suivre les conseils de la cĂ©ramiste : rĂ©chau er la terre entre ses mains, jeter la boule au centre du tour, xer les bras, fermer les yeux. “La poterie vous apprend la patience, la rĂ©silience : faire, dĂ©faire, Ă©chouer, recommencer
”, commente Auriol.

Avec un enthousiasme communicatif, elle suggĂšre Ă©galement de suivre une autre façon de voyager. “Ici, nous sommes en dehors du triangle d’or, tout est plus calme”, con e-t-elle. Une invitation Ă  arrĂȘter de courir comme un lapin aprĂšs le temps (ou aprĂšs l’impossible, comme le veut l’expression anglaise “Chasing the white rabbit”). Pro ter de l’instant prĂ©sent, les enfants savent faire
 Simplement heureux de repartir avec un si et en terre et un petit pot de romarin qu’ils viennent de fabriquer. Un peu tristes aussi de laisser Arkala, le labrador cĂąlin.

Un nouveau rendez-vous les attend au palais baroque de Blenheim, propriĂ©tĂ© de la famille Churchill pendant trois cents ans (le petit Winston y est nĂ© en 1874)
 Ce lieu historique a Ă©galement servi de cadre au tournage de Barry Lyndon, rĂ©alisĂ© par Stanley Kubrick en 1976, et plus rĂ©cemment de la minisĂ©rie La Reine Charlotte : un chapitre Bridgerton (2023). Dans le parc, devant le tronc au trou bĂ©ant du cĂšdre pluricentenaire qui apparaĂźt dans Harry Potter et l’Ordre du PhĂ©nix (2007), nos petits sorciers se prĂ©parent Ă  a ronter les crĂ©atures malĂ© ques qui, en cette veille d’Halloween, se sont invitĂ©es autour du chĂąteau. Au crĂ©puscule, ils se serrent les coudes devant deux DĂ©traqueurs anquĂ©s sur de tĂ©nĂ©breuses Valkyries qui xent le nĂ©ant, une armĂ©e de Jack-o’-lantern, de soubrettes pĂąlottes et de morts-vivants qui dĂ©ambulent.

Lower Slaughter, so charming hameau du Gloucestershire.

Un vampire Ă  l’humour sombrement british dĂ©tend l’atmosphĂšre en con ant aux enfants qu’il tente de changer de rĂ©gime pour passer au chocolat chaud.

“La nuit promet d’ĂȘtre belle car voici qu’au fond du ciel apparaĂźt la lune rousse”, contait Jacques Higelin (un autre ami des lutins, des faunes et des farfadets, mais aussi du Tom Bombadil de Tolkien) dans sa chanson Champagne, en 1979. Le hasard veut que ce soit dans les Cotswolds que l’élixir pĂ©tillant ait rĂ©vĂ©lĂ© pour la premiĂšre fois le secret de sa fermentation, en 1662. Mais devant la danse ivre d’un zombie, mieux vaut s’éclipser : “Cocher lugubre et bossu, dĂ©posez-moi au manoir
”, poursuit la ritournelle.

PerchĂ© en Ă©quilibre sur le balcon est des Cotswolds, le nĂŽtre a des airs de Marie-Antoinette excentrique, version So a Coppola. L’Estelle Manor brille dĂšs l’allĂ©e qui, sous les frondaisons majestueuses d’un parc de mille deux cents hectares, mĂšne Ă  une façade nĂ©o-jacobĂ©enne aux teintes dorĂ©es. À l’intĂ©rieur, un vĂ©ritable labyrinthe de murs lambrissĂ©s, des plafonds de stucs dont descendent des lustres gigantesques et une cheminĂ©e aussi large qu’une maison de hobbits. “C’est wahou !” Dehors, l’étrange histoire se poursuit. Ici, les arbres touchent le ciel – des sĂ©quoias gĂ©ants dont les graines furent ramenĂ©es

d’AmĂ©rique au milieu du XVIIIe siĂšcle par deux jeunes explorateurs qui, ayant dĂ©pensĂ© tout leur pĂ©cule dans l’achat de semences exotiques, gagnĂšrent leur place sur le bateau retour grĂące Ă  des combats de boxe organisĂ©s par le capitaine. Les voitures, elles, ont rĂ©trĂ©ci (“De plus en plus Ă©trange”, dirait Alice) : des mini-Land Rover pour ler sur des pelouses taillĂ©es au cordeau, Ă  perte de vue. “Cette fois, c’est moi qui conduis !”, lancent en chƓur frĂšre et sƓur. Un gĂ©ant nommĂ© Nye joue les chefs scouts pour les deux lutins survoltĂ©s. Il leur apprend Ă  allumer un feu de camp avec une pierre Ă  feu et un brin d’écorce – “C’est magique !” –, Ă  choisir le bon bĂąton pour y griller des marshmallows maison plus gros que la main de Milo – “Mmmm, trop bon !” –, Ă  tirer Ă  l’arc et Ă  la carabine, #Tessatireusedelite.

Plus tard, avec un imperceptible frisson et beaucoup de ertĂ©, on s’appliquera aussi Ă  rĂ©ceptionner sur sa main gantĂ©e les serres d’Izzy, la buse de Harris. Autant dire que lorsque sonne l’heure de rejoindre Londres, les hobbits traĂźnent un peu des bottes. Alors, les Cotswolds ? RĂȘve ou rĂ©alité ? Dans le rĂ©troviseur, les regards pĂ©tillent, les sourires s’élargissent. Le doute plane encore un peu dans leurs esprits. Ils prĂ©fĂšrent donner leurs langues au chat
 du Cheshire. Laissant Ă  chacun le soin d’aller vĂ©ri er par soi-mĂȘme. ‱

3 BONNES RAISONS DE PARTIR 1

Se fondre dans la fantasy et la douceur d’un cocon hobbitien 2

Randonner Ă  pied mais aussi Ă  cheval dans de vertes collines

LA PETITE LIBRAIRIE

POUR LES KIDS

3

Apprendre la cĂ©ramique au cƓur d’un manoir typique, Ă  Kemerton

Le Fermier Gilles de Ham de J.R.R. Tolkien (Gallimard, 2010). À partir de 8 ans AprĂšs avoir vaincu un gĂ©ant, le fermierhĂ©ros doit cette fois affronter le dragon Chrysophylax le Riche. FlanquĂ© de son chien Garm et armĂ© de la lĂ©gendaire Ă©pĂ©e Mordqueues, il repart en mission
 Avec ce rĂ©cit paru en 1949, l’auteur du Seigneur des anneaux livre un conte plein d’humour.

POUR LES TEENAGERS

Alice, de l’autre cĂŽtĂ© du miroir de Lewis Carroll (Soleil MĂ©tamorphoses, 2016). Illustrations Benjamin Lacombe

Un sublime livre-objet, illustrĂ© par le Français Benjamin Lacombe. Tout y est exquis et si bien exĂ©cutĂ© qu’il est impossible de ne pas (re)plonger avec malice dans ce classique de Lewis Carroll paru initialement en 1871.

POUR LES GRANDS

Atlas de la Terre du Milieu de Karen Wynn Fonstad (Éd. Bragelonne, 2022)

Le travail titanesque de cette cartographe et géographe de renom qui a retracé les mondes imaginés par Tolkien, les itinéraires empruntés par ses personnages, les lieux stratégiques des batailles


C’EST QUAND QU’ON PART?

1 Le bon moment: toute l’annĂ©e, mais prĂ©fĂ©rez l’automne (couleurs magnifiques et belles journĂ©es), voire l’hiver (les Cotswolds sont magiques sous la neige ). 2Y aller: Eurostar jusqu’à Londres, train jusqu’à Oxford (1h) et location de voiture. 3Budget : la semaine Ă  partir de 2200 €/ personne, incluant Eurostar, vĂ©hicule Ă©lectrique familial de location (HertzSt Pancras), hĂ©bergements, activitĂ©s


L’INCONTOURNABLE

DAYLESFORD VILLAGE COTTAGES

La Daylesford Farm a restauré plusieurs hameaux de cottages (32 au total) et accueille les voyageurs dans le plus grand confort : cheminée traversante, chauffage au sol, édredons douillets, cuisiniÚre en fonte, spa et épicerie de la ferme.

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COMMENT JOUER ?

Rayez dans la grille tous les mots de la liste ci-dessous. Ces mots sont toujours inscrits en ligne droite, horizontalement ou diagonalement, Ă  l’endroit ou Ă  l’envers. Quand ce sera fait, il vous restera 15 lettres : assemblez-les et vous dĂ©couvrirez une phrase anglaise qui fait Ă©cho Ă  notre reportage made in UK

BACON

BANDE

BEANS

BREAKFAST

BRUME

RÊVE

TROUPEAU

VACANCES

VACHE VÉLO

VENT WHISKY

LE ROYAUME

DE TOUS LES

POSSIBLES

FlĂąner dans les souks, se bercer de contes, s’adonner Ă  l’art du tajine et Ă  celui de la poterie, sentir l’effervescence de Marrakech, le souffle chaud du dĂ©sert, avoir l’impression qu’on pourrait toucher les Ă©toiles
 Cette terre d’ocre et de sable, de FĂšs au Sahara, est la promesse de moments indĂ©lĂ©biles Ă  partager entre petits et grands.

C’est en les voyant courir pour s’engouffrer sous la porte Bab Boujloud que nous prenons conscience que, ça y est, nous l’avons fait : nous avons emmenĂ© les enfants au Maroc.

D’un grand-pĂšre marocain, il ne me reste que de vagues rĂ©miniscences. Impossible de savoir si les images du pays qui emplissent mon esprit m’ont Ă©tĂ© contĂ©es par lui ou abondamment relayĂ©es par d’autres. Aujourd’hui, nous sommes ici pour forger des souvenirs qui n’appartiennent qu’à nous. Blottie entre les pentes du Moyen Atlas et les plaines du SaĂŻs, FĂšs fut, en son temps, la reine des citĂ©s marchandes, et il n’y a guĂšre meilleur endroit pour humer cet hĂ©ritage que la mĂ©dina. Les allĂ©es Ă©troites esquissent pour les bambins un terrain de jeu irrĂ©sistible que vient agrĂ©menter le passage de quelques mules. Nous freinons quelque peu les ardeurs car, si l’ambiance est rĂ©solument bienveillante et n’autorise aucune inquiĂ©tude, les ruelles demeurent labyrinthiques et chargĂ©es. À chaque recoin sa spĂ©cialité : le souk Attarine aligne pyramides d’épices et herbes mĂ©dicinales, celui de Kissaria exhibe tissus et broderies. De part et d’autre des Ă©choppes sont suspendues les marchandises qui servent de vitrine. Les petits voudraient craquer pour tout et les vendeurs, un Ă©lan malicieux dans le regard, l’ont bien compris. Soudain, surgi de nulle part, un homme a able, la peau brune, o re de nous mener dans les coulisses de la tannerie Chouara. Quelques instants plus tard, nous voilĂ  juchĂ©s sur les rebords d’immenses cuves en pierre qui s’étendent Ă  perte de vue. Les enfants feignent de s’y pousser, ce qui nous distrait quelque peu de la puissante odeur qui se dĂ©gage des vasques. Autour, les peaux de chĂšvres, bƓufs et chameaux sĂšchent au soleil. Demain, ces articles de cuir seront vendus dans les boutiques adjacentes. Parce que la ferveur ambiante nourrit, mais qu’elle consume aussi, nous nous autorisons une pause dans un cafĂ© local, Ă  l’ombre des mĂ»riers. Les petits pieds douloureux sont vite

oubliĂ©s face au spectacle du service du thĂ© Ă  la menthe – on retient son sou e au fur et Ă  mesure que la thĂ©iĂšre prend de la hauteur –, chaleureusement applaudi. L’aprĂšsmidi, c’est au tour de “Fred”, conteur spĂ©cialisĂ© dans les rĂ©pertoires traditionnels et joueur de guenbri, d’ensorceler la fratrie. Nous ne sommes pas fĂąchĂ©s que tout ce beau monde se relaie pour les divertir – nous serions presque tentĂ©s de nous Ă©clipser au hammam pour nous faire enduire de rhassoul et de savon noir. ProblĂšme : nous sommes, nous aussi, suspendus aux lĂšvres du narrateur. Ce sont des tĂȘtes pleines de belles histoires qui pĂ©nĂštrent le riad en soirĂ©e. Un sortilĂšge semble avoir Ă©tĂ© jetĂ© sur la porte en bois de cĂšdre car, Ă  peine passĂ©e, le monde extĂ©rieur – clameurs et odeurs entĂȘtantes – disparaĂźt complĂštement. Il n’y a plus que les carreaux de zellige, le murmure apaisant de la fontaine et l’hospitalitĂ© de nos hĂŽtes marocains.

