Cahier Affaires

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Tournant

Quand les Américains éternuent, le Canada attrape la grippe, dit l’adage. Depuis près d’un an, nos voisins nous prennent plutôt en grippe. On avait beau retenir notre souffle, mais les effets nous rattrapent et se traduisent par des pertes concrètes dans notre région.

La plus récente fermeture chez Rio Tinto Fer et Titane, entraînant la perte d’environ 210 emplois de qualité, marque un symbole fort qui s’ajoute à d’autres signaux préoccupants : la fermeture temporaire d’une partie de l’usine ArcelorMittal à Contrecœur, la fermeture de Fabspec, précédée fin 2024 de celles du centre de distribution Stella Jones et de la Fonderie Laperle. Ces annonces ne sont probablement que la pointe de l’iceberg des impacts qui affectent de moins en moins silencieusement nos entrepreneurs. L’incertitude qui s’éternise – pire encore que les

tarifs douaniers eux-mêmes – gruge la confiance, retarde les projets et fragilise les entreprises. Un cercle vicieux qui se répercutera immanquablement dans toutes les sphères de notre collectivité.

Ce n’est pas la première fois que notre région traverse de telles turbulences, mais la conjoncture actuelle ravive les souvenirs de nos déclins industriels. Malgré les virages amorcés au fil du temps, une part importante de notre économie demeure tributaire du secteur métallurgique.

Heureusement, tout n’est pas gris. Parallèlement à ces secousses, la région bouge,

se transforme, multiplie les démarches pour développer son attractivité et de belles nouvelles économiques se multiplient : l’ouverture de Machinex, les investissements de QSL, l’implantation de TDF Canada et de Charbone notamment. Ajoutons à cela les nombreuses démarches liées à la stratégie nationale de construction navale – dont, semble-t-il, une excellente nouvelle serait imminente – et l’expansion du Port de Montréal à Contrecœur, désormais sur la liste des grands projets nationaux. Ces initiatives nous donnent de l’espoir.

Clairement, un nouveau chapitre de notre histoire économique se dessine et notre région dispose des leviers nécessaires pour en tirer parti.

Mais toute transition demande du temps, pousse nos chefs d’entreprises à repenser leurs modèles d’affaires et nos décideurs à faire preuve de vision. C’est exigeant, parfois brutal, mais c’est aussi dans ces moments que se révèlent les véritables leaders.

»

En cette Semaine de la PME, nos entrepreneurs portent sur leurs épaules de lourdes responsabilités : maintenir à flot des entreprises durement bâties, protéger des emplois et, par le fait même, soutenir un pan essentiel de notre tissu social. Car derrière chaque PME, il y a des familles, des employés, des fournisseurs – et toute une communauté dont la vitalité dépend directement de leur résilience et de leur détermination.

À l’occasion de cette édition spéciale Les 2 Rives Affaires, nos journalistes ont rencontré plusieurs acteurs économiques de la région pour prendre le pouls de la situation. Comment vivent-ils cette période d’incertitude? Comment s’adaptent-ils? Quelles sont les répercussions et comment voient-ils l’avenir?

Mieux comprendre la réalité de nos entrepreneurs, c’est mieux comprendre notre avenir collectif. Même s’ils ont la couenne dure, ils ont besoin d’un minimum de prévisibilité, de notre soutien et d’un environnement propice pour rebondir.

Nous sommes à un tournant et nous avons tous un rôle à jouer de près ou de loin pour faire partie de la solution. Que ce soit en achetant local ou… en attribuant des mégawatts d’énergie fort attendus pour alimenter nos projets! Bonne lecture!

Un parcours d’obstacles

Les dernières années n’ont pas été faciles pour les entreprises. Malgré tous les obstacles auxquels elles sont confrontées, le sentiment général demeure positif quant à l’état de l’économie dans la région de Sorel-Tracy. N’empêche, en dressant la liste de toutes ces difficultés, on prend vraiment conscience de l’importance de ce qui se passe à Sorel-Tracy et de la force des entrepreneurs d’ici.

À l’occasion d’une conférence à laquelle j’assistais la semaine dernière à TroisRivières, un responsable d’Investissement Québec a dressé la liste de toutes ces difficultés. Cet organisme public est chargé par le gouvernement du Québec d’accompagner les entreprises pour accélérer leur virage vers l’innovation et la productivité.

Ça vaut la peine de reprendre ici sa lecture du contexte avec lequel les entreprises doivent composer.

Deux événements majeurs sont survenus depuis 2019 : la pandémie et l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Mais

la réalité démographique avait déjà commencé à créer des situations difficiles, dont le vieillissement de la population, un phénomène qu’on ne pouvait pourtant pas ignorer. On a hérité d’une véritable pénurie de main-d’œuvre, une situation de crise pour plusieurs entreprises. Inévitablement, les pressions salariales ont augmenté. Les enjeux de main-d’œuvre sont toujours de première importance.

L’arrêt presque complet des activités économiques lors de la pandémie a créé des ruptures importantes dans les chaînes d’approvisionnement qui ont mis du temps à se replacer. Les délais se sont accumulés et on a vu les frais de transport augmenter. Depuis le début de 2025, l’imposition de

tarifs et de contre-tarifs amène actuellement les entreprises à revoir complètement les chaînes d’approvisionnement alors qu’on assiste en même temps à une reconfiguration mondiale des liens commerciaux entre les pays. Rien pour faciliter les choses.

On oublie trop souvent que les événements climatiques extrêmes partout sur la planète ont fait augmenter les primes d’assurances, même ici.

Nos leaders régionaux ont travaillé fort pour demander au gouvernement du Québec de libérer des blocs d’énergie nécessaires aux entreprises pour répondre à leurs besoins. La pression sur l’accès à l’énergie s’accentue et nous fait voir les limites de ce qui est disponible. Les entreprises qui

cherchent à décarboner leur production sont confrontées à ces limites et aux coûts qui explosent.

Depuis plusieurs années, les entreprises sont confrontées à la multiplication des normes qu’elles doivent respecter et auxquelles elles doivent se conformer. Celles d’ici, mais aussi celles des pays vers lesquels elles souhaitent exporter. Un autre défi très concret.

Sur le plan de la technologie, la vitesse avec laquelle surviennent les changements dans ce domaine oblige des adaptations rapides, pas toujours faciles à réaliser. On le sait, prendre du retard, c’est reculer. Les entreprises doivent définir les compétences requises pour suivre le rythme de tout ce qui évolue. L’augmentation des risques en cybersécurité est aussi une nouvelle donnée avec laquelle composer. Là encore, il est question de compétences et de coûts.

