Sports de neige en Suisse - Volume 1 - Biomécanique

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Sports de neige en Suisse Enseignement des sports de neige

Impressum

Éditeur SWISS SNOWSPORTS Association (SSSA) en collaboration avec Jeunesse+Sport et Swiss-Ski

Auteur Stephan MĂŒller Coauteur Renato Semadeni (biomĂ©canique)

Direction du projet Stephan MĂŒller Direction de sous-projet Michel Bonny,Renato Semadeni Groupe de pilotage

Riet R. Campell (direction), Dierk Beisel, Urs RĂŒdisĂŒhli Consultants

Aldo Berther,Dierk Beisel, Michel Bonny,JoĂ«lle Burgener,Riet R. Campell, Achim Conzelmann, Domenic Dannenberger,Daniel Friedli, Vali Gadient, Philippe Gyarmati, Thomas Hurni, Valentin König, ReinhardLinder, JĂŒrgMarugg, Urs RĂŒdisĂŒhli, Janina Sakobielski, Renato Semadeni, Harry Sonderegger,Jan Steiner Lectorat allemand Janina Sakobielski

Traduction française MT –Mangisch Translations

Lectorat français Jean-Luc Buchel, Olivier Genzoni, Raphaël Lamon, Alain Rouvenaz, Patrick Steulet

Traduction italienne BFB Traduzioni Sagl

Lectorat italien MauroAlbisetti, Matteo Ghiggia, Davide Melena, Marinella Pezzoli, Davide Schaer,Sami Perucchi, MauroTerribilini

Photos Mario Curti, Xavier Fournier,ReinhardLinder,Stephan MĂŒller, Association suisse des paraplĂ©giques, Swiss Snowsports Organisation graphique (direction) et illustrations Atelier J&LZbinden-Mathieu, CH-3268 Lobsigen Mise en page graphique

Heiner Scheppler &Atelier fĂŒr Gestaltung, ZĂŒrich Collaboration graphique Michel Bonny,Romi Gadient, Christof Köpfli, Robert Rissi, Renato Semadeni Impression UD Print AG, CH-6002 Lucerne Printed in Switzerland

Copyright ©SWISS SNOWSPORTS Association 2011, Belp

Les droits d’auteur et tous les autres droits pour l’ensemble des volumes de la sĂ©rie de manuels de formation 2010 «Sports de neige en Suisse» sont rĂ©servĂ©s Ă l’éditeur (Swiss Snowsports). La reproduction, aussi partielle, ainsi que la traduction, la sauvegarde, la copie et la diffusion, qui incluent aussi la copie sur support Ă©lectronique de donnĂ©es et la sauvegarde dans des systĂšmes Ă©lectroniques, rĂ©alisĂ©es sans autorisation Ă©crite prĂ©alable de l’éditeur,sont interdites et punissables. Les pages 120 et 121 de ce manuel font exception Ă cette rĂšgle.

La sĂ©rie de manuels de formation 2010 «Sports de neige en Suisse» areçu le soutien du SecrĂ©tariat d’État Ă l’économie (SECO).

Impressum Swiss Snowsports

4.3 Biomécanique

Définition

La biomĂ©canique du sport Ă©tudie les mouvements sportifs de la personne, ainsi que leur contexte mĂ©canique. Les par ticularitĂ©s et les caractĂ©ristiques des mouvements sont dĂ©crites selon les lois de la physique. L’objectif est, sur la base de connaissances concrĂštes, de comprendreetd’amĂ©liorer les composantes fondamentales de la performance spor tive. Le contenu est axĂ© sur la pratique. Les exemples de formules complexes sont volontairement Ă©cartĂ©s.

Connaissances physiques de base

Une approche biomĂ©canique exige quelques connaissances en physique. Les termes les plus courants sont prĂ©sentĂ©s ici. D’autres termes sont expliquĂ©s dans les exemples pratiques.

‱Le centredegravitĂ© du corps (CGC) est le point de concentration de toutes les masses du corps. Selon la position, le CGC peut se situer Ă l’intĂ©rieur ou Ă l’extĂ©rieur du corps.

‱L’accĂ©lĂ©ration (a’) est la grandeur physique de l’augmentation et de la rĂ©duction de la vitesse (accĂ©lĂ©ration nĂ©gative). Les accĂ©lĂ©rations sont produites par les for ces engagĂ©es.

‱LeparallĂ©logramme des forces permet de dĂ©composer une force (R-F’1=F’2) ou de combiner deux forces pour obtenir une force rĂ©sultante (F’1+F’2=R). Il prĂ©sente la force rĂ©sultante des forces agissant dans les diffĂ©rentes directions.

1 R' F'2

ill. 66: parallélogramme des forces

‱La rĂ©sistance est une force ayant un effet de ralentissement (freinage) lorsque des corps sont dĂ©placĂ©s l’un contrel’autre. La rĂ©sistance est provoquĂ©e par les for ces de frottement.

ill. 64: centredegravité du corps

‱La force (F’) est la grandeur physique exprimĂ©e en Newton (1 Newton correspond Ă lamasse multipliĂ©e par l’accĂ©lĂ©ration) Ă laquelle le corps peut accĂ©lĂ©rer ou se dĂ©former

ill. 67: résistance par adhérence et par glissement

‱Le principe d’action et de rĂ©action dĂ©crit la loi des actions rĂ©ciproques d’une force. Toute action (force) engendresimultanĂ©ment une rĂ©action d’intensitĂ© Ă©gale (force opposĂ©e), qui agit dans le sens opposĂ© de l’action. La force opposĂ©e provient de la pesanteur,dela force de frottement et de l’inertie.

ill. 68: principe d’action et de rĂ©action

F'
ill. 65: force (F’) 68 Concept de motricitĂ© sportive Swiss Snowsports

‱Le moment de force (M’) dĂ©crit l’engagement d’une force Ă une certaine distance du point d’action. Il peut ĂȘtrecomparéàunlevier.Unmouvement de rotation est accĂ©lĂ©rĂ©ouamplifiĂ© par le moment de force. Plus la distance entrelepoint de mobilisation de la force et l’axe de rotation est grande, plus la force nĂ©cessairediminue. Un moment de force peut ĂȘtreprĂ©sent dans un corps autour de tous ses axes.