Le lendemain, nous entreprenons une Ă©tape cruciale du parcours initiatique vers nos (lointaines) origines : le cours de cuisine. L’aĂźnĂ©e a un faible pour les zalabias, ces beignets enrobĂ©s de sirop au miel et Ă  la eur d’oranger, quand le petit dernier dit ra oler des cornes de gazelle – mĂȘme si la rumeur familiale veut qu’il en aime surtout le nom. Toutefois, avant de passer au sucrĂ© (mĂȘme si la frontiĂšre est parfois mince au Maroc, et quel dĂ©lice !), notre professeure du jour s’est mise en tĂȘte de nous enseigner l’art du tajine, ce populaire ragoĂ»t cuit Ă  l’étou Ă©e. Monsieur s’applique avec une ardeur qu’on ne lui connaissait pas et la leçon sombre peu Ă  peu dans la compĂ©tition familiale. Deux heures plus tard, nous sommes rouges d’e ort et de ertĂ© lorsque la grande inaugure notre plat en soulevant, manches retroussĂ©es, le couvercle conique. “On pourra en refaire Ă  la maison ?”, glisse le cadet, la bouche pleine. À peine quelques pas dans la ruelle et nous devenons les ers propriĂ©taires d’un plat de terre cuite marchandĂ© Ăąprement par les enfants, qui font de bien meilleurs nĂ©gociateurs que nous.

La magie de la cuisine ! Entre satisfaction d’avoir rĂ©alisĂ© un plat par soi-mĂȘme, surprise de la dĂ©couverte (son aspect, ses saveurs) et plaisir du partage.

S’imprĂ©gner du cadre, intĂ©rieur et extĂ©rieur, nourrir son goĂ»t pour les matiĂšres, les couleurs, l’ailleurs


Au troisiĂšme jour, aprĂšs avoir rĂ©cupĂ©rĂ© la voiture de location, nous lons plusieurs heures durant sur la route du sud jusqu’à atteindre les plaines arides. Objectif : Marrakech, Ă  l’ombre des montagnes. DerriĂšre ses murailles ocre et sa rangĂ©e de palmiers, la citĂ© berbĂšre abrite un dĂ©dale de passages, escaliers, galeries propices aux explorations et aux Ă©lans d’imagination. Au creux d’un fondouk, ces caravansĂ©rails oĂč s’installent depuis des millĂ©naires les marchands, un tourneur sur bois et un dinandier semblent plongĂ©s dans un concours d’ingĂ©niositĂ©. Cela donne Ă  toute la tribu une envie folle de produire quelque chose de ses mains. Un coup de l au concierge de l’agence et c’est organisĂ©. Devant le tour de potier, c’est l’émerveillement, le dĂ©couragement, puis l’émerveillement Ă  nouveau. À la leçon de calligraphie arabe, la grande tire la langue, signe que la concentration est Ă  son comble. Cela fera un ravissant souvenir que l’on ramĂšne pour l’heure Ă  l’hĂŽtel. NichĂ© dans la mĂ©dina, le riad de la Villa Nomade cĂ©lĂšbre l’art de vivre marocain. Sans tambour ni trompette, mais avec la dĂ©licatesse de quelques pĂ©tales de rose ottant sur l’eau d’un bassin. L’atmosphĂšre y est sereine, Ă©quilibrĂ©e, somptueuse.

Un autre jour se lĂšve, synonyme de nouvelles aventures. Sans aller jusqu’à traĂźner les bambins au musĂ©e Yves Saint Laurent, nous ne manquerions pour rien au monde le jardin

Majorelle, dont le bleu intense nous hantait bien avant l’arrivĂ©e. Bingo : la visite est un tel succĂšs que les enfants veulent repeindre la maison dans les mĂȘmes teintes au retour. Avant d’entreprendre un chantier d’une telle envergure, nous leur proposons, en guise de compromis, de choisir ensemble une piĂšce de dĂ©coration pour instiller un peu de Maroc chez nous. Sans surprise, le petit dernier tombe en amour devant le plus grand tableau du magasin (3 x 2 mĂštres tout de mĂȘme), tandis que nous tentons subtilement de le rĂ©orienter vers les coussins. Le reste de la journĂ©e s’écoule sur un rooftop, a alĂ©s sur les banquettes striĂ©es, Ă  jongler entre parties endiablĂ©es de Uno et rĂ©daction des cartes postales rĂ©glementaires aux grands-parents. En tournant la tĂȘte, nous apercevons la lumiĂšre jouer de ses teintes sur la ville et, en arriĂšre-plan, les montagnes de l’Atlas – majestueuses, irrĂ©sistibles. Avant de rĂ©pondre Ă  l’appel de ces Ă©minences dorĂ©es, il y a encore une expĂ©rience marrakchie que la famille ne peut manquer : une virĂ©e nocturne sur la place Jemaa el-Fna. Le soir venu, l’esplanade grouille de monde. Comme dans une piĂšce de théùtre, les protagonistes dĂ© lent. ScĂšne 1, les commerçants. ScĂšne 2, les musiciens. ScĂšne 3, les charmeurs de serpents. Tandis que le reptile ondule, di cile de savoir qui, de l’animal ou de notre benjamin, est le plus hypnotisĂ©.

Faire de beaux rĂȘves et de douces rencontres
Au Maroc, les chĂšvres, peu farouches, ne sont jamais loin des arganiers. Elles s’y perchent mĂȘme assez souvent !
NichĂ©e un peu plus loin au creux d’une butte de sable, notre tente prĂ©sente des proportions et un confort tout Ă  fait Ă©patants.

Face Ă  l’immensitĂ©

du désert, son tissu lourd semble veiller sur nous.

Les petits garderont un souvenir Ă©mu de cette soirĂ©e oĂč ils ont Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  veiller dans la douceur de l’Orient. Et il fallait bien ce dernier bain de foule pour se prĂ©parer Ă  la suite.

Mercredi, jeudi ? Nous avons perdu la notion des jours – c’est bon signe. En lant vers le sud-est, l’asphalte se fraie un chemin dans des dĂ©cors bruns ponctuĂ©s, çà et lĂ , de guiers de barbarie. Une silhouette drapĂ©e dans l’uniforme des bĂ©douins du dĂ©sert jaillit avant de s’évanouir. Était-ce un mirage ? Lorsque Skoura surgit au dĂ©tour d’un virage, nous croyons Ă  une nouvelle apparition. À quarante kilomĂštres de Ouarzazate, la citĂ© est un miracle sous forme de jardin. Palmiers-dattiers, oliviers, amandiers, grenadiers : un ingĂ©nieux systĂšme d’irrigation leur permet de survivre dans cet ocĂ©an de sable. Du tapis de vĂ©gĂ©tation s’échappent quelques constructions forti Ă©es en pisĂ©, les kasbahs C’est dans l’une de ces anciennes demeures de marchands que nous posons nos bagages. Les valises chargĂ©es de vĂȘtements et de souvenirs ont remplacĂ© les cargaisons d’or et d’épices. Pour faciliter l’exploration de la citĂ© et ses alentours, nous dĂ©cidons d’adopter une monture. Le petit frĂšre veut s’enfuir vers l’oasis de Sidi Flah sur un Ăąne, quand la grande sƓur, conquise par l’atmosphĂšre ambiante, prĂ©fĂ©rerait sillonner la palmeraie Ă  dos de dromadaire. La drĂŽle de tĂȘte de ce dernier, qui mĂąchonne l’air d’un air revĂȘche, persuade le cadet d’abandonner son idĂ©e premiĂšre pour se hisser sur le camĂ©lidĂ©. Nous avons la bonne idĂ©e d’immortaliser le moment oĂč l’animal, notre progĂ©niture installĂ©e sur le dos, passe de la position couchĂ©e Ă  celle debout, ballottant son cavalier au passage. DerniĂšre Ă©tape, et non des moindres : le Sahara, de l’arabe Sahra al Kubra – le “Grand DĂ©sert”. “Grand comment ? – Comme les États-Unis. – C’est grand comment les ÉtatsUnis ?” Nous dĂ©gainons une carte pour tenter de leur donner un ordre d’idĂ©e. L’aĂźnĂ©e la garde en main pour suivre notre progression vers le sud, entre pitons escarpĂ©s et gorges

Ă©troites. PassĂ© le checkpoint de Foum-Zguid, le 4 x 4 quitte l’asphalte pour s’engager sur les pistes du dĂ©sert. Les enfants sont copieusement secouĂ©s, mais principalement de rire, alors le chau eur s’en donne Ă  cƓur joie. DĂ©gradĂ© d’ocre et de brun, Ă©tourdissant rĂ©pertoire de formes : des dĂ©cors magnĂ©tiques dĂ©pourvus d’arti ces dĂ© lent Ă  travers les fenĂȘtres. Une heure plus tard, le vĂ©hicule ralentit aux abords d’une dune qui, aux yeux non avertis, ressemble Ă  toutes les autres. Pourtant, des porteurs se matĂ©rialisent soudainement Ă  nos cĂŽtĂ©s pour dĂ©charger la voiture. À l’arriĂšre, ça dĂ©tale sur le sable, tandis que nous nous Ă©brouons aprĂšs ce trajet extravagant. NichĂ©e un peu plus loin au creux d’une butte de sable, notre tente prĂ©sente des proportions et un confort tout Ă  fait Ă©patants. Face Ă  l’immensitĂ© du dĂ©sert, son tissu lourd semble veiller sur nous. Quant Ă  la salle de bains attenante, nous avions beau avoir Ă©tĂ© prĂ©venus de sa prĂ©sence, elle soulĂšve mille questions pratiques chez les plus jeunes. Alors que la lumiĂšre commence secrĂštement Ă  dĂ©cliner, un membre du camp Ă©quipe chaque tente d’une lampe Ă  gaz, comme un phare dans la nuit, avant de dessiner un chemin de lanternes jusqu’à l’emplacement du dĂźner. Nous prenons place sur des coussins Ă  mĂȘme le sol pour le plus grand bonheur des petits qui apprĂ©cient comme il se doit ce pique-nique improvisĂ©. Soupe harira , couscous, grillades : les plats semblent inĂ©puisables – un nouveau tour de magie du dĂ©sert. AprĂšs le repas, nous nous lovons sur le versant d’une dune pour admirer les Ă©toiles. D’une voix feutrĂ©e, le benjamin formule tout haut ce que chacun pense tout bas : elles semblent plus proches ici qu’ailleurs. Le silence, assourdissant au premier abord, est progressivement devenu dĂ©licieux. Et lorsque nous e ectuons les quelques pas dans le sable devenu froid qui nous sĂ©parent de la tente, nous savons que les traces laissĂ©es auront disparu au matin. Car le dĂ©sert, c’est aussi cela : une leçon d’humilitĂ© de bout en bout. ‱

3 BONNES RAISONS DE PARTIR

1 S’initier au surf Ă  Taghazout, entre ocĂ©an et montagne berbĂšre 2 FlĂąner dans les ruelles de la merveille mĂ©diĂ©vale qu’est FĂšs

LA PETITE LIBRAIRIE

POUR LES KIDS

Le Maroc des enfants (Bonhomme de Chemin, 2009). À partir de 7 ans Apprendre en s’amusant a toujours fait ses preuves. Ce livret jubilatoire et ludique de 64 pages fait dĂ©couvrir la culture du Maroc Ă  vos petits voyageurs en herbe Ă  coups de jeux de piste et de devinettes. Mon premier est un fĂ©lin, mon deuxiĂšme est le morceau d’une phrase, mon tout a deux bosses. C’est un
 ?

POUR LES TEENAGERS

Les voyages d’Ibn BattĂ»ta de Lotfi Akalay (Dupuis, 2020). Illustrations JoĂ«l Alessandra Dans la veine du carnet de voyage, l’auteur tangĂ©rois Lotfi Akalay (1943-2019) et le dessinateur aquarelliste JoĂ«l Alessandra livrent un roman graphique passionnant, sur les traces d’Ibn BattĂ»ta, pĂšlerin en partance pour la Mecque devenu le plus grand explorateur marocain du XIVe siĂšcle.

POUR LES GRANDS

Morocco de Vincent van de Wijngaard (Louis Vuitton, 2017)

Une Ɠuvre inspirĂ©e au photographe nĂ©erlandais par sa fascination pour le peintre Henry Matisse, lui aussi grand amoureux du Maroc. Lumineux et intime.

