Focus Finance

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’25

Édouard Clerc

De ses débuts à la création d’Inved, son fondateur raconte un parcours singulier, nourri par une passion pour l’investissement et une soif de construire.

Une journée particulière

Edouard Cuendet

Le futur de la place financière genevoise dépend plus que jamais de sa capacité d’innovation

Selon l’enquête conjoncturelle réalisée chaque année par la Fondation Genève Place Financière auprès des établissements bancaires, des gérants de fortunes et autres intermédiaires financiers, deux enjeux majeurs façonnent le monde de la finance : la digitalisation et la durabilité. Or, la Place financière est non seulement en mesure d’accompagner ces défis, mais elle prend d’ores et déjà une part active à l’élaboration d’un futur digital et durable.

Le World Economic Forum (WEF) classe régulièrement la Suisse aux premiers rangs des pays les plus compétitifs au monde. Dans le domaine de la fintech, l’accession de la Suisse au 2 ème rang du dernier World Digital Competitiveness Ranking, publié par l’IMD, n’est pas le fruit du hasard. Elle est le reflet d’un écosystème performant, capable d’attirer les talents et d’investir dans ses infrastructures.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de la montée en puissance du digital. Les acteurs financiers ont dû faire face aux changements de comportement de leur clientèle. Celle-ci attend des expériences digitales rapides, personnalisées et sécurisées. Dès lors, la numérisation de certaines activités représente à la fois un moyen de mieux maîtriser les coûts et une réponse à une exigence de réactivité et de disponibilité accrues. Ces changements profonds ont amené les acteurs de la Place financière à repenser l’optimisation de l’expérience client. L’objectif n’est pas de se transformer en fintech, mais d’intégrer la technologie au cœur de leur activité. De nouvelles offres apparaissent régulièrement, notamment dans le domaine de la gestion de fortune. Elles portent sur la gestion des risques et génèrent également des stratégies destinées à optimiser les placements et les approches d’investissement.

Dans cette optique, les acteurs financiers genevois font appel à des solutions d’intelligence artificielle et s’intéressent au potentiel de l’IA générative. En effet, l’IA ouvre un vaste champ de possibilités et stimule déjà la création de valeur économique. La Haute école de Lucerne a réalisé une enquête qui démontre d’ailleurs que la moitié des sociétés financières utilise cette technologie pour le service à la clientèle afin d’améliorer le degré de satisfaction et d’augmenter l’efficacité.

Cette révolution tectonique soulève de nombreuses questions, dont une interrogation centrale : quelles tâches seront confiées aux machines ? Il serait irresponsable de ne pas envisager les abus potentiels, intentionnels ou non, de l’IA.

Pour les mesurer, l’IMD, avec sa « AI Safety Clock », propose une démarche pertinente : alerter sans freiner, encadrer sans brider.

L’IA ouvre un vaste champ de possibilités et stimule déjà la création de valeur économique.
– Edouard Cuendet, Directeur de la Fondation Genève Place Financière

La réglementation doit suivre cette voie équilibrée. En Suisse, le Conseil fédéral a indiqué en février 2025 vouloir viser trois objectifs : le renforcement de la Suisse comme lieu d’innovation, la protection des droits fondamentaux, y compris la liberté économique, et l’amélioration de la confiance de la population envers l’intelligence artificielle. Il a mandaté le Département fédéral de Justice et Police afin d’élaborer d’ici fin 2026 un projet de consultation qui mette notamment en œuvre la Convention de l’IA du Conseil de l’Europe.

A cette transformation numérique s’ajoute une autre priorité : celle de la durabilité. Dans ce domaine également, la réglementation joue un rôle déterminant. Contrairement à l’UE, la Suisse mise sur l’autoréglementation qui appelle une coopération étroite entre toutes les parties prenantes. L’Association suisse des banquiers (ASB) et l’Asset Management Association Switzerland (AMAS) ont montré la voie, en codifiant des standards clairs sur l’intégration des critères ESG. Au printemps 2024, leurs directives ont été renforcées pour lutter plus efficacement contre l’écoblanchiment. Cette démarche pragmatique, construite sur la confiance et la collaboration, a été saluée par le Conseil fédéral. Il a renoncé en l’état à l’élaboration d’une réglementation étatique.

Les chiffres sont là pour attester de la pertinence de cette approche. Fin 2024, le volume des investissements liés à la durabilité s’élevait à 1’881 milliards de francs. 83 % des acteurs du marché utilisent au moins trois stratégies d’investissement durable, avec une préférence pour celles axées sur les résultats, tels que les investissements durables thématiques. Cette volonté se concrétise également à travers l’événement « Building Bridges » qui réunit à Genève toutes les parties prenantes à cet effort commun. La sixième édition se tiendra du 30 septembre au 2 octobre au Centre International de Conférences Genève.

Pour atteindre la neutralité carbone en Suisse d’ici 2050, l’ASB et le Boston Consulting Group ont établi que les besoins en financement s’élèvent à 387,2 milliards de francs. Or, les établissements bancaires seront en mesure de financer 83 % des investissements nécessaires à travers des crédits hypothécaires et aux entreprises. Le marché suisse des capitaux, les fonds étatiques, des financements mixtes et des partenariats publics-privés couvriront les 17 % restant. Une preuve, s’il en fallait, que le secteur financier n’est pas un obstacle à la transition durable, mais l’un de ses leviers les plus puissants.

Nul doute que cette stratégie promet un futur plus radieux que celui dépeint par l’initiative de la Jeunesse socialiste improprement intitulée « Pour l’avenir », sur laquelle le peuple se prononcera le 30 novembre prochain. Ce texte vise à imposer au taux de 50 % les successions et les donations dépassant les 50 millions de francs, dans le but de protéger le climat. Or, cette initiative est un leurre car elle aura pour seul effet de mettre en péril les entreprises familiales et de faire fuir les personnes concernées hors de Suisse, sans contribuer le moins du monde à la cause climatique.

L’attractivité est intimement liée au savoir-faire des talents qui font la Place financière. L’accélération du recours à l’IA et de la transition vers une finance plus durable bouleversent les compétences requises. Plus que jamais, une formation professionnelle, continue et académique de pointe s’avère indispensable. Genève a le privilège de bénéficier aujourd’hui déjà d’une offre remarquable en la matière grâce notamment à la Haute école de gestion (HEG), à l’Institut Supérieur de Formation Bancaire (ISFB), au Swiss Finance Institute (SFI) et à l’Université de Genève. Ces institutions proposent toutes des cursus qui répondent aux défis de la technologie et de la durabilité.

La place financière genevoise a les moyens de ses ambitions. Elle peut légitimement apporter son expérience et son expertise afin de continuer à cultiver l’esprit d’innovation. Cela ne sera toutefois possible que si la Suisse ne cède pas à la tentation du repli sur soi. Les acteurs financiers devront rester fidèles à ce qu’ils ont toujours su faire au mieux : anticiper, attirer les talents et innover.

Texte Edouard Cuendet, Directeur de la Fondation Genève Place Financière

Contenu. 04 Investissements durables

08 Achat d’un bien

10 Interview : Édouard Clerc

12 IHECF

14 Investissements digitaux

16 Le viager

Focus Finance

Cheffe de projet

Nora Bruno

Responsable national

Pascal Buck

Rédactrice en chef Romandie

Alix Senault

Responsable graphique

Mathias Manner

Graphiste

Marie Geyer

Journalistes

Alix Senault, Léa Stocky, SMA

Image de couverture màd

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Bonne lecture ! Nora Bruno Cheffe de projet

Physique quantique et finance : un duo inattendu aux nombreuses promesses

Dans les décennies à venir, les technologies quantiques joueront un rôle de plus en plus stratégique. Que ce soit en matière de calcul haute performance, de communications sécurisées ou d’innovations industrielles, de nombreux secteurs seront impactés, dont la finance. Dans cette interview, Sabina Migliore, CEO d’Arcora, met en lumière les liens entre la finance et la physique quantique, en montrant à la fois les opportunités créées et les risques associés.

Après des études en mathématiques et en physique, Sabina Migliore commence sa carrière dans une grande banque privée de la place genevoise. En 2003, elle co-fonde Arcora, une société de gestion de patrimoine basée à Genève. Pour une clientèle privée et semi-institutionnelle, l’établissement offre plusieurs types de services liés à la gestion de fortune et au conseil financier, tels que la gestion discrétionnaire, le conseil en investissement et la consolidation des actifs. Progressivement, Arcora intègre les technologies quantiques comme thématique d’investissement dans ses portefeuilles.

Sabina Migliore, pourquoi parle-t-on de la physique quantique aujourd’hui ?

L’Organisation des Nations Unies a proclamé 2025 comme l’Année internationale des sciences et technologies quantiques. Cette initiative vise à sensibiliser le grand public et les décideurs à l’importance croissante de la physique quantique, tant sur le plan scientifique que technologique et économique. Cette année marque d’ailleurs le 125è anniversaire de la physique quantique.

En tant que société de gestion de fortune basée à Genève, nous sommes particulièrement sensibles à cette dynamique, notre canton occupant une place importante dans l’histoire des sciences modernes grâce à la présence du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire). Ce centre de recherche de renommée mondiale contribue au développement de technologies quantiques de pointe, notamment dans les domaines de

l’informatique quantique, de la détection ultra-précise et des systèmes de communication quantique sécurisés. Ces avancées sont cruciales non seulement pour approfondir notre compréhension des lois fondamentales de l’univers, mais également pour ouvrir la voie à des applications concrètes à fort impact économique, allant du traitement massif de l’information à la cryptographie quantique, en passant par l’optimisation de processus financiers complexes.

Comment la physique quantique révolutionne-t-elle la technologie ?

Nous sommes aujourd’hui témoins de ce que les scientifiques appellent la deuxième révolution quantique. Si la première, au début du XXè siècle, a permis de comprendre les lois fondamentales qui régissent le monde microscopique, la seconde vise à exploiter ces lois pour développer de nouvelles technologies.

Contrairement à l’informatique classique, qui repose sur des bits binaires (0 ou 1), l’ordinateur quantique utilise des qubits (bits quantiques), qui peuvent être dans un état 0, 1… ou les deux en même temps. Cette capacité permet d’explorer de nombreuses solutions simultanément et ouvre la voie à des performances inédites. Parmi les innovations majeures issues de cette révolution, on trouve l’ordinateur quantique, les communications quantiques sécurisées et les capteurs quantiques ultra-précis.

Le développement des technologies quantiques constituera certainement l’une des avancées scientifiques les plus marquantes de notre siècle, au même titre que l’avènement de l’informatique dans les années 1950, d’internet dans les années 1990 ou encore de la blockchain plus récemment. À terme, ces machines pourraient résoudre des problèmes mathématiques ou physiques inaccessibles même aux supercalculateurs actuels, et ce dans des domaines divers et variés.

Quelles conséquences pour le secteur financier ? À première vue, la physique quantique et la finance semblent être deux domaines éloignés. Pourtant, des liens profonds les unissent, principalement à travers leurs approches mathématiques et algorithmiques. Les concepts issus de la mécanique quantique trouvent aujourd’hui des applications concrètes dans la modélisation des risques financiers, l’optimisation de portefeuilles, l’accélération du trading algorithmique, la détection de fraude ou encore la simulation des dynamiques de marché, pour ne citer que quelques exemples concrets.

Dans ce contexte, de nombreux acteurs technologiques et financiers investissent activement dans l’informatique quantique afin d’exploiter ces avancées. Des entreprises comme IBM, Google, Microsoft et plus récemment Nvidia, ainsi que des institutions financières telles que JP Morgan, explorent l’utilisation d’algorithmes quantiques.

À l’échelle étatique, plusieurs gouvernements, conscients des implications stratégiques de cette technologie, mobilisent d’importantes ressources pour renforcer leur compétitivité scientifique et financière. La Suisse, par exemple, soutient activement cette dynamique à travers la Swiss Quantum Initiative, en capitalisant sur son expertise reconnue en microtechnologies afin de stimuler la recherche et l’innovation dans le domaine quantique.

Dans le cadre de notre activité, nous avons déjà positionné certains investissements de nos clients sur cette thématique, principalement via des véhicules d’investissement spécialisés, car beaucoup d’entreprises actives dans le quantique ne sont pas encore cotées en bourse ou ne remplissent pas les standards nécessaires pour un investissement direct.

Quels sont les risques de l’utilisation de la physique quantique pour la finance traditionnelle et la blockchain ?

Pour la finance traditionnelle, le principal risque associé à l’avènement de l’informatique quantique concerne la

sécurité des données et des transactions bancaires. Les ordinateurs quantiques pourraient à terme casser certains algorithmes cryptographiques classiques (RSA, ECC) encore largement utilisés pour chiffrer les flux bancaires, compromettant potentiellement la confidentialité et l’intégrité des systèmes financiers existants.

Dans le domaine des cryptomonnaies et de la blockchain, les réseaux reposent sur des systèmes de chiffrement asymétrique et de hachage, que des ordinateurs quantiques suffisamment puissants pourraient casser par des méthodes comme l’algorithme de Shor (factorisation de grandes clés) ou l’algorithme de Grover (accélération de la recherche dans les espaces de clés). Cela pourrait à terme permettre de déchiffrer des clés privées, falsifier des transactions ou altérer des historiques de blocs.

Toutefois, la communauté travaille déjà sur des solutions dites de cryptographie post-quantique, conçues pour résister aux attaques quantiques. Ces nouveaux algorithmes sont en cours de normalisation (notamment sous l’égide du NIST), ce qui laisse penser que l’écosystème des cryptomonnaies et de la blockchain a la capacité de s’adapter avant que la menace ne devienne opérationnelle.

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Interview Léa Stocky
Sabina Migliore
Managing Director, Arcora Gestion SA

Finance verte : pourquoi investir dans le « durable » ?

Àl’heure où les défis climatiques et sociaux s’intensifient, l’investissement durable apparaît comme un levier stratégique pour accélérer la transition vers une économie plus responsable. Au-delà de la simple intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), la finance durable cherche à créer de la valeur non seulement pour les investisseurs, mais aussi pour l’ensemble de la société en engageant un dialogue actif des actionnaires avec les entreprises afin de les transformer durablement Une vision que défend activement l’Asset Management Association Switzerland (AMAS), dont une des priorités est soutenir le positionnement de la Suisse en tant que hub de la finance durable. Décryptage avec Aurélia Fäh, Senior Sustainability Expert, et Guillaume Toffel, Senior Legal Counsel, tous deux employés de l’AMAS.

Brandreport • MGM Fiduciaire SA

Un rendement financier et un impact sociétal durable Investir durable, c’est allier performance financière et contribution au bien commun. Comme l’explique Aurélia Fäh : « L’investissement durable repose sur un principe simple : on ne regarde plus uniquement la performance financière et économique, mais aussi l’impact de l’entreprise sur son environnement et sur la société. »

Cette approche séduit un nombre croissant d’investisseurs soucieux de donner du sens à leur épargne. Certains y voient une question de valeurs, d’autres un outil de gestion des risques dans un contexte de changement climatique. Inondations, sécheresses, crises énergétiques… autant de variables désormais intégrées dans les modèles d’investissement durable.

