








La Terre respire selon trois rythmes : une respiration annuelle conduite par le Soleil ; une respiration mensuelle rythmée par la Lune ; une respiration quotidienne, celle de l’alternance du jour et de la nuit.
Suivons la course du Soleil dans la zone tempérée de l’hémisphère Nord. Nous comprendrons ensuite parfaitement la course de la Lune et ses effets, base de notre calendrier.
Au solstice d’hiver le 21 décembre, jour le plus court de l’année (8 h 10 min), le Soleil se lève à l’extrême sud-est de sa course et décrit dans le ciel son arc le plus court. Il se couche à l’extrême sud-ouest pour la nuit la plus longue (15 h 50 min). S’il cessait de briller, nous verrions apparaître derrière lui la très belle constellation du Sagittaire, constellation la plus basse à l’horizon sud. Toute végétation semble absente ou endormie. La terre prépare son renouveau. La nouvelle année solaire commence.
De ce jour le plus court au solstice d’été le 21 juin, jour le plus long (16 h 07 min), le Soleil monte de plus en plus haut dans le ciel. Du Sagittaire, la constellation la plus basse, au Taureau, la constellation la plus élevée, pratiquement au zénith, il est ascendant. Durant ces six mois, la terre, jour après jour, très lentement, se réchauffe. À mesure que le Soleil monte
dans le ciel, que les jours rallongent, la sève se manifeste dans l’ensemble du monde végétal.
Nous assistons à une véritable résurrection de la nature qui va progressivement guider les multiples travaux de jardinage : taille fruitière et d’ornement, façonnage de la terre, semis, repiquages, etc. Avec juin se terminent la grande poussée de la végétation et la saison des semis d’été. Celle des récoltes va commencer.
Au solstice d’été le 21 juin, le Soleil amorce sa courbe descendante. Ses rayons chauds deviennent desséchants. Les jours dimi nuent. Les récoltes battent leur plein et la terre commence à se dénuder. La montée de la sève se calme. Les feuilles des arbres se dessèchent.
Après l’équinoxe d’automne qui a lieu le 23 sep tem bre, vous pourrez peu à peu commencer à travailler le sol pour préparer la prochaine année.
À chaque récolte, la terre s’appauvrit des légumes et fruits donnés. Il faut lui refaire une santé par un apport de compost affiné, de fumures vivifiantes, d’engrais verts dynamisants.
Dans son inspiration profonde, la terre absorbe tous les éléments fertilisants et rééquilibrants que vous lui apportez pour sa reconstruction. La sève redescend dans les racines. Les feuilles s’envolent. Les jours diminuent de plus en plus, l’hiver arrive. Le Soleil, en bas du cycle, retrouve le Sagittaire et un souffle nouveau pour repartir !
Ce sera pour vous le moment de choisir les jours calmes et cléments pour planter les vivaces, les arbres et arbustes à racines nues.
PAR RAPPORT AUX CONSTELLATIONS DU ZODIAQUE
La Lune fait le tour de la Terre en un mois lunaire d’environ 27 jours. Exactement à l’image du Soleil en une année, elle passe devant chaque constellation du zodiaque et exerce une influence très importante sur la Terre. L’exemple le plus spectaculaire de son action est donné par le phénomène des marées – hautes quand la Lune est à la verticale (zénith ou nadir), basses quand elle est à l’horizon (est ou ouest) –, sensible également à l’intérieur des terres comme le prouvent de multiples expériences conduites par des équipes scientifiques de nombreux pays (Allemagne, États-Unis, Angleterre, etc.).
Regardez le ciel chaque jour. Quand la Lune est là, localisez-la dans votre environnement. Prenez des repères : un arbre, une maison, une colline, etc. D’un jour à l’autre, vous la verrez soit monter, soit descendre…
L’almanach du facteur vous donne les heures quotidiennes des levers de la Lune (chaque jour, en moyenne, une heure plus tard que la veille).
Lune montante : le printemps lunaire
Durant treize jours et demi, la Lune est montante de la constellation du Sagittaire, la plus basse, à celle du Taureau, la plus élevée. Elle suit le chemin parcouru par le Soleil du 21 décembre au 21 juin. Pendant cette période, la sève monte dans tous les végétaux et gonfle la partie aérienne des plantes. Voici le moment de prélever des greffons (en les gardant à bonne température jusqu’au moment de greffer), de semer, de récolter les légumes-feuilles, les fruits qui seront juteux à souhait et de couper les fleurs à bouquets.