3

Explorer et comprendre, grĂące Ă  un guide, comment fonctionne une oasis

MÉMO VOYAGEURS

AU MAROC

Les conseillers & la conciergerie Pas moins de treize spĂ©cialistes pour imaginer le voyage sur mesure qui vous correspond, ainsi qu’une conciergerie francophone in situ, toujours joignable, pour vous faciliter le quotidien : rĂ©server un billet, la meilleure table ou changer une activité 

L’exclu Like a friend Une balade avec un habitant de Tanger, Marrakech ou FĂšs qui connaĂźt la ville comme sa poche! Et une occasion privilĂ©giĂ©e d’échanger et de dĂ©couvrir le vrai visage du pays.

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C’EST QUAND QU’ON PART ?

1 Le bon moment: au printemps (mars Ă  mai) et en automne (septembre Ă  novembre), le Maroc est particuliĂšrement agrĂ©able. 2Y aller : avec Air France, vol direct Paris-Marrakech (durĂ©e d’environ 3h20).

3Budget : 6 jours Ă  partir de 1700 € par personne, incluant vols, transferts privĂ©s, nuits en chambre/suite familiale, randonnĂ©es, carnet de voyage, wifi


L’INCONTOURNABLE

LA VILLA NOMADE

À Marrakech, cette Ă©lĂ©gante Maison Voyageurs est un riad intimiste au cƓur de la mĂ©dina. Havre de paix posĂ© dans les entrelacs des ruelles pavĂ©es du quartier de Bab Taghzout, elle est Ă  proximitĂ© de la place Jemaa el-Fna, tout en Ă©tant coupĂ©e du tumulte.

LE CHIFFRE

3

Il existe trois types de dĂ©serts sur Terre et ils sont tous prĂ©sents au Maroc : le reg, comme Ă  Agafay, est une plaine rocailleuse; la hamada, Ă  la frontiĂšre avec l’AlgĂ©rie et le Sahara occidental, est un plateau rocheux; l’erg, Ă  l’est du pays, de Merzouga Ă  Chegaga, est une vaste rĂ©gion couverte de dunes.

WE ARE FAMILY

À NOUS DE JOUER !

Un road-trip de deux mois Ă  travers les ÉtatsUnis? Un long week-end dans une grande capitale europĂ©enne? Une semaine dans un cocon en pleine nature? Quelles que soient sa destination et sa durĂ©e, le voyage en famille est une belle occasion de se retrouver, de s’inspirer, d’apprendre ensemble. Parce que chaque tribu est diffĂ©rente, nos voyages en famille sont pensĂ©s spĂ©cialement pour la vĂŽtre et Ă  leur Ă©chelle : rythme, hĂ©bergements, activitĂ©s, mais aussi adresses et attentions dĂ©diĂ©es. Voyager en famille n’a jamais Ă©tĂ© aussi facile !

BOBOLOGIE

ALLÔ DOCTEUR ?

En plus de la trousse mĂ©dicale habituelle (dĂ©sinfectant, antalgique, antipyrĂ©tique, solution de rĂ©hydratation, collyre, rĂ©pulsif anti-moustiques, crĂšme solaire
), gardez les bons rĂ©flexes : se laver rĂ©guliĂšrement les mains, consommer de l’eau en bouteille (ou filtrĂ©e). Selon le lieu, privilĂ©giez les aliments cuits et chauds, les fruits pelĂ©s, Ă©vitez glaces et fruits de mer, particuliĂšrement dans les stands de rue, mĂȘme si c’est tentant. Autre rappel : anticipez la mise Ă  jour des vaccins universels avant le dĂ©part et emportez le carnet de vaccination.

POUR LES DISTRAIRE

LES BASIQUES QUI ONT FAIT LEURS PREUVES

1. Tester le jardin d’enfants local. Une opportunitĂ© pour faire des rencontres, partager son goĂ»ter et obtenir de bonnes idĂ©es d’activitĂ©s sur place.

2. Explorer le marchĂ© ou le supermarchĂ©. L’occasion de dĂ©couvrir une montagne de produits rigolos et d’expĂ©rimenter son jeune palais.

3. Essayer tous les transports locaux : tramway, ferry, tuk-tuk, char Ă  zĂ©bus
 De nouvelles expĂ©riences et des histoires Ă  raconter Ă  ses copains.

4. Aller chez le coiffeur! Quelle est la coupe du moment à Tokyo, Séoul ou Rio? Réponse en trois coups de ciseaux. Au pire, ça repousse.

5. Se débrouiller tout seul dans une langue inconnue pour acheter son gùteau ou demander son chemin : un défi qui fait grandir.

SAFARI

PREMIER À NAMBITI

À une heure de vol de Johannesburg, au cƓur des plaines du KwaZulu-Natal, cette rĂ©serve privĂ©e, hors des pistes habituelles, rĂ©unit les grandes stars de la savane : lions, guĂ©pards, girafes, Ă©lĂ©phants
 Le terrain de jeu idĂ©al Ă  une premiĂšre expĂ©rience du bush .

Texte Baptiste Briand
Photos Olivier Romano

Mardi: Joburg dans le jardin de Gandhi

Paris-Nambiti ou l’itinĂ©raire de deux enfants

gĂątĂ©s. Ce premier voyage hors d’Europe commence bien pour Mona-Lou, 9 ans, et Gabriel, 14 ans. En douze heures, sƓur et frĂšre ont dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ© le lounge de l’aĂ©roport, leur premier vol en Airbus et un passage de douane VIP. Mais ce matin, fraĂźchement dĂ©barquĂ©s Ă  Johannesburg, ils sont conduits par leur chau eur privĂ© vers un lieu en forme d’éloge Ă  la sobriĂ©tĂ©. AbritĂ©e des rumeurs de la ville par un petit jardin clos foisonnant oĂč se dĂ©ploient des magnolias et deux “Pride of India” (lilas des Indes) centenaires, se dresse une maison blanche tout en rondeurs. C’est ici, sous un toit de chaume, qu’en 1908 vivait Mohandas Gandhi. Aujourd’hui, la Satyagraha House est une maison d’hĂŽtes et un lieu de mĂ©moire. Le petit cottage adjacent a Ă©tĂ© rĂ©servĂ© pour la famille. DĂ©coration impeccable, teintes organiques et objets chinĂ©s. La cheminĂ©e crĂ©pite, la fatigue fond sous un massage divin complĂ©tĂ© par une sĂ©ance de mĂ©ditation et un dĂ©jeuner vĂ©gĂ©tarien Ă  la fraĂźcheur du jardin. Du salon Ă  la mezzanine, on parcourt une exposition retraçant le passage du Mahatma en Afrique du Sud. Une pĂ©riode mĂ©connue composant pourtant plus de vingt ans au cours desquels le pĂšre de l’indĂ©pendance indienne bĂątira sa philosophie, la satyagraha (“force de la vĂ©ritĂ©â€, en sanskrit).

Mercredi : destination Nambiti

Moteur. Le petit Cessna 402 prend son Ă©lan et quitte le tarmac de Grand Central Airport. Cap sur Durban, au sudest, pour la rĂ©serve de Nambiti, Ă  une heure de vol. Ciel de coton. À bord du jet privĂ©, des sourires, rĂ©guliĂšrement cripĂ©s par les turbulences. Le regard s’accroche Ă  l’horizon, une toile de fond percĂ©e par les crĂȘtes noires du Drakensberg (“la montagne du Dragon”). Les palettes d’ocre et de kaki dĂ© lent. DerniĂšres secousses. Un premier passage pour “nettoyer la piste” (Ă©loigner les animaux qui pourraient l’occuper) et en n le bimoteur se pose. Le KwaZulu-Natal dĂ©roule le grand tapis vert Ă  ses invitĂ©s – pas fĂąchĂ©s de retrouver le plancher des bu es. L’aventure est belle et commence lĂ , entre la piste herbeuse d’atterrissage et un lodge camou Ă© dans cette rĂ©serve privĂ©e d’environ 90 kilomĂštres carrĂ©s. Deux cents fois plus petit que le cĂ©lĂšbre Kruger, premier parc du pays, la tranquillitĂ© en plus.

Pemba, le ranger, a les dents du bonheur, vingt ans de brousse et un instinct immĂ©diat pour apprivoiser l’Homo sapiens. Le temps que chacun se remette de ses Ă©motions, il invite Ă  grimper Ă  bord du game viewer, gros 4 x 4 Ă  l’habitacle ouvert et rehaussĂ© pour o rir Ă  ses passagers un meilleur point de vue sur la faune (“game” en langage safari) et les paysages de cette rĂ©gion Ă  l’écart des routes touristiques. L’agenda familial est dĂ©jĂ  bien rempli. Point d’orgue : la rencontre avec les “Cinq Grands”, Big Five en anglais. Autrement dit, les tĂȘtes d’a che de la savane : l’élĂ©phant, le rhinocĂ©ros, le bu e, le lion et le lĂ©opard. Mais d’abord un peu d’histoire, juste pour savoir oĂč l’on pose la patte. Ces grandes plaines de savane parsemĂ©es de kopjes (imposants promontoires de granit) furent d’abord parcourues par les Bochimans – premiers habitants de l’Afrique australe – avant d’ĂȘtre le théùtre des “Battle elds”, champs de bataille sur lesquels s’opposĂšrent Boers, Anglais et Zoulous au tournant du XXe siĂšcle. Cent ans plus tard, en 2000, la diversitĂ© de ces paysages sauvages retient l’attention de Rob le Sueur et Gordon Howard, acquĂ©reurs des terres d’une poignĂ©e de fermes sur lesquelles ils crĂ©ent la rĂ©serve privĂ©e de Nambiti. RĂ©introduite progressivement, la population animale de Nambiti a che aujourd’hui une quarantaine d’espĂšces mammifĂšres. La diversitĂ© de la faune et des paysages lui vaut le surnom de “petit Masai Mara”, soit une version miniature de la prestigieuse rĂ©serve kĂ©nyane. En dehors des Big Five, la densitĂ© de game au mĂštre carrĂ© est Ă©levĂ©e, et la chance de faire de belles rencontres totale.

Jeudi : premier game drive

Chacun prend place Ă  bord. La banquette est confortable. Une bonne chose Ă  raison de deux safaris quotidiens (cinq Ă  six heures de route en tout), elle sera ces prochains jours leur seconde maison. À peine deux minutes et premier Ă©moi : “Là
 C’est Pumba !”, lance le papa, pointant une famille de phacochĂšres qui dĂ©tale en se dandinant. Fou rire gĂ©nĂ©ral. La piste court sous “les vertes collines d’Afrique”. L’introduction au grand mythe de la savane africaine, racontĂ© par Hemingway, Kessel ou Disney, se dessine au prĂ©sent, sous des yeux Ă©bahis. Soudain, le ranger coupe le moteur. Il tend les jumelles Ă  Mona-Lou. LĂ -bas, sous les acacias, elle observe sa premiĂšre girafe. Avec grĂące, l’animal, entre deux microsiestes, s’étend pour grignoter les feuillages tendres. “Ça doit faire mal au cou !”, pense tout haut Mona-Lou.

BaptĂȘmes de l’air Ă  rĂ©pĂ©tition pour Mona-Lou et Gabriel qui, aprĂšs leur premier long-courrier depuis Paris la veille, s’apprĂȘtent Ă  prendre place dans ce petit Cessna, direction la rĂ©serve de Nambiti.

Aux premiùres loges ! L’habitacle ouvert du game viewer, un gros 4 x 4 conduit par le ranger, offre à ses passagers un point de vue saisissant sur la faune et les paysages.

