Dossier : Document : MEP_Livres_1 Date : 17/7/2009 16h37 Page 4/132
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DES CHERCHEURS DE DIEU PAR MILLIERSâŠ
Table des entrées p. 1471
} Voir entrĂ©e 5 â Grands saints
LES SAINTS DISENT PAR LEUR VIE LâESSENTIEL DE LA VIE CHRĂTIENNE Aujourdâhui, qui ne connaĂźt sĆur Emmanuelle, Martin Luther King, lâabbĂ© Pierre, mĂšre TĂ©rĂ©sa, Padre Pio, et, dĂ©jĂ un peu plus lointains, monseigneur Oscar Romero, Edmond Michelet, Madeleine DelbrĂȘl, le pĂšre Teilhard de Chardin ? Ces hommes, ces femmes sont comme des points de rendez-vous connus de lâhumanitĂ© entiĂšre. En mĂȘme temps, ils se reconnaissent en relation avec Dieu. Ă toutes les Ă©poques, des personnalitĂ©s cheminent ainsi entre Dieu et les hommes. Ce sont des tĂ©moins.
LA FOI EST UNE LIBĂRATION
} Voir entrĂ©e 4 â Saints populaires
La libertĂ© est, pour les chrĂ©tiens, le lieu obligatoire pour apprendre quelque chose sur Dieu. Ceux qui nâont pas dĂ©couvert la libertĂ© sont, Ă leurs yeux, des athĂ©es, mĂȘme sâils adorent des dieux⊠ou Dieu ; le mot « athĂ©e » est explicitement employĂ© par saint Paul Ă propos de gens croyant en Dieu, mais dâune maniĂšre telle quâils sont prisonniers des lois et des coutumes : ils nâont pas encore pris conscience que Dieu est dâabord libĂ©rateur (Ăp 2, 12 ss) et quâil permet Ă chacun dâĂȘtre soi-mĂȘme, libre. « La vĂ©ritĂ© rend libre », a dit le Christ (Jn 8, 32). Le concile Vatican II montre quâune des consĂ©quences de cette libertĂ© est la variĂ©tĂ© dans la saintetĂ©. Il dĂ©crit successivement quelle doit ĂȘtre la libertĂ© des Ă©vĂȘques, des prĂȘtres, des diacres, des veuves, des laĂŻcs, des cĂ©libataires, des couples, des travailleurs, des pauvres⊠Il suffit de lire ci-aprĂšs quelques-unes des notices biographiques des saints pour se convaincre que, si telle est la vitrine du Dieu des chrĂ©tiens, il ne cherche pas Ă mettre chacun dans un moule. Il nây a pas de modĂšle uniforme de vie chrĂ©tienne, mais il sâagit toujours dâassumer avec confiance ce que lâon est et dâaimer lĂ oĂč lâon est, comme lâon est.
LA LIBERTĂ, POUR LES CHRĂTIENS, CâEST RECONNAĂTRE LâAMOUR DONT ILS SONT NĂS Ce Dieu qui libĂšre, le Dieu des saints, est un Dieu quâils remercient sans cesse. Ils lui « rendent la gloire et lâaction de grĂące » qui, Ă leurs yeux, lui reviennent. Ce merci constant est toute leur thĂ©ologie (Ă©tymologiquement : leur « discours sur Dieu »). Bien sĂ»r, certains ont tenu des propos plus complexes. Mais ce qui intĂ©resse dans un exposĂ©, ce sont sa sincĂ©ritĂ© et sa vĂ©ritĂ©. Dans les propos des saints, cette vĂ©ritĂ© tient en quelques mots : « Mon Dieu, je sais que je ne sais rien, que je te dois tout, que tu mâas choisi et que mes forces viennent de toi. » MĂȘme pour qui ne croit pas en Dieu, une telle affirmation de libertĂ© et de force est impressionnante. Il est frappant dâentendre les saints proclamer sans cesse que cette libertĂ© et cette force ont leur source ailleurs quâen eux-mĂȘmes et quâen consĂ©quence, loin de sâen glorifier, ils ne peuvent quâen remercier Dieu. Toute dĂ©finition du christianisme se doit de faire sentir lâarticulation, apparemment paradoxale mais constamment affirmĂ©e par la vie des saints, entre libertĂ© de lâhomme et action de Dieu par sa grĂące divine. Le concile Vatican II, reprenant en cela la tradition de lâĂglise, a largement soulignĂ© que cette articulation devait se comprendre Ă lâimage du mariage, elle-mĂȘme liĂ©e, dans lâĂglise, au concept fondamental dâAlliance. LâAlliance, câest le pacte de libertĂ© Ă libertĂ© que Dieu propose Ă lâhomme ; une promesse de bonheur pour lâhomme qui accepte dâaimer ce Dieu qui lâa créé et qui lui rĂ©vĂšle lâintimitĂ© de la vie trinitaire par JĂ©sus-Christ. Le Concile emploie les mots « sâunir », « se consacrer », « devenir semblable », « suivre », « imiter », « participer ». Mais cela nâa de sens que dans un choix (le mot biblique est « Ă©lection ») rĂ©ellement rĂ©ciproque.