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Les conditions pour un massage réussi
En avant pour la pratique

Les conditions pour un massage réussi
Le massage canin fait partie d’une démarche globale qui a pour but d’apporter du bien-être à son animal et de vivre avec lui de manière harmonieuse. Pour cela, l’humain doit répondre aux besoins de son chien et l’accompagner avec une approche bienveillante.
Pour les humains
La pyramide de Maslow est une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins réalisée à partir des observations faites, dans les années 1940, par Abraham Maslow.
ABRAHAM MASLOW (1908-1970)
Abraham Harold Maslow est un psychologue américain. Fils d’immigrés ukrainiens juifs, Abraham est un enfant timide et solitaire, rejeté par ses camarades de classe en raison de ses origines juives. Il se réfugie dans les livres et commence des études de droit qu’il abandonne pour se tourner vers la psychologie.
Abraham Maslow est célèbre pour ses études sur la motivation, qu’on a représentées par une pyramide : la « pyramide des besoins ».
LA PYRAMIDE DES BESOINS
La pyramide de Maslow définit les besoins essentiels pour les humains en les classant de façon hiérarchique. Elle a pour base les besoins fondamentaux, c’est-à-dire les besoins physiologiques (respirer, manger, boire…). Viennent ensuite les besoins de sécurité, les besoins d’appartenance, ceux d’estime et, au sommet, les besoins d’accomplissement de soi.
Besoins d’accomplissement
Besoins d’estime (être reconnu, aimé, accepté par les autres)
Besoins d’appartenance (intégration dans un groupe, statut social, créer des liens)
Besoins de sécurité (rendre notre environnement plus stable et prévisible ; créer une zone de confort et un « chez soi » où l’on se sent en sécurité)
Besoins physiologiques (dormir, se nourrir, boire, se vêtir)
MASLOW ET LES ANIMAUX
Les premières recherches de Maslow se sont portées sur le comportement des animaux. Voilà pourquoi on peut tout à fait adapter sa pyramide des besoins aux besoins du chien.
Besoins d’utilité (activités et dépenses cognitives)
Besoins d’épanouissement
Besoins d’estime (confiance, relation sans dominance…)
Besoins sociaux (rencontres, communication, statut d’appartenance…)
Besoins de sécurité (se sentir en sécurité, être en confiance…)
Besoins psychologiques
Besoins basiques
Besoins physiologiques (manger, boire, dormir, respirer…)
Les besoins basiques : les besoins physiologiques et les besoins de sécurité
Le chien doit avoir de l’eau propre à disposition, de la nourriture de qualité, des balades quotidiennes où on le laisse flairer à sa guise, et un couchage. Le nombre de couchages dépend du nombre de pièces de vie de l’habitation.
Il doit aussi vivre dans un environnement sécurisé où règnent confiance et respect, d’où l’importance d’une éducation bienveillante (voir ci-contre).
Les besoins psychologiques : les besoins sociaux et les besoins d’estime
Le chien a besoin de contacts sociaux avec des congénères et des humains. Il est donc important de le socialiser dès le plus jeune âge en lui faisant profiter de contacts positifs avec ses semblables, et de le familiariser aux humains de manière progressive et adaptée.
Les besoins d’épanouissement : les besoins d’utilité
Pour s’épanouir, le chien doit avoir des activités, qu’il s’agisse de balades, de jeux physiques et cognitifs, d’activités masticatoires. Il a en effet besoin de mâchouiller, de jouer, d’utiliser son odorat en balade, de réfléchir…
Autrefois : l’éducation « à la dure »
Autrefois, le chien dormait pratiquement toujours dehors, dans la niche ; il mangeait les restes du repas ou un peu de soupe ; on ne s’occupait guère de lui. Son maître le dominait : celui-ci devait pouvoir reprendre n’importe quoi dans sa gamelle ou dans sa gueule sans que le chien bouge, lui mettre la truffe dans ses bêtises quand il en avait fait, tirer sur sa laisse ou directement sur son collier pour l’emmener où il voulait, hurler pour le faire rentrer ou obéir.
Depuis quelques années, nous sommes heureusement presque entièrement revenus de ce mode d’éducation qui faisait du chien un chien apeuré et passif. Sans compter que la notion de dominance entre chien et humain est fausse et obsolète.