DĂ©marche chaloupĂ©e, Ă©lĂ©gance incarnĂ©e, la grande dame rejoint son petit (avalanche de “oh” et de “ah”, festival de superlatifs : “trop mignon/trop belle/trop stylĂ©e
”). Position girafe (les deux pattes avant en Ă©cart), elle se penche et saisit un os d’omoplate abandonnĂ©. StupĂ©faction gĂ©nĂ©rale. Cette icĂŽne paci que ne serait pas vĂ©gĂ©tarienne ? “Elle le mĂąche a n de couvrir ses besoins en calcium”, rassure Pemba. Question de croissance. Le 4 x 4 redĂ©marre. À bord, on est d’ores et dĂ©jĂ  Ă  l’a Ă»t de nouvelles tĂȘtes. Mona-Lou a d’ailleurs sorti une loupe incongrue et, malgrĂ© le sol chaotique, regarde dĂ© ler en gros plan le trombinoscope de la savane : koudous aux cornes tirebouchons, impalas dont le “M” naturellement dessinĂ© sur l’arriĂšre-train vaut un surnom de chaĂźne de hamburgers, gnous au physique disgracieux – mĂ©lange d’antilope, de bu e et de hyĂšne, dit la lĂ©gende –, mais dont les excellents sens (vue, odorat, ouĂŻe) en font un alliĂ© hors pair pour repĂ©rer l’ennemi. Chacun sa technique de survie. Les zĂšbres, tout en crĂȘtes iroquoises rosĂ©es et pyjamas Ă  rayures, comptent sur l’e et d’optique pour tromper l’assaillant. Pemba ralentit Ă  nouveau, repĂ©rant Ă  l’horizon une imposante masse foncĂ©e qui se confond avec

un rocher : un rhinocĂ©ros noir broute paisiblement. MalgrĂ© la distance, la puissance de l’animal transparaĂźt. “On y va ?”, s’interroge un passager un brin inquiet. Pemba sourit et mĂšne l’équipage jusqu’à Falcon Point, nid imprenable surplombant la savane, pour un coucher de soleil Ă©blouissant. Dernier bout de piste, le 4 x 4 plonge vers le lodge.

Vendredi : le temps des éléphants

“Good morning !” Il est 5 heures, Pemba frappe Ă  la porte. Le rĂ©veil rappelle les Ă©pines d’acacia (ndlr – ça pique). Entre l’orage grondant dans le canyon, les Ă©clairs illuminant la chambre et les araignĂ©es (ino ensives) aux murs, la nuit a Ă©tĂ© courte et les deux chambrĂ©es se sont vite retrouvĂ©es sous une mĂȘme moustiquaire. MĂšche de travers, regard brumeux, les visages se rĂ©jouissent pourtant Ă  l’idĂ©e d’un nouveau game drive. À l’heure oĂč certains ruminent sur le pĂ©riphĂ©rique, d’autres comptent les girafes. Vivre au rythme du soleil, loin de toute forme de pollution, visuelle ou sonore, oublier cette course quotidienne contre le temps, adopter le rythme animal, activitĂ©s le matin et en n de journĂ©e, sieste aux heures chaudes


Vivre au rythme du soleil, loin de toute forme de pollution, visuelle ou sonore, oublier cette course quotidienne contre le temps, adopter le rythme animal, activitĂ© le matin et en ïŹn de journĂ©e, sieste aux heures chaudes
 VoilĂ , en dehors de l’observation des Big Five, ce que l’on vient chercher dans ce coin de savane perdu.

VoilĂ , en dehors de l’observation des Big Five, ce que l’on vient chercher dans ce coin de savane perdu. “Une dĂ©connexion totale”, qui fait lever les bras de l’ado. Comme lui, certains “indĂ©crochables” traitent quelques a aires depuis la terrasse, d’autres prĂ©fĂšrent ne pas quitter leur lit. Simple plaisir de ne rien faire dans un dĂ©cor unique. “Lire TolstoĂŻ le matin, partir en safari l’aprĂšs-midi, c’est la belle vie”, lance un esprit philosophe. Quant aux sportifs, la rĂ©serve impose quelques rĂšgles de bon sens. Au pĂšre de famille trĂ©pignant devant l’impossibilitĂ© de faire son footing matinal, les propriĂ©taires rĂ©pondent : “Ici, vous ĂȘtes l’animal le moins rapide.” Prisonnier de l’environnement, ironie de la savane qui inverse les rĂŽles. Autrement dit, en anglais : “Only food runs” (“Seule la nourriture court”), d’aprĂšs le dicton local. On Ă©vitera donc de sortir du pĂ©rimĂštre autorisĂ©, sous peine de tomber nez Ă  nez avec un fĂ©lin cherchant son petitdĂ©jeuner. Seule issue dans cette situation dĂ©licate, “reculer sur la pointe des pieds”, conseille Pemba. En voiture, donc. MalgrĂ© un soleil d’hiver gĂ©nĂ©reux, Ă  1 200 mĂštres d’altitude, on se glisse volontiers sous les Ă©paisses couvertures. BercĂ© par les orniĂšres, Gabriel termine sa nuit. Une lumiĂšre veloutĂ©e arrose les collines. Soudain, Ă  l’approche d’un point d’eau, on surprend une lionne postĂ©e sur une crĂȘte, bientĂŽt rejointe par deux acolytes. “Elles chassent”, annonce Pemba. Un cri Ă©tranglĂ© con rme. Une femelle koudou s’enfuit. Elle ne servira pas de petit dĂ©jeuner ce matin. Déçus, les trois fauves dĂ©gringolent de leur perchoir, droit sur l’habitacle du 4 x 4, qui retient son sou e dans un frĂŽlement de moustaches. Pemba ne semble pas inquiet : “Les animaux voient le vĂ©hicule comme une grosse forme indĂ©terminĂ©e, ils ne se risquent pas Ă  l’attaquer. Il faut simplement Ă©viter de trop bouger, de parler, et surtout le conducteur doit faire attention de ne pas leur barrer la route.” L’homme fait con ance Ă  son instinct pour analyser leurs comportements. Cela vaut bien un fusil. On garde celui-ci pour les braconniers 2.0 qui sĂ©vissent dĂ©sormais en s’appuyant sur les rĂ©seaux sociaux pour localiser leurs cibles. Lorsqu’un Big Five est signalĂ© au sud de la rĂ©serve, on Ă©vite donc les posts trop prĂ©cis.

La piste le sur de grandes plaines blondes, avant de grimper Ă  nouveau. Pemba a repĂ©rĂ© une dĂ©jection, mais elle date un peu. Pourtant, au dĂ©tour d’un virage, ils sont là ! Une vingtaine d’élĂ©phants, de toutes tailles, occupĂ©s Ă  se baigner le long de la piste Ă©troite. La voiture stoppe net.

Au

dĂ©tour d’un virage, ils sont lĂ ! Une vingtaine d’élĂ©phants, de toutes tailles, occupĂ©s Ă  se baigner le long de la piste Ă©troite. La voiture s’arrĂȘte Ă  deux pas. Un mĂąle Ă©norme Ă  la dĂ©fense cassĂ©e Ă©change un regard noir mais paciïŹque avec les passagers.

L’esprit de sobriĂ©tĂ© et le calme de la Satyagraha House, Ă  la fois musĂ©e et maison d’hĂŽtes, classĂ©e au patrimoine historique de “Joburg”, offrent un repos salvateur au cƓur de la trĂ©pidante aventure sud-africaine.

Un mĂąle Ă©norme Ă  la dĂ©fense cassĂ©e Ă©change un regard de mise en garde avec les passagers. Pas question d’interrompre le bain. Ils sou ent bruyamment, s’arrosent, se roulent dans la boue, puis s’éloigne tranquillement. Un Ă©lĂ©phanteau suit sa mĂšre sous les regards Ă©mus. La rencontre a durĂ© quelques minutes mais le temps s’est arrĂȘtĂ©. Grande leçon d’humilitĂ©.

Samedi : derniers guépards et bush bar

Ce matin, Pemba est pressĂ©. Sa radio annonce un rendezvous rare. L’Ɠil novice peine Ă  distinguer la silhouette efflanquĂ©e. Contre toute attente, il marche au pas, lui, l’animal le plus rapide de la planĂšte. Roi menacĂ© d’extinction, le guĂ©pard est ici en phase de rĂ©introduction. “Face Ă  la destruction de son habitat, le guĂ©pard cesse simplement de se reproduire. Et puis, il s’apprivoise facilement, Ă  ses dĂ©pens. Les milliardaires du Moyen-Orient en sont fans” , regrette Pemba. Les propriĂ©taires des neuf lodges de Nambiti, coresponsables de la vie animale, de l’entretien des clĂŽtures et des pistes, Ɠuvrent Ă©galement Ă  familiariser le lĂ©opard Ă  la prĂ©sence humaine. Celui-ci, longtemps chassĂ©

pour le prestige qu’il incarne auprĂšs des chefs d’État peu scrupuleux et des sangoma (sorciers), est devenu un fantĂŽme nocturne. AprĂšs les bu es vus ce matin, ce sera l’unique Big Five manquant au tableau de Gabriel et Mona-Lou. Ce soir, le bush bar montĂ© en pleine brousse permet de savourer un dernier verre autour du boma, le feu de camp traditionnel, sous une voĂ»te Ă©toilĂ©e magistrale. Mona-Lou s’endort dans son assiette, des rĂȘves de savane plein la tĂȘte. Demain, elle rendra sa casquette de ranger en herbe, avec une larme de crocodile. L’avion-taxi ramĂšne la petite famille vers Johannesburg. On cherche des hippos dans les nuages. Dernier safari, urbain cette fois-ci. On traque les fantĂŽmes du pays au musĂ©e de l’Apartheid, les Ɠuvres d’art en libertĂ© dans le Nirox Park et les adresses trendy de Parkhurst. Un retour en douceur Ă  la civilisation. Soudain, une citation de Gandhi lue sur les murs de la Satyagraha House fait Ă©cho. Lui, dont l’aventure dĂ©buta aussi sur les plaines du KwaZulu-Natal pour s’achever Ă  Johannesburg : “SincĂšrement, c’est aprĂšs mon passage dans ce pays que je suis devenu qui je suis aujourd’hui.” ‱

3 BONNES RAISONS DE PARTIR 1

Dormir au cƓur de la savane du parc Kruger et observer les Ă©toiles 2

Arpenter Maboneng, le quartier alternatif et en vogue de Johannesburg 3

Prolonger par Le Cap, la plus cool des villes australes

LA PETITE LIBRAIRIE

POUR LES KIDS

Contes d’Afrique – Les animaux contĂ© par Souleymane Mbodj (Milan, 2018).

Illustrations Roland Garrigue. À partir de 5 ans

Dix contes Ă  lire (et/ou Ă  Ă©couter sur CD) Ă  la tombĂ©e de la nuit, comme le veut la tradition orale africaine
 Des histoires de chĂšvre rĂȘveuse ou de crapaud esseulĂ© qui ne sont pas sans rappeler les fables de La Fontaine. Un recueil plein d’esprit oĂč humour et philosophie font bon mĂ©nage.

POUR LES TEENAGERS

BĂȘtes de brousse de Ianna AndrĂ©adis et Franck Bordas (Les Grandes Personnes, 2012) Un petit livre illustrĂ© qui met en scĂšne les photographies rĂ©alisĂ©es dans le parc national Kruger par AndrĂ©adis et Bordas, accompagnĂ©s de leurs fils de 14 et 16 ans. Avec beaucoup de poĂ©sie, c’est toute la vie de la brousse qui y est restituĂ©e.

POUR LES GRANDS

Travel Book – Afrique du Sud de Liu Xiaodong (Louis Vuitton, 2016)

La vision et les impressions du cĂ©lĂšbre peintre chinois Liu Xiaodong sur l’Afrique du Sud apportent un Ă©clairage inattendu sur le pays et ouvrent de nouveaux horizons – esthĂ©tiques notamment –, comme autant d’invitations au voyage.

C’EST QUAND QU’ON PART?

1 Le bon moment: toute l’annĂ©e!

2 Y aller: avec Air France, vol direct Paris-Johannesburg (durĂ©e d’environ 11 heures).

3 Budget : 13 jours à partir de 3800€ par personne, incluant vols, nuits en cottage/suite familiale, safaris, wifi nomade, conciergerie, carnet de voyage


L’INCONTOURNABLE

LA SATYAGRAHA HOUSE

RĂ©sidence de Mohandas Gandhi entre 1908 et 1909, la Satyagraha House, restaurĂ©e par Voyageurs du Monde en maison d’hĂŽtes-musĂ©e, est un lieu unique qui hĂ©berge les voyageurs dans un esprit d’ascĂ©tisme soignĂ©, en hommage au Mahatma.

MÉMO VOYAGEURS

EN AFRIQUE DU SUD

Les conseillers Leur parfaite connaissance du terrain leur permet de vous faire dĂ©couvrir toutes les richesses de l’Afrique du Sud. Safaris, plages, musĂ©es, observation des baleines et des Ă©lĂ©phants, shopping au Cap
 : tout cela est possible en un seul et mĂȘme voyage. Demandez-leur et Ă©changez avec eux sur vos envies. C’est l’assurance de vivre une aventure inoubliable.