En Suisse, la particularité réside dans l’autorégulation du secteur. Un choix assumé, que Guillaume Toffel justifie par une volonté de pragmatisme : « L’approche suisse est volontairement ambitieuse mais réaliste. Elle permet de poser un socle solide pour que l’industrie avance de manière cohérente et responsable. »

Une forte progression du marché Avec près de 180 membres actifs, l’AMAS fédère une large part des directions de fonds et des gestionnaires d’actifs collectifs en Suisse. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : « En 2024, les investissements durables ont augmenté de 13 % par rapport à l’année précédente. C’est le signe d’un marché en pleine maturation, désormais structuré par des standards solides », souligne Aurélia Fäh.

En Suisse, un produit est considéré comme durable s’il respecte les critères de l’autorégulation, qui incluent qu’au moins 70 % du portefeuille répond aux exigences de cette dernière. Les fonds en cash, par exemple, ne sont pas considérés comme des

placements durables, car ils ne permettent pas d’orienter l’économie réelle vers une transition pérenne.

Le rôle des investisseurs ne se limite plus à exclure les secteurs polluants. Il s’agit désormais de participer activement à la transition des entreprises dites « brunes », en les accompagnant vers des modèles plus durables.

« L’approche a changé. L’investisseur ne se contente plus d’écarter ou d’exclure certains actifs des portefeuilles, il engage le dialogue avec les entreprises, fixe des objectifs, et suit leurs progrès. C’est ce que l’on appelle l’engagement actionnarial actif », explique Aurélia Fäh.

Cette stratégie d’engagement est d’autant plus essentielle que ce sont justement ces grandes entreprises en transition qui offrent le plus fort potentiel d’impact. Loin d’un boycott, l’investissement durable se positionne comme un catalyseur de changement. « Ces acteurs auront le plus d’impact ».

Une réglementation en constante évolution Si la Suisse ne dispose pas encore d’un équivalent au Green Deal européen, elle avance à son rythme en alignant ses normes sur celles de l’UE. Un mouvement d’harmonisation essentiel, selon Aurélia Fäh : « Il est crucial d’assurer la compatibilité entre les marchés. Cela renforce la crédibilité des produits suisses à l’international et protège les investisseurs. »

« Le « Paquet Omnibus », actuellement en discussion au niveau européen, est très suivi côté suisse.

La Suisse cherche naturellement à aligner ses standards avec l’UE tout en évitant toute forme de Swiss finish », souligne Guillaume Toffel.

L’étude récente menée par l’AMAS démontre d’ailleurs que les gestionnaires d’actifs suisses prennent ces enjeux très au sérieux. Dès 2021, des recommandations ont été publiées afin de garantir la transparence des portefeuilles

en cartographiant les différentes approches durables des gestionnaires en fonction des objectifs recherchés par les investisseurs, tandis que l’autorégulation se renforce pour lutter contre toute forme de greenwashing. Pour l’AMAS, la lutte contre le greenwashing est une priorité. L’objectif est clair : protéger les investisseurs tout en renforçant la légitimité du secteur.

Des perspectives infinies « Il ne s’agit pas seulement d’étiqueter des produits « verts ». Pour qu’un produit financier soit qualifié de durable,il faut qu’il poursuive au moins un objectif de durabilité qui soit mesurable et suivi », insiste Aurélia Fäh. La tendance ESG a connu un essor rapide, mais elle entre aujourd’hui dans une phase de consolidation et de maturité. « On peut dire que nous sommes au creux de la vague. La courbe de Gartner, souvent utilisée pour illustrer les cycles d’innovation, montre que nous allons entrer dans une phase de maturité », détaille Guillaume Toffel. « Nous sommes à un moment charnière : l’enthousiasme initial laisse place à une structuration plus rigoureuse. C’est une bonne chose pour l’avenir de la finance durable », conclut Aurélia Fäh. La finance verte n’est donc plus une niche réservée à quelques pionniers. Elle s’impose progressivement comme un standard pour les investisseurs, les entreprises et les institutions. Grâce à l’action coordonnée d’acteurs comme l’AMAS, la Suisse entend bien jouer un rôle central dans cette transformation longue et nécessaire. Entre réglementation, engagement et innovation, l’investissement durable devient un moteur essentiel d’un capitalisme plus responsable, au service d’une croissance alignée sur les limites planétaires.

Texte SMA

Gérance à taille humaine : le choix d’une relation privilégiée pour confier la gestion de son patrimoine

Sébastien Angot, directeur de MGM Fiduciaire SA, défend une approche de la gérance immobilière fondée sur la proximité et l’écoute. À travers une structure à taille humaine, il mise sur la stabilité des interlocuteurs et une vision sur mesure pour accompagner durablement les propriétaires.

Sébastien Angot

Directeur, MGM Fiduciaire SA

Sébastien Angot, comment définissez-vous aujourd’hui la notion de « gestion de patrimoine immobilier » et en quoi se distingue-t-elle de la simple gérance immobilière ?

La gérance immobilière, c’est la gestion courante d’un immeuble, d’un appartement ou d’une PPE : entretien, relations avec les locataires, suivi des loyers, charges... C’est un travail essentiel au quotidien. La gestion de patrimoine immobilier va plus loin. Elle place le propriétaire et ses objectifs au centre, en construisant une vision à court, moyen et long terme. Chaque situation est différente : un propriétaire d’un seul bien visera plutôt un rendement à la retraite, tandis qu’un investisseur avec plusieurs biens privilégiera une optimisation régulière du rendement, soutenue par des travaux planifiés.

Quels sont les principaux défis auxquels les propriétaires immobiliers sont confrontés lorsqu’il s’agit de valoriser leur patrimoine ?

Le premier défi est de maintenir la valeur du patrimoine avec de l’entretien courant et des travaux de rénovation réguliers. Le second est d’accroître sa valeur : identifier le potentiel inexploité, anticiper les évolutions du marché et engager les bons travaux pour adapter le bien aux besoins de demain.

Quelles erreurs observez-vous principalement chez les propriétaires lorsqu’il s’agit d’assurer la pérennité de leur patrimoine immobilier ?

Le manque d’anticipation. Beaucoup de propriétaires gèrent leur bien au jour le jour, sans forcément prendre en compte leurs besoins futurs ou leur capacité d’investissement à long terme. Par exemple, repousser des rénovations énergétiques peut coûter bien plus cher lorsqu’une nouvelle réglementation les rend soudain obligatoires.

Quel est selon vous l’avantage compétitif d’une structure à taille humaine comme MGM Fiduciaire SA ?

Notre petite taille est une grande force. Elle nous permet d’offrir aux propriétaires des interlocuteurs stables et dotés d’une vision globale du patrimoine. Ainsi, le gérant

technique connaît aussi les locataires et peut anticiper des besoins ou repérer des détails qu’une approche uniquement technique pourrait manquer. De même, notre comptable peut repérer plus facilement une incohérence dans une facture qu’un service séparé de la gérance. En réunissant toutes nos compétences sous un même toit, nous favorisons une circulation fluide de l’information et une réactivité difficile à égaler. Cela nous permet de proposer des solutions adaptées à chaque propriétaire.

Quels processus mettez-vous en place pour adapter votre stratégie à chaque propriétaire ?

Chaque nouvelle collaboration commence par une phase d’écoute et d’analyse : connaissance du client, de son patrimoine et de ses attentes. Ensuite, nous définissons ensemble une stratégie de valorisation, que nous réévaluons régulièrement en fonction de l’évolution du marché, de la législation et de la situation personnelle du propriétaire.

Pourquoi réévaluer une stratégie qui fonctionne ?

Parce que les modes de vie changent : la cuisine fermée a laissé place aux espaces ouverts, les grandes familles sont moins nombreuses, les énergies fossiles cèdent le pas au renouvelable. Ces évolutions influencent le marché locatif et les projets de rénovation. Notre

rôle est d’anticiper ces transformations grâce à une analyse fine de chaque bâtiment et des outils tels que le CECB+, qui identifie les priorités de rénovation. Cela permet d’accompagner nos clients dans leurs décisions et de sécuriser durablement leur patrimoine.

MGM Fiduciaire SA Route de la Conversion 271 1093 La Conversion - Lutry

gerance@mgm.ch +41 21 324 00 70 www.mgm.ch

Aurélia Fäh Senior Sustainability Expert
Guillaume

Livia Moretti : « Une banque, c’est d’abord une affaire de confiance »

À la tête de la banque CIC (Suisse), Livia Moretti défend une vision claire pour le bien de son secteur : éviter la surrégulation, privilégier la cohérence et la proportionnalité dans la conception et l’implémentation, et préserver la diversité de la place financière. Elle analyse aussi les tensions actuelles du débat autour de la régulation bancaire à la menace des droits de douane américains. Interview.

Livia Moretti, vous avez pris vos fonctions en 2023 après avoir passé environ dix ans en tant que cadre de la Banque centrale européenne (BCE). Qu’est-ce qui vous a frappée en arrivant à la tête de CIC (Suisse) ?

La première chose, c’est la proximité de cette banque avec ses clients. En arrivant, j’ai voulu préserver cette identité, tout en renforçant nos outils de gouvernance et notre capacité d’anticipation dans notre offre de service aux entreprises entrepreneurs et clients fortunés en plein soutien de l’économie suisse. Mon expérience à la BCE m’a appris qu’une banque ne se définit pas seulement par ses chiffres mais aussi par la solidité de sa culture de gestion des risques et la clarté de ses responsabilités. C’est sur ces deux axes que nous avons concentré nos premiers efforts.

Concrètement, qu’avez-vous mis en place depuis votre arrivée ?

Nous avons lancé un plan stratégique 2024-2027 qui repose sur trois priorités : renforcer le lien avec nos clients, moderniser nos outils et solidifier nos équipes. Cela passe par des investissements humains mais aussi par la digitalisation et l’optimisation de nos processus internes. L’objectif n’est pas de remplacer la relation personnelle. Bien au contraire, il s’agit de libérer du temps pour que nos conseillers puissent se consacrer davantage à l’écoute de nos clients et au conseil.

De surcroît, nous avons beaucoup travaillé au renforcement de notre gouvernance, un travail minutieux qui relève de la course de fond et non pas du sprint. C’est un enjeu majeur car de la stabilité d’une banque - qui gère l’argent de ses clients - découle la confiance du public. Et cette confiance, c’est la première richesse d’une banque.

CIC (Suisse) accompagne aujourd’hui plus de 19 milliards d’avoir sous gestion et près de 11 milliards de crédits. Ce sont des chiffres solides, mais ce qui compte pour nous, c’est ce qu’il y a derrière ces montants, à savoir des histoires d’entreprises, des familles, des projets de transmission ou d’internationalisation. Notre mission est de soutenir ces trajectoires, y compris – voir surtout – en période de turbulence économique.

Vous insistez souvent sur la gouvernance. Pourquoi est-ce central pour une banque comme CIC (Suisse) ?

C’est central non seulement pour CIC (Suisse) mais pour toutes les banques du monde. Il n’y a pas de banque solide sans gouvernance solide. Et les conséquences où les chaînes décisionnelles et les structures sont confuses provoquent des dégâts profonds. Pour illustrer ce besoin de gouvernance claire, je compare souvent le Titanic, en 1912, et la quasi-faillite de la Banco Popular Espanol, en 2017, la cinquième banque espagnole qui n’imaginait pas un jour que ses clients allaient vider leurs comptes, faute de confiance. Ces deux histoires racontent la même chose : l’excès de confiance précède la catastrophe. Dans un cas, le navire a sombré faute d’anticipation. Personne n’avait anticipé que la coque ne résisterait pas à un iceberg et – pire encore – qu’il n’y avait pas assez de chaloupes de sauvetage pour l’ensemble des passagers. Dans l’autre, la banque a été sauvée grâce à un cadre de supervision et de sauvetage clair, préparé en amont.

La leçon est simple : l’anticipation est la première richesse d’une institution. Encore une fois, la gouvernance doit être claire et cohérente. Chez CIC (Suisse), nous avons mis l’accent sur la clarté des responsabilités, la transparence et une culture du risque partagée à tous les niveaux. C’est un travail que nous avons mené en profondeur et qui prend du temps, comme déjà exprimé. C’est bel et bien cette discipline qui nourrit la confiance des clients, premier capital immatériel d’une banque. La Suisse débat aujourd’hui d’une nouvelle régulation bancaire après la débâcle du Credit Suisse. Quelle est votre position ? Il faut éviter deux écueils : la complaisance et la surrégulation. Répondre par une avalanche de nouvelles normes serait une erreur. Nous avons besoin d’une régulation et une supervision intelligente, dans la conception et l’implémentation, fondée sur la cohérence et la proportionnalité.

Mon expérience à la BCE m’a appris qu’une banque ne se définit pas seulement par ses chiffres mais aussi par la solidité de sa culture de gestion des risques et la clarté de ses responsabilités.

– Livia Moretti, CEO de CIC (Suisse)

Pour CIC (Suisse), spécialisé dans les entreprises, quelles peuvent être les conséquences des droits de douane élevés imposés par les États-Unis ?

Nos clients sont très exposés aux marchés internationaux comme le sont les entreprises suisses. Lorsqu’une entreprise se retrouve face à une hausse soudaine des tarifs douaniers américains, son modèle économique peut vaciller du jour au lendemain. Pour nous, cela signifie accompagner ces entreprises dans leur gestion de trésorerie et de financement, parfois en prenant des risques calculés pour leur donner de l’air. C’est là que la liquidité – le nerf de la guerre – devient centrale. Si nous surrégulons la prise de risque maîtrisée des banques, nous les empêchons de jouer leur rôle d’amortisseur. Notre métier, c’est de soutenir les entreprises et l’économie suisse, d’autant plus dans une situation de crise conjoncturelle. Pour cela la prise de risque maitrisée fait partie de notre métier. C’est le risque net. Une couche supplémentaire pour réduire utopiquement le risque intrinsèque à zéro risque de porter préjudice à nos entreprises à un moment crucial pour leur rentabilité, voire leur survie. Dans un contexte géopolitique mouvant, ce rôle de partenaire est encore plus vital.

Justement, comment CIC (Suisse) tisse-t-il ce lien de proximité avec sa clientèle ?

Par la constance et par la présence locale. Chaque directeur régional connaît ses clients. Cela change tout lorsqu’il s’agit de financer une transmission d’entreprise ou d’accompagner une expansion internationale. La confiance se construit par la cohérence dans nos actes et par l’anticipation des besoins. Malgré un environnement macroéconomique difficile, nous avons accru nos avoirs sous gestion et nos volumes de crédits. Cela démontre que ce lien de confiance est bien vivant. Il ne se décrète pas par des slogans, il se gagne chaque jour par la relation humaine.

A quoi ressemblera, selon vous, la place financière suisse en 2040 ?

Elle sera compétitive si elle reste fidèle à trois principes : anticipation, cohérence et proportionnalité. Anticiper les crises au lieu de les subir. Garantir une régulation cohérente et proportionnée, tant dans la conception que dans l’implémentation, pour éviter d’écraser les petites et moyennes banques. Et préserver la diversité de ses acteurs, qui fait notre richesse. La Suisse a des atouts uniques : sa stabilité politique, monétaire et fiscale, mais aussi son image de sérieux et de fiabilité. Si nous savons les préserver, et si nous restons un pont entre les marchés mondiaux, alors nous resterons attractifs pour les clients et les investisseurs du monde entier.