Au moment où les entreprises sont soumises à tous ces aléas, il est remarquable de constater la vitalité économique de la région de Sorel-Tracy. Une vitalité qui repose probablement sur l’arrivée d’une nouvelle génération d’entrepreneurs, très dynamique et déterminée, sur l’ouverture de nouveaux créneaux de développement économique dont, bien sûr, la fameuse filière navale et sur la cohésion des partenaires du développement, leaders politiques, organismes et institutions d’enseignement.

demeure positif, croit le chroniqueur Denis Marion. Photo Michel Sévigny | Les 2 Rives ©

Impact

Nos entreprises ont su trouver des solutions de rechange

Les tarifs douaniers imposés par le président américain au cours des derniers mois ont forcé plusieurs entreprises exportatrices à réviser leurs façons de faire en matière de mise en marché de leurs produits. Aux dires de l’organisme Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS), elles ont, pour la majorité, brillamment réussi.

Des domaines comme l’aciérie, par exemple, ont été les sphères les plus impactés par les tarifs douaniers et nous sommes une région reconnue au Canada dans ce domaine. « Il fallait arrêter de dépendre des Américains », lance spontanément Jean-François Leblanc, directeur général par intérim de DÉPS, en début d’entrevue.

« Les entreprises exportatrices ont ainsi trouvé des solutions afin que de telles situations ne se reproduisent. Par exemple, si un autre pays décide de ne plus faire des affaires avec le Canada, il faut être capable d’être flexible et versatile dans un marché qui est tellement changeant et dynamique », croit Jean-François Leblanc.

Se montrer résilient

Ce dernier revient en arrière, à l’époque de la pandémie et rappelle que le DÉPS avait la responsabilité de la gestion des prêts d’urgence (PAUPME) aux entreprises.

« Déjà, j’avais été très impressionné par la résilience et la capacité de nos entreprises à présenter si peu de mauvaises créances. Elles ont su se renouveler dans leur façon de faire, innover et surtout, profiter des opportunités qui se créent dans des périodes plus difficiles », se souvient M. Leblanc. Il est donc clair que les entreprises ont adopté la même recette cette fois encore et ont su s’adapter, soutient-il.

Pour être en mesure d’opérer sans compter sur le plus important marché au monde qui est celui des États-Unis, il faut réinventer son modèle d’affaires après avoir exploré les besoins d’autres pays. « Par exemple, des entreprises qui avaient pour habitude de produire tels types de pièces pour un marché particulier se sont adaptées à d’autres besoins et produit d’autres types de pièces pour des pays ailleurs dans le monde, comme en Europe. Et les autres pays ont vécu la même problématique, je le rappelle », précise M. Leblanc.

« Et la levée des tarifs entre les provinces a aussi contribué à stimuler l’économie canadienne et à aider nos entreprises à trouver de nouveaux marchés, notamment celui de l’Ontario », ajoute Emanuèle Roux, cheffe des communications au DÉPS.

Celle-ci rappelle que la mission économique de juin du DÉPS aux États-Unis a fait ressurgir le fait que les états du NordEst des États-Unis avaient une forte volonté de poursuivre leurs relations avec les entreprises canadiennes, car ce qui se passe à la Maison-Blanche ne reflète pas nécessairement ce en quoi le terrain croit.

Jean-François Leblanc, directeur général par intérim de Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS).

Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

« Investissement Québec a mis en place un programme appelé Frontière qui accorde des sous afin de permettre aux entreprises exportatrices de préserver leur compétitivité sur le marché américain et de leur permettre de s’adapter aux nouvelles réalités, de diversifier leur marché et leur clientèle », fait remarquer le directeur général par intérim.

Autres facteurs

Il ne faut pas non plus négliger les impacts de la guerre en Ukraine sur nos ports privés comme Richardson et son port de grains. De plus, certains pays ne voulaient plus faire affaire avec les Américains et se sont tournés vers le marché canadien. « On a su se montrer attrayant. Les prises de position géopolitiques des Américains peuvent détourner les intérêts économiques de certains pays et ont créé des opportunités d’affaires pour nos entreprises », avance M. Leblanc. Dans l’ensemble, l’économie dans la MRC de Pierre-De Saurel se porte bien. « Nous avons beaucoup de repreneuriat. C’est positif », fait savoir Jean-François Leblanc.

Bref, malgré l’incertitude, plusieurs entreprises ont su s’adapter aux nouvelles réalités amenées par les tarifs douaniers en explorant d’autres marchés. Pour le directeur par intérim du DÉPS, il ne fait aucun doute que la façon d’innover, de pivoter rapidement et d’être résilient face à l’adversité est un réflexe que les entreprises ont démontré à l’époque de la COVID-19, et qu’elles continuent de l’adopter depuis l’imposition des tarifs.

Stéphane Fortier | Les 2 Rives

Les tarifs douaniers américains se font sentir

ArcelorMittal ContrecœurEst procède à une fermeture temporaire

Une partie de l’usine ArcelorMittal

Produits longs Canada, celle située du côté est de ce complexe de Contrecœur spécialisé dans la production de l’acier, a temporairement dû fermer ses portes du 19 au 25 octobre, ce qui touche plus de 600 employés.

Une telle situation pourrait soulever des inquiétudes, mais tant du côté du Syndicat des Métallos que de celui de l’employeur, on entend travailler de concert afin de redresser la situation.

Jason Braconnier, président de la section locale 6586 des Métallos, pour un, loin de blâmer l’entreprise pour cette situation, convient que ce genre d’interruptions se veut une façon de limiter les mises à pied prolongées. « Nous pressons surtout le gouvernement fédéral d’accélérer ses démarches afin de permettre à nos entreprises d’aller chercher leur part de marché au Canada, histoire de moins dépendre des États-Unis », soutient-il.

« Le marché de l’acier est touché par les tarifs douaniers depuis le printemps et, depuis juillet, le carnet de commandes diminue », rappelle Jason Braconnier, qui dénonce le manque de filet de sécurité dans l’industrie de l’acier, notamment.

« Nous ne comptons que pour seulement 35 % du marché à l’intérieur du Canada. On dit que l’Ontario est reconnu pour son acier au pays, mais au Québec, on a aussi nos aciéries qui produisent des produits d’excellente qualité. Le pont Champlain a été bâti avec 80 % d’acier en provenance de l’extérieur. Il coûte peut-être un peu moins cher, mais nos produits sont de bien meilleure qualité », fait-il remarquer.