La conciergerie francophone Pas toujours facile de s’y retrouver dans un pays dont on ne maĂźtrise ni les codes, ni la langue. UltrarĂ©active, l’équipe sur place intervient pour rĂ©soudre problĂšmes et imprĂ©vus. Son excellent rĂ©seau local est Ă©galement la garantie de suggestions prĂ©cieuses (un brunch Ă  Cape Town, du paddle Ă  Hermanus, etc.).

CONTACTEZ UN CONSEILLER SPÉCIALISTE DE L’AFRIQUE DU SUDAU 01 84 17 57 32 (LIGNE DIRECTE)

SAFARI KIDS

DES ASTUCES POUR AUGMENTER LEURS CHANCES D’OBSERVER LES ANIMAUX.

OBSERVER DANS LE SENS OPPOSÉ Regardez de droite Ă  gauche! Cela entraĂźnera votre cerveau Ă  ĂȘtre plus alerte. C’est un tuyau couramment utilisĂ© par les guides. Recherchez alors des formes ou des couleurs inhabituelles – et acceptez qu’au moins 50% d’entre elles ne soient que des monticules de termites et pas un groupe de lions.

ÉCOUTER Chaque fois qu’ils aperçoivent un prĂ©dateur, les animaux de proie Ă©mettent des sons pour alerter les autres membres du groupe. Les cris du koudou ou encore du chacal sont souvent la garantie qu’un lion, lĂ©opard ou guĂ©pard est Ă  proximitĂ©. Encore mieux si vous pouvez voir la direction dans laquelle la sentinelle se tourne.

REPÉRER LES HABITATS Les lĂ©opards transportent leurs proies en haut des arbres, mais pas n’importe lesquels. Le jackalberry, l’arbre Ă  saucisses, le marula et le haricot boer pleureur sont en haut de la liste. Vous voulez voir des

girafes? Cherchez des acacias, apprĂ©ciĂ©s aussi des lions grimpants d’Ouganda, tout comme les figuiers sycomores. Les guĂ©pards seront le plus souvent dans les prairies ouvertes et plates, d’oĂč ils peuvent guetter hyĂšnes et lions.

DÉVELOPPER SON ODORAT La puanteur d’une carcasse d’animal est une bonne chose : les restes sont le lieu de rendez-vous des hyĂšnes, des vautours, voire des crocodiles. À reconnaĂźtre aussi : la fĂ©tiditĂ©, type pop-corn, de l’urine des lĂ©opards, le relent Ă©quin des Ă©lĂ©phants, les effluves des troupeaux de bisons.

GUETTER LES POINTS D’EAU La plupart des proies boivent le matin et en dĂ©but de soirĂ©e. Et les prĂ©dateurs peuvent ĂȘtre en embuscade. Observer une source d’eau au lever ou au coucher du soleil devrait augmenter considĂ©rablement les chances de rencontres inoubliables. Sans parler de la baignade journaliĂšre des Ă©lĂ©phants


SURVEILLER L’HEURE L’aube et le coucher du soleil ont la faveur des animaux. Aux heures les plus chaudes de la journĂ©e, il est possible d’apercevoir des lions paresseux Ă  l’ombre des arbres, ou des reptiles qui utilisent le soleil pour stimuler leur mĂ©tabolisme.

ÊTRE PATIENT Un esprit dĂ©couragĂ© pourrait ĂȘtre tentĂ© de bouger et d’aller voir ailleurs s’il y a plus de vie. Mais la patience paie toujours


JOUER AU DÉTECTIVE Les empreintes des lions sur les pistes humaines sont davantage rĂ©vĂ©latrices Ă  l’aube – la rosĂ©e permettant d’éclaircir le caractĂšre rĂ©cent ou pas des traces, et donc de deviner oĂč les fauves pourraient se trouver. D’autres indices? Les excrĂ©ments frais d’élĂ©phants ou de rhinocĂ©ros tĂ©moignent que ces derniers sont passĂ©s par lĂ  il y a peu. Idem pour les crottes blanches (couleur due au calcium) des hyĂšnes.

WESTERN

MODERNE

Il Ă©tait une fois la rĂ©alisation d’un rĂȘve un peu fou : le road-movie d’une famille de quatre dans l’Ouest amĂ©ricain. Le Far West, ses mythes, ses hĂ©ros, ses canyons et ses dĂ©serts. Moteur
 Action !

Texte ÉlĂ©onore Dubois

Tout commence Ă  LAX. L’odeur des fast-foods de l’aĂ©roport nous met tout de suite Ă  l’heure amĂ©ricaine : Oh my God! Nous sommes Ă  Los Angeles. En rĂ©cupĂ©rant la voiture, nous faisons la connaissance d’une tribu au format sensiblement identique au nĂŽtre – deux enfants de 14 et 6 ans – avec laquelle nous partageons visiblement un bout d’itinĂ©raire. Nous Ă©changeons nos numĂ©ros. Qui sait, le dĂ©sert nous rĂ©unira peut-ĂȘtre ?

Alors qu’à l’avant nous nous e orçons de garder la tĂȘte froide face aux highways tentaculaires reliant les collines Ă  l’ocĂ©an, la banquette arriĂšre, elle, est dĂ©jĂ  en surchau e. S’il existe une ville Ă  l’image de la dĂ©mesure amĂ©ricaine, c’est bien L.A. Pulp Fiction, Drive, Blade Runner, La La Land
 Nous vivons le mythe. Dans la chambre, on se colle Ă  la grande baie vitrĂ©e, du plus petit au plus grand, comme les Dalton, pour admirer la vue sur les collines d’Hollywood. Dans leurs tĂȘtes en Ă©bullition, nous voyons dĂ©jĂ  tourbillonner les milkshakes gargantuesques et les casquettes de baseball, les stars du Walk of Fame et les palmiers de Sunset Boulevard. Nous voulons visiter le Lacma (Los Angeles County Museum of Art) et fouler l’iconique Mulholland Drive. Ils veulent voir la plage de Malibu et faire du skate Ă  Venice Beach. AlimentĂ©es en smash burgers, jukebox vintage et glaces XXL, les nĂ©gociations vont bon train. Les studios de cinĂ©ma, le street art de Downtown et les dunks des Lakers au Staple Center mettent tout le monde d’accord. À moins que ce ne soit, dĂ©jĂ , l’appel irrĂ©sistible de la route.

“Une fois en route, tout se simpli e.”

Journal de voyage, Alexandra David-Néel

CitĂ©s-dortoirs et champs d’éoliennes s’effacent peu Ă  peu Ă  la faveur des Ă©tendues minĂ©rales du dĂ©sert des Mojaves. Message de nos doubles : ils sont dans la VallĂ©e de la Mort, le point le plus chaud d’AmĂ©rique du Nord. Nos enfants lĂšvent un sourcil perplexe. Cela sonne comme un passage infranchissable de jeu vidĂ©o. Death Valley – GAME OVER. Puis nous parvient une photo d’un chaos de roches volcaniques, pics et crevasses beiges, blancs, rouges. Cela rappelle Ă  la petite derniĂšre certaines Ɠuvres du Getty Center de L.A. Quand son frĂšre lit “Welcome to

Fabulous Las Vegas!” sur un panneau multicolore, c’est le branlebas de combat Ă  l’arriĂšre. On s’agite, on se tord le cou, on veut ouvrir les vitres pour apercevoir en entier les hĂŽtels gĂ©ants qui s’alignent le long du Strip et, avec eux, la tour Eiffel, les canaux de Venise, les pyramides d’Égypte, les colonnes de la Rome antique
 Sans oublier les tyroliennes, les montagnes russes et cette foule hĂ©tĂ©roclite qui rivalise d’exubĂ©rance. Dans les dĂ©serts d’ici apparaissent dĂ©cidĂ©ment de drĂŽles de mirages. Sur la moquette kitsch des casinos, sous 15°C de clim, le brouhaha Ă©lectronique Ă©lectrise tout le monde, le mythique show eau/son/lumiĂšre du Bellagio aussi. Ardent, le soleil n’épargne personne et les piscines de l’hĂŽtel deviennent rapidement notre lieu prĂ©fĂ©rĂ© sur terre. AprĂšs un ultime tour de Strip, les enfants, le front collĂ© Ă  la fenĂȘtre de la chambre, scrutent par-delĂ  les buildings : le dĂ©sert.

“J’ai toujours aimĂ© le dĂ©sert. (
)

On ne voit rien. On n’entend rien.

Et cependant quelque chose rayonne en silence
”

Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry

Le halo des nĂ©ons peine Ă  disparaĂźtre dans le rĂ©troviseur. BercĂ©e par le ronronnement du moteur, la banquette arriĂšre s’est assoupie. Au rĂ©veil, elle voit dĂ©filer, incrĂ©dule, les paysages flamboyants du Valley of Fire State Park, dont les formations rocheuses aux zĂ©brures ocre ressemblent par endroits Ă  un gigantesque cake marbrĂ©. Les arches et les colonnes aux courbes curieuses Ă©voquent tout sauf le dĂ©sert qu’ils avaient imaginĂ©. C’est qu’il y en a beaucoup, ici, des dĂ©serts. Celui du Zion National Park, en Utah, est creusĂ© de gorges spectaculaires. C’est le Grand Canyon ? Non, pas encore. Mais face Ă  ces panoramas orangĂ©s aux roches Ă©rodĂ©es par la vie, on comprend la confusion. À l’orĂ©e du parc, ils dĂ©couvrent avec enthousiasme la suite du programme : glamping  ! La tente est immense et tournĂ©e vers les montagnes de Zion. Il est d’ailleurs temps d’en savoir un peu plus : nous partons Ă  vĂ©lo Ă  l’assaut du Pa’rus Trail qui longe la Virgin River. De retour au camp, une fois la nuit tombĂ©e, on allume les bougies. Assis sur la terrasse, on admire les Ă©toiles qui semblent beaucoup plus nombreuses que dans notre ciel Ă  nous.

Pleins feux sur les vĂ©ritables stars des lieux : les mesas, caractĂ©ristiques du sud-ouest des États-Unis et trĂšs cinĂ©matographiques.

Les dĂ©parts sont de moins en moins durs, nous embrassons la magie du road-trip: se consoler de quitter un lieu en songeant dĂ©jĂ  au prochain. En l’occurrence, un canyon trĂšs Ă©troit au nom rigolo. Peek-A-Boo est un paradis pour les photographes amateurs que nous sommes et pour nos Indiana Jones en herbe. Dans ce dĂ©cor grandiose, on scrute chaque roche pour tenter d’y apercevoir des traces de dinosaures. Faisaient-ils aussi du surf sur les dunes?

“Nous allons tĂȘte baissĂ©e au-devant d’une nouvelle et folle aventure sous le ciel.”

Sur la route, Jack Kerouac

Les dĂ©parts sont de moins en moins durs, nous embrassons la magie du road-trip : se consoler de quitter un lieu en songeant dĂ©jĂ  au prochain. En l’occurrence, un canyon trĂšs Ă©troit au nom rigolo. Peek-A-Boo est un paradis pour les photographes amateurs que nous sommes et pour nos Indiana Jones en herbe. Dans ce dĂ©cor grandiose, on scrute chaque roche pour tenter d’y apercevoir des traces de dinosaures. Faisaientils aussi du surf sur les dunes ? JuchĂ© sur une sandboard, notre ado glisse avec aisance sur le sable de Coral Pink Sand Dunes, Ă©tonnant petit Sahara. Nous aidons la petite Ă  descendre elle aussi la colline de sable chaud. Sur la route, nous allumons la radio. “Well I’m going back to Utah / Utah is the place where I want to be Utah / You tell me ’bout all the places that you / Wish you could see
” La pop seventies de The Osmonds nous porte vers Bryce Canyon. Non, toujours pas le Grand Canyon, mais un lieu d’une autre planĂšte, tout droit sorti de l’imagination de George Lucas (Star Wars) ou Frank Herbert (Dune). Une forĂȘt de hoodoos, cheminĂ©es de pierres rouges sculptĂ©es comme de la dentelle, ĂągĂ©es de millions d’annĂ©es. Cela nous laisse pensifs, et c’est en silence que nous abordons la panoramique Scenic Byway 12, l’une des plus belles routes des États-Unis. Nous roulons Ă  travers des vallĂ©es encaissĂ©es, d’in nies Ă©tendues dĂ©sertiques et des villes du Far West gĂ©es dans le temps. ÉmerveillĂ©s, nous en

avons presque perdu nos rĂ© exes de survie : notre troupe d’explorateurs meurt de faim. Heureusement, il se trouve toujours aux États-Unis, mĂȘme au beau milieu du dĂ©sert, une bonne Ăąme pour ravitailler les aventuriers en burgers. Celui de notre petite derniĂšre est plus gros qu’elle. En guise de dessert nous parvient un message qui met les enfants en joie : l’autre petite famille nous attend Ă  Torrey !

