mannekenpis.brussels
Un musée extraordinaire à deux pas de la célèbre fontaine
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Un musée extraordinaire à deux pas de la célèbre fontaine
À découvrir

La statue originale de Manneken-Pis vous accueille
brusselscitymuseum.brussels

– 06
Un Varan à Calais, le Wu-Tang à Bruxelles et du Welsh à Lille !


08
BLITZ CLUB & LES NOUVEAUX ROMANTIQUES
Un éclair dans la nuit
RADIO FG Ondes de choc
– 18
BLANDINE SOULAGE Corps accords


26
Princess Nokia, Alela Diane, Nord/Noir, Alex G, Catastrophe, Cate Le Bon, John Maus, Nourished by Time, Faada Freddy, Chamberlain, Malik Djoudi, Albin de la Simone, Obongjayar, Joy Crookes, Miami Mauritius, Sudan Archives, Baxter Dury, Say She She
46
HAAi, Daniel Avery, Bar Italia, Colombre & Maria Antonietta, Blawan
48
Asma Mhalla, Clément Reversé, Jose Luis Munuera, Henry Wise, Pierre Boisson


50
Arras Film Festival, Arco, The Great Departure, Dossier 137, On Falling, Franz K., L’Intermédiaire, Honey Don’t!
Rachel Seidu, Histoires en séries, Woven Whispers, ALX & ReBa, Odette Pauvert, Agenda…


– 78
L’ É cume des jours, Next festival, Glenn, naissance d’un prodige, La Nuit du cirque, Sarab, Ô Guérillères, Les Galets au Tilleul sont plus petits qu’au Havre, Zola... Pas comme Émile !!!, Britney Bitch, Camille Chamoux, Agenda…
JÉRÔME
– 98
is…
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Rédaction en chef
Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com
Rédaction info@lastrolab.com
Publicité pub@lm-magazine.com
Administration
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LM magazine – France & Belgique
28 rue François de Badts
59110 La Madeleine - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09
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Modèles : Aurélie Gaillard & Agalie Vandamme blandinesoulage.com c @blandine.soulage
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Tanghe Printing (Comines)
Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.media (Bruxelles / Hainaut)
Ont collaboré à ce numéro : Selina Aït Karroum, Thibaut Allemand, Elisabeth Blanchet, Mathieu Dauchy, Julien Damien, Camille Lombardo, Grégory Marouzé, Raphaël Nieuwjaer, Lou-Anne Sedda, Blandine Soulage, Arnaud Stoerkler, et plus si affinités.
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PLAYLIST LM
La bande son de la rédaction




LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours
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Papier issu de forêts gérées durablement




Calais accueille un nouveau géant. Après le Dragon, c’est le Varan de Voyage qui investit la ville pour trois jours de spectacle monumental, imaginé par la Compagnie La Machine (avant de s’y installer durablement). Inspirée du varan perenti d’Australie, cette créature mécanique de 14,8 mètres de long et 22 tonnes allie prouesse technique et poésie : bois, métal, cuir et toile composent sa robe beige et noire, rappel subtil de la dentelle locale. Le récit est digne d’une épopée : le Dragon envoie une onde mystérieuse qui traverse mers et continents, appelant son cousin Varan à rejoindre la Côte d’Opale. Mais la Gardienne des Ténèbres, chimère redoutable, surgit pour contrer cette rencontre. Dans un ballet d’acier, de feu, de lumière et de brume, nos deux héros uniront leurs forces, transformant la ville en scène d’odyssée moderne. Bienvenue à ces monstres (déjà) sacrés !
Le Varan de Voyage - L’Odyssée : Calais, 07 > 09.11, gratuit, calaisxxl.com

Le W jaune ressurgit sur les murs : pas de doute, le Wu-Tang Clan sort de l’ombre pour un ultime salut. Trente ans après Enter the Wu-Tang (36 Chambers), ces pionniers du hip-hop new-yorkais promettent une déferlante d’énergie brute. On a hâte de retrouver RZA, GZA et Method Man, gardiens d’un empire bâti sur des samples rugueux et des punchlines en acier trempé.
Wu-Tang Forever : The Final Chamber : Bruxelles, 15.03.2026, ING Arena, 20h, ing.arena.brussels
Pain grillé, cheddar fondant, bière fraîche : Lille célèbre son plat roi avec le Welsh’Fest. Entre braderie et grande kermesse, le festival mêle musique, rires et tablées qui s’allongent au fil de la journée. Sans oublier le concours ! Pendant trois jours, amateurs et pros réinventent la recette à leur façon. Le plat gratiné se décline ici à l’infini : version classique, street-food ou végétarienne, chacun trouve son moyen de dire « bienvenue chez nous ! ».
Lille, 28 & 30.11, Gare Saint Sauveur, 10h30 > 21h30, gratuit, festivalduwelsh.fr