Ce dernier se dit heureux d’avoir une bonne collaboration avec l’entreprise. « Pour ne pas trop pénaliser nos travailleurs, on regarde la possibilité de leur confier de petits travaux qui peuvent être effectués afin d’avoir à composer avec le moins de mises à pied possible », souligne-t-il, tout en affirmant que des mises à pied, justement, sont inévitables.

Jason Braconnier croit qu’en formant des travailleurs, ces derniers pourraient aisé-

ment effectuer des tâches attribuées à des sous-traitants, ce qui permettrait à l’entreprise de réduire ses coûts.

S’adapter à la demande Du côté de l’entreprise, Jean-Philippe Grou, directeur des communications chez ArcelorMittal Produits longs Canada, invoque que l’entreprise n’a pas le choix de s’adapter à la demande, et ce, rapidement. « Cet arrêt temporaire était planifié dans le temps. Nous en

profiterons pour procéder à une gestion de l’inventaire », explique M. Grou, qui rappelle que toute l’industrie de l’acier est touchée. « Notre objectif est d’aller chercher une plus grande part du marché local et à ce niveau, beaucoup de travail s’effectue », assure-t-il, en ajoutant que le marché de l’acier en est un fort compliqué.

Jean-Philippe Grou mentionne qu’après cette pause d’une semaine, les opérations vont reprendre leur cours normalement.

Stéphane Fortier | Les 2 Rives
ArcelorMittal Contrecœur-Est a procédé à une fermeture temporaire jusqu’au 25 octobre. Photo gracieuseté

Entretien avec Jean-François Gauthier

Rio Tinto Fer et Titane doit composer avec un contexte économique instable

Le 9 octobre, Rio Tinto Fer et Titane (RTFT) annonçait la fermeture définitive de l’Usine des poudres métalliques à SorelTracy pour diverses raisons, dont le contexte économique actuel relativement instable. Ce contexte cause aussi du tort à l’aciérie et même à la production de dioxyde de titane.

Quelques heures après l’annonce de la fermeture de l’Usine des poudres métalliques, Jean-François Gauthier, le directeur exécutif de RTFT – Opérations Québec, s’est entretenu avec notre journaliste. Questionné à savoir si d’autres activités de l’entreprise à Sorel-Tracy étaient en danger, ce dernier ne s’est pas défilé, affirmant que RTFT – Opérations Québec fait face à des conditions de marché qui sont excessivement difficiles.

« Au niveau du dioxyde de titane, c’est très difficile. On opère à seulement six fours de réduction sur une capacité de neuf fours. On avait sept fours en opération en début d’année et à la mi-année, on a arrêté un four qui était en fin de vie de manière accélérée parce que les conditions de marché n’étaient pas là », admet-il d’emblée. Il enchaine en affirmant que l’aciérie, où sont produites les billettes d’acier, connaît aussi des moments difficiles puisqu’elle est sous l’influence du marché instable. « Je ne cacherai pas que c’est aussi très difficile au niveau de l’aciérie, verbalise M. Gauthier. [Elle] produit des billettes d’acier avec des tarifs de 50 % et la majorité de nos ventes se font aux États-Unis. »

Dans ce contexte, Jean-François Gauthier assure que l’entreprise multiplie les efforts dans les dernières années pour faire face à ce marché instable. « Malgré des exercices d’optimisation de réduction de coût, l’entreprise se retrouve dans une situation finan-

cière qui est toujours précaire. En 2024, on a amorcé une transformation pour trouver un plan afin de se redonner une santé financière à long terme pour l’ensemble des opérations », explique le directeur.

Éclaircie dans l’orage

Jean-François Gauthier tempère la situation, soutenant que le complexe de SorelTracy « a de nombreuses forces ». « D’abord un centre de technologie qui est très innovant, qui a développé le processus UGS. C’est notre usine de production de dioxyde de titane à haute pureté qui est la plus grosse au monde. On a aussi fait des efforts de diversification au niveau des minéraux critiques et stratégiques. On peut penser à l’usine de scandium », détaille-t-il.

« On poursuit nos efforts et on doit garder espoir. On a un plan de transformation qui est très clair. Les tarifs douaniers américains vont évoluer dans le temps. On croit donc que l’aciérie va pouvoir augmenter sa capacité de production dans le futur de manière importante par rapport à maintenant. On est résolument motivé à faire en sorte que le plan de transformation fonctionne et qu’on assure une viabilité à long terme de nos installations. Ça fait 75 ans qu’on existe et on doit à toutes les générations et au milieu de Sorel-Tracy de faire en sorte qu’on sera la dans 75 ans », conclut Jean-François Gauthier.

Alexandre Brouillard | Les 2 Rives
En mars 2023, le directeur exécutif de RTFT – Opérations Québec, Jean-François Gauthier, s’était adressé aux gens d’affaires de la région de Sorel-Tracy à l’Hôtel de la Rive.
Photothèque | Les 2 Rives ©

Nos entreprises vivent dans l’incertitude à cause des tarifs douaniers

L’annonce de l’imposition des tarifs douaniers de Donald Trump en début d’année contribue considérablement à inquiéter nos entreprises exportatrices. Des organisations gravitant dans le milieu économique, comme la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy, ont ressenti cette tension auprès de plusieurs de leurs membres.

De fait, c’est le sentiment que le président de cet organisme a partagé dans un 5 à 7 lors du lancement de ses activités, le 24 septembre dernier. « Il y a un ralentissement certain et ça va dans toutes les directions », lance d’entrée de jeu André Averill, qui en plus de présider la Chambre, est président et directeur de projets chez Pincor, entrepreneur général, qui œuvre dans les secteurs commercial, institutionnel et industriel.

« Les entreprises exportatrices ressentent beaucoup d’incertitude. Toutes sont touchées. Des entreprises qui œuvrent chez nous comme Rio Tinto, ArcelorMittal, QSL, Kildair, les entreprises œuvrant au port de Sorel demeurent au ralenti », soutient M. Averill.

Ce dernier mentionne également que beaucoup de marchés ont subi un ralentissement et sont à la baisse. « Des entreprises soumissionnent sur beaucoup plus de projets qu’à l’habitude et sont à la recherche de contrats », constate M. Averill.

Ce dernier rappelle également que, dans plusieurs domaines, le coût des matériaux a augmenté.