“Les vrais compagnons, ce sont les arbres, les brins d’herbes, les rayons du soleil, les nuages qui courent dans le ciel (
), la mer, les montagnes. C’est dans tout cela que coule la vie (
)” Journal de voyage t. 1, Alexandra David-NĂ©el

Soixante kilomĂštres plus tard, au milieu des dĂ©serts rouges de l’Utah, ce village Ă  l’esprit pionnier apparaĂźt comme une oasis de verdure et d’apparente tranquillitĂ©. Nous peinons Ă  contenir les Ă©lans des kids sur lesquels les mots “motel” et “piscine” ont eu un e et euphorisant. En un temps record, les voilĂ  dans l’eau, absorbĂ©s par le rĂ©cit de leurs amis : le Sand Hollow State Park, l’immense rĂ©servoir, les baignades et l’aura mystique de la forĂȘt pĂ©tri Ă©e. De bon matin, audessus d’une gĂ©nĂ©reuse tour de pancakes, nous prĂ©voyons tous ensemble les explorations Ă  venir. À nous le Capitol Reef National Park, connu pour ses grands espaces, ses montagnes, ses canyons et ses forĂȘts. Sur place, nous sommes presque seuls. Nous grimpons vers le Goosenecks Overlook, perchĂ© Ă  150 mĂštres au-dessus de la riviĂšre Sulphur Creek.

Au dĂ©tour d’un sentier, les petits s’écrient : “LĂ , un chĂąteau !”

Nous levons les yeux. En e et, The Castle, immense formation rocheuse multicolore, ressemble Ă  s’y mĂ©prendre aux remparts d’un chĂąteau. Plus loin, face aux parois rocheuses recouvertes de pĂ©troglyphes (de silhouettes d’hommes et d’animaux) par les Fremont, ils n’en reviennent pas : des dessins vieux de mille ans, vraiment ?

Notre joyeux convoi reprend la direction de l’est en longeant un temps la Fremont River qui a donnĂ© son nom au peuple dessinateur. La route 24 serpente dans la Goblin Valley, peuplĂ©e d’amusants gnomes de pierre. Un dĂ©cor de science- ction. La rĂ©gion a d’ailleurs accueilli de nombreux tournages : Thelma et Louise, Indiana Jones et, plus rĂ©cemment, Star Wars, Ă©pisode 1 : la Menace fantĂŽme. Nous ne rĂ©sistons pas Ă  la tentation de lancer l’épique thĂšme de la saga signĂ© John Williams alors que nous traversons Moab Ă  bord de notre Faucon Millenium/4 x 4. Nous posons nos valises dans de petits chalets western au sein d’un ranch immense, au bord du Colorado. Certains lent tout droit Ă  la piscine, d’autres vont saluer les chĂšvres et les Ăąnes, les derniers se mettent en quĂȘte du spa. Le soir, autour du feu de camp, les enfants s’essaient Ă  l’art trĂšs amĂ©ricain des s’mores,

de petits sandwichs de biscuits, chocolat et marshmallows grillĂ©s. Il y en aura aussi, au Grand Canyon ?

“But no matter, the road is life.”

Sur la route, Jack Kerouac

Tandis que nos amis partent pour le parc de Canyonlands et ses paysages lunaires, nous prenons place dans un petit raft pour descendre le Colorado, entourĂ©s par les immenses falaises rouges du canyon. Les enfants sont Ă©tonnĂ©s par la couleur de l’eau rendue brune par le limon. Quand on se baigne, on ne voit plus son corps, trop bizarre ! Sans parler des rapides, quelles sensations ! À peine remis de nos Ă©motions, nous prenons la direction de l’emblĂ©matique Monument Valley, traçant notre route Ă  travers le “painted desert”. Un tableau minĂ©ral rouge, orange, rose, gris. Ce qui impressionne vraiment les enfants, ce sont ces Ă©normes monolithes orange qui se dessinent Ă  l’horizon. Cela nous Ă©voque les aventures de John Ford et John Wayne. John qui ? Depuis, les Indiens ont pris leur revanche sur les cowboys et le sanctuaire est dĂ©sormais gĂ©rĂ© par les Navajos. La petite s’interroge : mais qui les a fabriquĂ©s ? Le guide, membre de la tribu, nous mĂšne jusqu’à des vestiges du peuple des Anasazis et de mystĂ©rieux lieux de cĂ©rĂ©monie – de vraies histoires d’Indiens.

© Claire Guarry

Highway One, Route 24 ou 66 : les kilomĂštres dĂ©filent. L’impression d’ĂȘtre dans un film ne faiblit jamais. De nombreux tournages ont d’ailleurs eu lieu dans ces dĂ©cors mi-SF, mi-western (Thelma et Louise, Star Wars
).

Nous mettons le cap sur Page, parcourant les réserves des Hopis et des Navajos.

À l’arrivĂ©e, le panorama est InĂ©dit. Qui a inondĂ© le dĂ©sert? Il s’agit du Lake Powell, site phare du Far West.

Des Ă©toiles dans les yeux et un arc-en-ciel en plein dĂ©sert ! Ce sont les Seven Magic Mountains (2016) de l’artiste Ugo Rondinone. Elles trĂŽnent dans le Nevada, non loin de Las Vegas.

Puis, nous mettons le cap sur Page, parcourant les rĂ©serves des Hopis et des Navajos. À l’arrivĂ©e, le panorama est inĂ©dit. Qui a inondĂ© le dĂ©sert ? Il s’agit du Lake Powell, site phare du Far West, un gigantesque lac arti ciel (300 kilomĂštres de long). À l’hĂŽtel, les enfants continuent Ă  lorgner le lac depuis la piscine. Nous les rassurons : demain, nous le verrons d’encore plus prĂšs.

Le bu et du petit dĂ©jeuner est indĂ©cent et nous les observons, un peu ahuris, emplir leurs assiettes de hashbrown, bacon, Ɠufs brouillĂ©s et gaufres noyĂ©es sous le sirop d’érable. À Wahweap Marina, nous prenons possession de notre houseboat. Les kids sont surexcitĂ©s, et nous un peu anxieux Ă  l’idĂ©e de manƓuvrer cette maison ottante. Une fois l’engin bien en main, nous nous frayons un chemin Ă  travers les mĂ©andres du lac aux quatre-vingt-seize canyons. Notre destination : le Rainbow Bridge, une arche de roche enjambant le lac, l’un des plus grands ponts naturels au monde. L’aprĂšs-midi, nous jetons l’ancre Ă  l’ombre d’un canyon pour nous balader en paddle. Les chutes se multiplient et les fous rires nous sont renvoyĂ©s en Ă©cho par les immenses murs naturels. Le soir, nous jouons aux cartes sur le pont supĂ©rieur. On peut rester ici pour toujours ? De retour sur la terre ferme, nous restons Ă©vasifs quant Ă  notre prochaine destination. À notre arrivĂ©e Ă  l’hĂŽtel Ă  Tusayan, en

Arizona, le rĂ©ceptionniste nous accueille d’un “Hey folks, is it your rst time in the Grand Canyon?” L’heure a sonnĂ©.

“Je ne me suis jamais sentie aussi Ă©veillĂ©e.”

Thelma et Louise, de Ridley Scott

Nous n’avons eu aucun mal Ă  rĂ©veiller les enfants qu’un Ă©lan extraordinaire a projetĂ©s hors du lit. Seules dix minutes de route nous sĂ©parent du site le plus mythique de l’Ouest amĂ©ricain. Lorsque nous avançons sur le skywalk, balcon de verre accrochĂ© Ă  la falaise 1 200 mĂštres au-dessus du euve, un rĂȘve familial se rĂ©alise. Prouesse tellurique de 443 kilomĂštres de long et 30 de large, le Grand Canyon ne semble pas assez grand pour contenir notre bonheur. Les enfants sont scotchĂ©s. Di cile de les faire quitter ce perchoir. Le long du Trail of Time, nous remontons aux origines gĂ©ologiques du site, Ă  travers les di Ă©rentes couches de roche. “C’est comme les cercles dans le tronc des arbres ?”Un peu, mais ici les traits reprĂ©sentent des millions d’annĂ©es. À notre retour Ă  Tusayan, l’air est si chaud que l’hĂŽtel a organisĂ© une soirĂ©e Poolmovie, le cinĂ©ma sans sortir de la piscine. Sur l’écran, Rango, lĂ©zard de ville Ă©garĂ© dans le dĂ©sert des Mojaves, voit sa vie changer lorsqu’il rencontre l’Esprit de l’Ouest. True story. ‱

© Rachael Wright

3 BONNES RAISONS DE PARTIR

1

Se baigner dans les criques du giga et artificiel

Lake Powell 2

Escalader, rafter, randonner dans le parc de Zion (Utah)

LA PETITE LIBRAIRIE

POUR LES KIDS

Il Ă©tait deux fois dans l’Ouest de SĂ©verine Vidal (Sarbacane, 2015).

À partir de 8 ans. Illustrations

Anne-Lise Combeaud

3

Jouer à se faire peur sur le rollercoaster du Strat Hotel, à Las Vegas

C’EST QUAND

QU’ON PART ?

1 Le bon moment: toute l’annĂ©e sauf, pour les plus frileux, de dĂ©cembre Ă  dĂ©but mars.

2Y aller: avec Air France, vol direct Paris-Los Angeles (durĂ©e d’environ 11h30).

3Budget : 15 jours Ă  partir de 3300€ par personne, incluant vols, location de vĂ©hicule, conciergerie, activitĂ©s


L’INCONTOURNABLE

ACADEMY MUSEUM OF MOTION PICTURES

À L.A., ce musĂ©e sur l’industrie du cinĂ©ma est parfait en ouverture d’un road-(movie) trip en famille! Expositions, ateliers, matinĂ©es dĂ©diĂ©es aux enfants – il y a mĂȘme une expĂ©rience immersive dans laquelle ils reçoivent un Oscar. It’s show time!

Une histoire d’amitiĂ© et d’amour naissant entre Luna, en vacances d’étĂ© Ă  Monument Valley, et Josh, un jeune et joli garçon indien navajo, qui donne lieu Ă  une dĂ©ambulation folle au cƓur de l’Arizona.

POUR LES TEENAGERS

Journal de Los Angeles, tomes 1 & 2 de Violet Fontaine (LDP Jeunesse, 2018)

Partie vivre Ă  Los Angeles, Violet fait sa rentrĂ©e en premiĂšre Ă  Albany High. MystĂšres et mĂ©lodrames de campus, stage dans les studios de Hollywood
 : les rebondissements se succĂšdent dans la vie trĂ©pidante de l’ado.

POUR LES GRANDS

Road-trip dans les parcs américains de Renée et Matthew Hahnel (Gallimard Voyage, 2020)

Les auteurs et photographes de ce beau livre ne se sont pas contentĂ©s des parcs de l’Ouest. Ce sont tous les parcs nationaux des États-Unis (59 au total) qui sont mis Ă  l’honneur ici. Un pĂ©riple vĂ©ritablement bigger than life!

MÉMO VOYAGEURS

AUX ÉTATS-UNIS ME-UNI

Les conseillers La destination bĂ©nĂ©ficie de trente spĂ©cialistes rien que pour l’Ouest, dont sept rĂ©fĂ©rents par rĂ©gion (Californie, Rocheuses, Oregon
) rĂ©partis dans toutes nos CitĂ©s des Voyageurs! Vous ne pouvez pas vous dĂ©placer? Un rendez-vous en visio pourra ĂȘtre programmĂ©.

La conciergerie francophone Indispensable lors d’un road-trip! DispatchĂ©e sur le territoire, l’équipe, ultra rĂ©active, se tient Ă  votre Ă©coute.

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BIG LITTLE LIES BIG SUR

Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Meryl Streep. Et, en guise de scÚne, la cÎte, entre San Francisco et L.A.

BREAKING BAD

NOUVEAUMEXIQUE

Un prof de chimie en phase terminale se lance dans la production de mĂ©thamphĂ©tamines afin d’assurer l’avenir de sa famille.

FRIENDS

NEW YORK CITY INDIANA MODERN FAMILY

Dans cette sitcom des nineties qui n’a pas pris une ride, une joyeuse bande de trentenaires apprivoise New York et la vie.

