CÔTE D’IVOIRE
Le choix d’ADO
L’enjeu national

CÔTE D’IVOIRE
Le choix d’ADO
L’enjeu national
Scrutins présidentiel et législatif, campagne et débats, le pays s’engage dans un véritable parcours d’obstacles démocratiques. Dictionnaire de A à Z.
Breguet La Marine Chronographe 5527
En décembre dernier, AM fêtait ses 35 ans de parution ininterrompue. Une performance dans le monde de la presse écrite soumis à des mutations profondes et au tsunami de la vague digitale. Nous sommes résilients, pour reprendre un mot de l’époque, et fiers de l’être. Et nous croyons aussi en notre magazine et en son devenir. À notre capacité d’innover et de toujours mieux répondre aux attentes de nos lecteurs. Ce numéro double août-septembre, 395 e du nom, marque une nouvelle étape, avec un changement important, symbolique. AM devient ou redevient Afrique Magazine, cette signature qui réaffirme son attachement au continent, avec un nouveau logo.
AM , c’était bien, mais Afrique, c’est mieux en grand et en toutes lettres ! Un peu comme un retour aux sources, mais aussi une projection vers l’avenir. Un attachement à la tradition et, en même temps, une réinvention. Afrique Magazine is back! Ce nouveau logo s’accompagne d’une rénovation de la formule, avec une maquette modernisée, refondue. Du blanc et des espaces, pour mieux approcher les textes. Des rubriques où s’entrecroisent les sujets (comme « On en parle »).
L’objectif reste de proposer des contenus de qualité, originaux, diversifiés, en prise avec les mouve-
ments et les énergies qui traversent ce continent. Nous voulons être l’un des miroirs de l’Afrique contemporaine, tout en donnant des clés de compréhension. Être réaliste, oui, mais surtout optimiste, saisir ce qui change en mieux, valoriser les personnalités, femmes et hommes, qui apportent de l’air et du souffle. On sait ce qui ne va pas, gardons l’œil et militons, mais parlons également, et surtout, de ce qui évolue, de ce qui est positif.
Décembre 1983, c’est le premier numéro d’Afrique Magazine Le titre va connaître…
L’idée aussi est de s’attacher à l’esprit « magazine ». Privilégier le terrain, le reportage, les rencontres. La grande politique [voir à partir de p. 24], le business et l’économie [voir p. 100] sont au centre de tout. Le débat d’idées est essentiel, tout comme l’élargissement du domaine des libertés. Mais l’Afrique, c’est aussi des sociétés vibrantes, des défis humains, des « stories » héroïques ou parfois tragiques. C’est la culture [voir p. 8], l’art, les littératures, les sons et les images qui influencent bien au-delà des rivages du continent. Des cinéastes qui font bouger les frontières [voir p. 88 et p. 94]. Ce sont ces mégalopoles immenses [voir p. 82] qui résonnent comme des lieux de fusion, de métissage et de création. Et de ces villes aux rivages, de ces forêts aux savanes, de ces déserts aux montagnes, on doit aussi voyager, redécouvrir le continent, prendre son temps, déguster, faire le touriste [voir p. 120]
… neuf déclinaisons du logo ! Août 2019, ce sera la dixième, avec le retour d’Afrique Magazine en « grand et en toutes lettres ».
Car de toute façon, disons-le, l’Afrique sera au centre du monde. Avec sa démographie tonique, son milliard d’habitants en passe de doubler en un demi-siècle, son marché unique en voie de création [voir p. 65], ses défis en matière de développement inclusif et de croissance pour tous… La technologie pourrait favoriser d’impressionnants leapfrogs (« sauts qualitatifs »). Le changement climatique et ses menaces pourront aussi favoriser l’émergence de nouvelles technologies, d’un savoir-faire adaptable et adapté, de modèles à exporter…
L’Afrique pourrait également être terre d’innovation. Ses évolutions, la technologie, le digital, c’est important pour nous, en tant que média. L’un de nos chantiers prioritaires, d’ici le début de l’année 2020, sera de proposer une nouvelle version de notre site Web et de nos applications. Au XXIe siècle, Afrique Magazine et Afriquemagazine.com doivent marcher main dans la main. Les ambitions sont posées, allons-y !
Comme pour toutes les nouvelles formules et les nouveaux départs, nous comptons sur votre regard, votre exigence et vos propositions. Nos boîtes mails vous sont ouvertes. Vous êtes nos premiers partenaires. Nous avançons grâce à vous ! ■
Spécialisée dans l’aménagement, le développement et la gestion des espaces de vie durables, la SADV marque de son empreinte le paysage urbanistique marocain.
Grâce à son expertise dans le développement-aménagement et à sa démarche d’innovation intégrée, la SADV propose des concepts de villes intelligentes et durables, qui répondent aux enjeux humains, socio-économiques, et environnementaux des territoires de demain.