André Averill fait aussi remarquer que des commerces, pas nécessairement touchés directement par les tarifs douaniers, en subissent des effets par la bande. « À cause de cette incertitude, notamment, les gens dépensent moins dans les commerces et ces

derniers peuvent en souffrir », note le président de l’organisme qui observe en même temps que d’autres, au contraire, peuvent vivre de l’effervescence.

Optimisme et résilience Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy se dit toutefois optimiste quant à la suite des choses, car il

voit que plusieurs entreprises ont fait preuve de résilience et ont converti ce ralentissement en ce qu’il qualifierait de temps de qualité. « Certaines entreprises ont profité de ce ralentissement dans leurs opérations pour revoir leurs façons de faire, leur mécanisme interne. D’autres en ont profité pour se moderniser, se mettre à jour en matière de technologie, par exemple », conclut André Averill.

Stéphane Fortier | Les 2 Rives
André Averill, président du conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

La diversification a été la clé pour Aciers Richelieu Usinage St-Laurent

En diversifiant son offre avec l’acquisition d’Usinage St-Laurent, l’entreprise Aciers Richelieu a su se prémunir contre les soubresauts de l’économie et les caprices du président des États-Unis.

Depuis l’annonce des tarifs douaniers de Donald Trump, les choses se sont plutôt bien passées pour l’entreprise soreloise.

« Pour nous, ça s’est bien passé. C’est sûr, le principal enjeu concernait les fournisseurs des matériaux. Il a fallu trouver de nouveaux fournisseurs. Certains produits, pas la majorité, mais pour certains produits, on a acheté plus canadien », nous dit Éric Durand, président d’Aciers Richelieu.

« Nous nous sommes également tournés vers la Chine et l’Europe. Cela nous coûte moins cher, ce qui plaît aux clients, évidemment, eux qui veulent toujours avoir les prix les plus bas, mais les délais sont plus longs », indique toutefois Éric Durand.

Sans nécessairement parler d’inquiétude, le président d’Aciers Richelieu Usinage StLaurent révèle que tout le monde, présentement, est en mode attente, histoire de voir ce que l’on peut sauver, quoi faire pour être plus performant. « Je vois ça chez mes clients, dit-il. Quand il y a une incertitude, on se serre la ceinture un peu plus. On fait plus attention à nos dépenses », dit celui qui achète moins de produits des États-Unis, mais qui en achète toujours malgré tout puisque certaines pièces ne sont pas fabriquées au Canada. M. Durand précise que certains produits reliés à l’acier sont taxés, d’autres, non.

Le président croit qu’en fin de compte, ce sont les entreprises américaines qui vont le plus souffrir des tarifs douaniers imposés au Canada. « Je crois que le gouvernement canadien va tranquillement attendre que l’effet de la taxe se fasse sentir aux États-Unis. La pression ne viendra pas du Canada, elle va venir des compagnies américaines », pense Éric Durand.

On peut dire d’Aciers Richelieu Usinage St-Laurent qu’elle a eu du pif. « On s’est tou-

jours senti à l’aise parce qu’on s’est diversifié en achetant Usinage St-Laurent. Diversifier son marché et la clientèle pour nos entreprises, c’est la clé », croit Éric Durand.

Donc, pour lui, il y a eu quand même une bonne réaction du marché. « Il y a un bon timing. Puis je pense que les gouvernements ont contribué à accélérer le pas », d’ajouter M. Durand.

Il est plus facile de faire des affaires à l’étranger maintenant, si l’on compare avec les années antérieures. « Si ce que l’on vit aujourd’hui était arrivé il y a 25 ans, ç’aurait été beaucoup plus difficile », considère le président de cette entreprise soreloise qui va toujours de l’avant et dispose d’une excellente réputation, non seulement en Amérique du Nord, mais ailleurs dans le monde.

Pénurie de main-d’œuvre

Bien au-delà de la guerre économique que se livrent le Canada et les États-Unis, Éric Durand s’inquiète de la pénurie de maind’œuvre qui frappe son entreprise. Actuellement, Aciers Richelieu Usinage St-Laurent embauche 185 employés. « Cela nous en prendrait plus de 200 au total. En fait, il me manque entre 20 et 40 personnes. Des soudeurs des mécaniciens, des machinistes… Et j’ai déjà atteint mon quota de travailleurs étrangers », révèle le président, qui est aussi ingénieur de profession.

Au cours de la dernière année, Aciers Richelieu Usinage St-Laurent a battu un record en heures travaillées. Autre signe que les choses vont rondement pour l’entreprise soreloise.

Stéphane Fortier | Les 2 Rives
Éric Durand, président des Aciers Richelieu Usinage St-Laurent, est heureux de constater que la diversification de l’entreprise a pu en recueillir les fruits. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

La guerre économique avec les États-Unis a joué un rôle

Une grosse année pour le tourisme à Sorel-Tracy

L’effet Trump

Même si l’on ne dispose pas encore de statistiques révélatrices en ce qui a trait au bilan touristique de l’été 2025 dans la MRC de Pierre-De Saurel, la directrice de Tourisme Région Sorel-Tracy, maintenant associée à Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS), dresse un bilan plus que positif dans cette année marquée par plusieurs changements.

Un premier changement consiste au fait d’avoir déménagé le bureau d’information touristique. « On a quitté la Maison des gouverneurs et on l’a amenée dans le hall d’Azimut diffusion, au centre-ville, plus près des visiteurs », mentionne d’entrée de jeu Marie-Josée Picard, directrice du tourisme au DÉPS.

« On s’est collés là où il y avait des gens puis où était, dans le fond, le gros de la population des visiteurs, là où c’est plus festif, là où se trouvent les restaurants et les rassemblements comme le Gib Fest », poursuit Mme Picard, qui souligne également un autre changement qui s’est traduit par une nouvelle formule d’accueil avec son bureau d’information touristique saisonnier ouvert tous les jours et ses étudiants formés expressément pour offrir ce service.

« Pendant la période d’hiver, donc pendant les autres saisons, le bureau d’information touristique est fermé et ça devient un comptoir en libre-service », spécifie Marie-Josée Picard, qui s’empresse d’ajouter une autre initiative, les stations découvertes, soit 19 panneaux installés dans chacune des municipalités et dans des attraits plus gourmands, reliés à Google et avec code QR.

