4.3 Biomécanique
Définition
La biomĂ©canique du sport Ă©tudie les mouvements sportifs de la personne, ainsi que leur contexte mĂ©canique. Les par ticularitĂ©s et les caractĂ©ristiques des mouvements sont dĂ©crites selon les lois de la physique. Lâobjectif est, sur la base de connaissances concrĂštes, de comprendreetdâamĂ©liorer les composantes fondamentales de la performance spor tive. Le contenu est axĂ© sur la pratique. Les exemples de formules complexes sont volontairement Ă©cartĂ©s.
Connaissances physiques de base
Une approche biomĂ©canique exige quelques connaissances en physique. Les termes les plus courants sont prĂ©sentĂ©s ici. Dâautres termes sont expliquĂ©s dans les exemples pratiques.
âąLe centredegravitĂ© du corps (CGC) est le point de concentration de toutes les masses du corps. Selon la position, le CGC peut se situer Ă lâintĂ©rieur ou Ă lâextĂ©rieur du corps.
âąLâaccĂ©lĂ©ration (aâ) est la grandeur physique de lâaugmentation et de la rĂ©duction de la vitesse (accĂ©lĂ©ration nĂ©gative). Les accĂ©lĂ©rations sont produites par les for ces engagĂ©es.
âąLeparallĂ©logramme des forces permet de dĂ©composer une force (R-Fâ1=Fâ2) ou de combiner deux forces pour obtenir une force rĂ©sultante (Fâ1+Fâ2=R). Il prĂ©sente la force rĂ©sultante des forces agissant dans les diffĂ©rentes directions.
1 R' F'2
ill. 66: parallélogramme des forces
âąLa rĂ©sistance est une force ayant un effet de ralentissement (freinage) lorsque des corps sont dĂ©placĂ©s lâun contrelâautre. La rĂ©sistance est provoquĂ©e par les for ces de frottement.
ill. 64: centredegravité du corps
âąLa force (Fâ) est la grandeur physique exprimĂ©e en Newton (1 Newton correspond Ă lamasse multipliĂ©e par lâaccĂ©lĂ©ration) Ă laquelle le corps peut accĂ©lĂ©rer ou se dĂ©former
ill. 67: résistance par adhérence et par glissement
âąLe principe dâaction et de rĂ©action dĂ©crit la loi des actions rĂ©ciproques dâune force. Toute action (force) engendresimultanĂ©ment une rĂ©action dâintensitĂ© Ă©gale (force opposĂ©e), qui agit dans le sens opposĂ© de lâaction. La force opposĂ©e provient de la pesanteur,dela force de frottement et de lâinertie.
ill. 68: principe dâaction et de rĂ©action
F'
ill. 65: force (Fâ) 68 Concept de motricitĂ© sportive Swiss Snowsports
âąLe moment de force (Mâ) dĂ©crit lâengagement dâune force Ă une certaine distance du point dâaction. Il peut ĂȘtrecomparéà unlevier.Unmouvement de rotation est accĂ©lĂ©rĂ©ouamplifiĂ© par le moment de force. Plus la distance entrelepoint de mobilisation de la force et lâaxe de rotation est grande, plus la force nĂ©cessairediminue. Un moment de force peut ĂȘtreprĂ©sent dans un corps autour de tous ses axes.
âąLe principe dâinertie dĂ©crit lâĂ©tat dâun corps qui se maintient dans lâĂ©tat de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite, Ă moins quâune force nâagisse sur lui et ne le contraigne Ă changer dâĂ©tat. Si le corps quitte lâĂ©tat de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite, la force dâinertie (ou la force centrifuge lors de mouvements circulaires) agit sur le corps.
ill. 69: moment de force (Mâ)
âą Conservation du moment cinĂ©tique (Lâ): grandeur physique qui dĂ©crit quâun corps en rotation dĂ©pend de la vitesse de rotation, mais aussi de la distance de la masse par rapport Ă lâaxe de rotation. Le moment cinĂ©tique est dĂ©clenchĂ© par un moment de force.
ill. 73: force dâinertie (force centrifuge) lors de mouvements circulaires
ill. 70: conservation du moment cinĂ©tique (Lâ)
âąLâĂ©tat dâĂ©quilibre alieu lorsque les forces et les moments de force agissant sur un corps sâannulent mutuellement. Le corps se maintient en Ă©tat de repos ou se dĂ©place uniformĂ©ment.
ill. 71: Ă©tat dâĂ©quilibre(prĂ©sentation simplifiĂ©e)
LĂ©gende: Centre de gravitĂ© du corps RĂ©sistance Force de gravitĂ© Force dâinclinaison Force dâinertie/centrifuge Force rĂ©sultante SĂ©quence/mouvement
ill. 72: force dâinertie due Ă unchangement de direction
69
Enseignement
des
sports
de
neige
Concept
de motricité sportive
La biomécanique dans les sports de neige
Le modĂšle technique (neige, engin, personne) est tout dâabord expliquĂ© sous lâangle de la biomĂ©canique. Ces couches sont ensuite mises en relation avec les forces internes et externes; les interactions des forces dans diffĂ©rentes situations et formes sont aussi illustrĂ©es. Pour finir,ontrouve un aide-mĂ©moirebiomĂ©canique sous forme de rĂ©sumĂ©.
Résistance de la neige
La neige en tant que surface de glisse provoque des rĂ©sistances. La rĂ©sistance de la neige peut ĂȘtreutilisĂ©e par le sportif de façon ciblĂ©e.