Après le lancement de la Ville Verte Mohammed VI à Benguerir, première ville écologique du Royaume centrée sur l’innovation et le savoir, puis la construction de l’Université Mohammed VI Polytechnique, un fleuron architectural et culturel unique… la SADV a pu relever le défi de la gestion des ressources naturelles dans le cadre de la conception et construction de la Mine Verte à Khouribga, un projet inspiré des architectures bioclimatiques modernes.
Filiale du Groupe OCP, la SADV place l’innovation et le développement durable au cœur de son approche, s’armant ainsi en tant qu’opérateur d’excellence.
N°395-396 AOÛT-SEPTEMBRE 2019
3 ÉDITO
En grand et en toutes lettres par Zyad Limam
8 ON EN PARLE
C’EST DE L’ART, DE LA CULTURE, DE LA MODE ET DU DESIGN
Le Ghana, sérénissime à Venise
20 PARCOURS
Seif Kousmate par Fouzia Marouf
23 C’EST COMMENT ?
Vive les animaux ! par Emmanuelle Pontié
34 CE QUE J’AI APPRIS
Souad Massi par Astrid Krivian
130 VINGT QUESTIONS À…
Tewfik Jallab par Fouzia Marouf
TEMPS FORTS
24 Maroc : L’étape des 20 ans par Zyad Limam et Julie Chaudier
36 Le choix d’ADO, l’enjeu ivoirien par Zyad Limam
46 Sarkozy par lui-même par Emmanuelle Pontié
50 Dictionnaire de la Tunisie estivale, post-révolutionnaire et en campagne par Frida Dahmani
60 Les promesses de Niamey par Zyad Limam
82 Kinshasa : Grandeurs et décadences par Muriel Devey Malu-Malu
88 Hafsia Herzi : « L’amour est une affaire qui nous concerne tous » par Fouzia Marouf
94 Mati Diop : « Une victoire à la fois mienne et collective » par Astrid Krivian
100 L’envol des smart cities par Jean-Michel Meyer
108 Alain-Richard Donwahi : « L’État a mis en place un cadre légal et institutionnel novateur » par Ouakaltio Ouattara
Afrique Magazine est interdit de diffusion en Algérie depuis ma i 2018. Une décision sans aucune justi fication. Cette grande nation africaine est la seule du continent (et de toute notre zone de lecture) à exercer une mesure de censure d’un autre temps Le maintien de cette interdiction pénalise nos lecteurs algériens avant tout, au moment où le pays s’engage dans un grand mouvement de renouvellement. Nos amis algériens peuvent nous retrouver sur notre site Internet : www.afriquemagazine.com
Djibouti : Un pari d’avenir par Cherif Ouazani
66 L’atout jeunesse
70 Nabil Mohamed Ahmed : « Comment préparer l’élite de demain »
72 La vie d’après
75 La carte du tout numérique
78 Du social, du social et surtout du… social !
80 Décryptage : « Small is not beautiful » ?
120 MADE IN AFRICA
PARTEZ EN VOYAGE, PRENEZ VOTRE TEMPS Lamu, l’âme swahilie
VIVRE MIEUX
126 Ces formidables progrès de la médecine
127 Comment se défaire de l’herpès labial
128 Se préserver des infections alimentaires
129 Protégez vos yeux du soleil par Annick Beaucousin et Julie Gilles
FONDÉ EN 1983 (35e ANNÉE)
31, RUE POUSSIN – 75016 PARIS – FRANCE
Tél. (33) 1 53 84 41 81 – Fax : (33) 1 53 84 41 93 redaction@afriquemagazine.com
Zyad Limam
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION DIRECTEUR DE LA RÉDACTION zlimam@afriquemagazine.com
Assisté de Maya Ayari mayari@afriquemagazine.com
RÉDACTION
Emmanuelle Pontié DIRECTRICE ADJOINTE DE LA RÉDACTION epontie@afriquemagazine.com
Isabella Meomartini DIRECTRICE ARTISTIQUE imeomartini@afriquemagazine.com
Jessica Binois PREMIÈRE SECRÉTAIRE DE RÉDACTION sr@afriquemagazine.com
Amanda Rougier PHOTO arougier@afriquemagazine.com
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Julie Chaudier, Jean-Marie Chazeau, Frida Dahmani, Muriel Devey Malu-Malu, Catherine Faye, Alexandra Fisch, Glez, Dominique Jouenne, Astrid Krivian, Magali Luzé, J.-J. Arthur Malu-Malu, Fouzia Marouf, Jean-Michel Meyer, Luisa Nannipieri, Ouakaltio Ouattara, Cherif Ouazani, Sophie Rosemont.