Le mot « maître », comme nous en avons fait le choix dans ce livre, doit donc être évité au profit du mot « humain », puisque c’est justement une relation pleine d’humanité et de respect qu’il convient d’instaurer pour faire de son chien un chien heureux.
L’éducation dite « positive »
L’éducation positive ou bienveillante consiste à adopter une attitude positive et bienveillante au quotidien. Cette vision de la relation avec son chien repose sur trois bases : respect, compréhension et bienveillance.
Les cris, les coups, les violences physiques et/ou psychiques.
Les outils coercitifs : collier étrangleur, électrique, torquatus, anti-fugue… Le 16 janvier 2023, les députés ont d’ailleurs voté une proposition de loi visant à interdire l’usage des colliers de dressage pour chiens et chats. Ces outils génèrent en effet du stress et rendent le chien anxieux. Par ailleurs, le stress libère du cortisol dans le sang. Or, en cas de stress chronique, la libération régulière de cortisol affaiblit le système immunitaire de l’animal. De plus, les colliers étrangleurs, torquatus ou semi-étrangleurs génèrent des tensions au niveau du cou qui sont sources de douleurs.
Renforcer les comportements jugés opportuns (besoins dehors, etc.) ou les apprentissages réussis (marche calme en laisse, etc.) en les marquant verbalement d’un « yes/ oui/bravo » enjoué suivi d’un renforçateur, une récompense (friandise ou caresse). Un clicker peut aussi être utilisé. Il s’agit d’un boîtier en plastique avec une languette métallique. Il fait « click » quand on appuie. Il faut appuyer pile au moment où le « bon » comportement intervient. Il remplace le « yes/oui/bravo » et doit être suivi de la récompense.
Ignorer ou rediriger les comportements jugés inopportuns (pipi dans la maison, destruction…). Ne jamais les réprimander.
Gronder un chien ne lui permet pas d’apprendre. Un chien apprend à faire un comportement, il n’apprend pas à « ne pas le faire ». Aussi, plutôt que de le gronder quand il ne fait pas bien, guidez-le vers le bon comportement et félicitez-le quand il fait bien.
Lors de la séance de massage, le chien va communiquer son ressenti. Il peut en effet être surpris par ce toucher inhabituel qui n’est ni une caresse, ni un soin d’hygiène. Voilà pourquoi il est essentiel d’observer son chien et de comprendre les signaux qu’il émet au moyen de son corps.
Turid Rugaas
Turid Rugaas est une célèbre éducatrice canine norvégienne qui a consacré sa vie aux chiens, à leur comportement et à leur bien-être. À
la fin des années 1980, après des années à observer les chiens et leur langage corporel, l’éducatrice a répertorié une trentaine de « signaux d’apaisement ». Elle a mis en évidence l’importance de connaître ces signaux pour mieux comprendre son chien, savoir s’il est consentant ou non, et éviter ainsi les problèmes de comportement. Son travail, publié sous forme de livres, dont le célèbre Les Signaux d’apaisement, les bases de la communication canine1, est reconnu dans le monde entier.
Les signaux
Les signaux d’apaisement sont les signaux de communication du chien. Celui-ci se sert de son corps, de sa tête, de ses oreilles, de sa queue, de ses expressions… pour se faire comprendre. Le chien utilise ces signaux : lors d’une rencontre, pour apaiser le chien en face ou pour s’apaiser lui-même ; lors d’une situation stressante ou dans toute situation inconfortable, avec le même objectif : apaiser l’autre ou s’apaiser lui-même.
Comme le chien utilise aussi ces signes face à l’humain, il est important de les connaître pour comprendre ce que nous dit notre chien et faire cesser la situation qui le dérange. Si vous ne les voyez pas, votre chien risque de se sentir incompris. Il peut alors se sentir obligé d’utiliser des communications plus fortes comme une conduite agressive.
Cerise sur le gâteau, vous pourrez vous aussi utiliser ces signaux pour apaiser votre chien.
Il est parfois difficile de voir les signaux, qui sont émis de manière très rapide. Il faut donc apprendre à bien observer son chien.
1 Turid Rugaas, Les Signaux d’apaisement, les bases de la communication canine, Les éditions du Génie canin, 2009.