Une petite banque régionale, une banque étrangère qui soutient l’économie suisse comme la nôtre ou une grande banque systémique n’ont pas le même profil de risques. Le régulateur et le superviseur doivent tenir compte de cette diversité. Mon expérience européenne me montre qu’une supervision forte peut aller de pair avec la compétitivité, si elle reste prévisible et calibrée tant dans la conception que dans l’implémentation.

Le superviseur doit être « fair & tough », comme on dit. Ferme et exigeant. Mais il doit aussi guider les banques, devenir leur partenaire. Comme un phare au bout d’une jetée, le superviseur n’a pas à choisir la route à prendre à notre place mais il doit éclairer sur les dangers. Il faut donc instaurer un dialogue régulier entre superviseur et supervisé, basé sur une écoute mutuelle.

Quelles « best practices » venues d’Europe la Suisse devrait-elle adopter ?

Par exemple, les « stress tests » avec les « precautionary measures » (les mesures préventives) sont un outil précieux. Les revues thématiques sur la gouvernance sont également inspirantes. Ce quelques outils imposent de vérifier la solidité de la chaîne de commandement en amont quand les eaux sont calmes et surtout pas quand les eaux sont agitées en période de crise

Enfin, le principe de proportionnalité et son application pragmatique après plus de 10 ans d’exercice et de « lessons learned », mérite d’être considéré en Suisse. Notre rôle en cette période d’incertitude, c’est d’exiger de maintenir le curseur ou le balancier de notre horloge helvétique loin des mouvements spectaculaires ou erratiques de ceux qui paniquent ou, à l’autre bout du mouvement du balancier, de ceux qui fuient en avant par excès de confiance et complaisance.

Si nous surrégulons la prise de risque maîtrisée des

banques, nous les empêchons de jouer leur rôle d’amortisseur.

– Livia Moretti, CEO de CIC (Suisse)

Je crois profondément qu’une banque, comme un navire, n’est jamais totalement à l’abri d’un iceberg. Mais si la gouvernance est solide, si le phare fonctionne, si l’équipage est formé et que les passagers ont confiance, alors on peut traverser n’importe quelle mer, même la plus agitée, avec succès. Texte rty

154 ans d’excellence bancaire suisse Fondé en 1871 par des entrepreneurs bâlois, CIC (Suisse) est passé du statut de pionnier en termes de crédits à celui de pilier du secteur bancaire suisse.

Sa mission ?

Accompagner les entreprises et les particuliers fortunés à chaque étape de leur développement privé et professionnel. Outre le siège principal à Bâle, CIC (Suisse) est présent dans sept autres succursales (Genève, Lausanne, Neuchâtel, Fribourg, Sion, Lugano et Zurich) et emploie 480 personnes. CIC (Suisse) est une filiale de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, l’un des groupes bancaires les mieux capitalisés d’Europe.

Plus d’informations sur www.cic.ch

Livia Moretti, CEO CIC (Suisse) ©Kostas Maros

Modèle familial et prévoyance : les décisions qui font la différence

Aebi, spécialiste en planification financière chez

Ce changement a un impact considérable sur la prévoyance.

livre ses conseils pour préserver sa sécurité financière à long terme.

Spécialiste en planification financière,

L’arrivée d’un enfant est l’un des bouleversements les plus marquants de l’existence. Entre émotions fortes, préparatifs et ajustements du quotidien, une nouvelle dynamique s’installe. Dès la grossesse, les futurs parents commencent à imaginer leur vie de famille : réduction du temps de travail, organisation de la garde des enfants en crèche ou par des proches, adaptation du budget… À court terme, tout semble bien planifié et financièrement tenable. Mais qu’en est-il sur le long terme ?

En effet, travailler à temps partiel n’implique pas uniquement une réduction des moyens financiers disponibles au quotidien. Il faut être conscient que ce choix aura aussi des répercussions importantes à d’autres niveaux, notamment sur la prévoyance vieillesse. Selon l’ampleur de la réduction de l’activité, cela peut entraîner des lacunes considérables dans les 1er et 2 piliers, car le système de prévoyance suisse est basé sur une activité à plein temps. De plus, la couverture en cas d’invalidité et de décès diminue également. Il est donc essentiel d’anticiper ces effets pour préserver sa sécurité financière à long terme.

Temps partiel : un impact direct sur le capital vieillesse Bien que l’égalité progresse, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), en 2024 nettement plus de femmes (58,7 %) que d’hommes (20,5 %) travaillaient à temps partiel. La réduction de salaire qui découle d’une baisse du temps de travail entraîne une diminution des rentes. Passer d’un plein temps à un emploi à 80 % ne signifie pas seulement gagner moins. Cela implique aussi de verser 20 % de cotisations AVS en moins. Concernant le 2 pilier, l’effet est encore plus marqué en raison de la déduction de coordination fixe, qui réduit la part du salaire effectivement assurée.

Une interruption de l’activité lucrative, même temporaire, a un impact encore plus important sur les prestations de vieillesse. Cependant, si les deux parents choisissent de travailler à temps partiel, les effets sur la prévoyance se répartissent différemment, en particulier en ce qui concerne les avoirs de la caisse de pension. Le modèle familial choisi mérite donc une réflexion toute particulière. Car derrière ces choix de vie se cachent des enjeux financiers de long terme. Adapter son budget à la nouvelle réalité Indépendamment de la manière dont les parents se répartissent le travail rémunéré et les tâches domestiques, une chose est sûre : il faut repenser les finances du foyer. Mathieu Aebi, spécialiste en planification financière chez Raiffeisen Suisse, recommande aux jeunes familles de prendre le temps d’analyser le budget familial pour l’adapter à cette nouvelle étape de vie. Comprendre les incidences du taux d’activité sur sa retraite est essentiel pour prendre les bonnes décisions et se constituer un capital à long terme.

Même si le curseur des priorités financières a changé d’orientation, la prévoyance personnelle ne devrait pas être reléguée au second plan. Elle ne se limite pas seulement à la retraite : elle permet aussi d’assurer la sécurité financière de ses proches en cas de coup dur.

Les 6 conseils clés de notre expert – N°1 : investir son 3e pilier au lieu de le laisser dormir

Avant la naissance d’un premier enfant, les revenus sont souvent plus élevés et la marge de manœuvre financière plus importante. C’est le moment idéal pour alimenter son pilier 3a jusqu’au montant annuel maximal – soit CHF 7258 pour les salariés et CHF 36 288 ou 20 % du revenu net pour les indépendants en 2025. En plus de réduire la charge fiscale, cela permet de se constituer des réserves utiles pour l’avenir. Placés selon son profil de risque, les avoirs du pilier 3a peuvent générer des rendements bien plus intéressants à long terme que lorsqu’ils sont simplement déposés sur un compte. Il ressort d’ailleurs du Baromètre Raiffeisen de la prévoyance 2025 que les familles avec enfants ont moins souvent recours à des solutions de placement que les personnes sans enfants. Pourtant, c’est précisément dans ces années, où les moyens financiers sont limités, que l’accès aux rendements des marchés financiers serait encore plus important pour faire croître son patrimoine.

– N°2 : échelonner sa prévoyance

Il est important de prévoir plusieurs comptes de prévoyance afin de pouvoir échelonner le retrait des fonds du pilier 3a. Cela permet de bénéficier d’avantages fiscaux significatifs. En

règle générale, il est conseillé d’ouvrir un nouveau compte lorsque le montant épargné atteint environ 50 000 francs.

À noter : seules les personnes disposant d’un revenu soumis à l’AVS peuvent cotiser au pilier 3a.

– N°3 : se couvrir financièrement contre les risques

Dans de nombreuses familles, une seule personne assure la majeure partie des revenus. Si ce salaire venait à manquer en raison d’une maladie ou d’un accident, la charge financière serait considérable.

Une assurance couvrant l’incapacité de gain ou le décès permet de se prémunir contre ce type de risque. Cela vaut également pour la personne qui se consacre davantage aux tâches domestiques, car en cas de coup dur, elle percevra moins de prestations de prévoyance et devra peut-être faire garder ses enfants, ce qui représente aussi un coût.

– N°4 : épargner pour son enfant dès sa naissance

Dès les premiers mois de vie, il est judicieux de commencer à épargner pour son enfant.

L’horizon de placement à long terme – soit jusqu’à sa majorité – offre les conditions idéales pour investir l’argent reçu en cadeau et les contributions parentales, par exemple avec un plan d’épargne en fonds alimenté par un ordre permanent mensuel.

Grâce aux opportunités offertes par les marchés financiers, ce capital peut fructifier et constituer une base solide pour les débuts dans la vie adulte.

N°5 : augmenter à nouveau son temps de travail

Lorsque les enfants grandissent, il est souvent possible d’augmenter à nouveau son temps de

travail. Cela permet d’accroître les cotisations aux 1 et 2 piliers et donc d’améliorer sa prévoyance vieillesse.

Disposer d’une plus grande marge de manœuvre financière peut aussi être mis à profit pour combler les éventuelles lacunes apparues durant les années de temps partiel.

Exemple : les personnes n’ayant pas versé le montant maximal de CHF 7258 dans leur 3 pilier en 2025 pourront, dès le 1 janvier 2026, combler rétroactivement les cotisations manquantes jusqu’à concurrence du plafond légal. Autre levier : les rachats volontaires dans la caisse de pension pour compenser les périodes de cotisations réduites et optimiser sa retraite future, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. –

N°6 : tenir compte du modèle familial

Les couples vivant en concubinage devraient planifier leur prévoyance avec un soin particulier. Ils n’ont en effet pas droit aux prestations sociales de leur partenaire dans le cadre du 1er pilier et doivent s’organiser eux-mêmes dans le cadre du 2e pilier, ce qui dépend du règlement de chaque caisse de pension. Les parents qui élèvent seuls leurs enfants doivent quant à eux se prémunir avant tout contre la perte de revenu.

Conclusion : planifier tôt pour en profiter à long terme

La clé d’une prévoyance durable réside dans l’anticipation. Pour les familles, une règle simple : en adaptant à temps son budget, sa prévoyance et sa couverture des risques à chaque grand changement de vie, il est possible de se protéger, avec sa famille, contre les lacunes financières à long terme.

Événement en ligne gratuit : Optimisez votre prévoyance à chaque situation de vie

Lors de cet événement, à suivre en ligne, Mathieu Aebi et Fabrice Geinoz, spécialistes en planification financière chez Raiffeisen Suisse, expliqueront comment adapter votre prévoyance à votre situation personnelle. Ils donneront des conseils pratiques et répondront en direct à vos questions.

Informations et inscription : raiffeisen.ch/evenement-optimisation-prevoyance

Raiffeisen Suisse www.raiffeisen.ch

Quand la famille s’agrandit, les priorités changent – et le budget aussi. Les dépenses augmentent, les revenus baissent, souvent en raison du passage à un temps partiel.
Mathieu
Raiffeisen Suisse,
Mathieu Aebi
Raiffeisen Suisse

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L’automne, une saison idéale pour le jardin

Avec les appareils STIHL disponibles sur Toolster.ch, l’automne devient le moment parfait pour ramasser les feuilles, tailler les haies et préparer la pelouse avant l’hiver.

Pour les passionnés de jardinage, l’automne est sans doute l’une des plus belles saisons de l’année. La nature se pare de couleurs chaudes, les derniers fruits se récoltent, et c’est aussi l’occasion idéale de préparer son jardin pour les mois froids. Ceux qui prennent le temps de réaliser quelques travaux essentiels en cette période posent les meilleures bases pour une croissance saine et une floraison éclatante au printemps prochain.

Afin de rendre ces tâches plus simples et efficaces, mieux vaut miser sur des outils modernes.

Sur Toolster.ch, on trouve un large choix de machines et d’outils de jardin haut de gamme. En tant que partenaire officiel de STIHL, l’accent est mis sur des appareils électriques et à batterie puissants et performants.

Ramasser les feuilles : protéger pelouse et allées Si le tapis de feuilles mortes crée une ambiance poétique, il étouffe pourtant la pelouse. Privée de lumière et d’air, elle devient plus vulnérable aux maladies comme le feutrage ou le champignon du gazon.

Notre conseil : enlevez régulièrement les feuilles, surtout sur les pelouses et les allées. Pour les petites surfaces, un râteau suffit. Mais pour un travail rapide et sans effort, un souffleur à batterie comme le STIHL BGA 60 est idéal : léger, maniable et puissant, il nettoie chemins, terrasses et pelouses sans bruit ni carburant.

Pour ceux qui souhaitent à la fois aspirer et broyer les feuilles, le STIHL SHA 56 combine souffleur et aspirateur-broyeur. Il se transforme sans outils en quelques gestes et facilite l’entretien

des cours et allées. À noter : les feuilles ramassées peuvent être réutilisées. Entassées dans un coin tranquille du jardin, elles offrent un abri précieux aux hérissons et insectes pour l’hiver.

Tailler haies et arbustes : remettre de l’ordre avant l’hiver

De nombreuses haies et arbustes poussent vigoureusement jusqu’à l’automne. Un dernier entretien leur permet de passer l’hiver avec une forme compacte et de repartir harmonieusement au printemps. Retirez surtout les branches mortes ou abîmées pour éviter les maladies.

Notre conseil : la période de nidification des oiseaux étant terminée à l’automne, les tailles plus importantes peuvent être effectuées sans problème. Avec une taille-haie à batterie comme

le STIHL HSA 60, la coupe se fait sans effort et avec précision. Sa longueur de 60 cm permet de tailler aussi les haies plus volumineuses, tandis que son faible poids garantit un travail sans fatigue.

Pelouse : l’importance de la dernière tonte Avant l’hiver, une tonte adaptée est essentielle. Trop longue, la pelouse s’affaiblit ; trop courte, elle risque de geler. La hauteur idéale est d’environ 5 cm, un équilibre qui protège les racines et laisse circuler l’air et la lumière.

Notre conseil : effectuez la dernière tonte fin octobre ou début novembre selon la météo, puis retirez soigneusement les déchets de tonte et les feuilles. Un apport d’engrais spécial automne renforce les racines et assure une repousse vigoureuse au printemps.

Pour plus de confort, le STIHL RMA 243, une tondeuse à batterie puissante et silencieuse, est parfaitement adaptée aux petites surfaces et aux quartiers résidentiels sensibles au bruit. Avec ses 41 cm de largeur de coupe, il rend la tonte d’automne simple et efficace.

Conclusion : un automne bien planifié, un printemps éclatant L’automne n’est pas la fin de la saison du jardin, mais une étape clé. En soignant la taille, l’entretien du sol et la pelouse, et en utilisant des appareils modernes, on assure vitalité et beauté au jardin pour l’année suivante.

Que ce soit en ligne sur Toolster.ch ou directement au ToolStore à Urdorf, tout le matériel nécessaire à l’entretien automnal du jardin est disponible. Ainsi, même après la chute des feuilles, votre jardin reste une oasis apaisante durant l’hiver et resplendira au printemps.

