

WWF MAGAZINE
ENSEMBLE, TOUT EST POSSIBLE
La crise de la biodiversité et celle du climat sont profondément interdépendantes : la lutte contre le changement climatique est essentielle pour protéger la nature, et la protection de la nature est cruciale pour atténuer le changement climatique. L’océan, les forêts, les animaux et les sols de la planète ont ainsi absorbé pas moins de 54% des émissions de CO2 produites par l’humain au cours de la dernière décennie. Des écosystèmes sains ont également la capacité de nous protéger contre les effets du changement climatique, tels que les inondations, les sècheresses ou les phénomènes météorologiques extrêmes. La nature a un rôle clé à jouer, et pourtant son potentiel reste encore inexploité.
Nous attendons donc avec impatience la COP30 sur le climat qui se tiendra au Brésil en novembre, 10 ans après l’accord de Paris. Accueilli dans la forêt amazonienne, symbole de la force de la nature et de sa fragilité, ce sommet sera notamment l’occasion de faire progresser de manière significative le rôle de la nature dans les plans d’action pour le climat. Ces dernières années, les pays ont de plus en plus reconnu l’importance des solutions basées sur la nature dans l’action climatique. Il s’agit maintenant de transformer cette reconnaissance en action.
Et dans toutes les actions entreprises face au changement climatique, nous ne devons pas perdre de vue à quel point le climat et la biodiversité sont étroitement liés. Il serait illogique de déployer des efforts qui profiteraient au climat mais nuiraient à la biodiversité, surtout qu’il existe des solutions gagnant-gagnant qui s’attaquent à ces deux crises en même temps. Par exemple, la transition vers l’énergie éolienne a le potentiel de booster aussi la nature, notamment dans notre mer du Nord (voir p18).
Lorsqu’on lui donne les moyens de se rétablir, la nature est généreuse et résiliente. Nous avons pu voir un exemple de cette résilience dans la réserve de Majete au Malawi (voir p14) où les rhinocéros noirs ont fait un retour à peine croyable. Et des espèces aujourd’hui rares dans la partie belge de la mer du Nord, telles que les marsouins, les raies ou les phoques se tiennent prêtes elles aussi à faire leur retour chez nous, à condition qu’on leur en donne la chance…


WWF MAGAZINE

Ensemble, tout est possible !
Sarah Vanden Eede Biologiste marine et chargée
de plaidoyer lié à l’océan
Vous avez remarqué que la date de publication de ce magazine était légèrement décalée ? Votre WWF magazine atterrira désormais dans votre boite aux lettres deux fois par an, une édition au printemps et une deuxième à l’automne. Encore merci à tous et à toutes pour votre soutien !


DOSSIER
SUIVRE ET COMPRENDRE LES ANIMAUX SAUVAGES

TERRAIN

Les rhinocéros noirs, de retour au Malawi
Merci 4
Votre adoption en action 22

Éoliennes : pour le climat, pour la nature
ERRATUM : la photo en haut de la p.4 du WWF Magazine n°112 représentait un léopard et non un jaguar.
Attention ! Suite à une nouvelle législation, les ONG doivent transmettre le numéro de registre national des donateurs et donatrices à l’administration fiscale pour que leurs dons soient déductibles fiscalement. Complétez vos données ici ou appelez le 02 340 09 20.
Le WWF Magazine est une publication du WWF-Belgique Communauté Française asbl. Tous droits réservés au WWF. Le logo et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Alison Avanzini, Pauwel De Wachter, Roxane Driessens, Anaïs Maire, Hans Moyson, Laure Raimondi, Sarah Vanden Eede, Déborah Van Thournout • Coordination et rédaction : Esther Favre-Félix, Emma Maris
• Traduction : Christelle Cosme, Emma Maris • Design : Alexander Kahrel • Impression : imprimé de façon neutre en CO2 par Zwart Op Wit sur du papier recyclé cyclus silk 90 gr. • Photo de couverture : © Ola Jennersten / WWF-Sweden E.R. : Déborah Van Thournout, Bd E. Jacqmain 90, 1000 Bruxelles.
© Jesse De Meulenaere
Un bateau pour les esturgeons
Bien qu’ils existent depuis plus de 200 millions d’années, les esturgeons sont aujourd’hui en danger critique d’extinction. La perte de leur habitat, la fragmentation de leurs routes migratoires et le commerce illégal de caviar font peser de lourdes pressions sur ces véritables fossiles vivants. Pour sauvegarder l’avenir de l’esturgeon, le WWF participe à LIFE-Boat4Sturgeon, le tout premier élevage d’esturgeons flottant en Europe. L’objectif ? Relâcher 1,6 million de jeunes esturgeons dans le Danube d’ici 2030.

Pour y parvenir, les partenaires du projet ont transformé un ancien cargo en banque génétique. Le navire héberge à présent 35 réservoirs remplis de larves des quatre espèces d’esturgeons encore présentes dans le Danube. Lorsque les poissons seront suffisamment grands, ils seront relâchés.
Grâce à votre soutien, ces jeunes esturgeons pourront bientôt venir renforcer les populations existantes. Merci !
Le projet LIFE-Boat4Sturgeon est cofinancé par l’Union européenne.
Gardien·nes des dauphins au Myanmar – après le séisme
Le 28 mars, le Myanmar était secoué par un tremblement de terre d’une magnitude de 7,7 sur l’échelle de Richter. Le bilan est catastrophique. Les communautés de pêcheurs et de pêcheuses de la région de Mandalay et du lac Inle ont été dévastées. Le WWF entretient des liens étroits avec ces communautés, qui jouent un rôle crucial dans la protection du dauphin de l’Irrawaddy. Nous avons donc immédiatement appelé à votre soutien pour pouvoir leur fournir des systèmes de purification de l’eau, des kits d’énergie solaire et une aide financière sur le terrain.
Grâce à votre générosité, les gardien·nes des dauphins et leurs communautés ont pu faire leurs premiers pas sur la voie du rétablissement, travaillant d’arrache-pied pour réparer leur maison et leur bateau –leur principale source de revenus –, tout en continuant à garder un œil sur les dauphins de l’Irrawaddy. Effrayés par le tremblement de terre, ces dauphins auraient quitté leur zone habituelle, mais ils semblent faire leur retour depuis début mai : un signe encourageant. Merci pour votre soutien !
Avant le séisme © Ranjan