En Turquie, certains automobilistes croisent de véritables carcasses de voitures accidentées, suspendues ou posées sur les bas-côtés. Une campagne choc qui confronte brutalement les conducteurs à la réalité des drames routiers. Ces épaves, transformées en mémoriaux à ciel ouvert, rappellent le prix de la vitesse, de l’alcool ou du téléphone au volant. Une mise en scène radicale, mais percutante. A cogiter, ici aussi, durant le week-end tristement meurtrier de la Toussaint.



Trois minutes, mousse comprise, et voilà votre visage immortalisé. Dans sa série The Whale, Shahram Saadat détourne les stations de lavage anglaises en studios éphémères. Entre documentaire et mise en scène, le photographe transforme un geste quotidien en rituel poétique. Il interroge aussi notre rapport au temps et à la mise en scène de soi. Un acte banal prend ici des airs de chef-d’œuvre.
c @shahramsaadat À lire / The Whale (2024) - 2nd Edition 20 p., £12.00, studiosaadat.sumupstore.com
Entre 1979 et 1980, dans la pénombre d’un club londonien, une génération a réinventé la musique, la mode et la liberté. Aujourd’hui, le Design Museum de Londres rallume les projecteurs du Blitz, lieu mythique et matrice flamboyante des années 1980.
Bienvenue dans le repaire où se cristallisèrent les avant-gardes stylistiques d’une époque.




Londres, 1979. Le pays, frappé par la crise, s’enfonce dans l’austérité. Margaret Thatcher vient d’être élue, les friches industrielles se multiplient, le punk s’essouffle. Mais l’esprit rebelle de l’Angleterre ne s’est pas éteint : il s’est métamorphosé. Derrière une porte anonyme de Covent Garden, une bande de jeunes excentriques, étudiants en art, musiciens et rêveurs s’anime sous les lumières du Blitz Club. À l’époque, n’entrait pas qui voulait. Tous les mardis,
Steve Strange, son cofondateur à la silhouette de dandy futuriste, filtrait l’entrée avec autorité. Au Blitz, on ne venait pas "juste pour être vu" : il fallait appartenir au monde qu’on y inventait.
REFUSER L’ENNUI CONFORMISTE D’UNE SOCIÉTÉ GRISE ET D’UNE CULTURE DE MASSE IMPOSÉE.
Le refus de l’ordinaire
Devenir un "Blitz Kid" ou un "New Romantic", c’était refuser l’ennui


conformiste d’une société grise et d’une culture de masse imposée. Dans ce refuge on osait tout : androgynie, costumes de théâtre, maquillage outrancier... On empruntait à Bowie – habitué du club – au cinéma expressionniste, au cabaret berlinois. Les silhouettes ressemblaient à des sculptures mouvantes. Le Blitz devenait un laboratoire esthétique, un manifeste visuel. Et derrière ce tourbillon, un hymne indémodable : Fade to Grey, tube du groupe
Visage, dont Steve Strange était le visage, justement.
Un manifeste pour la liberté On célèbre aujourd’hui cette légende à travers 250 objets : vêtements, flyers, vinyles, photographies, objets de design, projection de films rares et magazines. Les reconstitutions immersives font revivre le bar, la piste de danse, les ombres des clubbers. Sur les murs, des affiches d’aprèsguerre rappellent l’origine du nom : Blitz, l’éclair – celui des



