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I

Zoanne, fille de la pluie

l était une fois le village de Zimzabu, situé près du désert. Ses habitants, les Zimzabous,

étaient inquiets car, depuis des mois, ils n’avaient pas vu une goutte de pluie !

Les cultures mouraient de soif, la rivière s’asséchait… Bientôt, ils n’auraient plus rien à manger ni à boire !

Tous se lamentaient quand un beau jour, la femme du chef du village mit au monde une étrange petite fille : du matin au soir, l’enfant versait des larmes, même en riant !

« Nous t’appellerons Zoanne, décida sa mère, ce qui signifie Fille de la pluie.

— Grâce à tes larmes, dit son père, nous pourrons arroser la terre et remplir la rivière ! »

Les Zimzabous accueillirent la nouvelle avec joie !

Au fil des années, Zoanne apprit à maîtriser son pouvoir : elle arrosait les plantations avec mesure ; la rivière ne manquait jamais d’eau et ne débordait jamais.

Mais un jour, alors que la jeune fille s’aventurait en dehors du village, un vent de sable la souleva et l’emporta au cœur du désert.

Les grains de sable volants déposèrent Zoanne devant une fleur aux pétales noirs qui grandit, grandit, puis s’ouvrit pour laisser apparaître une créature effrayante : « Je suis le sorcier des sables, dit-elle. Mes pouvoirs viennent de cette fleur noire.

Mais il fait si chaud que toute ma réserve d’eau s’est évaporée !

Dorénavant, tu l’arroseras avec tes larmes. »

Courageusement, Zoanne refusa, mais le sorcier la menaça :

« Si tu ne m’obéis pas, je ferai disparaître ton village sous le sable ! »

Zoanne n’avait pas le choix ! Elle obéit, mais elle pleura tant et si bien qu’elle inonda la fleur !

« Arrête immédiatement ! » ordonna le sorcier.

Mais la jeune fille continua et bientôt une rivière apparut !

La rivière devint un fleuve et le fleuve, un océan !

L’ affreuse créature tenta de fuir, métamorphosée en vent de sable, mais une immense vague la rattrapa et emporta avec elle ses grains de sable maléfiques.

Voilà Zoanne libérée du méchant sorcier et Zimzabu, débarrassé de la sécheresse à tout jamais,

car le village du désert

était désormais une île au milieu de la mer

!

Georges veut être tranquille !

En ce matin d’automne, l’ours Georges se réveille sous son arbre. Il regarde le soleil à travers le feuillage puis se laisse bercer par le murmure de la brise.

Mais, mais… Quel est ce tohu-bohu ? Tiens, de nouveaux locataires se sont installés dans un creux du tronc au-dessus de lui : une famille d’écureuils.

« Bonjour voisin ! » s’écrient en chœur madame et monsieur

Écureuil, suivis de leurs trois petits.

Le premier saute sur la tête de Georges, le deuxième s’accroche à son oreille, le troisième bondit sur son épaule. Madame et monsieur Écureuil bavardent et bavardent encore.

Georges est un vieil ours solitaire. Il n’est pas habitué à un tel ramdam. Il acquiesce poliment, puis s’en va pêcher. Le soir venu, Georges rejoint son arbre. Il s’allonge pour un repos bien mérité. Mais encore une fois, que de bruit chez la famille écureuil !

Les petits ne cessent de sauter sur son ventre en disant :

« Tu joues avec nous ? Tu joues avec nous ? »

Et chaque matin, chaque soir, ça bavarde, ça rit, ça sautille. L’ours Georges regrette le temps où il était seul et tranquille.

Quand arrive l’hiver, Georges creuse un abri au pied de son arbre. Les questions des petits écureuils fusent :

« Qu’est-ce que tu fais ?

— Pourquoi dors-tu tout l’hiver ?

— On pourra venir te voir ? »

Le vieil ours grogne et s’enfonce dans son terrier pour hiberner jusqu’au printemps.

Mais les écureuils ne cessent de jouer à l’entrée de son abri et de le déranger dans son sommeil. Georges en a assez ! Alors, sous le regard triste de ses voisins, il déménage.

« Que ce silence est agréable ! » pense Georges.