Plus d’informations sur Toolster.ch

Achat immobilier et financement : les clés pour comprendre

La décision de la Banque nationale suisse (BNS), le 19 juin dernier, d’abaisser son taux directeur à 0 %, voire potentiellement en territoire négatif prochainement, redessine le paysage de l’immobilier helvétique. Dans un contexte de raréfaction de l’offre, de règles bancaires strictes et de pression démographique, cette inflexion monétaire est perçue à la fois comme une fenêtre d’opportunité et un facteur d’incertitude.

Yvan Ballif

Président de la branche genevoise de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI Genève)

Qu’en est-il de la situation sur le terrain ?

Et comment anticiper de façon pérenne et réaliste son projet d’achat immobilier ?

Rencontre avec Yvan Ballif, président de la branche genevoise de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI Genève).

« Un taux directeur à zéro, est attractif à court terme, mais les conditions imposées par les banques restent complexes », souligne Yvan Ballif. « La tendance pourrait aller vers un taux négatif cet automne, ce qui permettrait de faire encore baisser les taux à court terme (SARON), mais les prix de l’immobilier restent élevés et sont liés à une pénurie persistante de biens. Ils ne fléchiront pas à court terme. »

Taux fixes, variables : que choisir aujourd’hui ?

Dans ce nouveau contexte, le choix entre hypothèques à taux fixe ou variable devient stratégique. Les

taux variables (SARON), directement liés au taux directeur, redeviennent attractifs, bien qu’ils n’offrent qu’une visibilité à très court terme. En revanche, les taux fixes pouvant aller jusqu’à 10 ans stagnent, ce qui les rend aujourd’hui moins compétitifs.

« Les hypothèques à taux variables peuvent être intéressantes à court terme, mais il faut bien intégrer la marge bancaire, qui reste non négligeable. La visibilité demeure en revanche très limitée obligeant ainsi l’emprunteur à s’adapter rapidement à toute remontée des taux. » explique Yvan Ballif.

Des règles plus strictes : le frein du financement

Avec l’entrée en vigueur des exigences de Bâle III et le cadre réglementaire renforcé par la FINMA, les conditions d’octroi des crédits hypothécaires se sont nettement durcies. Résultat : les primo-accédants comme les investisseurs doivent faire face à des obstacles croissants.

« Les banques exigent 20 % de fonds propres au minimum et peuvent appliquer des critères très stricts selon le profil des acheteurs et la qualité du bien. Dans un pays où la majorité de la population reste locataire – 81 % à Genève –l’accès à la propriété est particulièrement difficile. »

La rareté du foncier : une équation complexe à résoudre

L’accès à la propriété reste un parcours du combattant pour les accédants comme pour les

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Ebâtisseurs, principalement en raison de la rareté des terrains constructibles et de la complexité réglementaire. Selon M. Ballif, le « millefeuille législatif » freine les projets et leur entreprise.

« De très nombreuses règles encadrent un seul projet de construction. À Genève, on atteint la saturation et il est primordial de ne plus gaspiller le sol. Il faut désormais construire en hauteur, déclasser certaines zones agricoles, simplifier les procédures, autoriser plus généralement les surélévations et sa densification qui en découle. »

Les tensions sur l’offre ne sont dans l’intérêt de personne, rappelle-t-il, d’où la nécessité d’une coordination optimale entre acteurs privés et autorités publiques. Avec une démographie qui explose et un manque de logement criant, les politiques publiques n’ont d’autres choix que de prendre le problème au sérieux afin d’éviter une aggravation de la situation.

Anticiper la retraite pour éviter la vente forcée Un autre enjeu majeur se profile pour les futurs et jeunes retraités de 50-65 ans : rester propriétaire à la retraite. Selon une étude de MoneyPark, 60 % d’entre eux devront puiser dans leur épargne ou vendre leur bien. En cause principalement un manque d’anticipation dicté par le biais d’un taux directeur nul. « Beaucoup de propriétaires n’amortissent pas ou peu leur prêt pendant leur vie active et c’est une erreur ! Il existe deux sortes

d’amortissement : celui direct auprès de la banque ou celui indirect (rachat du 2 e pilier, investissement dans une assurance-vie via un 3 pilier). Il faut consulter des professionnels qualifiés, tels que les membres de l’USPI Genève, assez tôt. » souligne Yvan Ballif. L’anticipation reste donc le maître-mot. Quel avenir pour les investisseurs et les primo-accédants ?

La tendance actuelle pousse les investisseurs à recentrer leurs choix sur des biens de qualité, durables, performants et bien situés. Cela étant, l’immobilier reste une valeur refuge. Pour les primo-accédants, la voie reste étroite, mais quelques dispositifs cantonaux tentent d’alléger la facture. « A Genève, dans les nouveaux quartiers sortis de terre, les PPE construites en zone de développement sont soumises au contrôle étatique des prix de vente. Ainsi, la loi générale sur les zones de développement (LGZD) permet par exemple de bloquer le prix au m² pour le rendre plus accessible avec des conditions à respecter comme habiter personnellement le logement pendant dix ans. Mais nous manquons quand même chaque année de 5000 à 10 000 logements… Seule une politique foncière ambitieuse de création de logements passant par une densification de qualité, une simplification réglementaire et une coordination optimale entre tous les acteurs pourra infléchir durablement les prix. »

MyBestFx, le nouvel acteur du change hybride en Suisse

Bureau de change ou en ligne : pourquoi choisir ? Avec MyBestFx, Union of Financial Corners (UFC) lance une plateforme inédite qui combine les deux. Digital pour la rapidité, agences pour la proximité : le change devient hybride, flexible et pensé autant pour le quotidien des frontaliers que pour leurs grands projets. À cela s’ajoutent des services uniques, comme l’option Fix&Collect, qui permet de bloquer un taux pendant trois heures. Une liberté rare sur le marché.

ntre virements de salaire, projets immobiliers ou besoins de liquidités, changer son argent fait partie du quotidien de milliers de travailleurs et d’entreprises. Une question revient sans cesse : comment effectuer ses opérations de change de manière simple, transparente, sécurisée et au meilleur taux ? En réponse à cela, UFC, maison genevoise spécialisée dans le change depuis plus de vingt ans, a lancé MyBestFx pour répondre aux besoins du marché, avec une plateforme hybride qui combine la rapidité du digital et la proximité d’un réseau d’agences.

Le fonctionnement de MyBestFx repose sur une idée simple : laisser à chacun la liberté de choisir la manière dont il souhaite effectuer son change. Les utilisateurs connectés peuvent réaliser leurs transactions en ligne, en envoyant leurs fonds d’un compte à un autre et en bénéficiant immédiatement du taux affiché sur la plateforme. Ceux qui privilégient le contact direct peuvent se rendre dans l’un des douze points

de vente UFC à travers la Suisse, pour déposer ou retirer des espèces au taux garanti du moment. À ces deux options s’ajoute un service particulièrement apprécié : Fix&Collect. Cette fonctionnalité permet de réserver un montant en ligne au taux affiché, puis de disposer de trois heures pour venir le retirer dans l’agence de son choix. Une souplesse rare qui apporte une tranquillité supplémentaire, notamment dans un marché où les taux évoluent rapidement.

Cette combinaison d’efficacité digitale et de présence physique illustre parfaitement l’esprit « hybride » de MyBestFx : une solution moderne, accessible partout, mais qui reste ancrée dans la réalité du terrain et proche de ses utilisateurs.

Cette flexibilité s’accompagne de l’expertise d’UFC, acteur incontournable du change depuis deux décennies. L’entreprise a bâti sa réputation

sur la sécurité, la conformité et l’accompagnement personnalisé. « Avec MyBestFx, nous avons voulu associer le meilleur de notre savoir-faire à la modernité d’un outil digital. Nous restons accessibles partout, que ce soit en ligne ou en agence », souligne Andi Gjonej, directeur d’UFC.

MyBestFx ne se limite pas aux besoins courants : la plateforme accompagne également les clients dans leurs projets immobiliers, où les enjeux financiers sont encore plus importants. Transférer des fonds pour un achat, sécuriser une transaction internationale ou préparer une acquisition : chaque étape bénéficie de solutions adaptées, permettant d’économiser sur les frais de change tout en gagnant en sérénité.

En réunissant technologie et présence physique, UFC affirme une conviction : l’avenir du change est hybride. Digital pour la rapidité et la simplicité, humain pour la proximité et la confiance. Avec

MyBestFx, chaque utilisateur trouve une réponse claire à ses besoins financiers, du plus quotidien au plus décisif. Car derrière chaque transaction, il n’y a pas seulement des chiffres : il y a un projet, un rêve, un quotidien qui évolue. C’est là que MyBestFx se tient, tout simplement, à vos côtés.

Texte Juliette Kreda

Plus d’informations sur www.mybestfx.ch

Swiss É lite Leader, le Conseil au cœur de la démarche financière

Basé au Grand-Lancy, Swiss Élite Leader est un cabinet indépendant qui accompagne particuliers, professionnels et entreprises en finance, assurance, prévoyance et immobilier. Portée par sa CEO, Nadia El Hasnaoui, forte de 15 ans d’expérience et son équipe d’experts, Swiss Élite Leader mise sur la transparence, le conseil personnalisé et une approche à 360°.

Comment garantissez-vous la cohérence entre fiscalité, finance, assurance, prévoyance, investissement et immobilier ?

Chez Swiss Élite Leader, nous voyons la fiscalité, la finance, l’assurance, la prévoyance, l’investissement et l’immobilier comme des pièces d’un même puzzle. Pour nous, tout est lié : un choix dans un domaine a toujours un impact dans les autres. C’est pourquoi nous construisons des solutions globales, cohérentes et adaptées à chaque situation. Notre équipe pluridisciplinaire garantit cette vision à 360°, en tenant compte des objectifs personnels et professionnels de nos clients.

Comment gérez-vous ce bouquet de services pour vos clients ?

Nous gérons ce bouquet de services en mettant le client au centre, avec un interlocuteur unique qui coordonne l’ensemble de la relation. Cela lui simplifie la vie et lui permet de gagner du temps. En interne, chacun de nos pôles – fiscalité, finance, assurance, prévoyance, investissement et immobilier – dispose de ses propres experts. Cette

organisation nous permet de combiner une vision globale et cohérente avec une expertise pointue dans chaque domaine. Nos clients bénéficient ainsi d’un accompagnement complet, précis et harmonisé, tout en gardant la sérénité d’avoir une équipe pluridisciplinaire à leurs côtés.

Quels défis rencontrez-vous avec une clientèle internationale ?

Avec une clientèle internationale, les principaux défis concernent les différences de législations fiscales, de réglementations et de pratiques financières entre les pays. Chaque situation doit être étudiée avec précision pour rester conforme et optimiser les choix du client. Nous relevons ce défi grâce à une veille permanente et à un réseau de partenaires spécialisés à l’étranger. Cela nous permet d’offrir à nos clients internationaux la même qualité de service, tout en tenant compte de leurs spécificités culturelles, juridiques et patrimoniales.

Comment conciliez-vous performance et gestion des risques en investissement ?

Pour nous, la performance et la gestion des risques ne s’opposent pas, elles vont de pair. Notre rôle est de construire des stratégies d’investissement équilibrées : rechercher de bonnes opportunités, mais toujours avec une vision prudente et durable. Nous diversifions les placements, analysons chaque décision sous l’angle fiscal, financier et patrimonial, et restons attentifs aux objectifs personnels du client. Cette approche permet d’optimiser la performance tout en protégeant le capital et en offrant une vraie sérénité à nos clients.

Quels leviers privilégiez-vous pour optimiser la prévoyance et la retraite ?

Les leviers que nous utilisons vont de l’optimisation des solutions de prévoyance existantes, aux placements complémentaires et à la planification fiscale. L’idée est de construire une stratégie sur mesure qui assure sécurité et confort à long terme. Parce que chaque parcours de vie est unique, nous analysons aussi bien la situation professionnelle que personnelle pour anticiper les besoins futurs et garantir une retraite sereine.

Quel rôle jouent les outils digitaux dans votre accompagnement client ?

Les outils digitaux jouent un rôle clé dans notre accompagnement. Ils permettent à nos clients de suivre plus facilement l’évolution de leur situation, d’accéder à leurs informations en toute sécurité et de communiquer avec nous de manière fluide. Mais nous les voyons avant tout comme un support : la technologie apporte de la transparence et de la réactivité, mais elle ne remplace pas la relation humaine. Nous combinons donc la force du digital avec la proximité et l’écoute, pour offrir un accompagnement moderne et humain.

Ma vision en tant que CEO : Pour moi, la fiscalité n’est pas qu’une affaire de chiffres ou de règles à suivre. C’est un outil stratégique, au service des projets de chacun. Je crois en une fiscalité compréhensible, accessible et humaine. Mon objectif est de démystifier les obligations fiscales pour en faire un levier d’optimisation au bénéfice de nos clients.

Ma vision repose sur trois piliers :

– Écouter avant de conseiller : chaque situation est unique, et chaque client mérite une solution sur mesure.

– Simplifier la complexité : rendre les informations claires, compréhensibles et utiles.

– Anticiper l’avenir : aider chacun à prendre les meilleures décisions pour protéger ses intérêts, optimiser ses ressources et sécuriser son avenir.

La fiscalité, c’est un outil puissant au service de la liberté financière et des projets de vie.

Swiss Élite Leader Sàrl

Immeuble Alto Esplanade de Pont-Rouge,9A 1212 Grand Lancy swisseliteleader.ch

Nadia El Hasnaoui CEO, Swiss Élite Leader

Édouard Clerc

Immobilier en Suisse romande : tendances et conseils d’un expert

Avec sa société, Édouard Clerc s’est imposé comme un acteur incontournable de l’investissement immobilier en Suisse romande. Fondateur d’Inved SA, il accompagne les investisseurs grâce à une expertise pointue et une plateforme technologique innovante. Dans cette interview, il revient sur son parcours atypique, les défis du marché immobilier suisse et les ambitions de sa société en pleine croissance.

Interview Léa Stocky Image màd

Édouard Clerc, quel a été votre parcours ?

J’ai tout d’abord étudié le génie électrique. J’appréciais beaucoup les cours, mais je n’étais pas convaincu par la carrière professionnelle qui m’attendait. J’ai alors cherché de nouvelles opportunités, et c’est par hasard que je me suis retrouvé dans l’immobilier. J’ai débuté par un stage d’une journée, qui est devenu une semaine, puis trois mois, et qui s’est finalement transformé en engagement à durée indéterminée.

J’ai donc fait mes premiers pas dans l’immobilier en 2018, en courtage spécialisé dans la résidence secondaire. Cependant, je savais que je n’allais pas faire du courtage toute ma vie. Le métier est passionnant, mais il est mal pratiqué. Selon moi, le milieu compte trop d’acteurs qui ne s’intéressent pas réellement à l’immobilier, leur objectif étant avant tout pécuniaire.

C’est pourquoi je me suis orienté vers le brevet d’expert en estimation immobilière. J’ai commencé la formation en novembre 2020 et je l’ai terminée le 1 juin 2022. Je souhaitais lancer mon activité juste après.

Issu d’une génération marquée par le développement de YouTube, je voyais de nombreux créateurs fédérer des communautés et réussir à les monétiser. Cela représentait pour moi la seule manière de trouver des clients. Dès juillet 2022, soit un mois après l’obtention de mon diplôme, j’ai commencé à publier trois vidéos par jour sur les réseaux sociaux. Je comptais continuer jusqu’à ce que cela fonctionne. Quelques mois après, j’ai eu ma première estimation immobilière, validant ainsi ma démarche. J’ai continué de la même façon, jusqu’à trouver un produit qui marche.