‱Le principe d’inertie dĂ©crit l’état d’un corps qui se maintient dans l’état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite, Ă moins qu’une force n’agisse sur lui et ne le contraigne Ă changer d’état. Si le corps quitte l’état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite, la force d’inertie (ou la force centrifuge lors de mouvements circulaires) agit sur le corps.

ill. 69: moment de force (M’)

‱ Conservation du moment cinĂ©tique (L’): grandeur physique qui dĂ©crit qu’un corps en rotation dĂ©pend de la vitesse de rotation, mais aussi de la distance de la masse par rapport Ă l’axe de rotation. Le moment cinĂ©tique est dĂ©clenchĂ© par un moment de force.

ill. 73: force d’inertie (force centrifuge) lors de mouvements circulaires

ill. 70: conservation du moment cinĂ©tique (L’)

‱L’état d’équilibre alieu lorsque les forces et les moments de force agissant sur un corps s’annulent mutuellement. Le corps se maintient en Ă©tat de repos ou se dĂ©place uniformĂ©ment.

ill. 71: Ă©tat d’équilibre(prĂ©sentation simplifiĂ©e)

LĂ©gende: Centre de gravitĂ© du corps RĂ©sistance Force de gravitĂ© Force d‘inclinaison Force d‘inertie/centrifuge Force rĂ©sultante SĂ©quence/mouvement

ill. 72: force d’inertie due àunchangement de direction
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Enseignement
des
sports
de
neige
Concept
de motricité sportive

La biomécanique dans les sports de neige

Le modĂšle technique (neige, engin, personne) est tout d’abord expliquĂ© sous l’angle de la biomĂ©canique. Ces couches sont ensuite mises en relation avec les forces internes et externes; les interactions des forces dans diffĂ©rentes situations et formes sont aussi illustrĂ©es. Pour finir,ontrouve un aide-mĂ©moirebiomĂ©canique sous forme de rĂ©sumĂ©.

Résistance de la neige

La neige en tant que surface de glisse provoque des rĂ©sistances. La rĂ©sistance de la neige peut ĂȘtreutilisĂ©e par le sportif de façon ciblĂ©e.

‱RĂ©sistance de la neige en relation Ă l’axe longitudinal de l’engin

‱RĂ©sistance de la neige en relation Ă l’axe transversal de l’engin

‱RĂ©sistance de la neige perpendiculaireĂ lasurface de contact (force de soutien du sol)

ill. 74: modÚle clé des sports de neige

Neige

La neige est la surface sur laquelle le pratiquant de sports de neige se déplace. Exceptionnellement, des éléments faits de divers matériaux (artificiels) sont aussi utilisés. Les différents types de neige (glacée, dure, molle, mouillée, préparée, etc.) exigent différents comportements. Aux nombreux types de surfaces correspondent divers types de résistances physiques.

ill. 75: résistances de la neige

personne engin neige
70 Concept de motricité sportive Swiss Snowsports

Engin

La grande quantitĂ© d’engins et les diffĂ©rentes disciplines sportives (slalom gĂ©ant, slalom, freestyle, hors-piste, classique, skating, etc.) constituent le domaine d’application des sports de neige. De maniĂšregĂ©nĂ©rale, (presque) tous les engins prĂ©sentent certaines similitudes et fonctions identiques.

Géométrie/élasticité:

Fonction des engins «prendre/quitter l’appui» Par les propriĂ©tĂ©s de l’engin, le poids du sportif est rĂ©parti sur tout l’engin, et de ce fait sur la surface de glisse.

a c

R Flex

X

C

ill. 76: gĂ©omĂ©trie, en prenant l’exemple d’un ski

Longueur X: est mesurée de la pointe au talon.

Longueur de contact C: reprĂ©sente la zone d’appui, en contact effectif avec la neige.

Ligne de cotes R: la ligne de cotes prĂ©sente une variation de la largeur par rapport Ă l’axe longitudinal de l’engin, et constitue ainsi le rayon de celui-ci.

Tension/comportement en ïŹ‚exion (ïŹ‚ex): la tension et le comportement en flexion dĂ©finissent la rĂ©partition du poids du corps (du sportif) sur l’engin.

Fonction des engins «glisser»

Les caractĂ©ristiques de la semelle d’un engin lui permettent de glisser sur la neige. Pour cela, l’accĂ©lĂ©ration de l’engin doit ĂȘtresupĂ©rieureĂ larĂ©sistance due au frottement.

Fonction des engins «tourner»

La surface plane de la semelle permet àl’engin de tourner autour de son axe vertical.

ill. 78: le poids du corps du sportif est transmis àlaneige par l’engin (prendre/ quitter l’appui). (a) flex souple; (b) flex rigide; (c) flex rigide en spatule et flex souple en talon

Fonction des engins «prendrelacarre»

Lorsque l’engin est mis sur la carre, la surface de contact est modifiĂ©e. Par sa ligne de cotes et par la possibilitĂ© de prendre/quitter l’appui, l’engin se dĂ©forme.

ill. 77: l’engin peut tourner autour de son axe vertical lorsque l’angle de prise de carreest faible

ill. 79: en prenant/quittant l’appui, l’engin mis sur la carresedĂ©forme

La prise de carremodifie considĂ©rablement la rĂ©sistance due au frottement le long de l’axe transversal de l’engin. chaussure

engin

résistance de la neige

ill. 80: la prise de carrerĂ©duit la surface de contact, le ski s’enfonce plus et la rĂ©sistance latĂ©rale due au frottement augmente considĂ©rablement

b
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Enseignement des sports de neige Concept de motricité sportive

Personne

Les mouvements clés définissent de maniÚresimplifiée tous les mouvements corporels de la personne.

Mouvement clé «rotation»

Les rotations autour de l’axe longitudinal du corps se font par le mouvement clĂ© «rotation». On fait ici la diffĂ©rence entre: ‱utiliser le moment de force opposĂ© (contre-rotation): la rotation du haut du corps dĂ©clenche un moment de force M’1. Par le principe d’action et de rĂ©action, le bas du corps subit un moment de force opposĂ© –M’1 de mĂȘme grandeur,sous la forme d’un mouvement opposĂ© de mĂȘme amplitude.