Cependant, le vieil ours grognon n’est pas à son aise. Il a pourtant un bel arbre et du silence. Mais il se sent étrangement seul. Sans s’en rendre compte, il s’est attaché aux petits polissons, qui grimpaient sur ses épaules et sautillaient sur son ventre.

Alors Georges décide de revenir à son arbre. Il y retrouve la famille écureuil, bruyante et bavarde.

Il s’installe dans son abri et s’endort aussitôt, bercé par le tohu-bohu de ses petits voisins chéris.

Le géant qui avait mal aux pieds

Rigobert était un géant très sensible, très douillet. Il aimait les chaussettes fines, les pulls qui ne grattent pas et les bonnets fourrés. Et par-dessus tout, il détestait avoir mal aux pieds.

Ce jour-là, Rigobert avait usé sa dernière paire de souliers et il devait absolument en acheter d’autres.

Quand il entra dans un magasin de chaussures, le vendeur regarda ses pieds, de la taille d’une baignoire : « Quelle pointure voulez-vous, monsieur ?

— Du cent soixante-dix… »

Le vendeur poussa un cri horrifié et Rigobert sortit, découragé. Mais il décida quand même de continuer sa quête en se rendant dans la ville la plus proche.

Rigobert marcha aussi vite qu’il pouvait, mais ses pieds nus lui faisaient mal. Quand le soleil se coucha, il décida de passer la nuit dans la forêt.

Il se fit un lit de fougères et s’allongea :

«

Aïe, ça pique ! »

Le géant soupira, il regrettait son lit moelleux.

Soudain, il vit de la lumière. Il se mit en marche et découvrit une chaumière. Il frappa.

« Entrez ! »

Le géant ouvrit et vit une petite vieille toute ridée, qui tricotait au coin du feu.

Il lui raconta son histoire : « Je n’ai pas de souliers pour toi, fit-elle, mais tu peux

dormir dans la grange. »

Rigobert s’installa dans la grange où il dormit comme une souche.

Quand il rejoignit la vieille dame, le lendemain, elle lui tendit une paire de chaussettes géantes : « Je t’ai tricoté ça pendant la nuit.

— Merci, s’écria le géant, je n’en ai jamais eu d’aussi belles !

Je les mettrai quand j’aurai trouvé des souliers…

— Bonne chance », fit la vieille.

Rigobert partit, pieds nus, ses chaussettes à la main.

Comme il marchait dans la forêt, il entendit ricaner : « Voyez ce géant qui va nu-pieds, avec ses chaussettes à la main, qu’il est ridicule ! »

Furieux, le géant se baissa et vit un petit lutin qui se moquait de lui.

Il le souleva par les pieds : « Ah, je suis ridicule ? Débrouille-toi pour trouver des chaussures à ma taille et je te relâcherai, sinon… »

Les lutins, comme on sait, sont d’excellents cordonniers. Le bonhomme se mit au travail et le soir, il donna à Rigobert de superbes chaussures en peau de dragon, aussi grandes que des baignoires.

« C’est parfait, dit le géant. J’en veux une autre paire, en bleu !

— Mais je n’ai plus de cuir, gémit le lutin…

— Bah, tu n’as qu’à trouver un dragon, sourit Rigobert. Il paraît qu’il y en a un près des marais ensorcelés… »

Le lutin partit, traînant les pieds, en direction des marais.

Rigobert, tout fier, enfila ses beaux souliers et rentra chez lui, pour retrouver – enfin ! –sa maison et son lit douillet.

Le chevalier Riquiqui

Il était une fois un chevalier si petit qu’on l’avait surnommé le « chevalier Riquiqui ».

Tout le monde se moquait de lui et le chevalier rêvait de réaliser un exploit pour qu’on le prenne enfin au sérieux.

C’est pourquoi, un jour, il décida d’aller tuer le dragon qui terrorisait le pays.

Lorsque le chevalier Riquiqui arriva devant la grotte où vivait la bête, il prit sa plus grosse voix et cria : « Sors de ta cachette, infâme dragon ! »

Le monstre surgit hors de sa caverne en poussant un terrible rugissement.

« Qui ose me déranger ? tonna-t-il en crachant du feu.

— C’est moi ! » lui répondit une petite voix.

Le dragon baissa la tête et aperçut le chevalier Riquiqui.

« Que viens-tu faire ici ? lui demanda-t-il, amusé.