Après le séisme
© Raffeiner Reputation / APA-Fotoservice / Reither
© Ranj
JOURNÉE INTERNATIONALE DU TESTAMENT
Votre héritage peut faire la différence.
« Ce 13 septembre, nous avons célébré toutes les personnes qui ont décidé d’offrir un avenir à la nature par un don au WWF dans leur testament. S’engager par ce geste, c’est donner une chance aux générations futures de s’émerveiller devant les trésors dont regorge notre planète. Merci infiniment pour votre confiance ! »


Dominique Weyers,
Responsable des relations testamentaires
Vous souhaitez obtenir davantage d’informations sur les dons par testament ? Demandez votre brochure sur testament.wwf.be ou contactez Dominique au +32 476 58 07 42 ou à l’adresse dominique.weyers@wwf.be.







Après avoir frôlé l’extinction au milieu du 20e siècle, le lynx boréal fait actuellement son retour en Europe occidentale, comme d’autres grands carnivores tels que le loup ou l’ours. Mais les populations d’Europe centrale et occidentale restent très isolées les unes des autres, ce qui compromet leur diversité génétique. La solution ? Les renforcer en y transférant des lynx des Carpates, où l’espèce se porte encore bien.
Avant de capturer et de transférer un lynx, des recherches approfondies sont nécessaires. Quelle est la taille de la population ? Qu’en est-il de la diversité génétique et de l’état de santé des lynx ? Des informations qui peuvent notamment être obtenues au moyen de colliers GPS. C’est ainsi que Braňo Tám, expert en grands carnivores auprès du WWF en Slovaquie, a déjà équipé environ 25 lynx d’un émetteur. Mais comment cela se passe-t-il concrètement ?
« C’est une véritable aventure », raconte-t-il. « D’abord, il faut bien sûr capturer un lynx. Nous utilisons pour cela des cages munies de trappes. Elles nous envoient automatiquement une notification lorsqu’elles se referment. Quelqu’un doit alors venir vérifier, car dans la nature sauvage des Carpates slovaques, il n’y a pas que des lynx », poursuit Braňo en riant. « Impossible de dire à l’avance ce qui se trouve dans le piège. Peut-être un chat sauvage, ou avec un peu moins de chance, un ours brun. Dans ce dernier cas, la prudence est de mise. »
Bouillotte et glaçons
Si c’est un lynx, Braňo fait alors appel à son équipe spécialisée. « Pour placer un collier, il faut anesthésier l’animal. La ou le vétérinaire le fait avec le plus grand soin. Nous voulons stresser le moins possible l’animal. Nous préparons donc tout dans le moindre détail », explique Braňo.
Une personne surveille notamment en permanence la température corporelle de l’animal, car les félins ne peuvent pas la réguler lorsqu’ils sont sous anesthésie. « En hiver, le mercure descend ici jusqu’à -20°C, nous gardons donc le lynx au chaud avec une couverture isolante et des bouillottes. En été, nous utilisons de la glace pour prévenir la surchauffe », ajoute Braňo.
Une heure pour passer le lynx au crible
Une fois que le lynx est endormi, les scientifiques ont environ une heure pour placer le collier et recueillir toutes sortes de données. « Nous profitons de ce moment pour mesurer et photographier l’animal en long et en large », raconte Braňo. « Nous prélevons également des échantillons pour en savoir plus sur sa santé et pour pouvoir réaliser des analyses génétiques. »
© VictorCap


Les scientifiques suivent pour cela les recommandations de ‘Linking Lynx’, une organisation qui facilite la comparaison des données de lynx à travers l’Europe. Le but est de stimuler la diversité génétique de l’espèce en transférant des animaux de manière ciblée afin d’introduire un matériel génétique nouveau. Une diversité qui est la bienvenue : dans certaines des populations d’Europe centrale et occidentale, on remarque aujourd’hui des problèmes cardiaques graves, dus au fait qu’elles descendent d’un trop petit nombre d’animaux. Les recherches de Braňo et de son équipe sont donc essentielles pour déterminer quels animaux pourraient renforcer au mieux ces populations.

Ce que le lynx nous apprend Une fois le collier soigneusement placé, la ou le vétérinaire inverse l’effet de l’anesthésique. Quelques instants plus tard, le lynx disparaît à nouveau dans la forêt dense des Carpates slovaques. Les données GPS prennent alors le relais et révèlent ses déplacements, l’étendue de son territoire et les obstacles qu’il rencontre. Des informations essentielles, car l’une des principales menaces qui pèsent sur le lynx est la fragmentation de son habitat par les routes et les lignes ferroviaires. « Nous estimons que nous perdons chaque année environ 10% de nos lynx à cause de la circulation routière. Les données GPS nous aident à identifier où nous devons intervenir », explique Braňo.