‱constitution et conservation d’un moment cinĂ©tique (prĂ©-/co-rotation): en bloquant le moment de force –M’1 de la partie infĂ©rieureducorps, un moment cinĂ©tique se produit, qui peut ĂȘtretransmis au corps entier par un relĂąchement du blocage et une tension corporelle suffisante.

ill. 81: gauche: utilisation du moment de force opposĂ©. Droite: constitution et conservation d’un moment cinĂ©tique

Mouvements clĂ©s Â«ïŹ‚exion/extension»

Les transmissions de force croissantes et décroissantes ont lieu au travers des mouvements clés «flexion/extension».

Les mouvements clĂ©s «flexion/extension» s’appliquent Ă  des membres isolĂ©s du corps, ou Ă l’élĂ©vation/abaissement du CGC. Les deux actions ont le mĂȘme effet.

‱Laflexion provoque tout d’abordune diminution de la force (relñchement de l’appui), puis une augmentation de la force (prise d’appui). L’augmentation de la force provient ici de l’interruption nette du mouvement de flexion.

‱L’extension provoque tout d’abordune augmentation de la force (prise d’appui), puis une diminution de la for ce (relñchement de l’appui). Dans ce cas, l’interruption nette du mouvement d’extension provoque une diminution de la force.

ill. 82: le principe d’action et de rĂ©action est responsable de la prise d’appui de l’engin, et le principe d’inertie du relĂąchement de l’appui

Mouvements clés «bascule/angulation»

Les rotations autour de l’axe longitudinal ou transversal de l’engin proviennent des mouvements clĂ©s «bascule/angulation». On fait ici la diffĂ©rence entre:

‱Utiliser le moment de force opposĂ© (angulation): l’angulation du haut du corps dĂ©clenche un moment de force M’1. Par le principe d’action et de rĂ©action, le bas du corps subit un moment de force opposĂ© –M’1 de mĂȘme grandeur.

‱Constitution et conservation d’un moment cinĂ©tique (bascule): le moment cinĂ©tique nĂ©cessairepeut ĂȘtrepro voquĂ© par la flexion/extension ou l’angulation.

ill. 83: gauche: l’angulation provoque deux moments de force opposĂ©s et de mĂȘme grandeur.Ceux-ci peuvent causer un dĂ©placement du CGC. Droite: effet du moment cinĂ©tique, avec l’engin comme axe de rotation

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Concept
de
motricité sportive
Swiss Snowsports

Personne –engin –neige

L’approche combinĂ©e est illustrĂ©e au moyen des forces internes et externes.

Le sportif se trouvant la plupart du temps en contact avec la surface de glisse, les forces internes (changement de position de différentes parties du corps) provoquent des forces externes.

‱Les forces internes agissent entrediffĂ©rentes parties du corps et sont provoquĂ©es par la force musculaire.

‱Les forces externes proviennent de la force d’attraction terrestreousont des forces de rĂ©action agissant sur le sportif.

Forces internes

Parmi les forces internes, on compte les mouvements clés «rotation», «flexion/extension» et «bascule/angulation». Le travail musculairepeut:

‱lors d’un travail isomĂ©trique (position constante), opposer une rĂ©sistance statique entreles forces externes et internes (en position de schuss, p.ex.);

‱lors d’un travail concentrique, rĂ©duireles rĂ©sistances externes et internes (lors de l’appel d’un saut, p. ex.);

‱lors d’un travail excentrique, freiner les forces, agir en opposition en cĂ©dant dynamiquement (en atterrissant/ amortissant, p. ex.);

‱lors d’un travail rĂ©actif (plyomĂ©trique), combiner le travail excentrique et concentrique (lors d’un atterrissage/ amortissement, immĂ©diatement suivi d’un appel de saut).

Forces externes

Les forces externes significatives dans les sports de neige sont les suivantes:

‱la pesanteur, qui agit sur le CGC en raison de la force d’attraction terrestre;

‱la force normale, perpendiculaireĂ laforce de rĂ©action de la surface de contact en raison du poids;

‱la force de dĂ©clivitĂ©, qui rĂ©sulte de la pesanteur et de la force normale;

‱la force de frottement, force de freinage entrel’engin et la neige;

‱la force d’inertie, qui se fait sentir lorsque le corps subit une accĂ©lĂ©ration (positive ou nĂ©gative);

‱la force centrifuge, force d’inertie radiale qui pousse/ tirelesportif vers l’extĂ©rieur du virage Ă lasuite d’un changement de direction.

Surface d’appui

La surface d’appui est l’ensemble de la surface encadrĂ©e par les deux skis et/ou les bĂątons/les bras. En snowboard, la surface d’appui est dĂ©terminĂ©e par toutes les zones en contact effectif avec la neige.

ill. 84: surfaces d’appui Ă ski, en snowboard, tĂ©lĂ©mark et ski de fond

Position d’équilibredynamique

En jouant avec les forces internes et externes, des positions d’équilibredynamique peuvent ĂȘtreobtenues, maintenues ou quittĂ©es.

Une position d’équilibredynamique est obtenue lorsque la force rĂ©sultante issue des forces externes passe par la sur face d’appui. Tant que cette situation demeure, le sportif peut conserver un Ă©quilibredynamique au moyen des forces internes.

ill. 85: position d’équilibredynamique sur la neige (prĂ©sentation simplifiĂ©e)
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Enseignement des sports de neige Concept de motricité sportive

Effet de poussée de la jambe/du bras

L’objectif de chaque pas est l’avancĂ©e au moyen d’une poussĂ©e de la jambe et/ou du bras. Lors des pas, les forces de poussĂ©e sont considĂ©rĂ©es sous l’angle du principe d’action et de rĂ©action. Les forces en action sont rĂ©parties selon le parallĂ©logramme des forces, ce qui permet de dĂ©finir la force rĂ©sultante.