VIVRE MIEUX
Danielle Ben Yahmed RÉDACTRICE EN CHEF avec Annick Beaucousin, Julie Gilles. VENTES
EXPORT Laurent Boin
TÉL. : (33) 6 87 31 88 65
FRANCE Destination Media
66, rue des Cévennes - 75015 Paris
TÉL. : (33) 1 56 82 12 00
ABONNEMENTS
Com&Com/Afrique Magazine 18-20, av. Édouard-Herriot92350 Le Plessis-Robinson
Tél. : (33) 1 40 94 22 22
Fax : (33) 1 40 94 22 32 afriquemagazine@cometcom.fr COMMUNICATION ET PUBLICITÉ regie@afriquemagazine.com
AM International
31, rue Poussin - 75016 Paris
Tél. : (33) 1 53 84 41 81
Fax : (33) 1 53 84 41 93
AFRIQUE MAGAZINE EST UN MENSUEL ÉDITÉ PAR
31, rue Poussin - 75016 Paris.
SAS au capital de 768 200 euros.
PRÉSIDENT : Zyad Limam.
Compogravure : Open Graphic Média, Bagnolet.
Imprimeur : Léonce Deprez, ZI, Secteur du Moulin, 62620 Ruitz
Commission paritaire : 0224 D 85602. Dépôt légal : août 2019.
La rédaction n’est pas responsable des textes et des photos reçus. Les indications de marque et les adresses figurant dans les pages rédactionnelles sont données à titre d’information, sans aucun but publicitaire. La reproduction, même partielle, des articles et illustrations pris dans Afrique Magazine est strictement interdite, sauf accord de la rédaction. © Afrique Magazine 2019.
C’est maintenant, et c’est de l’art, de la culture, de la mode et du design
ÉVÉNEMENT
Le pays s’installe pour la première fois au cœur de la fameuse Biennale d’art de VENISE, emmené par DAVID ADJAYE, architecte global et incontournable.
POUR CÉLÉBRER sa première participation à la Biennale de Venise, le Ghana a commandé son pavillon à l’un des plus importants architectes au monde : britannique, fils d’un diplomate ghanéen et né en Tanzanie, Sir David Adjaye a signé un espace multiple et interconnecté exaltant les couleurs et l’architecture traditionnelle du pays, qui crée des trajectoires étonnantes entre les œuvres. Les murs ocre s’articulent en six pièces elliptiques qui reprennent les formes et la texture des maisons en terre, caractéristiques d’Afrique de l’Ouest. Chaque pièce accueille les créations d’un célèbre artiste contemporain, comme le sculpteur El Anatsui, le plasticien Ibrahim Mahama, la photographe Felicia Abban ou la peintre Lynette YiadomBoakye. Issus de trois générations, ils puisent leur inspiration dans les cultures plurielles de la diaspora et du Ghana. En référence à l’indépendance du pays – le premier de l’Afrique subsaharienne à s’être émancipé du Royaume-Uni, en 1957 – et à la chanson d’E.T. Mensah, l’exposition s’intitule « Ghana Freedom ». C’est aussi une invitation à réfléchir à ce que l’on fait de cette liberté et à comment faire résonner une voix nouvelle, pour enfin dépasser le postcolonialisme. ■ Luisa Nannipieri
58E BIENNALE D’ART, Venise (Italie), jusqu’au 24 novembre 2019. labiennale.org
l’architecte britannique.
un détail de
ROUBAIX, UNE LUMIÈRE (France), d’Arnaud Desplechin. Avec Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier.
LE COMMISSAIRE DAOUD NE DORT PAS BEAUCOUP. Arrivé d’Algérie à l’âge de 7 ans, il connaît tous les recoins de Roubaix et a gravi tous les échelons de la police avant de la diriger, véritable symbole de l’intégration républicaine française. Mais le film parle aussi de la solitude de cet homme, qui a vu presque toute sa famille rentrer au bled. Roschdy Zem l’incarne avec un mélange de classe, de force et de bienveillance. On le voit dans « sa » ville, souvent la nuit, on y croise d’autres personnages d’origine maghrébine, comme cette jeune fille qui rejette son père et a changé son prénom, Sophie, en Soufia, ou ce chibani qui a du mal à comprendre la génération née en France. Natif de Roubaix et grand nom du cinéma d’auteur français, Arnaud Desplechin a délaissé ses digressions littéraires ou psychanalytiques habituelles pour se lancer dans le film de genre. S’inspirant d’un documentaire sur le commissariat de sa ville, il signe un polar nocturne et lumineux à la fois, mené par Daoud, respecté et réputé pour savoir à l’avance si un suspect est coupable ou non… Et en l’occurrence, un couple de femmes incarnées avec beaucoup d’authenticité par Léa Seydoux et Sara Forestier, après l’assassinat d’une vieille dame dans un quartier misérable. ■ Jean-Marie Chazeau
À écouter maintenant !