— Je viens te tuer ! » lança le chevalier Riquiqui.

Le dragon n’en crut pas ses oreilles. Il trouva cela si drôle qu’il se mit à rire, à rire, à s’en

rouler par terre !

Profitant de la situation, le chevalier Riquiqui l’attaqua avec sa minuscule épée. TCHIC !

TCHAC !

« Hi ! Hi ! Hi ! Arrête, tu me chatouilles ! » dit le dragon en pleurant de rire. Le chevalier continuait de plus belle.

« Ouille ! Que tu es drôle ! » gloussa le dragon.

Le chevalier Riquiqui poursuivait inlassablement son attaque.

TCHIC ! TCHAC !

« A AÏÏÏEEE ! » hurla le dragon lorsque, enfin, il eut mal.

Son fou rire cessa alors tout à fait et il se pencha, furibond, vers son agresseur.

Mais il était trop tard ! Riquiqui l’avait blessé à mort. Le dragon eut beau cracher, battre de la queue et claquer des dents… rien n’y fit ! Il n’eut bientôt plus la force de bouger. Alors, le courageux chevalier passa entre ses pattes, grimpa le long de son dos et lui assena un dernier coup d’épée au sommet du crâne.

Le dragon s’écroula ! C’est ainsi que le chevalier Riquiqui, si petit mais si courageux, délivra son pays du terrible dragon. Depuis son exploit, personne ne se moqua plus jamais de lui.

Fiéro, le petit poisson imprudent

Fiéro était un petit poisson fier car, pour son âge, il avait déjà de grandes nageoires. « Je suis le plus rapide de tous les poissons ! » répétait-il toute la journée.

Fiéro était rapide, mais il était aussi très imprudent et Dame poisson, sa maman, passait son temps à le mettre en garde : « Ne t’aventure pas trop loin, Fiéro, le monde sous-marin cache de grands dangers !

Je sais, tu me l’as déjà dit ! » répondait-il inlassablement.

Mais dès que Dame poisson avait le dos tourné, il n’en faisait qu’à sa tête et filait vers les profondeurs.

Un jour, il découvrit l’épave d’un vieux bateau échouée au fond de l’eau.

« Elle cache peut-être un trésor ! » s’exclama Fiéro.

Tout excité, il fouilla l’épave et tomba nez à nez avec… un requin !

Ses dents tranchantes brillaient à faire peur.

« Aucun endroit pour se cacher », gémit Fiéro désespéré.

C’est alors qu’il aperçut un hublot cassé ; sans hésiter, il passa au travers…

Le requin, trop gros, resta coincé dans l’ouverture ! Vainqueur, Fiéro décida de poursuivre son exploration.

Son œil fut attiré par un énorme trou dans la roche : « Oh, une grotte ! Je vais pouvoir manger mes vers préférés ! »

Il pénétra dans l’antre obscur et buta contre… un tentacule !

Un deuxième se souleva, puis un troisième… Fiéro se trouva bientôt encerclé par huit tentacules !

« Malheur à celui qui ose me déranger pendant ma sieste ! » gronda l’affreuse pieuvre.

Effrayé, Fiéro tenta de fuir, mais les bras de la pieuvre bloquèrent toutes les directions. Fiéro les esquiva de justesse, sauta au-dessus d’un tentacule, passa sous un deuxième, survola le troisième et ainsi de suite… Les tentacules suivaient Fiéro et s’emmêlèrent, formant un vrai sac de nœuds ! La pieuvre ne pouvait plus bouger ! Fiéro prit la fuite :

« Ouf ! J’ai eu de la chance ! Je ferais mieux de rentrer chez moi ! »

Mais alors qu’il nageait tranquillement, un banc de méduses fondit sur lui. Elles étaient nombreuses et Fiéro ne vit qu’un moyen de s’en sortir :

« Il faut que je me cache ! »

Il plongea aussitôt vers le fond. Dès qu’il toucha le sol, sa peau prit la couleur du sable.

Les méduses le cherchèrent, mais en vain : Fiéro était invisible ! Lassées, les étranges silhouettes reprirent leur chemin.

Fiéro rentra enfin chez lui.

« Tu as fait une bonne promenade ? lui demanda sa maman.

Très tranquille ! » répondit Fiéro avec malice.

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