âąRĂ©sistance de la neige en relation Ă lâaxe longitudinal de lâengin
âąRĂ©sistance de la neige en relation Ă lâaxe transversal de lâengin
âąRĂ©sistance de la neige perpendiculaireĂ lasurface de contact (force de soutien du sol)
ill. 74: modÚle clé des sports de neige
Neige
La neige est la surface sur laquelle le pratiquant de sports de neige se déplace. Exceptionnellement, des éléments faits de divers matériaux (artificiels) sont aussi utilisés. Les différents types de neige (glacée, dure, molle, mouillée, préparée, etc.) exigent différents comportements. Aux nombreux types de surfaces correspondent divers types de résistances physiques.
ill. 75: résistances de la neige
personne
engin
neige
70 Concept de motricité sportive Swiss Snowsports
Engin
La grande quantitĂ© dâengins et les diffĂ©rentes disciplines sportives (slalom gĂ©ant, slalom, freestyle, hors-piste, classique, skating, etc.) constituent le domaine dâapplication des sports de neige. De maniĂšregĂ©nĂ©rale, (presque) tous les engins prĂ©sentent certaines similitudes et fonctions identiques.
Géométrie/élasticité:
Fonction des engins «prendre/quitter lâappui» Par les propriĂ©tĂ©s de lâengin, le poids du sportif est rĂ©parti sur tout lâengin, et de ce fait sur la surface de glisse.
a c
R Flex
X
C
ill. 76: gĂ©omĂ©trie, en prenant lâexemple dâun ski
Longueur X: est mesurée de la pointe au talon.
Longueur de contact C: reprĂ©sente la zone dâappui, en contact effectif avec la neige.
Ligne de cotes R: la ligne de cotes prĂ©sente une variation de la largeur par rapport Ă lâaxe longitudinal de lâengin, et constitue ainsi le rayon de celui-ci.
Tension/comportement en ïŹexion (ïŹex): la tension et le comportement en flexion dĂ©finissent la rĂ©partition du poids du corps (du sportif) sur lâengin.
Fonction des engins «glisser»
Les caractĂ©ristiques de la semelle dâun engin lui permettent de glisser sur la neige. Pour cela, lâaccĂ©lĂ©ration de lâengin doit ĂȘtresupĂ©rieureĂ larĂ©sistance due au frottement.
Fonction des engins «tourner»
La surface plane de la semelle permet Ă lâengin de tourner autour de son axe vertical.
ill. 78: le poids du corps du sportif est transmis Ă laneige par lâengin (prendre/ quitter lâappui). (a) flex souple; (b) flex rigide; (c) flex rigide en spatule et flex souple en talon
Fonction des engins «prendrelacarre»
Lorsque lâengin est mis sur la carre, la surface de contact est modifiĂ©e. Par sa ligne de cotes et par la possibilitĂ© de prendre/quitter lâappui, lâengin se dĂ©forme.
ill. 77: lâengin peut tourner autour de son axe vertical lorsque lâangle de prise de carreest faible
ill. 79: en prenant/quittant lâappui, lâengin mis sur la carresedĂ©forme
La prise de carremodifie considĂ©rablement la rĂ©sistance due au frottement le long de lâaxe transversal de lâengin. chaussure
engin
résistance de la neige
ill. 80: la prise de carrerĂ©duit la surface de contact, le ski sâenfonce plus et la rĂ©sistance latĂ©rale due au frottement augmente considĂ©rablement
b
71
Enseignement des sports de neige
Concept de motricité sportive
Personne
Les mouvements clés définissent de maniÚresimplifiée tous les mouvements corporels de la personne.
Mouvement clé «rotation»
Les rotations autour de lâaxe longitudinal du corps se font par le mouvement clĂ© «rotation». On fait ici la diffĂ©rence entre: âąutiliser le moment de force opposĂ© (contre-rotation): la rotation du haut du corps dĂ©clenche un moment de force Mâ1. Par le principe dâaction et de rĂ©action, le bas du corps subit un moment de force opposĂ© âMâ1 de mĂȘme grandeur,sous la forme dâun mouvement opposĂ© de mĂȘme amplitude.
âąconstitution et conservation dâun moment cinĂ©tique (prĂ©-/co-rotation): en bloquant le moment de force âMâ1 de la partie infĂ©rieureducorps, un moment cinĂ©tique se produit, qui peut ĂȘtretransmis au corps entier par un relĂąchement du blocage et une tension corporelle suffisante.
ill. 81: gauche: utilisation du moment de force opposĂ©. Droite: constitution et conservation dâun moment cinĂ©tique
Mouvements clĂ©s «ïŹexion/extension»
Les transmissions de force croissantes et décroissantes ont lieu au travers des mouvements clés «flexion/extension».
Les mouvements clĂ©s «flexion/extension» sâappliquent Ă des membres isolĂ©s du corps, ou Ă lâĂ©lĂ©vation/abaissement du CGC. Les deux actions ont le mĂȘme effet.
âąLaflexion provoque tout dâabordune diminution de la force (relĂąchement de lâappui), puis une augmentation de la force (prise dâappui). Lâaugmentation de la force provient ici de lâinterruption nette du mouvement de flexion.
âąLâextension provoque tout dâabordune augmentation de la force (prise dâappui), puis une diminution de la for ce (relĂąchement de lâappui). Dans ce cas, lâinterruption nette du mouvement dâextension provoque une diminution de la force.
ill. 82: le principe dâaction et de rĂ©action est responsable de la prise dâappui de lâengin, et le principe dâinertie du relĂąchement de lâappui
Mouvements clés «bascule/angulation»
Les rotations autour de lâaxe longitudinal ou transversal de lâengin proviennent des mouvements clĂ©s «bascule/angulation». On fait ici la diffĂ©rence entre:
âąUtiliser le moment de force opposĂ© (angulation): lâangulation du haut du corps dĂ©clenche un moment de force Mâ1. Par le principe dâaction et de rĂ©action, le bas du corps subit un moment de force opposĂ© âMâ1 de mĂȘme grandeur.
