VF KiDS Storytellers Dossier pédagogique 2026

Page 1


TERROKOIS

d’après une histoire originale de René-Claude Emery

sur une musique interprétée par le Trio Concept : Bartók, Bloch, Brahms, Chostakovitch, Debussy, Dvorák, Fauré, Haydn, Kreisler, Piazzolla, Rachmaninoff et Ravel

PRÉAMBULE

L’éducation culturelle et le développement de l’expressivité artistique sont au cœur de la démarche du Verbier Festival auprès des enfants. Avec le projet Storytellers – Raconte-moi une histoire, le Festival s’engage pour l’apprentissage artistique en milieu scolaire à travers un programme pluridisciplinaire, ludique et participatif.

En écho aux objectifs du Plan d’études romand — découvrir, percevoir et développer des modes d’expression artistique et leurs langages, dans une perspective identitaire, communicative et culturelle — le projet associe littérature, musique, arts plastiques et expression orale aux apprentissages scolaires.

Il offre aux enfants une expérience artistique riche et inspirante, menée en classe par des artistes du projet : musicien·ne·s récemment issu·e·s des programmes Verbier Festival Academy & Orchestras, accompagnés d’un illustrateur et d’un comédienauteur. S’appuyant sur la narration et la musique, les intervenants déploient un imaginaire commun et ouvrent aux élèves un espace d’expression et de création.

Cette année, à l’occasion de l’ouverture du cycle consacré aux quatre éléments, le projet évolue avec la création d’un livre audio pilote, proposé dans quelques écoles partenaires. Pour cette première édition, l’élément Terre est exploré à travers Terrokois, une histoire originale qui aborde les thèmes du lien à la nature, de la solidarité et du respect de l’autre.

Le Directeur de la Verbier Festival Academy et le Trio Concept — ensemble alumni de l’Academy — ont sélectionné les œuvres musicales illustrant cette thématique, enregistrées avec le soutien du programme Audio Recording de l’Academy.

Ce projet se décline en quatre volets :

Le premier volet propose un travail préparatoire à partir du présent dossier pédagogique, destiné aux classes de 3H à 8H. Chaque enseignant·e est libre de l’utiliser selon ses besoins, ses disponibilités et son groupe d’élèves.

Le deuxième volet comprend deux ateliers participatifs d’environ quarante minutes chacun. Les intervenants sont : un·e musicien·ne récemment issu·e des programmes Verbier Festival Academy & Orchestras, un illustrateur professionnel et le coordinateur-comédien de VF KiDS — Storytellers. Lors du premier atelier, les élèves découvrent le violon et réalisent des illustrations projetées lors d’une représentation ultérieure à l’école ; pour les établissements participant au livre audio pilote, ces illustrations seront également intégrées au livre final. Le second atelier est consacré à l’approche du texte et à son interprétation ; pour les écoles pilotes, il prépare l’enregistrement des narrations des élèves, qui seront incluses dans le livre audio.

Le troisième volet, réservé aux écoles pilotes, porte sur l’enregistrement et la finalisation du livre audio.

Enfin, les représentations contées et jouées avec le Trio Concept et la projection des créations des enfants constituent le dernier volet du projet.

PRISE EN MAIN

Ce dossier contient des fiches pour les enseignant·e·s et pour les élèves.

Les fiches « enseignant·e » abordent chaque thématique de manière succincte et invitent à réaliser les exercices avec les écolier·ère·s.

Des liens précis au PER sont également possibles avec les objectifs des Cycles 1 et 2, notamment

musique — expression et représentation

 A11 Mu « Représenter et exprimer une idée, un imaginaire, une émotion par le langage musical » — p. ex. mise en scène sonore d’un récit, d’un environnement ou d’un ressenti.

 A14 Mu « Découvrir et comprendre des éléments de culture musicale » — lier la musique à d’autres formes d’art ou à des contextes historiques ; développer une sensibilité esthétique et une ouverture culturelle.

 A22 Mu « Utiliser la musique pour représenter des récits, des émotions ou des idées complexes ».

lecture — langue de scolarisation

 L1 12 « Comprendre des textes oraux » (écouter attentivement, identifier l’essentiel).

 L1 13 « Lire des textes variés » (développer des stratégies de lecture, lire avec fluidité, adapter sa lecture à la situation, apprécier la littérature).

lecture — langue de scolarisation

 A11 « Représenter et exprimer une idée, un imaginaire, une émotion par les langages visuels ».

 A13 Av « Utiliser outils, matériaux et techniques du dessin et des arts visuels ».

En complément des ateliers menés en classe, les élèves vont acquérir les connaissances des points suivants :

 Les élèves découvrent, lisent et enregistrent avec intonation et émotion un texte original adapté à leur âge.

 Les élèves se sensibilisent à la question du harcèlement.

 Les élèves admirent leurs propres dessins et assistent à une représentation d’art vivant avec un trio instrumental formé d’un violon, d’un violoncelle et d’un piano.

 Les élèves découvrent la musique de Brahms et se familiarisent avec la famille du violon.

 Les élèves connaissent un peu mieux le piano et son histoire.

 Les élèves peuvent conserver un souvenir tangible et sonore de cette expérience grâce à un livre audio composé de leurs images et de leurs voix.

À partir de là, nous souhaitons que chacun puisse s’exprimer dans ce projet et y trouver du plaisir !

Pour toute question ou remarque vous pouvez nous contacter :

René-Claude Emery

Coordinateur & comédien VF KiDS — Storytellers Auteur de « Terrokois », de ce dossier pédagogique rene-claude.emery@verbierfestival.com

François Vasseur

Responsable UNLTD & VF KiDS francois.vasseur@verbierfestival.com

© 2026 Fondation du Verbier Festival

TABLE DE MATIÈRES

Fiche enseignant·e 1 TERROKOIS

Fiche élève 1.1 L’histoire

Fiche élève 1.2 Vocabulaire

Fiche élève 1.3 Le blaireau

Fiche élève 1.4 Le putois

Fiche enseignant·e 2 LE HARCÈLEMENT SCOLAIRE

Fiche élève 2.1 Le jeu de l’idiot

Fiche élève 2.2 La tirade du nez

Fiche enseignant·e 3 LES CHOIX MUSICAUX ET LEURS COMPOSITEURS

Fiche élève 3.1 Johannes Brahms

Fiche élève 3.2 Le contrepoint

Fiche enseignant·e 4 LE PIANO

Fiche élève 4.1 Petite histoire du piano

Fiche élève 4.2 Le piano

Fiche enseignant·e 5 LE VIOLON

Fiche élève 5.1 Le lexique du violon et de l’archet

Fiche élève 5.2 Comparer le violon et la guitare

Fiche élève 5.3 Dessine un violon

Fiche enseignant·e 6 LES TRIOS

Fiche élève 6.1 Les combinaisons de trio

Sous forme de conférence, un présentateur nous dévoile le formidable réseau de galeries de Taissonnière, une colline occupée par une colonie de blaireaux. Alors qu’il constate, outré, que ces derniers ne sont pas les seuls locataires des lieux, Calypso, un vieux blaireau, intervient et, pour justifier la présence de ces soi-disant intrus, lui raconte l’histoire de Terro et Yokois.

Yokois, un putois orphelin, fut recueilli par les parents de Terro. Par jalousie, le jeune et fier blaireau en fit son souffre-douleur. À la suite de sa rencontre avec Snaïm, un gnome de la forêt, Yokois apprit à se défendre et à retourner les humiliations de son harceleur. Si cela ne suffit pas à en faire des amis, Yokois put au moins briser le cercle des agressions et poursuivre sa croissance avec davantage de sérénité.

Le véritable changement eut lieu après l’épisode de chasse dont ils furent victimes. Terro fut sauvé grâce au talent particulier du jeune putois, qui pulvérisa ses sécrétions pestilentielles sur les chasseurs, les forçant à battre en retraite. Cette aventure brisa l’orgueil du blaireau, qui changea de posture et rendit possible la naissance d’une amitié. Amitié si puissante qu’elle apporta une prospérité durable à la cité de la colline de Taissonnière et fut à l’origine de son nouveau nom : Terrokois.

Jusqu’à cette édition 2025, le programme

Storytellers, qui marie littérature et musique, a puisé dans le répertoire des contes pour nourrir son projet auprès des classes primaires. Avec le recul, l’usage et les retours des enseignant·e·s, nous percevons un désir d’ancrer plus fortement la thématique abordée dans le réel de l’enfant et dans ses dimensions relationnelles et scolaires. Nous avons alors imaginé une histoire originale qui offre une porte d’entrée plus concrète pour aborder des enjeux qui nous semblent pertinents et qui, en tant que parents, nous touchent et nous interpellent.

Dans l’absolu, nous souhaitons développer notre réflexion en quatre volets, dans l’intention d’élaborer un chemin cohérent, inventif, exigeant et utile.

Chaque volet sera lié à l’un des quatre éléments fondamentaux imaginés par le philosophe grec Empédocle, et à un domaine pédagogique associé. Cette année, avec Terrokois et l’élément Terre, nous abordons la question du harcèlement scolaire. L’année suivante viendront l’Eau et les émotions, puis l’Air et l’imaginaire, et enfin le Feu et les passages.

Notre approche est avant tout artistique et nous ne prétendons pas traiter ces sujets de manière scientifique. D’une part, parce que nous n’en avons ni les compétences ni la légitimité, mais surtout parce que nous souhaitons offrir une porte d’entrée ludique et poétique à des discussions, des questionnements, et, pourquoi pas, à des prolongements menés par les enseignant·e·s ou les établissements qui le souhaiteraient.

Et bien entendu, nous ne perdons pas de vue la mission première du Verbier Festival : la sensibilisation, la transmission et la diffusion de la musique classique, de son formidable répertoire et de ses instruments, auprès d’un public qui y est de moins en moins confronté. C’est pourquoi nous proposons d’enrichir ce projet par un livre audio, accompagné d’une sélection musicale que les enfants pourront réécouter à loisir en admirant leurs propres créations picturales.