‱PoussĂ©e de la jambe en style classique: avec la forme de dĂ©placement classique, le ski est maintenu durant un instant Ă l’arrĂȘt au moment de la poussĂ©e. Cette poussĂ©e est rendue possible par les forces de frottement obtenues sur l’axe longitudinal de l’engin, avec l’aide de moyens auxiliaires comme le fart d’adhĂ©rence, des Ă©cailles ou des peaux. La prise d’appui de l’engin et l’utilisation de la rĂ©sistance de la neige peuvent ĂȘtre modifiĂ©es de maniĂšreciblĂ©e.

‱PoussĂ©e de la jambe en skating: l’absence de zone d’adhĂ©rence sur l’axe longitudinal de l’engin permet d’effectuer une poussĂ©e Ă partir de la carreintĂ©rieuredu ski glissant. L’engin est orientĂ© en position divergente et une prise d’appui sur la carreest effectuĂ©e lors de la poussĂ©e.

Rendement de la poussé de la jambe/du bras

Plus le rendement entrel’effort et l’effet de poussĂ©e produit est important, plus l’angle entrelajambe/le bĂąton de poussĂ©e et la neige est rĂ©duit. Une limite est dĂ©terminĂ©e par l’adhĂ©rence de l’engin.

ill. 86: gauche: lors de la poussĂ©e Ă partir du ski Ă l’arrĂȘt, ce sont les forces internes et la force de rĂ©action de la neige qui agissent. Droite: la transmission des forces (effet de poussĂ©e) n’est possible que diagonalement Ă partir de la carreduski glissant

ill. 87: le rendement augmente en diminuant l’angle entrelaforce de poussĂ©e et la surface de glisse

ill. 88: la diminution de l’angle entrelebñton et la surface de glisse agit sur le rendement

Angle de poussée en skating

L’angle de poussĂ©e entreladirection de dĂ©placement et l’engin de poussĂ©e dĂ©pend de la vitesse de dĂ©placement. Plus la vitesse de dĂ©placement est Ă©levĂ©e, plus l’angle de poussĂ©e est faible. Cette rĂšgle s’applique dans les conditions suivantes: mĂȘme effort, mĂȘme frĂ©quence de pas et mĂȘme terrain.

ill. 89: pour obtenir un angle rĂ©duit entreladirection de dĂ©placement et la position du ski de poussĂ©e, la vitesse de dĂ©placement doit ĂȘtresuffisamment Ă©levĂ©e

74 Concept de motricité sportive Swiss Snowsports

Glisser et freiner

Les mouvements clĂ©s sont exĂ©cutĂ©s pour mettreenaction les fonctions souhaitĂ©es des engins. Lors de la phase de glisse, l’on s’efforce de maintenir le CGC Ă l’intĂ©rieur de la surface d’appui. Lors du dĂ©rapage, l’angle de la prise de carreetlaposition du CGC sont coordonnĂ©s par les forces internes. Les forces d’inertie qui apparaissent lors du freinage sont compensĂ©es par les forces internes.

Glisser dans la ligne de pente

Si le sportif se trouve dans une pente, une force de dĂ©clivitĂ© rĂ©sulte de la pesanteur (cf. parallĂ©logramme des forces). Si les forces d’accĂ©lĂ©ration sont plus grandes que les forces de freinage, le sportif commence Ă glisser

Déraper en traversée

En tournant l’engin dans la direction de la ligne de pente, celui-ci commence Ă glisser le long de son axe longitudinal, contrelarĂ©sistance due au frottement. Il en rĂ©sulte un dĂ©rapage en traversĂ©e. Il s’agit ici de doser les forces internes pour rĂ©duirelaprise de carreetpour tourner

Le snowboardpeut ĂȘtremis sur la carredemaniĂšrevariable par un effet de torsion (dĂ©formation le long de l’axe longitudinal), ce qui permet d’obtenir diffĂ©rents angles de prise de carre. Il est ainsi possible de gĂ©rer le dĂ©rapage en traversĂ©e.

ill. 90: pesanteur/force normale/force de dĂ©clivitĂ© et rĂ©sistance de l’air/rĂ©sistance de la neige lors d’une phase de glisse sur surface plane dans la ligne de pente

Déraper dans la ligne de pente

Si la force de dĂ©clivitĂ© est plus grande que la somme de la rĂ©sistance de l’air et de la rĂ©sistance de la neige sur l’axe transversal de l’engin, celui-ci commence Ă dĂ©raper

ill. 92: forces en action lors du dĂ©rapage en traversĂ©e. ConsĂ©quence de l’effet de torsion lors du dĂ©rapage en traversĂ©e (cas spĂ©cial du snowboard)

Freiner

Une prise de carreplus marquĂ©e augmente la rĂ©sistance de la neige par rapport Ă l’axe transversal de l’engin. Les rĂ©sistances utilisĂ©es lors du freinage provoquent une force d’inertie sur le corps, qui doit ĂȘtrecompensĂ©e par des for ces internes.

ill. 91: résistance et force de déclivité lors du dérapage dans la ligne de pente

ill. 93: le freinage provoque des forces supplémentaires (augmentation de la résistance de la neige)

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Enseignement des sports de neige Concept de motricité sportive

Déclenchement et conduite lors de changements de direction

Lors de changements de direction, les fonctions des engins sont mises en action au moyen des mouvements clĂ©s, afin d’utiliser la rĂ©sistance de la neige de maniĂšrespĂ©cifique. L’objectif est de fairepasser le CGC d’une position d’équilibredynamique Ă lasuivante. Ce changement constitue la phase de dĂ©clenchement, alors que le dosage du changement de direction alieu lors des phases de conduite 1et2

Déclenchement lors de changements de direction

Au dĂ©but de la phase de dĂ©clenchement, le sportif se trouve en Ă©quilibredynamique Ă partir de la phase de conduite 2. Le passage Ă laposition d’équilibredynamique suivante se fait par un dĂ©placement du CGC (bascule).