Prenez comme repère un point fixe, ici un arbre, et notez l’heure. Regardez le lendemain, deux heures plus tard. Si la Lune est plus haute, elle est montante, si elle est plus basse vers l’horizon, elle est descendante.
Inversement, durant treize jours et demi, la Lune est descendante de la constellation du Taureau à celle du Sagittaire et vous la voyez jour après jour descendre dans le ciel toujours plus bas vers l’horizon. Elle suit le chemin parcouru par le Soleil du 21 juin au 21 décembre. La sève redescend dans les racines. Comme en octobre, la terre absorbe : c’est le moment de planter, de repiquer, d’épandre du compost et des engrais organiques, et de tailler. La reprise des plantes est facilitée, l’enracinement se fait en profondeur ; la terre absorbe bien les fertilisants ; les haies supportent la taille sans difficulté et repoussent moins rapidement. Les plaies d’élagage des grands arbres cicatrisent plus facilement.
On appelle révolution sidérale le mouvement ascendant et descendant que la Lune décrit en une durée de 27 jours, 7 h, 43 min, 11 s. C’est ce mouvement montant et descendant qui nous intéresse au jardin.
Un autre cycle s’effectue également en un mois, plus exactement en 29 jours, 12 h, 44 min, 2 s. C’est la révolution synodique. Nous n’en tenons pas compte pour jardiner avec la Lune.
La Lune est croissante de la nouvelle lune à la pleine lune. À la nouvelle lune, elle est en conjonction avec le Soleil qui éclaire sa face invisible et elle disparaît du ciel. Puis on voit une mince faucille qui croît chaque jour pour devenir le premier quartier et aboutir à la pleine lune.
La Lune est décroissante de la pleine lune à la nouvelle lune. À la pleine lune, elle est entièrement éclairée par le Soleil et apparaît toute ronde. Elle décroît ensuite chaque jour pour disparaître entièrement à la nouvelle lune.
Attention ! Ne confondez pas lune mon tante et lune croissante, lune descendante et lune décroissante.
En haut, la Lune croissante débute avec la nouvelle lune, invisible dans le ciel, puis passe par le premier quartier et se termine à la pleine lune. Le croissant grossit un peu chaque jour jusqu’à former un globe. En bas, elle est décroissante de la pleine lune à la nouvelle lune en passant par le dernier quartier.
S’il vous est arrivé de faire du camping sauvage en forêt, vous avez été immanquablement éveillé par un mer veil leux déchaînement de chants d’oiseaux une heure ou deux avant le lever du soleil. L’air se refroidit, l’humidité s’accroît, les plantes aussi s’éveillent, s’ouvrent à la rosée du matin. La sève gonfle les végétaux. Dans la matinée, quand toute l’humidité de surface a disparu, le moment est venu de faire vos semis, de cueillir les salades, les épinards, les cornichons, tout ce qui se récolte au-dessus du sol. Puis, entre 12 h et 15 h, un silence se fait. La terre s’intériorise à nouveau, les forces descendent vers les racines. Vient le moment de planter, de repiquer, de récolter les légumes-racines et enfin d’arroser quand le soleil est couché. Les plantes s’endorment. Respectons leur sommeil.
La Lune, cet astre quotidiennement changeant, a toujours intrigué les humains qui ont cherché à établir des correspondances entre ses phases et la météorologie, la santé, les naissances, les animaux, les plantes, etc. Si vous êtes amateur de cueillette de champignons et si les conditions sont favorables à la récolte (saison, humidité), inutile d’en chercher à la nouvelle lune. Ils sont alors en gestation et commencent à apparaître vers le cinquième jour pour être tendres, charnus, magnifiques à la pleine lune ou un peu avant. Ils poussent ensuite plus lentement et se dessèchent peu à peu.
Dès les temps préhistoriques, l’homme a étudié les étoiles.
Les premiers témoignages nous viennent des bergers chaldéens qui savaient lire dans le ciel l’heure de la nuit, la direction à prendre et la saison, résultat de méditations de nombreuses générations.
Une certaine zone d’étoiles fixes les unes par rapport aux autres a toujours été
27 jours, 13 heures, 18 minutes et 33 secondes séparent deux passages consécutifs de la Lune à son périgée ou à son apogée.
Entre deux passages successifs de la Lune au même nœud, il s’écoule 27 jours, 5 heures, 5 minutes et 36 secondes.
