Voyageurs en Afrique

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VOYAGEURS EN AFRIQUE

TANZANIE ZANZIBAR — MOZAMBIQUE — KENYA

AFRIQUE DU SUD — NAMIBIE — BOTSWANA

ZIMBABWE — ZAMBIE — MALAWI — ÉTHIOPIE — RWANDA

OUGANDA — LAGOS SÃO TOMÉ-ET-PRÍNCIPE

SÉNÉGAL — CAP-VERT — MADAGASCAR

Les Cités des Voyageurs

Paris 2e

55, rue Sainte-Anne

+33 (0)1 42 86 16 00

Bordeaux

35, rue Thiac

+33 (0)5 57 14 01 48

Bruxelles

23, chaussée de Charleroi

+32 (0)2 543 95 50

GenĂšve

19, rue de la RĂŽtisserie

+41 (0)22 519 12 10

Grenoble

16, boulevard Gambetta

+33 (0)4 76 85 95 90

Lausanne

Rue du Grand-ChĂȘne 6

+41 (0)21 519 10 65

Lille

147, boulevard de la Liberté

+33 (0)3 20 06 76 25

Londres

First Floor

111 Upper Richmond Road, Putney (SW15 2TL)

+44 (0)20 7978 7333

Lyon 2 e

5, quai Jules-Courmont

+33 (0)4 72 56 94 56

Marseille 1 er

25, rue Fort-Notre-Dame

+33 (0)4 96 17 89 17

Voyageurs en Afrique

01 42 86 16 60

Montpellier

8, rue du Palais des Guilhem

+33 (0)4 67 67 96 30

Montréal

295, rue de la Commune Ouest

+(1) 514 722 0909

Nantes

13, rue du Moulin

+33 (0)2 40 20 64 30

Nice

4, rue du Maréchal Jo re

+33 (0)4 97 03 64 64

Québec

540, rue Champlain

+(1) 418 651 9191

Rennes

31, rue de la Parcheminerie

+33 (0)2 99 79 16 16

Rouen

17-19, rue de la Vicomte

+33 (0)2 32 10 82 50

Strasbourg

16, rue Sainte-Barbe

+33 (0)3 88 15 29 48

Toulouse

26, rue des Marchands

+33 (0)5 34 31 72 72

Zurich

Löwenstrasse 11

+41 (0)44 503 52 60

Retrouvez toutes nos idées de voyage sur voyageursdumonde.com

Raconter l’Afrique en moins de 130 pages serait bien prĂ©tentieux. De mĂȘme qu’un voyage dans l’un de ses 54pays compose une vision infime du continent. À l’inverse, prenez une photo du jeune artiste ghanĂ©en Prince Gyasi (pp. 12-19) : une seule image suffit presque Ă  reflĂ©ter les dimensions de la culture panafricaine moderne. Sous l’effet immĂ©diatement euphorisant de ces capsules colorĂ©es rĂ©alisĂ©es au smartphone, s’écrit l’Afrique du XXIe siĂšcle.

Une gĂ©nĂ©ration dĂ©complexĂ©e, crĂ©ative, engagĂ©e, qui s’exprime dans tous les domaines : le cinĂ©ma au Nigeria, la musique au BĂ©nin, le théùtre au Burkina-Faso, l’architecture urbaine au Togo, la gastronomie en Afrique du Sud, les nouvelles technologies au Ghana, l’écologie au SĂ©nĂ©gal
 et vice versa. Voyager en Afrique dĂ©passe alors l’envie naturelle de se frotter Ă  ses paysages primaires, de goĂ»ter Ă  l’humilitĂ© face aux grands animaux. Pour devenir une profonde source d’inspiration tournĂ©e vers l’avenir. Un voyage essentiel.

4

Cartographie

L’Afrique en un clin d’Ɠil.

6

L’esprit Voyageurs du Monde

Notre façon d’aborder le monde.

8

Les services

Nos attentions pour voyager en toute fluidité.

12

Portfolio

La vie en couleurs avec le plasticien Prince Gyasi.

20

Book lovers

Une sélection des libraires Voyageurs du Monde

22

Panoramas africains

Douze visions de l’Afrique.

36

Choisir son safari

Tour d’horizon en huit lieux emblĂ©matiques pour se fondre dans la faune africaine.

40

Tanzanie et Zanzibar

La sĂ©rĂ©nitĂ© des plages dans le prolongement de la brousse : ces deux Ăąmes sƓurs se complĂštent Ă  merveille.

48 Le Mozambique

Archipel sauvage et sanctuaire marin, l’ancien comptoir connaüt un nouveau souffle.

Sommaire

Voyageurs en Afrique

50

Hîtel – Kenya

Le Mount Kenya Safari Club, lieu prisĂ© du Tout-Hollywood dans les 50’s, accueille les voyageurs avisĂ©s.

54 Le Cap

Une Ă©tape incontournable de l’Afrique du Sud, la nation arc-en-ciel.

62

Maison Voyageurs du Monde

La Satyagraha House : un refuge de sĂ©rĂ©nitĂ© au cƓur de Johannesburg.

70

La Namibie

Voyage dans le “Grand Vide” pour les passionnĂ©s de dĂ©serts.

78 Pop culture

Figures de l’empowerment et femmes de caractùre : voici nos reines africaines.

82 Le Botswana

Éden aux multiples lagons, canaux et üles – le mythique delta de l’Okavango y passe –, c’est aussi le nirvana du safari.

90

Le Zimbabwe

Uniques au monde, les chutes Victoria sont l’emblùme du pays. Spectaculaire.

92

La Zambie

Plus discrÚte et préservée, elle compte autant de merveilles que la Tanzanie et le Botswana.

96

Le Malawi

Territoire de poche Ă  l’échelle africaine, le “cƓur chaud de l’Afrique” multiplie les sĂ©ductions.

98

Musique - Éthiopie

AnnĂ©es 1960. Addis-Abeba, baignĂ©e de pop et de rock, vit une rĂ©volution culturelle. C’est la naissance du groove Ă©thiopien et de l’éthio-jazz.

102

Le Rwanda et l’Ouganda

Pays voisins, ils ont en commun un mythe : le gorille des montagnes, cher au cƓur de feue la primatologue amĂ©ricaine Dian Fossey.

108

City guide – Lagos

La capitale Ă©conomique du Nigeria bouillonne et prĂ©pare l’avenir.

112

São Toméet-Príncipe

Passage obligé pour les amateurs de chocolat


114

Le Sénégal

Le pays de la teranga, “l’hospitalitĂ©â€ en langue wolof, vous accueille entre Ă©nergie et charme intemporel.

118

Le Cap-Vert

Patrie de la regrettĂ©e CesĂĄria Évora, l’archipel, gĂ©nĂ©reux, n’inspire pas que la saudade

120

Magazine – Madagascar

Sa richesse botanique attire parfumeurs, grands chefs et maĂźtres chocolatiers en quĂȘte de nectars et d’idĂ©es.

124

L’usage du monde

Dix mots ou expressions à connaütre pour vous saisir de toute la magie de l’Afrique.

MER NOIRE MER ROUGE

MÉDITERRANÉE

Khartoum
N’DjamĂ©na
Djibouti
Asmara BURKINA

Bangui

Yaoundé

Mogadiscio

SÃO TOMÉ- ET-PRÍNCIPE MADAGASCAR

Kampala

Nairobi Lamu Dar es Salaam

Kigali Bujumbura

Antananarivo

OCÉAN INDIEN

Lilongwe

AFRIQUE DU SUD OUGANDA

CONGO

Libreville

Kinshasa

Brazzaville

Lusaka

Chutes Victoria Chobe National Park Hararé

Maputo Maseru Mbabané

Gaborone Pretoria

Windhoek

Luanda

Praia

CAP-VERT

OCÉAN ATLANTIQUESUD

Quelques repĂšres

‱ Vol Air France Paris-Johannesburg, sans escale : 11 heures

‱ Vol Air France Paris-Entebbe (Ouganda), avec une correspondance : environ 14 heures

Johannesburg

Le Cap

‱ Langues parlĂ©es : l’anglais et le swahili en Tanzanie et Ă  Zanzibar ; le portugais au Mozambique ; 11 langues o cielles en Afrique du Sud (zoulou, xhosa, afrikaans, anglais, sepedi, sesotho, setswana, xitsonga, siswati, tshivenda et ndebele) ; l’anglais et le tswana au Botswana ; le français au SĂ©nĂ©gal , etc.

‱ Point culminant : en Tanzanie, le pic Uhuru (“libertĂ©â€, en swahili), sur le Kibo, l’un des trois volcans Ă©teints constituant le Kilimanjaro. Il atteint 5 892 mĂštres d’altitude.

Voyageurs en Afrique

Conciergerie

PrĂ©sents sur l’ensemble des pays proposĂ©s, nos concierges francophones rĂ©pondent in situ aux demandes de derniĂšre minute. De prĂ©cieux intermĂ©diaires sur un continent dont on ne maĂźtrise pas toujours les codes, ni les langues. UltrarĂ©actifs, dotĂ©s d’un trĂšs bon rĂ©seau, ils sont Ă  mĂȘme de rĂ©soudre les situations d’urgence et les imprĂ©vus. Toujours prĂȘts aussi Ă  vous aiguiller et Ă  partager leurs suggestions selon le lieu oĂč vous vous trouvez.

Like a friend

La meilleure façon imaginĂ©e par Voyageurs du Monde pour aller Ă  l’essentiel d’une ville, d’un lieu, consiste Ă  vous faire accompagner par un habitant francophone. La dĂ©couverte prend alors un tout autre goĂ»t, orientĂ©e selon vos envies ou sur un thĂšme particulier dont votre hĂŽte maĂźtrise les ïŹcelles (l’architecture, la photo, la gastronomie). Vous proïŹtez de son expĂ©rience et de ses bonnes adresses. Une approche locale inĂ©galable.

Painting the Territory (2019), ci-contre et en page 21. Illustrations rĂ©alisĂ©es lors d’une rĂ©sidence de l’artiste Damien Poulain au Thread, centre culturel créé par la fondation amĂ©ricaine Josef & Anni Albers, Ă  Sinthian, au SĂ©nĂ©gal.

250

142

concierges à travers le monde, dont 11 sur l’Afrique, veillent sur vous et exaucent vos souhaits à chaque instant.

conseillers, dont 25 experts de l’Afrique subsaharienne. PassionnĂ©s venus de tous les horizons ou natifs du pays, ils sont une formidable source d’inspiration.

Chaque jour, nos conseillers spĂ©cialisĂ©s par pays ou par rĂ©gion crĂ©ent des expĂ©riences uniques, doublĂ©es d’une plĂ©iade de services haut de gamme. Aborder le monde par son envers, dĂ©voiler le vĂ©ritable visage des destinations, composer des voyages personnalisĂ©s selon les envies de chacun : tel est l’esprit de Voyageurs du Monde.

26

100 %

carbone absorbé

La totalité des émissions de CO2 liées à nos voyages est absorbée grùce à divers projets de reforestation dans le monde.

nationalitĂ©s reprĂ©sentĂ©es chez nos salariĂ©s. Une façon d’insu er une vision du monde respectueuse des di Ă©rences culturelles.

0

di Ă©rence. Le budget que vous ïŹxez avec votre conseiller sera respectĂ© au plus juste. Une fois votre devis validĂ©, aucuns frais supplĂ©mentaires ne sont Ă  prĂ©voir.

20

2

700

arbres plantés chaque jour: une action parmi les nombreux projets environnementaux et humanitaires soutenus par notre fondation Philippe Romero Insolite Batisseur Foundation.

120

pays, des grands classiques aux rĂ©gions plus conïŹdentielles, Voyageurs du Monde peut vous emmener partout sur la planĂšte.

CitĂ©s des Voyageurs : 13 en France, 3 en Suisse, 1 en Belgique, 1 Ă  Londres et 2 au Canada. Des lieux accueillants oĂč le voyage commence dĂ©jĂ .

maisons Voyageurs qui racontent chacune une part de l’histoire du pays. Le Steam Ship Sudan et la FlĂąneuse en Égypte, la Villa Bahia au BrĂ©sil, la Villa Nomade Ă  Marrakech et la Satyagraha House Ă  Johannesburg.

Les services Voyageurs du Monde

Ring the bell

RĂ©server la bonne table, obtenir une visite privĂ©e, trouver une baby-sitter: notre conciergerie francophone locale rĂ©pond in situ Ă  vos envies. Son rĂŽle est aussi d’anticiper vos attentes et de vous suggĂ©rer des idĂ©es.

Like a friend

Un(e) habitant(e) des lieux propose une balade informelle, adaptĂ©e Ă  vos centres d’intĂ©rĂȘt. Partageant conseils et bonnes adresses, vous ĂȘtes informĂ© sur les mƓurs locales. Un moment dĂ©contractĂ© et enrichissant.

Fixeur

Destiné à apporter un éclairage pointu (politique, religieux, économique, social) sur la destination, ce correspondant local vous ouvre les arcanes du pays. Pour un voyage ponctué de rencontres rares, obtenues grùce à un solide réseau.

Zéro carbone

Pour lutter contre le rĂ©chau ement climatique, Voyageurs du Monde a dĂ©veloppĂ© un outil aĂ©rien spĂ©ciïŹque et participe Ă  des projets de reforestation qui permettent l’absorption carbone sur la totalitĂ© des voyages.

Assistance 24/24

Jour et nuit, quel que soit le dĂ©calage horaire, l’assistance vous aide Ă  trouver une solution aux alĂ©as logistiques, administratifs, mĂ©dicaux, voire mĂ©caniques. Avant le dĂ©part, vous pouvez Ă©changer avec notre mĂ©decin Voyageurs.

Dans la poche

L’app Voyageurs du Monde reprend le dĂ©roulĂ© jour par jour de votre voyage, et le dĂ©tail de vos hĂ©bergements. Elle joue lesguides malins en compilant des adresses personnalisĂ©es et gĂ©olocalisĂ©es par genre (restaurants, boutiques, musĂ©es
).

Réservation de tables

Adresses gastronomiques, spots prĂ©fĂ©rĂ©s des locaux, haute saison, Voyageurs du Monde anticipe et rĂ©serve votre table Ă  l’avance. Des lieux testĂ©s et approuvĂ©s Ă  retrouver sur l’app et dans votre carnet de voyage.

WiïŹ nomade

MĂȘme coupĂ© du monde, rien n’interdit de communiquer. Sur certaines destinations, un mini-routeur wiïŹ (ou une eSIM) est mis Ă  votre disposition pour connecter jusqu’à 5terminaux au rĂ©seau (1GO/jour inclus).

DĂ©part simpliïŹĂ©

PrĂ©-seating; cartes d’embarquement reçues la veille ; sur demande, enregistrement de vos bagages Ă  domicile Ă  Paris et dans le 92 (sur vol aller Air France et au dĂ©part de CDG uniquement) et transferts aĂ©roports
 : vos formalitĂ©s rĂ©glĂ©es en un clin d’Ɠil.

Fast-track aéroport

À Roissy-CDG, passage prioritaire (enregistrement, contrĂŽles) inclus au dĂ©part pour les passagers de vols long-courriers (sur demande). Notre assistance vous accompagne jusqu’à l’embarquement.

AccĂšs aux salons lounge

Assurance dédiée

ArrivĂ©e matinale ou dĂ©part tardif, Voyageurs du Monde nĂ©gocie avec vos hĂŽtels aïŹn que vous obteniez/conserviez votre chambre Ă  votre convenance. Sur certaines escales, une chambre Ă  la journĂ©e peut ĂȘtre prĂ©vue.

GĂ©rer les problĂ©matiques d’assurances devient trĂšs vite insupportable lorsque l’on subit dĂ©jĂ  le stress de l’incident.

L’équipe dĂ©diĂ©e Voyageurs du Monde s’occupe des dĂ©marches Ă  votre place: rĂ©activitĂ©, ïŹ‚uiditĂ© et “destress” garantis! Welcome!

Au dĂ©part de CDG, sur les vols Ă©ligibles, notamment ceux d’Air France, mĂȘme en classe Ă©co, le lounge vous est ouvert. Un autre salon peut vous ĂȘtre rĂ©servĂ© : les contrĂŽles (police et sĂ»retĂ©) y sont e ectuĂ©s en privĂ©. Enregistrement, carte d’embarquement et accĂšs direct au pied de l’avion sont prĂ©vus pour vous.

Voyage désorganisé

Partir sans réserver, changer de cap, selon vos envies et ressentis du moment
 En lien permanent avec votre conseiller et le service de conciergerie, vous improvisez et inventez votre voyage au jour le jour.

Le voyage désorganisé

Le quotient émotionnel

DĂ©cider en temps rĂ©el de la suite de son voyage, modiïŹer son itinĂ©raire le jour mĂȘme, Ă©courter une Ă©tape, en prolonger une autre, changer de cap: au SĂ©nĂ©gal, Ă  Johannesburg ou ailleurs, Voyageurs du Monde vous propose d’explorer un nouveau concept. En lien direct et permanent, votre conseiller et notre conciergerie francophone sur place vous assistent aïŹn de concrĂ©tiser vos demandes, selon ce que vous ressentez (de positif ou nĂ©gatif) Ă  l’instant T.

EN COULEURS UNE VIE

Il n’est pas toujours nĂ©cessaire d’avoir le matĂ©riel le plus sophistiquĂ© pour faire de belles images. Prince Gyasi, artiste plasticien nĂ© en 1995, l’a bien compris, et c’est seulement muni de son smartphone qu’il arpente les rues d’Accra. Dans d’audacieuses mises en scĂšne, il brosse le portrait de son pays, le Ghana. Sa touche trĂšs “color block” vient dialoguer avec un quotidien parfois Ăąpre qu’il rend plein d’espoir.

Man of Many Nations.

Mood Swings.

It Takes Time.

Chimi Eye Wear.

Energy Is Contagious.

Book lovers

Balade littĂ©raire Ă  travers l’Afrique, ses rivalitĂ©s entre tribus, sa politique maraboutĂ©e, sa vie sauvage et les rouages du colonialisme. Une sĂ©lection des libraires Voyageurs du Monde.

Roman

Marou de Bessie Head

Zoe

Auteure de renommĂ©e internationale, nĂ©e en Afrique du Sud et morte au Botswana, Bessie Head (1937-1986) Ă©tait une mĂ©tisse, ïŹlle d’une femme sud-africaine aisĂ©e et d’un serviteur noir, donc une paria. Son rĂ©cit suit l’arrivĂ©e de Margaret Cadmore dans un petit village du Botswana, oĂč Marou et Moleka, deux jeunes gens de la communautĂ© batswana, tombent amoureux d’elle, l’orpheline nĂ©e d’une Masarwa. Deux peuples rivaux pour une histoire forte en Ă©motions, digne d’un drame shakespearien.