Conduite lors de changements de direction

Lors des phases de conduite, une position d’équilibredynamique est adoptĂ©e et maintenue Ă l’aide des forces internes et externes. Les mouvements clĂ©s permettent de conduire le virage et de rĂ©agir aux forces externes. La vitesse et le rayon du virage dĂ©terminent jusqu’à quel point le CGC peut ĂȘtredĂ©placĂ© vers le centreduvirage (bascule).

ill. 95: le changement de direction plus marquĂ© provoque une augmentation de la force centrifuge et s’additionne Ă laforce de dĂ©clivitĂ©. Pour cette raison, les forces externes les plus marquĂ©es agissent lors de la phase de conduite 2

Travail musculaireenvirages

Des forces externes agissant sur l’engin sont nĂ©cessaires lors du dĂ©clenchement; elles permettent au sportif d’engager ou de relĂącher une force interne. Lors de la conduite, le sportif rĂ©agit aux forces externes par des forces inter nes isomĂ©triques (position constante), concentriques (effet d’accĂ©lĂ©ration) ou excentriques (effet de freinage).

ill. 96: les forces internes peuvent ĂȘtreutilisĂ©es de maniĂšreconcentrique (effet d’accĂ©lĂ©ration) ou excentrique (effet de freinage)

ill. 94: dĂ©placement du CGC lors de la phase de dĂ©clenchement d’un virage
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Concept
de motricité sportive Swiss Snowsports

Dessin de la trace lors de changements de direction Àpartir des propriĂ©tĂ©s et des fonctions des engins, il est possible de distinguer deux types de changement de direction diffĂ©rents.

Virages dérapés

Lors des virages dĂ©rapĂ©s, la rĂ©sistance de la neige est rĂ© duite de maniĂšreciblĂ©e, afin de permettrel’action d’un moment cinĂ©tique.

Virages coupés

Les forces de frottement agissant sur l’axe transversal de l’engin sont dĂ©libĂ©rĂ©ment augmentĂ©es par une pression exercĂ©e dans la neige, ce qui empĂȘche une rotation autour de l’axe vertical de l’engin.

ill. 97: moment cinétique dans un virage dérapé

Pour doser les changements de direction dĂ©rapĂ©s, le CGC est dĂ©placĂ© vers l’avant de l’engin. De cette maniĂšre, la rĂ© sistance de la neige qui intervient le long de l’axe transver sal de l’engin n’agit pas au niveau de son axe de rotation, mais plus en avant. Le moment de force provoquĂ© Ă cet endroit guide l’engin dans la nouvelle direction.

ill. 99: rĂ©sistance de la neige sur l’axe longitudinal de l’engin en virage coupĂ©

MĂȘme lorsque le ski coupe idĂ©alement la neige (carving), il y atoujours une petite partie de la spatule qui dĂ©rape. Selon la dimension de la partie qui dĂ©rape (qui dĂ©pend de la ligne de cotes, du flex de l’engin, de la position vers l’avant et du type de neige), une trace caractĂ©ristique plus ou moins large se dessine.

prise d’appui de la spatule (action)

section du ski en carving

largeur de la trace section du ski en dérapage

résistance de la neige (réaction)

ill. 100: gauche: la ligne de cotes de l’engin permet de renforcer sa ligne de courbe dans la rĂ©gion de la spatule. Droite: la largeur de la trace dĂ©pend de la partie qui dĂ©rape en spatule

ill. 98: moment de force agissant sur l’engin en raison de forces externes

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Enseignement des sports de neige Concept de motricité sportive

Sauts: déclenchement, phase de vol et réception

Lors des sauts, les mouvements clĂ©s sont appliquĂ©s pour utiliser la rĂ©sistance de la neige lors du dĂ©clenchement, pour la rĂ©duirelors de la phase de vol et pour l’utiliser Ă nouveau de façon dosĂ©e lors de la rĂ©ception. Pour les sauts, il s’agit Ă©galement de fairepasser le CGC d’une position d’équilibredynamique Ă lasuivante. Ce changement se produit du dĂ©but Ă lafindusaut.

PrĂ©paration et dĂ©clenchement d’un saut

En phase de prĂ©paration, l’appel se fait Ă l’aide de forces internes, Ă partir d’une position d’équilibredynamique tenue lors de la phase de glisse sur surface plane dans la ligne de pente.

Lors de la phase finale de chaque saut, l’objectif est de poser l’engin sur la neige en profitant de la plus grande surface d’appui possible. Cette adaptation de l’engin au terrain –de la phase d’appel jusqu’à la rĂ©ception –nĂ©cessite un moment cinĂ©tique. Le moment de force nĂ©cessaireest dĂ©clenchĂ© par des forces internes lors de la phase d’appel. Au moment de l’atterrissage, l’on peut voir si le moment cinĂ©tique dĂ©clenchĂ© Ă©tait adaptĂ© au type de tremplin. Une rĂ©ception sur l’arriĂšrerĂ©vĂšle un moment cinĂ©tique trop faible. Un moment cinĂ©tique trop fort mĂšne Ă unatterrissage sur l’avant.

ill. 101: position d’équilibredynamique lors de la phase de dĂ©clenchement

Phase de vol et rĂ©ception d’un saut

Comme aucune rĂ©sistance au frottement utilisable n’est disponible en l’air,les forces internes agissent principalement selon le principe d’action/rĂ©action et de conservation d’un moment cinĂ©tique.

Les forces agissant sur le sportif lors de la réception varient selon le type de tremplin utilisé.

ill. 103: un moment cinĂ©tique est produit lors de l’appel. Lors de la phase principale du saut, le moment cinĂ©tique est conservĂ©

Spins, ïŹ‚ips et formes de saut mixtes

Les mouvements clés provoquent des moments cinétiques par des déplacements du CGC.

‱Une rotation mĂšne Ă unmoment cinĂ©tique autour de l’axe longitudinal du corps.

‱Labascule/l’angulation conduisent àdes impulsions de rotation dans l’axe longitudinal et perpendiculairedu corps.