Cette histoire, imaginée par René-Claude Emery et mise en musique par Stephen McHolm, Directeur de la Verbier Festival Academy, et le Trio Concept, offre l’occasion privilégiée de débattre de la question des violences scolaires et d’explorer la stratégie du jeu de l’idiot, développée par Emmanuelle Piquet, pour aider les enfants à faire face au harcèlement verbal et psychologique sans devenir agressifs à leur tour. Il va de soi qu’étant donné les héros, les blaireaux et les putois pourront être étudiés en parallèle.

Nous sommes convaincus que, comme professionnel·le·s de l’éducation, vous n’aurez aucune peine à imaginer des prolongements au récit, mais, pour alléger vos démarches, nous vous proposons quelques pistes possibles.

TERROKOIS 2/2

APPROCHE LITTÉRAIRE

Lors des ateliers préparatoires, une période sera consacrée à l’interprétation du texte que vous pourrez poursuivre d’ici à l’enregistrement. Mais avant, il sera important d’effectuer en commun une lecture attentive et une clarification lexicale. De nombreux jeux sont proposés à cette intention dans les fiches élèves 1.2.

 À quel genre littéraire avons-nous affaire ?

 Quelle est l’architecture de l’histoire ? Situation initiale – Problème – Résolution – Situation finale.

 Pourquoi, à leur avis, l’histoire est-elle découpée en chapitres ?

 Quels éléments ou événements de l’histoire peuvent faire penser au conte ou à la fable ?

 Sur quel mode l’histoire commence-t-elle ? (présentation ou conférence)

 À partir de quel moment et par quel artifice l’histoire de Terrokois débute-t-elle vraiment ?

 Connaissent-ils d’autres histoires avec des nains ou des gnomes ?

 Connaissent-ils d’autres histoires avec des animaux comme héros ?

 Par quelle stratégie Yokois parvient-il à se libérer de l’emprise de Terro ?

 Au final, pourquoi la chatte sauvage, le lapin et le renard sont-ils tolérés dans le terrier ?

APPROCHE PHILOSOPHIQUE OU PSYCHOLOGIQUE

Le récit et l’intrigue peuvent être décortiqués pour comprendre comment et pourquoi le mécanisme du harcèlement s’est mis en place. On peut essayer d’identifier les premières tentatives de Yokois pour se sortir de cette fâcheuse posture. Ensuite, il sera intéressant de définir la stratégie du « jeu de l’idiot » proposée par le gnome Snaïm.

 En quoi, à leur avis, cette proposition est désarmante pour l’agresseur ?

 Est-ce que cela suffit pour que Yokois et Terro se réconcilient et deviennent amis ?

APPROCHE MUSICALE

 Dans la circonstance, quel événement aplanit totalement les tensions et pourquoi ?

 Doit-il toujours en être ainsi ?

Lors des éditions précédentes, nous avons souhaité conserver la surprise des morceaux sélectionnés pour les moments des représentations. Comme avec la réalisation d’un livre audio, la démarche est différente, vous pourrez découvrir la sélection en amont avec les enfants. Vous êtes même invités à le faire petit à petit en explorant les émotions ressenties par vos élèves qui découvrent des différentes ambiances : rapide, lent, joyeux, triste, mélancolique, nostalgique, apaisant, angoissant, dramatique, excitant, dansant, reposant, mystérieux… Ainsi, tout en le faisant, les enfants se familiariseront déjà avec la musique. Les choix musicaux et une brève biographie des compositeurs sont accessibles depuis votre fiche enseignant·e 3.

« La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. » — Pablo Casals

TERROKOIS

Le réseau de galeries de la cité de Terrokois est réputé loin à la ronde. On vante aux quatre vents l’étendue et la complexité de cette architecture réalisée sur plusieurs niveaux et formée d’un entrelac de tunnels qui trouent la butte de Taissonnière d’un insondable labyrinthe.

Inaugurée il y a maintenant neuf générations depuis son versant sud, la colline est à présent forée de toutes parts et percée de multiples gueules – ou sorties – à chaque point cardinal. Elles communiquent entre elles et sont bien pratiques pour pourvoir s’enfuir à l’opposé du danger comme pour aérer et ventiler les différents passages.

Les chambres qui garnissent cette forteresse souterraine offrent toutes les commodités. Il y a des espaces d’agrément où le clan peut se réunir pour deviser des ragots de la contrée comme des décisions importantes. Il y a plusieurs cellules, tant communes qu’individuelles, dédiées au repos et au farniente. Il y a des salles de jeu pour les plus ou moins jeunes, car il n’y a pas d’âge pour s’amuser, on le sait bien. Il y a encore des lieux de réunion et de réception pour pouvoir y accueillir des cousins plus ou moins éloignés, des curieux de passage ou des invités de marque. Il y a bien entendu, dans les zones les plus isolées et les mieux protégées, les chambres de naissance, de véritables cocons de confort nichés dans le ventre même de la terre mère. Les nouveau-nés y voient le jour pour y entamer leur seconde gestation. Enfin, ils y voient surtout… rien, car aussi élaborés que soient ces couloirs de l’ombre, ils restent plongés dans la nuit la plus complète. Dans ces écrins de tendresse, les petits continuent de grandir et se renforcent encore pendant six semaines avant d’oser errer dans la cité et surtout avant de pouvoir affronter les éclats de la lune et les frimas de l’air libre.

Mais au fait, de qui parle-t-on ? Qui est cet être mystérieux et essentiellement nocturne ? Qui est ce terrassier de l’extrême, cette pelleteuse de l’impossible, ce galeriste passionné ? Qui est ce monument du bâtiment, cet inverseur de cathédrale, ce poète minéral ?

Observez-le pointer le bout effilé de son museau, son roux caractéristique et ses tons orangés, ses yeux coquins et malins, ses oreilles pointues et alertes… Vous l’avez reconnu ? C’est bien lui, c’est… mais pas du tout ! Mais qu’est-ce qu’il fait là ?

CHAPITRE 1 : TAISSONNIÈRE

Ah le petit intrigant, le vil opportuniste, le voleur de terrier ! Gaspard le renard. Il ne s’est pas fait prier pour, de cette chambre délaissée, en faire son propre gîte. Ça ne m’étonne pas de lui… Et il n’est pas le seul à ce que je vois, 300 mètres au sud, à l’entrée numéro 17, ces oreilles à l’affût sont bien trop longues pour être celles de notre fabuleux architecte. C’est Célestin le lapin, l’usurpateur, qui lui non plus, n’a pas hésité à faire sien ce goulet abandonné. Et là, au numéro 24, non mais je rêve, Solage, la chatte sauvage, la reine de la paresse qui n’en rate pas une pour se la couler douce. Elle non plus n’a guère tergiversé pour s’approprier ce terrier secondaire.

Ainsi c’est ainsi qu’on fait honneur au travail forcené de mes amis ?! Qu’on rend hommage à leur courage ? En s’installant impunément dans une annexe de leur généreux ouvrage sans même s’acquitter du moindre loyer ?!

Ne t’offusque pas pour si peu, je t’en prie !

Ah, Calypso, tu m’as fait presque peur, je ne t’ai pas entendu arriver… J’allais justement parler de toi avant que ces sales petits profiteurs ne te volent la vedette.

Ils ne me volent guère la vedette, leurs ancêtres ont contribué à la gloire de Terrokois. Et ils ont leur place ici autant que nous.

Eux !?

Eux-mêmes. Tu te souviens de Yokois ?

Le putois ?

Lui-même.

Je sais que c’est lui qui figure avec ton arrière-grand-père sur le drapeau qui flotte sur la colline de Taissonnière.

Leurs deux visages réunis en un seul sur nos armoiries, comme les frères d’un même sang : celui de la terre sur laquelle ils veillent, acquiesça Calypso. Et pourtant rien dans leur rencontre ne laissait prévoir un tel dénouement.

Le narrateur sortit son crayon, ouvrit son cahier et de ses yeux curieux et étonnés incita le vieux blaireau à poursuivre.

TERROKOIS

Il y a donc bien des lunes, pour la première fois, le père de mon grand-père glissait son museau hors de sa seconde matrice. Né à la vie il y a quelques semaines de sa maman Babylo, il naissait à présent au monde. Tu le reconnais ? Avec son visage triangulaire, ses deux yeux ronds barrés de bandes charbon qui filent de la truffe aux oreilles ; ses joues, son front et son museau blancs de neige ; ses oreilles courtes, arrondies et hérissées de poils blancs ? Impossible de s’y méprendre, Terro le blaireau arborait ses teintes qui excluaient toute confusion avec un autre mammifère de la forêt. Et Terro le sentait dans ses tripes et portait avec fierté ces caractéristiques comme les étendards de son espèce.

Alors, quand ce jeune putois fut accueilli par Babylo sous prétexte que ses parents avaient été capturés par les humains, ce qui faisait soi-disant de lui « un orphelin que la charité nous oblige à recueillir, tu comprends ? et si c’était toi, mon petit Terro, qui avait dû te retrouver dans la même situation, j’aurais bien aimé qu’on fasse pareil pour toi et bla bla bla et bla bla bla… », il n’en reste pas moins que lui, mon arrière-grand-père, n’était pas prêt à tolérer cet intrus dans sa maison, ce voleur de mamelle, ce briseur d’harmonie.

Pourtant Yokois faisait de son mieux. Il sentait bien les poses arrogantes et les attitudes dédaigneuses de Terro et se faisait d’autant plus discret et servile pour se faire accepter. Il se conformait à toutes les règles, à tous les rites et tentait de se fondre dans les us et coutumes de ses hôtes. Cependant, malgré tous ses efforts, il n’en restait pas moins un putois avec ses yeux cernés de noirs et son museau clair au lieu de ces deux traits

CHAPITRE 2 : LES FAUX FRÈRES

d’ébène dessinés au couteau et Terro ne manquait jamais une occasion de le lui faire remarquer ainsi qu’à ses congénères, à ses frères et sœurs blaireaux.

Terro était si sûr de lui, si dominant, que personne n’osait s’opposer ni même le contredire. Ils en allaient même de leurs propres commentaires de crainte de se retrouver la prochaine cible des moqueries du blaireau. Yokois se trouva bien vite seul et plus isolé que jamais.