bombardements, mais aussi de la fulgurance. La musique de Rusty Egan, autre cofondateur et DJ, enveloppe l’espace : de Soft Cell à Kraftwerk. Des projections montrent des silhouettes papoter, boire, fumer, danser... On se laisse happer par l’énergie folle de cette faune baroque dont on regrette de ne pas avoir fait partie.
Retiens la nuit
Le Blitz n’a existé que dix-huit mois. Suffisant pour bousculer les corps, les genres et les codes de la mode. De ces nuits londoniennes ont émergé des figures flamboyantes : Boy George, Sade, Spandau Ballet, Bananarama, Ultravox, ainsi que des créateurs de mode comme Stephen Jones et Judy Blame, ou les fondateurs de The Face et i-D. Tous envisageaient leur existence comme une performance et la nuit comme une promesse. L’exposition interroge aussi notre présent. Que reste-t-il de cette envie de se réinventer ? Dans un monde numérique où l’image, souvent calibrée, se partage en un instant, y a-t-il encore de la place pour la singularité, le bizarre assumé ? Le Blitz n’était pas seulement un club : c’était une manière de revendiquer le droit d’exister autrement, se sauver par l’art et la poésie dans un monde désenchanté. Elisabeth Blanchet
Blitz : The Club That Shaped the 80s Londres, jusqu’au 29.03.2026
Design Museum, mar > jeu : 10h-17h, ven & dim : 10h-18h, sam : 10h-20h
£14 > £11, designmuseum.org




L’ouvrage que consacre le photographe Olivier Degorce à radio FG est une somme pour quiconque se demande ce que c’était, vivre la techno dans les années 1990. En plus de 400 images et une trentaine d’entretiens, l’auteur n’entend pas « retracer l’épopée complète de la radio depuis sa naissance il y a quarante ans, mais plutôt poser sur cette histoire un regard d’aujourd’hui, raviver la parole de ceux qui l’ont hantée, chérie et dirigée, animée… ». Plongeons !
Texte : Thibaut Allemand / Photo © Olivier Degorce, Livre Radio FG,
Aujourd’hui, les musiques électroniques ont droit de cité à peu près partout. Mais revenons quelques années en arrière. Vers 1990, par exemple, juste après le second Summer Of Love qui vit, outre-Manche, l’explosion de l’acid-house – un son inouï, au sens premier du terme. La Belgique succombe très rapidement. Il n’en va pas de même dans une France très conservatrice. Hormis quelques clubs (le Boy, les Bains-Douches, le Rex…), ni presse (Rock&Folk s’en fiche, les Inrocks aussi, Actuel est davantage branché sono mondiale), ni télé. Pourtant, les raves, légales ou non, explosent à Paris et aux alentours. Comment se tenir au courant, sans web ni portable ? Eh bien, ces francs-tireurs avaient
leur "Radio-Londres". Elle se nommait Radio FG.
Effervescence. Née en 1981 durant l’explosion des radios libres (Carbone 14 ou… NRJ), Fréquence Gaie pouvait se targuer d’être la première radio FM homosexuelle au monde. Informations, témoignages… mais une programmation musicale empêtrée dans les clichés gays : Mylène Farmer, Dalida… Or, la décennie 1990 s’ouvre par la chute du Mur de Berlin, et la promesse (naïve) d’un monde sans frontières dont la techno serait la bande-son et le langage commun. Henri Maurel, haut fonctionnaire, militant et clubber, saisit le Zeitgeist et amorce le virage électronique. Il comprend que la lutte se joue

aussi sur les ondes. Portée par une programmation avant-gardiste et une liberté de ton revendiquée, sa petite station communautaire devient bientôt une référence.
Déflagration. C’est cette période bénie que retrace l’ouvrage d’Olivier Degorce. Illustré de photos emblématiques (danseurs, DJ, flyers…), cet objet monumental évoque l’impact de la house et de la techno, de nouvelles formes de fête, la subversion du modèle hétéro par les codes homos, les vocations créées (le fanzine eDEN, la revue Coda ou le studio graphique M/M) et livre les témoignages de quelques acteurs clés. Certains sont célèbres (le journaliste JeanYves Leloup, le couteau suisse Pedro Winter), d’autres confidentiels mais essentiels, tel Patrick Rognant, animateur de Rave Up
et ardent défenseur d’une techno "dure". C’était aussi ça, FG : toutes les écoles cohabitaient et, avant un set en club ou une free-party au fond des bois, défilait la crème électronique, alors underground : Frankie Knuckles, Underground Resistance, Andrew Weatherall, Laurent Garnier ou Aphex Twin... On peut, approximativement, dater la fin de cet âge d’or vers 199798, avec l’explosion de deux Parisiens ayant fait les belles heures de FG (Homework, de Daft Punk), la première Techno Parade et l’adoption du PACS. Un succès all around the world, l’affirmation des marges dans la rue, et une énorme avancée sociale. Missions accomplies.