Velvet Negroni
Neon Brown, B4/4AD
NÉ JEREMY NUTZMAN, ce kid de Minneapolis a consacré sa tendre enfance autant au piano classique qu’au skateboard. Jusqu’au jour où il a découvert la guitare. Depuis, après avoir officié sous plusieurs noms de scène, il s’est façonné une identité entre hip-hop et R’n’B, a tourné aux côtés de Bon Iver, été samplé par Kanye West et sort aujourd’hui ce Neon Brown, à la fois minimal et sophistiqué. De quoi groover sérieusement sur le dance-floor. ■ Sophie Rosemont
A+LSo/Sony
D’ORIGINE CARIBÉENNE, cette chanteuse londonienne, protégée de Damon Albarn, avait déjà conquis nos cœurs avec You & I (2016). On ne résiste pas plus aujourd’hui à sa voix parfaite. C’est elle le vrai bijou qui transcende Acca, entre cordes épurées, basses percutantes et l’apport du beatboxer Dave Crowe. Chic, choc, éthique et assez pop finalement – on se surprend d’ailleurs à fredonner chaque titre avec elle. De quoi séduire Iggy Pop en personne, qui pose sa voix (et son français !) sur « Le Diplomate »… ■ S.R.
La première BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN À RABAT met les femmes à l’honneur. Organisée par la Fondation nationale des musées du Royaume du Maroc (FNM), cette plate-forme artistique baptisée « Un instant avant le monde » réunit les œuvres de 60 artistes de 30 nationalités, dont 12 Marocaines. ■ Catherine Faye BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN, Rabat (Maroc), du 10 septembre au 10 décembre 2019.
LIVRE
KAOUTHER ADIMI, Les Petits de décembre, Seuil, 256 pages, 18 €.
Une histoire d’enfants et de RÉSISTANCE… La romancière
algérienne
s’inscrit dans
une
littérature émouvante portée par le réel.
C’EST LE MOIS DE FÉVRIER. Le mois des pluies, du vent, des inondations, de la boue. Lorsque deux généraux débarquent, plans de construction à la main, dans la cité du 11-Décembre, à l’ouest d’Alger, les enfants s’insurgent. Pas question de laisser le régime militaire en place mettre la main sur leur terrain de jeu, ciment de leurs rêves, de leurs espoirs, de leurs rires les plus fous. Tandis que les parents se résignent, une résistance ingénue et habile s’organise, menée par Inès, Jamyl et Mahdi, trois gamins décidés à ne pas lâcher. « Comment ça s’est passé ? » demanderont les jeunes du quartier qui n’étaient pas présents au moment des faits. Cela s’est passé comme un mouvement de révolte, porté par l’innocence de leurs convictions et la certitude de leurs droits. Un récit émouvant, le quatrième de l’auteure (prix Renaudot des lycéens 2017 pour Nos richesses, évocation du légendaire libraire et éditeur Edmond Charlot), qui explore la société algérienne actuelle, avec ses duperies, sa corruption, mais aussi ses espérances. ■ C.F.
MUSIQUE
Avec son neuvième album baptisé Amadjar, le GROUPE DE ROCK TOUAREG nous emmène très loin, dans l’électrique du désert et les rêves entre les dunes. Un rythme face à la violence.
EN TAMASHEQ, amadjar veut dire « l’étranger ». « Pas celui qui fait peur, nous précise Eyadou, le bassiste de Tinariwen, plutôt celui qui vient de loin, mais qui nous ressemble. » C’est également l’invité. Celui qui cherche à être accueilli. Ici, il frappe à la bonne porte. Comme à son habitude, Tinariwen est prêt à tendre la main. Né dans les années 1980 au nord du Mali, le groupe est à large amplitude et son line-up est changeant, même si certains des membres sont plus présents que d’autres, comme Ibrahim, Abdallah, Eyadou ou encore Saïd. Ses meilleures armes ? La guitare, acoustique comme électrique, la basse, les percussions… Le tout accompagné d’un chant ancestral et profond, en tamasheq, pétri de la culture touarègue, « une culture où l’on est ouvert sur l’autre », raconte Eyadou. Et pourtant, elle est sans cesse remise en question, voire mise en danger par ceux qui ne comprennent pas à quel point elle est précieuse. C’est pour cela que Tinariwen tourne dans le monde entier depuis vingt ans, quitte
à ce que ses membres portent en eux le manque de leur foyer africain durant de longs mois. Cet automne, le groupe sera même au Hollywood Bowl de Los Angeles, en première partie de Vampire Weekend. Toutes les grandes pointures du rock anglo-saxon, de Robert Plant à Josh Homme, adorent et soutiennent cette bande de virtuoses enturbannés, collaborant avec eux à la moindre occasion. Sur Amadjar sont d’ailleurs intervenus le violoniste Warren Ellis, éternel complice de Nick Cave, Stephen O’Malley de Sunn O))), le Français Rodolphe Burger, ainsi que Micah Nelson, guitariste de Neil Young et fils du légendaire chanteur de country Willie Nelson.
