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LES ANCÊTRES

Les requins existaient bien avant les dinosaures, comme en témoignent des dents fossilisées de 400 millions d’années ! Les rares empreintes de spécimens entiers ont permis de décrire plus précisément certaines espèces, mais l’origine des requins reste confuse.

Leur évolution est difficile à retracer car les squelettes datent d’époques différentes, parfois éloignées de plusieurs dizaines de millions d’années.

Les principaux groupes de requins actuels sont apparus il y a environ 100 millions d’années.

Un très vieux requin

À la différence des requins actuels, sa bouche ne s’ouvrait pas sur la face ventrale et ses mâchoires étaient peu mobiles.

Le témoignage des fossiles

Étudier les espèces disparues de requins est une entreprise difficile. En effet, si leurs dents se conservent très bien, leur squelette fait de cartilage se dissout facilement après leur mort, ce qui explique la rareté des fossiles retrouvés entiers. Ci-dessus, l’empreinte d’un petit requin

Une drôle d’enclume sur le dos

Parent du cladoselache, le stethacanthus avait sur le dos un appendice en forme d’enclume, recouvert de petites dents qui garnissaient également le dessus de sa tête. Cet organe était-il une arme défensive ? Ou un ornement nuptial ? Les scientifiques sont partagés.

Le cladoselache, petit requin de 1 m de long (1), vivait il y a 360 millions d’années. Bien que très agile, il était la proie des poissons cuirassés géants (2), qui dominaient les mers à cette époque.

Spirale de dents

L’hélicoprion vivait il y a 280 millions d’années. Ce grand requin de 3 m de long se nourrissait de goniatites (A), mollusques semblables aux nautiles. Ses dents usées ne tombaient pas, contrairement à celles des requins actuels, mais s’enroulaient en spirale à l’intérieur de sa bouche, remplacées par de nouvelles dents.

Une spirale pouvait atteindre 30 cm de diamètre et compter plus de 160 dents !

d’une spirale dentaire d’hélicoprion

Une longue carrière !

L’hybodonte (B) peupla les mers et les eaux douces pendant plus de 200 millions d’années !

Sa mâchoire, plus mobile que celle de ses prédécesseurs, en fit un prédateur efficace, à la morsure puissante, jusqu’à ce que survienne l’ichtyosaure (C), dinosaure aquatique, son plus terrible ennemi.

dinosaures il y a 65 millions d’années, surpassé par les requins modernes, déjà présents dans les mers et plus évolués.

Cauchemar aquatique !

Le megalodon vivait il y a 20 millions d’années et s’imposait par sa taille géante. Ce redoutable carnivore mesurait près de 15 m de long et pesait environ 20 tonnes, le poids de six éléphants ! L’ouverture de sa bouche dépassait la hauteur d’un homme adulte et ses dents atteignaient 15 cm. Sa disparition, il y a 2 millions d’années, est peut-être due à la raréfaction de ses proies favorites, les baleines primitives, et à la concurrence d’une nouvelle venue : l’orque.

L’hybodonte disparut avec les
Dent d’un megalodon fossilisée
Fossile

UN POISSON PAS COMME LES AUTRES

Les requins forment le groupe des sélaciens, poissons au squelette cartilagineux. Ainsi, leur puissant corps possède souplesse et légèreté.

Bien que d’un aspect très différent d’une espèce à l’autre, ils ont en commun de nombreuses caractéristiques, dont un mode de reproduction évolué et les sens les plus perfectionnés du monde animal ! On compte 375 espèces de requins, du plus petit, qui tient dans la main, au plus grand (18 m de long).

La peau du requin

Elle est protégée par des denticules, écailles faites d’ivoire et d’émail, comme les dents. Sur ces denticules bien agencés, l’eau s’écoule sans remous à la surface de la peau, ce qui facilite la nage.

Nageoires et queue

Chez les requins rapides, la queue a une forme de croissant.

Très puissante, elle propulse l’animal en avant. Chez les requins de fond, plus lents, comme l’émissole ci-dessous, la queue est souple et effilée, ce qui leur permet de se faufiler dans les rochers. Les nageoires stabilisent le requin. Les nageoires dorsales lui évitent de se retourner sur le dos et les pectorales, à l’avant du corps, lui permettent de changer de direction et de freiner.