âąConstitution et conservation dâun moment cinĂ©tique (bascule): le moment cinĂ©tique nĂ©cessairepeut ĂȘtrepro voquĂ© par la flexion/extension ou lâangulation.
ill. 83: gauche: lâangulation provoque deux moments de force opposĂ©s et de mĂȘme grandeur.Ceux-ci peuvent causer un dĂ©placement du CGC. Droite: effet du moment cinĂ©tique, avec lâengin comme axe de rotation
72
Concept
de
motricité sportive
Swiss Snowsports
Personne âengin âneige
Lâapproche combinĂ©e est illustrĂ©e au moyen des forces internes et externes.
Le sportif se trouvant la plupart du temps en contact avec la surface de glisse, les forces internes (changement de position de différentes parties du corps) provoquent des forces externes.
âąLes forces internes agissent entrediffĂ©rentes parties du corps et sont provoquĂ©es par la force musculaire.
âąLes forces externes proviennent de la force dâattraction terrestreousont des forces de rĂ©action agissant sur le sportif.
Forces internes
Parmi les forces internes, on compte les mouvements clés «rotation», «flexion/extension» et «bascule/angulation». Le travail musculairepeut:
âąlors dâun travail isomĂ©trique (position constante), opposer une rĂ©sistance statique entreles forces externes et internes (en position de schuss, p.ex.);
âąlors dâun travail concentrique, rĂ©duireles rĂ©sistances externes et internes (lors de lâappel dâun saut, p. ex.);
âąlors dâun travail excentrique, freiner les forces, agir en opposition en cĂ©dant dynamiquement (en atterrissant/ amortissant, p. ex.);
âąlors dâun travail rĂ©actif (plyomĂ©trique), combiner le travail excentrique et concentrique (lors dâun atterrissage/ amortissement, immĂ©diatement suivi dâun appel de saut).
Forces externes
Les forces externes significatives dans les sports de neige sont les suivantes:
âąla pesanteur, qui agit sur le CGC en raison de la force dâattraction terrestre;
âąla force normale, perpendiculaireĂ laforce de rĂ©action de la surface de contact en raison du poids;
âąla force de dĂ©clivitĂ©, qui rĂ©sulte de la pesanteur et de la force normale;
âąla force de frottement, force de freinage entrelâengin et la neige;
âąla force dâinertie, qui se fait sentir lorsque le corps subit une accĂ©lĂ©ration (positive ou nĂ©gative);
âąla force centrifuge, force dâinertie radiale qui pousse/ tirelesportif vers lâextĂ©rieur du virage Ă lasuite dâun changement de direction.
Surface dâappui
La surface dâappui est lâensemble de la surface encadrĂ©e par les deux skis et/ou les bĂątons/les bras. En snowboard, la surface dâappui est dĂ©terminĂ©e par toutes les zones en contact effectif avec la neige.
ill. 84: surfaces dâappui Ă ski, en snowboard, tĂ©lĂ©mark et ski de fond
Position dâĂ©quilibredynamique
En jouant avec les forces internes et externes, des positions dâĂ©quilibredynamique peuvent ĂȘtreobtenues, maintenues ou quittĂ©es.
Une position dâĂ©quilibredynamique est obtenue lorsque la force rĂ©sultante issue des forces externes passe par la sur face dâappui. Tant que cette situation demeure, le sportif peut conserver un Ă©quilibredynamique au moyen des forces internes.
ill. 85: position dâĂ©quilibredynamique sur la neige (prĂ©sentation simplifiĂ©e)
73
Enseignement des sports de neige
Concept de motricité sportive
Effet de poussée de la jambe/du bras
Lâobjectif de chaque pas est lâavancĂ©e au moyen dâune poussĂ©e de la jambe et/ou du bras. Lors des pas, les forces de poussĂ©e sont considĂ©rĂ©es sous lâangle du principe dâaction et de rĂ©action. Les forces en action sont rĂ©parties selon le parallĂ©logramme des forces, ce qui permet de dĂ©finir la force rĂ©sultante.
âąPoussĂ©e de la jambe en style classique: avec la forme de dĂ©placement classique, le ski est maintenu durant un instant Ă lâarrĂȘt au moment de la poussĂ©e. Cette poussĂ©e est rendue possible par les forces de frottement obtenues sur lâaxe longitudinal de lâengin, avec lâaide de moyens auxiliaires comme le fart dâadhĂ©rence, des Ă©cailles ou des peaux. La prise dâappui de lâengin et lâutilisation de la rĂ©sistance de la neige peuvent ĂȘtre modifiĂ©es de maniĂšreciblĂ©e.
âąPoussĂ©e de la jambe en skating: lâabsence de zone dâadhĂ©rence sur lâaxe longitudinal de lâengin permet dâeffectuer une poussĂ©e Ă partir de la carreintĂ©rieuredu ski glissant. Lâengin est orientĂ© en position divergente et une prise dâappui sur la carreest effectuĂ©e lors de la poussĂ©e.
Rendement de la poussé de la jambe/du bras
Plus le rendement entrelâeffort et lâeffet de poussĂ©e produit est important, plus lâangle entrelajambe/le bĂąton de poussĂ©e et la neige est rĂ©duit. Une limite est dĂ©terminĂ©e par lâadhĂ©rence de lâengin.
ill. 86: gauche: lors de la poussĂ©e Ă partir du ski Ă lâarrĂȘt, ce sont les forces internes et la force de rĂ©action de la neige qui agissent. Droite: la transmission des forces (effet de poussĂ©e) nâest possible que diagonalement Ă partir de la carreduski glissant
ill. 87: le rendement augmente en diminuant lâangle entrelaforce de poussĂ©e et la surface de glisse
ill. 88: la diminution de lâangle entrelebĂąton et la surface de glisse agit sur le rendement
Angle de poussée en skating
Lâangle de poussĂ©e entreladirection de dĂ©placement et lâengin de poussĂ©e dĂ©pend de la vitesse de dĂ©placement. Plus la vitesse de dĂ©placement est Ă©levĂ©e, plus lâangle de poussĂ©e est faible. Cette rĂšgle sâapplique dans les conditions suivantes: mĂȘme effort, mĂȘme frĂ©quence de pas et mĂȘme terrain.