Finalement, j’ai lancé Inved SA fin 2022. Avec un bureau à Sion et un autre à Vevey, nous sommes aujourd’hui 14 personnes à travailler dans la société. L’équipe est notamment composée de quatre experts titulaires d’un brevet fédéral en évaluation immobilière et de deux développeurs informatiques. Nous accueillerons de nouveaux collaborateurs très prochainement.

Quels sont les principaux services proposés par Inved ?

Nous réalisons des expertises économiques et du conseil en matière immobilière pour les investisseurs de Suisse romande.

Pour ce faire, nous avons créé une plateforme baptisée Inview. Elle nous offre la possibilité d’identifier des opportunités et d’élaborer des plans financiers. Grâce à cet outil, nous sélectionnons et analysons les biens avant de les proposer aux clients, qui peuvent ainsi investir en toute confiance, avec un objectif prioritaire de rentabilité.

Ainsi, les clients qui viennent nous voir cherchent avant tout à sécuriser leur capital en investissant dans l’immobilier, mais ne savent pas toujours par où commencer. En plus de la recherche et des analyses de biens, nous préparons également le dossier de financement et pouvons même visiter le bien en leur nom si nécessaire. Notre objectif est de rendre le processus d’investissement aussi fluide et efficace que possible.

Nous opérons principalement sur le marché

B2C. Nos clients sont des personnes de tous âges. Parmi eux, deux tiers sont des propriétaires. Leurs fonds propres oscillent quant à eux entre 100 000 et quatre millions de francs suisses.

Enfin, si nous accompagnons surtout des personnes qui souhaitent investir, nous conseillons également celles et ceux qui souhaitent acheter leur résidence principale.

Quelle est la situation du marché immobilier suisse ?

Les prix devraient poursuivre leur progression. Cette hausse s’explique par de nombreux facteurs, tels que la hausse des taux d’intérêt, la demande et l’état de l’offre sur le marché. Actuellement, cette dernière se raréfie, car on ne construit plus assez. Le directeur de l’Office fédéral du logement, Martin Tschirren, anticipe un manque de construction de 5000 à 10 000 logements par an en Suisse sur les cinq prochaines années.

Les prix sont également influencés par la surface habitable par personne, c’est-à-dire le nombre de mètres carrés nécessaires à chacun pour vivre. En 1970, cette surface était de 27 m², alors qu’aujourd’hui, elle atteint 47 m². Cette augmentation s’explique par la diminution du nombre moyen d’habitants par ménage au fil du temps.

La surface de terrain constructible par habitant a, pour sa part, diminué : en 2012, elle était de 309 m² ; aujourd’hui, elle est inférieure à 280 m².

La fluctuation des prix s’explique aussi par les aspects juridiques et législatifs. La loi sur les résidences secondaires en station de ski a ainsi fortement influencé les prix. Entre 2012 et 2020, ceux-ci ont d’abord baissé, avant d’exploser avec le Covid. Cela signifie qu’il n’y a plus de terrains disponibles dans les stations de ski, alors que la demande reste élevée.

Enfin, la dernière influence est politique. L’un des atouts de la Suisse réside dans son système politique, mis en place en 1948, véritable horlogerie de précision. Bien que peu de personnes parviennent à en expliquer le fonctionnement, il constitue un véritable succès. L’absence d’une influence excessive de la droite ou de la gauche garantit la stabilité du pays.

Aujourd’hui, quand on regarde tous ces éléments, on remarque que tous les voyants sont au vert pour l’investissement en Suisse. En effet, même si les taux d’intérêt ont été multipliés par trois en 2023, les prix de l’immobilier ont quand même augmenté. Quelles sont les problématiques que rencontrent les investisseurs immobiliers ?

Avant de venir nous voir, beaucoup de personnes ont peur de se tromper et d’acheter la mauvaise opportunité. Après tout, il s’agit de leur épargne, qu’elles ont réussi à mettre de côté pendant des années. Cet investissement est donc très important, et elles en auront besoin à l’avenir.

Pour les personnes qui sont déjà clientes, leur problématique est de trouver un bien immobilier. Il devient en effet de plus en plus compliqué d’en dénicher un, et on ne s’en aperçoit souvent qu’une fois la démarche entamée. C’est pourquoi, grâce à notre plateforme, nous les cherchons pour eux.

Pouvez-vous détailler les fonctions de cette plateforme ?

Avec Inview, nous avons voulu reprendre ce qui se fait chez les professionnels de l’immobilier, tout en l’adaptant aux petits investisseurs.

Pour ce faire, nous avons beaucoup investi dans la technologie. Grâce à un petit questionnaire, le client crée son profil d’investissement, puis prend rendez-vous avec un expert immobilier qui va clarifier la stratégie d’investissement. Ensuite, un expert fiscal diplômé se charge d’établir la structure juridique, avant qu’un expert en financement ne s’occupe du prêt bancaire.

Tout cela est possible grâce à plusieurs fonctions, telles qu’un calendrier qui permet de prendre des rendez-vous plus facilement et un chat qui relie les clients aux experts.

Notre objectif est de rendre le processus d’investissement aussi fluide et efficace que possible.

– Édouard Clerc , Fondateur d’Inved SA

Il est également possible de saisir ses critères, tels que la surface de l’appartement, le quartier, le nombre de pièces, l’étage. Ces éléments nous permettent d’établir un plan financier, c’est-à-dire de déterminer le prix d’achat maximum du bien, le rendement qu’il va générer, la qualité de son emplacement, l’état du bien aujourd’hui, à quel prix il pourra être loué, la somme que la banque accepte de prêter, les fonds qu’il faut injecter, le prix du mètre carré dans la région, etc. Avez-vous de nouveaux projets au sein d’Inved ?

Nos services prennent un virage décisif. Cela fait trois ans que j’accompagne des gens pour les aider à investir, une période qui m’a aidé à identifier toutes leurs problématiques. J’ai récolté tellement de données que nous pouvons aujourd’hui développer notre plateforme pour répondre au mieux aux besoins des clients. L’année 2026 s’annonce donc très prometteuse.

Pleins feux sur les PME : Pour une solution de prévoyance optimale avec Tellco

Des stratégies personnalisées pour les besoins individuels

Lorsque le personnel qualifié manque, les conditions d’embauche attrayantes prennent de plus en plus d’importance. Dans ce cadre, la prévoyance professionnelle joue un rôle essentiel. Les entreprises qui offrent à leur personnel des solutions de prévoyance flexibles et de qualité renforcent leur position sur le marché. Tellco pk comprend les besoins spécifiques des entreprises et propose des solutions sur mesure qui peuvent être adaptées aux exigences individuelles.

Des stratégies personnalisées pour lesbesoins individuels

Le paysage des PME suisses présente une impressionnante variété d’entreprises de tailles et de secteurs différents. Elles ont toutes des objectifs et des défis différents et, en tant qu’employeurs responsables, elles recherchent une solution de prévoyance qui réponde à leurs exigences. Les PME sont au centre des préoccupations de Tellco. Des solutions sur mesure sont possibles, indépendamment de la taille et du secteur.

« Notre longue expérience auprès des PME nous montre que chaque entreprise a des priorités différentes. C’est précisément pour cette raison que nous attachons de l’importance à des solutions flexibles, adaptées aux besoins de chacune », déclare Loïc Sautebin, Responsable commercial régional Suisse romande chez Tellco Banque SA. La fondation collective Tellco pk ne mise pas seulement sur des solutions de prévoyance individuelles, mais offre également à sa clientèle la plus grande flexibilité possible. Tellco pk propose aux entreprises de choisir entre trois solutions de prévoyance sur mesure: PRO, PULSE et INDIVIDUA. Elles se distinguent par leurs stratégies de placement, orientées vers la sécurité ou vers le rendement, et offrent la possibilité de définir soi-même certaines composantes de la solution de caisse de pension. PRO met l’accent sur la stabilité. Grâce à son approche dynamique de la gestion des risques et à sa part d’actions de 28%, PRO est la solution idéale pour une clientèle orientée sur la sécurité.

PULSE s’adresse à une clientèle axée sur le rendement. Avec une part d’actions de 45%, les personnes assurées profitent de la croissance à long terme des marchés des actions.

Pour INDIVIDUA une approche sur mesure est au premier plan. Du choix de la stratégie de placement à la banque de dépôt, c’est vous qui décidez. Cette solution est surtout destinée aux PME de grande taille à partir d’un capital de placement d’environ CHF 20 millions.

Flexibilité et adaptabilité

Tellco pk sait que les besoins des entreprises peuvent évoluer au fil du temps. Elle offre donc une flexibilité maximale : les entreprises peuvent modifier gratuitement leurs

solutions de prévoyance chaque année. De plus, les primes d’épargne ne sont dues qu’en fin d’année, ce qui permet une planification plus sûre. Des intérêts de 1.25% sont accordés sur les paiements anticipés.

Une gestion eff icace grâce à la numérisation

Grâce aux outils numériques comme l’application en ligne iTellco, les entreprises et les courtiers peuvent réduire leur charge administrative au minimum. iTellco permet de modifier à tout moment toutes les solutions standards et individuelles, de télécharger des documents et de consulter les mouvements des comptes. L’application en ligne ePlix offre également aux personnes assurées à tout moment un accès sécurisé à leurs données de prévoyance, comme le certificat de prévoyance personnel, le compte de libre passage et le compte 3a.

Un conseil personnalisé pour des solutions sur mesure

Chez Tellco, on met l’accent sur le contact personnel. Grâce à des consultations personnalisées, il est possible de discuter d’exigences spécifiques et de trouver rapidement des solutions appropriées. « L’essentiel est de bien comprendre la situation de l’entreprise. C’est pourquoi nous prenons le temps de trouver ensemble la solution la mieux adaptée », déclare Loïc Sautebin. Les entreprises peuvent ainsi offrir à leur personnel une prévoyance attrayante et profiter de conditions et d’avantages intéressants.

Des stratégies de placement durables pour des rendements à long terme

Tellco pk accorde de l’importance à une stratégie de placement durable et axée sur la sécurité, qui permet en même temps des rendements intéressants. « La durabilité n’est pas seulement une promesse pour Tellco pk, elle constitue la base de chaque stratégie de placement. Nous adhérons pleinement à la Stratégie énergétique 2050 et mettons en œuvre nos objectifs de décarbonisation de manière conséquente : les investissements dans le charbon sont exclus. À la place, nous investissons de manière ciblée dans les énergies renouvelables et dans des projets d’infrastructure. Avec nos investissements im-

mobiliers, nous misons sur une réduction continue des émissions de CO2. Parallèlement, nous réduisons de manière continue l’empreinte écologique de nos placements collectifs. Depuis 2024, nous portons le label « Good Practice » de l’Alliance climatique suisse et avons publié en 2025 pour la première fois un rapport de durabilité conforme aux standards de l’ASIP – garantissant une transparence maximale », explique Loïc Sautebin.

Un conseil sans engagement Profitez d’un conseil gratuit et découvrez la solution de prévoyance optimale pour votre entreprise. Tellco pk se tient à vos côtés en tant que partenaire fiable et vous aide à assurer la meilleure prévoyance possible pour votre personnel.

Tellco pk est l’une des caisses de pension principales du marché suisse. Elle connaît une croissance continue et compte 10’074 entreprises affiliées et 95’527 personnes assurées. Elle gère des actifs de clientèle d’environ CHF 4.81 milliards. La structure d’âge jeune de la caisse de pension est remarquable : l’âge moyen des femmes assurées s’élève à 41.0 ans et celui des hommes assurés, à 40.4 ans. Le rapport entre personnes actives et bénéficiaires de rente de Tellco pk est donc favorable avec un bénéficiaire de rente pour 18 personnes actives (Chiffres à fin 2024). Découvrez-en plus

Loïc Sautebin, Responsable commercial régional Suisse romande chez Tellco Banque SA

Comptabilité et gestion, clés d’un futur durable

Au cœur du Campus IPAC Grand Genève, l’IHECF (Institut des Hautes Études Comptables et Financières) forme de futurs professionnels de la comptabilité et de la gestion appelés à évoluer dans un environnement en pleine mutation. Dans un secteur où la technologie, l’éthique et la dimension internationale prennent une place grandissante, l’école accompagne ses étudiants pour développer à la fois des compétences techniques, le sens critique et l’esprit analytique, le sens de la communication et l’intégrité. Grâce à son approche à la fois pédagogique et ancrée dans la réalité du terrain, l’IHECF prépare les futurs professionnels du chiffre à relever les défis de demain. Pour nous en parler, nous avons interviewé Anne Vindevogel, directrice du campus IPAC Grand Genève et directrice de l’école IHECF Grand Genève. Quelles sont, selon vous, les compétences clés que les futurs professionnels doivent développer pour répondre aux transformations du secteur financier et de la gestion ?

Le secteur évolue vite, et nos étudiants doivent apprendre à jongler entre plusieurs registres. La

technique reste fondamentale : maîtriser les normes, comprendre la fiscalité, manier les données, etc. Mais ce n’est plus suffisant. Il faut aussi être curieux, capable de s’adapter, à l’aise avec les outils numériques, et surtout savoir communiquer clairement avec des interlocuteurs variés. Ce mélange de savoir-faire et de souplesse me semble indispensable.

Comment l’école accompagne-t-elle les étudiants dans leur réflexion sur l’éthique, la responsabilité et le développement durable dans les métiers du chiffre ?

Ces sujets font partie du quotidien de nos cours. On ne les traite pas comme un module isolé : ils traversent les études de cas, les projets, même les business games. Nous encourageons les étudiants à se demander : quelles sont les conséquences de ce choix ? Quel impact pour les équipes ? Nous faisons intervenir des professionnels qui partagent leurs expériences d’arbitrage auxquels ils sont confrontés dans leur pratique quotidienne.

De quelle manière l’IHECF s’inscrit-il dans le tissu économique et social de la région ?

On est très ancrés dans notre territoire. Nous travaillons avec des cabinets, des entreprises, des associations, l’Ordre des experts-comptables… Les intervenants viennent souvent du voisinage immédiat, et beaucoup de nos projets étudiants naissent de besoins exprimés par ces acteurs locaux. C’est une relation gagnantgagnant : nos étudiants apprennent au contact du terrain, et les structures locales bénéficient d’un regard neuf. C’est ce qui fait la richesse de l’alternance !

En quoi la position géographique particulière du campus est-elle un atout pour les étudiants et enseignants ? Être au carrefour entre la France et la Suisse n’est

pas anodin. On vit au quotidien la rencontre de plusieurs cultures administratives, fiscales, mais aussi managériales. Les étudiants voient très vite qu’il n’y a pas « une » bonne façon de faire, mais plusieurs approches. Et pour les enseignants, c’est une richesse incroyable : on peut illustrer les cours avec des exemples tout proches, qu’ils viennent de PME, de grandes entreprises françaises ou suisses, ou même d’organisations internationales.

En quoi l’alternance représente-t-elle un levier intéressant pour les entreprises de votre territoire ?

