La Loire, un espace sensible

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Photographie La Loire un espace sensible

c A rnets d’ A njou

Thibaut Cuisset

Anne-Marie Filaire Cécile Genest

L’épaisseur du présent

La Loire embrasse à elle seule toutes les acceptions du terme patrimoine : « naturel », « paysager », « architectural », « immatériel ». On pourrait même ajouter « mondial » depuis l’inscription du Val de Loire, il y a vingt-cinq ans, sur la liste établie par l’Unesco. Attestant ce brillant passé, et sa reconnaissance officielle, de nombreuses représentations ont sublimé le fleuve pour sa lumière, son cours majestueux, son histoire royale, ses charmants villages et ses villes bien ordonnancées. Pour autant, la Loire existe également au-delà de l’emblème et du pittoresque. La notion de « paysage culturel », en vertu duquel il a été reconnu comme un bien mondial, témoigne d’un regard nouveau cherchant moins à éclairer les monuments et les sites qu’à reconnaître les usages et les activités humaines. Le Val de Loire est en effet le résultat d’une interaction, ancienne et puissante, entre le fleuve, les terres qu’il irrigue et les populations établies sur ses rives1. En s’écoulant harmonieusement d’est en ouest, la Loire dite « moyenne » modèle aussi l’organisation du territoire, les manières d’y circuler et de l’habiter ; et si elle demeure « sauvage », elle est surtout un élément constamment façonné par les hommes, souvent avec bonheur, parfois avec désagrément.

Dès lors, on doit parler d’un « paysage vivant », objet de dynamiques et d’évolutions pouvant susciter le débat, qu’il faut savoir protéger, accompagner et surveiller dans une approche nécessairement globale si l’on souhaite concilier transmission de l’héritage, gestion du quotidien et anticipation des mutations.

Alors comment donner à voir aujourd’hui cet espace ligérien dans toute « l’épaisseur du présent » ? Quelles représentations pour nous rappeler les pages lointaines de son histoire, ses sources d’émerveillement toujours à portée de main, et son futur, indissociable du nôtre ? La troisième « Saison photographique » initiée par le Département de Maine-et-Loire est l’occasion d’un parcours le long de la Loire, accompagné par les regards de trois photographes dont les travaux renvoient aux notions de paysage, de territoire, d’environnement et d’usages partagés. Avec une écriture propre à chacun, Thibaut Cuisset (1958-2017),

Thibaut Cuisset

Une campagne ligérienne

Pages 10-11 — Chouzysur-Cisse, Loir-et-Cher, 2010

Page 12 — Varennessur-Loire, Maine-etLoire, 2004

Page 13 — Environs de Saint-Mathurin-surLoire, Maine-et-Loire, 2004

Page 14 — Entre Ingrandes-le-Fresnesur-Loire et SaintFlorent-le-Vieil, Maine-et-Loire, 2004

Page 15 — Ingrandesle-Fresne-sur-Loire, Maine-et-Loire, 2004

Pages 16-17 — Environs de La Daguenière, Maine-et-Loire, 2004

Page 18 — Montjeansur-Loire, Maine-etLoire, 2004

Page 19 — SaintGeorges-sur-Loire, le Port Girault, Maine-et-Loire, 2004

Page 20 — SaintFlorent-le-Vieil, Maine-et-Loire, 2010

Page 21 — Indre, Loire-Atlantique, 2010

Page 22 — Entre Nantes et SaintNazaire, LoireAtlantique, 2004

Page 23 — SaintNazaire, LoireAtlantique, 2010

Thibaut Cuisset (1958-2017) a consacré l’essentiel de son travail à la question du paysage, en France et dans le monde. En 2004, une résidence proposée par la Ville de Saumur lui permet de poursuivre le long de la Loire, entre Tours et Nantes, une campagne photographique engagée trois ans plus tôt dans la région Centre, avant qu’en 2010 une commande ne l’entraîne, selon un itinéraire précis, de la source jusqu’à l’estuaire. Les pages qui suivent proposent une sélection d’images issues de ces deux itinéraires.

1 — Jean-Christophe Bailly, « Le pays comme il vient » (préface), dans Thibaut Cuisset, Campagnes françaises, éditions Steidl, Göttingen, 2018.

2 — Philippe Jaccottet, Éléments d’un songe, Gallimard, Paris, 1961.

3 — Georg Philipp Friedrich Leopold von Hardenberg, dit Novalis, (1772-1801), L’Encyclopédie, dans Philippe Jaccottet, La Promenade sous les arbres, éditions Le Bruit du temps, Gouville-sur-Mer, 2022, p. 39.