ill. 89: pour obtenir un angle rĂ©duit entreladirection de dĂ©placement et la position du ski de poussĂ©e, la vitesse de dĂ©placement doit ĂȘtresuffisamment Ă©levĂ©e
74 Concept de motricité sportive Swiss Snowsports
Glisser et freiner
Les mouvements clĂ©s sont exĂ©cutĂ©s pour mettreenaction les fonctions souhaitĂ©es des engins. Lors de la phase de glisse, lâon sâefforce de maintenir le CGC Ă lâintĂ©rieur de la surface dâappui. Lors du dĂ©rapage, lâangle de la prise de carreetlaposition du CGC sont coordonnĂ©s par les forces internes. Les forces dâinertie qui apparaissent lors du freinage sont compensĂ©es par les forces internes.
Glisser dans la ligne de pente
Si le sportif se trouve dans une pente, une force de dĂ©clivitĂ© rĂ©sulte de la pesanteur (cf. parallĂ©logramme des forces). Si les forces dâaccĂ©lĂ©ration sont plus grandes que les forces de freinage, le sportif commence Ă glisser
Déraper en traversée
En tournant lâengin dans la direction de la ligne de pente, celui-ci commence Ă glisser le long de son axe longitudinal, contrelarĂ©sistance due au frottement. Il en rĂ©sulte un dĂ©rapage en traversĂ©e. Il sâagit ici de doser les forces internes pour rĂ©duirelaprise de carreetpour tourner
Le snowboardpeut ĂȘtremis sur la carredemaniĂšrevariable par un effet de torsion (dĂ©formation le long de lâaxe longitudinal), ce qui permet dâobtenir diffĂ©rents angles de prise de carre. Il est ainsi possible de gĂ©rer le dĂ©rapage en traversĂ©e.
ill. 90: pesanteur/force normale/force de dĂ©clivitĂ© et rĂ©sistance de lâair/rĂ©sistance de la neige lors dâune phase de glisse sur surface plane dans la ligne de pente
Déraper dans la ligne de pente
Si la force de dĂ©clivitĂ© est plus grande que la somme de la rĂ©sistance de lâair et de la rĂ©sistance de la neige sur lâaxe transversal de lâengin, celui-ci commence Ă dĂ©raper
ill. 92: forces en action lors du dĂ©rapage en traversĂ©e. ConsĂ©quence de lâeffet de torsion lors du dĂ©rapage en traversĂ©e (cas spĂ©cial du snowboard)
Freiner
Une prise de carreplus marquĂ©e augmente la rĂ©sistance de la neige par rapport Ă lâaxe transversal de lâengin. Les rĂ©sistances utilisĂ©es lors du freinage provoquent une force dâinertie sur le corps, qui doit ĂȘtrecompensĂ©e par des for ces internes.
ill. 91: résistance et force de déclivité lors du dérapage dans la ligne de pente
ill. 93: le freinage provoque des forces supplémentaires (augmentation de la résistance de la neige)
75
Enseignement des sports de neige
Concept de motricité sportive
Déclenchement et conduite lors de changements de direction
Lors de changements de direction, les fonctions des engins sont mises en action au moyen des mouvements clĂ©s, afin dâutiliser la rĂ©sistance de la neige de maniĂšrespĂ©cifique. Lâobjectif est de fairepasser le CGC dâune position dâĂ©quilibredynamique Ă lasuivante. Ce changement constitue la phase de dĂ©clenchement, alors que le dosage du changement de direction alieu lors des phases de conduite 1et2
Déclenchement lors de changements de direction
Au dĂ©but de la phase de dĂ©clenchement, le sportif se trouve en Ă©quilibredynamique Ă partir de la phase de conduite 2. Le passage Ă laposition dâĂ©quilibredynamique suivante se fait par un dĂ©placement du CGC (bascule).
Conduite lors de changements de direction
Lors des phases de conduite, une position dâĂ©quilibredynamique est adoptĂ©e et maintenue Ă lâaide des forces internes et externes. Les mouvements clĂ©s permettent de conduire le virage et de rĂ©agir aux forces externes. La vitesse et le rayon du virage dĂ©terminent jusquâĂ quel point le CGC peut ĂȘtredĂ©placĂ© vers le centreduvirage (bascule).
ill. 95: le changement de direction plus marquĂ© provoque une augmentation de la force centrifuge et sâadditionne Ă laforce de dĂ©clivitĂ©. Pour cette raison, les forces externes les plus marquĂ©es agissent lors de la phase de conduite 2
Travail musculaireenvirages
Des forces externes agissant sur lâengin sont nĂ©cessaires lors du dĂ©clenchement; elles permettent au sportif dâengager ou de relĂącher une force interne. Lors de la conduite, le sportif rĂ©agit aux forces externes par des forces inter nes isomĂ©triques (position constante), concentriques (effet dâaccĂ©lĂ©ration) ou excentriques (effet de freinage).
ill. 96: les forces internes peuvent ĂȘtreutilisĂ©es de maniĂšreconcentrique (effet dâaccĂ©lĂ©ration) ou excentrique (effet de freinage)
ill. 94: dĂ©placement du CGC lors de la phase de dĂ©clenchement dâun virage
76
Concept
de motricité sportive Swiss Snowsports
Dessin de la trace lors de changements de direction Ăpartir des propriĂ©tĂ©s et des fonctions des engins, il est possible de distinguer deux types de changement de direction diffĂ©rents.