À lire / Radio FG, d’Olivier Degorce , (Éditions La Table Ronde), 464 p., 48,50€ editionslatableronde.fr




Le corps a la parole ! À l’heure où la sédentarité grignote lentement mais sûrement nos existences numérisées, Blandine Soulage redonne voix au mouvement, qu’elle considère comme « un langage non verbal, une forme d’éloquence silencieuse ». Ses photographies n’en sont que plus parlantes. Dans la série Déviation, réalisée sans trucage, cette adepte du yoga (qu’elle enseigne depuis une quinzaine d’années) met en scène acrobates, danseurs et danseuses au sein de lieux bétonnés, initiant un dialogue vertigineux entre les corps, les formes géométriques et les couleurs. Il ne s’agit pas seulement d’harmonie, ni de défier les lois de la pesanteur, mais surtout « d’introduire une faille dans l’ordre établi, une brèche poétique, dit-elle. Ce désordre dans les lignes de l’architecture devient pour moi une manière d’interroger la norme, la contrainte spatiale ». C’est aussi une manière de décaler notre regard sur la banalité de notre environnement urbain et de réinventer nos espaces quotidiens, qui deviennent alors « le théâtre de "l’extra-ordinaire" ». Une traversée chromatique sacrément dynamique de la ville, mais également du temps. Contrapposto, son dernier projet en date, la voit ainsi interroger « la mémoire du corps à travers l’histoire de l’art ». Cette artiste passée par l’école des Gobelins, rejoue cette fois des postures issues de la statuaire et de la peinture classique avec des corps contemporains, c’est-à-dire racisés, cis, trans ou non binaires, et qui acquièrent ici une portée pareillement universelle. « Incarnations plutôt que carnations, ils sont avant tout des "mouvements de l’âme", pour reprendre Da Vinci ». Pas mieux ! Julien Damien
À visiter / blandinesoulage.com, c @blandine.soulage
À lire / L’interview de l’artiste sur lm-magazine.com
À voir / Contrapposto : Regarder, révéler. Dialogues entre peinture et photographie (expo. collective), Villefranche-sur-Saône, jusqu’au 22.02.2026, Musée Dini, musee-paul-dini.com Corps en résonnance (exposition collective) Marseille, 03.11 > 07.12, Zones Galerie, zones-marseille.com
Déviation : Saint-Genis-Laval, 27.03 > 22.04.2026, La Mouche, la-mouche.fr




sam. 01 nov. |
Lucky Love
dim. 02 nov. |
Le Grand Mix - Tourcoing
L'Aéronef - Lille
Rise of the Northstar
+Get the Shot + Half Me
mar. 04 nov. |
Le Splendid - Lille Nochka
mer. 05 nov. |
Orbit Culture
mer. 05 nov. |
Celkit
La Bulle Café - Lille
Le Splendid - Lille
+Les 3 Fromages
+Mirabelle
LA TOURNÉE DU CŒUR
jeu. 06 nov. |
Sans Lactose
ven. 07 nov. |
Vitaa
dim. 09 nov. |
Le Métaphone - Oignies
Slalom - Lille
Zénith - Lille
Stray From the Path
mer. 12nov. |
Le Splendid - Lille Lamomali
ven. 14 nov. |
sam. 15 nov. |
Zénith - Lille COMPLET
Zénith - Lille COMPLET
The Inspector Cluzo
+The Messengers Birds
sam. 15 nov. |
Berywam
sam. 15 nov. |
Le Splendid - Lille
Flow - Lille
Mathieu des Longchamps
mar. 18 nov. |
La Bulle Café - Lille
Caroline Estremo
mer. 19 nov. | Théâtre Sébastopol - Lille


agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : hypothese-studio.com RÉSA:

Jeanneto
jeu. 20 nov. |
Ludwig Von 88
ven. 21 nov. |
La Bulle Café - Lille
Le Splendid - Lille
Les Hurlements d’Léo
ven. 21 nov. |
Victorien
Le Black Lab - Wasquehal
sam. 22 nov. | Slalom - Lille
Leprous + Gåte
+Royal Sorrow
sam. 23 nov. |
Marie S'infiltre
mar. 25 nov. |
Styleto
jeu. 27 nov. |
Matthieu Nina
jeu. 27 nov. |
Bagarre
jeu. 27 nov. |
DER. PLACES
Théâtre - Béthune
Zénith - Lille
L'Aéronef - Lille
La Comédie - Lille
Slalom - Lille
Lacuna Coil + Nonpoint
sam. 01 déc. |
Alain Chamfort
Le Splendid - Lille
sam. 01 déc. | Théâtre Sébastopol - Lille
Arthur Ely
mar. 02 déc. | La Bulle Café - Lille
Ycare
mer. 03 déc. | Le Splendid - Saint-Quentin jeu. 18 déc. | Palais des Congrés - Le Touquet
John Butler
mer. 03 déc. |
La Condition Publique - Roubaix
Aime Simone
jeu. 04 déc. |
La Condition Publique - Roubaix
Usky + Dakeez
jeu. 04 déc. | Flow - Lille


1992, grande année pour le hip-hop new-yorkais. Cette année-là, Big Apple accoucha de deux monuments : le WuTang Clan et…Princess Nokia. Qui intitula d’ailleurs son second album 1992 (paru en indé en 2016, puis réédité un an plus tard par Rough Trade). Entre ces débuts et aujourd’hui, la native du Lower East Side a tout exploré, mêlant trap, soul, rap boom-bap, house ou jungle d’un titre à l’autre avec la même dextérité et un certain sens du style. Il y eut bien sûr quelques faux-pas : en 2023, elle posait sa petite voix nasillarde sur des rythmes pop punk le temps d’un EP (I Love you but this is Goodbye), et c’était... disons, peu convaincant. Elle aura essayé. Celle qui se présentait en garçon manqué (l’entêtant Tomboy ) assume aujourd’hui sa féminité. Pour preuve, sa pochette (cette culotte ensanglantée) et ses paroles bien vénères (écouter Blue Velvet ou Medusa pour avoir une petite idée de ce qui l’anime…). Bonne nouvelle : cette colère est mise en son sur des beats sans fioritures mais plein d’inventions, conjuguant groove et électricité, swing et colère. Une pensée pour Cardi B ou Nicky Minaj, renvoyées à leur statut d’influenceuses manucure : Princess Nokia reprend son trône. Thibaut Allemand Bruxelles, 05.11, La Madeleine, 20h, 36€, la-madeleine.be

C’était il y a une petite vingtaine d’années. Régnait la techno minimale, les fluokids se shootaient aux MP3 et, comme une réplique, le folk connut un renouveau. Citons Devendra Banhart, Sufjan Stevens, Bon Iver… Modeste figure de proue de cette école buissonnière, Alela Diane n’a jamais vraiment disparu, signant en toute discrétion un recueil tous les deux ou trois ans. Ceux-ci n’avaient rien à envier à l’inaugural The Pirate’s Gospel (2004), mais la vague était passée. Pas grave. À 42 ans, la Californienne semble avoir vécu mille vies – la sienne et celles qu’elle chante, entre autres. Ses concerts, c’est un peu Laurel Canyon à la maison. T.A.
Alela Diane + Two Runner : Tourcoing, 03.11, Grand Mix, 20h, 22 > 14€, legrandmix.com Bruges, 06.11, Stadsschouwburg, 20h, 24 > 9€ // Charleroi, 07.11, PBA, 20h, 25/15€ (-26 ans)
Nord//Noir