Leur apport n’efface en rien les vibrations désertiques de l’album, qui a été imaginé en Mauritanie, lors d’un voyage entre sable et mer. L’enregistrement, lui, a eu lieu dans un campement, sous une tente près de Nouakchott, aux côtés de la chanteuse griotte Noura Mint Seymali. Du nostalgique « Tenere Maloulat »
TINARIWEN, Amadjar, Wedge/PIAS.
à l’énergie de « Lalla », en passant par le lancinant « Amalouna », serti de chœur féminin et d’entrelacements de cordes magiques, les 13 pistes d’Amadjar transportent l’auditeur dans les territoires touaregs, défendus par des artistes au cœur pur. L’engagement est palpable dans les textes de Tinariwen, et ce depuis le début : « C’est notre raison d’être face à la violence environnante, commente Eyadou, c’est notre carburant. C’est ce qui fait que notre musique se tient depuis si longtemps. » Jusqu’à la fin des temps, espérons-le. ■ S.R.
CRÉATRICE
Rencontre avec la pionnière parisienne de l’upcycling.
LA PÉTILLANTE SAKINA M’SA, née aux Comores, n’est pas seulement une designer et plasticienne de renom, elle est aussi une entrepreneuse responsable et engagée. Avec son atelier, Trevo, elle forme des femmes et les accompagne dans leur insertion, profondément convaincue que son industrie a un rôle à jouer auprès des plus fragiles. Le savoir-faire artisanal devient ainsi un outil pour redonner de la dignité à celles qui ont été laissées à l’écart. Pendant longtemps, elle a été la porte-parole d’une autre idée de la mode, dite éthique, en France : « Je préfère parler de mode éclairée, parce que nous n’avons pas seulement en tête la chaîne de valeur d’un produit ou le développement durable pendant la production, mais nous nous devons d’éclairer le futur, de proposer un nouveau paradigme tourné vers l’humain. » Assise dans le canapé de Front de mode, sa boutique-atelier, Sakina M’Sa se félicite de la récente prise de conscience du milieu : « Ces dernières années, on a assisté à la distribution via Internet de nouveaux produits et à l’émergence de créatifs talentueux, adeptes de ces principes », explique celle qui se fait un devoir d’offrir une vitrine aux jeunes. Elle a créé ce lieu de partage
Tous les vêtements sont créés à partir de chutes de maisons de haute couture.
et de rencontre en 2015 pour faire bouger les lignes, et y laisse une place particulière aux designers africains. La promotion du continent est aussi au cœur de sa nouvelle mission : nommée administratrice de la Maison mode Méditerranée, à Marseille (où elle a grandi), l’ancienne boursière supervise l’OpenMyMed Prize, un incubateur ouvert à 19 pays méditerranéens qui soutient les jeunes marques prêtes à se lancer sur le marché. Entre ses différents projets, l’inlassable couturière trouve le temps d’imaginer de nouvelles collections, comme celle inspirée par le dernier album de son ami MC Solaar ou celle portée par des détenues de Fleury-Mérogis et capturée par Antoine d’Agata (agence Magnum). Des clichés à voir à partir du 26 septembre sur la place de l’Hôtel-de-Ville, à Paris. ■ L.N. frontdemode.com, 42 rue Volta, 75003 Paris
Bracelet de bras, Somalie, début ou milieu du XXe siècle.
Rendez-vous à Washington pour découvrir l’histoire des parures sénégalaises, clés de voûte de l’élégance made in Dakar.
CETTE EXPOSITION INÉDITE explore le concept de sañse (signifiant, en wolof, s’habiller élégamment et se sentir bien), qui joue un rôle capital pour nombre de Sénégalaises. Outre quelque 2 000 objets, vêtements et photographies, la collection compte plus de 250 bijoux ouest-africains rassemblés et légués par l’historienne Marian Ashby Johnson. Exposant mille et une manières de se parer, c’est également une exploration en profondeur dans le monde de l’or. Et de ses secrets. ■ C.F. « GOOD AS GOLD: FASHIONING SENEGALESE WOMEN », Musée national d’Art africain, Washington (États-Unis), jusqu’au 29 septembre 2019. africa.si.edu
Ci-contre, « Untitled », de la série Handprints, 2013. Ci-dessous, « Omar Legs », de la série Legs, 2005.
Deux pièces de la série Handprints, respectivement de 2008 (ci-dessus) et de 1999 (ci-contre).
met à l’heure marocaine.
