Méditer en musique avec Hildegarde de Bingen

Page 1


La méditation de pleine conscience en musique 57 Liste des pistes audio

Méditation n°1 : Méditer avec les sons

Votre méditation des sons

Méditation n°2 : Méditer avec la lumière

Votre méditation de la lumière

Méditation n°3 : Méditer pour gérer sa colère

Votre méditation pour gérer la colère ................................................................

Méditation n°4 : Méditer la bienveillance

méditation de la bienveillance

Méditation n°5 : Méditer pour mieux dormir .............................................

Votre méditation du sommeil

Méditation n°6 : Méditer la joie

méditation de la joie ..........................................................................................

Méditation n°7 : Méditer le réveil

Votre méditation du réveil

Méditation n°8 : Méditer sur le mouvement

Méditation n°9 : Méditer avec une pierre

Votre méditation avec une pierre

Méditation n°10 : Méditer avec les arbres

Méditation n°11 : Méditer contre le stress

Votre méditation de l’espace de respiration

Méditation n°12 : Méditer pour mieux gérer ses émotions

Votre méditation de la météo intérieure 105

Méditation n°13 : Méditer pour accéder au bonheur 107

Votre méditation du bonheur 108

Méditation n°14 : Méditer pour célébrer le féminin sacré 109

Votre méditation du divin féminin .......................................................................

Méditation n°15 : Méditer la purification

Votre méditation purificatrice

Présentation de l'autrice

ildegarde de Bingen

Une vie inspirée · I ·

« Hildegarde fut une moniale bénédictine au cœur de l’Allemagne médiévale, authentique maîtresse en théologie et grande experte des sciences naturelles et de la musique. »

C’est par les mots ci-dessus que le pape Benoît XVI résume avec une justesse sans égale la vie de celle qui allait recevoir la plus haute reconnaissance de l’Église catholique. Le 28 mai 2012, il annonce qu’Hildegarde de Bingen est proclamée docteur de l’Église. Le 6 octobre 2012, Hildegarde devient la quatrième femme à recevoir ce titre, après Catherine de Sienne (1347-1380), Thérèse d’Avila (15151582) et Thérèse de Lisieux (18731897).

Si les secrets et remèdes d’Hildegarde n’ont jamais autant fait écho à nos propres aspirations, en quête d’une médecine plus naturelle et holistique, qui eût présagé, en 1098, que la petite Hildegarde allait marquer à jamais de son sceau monastique et de ses connaissances si précises sur les plantes médicinales, non seulement son siècle, mais également les suivants ?

UNE ENFANCE ÉCLAIRÉE

C’est en 1098, au moment même où les royaumes européens se déchirent, tout en lançant la première croisade à l’assaut de Jérusalem, que naît Hildegarde 1, dixième de sa fratrie, à

Bermersheim, une municipalité allemande située en Rhénanie-Palatinat, dans le diocèse de Mayence. Issue de la haute noblesse du Palatinat, la petite Hildegarde ne tarde pas, dès son plus jeune âge, à se distinguer des autres enfants par ses visions et prémonitions. « À l’âge de 3 ans, dira-t-elle , j’ai vu une lumière telle que mon âme a été bouleversée, mais à cause de mon enfance, je n’ai rien pu dire . »

1. Le prénom Hildegarde vient du germain hild, « armée, combat », et gardan, « savoir ».

Ainsi, enfant, elle parle peu de ses visions, de peur probablement de n’être pas prise au sérieux ou de passer pour folle, même si, parfois, son jeune âge la pousse à se trahir. À 5 ans, par exemple, elle décrit avec la plus grande exactitude les particularités d’un veau qui se trouve encore dans le ventre de sa mère.

précieux pour Hildegarde tout au long de sa vie.

En 1113, Hildegarde reçoit, à 15 ans, le voile des mains de l’évêque Otton de Bamberg, ce qui présage une destinée exceptionnelle.

Les années passent et, en 1136, Jutta décède, laissant le couvent orphelin. Qui mieux qu’Hildegarde pouvait reprendre le flambeau après avoir traversé toutes ces années de complicité à ses côtés ? Devenue abbesse du couvent en 1138, elle partage ses journées entre travail intellectuel et religieux et soins pour ceux qui viennent la voir.

Ses parents prennent alors conscience de toute la singularité de leur fi lle et décident de la confier à Jutta de Sponheim, fille du comte Stephen II.

Dès l’âge de 8 ans, elle quitte donc le cocon familial pour aller vivre avec Jutta au couvent des bénédictines de Disibodenberg, situé sur le Rhin, où elle apprendra la lecture, la lyre et l’écriture. Hildegarde tissera avec la jeune abbesse Jutta, de seulement sept ans son aînée, une profonde amitié et lui confiera peu à peu ses visions.