Un paradis ligérien

Il est des artistes dont on reconnaît immédiatement la manière. Les photographies de Thibaut Cuisset ont ainsi leur « petite musique » donnant à voir des paysages ordinaires, captés sous une lumière diffuse et teintés de couleurs aux tonalités douces. Le sujet, la lumière, la couleur, tout concourt dans ses images à créer l’impression d’une très grande simplicité dont émanent simultanément une force contenue, une évidence révélée.

Oui, le camaïeu de gris du ciel et du fleuve ; oui, les nuances de vert et le brunbeige de la végétation qu’on sent frémir dans le bruissement du vent ; oui encore, le blanc crémeux du chemin filant en une légère ondulation. Nous sommes à Chouzysur-Cisse, dans le Loir-et-Cher – mais nous pourrions être ailleurs entre Nevers, Tours et Angers –, et tout un chacun qui côtoie le fleuve par habitude aura reconnu dans ce paysage « d’à côté de chez soi » une sorte de concentré des bords de Loire, éclairé de cette « tenue lumineuse… comme une sorte de chenal transparent et nacré1 ».

« Le paysage, c’est du temps déposé dans une étendue », disait Thibaut Cuisset. En se détournant du pittoresque et du spectaculaire, ses photographies reflètent le pays tel qu’il est, rappelant l’intention documentaire de sa démarche. Qu’elles soient précédées de repérages, ou que les points de vue lui soient imposés par la commande, ses « campagnes » réalisées à la chambre assument une forme de lenteur, un ralentissement du temps nécessaire pour se rendre disponible et trouver la juste distance par rapport au motif. Puis, au fil de l’itinérance, certains signes retiennent son attention : un pont, des levées, une serre, la silhouette d’une ferme ou de bâtiments industriels, un amer dans l’estuaire. C’est que dans leur apparente banalité, ces indices qui échappent le plus souvent à notre regard quotidien témoignent de l’épaisseur historique du paysage et de son façonnement incessant. Et puis il y a la Loire. Son étendue, justement, que l’on découvre lorsque, délaissant la rive, le photographe envisage l’ampleur de son cours. Elle est là, du côté de Saint-Mathurin, masse liquide ponctuée d’îles pour former ce grand paysage fluvial aux teintes pâles ; là, dans les aplats ocres d’un désert de sable face à Saint-Florentle-Vieil et d’Ingrandes ; là encore, au-delà de Nantes, dans cette découpe abstraite où l’eau et le ciel se rejoignent sur le fil d’un horizon végétal ; là enfin, et dans un final épuré, à Saint-Nazaire, avec ce fondu enchaîné d’air et d’embruns.

Le temps dans une étendue, donc. Mais par le choix de la haute lumière de midi, le goût des couleurs amorties et l’absence (quasi totale) de figure humaine, du temps qui semble comme « suspendu ». Un même silence, une même quiétude vient envelopper ces paysages – et l’on ne peut s’empêcher de penser ici aux œuvres du peintre Giorgio Morandi –, dont la succession propose autant de variations sur le même thème. Comme en musique ou en poésie, il émane de chacun d’entre eux ce que Philippe Jaccottet appelle « la sensation d’une mesure, c’est-à-dire d’une mise en ordre du temps et de l’espace associée à une forme de modestie ou de sagesse2 ».

Voilà donc sa manière : la description photographique comme un moyen de traduire son émotion, de donner une durée – une éternité – aux sensations éprouvées. Et revient la phrase de Novalis : « Le paradis est dispersé sur toute la terre, c’est pourquoi nous ne le reconnaissons plus. Il faut réunir ses traits épars3. » Assurément, tout au long de la Loire, Thibaut Cuisset aura réussi à en rassembler quelques fragments, nous en restituant l’éclat simple et fragile.

Pelloquet

Anne-Marie Filaire

Loire, une expédition photographique

Page 28 — Peupliers, commune d’Avoine, Indre-et-Loire, 13 décembre 2024

Page 29 — Loire, près de Rigny-Ussé, Indre-et-Loire, 16 décembre 2024

Pages 30-31 — La levée, D 952 vers La Chapelle-surLoire, Indre-et-Loire, 15 décembre 2024

Page 32 — Fontevraud-l’Abbaye, Maine-et-Loire, 17 décembre 2024

Page 33 — Près de Turquant, Maine-etLoire, 18 mai 2025

Page 34 — Troglodytes à Montsoreau, Maineet-Loire, 10 mai 2025

Page 35 — Montsoreau, depuis l’île de Than, Maine-et-Loire, 13 décembre 2024

Page 36 — Têtard, La Chapelle, entre Béhuard et Chalonnes, Maine-et-Loire, 12 avril 2025