‱Tourner et basculer/anguler favorisent les impulsions de rotation dans tous les axes du corps.

ill. 102: les forces externes en prĂ©sence doivent ĂȘtrecompensĂ©es par des forces internes lors de l’atterrissage

ill. 104: différents moments cinétiques débouchent sur différentes formes de saut

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Concept
de motricité sportive Swiss Snowsports

Piste de bosses et dépressions

Lors d’une descente dans la ligne de pente sur une surface irrĂ©guliĂšre, des forces centrifuges verticales entrent en jeu, qui compressent le sportif dans les dĂ©pressions et le font dĂ©coller sur les bosses. Les lignes d’inertie montrent le par cours du CGC tel qu’il serait si le CGC pouvait continuer Ă  se dĂ©placer Ă vitesse constante et sans subir l’influence de forces internes ou externes.

En haute neige, le sportif rencontreles forces externes nécessaires au déclenchement du virage dans un ordredifférent.

Une extension lors du dĂ©clenchement du virage mĂšne Ă  une prise d’appui de l’engin et modifie l’équilibredusportif dĂ©coulant de la portance et de la pesanteur.Lesportif s’enfonce plus dans la neige, ce qui entrave le dĂ©clenchement du virage.

Le relĂąchement de l’appui provoquĂ© par une flexion rĂ©duit l’effet de la pesanteur sur l’engin. Cela permet Ă l’engin de mieux flotter,facilitant ainsi le dĂ©clenchement des virages.

ill. 105: forces agissant lors d’une descente dans la ligne de pente sur surface irrĂ©guliĂšre(piste de bosses et dĂ©pressions)

Hors-piste

Les changements de direction en haute neige sont comparables àceux effectués sur la piste ou en terrain non préparé.

Les exigences requises pour rĂ©duire, rechercher et utiliser la rĂ©sistance de la neige sont modifiĂ©es: par la consistance de la neige fraĂźche, semblable Ă celle de l’eau, la force de soutien plus marquĂ©e de l’engin gagne en importance. La portance est provoquĂ©e par la force de soutien (force de rĂ©sistance de la spatule dans la direction de la glisse) et la force de compression de la neige (rĂ©sistance provoquĂ©e par la neige comprimĂ©e), qu’il faut compenser par une position adĂ©quate (en arriĂšre) du corps. En disposant de suffisamment de vitesse et/ou de surface de contact de la part de l’engin, la portance augmente.

ill. 106: si la portance est supĂ©rieureouĂ©gale Ă lapesanteur du sportif (principe d’action et de rĂ©action), celui-ci peut «flotter» en haute neige et glisser

ill. 107: la rĂ©duction de la pesanteur sur l’engin facilite le dĂ©clenchement du virage
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Enseignement
des sports de neige Concept de
motricité
sportive

Halfpipe

Dans un halfpipe, glisser et sauter obéissent aux principes et descriptions biomécaniques des virages et des sauts.

Box/rail

Sur une box ou un rail, les rĂ©sistances dues au frottement se modifient fondamentalement. Un engin placĂ© sur la carre ne trouve pas de rĂ©sistance utilisable, la surface de contact dureĂ©tant trop petite. Pour cette raison, au moins un des deux skis ou le snowboarddoit ĂȘtreposĂ© Ă plat.

La surface d’appui est dĂ©limitĂ©e par la zone se trouvant en contact avec le rail.

ill. 108: la prise d’élan est soumise aux principes biomĂ©caniques des formes de virage, et le saut Ă ceux des formes de saut

Une extension dynamique permet de gagner de la vitesse, Ă l’image d’une accĂ©lĂ©ration en sortie de courbe. Le CGC se rapproche de l’axe de rotation grĂące Ă une extension dynamique (d’oĂč une rĂ©duction du moment d’inertie). Le moment cinĂ©tique se transforme alors en vitesse (conservation du moment cinĂ©tique). La zone oĂč le changement de direction est le plus marquĂ© en raison de la courbureduhalfpipe (situĂ©e verticalement sous le centreimaginairedes cercles), se prĂȘte idĂ©alement Ă cette action. La force d’inertie et la pesanteur freinent Ă cemoment-lĂ .

ill. 110: diffĂ©rents engins offrent diffĂ©rentes surfaces d’appui

L’état d’équilibresur une box ou un rail est le mĂȘme que sur la neige. Cela veut direque la rĂ©sultante R’ doit toujours passer par la surface d’appui.

ill. 111: si la rĂ©sultante R’ passe par la surface d’appui, le sportif se trouve en Ă©quilibredynamique

ill. 109: le moment idĂ©al (zones rouges) pour une extension dynamique, dans le but d’accĂ©lĂ©rer
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Concept
de motricité sportive Swiss Snowsports

Aide-mémoirebiomécanique

En disposant d’arguments biomĂ©caniques, il est possible de formuler des Ă©noncĂ©s clairs dans le domaine des sports de neige.

En relation Ă laneige

‱Moins l’engin s’enfonce dans les diffĂ©rents types de neige, plus la rĂ©sistance de la neige le long de l’axe longitudinal et transversal de l’engin est faible.

Fonctions des engins

‱Lalongueur de l’engin influence son comportement en rotation.

‱Lalargeur de l’engin modifie sa rĂ©activitĂ© lors de la rĂ© duction et de l’augmentation de la prise de carre, ainsi que lors du changement de carre.

‱Plus l’engin est long et large, plus la portance est impor tante en hors-piste.

‱Laligne de cotes agit directement sur le rayon des virages.

‱Leflex/la tension influence la rĂ©partition des forces sur la neige. Plus le flex est souple, plus la portance est grande en hors-piste. Une tension nĂ©gative renforce encoreceprincipe.

Mouvements clés dans les structures des mouvements

‱Une prise de carreest nĂ©cessairelors d’une prĂ©-rotation.

‱Plus la vitesse de la prĂ©-rotation est Ă©levĂ©e, plus celle-ci sera stoppĂ©e abruptement, plus le sportif sera mis en rotation.

‱Lacontre-rotation est limitĂ©e par les possibilitĂ©s de mouvement anatomiques.

‱Laco-rotation lors d’un changement de direction dĂ©rapĂ© ne fonctionne qu’avec un angle de prise de carre rĂ©duit.

‱Une extension provoque tout d’abordune prise d’appui, puis un relñchement de l’appui de l’engin.