« L’émetteur GPS nous indique aussi les meilleurs emplacements pour installer des pièges photographiques », continue Braňo. « Avec ces pièges, nous comprenons mieux les défis que rencontrent les lynx : font-ils face à une grande concurrence ? D’autres animaux s’emparent-ils souvent de leur proie ? Ces images nous en disent beaucoup sur les pressions pesant sur la population. »
Lors d’une translocation, par exemple depuis les Carpates vers l’Allemagne ou les Alpes dinariques, les colliers GPS ont également tout leur sens : « Nous pouvons ainsi vérifier si nos efforts portent leurs fruits. Nous voyons par exemple que les lynx transférés s’adaptent rapidement à leur nouvel environnement : une excellente nouvelle ! » conclut Braňo.
© Jernej Javornik
QUAND DES DAUPHINS DÉVOILENT LEURS SECRETS
Dans les sinueuses rivières de l’Amazonie bolivienne, le mystérieux « bufeo » (Inia geoffrensis boliviensis), un dauphin rose d’eau douce, joue un rôle clé dans son écosystème. Pourtant, nous en savons encore très peu sur son comportement et son habitat. À l’aide de balises satellites, Lila Sainz, biologiste auprès du WWF en Bolivie, tente d’en savoir plus, en collaboration avec Paul Van Damme et l’équipe de Faunagua.
Équiper les dauphins de balises exige une préparation minutieuse. « Nous voulons que les animaux restent le moins longtemps possible hors de l’eau », explique Lila. « Nous construisons donc d’abord un laboratoire mobile sur la plage. Ensuite, nous pénétrons dans l’eau avec un filet adapté aux dauphins. Dès qu’un dauphin est dans le filet, nous le soulevons précautionneusement sur une civière et l’amenons au laboratoire. »
Une telle opération est un vrai travail d’équipe. « Nous partons pendant une à trois semaines, avec au moins trois biologistes, un·e vétérinaire, plus quatre pêcheuses ou pêcheurs du coin, qui connaissent les dauphins de rivière comme leur poche », raconte Lila.
Chaque seconde compte
Le compte à rebours est lancé dès que le dauphin est sorti de l’eau. « Si nous humidifions bien leur peau, les dauphins de rivière peuvent rester sans risque pendant une heure hors de l’eau. Nous passons donc en permanence des éponges humides sur leur corps, pendant que notre vétérinaire surveille attentivement leur pouls et leur niveau de stress », explique Lila. Les scientifiques mettent chaque seconde à profit : pendant qu’une partie de l’équipe installe la balise, d’autres prennent des mesures et réalisent des analyses.
Jusqu’à présent, l’équipe du WWF et de Faunagua a déjà équipé huit dauphins de balises. Aucun animal n’est resté plus de 14 minutes sur la rive, et les dauphins ne semblent pas en avoir gardé de mauvais souvenirs : « Une fois, un dauphin que nous venions d’équiper d’une balise est même revenu vers le bateau : il essayait de se retrouver dans notre filet. Il paraissait vraiment à l’aise et n’avait pas l’air pressé de partir », se rappelle Paul.

Espèce indicatrice en danger
Notre planète abrite encore six espèces de dauphins de rivière, et elles sont toutes en danger, voire en danger critique. Leurs menaces principales : les filets de pêche où les dauphins risquent de s’enchevêtrer, la pollution chimique qui affecte leur habitat et les barrages qui leur compliquent encore la vie. Ces barrages fragmentent leurs populations et limitent à la fois leur liberté de mouvement et celle de leurs proies, ce qui réduit la nourriture disponible.
Et pourtant, les dauphins de rivière présentent une valeur inestimable pour leur écosystème. Prédateurs des eaux, ils mangent de grandes quantités de poissons et préservent ainsi l’équilibre du milieu d’eau douce. Leur présence est également un indicateur de la santé de l’écosystème où ils vivent, une information importante pour les pêcheries dont dépendent des millions de personnes à travers le monde. Ces balises satellites nous permettent donc de mieux comprendre leur rôle, tout en surveillant les menaces qui pèsent sur eux.
Un aperçu de leur vie secrète
Les balises fournissent également des informations uniques sur le comportement des dauphins. « Nous avons par exemple découvert que les mâles et les femelles ne se déplacent pas de la même façon », explique Lila. « Les mâles restent plus souvent dans le courant principal de la rivière, tandis que les femelles préfèrent les petits lacs et bras de rivière. »

Nous savions déjà que les dauphins de rivière migrent, mais les distances qu’ils couvrent continuent à nous étonner. « Certains animaux parcourent jusqu’à 300 kilomètres en à peine deux mois », raconte Paul en souriant. « Et ils peuvent même naviguer entre les arbres. Ils ne vivent donc pas seulement dans la rivière proprement dite, mais aussi dans les forêts inondées alentour, qui sont sous eau durant la saison des pluies », ajoute Lila. Pour sauvegarder l’avenir de ces dauphins, nous devons donc protéger non seulement les rivières, mais aussi ces forêts.
Unir nos forces
Un autre atout de ces expéditions scientifiques ? « Les pêcheuses et pêcheurs qui participent à nos expéditions développent un profond respect pour les dauphins de rivière, devenant ainsi de véritables allié·es », ajoute Lila. Cette sensibilisation est indispensable pour la conservation de l’espèce : lorsque les communautés comprennent le rôle essentiel des dauphins de rivière pour leur écosystème, et donc pour la préservation de leurs sources de revenus, elles s’engagent à protéger cette espèce précieuse. Et son avenir en devient un peu plus rose.



