
UNE MAISON DANS LE PELOURINHO SALVADOR DE BAHIA – BRÉSIL



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UNE MAISON DANS LE PELOURINHO SALVADOR DE BAHIA – BRÉSIL







Fondée en 1549, Salvador de Bahia fut la toute première capitale du Brésil. Ascenseurs et funiculaires relient la ville basse à la ville haute où, à flanc de colline, se niche l’entrelacs de ruelles escarpées du Pelourinho, cœur historique de la ville et plus grand ensemble architectural colonial du Brésil. C’est dans ce quartier polychrome classé par l’Unesco, situé à côté de la magnifique église baroque Igreja de São Francisco, que se trouve la Villa Bahia. Un lieu unique, à
mi-chemin entre boutique-hôtel et demeure privée, composé de deux bâtiments coloniaux portugais des XVIIe et XVIIIe siècles restaurés.
La Villa Bahia abrite dix-sept chambres inspirées des escales exotiques qui jalonnèrent jadis la route des épices, entre le Portugal et le Brésil. Deux patios, un restaurant et un petit bassin bordé de végétation animent cette adresse intimiste, en lien direct avec l’histoire de la ville.





La Villa Bahia s’annonce discrètement derrière sa façade jaune pâle et les ombrelles sous lesquelles on boit un jus de lima, savourant la douceur de l’agrume et de la vie bahianaise. Cette maison est constituée en réalité de deux demeures portugaises des XVII et XVIIIe siècles restaurées à partir de 2005.
Réalisés avec la ferme intention de conserver l’architecture existante, les travaux ont permis notamment de mettre à jour dans
l’un des deux patios des bains rituels d’époque. Véritable oasis de fraîcheur dans la chaleur moite de Bahia, la courette accueille un petit bassin surplombé d’un mur végétal. Un privilège rare et bien appréciable en plein cœur du Pelourinho. Au salon et au bar, le bois tropical travaillé selon des techniques ancestrales – comme l’ensemble des matériaux traditionnels utilisés – diffuse une atmosphère qui rappelle subtilement l’âge d’or de Bahia.



Réparties dans les étages des deux maisons coloniales, les chambres évoquent par leur mobilier chiné et leur palette de couleurs des atmosphères personnalisées. Ormuz, Ceuta, Cabo Verde, Cochim, Macau, Timor, São Tomé e Principe, Goa, Angola… : chacune reflète à travers sa décoration une période particulière de l’histoire de la ville et ses liens avec l’Afrique, l’Asie ou l’Europe.
Malgré tout, les styles s’harmonisent pour donner à l’ensemble un ton très bahianais. Des
capsules lumineuses, sereines et romantiques : hauts plafonds, lits à baldaquin, planchers en bois, et parfois des couleurs acidulées. Mobilier, objets de décoration, cartes originales ont été chinés, d’autres pièces quant à elles recréées avec l’aide d’artisans locaux travaillant uniquement avec des matériaux brésiliens.
Les chambres les plus spacieuses sont dotées de lustres et de parquets en noyer brésilien, et donnent sur la place du Terreiro de Jesus.





Eu vim da Bahia contar
Tanta
coisa bonita
que tem na Bahia que é meu lugar Tem meu chão, tem meu céu, tem meu mart.”
Eu Vim da Bahia, chanson de João Gilberto (1931-2019), guitariste et grande voix de la bossa nova, originaire de l’État de Bahia.
“Je suis venu de Bahia pour chanter Je suis venu de Bahia pour raconter Il y a tant de belles choses à Bahia, qui est mon endroit. Il y a ma terre, il y a mon ciel, il y a ma mer.”

À l’arrière, surplombant la piscine de l’hôtel, les chambres Cochim et São Tomé offrent une expérience plus intime, avec vue sur les clochers de Salvador depuis leurs minuscules balcons en forme de tourelles. Des hamacs invitent à observer les étoiles et à se laisser bercer par la rumeur des percussions qui animent la nuit bahianaise. Depuis la terrasse, un panorama émouvant sur les toits de la vieille ville se dessine, tandis qu’au rez-de-chaussée deux patios ombragés permettent de se détendre en
sirotant une caïpirinha. Au restaurant, le chef pratique avec brio une cuisine qui réunit les deux côtés de l’Atlantique, France et Brésil. Au petit matin, les fenêtres s’ouvrent sur la façade de São Francisco et les murs colorés des maisons anciennes bordant la place.
Le petit déjeuner – tapioca de noix de coco et café serré – est servi dans la cour verdoyante. Un air de samba d’Angola monte doucement : vous touchez au cœur l’âme bahianaise.


Actuel chef-lieu de l’État de Bahia – à qui elle emprunte bien souvent le nom –, Salvador de Bahia est l’épicentre de la culture afro-brésilienne. Chaque année en février, son carnaval de rue, emmené par le samba-reggae du trio elétrico (scène mobile), réunit plus de monde que celui de Rio. Face à la Baie de tous les saints, ville haute et ville basse forment la caisse de résonance du continent africain.
Le culte du candomblé et ses orishas, divinités associées aux éléments naturels (mais aussi à une couleur, un jour, un objet), secrè-
tement vénérées durant l’évangélisation, y est aujourd’hui encore majoritairement pratiqué.
Bahia semble ainsi gommer la frontière entre l’imagination et la réalité dans un entrechoquement permanent de cultures et d’époques. À Bahia, entre plage et cours de capoeira, on goûtera forcément à la moqueca, à base de poissons et de lait de coco, un plat incontournable. La fondation Pierre Verger l’est tout autant, offrant un fonds photographique unique, qui rappelle elle aussi le lien indéfectible avec l’Afrique.