Virages dérapés
Lors des virages dĂ©rapĂ©s, la rĂ©sistance de la neige est rĂ© duite de maniĂšreciblĂ©e, afin de permettrelâaction dâun moment cinĂ©tique.
Virages coupés
Les forces de frottement agissant sur lâaxe transversal de lâengin sont dĂ©libĂ©rĂ©ment augmentĂ©es par une pression exercĂ©e dans la neige, ce qui empĂȘche une rotation autour de lâaxe vertical de lâengin.
ill. 97: moment cinétique dans un virage dérapé
Pour doser les changements de direction dĂ©rapĂ©s, le CGC est dĂ©placĂ© vers lâavant de lâengin. De cette maniĂšre, la rĂ© sistance de la neige qui intervient le long de lâaxe transver sal de lâengin nâagit pas au niveau de son axe de rotation, mais plus en avant. Le moment de force provoquĂ© Ă cet endroit guide lâengin dans la nouvelle direction.
ill. 99: rĂ©sistance de la neige sur lâaxe longitudinal de lâengin en virage coupĂ©
MĂȘme lorsque le ski coupe idĂ©alement la neige (carving), il y atoujours une petite partie de la spatule qui dĂ©rape. Selon la dimension de la partie qui dĂ©rape (qui dĂ©pend de la ligne de cotes, du flex de lâengin, de la position vers lâavant et du type de neige), une trace caractĂ©ristique plus ou moins large se dessine.
prise dâappui de la spatule (action)
section du ski en carving
largeur de la trace section du ski en dérapage
résistance de la neige (réaction)
ill. 100: gauche: la ligne de cotes de lâengin permet de renforcer sa ligne de courbe dans la rĂ©gion de la spatule. Droite: la largeur de la trace dĂ©pend de la partie qui dĂ©rape en spatule
ill. 98: moment de force agissant sur lâengin en raison de forces externes
77
Enseignement des sports de neige Concept de motricité sportive
Sauts: déclenchement, phase de vol et réception
Lors des sauts, les mouvements clĂ©s sont appliquĂ©s pour utiliser la rĂ©sistance de la neige lors du dĂ©clenchement, pour la rĂ©duirelors de la phase de vol et pour lâutiliser Ă nouveau de façon dosĂ©e lors de la rĂ©ception. Pour les sauts, il sâagit Ă©galement de fairepasser le CGC dâune position dâĂ©quilibredynamique Ă lasuivante. Ce changement se produit du dĂ©but Ă lafindusaut.
PrĂ©paration et dĂ©clenchement dâun saut
En phase de prĂ©paration, lâappel se fait Ă lâaide de forces internes, Ă partir dâune position dâĂ©quilibredynamique tenue lors de la phase de glisse sur surface plane dans la ligne de pente.
Lors de la phase finale de chaque saut, lâobjectif est de poser lâengin sur la neige en profitant de la plus grande surface dâappui possible. Cette adaptation de lâengin au terrain âde la phase dâappel jusquâĂ la rĂ©ception ânĂ©cessite un moment cinĂ©tique. Le moment de force nĂ©cessaireest dĂ©clenchĂ© par des forces internes lors de la phase dâappel. Au moment de lâatterrissage, lâon peut voir si le moment cinĂ©tique dĂ©clenchĂ© Ă©tait adaptĂ© au type de tremplin. Une rĂ©ception sur lâarriĂšrerĂ©vĂšle un moment cinĂ©tique trop faible. Un moment cinĂ©tique trop fort mĂšne Ă unatterrissage sur lâavant.
ill. 101: position dâĂ©quilibredynamique lors de la phase de dĂ©clenchement
Phase de vol et rĂ©ception dâun saut
Comme aucune rĂ©sistance au frottement utilisable nâest disponible en lâair,les forces internes agissent principalement selon le principe dâaction/rĂ©action et de conservation dâun moment cinĂ©tique.
Les forces agissant sur le sportif lors de la réception varient selon le type de tremplin utilisé.
ill. 103: un moment cinĂ©tique est produit lors de lâappel. Lors de la phase principale du saut, le moment cinĂ©tique est conservĂ©
Spins, ïŹips et formes de saut mixtes
Les mouvements clés provoquent des moments cinétiques par des déplacements du CGC.
âąUne rotation mĂšne Ă unmoment cinĂ©tique autour de lâaxe longitudinal du corps.
âąLabascule/lâangulation conduisent Ă des impulsions de rotation dans lâaxe longitudinal et perpendiculairedu corps.
âąTourner et basculer/anguler favorisent les impulsions de rotation dans tous les axes du corps.
ill. 102: les forces externes en prĂ©sence doivent ĂȘtrecompensĂ©es par des forces internes lors de lâatterrissage
ill. 104: différents moments cinétiques débouchent sur différentes formes de saut
78
Concept
de motricité sportive Swiss Snowsports
Piste de bosses et dépressions
Lors dâune descente dans la ligne de pente sur une surface irrĂ©guliĂšre, des forces centrifuges verticales entrent en jeu, qui compressent le sportif dans les dĂ©pressions et le font dĂ©coller sur les bosses. Les lignes dâinertie montrent le par cours du CGC tel quâil serait si le CGC pouvait continuer Ă se dĂ©placer Ă vitesse constante et sans subir lâinfluence de forces internes ou externes.
En haute neige, le sportif rencontreles forces externes nécessaires au déclenchement du virage dans un ordredifférent.
Une extension lors du dĂ©clenchement du virage mĂšne Ă une prise dâappui de lâengin et modifie lâĂ©quilibredusportif dĂ©coulant de la portance et de la pesanteur.Lesportif sâenfonce plus dans la neige, ce qui entrave le dĂ©clenchement du virage.