Page 37 — Grève de Loire, de Montsoreau à Saumur, après le pont de Varennes-sur-Loire, Maine-et-Loire, 11 mai 2025

Page 38 — D 751, Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire, 20 mai 2025

Page 39 — Max Thibault, hydrobiologiste, spécialiste du saumon, Baugé-en-Anjou, Maine-et-Loire, 19 mai 2025

Page 40 — Route de la vallée, près de Béhuard, Maine-etLoire, 12 avril 2025

Page 41 — Le grand bras de Loire, Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire, 15 avril 2025

Pages 42-43 — L’embouchure, Saint-Brevin-les-Pins, Loire-Atlantique, 21 janvier 2025

Le paysage tient une place essentielle dans l’œuvre d’Anne-Marie Filaire. Entre 1997 et 2004, elle revient de façon régulière en Auvergne pour l’Observatoire national photographique du paysage tout en poursuivant un travail de terrain au Moyen-Orient, cherchant à cerner les frontières de ces régions du monde. En 2023, elle s’engage dans une itinérance le long de la Loire, depuis sa source jusqu’à l’estuaire. Elle livre un regard sensible sur le fleuve, son territoire, les observant dans leur permanence et leur résilience face au changement climatique.

Anne-Marie Filaire

Paris, le 15 juillet 2025

Le milieu de vie

Voyager sur la Loire, c’est revenir encore une fois aux sources de l’enfance, s’arrimer à ses paysages sauvages, ses bois, ses hauts plateaux, y respirer l’odeur des forêts et des pâturages, s’enivrer de sa lumière.

Puis, dérouler un voyage jusqu’à la mer, guidée par la présence du fleuve, m’installer dans le temps de son mouvement et de ses paysages. En suivant son cours, se frayer un passage vers les gouffres et les gorges volcaniques, les plaines du Forez, Roanne, Villerest et son barrage qui retient le fleuve sur 45 kilomètres jusqu’à Feurs, puis continuer, chercher les points de mesure, les méandres les plus beaux, les vestiges, séjourner dans ses villes, ses villages. Approcher ses infrastructures, traverser les bois, les domaines des châteaux, accompagner le fleuve le long de ses levées jusqu’à l’estuaire. C’est à Nevers, au Bec d’Allier, que j’entendrai pour la première fois les gens se définir comme ligériens.

En Maine-et-Loire, j’aurai photographié les jours les plus courts de l’année. En décembre à Fontevraud, la Loire était sombre et déserte. Alors que je séjournais dans une abbaye royale, j’étais hantée par les panaches de vapeur qui s’échappaient de la centrale nucléaire de Chinon, des nuages formant d’immenses traînées répandues dans le paysage. À cette période les routes partant de Fontevraud à travers bois sont barrées pour « tirs de guerre » et je découvre le camp militaire : « C’est hypersensible en ce moment », me dit-on. Ce paysage ligérien m’apparaît dans une sourde violence. En avril, mon séjour sur l’île de Chalonnes est synonyme de joie. Je suis accueillie chez Muriel et Pascal qui sont des hôtes merveilleux et je découvre l’île sous ses meilleurs auspices dans une sensation de liberté. Ce paysage vit en partie sous l’eau en fonction des crues, on y rencontre des boires, des racines, des têtards. La Loire et le Louet rythment la vie sur l’île. Le jour du départ je rebrousserai chemin pour photographier le grand bras. En mai, je sillonnerai le département empruntant souvent la grande levée d’Anjou. Je retrouve Jacques Robin, dit « Vent d’travers », pêcheur amateur qui a passé sa vie sur la Loire et construit ses bateaux. Il me dit : « La Loire transporte les souvenirs. » Je rencontrerai aussi Max Thibault, hydrobiologiste, spécialiste du saumon. Je garde en mémoire son évocation de la sixième extinction que nous vivons.

Si c’est par l’image que ma relation au fleuve est restituée, ce projet est nourri d’une investigation sur l’eau et ses enjeux dans un contexte de transition climatique. Depuis les sources, où le partage des eaux devient un sujet politique, le risque d’assèchement des nappes souterraines, les arbres qui meurent sur pieds, les crues, les algues vertes, les coupes à blanc, la question du tritium, du plastique. En Maine-et-Loire je traverserai le département début juin en suivant les panneaux qui interpellent l’opinion publique sur les pesticides, alors que la loi Duplomb est discutée à l’Assemblée.