Comme c’était sa différence qu’on moquait, il tenta de se grimer à l’image de sa famille adoptive. Il appliqua du mieux qu’il put cette terre charbonneuse des tourbières sur son museau maculé de craie. Hélas, cela ne réussit qu’à redoubler les railleries de Terro et ses acolytes.

Tu penses t’embellir mais c’est nous que tu enlaidis. On te l’a dit, tu ne seras jamais un blaireau. Retourne dans ta forêt et fiche-nous la paix. On ne veut pas de toi.

Tout ce que Yokois tentait ne contribuait qu’à aggraver sa situation. S’il pleurait on le traitait de bébé. S’il se plaignait de rapporteur. S’il se révoltait de rageur. Il ne voyait aucune issue à sa détresse.

L’HISTOIRE

TERROKOIS

Non loin de là, au pied d’un chêne, un mystérieux petit être qui y avait élu domicile observait ces scènes depuis de longues semaines. Il s’appelait Snaïm et était un gardien de la terre, de ce qui y poussait et de ce qui y germait, des pierres et des roches, des cristaux et des métaux. Il veillait à l’équilibre des éléments naturels et à l’harmonie entre les êtres. Autrement dit, avec son chapeau pointu et ses robustes bottes, Snaïm était un gnome. Et ce qu’il voyait jour après jour se reproduire sous ses yeux perspicaces l’attristait au plus haut point.

Un jour, pendant la leçon de terrassement pour lequel il n’avait aucune disposition, et pour cause, et lassé des boutades incessantes de ses camarades, Yokois s’était réfugié non loin de l’antre de Snaïm. Sa surprise fut grande quand il vit cette drôle de créature campée face à lui.

Je suis le gardien des équilibres et rien ne va plus car les jeux sont défaits et si les jeux sont défaits cela penche et si tu t’épanches cela déborde et si je te borde, rien ne change, cependant il faut que ça change et que l’équilibre soit rétabli. Tu comprends ? Tu dois cesser !

Comment ça ?! Mais ce n’est pas moi — protesta le putois.

C’est Terro qui doit cesser, c’est lui qui me harcèle et les autres qui en rajoutent. Je ne sais plus quoi faire.

Ce n’est guère faire qu’il faut, mais défaire… ce qui est défait.

J’ai tout essayé. De mon mieux et depuis la leçon de marquage c’est pire que jamais. Maintenant je suis une « puanteur sur pattes, une infection ambulante, un popotin moisi ».

Snaïm se remémora l’épisode et ne put masquer un sourire. Si comme le soulignait constamment Terro, les putois n’étaient pas tout à fait semblables aux blaireaux, ils avaient pourtant un point commun : leurs glandes au niveau du postérieur pour marquer leur territoire. Quand Silo, le père de Terro qui donnait

CHAPITRE 3 : SNAÏM

cours ce jour-là, invita ses élèves à libérer leurs sécrétions et que ce fut le tour de Yokois, heureusement qu’ils se trouvaient à l’extérieur de la cité. Une odeur terrible s’échappa du liquide éjecté par le jeune animal, une odeur insupportable de pourriture, âcre et toxique, une odeur qu’aucun blaireau n’aurait imaginé possible avant cet instant fatidique. Inutile de dire que cette aptitude particulière n’arrangea pas la réputation déjà désastreuse de notre pauvre putois, qui selon Terro, portait définitivement bien son nom.

Un pet comme premier pas vers le redressement… des torts et de toi ! Affirme qui tu es ! — lança le nain.

Un parfum mortel ?

Et pour commencer accepte qui tu es.

Un boyau décomposé ?

Un égout fou, une latrine débordée, un volcan putride… Rajoute-s-en, sois fier de ton talent, devance-les, cloueleur le bec, étouffe-les sous tes propres mots… si tu me permets l’expression.

Très drôle…

Pourquoi crois-tu que Terro s’acharne contre toi, jour après jour ?

Je sais pas, parce que je suis pas comme eux ?

Parce que ça te fait de la peine. C’est ta souffrance qui l’intéresse. Au lieu de leur dire d’arrêter, invite-les à continuer. Tu dois leur faire croire que ça te fait rire.

Mais ça ne me fait pas rire du tout.

Je sais bien, mais il faut qu’eux le pensent. Cache ta souffrance derrière ton rire.

Tu crois vraiment que ça peut marcher ?

T’humilier lui procure du plaisir, lui donne une sensation de sécurité et de force, le rend plus populaire. Mais toi tu peux changer tout ça.

Comment ?

Je te l’ai dit, en jouant à l’idiot. Moque-toi de toi-même. Fais de ta faiblesse une force. Sois le miroir de sa bêtise. Dans cette relation c’est lui l’idiot, pas toi.

Faire de ma faiblesse une force ?

Essaie.

L’HISTOIRE

TERROKOIS

Yokois n’eut pas à attendre très longtemps avant de pouvoir mettre à l’épreuve la stratégie de Snaïm.

Alors que le mustélidé se faufilait à l’intérieur de la salle de classe, d’un commun accord, tous les blaireaux se bouchèrent les narines en poussant des cris indignés. Sans feindre la surprise, Yokois en fit autant puis enfonça son museau dans la terre, enfila des cailloux dans ses narines, mima le dégoût, exagéra encore leur attitude et les caricatura avec emphase.

Les excavateurs s’interrompirent et se jaugèrent avec surprise. Quelle mouche l’avait piqué ? Terro le bouscula.

Eh toi ! C’est parce que tu pues qu’on se bouche le nez !

Ah bon ? Je pue ? J’avais pas remarqué… Ah ben c’est gentil de me le dire.

Ouais, parce que t’es un putois. Alors tu pues.

Ah c’est pour ça ? Alors si je comprends bien, c’est parce que t’es un blaireau… que t’es un blaireau.

Ben oui, je suis un blaireau, et alors ?

Non, non, rien…

Et toi t’es un putois, tu pues, berk, dégueu !

Oui c’est vrai, c’est moi : le roi de la schlingue, le prince du fétide, le marquis de la puanteur renchérit Yokois en figurant chaque personnage.

Euh, je crois que tu comprends pas. Je te dis que tu pues !

Tu te répètes pas un petit peu là ? Tu pourrais dire par exemple, je sais pas, « t’es pourri de l’intérieur » ou bien « t’es ravagé des intestins », pour varier un peu ?

T’en penses quoi ?

Terro se sentait de plus en plus mal à l’aise et, ce qui le dérangeait par-dessus tout, semblait deviner des sourires se dessiner sur les lèvres de ses amis. Aucun doute, il perdait la maîtrise de la situation.

Tu vas te calmer tout de suite, je te dis que tu sens mauvais.

Ah pas mal, bravo ! « tu sens mauvais », c’est bien, c’est déjà autre chose. C’est… différent. Mais essaie encore un peu. Tu peux faire mieux, j’en suis sûr ! Que dis-tu de « viscères en jachère », « tripes en folie » ou « glandes

CHAPITRE 4 : LA CONFRONTATION

avariées » ? Et d’ailleurs tu veux que je t’en mette un peu, j’en ai tout plein dit-il en lui tournant le dos et en relevant sa queue.

Arrête ça tout de suite !

C’est mon nouveau parfum, « Bourgeon crotté », tu n’aimes pas ? C’est très tendance en ce moment. Tu devrais essayer…

Les sourires sur les museaux des autres blaireaux s’étaient maintenant mués en de véritables éclats de rire.

Tu me dégoûtes — hurla Terro

Paniqué tant par la perspective de se faire asperger que par la réaction de ses congénères !

Désolé, tu vas sentir mauvais toute la journée. C’est l’odeur de la bêtise. C’est très difficile à s’en débarrasser.

C’en était trop. Terro tourna les talons et quitta le terrier.

T’es vraiment trop gênant dit-il avec mépris

Et vous ça suffit ! — hurla-t-il en interpellant ses frères de sang.

Les blaireaux se reprirent et quittèrent le terrier à leur tour.

Les clins d’œil qu’au passage plusieurs lui adressèrent n’échappèrent pas à Yokois.

Comme ses attaques ne paraissaient plus avoir prise sur le putois, Terro garda ses distances et cessa ses moqueries. À défaut d’en faire un ami, les blaireaux le laissèrent au moins en paix.

Pourtant, si Terro ne mordait plus, il n’avait pas digéré cette humiliation et sa rancœur persistait. C’est à l’occasion d’un autre événement qu’eut lieu le véritable retournement.

L’HISTOIRE

TERROKOIS

C’était l’automne. Terro comme Yokois avaient maintenant plus d’une année et seraient bientôt considérés comme des adultes. De toute évidence Terro resterait à Taissonnière pour en devenir le nouveau souverain. Quant à Yokois, le vilain petit canard, il avait maintenant renoncé à s’intégrer et préparait son départ. Il savait qu’il n’était pas et ne serait jamais des leurs et qu’une femelle de son espèce l’attendait sans doute quelque part. Tout rentrerait ainsi dans l’ordre et l’équilibre naturel serait préservé.

Il était chez Snaïm pour un dernier au revoir quand le premier, Corentin le lapin sonna l’alerte, bientôt suivi par Bernarde la renarde qui en énonça le nombre : six. Six hommes et autant de chiens, des teckels, courts sur pattes et au corps conçu pour les terriers et leurs galeries. Leur destination était claire, leur motivation aussi : Taissonnière et ses habitants. Mirage le chat sauvage en avait une vision claire : ça serait un carnage. Les blaireaux se retranchèrent dans les chambres les plus profondes dont ils calfeutrèrent les entrées. Grâce à leur connaissance des lieux ils maîtriseront les chiens à coups de griffes et de crocs. Quant aux hommes, ils ne sauront les rejoindre. Du moins c’est ce qu’ils espéraient. Hélas ces derniers étaient armés de pinces et de pelles. Par leurs cris, les chiens ne serviront qu’à leur indiquer où creuser.