Dès le IIIe siècle avant notre ère, les Babyloniens calculèrent avec précision la durée moyenne entre deux phases lunaires semblables. Ils obtinrent une durée de 29 jours, 12 heures et 44 minutes et déterminèrent ainsi la lunaison, ou mois synodique, avec une erreur de 0,000053 jour !
particulièrement intéressante. Le Soleil, la Lune, les planètes la parcourent éternellement. En reliant certaines de ces étoiles par des lignes imaginaires, l’homme de Mésopotamie et d’Égypte a composé douze animaux plus ou moins étranges, d’où le nom de zodiaque (du grec zôon : animal, être vivant). Parmi les milliards d’étoiles qui nous entourent, vous reconnaîtrez toujours ces constellations privilégiées sur le chemin parcouru par la Lune. Elles occupent une large bande de 18° autour de la Terre selon une trajectoire appelée écliptique ou ligne des éclipses. Chaque étoile, semblable à notre Soleil, parfois beaucoup plus importante (Aldébaran, l’étoile la plus brillante du Taureau, a un diamètre 36 fois supérieur à celui du Soleil), nous envoie ses rayons lointains et nous bénéficions d’influences spécifiques selon la constellation et la région du ciel. Voyons quelles peuvent être ces influences.
Entre le 20 et le 22 mars, selon les années, le Soleil franchit l’équateur céleste au point vernal (début du printemps et degré zéro du premier signe du zodiaque, le Bélier). Ce point très précis ne reste pas immobile par rapport aux constellations. Il recule tous les ans de 50 secondes d’arc sur l’écliptique, soit 1° en 72 ans ou un signe de 30° en 2 160 ans. Il est actuellement dans la constellation des Poissons.
De même que la plante est composée de quatre parties – la racine, la feuille, la fleur et le fruit –, les douze régions zodiacales sont chacune en affinité avec l’un des quatre éléments fondamentaux de l’univers – la terre, l’eau, l’air et le feu –, formant ainsi quatre groupes d’impulsions de même nature régulièrement distribuées tout autour de la Terre. Ces impulsions agissent de façon spécifique sur une partie déterminée de la plante.
Au fur et à mesure de son passage devant chaque constellation, la Lune fait jouer ces différentes forces, les capte, les imprègne des siennes propres et les réfléchit sur la Terre comme elle réfléchit la lumière du Soleil. En travaillant le sol, vous le rendez réceptif et l’ouvrez à l’influence du moment accordée à telle ou telle partie de la plante.
En affinité avec les constellations du Taureau, de la Vierge, du Capricorne, l’élément terre agit sur la partie enterrée de la plante : la racine. Enrichissez et préparez votre sol, réalisez les semis, les éclaircissages, les repiquages, les plantations, les binages se rapportant aux légumes-racines quand la Lune passe devant ces constellations de terre. Elles ont une influence sur l’ail, les carottes, les navets, les oignons, les pommes de terre, les radis. Tous ces légumes seront plus résistants aux parasites, de bonne qualité nutritive, gustative et d’un rendement satisfaisant.
La partie cerclée supérieure représente le ciel le 20 mars à minuit, jour de l’équinoxe de printemps, et la partie inférieure celui du 23 septembre à minuit, jour de l’équinoxe d’automne. Parmi toutes les constellations, suivez celles du zodiaque le long de l’écliptique, chemin éternellement parcouru chaque année par le Soleil et tous les mois par la Lune.
L’élément eau
Animé par le Cancer , le Scorpion et les Poissons, l’élément eau joue particulièrement dans les parties les plus aqueuses de la plante : la tige et la feuille. Vous profiterez des moments de passage de la Lune devant ces constellations d’eau pour soigner vos laitues, épinards, asperges, etc. Vous obtiendrez ainsi de belles et tendres feuilles de salade bien croquantes ou des tiges d’asperges raffinées et goûteuses.
L’élément air
En affinité avec les Gémeaux, la Balance et le Verseau, l’élément air s’exprime dans les parfums des fleurs, leur éphémère beauté, leur légèreté. Faites appel à ces constellations pour soigner les fleurs, les artichauts, les choux-fleurs ou les brocolis.
L’élément feu
En accord avec le Bélier, le Lion et le Sagittaire, l’élément feu apporte à la
Les constellations du zodiaque couvrent des surfaces différentes (voir p.16), ce qui donne des périodes inégales pour jardiner. Ainsi, vous disposerez toujours de plus de temps pour vous occuper des légumesracines que des fleurs. Les constellations de terre occupent : Capricorne 28° + Taureau 36° + Vierge 46° = 110° ; les constellations d’eau : Poissons 38° + Cancer 21° + Scorpion 31° = 90° ; les constellations de feu : Sagittaire 30° + Bélier 24° + Lion 35° = 89° ; et les constellations d’air : Verseau 25° + Gémeaux 28° + Balance 18° = 71°.
plante la chaleur nécessaire à la maturité du fruit, de la graine pour une éventuelle reproduction : abricot, pomme, pois, tomate, haricot.