En Zambie, les animaux que nous équipons d’émetteurs vivent sur la terre ferme. Mais l’eau – ou plutôt le manque d’eau – occupe une place centrale dans leur histoire. À cause du changement climatique, les sécheresses se font de plus en plus fréquentes. Et cela n’est pas sans provoquer quelques tensions entre humains et animaux.
Dans le sud-ouest de la Zambie, le parc national de Sioma Ngwezi s’étend sur plus de 5.000 km². Entre les deux rivières qui délimitent le parc – le Zambèze et le Kwando –, une savane boisée héberge des animaux emblématiques comme des guépards, des lycaons, des hyènes et des éléphants. Pendant la saison des pluies, le parc est parsemé de milliers de petits lacs et autres mares. Mais comme aucune rivière permanente ne traverse la savane boisée, l’accès à l’eau se transforme en défi durant la saison sèche.
Fruits et bétail
« Cette situation n’est pas nouvelle, mais avec le changement climatique, les animaux doivent parcourir des distances toujours plus grandes pour trouver de l’eau», explique Teddy Mukula, du WWF en Zambie.
« Sur leur chemin, les éléphants rencontrent des potagers remplis de légumes juteux et de mangues parfumées. Ils se laissent tenter et cela crée des conflits, car les gens qui ont cultivé cette nourriture voient le résultat de leurs efforts disparaître en un clin d’œil. »
Les hyènes effectuent elles aussi des pérégrinations toujours plus longues durant les mois secs. « En raison de la sécheresse, elles s’aventurent plus souvent dans les villages à la recherche de nourriture. Si elles ont l’occasion d’attraper une vache ou une chèvre, elles ne la laissent pas passer », raconte Shadrach Mwaba, du WWF en Zambie. « Les propriétaires de ces animaux n’en sont bien sûr pas ravis. Ce genre d’histoire se termine donc souvent par des représailles envers les hyènes. »
© Ola Jennersten / WWF-Sweden


Chance et difficultés
Pour cartographier les lieux où les animaux s’approchent de zones habitées, Teddy et Shadrach mettent en place des colliers GPS. Très timides, les hyènes sont toutefois difficiles à repérer dans la végétation dense du parc national. Shadrach se souvient encore des difficultés rencontrées lors de leur première tentative. « Nous ne parvenions pas à trouver d’hyènes, et en plus, nous nous étions embourbés. Heureusement, nous avons rencontré des habitants du coin, qui nous ont aidés à dégager notre véhicule. Quand nous leur avons expliqué que nous voulions équiper une hyène d’un émetteur GPS, ils nous ont directement dit : ‘Nous savons où vous pouvez en trouver !’ Grâce à leur aide, nous avons pu accomplir notre mission. »
Hélicoptère
Les éléphants sont bien sûr plus faciles à repérer. Mais comment placer un collier sur un tel colosse ? « Il faut mobiliser deux équipes : une au sol, et une dans les airs, dans un hélicoptère », raconte Teddy. « Depuis les airs, l’équipe en hélicoptère a une bonne vue du troupeau et la ou le vétérinaire peut anesthésier l’éléphant en toute sécurité. Ensuite, l’équipe au sol équipe méticuleusement l’éléphant d’un collier, pendant que l’équipe dans les airs continue à surveiller le reste du troupeau. Le bruit de l’hélicoptère maintient les autres éléphants à distance de sécurité. »
Cartographier les points chauds
Les données GPS ainsi récoltées donnent un aperçu des déplacements des éléphants. « Si on veut en savoir plus sur les dynamiques de population, il faut placer un émetteur sur une femelle : elle vous donnera accès à tout le troupeau », explique Teddy. « Si vous équipez un mâle d’un collier, vous aurez alors un aperçu des déplacements transfrontaliers, car ils parcourent de très grandes distances. »
C’est ainsi que l’équipe de Teddy a découvert que des éléphants traversaient depuis trois ans une nouvelle zone, en quête d’eau.
« Ces informations nous aident à cartographier les points chauds des conflits humain-animal. Nous pouvons alors intervenir de manière ciblée : nous informons les communautés, prenons
Envie d’aider à prévenir les conflits humain-animal en Zambie ? Faites un don sur le compte BE12 3100 7350 7292, en indiquant « Zambie » en communication libre.
des mesures préventives et proposons des solutions si les éléphants causent malgré tout des dommages, par exemple en développant des sources de revenus alternatives », explique Teddy.
Perspectives d’avenir Shadrach réfléchit déjà à l’étape suivante : « Ce qui nous manque encore, c’est un système d’avertissement automatique. Avec ce type de système, une alarme se déclenche lorsqu’un animal équipé d’un collier franchit une frontière virtuelle. Vous pouvez alors directement envoyer l’équipe d’intervention rapide pour prévenir les dommages. » Teddy est également enthousiaste : « C’est efficace ! Nous avons pu le vérifier dans d’autres parcs. Il nous manque juste encore les moyens financiers pour le mettre en place. »


© James Morgan / WWF-US
© Shadrach Mwaba / WWF-Zambia




Majete, témoin d’un rétablissement
Le XXe siècle a été une période sombre pour les rhinocéros noirs : la chasse et le braconnage très intensif ont fait chuter leur nombre de 98%, pour atteindre moins de 2.500 individus. Depuis lors, les efforts de conservation leur ont permis de rebondir, avec près de 6.500 individus aujourd’hui, mais l’espèce reste gravement menacée. Au sud-ouest du Malawi, la réserve faunique de Majete a ressenti de plein fouet l’histoire tragique de cette espèce emblématique.
Zone protégée depuis 1955, Majete a vu la guerre civile décimer sa faune sauvage, les cornes des rhinocéros étant notamment trafiquées pour financer les combats. Dans les années 2000, tous ses rhinocéros avaient été éliminés. C’est à ce moment-là qu’African Parks, le partenaire du WWF, s’est vu confier la gestion de Majete, et le retour des rhinocéros faisait partie de ses priorités. Après la mise en place d’un sanctuaire clôturé dans une petite partie du parc, deux rhinocéros noirs sont ainsi réintroduits en 2003, suivis par deux autres en 2006 et six supplémentaires l’année suivante. Majete avait enfin une nouvelle population fondatrice de rhinocéros noirs !
Une équipe de choc
Une fois cette petite famille constituée et le reste de la réserve faunique clôturée, African Parks a décidé de mettre en place une équipe bien spécifique. Quatre écogardes ont été spécialement formés pour suivre les traces des rhinocéros et les protéger. Depuis maintenant 20 ans pour certains d’entre eux, ces écogardes se réveillent chaque jour à 4h30 et
partent sur des quads sur la piste des rhinocéros de Majete. Au fil des années, les pachydermes sous leur surveillance ont augmenté de façon exponentielle, pour atteindre le nombre de 32 aujourd’hui. L’équipe connait chaque individu, ses habitudes de promenade, ses préférences alimentaires, sa façon de marcher, la forme de ses oreilles... Ce précieux travail d’observation permet entre autres de déterminer le taux de natalité, de mortalité, ou de faire appel aux vétérinaires en cas de blessures.