L’alternance est une véritable opportunité pour les entreprises locales. Elle leur permet de participer directement à la formation des jeunes, en transmettant leurs savoir-faire et leurs pratiques. En accueillant des alternants, elles contribuent à préparer les compétences dont elles auront besoin demain sur leur zone d’emploi.

C’est un échange gagnant-gagnant : les étudiants développent une expérience concrète et les entreprises s’impliquent activement dans la construction de leur futur vivier de talents.

Quelle place accordez-vous à l’ouverture internationale et à la compréhension interculturelle dans vos programmes ?

Dans nos métiers, on ne peut plus raisonner seulement à l’échelle nationale. Les normes sont globales, les équipes sont souvent dispersées dans plusieurs pays. On intègre donc des références internationales dans nos cours, et on essaie d’offrir des expériences qui ouvrent les horizons : stages à l’étranger, conférences avec des intervenants venus d’autres pays, échanges avec des étudiants d’horizons variés… Cela aide à développer une véritable aisance dans les environnements multiculturels.

Qu’est-ce qui vous rend la plus fière lorsque vous observez l’évolution de vos étudiants entre leur arrivée et leur sortie de l’école ?

J’apprécie particulièrement de les voir gagner en assurance au fil du temps, développer leur ambition. Certains arrivent avec beaucoup d’hésitation, pas toujours sûrs de leur place. Et puis, au fil des projets, des séminaires, des rencontres, ils prennent confiance, trouvent leur voie, deviennent force de proposition. Les voir partir avec l’envie et la capacité d’apporter quelque chose de positif dans leur métier est une grande satisfaction.

Quels défis voyez-vous pour les prochaines années dans le champ de la comptabilité, de la finance et de la gestion ?

La technologie transforme tout : automatisation, intelligence artificielle, exploitation des données… Il faudra savoir les utiliser intelligemment, tout en gardant du recul, être curieux et critique. On doit aussi préparer nos étudiants à des organisations plus agiles, où les rôles et les attentes changent vite. Quelles orientations souhaitez-vous donner à l’IHECF Grand Genève pour y répondre ? Nous voulons continuer à mêler exigence académique, compréhension des outils numériques et réflexion sur le sens du travail. Nous développerons sans doute encore plus de projets en partenariat avec des entreprises et des associations locales, tout en gardant une forte ouverture internationale. Notre ambition est de doter les étudiants de compétences techniquement robustes et immédiatement mobilisables en milieu professionnel, mais aussi de les rendre conscients des enjeux et prêts à évoluer dans un monde en mouvement.

Anne Vindevogel
Directrice du campus IPAC Grand Genève
Directrice de l’école IHECF Grand Genève

Un tremplin pour renforcer son leadership et élargir ses compétences

Outiller les dirigeants à relever les défis économiques, humains et de leadership dans leur carrière, telle est la mission du programme d’Executive Master of Business Administration de la Haute école de gestion Genève. Grâce à un accompagnement personnalisé, un ancrage pratique et une excellence académique, la HEG-Genève forme, au travers de ce programme, des leaders de demain en quête de nouvelles perspectives.

Nicolas Montandon est co-directeur du programme Executive MBA. Dans cette interview, il nous explique en quoi la formation est un tremplin pour développer son leadership, élargir ses compétences managériales et répondre concrètement aux enjeux des organisations d’aujourd’hui.

Nicolas Montandon, quelles sont les valeurs transmises au sein de la Haute école de gestion de Genève ?

Les trois grandes valeurs de l’École sont la responsabilité, l’ouverture et l’exigence. La HEG-Genève a été conçue pour des étudiants provenant de tout parcours académique, dans le but de former des professionnels de haut niveau prêts à rapidement intégrer le marché du travail. Pour nous, l’intégrité académique est indissociable de l’intégrité professionnelle, qui doit se traduire par une posture professionnelle et éthique dans l’exercice de son métier de dirigeant. Enfin, nous portons avec volonté la responsabilité vis-à-vis des générations à venir car nous sommes pleinement acteurs du secteur. En tant qu’université des sciences appliquées, la HEG-Genève accorde une place importante à la pratique et au terrain. Le business est en effet fondamentalement appliqué et humain.

Quels sont les grands objectifs poursuivis par le programme Executive MBA ?

Le programme Executive MBA s’attache pleinement à répondre aux défis de notre temps. En Suisse, nous

vivons en effet dans une petite économie ouverte. Liés au reste du monde, nous devons adopter une perspective globale tout en visant un impact concret et immédiat au niveau local. C’est pourquoi le programme s’adresse avant tout aux décideurs de l’économie régionale, à savoir les cadres dirigeants de demain. Au-delà de l’excellence académique du programme, nous souhaitons que la formation ait un visage humain. Nous promouvons ainsi un accompagnement personnalisé et une proximité entre les participants et tous les intervenants. À qui cette formation est-elle destinée et quelle est la durée du programme ?

En tant que formation continue, le programme s’adresse aux professionnels ayant un titre de formation et plusieurs années d’expérience. Ainsi, en plus de leur formation « métier », nous les formons au métier du management. Pour cela, nous souhaitons garder une palette diverse et large quant à la provenance professionnelle de nos participants : certains viennent du secteur de l’ingénierie, du médical, de la santé, de la culture, de l’hospitalité, ou encore du management plus classique. Il s’agit souvent de dirigeants en milieu de carrière, qui prennent des responsabilités plus importantes et qui viennent donc chercher à renforcer leur boîte à outils et leur posture de leader. L’âge moyen de nos participants est d’environ 35 à 39 ans.

L’Executive MBA dure 16 mois, ce qui le rend assez dense. Nous commençons toujours par une semaine d’intégration à la fin du mois d’août pour construire la cohorte et lancer les premiers modules. Les cours se déroulent ensuite les vendredis et samedis, tous les quinze jours et en présentiel. Cela permet de concilier le programme avec un emploi à plein temps. Ceci dit, certains participants réduisent leur charge à 80 % pour un peu plus de flexibilité. Les jours de présentiel sont accentués par du travail préparatoire et d’application en autonomie, par exemple avec certains contenus théoriques enregistrés qui permettent d’acquérir des notions clés à son rythme. Cela permet de faire du temps de présentiel des moments d’échange et d’interaction forts. Cette organisation sur

trois semestres permet aux participants de finir juste avant Noël et ainsi pleinement retrouver familles et carrière plus rapidement. Cela réduit le « coût d’opportunité » et augmente le retour sur leur investissement.

Quels sont les principaux modules enseignés et les compétences développées ?

L’Executive MBA est un programme de formation en compétences managériales généralistes. S’il s’adapte parfaitement aux exigences mondiales, nous l’avons articulé autour de trois grands axes. Au cœur du programme se trouve « Leadership et impact organisationnel ». Il vise à aider les participants à développer des compétences de leadership personnel et professionnel, tout en intégrant un coaching individualisé réalisé par des coachs certifiés. D’autre part, nous développons leur compétence en leadership organisationnel, qui comprend l’acquisition de compétences telles que le leadership stratégique, la gouvernance, la conduite du changement et la gestion de crise.

Deuxièmement, la « Gestion d’entreprise intégrée » entend revenir sur des outils fondamentaux des dirigeants, tels que le droit des contrats, les méthodes d’enquête de terrain, le design thinking, l’économie, etc. Il comprend également une partie sur le management fonctionnel, au sein de laquelle les participants approfondissent leurs connaissances sur les grandes fonctions de l’organisation (comptabilité, ressources humaines, marketing et finance), et un focus sur la dimension stratégique des entreprises.

Enfin, le dernier axe, qui se nomme « Transformation stratégique de l’organisation », intervient au dernier semestre du programme. Nous y abordons les enjeux liés à la stratégie et à l’intelligence économique, ainsi que les défis liés à la transformation des organisations, parmi lesquels figurent la transformation digitale et la RSE. Afin de compléter ces modules théoriques, une série de projets appliqués rythme la formation des participants. Pendant six mois, les étudiants travaillent ainsi en tant que consultants sur une problématique réelle au sein de leur entreprise.

Finalement, quels sont les avantages à rejoindre l’EMBA de la HEG-Genève ? Ce qui nous distingue, c’est la nature des intervenants qui sont avant-tout des experts praticiens. Si ils possèdent tous un profil académique avancé, ils amènent également une expérience professionnelle significative à des postes de direction. Cette conjugaison de rigueur académique et pratique professionnelle est dans la nature même des formations exécutives à la HEG-Genève. Cette omniprésence de la pratique constitue une réelle valeur ajoutée pour des participants qui vont ensuite réutiliser leurs connaissances en entreprise. Dans cette même logique, nous entretenons de nombreux partenariats avec les entreprises de la région qui permettent à nos participants de se pencher sur des études de cas concrets. Au-delà des compétences acquises, les participants peuvent élargir leur réseau grâce à nos alumni, qui sont aujourd’hui plus de 200 membres. Parmi eux, 92% recommanderaient d’ailleurs le programme à une connaissance, et 94% disent que l’EMBA a été un atout pour améliorer leurs perspectives de carrière. Intégrer le réseau des alumni, c’est favoriser les échanges et le partage d’expériences, notamment grâce aux différents événements organisés tout au long de l’année par la HEG-Genève.

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Interview Léa Stocky
Nicolas Montandon Co-directeur du programme Executive MBA
Gestion de fortune Family Office Sélection de fonds
GENÈVE
NASSAU
PANAMA
DUBAÏ
MIAMI

Investissements digitaux : opportunités, risques et stratégies

et institutionnels. Leur attrait réside dans leur faible dépendance aux politiques monétaires traditionnelles, même si elles montrent aujourd’hui une corrélation croissante avec les marchés actions. Dans un contexte d’incertitudes économiques et de dévaluations monétaires, Pablo Astengo voit un intérêt à les intégrer dans une stratégie patrimoniale : « Les cryptomonnaies peuvent jouer un rôle de diversification. Elles permettent de se protéger contre certaines baisses de marché et de compléter une allocation d’actifs classique. »

Les investissements digitaux bouleversent les codes de la gestion de patrimoine. Entre cryptomonnaies, tokenisation d’actifs, trading en ligne et solutions de prévoyance innovantes, les possibilités n’ont jamais été aussi nombreuses. Mais avant de se lancer, mieux vaut faire un diagnostic complet de sa situation financière pour faire des investissements.

Pablo Astengo, Head of Pension Solutions & Wealth Planning à la Banque Syz, nous éclaire sur les tendances actuelles et les stratégies à adopter.

Une nouvelle ère pour l’investissement

L’essor des actifs digitaux marque une rupture avec les schémas traditionnels. Contrairement à il y a dix ans, où les marchés financiers restaient réservés à un public averti, les plateformes de trading et les applications mobiles ont démocratisé l’accès à des produits auparavant réservés aux professionnels. Selon Pablo Astengo, cette transformation ouvre de nouvelles perspectives : « Aujourd’hui, les actifs digitaux sont accessibles au grand public. Les plateformes permettent d’investir facilement, mais cela ne signifie pas que c’est sans risque : les cryptomonnaies, par exemple, restent très volatiles.» L’investisseur d’aujourd’hui peut donc construire un portefeuille hybride, combinant placements traditionnels et actifs numériques, mais il doit avant tout définir une stratégie claire. Cryptomonnaies : entre diversification et spéculation

Les cryptomonnaies, comme le Bitcoin ou l’Ethereum, séduisent de plus en plus d’investisseurs particuliers

Cependant, il met en garde contre les dangers de ce marché : piratage des plateformes, perte des clés d’accès, mots de passes, fluctuations extrêmes et manque de régulation. Pour sécuriser les investissements, la Banque Syz permet à ses clients de déposer/détenir des actifs numériques en bénéficiant d’une solution de garde institutionnel sophistiqué tout en réduisant le risque de contrepartie.

Tokenisation : investir autrement

Au-delà des cryptomonnaies, l’un des phénomènes majeurs de ces dernières années est la tokenisation des actifs. Cette technologie, qui repose sur la blockchain, permet de transformer des biens physiques en jetons numériques fractionnés et échangeables. Il devient donc possible d’acquérir une part d’un bien immobilier, d’une œuvre d’art ou même d’un club sportif sans avoir à en financer l’intégralité, même si ces cas d’usage restent encore limités et en phase pilote.

Pablo Astengo voit dans ces innovations un changement profond du rapport à l’investissement : « La tokenisation ouvre de nouvelles possibilités : on peut désormais mutualiser des investissements, partager des actifs et créer des contrats intelligents qui automatisent les transactions. La technologie rend possible la représentation fractionnée d’actifs, même si l’intégration juridique et réglementaire reste en développement. La Banque Syz a déjà tokenisé deux œuvres d’art, permettant ainsi à ses collaborateurs d’en détenir une part. Cette initiative prouve que c’est non seulement possible, mais aussi concret. Fidèle à sa philosophie, la Banque Syz a d’abord choisi de l’appliquer en interne, avant de l’ouvrir à ses clients ».

Brandreport • Théâtre Montreux Riviera

Mais il faut toutefois nuancer et distinguer les projets solides des simples effets de mode. Des solutions plus stables pour les investisseurs institutionnels

La gestion de fortune des caisses de pension limite les investissements en placements alternatifs, aujourd’hui on peut imaginer 1 % à 5 % maximum d’exposition indirecte via des fonds avec un sous-jacent digital. Pour les investisseurs institutionnels et les caisses de pension, il existe des solutions d’investissement digitales moins spéculatives et mieux adaptées à leurs exigences de gestion des risques.

Par exemple, certaines stratégies reposent sur des algorithmes avancés capables d’identifier des écarts de prix entre différentes plateformes afin de générer de la performance. Ces stratégies peuvent réduire la corrélation à la volatilité directionnelle, mais, bien que moins risquées, comportent toujours des risques opérationnels et de marché.

« Nous collaborons avec des partenaires tels que Syz Capital, reconnus pour leur expertise dans les investissements alternatifs et la gestion de fonds de fonds. Leur approche inclut également certaines stratégies innovantes liées aux actifs digitaux, comme le Bitcoin, ce qui nous permet d’élargir notre offre et de l’intégrer dans des solutions institutionnelles adaptées », explique Pablo Astengo. Cette approche séduit un nombre croissant de fonds de pension et trouve progressivement sa place dans les solutions de prévoyance.

Préparer sa retraite à l’ère du digital

La Suisse dispose des atouts pour devenir pionnière dans l’intégration progressive des actifs numériques, même si l’usage reste aujourd’hui marginal. Certaines solutions permettent désormais de combiner placements traditionnels et actifs digitaux au sein d’une même structure. « Nous proposons des solutions directionnelles, très dynamiques, destinées à ceux

qui cherchent de la performance, et des produits d’arbitrage, plus stables et moins exposés aux variations du marché », détaille Pablo Astengo.

La préparation à la retraite ne se limite pas aux mécanismes traditionnels tels que la LPP ou la prévoyance 3a. Elle englobe l’ensemble des ressources financières et des actifs que l’on constitue tout au long de la vie, contribuant à la solidité du patrimoine global. Dans cette perspective élargie, les actifs digitaux, qu’il s’agisse de crypto-monnaies ou d’autres formes d’investissements numériques, trouvent progressivement leur place au sein d’une stratégie patrimoniale diversifiée.