Essai Congo –Une histoire de David Van Reybrouck

Actes Sud

Best-seller rĂ©compensĂ© par de multiples prix et traduit dans de nombreuses langues, ce Congo est un ouvrage extrĂȘmement documentĂ©, prĂ©cis et indispensable, pour comprendre les rouages du colonialisme et du pays lui-mĂȘme. L’auteur (belge, historien, Ă©crivain, archĂ©ologue et journaliste) a sillonĂ© la RDC pendant des mois et recueilli des centaines de tĂ©moignages. Un matĂ©riau dense de 680 pages qui jamais ne lasse.

Satire

En attendant le vote des bĂȘtes sauvages d’Ahmadou Kourouma

Points

Saga politique de l’Afrique contemporaine, En attendant le vote des bĂȘtes sauvages dresse le portrait, non o ciel et peu ïŹ‚atteur, de ïŹgures trĂšs connues du continent. Avec moult sarcasmes, l’écrivain ivoirien mĂšne une rĂ©ïŹ‚exion sur les liens entre pouvoir et magie et Ă©tablit que la sorcellerie et le spirituel sont devenus les socles sur lesquels repose l’histoire postcoloniale. Un ouvrage maraboutant!

Beau livre

Album de famille de l’Afrique sauvage de Laurent Baheux teNeues

Une carriĂšre de photographe de presse spĂ©cialisĂ© dans le sport, et une passion: l’Afrique. Laurent Baheux livre ici un magniïŹque album regroupant l’ensemble de son travail sur la faune africaine. Un noir et blanc indĂ©niablement esthĂ©tique, un hommage Ă  la vie sauvage, mais aussi une façon d’attirer l’attention sur la situation prĂ©caire de nombreuses espĂšces animales menacĂ©es d’extinction.

Étude

Le Parrain –Au cƓur d’un clan d’élĂ©phants deCaitlin O’Connell

Actes Sud

Chercheuse Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de l’universitĂ© de Stanford, en Californie, Caitlin O’Connell a passĂ© vingtans Ă  observer les Ă©lĂ©phants dans le parc d’Etosha, en Namibie. De ses recherches, elle fait un roman mettant en scĂšne Greg, un seigneur de la savane voyant son autoritĂ© vaciller face Ă  la fougue du jeune Kevin. Ces Ă©lĂ©phants mĂąles, que l’on croyait solitaires, font sociĂ©tĂ© et fascinent.

La librairie Voyageurs du Monde

Un passage obligé ! On y trouve tout pour prĂ©parer son voyage. Cartes gĂ©ographiques, atlas, guides, albums photo, littĂ©rature d’aventure, polar, bd
 Nos libraires passionnĂ©s sont lĂ  pour vous orienter et vous conseiller. 48, rue Sainte-Anne, Paris IIe

Culture Ă  la page

Les

civilisations noires s’exposent au MCN

À Dakar, le MusĂ©e des civilisations noires (MCN), inaugurĂ© ïŹn 2018, est un projet “panafricain” souhaitĂ© dĂšs 1966, lors du premier Festival mondial des arts nĂšgres organisĂ© au SĂ©nĂ©gal, par le premier prĂ©sident du pays (1960-1980), LĂ©opold SĂ©dar Senghor. Ce “joyau”, dixit l’ancienministre de la Culture sĂ©nĂ©galais Abdou Latif Coulibaly, se dĂ©ploie sur 14000mĂštres carrĂ©s, en face du Grand Théùtre national, soit en plein centre-ville.

“Une facette de chaque partie de l’Afrique” y est reprĂ©sentĂ©e, d’aprĂšs son directeur, Hamady Bocoum, archĂ©ologue de formation. DotĂ© de nombreuses galeries, le lieu peut accueillir jusqu’à 18000piĂšces –des vestiges des premiers hominidĂ©s, apparus en Afrique il y a plusieurs millions d’annĂ©es, des collections de peintures et de sculptures, aux crĂ©ations artistiques actuelles. Au dernier Ă©tage, une terrasse ainsi qu’une galerie ouverte viennent parfaire le panorama. Une adresse culturelle incontournable et nĂ©cessaire lors d’une venue Ă  Dakar


Plus d’informations sur www.mcn.sn

Panoramas africains

KENYA — NAMIBIE — TANZANIE — MALAWI

BOTSWANA — RWANDA — AFRIQUE DU SUD

ZIMBABWE — ZAMBIE

PerchĂ© dans les arbres, de nuit, en trek green, depuis le ciel, dans le dĂ©sert ou les eaux scintillantes de lacs et de ïŹ‚euves monumentaux, tranquille sur sa terrasse privĂ©e, sur pilotis, Ă  l’ombre d’un baobab ou cernĂ© des Big Five
 L’Afrique multiplie les possibles et les inspirations.

Prendre de la hauteur

Kenya

L’avion-taxi : une belle alternative aux longs kilomĂštres de piste en 4 x 4. À tire-d’aile, d’un lodge Ă  l’autre, des grandes plaines herbeuses aux rĂ©serves arides, les sauts de puce Ă  basse altitude deviennent des vols Ă  grand spectacle. Voyages dans le voyage, ces “flying safaris” permettent d’accĂ©der Ă  des zones isolĂ©es oĂč pister la grande faune. L’Afrique vue du ciel imprime sa beautĂ© sauvage dans nos mĂ©moires.

Un nid dans le désert

Namibie

Plus qu’un lodge, c’est un concept architectural –projet de Porky Hefer, l’une des personnalitĂ©s crĂ©atives les plus primĂ©es d’Afrique. InspirĂ©e des nids des tisserins de Namibie, la structure de chaume du Nest @ Sossus se fond parfaitement dans l’ocre du dĂ©sert namibien. Au crĂ©puscule, zĂšbres et lĂ©opards s’aventurent jusqu’au point d’eau pour Ă©tancher leur soif. Depuis la terrasse cosy, un verre Ă  la main, on les guette, lovĂ© dans un fauteuil Acapulco, l’oreille tendue aux frĂ©missements de la brousse.

La chaleur dĂ©cline, les paysages s’empourprent, les murmures de la brousse s’ampliïŹent. À la tombĂ©e du jour commence le chassĂ©-croisĂ© des animaux, diurnes et nocturnes. Il est bientĂŽt temps de se fondre dans le dĂ©cor, monter Ă  bord d’un 4 x 4 Ă©lectrique pour un safari de nuit, silencieux et Ă  l’empreinte carbone lĂ©gĂšre. Au clair de lune, dans le faisceau d’une torche: des dizaines de regards, et le chuchotement des sous-titres de ces scĂšnes de vie sauvage par le ranger.

Green et nocturne Tanzanie
© Un Cercle

Eau bénie Malawi

Le Malawi est-il une Ăźle ? À premiĂšre vue, oui. Tant son lac a des allures de mer (30000kilomĂštres carrĂ©s, le cinquiĂšme plus grand de la planĂšte). Mais ce pays est bien une terre. Les pistes d’ocre mĂšnent Ă  des villages et des lodges bordant l’eau. Un pays entre deux mondes dans lequel la plage de sable ïŹn n’est jamais trĂšs loin. Les eaux douces et transparentes du lac abritent un millier d’espĂšces marines, un trĂ©sor qui permet de passer en une mĂȘme journĂ©e du safari Ă  la plongĂ©e.

Protéger les géants

Zimbabwe

Le WWF (Fonds mondial pour la nature) estime la population des Ă©lĂ©phants d’Afrique Ă  415000 environ, dixfois moins qu’il y a un siĂšcle. Principal responsable du dĂ©clin: le braconnage, qui dans certains pays comme la Tanzanie a dĂ©cimĂ© la moitiĂ© des individus. Heureusement, la lutte s’organise et les initiatives privĂ©es se multiplient. Au Zimbabwe, dans la rĂ©serve de Phundundu, l’association Akashinga (LesCourageuses) rĂ©unit un commando composĂ© Ă  100 % de femmes issues des communautĂ©s locales –une façon de toucher le cƓur du problĂšme en usant (aussi) de l’arme Ă©ducative.

Gorilla trek

Rwanda

PerchĂ©es sur pilotis, les six villas du Bisate Lodge, coi Ă©es d’une double coupole de chaume, ont des allures de jumelles panoramiques. Comme si elles veillaient sur les volcans et les rĂ©sidents de la forĂȘt –les gorilles des montagnes en particulier. Le pistage et l’observation de ces grands primates comptent parmi les expĂ©riences de safari les plus rares. Conçu d’aprĂšs la philosophie selon laquelle le luxe rĂ©side avant tout dans l’engagement durable, le lodge Ɠuvre Ă  la protection des espĂšces et de leur habitat, ainsi qu’à la collaboration communautaire.

Au pied de mon baobab

Botswana,

Kenya, Afrique du Sud

C’est un lieu symbolique en Afrique: le pied de l’arbre est un point de rencontre, d’échange, de communion. Dans la brousse, c’est aussi souvent lĂ  que l’on dresse le camp
 et la table. Un premier cafĂ© au lever de soleil, un dĂ©jeuner Ă  l’ombre, au bord de l’eau, un dĂźner sous les Ă©toiles et la canopĂ©e
 L’expĂ©rience se dĂ©cline dans un mĂȘme but : e acer les murs, bousculer le cadre habituel et se fondre dans la savane. Un moment forcĂ©ment romantique.

Le graal Big Five

Afrique du Sud

Les “cinq grands” –l’élĂ©phant, le rhinocĂ©ros, le bu e, le lion et le lĂ©opard – se partagent la tĂȘte d’a che de la savane. Le terme dĂ©signait Ă  l’origine les animaux les plus imprĂ©visibles, et donc les plus dangereux Ă  pister,mais aussi les plus respectĂ©s des chasseurs. Élus au rang d’emblĂšmes de l’Afrique par Ernest Hemingway dans Les Neiges du Kilimandjaro (1936), ils incarnent le graal du safari, mais surtout des symboles pour la conservation de la faune sauvage. PrĂ©sents en nombre dans le parc Kruger et les rĂ©serves des alentours, ils ïŹgurent aussi sur les billets des rands sud-africains.

Chasseurs de ciel

Afrique du Sud

On en a rĂȘvĂ© enfant. On a jouĂ© aux aventuriers, grimpĂ© aux arbres, construit des cabanes. Et voilĂ  qu’au beau milieu du bush, le rĂȘve se concrĂ©tise. Quelques pontons suspendus serpentent Ă  travers les arbres, reliant d’étonnantes structures de bois, de verre ou de pierre, sous la cime d’arbres sĂ©culaires, au balcon de la vie sauvage. Une nuit Ă  la (trĂšs) belle Ă©toile, une moustiquaire pour seule frontiĂšre avec les sons de la brousse.

Migration mythique

Kenya, Tanzanie

Plusieurs fois par an, les grandes plaines du Kenya et de la Tanzanie sont le théùtre d’un spectacle magistral: la migration de plus d’un million de gnous, de centaines de milliers de zĂšbres et de gazelles en quĂȘte de pĂąturages. En janvier et fĂ©vrier, la grande procession correspond Ă©galement Ă  la pĂ©riode des naissances; de juin Ă  septembre, on assiste Ă  la traversĂ©e de la Mara River. Des scĂšnes de vie (et de mort) Ă  observer aussi depuis le ciel, en avion ou en montgolïŹĂšre. Grandiose!

Poétique du désert

Namibie

Tout au sud du dĂ©sert du Namib, dans la rĂ©gion de Karas, le Sonop Lodge rĂ©interprĂšte l’atmosphĂšre british d’un camp de brousse des annĂ©es 1920. Une vision chic et contemporaine du voyage en Afrique. L’emplacement extraordinaire du lodge, perchĂ© au sommet d’un promontoire naturel, plante le dĂ©cor. Sur de larges boules de granit s’amarrent des platesformes de bois accueillant dix tentes ra nĂ©es. Les pans de toile se roulent, o rant ainsi une vue exceptionnelle sur le dĂ©sert.

© Zannier Hotel

Glisser sur le ZambĂšze

Zimbabwe, Zambie

QuatriĂšme fleuve du continent et frontiĂšre naturelle entre Namibie, Botswana, Zimbabwe et Zambie, le ZambĂšze est un exceptionnel territoire d’exploration aquatique. La remontĂ©e du ïŹ‚euve en bateau permet un safari entre la terre et l’eau dans lequel on croise aussi bien hippopotames et crocodiles que bu es, girafes et Ă©lĂ©phants. Des Ăźlots au beau milieu du ïŹ‚euve permettent de jeter l’ancre et passer la nuit, si loin du monde.

Choisir son safari

Les indĂ©trĂŽnables Big Five ne sont pas l’unique raison de choisir sa destination safari. Cadre, ambiance, expĂ©riences: il existe de nombreuses façons de se fondre dans la faune africaine. Tour d’horizon en huit lieux emblĂ©matiques.

PARC NATIONAL KRUGER

Afrique du Sud

Le cadre: le plus mythique des parcs africains réunit sur prÚs de 20000kilomÚtres carrés un écosystÚme unique qui évolue librement entre le parc national et les réserves privées.

La faune: lions, léopards, éléphants, rhinocéros, bu es. Les Big Five sont représentés ici en large densité. Au total, le Kruger rassemble prÚs de 150espÚces.

Le nid: un beau lodge nichĂ© au cƓur d’une rĂ©serve privĂ©e, quelques bungalows, un point d’eau, un boma (feu de camp) sous la voĂ»te cĂ©leste.

L’expĂ©rience: un safari en libertĂ©, au volant de son propre vĂ©hicule.

PARC NATIONAL DU LAC NAKURU

Kenya

Le cadre: dans l’ombre du mythique MasaĂŻ Mara, le lac Nakuru, situĂ© Ă  environ quatreheures de route de Nairobi, reste l’une des perles de la vallĂ©e du Rift.

La faune: le Nakuru, malheureusement dĂ©sertĂ© par les ïŹ‚amants roses, hĂ©berge de grands mammifĂšres comme les rhinocĂ©ros noirs et les girafes de Rothschild.

Le nid: un cottage victorien sur les rives du lac voisin, NaĂŻvasha, prolongement logique au Nakuru.

L’expĂ©rience: depuis NaĂŻvasha, aller sur Crescent Island et marcher au milieu des animaux, descendants des ïŹgurants du ïŹlm Out of Africa laissĂ©s Ă  l’état sauvage.

NGORONGORO

Le cadre: vĂ©ritable arche de NoĂ©, cette vaste caldeira bordĂ©e de forĂȘts abrite une plaine et le lac Magadi. Parmi les paysages africains les plus spectaculaires.

La faune: des plus petites aux plus grandes, toutes les espĂšces sont reprĂ©sentĂ©es, parmi elles le rhinocĂ©ros noir, l’hippopotame ou le guĂ©pard, mais aussi de nombreux oiseaux.

Le nid: un lodge surplombant la plaine bordĂ©e par la forĂȘt et les plantations de cafĂ©.

L’expĂ©rience : un lever de soleil sur la caldeira, depuis la crĂȘte.

RÉSERVE DE KHWAI

Botswana

Le cadre: au nord-est du delta de l’Okavango, un Ă©cosystĂšme de grandes plaines inondĂ©es, paysage unique de lagunes surmontĂ©es d’üles et de forĂȘts.

La faune: grands troupeaux d’élĂ©phants, hippopotames, girafes, antilopes, oiseaux
 Avec la rĂ©serve voisine de Moremi, la rĂ©gion rassemble la plus grande densitĂ© animale du pays.

Le nid: un camp de tentes élégantes, la réminiscence des premiers safaris, le confort en plus. EntiÚrement privatisable pour une aventure en tribu!

L’expĂ©rience: le bain des Ă©lĂ©phants, face au sien, au lever du jour.

PARC NATIONAL D’ETOSHA

Namibie

Le cadre : l’immense pan d’Etosha, dĂ©sert salin parsemĂ© de points d’eau, collectionne des paysages lunaires, loin du classique dĂ©cor de savane.

La faune: oryx, girafes, guépards, éléphants
 PrÚs de 140espÚces de mammifÚres habitent les lieux.

Le nid : un camp posĂ© sur une colline, surplombant la plaine du Damaraland. Promontoire exceptionnel Ă  l’ouest du parc, la partie la plus sauvage.

L’expĂ©rience : une ronde de nuit autour des points d’eau, rendez-vous incontournable avec la vie animale.

PARC NATIONAL DE BWINDI Ouganda

Le cadre : la forĂȘt impĂ©nĂ©trable de Bwindi, Ă©mergeant de la brume Ă  la jonction de la plaine et des montagnes.

La faune : parmi les espĂšces menacĂ©es, le parc abrite divers papillons endĂ©miques, mais aussi la moitiĂ© de la population mondiale des gorilles de montagne. Environ 400individus aujourd’hui protĂ©gĂ©s.

Le nid : un bungalow sur pilotis perchĂ© sur les eaux gris-bleu du lac Mutanda, aux portes de la forĂȘt.

L’expĂ©rience : marcher dans la jungle en silence, observer les gorilles, et se sentir tout petit


DELTA DE L’OKAVANGO

Botswana

Le cadre : le delta du ïŹ‚euve Okavango concentre d’étonnants paysages lacustres mĂȘlant canaux, lagunes et Ăźles.

La faune : lors de l’hiver austral, le delta concentre une vaste faune (Ă©lĂ©phants, bu es, lions, crocodiles, lĂ©opards
), au total plus de 150 espĂšces.

Le nid : un Ă©colodge sur pilotis posĂ© sur le delta avec la soucieuse rĂ©ïŹ‚exion de laisser un impact minimum sur l’environnement.

L’expĂ©rience : aborder l’Okavango Ă  cheval, une belle maniĂšre de se fondre dans le monde sauvage.

PARC NATIONAL DE TARANGIRE

Tanzanie

Le cadre : un paysage double o rant d’un cĂŽtĂ© la savane piquĂ©e de baobabs gĂ©ants, de l’autre la forĂȘt tropicale humide.

La faune : aux cĂŽtĂ©s des Big Five de la savane, la forĂȘt abrite elle aussi une importante biodiversitĂ©, et la riviĂšre de nombreux oiseaux. Le nid : une nuit Ă  la cime des arbres, la plus ïŹne frontiĂšre entre la brousse et soi.

L’expĂ©rience : un safari Ă  pied avec un ranger pour dĂ©couvrir les traces des animaux et comprendre cet Ă©cosystĂšme singulier.

Tanzanie et Zanzibar

SERENGETI — STONE TOWN

Fruit de la fusion, en 1964, de l’État de Zanzibar et du Tanganyika, la Tanzanie apparaĂźt telle une Ăąme sƓur pour Zanzibar. La sĂ©rĂ©nitĂ© des plages de cette derniĂšre s’imposant comme le complĂ©ment idĂ©al d’un safari en pleine brousse.

Le goût du voyage

Serengeti

Des savanes inïŹnies, quatre millions d’animaux sauvages
 ÉcosystĂšme protĂ©gĂ© de 15 000 kilomĂštres carrĂ©s, le parc national de Serengeti est l’un des chemins empruntĂ©s par les animaux lors de leur migration.