Déjà alcoolisés, les chasseurs lâchèrent un fauve devant chaque entrée. Même si la demeure souterraine n’était pas aussi vaste qu’aujourd’hui elle comptait bien davantage de gueules que les hommes n’avaient de chiens mais en les visitant à tour de rôle, ils en auraient vite fait le tour. Le long des couloirs, les chiens progressaient en terrain inconnu et à l’aveugle et les blaireaux,

CHAPITRE 5 : LE DÉTERRAGE

parés à les accueillir, eurent rapidement le dessus. Les teckels ressortirent lardés de blessures et peu disposés à y retourner. Cela décupla la rage et la détermination des chasseurs qui se mirent à creuser. Ils creusaient et buvaient et buvaient et criaient alors que deux d’entre eux tentaient d’enfumer les possibles retraites. Bientôt ce qui devait arriver arriva. Une galerie céda

sous les coups de pelles et une forme remua sous les gravats. C’était Terro. Aussitôt l’animal sentit une pince serrer son cou quand un chasseur levait sa pelle pour lui asséner le coup de grâce. C’était la fin.

C’est à cet instant que Yokois intervint. Quand il vit le blaireau en si mauvaise posture il oublia tous les sévices subis et n’écouta que son courage. En quelques bons il était à sa hauteur, effectua une pirouette pour lâcher une sécrétion pestilentielle à la barbe du chasseur qui hurla de dégoût et en lâcha sa pelle. Mirage et Bernarde suivirent l’élan du putois et se jetèrent à l’assaut des enfumeurs.

De son côté Yokois bombardait les chasseurs qui suffoquaient à en perdre l’équilibre. Corentin n’eut qu’à se positionner au bon endroit pour les basculer dans leur propre trou à portée des blaireaux qui s’en donnèrent à cœur joie. Pris de panique et totalement déboussolés, les hommes suivirent leurs chiens dans une fuite éperdue et ponctuée de cris et de chutes. La leçon fut bien comprise car plus jamais on ne les vit. On raconte même que leur odeur persistante en fit la risée de leur village et les obligea à quitter la région.

L’HISTOIRE

TERROKOIS

Taissonnière était mal en point. Mais grâce au savoir-faire des blaireaux et au coup de pouce de quelques taupes, les blessures furent vite pansées.

Sinon, tout le monde était sain et sauf et c’était un vrai miracle. Et ce miracle portait un nom : Yokois.

Terro savait qu’il lui devait la vie et se sentait bien penaud. Il s’approcha, honteux et reconnaissant.

Tu sais que tu pues, toi ?

Evidemment. Et toi, tu sais que tu es un gros blaireau complètement rasoir ?

Evidemment…

Ils éclatèrent de rire et se prirent dans les bras. Cette accolade signa un nouveau départ et la naissance d’une amitié qui ne connut plus d’orage et contribua, sous le regard bienveillant de Snaïm, à faire de la colline de Taissonnière la cité prospère de Terrokois.

CHAPITRE FINAL : LES VRAIS AMIS

Et voilà frère humain. Tu raconteras à tes sœurs et frères pourquoi, comme dans le nom de « Terrokois », le blaireau et le putois ne font qu’un sur notre blason et tu leur diras aussi pourquoi Gaspard , Célestin et Solage ont chez nous leurs quartiers.

Calypso s’en retourna dans un grand sourire et disparut dans sa tanière aux multiples secrets.

Et c’est ainsi que le narrateur put mettre un point final à cette histoire.

FIN

«La musique est la langue des émotions»

— Emmanuel Kant

VOCABULAIRE

1. Relie chaque mot à sa représentation

réseau

galerie versant point cardinal architecture cellule farniente écrin gîte goulet annexe armoirie affût matrice truffe tripes étendard tourbière

teckel blason antre

2. Place chaque mot à la bonne place

agrément – ragot – générations – entrelacs – complexité - usurpateur – gestation – commodités – contrée - frimas

Les lianes formaient des ______________________, comme des serpents qui jouaient ensemble.

Il y avait de petites ________________________ pour être bien installé, comme des coussins et une lampe.

Ils ont mis un banc dans le jardin pour l’________________________.

La ________________________ de ce puzzle vient du grand nombre de pièces.

Quelqu’un a lancé un ______________________ en disant que Théo avait triché, mais ce n’était pas vrai.

Ils sont partis en voyage dans une ______________________ inconnue, pleine de montagnes et de forêts.

Avant la naissance de l’éléphanteau, sa ______________________ dure presque deux ans.

Les _____________________ de novembre ont recouvert les champs de givre.

Ce dirigeant n’a pas été choisi par le peuple, c’est un _______________________.

Les grands-parents, les parents et les enfants font partie de 3 ____________________ différentes.

3. Devine le mot et recopie-le à sa bonne place

hommage – dénouement – narrateur – caractéristiques – espèce – prétexte – rite – us et coutumes – raillerie – acolyte

1. On m’utilise pour cacher la vraie raison d’une action. Je suis un...

2. Je suis la personne qui raconte une histoire. Je suis le...

3. Je suis un geste ou une cérémonie importante dans une tradition. Je suis un...

4. On me rend (…) pour dire merci ou bravo à quelqu’un. Je suis un...

5. Je suis ce qu’on dit pour se moquer de quelqu’un. Je suis une...

6. Je suis un ami fidèle dans une aventure ou une mission. Je suis un...

7. Je suis la fin d’une histoire, le moment où tout se termine. Je suis le...

8. Je désigne une grande famille d’animaux. Je suis une...

9. Je parle des habitudes d’un peuple, ses traditions. Je suis les...

10. Je décris un être vivant ou un objet. Je suis les...

4. Relie chaque mot à son synonyme

Terrassement

Boutade

Sécrétion

Aptitude

Réputation

Stratégie

Emphase

Perspective

Rancœur

Carnage

Congénère

Sévices

Risée

Accolade

Moquerie

Vue / point de vue

Geste d’affection

Animal du même groupe

Talent

Blague

Douleur infligée

Plan pour réussir

Ce que pensent les autres

Éxagération

Tristesse en colère / colère qui reste

Massacre

Production naturelle du corps

Travaux de sol

5. Lis les définitions des adjectifs (et un adverbe) ci-dessous

Insondable Très profond ou mystérieux, difficile à comprendre.

Élaboré Fait avec beaucoup de soin et de détails.

Minéral Qui vient des pierres ou des roches.

Effilé Fin, long et pointu.

Alerte Très attentif, rapide et prêt à réagir.

Intrigant Étrange ou mystérieux, qui donne envie d’en savoir plus.

Opportuniste Qui agit pour profiter des occasions, même si ce n’est pas très juste.

Impunément (adverbe) Sans être puni, même après une bêtise.

Forcené Très agité, presque fou dans ses actions.

Hérissé Avec les poils ou cheveux dressés, souvent par peur ou colère.

VOCABULAIRE

Arrogant Qui se croit meilleur que les autres et le montre.

Dédaigneux Qui montre du mépris, comme s’il trouvait les autres inférieurs.

Servile Qui obéit trop, sans jamais dire non, comme un esclave.

Maculé Tout sali, couvert de taches.

Perspicace Qui comprend très vite, même les choses cachées.

Campé Bien posé, solide, qui ne bouge pas (comme une statue).

Ébène D’un noir très foncé, comme un bois précieux.

Fatidique Très important et souvent triste, comme s’il était écrit par le destin.

Indigné Très choqué et en colère parce qu’on trouve quelque chose injuste.

Lardé Percé de plein de coups.

Éperdu Complètement perdu dans ses émotions, très troublé ou paniqué.

Ponctué Marqué de petits signes ou de moments différents dans un texte ou une action.

Prospère Qui réussit bien, qui vit dans le confort et le bonheur.

6. Maintenant découpe les étiquettes, forme des équipes et joue à faire deviner le mot à tes coéquipiers.

S’ils y parviennent, ton équipe marque 1 point.

a. Tu peux faire deviner avec des phrases mais sans prononcer le mot

b. Au 2e tour tu dois faire deviner en mimant

7. Choisis le bon verbe parmi les 3 propositions ci-dessous

1. On ne peut pas ___________________ qu’un élève se moque des autres. inaugurer / garnir / tolérer

2. Il ne doit pas _______________________, c’est ma veste, pas la sienne. forer / se méprendre / arborer

3. Elle aimait ________________ sa couronne lors des parades. arborer – tergiverser – s’acquitter

4. Le maître a ________________ à lire plus régulièrement. entamé / incité / garni

5. Il a __________________ d’un signe de tête pour montrer qu’il était d’accord. acquiescé / devisé / erré

6. Chaque élève ____________________ à la réalisation de ce bricolage. garnit / tolère / contribue

7. Elle s’est __________________ quand on a critiqué son dessin. devisée / offusquée / tergiversée

8. Il s’est ___________________ de sa tâche avec application. erré / mépris / acquitté

9. Il est resté à _________________ pendant de longues minutes. tergiverser / inaugurer / s’acquitter

10. Le chat à continuer à ________________ sans savoir où aller. forer / contribuer / errer

11. Il a _______________ son assiette avant tout le monde. devisé / entamé / s’offusqué

12. Terro et Yokois ______________ tranquillement sous un arbre. contribuent / garnissent / devisent

13. Snaïm a ______________ son assiette de morceaux d’amanite tue-mouche. garni / foré / toléré

14. 14. Les ouvriers doivent ___________ un trou pour poser la canalisation. inciter / forer / se méprendre

15. 15. Silo va __________________ une nouvelle galerie de notre terrier. errer / inciter / inaugurer

VOCABULAIRE

8. Lis les définitions des verbes suivants

Se conformer : Faire comme on nous dit de faire, respecter les règles.

Se grimer : Se maquiller ou se déguiser pour changer son apparence.

S’épancher : Parler de ce qu’on ressent, dire ses émotions.

Border : Mettre la couverture autour de quelqu’un pour qu’il soit bien au lit.

Humilier : Faire honte à quelqu’un devant les autres.

Feindre : Faire semblant de ressentir ou de faire quelque chose.

Se jauger : Se regarder ou s’observer pour se comparer.

Se muer : Changer complètement, devenir autre chose.

Renoncer : Décider de ne plus faire quelque chose, abandonner.

S’intégrer : Réussir à faire partie d’un groupe, bien s’y sentir.

Se retrancher : Se cacher ou s’isoler pour être seul.

Calfeutrer : Se protéger en s’enfermant bien.

Panser : Soigner une blessure, mettre un pansement.