L’imposition de tarifs douaniers ainsi que la guerre économique que se livrent le Canada et les États-Unis ont contribué à faire des Québécois, et aussi des Ontariens, des touristes beaucoup plus casaniers et cela s’est fait sentir à Sorel-Tracy en particulier. « C’est difficile de répondre, car je n’ai pas accès à ces informations. C’est sûr qu’il y a eu des gens qui ont préféré rester au Québec et qui ont boudé les États-Unis. L’effet Trump aura eu au moins cet effet positif de garder les gens chez nous et d’avoir de nouveaux visiteurs qui amènent de l’argent neuf. On a eu beaucoup de visiteurs dans la région, plus de plaisanciers. Beaucoup allaient au lac Champlain et ont pris un chemin différent cette année. Cela s’est avéré une saison très, très, très positive. Prenez les Régates, par exemple. Oui, il y a des gens d’ici, mais la plupart des visiteurs viennent de l’extérieur, de 80 km et plus. Et je m’amuse à regarder les plaques des automobiles. Beaucoup de plaques voitures américaines. Je crois que les campagnes de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec ont eu des effets et cela s’est répercuté jusqu’ici », croit Marie-Josée Picard.

Selon la directrice de Tourisme Région Sorel-Tracy, le tourisme de proximité est sorti du lot cette année et plusieurs Québécois ont boudé les États-Unis cette année.

« On le sent très bien. Beaucoup de gens viennent de la Montérégie, de Montréal et si on élargit un peu, de la Mauricie, du Centredu-Québec et beaucoup de l’Ontario. Ils viennent passer une journée, souvent pour un attrait en particulier, Puis, par la suite, ils vont souvent prolonger leur journée », décrit Mme Picard.

« Les terrasses étaient pleines, les restaurants aussi, les spectacles également. Les

Difficile à évaluer, selon son directeur général

spectacles extérieurs ont été super populaires cette année, notamment durant le Gib Fest. On ne le réalise pas, mais les compétitions équestres engendrent des retombées économiques de 8 M$ pas année. L’Expo agricole et les campings ont battu des records d’achalandage. Donc, globalement, c’est une très belle saison. Ça a été un beau bilan », assure-t-elle.

Des défis

Le plus gros chantier qui attend la directrice du tourisme, c’est la refonte complète du site Internet. « Ça, c’est quelque chose qu’on veut vraiment mettre en place pour l’année prochaine, pour que les visiteurs aient une expérience simple, conviviale et rapide. On veut vraiment que ce soit efficace, que les gens trouvent tout de suite ce qu’ils cherchent. Parce que présentement, le site, oui, il est beau, mais il n’est plus adapté aux besoins d’aujourd’hui. On veut que ça devienne un outil incontournable pour le visiteur, mais aussi pour la population locale », croit fermement Marie-Josée Picard.

Un autre projet, selon Mme Picard, est de développer davantage le tourisme d’affaires. « Parce qu’on a des infrastructures intéres-

santes, mais il faut en faire la promotion. Il faut que les gens sachent que c’est possible d’organiser un congrès, un colloque, des rencontres ici », affirme celle qui est convaincue qu’il s’agit d’un créneau qui peut amener beaucoup de retombées économiques.

« Les gens viennent pour le travail, mais ils découvrent aussi la région, les restaurants, les attraits, et souvent, ils reviennent après avec leur famille », fait remarquer Mme Picard.

Et pour le reste? « On continue aussi à travailler fort sur la mise en valeur de nos attraits phares, comme Statera, les croisières, les îles de Sorel. Ça reste au cœur de notre offre touristique, mais on veut aussi mieux faire connaître tout ce qui est agrotourisme. On a de super beaux producteurs, de belles entreprises locales, et ça, c’est très en demande en ce moment. Les gens veulent rencontrer ceux qui produisent, comprendre d’où vient ce qu’ils mangent, vivre une expérience authentique. On va travailler à mieux structurer ça, à faire des circuits agrotouristiques, à mettre en valeur ces trésorslà », prévoit Mme Picard, qui ajoute, en terminant, qu’il faut aussi continuer à développer les attraits de la saison hivernale.

Plus de monde chez Statera à cause des tarifs douaniers?

Morin | Les 2 Rives ©

Pourrait-il y avoir eu plus d’achalandage parmi les diverses attractions offertes à Sorel-Tracy et dans les environs au cours de l’été à cause de la guerre économique que nous livre les États-Unis?

Les Québécois ont-ils boudé la frontière américaine au profit des destinations québécoises?

Le directeur général de Statera, Thierry Migeon, affirme qu’il est difficile de quantifier s’il y a eu une augmentation de fréquentation pour cette raison. « On n’a pas arrêté de nous dire que les gens qui avaient l’habitude d’aller aux États-Unis pendant leurs vacances ont préféré voyager au Québec plutôt que de traverser la frontière. Ce n’est pas évident d’en avoir la confirmation »,

croit M. Migeon, qui dirige Statera depuis 2021 et qui se souvient qu’après la pandémie, le gens voulaient tellement sortir que cela s’est ressenti sur l’offre de loisirs qu’offrait Statera.

« Le mois de juin a été bon, de même que le mois de juillet. À cause de la chaleur, on a eu un moins bon mois d’août. Pour tout vous dire, on a eu une saison dans la moyenne, une saison correcte », mentionne M. Migeon.

Chez Statera, ce sont les croisières dans les îles qui demeurent les plus populaires au cours de la belle saison. « Mais j’aimerais que l’affluence soit meilleure, c’est évident », souhaite-t-il.

Selon lui, il est possible que des Québécois aient choisi de demeurer au Québec au cours de l’été. « Mais, en même temps, il faut être réaliste. Sorel-Tracy n’est pas une

destination touristique en tant que telle. Les visiteurs qui viennent ici ne partent pas de chez eux seulement pour venir ici, ou rarement. Ce sont des gens de passage qui profitent des attractions qui peuvent leur être offertes sur une journée ou deux, voire un week-end. Ils viennent faire une croisière dans les îles, ils vont camper au lieu d’aller à l’hôtel et vont prendre un bon repas dans un restaurant du centre-ville », décrit-il.

Thierry Migeon soutient qu’il est important de ne pas travailler en silo. « Il faut travailler de concert avec les différents intervenants du tourisme. Celui de la Montérégie et Sorel-Tracy, bien sûr, mais aussi de Montréal et de Québec afin qu’ils sachent qu’à Sorel-Tracy, il y des choses intéressantes à y faire, à découvrir », mentionne M. Migeon, en conclusion.