Lac Manyara

HĂ©rons, cormorans, pĂ©licans
 : le spectacle de leur envol sur l’horizon est majestueux. BuïŹ„es, girafes et zĂšbres sont aussi visibles, et les lions, quand ils ne chassent pas, passent le plus clair de leur temps dans les arbres.

Tarangire

La riviĂšre Tarangire, qui a donnĂ© son nom au parc et qui concentre sur ses rives une grande part de la vie animale, se voit bordĂ©e par de longues savanes sĂšches et d’immenses forĂȘts de baobabs peuplĂ©es d’élĂ©phants.

Olduvai

Randonner dans ces gorges oĂč Louis Leakey releva des empreintes de pas de nos ancĂȘtres australopithĂšques, et oĂč fut dĂ©couvert, en 2015, l’os de la plus ancienne main humaine, datant d’1,8 million d’annĂ©es. Une expĂ©rience unique.

Selous

Au sud de la Tanzanie, la rĂ©serve abrite la plus importante population d’élĂ©phants au monde. Mais aussi, un grand nombre de lycaons et quelquesuns des derniers rhinocĂ©ros noirs – qui restent diïŹƒciles Ă  observer.

© Mwiba Lodge

Tanzanie: une nature jubilatoire C’est ici, sur les bords du lac Tanganyika, qu’en 1960

Jane Goodall, alors ĂągĂ©e de 26ans, sans aucune formation universitaire, rĂ©alise une mission d’observation qui va bouleverser l’état des connaissances en Ă©thologie. AccompagnĂ©e par sa mĂšre –les autoritĂ©s britanniques ont refusĂ© de la laisser partir seule–, elle installe son campement, une vieille tente militaire permĂ©able aux araignĂ©es et scorpions, au cƓur de la forĂȘt de Gombe. AprĂšs sixmois infructueux, elle parvient Ă  gagner la conïŹance des chimpanzĂ©s, et observe bientĂŽt l’un d’entre eux creusant une termitiĂšre Ă  l’aide d’une tige de bois –une rĂ©volution scientiïŹque: “Nous devons redĂ©ïŹnir la notion d’homme, la notion d’outil, ou alors accepter le chimpanzĂ© comme humain, s’enthousiasme le palĂ©o-primatologue Louis Leakey. Un doctorat Ă  Cambridge, un mariage –elle Ă©pouse le photographe de la National Geographic Society qui documente ses missions, et dont les reportages la font accĂ©der au statut d’icĂŽne– et un enfant plus tard, Jane Goodall Ă©tend ses observations au nord de la Tanzanie, oĂč elle vit en famille, parmi les animaux des plaines du Serengeti.

Son ïŹls fait ses premiers pas parmi les zĂšbres et les girafes. Une vie rĂȘvĂ©e, au milieu, dĂšs les premiĂšres lueurs de l’aube, d’une symphonie de chants indĂ©terminĂ©s –bourdonnements, croassements rauques des grenouilles, Ă©clats de rire des ibis
 Le grand vacarme de la brousse, jubilatoire, qui nous renvoie Ă  ce sentiment d’humilitĂ© : se sentir un parmi tant d’autres. Et la phrase de Jane Goodall de rĂ©sonner: “La nature peut regagner la place qu’on lui a volĂ©e.”

Zanzibar ou l’ailleurs fantasmĂ© À quarante kilomĂštres des cĂŽtes africaines, l’üle de Zanzibar, en Tanzanie, est LE symbole de l’ailleurs fantasmĂ©. “Le terme alphabĂ©tique de l’errance”, dit AlainBorer dans son Rimbaud en Abyssinie. Le poĂšte-marchand d’armes, en poste Ă  Harar, Éthiopie, n’a cessĂ© de fantasmer cette autre mĂ©dina africaine : “DĂ©guerpir –je suis appelĂ© Ă  Zanzibar.” Et Ă  sa suite, Kessel, Conrad, qui comme lui, l’ont rĂȘvĂ©e sans jamais pouvoir l’atteindre. La traite nĂ©griĂšre, associĂ©e au commerce de l’ivoire et des Ă©pices –cannelle, giroïŹ‚e, cardamome ont fait la fortune de ce petit morceau de terre sur l’ocĂ©an Indien, colonisĂ© par les Portugais, puis les Omanais.

Stone Town, le vieux quartier de Zanzibar, est comme embaumé dans le sel et la poussiÚre, accueillant aux voyageurs sensibles à la mélancolie des ruines.

L’instauration du protectorat britannique signe l’amorce du dĂ©clin: en 1964, la rĂ©volution socialiste qui succĂšde Ă  l’indĂ©pendance achĂšve de replier l’archipel sur lui-mĂȘme.

Aujourd’hui, Stone Town, le vieux quartier de Zanzibar, est comme embaumĂ© dans le sel et la poussiĂšre, accueillant aux voyageurs sensibles Ă  la mĂ©lancolie des ruines. Dans les ruelles blanches traversĂ©es de dĂ©sordres de ïŹls Ă©lectriques, parcourues de femmes drapĂ©es de couleur, les maisons aux murs chaulĂ©s, soutenues par des Ă©tayages de bois, sont pigmentĂ©es par l’humiditĂ© d’immenses cartographies vert-de-gris. Leurs portes monumentales, leurs balcons dentelĂ©s de moucharabiehs disent les fastes passĂ©s. Les palais Ă©voquent ceux de Bagdad ou Bombay. Et sur le front de mer, l’ancienne grandeur de Zanzibar Ă©clate, dans cet insolent Ă©diïŹce Ă  Ă©tages dont les colonnes d’acier graciles supportent des terrasses aux volutes de marbre, rivĂ©es vers le large. Le Palais des merveilles est l’ancien harem du sultan d’Oman, qui en 1840 transfĂ©ra sa capitale de Mascate

Ă  Zanzibar, premier Ă©diïŹce de toute l’Afrique orientale dotĂ© de l’électricitĂ© et d’un ascenseur. De lĂ , on observe les boutres progressant sur les vagues aigue-marine de l’ocĂ©an Indien, ventrus, lourds et lents, mollement portĂ©s par la brise, Ă  bord desquels les voyageurs s’en vont explorer des rives ourlĂ©es d’un sable presque trop blanc. Alors, prenant la route bordĂ©e d’une profusion de bananiers, jacquiers, manguiers qui s’élĂšvent d’un sol gorgĂ© d’eau –une averse tropicale, et tout scintille, vĂ©gĂ©tation et asphalte–, traversant des villages oĂč poules et chĂšvres divaguent dans la chaleur de l’aprĂšs-midi, on rejoint la plage, et une eau aussi bleue que le ciel.

VOYAGEURS DU MONDE

Du Serengeti Ă  Zanzibar, nos conseillers vous aident Ă  crĂ©er votre voyage idĂ©al en Tanzanie. Les hĂ©bergements et les activitĂ©s sont adaptĂ©s Ă  votre proïŹl et notre conciergerie francophone reste Ă  votre Ă©coute 7j/7.

In the mood

Simples guest-houses, lodges design, maisons privĂ©es : tous les goĂ»ts (et les possibilitĂ©s) sont dans la nature. Dormir au plus prĂšs de la brousse est un must, se laisser bercer par les bruits de la nuit, le grondement d’un orage, se lever aux aurores, rĂ©apprendre la patience, le sens de l’observation, suivre son instinct et celui de ces femmes et ces hommes passionnĂ©s –par la cause animale, la biologie, l’histoire–, dresser l’oreille, Ă  l’ombre de l’arbre Ă  palabres, sur le marchĂ© de Karatu, dans la vieille ville de Stone Town Ă  Zanzibar, Ă©couter l’histoire des lieux, grande et petite, apprivoiser la mer avec les pĂȘcheurs, apprendre leurs gestes, s’inspirer de l’inventivitĂ©, l’humilitĂ©, la sagesse; Ă©grainer les plages et les jardins d’épices, dĂźner Ă  bord d’un dhow, attendre le rayon vert, puis rĂȘver dans un ancien palais.

PLACE TO BE

Singita (1) est une petite chaĂźne qui possĂšde parmi les plus beaux lodges d’Afrique. Loin de tout, ils o rent un luxe intelligent. Voici notre sĂ©lection: Le Sabora, bijou d’élĂ©gance coloniale posĂ© au milieu de la savane. Le trĂšs intime Serengeti House, qui o re une vue unique sur la rĂ©serve de Grumeti. Ou encore le Faru Faru Lodge et ses suites panoramiques pour ĂȘtre aux premiĂšres loges du théùtre de la vie animale, en toute discrĂ©tion.

Le Mozambique Une seconde jeunesse

Paradis de lagons turquoise, de cocotiers indolents et de parcs marins aux espĂšces rares, mais pas seulement.

Le pays connaĂźt un nouveau sou e, palpable de la capitale

Maputo à l’üle de Mozambique.

Le Mozambique rĂ©serve ses plages de carte postale –lagons turquoise, plages farine, ondoiements des cocotiers
– aux initiĂ©s. Mais le paradis se mĂ©rite: il faut faire escale Ă  Johannesburg, prendre un avion pour Vilanculos, au sud du pays, puis rejoindre par la mer l’archipel de Bazaruto, sanctuaire protĂ©gĂ© par une aire marine et un parc national. Ici, seul le ballet des boutres sur l’ocĂ©an Indien, toutes voiles dĂ©ployĂ©es, dĂ©chire l’inïŹniment bleu. Il su t d’un masque et d’un tuba pour admirer, dans des eaux idĂ©alement claires et chaudes, des cohortes de poissons outrageusement colorĂ©s. La croisiĂšre au large permet d’observer des dauphins, des baleines Ă  bosse, et mĂȘme le trĂšs rare dugong, qui pĂąture dans les anses dĂ©sertes.

À mille kilomĂštres de lĂ , au nord, l’üle de Mozambique est elle aussi di cile d’accĂšs, mais la plage et l’ocĂ©an ont mis, dĂ©jĂ , le visiteur au diapason du pays –une voluptueuse nonchalance. L’üle qui a donnĂ© son nom au pays est un caillou corallien reliĂ© au continent par un pont Ă  sens unique, et la traversĂ©e, bordĂ©e d’eaux turquoise, est envoĂ»tante. L’ancien comptoir, entre Lisbonne et Goa, tient sa richesse de l’or, de l’ivoire

et des esclaves –prĂšs de 800000personnes y embarquĂšrent, dĂ©portĂ©es aux AmĂ©riques. Une histoire dont les empreintes demeurent dans l’organisation de la ville.

MalgrĂ© sa superïŹcie on ne peut plus restreinte (3kilomĂštres de long, 500mĂštres de large), elle est scindĂ©e en deux parties. D’un cĂŽtĂ©, l’espace, les palais, les riches demeures d’armateurs ; de l’autre, les maisons basses sĂ©parĂ©es par des allĂ©es sableuses. L’üle-capitale entame un long dĂ©clin quand, Ă  la ïŹn du XIXe siĂšcle, elle perd son statut au proïŹt de Maputo, mais elle s’o re aujourd’hui une seconde jeunesse, sans se travestir. Ses entrepĂŽts et rĂ©sidences sont rĂ©novĂ©s en maisons d’hĂŽtes, ses rues pavĂ©es, ses plages peignĂ©es. Mais toujours, sur ses places ombragĂ©es, de grands banians, une indolence et une quiĂ©tude qui invitent Ă  une ïŹ‚Ăąnerie sans ïŹn.

VOYAGEURS DU

MONDE

Trouver une belle adresse pour dĂ©jeuner sur Bazaruto, un bon club de plongĂ©e, rencontrer un historien sur l’üle de Mozambique : notre conciergerie vous aide Ă  aller plus loin.

© Olivier Romano

UN COUNTRY CLUB AU KENYA

Le Mount Kenya Safari Club

Avec sa vue sur le mont Kenya, seschambres luxueuses et son feu de cheminĂ©e, l’hĂŽtel Mount Kenya Safari Club, situĂ© Ă  Nanyuki, a conservĂ© le glamour de ses annĂ©es hollywoodiennes.

Toute la jet-set de l’époque –d’Ernest Hemingway Ă  Ava Gardner, de Frank Sinatra Ă  Winston Churchill– s’y pressait et des ïŹlms y Ă©taient tournĂ©s. Aujourd’hui, il accueille les voyageurs avisĂ©s.

1934. Rhoda Lewinsohn, AmĂ©ricaine fortunĂ©e en safari au Kenya affrĂšte un petit avion pour les plaines du MasaĂŻ Mara. Elle tombe amoureuse du pilote français, Gabriel Prud’homme, de quinze ans son cadet. Elle quitte tout, son Ă©poux, riche banquier et philanthrope de grande rĂ©putation, ses deux filles, sa vie newyorkaise, et Ă©pouse Gabriel Ă  Paris. De retour au Kenya, Rhoda achĂšte des terres sur les contreforts du mont Kenya et y fait bĂątir une vaste maison de maĂźtre. Les jeunes Ă©poux s’adonnent Ă  leur passion pour les courses de chevaux et le safari. Mais bientĂŽt, la Seconde Guerre mondiale Ă©clate, Gabriel rejoint les Forces françaises libres et Rhoda retourne Ă  New York. En 1941, il la rejoint aux ÉtatsUnis. Mais loin du Kenya, ils divorcent bons amis. Quand Gabriel meurt prĂ©maturĂ©ment dans un accident d’avion, la propriĂ©tĂ© est vendue et transformĂ©e en hĂŽtel.

Un lieu propice aux coups de foudre

En 1959, de retour d’un safari, l’acteur William Holden y fait halte. AprĂšs quelques verres au bar, enchantĂ© par les charmes des lieux, passablement soĂ»l, il propose au propriĂ©taire d’acheter l’établissement: “J’ai besoin d’une rĂ©ponse avant minuit –aprĂšs, je serai sobre.” L’hĂŽtelier accepte la proposition. Holden en fait un club privĂ©, dont les membres les plus Ă©minents sont Winston Churchill, Lyndon Johnson, Charlie Chaplin, Robert De Niro, Frank Sinatra ou Robert Redford.

Est-ce la lumiĂšre de l’équateur? Les lieux sembles propices aux coups de foudre: c’est ici que Grace

Kelly et Clark Gable se rencontrent, pendant le tournage de Mogambo (1953). Le ïŹlm de John Ford est un safari amoureux: deux jeunes femmes (la future princesse de Monaco donc, et Ava Gardner) se disputent l’aventurier viril interprĂ©tĂ© par Clark Gable sur fond de jungle sauvage –le vaudeville est rĂ©alisĂ© dans les studios installĂ©s par la MGM au sein du club de Holden. Pendant vingtans, le gotha politique et le Tout-Hollywood se seront pressĂ©s sur les pentes du mont Kenya.

À quatre heures de route de Nairobi, l’ancien club privĂ© accueille aujourd’hui le voyageur avisĂ©. Sur la ligne de l’équateur, une pelouse digne d’un jardin anglais, un ensemble de vastes cottages, une large piscine, et un surrĂ©aliste golf qui se perd dans les frondaisons et les nuages. Dans le jardin qui chevauche les hĂ©misphĂšres, des cohortes de zĂšbres caracolent, des paons blancs se pavanent; et au loin, sur l’horizon, le mont Kenya et ses glaciers de haute altitude (le deuxiĂšme sommet du continent culmine Ă  5202mĂštres).

L’hĂŽtel a conservĂ© le glamour de ses annĂ©es hollywoodiennes. Chaque soir, dans les chambres luxueuses, un feu est allumĂ© dans une monumentale cheminĂ©e –les nuits sont fraĂźches Ă  2155 mĂštres d’altitude. Loin de l’image Ă©culĂ©e des lions de safari et des fiers massaĂŻs, ici, on vient golfer, pĂȘcher la truite dans les torrents, randonner ou escalader quelques pitons acĂ©rĂ©s. AprĂšs une balade Ă©questre Ă  travers les landes de bruyĂšres et les forĂȘts pluvieuses des pentes du mont Kenya, le petit dĂ©jeuner face Ă  la montagne qui Ă©merge de la brume est un dĂ©lice. ‱

Ava Gardner, Grace Kelly et Clark Gable dans Mogambo (1953), tournĂ© sur les terres de l’hĂŽtel, alors club privĂ© et propriĂ©tĂ© de l’acteur William Holden.

Le Cap

VICTORIA & ALFRED WATERFRONT

WOODSTOCK — TABLE MOUNTAIN — LLANDUDNO

MUIZENBERG — CHAPMAN’S PEAK

Sa situation exceptionnelle, Ă  l’extrĂ©mitĂ© du continent, fait de Cape Town, berceau de l’histoire du pays, une Ă©tape incontournable de la nation arc-en-ciel. En son cƓur, le quartier industriel de Woodstock est devenu le lieu le plus en vogue de la capitale lĂ©gislative d’Afrique du Sud. Street food, makers et jeunes talents y sont lĂ©gion. Sans oublier les plages de la pĂ©ninsule, sublimes et immuables, et le vignoble, millĂ©naire et de caractĂšre.

En 2017, l’ouverture, au Cap, du premier musĂ©e d’art contemporain dĂ©diĂ© aux artistes africains et de la diaspora fut un Ă©vĂ©nement. Serti dans un silo Ă  grains –42tubes en bĂ©ton de 6mĂštres de diamĂštre– Ă©diïŹĂ© en 1921, sur le V&A Waterfront, l’édiïŹce Ă  lui seul est une piĂšce d’art. La rĂ©habilitation de Thomas Heatherwick sublime l’architecture massive de ce monument du patrimoine industriel. ChĂ©ri Samba, Nandipha Mntambo, Edson Chagas
: le Zeitz o re aux grands noms de l’art contemporain africain une vitrine inĂ©dite, et apporte une Ă©nergie nouvelle au quartier le plus visitĂ© de la ville, un peu amidonnĂ© entre grande roue et shopping-malls gĂ©ants. Le City Bowl se renouvelle aussi –on oublie Long Street et ses balcons de dentelle, envahie de boutiques d’artisanat produit Ă  Ă©chelle industrielle, pour squatter une rue parallĂšle, Bree Street, et ses bars afterwork oĂč se presse la jeunesse branchĂ©e.