Page de gauche : à côté de la Villa Bahia, l’église baroque São Francisco et son fabuleux plafond.
Ci-dessous : lors des fêtes traditionnelles, innombrables, les Bahianaises revêtent leurs jolies robes blanches.
Founded in 1549, Salvador de Bahia was the very first capital of Brazil. Elevators and funiculars connect the lower city to the upper city where, on the hillside, a web of steep alleyways interlace to form the Pelourhino, Brazil’s largest colonial architecture ensemble. It is in this multi-coloured UNESCO listed neighbourhood that Villa Bahia is tucked alongside the magnificent baroque church Igreja de São Francisco.
A unique boutique hotel, looking more like a private residence, spread across two restored 17th and 18th century Portuguese colonial mansions.
Villa Bahia consists of seventeen rooms inspired by the exotic port of calls that once lined the spice route between Portugal and Brazil. Two patios, a restaurant and a small vegetation – lined pool enliven this intimate spot in direct connection to the history of the city.
Villa Bahia introduces itself discreetly behind its pale yellow facade and the umbrellas under which we sip a lima juice, savouring the sweetness of citrus and Bahian life. This Voyageurs du Monde house is actually made up of two 17th and 18th century Portuguese mansions restored as from 2005. Preserving the original architecture was the main intention of the restoration and it enabled to bring back to life the period ritual baths in one of the two patios. With its vegetal wall overlooking the pool, the courtyard is a true haven of freshness in the humid heat of Bahia, which is a rare and valuable privilege in the heart of Pelourinho. In the lounge and bar, the tropical wood worked according to ancestral techniques – like all the traditional materials used – exudes an atmosphere that subtly recalls Bahia’s golden era.
The rooms, spread out on the floors of the two colonial houses, convey personalised atmospheres with their antique furniture and colour range. Ormuz, Ceuta, Cabo Verde, Cochim, Macau, Timor, São Tomé and Principe, Goa, Angola…: through its decoration, each room reflects a particular period in the city’s history and its links with Africa, Asia or Europe. However, the various styles match together and give a true Bahias mood to the whole place. Bright, serene and romantic bubbles: high ceilings, four-poster beds, wooden floors, and sometimes citrus shades. Furniture, decoration and original maps were scouted, other pieces recreated with the help of local artisans working solely with Brazilian materials.
The most spacious rooms have chandeliers and Brazilian walnut floors, and overlook the square of Terreiro de Jesus. At the back, overlooking the hotel’s pool, the Cochim and São Tomé rooms offer a more intimate experience and come with tiny turret-like balconies that have views over Salvador’s bell towers. Hammocks are an invitation to watch the stars and let yourself be lulled by the sound of the percussions that electrify the Bahian night. The impressive panorama of the roofs and steeples of the old town can be seen from the terrace, while you can take it easy in the two shaded patios on the ground floor and sip a caïpirinha. The small pool is the ideal refreshing break.
At the restaurant, the chef serves dishes that bring together both sides of the Atlantic, France and Brazil. In the early morning, the windows open onto the facade of São Francisco and the colourful walls of the old houses bordering the square. Breakfast – alnut tapioca and strong coffee – is served in the verdant courtyard. A tune of Angolan samba slowly rises in the air letting yourself get swept away by the Bahian soul.
Currently capital of the State of Bahia – which it often borrows its name from –, Salvador de Bahia is the epicentre of Afro-Brazilian culture. Every year in February, its street carnival, led by the samba-reggae of the trio elétrico (mobile scene), brings together more people than Rio’s. Facing the Bay of All Saints, the African continent resonates in the upper and lower city. The cult of the candomblé and its orishas, deities associated with natural elements (but also with a colour, a day, an object), secretly venerated during evangelisation, is still mostly practised there today.
Thus, Bahia seems to erase the border between imagination and reality, in a permanent clash of cultures and eras. In Bahia, between the beach and capoeira courts, we will inevitably taste moqueca, based on fish and coconut milk, an essential dish. The Pierre Verger Foundation is just as much essential, offering a unique photographic collection, reminiscent of the unwavering link with Africa.
Crédits photo
Alix Pardo (pp. 4-5, pp. 6-7, p. 12, pp. 14-15, pp. 16-17, p. 21, p. 24) ; Manuel Zublena (pp. 8-9, pp. 10-11, p. 13) ; Marcello Aquino Unsplash (p. 19) ; Espen Rasmussen/ PANOS-RÉA (p. 20) ; Milo Miloezger Unsplash(p. 22) ; Alamy/Michael Marquand (p. 23) ; Alfredo d’Amato/ PANOS-RÉA (p. 25).
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