Les pisteurs prennent également des photos qui sont ensuite croisées avec la base de données d’African Parks et permettent ainsi de déterminer les déplacements des différents groupes ainsi que de surveiller leur patrimoine génétique. « Pour prendre ces photos, les pisteurs grimpent parfois littéralement aux arbres, et ils appellent les rhinocéros une fois
installés en haut », explique Craig Thomas d’African Parks. Ces animaux ont une mauvaise vue mais ils sont curieux : intrigués, ils s’approchent donc souvent jusque sous leurs branches. « À la fin de l’été, nous avons posé 10 balises GPS sur ces rhinocéros, ce qui représente un gain de temps pour les pisteurs, qui pourront les localiser plus facilement », ajoute Craig. Comment s’attacheune telle balise ? Non pas à l’aide d’un collier (cf. p6 à 13), mais en forant un trou à la base de la corne et en y glissant une antenne !
Cornes maudites
Le rhinocéros a peu de prédateurs naturels : son principal ennemi est l’humain. Les braconniers et trafiquants le traquent sans répit pour s’approprier sa corne, en ayant recours à des méthodes de plus en plus sophistiquées pour échapper aux autorités, y compris l’usage d’hélicoptères ou de matériel de vision nocturne. Bien que le commerce international de corne de rhinocéros soit interdit depuis 1977, la demande reste forte. Plus prisées que l’or ou la cocaïne, leurs cornes sont leur malédiction. Réduites en poudre, elles sont utilisées dans la médecine traditionnelle asiatique qui leur attribue des pseudovertus thérapeutiques pour toute une palette de maux allant du mal de tête à la fièvre, et plus récemment le cancer.
© African Parks
Coexistence et bien-être
En complément du travail précieux des pisteurs, des actions de sensibilisation auprès des communautés environnant le parc confortent la coexistence. « Avant de commencer à réintroduire les rhinocéros, nous avons été dans les villages pour expliquer en détail ce que nous allions faire et pourquoi ces animaux étaient si précieux. Il est essentiel que les gens se sentent concernés par ce qui se passe à l’intérieur du parc », raconte Craig. « Chaque année en septembre, nous organisons aussi un grand match de football et une pièce de
théâtre à l’occasion de la journée du rhinocéros. Cela peut paraitre anecdotique mais ce type de travail communautaire est essentiel. Nous discutons avec les habitant·es au quotidien et nous remarquons que les gens ressentent positivement la présence du parc : on reçoit beaucoup de questions sur les animaux présents, ils nous racontent leurs propres observations… »
Le bien-être des communautés locales est à lui seul un point d’attention clé du modèle d’African Parks : 176 emplois locaux permanents, des emplois
saisonniers, une dynamisation de l’économie par le tourisme, la mise en place de huit ‘épicentres’ comportant clinique, bibliothèque et puits d’eau potable, la création d’un vivier pour l’élevage de poissons et de ruches pour l’apiculture, des bourses d’études pour les enfants, un soutien aux écoles… « Nous ouvrons aussi le parc aux communautés environnantes lorsqu’il y a des produits qui peuvent être récoltés de manière durable, tels que de l’herbe sèche ou du bambou en abondance », explique Craig.

Vigilance face au braconnage
« Le travail communautaire, c’est aussi notre première ligne de défense face au braconnage : ça passe par avoir de plus en plus de personnes convaincues de l’importance des rhinocéros, mais aussi par exemple par des informateurs qui peuvent faire des dénonciations anonymes », poursuit Craig. À l’intérieur du parc, les gardien·nes de clôture forment la deuxième ligne de défense : ces personnes qui vivent
à la périphérie du parc parcourent chaque jour une partie de la clôture pour vérifier qu’il n’y ait pas de cassures à réparer ou de signes d’intrusion. Enfin, à l’intérieur du parc, la troisième ligne de défense est assurée par les patrouilles des écogardes. « Grâce à notre travail étroit avec les communautés, ce système à trois lignes marche très bien : on a un taux de braconnage très bas – essentiellement pour la pêche, la consommation personnelle ou le bois de chauffage
– et zéro attaque sur les rhinocéros jusqu’à présent ! »
Un résultat remarquable, mais le braconnage de haut vol reste une menace sous-latente. « Nous ne pouvons pas faire preuve de complaisance, il faut être prêt en tout temps face à la possibilité d’une attaque du crime organisé : la question n’est pas de savoir ‘si’, mais ‘quand’. »
Carte d’identité
Nom scientifique : Diceros bicornis
Population : Près de 6.500 individus
Statut : En danger critique d’extinction
Habitat : Savane semi-arides, zones forestières, zones humides
Alimentation : À la di érence du rhinocéros blanc, le rhinocéros noir à une lèvre supérieure préhensile, avec laquelle il attrape les feuilles des buissons et des arbres, tels que les acacias.