‱Une flexion provoque tout d’abordunrelñchement de l’appui, puis une prise d’appui de l’engin.

‱Labascule est toujours provoquĂ©e par une force interne supplĂ©mentaire.

Effet de poussée

‱Par une bascule du corps en direction de l’avant des skis (position avancĂ©e), l’effet de poussĂ©e des bĂątons peut ĂȘtreaugmentĂ© (aide du poids du corps).

‱Letalon libreentĂ©lĂ©mark et en ski de fond augmente l’amplitude de la bascule.

‱Lors d’une poussĂ©e Ă partir du ski glissant (skating), plus la vitesse de dĂ©placement est Ă©levĂ©e, plus l’angle de poussĂ©e est faible.

‱Plus l’angle entrelebĂąton et la surface de glisse est faible, plus le rendement de la poussĂ©e du bĂąton est Ă©levĂ©.

Glisser/freiner

‱Plus la surface d’appui est grande, plus la position d’équilibredynamique est stable. Plus le terrain est raide, plus la force de dĂ©clivitĂ© est grande.

‱Plus le terrain est accidentĂ©, plus les mouvements clĂ©s flexion/extension et bascule/angulation doivent ĂȘtre marquĂ©s.

‱Plus le freinage est marquĂ©, plus les forces internes doivent ĂȘtremobilisĂ©es.

‱Silaforce rĂ©sultante quitte la surface d’appui, le sportif tombe.

Changements de direction

‱Plus la vitesse est Ă©levĂ©e, plus la force centrifuge est grande.

‱Plus la force rĂ©sultante est grande, plus la rĂ©sistance sur l’axe transversal de l’engin doit ĂȘtreĂ©levĂ©e (angle de la prise de carrepar bascule/angulation).

‱Plus le relĂąchement de l’appui est marquĂ©, plus la rĂ©sistance de la neige agissant sur l’engin est faible.

‱Plus la prise d’appui est marquĂ©e, plus la rĂ©sistance de la neige agissant sur l’engin est grande.

‱Dans les phases de conduite, plus la vitesse est Ă©levĂ©e et plus le changement de direction est marquĂ©, plus la bascule peut ĂȘtremarquĂ©e.

‱Plus l’attitude corporelle est compacte, plus la position du corps est stable.

‱Plus la prise de carreest marquĂ©e, plus l’engin se courbe et plus le virage est serrĂ©.

Sauts

‱Plus la zone d’appel et/ou la zone de rĂ©ception sont raides, plus le moment de force lors du dĂ©clenchement doit ĂȘtremarquĂ©, pour ne pas atterrir sur l’arriĂšre.

‱Plus la zone de rĂ©ception est plate, plus les forces agissant sur le sportif sont grandes.

‱Des mouvements circulaires des bras peuvent produire un petit moment de force, ce qui permet souvent de corriger une position arriùre.

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Enseignement des sports de neige Concept de motricité
sportive

4.4 La neige

La neige est la base mĂȘme du tourisme hivernal et des sports de neige. Le sportif est en contact avec elle, par l’interaction de l’engin avec la neige. Cette derniĂšremodifie des paysages entiers et symbolise l’hiver en tant que tel.

Formation

La neige se crĂ©e dans l’atmosphĂšrelorsque la vapeur d’eau, sous forme de gaz, se transforme en cristaux de glace Ă trĂšs basse tempĂ©rature(passage de la forme gazeuse Ă laforme solide). Pour cela, les minuscules gouttes d’eau froides se condensent sur des particules (poussiĂšres, p. ex.) en suspension dans les nuages, et se transforment en glace. Ces cristaux ont une taille de plusieurs millimĂštres et sont gĂ©nĂ©ralement fins et cassants. Ils se forment plutĂŽt en plaquettes ou en prismes Ă basse tempĂ©rature, alors qu’à tempĂ©ratureplus Ă©levĂ©e ils prennent la forme de cristaux de glace Ă©toilĂ©s (Ă©toiles Ă six branches). Les courants ascendants et descendants transportent les cristaux de neige vers le haut et vers le bas, processus durant lequel ils peuvent en partie fondreetsecristalliser Ă nouveau. L’humiditĂ© de l’air influence aussi le type de formation des cristaux de neige.

ÀtrĂšsbasse tempĂ©rature, les cristaux de glace sont plus petits et moins complexes. Il neige aussi moins, car l’air ne contient que trĂšs peu d’humiditĂ©. Àdes tempĂ©ratures proches du point de congĂ©lation, les cristaux de glace s’agglutinent sous l’effet de petites gouttes d’eau, formant ainsi des flocons de neige ressemblant Ă delaouate (neige collante).

Neige artiïŹcielle

Par tempĂ©raturesuffisamment basse, un mĂ©lange froid fait d’eau et d’air (tempĂ©raturedel’eau en dessous de 2° C) est comprimĂ© puis pulvĂ©risĂ© Ă travers de petites buses, au moyen de canons ou de lances Ă neige. Lors de leur expansion, les minuscules gouttes se congĂšlent partiellement avant d’atteindrelesol. Les caractĂ©ristiques de la neige artificielle se distinguent fortement de celles de la neige naturelle. Les gouttelettes d’eau gĂšlent de l’extĂ©rieur vers l’intĂ©rieur; selon le froid ambiant, ce processus peut durer de plusieurs heures Ă plusieurs jours. Les cristaux Ă©tant environ dix fois plus petits (0,1 Ă 0,8 mm) que les cristaux de neige naturelle, une densitĂ© Ă©levĂ©e est obtenue rapidement sur les pistes. Les cristaux explosent en outresouvent au moment de geler,d’oĂč la formation d’éclats encoreplus petits et Ă arĂȘtes vives. La neige artificielle est ainsi plus abrasive que la neige naturelle.

Types de métamorphose

Directement aprĂšs leur formation dans l’atmosphĂšre, les cristaux de neige entrent dans un processus de mĂ©tamor phose permanent.