L’UNIVERS SINGULIER de l’artiste anglo-marocain Hassan Hajjaj investit pendant deux mois la Maison européenne de la photographie (MEP). Pour sa première rétrospective en France, cet autodidacte qui ne s’interdit aucun genre ou support, né en 1961 à Larache et londonien depuis 1973, a fait de sa double culture le moteur de son œuvre artistique. Son humour, parfois volontairement kitsch, donne de la force à ses propos engagés. Déclinée en quatre espaces où sont présentées plusieurs séries, y compris des photographies inédites en noir et blanc, l’exposition met aussi en avant tapis, mobiliers et vêtements. Des créations qui mixent et détournent influences ethniques, logos et objets du quotidien, comme les babouches, le caftan ou la théière. Au sous-sol, Hassan Hajjaj invite deux artistes marocaines, Zahrin Kahlo et Lamia Naji, à s’approprier le studio de la MEP, qui devient ainsi la maison marocaine de la photo à part entière. ■ L.N.
RÉTROSPECTIVE HASSAN
HAJJAJ, Maison européenne de la photographie, Paris (France), du 11 septembre au 17 novembre 2019. mep-fr.org
MUSIQUE
Le 20 septembre prochain sortira un magnifique album POSTHUME, ode transculturelle au continent.
DISPARU BRUTALEMENT EN 2018, à quelques jours de ses 60 ans, il avait néanmoins enregistré l’intégralité de Je suis africain. Dans le titre du même nom, il rappelle qu’Angela Davis, Jacques Derrida ou encore Bob Marley sont tous reliés à l’Afrique – un continent qui lui tenait à cœur et auquel il rend hommage le temps de 14 pistes irrésistibles. Guitares soukouss, échos western, influence arabo-andalouse, incursions blues… Il se permet tout avec des morceaux épatants, tels « Ansit », « Andy Wahloo », « Insomnia », ou encore le très drôle « Striptease »… Qu’il chante en arabe ou en français, qu’il cite le bled ou Lou Reed, Rachid Taha était un musicien exceptionnellement généreux. Capable, même après sa mort, de nous faire ce cadeau immense. ■ S.R. RACHID TAHA, Je suis africain, Believe.
roman
« DIS PAPA, pourquoi tu danses quand tu marches ? » La question est innocente, grave. Il ne peut pas se dérober. Il lui faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe. Expliquer à sa petite fille, sur le chemin de l’école maternelle, à Paris, pourquoi il boite. Réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d’eau, au pays de l’enfance, ce pays de lumière et de poussière, où la maladie, les fièvres d’abord, puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, l’ont rendu différent, singulier.
Dix ans après Passage des larmes, récit poétique sur l’exil, le fanatisme et la géopolitique de la Corne de l’Afrique, Abdourahman A. Waberi raconte ici ce moment qui a tout bouleversé dans son existence, le combat qu’il a engagé ensuite et qui a fait de lui un homme qui sait le prix des mots, du silence, de la liberté. Un homme qui danse toujours.
Né en 1965, dans un milieu modeste en Côte française des Somalis (l’actuelle République de Djibouti, alors colonie française), celui qui deviendra poète, romancier, journaliste s’expatrie à l’âge de 20 ans pour faire ses études en France. Dès ses premiers romans, il évoque les déchirements de sa terre d’origine. Des livres nourris des douleurs de l’exil et de la mémoire confisquée, qui lui vaudront d’être proscrit de son pays. Après une première trilogie (Le Pays sans ombre, Cahier nomade, Balbala) dédiée à Djibouti et publiée dans les années 1990, Moisson de crânes (2000) constate les dégâts du génocide des Tutsis au Rwanda, tandis que Transit (2003) se déroule dans l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle… Son œuvre, traduite dans une douzaine de langues, est sous-tendue par son regard incisif.
Doux et sévère à la fois, Waberi le révolté se dit nomade de tempérament. Il partage sa vie entre Paris et Washington, où il enseigne les littératures françaises et francophones ainsi que la création littéraire à l’université George Washington. Aujourd’hui, son engagement s’est élargi. Au-delà du destin de son pays, il épouse le souffle du monde. ■ C.F.
L’auteur partage aujourd’hui sa vie entre Paris et Washington.
LA LIBERTÉ D’ÊTRE DU FOND DE SA GEÔLE, le Turc Ahmet Altan nous livre 19 textes exemplaires. « Je ne suis ni où je suis, ni où je ne suis pas. Vous pouvez m’enfermer où vous voulez. Sur les ailes de mon imagination infinie, je parcourrai le monde entier », écrit-il. Depuis son arrestation, lors de la tentative de putsch du 15 juillet 2016, où des milliers de personnes sont descendues dans les rues, à Istanbul et à Ankara, le journaliste et écrivain vit en prison. Le 5 juillet dernier, la Cour suprême turque a cassé sa condamnation à perpétuité, mais rejeté sa demande de remise en liberté. L’affaire vient d’être renvoyée devant la 26e Haute cour pénale d’Istanbul. En attendant le verdict, ce livre de résistance et de résilience est une déclaration. Entre observations, réflexions, sensations, puissance des mots, force de l’imaginaire. Un acte de liberté. ■ C.F.