En quête de compagnons
Morphologie : Les rhinocéros sont les plus gros mammifères terrestres, juste après les éléphants. Le rhinocéros noir est plus petit que le rhinocéros blanc, mais il peut tout de même atteindre 1,5 mètre de haut et peser 1,4 tonne. Ses deux cornes poussent continuellement tout au long de sa vie (comme les ongles chez les humains) et la corne la plus longue mesure en moyenne 50 cm. Ils sont également dotés d’une musculature impressionnante qui leur permet de courir très vite sur une courte distance, jusqu’à 50 km/h. Très agiles, ils peuvent aussi faire volte-face en pleine course.
Sociabilité : Les rhinocéros noirs adultes sont le plus souvent solitaires. Une mère et ses filles peuvent rester ensemble pendant de longues périodes, tandis qu’une femelle sans progéniture peut rejoindre une femelle voisine.
Durée de vie : Les rhinocéros noirs peuvent atteindre l’âge de 40 à 50 ans.
Sens : Les rhinocéros ont une mauvaise vue mais un odorat développé et une très bonne audition.
Petits oiseaux bruns de 20cm de long, avec un bec large et des griffes acérées, les pics-bœufs se perchent sur les bovins, les zèbres ou les rhinocéros pour grignoter les tiques, les insectes et les parasites de leur peau ; lorsqu’ils sont inquiets, ces oiseaux siffl ent, alertant ainsi le mammifère sur lequel ils sont perchés d’un éventuel danger, tel que la présence de lions ou d’hyènes. Ce service est particulièrement utile au rhinocéros dont la vision est mauvaise, et cela transparait dans le nom swahili du pic-bœuf, Askari wa kifaru, qui se traduit par « gardien du rhinocéros ». Le chercheur australien Roan Plotz a même prouvé que les rhinocéros accompagnés de ces oiseaux avaient plus de chances de détecter les humains, ce qui les protège donc à fortiori aussi des braconniers !
« Dans un écosystème sain, ces oiseaux sont abondants », explique Craig Thomas. « Mais à Majete, nous n’en observons que très rarement, malgré des conditions apparemment idéales pour leur permettre de prospérer. Nous avons donc fait des recherches et nous sommes rendu compte que les pesticides utilisés sur les animaux domestiques dans la périphérie du parc étaient très nocifs pour ces pics-bœufs. Nous envisageons donc de faire un travail de sensibilisation pour changer ces habitudes, voire de pousser pour un changement législatif qui interdirait la commercialisation de ce type de pesticide spécifique - des alternatives peu coûteuses et respectueuses des oiseaux existent », conclut Craig, avec l’espoir que les rhinocéros de Majete retrouvent bientôt leurs fi dèles compagnons.
© Martin Harvey / WWF
ÉOLIENNES POUR LE CLIMAT, POUR LA NATURE
Investir dans l’énergie verte, c’est investir dans notre avenir. Mais ce qui est bon pour le climat risque-t-il d’avoir un impact négatif sur la biodiversité ? On pense parfois aux oiseaux qui perdent la vie dans les pales des éoliennes. Et dans les parcs éoliens offshores, c’est tout un monde marin qui risque d’être perturbé… Heureusement, des solutions existent !
En matière d’énergie éolienne offshore, la Belgique fait partie des pays pionniers en Europe. Et notre pays veut accélérer la transition énergétique, notamment via l’éolien en mer du Nord. Toutefois, il ne faut pas oublier que toute activité humaine qui s’installe dans une zone naturelle aura un impact sur cet écosystème. Et le monde marin est aussi riche que mystérieux…
« Nous pouvons trouver une solution gagnant-gagnant : la transition vers l’énergie éolienne est positive pour le climat, mais elle peut et doit également être bénéfique pour la biodiversité et la société », explique Sarah Vanden Eede, spécialiste de la mer du Nord au WWF. « Avant de se lancer dans un tel projet, il est donc essentiel d’évaluer son impact sur la nature qui l’accueillera, et de prendre en compte tous les paramètres possibles pour minimiser cet impact, protéger la nature et, si possible, la renforcer et la restaurer. »