De Métal Urbain à Bagarre, de Bérurier Noir à Sexy Sushi, les boîtes à rythmes cramées et paroles désabusées relèvent d’un certain savoir-faire français. Ainsi du tandem masqué Nord//Noir, qui mêle poésie désenchantée et kicks gabber. Si l’on pense très souvent aux Brestois Gwendoline, on retrouve aussi, dans ces morceaux punks, mal léchés et peu amènes, une poésie assonante – comme une chanson de geste médiévale ? Eh oui. Décidément, une tradition bien française. T.A.
Roubaix, 04.11, La Condition publique, 23h, 12 > 6€, crossroadsfestival.org Amiens, 06.11, La Lune des pirates, complet ! // Lille, 10.12, Esp. Culture Université de Lille, 19h, gratuit sur réservation, caveauxpoetes.com
mer. 5
jeu. 6
ven. 7
mer. 12
jeu. 13
ven. 14
sam. 15
lun. 17
ven. 21
sam. 22
lun. 24
mar. 25
mer. 26
TEKE :: TEKE + YOUNGBLOOD BRASS BAND
PERTURBATOR + KAELAN MIKLA + GOST
SHAME + THE CINDYS
FRANKIE AND THE WITCH FINGERS + WASTED YOUTH CLUB + MEAT SHIRT
YELLE + GUEST
JOHN MAUS + POL
MASS HYSTERIA + PSYKUP
MAKAYA MCCRAVEN + BERTRAND MAÏLAR QUARTET
HOTLINE TNT + SMUDGED + HONEY I’M HOME
PUTS MARIE + OPUS KINK + NE RANGEZ PAS LES JARDINS
MOLLY NILSSON + TEX CRICK
NOGA EREZ + VIOLET INDIGO
BAXTER DURY + JOSHUA IDEHEN
sam. 29 YAMÊ + GUEST

Rock fauché, folk de guingois, tâtonnements électro, la musique d’Alex G est à son image : un drôle de gus au parcours pas banal. Né à Philadelphie voici 32 ans, Alexander Giannascoli, alias Alex G, s’est d’abord ébroué dans des projets lycéens – groupes pop punk sans lendemain avec des copains, un essai techno-goth avec sa petite sœur… et puis, vers l’âge de 17 ans, le jeune slacker poste ses propres morceaux sur Bandcamp. Affolement sur la Toile, signature chez Orchid Tapes, Alex G était lancé. Or, à rebours de la figure de l’artiste intègre et underground, l’Américain bricole, certes, des morceaux lo-fi et post-Pavement en toute indépendance, mais n’est pas le reclus que l’on pourrait imaginer. Il a ainsi composé pour le cinéma, intégré le pool de musiciens de Frank Ocean ou, plus récemment, signé huit morceaux pour Halsey. Annexes mais formatrices, ces activités lui permettent de cultiver une certaine autonomie. Son œuvre est disponible sur une dizaine d’albums très recommandables, dans lesquels il pioche à sa guise pour des concerts où l’intimisme le dispute à la bonne humeur. Thibaut Allemand Bruxelles, 10.11, Ancienne Belgique, complet !, abconcerts.be

Depuis 2016, l’autrice et chanteuse Blandine Rinkel et sa bande ont plus d’une fois poussé la pop au bord du gouffre et, surtout, par-delà les genres : bossa nova, chanson électronique, comédie musicale, pop chorale… Ce collectif à géométrie variable s’attaque désormais aux codes du live. Ainsi, cette tournée s’articule autour de… la projection d’un film tiré de La Proie et l’ombre, leur dernier LP. Puis, la formation échange avec le public avant de prendre les instruments, pour un set intimiste d’une trentaine de minutes. Pas exactement un concert ordinaire, mais une autre façon d’envisager la performance musicale. T.A.
Tourcoing, 08.11, Grand Mix, 20h, 14 > 6 € et goûter-concert à 16h, 5€/enfant, legrandmix.com Saint Gilles, 20.11, Maison poème, 19h30, 21€, maisonpoeme.be
Songwriter et productrice très courtisée (Kurt Vile, Wilco, St. Vincent…), Cate Le Bon livre à un rythme régulier des albums éminemment personnels – dont le dernier en date, Michaelangelo Dying, est marqué par une rupture amoureuse et pas mal de synthés. En concert, la Galloise puise souvent dans ses très nombreuses merveilles, tantôt folk, tantôt électriques (Mug Museum, Pompeii, Cyrk…). Et son charisme, franchement ? Sur scène, c’est le Velvet en 1967. T.A.
Bruxelles, 09.11, Botanique, 18h, 27 > 21€, botanique.be