Woodstock, village urbain et tendance

Les Malais, descendants des esclaves malaisiens, indonĂ©siens et indiens, vivent toujours Ă  Bo-Kaap, mais, depuis quelques annĂ©es, le plus ancien quartier de la ville s’embourgeoise: ses façades de couleur hautement instagrammables

abritent ateliers et boutiques de crĂ©ateurs. Mais c’est Ă  Woodstock, quartier populaire qui s’étend entre les docks et les ïŹ‚ancs de Table Mountain, que la transformation est laplus radicale. Ancienne station balnĂ©aire peu Ă  peu dĂ©sertĂ©e par ses riches habitants partis s’installer plus loin du cĂŽtĂ© de Sea Point, remplacĂ©s au tournant du XXe siĂšcle par Noirs et MĂ©tis, Woodstock est devenu, sous le rĂ©gime de l’apartheid, un quartier “multiracial” Ă  vocation industrielle. Aujourd’hui, ce village urbain vit une nouvelle rĂ©volution. Il a vu ses entrepĂŽts dĂ©sa ectĂ©s investis par les marchands d’art qui depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000 y ont installĂ© leurs galeries. À leur suite, makers et jeunes entrepreneurs ont squattĂ© les immeubles de brique rouge d’Albert Road et, non loin, de tout l’Upper Woodstock, oĂč, d’épiceries ïŹnes en distilleries artisanales, s’invente au quotidien un “made in Woodstock”. La vocation culinaire de Old Biscuit Mill est perpĂ©tuĂ©e: c’est lĂ  que chaque semaine se tient le marchĂ© le plus tendance du Cap. Il faut arriver tĂŽt pour avoir un espoir de s’attabler sur une des longues tables en bois, oĂč l’on se rĂ©gale de grillades de homard ou de nouilles chinoises, de thĂ© matcha ou de biĂšre locale. Ambiance street food.

Les Winelands

L’essentiel du vignoble sudaf est concentrĂ© lĂ , dans l’arriĂšrepays du Cap, au creux des vallĂ©es jalonnĂ©es d’élĂ©gantes fermes aux murs blanchis Ă  la chaux. Autour de Stellenbosch, qui ressemble Ă  une ville de la Nouvelle-Angleterre, oĂč la vinification s’apprend Ă  l’universitĂ© – qui a fourni au pays l’essentiel de son Ă©lite politique, mais qui hĂ©berge aussi une ïŹliĂšre Ɠnologique –, les plus beaux domaines viticoles s’égrainent au cƓur de paysages grandioses. Un peu plus Ă  l’est, Franschhoek (le “Coin des Français”) poursuit cette route des vins. Le nom des domaines (l’Avenir, le Bonheur, la Provence) Ă©voque l’hĂ©ritage des huguenots qui s’installĂšrent lĂ  pour planter des pieds de vigne. Dans les chais, on compare les mĂ©rites du cabernet-sauvignon et du pinot noir


Train d’exception : un rĂȘve nommĂ© Rovos

“Pride of Africa” : ces quelques mots peints sur des wagons Pullman couleur charbon se lisent comme une promesse. Depuis 1989, le Rovos Rail achemine les esthĂštes entre la capitale de l’Afrique du Sud et les mythiques chutes Victoria. Plus qu’un trajet, le voyage se veut une expĂ©rience dont le dĂ©cor est savamment planté : boiseries en acajou, mobilier Ă©douardien, tissus brodĂ©s. Au wagon-restaurant, une forme aussi polie que le fond : service en quatre plats, porcelaine et cĂ©pages choisis. Voiture suivante : un lounge oĂč s’alignent les canapĂ©s capitonnĂ©s. Et, en queue de train, une voiture d’observation ouverte sur la savane. La caresse de la brise et les parfums de la brousse s’ajoutant alors aux plaisirs des yeux.

Lieu hybride, l’ancienne minoterie planque aussi en ses murs un torrĂ©facteur, un ïŹ‚euriste et des shops de crĂ©ateurs.

Un peu plus loin, Woodstock Exchange (WEX) est un incubateur de jeunes talents –design, mode, cĂ©ramique
–oĂč les Capetoniens travaillent et s’exposent.

Décor californien et charme british

Si Le Cap Ă©clate de crĂ©ativitĂ©, c’est grĂące Ă  son environnement fou, qui impulse esprit laid-back et ouverture. Tout au bout du continent, un amphithéùtre face Ă  l’ocĂ©an, une baie dominĂ©e par le cube presque parfait de Table Mountain: on ne peut qu’ĂȘtre saisi d’éblouissement en dĂ©couvrant la ville pour la premiĂšre fois. Sur la pĂ©ninsule, entre ocĂ©an Indien et Atlantique, les plages atlantiques sont les plus belles. Le dĂ©cor californien se dĂ©ploie sur plusieurs kilomĂštres –la mer scintillante et les villas d’architectes accrochĂ©es au ïŹ‚anc des montagnes, les bungalows pieds dans l’eau. Jusqu’à la sublime baie de Llandudno, c’est la mĂȘme succession de palmiers, le mĂȘme inïŹni de sable blanc. Les quatrecriques

de Clifton Ă©voquent les tropiques, mais la fraĂźcheur de l’eau Ă©lectrise –on laissera les vagues aux surfeurs. Camps Bay, sable dorĂ© bordĂ© d’une rangĂ©e de palmiers, est la plus hype. La ïŹn d’aprĂšs-midi s’y Ă©tire entre la plage et le bar Ă  cocktails chouchou des happy few, Caprice. De l’autre cĂŽtĂ© de la pĂ©ninsule, face Ă  l’ocĂ©an Indien, moins bling, la route longe de petites stations balnĂ©aires au charme british, jusqu’à Muizenberg et ses cabines de plages colorĂ©es. Et Chapman’s Peak, parmi les plus belles routes du monde, dĂ©coupĂ©e dans la roche, mĂšne Ă  la pointe du Cap. De lĂ , on rĂ©alise que la ville n’est qu’une enclave miraculeuse, face Ă  la mer, qui fait face au pĂŽle Sud. Et l’ivresse d’ĂȘtre au bout du monde nous envahit.

VOYAGEURS DU MONDE

Dans les pas d’un Français installĂ© au Cap, prenez le pouls des quartiers et croquez un moment de vie sudaf : un brunch en terrasse, la plage du jour, oĂč dĂźner et danser ce soir


Le Zeitz offre aux grands noms de l’art contemporain africain une vitrine inĂ©dite.
Silo Hotel

In the mood

Le Cap ne manque pas d’inspiration pour remplir ses journĂ©es, qui commencent par quelques foulĂ©es le long du waterfront, jusqu’à Sea Point. Jus frais, bowl healthy et expresso vous lancent vers la piscine du quartier, en plein air (du large), ambiance dĂ©licieusement vintage. Avant que la Table Mountain ne dĂ©roule sa nappe de nuages, ïŹler Ă  son sommet, admirer la vue sur la ville et l’ocĂ©an Ă  perte d’horizon. Plus humble, l’ascension de Lion’s Head (1) se rĂ©serve le coucher de soleil sur les Douze ApĂŽtres de Camps Bay. Entretemps, Ă©grainer les plages de Clifton : 1, 2, 3 ou 4 –entractes avant un retour en ville ou, plus loin, l’ultraphotogĂ©nique Llandudno et ses boules de granit, l’inïŹniment sauvage Noordhoek. Puis, sur la lancĂ©e, ïŹler quelques jours sur la route des Jardins, s’initier au surf Ă  Plettenberg Bay, marcher dans le Karoo, et recommencer


PLACE TO BE

Entre cabinet de curiositĂ©s et maison de vacances, le Jonkmanshof (2) est une adresse Ă  part, notre coup de cƓur sud-africain. Quatorze cottages installĂ©s dans un jardin et face Ă  un vignoble, bienvenue au Babylonstoren Farm, pas le jardin d’Eden, mais presque! Plus moderne et plus central, le Gorgeous George fait aussi parler de son restaurant farm-to-table et de son rooftop ambiancĂ©. Last but not least : le Lekkerwater Beach Lodge, isolĂ© au bord d’une plage sauvage de la rĂ©serve naturelle de DeHoop.

En 1908, Gandhi rĂ©side en Afrique du Sud. Alors ĂągĂ© de 39 ans, il est avocat et commence Ă  forger sa doctrine fondĂ©e sur la non-violence, la maĂźtrise de soi et le respect de la vĂ©ritĂ© (la “satyagraha”).

ÉLOGE DE LA SIMPLICITÉ

La Satyagraha House

Dans l’histoire agitĂ©e de l’Afrique du Sud, un refuge de sĂ©rĂ©nitĂ© perdure depuis 1907. Une maison qui accueillit l’homme de l’indĂ©pendance indienne, Gandhi. AtmosphĂšre Ă©purĂ©e et formes essentielles, le lieu, de mĂ©moire et de vie, hĂ©berge les voyageurs dans un esprit d’ascĂ©tisme confortable.

Mohandas Gandhi a passĂ© vingt-etun ans en Afrique du Sud –des annĂ©es dĂ©terminantes pour le jeune avocat indien confrontĂ© Ă  la sĂ©grĂ©gation raciale. En 2009, Voyageurs du Monde a fait l’acquisition de la maison qu’il a habitĂ©e de 1908 Ă  1909, dans le quartier rĂ©sidentiel d’Orchards, Ă  Johannesburg –la seule des maisons encore debout oĂč il vĂ©cut en Afrique du Sud. C’est en partie ici, Ă  l’abri de ces murs chaulĂ©s de blanc, que le futur leader de l’indĂ©pendance indienne a thĂ©orisĂ© l’usage politique de la nonviolence. AprĂšs deuxans de travaux, qui verront intervenir l’historien Eric Itzkin, l’architecte Rocco Bosman et la conservatrice Lauren Segal, la maison, rebaptisĂ©e Satyagraha House et restaurĂ©e en musĂ©e et maison d’hĂŽtes, a ouvert ses portes en 2011. Une rĂ©novation saluĂ©e par un classement au patrimoine historique du pays.

Entre tradition et contemporanéité

Invisible de la rue dans son jardin tachetĂ© des Ă©clats mauves des jacarandas, Ă  la fois traditionnelle avec ses rondavelles aux toits de chaume emblĂ©matiques des fermes d’Afrique du Sud, et contemporaine par sa sobriĂ©tĂ©, la Satyagraha House est un refuge de sĂ©rĂ©nitĂ©. Les dĂ©coratrices Christine Puech et Amit Zadok ont créé une atmosphĂšre Ă©purĂ©e, en cohĂ©rence avec l’esprit des lieux, vĂ©ritable ode Ă  la simplicitĂ©. Dans les sept chambres aux murs blancs, au sol de bĂ©ton cirĂ©, objets usuels et mobilier (pour l’essentiel des lits de repos indiens et des vanneries) ont Ă©tĂ© chinĂ©s en Inde, au Gujarat, État de naissance de Gandhi, ou localement, en Afrique du Sud. Tamisant la lumiĂšre extĂ©rieure, des kadhi font o ce de voilages, en hommage Ă  celui qui ïŹt rĂ©tablir les mĂ©tiers Ă  tisser en Inde pour lutter contre l’importation des textiles britanniques. Le musĂ©e, Ă  la fois lieu de mĂ©moire et lieu de vie, court Ă  travers les piĂšces communes de la maison. Il retrace le parcours sud-africain de Gandhi, grĂące Ă  une riche collection d’articles de presse,

de photographies d’époque, complĂ©tĂ©e par la plĂ©thore d’ouvrages Ă  disposition dans la bibliothĂšque. La table est vĂ©gĂ©tarienne. Les fruits, lĂ©gumes et herbes proviennent en partie du potager bio de la maison.

De la tentaculaire Joburg Ă  la militante Soweto

Treizeans aprĂšs son acquisition par Voyageurs du Monde, la Satyagraha House s’impose comme un lieu de retraite privilĂ©giĂ© et le gĂźte idĂ©al d’oĂč aller observer la mue de Johannesburg: tout bouge et se transforme dans la ville arc-en-ciel. Tentaculaire – 40kilomĂštres sur 40kilomĂštres–, morcelĂ©e, Joburg n’a pas de centre, mais se compose de quartiers aux identitĂ©s fortes. De Braamfontein, universitaire et intellectuel, Ă  Maboneng, arty et mĂ©tissĂ©, de Newton Ă  Parkwood, ces quartiers sont le creuset d’une jeunesse dĂ©bordant d’énergie et de crĂ©ativitĂ© qui offre une seconde vie aux entrepĂŽts industriels rĂ©investis en lofts et ateliers d’artistes. La scĂ©nographie sensible du MusĂ©e de l’apartheid invite Ă  une visite chronologique, depuis l’arrivĂ©e des premiers colons jusqu’à la libĂ©ration de Nelson Mandela en fĂ©vrier 1990 ; l’exploration se poursuit sur les traces de cet autre grand homme, Ă  Soweto


VOYAGEURS DU MONDE

Gandhi et Mandela sont inĂ©vitablement associĂ©s Ă  l’histoire de l’Afrique du Sud. Un guide privĂ© vous entraĂźne sur les lieux emblĂ©matiques de Johannesburg qui ont marquĂ© la vie de ces deux grands hommes. Et notamment la Satyagraha House, qui cumule les atouts : sept chambres et un cottage Ă  la dĂ©coration sobre, cours de yoga et sĂ©ances de mĂ©ditation, cuisine bio et veggie, massages avec des produits Africology et dĂ©gustation des meilleurs thĂ©s africains (Yswara)
 Une parenthĂšse apaisante et l’occasion de vivre une rĂ©elle expĂ©rience spirituelle.

© P. Saint Leger

Maboneng

Hier encore, ce quartier n’avait rien Ă  offrir hormis ses entrepĂŽts dĂ©crĂ©pis et ses shebeen (bars clandestins). La vision d’un jeune entrepreneur en a fait en dix ans l’un des districts “les plus cool de la planĂšte” (selon le magazine Forbes ). Art, design, mode, gastronomie internationale, musique live : Maboneng souïŹ„e son inspiration sur tout le pays.

Sabi Sand

À un battement d’ailes de Johannesburg, la plus ancienne rĂ©serve privĂ©e du pays – 65 000 hectares de savane posĂ©s aux portes du Kruger –est traversĂ©e par la riviĂšre Sand. La frontiĂšre ouverte avec le roi des parcs permet aux animaux de circuler librement, alors que les safaris au Sabi sont rĂ©servĂ©s aux hĂŽtes. Ce privilĂšge permet d’observer en petit comitĂ© une biodiversitĂ© abondante tout au long de l’annĂ©e.

In the mood

Quelques jours Ă  Johannesburg, et l’appel des grands espaces retentit. Cap au sud, vers les crĂȘtes du Drakensberg, paysages montagneux, rempart du Lesotho, petit royaume lunaire. Explorer les rĂ©serves de Sterkfontein Ă  pied, Ă  cheval ou en vtt, puis ïŹler vers la cĂŽte est, rejoindre le parc de Santa Lucia, paradis avifaune rĂ©unissant cinq Ă©cosystĂšmes interdĂ©pendants, Ă  observer lors d’un safari sur l’eau. La rĂ©gion du Maputaland collectionne Ă©galement des plages sublimes bordĂ©es d’ocĂ©an Indien, y plonger avant un retour Ă  la savane. Dans le parc Hluhluwe, perle du Zululand, dormir dans un jardin au cƓur de la rĂ©serve, puis entrer au royaume d’Eswatini, ancien Swaziland, faire le plein de marchĂ©s, craquer pour la ïŹnesse de l’artisanat local, dĂ©rouler les paysages bucoliques de la vallĂ©e d’Ezulwini. Aux cĂŽtĂ©s d’un Français expatriĂ©, relier les villages, rencontrer les habitants, assister Ă  la classe, Ă©largir sa culture sud-africaine.

PLACE TO BE

Le parc du Kruger o re de nombreuses possibilitĂ©s: le Singita Sweni (1) et ses six suites Ă©lĂ©gantes et harmonieuses, Ă©parpillĂ©es le long de la riviĂšre. Le Simbavati River Lodge (2) : vos enfants adoreront sa piscine et sa salle de jeux. Dans la rĂ©gion de Limpopo, on opte pour l’expĂ©rience privilĂ©giĂ©e et privĂ©e du Shambala, et ce n’est pas un hasard si cela signiïŹe “paradis sur Terre”.

La Namibie

WINDHOEK — ETOSHA — SWAKOPMUND

La Namibie ou la vie dans le désert


Entre le Namib et le Kalahari, le pays dĂ©ploie, au choix, ses dunes: pĂ©triïŹĂ©es, orangĂ©es, rouges, immenses (Big Daddy).

Un ocĂ©an de sable Ă  perte de vue et un ocĂ©an tout court, l’Atlantique.

Ses nombreux parcs et rĂ©serves –Etosha, Okonjima, Waterberg
– o rent le loisir de contempler une ïŹ‚ore luxuriante et une faune variĂ©e incroyable.

le parc national du

Dans
Namib-Naukluft, les dunes de Sossusvlei, dont la 45 (170 mÚtres) et Big Daddy (350 mÚtres), sont parmi les plus hautes de la planÚte.

Àdeux heures de vol de Joburg, Windhoek est une petite ville provinciale, loin des mĂ©galopoles africaines. On peine Ă  imaginer qu’elle est une capitale. La bourgade proprette contient pourtant 10% de la population du pays, l’un des moins densĂ©ment peuplĂ©s au monde, avec ses trois habitants au kilomĂštre carrĂ©. “Grand Vide” en langue nama, la Namibie porte dĂ©cidĂ©ment bien son nom: mis Ă  part quelques springboks graciles, pelage fauve, ventre blanc, les yeux soulignĂ©s d’un trait de khĂŽl noir, rien ni personne sur la route qui ïŹle droit vers Etosha. Pas l’ombre d’un village brisant la plaine, et un horizon si
 horizontal qu’il se fond en un mirage –plutĂŽt simple, dans ses conditions, de s’acclimater Ă  la conduite Ă  gauche. Etosha. LĂ , ça s’agite. La plus vaste rĂ©serve du pays abrite plus d’animaux que l’on ne saurait le dire. Di cile d’en faire l’inventaire. Girafes, lions et rhinos, impalas et koudous par centaines, cohortes d’élĂ©phants, phacochĂšres, autruches
 Et des guĂ©pards ! La Namibie, dĂšs son indĂ©pendance en 1990, libĂ©rĂ©e du joug de l’Afrique du Sud, a inscrit la prĂ©servation de l’environnement dans sa Constitution, et accueille la plus importante population au monde du fĂ©lin menacĂ© d’extinction.

Un peu plus loin, le Damaraland, gris, pierreux, est l’un des seuls territoires du continent oĂč zĂšbres, oryx, girafes et rhinocĂ©ros noirs vivent en dehors des limites des parcs nationaux. Les derniers Ă©lĂ©phants du dĂ©sert sont Ă©galement lĂ . Et, plantĂ© sur un plateau dĂ©sertique, sans aucun autre relief, superbe, presque insolent, le massif du Spitzkoppe.

Avec ses 1728mÚtres, il se voit de loin. Dans ses failles, il dissimule des scÚnes rupestres peintes il y a cinq ou sixmillénaires, qui racontent le quotidien des premiers chasseurs-cueilleurs.

Bien plus ancienne, la Welwitschia mirabilis, “dinosaure vert” des botanistes, pousse ici, dans cet environnement on ne peut plus hostile Ă  la vie, depuis leMĂ©sozoĂŻque. Ses deux larges feuilles en ruban, enroulĂ©es sur elles-mĂȘmes, s’abreuvent aux brumes fugaces du dĂ©sert –elle peut survivre comme ça plus d’un millĂ©naire.