Un impact négatif ?
La biodiversité de la mer du Nord pourrait en effet facilement se retrouver à pâtir de projets offshores mal conçus : collision des oiseaux avec les pales, pollution lumineuse, vibrations perturbant les systèmes de géolocalisation des mammifères marins...
« L’installation d’une structure en béton et métal, dans un environnement où ces matériaux étaient absents, crée par ailleurs une sorte d’habitat artificiel nouveau qui
attire certaines espèces spécifiques mais bouleverse aussi l’écosystème », ajoute Sarah. « Les espèces attirées par le béton et le métal risquent ainsi d’entrer en concurrence avec notre biodiversité indigène, qui s’épanouit quant à elle plutôt sur le gravier et le sable. »
Des solutions existent « Il y a un compromis à trouver entre la meilleure efficacité énergétique et l’impact le plus faible sur la nature », explique Sarah. « Et ça commence
©JesseDeMeulenaere ©JesseD M len
simplement par mettre en pratique toutes les solutions que nous connaissons déjà. Beaucoup de ces adaptations ne sont pas si coûteuses ! »
De nombreuses propositions ont en effet déjà été identifiées : mettre à l’arrêt les turbines pendant les migrations des oiseaux, installer des senseurs détectant la présence d’animaux, limiter les éclairages inutiles, peindre l’une des trois pales pour rendre l’éolienne mieux visible pour les oiseaux… Concernant la pollution sonore, l’utilisation de « rideaux de bulles » pour tenter de bloquer les ondes sonores au moment du forage de l’éolienne dans le sol a fait ses preuves. La planification spatiale a elle aussi son importance : il vaut mieux rester en dehors des zones protégées et des routes migratoires, mais aussi s’assurer que toutes les éoliennes soient de la même hauteur et qu’elles soient groupées de manière assez dense pour décourager les oiseaux de s’engager parmi elles, tout en prévoyant des corridors bien larges entre les parcs éoliens. Des recherches plus approfondies sont par ailleurs nécessaires,
notamment pour parvenir à terme à des parcs éoliens modulaires. « Idéalement, un parc éolien offshore devrait être constitué de composants réutilisables, pouvant être réparés, remplacés ou démantelés et recyclés », explique Sarah Vanden Eede. Une manière de minimiser autant que possible les bouleversements des sédiments du fond marin, considérables lors de tous travaux en mer.
Booster la nature
Enfin, il ne faut pas se contenter de chercher à minimiser l’impact des parcs éoliens sur la nature : leur présence a le potentiel de booster réellement la biodiversité ! « Dans le plan d’action pour la restauration de la nature en mer du Nord belge, une de nos priorités est par exemple la restauration des bancs de graviers, afin d’y permettre le développement de récifs de moules et d’huitres », explique Sarah. « Les parcs éoliens pourraient nous aider à booster cet objectif. Dans les zones où le fond marin comporte des reliquats de bancs de graviers, on pourrait mettre à profit l’espace au sol situé entre les éoliennes : en y installant des petits ilots de gravier et en s’assurant
que ces ilots soient colonisés par des espèces de coquillages intéressantes, on pourrait obtenir à terme un véritable réseau d’habitat de gravier favorable aux récifs de coquillages, ce qui renforcerait les projets des zones Natura 2000 et la biodiversité de la mer du Nord dans son ensemble. »
Vers une nouvelle norme « Une conception des parcs éoliens respectueuse de la nature, ça devrait être la norme », martèle Sarah. « Les marchés publics et les demandes de permis environnementaux liés à l’éolien offshore devraient donc obligatoirement inclure des exigences concernant la conception respectueuse de la nature, afin que cela devienne un réflexe pour l’industrie. C’est déjà le cas aux Pays-Bas, nous continuerons de plaider pour que cela devienne le cas aussi en Belgique », conclut Sarah.

Illustration par © Hendrik Gheerardyn
LES HUITRES, SUPERHÉROÏNES DE LA MER

Les bancs de gravier sont les récifs coralliens de la mer du Nord. Les huitres y sont des espèces clés de voûte, et leurs vastes colonies o rent un habitat, un abri et une protection contre les prédateurs à des centaines d’espèces, y compris des poissons à valeur commerciale tels que les anchois et les harengs. Les bancs d’huitres contribuent également à stabiliser les sédiments au fond de l’océan, ce qui peut protéger les littoraux de l’érosion et des tempêtes. De plus, chaque huitre est capable de filtrer jusque 200 litres d’eau par jour pour en extraire du plancton et d’autres particules pour son alimentation. Ce faisant, les huitres contribuent à améliorer la qualité de l’eau en éliminant l’excès de nutriments et de polluants. Et une eau plus propre est synonyme d’un océan plus sain, avec davantage de vie végétale et animale, ce qui accroît la capacité de l’océan à piéger le carbone. Enfin, les huitres contribuent
également à l’échange de nutriments entre les habitats benthiques (fond de l’océan) et pélagiques (eaux libres). Grâce à tous ces services, la valeur des huitres en tant qu’ingénieures de l’écosystème a été évaluée entre 4.775 en 86.000 euros par hectare et par an !
Jusqu’au milieu du 19e siècle, les bancs d’huitres étaient abondants dans les eaux belges. Victime de surpêche puis de maladies, l’espèce y a entièrement disparu... « Le retour des récifs d’huitre est notre grand rêve », confirme Sarah Vanden Eede. Un rêve qui pourrait donc devenir réalité grâce à des structures o shores dont la conception tienne compte de la nature. Et d’ici là, une première bonne nouvelle : un projet pilote lancé par le consortium Belreefs a tenté de réintroduire de premières huitres belges cet été !

© Jeroen Helmer / ARK
© Floor Driessen / Bureau Waardenburg
DÉCOUVRIR LES ENJEUX DES OUTILS POUR FAIRE
ENVIRONNEMENTAUX AUX ÉLÈVES!
Le WWF-Écoles, c’est une offre d’outils pédagogiques de dossiers éducatifs, de jeux, de concours ou encore de sites web interactifs, pour tout découvrir sur notre belle planète. Nous mettons gratuitement ce catalogue à disposition des enseignant·es, parents, ou de tout autre professionnel·le qui travaille avec des enfants ou des jeunes, de 6 à 18 ans.
L’objectif ? Permettre à nos jeunes de comprendre les grands enjeux environnementaux de façon ludique et amusante. Les élèves peuvent ainsi en apprendre plus sur l’importance du loup ou de la loutre, expérimenter par eux-mêmes les effets du changement climatique via un atelier scientifique, ou encore chercher des solutions à la pollution