À VOIR AVANT DE PARTIR

SHOWS DEVANT

En posant le pied aux États-Unis, un sentiment de dĂ©jĂ -vu prĂ©domine. Taxi Ă  la robe criarde, diner aux banquettes pourpres, motel trapu : autant d’images auparavant glanĂ©es sur petit Ă©cran. Champions incontestĂ©s des sĂ©ries tĂ©lĂ© Ă  l’international, les States n’ont pas fini de se mettre en scĂšne
 Alors, qu’il s’agisse de se donner des idĂ©es, un avant-goĂ»t du voyage, ou bien de raviver les souvenirs d’un road-trip mĂ©morable, toute la famille s’ancre sur le canapĂ© pour une projection en bonne et due forme. Les uns s’impatientent tandis que les autres chipent un snack dans le placard. Lorsque tout le monde est parĂ©, d’un seul clic, l’aventure est lancĂ©e. Une heure plus tard, Ă  la clĂŽture de l’épisode, un consensus enthousiaste rĂ©pond Ă  l’éternelle question: “On en lance un autre ?”

HOUSE OF CARDS

WASHINGTON

Les Underwood, power couple influent, sont prĂȘts Ă  tout – surtout au pire – pour parvenir Ă  leurs fins politiques.

Un pĂšre remariĂ© Ă  une Colombienne, un fils homosexuel qui dĂ©cide d’adopter : clichĂ©, mais seulement sur le papier.

STRANGER THINGS

Lorsqu’ils ne combattent pas les crĂ©atures de l’Upside Down, ces ados attachants pĂ©dalent dans l’Indiana des annĂ©es 1980.

OUTER BANKS CAROLINE DU NORD

“Kooks”, “Pogues” : deux clans d’ados embarquent dans une chasse aux trĂ©sors le long de la cĂŽte Atlantique Sud.

LES SIMPSON OREGON

Les Simpson, c’est l’archĂ©type de la famille amĂ©ricaine moyenne. En jaune. Et en plus dĂ©sopilant.

TRIO

THAÏ

Quelque part entre Bangkok et la baie de Phang Nga, sur un longtail face aux “üles Poufs”, en courant derriĂšre les crabes ou en dĂ©gustant une mangue fraĂźche, on a sou Ă© le goĂ»t des voyages Ă  notre enfant. On a piquĂ© la curiositĂ© de notre lle, on lui a montrĂ© qu’un monde se cachait derriĂšre son horizon, on lui a donnĂ© envie d’aller voir plus loin, jusqu’au bout de ses rĂȘves.

Texte & photos Faustine Poidevin-Gros

J’aimerais retourner en ThaĂŻlande comme si c’était la premiĂšre fois”, soupire mĂ©lancoliquement notre conseiller lors de la rĂ©servation de nos billets. Qui ne souhaiterait pas s’envoler vers l’Asie comme si c’était la toute premiĂšre fois ? Revivre aprĂšs quelques heures d’avion seulement ce dĂ©paysement si surprenant, cette bou Ă©e d’air Ă©pais, chargĂ© d’humiditĂ©, d’odeurs sucrĂ©es. Atterrir Ă  Bangkok, traverser le hall d’arrivĂ©e fourmillant de l’aĂ©roport et, les yeux lourds, les oreilles bourdonnantes, les bras chargĂ©s, tout Ă  coup, se sentir dĂ©lestĂ©s. Ici, l’hiver est trĂšs trĂšs loin
 Nous laissons tout derriĂšre nous : le mois de janvier qui n’en nit pas, les allers-retours Ă  la crĂšche sous la pluie, les virus qu’on se re le Ă  l’in ni, et l’on (re)dĂ©couvre le royaume de Siam Ă  travers les yeux Ă©merveillĂ©s de notre bĂ©bĂ©.

Autour des cous, d’odorants colliers de phuang malai se balancent et l’air du van climatisĂ© se charge petit Ă  petit de ce si caractĂ©ristique parfum de jasmin. Notes orales, fraĂźcheur subtile, douceur et euphorie s’emparent de notre petite famille. Le conducteur zigzague entre les ponts suspendus, le brouillard plombe le ciel et Ă  l’est de la ville le soleil perce Ă  peine. Entre coups de klaxons et virages serrĂ©s, les couleurs explosent, les sens s’éveillent,

Couleurs, formes, matiĂšres
 Il y a tant de choses Ă  dĂ©couvrir pour un bĂ©bĂ© de 15 mois que tout rĂ©jouit.

les moteurs vrombissent et Bangkok se rĂ©vĂšle. Sur nos genoux, Romy-Jane, 15 mois, pointe dĂ©jĂ  tout du doigt. “Ça ?”, montre-t-elle, un point d’interrogation dans la voix. Avec elle, l’ensemble prend une dimension hallucinante. Quel bouleversement ce doit ĂȘtre de se retrouver d’un coup propulsĂ© si loin de ses repĂšres ? Pourtant, rien ne semble perturber ce bĂ©bĂ©, pour qui l’essentiel, nalement, est d’ĂȘtre prĂšs de nous tout le temps.

D’un coup de volant expert, notre chau eur quitte les artĂšres palpitantes de la bouillonnante mĂ©galopole pour pĂ©nĂ©trer dans un vĂ©ritable Ă©crin de luxe et de tranquillitĂ©. Plus intime que la plupart des hĂŽtels de prestige de Bangkok, The Siam rĂ©serve un accueil doux et chaleureux. VĂȘtu d’un sarong Ă©lĂ©gant, Pong, notre majordome, nous attend. Tandis que l’on admire a ches anciennes, gramophones, meubles antiques, clins d’Ɠil vintage et touches coloniales qui se rĂ©pondent harmonieusement, Romy-Jane, elle, barbote dĂ©jĂ  joyeusement dans un des bassins d’eau fraĂźche, jouant parmi les eurs de lotus. Paris semble vraiment loin. Nous qui avions prĂ©vu moult siestes rĂ©paratrices, stratĂ©gies du sommeil et calculs Ă©laborĂ©s pour combattre le jet-lag et rĂ©organiser le rythme circadien du bambin, sommes surpris par l’élan de vitalitĂ© que cette ville Ă©veille en nous. THAÏLANDE

Sur nos genoux, Romy-Jane, 15mois, pointe dĂ©jĂ  tout du doigt. “Ça?”, montre-telle, un point d’interrogation dans la voix. À travers son regard, l’ensemble prend une dimension hallucinante. Quel bouleversement ce doit ĂȘtre de se retrouver d’un coup propulsĂ© si loin de ses repĂšres? Pourtant, rien ne semble perturber ce bĂ©bĂ©, pour qui l’essentiel, ïŹnalement, est d’ĂȘtre prĂšs de nous tout le temps.

À peine le temps de se changer que dĂ©jĂ  nous voilĂ  installĂ©s sur une confortable barge en bois de teck, glissant le long du Chao Phraya, euve des rois. “BĂąteau sur l’eau”, nous amusons-nous Ă  fredonner pour notre lle, dont les grands yeux curieux brillent dĂ©jĂ  d’excitation et d’émerveillement. On accoste au pied de Wat Arun, temple de l’Aube, qui s’élance vers le ciel tout en Ăšches d’or et mosaĂŻques scintillantes.

Sous la chaleur moite de cette n d’aprĂšs-midi, nos corps pleins de fatigue et de joie, dĂ©ambulent calmement dans les dĂ©dales du temple. Chaque recoin rĂ©vĂšle une Ă©lĂ©gance et un ra nement baignĂ© d’un mysticisme envoĂ»tant. Il su t de traverser la rive pour dĂ©couvrir le temple de Wat Pho. De ce cĂŽtĂ©, le soleil dĂ©cline et les touristes semblent s’ĂȘtre enfuis. Les derniers rayons du jour illuminent les toits dorĂ©s, les contours du temple se dĂ©coupent dans le ciel en ammĂ©, crĂ©ant une silhouette majestueuse, sereine et imposante. Des moines vĂȘtus de robes orange vif glissent silencieusement Ă  travers les cours ombragĂ©es. Nous dĂ©laissons poussette et tongs Ă  l’entrĂ©e d’un bĂątiment. TrĂŽnant, un immense Bouddha couchĂ© apparaĂźt : 46 mĂštres de long, 15 mĂštres de haut, entiĂšrement recouvert de feuilles d’or. Bouddha souriant semble se prĂ©lasser. Sa prĂ©sence est Ă©trangement rassurante. Le calme se fait, une sensation de quiĂ©tude et

de sĂ©rĂ©nitĂ© nous enveloppe tous les trois. Pendant quelques secondes, le temps se suspend et l’émotion nous saisit. RomyJane nous tire de notre contemplation : Ă  quelques mĂštres de lĂ , un petit chat siamois Ă©clipse Bouddha.

De retour dans la rue, l’e ervescence nous surprend. RomyJane, droite comme un “i” dans sa poussette, ne s’est pas plainte une seule fois. Étrange. Pro tons-en. En ce dĂ©but de soirĂ©e, les rues Ă©troites du Flower Market dĂ©bordent de stands colorĂ©s : eurs tropicales, Ă©pices envoĂ»tantes, bouillons relevĂ©s, plats fumants, arĂŽmes allĂ©chants (ou non). Nous slalomons entre les Ă©tals de street-food, les enseignes lumineuses clignotent, nos appareils photo crĂ©pitent et Romy-Jane tombe de fatigue. Quelques jours plus tard, c’est presque Ă  reculons que nous quittons le tourbillon de Bangkok, The Siam, Pong, notre guide Like a friend et la barge en teck de l’hĂŽtel. L’apprĂ©hension de dĂ©part Ă  l’idĂ©e de dĂ©couvrir une ville si dense avec un bĂ©bĂ© s’est totalement envolĂ©e. Il y a tant Ă  voir, Ă  faire
 Les distractions sont innombrables et les ThaĂŻlandais d’une gentillesse et d’une patience in nies. DĂ©jĂ , nous nous imaginons parcourir Tokyo, Hong Kong ou New York en compagnie de notre “mini-us”, dĂ© nitivement citadine et absolument pas dĂ©boussolĂ©e.

La nostalgie est de courte durĂ©e, l’appel de la plage se fait entendre. On the road baby! Notre longtail navigue doucement sur les eaux lisses de la baie de Phang Nga. Notre bĂ©bĂ© endormie dans les bras, nous nous sourions. Soupir d’aise. En quelques minutes, nos peaux hivernales rougissent au soleil et nos yeux, fatiguĂ©s par de nombreuses nuits trop courtes, s’embuent. La vie avec un enfant a ce mĂ©rite qu’elle permet de savourer chaque instant. On rĂ©apprend complĂštement Ă  vivre l’instant prĂ©sent, Ă  s’extasier en entendant le hululement d’un oiseau, Ă  s’émerveiller devant telle eur, telle plante, devant ce tout petit escargot. On bat des paupiĂšres avec dĂ©lice en regardant le soleil scintiller sur l’eau translucide. On renoue avec une petite part de cette Ăąme d’enfant, innocente, pure et si sage, qui s’était perdue quelque part en chemin. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas voyagĂ© avec autant de prĂ©sence.

En plein cƓur de la baie, Romy-Jane s’éveille : “Pouf”, s’écrie-t-elle d’un coup en pointant les majestueux pitons karstiques qui Ă©mergent Ă  l’horizon. RebaptisĂ©es, les Ăźles “Pouf” se pro lent, falaises calcaires grimpant vers le ciel, vĂ©gĂ©tation tropicale dĂ©goulinante, grottes millĂ©naires mystĂ©rieuses
 En approchant de l’üle de Koh Yao Noi, les

eaux se teintent d’un bleu plus profond et rĂ©vĂšlent des rĂ©cifs coralliens Ă©clatants. Nous posons nos pieds dĂ©nudĂ©s sur le sable chaud et Ă©tincelant, l’air humide nous enveloppe, les palmes se balancent au rythme de la brise et le temps semble s’ĂȘtre arrĂȘtĂ©.