Cependant, l’observation du ciel vous fera comprendre que certaines constellations sont isolées : les Gémeaux, le Cancer. D’autres se chevauchent presque : le Taureau, le Bélier.
Attention ! Dans le calendrier, les horaires de passage entre la Lune montante et descendante, ou inversement, et les changements de constellations sont donnés de manière très précise, à la minute près. Lorsque vous jardinez, ne vous précipitez pas dès que l’heure est bonne. Au contraire, prévoyez large, pensez tout d’abord que ces horaires sont donnés pour le méridien de Greenwich, qu’il faut donc les corriger, même en France (voir p. 39). Enfin, prenez plaisir à jardiner, encore plus avec la Lune, alors reposez-vous de temps en temps !
Il n’est pas toujours possible de suivre la Lune en permanence, il peut faire froid, pleuvoir ou votre emploi du temps est trop chargé. Il est alors parfois nécessaire de rattraper le temps en jardinant à des périodes non favorables. Vous pouvez atténuer ces inconvénients en réalisant toutes les autres opérations concernant les plantes en question jusqu’à leur récolte, en périodes lunaires favorables. Essayez surtout de suivre la Lune pour les travaux les plus importants, comme le travail et l’enrichissement du sol, les semis, les plantations, la multiplication des végétaux.
et signes correspondants de l’astrologie occidentale
Le cercle intérieur donne les 12 signes du zodiaque, utilisés par les horoscopes. Leur durée est constante, soit 30° pour chacun et ne tient pas compte de leur superficie réelle dans le ciel. Le cercle extérieur figure ces mêmes constellations telles qu’elles peuvent être observées. Leur superficie différente détermine des degrés et des durées variables. Par exemple : la plus petite constellation, celle de la Balance (O), couvre 237° - 219° = 18°, et non 30° comme tous les signes astrologiques. Pour jardiner, il est impératif de prendre en compte la durée réelle de chaque constellation, comme le fait notre calendrier.
LÉGENDES
E Bélier
R Taureau
T Gémeaux
Y Cancer
FEUILLES
Constellations d’eau
U Lion
I Vierge
O Balance
P Scorpion
EXPLICATION DES SYMBOLES
{ Sagittaire
} Capricorne
Q Verseau
W Poissons
FLEURS RACINES GRAINES ET FRUITS
Constellations d’air
Constellations de terre
Constellations de feu
À certains moments, la Lune est aussi défavorable. Il faut alors patienter. Ne jardinez pas 5 h avant et 5 h après un nœud lunaire, l’apogée ou le périgée. Attendez encore plus en cas d’éclipse.
La Lune décrit une orbite elliptique dont la Terre occupe un des foyers. À chaque lunaison, elle passe au périgée, point du parcours où sa distance est minimale (356 500 km) et sa vitesse la plus grande (15° par jour). Inversement, à l’apogée, elle passe au point le plus éloigné (406 700 km) où son rythme est le plus lent (12° par jour). Au périgée, son attraction trop importante donne des plantules étiolées, peu robustes. À l’apogée, elles sont rabougries, tassées, sensibles aux maladies.
De plus, quand la pleine lune ou la nouvelle lune ont lieu au périgée, il y a souvent danger de perturbations au moment de la grande marée, particulièrement à
l’équinoxe ou au solstice. Ce fut le cas lors de la tempête des 26, 27, 28 décembre 1999 . Autre exemple : le tsunami du 26 décembre 2004 a eu lieu le jour de la pleine lune du solstice d’hiver et l’apogée de la Lune était le lendemain, le 27 décembre.
Vous saurez vous méfier de ces dates : Soleil à l’équinoxe ou au solstice + pleine lune ou nouvelle lune au périgée + coefficient de marée très élevé.
Le plan de l’orbite lunaire fait un angle de 5,8° avec le plan de l’écliptique sur lequel se déplace le soleil apparent. La Lune coupe donc ce plan chaque mois en deux points appelés nœuds lunaires, ascendant et descendant. Quand la pleine lune ou la nouvelle lune a lieu au nœud, il y a éclipse de Lune ou de Soleil. Ce sont des moments de perturbation auxquels les végétaux sont particulièrement sensibles. Des semis faits durant ces moments donnent des graines stériles. Vous constaterez que le ciel est souvent blanc, « mou ». Ne jardinez pas 5 h avant et 5 h après. Reposez-vous.