Le relĂąchement de lâappui provoquĂ© par une flexion rĂ©duit lâeffet de la pesanteur sur lâengin. Cela permet Ă lâengin de mieux flotter,facilitant ainsi le dĂ©clenchement des virages.
ill. 105: forces agissant lors dâune descente dans la ligne de pente sur surface irrĂ©guliĂšre(piste de bosses et dĂ©pressions)
Hors-piste
Les changements de direction en haute neige sont comparables à ceux effectués sur la piste ou en terrain non préparé.
Les exigences requises pour rĂ©duire, rechercher et utiliser la rĂ©sistance de la neige sont modifiĂ©es: par la consistance de la neige fraĂźche, semblable Ă celle de lâeau, la force de soutien plus marquĂ©e de lâengin gagne en importance. La portance est provoquĂ©e par la force de soutien (force de rĂ©sistance de la spatule dans la direction de la glisse) et la force de compression de la neige (rĂ©sistance provoquĂ©e par la neige comprimĂ©e), quâil faut compenser par une position adĂ©quate (en arriĂšre) du corps. En disposant de suffisamment de vitesse et/ou de surface de contact de la part de lâengin, la portance augmente.
ill. 106: si la portance est supĂ©rieureouĂ©gale Ă lapesanteur du sportif (principe dâaction et de rĂ©action), celui-ci peut «flotter» en haute neige et glisser
ill. 107: la rĂ©duction de la pesanteur sur lâengin facilite le dĂ©clenchement du virage
79
Enseignement
des sports de neige Concept de
motricité
sportive
Halfpipe
Dans un halfpipe, glisser et sauter obéissent aux principes et descriptions biomécaniques des virages et des sauts.
Box/rail
Sur une box ou un rail, les rĂ©sistances dues au frottement se modifient fondamentalement. Un engin placĂ© sur la carre ne trouve pas de rĂ©sistance utilisable, la surface de contact dureĂ©tant trop petite. Pour cette raison, au moins un des deux skis ou le snowboarddoit ĂȘtreposĂ© Ă plat.
La surface dâappui est dĂ©limitĂ©e par la zone se trouvant en contact avec le rail.
ill. 108: la prise dâĂ©lan est soumise aux principes biomĂ©caniques des formes de virage, et le saut Ă ceux des formes de saut
Une extension dynamique permet de gagner de la vitesse, Ă lâimage dâune accĂ©lĂ©ration en sortie de courbe. Le CGC se rapproche de lâaxe de rotation grĂące Ă une extension dynamique (dâoĂč une rĂ©duction du moment dâinertie). Le moment cinĂ©tique se transforme alors en vitesse (conservation du moment cinĂ©tique). La zone oĂč le changement de direction est le plus marquĂ© en raison de la courbureduhalfpipe (situĂ©e verticalement sous le centreimaginairedes cercles), se prĂȘte idĂ©alement Ă cette action. La force dâinertie et la pesanteur freinent Ă cemoment-lĂ .
ill. 110: diffĂ©rents engins offrent diffĂ©rentes surfaces dâappui
LâĂ©tat dâĂ©quilibresur une box ou un rail est le mĂȘme que sur la neige. Cela veut direque la rĂ©sultante Râ doit toujours passer par la surface dâappui.
ill. 111: si la rĂ©sultante Râ passe par la surface dâappui, le sportif se trouve en Ă©quilibredynamique
ill. 109: le moment idĂ©al (zones rouges) pour une extension dynamique, dans le but dâaccĂ©lĂ©rer
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Concept
de motricité sportive Swiss Snowsports
Aide-mémoirebiomécanique
En disposant dâarguments biomĂ©caniques, il est possible de formuler des Ă©noncĂ©s clairs dans le domaine des sports de neige.
En relation Ă laneige
âąMoins lâengin sâenfonce dans les diffĂ©rents types de neige, plus la rĂ©sistance de la neige le long de lâaxe longitudinal et transversal de lâengin est faible.
Fonctions des engins
âąLalongueur de lâengin influence son comportement en rotation.
âąLalargeur de lâengin modifie sa rĂ©activitĂ© lors de la rĂ© duction et de lâaugmentation de la prise de carre, ainsi que lors du changement de carre.
âąPlus lâengin est long et large, plus la portance est impor tante en hors-piste.
âąLaligne de cotes agit directement sur le rayon des virages.
âąLeflex/la tension influence la rĂ©partition des forces sur la neige. Plus le flex est souple, plus la portance est grande en hors-piste. Une tension nĂ©gative renforce encoreceprincipe.
Mouvements clés dans les structures des mouvements
âąUne prise de carreest nĂ©cessairelors dâune prĂ©-rotation.
âąPlus la vitesse de la prĂ©-rotation est Ă©levĂ©e, plus celle-ci sera stoppĂ©e abruptement, plus le sportif sera mis en rotation.
âąLacontre-rotation est limitĂ©e par les possibilitĂ©s de mouvement anatomiques.
âąLaco-rotation lors dâun changement de direction dĂ©rapĂ© ne fonctionne quâavec un angle de prise de carre rĂ©duit.
âąUne extension provoque tout dâabordune prise dâappui, puis un relĂąchement de lâappui de lâengin.
âąUne flexion provoque tout dâabordunrelĂąchement de lâappui, puis une prise dâappui de lâengin.
âąLabascule est toujours provoquĂ©e par une force interne supplĂ©mentaire.
Effet de poussée
âąPar une bascule du corps en direction de lâavant des skis (position avancĂ©e), lâeffet de poussĂ©e des bĂątons peut ĂȘtreaugmentĂ© (aide du poids du corps).
âąLetalon libreentĂ©lĂ©mark et en ski de fond augmente lâamplitude de la bascule.
âąLors dâune poussĂ©e Ă partir du ski glissant (skating), plus la vitesse de dĂ©placement est Ă©levĂ©e, plus lâangle de poussĂ©e est faible.