Une évocation de la BaviÚre

Au bord de l’Atlantique, Swakopmund (“Swakop”) est une ville insensĂ©e. Si la Namibie n’a Ă©tĂ© allemande que pendant une trentaine d’annĂ©es, avant d’ĂȘtre annexĂ©e par l’Afrique du Sud, la ville Ă©voque la BaviĂšre, avec son architecture Belle Époque.

“Grand Vide” en langue nama, la Namibie
porte dĂ©cidĂ©ment bien son nom: mis Ă  part quelques springboks graciles, rien ni personne sur la route qui ïŹle droit vers Etosha.

Mais aussi son Ă©glise luthĂ©rienne, son Prinzessin-Rupprecht-Heim, l’ancien hĂŽpital militaire Art nouveau. Face au bord de mer, le long de rues immaculĂ©es, des couples de seniors germaniques font leur promenade du soir; et au restaurant, la karto elsalat est systĂ©matiquement Ă  la carte.

Seul le berger qui rassemble ses chĂšvres (en consultant son tĂ©lĂ©phone portable) et les deux femmes en tenue traditionnelle, peau enduite d’ocre, portant pagnes et coi Ă©es de peaux de chĂšvres sur leurs cheveux tressĂ©s (devant la vitrine d’une pĂątisserie dĂ©bordant de forĂȘts noires), nous rappellent que nous sommes bien sur le continent africain.

Entre océan et désert

Un peu plus loin, Ă  Sandwich Harbour, un voisinage tout aussi improbable, entre dunes de sable et vagues de l’Atlantique. Plus loin encore, dans la localitĂ© de Solitaire : unestation-service et une boulangerie qui vend un apfelstrudel Ă  tomber!

Le dĂ©sert du Namib est une Ă©tendue inïŹnie de lignes pures. Abricot, orange, rouge,

du sable
 Et le bleu intense du ciel. Des dunes en parabole sans cesse remodelĂ©es, aux arĂȘtes nettes, aux courbes parfaites, d’autres pĂ©triïŹĂ©es par des changements climatiques immĂ©moriaux. Au pied de Big Daddy –l’un des paysages les plus puissants au monde, dotĂ© de la plus haute dune de la planĂšte–, Dead Vlei est le lit assĂ©chĂ© d’une riviĂšre trĂšs ancienne, vide de tout, seulement plantĂ©e de quelques troncs d’acacias pĂ©triïŹĂ©s, vieux de neuf centsans. Et, pour clore le voyage, au cƓur de la broussaille inïŹnie, sur une route droite comme le “i” de Kalahari: le passage du Tropique du Capricorne, signalĂ© par un panneau constellĂ© de gra tis. Bizarrement trĂšs Ă©mouvant.

VOYAGEURS DU MONDE

La conciergerie Voyageurs est assurée par un Français basé à Windhoek. Maßtrisant parfaitement le territoire et la culture de la Namibie, il vous assiste tout au long du voyage. Un précieux atout au pays du Grand Vide.

In the mood

AprĂšs un dernier “bain de foule” Ă  Windhoek, entrer au cƓur de ce voyage sidĂ©ral dans le Grand Vide. Au sein du plus vieux dĂ©sert du monde, le Namib, revoir sa notion du temps, du silence, de l’horizon, prendre la pose entre les troncs pĂ©triïŹĂ©s de Dead Vlei, crapahuter au sommet des dunes, assister au lever de soleil depuis le sommet de la 45, la dĂ©valer en sandboard, admirer la palette des ocres de Sesriem et Sossusvlei, s’élever en montgolïŹĂšre au-dessus du dĂ©sert, se poser et trinquer, randonner Ă  cheval entre les dunes et l’ocĂ©an Ă  Swakopmund, humer son atmosphĂšre dĂ©calĂ©e, capsule de Belle Époque germanique, pagayer jusqu’à Pelican Point, partir Ă  la rencontre des baleines, des dauphins et des otaries de Walvis Bay, surfer Ă  Skeleton Bay, suivre la piste des guĂ©pards Ă  Etosha, des rhinocĂ©ros noirs au Damaraland, des Ă©lĂ©phants au Kalahari.

PLACE TO BE

C’est dans l’époustouïŹ‚ante rĂ©gion dĂ©sertique et montagneuse du Kaokoland que le Hoanib Valley Camp (1) s’est Ă©tabli. Un bel exemple de tourisme responsable, car l’o re d’un sĂ©jour de luxe ne se fait pas au dĂ©triment des communautĂ©s et Ă©cosystĂšmes locaux. La plus belle vue sur Fish River Canyon (2), c’est depuis le lodge sublime et du mĂȘme nom. Pour les nomades chics, nous recommandons le Sonop Zannier. Des repaires pour esthĂštes et explorateurs.

REINES AFRICAINES

Militantes pour les droits des femmes ou pour l’écologie, top internationale, diva aux pieds nus, rappeuse old-school, che e d’État
 Figures de l’empowerment, elles sont toutes des femmes puissantes et dĂ©terminĂ©es.

Iman Bowie (1955)

Yves Saint Laurent a dit d’elle qu’elle Ă©tait la femme de ses rĂȘves. Muse de nombreux crĂ©ateurs, la belle Somalienne Ă©pouse Bowie en 1992. Puis, elle quitte le mannequinat pour lancer sa ligne de cosmĂ©tiques, tout en faisant quelques apparitions au cinĂ©ma.

Bineta Diop (1950)

Depuis plus de trente-cinq ans, cette SĂ©nĂ©galaise mĂšne un combat Ă©nergique pour les droits des femmes via son ONG Femmes Africa SolidaritĂ© et l’Union Africaine, dont elle est l’envoyĂ©e spĂ©ciale pour la femme, la paix et la sĂ©curitĂ©.

Makoma Lekalakala (1964)

Militante anti-apartheid dans les 90’s, elle est aujourd’hui trĂšs engagĂ©e en faveur de l’écologie, notamment contre le programme nuclĂ©aire civil sud-africain. Directrice de Earthlife Africa Ă  Johannesburg, elle reçoit, en 2018, le prix Goldman de l’environnement.

Samantha Mugatsia (1992)

RaïŹki (2018) est le premier ïŹlm kenyan sĂ©lectionnĂ© Ă  Cannes. Elle y incarne la jeune Kena, qui vit une histoire d’amour avec une autre femme. CensurĂ© au Kenya, oĂč l’homosexualitĂ© est interdite, le ïŹlm est ovationnĂ© sur la Croisette.

Chimamanda Ngozi Adichie (1977)

L’écrivaine nigĂ©riane lutte pour l’égalitĂ© femme-homme, publiant poĂšmes, piĂšces, essais et romans, dont L’Hibiscus pourpre (2003) et Americanah (2013), tous deux rĂ©compensĂ©s. Fin 2021, elle signe Notes sur le chagrin, en hommage Ă  son pĂšre dĂ©cĂ©dĂ©.

Aya Nakamura (1995)

Née à Bamako dans une famille de griots, conteurs-chanteurs traditionnels, la chanteuse a fait ses débuts sur les réseaux sociaux. AprÚs Djadja (2018) ou son show avec la Garde républicaine lors des JO 2024, elle signe son retour en 2025 avec le single Chimiyé

Cesária Évora (1941-2011)

Sa voix rauque, la “diva aux pieds nus” l’a mise au service de la morna, cette musique mĂ©lancolique capverdienne incarnĂ©e par sa cĂ©lĂšbre Sodade (1992). En vingt ans de carriĂšre, la chanteuse de SĂŁo Vicente est devenue un vĂ©ritable symbole national.

Chantal Biya (1970)

CĂ©lĂšbre pour ses perruques tape-Ă -l’Ɠil et son caractĂšre entier, la PremiĂšre Dame du Cameroun est Ă©galement connue pour son engagement humanitaire. Son ONG Synergies africaines rĂ©unit les premiĂšres dames d’Afrique autour de la lutte contre les pandĂ©mies, dont le VIH.

Winnie Mandela (1936-2018)

Femme de poigne, la deuxiĂšme Ă©pouse de Nelson Mandela a incarnĂ© la lutte anti-apartheid. Durant l’incarcĂ©ration de son mari, malgrĂ© la rĂ©pression, elle n’aura eu de cesse de se battre pour sa libĂ©ration.

Sampa The Great (1993)

NĂ©e en Zambie, Sampa Tembo grandit au Botswana oĂč elle commence Ă  Ă©crire et rapper. InstallĂ©e en Australie, elle enregistre The Great Mixtape (2015), puis, en 2019, l’album The Return. Elle y mĂȘle soul, rap old-school, jazz et Ă©lectro. En 2022, elle collabore avec sa sƓur, MwanjĂ©, sur l’afrofuturiste Wildones

Charlize Theron (1975)

La Sud-Africaine se fait connaĂźtre dans L’AssociĂ© du diable (1997) ou That Thing You Do! (1996). En 2004, elle est la premiĂšre native africaine Ă  obtenir un Oscar (meilleure actrice pour son rĂŽle dans Monster). On l’a vue depuis dans Mad Max: Fury Road (2015)


Ellen Johnson Sirleaf (1938)

FormĂ©e Ă  Harvard, elle accĂšde en 2006 Ă  la prĂ©sidence du Liberia, devenant ainsi la premiĂšre femme de l’histoire Ă  ĂȘtre Ă©lue Ă  la tĂȘte d’un État africain (jusqu’en 2018). En 2011, elle est corĂ©cipiendaire du Nobel de la paix pour son travail en faveur du droit des femmes.

Le Botswana

Archipel des Tuamotu

Éden

verdoyant, brousse

foisonnante, éléphants

sauvages, tourisme responsable


Ce territoire d’Afrique

australe

Ă  la beautĂ© sauvage ne manque pas d’attraits.

AĂ©roport international de Maun. Sur le tarmac, pas de grosporteurs, mais des dizaines de Cessna alignĂ©s le long de la piste. Il faudra trenteminutes Ă  bord d’un de ces avions de brousse pour rejoindre la rĂ©serve de Khwai. L’appareil ïŹle Ă  basse altitude au-dessus des mĂ©andres du delta, les troupeaux d’antilopes s’égaillent au bruit du moteur. Du ciel, on est envoĂ»tĂ© par la mosaĂŻque de lagunes et de marais. Les ïŹ‚Ăšches de sable argentĂ©es contrastent avec l’ombre des nuages sur le sol.

Un Ă©den verdoyant perdu au beau milieu de l’Afrique australe, l’un des premiers attraits d’un pays qui n’en manque pas, et a dĂ©ïŹni les rĂšgles strictes d’un tourisme responsable et exclusif: pas plus d’un voyageur pour cinquante kilomĂštres carrĂ©s de brousse, de dĂ©sert, de forĂȘt riveraine, de plaines inondĂ©es.

Observation du rĂšgne animal

Aviateur, joueur de tennis, dandy, pionnier de la navigation, Alain Gerbault mena une existence des plus palpitante. Las, il fuit les mirages de la civilisation moderne, et passa

du paradis des Ăźles polynĂ©siennes Ă  l’enfer d’une ïŹn de vie faite d’errances.

On est attentif au moindre point mouvant –élĂ©phant ou rhino? À peine le temps de s’émerveiller, l’avion se pose dĂ©jĂ  en cahotant sur une piste sablonneuse. Au nord-ouest du Botswana, avant d’aller mourir dans les sables du Kalahari, le ïŹ‚euve Okavango, venu des plateaux de l’Angola, ralentit sa course, l’interrompt, comme apeurĂ© par l’ariditĂ© du dĂ©sert, perdant son chemin vers l’ocĂ©an Indien, pour donner naissance Ă  un entrelacs de lagons et de canaux couverts de roseaux, oĂč sommeillent des crocodiles.

Dans le delta, le petit matin suit une nuit fraĂźche. L’emploi du temps est immuable: on se lĂšve avant l’aube pour rencontrer zĂšbres dodus et bu es noirs. Les gnous dĂ©talent Ă  la moindre alerte. En ïŹle indienne dans l’herbe jaune, on piste dans la plaine l’impala gracile, la hyĂšne Ă  l’arriĂšre-train fuyant. L’approche des clairiĂšres rĂ©vĂšle une colonie de babouins querelleurs, des koudous qui s’ébrouent. BientĂŽt, le terrain impose de poursuivre sur l’eau. À bord d’une mokoro (barque fragile taillĂ©e Ă  mĂȘme le tronc d’un ïŹguier sycomore), le piroguier se fraie un passage sur les chemins d’eau, Ă  hauteur de papyrus, entre nĂ©nuphars et herbes folles.

Le goût du voyage

Territoire protégé

Avec trois habitants au kilomĂštre carrĂ©, le Botswana est un des pays les moins peuplĂ©s au monde. Les parcs nationaux et rĂ©serves couvrent 17 % du territoire – 100 000 km2 oĂč les animaux Ă©voluent librement.

Okavango 1

C’est l’un des Ă©cosystĂšmes les plus diversiïŹĂ©s de l’Afrique australe. Ses marĂ©cages et prairies inondĂ©es sont le sanctuaire des mammifĂšres les plus menacĂ©s (guĂ©pard, rhinocĂ©ros, lycaon, lion
).

Okavango 2

Qui dit refuge pour les oiseaux, dit paradis pour les ornithologues. Les oiseaux d’eau y abondent (aigles-pĂȘcheurs, ombrettes), ainsi que les Ă©chassiers (grues, pluviers, cigognes, hĂ©rons, ibis).

Nuits exclusives

Le delta abrite parmi les plus beaux lodges du continent. Camps de toile sur pilotis, surmontant les plaines inondĂ©es, ou tente british avec afternoon tea, toutes les adresses ont le charme de l’exclusif.

Saison verte

La haute saison est la saison sĂšche, de mai Ă  octobre, mais la “saison verte” (humide), de novembre Ă  avril, a aussi ses attraits : vĂ©gĂ©tation surrĂ©elle, lumiĂšre exceptionnelle. C’est aussi la saison des oiseaux migrateurs.

© Khwai Private Desert
Au volant de sa Land Cruiser, le ranger a une histoire Ă  raconter sur chaque arbre, sur chaque antilope.

Un couple de loutres ondule Ă  la surface, un crocodile sur un banc de sable ouvre un Ɠil. Les aigrettes noires se livrent au tĂ©lĂ©objectif, et l’on observe les descentes en piquĂ© de l’aigle-pĂȘcheur. Puis, la chaleur monte, la lumiĂšre aveugle. Les animaux regagnent l’ombre, les hommes les imitent. À 16heures, aprĂšs thĂ© et scones hĂ©ritĂ©s des colons britanniques, le second safari de la journĂ©e commence. Au volant de sa Land Cruiser, le ranger a une histoire Ă  raconter sur chaque arbre, sur chaque antilope. Il traque le lion sous les buissons ou derriĂšre la carcasse du zĂšbre cernĂ©e de vautours. La premiĂšre girafe apparaĂźt au dĂ©tour d’un virage. On observe le rhinocĂ©ros de loin. La tombĂ©e de la nuit, qui donne Ă  la savane sa couleur ocre si particuliĂšre, annonce le tintamarre quotidien des animaux. Instant parfait. Dans la nuit noire, une myriade de points lumineux scintille: les lucioles.

L’élĂ©phant, un trĂ©sor national protĂ©gĂ© À l’autre bout du rĂšgne animal: l’élĂ©phant, trĂ©sor national s’il en est. RĂ©sultat d’une politique de conservation exemplaire, le Botswana (qui a pourtant rĂ©introduit la chasse rĂ©cemment) abrite une impressionnante population d’élĂ©phants sauvages sur toutes la bande nord, d’Okavango jusqu’à Chobe (135000 individus recensĂ©s en 2015 –les experts estiment que leur nombre a triplĂ© en trenteans). C’est aux conïŹns du delta et dĂ©sert du Kalahari, dans le parc national de Chobe, que se regroupent les plus importants troupeaux –jusqu’à 200individus. La riviĂšre Ă©ponyme partage ses rives avec

quatre pays: Ă  l’ouest, la Namibie; au nord, la Zambie; Ă  l’est, le Zimbabwe ; au sud, le Botswana. Ici, oĂč la vĂ©gĂ©tation est Ă©parse et les points d’eau vite assĂ©chĂ©s, les Ă©lĂ©phants, rassemblĂ©s en spectaculaires concentrations dans les marĂ©cages qui bordent la riviĂšre, se baignent et s’aspergent de boue. Un spectacle inoubliable.

Éternuer, c’est voter

Sa large mĂąchoire et son pelage tachetĂ©, noir, brun et beige peuvent le faire confondre avec une hyĂšne. Le lycaon n’est ni tout Ă  fait un chien, ni tout Ă  fait un loup. Il vit en meutes, qui tiennent de la monarchie –un couple dominant y monopolise une partie de la reproduction, avec droit de vie ou de mort sur les petits illĂ©gitimes. Pourtant, il existerait chez les lycaons du delta de l’Okavango un rituel dĂ©mocratique, une consultation sur l’opportunitĂ© de se mettre en chasse. Par le biais de leurs Ă©ternuements. Jusqu’ici attribuĂ©s Ă  la poussiĂšre de la savane, ils constitueraient en fait de vĂ©ritables bulletins de vote! La quantitĂ© d’éternuements intervient comme un quorum –un nombre minimal de voix doit ĂȘtre exprimĂ© pour prendre une dĂ©cision collective. Une monarchie avec instances participatives, donc.

VOYAGEURS DU MONDE

Nos conseillers sauront vous orienter vers les meilleures zones pour observer les ïŹ‚ux animaliers. Sur place, Tlotlo est notre concierge francophone. Il rĂ©pond Ă  toutes vos demandes in situ.

In the mood

La gĂ©ographie et la faune exceptionnelles du Botswana su sent largement Ă  combler un voyage
 Mais il serait dommage de ne pas survoler en bimoteur le delta de l’Okavango, de rencontrer les bushmen du pan makgadikgadi et les artisans de la ville de Maun dans les pas de notre Like a friend francophone. Ou bien ïŹler jusqu’aux fabuleuses chutes Victoria, naviguer sur le ZambĂšze jusque dans la mĂ©connue Zambie, visiter la rĂ©serve de Hwange au Zimbabwe voisin, histoire de voir si l’eau y est plus verte et les Ă©lĂ©phants plus nombreux encore (le Botswana dĂ©tient le record, notamment Ă  Chobe). On peut aussi se passionner pour les oiseaux, activitĂ© tendance et bienfaisante, suivre leur vol et repasser au Botswana, se percher au-dessus de la riviĂšre Chobe, y trouver un nid pour roucouler, se faire rĂ©veiller par les barrissements du premier bain, revivre le premier matin du monde, et souhaiter qu’il s’éternise.