9. Lis chaque phrase et devine lequel des verbes ci-dessus correspond à ce qui est dit.

1. « On s’est regardés un instant pour voir qui allait oser parler le premier. »

2. « Regarde mon maquillage, tu ne me reconnais plus, hein ? »

3. « Je préfère rester dans mon coin, loin des autres. »

4. « Bonne nuit ! Je vais bien le couvrir pour qu’il ne tombe pas. »

5. « Il m’a crié dessus devant tout le monde, j’ai eu trop honte ! »

6. « Je vais tout te dire… ce que je ressens, ce que j’ai sur le cœur… » _

7. « Avec la guerre, même les gentils deviennent des monstres. »

8. « Il faut nettoyer la plaie, puis la soigner doucement. »

9. « Maintenant, je fais partie du groupe et je me sens bien avec eux ! » _

10. « Je me suis enfermé dans ma chambre avec des couvertures. »

11. « J’ai copié les règles comme on m’a dit de faire. »

12. « J’ai compris que ce n’était pas pour moi, alors j’ai abandonné. »

13. « En fait, j’ai fait semblant de pleurer… juste pour rire. »

LE BLAIREAU (1/4)

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le blaireau peut vivre jusqu’à 15 ans dans la nature.

Terro est un blaireau. Alors essayons d’en savoir un peu plus sur ce sympathique mammifère de nos régions.

Pour commencer il faut préciser que Terro est un blaireau européen car sinon, le terme « blaireau » peut désigner une dizaine d’espèces distinctes, comme le blaireau d’Amérique ou le blaireau du Japon qui n’appartiennent pas tout à fait à la même espèce que Terro. Cependant, leur famille à tous est celle des mustélidés où l’on retrouve aussi le putois et la martre.

Le blaireau européen mesure environ 70 cm et pèse entre 8 et 14 kg. Il est trapu avec des pattes plutôt courtes mais très fortes et griffues pour creuser des galeries. Le femelle est un peu plus menue que le mâle. On l’appelle blairelle et elle peut donner entre deux et cinq petits qu’on nomme blaireautins.

Il vit dans les forêts, les haies et parfois près des champs. Son pelage est gris et sa tête rayée de noir et de blanc. Il creuse des terriers appelés blairières ou taissonnières qui comportent plusieurs entrées, des galeries et des cellules où il dort et élève ses petits.

Le blaireau européen est nocturne et sort surtout la nuit. Il est discret et pacifique. En hiver il dort beaucoup. On dit qu’il hiberne partiellement. Il est omnivore et mange des vers de terre, des petits animaux, des insectes mais aussi des racines, des fruits et des champignons.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le blaireau européen peut aussi manger des serpents. Il est d’ailleurs immunisé contre le venin de vipère.

1. Vrai ou faux ? Lis chaque phrase et coche 

Le blaireau vit dans un arbre.

Il a des rayures noires et blanches sur la tête.

Il mange uniquement de la viande.

Le blaireau sort surtout la nuit.

Il vit souvent seul, sans famille.

2. Dessine son terrier !

LE SAVIEZ-VOUS ?

ou 

Le blaireau garde son terrier très propre. Il ne fait jamais ses besoins à l’intérieur. Il creuse des petits trous à l’extérieur, appelés latrines, souvent près de l’entrée de son terrier ou le long de ses sentiers.

3. Le mot manquant. Complète les phrases avec ces mots :

nocturne / omnivore / blairière / galeries / protégé

1. Le blaireau est un animal ____________________ : il sort la nuit.

2. Il vit dans un terrier qu’on appelle une ____________________.

3. Ce terrier contient plusieurs tunnels appelés ____________________.

4. Il mange un peu de tout, c’est un animal ____________________.

5. Dans certains pays, le blaireau est un animal ____________________.

4. Petit quiz (réponses à cocher)

1. Quelle est la taille d’un blaireau adulte ?

A) 30 cm

B) 70 cm

C) 1 mètre

2. Combien de petits peut avoir une maman blaireau ?

A) 1 à 2

B) 2 à 5

C) 6 à 10

LE BLAIREAU (4/4)

3. Que mange le blaireau ?

A) Seulement des plantes

B) Des vers de terre, fruits, insectes…

C) Uniquement de la viande

4. Où vit le blaireau ?

A) Dans un nid dans les arbres

B) Dans une maison en pierre

C) Dans un terrier creusé sous la terre

5. Le blaireau est-il dangereux pour l’humain ?

A) Oui

B) Non

LE PUTOIS (1/4)

LE SAVIEZ-VOUS ?

Si le blaireau fait partie des espèce protégées, ce n’est pas le cas pour le putois.

Yokois est un putois. Observons ce qui le différencie de notre blaireau.

Nous pouvons dire que comme pour Terro, il faut préciser son espèce. Le mot « putois » peut en rassembler plusieurs qui ne sont pas les mêmes.

Yokois est donc un putois d’Europe. Il appartient aussi à la famille des mustélidés

Le putois européen est court sur pattes avec le corps fin et allongé. Il fait de 40 cm à 60 cm de long dont 12 cm à 15 cm de queue. Les mâles pèsent de 400 g à 1,5 kg alors que les femelles ne dépassent pas les 700 g. Ce qui en fait des mammifères bien plus petits que les blaireaux européens. Il n’y a pas de nom distinctif pour la femelle ou la portée qui peut compter 3 à 7 bébés.

L’espérance de vie maximum du putois européen connue dans la nature est de 3 à 5 ans. C’est un animal essentiellement nocturne, silencieux, furtif,

et assez discret. Il se rencontre en forêt mais surtout dans les lieux humides : bordure d’étangs et marais. Il creuse souvent son terrier sous les racines des arbres mais peut emprunter les terriers d’autres animaux.

Le pelage typique est brun-noir avec des flancs plus pâles. La tête est plus claire, avec un masque noir partant du museau et entourant les yeux. Les oreilles sont petites, rondes et ourlées de blanc.

Le putois européen est carnivore. Il mange des campagnols, mulots, souris, lapereaux ou des oiseaux nichant au sol et leurs œufs. Il mange aussi des grenouilles et des crapauds. Et comme il peut nager, il mange aussi des poissons.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le putois européen mue deux fois par an. En hiver, le poil s’épaissit et donne une teinte plus claire au pelage.

LE PUTOIS (2/4)

1. Vrai ou faux ? Lis chaque phrase et coche ou 

Le putois peut dégager une forte odeur s’il a peur.

Il est actif surtout la nuit.

Il vit dans les arbres, comme un écureuil.

Il mange surtout des insectes.

Le putois est un animal solitaire.

2. Dessine le putois

Dessine un putois dans la nature : il peut être près d’un buisson ou sortant de son abri.

3. Le mot manquant. Complète les phrases avec ces mots :

odeur / nuit / abri / rongeurs / camouflé

1. Le putois sort surtout la ____________________.

2. Il chasse des petits animaux, comme des ____________________.

3. Quand il a peur, il dégage une forte ____________________.

4. Il dort dans un ____________________ sous un buisson ou un arbre.

5. Grâce à ses couleurs, il est bien ____________________ dans la nature.

4. Petit quiz (réponses à cocher)

1. Quelle est la taille d’un putois adulte ?

A) 20 cm

B) 40 cm

C) 1 mètre

2. Où vit le putois ?

A) Dans les villes

B) Dans les forêts et les champs

C) Sur les plages

LE PUTOIS (4/4)

3. Comment se protège-t-il quand il a peur ?

A) Il se cache

B) Il fait du bruit

C) Il projette une mauvaise odeur

4. Que mange-t-il ?

A) Des feuilles

B) Des petits animaux comme des rongeurs

C) Seulement des fruits

5. Est-il facile à voir ?

A) Oui, il est toujours visible

B) Non, il est discret et actif la nuit

LE HARCÈLEMENT SCOLAIRE

Le harcèlement scolaire est une violence répétée, verbale, physique ou psychologique, exercée par un ou plusieurs élèves envers un autre. Il implique un rapport de force et une intention de nuire. Evidemment, à travers notre histoire, nous ne proposons qu’une approche autour de la violence verbale. La violence physique, malheureusement réelle, relève de mesures plus sévères et doit faire l’objet d’une dénonciation pénale.

EMMANUELLE PIQUET ET LE VIRAGE À 180°

Pour imaginer cette histoire, je me suis inspiré de l’ouvrage d’Emmanuelle Piquet « Manuel de survie face aux harceleurs » aux éditions LES ARÈNES. Emmanuelle Piquet est une thérapeute française formée à la thérapie brève stratégique selon l’École de Palo Alto. Elle a modélisé une approche pour traiter les souffrances psychiques, notamment en milieu scolaire : Le virage à 180°.

L’idée centrale consiste en une stratégie qui propose de changer radicalement de posture face à un problème relationnel. Par conséquent, dans une situation de harcèlement ou de conflit, il s’agit de répondre non pas par les réactions habituelles

LE JEU DE L’IDIOT

Le jeu de l’idiot consiste à répondre à une attaque ou une moquerie en feignant de ne pas comprendre ou en prenant les choses au pied de la lettre, ce qui désamorce l’agression en la rendant absurde ou inopérante.

Terrokois en offre des illustrations patentes. En voici encore un exemple :

LE SAVIEZ-VOUS ?

(fuite, confrontation directe), mais par une réponse inattendue, souvent décalée, qui casse la dynamique du problème et redonne du pouvoir à la personne en difficulté.

Ce virage radical repose sur l’observation et l’expérience que nos tentatives de solution habituelles aggravent souvent le problème. Elle invite donc à agir à l’opposé de ce qu’on ferait spontanément par des répliques ou attitudes surprenantes.

Cela peut sembler paradoxal, mais c’est justement ce renversement qui permet souvent de débloquer une situation figée. Le jeu de l’idiot en est une application.

Si un élève dit à un autre :

« T’es vraiment trop nul en sport ! »

L’autre peut répondre avec un sourire :

« Ah bon ? Tu trouves ? Tu pourrais m’expliquer ce que je devrais faire pour être encore plus nul ? »

Cela crée un effet de surprise, casse la logique de l’agresseur, et montre que la victime ne se laisse pas atteindre, tout en évitant l’escalade.