Quand la crypto s’invite dans le quotidien : l’exemple du Lugano Token

Parmi les innovations les plus marquantes, Pablo Astengo cite le Lugano Token, un projet pilote suisse où la monnaie numérique locale est déjà utilisée par plus de 400 commerces et plusieurs milliers de locaux. « C’est un excellent exemple de l’application concrète des actifs digitaux. Cela montre que la blockchain n’est pas qu’une technologie spéculative : elle peut s’intégrer dans l’économie réelle », souligne Pablo Astengo. Ce type d’initiative pourrait préfigurer l’avenir des paiements numériques en Europe. Les conseils pour se lancer Pour se lancer dans les placements digitaux, la clé est d’adopter une approche prudente et méthodique. Il faut éviter de se fier aux influenceurs sur les réseaux sociaux, souvent orientés vers la promotion de projets non vérifiés. « Avant d’investir, il faut s’informer, se former et se faire accompagner. Le mieux est de se tourner vers des experts reconnus ou des établissements bancaires spécialisés. » rappelle Pablo Astengo. Il est également recommandé de diversifier ses placements, de ne pas consacrer plus que ce que l’on est prêt à perdre, et surtout de garder une vision long terme. Des opportunités donc, mais en restant prudent !

Texte SMA

Le crédit, texte de Jordi Galceran, mis en scène par Pierre Lericq

Dans cette adaptation épurée, la mise en scène se fait volontairement minimaliste : un bureau, deux chaises. Peu d’artifices, mais une confrontation intense entre deux comédiens. Sylvain Bugnon campe un banquier sûr de lui, condescendant parfois, dont les certitudes se fissurent progressivement sous l’assaut méthodique et absurde de son interlocuteur. Face à lui, Jean-Pierre Bugnon incarne un client à l’intelligence acérée et à l’humour mordant, maniant chaque réplique avec finesse et subtilité. Leur complicité, parfaitement dosée, fait vibrer le texte : le rire surgit fréquemment, mais toujours sur le fil.

«Le crédit » dépasse le simple duo comique. La pièce explore avec humour noir les rapports de force, la toute-puissance des institutions et la fragilité dissimulée derrière les rôles sociaux. Le rire y devient un instrument tranchant, parfois cruel, servant une satire sociale qui évite la caricature et propose un théâtre de la manipulation moderne.

Portée par une mise en scène sobre, l’œuvre joue avec notre inconfort : le spectateur observe silencieusement le basculement du pouvoir. Comédie certes, mais intense et troublante, elle laisse le public à la fois diverti et légèrement déstabilisé.

« Le crédit » a rencontré un immense succès lors du dernier Festival d’Avignon et sera présenté au Théâtre Montreux Riviera (TMR) du 30 septembre au 12 octobre, offrant une heure quinze de théâtre incisif, drôle et inquiétant, porté par le duo complice et irrésistible des frères Bugnon. Une réflexion percutante sur nos rapports à l’argent, au statut et à la vulnérabilité cachée sous les apparences.

Théâtre Montreux Riviera

Rue du Pont 34 bis, 1820 Montreux

+41 21 961 11 31 billetterie@theatre-tmr.ch

Réservations : www.theatre-tmr.ch

Pablo Astengo
Head of Pension Solutions & Wealth Planning à la Banque Syz

Le viager : une clé de liberté financière pour les retraités

À l’heure où le pouvoir d’achat des retraités est mis à mal par l’augmentation du coût de la vie, le viager se présente comme une alternative immobilière avantageuse, permettant de valoriser son patrimoine sans sacrifier sa qualité de vie.

Le viager est une solution de vente immobilière qui permet à un propriétaire de vendre son bien tout en conservant un droit d’habitation, à vie ou pour une durée déterminée. Contrairement à une vente classique, le vendeur perçoit soit un bouquet (un capital versé immédiatement), soit une rente viagère (des paiements mensuels jusqu’à son décès), soit une combinaison des deux.

Parmi les différentes formules, on distingue principalement le viager occupé et le viager libre. Dans le viager occupé, le vendeur continue d’habiter dans son logement jusqu’à son décès ou jusqu’à une date fixée dans le contrat. Dans le viager libre, en revanche, le

vendeur quitte son bien. Ce type de viager se rapproche davantage d’une vente classique, à la différence que les acheteurs paient une rente en plus du capital.

Des avantages financiers considérables

Pour les vendeurs, recourir au viager permet de profiter de la valeur de leur patrimoine, et ce de leur vivant. Ce type de vente est particulièrement adapté aux personnes de plus de 65 ans rencontrant des difficultés financières. Geoffrey Pascal, fondateur associé de Bien en Viager, explique : « On peut facilement être millionnaire en patrimoine sans avoir assez d’argent pour ses dépenses quotidiennes, d’autant plus lorsque les fonds de retraite ont été investis dans l’achat de la maison. » Grâce au viager, les personnes récupèrent ces fonds et peuvent ainsi profiter pleinement de leur retraite.

Le capital reçu sous forme de bouquet consiste en une somme importante versée dès la signature de la vente. Il se calcule en fonction de l’âge du vendeur et donc de la durée estimée du droit d’habitation. La rente agit, quant à elle, comme un revenu complémentaire régulier. Calculée sur le modèle d’une assurance-vie, elle est versée par l’acquéreur tant que le vendeur vit, sécurisant ainsi ses finances sur le long terme. Le droit d’habitation reste gratuit pour le vendeur. Christophe Andrié, expert du viager depuis dix ans chez Bien en Viager, précise : « Un contrat de viager dépend de la durée de vie des personnes qui habitent leur bien. Cela peut être deux ans, comme dix ou trente ans, personne ne le sait au départ. »

Une solution adaptée aux besoins des retraités Pour profiter du capital de son patrimoine, deux options principales existent : la vente classique et le viager. Or, ce dernier présente de nombreux atouts qui facilitent la vie des retraités. Premièrement, nul

besoin de déménager : le vendeur garde ses repères, son confort et son cadre de vie. Il s’épargne ainsi le stress lié à un changement de logement. Christophe Andrié explique : « Le viager change la vie car il permet de récupérer du capital et de vivre correctement sa retraite. Il devient possible de voyager, de subvenir à ses dépenses médicales ou encore d’en faire profiter ses proches. Surtout, son grand avantage est de pouvoir continuer à habiter chez soi et de garder ses habitudes, au lieu de devoir emménager dans un appartement plus petit, avec une qualité de vie moindre. »

Ensuite, le viager permet d’optimiser sa succession. En recevant l’argent de son bien de son vivant, le vendeur peut organiser la répartition de son héritage, une solution idéale surtout en cas de famille nombreuse ou de besoins financiers urgents. Geoffrey Pascal ajoute : « Il est souvent bien plus facile de répartir son héritage avec des liquidités plutôt qu’avec un bien immobilier. »

En cas d’absence d’héritiers, le viager permet aux vendeurs de profiter eux-mêmes de leur patrimoine, plutôt que de le laisser inutilisé. Enfin, le viager s’adresse également aux propriétaires de grands biens qui ne souhaitent pas y vivre jusqu’à un âge avancé. Dans ce cas, ils peuvent opter pour un viager à durée limitée, qui fixe à l’avance la période pendant laquelle ils conservent l’usage de leur logement.

Une solution qui séduit

Encore trop méconnu, le viager attire pourtant de plus en plus de vendeurs potentiels en quête de revenus supplémentaires. Cette tendance s’explique par le contexte économique et démographique : l’espérance de vie augmente, le nombre de retraités croît, et le coût de la vie progresse plus vite que les

rentes AVS. Le viager est donc une solution idéale pour compléter ses revenus. Mais il séduit aussi de nombreux acheteurs, intéressés par un investissement socialement utile. Le viager est en effet une méthode de vente plus éthique, car il permet à la personne âgée de continuer à vivre dans son bien.

Sur le plan financier, les acheteurs bénéficient d’un prix d’acquisition souvent inférieur à celui du marché, avec des paiements échelonnés. Les profils sont variés : jeunes souhaitant s’engager dans un projet de vie, investisseurs pour eux-mêmes ou pour leurs enfants, sans oublier les fonds d’investissement et sociétés spécialisées.

Un marché stable et sécurisé

Adossé au marché immobilier suisse, réputé stable, le viager apparaît comme une solution fiable et rassurante dans un contexte économique mondial incertain. Il est en outre encadré légalement : la vente est réalisée devant notaire, garantissant le respect des droits du vendeur comme de l’acheteur. Le viager reste toutefois un mécanisme complexe, avec de nombreuses variantes. Il est donc essentiel d’être accompagné par un professionnel tout au long de la démarche. Les premières rencontres avec des experts du secteur sont sans engagement et permettent de définir la formule la plus adaptée.

Christophe Andrié conclut : « J’adore mon métier, car quand je revois des clients qui ont sauté le pas, je me rends compte qu’ils sont satisfaits, qu’ils peuvent s’offrir des choses auxquelles ils n’avaient pas accès avant et que le viager leur a vraiment changé la vie ! »

Texte Léa Stocky

Geoffrey Pascal Fondateur associé de Bien en Viager
Christophe Andrié Expert du viager chez Bien en Viager

Le Private Equity, pilier discret de la retraite

Alors que l’AVS et le deuxième pilier peinent à assurer des revenus suffisants, les Suisses se tournent vers de nouvelles solutions pour préparer leur retraite. Parmi elles, le Private Equity s’affirme comme une option crédible, combinant rendement, discipline et diversification. Longtemps réservé aux institutionnels, ce marché s’ouvre désormais aux particuliers grâce à des fonds de fonds accessibles. Une évolution qui pourrait redéfinir en profondeur la manière dont les épargnants gèrent leur patrimoine. Entretien avec Julie Van Campenhoudt, Head of Switzerland, Altaroc.

Pour commencer très simplement, pouvez-vous rappeler ce qu’est le Private Equity et en quoi il diffère d’un investissement coté en bourse ?

Bien sûr. Le Private Equity désigne l’investissement dans des entreprises non cotées en bourse. Cela couvre plusieurs étapes de vie d’une société : le capital-risque (venture capital), qui finance les start-ups prometteuses ; le capital-développement, qui soutient des PME en croissance ; et le buy-out, qui accompagne des transmissions. Contrairement aux marchés cotés, où les titres s’échangent quotidiennement, le Private Equity implique un horizon long, souvent huit à dix ans, avec une participation active des investisseurs dans la gouvernance et la stratégie. L’objectif n’est pas de spéculer sur des fluctuations de cours, mais de créer de la valeur réelle dans l’entreprise avant de la céder à moyen terme avec une plus-value.

On entend de plus en plus parler du Private Equity comme d’un instrument de diversification, mais aussi comme d’un outil pour préparer sa retraite. Pourquoi cet engouement aujourd’hui ?

L’intérêt croissant pour le Private Equity vient de plusieurs tendances structurelles. D’abord, les investisseurs suisses sont confrontés à une double réalité : une longévité qui augmente d’année en année et des systèmes de prévoyance sous pression. Le premier pilier est fragilisé par le vieillissement démographique, le deuxième pilier par un environnement de taux faibles et une performance des marchés cotés parfois erratique. Dans ce contexte, les épargnants comprennent qu’ils doivent prendre une part plus active à la constitution de leur patrimoine de long terme. Le Private Equity offre donc une réponse pertinente : il combine potentiel de rendement, diversification et un horizon parfaitement aligné avec la préparation de la retraite.

Concrètement, comment fonctionne un investissement en Private Equity pour un particulier ?

Le particulier n’investit pas directement dans une entreprise, mais dans un fonds, qui lui-même sélectionne plusieurs dizaines de sociétés. Ce fonds collecte des capitaux, les investit progressivement, puis restitue les gains lors des cessions, généralement après plusieurs années. C’est pourquoi il faut accepter une durée de blocage : on immobilise son capital le temps que la valeur se crée. Aujourd’hui, des fonds de fonds, comme ceux proposés par Altaroc, permettent d’aller encore plus loin en diversifiant sur plusieurs gérants et stratégies, ce qui réduit encore les risques pour l’investisseur privé.

Pourtant, on reproche souvent au Private Equity d’être une classe d’actifs complexe, illiquide, et réservée aux institutionnels. Est-ce réellement accessible à un particulier qui pense à sa retraite ?

C’était vrai il y a encore dix ans. Le Private Equity était un univers clos, réservé aux caisses de pension, fonds souverains et grands family offices. Mais cela évolue très vite. Aujourd’hui, des feeders ou des fonds de fonds diversifiés permettent aux particuliers d’y accéder avec des tickets d’entrée beaucoup plus bas qu’auparavant. La Suisse n’échappe pas à cette tendance : des structures adaptées, encadrées et supervisées par les autorités, offrent un cadre sûr. L’illiquidité existe toujours –les capitaux sont bloqués sur des périodes de huit à dix ans – mais si l’on investit en pensant à sa retraite, cette contrainte se transforme en vertu : on s’impose une discipline d’épargne forcée qui évite de céder à la tentation du court terme.

Les investisseurs suisses sont confrontés à une double réalité : une longévité qui augmente d’année en année et des systèmes de prévoyance sous pression.

Vous insistez sur la discipline. En quoi est-elle si importante ?

La discipline est clé à deux égards. D’abord, la régularité : investir une somme fixe chaque année dans un véhicule diversifié permet de lisser son exposition aux cycles économiques et de ne pas dépendre d’un point d’entrée unique. Ensuite, la patience : le Private Equity exprime toute sa puissance sur des horizons longs, parce que la création de valeur des entreprises non cotées est un processus graduel. C’est là que les intérêts composés jouent à plein. Prenons un exemple simple d’un investisseur de 30 ans qui alloue 10 000 francs par an à des fonds affichant 13 % de rendement annuel moyen. Après trente ans, ses 300 000 francs d’effort d’épargne se seraient transformés en plus de 3 millions. Bien entendu, la performance passée ne garantit pas la performance future, mais cet exemple purement mathématique illustre bien ce que le long terme et la discipline peuvent accomplir.

Certains pourraient dire que c’est un scénario trop optimiste… Je comprends cette réaction. Le chiffre de 13 % correspond à des moyennes historiques observées sur de longues périodes sur certaines classes d’actifs du Private Equity, en particulier le capital-développement et le buy-out, selon les chiffres de Pitchbook. Mais ce qui est intéressant, c’est aussi la robustesse de cette classe d’actifs face aux cycles. Contrairement aux marchés cotés, soumis à une volatilité quotidienne, les entreprises non cotées créent de la valeur de façon plus progressive, en s’appuyant sur des leviers de création de valeur très bien identifiés : la croissance interne, les acquisitions ciblées et l’amélioration opérationnelle. Ce n’est pas une courbe lisse, mais une dynamique moins dictée par la psychologie des marchés.

Si on parle de retraite, quel rôle précis le Private Equity devrait-il jouer dans une allocation globale ?

Le Private Equity ne doit jamais représenter 100 % du patrimoine, ce serait trop contraignant, notamment si l’investisseur a besoin de liquidités. Mais une allocation de 10 à 20 % d’un portefeuille global est souvent considérée comme optimale pour un particulier. Cette proportion permet de bénéficier de la prime de rendement du Private Equity, tout en gardant une part majoritaire d’actifs liquides et diversifiés dans d’autres classes comme les actions cotées, les obligations, l’immobilier ou les placements alternatifs. C’est un pilier complémentaire, qui vient renforcer la solidité d’ensemble.