PLACE TO BE

Du cĂŽtĂ© de la savane, des grands arbres et sur les rives de la riviĂšre Linyanti se trouve le King’s Pool (1), un camp luxueux et ra nĂ©. Pour une ambiance “Out of Africa”, Ă  la lumiĂšre des lampes Ă  huile et sous les tentures rouges, choisissez le Jack’s Camp(2) au cƓur du dĂ©sert du Kalahari. À quinzeminutes de piste, le San Camp (3) est plus discret, mais tout aussi romantique. Et toujours, le camp de Feline Fields


Le Zimbabwe

Des miracles en cascade

Monumentales chutes Victoria.
Des

tonnes d’eau en pleine Afrique! DĂ©cor unique au monde, les chutes Victoria

sont l’emblùme

du Zimbabwe.

C’est lĂ  que le ïŹ‚euve ZambĂšze, frontiĂšre naturelle avec la Zambie, plonge de 100mĂštres de haut. Spectaculaire.

Le fracas des chutes Victoria est, d’aprĂšs les ZimbabwĂ©ens, “aussi bruyant qu’un million de gnous”. Audibles Ă  plus de quarante kilomĂštres, les chutes sont d’abord un bruit. Puis, il y a la fraĂźcheur au milieu de la tou eur tropicale. Le sentier devient glissant, la vĂ©gĂ©tation s’épaissit, les feuillages scintillent d’humiditĂ©. Palmiers et lianes. Chlorophylle. Air saturĂ© par des odeurs de terre humide et de vĂ©gĂ©tation corrompue. La rumeur enïŹ‚e. EnïŹn, le couvert feuillu se troue sur l’aplomb d’un canyon. Et les chutes, dĂ©luge rageur qui jaillit des entrailles de la terre, panache qui s’élĂšve au-dessus du ZambĂšze, vacarme admirable. Si les chi res peinent Ă  dire l’ampleur du phĂ©nomĂšne, on tente malgrĂ© tout d’en donner la mesure: prĂšs de 2kilomĂštres de large, plus de 100mĂštres de haut, leur dĂ©bit peut atteindre Ă  la ïŹn de la saison des pluies 545millions de litres Ă  la minute. Les chutes Victoria –baptisĂ©es ainsi en 1855 en hommage Ă  Sa TrĂšs Gracieuse MajestĂ© par le docteur Livingstone, Ă©cossais de son Ă©tat– avaient dĂ©jĂ  un nom, autrement plus parlant : Mosi-oa-Tunya, “la fumĂ©e qui tonne”. Elles sont la consĂ©quence gĂ©ologique d’un cataclysme du Jurassique, qui a rĂ©uni le cours de deux riviĂšres pour donner naissance au ZambĂšze.

Une Ă©rosion volcanique a, Ă  la mĂȘme Ă©poque, dĂ©posĂ© une couche de 300mĂštres de basalte. Le ïŹ‚euve a grignotĂ© cette roche tendre, crĂ©ant un e ondrement spectaculaire, quand, en amont, il glisse ses eaux limoneuses entre des Ăźles de sable, et trace ses boucles sans se presser d’un mĂ©andre Ă  l’autre.

Mais, au Zimbabwe, il n’est pas que la gĂ©ologie pour sĂ©duire. Les berges du ïŹ‚euve sont peuplĂ©es d’oies Ă©gyptiennes et d’aigles-pĂȘcheurs, d’élĂ©phants, de bu es et de lĂ©opards. Tout le peuple des hautes herbes est lĂ . À l’heure crĂ©pusculaire, les animaux convergent pour s’abreuver au grand ïŹ‚euve –impalas, springboks et zĂšbres. Les grenouilles s’époumonent, les hippopotames vocalisent. Et quand, sans crier gare, le soleil couchant dĂ©gringole sur les rives, les cris des hyĂšnes se rĂ©pondent dans le lointain.

VOYAGEURS DU MONDE

Un survol des chutes en hĂ©licoptĂšre, une balade dans les gorges du ZambĂšze, une croisiĂšre sur le ïŹ‚euve : votre concierge se tient Ă  l’écoute pour mettre en place vos rĂȘves au pied levĂ©.

La Zambie

Elle a longtemps Ă©chappĂ© au puzzle des grandes destinations africaines. Une aubaine, car la piĂšce qui se met maintenant en place entre la Tanzanie et le Botswana est de mĂȘme niveau avec, en plus, quelque chose de neuf et prĂ©servĂ©.

Avec sa forme Ă©tonnante, laZambie marque un emblĂšme des frontiĂšres Ă©nigmatiques hĂ©ritĂ©es de l’histoire coloniale. Un pays enclavĂ© et, il faut le reconnaĂźtre, un peu Ă©clipsĂ© par ses grands voisins. Ce qui est Ă  la fois une injustice et une chance. Une injustice parce qu’il mĂ©rite autant qu’eux l’intĂ©rĂȘt des voyageurs; une chance car cette terre de plateaux et de collines, embrassĂ©e Ă  l’ouest et au sud par le ZambĂšze, ïŹxĂ©e au nord-est par le lac Tanganyika, dĂ©positaire d’une faune splendide, reste encore Ă  dĂ©couvrir. La promesse de safaris conïŹdentiels et d’émotions intenses.

Les chutes Victoria, et plus encore

En premier lieu, bien sûr, il y a celle que suscitent les chutes Victoria, partagées entre la Zambie et le Zimbabwe, auxquelles on accÚde via Livingstone.

Le Zambùze fait ici le saut de l’ange: un front de deuxkilomùtres et braoum,

cent mùtres de vide. Spectacle subjuguant: la vision de la cataracte, l’immense nuage de vapeur d’eau, le grondement, les arcs-en-ciel. L’un des plus beaux paysages d’Afrique, voire du monde. Pourtant, au-delà des chutes, les ressources naturelles de la Zambie –de parcs nationaux moins envahis en sites spectaculaires– ouvrent bien d’autres perspectives stimulantes.

Ce n’est pas un hasard si c’est en RhodĂ©sie du Nord (actuelle Zambie), qu’au milieu du XXe siĂšcle, l’ex-chasseur d’élĂ©phants

Norman Carr a inventĂ© le safari paciïŹque. Faire venir les visiteurs, les laisser observer les animaux en Ă©change de sommes d’argent reversĂ©es aux populations locales.

Leconcept sĂ©duit immĂ©diatement et s’exporte un peu partout en Afrique australe. On s’étonne qu’il soit restĂ© si intimiste en Zambie. Surtout, on en proïŹte, en multipliant les rencontres avec tous les animaux, les lourds et les lĂ©gers, les crocs, les dents, les becs.

De novembre à mars, les pluies éparses lavent le ciel. La végétation éclate, les animaux prospÚrent. Les voyageurs bien renseignés sont là.

En amont des Falls, plusieurs parcs quadrillent le territoire. Parmi eux, Kafue, le plus ancien et de loin le plus grand, couvert de savane Ă  mopane.

Au nord, les marais et plaines de Busanga nourrissent zÚbres, bu es et antilopes qui nourrissent lions, léopards et guépards. La gent ailée, présente en nombre, plane sur tout ce petit monde.

Au nord-est, hors-piste touristique, lesgorges de Lunsemfwa s’enfoncent sur prĂšs de trois cents mĂštres, encadrĂ©es de roches Ăąpres aux reïŹ‚ets rougeĂątres.

Du lieu-dit Bell Point, la vue s’étend sur des kilomĂštres de paysages minĂ©raux nappĂ©s de miombo –on ressent ici la force des phĂ©nomĂšnes gĂ©ologiques.

Safari à pied et sens en éveil

Retrouvailles avec le ZambĂšze dans le Lower Zambezi National Park. Le cours principal semble apaisĂ©. Des bras extravaguent, noient les prairies et reviennent au lit. Ils enlacent des Ăźles vertes Ă©bouri Ă©es d’arbres et de hautes herbes. À la surface de ces nappes calmes, pivotent les petites oreilles en cornet des hippopotames. Les crocodiles font passer un frisson d’inquiĂ©tude parmi les canoĂ«s, rapidement Ă©clipsĂ© par la majestĂ© des Ă©lĂ©phants. La concentration de faune dans le secteur protĂ©gĂ© du South Luangwa est exceptionnelle, mĂȘme aux standards africains. À pied, l’expĂ©rience safari

prend une dimension nouvelle.

Les sens en Ă©veil, on Ă©coute, on hume, onguette. On ne sait plus oĂč donner de l’objectif. Sans Ă©voquer ce que la lumiĂšre, dans son dĂ©ploiement et sa rĂ©sorption quotidiens, apporte de variations chromatiques.

En la matiÚre, la saison verte se distingue par ses paysages renouvelés et frais.

De novembre Ă  mars, les pluies Ă©parses lavent le ciel et lui donnent une surprenante limpiditĂ©. La vĂ©gĂ©tation Ă©clate, les animaux prospĂšrent. Leurs petits mettent un peu partout une touche naĂŻve et gaie. Les voyageurs bien renseignĂ©s sont lĂ . Ils viennent de s’o rir une bou Ă©e d’étĂ© austral au Cap ou le spectacle de la grande migration dans les Pans botswanais; s’apprĂȘtent Ă  buller sur une plage du Mozambique, de Madagascar ou du lac Malawi. AprĂšs tout, les animaux ne se soucient guĂšre des frontiĂšres africaines alors, pourquoi ne pas faire de mĂȘme?

VOYAGEURS DU MONDE

Pour vous orienter Ă  pied, en canoĂ« ou en voiture, de jour ou de nuit, Voyageurs du Monde s’allie Ă  des guides de premiĂšre force. Ils savent vous mener au bon endroit, au bon moment et dans les meilleures conditions – de confort, de sĂ©curitĂ© et de respect.

In the mood

Par quel bout prendre ce pays si discret? On peut opter pour une porte d’entrĂ©e Ă©tonnamment cool Ă  Lusaka. Faire un tour au MusĂ©e national ou au jardin botanique, grignoter du tute ne mbalala (manioc grillĂ© et cacahuĂštes), ou des beignets pu -pu . TrĂšs vite, l’appel de la nature se fait sentir. Traverser des champs de coton et de bananiers, s’étonner de la diversitĂ© des paysages de Zambie. Se laisser aimanter par le ïŹ‚euve auquel elle doit son nom. Voir le soleil se coucher sur le ZambĂšze, Ă  l’heure dorĂ©e oĂč Ă©lĂ©phants, hippopotames et crocodiles s’affairent sur les berges. Le lendemain, glisser au ras de l’eau, pagaie en main et jumelles au cou. Puis s’éloigner du ïŹ‚euve pour pister d’autres animaux – les derniers rhinocĂ©ros de Zambie, dans le parc de Mosi Oa Tunya, les bu es dans le North Luangwa, les fauves au nord de Kafue, le discret lĂ©opard dans les MaïŹnga Hills. Au théùtre des Big, tous les rĂŽles sont pourvus. Chercher aussi les moyennes et petites bĂȘtes: l’endĂ©mique bec-en-sabot dans les marais de Bangweulu, les gnous en migration dans la plaine de Liuwa, les zĂšbres dans les Flats, les chauvessouris furtives dans le Kasanka. Les sardines du Tanganyika, elles, font une dĂ©licieuse friture. Le soir, sous les Ă©toiles, autour de la version zambienne du braai, faire le rĂ©cit de ses aventures et dresser le plan d’opĂ©ration des prochaines.

PLACE TO BE

Les bushcamps sont la signature hĂŽteliĂšre de la Zambie: expĂ©riences safari de grande classe, dans une simplicitĂ© inspirĂ©e. Le Kakuli (1) en est l’un des meilleurs ambassadeurs : intimitĂ© et ra nement discret dans le South Luangwa. Du cĂŽtĂ© du LowerZambezi, le trĂšs beau Chiawa o re un balcon sur le ZambĂšze, quand le Kutali joue la carte de l’isolement Ăźlien et de l’immersion la plus totale.

Le Malawi

D’amour et d’eau douce

Territoire de poche Ă  l’échelle africaine, le Malawi surprend par sa diversitĂ© –de paysages et d’expĂ©riences. Le safari, oui, mais aussi la randonnĂ©e, le snorkeling et l’oisivetĂ© balnĂ©aire.

Le “cƓur

chaud

de l’Afrique”

multiplie les séductions.

Du Malawi, on connaĂźt peut-ĂȘtre le lac Ă©ponyme –surnommĂ© “lac aux Ă©toiles” par DavidLivingstone au XIXe siĂšcle, charmĂ© par les lanternes de pĂȘcheurs scintillant dans la nuit. Un lac aux allures de mer tropicale Ă  800kilomĂštres du littoral, vivier poissonneux pour une large partie de la population et refuge de quelques Ă©crins conïŹdentiels, cachĂ©s sur ses rives ou l’une des Ăźles quasi vierges. Masque et tuba vissĂ©s, on glisse la tĂȘte sous une eau limpide Ă  26°C pour voir danser les cichlidĂ©s multicolores. AprĂšs une balade Ă  cheval sous les manguiers et les baobabs, on s’a ale dans un rockingchair confortable, la pĂȘche du jour sur le feu, un boutre Ă  l’horizon: loin du bruissement du monde, on se laisse vivre d’amour et d’eau douce.

Changement de dĂ©cor au sud: le pays se dĂ©voile dans son Ă©tonnante diversitĂ©. Depuis Blantyre, on rallie aisĂ©ment larĂ©gion de Thyolo (prononcer Cho’lo). En dĂ©gradĂ©s de vert, les plantations de thĂ© et de cafĂ© s’étirent Ă  perte de vue, veillĂ©es au loin par l’imposant mont Mulanje. Entre brumes fantomatiques et reliefs a Ă»tĂ©s, l’inselberg –le plus haut d’Afrique centrale– inspire respect et lĂ©gendes: Napolo, serpent volant, ferait disparaĂźtre les aventuriers intrĂ©pides. Suspendu lui aussi dans les nuages,

leplateau de Zomba se couvre de forĂȘts denses, lacs, falaises et cascades, autant d’objectifs Ă  des randonnĂ©es Ă  grand spectacle.

Et le safari, dans tout ça ? En la matiĂšre, leMalawi n’a pas Ă  rougir –il laisse leterracotta aux maisons et aux pistes de terre. Le parc de Liwonde et la rĂ©serve de Majete protĂšgent les trĂ©sors cachĂ©s de l'immense VallĂ©e du Rift: belles savanes, douces collines ombragĂ©es de forĂȘts d’acacias, riviĂšres nourriciĂšres. À pied, en bateau ou en 4x4, on y observe les “Big” et les moins big : hippopotames, crocodiles, Ă©lĂ©phants, bu es, zĂšbres, antilopes, etc. Lions, girafes et rhinocĂ©ros noirs ont fait l’objet de programmes de rĂ©habilitation exemplaires, garants de la prĂ©servation d’écosystĂšmes fragiles autant que d’une expĂ©rience de brousse incomparable.

VOYAGEURS DU MONDE

Voyager au Malawi est donc gage d’une Afrique diffĂ©rente. Nos conseillers savent qu’ils sont attendus au tournant des interrogations et des espĂ©rances. Ils garantissent rencontres Ă©clairĂ©es, adresses bien senties et tips personnalisĂ©s. Et aplanissent ainsi les chemins de traverse.

Illustrations extraites du documentaire Éthiopiques – Revolt of the Soul (2017), rĂ©alisĂ© par Maciek Bochniak. Le ïŹlm retrace le cours passionnant de la scĂšne Ă©thio-jazz Ă  travers ses artistes majeurs.

SWINGING ADDIS

Ou le groove éthiopien

Au dĂ©but des annĂ©es 1960, la musique Ă©thiopienne a une longueur d’avance sur les autres pays africains. À Addis-Abeba, Ă©picentre cosmopolite baignĂ© de pop et de rock, une rĂ©volution culturelle s’opĂšre. Une quinzaine d’annĂ©es enchantĂ©es pour l’éthio-jazz et pour nos oreilles.

DĂ©cembre 1960, Addis-Abeba. Les sixties s’ouvrent par un coup d’État manquĂ© contre HailĂ© SĂ©lassiĂ©. L’empereur sauve son trĂŽne de justesse. Sous son rĂšgne, l’art et la culture sont sous contrĂŽle, la vie musicale phagocytĂ©e par les orchestres institutionnels, les seuls autorisĂ©s –l’Orchestre de la Garde ImpĂ©riale, l’Orchestre de la Police, celui de l’ArmĂ©e
– cantonnĂ©s Ă  la musique militaire ou au rĂ©pertoire folklorique. AprĂšs la tentative de coup d’État, le monarque vieillissant permet aux formations ocielles de dĂ©velopper des sections de musique nouvelle –jazz, swing, mambo, boogie– et multiplie les gestes d’ouverture.

Sensualité soul et improvisation jazz

Dans Addis-Abeba cosmopolite, vitrine d’une Afrique indĂ©pendante et non-alignĂ©e, les musiciens Ă©thiopiens ne s’intĂ©ressent pas aux sons de leurs voisins africains, mais Ă  la pop et au rock europĂ©ens, au rhythm and blues amĂ©ricain. BientĂŽt, les clubs essaiment et facilitent une vie nocturne Ă©lectrique qui fait se cĂŽtoyer les mondes: noblesse, grands bourgeois, Ă©tudiants, prostituĂ©es. Les big bands en smoking rassemblent quinze ou vingt cuivres qui se chargent du groove jusqu’au petit matin –sensualitĂ© soul et improvisation jazz. Au diapason de l’époque, les ïŹlles et les garçons s’a chent en pattes d’eph’, minijupes et coupes afro. C’est une vĂ©ritable rĂ©volution culturelle qui s’a ranchit des anciennes hiĂ©rarchies et bouscule les valeurs traditionnelles, au-delĂ  de la jeunesse dorĂ©e et du monde expatriĂ© –avec la musique comme dĂ©tonateur. Les manifestations Ă©tudiantes se succĂšdent (en 1965, 69, 72
) et le dĂ©litement de l’Empire se poursuit. La ville plonge dans l’insouciance, la jeunesse Ă©thiopienne danse. Ces annĂ©es folles voient se forger des destins: Tlahoun GĂšssĂšssĂš, ancien soliste de l’Orchestre de la Garde ImpĂ©riale, devient l’une des premiĂšres ve-

dettes pop du pays, avec son titre Je n’en peux plus qui, sous couvert de chanter la ïŹn d’une histoire d’amour, dĂ©nonce le rĂ©gime. Et sa popularitĂ© de faiblira jamais: en 2009, l’hommage national qui lui est rendu lors de ses obsĂšques rassemble plus d’un million de personnes. Autre recrue de la Garde ImpĂ©riale, Mahmoud Ahmed. AprĂšs une enfance Ă  travailler comme cireur de chaussures, il deviendra lui aussi une star adulĂ©e pour son tube ErĂš melĂ  melĂ  Mais, en 1974, le coup d’État militaire met brusquement ïŹn Ă  ces annĂ©es enchantĂ©es. Addis-Abeba doit composer avec un couvre-feu permanent qui durera dix-huitans. À la chute de la dictature militaire en 1991, le “NĂ©gus rouge” Mengistu laisse derriĂšre lui une Éthiopie exsangue. Peu Ă  peu, la vie reprend ses droits, mais les nuits n’ont jamais retrouvĂ© la belle e ervescence du Swinging Addis, ni la musique son niveau d’excellence des annĂ©es 1960. L’ñge d’or de la musique Ă©thiopienne a pourtant des hĂ©ritiers: dans les clubs underground de la capitale, Endeguena Mulu ( aka Ethiopian Records), Mikael Seifu (aka Mik Tek) mixent les sonoritĂ©s des lĂ©gendes de l’éthio-jazz pour produire un son nouveau.