L’école de Palo Alto est un courant interdisciplinaire né dans les années 1950 aux États-Unis, qui étudie la communication humaine comme un système d’interactions, posant que tout comportement est communication.

Elle a été fondée autour de chercheurs comme Gregory Bateson, Paul Watzlawick, Don Jackson et Jay Haley, qui ont combiné psychologie, anthropologie et cybernétique (comment l’information circule dans un système) pour étudier les mécanismes de la communication humaine.

LE HARCÈLEMENT SCOLAIRE

LE HARCÈLEMENT CHEZ NOUS ?

Les données les plus récentes disponibles (issues de la Fondation suisse RADIX) indiquent que :

6,9 % des filles se déclarent victimes de harcèlement ou d’intimidation à l’école.

5,8 % des garçons rapportent des expériences similaires.

Concernant l’enquête PISA 2022, qui reste la dernière officiellement publiée :

 Elle confirme que les élèves suisses sont moins exposés au harcèlement qu’en 2018.

 Le sentiment d’appartenance à l’école a augmenté, ce qui est un facteur protecteur contre le harcèlement.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Selon l’approche de l’école Palo Alto, plutôt que de chercher à changer le harceleur (en le responsabilisant, en le sanctionnant, en développant son empathie…) ou le harcelé, il est beaucoup plus efficace de modifier la relation entre le harceleur et le harcelé.

LE JEU DE L’IDIOT

LE JEU DE L’IDIOT

Lorsqu’on se fait agresser ou moquer par un camarade, souvent on aurait tendance à répondre par la violence, se vexer et se sentir humilié. Il n’est en effet jamais facile de se faire attaquer sur un sujet qui nous touche et nous rend par conséquent fragile et vulnérable.

Pour parer ces railleries, à l’image de Snaïm dans Terrokois, des psychologues ont imaginé une stratégie de défense qu’ils ont appelée « Le jeu de l’idiot ». Quand quelqu’un te taquine, il suffit de faire semblant de ne pas comprendre ou de répondre avec humour comme si c’était une blague. Ça peut peut-être casser l’envie de t’embêter.

LA TIRADE DU NEZ

En 1897, un jeune auteur de théâtre appelé Edmond Rostand a représenté sa pièce intitulée Cyrano de Bergerac. Elle met en scène un personnage affublé d’un nez disproportionné qui a donné lieu à une des plus célèbres scènes du théâtre français. Voici ce qu’il répond à une moquerie sur son appendice : Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…

Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez, Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! »

Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »

Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »

Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?

D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »

Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux

Que paternellement vous vous préoccupâtes

De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »

Truculent : « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez, La vapeur du tabac vous sort-elle du nez

Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »

Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée

Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »

Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol

De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »

LE JEU DE L’IDIOT

Pédant : « L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane

Appelle Hippocampéléphantocamélos

Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »

Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?

Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! »

Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral, T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »

Dramatique : « C’est la Mer Rouge quand il saigne ! »

Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle enseigne ! »

Lyrique : « Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »

Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »

Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue, C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »

Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !

C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! »

Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »

Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?

Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »

Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :

« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître

A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! »

– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit

Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit

Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,

Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres

Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !

Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut

Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,

Me servir toutes ces folles plaisanteries,

Que vous n’en eussiez pas articulé le quart

De la moitié du commencement d’une, car

Je me les sers moi-même, avec assez de verve,

Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

On voit que comme dans « le jeu de l’idiot », Cyrano reprend la moquerie à son compte, en l’amplifiant volontairement. Il devance les attaques et les rend inefficaces en les tournant en dérision. Il utilise l’humour pour désamorcer l’agression.

En revanche il se donne en spectacle avec la volonté de briller et il rentre aussi dans le jeu de l’agresseur, ce qui n’est pas nécessairement le but.

Exercices

 Essaie de dire les phrases de Cyrano sur le ton proposé par l’auteur (en gras)

 Invente des répliques naïves ou amusantes à des critiques de ton choix.

CHOIX MUSICAUX ET LEURS COMPOSITEURS

L’élaboration du choix musical de Terrokois est le fruit d’une collaboration entre le Directeur de la Verbier Festival Academy et le Trio Concept, ensemble alumni de l’Academy. Les œuvres ont été sélectionnées pour leur lien avec les thèmes de la terre et de Terrokois — son éveil silencieux, ses racines nourricières, ses mystères enfouis et son énergie en mouvement.

Elles ont été interprétées par le Trio Concept et enregistrées avec le soutien du programme Audio Recording de la Verbier Festival Academy. Cliquez sur les liens Écouter l’interprétation sous chaque titre pour découvrir les versions enregistrées.

Les fiches élèves qui suivent prolongent ce travail en explorant certains aspects musicaux plus en détail, notamment autour de Johannes Brahms et de sa Danse hongroise

BÉLA BARTÓK (1881–1945)

Danses populaires roumaines, Sz 56 – III. Pe-loc– Andante

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur hongrois passionné par la musique populaire, Béla Bartók a parcouru les villages d’Europe de l’Est pour recueillir des mélodies et des rythmes traditionnels. Il les a transformés en œuvres de concert pleines de force, de sincérité et de modernité.

Pe-loc, qui signifie « sur place », est une danse lente et rêveuse. Rien ne bouge vraiment : les sons flottent doucement, comme suspendus dans le temps. On y sent la terre immobile, qui écoute et respire en silence.

Lien avec Terrokois : cette musique évoque la terre paisible et attentive, qui garde en elle la mémoire du monde et des êtres qui la peuplent.

ERNEST BLOCH (1880–1959)

Prayer extrait de FromJewishLife

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur suisse naturalisé américain, Ernest Bloch a cherché toute sa vie à relier la musique à la spiritualité. Inspiré par ses racines juives, il a créé un langage expressif et profondément humain, où chaque note semble portée par une émotion sincère.

Dans Prayer « Prière », pour violoncelle et piano, le violoncelle devient une voix intérieure — pleine de douceur, de ferveur et de lumière. La musique avance lentement, comme une méditation, entre tristesse et apaisement.

Lien avec Terrokois : cette prière évoque la dimension spirituelle et méditative de la terre — sa mémoire silencieuse, sa profondeur et sa force tranquille.

CHOIX MUSICAUX ET LEURS COMPOSITEURS

JOHANNES BRAHMS (1833–1897)

DansehongroiseNo 6 en ré majeur

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur allemand du XIXe siècle, Johannes Brahms unit la rigueur classique à une grande sensibilité. Sa musique, à la fois puissante et lyrique, reflète les émotions humaines avec profondeur et équilibre.

Les Danses hongroises s’inspirent de la musique populaire d’Europe centrale. La N° 6, vive et joyeuse, mêle énergie rythmique et mélodie entraînante. On y sent le plaisir du mouvement collectif et l’esprit de fête.

Lien avec Terrokois : cette danse fait vibrer la terre comme un grand cœur battant — symbole de vie, d’unité et d’énergie partagée.

DMITRI CHOSTAKOVITCH (1906–1975)

Trio pour piano No 2 en mi mineur, op. 67 – II. Allegro con brio

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur russe du XXe siècle, Chostakovitch a vécu et travaillé en Union soviétique, où il devait sans cesse composer entre liberté artistique et contraintes du régime. Sa musique mêle souvent ironie, tension et émotion profonde.

Ce deuxième mouvement du Trio est vif, mordant et plein d’énergie. Les instruments s’y répondent avec intensité, entre rire et colère. On y sent une force souterraine, une vitalité brute qui traverse la matière sonore.

Lien avec Terrokois : cette musique évoque la puissance intérieure de la terre — son énergie brute, parfois chaotique, mais toujours vivante.

CHOIX MUSICAUX ET LEURS COMPOSITEURS

CLAUDE DEBUSSY (1862–1918)

Children’sCorner , L. 113 – No 5 : TheLittleShepherd

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur français du tournant du XXe siècle, Claude Debussy a profondément transformé la musique en cherchant à peindre des atmosphères et des sensations plutôt qu’à suivre des règles. Sa musique, influencée par la nature, la poésie et la lumière, ouvre la voie à la modernité.

The Little Shepherd (Le Petit Berger) est une courte pièce pour piano, simple et rêveuse. On y imagine un jeune berger jouant seul dans le calme du matin. Les sons sont doux, légers, presque suspendus — comme si la terre s’éveillait lentement.

Lien avec Terrokois : cette musique traduit le moment d’éveil de la terre — paisible, fragile et plein de promesses.

ANTONÍN DVOŘÁK (1841-1904)

Trio pour piano No 4 en mi mineur, op. 90, B. 166 « Dumky» –III. Andante – Vivace non troppo

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur tchèque profondément attaché à ses racines, Dvořák a su marier la tradition classique européenne aux mélodies et rythmes du folklore slave. Sa musique, à la fois lyrique et spontanée, célèbre la nature, le peuple et la terre.

Le Trio « Dumky » est une œuvre singulière, où les émotions se succèdent librement : mélancolie douce, danse vive, rêverie lumineuse. Dans ce mouvement, les contrastes entre lenteur et élan donnent l’impression d’un paysage qui s’anime sous nos yeux.

Lien avec Terrokois : cette musique traduit le lien vivant entre la terre et ceux qui la cultivent — ses cycles, ses couleurs et son énergie humaine.

CHOIX MUSICAUX ET LEURS COMPOSITEURS

GABRIEL FAURÉ (1845–1924)

Berceuse, op. 16

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur français majeur, Fauré a profondément marqué la musique de la fin du XIXe siècle par son raffinement et sa sensibilité. Organiste, professeur puis directeur du Conservatoire de Paris, il a formé une génération entière de musiciens, dont Ravel. Sa musique se distingue par son équilibre, sa clarté et ses harmonies subtiles.

La Berceuse est une pièce brève et délicate pour violon et piano. Sa mélodie fluide et apaisante, soutenue par un accompagnement doux et régulier, crée une atmosphère de tendresse et de réconfort.

Lien avec Terrokois : cette musique évoque le soin, la chaleur et la bienveillance que la terre offre à ceux qui la protègent.