Il existe quatretypes de métamorphose de la neige: Métamorphose destructive

Les cristaux de glace qui forment la neige fraĂźche sont encorefinement ramifiĂ©s et dotĂ©s de branches pointues. Au sol, la forme de l’étoile de neige se modifie. Ses branches se dĂ©composent et le matĂ©riau ainsi obtenu se dĂ©pose dans les anfractuositĂ©s. Les grains s’arrondissent et per dent en volume, ce qui provoque un tassement du manteau neigeux. Plus la tempĂ©ratureest Ă©levĂ©e, plus le processus de mĂ©tamorphose est rapide.

ill. 112: métamorphose destructive, du cristal de neige fraßche àsix branches au grain de neige ancienne

Métamorphose constructive

La mĂ©tamorphose constructive est une reconstruction des cristaux, due aux diffĂ©rences de tempĂ©raturedans le manteau neigeux. La plupart du temps, les couches infĂ©rieures sont plus chaudes et les couches supĂ©rieures plus froides. De la vapeur d’eau commence ainsi Ă remonter lentement vers la surface, pour atteindreles couches plus froides. À ce stade, l’air ne peut plus emmagasiner de vapeur d’eau; celle-ci se transforme en cristaux, qui croissent en Ă©tages au fil des semaines. Des gobelets se forment, appelĂ©s aussi givredeprofondeur

ill. 113: métamorphose constructive, des grains de neige ancienne aux gobelets anguleux par étages (en forme de prisme)

Lors de nuits de gel claires, de nouveaux cristaux se for ment aussi Ă lasurface du manteau neigeux. Il se forme ce qu’on appelle le givredesurface. Ces cristaux fins, pennĂ©s ou plats peuvent ensuite ĂȘtrerecouverts de neige, ce qui influence nĂ©gativement la stabilitĂ© du manteau neigeux.

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Métamorphose de fonte

La mĂ©tamorphose de fonte alieu Ă des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă 0°C.LamĂ©tamorphose de fonte ne dĂ©pend pas de l’époque de l’annĂ©e, mais elle est plus frĂ©quente au printemps. Des fronts d’air chaud, de la pluie ou le rayonnement solaireprovoquent la formation d’un film d’eau sur la surface des cristaux. Par une succession de fonte et de regel, de la neige de type gros sel se forme (diamĂštredes grains supĂ©rieur Ă 1mm).

eau angulaire eau libre chaleur

chaleur

ill. 114: mĂ©tamorphose de fonte, de la fonte des arĂȘtes et des angles jusqu’à la formation de gros sel instable

Métamorphose due au vent

Lors de ce processus, appelĂ© aussi mĂ©tamorphose mĂ©canique, le vent transporte la neige tombante ou dĂ©jĂ  au sol. Les cristaux de neige sont brisĂ©s, formant ainsi des cristaux plus petits qui composent une neige diffĂ©rente (la neige soufflĂ©e). Ces cristaux de taille rĂ©duite sont dĂ©posĂ©s et amassĂ©s de maniĂšrebeaucoup plus dense que les Ă©toiles de neige plus grandes. Ces fragments de cristaux sont dotĂ©s de nombreux points de contact, par lesquels ils se lient via des ponts de glace. Il en rĂ©sulte de la neige compacte, Ă  l’origine des avalanches de plaques de neige.

Caractéristiques de la neige

‱Laneige peut dĂ©gager trĂšs efficacement de la chaleur.

‱Lachaleur du soleil (sous forme de rayonnement Ă ondes courtes) n’est que peu absorbĂ©e par l’espace. Lors d’un rĂ©chauffement Ă -3° CousupĂ©rieur,les propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques de la neige se modifient considĂ©rablement. Celle-ci se ramollit, faiblit et devient mallĂ©able, sans pour autant entrer dans un processus de fonte.

‱Dans la pratique, cela peut se traduirepar une piste de compĂ©tition «qui ne tient pas». Un produit durcissant (sel) peut apporter une aide temporairelorsque la neige contient dĂ©jĂ  de l’eau libre. Une Ă©nergie importante est libĂ©rĂ©e lorsque le produit durcissant se dissout dans l’eau. L’énergie se retiredelaneige sous forme de chaleur.Laneige refroidit, l’eau gĂšle et la neige redevient rĂ©sistante, jusqu’à ce que toute l’eau librecongĂšle.

‱Les millimĂštres supĂ©rieurs de la couche de neige rĂ©agissent trĂšs rapidement aux modifications de tempĂ©rature dues Ă laprojection d’une ombreouaupassage d’un nuage. Mais comme le regel de l’eau libĂšrebeaucoup de chaleur,ilfaut plus de temps au sportif pour se rendrecompte du processus de gel.

‱Lacouleur blanche de la neige est due au fait que la lumiĂšrerĂ©flĂ©chit et dissĂ©mine toutes les ondes visibles parmi les cristaux de neige, eux-mĂȘmes transparents et regroupĂ©s de maniĂšrealĂ©atoire. Il en rĂ©sulte un reflet diffus, qui donne Ă laneige sa couleur blanche.

‱Laneige poudreuse auneffet insonorisant.

‱Leprocessus destructif de la neige se fait par Ă©vaporation directe (sublimation): lors du processus de fonte, la neige se transforme aussi bien en gaz qu’en liquide. Lors du dĂ©gel, la neige passe directement Ă l’état liquide.

‱Lepoids des diffĂ©rents types de neige: Neige fraĂźche, sĂšche et poudreuse 30 –50kg/m3 Neige fraĂźche, densitĂ© faible 50 –100 kg/m3 Neige mouillĂ©e, densitĂ© Ă©levĂ©e 100 –200 kg/m3 Neige ancienne sĂšche 200 –400 kg/m3 Neige ancienne, humide Ă mouillĂ©e 300 –500 kg/m3 Neige coulante 150 –300 kg/m3 NĂ©vĂ© (plusieurs annĂ©es) 500 –800 kg/m3 Glace 800 –900 kg/m3

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Enseignement des sports de neige Concept de motricité sportive

Volume 1: Enseignement des sports de neige Vo Volume lume 2: Ski Volume lume 3: Snowboard Volume lume 4: Ski de fond Volume lume 5: Télémark Volume lume 6: Tourisme et loi Volume lume 7: Hors-piste et randonnée

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