ABDOURAHMAN A. WABERI, Pourquoi tu danses quand tu marches ?, JC Lattès, 250 p
tu danses tu marches ? ages, 19 €. et Washington
AHMET ALTAN, Je ne reverrai plus le monde, Actes Sud, 224 pages, 18,50 €.
Verida Beitta Ahmed Deiche, en rouge.
EN MAURITANIE, une tradition toujours vivace oblige les jeunes femmes À SE FORCER À GROSSIR pour pouvoir se marier…
VERIDA EST UNE JEUNE FEMME D’AUJOURD’HUI. Elle écoute Shakira, lit des magazines, communique par WhatsApp avec ses copines et donne un coup de main à sa grand-mère qui tient un salon d’esthéticienne. Mais elle vit à Nouakchott, et sa famille a des idées très traditionnelles : elle lui a déjà choisi un mari et pour pouvoir l’épouser dans les trois mois, elle va devoir correspondre à un certain canon de beauté… en prenant du poids. Cette méthode du gavage est de moins en moins répandue dans les villes mauritaniennes, mais toujours très suivie chez les familles qui vivent dans le désert. « Quand tu auras grossi et que tu seras couverte de vergetures, tu seras magnifique ! » lui dit sa grand-mère. C’est donc parti pour 10 repas par jour, des visites chez le boucher où sa mère lui achète de la bosse de chameau, du foie et du cœur, qui s’ajoutent aux plâtrées de riz et aux litres de lait qu’elle doit ingurgiter dès 6 heures du matin. Mais le film va plus loin que cette description très documentée (et esthétique) de ce hiatus entre tradition et modernité sur lequel se sont bâtis bien des films en Afrique, car il interroge les conséquences des diktats de la beauté pour les femmes : l’une des meilleures
amies de Verida ne jure que pas les crèmes blanchissantes, tandis qu’une autre estime « qu’on n’est jamais trop minces ».
Première fiction d’une documentariste italienne qui connaît bien l’Afrique – elle a grandi en partie au Maroc et au Congo, sa grand-mère est née en Algérie, son père en Tunisie –, c’est aussi le premier rôle à l’écran d’une jeune fille qui aurait pu disparaître sous les voiles et les kilos, mais dont le regard lumineux porte cette histoire édifiante. En plus du mari promis, pas très engageant, un beau jeune homme semble s’intéresser à elle, mais sans insister : il apporte régulièrement une balance pour que ses parents puissent évaluer ses « progrès », et l’emmènera faire un tour en voiture, en toute bienveillance. Verida lui lancera en criant : « Merci de m’avoir regardée ! » C’est le moins que l’on puisse faire pour ce beau personnage de cinéma issu du réel. ■ J.-M.C. LE MARIAGE DE VERIDA (Italie), de Michela Occhipinti. Avec Verida Beitta Ahmed Deiche.
de photojournalistes militants qu’il appartient. Ses images rendent hommage aux invisibles du continent et disent sa forte inclination pour l’humain. Il exposera à la Fondation pour la photographie, à Tanger, du 17 août au 30 septembre prochains. par Fouzia Marouf
Sensibiliser, révéler, alerter, tels sont les maîtres-mots qui animent Seif Kousmate au nom de la liberté d’informer. Avec son œil vif, cet autodidacte sillonne le continent. « Je considère la photo comme un médium susceptible d’insuffler un changement universel, qui montre la souffrance des sans-voix pour améliorer notre compréhension commune de l’humanité », précise-t-il. Né à Essaouira en 1988, aîné d’une fratrie de quatre, Seif tue le temps entre les cours et la plage, tout en s’occupant de ses frères et sœurs : « J’étais très sensible à mon environnement, je débordais d’imagination. » Après des études d’ingénierie à La Rochelle, il se passionne pour le huitième art, car il est de la lignée de ceux qui éveillent les consciences.