C’est aussi un voyage fait de rencontres et je réalise des portraits : maires, bergers itinérants qui renouvellent le pastoralisme, jeunes agriculteurs, pêcheurs professionnels, militants anti-barrage des années 1970, mais aussi les nouvelles générations dont celle de l’Internationale des rivières à laquelle je suis associée en tant que « pollinisatrice », et qui a déposé une proposition de loi visant à reconnaître la Loire comme entité vivante.

À l’issue de deux ans et demi de terrain, vivant auprès des sources puis en itinérance jusqu’à l’estuaire, j’ai parcouru les 1  000 kilomètres du fleuve et constitué un vaste corpus d’images. C’est aux Ponts-de-Cé, en Maine-et-Loire, que je vais restituer le premier opus de ce parcours juste achevé.

Cécile Genest

Recife

Page 48 — Mauvessur-Loire, LoireAtlantique, 2023

Page 49 — Port Lavigne, LoireAtlantique, 2023

Page 50 — SaintLéonard-des-Bois, Sarthe, 2024

Page 51 — SouzayChampigny, Maine-etLoire, 2025

Pages 52, 53, 54 — Photographies de fossiles des collections de paléobotanique et géologie du muséum d’histoire naturelle de Nantes, 2023

Page 52 — gauche : Alnus julianiformis (feuille), Miocène (-23 à -5 mA)

Pages 52, 53 — Dapalis minutus, Oligocène (-33,9 à -23 mA)

Page 54 — Météorite lunaire, 35,5 g

Page 55 — Béhuard, Maine-et-Loire, 2023

Page 56 — Châteaupanne, Montjean-sur-Loire, Maine-et-Loire, 2025

Pages 57 et 58-59 — Port Gaurion, Maineet-Loire, 2025

Page 60 — Béhuard, Maine-et-Loire, 2023

Page 61 — Clisson, Loire-Atlantique, 2024

Page 62 — Changé, Sarthe, 2024

Page 63 — Épiré, Savennières, Maine-etLoire, 2023

Cécile Genest mène un travail au long cours à la chambre

photographique, interrogeant les territoires et leur patrimoine végétal.

Partant du constat que l’histoire

géologique explique en partie la diversité des paysages, sa démarche, à la fois documentaire et poétique, nous entraîne à la recherche d’une terre et d’une flore primitives, et fait écho aux problématiques environnementales actuelles.

1 — Pierre Michon, Abbés, Verdier, Lagrasse, 2002, p. 15.

Jaillissement de la multitude

L’image est sombre, du noir comme toile de fond, est-ce la nuit ou bien seulement l’obscurité d’un sous-bois ? Des touches de vert, plusieurs sortes de verts, éclairés avec contraste, on pense à un clair-obscur photographique, est-ce un mur végétal ? Ça monte ou ça descend ? On ne sait pas mais on distingue des lianes, des feuillages enroulés, des sortes de grappes à petites fleurs qu’on dirait blanches, où sommes-nous ? Qu’importe, mais si, on le sait bien, puisque c’est indiqué, Mauvessur-Loire, voilà, on y est, sur les bords, les rives de la Loire, ce fleuve qui se voudrait toujours sauvage, on le répète avec une angoisse secrète, est-il toujours aussi farouche, mal embouché ? Mais non, je l’ai vu hier, presque vide, miroitant au vif soleil de juin, à plat sous le vol tranquille du héron cendré, et qu’est-ce qu’on fait ? On observe, le dos au fleuve, à l’écoute de tous les vivants.