Parlons de la Suisse. Les débats autour de l’AVS et du deuxième pilier montrent un système sous tension. Le Private Equity peut-il vraiment être une solution à l’échelle individuelle ? Absolument. La Suisse reste un pays riche avec un système de prévoyance solide, mais il est mis à l’épreuve. L’AVS est basé sur la répartition, ce qui suppose un équilibre entre cotisants et retraités. Or, le rapport se détériore mécaniquement avec le vieillissement démographique. Quant au deuxième pilier, les caisses de pension peinent à maintenir des rendements suffisants dans un environnement de taux bas et de marchés saturés. Résultat : le revenu de remplacement garanti aux retraités tend à diminuer. Face à cela, chacun doit envisager une prévoyance individuelle renforcée. Le Private Equity est un outil parmi d’autres, mais il est particulièrement pertinent car il combine rendement sur la durée et création de valeur économique.

On évoque souvent les caisses de pension comme des acteurs majeurs du Private Equity. Leur expérience est-elle transposable à l’investisseur privé ?

Oui, et c’est un point intéressant. Depuis longtemps, les caisses de pension américaines, entre autres, investissent une part significative de leurs actifs en Private Equity (plus de 20 %), précisément pour renforcer leurs rendements à long terme. Leurs alter ego suisses ont été plus lentes à l’adoption de la classe d’actifs mais y renforcent leurs positions depuis maintenant quelques années. Leur démarche illustre que cette classe d’actifs est adaptée à une logique de retraite.

Ce qui change pour un particulier, c’est l’échelle et les outils : les fonds de fonds lui permettent de bénéficier de la même logique de diversification, mais avec des montants et une gouvernance adaptés à sa situation.

Vous avez évoqué la diversification. À quoi ressemble un portefeuille de Private Equity bien construit ? Un portefeuille solide combine plusieurs dimensions. La diversification sectorielle – par exemple santé, logiciels, consommation – réduit la dépendance à un seul pan du cycle économique. La diversification géographique, entre Europe, États-Unis et Asie, permet de capter différents moteurs de croissance. Enfin, la diversification des stratégies – notamment sur le capital-développement et le buy-out – permet d’équilibrer le potentiel de performance et la stabilité du portefeuille. L’investisseur particulier, via des fonds de fonds, bénéficie d’emblée de cette diversification, qui est très difficile à construire seul.

Vous mentionnez la création de valeur économique. Concrètement, en quoi investir dans le Private Equity a-t-il un impact sociétal ? C’est un point essentiel. Quand vous investissez dans un fonds de Private Equity, vous ne vous contentez pas d’acheter une ligne sur un écran : vous soutenez directement des entreprises réelles, innovantes, en croissance, qui créent des emplois, financent de la recherche ou deviennent des champions en consolidant leurs industries. Cela peut aller de PME industrielles à des sociétés technologiques ou de santé. En Suisse comme ailleurs, ces entreprises représentent l’épine dorsale de l’économie. Le Private Equity leur apporte non seulement du capital, mais aussi un accompagnement stratégique. Pour un investisseur particulier, il y a donc une double satisfaction : préparer sa retraite tout en contribuant à financer l’économie réelle.

La question environnementale et sociale prend de plus en plus d’importance. Comment le Private Equity intègre-t-il les critères ESG ? Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sont devenus incontournables. Les fonds de Private Equity intègrent désormais ces dimensions dès la sélection des entreprises, car elles influencent la performance à long terme. Une entreprise qui néglige son impact environnemental ou sa gouvernance court un risque accru de réputation et de valeur. Pour l’investisseur particulier, c’est aussi un moyen de donner du sens à son épargne retraite : préparer l’avenir tout en soutenant des entreprises plus responsables.

Beaucoup de nos lecteurs se demandent sans doute comment commencer. Quels conseils donneriez-vous à un particulier qui envisage le Private Equity pour la première fois ? Le premier conseil, c’est de s’informer et de se faire accompagner. Le Private Equity est une classe d’actifs puissante, mais elle requiert des connaissances et des logiques spécifiques, notamment du fait de ses appels de fonds différés. Il est essentiel de passer par des véhicules professionnels, qui offrent diversification et gestion rigoureuse. Le deuxième conseil, c’est de commencer tôt, même avec des montants modestes. L’effet du temps est l’allié principal de cette stratégie. Enfin, il faut rester réaliste : le Private Equity n’est pas un placement liquide ni garanti. Il doit être envisagé comme une brique complémentaire dans une stratégie patrimoniale globale.

Pour conclure, diriez-vous que le Private Equity est en train de redéfinir la manière dont les Suisses pensent leur retraite ? Oui, je le crois. L’allongement de l’espérance de vie et les limites des systèmes publics nous obligent à repenser notre rapport à l’épargne. Le Private Equity n’est pas une solution miracle, mais c’est un outil puissant pour qui accepte la discipline et le long terme. Il permet de bâtir du capital dans la durée, de diversifier son patrimoine et de donner du sens à son investissement. À mes yeux, il s’inscrit naturellement dans une approche patrimoniale moderne, où l’épargnant devient aussi acteur du financement de l’économie. C’est pourquoi il s’impose aujourd’hui comme une composante clé – une véritable brique essentielle – de l’épargne retraite moderne en Suisse.

Avertissement : Article purement informatif. Les données, exemples, simulations et outils sont communiqués à titre purement informatif

Julie Van Campenhoudt, Head of Switzerland julie.van-campenhoudt@altaroc.pe

Antoine Duchiron, Senior Sales & Product Specialist antoine.duchiron@altaroc.pe Plus d’informations sur www.altaroc.pe

Julie Van Campenhoudt Head of Switzerland, Altaroc

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Les entreprises face au défi de l’agilité permanente

Crises successives, inflation instable et tensions commerciales imposent un nouveau tempo aux organisations. L’intelligence artificielle et la donnée deviennent des leviers décisifs pour anticiper les risques et décider plus vite, sans sacrifier la prudence. L’expérience de Coface éclaire cette transformation.

Depuis 2020, les crises s’enchaînent : pandémie, guerre en Ukraine, flambée des prix de l’énergie, hausse record des droits de douane américains. L’incertitude économique s’accroît et complique les décisions stratégiques. Parallèlement, l’essor de l’intelligence artificielle et l’abondance de données reconfigurent les rapports de force économiques, des chaînes d’approvisionnement aux conditions de financement. « La data et l’IA structurent aujourd’hui l’économie mondiale comme le faisait le pétrole auparavant. Elles ont fait croître des géants comme Apple, Amazon, Alphabet ou Microsoft, attisant les velléités de contrôle des États », observe Aurélien Duthoit, économiste sectoriel chez Coface.

S’adapter au contexte économique européen Fortement orientées à l’export, les entreprises suisses doivent également tenir compte du climat économique de leurs voisins européens, où croissance et indicateurs économiques varient fortement.

En France, la croissance s’annonce faible, autour de 0,5 % en 2025 comme en 2026. L’incertitude politique et budgétaire freine les investissements et installe un attentisme durable chez les ménages et les entreprises. Les marchés réagissent d’ailleurs plutôt défavorablement à ces niveaux d’instabilité.

En Italie, la création d’emplois apporte un signal positif en améliorant les recettes fiscales et en contribuant à la réduction du déficit public. Mais cette amélioration reste fragile : les créations de postes se concentrent dans des secteurs à faible valeur ajoutée, ce qui ne stimule ni le PIB (prévu autour de 0,5 % en 2025) ni les salaires. La consommation des ménages demeure limitée, et le deuxième trimestre a même vu le PIB italien reculer. Les perspectives à moyen et long terme restent donc modestes.

En Allemagne, après deux années de récession, 2025 s’annonce encore difficile. La production industrielle reste nettement inférieure à son niveau de 2019 et la confiance des ménages demeure faible. La relance budgétaire offre un motif d’espoir, mais son impact sur la croissance réelle reste incertain. Les investissements d’infrastructures devraient porter leurs effets plutôt à l’horizon 2027, tandis que les dépenses militaires pourraient produire un effet plus rapide, à condition que les capacités de production suivent. Sans cela, d’autres pays pourraient capter une partie de l’impulsion.

Au Royaume-Uni, la reprise post-pandémie est freinée par de fortes contraintes budgétaires. La croissance attendue autour de 1 % en 2025 s’accompagne d’un effort nécessaire de réduction du déficit, via des hausses d’impôts ou des coupes de dépenses. Les relèvements d’impôts déjà décidés pèsent sur la consommation des ménages et des entreprises, modérant le rebond amorcé après la crise sanitaire.

La proactivité au service de l’efficacité Dans ce contexte, la gouvernance d’entreprise se réinvente. Elle s’éloigne des cycles budgétaires linéaires pour privilégier des scénarios alternatifs et des seuils d’alerte. « Nous naviguons dans une économie où l’incertitude est devenue la norme. Les entreprises ont besoin, plus que

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à comprendre que l’intégration des technologies de la donnée les aidera à prendre des décisions plus rapidement et plus efficacement afin de renforcer durablement leur compétitivité.

– Carine Pichon, directrice générale Europe de l’Ouest et Afrique, Coface

jamais, d’accompagnement et d’outils adaptés », confirme Carine Pichon, directrice générale Europe de l’Ouest et Afrique chez Coface. L’agilité ne consiste plus seulement à réagir vite, mais aussi à décider plus tôt avec des critères de risque clairs et partagés. Cela suppose des responsabilités définies et des garde-fous anticipés.

L’accélération technologique constitue une promesse autant qu’une complexité. Elle soulève des enjeux de souveraineté, de cybersécurité et de dépendance aux infrastructures étrangères, mais elle permet aussi de transformer des signaux épars en éclairages opérationnels. Selon le dernier Baromètre Data & IA conduit en France par Coface, plus de huit décideurs sur dix estiment indispensable d’exploiter intelligemment les données de leurs clients, prospects et fournisseurs. « Cette prise de conscience s’accélère », souligne Carine Pichon. Le sujet n’est pas de multiplier les tableaux de bord, mais de créer un référentiel commun qui fiabilise les décisions.

Quelques chiffres du dernier Baromètre Data & IA France par Coface

– 86 % des décideurs jugent l’IA et la data incontournables pour la gestion des risques.

– 52 % des entreprises veulent optimiser leurs processus internes pour mieux anticiper et accélérer la prise de décisions.

– 43 % des entreprises veulent être accompagnées pour mieux évaluer les risques clients et 42 % pour identifier de nouvelles opportunités.

Dans ce nouveau paysage, le temps devient un avantage concurrentiel. Les comités d’engagement se structurent autour de seuils d’alerte et de scénarios prénégociés, afin de gagner un temps précieux au moment critique. La cartographie des expositions, et donc des risques, par secteur, zone et contrepartie n’est plus un exercice annuel mais une routine mensuelle. L’objectif n’est pas la vitesse pour elle-même : il s’agit de réduire l’incertitude à un niveau acceptable pour prendre ou différer une décision. Cette approche, qui marie jugement et mesure, limite les changements de direction brusques en interne et sécurise les priorités d’investissement.

Comme le rappelait Hubert Reeves, « là où croit le péril… croit aussi ce qui sauve ». La multiplication des données et des modèles d’IA ne garantit pas la clairvoyance ; elle exige une méthode. Les entreprises qui cartographient leurs expositions, hiérarchisent leurs indicateurs et outillent leurs comités, reprennent de la vitesse, sans perdre en discernement. Elles s’appuient sur des informations fraîches et harmonisées pour poser des hypothèses, tester des options et activer des plans B crédibles. Cette discipline accroît la confiance en interne comme avec les partenaires et replace l’anticipation au centre du pilotage. L’agilité devient alors une pratique collective où la donnée qualifiée soutient l’intuition plutôt qu’elle ne la remplace.

L’exemple de Buckingham Group, constructeur britannique défaillant à l’été 2023, illustre l’intérêt d’une détection précoce. La faillite a pris de court de nombreux fournisseurs, dont certains ont perdu plusieurs dizaines de millions de livres. Pourtant, dès le mois de janvier précédent, des signaux de fragilité étaient visibles. À l’échelle suisse comme européenne, la hausse des défaillances d’entreprises confirme l’intérêt d’un pilotage dynamique des encours clients, plutôt que par règles figées à l’année.

Encore faut-il des données à la hauteur des enjeux. Toutes ne se valent pas : trop d’entreprises jugent l’exploitation des données ardue, regrettent l’absence d’actualisation en quasi temps réel et l’harmonisation insuffisante à l’échelle internationale. C’est précisément là que Coface a choisi d’élever son standard, en combinant une base étendue à près de 245 millions d’entreprises, à des processus d’actualisation et d’uniformisation opérés par plus de 700 expertes et experts dans le monde. L’objectif n’est pas la collecte de données, mais de les restituer en indicateurs utilisables : un Score (de 1 à 10), des résumés visuels et des alertes paramétrables qui concentrent l’attention sur l’essentiel.

Renforcer son attractivité sur le marché Pour renforcer son ancrage local, Coface a acquis cet été Novertur International SA, éditeur du portail businessmonitor.ch, afin de renforcer ses services d’information en Suisse. Lancée en 2016 à Lausanne, cette plateforme s’est imposée comme un outil de référence pour la gestion du risque et la prospection B2B en Suisse, avec des informations actualisées sur des centaines de milliers d’entreprises helvétiques actives. « Cette opération renforce considérablement notre position sur le marché suisse », souligne Christian Moins, country manager Coface Suisse, en cohérence avec l’ambition de consolider les données, les capacités techniques et les savoir-faire locaux. La valeur de ces dispositifs se mesure à leur adoption. Quand les équipes comprennent l’origine des indicateurs, leur logique et les raisons de leur évolution, elles les intègrent naturellement à leurs décisions. Une documentation accessible, des revues croisées régulières, des objectifs alignés entre ventes et finance : autant de gestes simples qui fluidifient les arbitrages. Les débats gagnent en factualité, les décisions se prennent plus tôt, et la distance entre le signal et l’action se réduit sans précipitation.

Au bout du compte, l’agilité permanente ne s’improvise pas. C’est le fruit d’un mélange complexe entre jugement humain, qualité d’information et gouvernance du risque. Les entreprises qui investissent dans des données actualisées et harmonisées, qui partagent des seuils clairs et qui entretiennent l’apprentissage continu, décident plus vite et avec davantage de confiance. Elles choisissent mieux leurs partenaires, mettent en place des solutions de couverture de risques comme l’assurance-crédit, ou renoncent quand les signaux se dégradent. À mesure que l’IA prend de plus en plus d’importance dans les processus, la différence ne tiendra pas aux outils technologiques, mais à la capacité de transformer la donnée en clairvoyance opérationnelle.

Coface Suisse Rue Belle-Fontaine 18, CH-1003, Lausanne +41 21 331 00 40 www.coface.ch

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son client qui l’invite à dîner.

Chez Piguet Galland, nous sommes disponibles là où sont nos clients avec six banques implantées en Suisse romande. Avec cette proximité, vous ne tarderez pas à l’inviter dans un restaurant où « ils servent des tatakis de bœuf extraordinaires, vous m’en direz des nouvelles ». Merci ! La prochaine fois, c’est pour nous.

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