Leur foie (1) rempli d’huile, plus légère que l’eau, les aide à flotter. Il peut peser un quart du poids du requin ! L’huile constitue aussi une réserve d’énergie en cas de jeûne. Après un bon repas, un requin peut rester 2 mois sans rien avaler.

UN ARSENAL DE SENS

Le requin a l’odorat fin. Il pourrait sentir une goutte de sang dans une piscine ! Il voit également très bien dans l’obscurité et perçoit des sons que nous n’entendons pas. La ligne latérale (2) le renseigne sur la distance d’une proie, d’un ennemi ou d’un obstacle. C’est un fin canal parcouru de cellules sensibles aux mouvements de l’eau. Un septième sens vient compléter cet arsenal : les ampoules de Lorenzini (3) sont de minuscules organes qui permettent au requin de capter les champs électriques émis par les êtres vivants. Elles feraient également office de boussole.

Comment respire le requin ?

Grâce à des fentes branchiales (4), qui extraient l’oxygène de l’eau qu’il avale. Les requins actifs, qui ont besoin de beaucoup d’oxygène, doivent nager sans cesse pour assurer un flux d’eau permanent vers leurs fentes branchiales. Chez les espèces peu actives, l’eau avalée est aspirée vers les fentes branchiales par un mécanisme de pompage musculaire.

le requin devait se tourner sur le côté pour mordre ses proies. Il n’en est rien. Sa mâchoire supérieure n’est pas soudée au crâne, ce qui lui confère une grande mobilité. Au moment de mordre, le requin soulève son museau et projette sa mâchoire en avant. Le coup de dent d’un individu de 3 m de long a la force d’un poids de 3 tonnes s’écrasant sur notre orteil !

Les dents de la mer

Sa dentition compte jusqu’à 20 rangées de dents ! Régulièrement ses dents de devant tombent et sont remplacées par les suivantes qui avancent comme sur un tapis roulant. Un requin perd jusqu’à 30 000 dents au cours de sa vie ! Selon l’espèce, les dents servent à broyer (5), déchirer (6) ou cisailler (7). Les longues dents effrayantes du requin taureau, ci-contre, ne servent qu’à saisir les poissons, qu’il avale tout rond !

Pilotes et nettoyeurs

Les poissons-pilotes (1) nagent souvent dans le sillage d’un requin, grappillant les restes de ses repas. Les rémoras (2) se fixent à lui grâce à une ventouse, et voyagent ainsi sans se fatiguer tout en débarrassant leur hôte de ses parasites. Certains requins se rendent dans de véritables stations de nettoyage où les attendent des as de la propreté : des poissons, mais aussi des crevettes expérimentées, qui se glissent jusque dans leurs fentes branchiales pour les épouiller ! Les requins se tiennent parfaitement immobiles, bouche largement ouverte afin que l’on n’oublie pas de leur récurer les dents !

Raie ou requin ?

On pourrait prendre l’ange de mer, tout plat, pour une raie. Pourtant, c’est un requin. Ses nageoires pectorales ne sont pas soudées à la tête comme celles d’une raie, et ses fentes branchiales sont situées sur les côtés, non sur le ventre. Il chasse à l’affût, enterré dans le sable. Dès qu’un petit poisson passe à sa portée, il n’en fait qu’une bouchée !

Un mode de reproduction évolué

Naissance d’un requincitron, attaché à son cordon ombilical.

Chez certaines espèces ovovivipares, le premier-né dévore dans le ventre de sa mère les œufs qui n’ont pas encore éclos !

Petit requin deviendra grand

La mère sécrète une substance coupe-faim afin de ne pas dévorer ses petits lorsqu’ils naissent ! Une fois nés, les bébés sont livrés à eux-mêmes. Certains grandissent dans des lagons, à l’abri des prédateurs. Le petit requin-zèbre ci-dessous adopte une tenue de camouflage qui le dissimule aux yeux de ses ennemis et qui disparaît à l’âge adulte.

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