« C’est tout éveillée que, de jour comme de nuit, je vois ces choses… Une lumière qui n’a pas d’origine et tellement plus lumineuse que celle qui entoure le soleil… », lui dira-t-elle. Jutta décide alors d’en informer le moine Volmar, qui se révélera un ami et confident

Mais le calme apparent allait bientôt être rompu par une voix céleste… Car, en plus de ses visions, Hildegarde entend des voix qui lui ordonnent d’écrire et de divulguer ses visions et prédictions.

Probablement effrayée par l’immense tâche qui l’attend, Hildegarde refuse, au cours d’une prière, l’ordre venu du Ciel. Quand, soudain, un éclair

la transperce de douleur, la laissant comme paralysée sur son lit. Il faudra alors l’intervention d’une religieuse prénommée Richardis, du fidèle confesseur de Hildegarde, l’abbé Volmar, et de l’évêque pour qu’Hildegarde change d’avis et accepte l’ordre divin. En 1141, elle commencera l’écriture de son premier ouvrage intitulé Scivias, dont la destinée allait connaître un rebondissement sans précédent…

nonnes décident d’ouvrir un deuxième monastère. C’est ainsi qu’en 1150 Hildegarde fonde son propre monastère à Bingen, au Rupertsberg (« montagne de saint Rupert »). Quinze ans plus tard, en 1165, alors qu’elle est âgée de 67 ans, elle fonde un autre couvent à Eibingen, près de Rüdesheim, dans le diocèse de Limbourg en Hesse.

LE PAPE EUGÈNE III REND HILDEGARDE CÉLÈBRE

DES PROPHÉTIES AVÉRÉES

En 1147, l’archevêque de Mayence profi te d’un synode à Trèves pour présenter le Scivias au pape Eugène III (1145-1153) ainsi qu’aux principaux responsables de l’Église. Influencé par saint Bernard, le pontife envoie deux personnes enquêter au monastère d'Hildegarde.

Le verdict est sans appel : Hildegarde est sincère, humble et respectueuse des règles monastiques. Le pape en personne lui écrit : « Nous admirons ma fille, et nous admirons au-delà de ce qu’on peut croire, que Dieu montre en notre temps de nouveaux miracles, et cela lorsqu’Il répand sur toi son Esprit au point que l’on dit que tu vois, comprends et exposes de nombreux secrets. »

Désormais soutenue par l’Église, Hildegarde devient célèbre dans tout l’Occident.

UN NOUVEAU COUVENT À BINGEN

Parmi les prophéties d’Hildegarde qui se sont révélées exactes, on retiendra notamment le fameux conflit entre les papistes et les Cathares. Car, dès 1164, Hildegarde avait non seulement prédit le rapide développement et la fin du mouvement hérétique, mais également la réaction brutale, inquisitoriale et cruelle de l’Église. Quand un soldat demande comment distinguer un « bon chrétien » d’un « hérétique », la réponse tombe comme le couperet d’une hache : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! »

Cette citation serait due au légat pontifical Arnaud Amalric, abbé de Cîteaux, au sac de Béziers, où plus de 30 000 personnes périrent sous le fer des soldats de la croisade albigeoise (1209).

Dès lors, la renommée du petit monastère ne cesse de grandir. Se retrouvant très vite à l’étroit, Hildegarde et les

Dans un tout autre domaine, une prédiction fut particulièrement douloureuse pour Hildegarde : celle liée à la jeune nonne Richardis. Cette dernière était non seulement devenue sa plus fidèle confidente, mais Hildegarde la considérait comme sa propre fille. La famille de la jeune abbesse, riche et influente, fit nommer leur fille dans un autre monastère, déclenchant la colère d’Hildegarde qui, dans un courrier adressé à sa mère, écrivit :

L'ordre de Cîteaux

Saviez-vous que l’ordre cistercien, également connu sous le nom d’ordre de Cîteaux, est un ordre monastique chrétien réformé dont l'origine remonte à la fondation de l'abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098, année de naissance d’Hildegarde ?

Il joue un rôle de premier plan dans l'histoire religieuse du XII e siècle et promeut ascétisme, rigueur liturgique et érige, dans une certaine mesure, le travail comme une valeur cardinale. Il doit en partie son succès à Bernard de Clairvaux, qui a d’ailleurs entretenu aussi une correspondance avec Hildegarde.

« Aussi, si tu es bien la mère de celles qui sont tes fi lles, prends garde à ne pas causer la ruine de leur âme, afin de pas être accablée de larmes et de gémissements amers. » Étrangement, la jeune Richardis mourut un an plus tard. Hildegarde fut bouleversée par cette mort soudaine et se sentit responsable.