Une cold wave éclaboussée de réverb, chantée d’une voix pariétale par un diplômé en philosophie. C’est à peu près ce qu’on retient de John Maus. Ça, et la fameuse invasion du Capitole, à Washington, où notre ami fut aperçu en 2021. Mais est-ce vraiment tout ce qu’il faut retenir de cet artiste pas comme les autres ?
Heureusement, non. Tout d’abord, levons un doute, que l’intéressé luimême a tardé à dissiper : sa présence au Capitole lors du coup d’état raté des pro-Trump, était (presque) fortuite. Lui, Ariel Pink et la réalisatrice Alex Lee Moyer étaient sur place pour réaliser un documentaire sur le podcasteur complotiste Alex Jones, dont Maus signait la bande originale. C’est tout. Sauf que ce dernier n’ayant rien démenti cela a joué un rôle certain sur sa carrière. Dommage pour un artiste qui chantait Cop Killer et défendait les droits LGBT (annulation de dates, bad buzz, etc.). La vérité rétablie, où en est Maus, en 2025 ? Eh bien, son dernier LP au titre façon memento mori (Later Than You Think), le voit poursuivre dans cette veine cold wave pétrie de réverb – on ne se refait pas. La mise en son, sommaire et volontiers salie, laisse passer des éclats de lumière, des envolées de notes rappelent parfois la musique de la Renaissance. On y croise même Alain Badiou (Tous Les Gens qui sont ici sont d’ici est une citation du maître). Sur scène, avec un instrumentarium souvent réduit (clavier, basse batterie, parfois remplacés par un simple ordi), l’Américain entre en transe. Et nous avec lui. T. Allemand Anvers, 12.11, Trix, 19h30, 29 > 25,50€ // Lille, 14.11, L’Aéronef, 20h, 25/19€, aeronef.fr


Amoue •
MALOU Kids tempo club
LYSTEN • BIRRD
ffOBSIMO
Solone • Daphne Swan Chamberlain • Abran
OMAR EK
01/11 TUERIE + PREMIÈRE PARTIE
03/11 ALELA DIANE + TWO RUNNER
07/11 CLINTON FEARON + MAX'1 AND THE ROOTSMAKER
08/11 LE GOUTER CONCERT DE CATASTROPHE À 16H 08/11 CATASTROPHE
10/11 MONO + SUNWELL
13/11 TOURCOING JAZZ FESTIVAL LAGON NWAR
18/11 THE WEATHER STATION + KEVIN FOWLEY
19/11 AFTERWORK GRATUIT CENTRE AÉRÉ
20/11 OKLOU + VICKIE CHERIE
28/11 VENDREDI SUR MER + PREMIÈRE PARTIE
29/11 TOURCOING JAZZ CLUB VEGA TRAILS
30/11 THE HERBALISER + UMURU
04/12 MARGUERITE + PREMIÈRE PARTIE
05/12 KAKY + LEON XX
Saodaj • Jonaskay Etienne Detre
NORD//NOIR SOPICO
09/12 SOFT LOFT + FIONA FIASCO 11/12 UTO + GETDOWN SERVICES
13/12 DIRTY THREE

Il faut un peu de temps pour apprécier les sons déployés par Marcus Brown, alias Nourished By Time. Mais une fois plongé dedans, quel bonheur ! Le bricoleur de Baltimore utilise les codes d’une certaine soul électronique 80’s accrocheuse et sexy, filtre ses sons, parfois réduits à l’état de spectres, d’échos. C’est alors que surgit tout son génie. Il se transforme en Barry White sans le sou, en Prince au RSA, la voix pas toujours en place. Brown s’empare de la soul clinquante pour mieux dénoncer les méfaits de l’aliénation au travail, entre bullshit jobs et anomie sociale. En cela, il n’est finalement pas si loin d’un John Maus – à quand la collab’ ? T.A.
Anvers, 16.11, Trix, 19h30, 19 > 15,50€, trixonline.be
Vous avez dit système D ? Gamin, Faada Freddy transformait des boîtes de conserve en guitares, dans les rues de Dakar. De ces outils de fortune, il a tiré ce qu’il pouvait, avant de se concentrer sur sa voix. Il adopte même une posture radicale, en se passant d’instruments. Ainsi, Gospel Journey (2015) et son successeur Golden Cages (2024), sont constitués du souffle de Freddy, de percussions corporelles.... Renversant dans les oreilles – alors sur scène, imaginez ! T.A.
La Louvière, 14.11, Théâtre de La Louvière, 20h 35 > 15€, central-lalouviere.be
Louvain-la-Neuve, 15.11, Ferme du Biéreau, 20h30, complet !