À Ă©couter: les 31albums de la collection Éthiopiques, créée et dirigĂ©e par le Français Francis Falceto.

VOYAGEURS DU MONDE

Un concierge francophone, un Like a friend Ă  Addis-Abeba pour les secrets d’histoire de la ville et les bonnes adresses oĂč Ă©couter de la musique, ou bien organiser la visite des Ă©glises rupestres de Lalibela et de Gondar et dĂ©couvrir les monastĂšres du lac Tana en bateau privé  : les services Voyageurs du Monde vous aident Ă  aller plus loin dans votre exploration de l’Éthiopie.

Et

Addis-Abeba, annĂ©es 60-70: la ville vibre au son des big bands en smoking qui se chargent du groove jusqu’au matin.
ses bĂątiments, de la National Bank (en haut Ă  gauche) Ă  l’hĂŽtel de ville (en haut Ă  droite), tĂ©moignent de sa modernitĂ©.

Le Rwanda et l’Ouganda

Pays voisins, ils partagent une frontiĂšre, mais aussi un mythe, un monument vivant au cƓur du massif des Virunga et dans la ForĂȘt ImpĂ©nĂ©trable de Bwindi: le gorille des montagnes, prĂ©sentĂ© et protĂ©gĂ© depuis les annĂ©es 1960 par la primatologue amĂ©ricaine Dian Fossey.

KIGALI — KAMPALA

Rwanda: sur la piste des gorilles

Atterrissage Ă  Kigali. Avec ses rues Ă©tincelantes, la capitale veut raconter une histoire. Celle d’une nation qui, trente ans aprĂšs le gĂ©nocide qui l’a laissĂ©e exsangue, a che l’une des plus Ă©clatantes santĂ©s Ă©conomiques du continent. Dans le prolongement de cette mĂ©tropole immaculĂ©e, un axe routier Ă©tonnamment qualitatif mĂšne en troisheures Ă  peine Ă  l’attraction phare du pays. L’apparition du massif des Virunga, gĂ©ants endormis aux pentes envahies de vĂ©gĂ©tation, marque les esprits en mĂȘme temps que l’arrivĂ©e. Quartiers pris dans l’un des superbes hĂŽtels des environs. Vitrines du Rwanda eux aussi, ils a chent un esthĂ©tisme pointu et des services lĂ©chĂ©s. De quoi se mettre en bonne condition pour la rencontre du lendemain.

C’est ici qu’a Ă©tĂ© créé en 1925 le premier parc national du continent, celui des volcans, et que le Programme international pour la conservation des gorilles (IGCP) a Ă©tĂ© mis en place. Quand, en 1967 –à une Ă©poque oĂč l’on pouvait exhiber une main de gorille en guise de cendrier, un crĂąne en abat-jour – Dian Fossey plante sa tente dans la brume, l’espĂšce est quasiment dĂ©cimĂ©e. Progressivement,

toutefois, l’engagement Ă  toute Ă©preuve de la primatologue soulĂšve une empathie mondiale. ÉrigĂ© en symbole d’une nature Ă  prĂ©server, l’animal voit ses rangs augmenter.

Le jour se lĂšve sur les volcans. Dans la fumĂ©e bleue oĂč s’éveillent dĂ©jĂ  les collines, les rangers ouvrent la voie. AprĂšs deuxheures de marche entre 2500 et 3300mĂštres d’altitude se rĂ©vĂšlent les premiĂšres traces du plus grand des grands singes. Les pisteurs repĂšrent ici une branche dĂ©barrassĂ©e de son Ă©corce, lĂ  un cercle concentrique de bambous brisĂ©s. Le groupe fait silence, les branches craquent –un, puis deux gorilles passent dans la clairiĂšre.

BientĂŽt, c’est toute une famille qui s’o re en spectacle, se rĂ©galant d’orties sauvages. Les mĂšres, ayant ïŹni de nourrir leurs bĂ©bĂ©s, les jettent nĂ©gligemment par-dessus leur Ă©paule, oĂč ils s’accrochent sans di cultĂ©. À quelques pas, les plus jeunes, petites boules hirsutes aux yeux brillants, caracolent dans les branches avant de se frapper la poitrine, dĂ©sireux d’impressionner. Quant au mĂąle Ă  dos argentĂ©, trĂšs conscient de sa stature et habituĂ© aux intrusions de bipĂšdes glabres, il ignore royalement ces derniers.

Gorilles hors des brumes Le gorille est, aprĂšs le chimpanzĂ©, l’ĂȘtre vivant le plus proche de l’homme : son ADN est Ă  98 % identique au nĂŽtre. Le gorille des montagnes (gorilla beringei beringei, par opposition Ă  celui des plaines, gorilla gorilla gorilla) se rencontre en deux populations isolĂ©es : dans le massif des Virunga, au sein des parcs nationaux contigus qui se dĂ©ploient sur le Rwanda, l’Ouganda et la RDC ; et dans le parc de la ForĂȘt ImpĂ©nĂ©trable de Bwindi, en Ouganda. En 2024, le parc national des Virunga comptait environ 1 000 individus (contre un peu plus de 350 dans les annĂ©es 1980).

L’annĂ©e a vu naĂźtre dix petits gorilles des montagnes ! AïŹƒner les rĂ©sultats des recensements est un enjeu fort qui permet de mesurer l’eïŹƒcacitĂ© des stratĂ©gies de conservation et de surveillance (inventaire des nids construits chaque soir par les gorilles, analyse gĂ©nĂ©tique d’échantillons d’excrĂ©ments
).

© Michael Turek
L’Ouganda joue parfaitement son rĂŽle d’interface entre deux Afriques. AtmosphĂšre conïŹdentielle en prime.

Ouganda: l’avenir de l’Afrique

Au nord des Virunga, cĂŽtĂ© ougandais, la ForĂȘt ImpĂ©nĂ©trable de Bwindi se dĂ©ploie sur 300kilomĂštres carrĂ©s au pied des volcans. Ayant Ă©galement l’honneur d’accueillir le gorille des montagnes, elle revĂȘt ses plus beaux atours: une brume Ă©paisse vient coi er la canopĂ©e. Une poignĂ©e de privilĂ©giĂ©s s’enfoncent chaque jour dans la jungle noueuse, priant pour la rencontre tant espĂ©rĂ©e. Autour, dĂ©ïŹlĂ© de paysages agricoles. Sur ces terres densĂ©ment peuplĂ©es, les paysans se sont installĂ©s jusqu’au seuil de l’aire protĂ©gĂ©e. “La valeur touristique du gorille des montagnes l’a sauvĂ© de l’extinction”, estime Kirsten Gilardi, directrice de l’ONG vĂ©tĂ©rinaire Gorilla Doctors. Soutenir la population locale en l’impliquant dans une activitĂ© gĂ©nĂ©ratrice de revenus est la seule maniĂšre de l’amener Ă  rĂ©duire la pression qu’elle exerce sur la forĂȘt. D’anciens braconniers sont ainsi employĂ©s comme porteurs. Les bĂ©nĂ©ïŹces gĂ©nĂ©rĂ©s par ce tourisme fortement rĂ©glementĂ© sont un espoir de conservation pour le futur de ce lambeau de jungle protĂ©gĂ©.

Si la rencontre avec le grand singe est un moment-clĂ© de l’aventure ougandaise, celle-ci est loin de s’y limiter.

Au sanctuaire de Ziwa, deux jeunes rhinocĂ©ros pleins de bravade surgissent des herbes folles pour s’a ronter.

Du cĂŽtĂ© du parc Queen Elizabeth, des lions joueurs se prĂ©lassent au soleil tandis que leurs cousins de la zone d’Ishasha escaladent furtivement un ïŹguier.

Dans les impressionnantes gorges de Kyambura, les singes colobes se mĂ©langent aux vervets, s’appliquant Ă  laisser le champ libre aux chimpanzĂ©s. Ceux-ci dĂ©gringolent aisĂ©ment de leur perchoir et se mĂȘlent tout aussi facilement aux invitĂ©s. Des plaines aux marais et des forĂȘts aux montagnes –une merveille que la chaĂźne des Rwenzori–, l’Ouganda joue parfaitement son rĂŽle d’interface entre deux Afriques.

AtmosphĂšre conïŹdentielle en prime –unluxe pour qui a expĂ©rimentĂ© les ïŹles de 4x4 des populaires voisins.

VOYAGEURS DU MONDE

Passage de douanes prioritaire, permis de visite, chauffeur-guide, 4x4, conciergerie
 Une logistique parfaitement rĂ©glĂ©e qui vous permet de vous concentrer sur l’essentiel : la rencontre avec les gorilles.

In the mood

Si la rencontre avec les gorilles reste la piĂšce maĂźtresse d’un voyage en Ouganda et au Rwanda, les deux pays ne manquent pas de possibilitĂ©s, Ă  commencer par Kigali, surprenante d’énergie crĂ©ative qui invite aussi Ă  se pencher sur l’histoire meurtrie du pays aux cĂŽtĂ©s d’un historien Il faut ensuite partir respirer dans la belle forĂȘt de Nyungwe, parcourir la canopĂ©e sur un pont suspendu et saluer les chimpanzĂ©s, ïŹ‚Ăąner dans les plantations de thĂ© ou de cafĂ©, en dĂ©guster les grands crus, prendre encore un peu de hauteur dans le parc des volcans, croiser en bateau sur le lac Kivu ou le canal de Kazinga, l’occasion d’approcher en silence crocodiles, hippopotames, et pĂ©licans, remonter le Nil jusqu’aux spectaculaires chutes Murchison, randonner Ă  cheval ou Ă  pied dans le parc du lac Mburo, puis trinquer au soleil couchant et Ă  la beautĂ© des paysages traversĂ©s.

PLACE TO BE

PerchĂ© sur une crĂȘte, avec comme toile de fond les volcans et les lacs Burera et Ruhondo, le Volcanoes Virunga Lodge (1) possĂšde l’un des emplacements les plus spectaculaires du Rwanda. Au cƓur d’une plantation de thĂ©, les chambres cosy du One&Only Nyungwe House(2) s’ouvrent sur la canopĂ©e. NichĂ© dans une forĂȘt d’eucalyptus, le One&Only Gorilla’s Nest propose de multiples activitĂ©s: trekking Ă  la rencontre des gorilles ou escalade des pentes du volcan jusqu’au cratĂšre.

La créatrice Bubu Ogisi, I.AM.ISIGO, dans son showroom de Victoria Island.
© Hugues Laurent

LAGOS

EN FUTURAMA

Ville la plus peuplĂ©e du continent, la capitale Ă©conomique du Nigeria se vit Ă  un rythme e rĂ©nĂ©. Un bouillonnement visible dans la culture et le monde des arts, qui ne cessent de faire bouger les lignes pour mieux dessiner l’avenir.

C’est la ville de demain. L’une des plus peuplĂ©es au monde, qui attire toujours plus de personnes –15, 20, 25millions d’habitants? Aucun recensement fiable n’est possible. Une mĂ©galopole sans limites spatiales – rien, pas mĂȘme l’ocĂ©an, ne semble pouvoir freiner sa croissance exponentielle. Sur le continent, le Lagos pauvre, des immeubles dĂ©labrĂ©s, d’autres qui poussent au hasard comme des mauvaises herbes ; sur les anciens marais assĂ©chĂ©s, sur les Ăźles gagnĂ©es sur l’ocĂ©an, le Lagos riche, des villas sĂ©curisĂ©es qui s’abritent derriĂšre des portails monumentaux. L’architecte Rem Koolhaas en a fait un cas d’école : “Lagos continue d’exister malgrĂ© une absence totale d’infrastructures, de systĂšmes, et d’amĂ©nagements qui dĂ©finissent la notion de ville.” Kunle Tejuosho, propriĂ©taire de la librairie JazzHole, ne dit pas autre chose: “Lagos fonctionne Ă  l’énergie pure. Vivre ici, dans cette ville oĂč rien ne marche, oblige Ă  ĂȘtre crĂ©atif. C’est pourquoi les NigĂ©rians excellent dans tout ce qu’ils entreprennent.”

Dans ce pays d’écrivains – Wole Soyinka a Ă©tĂ© le premier Africain nobĂ©lisĂ©, en 1986–, JazzHole est un repaire encombrĂ© de milliers de livres. “La littĂ©rature contemporaine est en Ă©bullition”, nous dit Kunle Tejuosho. Olumide Popoola, Chigozie Obioma, Sarah Manyika: Ă  la suite de Chimamanda Ngozi Adichie, auteure d’Americanah, best-seller traduit en vingt-cinq langues, de nouvelles voix Ă©mergent sur le devant de la scĂšne littĂ©raire mondiale. Et, Ă  l’image d’Ifemelu, l’hĂ©roĂŻne du roman d’Adichie, de retour au pays aprĂšs quinzeans d’exil aux États-Unis, des milliers de “repat’s” renoncent Ă  des situations confortables Ă  New York pour booster leur carriĂšre Ă  Lagos.

Parmi eux, la plasticienne Wura-Natasha Ogunji a quitté Austin, Texas, pour ouvrir un espace dédié à

l’expĂ©rimentation artistique, Treehouse –les Ă©tudiants de Berkeley s’y pressent pour assister Ă  ses performances. “Des lieux alternatifs manquaient dans cette ville, oĂč l’Ɠuvre d’art est avant tout un produit Ă  valeur marchande”, explique l’artiste, qui dĂ©plore le culte de l’argent dans une ville dont le PIB Ă©quivaut Ă  ceux du Cameroun, du SĂ©nĂ©gal et de la CĂŽte d’Ivoire rĂ©unis.

Tolérance et créativité

Le styliste Adebayo Oke-Lawal, fondateur de la marque menswear Orange Culture, entend lui aussi bousculer la sociĂ©tĂ© nigĂ©riane, explorant des tendances androgynes que la tradition rĂ©prouve. Au Nigeria, faire dĂ©filer sur les podiums des hommes vĂȘtus de jupe exige un certain courage. Sa premiĂšre collection, en 2011, a dĂ©clenchĂ© les foudres – “les rĂ©actions ont Ă©tĂ© franchement hostiles, j’ai pensĂ© tout arrĂȘter” . Mais la reconnaissance internationale (il a Ă©tĂ© ïŹnaliste du prix LVMH) et le soutien de Naomi Campbell semblent avoir calmĂ© les esprits. Aujourd’hui, on croise dans la rue des hommes aux tenues gender ïŹ‚uid, aux yeux maquillĂ©s – on connaĂźt peu de villes sur le continent, et mĂȘme au-delĂ , qui peuvent se prĂ©valoir d’autant de tolĂ©rance. Car, branchĂ© sur Londres plus que sur le nord du pays meurtri par Boko Haram, Lagos est un laboratoire de crĂ©ativitĂ©. Un pĂŽle dont les sons, les images et les styles imposent leur singularitĂ© dans la culture mondiale.

VOYAGEURS DU MONDE

Mode, design, art : partez Ă  la rencontre de Lagos et de sa nouvelle garde artistique. Fixeur local, contacts sur place, assistance 7j/7
 : Voyageurs du Monde vous assiste dĂšs votre arrivĂ©e.

De gauche Ă  droite et de haut en bas : Aylo, kid de la pop nigĂ©riane ; Ayomide Aborowa, dite “Mimi”, ïŹxeuse pour Voyageurs du Monde, en essayage chez le couturier de son quartier ; Adebayo Oke-Lawal, styliste et crĂ©ateur d’Orange Culture ; la chanteuse et fashionista Falana.

São Tomé-et-Príncipe

Délices tropicaux

Bouffée chlorophyllée et vue sur le majestueux pico Cão Grande.
© Osma
Harvilahti

Ses ßles sont au nombre de 2 et sa latitude est égale à 0.

L’archipel de SĂŁo TomĂ©-et-PrĂ­ncipe bat en revanche des records de trĂ©sors cachĂ©s. Ancien comptoir portugais indĂ©pendant depuis 1975, il est aussi un passage obligĂ© pour les amateurs de chocolat subtilement amer.

Au milieu du monde – l’archipel est posĂ© au croisement de l’équateur et du mĂ©ridien de Greenwich–, l’air est moite, la chaleur idĂ©alement douce. Dans la capitale aux airs de bourgade tropicale, la cathĂ©drale et les riches demeures ciselĂ©es se souviennent des ambitions Ă©vanouies du Portugal. Face Ă  une baie oĂč se dessine la silhouette des cargos Ă  l’ancre, les cases en jaune et vert cachent des jardins foisonnants de papayes, de corossols suaves, de fruits Ă  pain. SĂŁo TomĂ© est une houle de collines aux mille nuances de vert et de volcans Ă©teints qui serrent leurs ïŹ‚ancs de forĂȘt vierge. Une jungle tissĂ©e de lianes, de plantes inconnues aux incandescences indĂ©centes, et de cacaoyers sauvages aux cabosses jaune d’or.

Les deux confettis de basalte perdus au large du Gabon furent, au temps de leur splendeur, le premier producteur de cacao au monde. Mais l’archipel enseigne ce que le temps fait de l’orgueil des hommes: des roças, immenses plantations qui ïŹrent la richesse des colons, il ne reste rien, sinon quelques vestiges Ă  l’abandon, ouverts Ă  tous les vents, cernĂ©s de vĂ©gĂ©tation.

La culture des fĂšves demeure pourtant le pilier de la fragile Ă©conomie de l’archipel. Un cacao d’une qualitĂ© exceptionnelle, Ă  l’image de celui de Claudio Corallo. Son chocolat est le meilleur du monde, tout simplement.

Fruit de la jungle aux saveurs d’humus et d’écorces, son arriĂšre-bouche longue dĂ©ploie des forĂȘts et des brumes de petit matin, celles des terres de PrĂ­ncipe oĂč s’est installĂ© l’ingĂ©nieur agronome toscan il y a trenteans –à une demi-heure d’avion Ă  hĂ©lices de SĂŁo TomĂ©, l’üle cadette, 9000habitants tout au plus, est un autre bout du monde.