JOSEPH HAYDN (1732–1809)

Trio pour piano en sol majeur, Hob. XV : 25 –III. Finale « Rondoall’Ongarese(Presto)»

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur autrichien du XVIIIe siècle, Haydn est souvent appelé le « père de la symphonie » et du quatuor à cordes. Son œuvre immense, inventive et pleine d’humour, a profondément marqué la musique classique et influencé Mozart et Beethoven.

Le troisième mouvement du Trio en sol majeur, surnommé « Gypsy », est vif et plein d’esprit. Inspiré par les rythmes et couleurs de la musique populaire hongroise, il mêle virtuosité, danse et joie communicative.

Lien avec Terrokois : cette musique fait écho à la force joyeuse et collective de la vie sur terre — quand les êtres s’animent, dansent et se rassemblent.

CHOIX MUSICAUX ET LEURS COMPOSITEURS

FRITZ KREISLER (1875–1962)

Liebeslied

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Violoniste et compositeur autrichien naturalisé américain, Fritz Kreisler fut l’un des plus grands virtuoses de son époque. Enfant prodige, il mena une brillante carrière internationale et composa de nombreuses pièces pour violon, empreintes d’élégance et de nostalgie.

Liebesleid (« Chagrin d’amour ») est une courte pièce pour violon et piano, délicate et mélancolique. Sa mélodie simple et chantante évoque la tendresse, le souvenir et l’émotion partagée.

Lien avec Terrokois : cette musique apporte une touche de douceur et de souvenir, comme un moment de réconciliation entre la terre et les êtres qui l’habitent.

ASTOR PIAZZOLLA (1921-1992)

Inviernoporteño

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur et bandonéoniste argentin, Astor Piazzolla a révolutionné le tango en créant le nuevo tango, un style qui mêle le tango traditionnel au jazz et à la musique classique. Sa musique, à la fois passionnée et raffinée, explore les émotions profondes de la vie urbaine.

Invierno porteño fait partie du cycle des Quatre saisons de Buenos Aires. Ce mouvement évoque un hiver mélancolique et intérieur, entre chaleur humaine et solitude. Les rythmes syncopés et les harmonies sombres y traduisent une intensité dramatique, typique de Piazzolla.

Lien avec Terrokois : cette musique exprime la force vitale de la terre lorsqu’elle semble endormie — une énergie latente prête à renaître.

CHOIX MUSICAUX ET LEURS COMPOSITEURS

SERGUEÏ RACHMANINOV (1873–1943)

Vocalise , op. 34, No 14

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur, pianiste et chef d’orchestre russe, Sergueï Rachmaninov est l’un des derniers grands représentants du romantisme musical. Formé au Conservatoire de Moscou, il mène une brillante carrière internationale avant de s’exiler aux États-Unis après la Révolution russe. Sa musique, d’une intensité émotionnelle rare, allie richesse harmonique et lyrisme profond.

La Vocalise est une pièce pour voix sans paroles, ici transposée pour cordes et piano. Sa mélodie longue et expressive semble suspendre le temps : un chant intérieur, doux et mélancolique, où la beauté passe uniquement par la ligne mélodique.

Lien avec Terrokois : Cette musique reflète la voix intime de la terre — une respiration profonde, à la fois fragile et infinie.

MAURICE RAVEL (1875–1937)

Trio pour piano en la mineur, M. 67 – III. Passacaille . Très large

Cliquez ici pour écouter la version interprétée par des membres du Trio Concept

Compositeur français parmi les plus raffinés de son temps, Maurice Ravel est reconnu pour la perfection de son écriture et l’élégance de son langage sonore. Maître de l’orchestration et du détail, il a su unir la rigueur classique à une sensibilité moderne.

La Passacaille repose sur une ligne de basse répétée, autour de laquelle se déploient des variations d’une grande intensité. À la fois grave et émotive, cette musique exprime la force intérieure et la mémoire profonde qui traversent l’œuvre de Ravel.

Lien avec Terrokois : cette musique évoque la dimension souterraine de la terre — ses échos anciens, sa stabilité et sa mémoire vivante.

« La seule histoire d’amour que je n’aie jamais vécue, c’est avec la musique.»
— Maurice Ravel

BRAHMS danse hongroise no 6 en ré majeur (1/2)

JOHANNES BRAHMS (1833-1897)

Compositeur allemand du XIXe siècle, Johannes Brahms montre dès l’enfance un grand talent pour la musique. Fils d’un contrebassiste, il joue très jeune du piano dans les tavernes pour aider sa famille. Adolescent, il rencontre le célèbre compositeur Robert Schumann, qui devient son mentor et ami. Brahms se lie aussi d’amitié avec Clara Schumann, pianiste et compositrice, épouse de Robert, qu’il admire profondément.Installé plus tard à Vienne, il compose, dirige des orchestres et devient l’un des musiciens les plus respectés de son temps. Sa musique unit la rigueur de la tradition classique à une profonde sensibilité.

La Danse hongroise N° 6, vive et joyeuse, s’inspire des musiques populaires d’Europe centrale. Son rythme entraînant et sa mélodie pleine d’énergie donnent envie de bouger et de sourire – comme une fête où tout le monde danse ensemble.

Écoute la musique ! Scan le QR code pour decouvrir la Danse hongroise No 6 jouée par le Trio Concept

EXERCICE

Imagine que tu es Brahms enfant et pendant que quelques enfants chantent une chanson que vous avez déjà apprise,

 Frappe le rythme sur leur chanson.

 Essaie de les accompagner avec des sons vocaux comme si tu étais Brahms dans une auberge.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Brahms était très exigeant avec lui-même : il détruisait souvent ses œuvres s’il ne les jugeait pas assez bonnes. Il a mis plus de 20 ans à composer sa première symphonie !

Il aimait aussi la musique populaire : il a écrit de nombreuses pièces inspirées de chants et danses traditionnels, comme les célèbres Danses hongroises.

Robert Schumann
Johannes Brahms

EXERCICE

Écoute la Danse hongroise No 6 jouée par le Trio Concept.

 Que ressens-tu ? Est-ce joyeux, rapide, mélancolique ?

 Essaie de battre la mesure avec tes mains ou tes pieds.

 Dessine ce que cette musique t’inspire. Ça peut être abstrait ou figuratif.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La Danse hongroise que tu viens d’écouter est basée sur un thème que Brahms croyait être un chant populaire hongrois. Mais plus tard, on a découvert que ce thème avait été composé par un violoniste allemand du nom de Béla Kéler. Brahms, comme beaucoup de musiciens de son époque, pensait que certaines mélodies circulant oralement étaient anonymes et traditionnelles… alors qu’elles avaient un auteur bien réel !

Cela montre à quel point la frontière entre musique populaire et musique savante peut être floue — et combien Brahms aimait s’inspirer de la musique du peuple.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Brahms est considéré comme l’un des « trois grands B » de la musique classique, aux côtés de Bach et Beethoven.

LE CONTREPOINT

Le contrepoint est une manière d’écrire de la musique où plusieurs mélodies différentes sont jouées en même temps, et pourtant elles s’accordent parfaitement. C’est comme si des peintres peignaient des choses différentes sur un même tableau, mais que tous ces traits et ces couleurs s’harmonisaient au final pour former un beau tableau.

Pour bien comprendre, imagine que tu chantes une chanson pendant que ton ami en chante une autre. Si les deux chansons vont bien ensemble, c’est du contrepoint ! Les compositeurs utilisent des règles pour que les mélodies ne se gênent pas, mais se complètent.

EXERCICE

Par exemple :

 Les voix doivent être différentes. Ça ne peut pas être la même mélodie, même à des hauteurs différentes.

 En revanche il faut rechercher les consonances. Ça veut dire qu’il faut que les notes jouées en même temps sonnent bien, comme si elles étaient amies ou d’accord.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le mot contrepoint vient du latin punctus contra punctum, qui veut dire « note contre note ».

Essayez avec une ou un camarade de chanter deux chansons différentes en même temps.

 Est-ce que les mélodies vont bien ensemble ? Pourquoi ?

 Et maintenant chantez un canon que vous connaissez et répondez aux mêmes questions.

EXERCICE

Crée ton propre petit contrepoint !

Le contrepoint, c’est comme un puzzle : chaque pièce (chaque note) a sa place.

• Avec un ou une camarade, composez une courte mélodie de quelques notes.

• Composez une deuxième mélodie qui va bien avec la première.

• Chantez-les ensemble.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Jean-Sébastien Bach est un illustre représentant de l’art du contrepoint.

LE PIANO : UN ORCHESTRE À LUI TOUT SEUL (1/2)

Le piano est un instrument à cordes frappées, inventé au début du XVIIIe siècle par Bartolomeo Cristofori en Italie. Il succède au clavecin et au clavicorde, mais se distingue par sa capacité à jouer fort et doux (pianoforte), grâce à un mécanisme ingénieux.

Quand on appuie sur une touche, un marteau recouvert de feutre frappe une corde (ou un groupe de cordes) tendue à l’intérieur de l’instrument. Chaque touche correspond à une note.

Le piano possède 88 touches (52 blanches et 36 noires), couvrant plus de sept octaves.

Les touches blanches représentent les notes naturelles : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si. Elles forment la gamme de Do majeur, sans altérations (pas de dièses ni de bémols).

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le piano est l’un des rares instruments capables de jouer plusieurs voix en même temps, ce qui en fait un outil idéal pour le contrepoint, l’harmonie et l’accompagnement.

Les touches noires représentent les notes altérées : dièses ( h) et bémols ( b). Il y a cinq touches noires par octave, disposées en groupes de deux et trois. Elles permettent de jouer dans d’autres tonalités que Do majeur. Le piano est aussi doté de pédales qui permettent de prolonger les sons ou de les adoucir.

Pédale de droite – Pédale forte (ou «sustain») prolonge le son des notes jouées, même après avoir relâché les touches. Pour y parvenir, elle soulève tous les étouffoirs (petits feutres qui arrêtent les cordes), permettant aux cordes de vibrer librement. Son utilisation est fréquente et donne une résonance et une richesse au jeu.

Pédale de gauche – Pédale douce (ou «una corda») adoucit le son. Pour ce faire, elle décale légèrement le clavier, de sorte que les marteaux frappent moins de cordes (une au lieu de deux ou trois). Sur un piano droit : elle rapproche les marteaux des cordes, réduisant leur force d’impact. Son utilisation permet les passages plus doux, intimes ou expressifs.