UNE COMMUNICANTE HORS PAIR

Infatigable malgré sa santé fragile, Hildegarde poursuit son œuvre prophétique, écrit des musiques de cantiques et entretient une correspondance de qualité avec les plus hautes personnalités de son époque telles que les papes Eugène III,

La Sainte Hildegarde se fête tous les ans le 17 septembre.

Anastase IV, Adrien IV et Alexandre III, les empereurs Conrad III et Frédéric Ier, l’abbé saint Bernard de Clairvaux, les évêques de Bamberg, de Spire, de Worms, de Constance, de Maëstricht, de Prague et de toute la Germanie, de nombreux théologiens et philosophes d’Europe, ainsi que l’empereur Frédérique Barberousse.

Vers la fin de sa vie, Hildegarde fera quatre voyages dont un en France, dans le but de partager et de prêcher sur les parvis des cathédrales.

Le 17 septembre 1179, alors qu’elle est âgée de 81 ans, Hildegarde meurt le jour qu’elle avait prédit. Deux arcs-en-ciel forment alors une croix sur le monastère de Bingen. Les pèlerinages se multiplient et les miracles aussi. Débordée, la petite ville de Bingen ne sait dès lors plus comment faire pour répondre à toutes les demandes. L’évêque de Mayence est obligé d’intervenir et implore Hildegarde d’arrêter ses miracles. Peu à peu, le calme revient et les nonnes reprennent leurs humbles occupations.

Le nom d’Hildegarde a été introduit au martyrologe romain au XVe siècle.

Frédéric Barberousse (1122-1190)

La châsse contenant ses reliques est conservée dans l’église paroissiale d’Eibingen, près de Rüdesheim, au bord du Rhin.

Désireux de mettre de l’ordre en Allemagne, Frédéric Barberousse, empereur d’Allemagne et fils de Frédéric le Borgne, promulgue dès 1152, une constitution de paix où il condamne les délits portant atteinte à la paix publique. Il châtie impitoyablement ceux qui, comme l’archevêque de Mayence, mènent des guerres privées. Il eut deux fils, le roi Henri VI et Frédéric VI.

Hildegarde fut parmi les premiers saints pour lesquels une procédure officielle de canonisation fut engagée. Malheureusement, celle-ci fut si longue qu’aucune des quatre tentatives de canonisation ne put aboutir. La dernière se déroula en 1244, sous l’égide du pape Innocent IV. Cela ne l’empêcha pas d’être vénérée comme une sainte par ses partisans au Moyen Âge. Toutefois, au fil des siècles, Hildegarde tomba peu à peu dans l’oubli. Elle fut heureusement redécouverte au XX e siècle, en 1950, en Allemagne par un médecin, le docteur Gottfried Hertzka, et un naturopathe, le docteur Wighard Strehlow. Tous deux ont pu expérimenter la pratique hildegardienne avec succès

auprès de milliers de patients et ont regroupé leurs connaissances, expériences et recettes dans de nombreux ouvrages.

LES PRINCIPALES ŒUVRES

D’HILDEGARDE

La plupart de ses écrits sont réunis dans le Riesencodex , un grand livre conservé à la bibliothèque régionale de Hesse, à Wiesbaden en Allemagne.

Scivias (« Sache les voies ») ou Livre des visions (1141-1151)

Elle y décrit vingt-six visions, chacune suivie des « commentaires » de Dieu et de ses propres interprétations, le tout formant une vaste histoire du salut depuis la création.

C’est le début d’un triptyque qu’elle poursuivra avec Les mérites de la vie, qui décrit en six visions l’affrontement des vertus et des vices, et le Livre des œuvres divines , vaste théologie du cosmos.

Physica. Le livre des subtilités des créatures divines (1151-1158)

Dans cet ouvrage, Hildegarde s’intéresse à la nature. Il s’agit en quelque sorte d’un livre de sciences naturelles regroupant 513 plantes, mais aussi des animaux, des métaux et des pierres précieuses.

Les 12 papes de la v ie d'Hildegarde

Pendant les quatre-vingt-un ans que vécut Hildegarde, douze papes se sont succédé.

1088-1099 : Urbain II

1099-1118 : Pascal II

1118-1119 : Gélase II

1119-1124 : Caliste II

1124-1130 : Honorius II

1130-1143 : Innocent II

1143-1144 : Célestin II

1144-1145 : Lucius II

1145-1153 : Eugène III

1153-1154 : Anastase IV

1154-1159 : Adrien IV

1159-1181 : Alexandre III

Causae et Curae

(« Les Causes et les remèdes »)

Un précieux recueil qui présente de nombreuses formules à base de plantes et la façon de les utiliser pour rester en bonne santé.

En musique

L’ensemble des chants forme la collection Symphonia harmoniae celestium revelationum (« Symphonie de l’harmonie des révélations célestes »), qu’elle mit en musique.