Stéphane Fortier | Les 2 Rives
Thierry Migeon croit qu’il est difficile de chiffrer l’affluence due aux tarifs douaniers imposés par les Américains.
Photo Jean-Philippe
Stéphane Fortier | Les 2 Rives
Marie-Josée Picard, directrice du tourisme au Développement économique Pierre-De-Saurel.
Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Les promoteurs de la future cannebergière de Sainte-Anne-de-Sorel cherchent des investisseurs

Maintenant qu’ils ont obtenu le feu vert du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), les promoteurs de la cannebergière à être construite au 1350, chemin du Chenal-du-Moine, à Sainte-Anne-de-Sorel, sont maintenant en recherche de financement afin de boucler leur budget, ce qui permettrait une mise en terre en 2027.

Le 1er novembre 2024, le BAPE demandait à Fruits des îles inc., l’entreprise responsable du projet, d’apporter plusieurs correctifs avant que le ministère de l’Environnement l’approuve. « On nous demandait plusieurs correctifs mineurs à apporter, ce qu’on a fait. On a d’ailleurs reçu notre décret officiel en avril 2025 après avoir modifié le projet », explique le président de Fruits des îles inc., Éric Lupien.

Contourner les milieux humides

La principale modification a été de contourner les milieux humides. En effet, sur plus de 70 hectares nécessaires pour implanter la cannebergière, 3,3 hectares de milieux humides devaient être détruits. « On a décidé de contourner les milieux humides à 99 %. Pour le 1 % restant, il sera

compensé derrière la cannebergière. Pour les arbres abattus à Sainte-Victoire-deSorel, on les compense à 125 %. C’est un projet ultra vert et c’est d’ailleurs pourquoi c’est le seul projet de cannebergière a avoir obtenu un permis du gouvernement depuis 2021 », plaide M. Lupien, qui estime avoir dépensé jusqu’à maintenant, avec Fruits des îles inc., plus de 4 M$ en études.

Échéancier

Maintenant que (presque) toutes les autorisations sont obtenues, Éric Lupien espère que les premiers travaux débuteront vers la fin 2025 ou le début 2026. « Il ne reste qu’un certificat d’autorisation à obtenir en vertu de l’article 22, ce qui est une formalité au gouvernement. Pour les premiers travaux, on n’a pas besoin de creuser la terre, donc on peut les commencer pendant l’hiver. C’est sûr qu’au printemps 2026, le creusage va commencer en vue d’une mise en terre en 2027 », explique le président.

Partenariat

Ce dernier, qui est aussi associé avec Mario Lavallée, lance d’ailleurs un appel à tous. Rappelons que le projet est évalué à environ 35 M$. « On cherche des investisseurs, parce que pour un projet agricole de la sorte, les subventions sont très marginales. Presque

Éric Lupien et Mario Lavallée, promoteurs de Fruits des îles inc., ont apporté des corrections à la suite des recommandations du BAPE et sont prêts à commencer leur projet de cannebergière.

tout est privé. Ceux qui veulent se joindre à un super projet respectueux de l’environne-

ment peuvent nous contacter chez Fruits des îles inc. », conclut Éric Lupien.

Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives
Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Charbone prévoit commencer les travaux au cours des prochaines semaines

Après avoir attendu avant de réellement commencer les travaux dans le secteur Tracy, Charbone pourrait finalement voir son usine lever de terre au cours des prochaines semaines, alors que les principales composantes d’équipement sont arrivées à Sorel-Tracy.

Via communiqué, l’entreprise affirme que cette étape marque une avancée majeure dans le calendrier de mise en service de la première unité de production d’hydrogène propre à Ultra Haute Pureté (UHP) de Charbone, dont le démarrage est toujours prévu en novembre 2025.

« Nous sommes fiers d’avoir franchi cette étape logistique cruciale dans les délais prévus », soutient Dave B. Gagnon, président-directeur général (PDG) de Charbone, en entrevue.

En utilisant des actifs de production d’hydrogène déjà opérationnels et éprouvés, Charbone prévoit réduire considérablement les coûts d’installation des immobilisations et accélérer la mise sur le marché par rapport au déploiement de nouveaux systèmes, précise l’entreprise via communiqué.

D’ailleurs, les opérations de démontage et de transport ont été menées avec succès.

« L’entreprise prévoit amorcer, dans les prochaines semaines, les travaux de réintégration et de raccordement sur le site de Sorel-Tracy », lit-on.

« C’est un moment de transformation pour Charbone. Grâce à ces actifs, nous commencerons la production d’hydrogène propre à UHP à Sorel-Tracy beaucoup plus tôt que prévu, tout en optimisant l’efficacité de nos investissements. Nous sommes fiers de souhaiter la bienvenue à Harnois comme actionnaire au capital de Charbone », mentionne Dave B. Gagnon.

Rappelons que le 31 octobre 2024, les dirigeants de Charbone ont reçu leur permis de construction leur permettant de commencer les travaux. Depuis, peu de travaux ont été effectués, mais en août dernier, l’entreprise mentionnait que le service des eaux de la Ville de Sorel-Tracy avait terminé l’excavation et l’installation de la tuyauterie reliant le site de Charbone à une conduite d’eau principale. D’autres petits travaux de préparation ont été effectués, comme le marquage du site par les arpenteurs géomètres.

Bloc d’énergie

À l’été 2024, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie avait refusé d’octroyer les 28 mégawatts que Charbone avait demandés. Puis, quelques semaines

plus tard, l’entreprise avait refait une demande de 35 MW pour les phases 3, 4 et 5. À ce moment, Dave B. Gagnon informait que Charbone pourrait utiliser jusqu’à 5 MW pour les deux premières phases. Puis, en entrevue la semaine dernière, M. Gagnon a affirmé ne pas avoir de nou-

velles de sa demande. « C’est la bataille de ma carrière, admet-il. On se bat comme un diable dans l’eau bénite pour les obtenir. Je n’ai pas de décision définitive, mais je suis confiant. Lorsque l’usine aura démarré, ils ne pourront pas nous dire non. » Avec la collaboration de Jean-Philippe Morin

Alexandre Brouillard | Les 2 Rives
Plusieurs travaux préliminaires ont été réalisés sur le terrain de la future usine de Charbone dans le secteur Tracy, en bordure de l’autoroute 30. Photo gracieuseté

Sylvie Pouliot quitte la SADC pour partir à la retraite

Après 23 années à la direction de la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) Pierre-De Saurel, Sylvie Pouliot s’apprête à tourner une page importante de sa vie professionnelle et quittera ses fonctions le 14 novembre prochain pour savourer une retraite bien méritée.