Une parenthĂšse s’ouvre pour quelque temps. Nos journĂ©es se remplissent de massages thaĂŻ huilĂ©s et enveloppants, de plongeons dans la mer aux aurores, de mĂ©ditation matinale, de dĂ©gustation de pad thai et de green curry, d’excursions en paddle, de couchers de soleil Ă©blouissants, de piqĂ»res de moustiques aussi. Pour une matinĂ©e, on s’octroie une pause bĂ©bĂ© que l’on con e aux mains d’une baby-sitter dĂ©vouĂ©e. Nous en lons masques et tubas et partons caboter d’üle en Ăźle, nous dĂ©couvrons Koh Deng, Nok, Samet et Laem Haad. Les touristes sont rares, les plages dĂ©sertes et l’eau Ă  la parfaite tempĂ©rature. Notre skipper du jour, un marin expĂ©rimentĂ© originaire de la baie, nous emmĂšne pique-niquer sur un Ăźlot dĂ©sert. À l’ombre de la mangrove, nous dĂ©gustons une salade de papaye verte. Romy-Jane retrouvĂ©e, nous dĂ©cidons de traverser l’üle en side-car, direction le Sunset Bar. Sur des airs de reggae, backpackers et voyageurs se retrouvent sous cette paillote de fortune pour un cocktail de n de journĂ©e.

La connexion avec la ThaĂŻlande est immĂ©diate : on y rĂ©apprend Ă  vivre l’instant prĂ©sent, Ă  s’extasier devant la moindre fleur, le plus petit oiseau
 On renoue avec son Ăąme d’enfant.

Backpackers et voyageurs se retrouvent sous cette paillote de fortune pour un cocktail de ïŹn de journĂ©e. Le ventilateur tourne dans le vide, un jeune homme nous oïŹ€re un Polaroid

de notre ïŹlle qui danse sur Could You Be Loved de Bob Marley. “Don’t let them change you Romy-Jane”


Le ventilateur tourne dans le vide, un jeune homme nous o re un Polaroid de notre lle qui danse sur Could You Be Loved de Bob Marley. “Don’t let them change you RomyJane
” Le lendemain matin, nous rĂ©-empaquetons notre barda pour la derniĂšre Ă©tape de notre pĂ©riple thaĂŻlandais : quelques jours dans une demeure privĂ©e perchĂ©e dans la jungle. Une voiturette de golf nous mĂšne Ă  notre Ă©den. Le portail s’ouvre sur une petite maison de bambou au toit de chaume. L’éclairage est doux et tamisĂ©, les rideaux sont en tissu lĂ©ger et les meubles en rotin. Au bout des portesfenĂȘtres, une piscine Ă©meraude re Ăšte la canopĂ©e.

Un dernier dĂźner face Ă  la baie. Les pitons karstiques se teintent de touches dorĂ©es, le ciel se pare de pourpre et petit Ă  petit les Ă©toiles et les lumiĂšres dansantes des chalutiers se mĂȘlent sur la toile nocturne. Nous rĂ©alisons : dans moins de 24 heures,

nous serons chez nous, le chau age Ă  fond, le mĂ©tro, le boulot, les plats rĂ©chau Ă©s. Pour encore quelques instants, pro tons
 La nuit, la jungle s’anime, les animaux font la course sur le toit de paille. Au loin, un orage tropical Ă©clate, les Ă©clairs illuminent Ă  intervalles rĂ©guliers la petite chambre. Blottis tous les trois sous la moustiquaire, Ă  l’autre bout du monde, on ne se sera jamais autant senti en sĂ©curitĂ©. Le dernier jour apparaĂźt dans l’aube matinale. Le temps a lĂ© Ă  toute vitesse, et dĂ©jĂ  le retour parisien se dessine. Rebelote : bateau, aĂ©roport de Phuket, escale Ă  Bangkok. Nous dĂ©valisons la boutique Ă  souvenirs de l’hĂŽtel oĂč nous passons la nuit et un roomservice gourmet nous replonge dans la civilisation
 AprĂšs douze heures de vol, Romy-Jane bat des mains face au tapis roulant qui dĂ©verse nos valises dans le Hall 2 de l’aĂ©roport Charles-de-Gaulle : “Bravooo !” De Bangkok Ă  Paris, pas le temps pour la mĂ©lancolie. ‱

3 BONNES RAISONS DE PARTIR 1

Découvrir Bangkok en tuk-tuk et goûter à la street food locale

2

Faire un safari nocturne dans le parc national de Khao Sok

LA PETITE LIBRAIRIE

POUR LES KIDS

3

Pour les plus gourmands, s’initier à un cours de cuisine thaïe

Tuk-Tuk Express de Didier LĂ©vy (ABC Melody, 2018). À partir de 4 ans Tham-Boon et son tuk-tuk font la paire. Ce chauffeur jovial adore son bolide tout cabossĂ© et met tout en Ɠuvre pour conduire ses clients Ă  bon port. L’aĂ©roport pour Miss Crumble, qui risque bien de manquer son avion Ă  cause du trafic
 Mais c’est compter sans la verve et l’ingĂ©niositĂ© de Tham-Boon.

POUR LES TEENAGERS

Juice, vol. 1, 2 & 3 d’Art Jeeno (Çà et Là, 2018-2019)

Une trilogie consacrĂ©e Ă  un trio d’ados signĂ©e par un jeune et talentueux auteur de BD thaĂŻlandais, nĂ© Ă  Chiang Mai en 1987. Dans Juice, Art Jeeno relate les annĂ©es lycĂ©e : la rĂ©volte adolescente, l’ennui, la foi en la musique rock (l’un des personnages, Tim, est fan des Ramones)
 Un portrait subtil et une Ɠuvre sensationnelle.

POUR LES GRANDS

Thaïlande : 9 jours dans le Royaume par 55 photographes internationaux

Collectif (Pacifique, 2007)

Le titre dit tout, ou presque, de ce bataillon d’objectifs pointĂ©s et dispersĂ©s Ă  travers villes, villages, grottes souterraines, montagnes
 pour tenter de capter l’ñme de la ThaĂŻlande.

C’EST QUAND QU’ON PART?

1 Le bon moment: de novembre Ă  avril, pendant la saison sĂšche et chaude. De mai Ă  octobre, le climat est plus humide.

2 Y aller: avec Air France, vol direct Paris-Bangkok (durĂ©e d’environ 12heures).

3Budget : 13 jours Ă  partir de 3200 € par personne, incluant vols, nuits en chambres doubles ou bungalow familial, transferts privĂ©s, conciergerie, activitĂ©s


L’INCONTOURNABLE

THE SIAM HOTEL

Dans le quartier Dusit, cette pépite bordée par la riviÚre Chao Phraya met une barge privée à disposition qui dessert tous les sites de Bangkok. Intime (39 chambres) et cosy (inspiration Art déco, beaux volumes, spa incroyable), The Siam est votre royaume le temps de quelques jours.

MÉMO VOYAGEURS

EN THAÏLANDE

Les conseillers Une trentaine d’experts dĂ©diĂ©s Ă  l’Asie du Sud-Est et Ă  l’IndonĂ©sie, rĂ©partis dans toutes les CitĂ©s des Voyageurs, se tiennent prĂȘts pour composer avec vous le voyage, unique, qui ressemble Ă  votre tribu. Une occasion privilĂ©giĂ©e d’échanger avec des passionnĂ©s en contact permanent avec leurs pays de prĂ©dilection. Ce qui leur permet de personnaliser au mieux les projets selon le profil et le budget de chacun.

La conciergerie francophone RĂ©server Ă  la derniĂšre minute une bonne table Ă  Bangkok, programmer une excursion en kayak ou une session de snorkeling sur l’üle de Ko Phra Thong, louer des vĂ©los pour filer vers le village de Baan Ta Louk, dans la province de Chiang Mai
 À chaque instant de votre voyage, nos concierges francophones rĂ©pondent in situ Ă  vos demandes.

CONTACTEZ UN CONSEILLER SPÉCIALISTE DE LA THAÏLANDE AU 01 84 17 19 47

(LIGNE DIRECTE)

L’AVION AVEC UN TOUT PETIT

1 - FAITES-VOUS AIDER Être parent ajoute une telle charge mentale que si vous pouvez nous dĂ©lĂ©guer la rĂ©servation des hĂŽtels, des restaurants, d’activitĂ©s, le seating, la location de voiture, le contact des prestataires
, vous voyagerez dĂ©jĂ  l’esprit plus lĂ©ger.

2 - PARTEZ EN TRIBU

Vous embarquez les grandsparents, la tante, l’oncle par alliance, toute la “smala” pour avoir du relai et plĂ©thores de bras libres. DĂ©lĂ©guer, c’est la seule façon de souffler.

3 - DÉSTRESSEZ

Le pre-seating . Nous vous rĂ©servons les siĂšges les plus adaptĂ©s en amont. Opter pour le premier rang cĂŽtĂ© hublot (et accessoirement dans la cabine Premium Ă©co) est un vĂ©ritable avantage : de l’espace par terre pour jouer, la possibilitĂ© d’installer un berceau jusqu’aux 10 kilos de votre enfant, un supplĂ©ment d’intimitĂ© en cas d’allaitement.

Le passage des contrĂŽles prioritaire (au dĂ©part et Ă  l’arrivĂ©e). FormalitĂ©s de police, douanes, sĂ©curitĂ©, vous grillez les files en toute lĂ©gitimitĂ©. Demandez-nous!

L’accĂšs au Salon Air France (Ă  Paris-Charles de Gaulle sur les vols Ă©ligibles). IdĂ©al pour faire le plein d’en-cas et laisser vos bambins gambader en toute sĂ©curitĂ©.

L’assistance VIP Ă  l’arrivĂ©e

Le must absolu aprĂšs douze heures de vol : une dĂ©lĂ©gation vous accueille Ă  la sortie de l’avion, s’empare de vos bagages Ă  main et vous installe dans

une voiturette de golf pour traverser l’aĂ©roport Ă  toute allure. Le seul problĂšme c’est qu’aprĂšs avoir goĂ»tĂ© Ă  ce service, vous ne pourrez plus vous en passer.

4 - ÉQUIPEZ-VOUS

Visez l’essentiel : la poussette YOYO, une sĂ©lection de jouets inĂ©dits , que vous aviez gardĂ© secrets jusqu’ici : des spinners Ă  coller sur le hublot, de nouveaux livres, profusion de sachets de gommettes
 De l’eau, du lait, du sĂ©rum, des compotes et des purĂ©es. La restriction des liquides de plus de 100 ml ne s’applique pas. Le doudou (Ă©videmment). Des tĂ©tines de rechange . Une couverture et un pyjama bien chaud pour protĂ©ger votre mini-bout de la climatisation. Ne radinez pas niveau couches !

5 - CALCULEZ VOTRE COUP

Vous privilégiez les vols de nuit pour optimiser les temps de sommeil de votre tout-petit. Sinon misez sur les siestes, quitte à décaler le rythme quelques jours en amont.

6 - COMMUNIQUEZ

Expliquez, parlez, racontez

Quelques jours avant le dĂ©part n’hĂ©sitez pas Ă  communiquer avec votre bĂ©bĂ© (mĂȘme tout petit) et Ă  lui dĂ©crire l’expĂ©rience qu’il s’apprĂȘte Ă  vivre.

7 - RELAYEZ-VOUS

Dans le cas (trĂšs rare) d’un REFUS TOTAL de dodo, vous vous relayez et sillonnez l’avion, l’occasion de sympathiser avec d’autres parents et les membres de l’équipage.

8 - PROTÉGEZ
 ses petites oreilles au dĂ©collage et Ă  l’atterrissage en le faisant tĂ©ter, boire, ou en lui donnant une tĂ©tine. N’hĂ©sitez pas Ă  solliciter les hĂŽtesses qui vous prĂ©pareront deux gobelets contenant une serviette en papier imbibĂ©e d’eau chaude et essorĂ©e (technique connue sous le doux nom “d’oreilles de Mickey” ).

9 - RELATIVISEZ

Ignorez les quelques regards agacĂ©s ! En toute honnĂȘtetĂ©, vous rencontrerez davantage de bienveillance et de solidaritĂ© que vous auriez pu l’imaginer. Et puis, surtout, ce ne sont que 8, 10 ou maximum 13 heures de votre existence . Rien que vous ne sauriez surmonter !

LE VOYAGE DÉSORGANISÉ

Ils ont de l’imagination, vous aussi
 Et pour changer d’avis, ils sont les rois. VoilĂ  pourquoi Voyageurs du Monde propose de faire de la spontanĂ©itĂ© le maĂźtre-mot de votre voyage en famille. Tout simplement aussi parce que les meilleurs moments sont bien souvent ceux qui n’étaient pas prĂ©vus au programme. Quel programme d’ailleurs ? Hormis la destination et quelque s Ă©tapes peut-ĂȘtre, le dĂ©roulĂ© se dĂ©cidera en direct sur place, grĂące Ă  un lien permanent avec votre conseiller. Un voyage Ă  votre image, Ă©volutif et intuitif, Ă  l’écoute des sentiments.

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