Dans l’ensemble Recife, les photographies de Cécile Genest parcourent des espaces restreints, des lieux minuscules et anonymes, des parcelles de vie, des territoires ordinaires, « troubles », a-t-elle noté un jour, des marges incertaines, c’est cela le sens de trouble, quand « la terre et les eaux ne sont pas démêlées », dit Pierre Michon, parce que « le Tohu et le Bohu1 » sont toujours là-dessous, c’est bien ce qui hante Cécile Genest, ce monde ancien, géologique, qui gît sous ses pieds et ceux de sa chambre photographique, elle le fixe, le perce, s’obstine à capter ce qui demeure de la lutte menée aux temps obscurs, quand bien même ce qui pointe, le lierre triomphant, le gaillet gratteron ou le feuillage de narcisse, semblerait indiquer que tout est calme ici. Alors pourquoi ne circule-t-elle pas ? Que veut-elle nous faire voir à la fin sur les rives du fleuve, ou en retrait ? Parce qu’il ne fait guère de doute que cette stratification du végétal, broussaille d’oseille crépue ou de menthe aquatique, grande ciguë, s’abouchant avec le sureau ou le frêne, s’immisce, se faufile en douce dans les boisements alluviaux des boires de Loire abandonnés par les hommes qui ont laissé rejaillir la multitude. Car voici la ronce sur l’île Mureau en Béhuard, genre Rubus, dont on pourrait faire remonter les ancêtres aux temps lointains du crétacé, n’a-t-elle pas connu le grand chamboulement de la faune et de la flore ? Des espèces sont apparues, comme la ronce, et même si c’est une plante hybride, elle lance toujours ses tiges traçantes et épineuses, marcottant silencieusement, c’est pour cela qu’elle intéresse Cécile Genest, et l’aubépine, genre Crataegus, encore un témoin, une archive du passé, du patrimoine enfoui dans les taillis, comme elle l’est dans la mémoire de Marcel Proust longtemps après ses promenades du côté de Méséglise, par le chemin « tout bourdonnant de [son] odeur », mais ici, toujours sur l’île Mureau, que distingue Cécile Genest si ce ne sont les temps géologiques affleurant dans le paysage ? Alors Cécile pose sa chambre photographique devant la grande aubépine, bien frontalement, tout contre pour ne rien perdre. Concentrée, entend-elle les chants des oiseaux qui s’entremêlent dans la haie vive comme s’enchevêtrent les plantes sous ses pieds ? Elle s’encapuchonne de son voile noir, et sur le dépoli du verre, saisit ce qui se présente, les tressaillements des fleurs sous la brise qui s’est levée, le noir mystérieux du fond et l’éclat joyeux des corymbes, c’est précisément à cet endroit, à ce moment, qu’elle nous invite à regarder de plus près, cela se passe sous nos yeux écarquillés, dans le silence des images, un recommencement du monde.

La Loire, un espace sensible est publié à l’occasion de la « Saison photographique » proposée par le Département de Maine-et-Loire, de septembre à décembre 2025, et réalisé par la Conservation départementale du patrimoine.

Recife, photographies de Cécile

Genest, Maison Julien Gracq, Saint-Florent-le-Vieil (Maugessur-Loire), du 12 septembre au 14 décembre, en partenariat avec la Maison Julien Gracq, et avec la collaboration du muséum d’histoire naturelle de Nantes.

Loire, une expédition photographique, photographies d’Anne-Marie Filaire, Rive d’Arts (Les Ponts-de-Cé), du 11 octobre au 14 décembre, en partenariat avec la Ville des Ponts-de-Cé, la Mission Val de Loire, et avec la collaboration de la Direction des musées et du château de Tours et du musée d’arts et d’histoire Le Carroi (Chinon).

Thibaut Cuisset, une campagne ligérienne, photographies de Thibaut Cuisset, en partenariat avec le théâtre Le Dôme (Communauté d’agglomération Saumur Val de Loire), du 19 novembre au 20 décembre, avec le concours de la Galerie Les filles du calvaire, Paris. et

L’Observatoire photographique participatif du paysage du Val de Loire, Les Boîtes à culture (Bouchemaine), du 6 septembre au 8 octobre, en partenariat avec la Mission Val de Loire et la commune de Bouchemaine.

Remerciements pour l’édition À Camille Cuisset, pour son appui précieux tout au long du projet, et Imola Gebauer, chargée de projets culturels à la Mission Val de Loire.

Anne-Marie Filaire remercie

Emmanuel Morin et l’équipe de l’Abbaye royale de Fontevraud, les habitants de l’île de Chalonnes, Max Thibault, et toutes les communes et structures qui l’ont accueillie sur l’ensemble de son parcours.

Cécile Genest remercie

Denis Demarque du muséum d’histoire naturelle de Nantes, Marie Joncheray du Syndicat Layon Aubance Louets, Sidonie Brunellière et Guillaume Dreujou.

Carnets d’Anjou Photographie

Direction éditoriale

Thierry Pelloquet

Suivi de projet

Armelle Maugin

Photographies

Thibaut Cuisset

Anne-Marie Filaire

Cécile Genest

Textes

Thierry Pelloquet

Anne-Marie Filaire

Yannick Le Marec

Crédits photos

Thibaut Cuisset, ADAGP, 2025

Éditions 303

contact@editions303.com www.editions303.com

Direction

Aurélie Guitton

Coordination éditoriale

Alexandra Spahn

Édition

Carine Sellin

Correction

Juliette Paquereau

Diffusion

Élise Gruselle

Conception graphique

BURO-GDS

Photogravure

Pascal Jollivet

Impression

Média Graphic

Papier Arena White Rough et Keaykolour Lichen Typographie SangBleu

Les Éditions 303 bénéficient du soutien de la Région Pays de la Loire.

Dépôt légal : octobre 2025

ISBN : 978-2-487296-14-5 © Département de Maine-etLoire et les Éditions 303, 2025. Tous droits réservés.

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