Fière ambassadrice de la région, Mme Pouliot a su insuffler avec conviction la mission de la SADC, soit d’être un partenaire de premier plan pour les entrepreneurs de la région, en offrant un soutien porteur d’innovation et de développement.

En misant sur la collaboration, l’innovation et l’ancrage local, M me Pouliot a contribué à la vitalité économique du territoire en intervenant efficacement sur le terrain et en créant un impact réel dans la collectivité. Qu’il s’agisse d’écocollecti-

vité, d’intégration de technologies numériques, de développement durable, de relève entrepreneuriale ou de la mise en place de fonds destinés à stimuler l’entrepreneuriat chez les jeunes, son engagement a toujours été indéfectible.

« Ensemble, nous avons relevé de beaux défis et posé des gestes concrets pour soutenir la vitalité économique, environnementale et sociale de notre communauté. J’aime profondément cette région et je crois en son potentiel. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers toutes celles et tous ceux avec qui j’ai eu la chance de collaborer. Ces années resteront gravées dans ma mémoire comme une période riche en rencontres, en accomplissements et en apprentissages », confie Mme Pouliot.

« Les administrateurs de la SADC se joignent à moi pour souligner l’engagement exceptionnel de Mme Pouliot, non seulement envers notre organisation, mais aussi envers l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial régional », ajoute Claude Maheux-Picard, présidente du conseil d’administration.

En annonçant qu’elle part à la retraite, la directrice générale de la SADC, Sylvie Pouliot, s’apprête à tourner une page importante de sa vie professionnelle. Photo gracieuseté

Un appel de candidatures a été lancé afin de pourvoir le poste de direction générale. S.F.

La CCIST mise sur quatre chantiers pour relancer l’économie

La Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) ont nommé, via communiqué, quatre grands chantiers prioritaires qui doivent, selon les organismes, remonter au sommet de la pile de devoirs des ministres québécois s’ils veulent véritablement relancer notre économie avant la fin du mandat actuel.

« Nous parlons chaque jour à des gens d’affaires qui s’impatientent. Le contexte géopolitique instable, le retard de productivité, le manque de main-d’œuvre qualifiée et les finances publiques précaires ne donnent pas au gouvernement le luxe de s’éparpiller. Après un remaniement et à la veille d’une nouvelle session parlementaire, il ne leur reste qu’une seule année pour donner un nouvel élan à notre économie en perte de vitesse. Il faut qu’un nouvel élan soit donné rapidement », affirme Luc Martel, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy.

Compétitivité : la CCIST réclame notamment un coup de barre urgent pour redonner de l’oxygène aux PME, en baissant leurs impôts, en réduisant leurs tarifs et en les libérant du fouillis réglementaire et bureaucratique.

Accès aux marchés : selon la CCIST, le Québec doit se doter d’une politique d’approvisionnement préférentiel plus

ambitieuse, tant au niveau national qu’au niveau municipal. « Tant que le critère du plus bas soumissionnaire sera la norme, on continuera de s’approvisionner à l’étranger alors que des alternatives locales existent », plaide M. Martel.

Main-d’œuvre : le Québec a besoin de 106 000 nouveaux travailleurs issus de

l’immigration à chaque année pour les quatre prochaines années, plaide la CCIST. « Le défi numéro un des PME des régions, c’est le manque de main-d’œuvre locale qualifiée. Et là aussi, il faut réorienter notre politique pour la reconnecter avec la réalité économique. »

Dynamisme régional : le Québec doit se doter d’un plan clair de réhabilitation et de

maintien des infrastructures publiques, plaide la CCIST. « Le dynamisme économique de notre région passe entre autres par des infrastructures qui permettent d’accéder à de nouveaux marchés, de favoriser la mobilité de la main-d’œuvre et d’assurer le bien-être de la population », conclut Luc Martel. J.-P.M.

La CCIST veut miser sur l’arrivée de main-d’œuvre qualifiée pour relancer l’économie régionale.

CARRIÈRES Section

CARRIÈRES Section

Travailleurs étrangers : la Chambre de commerce somme le fédéral d’agir

La Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST) ainsi que des dirigeants d’entreprises de la région tirent la sonnette d’alarme et demandent au gouvernement fédéral de renoncer sans délai aux restrictions imposées aux entreprises qui font appel à des travailleurs étrangers temporaires.

Selon la CCIST, la réduction arbitraire du nombre de ces travailleurs essentiels « constitue une menace grave pour la viabilité de nombreuses entreprises et pour le dynamisme économique de la communauté de d’affaires pour la grande région de SorelTracy », plaide l’organisation.

« [Les entreprises] réfutent les rapprochements erronés qui sont véhiculés entre le nombre de travailleurs étrangers temporaires et le nombre de chômeurs. Les travailleurs étrangers temporaires (TET) occupent des postes pour lesquels il n’y a pas de main-d’œuvre locale à la fois qualifiée et intéressée. Se priver de TET pénaliserait des entreprises qui n’ont pas d’alternatives et qui sont bien souvent des piliers économiques de leurs communautés », ajoute la CCIST.

Le vice-président Finances des Aciers Richelieu, Patrick Doyon, est un de ceux qui doivent composer avec ce phénomène. « Les travailleurs étrangers temporaires jouent un rôle précieux dans nos opérations. Leur contribution permet à nos entreprises de répondre à la demande et de maintenir leur compétitivité », plaide-t-il.

Le Québec comptait 72 405 travailleurs étrangers temporaires lors du dernier bilan annuel de décembre 2024. Malgré la présence de ces TET, le Québec compte tou-

Patrick Doyon, vice-président Finances des Aciers Richelieu, dénonce la décision du fédéral de réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires. Photo gracieuseté

jours 115 000 postes vacants, dont 92 300 à temps plein. J.-P.M.

CARRIÈRES Section

Maxime Lesiège devient ambassadeur des CFPEAST

Les Centres de formation professionnelle et d’éducation des adultes Sorel-Tracy (CFPEAST) ont fait de Maxime Lesiège, président des Aciers Régifab, leur nouvel ambassadeur.

« Son parcours unique et inspirant illustre à la fois la persévérance, la passion et la réussite qu’offrent la formation professionnelle et l’éducation des adultes », indique-t-on dans un communiqué.

