9782383861492 Zita by Fleurus Editions

Zita, Servante de Dieu

L’Église aime à présenter en modèle les vies de personnes qui, heure après heure, jour après jour, année après année, ont tâché de se conformer à l’exemple du Christ. Sans doute, en raison des faiblesses humaines, leurs efforts ont-ils connu des hauts et des bas, mais ces modèles sont là pour nous rappeler que tout baptisé est appelé à la sainteté. Celle-ci n’est pas un état, mais un cheminement que Dieu invite chacun à suivre.

L’Impératrice et Reine Zita fait désormais partie de ces hautes figures spirituelles qui nous sont proposées pour tendre vers cet idéal. Or la dernière impératrice d’Autriche et reine de Hongrie n’est morte qu’en 1989 : beaucoup de parents et de grands-parents d’aujourd’hui ont entendu parler d’elle, ou rencontré des personnes qui l’ont connue ou simplement croisée.

Sa vie coïncide quasiment avec le XXe siècle. À travers les vicissitudes de cette dure époque, Zita a su tenir le cap vers Dieu. Ainsi l’Église a-t-elle permis que soit ouvert en 2009 dans le diocèse du Mans, grâce à l’abbaye de Solesmes, son procès de béatification, si bien que l’impératrice porte maintenant son plus beau titre : « Zita, Servante de Dieu ».

Durant sa longue vie de presque 97 ans, elle a tout connu : une jeunesse heureuse au milieu d’une très grande fratrie, une vie aisée, des parents aimants, des bals à la Cour impériale, un mariage d’amour, une vie heureuse de jeune mariée, puis, tout à coup en 1914, la guerre, les inquiétudes pour son pays, pour son mari parti au front et pour ses enfants. Puis en 1916, lors de son couronnement et par l’onction reçue à cette occasion, Zita a été chargée d’une couronne qui pèse autant qu’une croix, car un souverain doit, jour et nuit, rendre un saint service à ses peuples. Enfin l’impératrice a connu la trahison, les calomnies, les incertitudes quant à l’avenir, le plus grand dépouillement suivi de l’exil sur l’île de Madère, où son mari l’empereur Charles s’est éteint dans le

dénuement. La seule chose que l’on n’a pas pu enlever à Zita, c’était sa foi en Dieu. Rentrée en Autriche en 1982, lors de son 90e anniversaire, elle a témoigné devant la presse que, sans la foi, elle n’aurait pas pu supporter toutes ces épreuves. Zita s’est accrochée à la croix du Christ et a porté ensuite la sienne avec un courage exceptionnel durant toute sa vie.

Dans l’époque difficile dans laquelle nous vivons, Zita est clairement un exemple pour notre temps : pour nous tous, mais plus encore pour les femmes, puisque chacune peut se retrouver dans l’un ou l’autre état de sa vie. À l’instar de la Très Sainte Vierge, Zita a été jeune fille, s’est fiancée, s’est mariée, a été épouse et mère, a été exilée (comme Marie l’a été lors de la fuite en Égypte) et a vécu dans la pauvreté, simplement, humblement, avant d’être veuve, de perdre un enfant et de se consacrer à Dieu.

Comme Marie, Zita a constamment recherché la volonté divine, prête à suivre cette volonté. Comme Marie, Zita a vécu dans l’obéissance aux autorités et à Dieu, n’a pas cultivé l’amertume, et a pardonné à tous ceux qui lui ont fait du tort. Comme Marie, Zita s’est totalement abandonnée à la Divine Providence.

Que Monsieur Gaëtan Évrard et Monsieur Dominique Bar soient remerciés pour cette bande dessinée magnifiquement illustrée dont le scénario non seulement respecte la vérité historique, mais surtout présente très justement les vertus héroïques de Zita. Cette belle histoire devient ainsi une œuvre à la portée de tous, jeunes et moins jeunes.

Puissent les familles, par l’intercession de la Servante de Dieu Zita, trouver le courage et montrer une foi inaltérable en la Divine Providence, ainsi qu’une complète soumission à Sa volonté pour devenir, à leur tour, des exemples.

S.A.I.R. Archiduc Rudolf d’Autriche et Jean Sévillia