HansMoyson/WWF-Belgium
DES ENSEIGNANTES TÉMOIGNENT
« Tous mes élèves ont adoré l’escape game sur le plastique et y ont participé avec beaucoup de plaisir. Je pense que certaines habitudes familiales ont déjà commencé à changer. Un tout grand merci au WWF ! » Séverine, enseignante en P5/P6.
« La Mini COP est une excellente animation qui permet de mieux comprendre le fonctionnement d’une conférence sur le climat. Les élèves sont motivés et se prennent au jeu. » Geneviève, enseignante en 5e secondaire.
« L’AgendAnimaux est ludique et facile à utiliser. Les élèves ont adoré et ont tout de suite demandé à inscrire leurs anniversaires dessus. En plus, il existe des fiches à exploiter avec le calendrier. » Violette, enseignante en sciences en 1re, 2e et 3e secondaires. Découvrez tous nos outils pédagogiques !
VOTRE ADOPTION EN ACTION
Vous avez adopté un lion ou une tortue marine ? Découvrez les dernières nouvelles de votre espèce préférée !
Nous écrivons ensemble l’avenir du lion
La protection des lions ne repose pas sur un seul acte spectaculaire, mais sur une multitude d’initiatives discrètes, répétées, portées chaque jour par des communautés engagées et des scientifiques sur le terrain, et leurs soutiens à travers le monde.
Dans la réserve du Masai Mara, au sud-ouest du Kenya, le WWF-Belgique mène avec le Mara Predator Conservation Programme un projet pour améliorer la cohabitation entre les lions et les humains.
Cette réserve et les terres communautaires qui l’entourent sont le prolongement des grandes plaines du Serengeti en Tanzanie. Elles constituent aussi l’un des derniers bastions de la vie sauvage en Afrique de l’Est. Ce paysage emblématique abrite 500 lions, ainsi qu’une densité exceptionnelle de guépards, d’hyènes et d’herbivores, notamment au moment de la célèbre migration des gnous.
20 jeunes au cœur du projet… Formée pour atténuer les conflits entre humains et lions, une équipe de 20 jeunes patrouille chaque jour dans les zones sensibles, dialogue avec les communautés, intervient en cas d’incident et propose des solutions : enclos renforcés, dispositifs lumineux anti-prédateurs, sensibilisation…
9
Aujourd’hui, neuf jeunes lions en dispersion et deux guépards portent des colliers satellites. Les données qu’ils émettent permettent de comprendre les interactions, d’anticiper les conflits et de mieux cibler les actions de protection.
100 Cent enclos traditionnels ont été construits pour répondre aux besoins des éleveurs et des éleveuses.
3.000 Nous avons distribué 3.000 lampes anti-prédateurs aux communautés locales. Alimentées par l’énergie solaire, elles émettent des flashs aléatoires qui imitent une présence humaine et dissuadent ainsi les prédateurs d’approcher les enclos.

Leur travail est renforcé par la mise en place de colliers GPS, qui nous permettent de suivre les déplacements des lions en temps réel. Lorsque l’un d’entre eux franchit les limites d’une zone protégée, une alerte est immédiatement envoyée à l’équipe ambassadrice.
LE RÉSULTAT ?
Notre projet avec Mara Predator Conservation Programme montre qu’une approche intégrée alliant technologie, connaissance du terrain, savoirs traditionnels et implication locale peut réellement faire reculer les menaces qui pèsent sur les grands prédateurs d’Afrique.
Merci d’être à nos côtés !


© Emma Maris / WWF-Belgium


Tortues marines : à la recherche de refuges sûrs TORTUE
Nom scientifique : Dermochelys coriacea
Taille et poids : jusqu’à deux mètres et 900 kg
Longévité : 50 à 100 ans
Une voyageuse légendaire
Capable de plonger à plus de 1.200 mètres de profondeur, la tortue luth accomplit un immense périple pour rejoindre la plage qui l’a vue naître. Et perpétuer le cycle de la vie en y pondant à son tour.
Un rôle clé dans l’océan Elle est un maillon essentiel de la biodiversité marine et côtière. En se nourrissant de méduses, elle régule leurs populations. En pondant, elle enrichit les plages de nutriments. Et certains poissons se nourrissent des algues et parasites sur sa carapace : la tortue luth devient ainsi un véritable « bu et ambulant » pour la faune marine.


Sur les plages de Pomio, en Papouasie-NouvelleGuinée, un travail de terrain essentiel est en cours pour protéger les tortues marines, et en particulier la tortue luth (Dermochelys coriacea), une espèce menacée à l’échelle mondiale.
Les sites de nidification de Pomio, parmi les plus importants de la région, sont menacés par l’érosion, les activités humaines et le réchauffement climatique. Mais il y a des signes d’espoir : à Galue par exemple, des traces fraîches de ponte ont récemment été repérées.
Une nouvelle encourageante pour toutes les personnes impliquées dans la protection de ces voyageuses ancestrales.
• Un réseau de suivi local a été mis en place dans les villages de Galue, Bairaman, Malai et Bain.
• À ce jour, quatre communautés côtières de Pomio ont signé un accord de conservation avec le WWF.
• Les premières sessions de sensibilisation à la protection de la nature ont rassemblé plus de 30 participant·es
Enfin, l’ensemble du matériel nécessaire au suivi des plages (kits d’observation, documents éducatifs, équipements) est prêt à être déployé sur le terrain. Ce dispositif permettra de mieux repérer les pontes, sécuriser les nids et recueillir des données précieuses pour la recherche. Grâce à toutes les personnes qui ont adopté une tortue marine, nous œuvrons pour que les plages de Pomio demeurent des refuges sûrs pour toutes les tortues marines qui viennent y pondre.
ET ENSUITE ?
L’objectif est clair : former davantage de volontaires, renforcer la collecte de données, et favoriser les échanges entre gardien·nes du Pacifique, depuis les côtes de Papouasie jusqu’aux Fidji.
Merci de faire partie de ce voyage !
© Jürgen Freund / WWF
WWF-Belgique C.F. ASBL
Bd Emile Jacqmain 90
1000 Bruxelles
02 340 09 20
wwf.be
NOUS AVONS BESOIN D’ELLES, ELLES ONT BESOIN DE NOUS

Signez notre pétition pour protéger les forêts tropicales