Profondément touché en 2014 par le sort d’un migrant subsaharien en errance sur la route reliant Tanger à Tétouan, il décide de suivre la traversée périlleuse de ces invisibles lors de son premier reportage en 2017. « Ce que l’on voit à travers les photos n’est rien, comparé à la réalité. J’ai vécu plusieurs semaines avec ces hommes au cœur du mont Gourougou [situé au nord du pays, ndlr], chassés dès l’aube par les militaires qui mettent le feu à leurs abris de fortune. Ils se nourrissent de pattes de poulets, du peu qu’ils trouvent, et on ne les considère que selon un matricule ou un flux migratoire. Pour moi, chacun d’entre eux a une histoire », confie-t-il en pianotant sur son ordinateur pour nous présenter les protagonistes de ses puissantes séries. C’est le portrait d’un migrant muni de crochets, dont il se sert pour grimper aux clôtures, qui frappe par sa force. Il a traversé clandestinement la frontière entre l’Algérie et la Mauritanie. Son but ? « Atteindre l’Europe au prix de sa vie », souligne Seif Kousmaté. En proie à un véritable questionnement, il met ensuite le cap sur la Mauritanie en 2018. Après une préparation de plusieurs mois, soutenu par des activistes, il y dénonce l’esclavage traditionnel, encore tabou. « J’ai grandi au Maroc, en ignorant totalement qu’une frange de la population vivait à l’état d’esclaves dans un pays proche du mien. J’y ai rencontré des hommes, des femmes et des enfants très fragilisés qui vivent dans des bidonvilles éloignés de Nouakchott. Certains s’affranchissent de leurs maîtres, mais la plupart sont condamnés à ne jamais être libres. Le fait que je leur parle en arabe, que je m’intéresse à leur sort les a touchés. »
L’impact de ses images a conquis de prestigieux journaux aux quatre coins du monde : ses séries sont publiées dans Newsweek, The Guardian, El País ou encore Libération. En 2017, il a consacré un reportage à la réalité rude des villages enclavés de l’Atlas, en pointant la problématique du réchauffement climatique : « Les villageois m’ont raconté leur quotidien avec pudeur, l’attente des pluies, les récoltes difficiles. » L’année suivante, il a été sélectionné au Joop Swart Masterclass et au 6x6 Africa Global Talent Program par World Press Photo, concours de référence du photojournalisme. Son travail sera exposé durant le festival In Cadaqués, en Espagne, en septembre prochain, et il se rendra bientôt entre le Mali, l’Europe et le Maroc, grâce à une bourse de National Geographic Society, pour une nouvelle exploration sur la condition humaine. ■
«
Mon médium montre la souffrance des sans-voix pour améliorer notre compréhension commune de l’humanité. »
3 – 6 OCTOBER
PAR EMMANUELLE PONTIÉ
C’est vrai, en Afrique, les animaux, on s’en bat un peu les bretelles… On a assez de soucis majeurs à gérer sur des terres arides, où manger chaque jour, se soigner, trouver un travail et des sous occupe 100 % du cerveau. On doit se battre contre les crises économiques, le terrorisme, la mal gouvernance, l’injustice, l’absence d’infrastructures, d’eau, d’électricité, et j’en passe. Mais en cette période de villégiature, où certains d’entre vous (surtout des touristes, oui, on sait…) auront peut-être envie de choisir une réserve animale à visiter ou un parc naturel, plein de nouvelles positives (eh oui, ça change !) sont à signaler.
Les effets du programme efficace du Gabon pour la préservation de sa nature et de sa faune commencent à se sentir concrètement. Les éléphants des forêts batifolent dans le parc national d’Ivindo et sa nature vierge, et peu à peu, la courbe du braconnage, plutôt en violente hausse il y a une dizaine d’années, commence à s’inverser. La protection des océans porte aussi ses fruits, et les baleines sont en paix du côté de Loango.
Au Mozambique, la première année sans tuerie d’éléphants vient de s’écouler, là où 5 000 d’entre eux avaient été abattus pour leurs défenses en ivoire au cours des dix dernières années, à l’époque où de tels actes n’étaient même pas considérés comme un délit par la loi. Il semble que la politique pionnière du Rwanda en matière de protection de la faune ait fait des petits ailleurs. Ses gorilles à dos argentés, superstars des montagnes, sont ici dans un paradis depuis pas mal de temps. Aller à leur rencontre génère d’énormes revenus pour le pays, qui vient d’augmenter le prix de la visite, passant de 750 dollars à 1 500 dollars. Résultat, les grands singes et leur famille, y compris leurs cousins qui affluent de la RD Congo voisine, où ils sont encore massacrés pour que leurs mains finissent en cendriers, rapportent quand même 440 millions de dollars par an à l’État.
Pour comparaison, la Tanzanie, plus au sud, championne toutes catégories du safari-photo animalier, engrange 2 milliards de dollars par an grâce à sa richesse zoologique. Dans tous ces pays, le braconnage a cessé depuis longtemps, grâce à une volonté politique affichée.
Ailleurs, au fil des programmes de développement durable, de tel projet vert ou bleu, de préservation de l’écosystème ou de la biodiversité, les animaux sauvages voient peu à peu leurs conditions de vie s’améliorer. Et c’est cool. Ce qui est cool aussi, c’est qu’audelà de la préservation de la nature, indispensable pour le bien-être de l’homme dans les années à venir, les parcs et réserves naturelles, lorsqu’ils sont parfaitement entretenus et gérés, attirent des devises. Donc, pendant ces vacances, pour les Africains qui en prennent et qui ont les moyens, profitez-en pour aller photographier un éléphant, un gorille ou même un pangolin. Vous ferez fructifier votre précieux patrimoine. Celui dont vous pouvez être fier. ■
Profitez de nos offres d'abonnements pour accéder à la totalité de nos magazines et bien plus encore