âąPlus lâangle entrelebĂąton et la surface de glisse est faible, plus le rendement de la poussĂ©e du bĂąton est Ă©levĂ©.
Glisser/freiner
âąPlus la surface dâappui est grande, plus la position dâĂ©quilibredynamique est stable. Plus le terrain est raide, plus la force de dĂ©clivitĂ© est grande.
âąPlus le terrain est accidentĂ©, plus les mouvements clĂ©s flexion/extension et bascule/angulation doivent ĂȘtre marquĂ©s.
âąPlus le freinage est marquĂ©, plus les forces internes doivent ĂȘtremobilisĂ©es.
âąSilaforce rĂ©sultante quitte la surface dâappui, le sportif tombe.
Changements de direction
âąPlus la vitesse est Ă©levĂ©e, plus la force centrifuge est grande.
âąPlus la force rĂ©sultante est grande, plus la rĂ©sistance sur lâaxe transversal de lâengin doit ĂȘtreĂ©levĂ©e (angle de la prise de carrepar bascule/angulation).
âąPlus le relĂąchement de lâappui est marquĂ©, plus la rĂ©sistance de la neige agissant sur lâengin est faible.
âąPlus la prise dâappui est marquĂ©e, plus la rĂ©sistance de la neige agissant sur lâengin est grande.
âąDans les phases de conduite, plus la vitesse est Ă©levĂ©e et plus le changement de direction est marquĂ©, plus la bascule peut ĂȘtremarquĂ©e.
âąPlus lâattitude corporelle est compacte, plus la position du corps est stable.
âąPlus la prise de carreest marquĂ©e, plus lâengin se courbe et plus le virage est serrĂ©.
Sauts
âąPlus la zone dâappel et/ou la zone de rĂ©ception sont raides, plus le moment de force lors du dĂ©clenchement doit ĂȘtremarquĂ©, pour ne pas atterrir sur lâarriĂšre.
âąPlus la zone de rĂ©ception est plate, plus les forces agissant sur le sportif sont grandes.
âąDes mouvements circulaires des bras peuvent produire un petit moment de force, ce qui permet souvent de corriger une position arriĂšre.
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Enseignement des sports de neige
Concept de motricité
sportive
4.4 La neige
La neige est la base mĂȘme du tourisme hivernal et des sports de neige. Le sportif est en contact avec elle, par lâinteraction de lâengin avec la neige. Cette derniĂšremodifie des paysages entiers et symbolise lâhiver en tant que tel.
Formation
La neige se crĂ©e dans lâatmosphĂšrelorsque la vapeur dâeau, sous forme de gaz, se transforme en cristaux de glace Ă trĂšs basse tempĂ©rature(passage de la forme gazeuse Ă laforme solide). Pour cela, les minuscules gouttes dâeau froides se condensent sur des particules (poussiĂšres, p. ex.) en suspension dans les nuages, et se transforment en glace. Ces cristaux ont une taille de plusieurs millimĂštres et sont gĂ©nĂ©ralement fins et cassants. Ils se forment plutĂŽt en plaquettes ou en prismes Ă basse tempĂ©rature, alors quâĂ tempĂ©ratureplus Ă©levĂ©e ils prennent la forme de cristaux de glace Ă©toilĂ©s (Ă©toiles Ă six branches). Les courants ascendants et descendants transportent les cristaux de neige vers le haut et vers le bas, processus durant lequel ils peuvent en partie fondreetsecristalliser Ă nouveau. LâhumiditĂ© de lâair influence aussi le type de formation des cristaux de neige.
ĂtrĂšsbasse tempĂ©rature, les cristaux de glace sont plus petits et moins complexes. Il neige aussi moins, car lâair ne contient que trĂšs peu dâhumiditĂ©. Ădes tempĂ©ratures proches du point de congĂ©lation, les cristaux de glace sâagglutinent sous lâeffet de petites gouttes dâeau, formant ainsi des flocons de neige ressemblant Ă delaouate (neige collante).
Neige artiïŹcielle
Par tempĂ©raturesuffisamment basse, un mĂ©lange froid fait dâeau et dâair (tempĂ©raturedelâeau en dessous de 2° C) est comprimĂ© puis pulvĂ©risĂ© Ă travers de petites buses, au moyen de canons ou de lances Ă neige. Lors de leur expansion, les minuscules gouttes se congĂšlent partiellement avant dâatteindrelesol. Les caractĂ©ristiques de la neige artificielle se distinguent fortement de celles de la neige naturelle. Les gouttelettes dâeau gĂšlent de lâextĂ©rieur vers lâintĂ©rieur; selon le froid ambiant, ce processus peut durer de plusieurs heures Ă plusieurs jours. Les cristaux Ă©tant environ dix fois plus petits (0,1 Ă 0,8 mm) que les cristaux de neige naturelle, une densitĂ© Ă©levĂ©e est obtenue rapidement sur les pistes. Les cristaux explosent en outresouvent au moment de geler,dâoĂč la formation dâĂ©clats encoreplus petits et Ă arĂȘtes vives. La neige artificielle est ainsi plus abrasive que la neige naturelle.
Types de métamorphose
Directement aprĂšs leur formation dans lâatmosphĂšre, les cristaux de neige entrent dans un processus de mĂ©tamor phose permanent.