Issu lui-même de l’éducation des adultes, M. Lesiège a complété ses mathématiques 436 dans les Centres avant de poursuivre deux DEP et une ASP, notamment en mécanique industrielle, soudage-montage et soudage haute pression. Après plusieurs années d’expérience chez Rio Tinto, il occupe aujourd’hui la présidence des Aciers Régifab, qui compte près de 60 employés.

« C’est avec beaucoup de fierté que j’accepte ce rôle. Je souhaite démontrer aux jeunes et aux adultes qui choisissent nos Centres qu’ils peuvent, eux aussi, transformer chaque défi en tremplin vers la réussite. Mon parcours a commencé ici, et je suis la preuve qu’il est possible d’aller aussi loin que nos ambitions nous portent », affirme M. Lesiège.

Pour Christine Nadeau, directrice du service de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes, le parcours de Maxime et sa personnalité concordaient parfaitement avec les valeurs des Centres.

« Maxime est la preuve vivante que la formation générale des adultes et la formation professionnelle peuvent ouvrir toutes les portes. Son cheminement démontre que, lorsque la volonté et la passion sont au rendez-vous, les possibilités sont infinies. Nous sommes honorés de pouvoir compter sur lui comme ambassadeur et modèle pour nos élèves », souligne Christine Nadeau. J.-P.M.

Maxime Lesiège. Photo Ayan Photographe

CARRIÈRES Section

Recherche d’emploi à l’ère de l’IA : l’importance de rédiger un CV adéquat

De nos jours, plusieurs entreprises utilisent des systèmes de suivi des candidatures (ATS) pour analyser les CV avant qu’un recruteur ne les évalue. Ces outils d’intelligence artificielle filtrent les documents en rejetant ceux qui ne correspondent pas aux spécifications du poste. Vous souhaitez que votre curriculum vitae soit retenu? Voici quelques conseils pour le rédiger!

Reprendre des mots de l’offre d’emploi

Les systèmes de suivi des candidatures priorisent les mots-clés qui reflètent les exigences de l’employeur. Utilisez donc les formulations exactes de l’offre d’emploi. Veillez à ce que ces expressions (ex. : gestion de projet, analyse de données) apparaissent clairement dans votre document.

Garder la mise en page simple Évitez les polices d’écriture fantaisistes, les images et les tableaux à plusieurs colonnes.

Bien que ces éléments semblent visuellement attrayants, les outils d’intelligence artificielle ont souvent du mal à les déchiffrer, ce qui peut entraîner le rejet de votre candidature!

Utiliser des en-têtes courants

Séparez les sections de votre CV avec des titres traditionnels comme « Expérience professionnelle », « Formation » et « Compétences ». Ces termes sont facilement reconnus par les systèmes ATS, contrairement à ceux que vous auriez personnalisés.

Miser sur les listes à puces

Les symboles comme les étoiles, les losanges ou les cases sont à éviter lorsque vous dressez la liste de vos réalisations. Les puces classiques ont beaucoup plus de chance d’être interprétées correctement par un ATS. En outre, le recours à des verbes d’action forts et à un langage direct pourra maximiser l’efficacité de votre liste de compétences ou d’aptitudes. Finalement, faites relire votre CV par une personne expérimentée pour vous assurer qu’il ne contient pas d’erreurs (ce qui pourrait aussi compromettre votre dossier!).

Bonne recherche d’emploi!

CARRIÈRES Section

Développez votre carrière en apprenant l’art de vous exprimer en public!

Saviez-vous que la capacité de s’exprimer aisément en public est un outil puissant de développement professionnel? Que vous fassiez des présentations lors de réunions ou que vous vous adressiez à un large public, vos compétences en matière d’expression orale vous permettront de vous démarquer. Découvrez les avantages de cette habileté pour propulser votre carrière vers de nouveaux sommets!

Communication

La capacité à exprimer clairement ses idées est une compétence essentielle dans toute profession. La prise de parole en public vous oblige à organiser vos pensées de manière efficace, ce qui vous permet d’avoir des conversations plus productives et de nouer des relations professionnelles plus solides.

Confiance en soi

Parler devant un public vous pousse à sortir de votre zone de confort. Et plus vous le faites, plus vous vous sentez à l’aise. Ce regain de confiance peut avoir un impact positif sur d’autres aspects de votre carrière, tels que le réseautage et les négociations.

Leadership

Lorsque vous présentez vos idées de manière limpide et convaincante, votre leadership devient automatiquement plus fort. Une communication efficace vous permet d’inciter les autres à vous suivre et à vous faire confiance. Votre influence peut accroître la cohésion et la collaboration au sein de votre équipe.

Envie de voir votre carrière s’épanouir? Inscrivez-vous à une formation sur l’art de la parole en public!

CARRIÈRES Section

Recruter un profil atypique dans son entreprise, on dit oui!

Vous cherchez à pourvoir un poste et avez du mal à trouver le bon candidat? Vous gagneriez peut-être à élargir vos critères en considérant l’embauche d’une personne dont le CV sort un peu (ou beaucoup!) du cadre habituel de l’emploi, que ce soit par son parcours scolaire ou par son expérience professionnelle. Découvrez les avantages de recruter un travailleur au profil atypique!

Un regard différent sur les enjeux internes

Si l’on demande souvent (et peut-être indirectement) à un nouvel employé d’apporter une vision différente au sein d’une équipe, un travailleur au profil atypique répond à cette attente par défaut. Lorsqu’un enjeu survient, ce type de personne a tendance à proposer des solutions originales qui découlent de son expérience variée. Il s’agit d’une excellente façon de gagner en efficacité!

Une plus grande adaptabilité

En ayant occupé d’autres postes dans différents secteurs, les profils atypiques ont généralement appris à s’adapter aux changements de façon rapide. Ainsi, même si votre domaine ne semble pas leur correspondre parfaitement

au premier regard, ils demeurent prédisposés tence inestimable dans un monde organisa-

Une motivation soutenue

Les personnes ayant un parcours qui sort du cadre habituel sont conscientes de leur différence. En leur confiant un nouveau défi, vous faites appel à leur motivation à se dépasser et, en quelque sorte, à « prouver » qu’ils sont à la hauteur. Cette énergie est contagieuse : il n’est pas rare que ce genre de travailleur incite ses collègues à s’impliquer davantage eux-mêmes!

Bref, toutes les raisons sont bonnes de solliciter des candidats dont le parcours sort des sentiers battus. À go, élargissez vos horizons!

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