Pédale du milieu – Pédale tonale (ou « sostenuto ») soutient uniquement les notes déjà jouées au moment où on appuie sur la pédale. Pour y arriver, elle maintient les étouffoirs levés pour certaines notes, tout en permettant de jouer d’autres notes normalement. Son utilisation est plutôt rare et s’entend surtout dans des pièces complexes ou contemporaines.

LE PIANO : UN ORCHESTRE À LUI TOUT SEUL (2/2)

Rappel chronologique

1700

Cristofori invente le pianoforte.

XVIIIe siècle

Mozart et Haydn composent pour des pianos encore légers et boisés.

XIXe siècle

Le piano devient plus puissant, avec des cordes métalliques et une structure en fonte.

Beethoven, Chopin, Liszt et Brahms en font leur instrument de prédilection.

Dès le XXe siècle

Le piano s’impose dans tous les styles : classique, jazz, variété, cinéma…

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le piano est parfois surnommé «l’orchestre à lui tout seul» car il peut jouer des mélodies, des accompagnements, des basses et des harmonies en même temps

LES PIANOS

Le piano est un instrument de musique avec des touches blanches et noires.

Les touches blanches font les notes naturelles : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si.

Les touches noires sont un peu plus petites et font des sons spéciaux appelés dièses ou bémols.

Les dièses augmentent la note blanche à sa gauche d’un demi-ton et les bémols baissent la note blanche à sa droite d’un demi-ton.

Plus on joue vers la gauche, plus les sons sont graves (bas) et plus on joue vers la droite, plus les sons sont aigus (haut).

EXERCICES

On peut jouer les notes les unes après les autres et aussi plusieurs notes en même temps.

Bien entendu, il est préférable pour nos oreilles que les notes jouées ensemble respectent les règles du contrepoint…

Il existe des pianos acoustiques, qui produisent du son naturellement, mécaniquement, comme les pianos à queue ou les pianos droit.

On trouve aussi des pianos électriques où le son est produit grâce à l’électricité.

Et aujourd’hui des pianos numériques où le son est généré grâce à l’informatique.

 Colorie en noir les dièses et bémols sur le clavier ci-dessous.

 Maintenant colorie les Do en bleu. Tu peux te faire aider pour les trouver.

 Colorie les Ré en vert, les Mi en jaune, les Fa en orange, les Sol en rouge, les La en gris, les Si en rose.

LES PIANOS

PETIT QUIZ

1. Combien de touches blanches y a-t-il dans une octave ?

A) 5

B) 7

C) 10

2. Quelle est la première note de la gamme ?

A) Sol

B) Do

C) Ré

3. Quelle touche est entre Do et Ré ?

A) Mi

B) Do h

C) Fa

LA FAMILLE DES VIOLONS ET LE QUATUOR À CORDES (1/3)

Le quatuor à cordes est composé de deux violons, d’un alto et d’un violoncelle. C’est une formation classique de musique de chambre. La contrebasse ne fait pas partie du quatuor, lorsqu'il s'ajoute au quatuor à cordes, ils forment un quintette.

Le violon est le plus petit des instruments de la famille des violons. Par ordre de taille, du plus grand au plus petit, il y a la contrebasse, le violoncelle, l’alto et enfin, le violon.

Violon : plus petit et plus aigu, sonorité brillante. Se joue debout ou assis, posé sur l’épaule.

Alto : comme un violon fidèlement agrandi. Accordé une quinte au-dessous de celles du violon. Il possède une sonorité égale aux ténors dans un chœur.

Violoncelle : registre grave, accordé une octave au-dessous de l’alto. Instrument merveilleusement chantant, on l’utilise également en solo. Le violoncelle se joue assis. Il est monté sur une pique en métal pour le poser sur le sol.

Contrebasse : le plus grave de la famille des cordes. Mesure environ 1,90 m, elle se joue debout. À la différence des autres membres de la famille, la contrebasse a des épaules tombantes, faisant référence aux violes.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le violoncelle est l’instrument le plus proche de la voix humaine. Est-ce cela qui le rend aussi émouvant ?

« C’est la voix de papa dans le corps de maman » a dit un jour un violoncelliste célèbre.

À ÉCOUTER

Écouter les différentes gammes chromatiques et relier le son au bon instrument (fiche élève 5.1)

ÉCOUTE NO 1 Contrebasse

ÉCOUTE NO 2 Alto

ÉCOUTE NO 3 Violon

ÉCOUTE NO 4 Violoncelle

LA FAMILLE DES VIOLONS ET LE QUATUOR À CORDES (2/3)

Le violon est un instrument de musique à quatre cordes frottées (sol, ré, la, mi) fabriqué en bois par un luthier.

Le violon appartient à la famille des instruments à cordes. Sa création remonte au XVIe siècle, en Italie. Sa richesse et sa puissance, soutenues par une technique de jeu exigeante offre une expressivité sans égale. Le violon produit du son grâce à une caisse de résonance. L’archet est une baguette de bois avec des crins de cheval tendus. Il doit être régulièrement frotté avec de la colophane, résine de conifère chauffée puis refroidie, qui favorise l’accroche de la mèche et fait vibrer les cordes.

volute

cheville

manche

cordes

table d’harmonie

touche vis hausse

ouïe

chevalet

cordier

caisse de résonnance

mentonnière

baguette mèche pointe

LE SAVIEZ-VOUS ?

Un violon peut valoir très très cher.

Un Stradivarius (nom d’un luthier mythique) a été estimé à 45 millions de dollars.

Comparer au prix d’une voiture avec les élèves, le nombre n’en devient que plus impressionnant !

LA FAMILLE DES VIOLONS ET LE QUATUOR À CORDES (3/3)

LES CORDES ET LEURS SONORITÉS

Les cordes doivent être solides pour résister à de fortes tensions et aux vibrations. Elles sont faites en fil de nylon ou d’acier. Dans le cas du violon ou de la guitare ce sont les doigts qui sont à l’origine de chaque note. Tendre plusieurs élastiques de taille et d’épaisseur différentes et tirer les conclusions suivantes avec les élèves :

Épaisseur de la corde

Une corde mince émet un son plus aigu qu’une corde plus épaisse de même longueur.

Longueur de la corde

La hauteur du son produit par une corde s’élève quand on raccourcit celle-ci. Appuyer le doigt à différent endroit de l’élastique tout en faisant vibrer la corde.

Tension de la corde

Une corde très tendue donne une note plus haute qu’une corde moins tendue de même longueur et de même épaisseur.

COMPARER UNE GUITARE ET UN VIOLON

Similitudes et diférences (fiche élève 5.2)

VIOLON GUITARE

Pas d’indice de jeu, seulement l’oreille

Indice de jeu sur la touche

4 cordes 6 cordes

Ouïe double en forme de F, sur les côtés

Ouïe simple, ronde et centrale

En bois En bois

LE SAVIEZ-VOUS ?

Avant, les cordes étaient faites à base de boyau de mouton !

RECONNAÎTRE LES SONORITÉS DE LA FAMILLE DES VIOLONS

Exercice:

 Relie l’instrument à son nom et au son qu’il produit

N° 1

N° 2

LE LEXIQUE DU VIOLON ET DE L’ARCHET

EXERCICE

 Indique le nom de chaque partie du violon et de l’archet

COMPARER LE VIOLON ET LA GUITARE

Trouve les similitudes et les différences entre ces deux instruments

DESSINE UN VIOLON

Dessine un violon

LE TRIO EN MUSIQUE CLASSIQUE

Le trio est une formation de musique de chambre composée de trois instruments.

Le plus courant est le trio avec piano, qui réunit évidemment le piano et ses qualités polyphoniques lui offrant l’éventail des mélodies, de l’harmonie et du rythme ; le violon aux sonorités brillantes et expressives qui apporte clarté et virtuosité dans les registres aigus ; le violoncelle, grave et chaleureux qui donne profondeur, lyrisme et équilibre le tout.

Cette formation permet une grande variété de textures et de dialogues entre les instruments.

Petite chronologie

Le trio avec piano apparaît au XVIIIe siècle, avec Haydn qui est considéré comme l’un des fondateurs du trio avec piano ; Mozart qui l’a enrichi en y ajoutant plus de dialogue entre les instruments puis Beethoven qui éleva le genre à un niveau symphonique avec ses trios puissants et structurés.

Au XIXe siècle, Schubert, Mendelssohn, Brahms et Dvořák enrichissent le répertoire avec des œuvres profondes et expressives.

Au XXe siècle, des compositeurs comme Ravel, Shostakovich ou Messiaen explorent de nouvelles couleurs et formes.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Cette formation est d’ailleurs celle du Trio Concept qui a enregistré les musiques de Terrokois et qui participera, autant que leur agenda le permet, aux représentations.

Ces trois garçons talentueux ont remporté lors de la 31e édition, la plus haute distinction de la Verbier Festival Academy : le Prix Yves Paternot.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Ludwig van Beethoven a donné au trio ses lettres de noblesse en le traitant avec la même ambition que la symphonie ou le quatuor.

Il a véritablement élevé le trio au rang de forme musicale noble et expressive, en lui donnant une structure complexe, une profondeur émotionnelle, et une place centrale dans la musique de chambre.

LES TRIOS

EXERCICE

Edoardo Grieco au violon, Francesco Massimino au violoncelle et Lorenzo Nguyen au piano sont les 3 membres du Trio Concept, dont vous avez entendu l'intérprétation de la Danse hongroise N° 6 de Johannes Brahms. Cette formation de trio, réunissant ces trois instruments, est la plus classique et la plus répandue. Cependant, ce n’est pas la seule.

 Réunis sous la couleur bleue les trois instruments du Trio Concept.

 Essaie d’en reconstituer quelques autres :

LE TRIO À CORDES EN VIOLET LE TRIO VOCAL EN VERT LE TRIO À VENTS EN ORANGE LE TRIO JAZZ EN ROUGE

basson
alto
hautbois
chanteuse
violoncelle
batterie
clarinette
contrebasse

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.