Il existe quatretypes de métamorphose de la neige: Métamorphose destructive
Les cristaux de glace qui forment la neige fraĂźche sont encorefinement ramifiĂ©s et dotĂ©s de branches pointues. Au sol, la forme de lâĂ©toile de neige se modifie. Ses branches se dĂ©composent et le matĂ©riau ainsi obtenu se dĂ©pose dans les anfractuositĂ©s. Les grains sâarrondissent et per dent en volume, ce qui provoque un tassement du manteau neigeux. Plus la tempĂ©ratureest Ă©levĂ©e, plus le processus de mĂ©tamorphose est rapide.
ill. 112: métamorphose destructive, du cristal de neige fraßche à six branches au grain de neige ancienne
Métamorphose constructive
La mĂ©tamorphose constructive est une reconstruction des cristaux, due aux diffĂ©rences de tempĂ©raturedans le manteau neigeux. La plupart du temps, les couches infĂ©rieures sont plus chaudes et les couches supĂ©rieures plus froides. De la vapeur dâeau commence ainsi Ă remonter lentement vers la surface, pour atteindreles couches plus froides. Ă ce stade, lâair ne peut plus emmagasiner de vapeur dâeau; celle-ci se transforme en cristaux, qui croissent en Ă©tages au fil des semaines. Des gobelets se forment, appelĂ©s aussi givredeprofondeur
ill. 113: métamorphose constructive, des grains de neige ancienne aux gobelets anguleux par étages (en forme de prisme)
Lors de nuits de gel claires, de nouveaux cristaux se for ment aussi Ă lasurface du manteau neigeux. Il se forme ce quâon appelle le givredesurface. Ces cristaux fins, pennĂ©s ou plats peuvent ensuite ĂȘtrerecouverts de neige, ce qui influence nĂ©gativement la stabilitĂ© du manteau neigeux.
82 Concept de motricité sportive Swiss Snowsports
Métamorphose de fonte
La mĂ©tamorphose de fonte alieu Ă des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă 0°C.LamĂ©tamorphose de fonte ne dĂ©pend pas de lâĂ©poque de lâannĂ©e, mais elle est plus frĂ©quente au printemps. Des fronts dâair chaud, de la pluie ou le rayonnement solaireprovoquent la formation dâun film dâeau sur la surface des cristaux. Par une succession de fonte et de regel, de la neige de type gros sel se forme (diamĂštredes grains supĂ©rieur Ă 1mm).
eau angulaire eau libre chaleur
chaleur
ill. 114: mĂ©tamorphose de fonte, de la fonte des arĂȘtes et des angles jusquâĂ la formation de gros sel instable
Métamorphose due au vent
Lors de ce processus, appelĂ© aussi mĂ©tamorphose mĂ©canique, le vent transporte la neige tombante ou dĂ©jĂ au sol. Les cristaux de neige sont brisĂ©s, formant ainsi des cristaux plus petits qui composent une neige diffĂ©rente (la neige soufflĂ©e). Ces cristaux de taille rĂ©duite sont dĂ©posĂ©s et amassĂ©s de maniĂšrebeaucoup plus dense que les Ă©toiles de neige plus grandes. Ces fragments de cristaux sont dotĂ©s de nombreux points de contact, par lesquels ils se lient via des ponts de glace. Il en rĂ©sulte de la neige compacte, Ă lâorigine des avalanches de plaques de neige.
Caractéristiques de la neige
âąLaneige peut dĂ©gager trĂšs efficacement de la chaleur.
âąLachaleur du soleil (sous forme de rayonnement Ă ondes courtes) nâest que peu absorbĂ©e par lâespace. Lors dâun rĂ©chauffement Ă -3° CousupĂ©rieur,les propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques de la neige se modifient considĂ©rablement. Celle-ci se ramollit, faiblit et devient mallĂ©able, sans pour autant entrer dans un processus de fonte.
âąDans la pratique, cela peut se traduirepar une piste de compĂ©tition «qui ne tient pas». Un produit durcissant (sel) peut apporter une aide temporairelorsque la neige contient dĂ©jĂ de lâeau libre. Une Ă©nergie importante est libĂ©rĂ©e lorsque le produit durcissant se dissout dans lâeau. LâĂ©nergie se retiredelaneige sous forme de chaleur.Laneige refroidit, lâeau gĂšle et la neige redevient rĂ©sistante, jusquâĂ ce que toute lâeau librecongĂšle.
âąLes millimĂštres supĂ©rieurs de la couche de neige rĂ©agissent trĂšs rapidement aux modifications de tempĂ©rature dues Ă laprojection dâune ombreouaupassage dâun nuage. Mais comme le regel de lâeau libĂšrebeaucoup de chaleur,ilfaut plus de temps au sportif pour se rendrecompte du processus de gel.
âąLacouleur blanche de la neige est due au fait que la lumiĂšrerĂ©flĂ©chit et dissĂ©mine toutes les ondes visibles parmi les cristaux de neige, eux-mĂȘmes transparents et regroupĂ©s de maniĂšrealĂ©atoire. Il en rĂ©sulte un reflet diffus, qui donne Ă laneige sa couleur blanche.
âąLaneige poudreuse auneffet insonorisant.
âąLeprocessus destructif de la neige se fait par Ă©vaporation directe (sublimation): lors du processus de fonte, la neige se transforme aussi bien en gaz quâen liquide. Lors du dĂ©gel, la neige passe directement Ă lâĂ©tat liquide.
âąLepoids des diffĂ©rents types de neige: Neige fraĂźche, sĂšche et poudreuse 30 â50kg/m3 Neige fraĂźche, densitĂ© faible 50 â100 kg/m3 Neige mouillĂ©e, densitĂ© Ă©levĂ©e 100 â200 kg/m3 Neige ancienne sĂšche 200 â400 kg/m3 Neige ancienne, humide Ă mouillĂ©e 300 â500 kg/m3 Neige coulante 150 â300 kg/m3 NĂ©vĂ© (plusieurs annĂ©es) 500 â800 kg/m3 Glace 800 â900 kg/m3
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Enseignement des sports de neige
Concept de motricité sportive
Volume 1: Enseignement des sports de neige Vo Volume lume 2: Ski Volume lume 3: Snowboard Volume lume 4: Ski de fond Volume lume 5: Télémark Volume lume 6: Tourisme et loi Volume lume 7: Hors-piste et randonnée
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