Excellente musicienne, Hildegarde a composé plus de 70 chants liturgiques, hymnes et séquences, dont certains ont fait l’objet d’enregistrements récents par des ensembles de musique médiévale.

Elle a par ailleurs composé un drame liturgique intitulé Ordo virtutum (« Le Jeu des vertus »), qui comporte 82 mélodies et met en scène les tiraillements de l’âme entre le démon et les vertus.

a musique selon Hildegarde de Bingen · II ·

« Entends dans la musique le chant venant de l’ardeur enflammée de la pudeur virginale d’une tige épanouie dans l’embrassement des mots, le chant venant de la pointe des vivantes lumières qui vivent dans la cité d’en haut, le chant de la prophétie des profondes paroles, le chant venant de l’extension de l’apostolat des paroles merveilleuses, le chant de l’effusion du sang de ceux qui s’offrent fidèlement, le chant du ministère des Secrets sacerdotaux et le chant des vierges toutes simples qui fleurissent dans la verdeur d’en haut. »

Hildegarde de Bingen, Scivias, Sache les voies ou Livre des visions, III e partie, 13 e vision, chap. 13.

La musique ou « symphonie de l’âme  » tient une place très importante dans la vie d’Hildegarde de Bingen. Elle représente, selon la bénédictine, la forme la plus élevée de l’activité humaine qui la considère comme «  le miroir de l’harmonie des sphères célestes et des chœurs angéliques ».

VIVRE PLEINEMENT

SA SPIRITUALITÉ

Pour l’abbesse, loin d’être un simple loisir, elle permet bien au contraire de reconnecter l’homme à une réalité spirituelle, une science divine qu’il a perdue lors de sa chute (son renvoi du paradis terrestre). Elle est l’expression même du divin. Elle transporte les âmes et unit la communauté dans une même harmonie. Non seulement elle peut élever l’âme, mais elle peut être utilisée à des fins thérapeutiques et contribuer

ainsi à parfaire la vision holistique de la moniale : « Car la symphonie adoucit les cœurs endurcis et leur apporte l’humeur de la composition et appelle l’Esprit-Saint. Et ces voix que tu entends sont comme la voix d’une foule lorsqu’une foule élève ses voix vers le ciel : c’est que les louanges de jubilation proclamées dans la simplicité de l’unanimité et de la charité

L’ŒUVRE

MUSICALE D’HILDEGARDE

conduisent les fidèles à l’unanimité dans laquelle il n’y a pas de discorde, lorsqu’elles font en sorte que ceux qui sont sur terre aspirent, par le cœur et les lèvres, à la récompense d’en haut. Et leur voix te traverse, parce que tu les comprends sans qu’aucune difficulté ne te retarde : c’est que, lorsque la grâce divine a opéré, elle enlève toute ombre qui enténèbre, rendant claires et lumineuses toutes les choses qui sont obscures à cause de l’infirmité de la chair. » ( Scivias, Sache les voies ou Livre des visions , III e partie, 13 e vision, chap. 13)

«  Le cantique de louanges, à l’image de l’harmonie céleste, s’est enraciné par l’Esprit en l’Église. Le corps est le vêtement de l’âme et la voix de l’âme est vie. Aussi il faut que le corps chante les louanges de Dieu avec l’âme, grâce à la voix . », Symphonia harmoniae caelestium revelationum Hildegarde a composé de nombreuses œuvres liturgiques, toutes rassemblées dans son manuscrit Symphonia harmoniae caelestium revelationum. Ce dernier regroupe 77 chants écrits par la moniale entre 1150 et 1158 sur ses propres poèmes religieux et transmis à l’abbesse lors de visions. Ils étaient destinés à être chantés au monastère par les religieuses lors des offices. On retrouve dans l’œuvre musicale de l’abbesse à la fois des hymnes, des cantiques, un kyrie (chant liturgique des Églises catholique et orthodoxe) et un alléluia.

Ainsi, selon la bénédictine, la musique est le meilleur moyen de vivre pleinement sa spiritualité. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les thèmes de ses chants se distinguent des principaux courants théologiques de son siècle : le chant devient le véhicule de la vie intérieure et de l’enseignement spécifique qu’elle reçoit. Par la louange chantée, l’homme participe à l’harmonie des voix angéliques.

Son œuvre comprend également l’ Ordo Virtutum, une sorte de drame liturgique de 82 mélodies. Cet oratorio original semble avoir été composé en 1151 et joué pour l’inauguration du monastère du Rupertsberg en 1152. Sans grand étonnement, il met en scène les tiraillements de l’âme humaine entre la séduction du démon et la perspective du bonheur céleste, représenté par des vertus, que l’on retrouve dans deux de ses ouvrages, le Scivias et Le Livre des mérites de la vie.

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.