Sur ses longues plages cuivrĂ©es, dĂ©sertes, on voit des oiseaux bleus inconnus ailleurs, des tortues venues enfouir leurs Ɠufs; les plongĂ©es coralliennes rĂ©vĂšlent des hippocampes et des poissonstrompettes. Au loin, des baleines passent sur la ligne d’horizon.

VOYAGEURS DU MONDE

Explorer l’archipel en profondeur grĂące Ă  des rencontres et des activitĂ©s personnalisĂ©es selon vos goĂ»ts – histoire, botanique, cacao –, le tout bordĂ© par une assistance 7j/7.

Sénégal

SAINT-LOUIS — DAKAR — GORÉE — SINE SALOUM

Le pays de la “teranga”, l’hospitalitĂ© en langue wolof, vous accueille de Saint-Louis Ă  GorĂ©e, en passant par Dakar, avec la mĂȘme Ă©nergie et le mĂȘme charme intemporel.

Au nord du SĂ©nĂ©gal, Saint-Louis: ville archipel entre deuxmondes, l’ocĂ©an Atlantique, le ïŹ‚euve SĂ©nĂ©gal. Façades ocre rongĂ©es par le sel, tuiles orangĂ©es, balcons lĂ©gers
 Dans le quartier de l’üle, son cƓur historique, l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale semble sommeiller dans une atmosphĂšre XIXe. Il faut visiter l’ancienne demeure des sƓurs de Cluny, rue Blaise-Dumont, dĂ©cor du ïŹlm Coup de torchon de Bertrand Tavernier, et boire un verre dans le patio de l’HĂŽtel de la Poste, qui fut aux grandes heures de l’AĂ©ropostale l’escale prĂ©fĂ©rĂ©e de l’aviateur Jean Mermoz. Mais Saint-Louis est tout sauf une ville-musĂ©e. Pour s’en convaincre, il su t de rejoindre Guet-Ndar, le coin des pĂȘcheurs, faubourg populeux et poumon Ă©conomique de la ville. PassĂ© les ruelles oĂč se bousculent les chĂšvres et les vĂ©los, la plage se colore des ïŹgures gĂ©omĂ©triques peintes sur les pirogues. Une foule d’hommes crie, court et multiplie les allers-retours pour nĂ©gocier au meilleur prix thiofs, capitaines et mulets, vendus Ă  Dakar

et au-delĂ . Une pĂȘche miraculeuse: le poisson est la premiĂšre richesse de la ville.

À Saint-Louis, des oiseaux en tout genre

Autre ressource, les arts et la culture, foisonnants. Au MusĂ©e de la photographie de Saint-Louis (MuPho), ouvert en 2018, on dĂ©couvre l’histoire de la photo locale, de l’ñge d’or des studios Ă  la scĂšne actuelle, plus dynamique que jamais. Saint-Louis, qui aime aussi le jazz, accueille depuis plus de vingt-cinqans un festival d’envergure (le Saint-Louis Jazz), et chaque soir, dĂšs que la nuit tombe sur la ville, les bords du ïŹ‚euve s’animent. Les sonoritĂ©s rondes du blues et du gospel s’échappent des clubs, frĂ©quentĂ©s jusque tard par des noctambules mĂ©lomanes. Plus au nord, au parc de Djoudj, ce sont les oiseaux qui tiennent la vedette: vision Ă©tourdissante des colonies de pĂ©licans, escadrilles de ïŹ‚amants roses, Ă©chassiers en tout genre, cigognes, aigles-pĂȘcheurs.

La riviĂšre Djoudj constitue le premier point d’eau douce rencontrĂ© par les oiseaux aprĂšs leur traversĂ©e du Sahara, et plus de trois millions d’oiseaux hivernent ici, entre novembre et avril.

La Maison des esclaves permet de mesurer le destin tragique des millions d’hommes et de femmes dĂ©portĂ©s outre-Atlantique.

Dakar: une mĂ©galopole entre Ă©nergie et ïŹ‚Ăąnerie

De toutes les capitales africaines, Dakar est la plus cosmopolite, oĂč se rencontrent et se mĂ©langent toutes les cultures d’Afrique de l’Ouest. On aime son Ă©nergie, qui Ă©clate sur ses murs couverts de street-art, au ïŹl de ses galeries d’art contemporain, dans ses showrooms oĂč se montre une mode qui mĂ©tissent les inïŹ‚uences, dans ses bars qui bruissent d’afrobeat, de hip-hop, de mbalax. Des arts numĂ©riques au cirque, la vie culturelle dakaroise foisonne.

CĂŽtĂ© patrimonial, l’inauguration en dĂ©cembre 2018 du MusĂ©e des civilisations noires (lire aussi p.21), rĂȘvĂ© il y a cinquanteans par le poĂšte LĂ©opold SĂ©dar Senghor, premier prĂ©sident du pays, devrait permettre d’entamer un processus de restitution d’Ɠuvres demandĂ© par le SĂ©nĂ©gal (ïŹn 2020, le Parlement français a approuvĂ© la rĂ©trocession d’un sabre et de son fourreau). On aime aussi l’ouverture de la ville sur la mer: la mĂ©galopole laisse place Ă  la ïŹ‚Ăąnerie au bord de l’Atlantique.

De GorĂ©e au Sine Saloum: un voyage hors du temps Une demi-heure de bateau depuis la gare maritime, et c’est GorĂ©e. Dans la Maison des esclaves, au bout d’un couloir dĂ©versant les cachots, la porte ouverte sur l’ocĂ©an permet de mesurer le destin

tragique des millions d’hommes et de femmes dĂ©portĂ©s outre-Atlantique. Mais visiter GorĂ©e, c’est aussi apprĂ©cier la rĂ©silience d’un village hors du temps: les ïŹ‚eurs des ïŹ‚amboyants Ă©clatent, les maisons nuancent en camaĂŻeu le ton ocre de l’üle, les rues de sable absorbent tout.

À 250 kilomĂštres plus au sud, le Sine Saloum est un monde prĂ©servĂ© entre terre et mer. Au nord de l’échancrure de la Gambie, une douce rĂ©gion nĂ©e de la rencontre entre deux ïŹ‚euves. Le Sine et le Saloum s’insinuent en ramiïŹcations tarabiscotĂ©es pour crĂ©er un delta, dĂ©dale d’üles et de bras de mer, dominĂ© par des mangroves et de timides Ăźles oĂč se dressent des baobabs esseulĂ©s. Les rĂŽniers Ă©lancĂ©s cĂŽtoient les palmiers, les cocotiers, les fromagers; les palĂ©tuviers forment des forĂȘts impĂ©nĂ©trables, plongeant leurs racines Ă©chasses dans les eaux salĂ©es. On navigue en pirogue d’une Ăźle Ă  l’autre, au rythme des marĂ©es et du soleil. Le temps a suspendu sa course


VOYAGEURS DU MONDE

De Saint-Louis au Sine Saloum, nos conseillers Sénégal proposent une découverte du pays par ses chemins de traverse, en prise directe avec la culture et la scÚne créative locale.

In the mood

Aborder Saint-Louis et Dakar dans les pas d’un(e) habitant(e), et les deux villes prennent une autre dimension. Dans la premiĂšre, Ă©couter l’architecture des rues conter l’histoire de cette “Venise de l’Afrique”, assister au ballet des pĂȘcheurs Ă  Guet Ndar, rencontrer une association culturelle. Puis, ïŹler sur la Langue de Barbarie, embarquer sur une pirogue, jongler entre le ïŹ‚euve SĂ©nĂ©gal et l’Atlantique. En route vers le sud, s’arrĂȘter sur les miroirs de sel du lac Rose, traquer le rhinocĂ©ros blanc dans la rĂ©serve de Bandia, humer l’atmosphĂšre artistique du village de ThiĂšs. À Dakar, faire son marchĂ©, rĂ©apprendre l’art de palabrer et celui de sourire, collecter les bons ingrĂ©dients du mafĂ©, traverser vers GorĂ©e, se confronter Ă  l’histoire Ă  la Maison des esclaves, reprendre son sou e sous les bougainvilliers, participer Ă  un atelier de peinture sous verre, passer la nuit face au large, ou regagner la terre ferme et rythmer sa soirĂ©e de jazz Ă  l’hĂŽtel Djoloff

PLACE TO BE

Sur l’üle de GorĂ©e, une jolie demeure rose aux volets verts datant du XIXe siĂšcle vous accueille. On aime la Maison Asao, tenue par Khady, pour son ambiance familiale, ses adorables chambres colorĂ©es et ses grands dĂ©jeuners sur la terrasse ensoleillĂ©e.

Le Cap-Vert

“Petit pays, je t’aime beaucoup
”

Longtemps demeurĂ©es terres de passage, les Ăźles du Cap-Vert mĂ©ritent largement que l’on s’y attarde. SĂŁo Vicente, berceau de la regrettĂ©e CesĂĄria Évora, Santo AntĂŁo, ou encore Fogo ïŹgurent parmi les dixperles d’un archipel gĂ©nĂ©reux aux multiples facettes.

Conquises par les Portugais au XVe siĂšcle, qui y dĂ©portaient des esclaves avant de les exiler sur le continent amĂ©ricain, les dixĂźles duCap-Vert, perdues en Atlantique, Ă  400kilomĂštres au large du SĂ©nĂ©gal, sont longtemps demeurĂ©es terres de passage. Mindelo, sur l’üle de SĂŁo Vicente, y a gagnĂ© son mĂ©tissage. Une vaste place rectangulaire avec des maisons roses, vert d’eau ou mauve, un palais du gouverneur rococo, des palmiers, des bougainvillĂ©es et un kiosque Ă  musique –salpĂȘtre et moiteur tropicale, la fortune s’est enfuie depuis longtemps. Mais la citĂ© s’en moque: CesĂĄria Évora, native des lieux, lui a o ert la cĂ©lĂ©britĂ© en popularisant le morna, blues cap-verdien, entre fado et samba.

La baie de Mindelo est pour les voiliers la derniĂšre escale avant la traversĂ©e vers le BrĂ©sil et, sur ses plages, des grappes d’enfants disputent des parties de football impromptues, donnant aux rivages des airs de Copacabana. À une heure de mer en ferry, Santo AntĂŁo, Ăźle couronnĂ©e de nuages, striĂ©e de cultures en terrasse, est verte et sauvage. Le long de la “route de la Corde”, vertigineuse, entre crĂȘtes escarpĂ©es et falaises abruptes sur l’ocĂ©an, les maisons se confondent avec

la vĂ©gĂ©tation, dĂ©vorĂ©es de fougĂšres gĂ©antes, de papayers et de mimosas. Avant d’arriver au village de pĂȘcheurs de Cruzinha, une longue plage de sable ïŹn invite Ă  la baignade. La vallĂ©e de Paul, au sud, est la plus majestueuse, oĂč s’étagent les plantations –cannes Ă  sucre et bananiers. Sur les hauteurs de la Bordeira de Norte, Ă  1500mĂštres d’altitude, le marcheur progresse sur les chemins Ă  ïŹ‚anc de falaise, entre ciel et terre.

Puis, on rejoint Fogo Ă  bord d’un minuscule bimoteur qui atterrit sur la piste du plus petit aĂ©roport du monde. Son volcan, toujours actif, donne sa noirceur et sa fertilitĂ© Ă  l’üle. Noires, la route principale pavĂ©e de basalte qui traverse l’üle, et les falaises de lave; noir encore, le sable des plages
 Terre de cafĂ©, l’üle est aussi rĂ©putĂ©e pour son vin. Le Cap-Vert, archipel aux multiples couleurs et facettes, est loin d’inspirer la saudade


VOYAGEURS DU MONDE

SĂŁo Vicente dans les pas d’un local, Santiago en privĂ©, dĂźner de chef Ă  Mindelo, Praia en musique, kitesurf Ă  Boa Vista : les conseillers Voyageurs du Monde proposent un tour d’horizon complet de l’archipel.

MADAGASCAR

L’ÎLE AUX PARFUMS

Sa vĂ©gĂ©tation luxuriante fascine les botanistes depuis plus d’unsiĂšcle. Aujourd’hui, ce sont des explorateurs d’un genre nouveau –parfumeurs, grands chefs et maĂźtres chocolatiers–qui viennent y trouver l’inspiration. Et mettre Ă  l’honneur ylang-ylang, vanille, poivre et cacao


Il ïŹ‚otte parfois dans l’air de New York ou Paris une note tropicale salĂ©e. Sur les plus belles avenues du monde, on peut sentir l’un des parfums emblĂ©matiques de Dior diffuser des molĂ©cules du lagon de Nosy Be, gouttes d’üle dĂ©posĂ©es au septentrion de Madagascar. À l’origine de cette alchimie: François Demachy, nez attitrĂ© de la maison depuis quinzeans. Comme beaucoup de parfumeurs-crĂ©ateurs, l’enfant de Grasse a trouvĂ© sur Mada un jardin dans lequel puiser la matiĂšre premiĂšre de ses jus. L’ylang-ylang, un arbre aux fleurs Ă©toilĂ©es, au jaune aussi pĂąle que son odeur proche du jasmin est puissante, fait partie des trĂ©sors qu’o re la forĂȘt malgache.

Un siĂšcle plus tĂŽt, le botaniste Henri Perrier de La BĂąthie notait: “Cette ïŹ‚ore primitive est essentiellement arborescente et d’une richesse inouĂŻe en espĂšces, toutes ou presque endĂ©miques.” AcadĂ©micien des sciences venu sur la Grande Île prospecter l’or, il revint les bras chargĂ©s d’une unique collection botanique, zoologique, gĂ©ologique, recensant dĂ©jĂ  prĂšs de 6 000espĂšces vĂ©gĂ©tales. Un patrimoine naturel qui continue chaque annĂ©e de livrer ses secrets.

En 2020, treize orchidĂ©es encore jamais rencontrĂ©es ont Ă©tĂ© recensĂ©es, portant Ă  prĂšs de mille le nombre d’espĂšces locales. Au-delĂ  de la concentration, c’est la qualitĂ© de l’élixir que les professionnels les plus exigeants viennent chercher ici. RĂ©coltĂ©s Ă  la main par les femmes de l’üle, au lever du jour –quand leur parfum atteint son paroxysme–, les pĂ©tales d’ylangylang sont immĂ©diatement plongĂ©s dans les cuves de la distillerie centenaire de Nosy Be, surnommĂ©e “L’üle aux ïŹ‚eurs” par les Malgaches. Le premier jus, le plus pur, s’envole ensuite vers les laboratoires de Grasse et d’ailleurs pour ĂȘtre sublimĂ©.

RĂ©putĂ©e bon marchĂ©, la ïŹ‚eur des ïŹ‚eurs (traduction de ylang-ylang) fait vivre 40% de la population de Nosy Be. Une valeur incontestable, mais loin de celle de l’or noir de Mada, la vanille, dont le pays exporte plus de 2 000tonnes par an. Dans son sillage, lavanila rĂ©vĂšle

les autres richesses Ă©picĂ©es de la Grande Île –poivre, cannelle, girofle, vĂ©tiver
– qui embaument l’air, comme sur l’üle de Sainte-Marie, ancien ïŹef de pirates postĂ© sur la route des Indes. Trois siĂšcles plus tard, ce sont les grands nez et palais de la planĂšte qui ont ïŹ‚airĂ© l’üle aux trĂ©sors.

Du jardin Ă  l’étuve

InstallĂ© depuis 2008 dans la rĂ©gion de la Sava, le laboratoire Symrise est l’un de leurs repaires. Botanistes, ingĂ©nieurs agronomes et horticulteurs travaillent ici, du jardin Ă  l’étuve, pour extraire les meilleures essences. Parmi les derniĂšres trouvailles : le longoza (â€œĂ©ternel”), une plante qui s’épanouit dans la rĂ©gion est et sur les hauts plateaux et dont le parfum citronnĂ© Ă©voque un mĂ©lange de gingembre et de cardamome. Autre vedette: le voatsiperifery, poivre sauvage qui a trouvĂ© le chemin des cuisines de la che e Anne-Sophie Pic et garni les Ă©tagĂšres d’Olivier Roellinger. Le maĂźtre chocolatier François Pralus a, lui, trouvĂ© sur Nosy Be la base idĂ©ale pour planter ses cacaoyers: 25000arbres maternĂ©s depuis la pĂ©piniĂšre qui donnent un criollo grand cru. Croquer, goĂ»ter, humer un peu de l’Île rouge, est sans doute le plus beau cadeau de ces grands crĂ©ateurs, car comme l’évoque François Demachy: “Le cerveau, pour mĂ©moriser une odeur, garde tout ce qui est autour de celleci: le lieu, les gens, la lumiĂšre.” Une chance pour celles et ceux qui ont voyagĂ© Ă  Madagascar et rĂȘvent d’en garder le parfum.

VOYAGEURS DU MONDE

Guide-chauffeur francophone, conciergerie : en famille ou Ă  deux, votre voyage est conçu pour ĂȘtre ïŹ‚uide et sĂ»r. Nos conseillers vous orientent et organisent visites privĂ©es, activitĂ©s et rencontres personnalisĂ©es sur un thĂšme. Ici, autour de la ïŹ‚ore malgache, vous pourrez par exemple suivre des botanistes ou assister Ă  la rĂ©colte des ïŹ‚eurs.

DO YOU SPEAK
?

Dix choses à savoir pour vous saisir de toute la magie de l’Afrique.

Au Botswana, vous pourrez tester le

MOKOLANE

(le vin de palme), le bojalwa (la biĂšre de sorgho) ou le mageu (la pulpe de maĂŻs)

En swahili, la langue africaine la plus enseignée dans le monde, le mot

SAFARI

signiïŹe “voyager”

En Afrique du Sud, “bonjour” et “bonsoir” se disent

HALLO

en afrikaans et “sawubona” en zoulou

L’élĂ©ment central de la vie sociale en Afrique du Sud ?

LE BRAAI

C’est le “barbecue” en afrikaans

“Pas de problùme, ne t’en fais pas”

HAKUNA MATATA

Une expression vérifiable en partant avec Voyageurs du Monde

Au Sénégal, vous conduirez parfois dans des tablettes de

CHOCOLAT

Entendez par là que les routes ne sont pas toujours en bon état

À ne pas confondre avec le sorcier du mĂȘme nom, le

MARABOUT

est un grand Ă©chassier que l’on trouve dans toute l’Afrique subsaharienne

Vous aurez sĂ»rement l’occasion, au SĂ©nĂ©gal, de

DALLASSER

Soit de crùner un peu en soirée (en référence à la célÚbre série américaine)

Pas seulement un film d’aventures rĂ©alisĂ© par Howard Hawks en 1962,

HATARI !

veut dire “Attention” ou “Danger” en swahili

En goguette sur un marché kenyan, vous pourrez lancer un

NINATAZAMA

TU

“Je ne fais que regarder”, avant de craquer pour un batik ou un kiondos (un joli panier tissĂ© Ă  la main)

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Édition Mai 2025

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