14 NOVEMBRE - DĒPORTIVO ET ROY KINKE & THE AMAZING BBQ
Gérard-Philipe - 20h30 - ROCK
27 NOVEMBRE - IBRAHIM MAALOUF
Grand Théâtre - 20h30 - JAZZ
9 DÉCEMBRE - YÉ ! (L’EAU)
Grand Théâtre - 20h30 - CIRQUE
11 JANVIER - Cerise chante Disney
Grand Théâtre - 16h30 - CHANSON
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Gérard-philipe - ccgp grand théatre de calais - officiel
infos billetterie : www.billetterie.calais.fr
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Pour fêter le dixième anniversaire de sa carrière, Chamberlain a signé City-Sous-Bois, un album en forme d’auto-hommage, point d’orgue d’un cheminement bien plus ancien et profus. Dix ans d’un projet hybride, entre jazz, musique électronique et pop, où le pianiste Mathieu Harlaut poursuit une quête de liberté et d’émotion.
« Apprendre le piano, c’est une lutte. Une lutte physique contre un meuble de 500 kilos ». Cette bataille, l’adolescent ardennais a fini par la remporter — pour mieux faire la paix avec son instrument. Une épreuve solitaire surmontée grâce au plaisir du jeu en groupe. C’est l’un des paradoxes de Chamberlain, qui fut à l’origine un duo : lier l’intime et le partage, combiner musique de Chamber et pulsations venues de Berlin. La singularité et le club, la chambre et la ville : telle est la grammaire d’un projet né de l’alliance des contraires. City-SousBois rassemble des compositions anciennes et récentes, unies par une cohérence organique. Mathieu Harlaut est à la fois producteur de musique électronique, compositeur pour les films tirés de ses songes et artisan d’une pop sensible. Son œuvre, souvent instrumentale, respire la sincérité et la vulnérabilité, cette émotion spontanée qu’il revendique comme moteur. Quand sa musique se pare de chant, c’est de la voix miraculeuse de Shara "My Brightest Diamond" Nova, qui ne se prête qu’à de rares élus (David Byrne, Sufjan Stevens…). Aujourd’hui, son live fait dialoguer piano électrique et machines pour un trip halluciné entre la chambre et le monde. Mathieu Dauchy Roubaix, 14.11, dans le cadre de We Loft Music (Lysten + Chamberlain + Abran) Quartier Créatif, 19h30, 8€ • pass : 13€, caveauxpoetes.com

Mardi 18 novembre 2025
14h30 Scolaires • 18h30 Tout public Théâtre Municipal Dès 5 ans
COULEUR TERRE




Au vu du paysage politique, on se réjouit que l’étendard de la pop française soit levé par un Malik. Un Djoudi. Né à Poitiers, tant qu’à faire ! Pendant que Pascal Praud se remet de son AVC, évoquons ce chanteur (trop) discret, adoubé par Étienne Daho et Philippe Katerine. L’auteur de Vivant (2024) a su toucher la corde sensible de pas mal de monde, dans un grand écart entre tradition hexagonale et pop anglaise, mené par un falsetto fragile et charmant. S’il n’a pas encore connu LE tube qui vous assure vos vieux jours, le Poitevin a bâti, petit à petit, une œuvre, et semble avoir beaucoup de choses à dire – et à chanter. T.A.
Dunkerque, 18.11, Le Bateau-Feu, 20h, 16€, lebateaufeu.com, 4ecluses.com
« Je vais changer ». Une chanson, et un leitmotiv pour Albin de la Simone. Deux ans après un septième album coréalisé avec Sage et une tournée en petit comité, le Picard se fait encore plus intimiste. Il imagine une drôle de rencontre où se croisent ses chansons, ses dessins (réalisés en direct et projetés sur écran) et, enfin, sa parole. Pas tout à fait un concert, pas vraiment une performance, encore moins un seul-en-scène mais… un peu de tout cela à la fois. T.A.
Mouvaux, 20.11, L’Étoile, 20h, 21/18€ caveauxpoetes.com (Fest. Haute-Fréquence) Liévin, 21.11, Centre Arc en Ciel, 15 > 10€









Steven Umoh, alias Obongjayar, a grandi au Nigeria avant de tenter sa chance à Londres. Pari gagnant ! L’Angleterre a rapidement succombé à ces sons qui ne relèvent ni totalement de l’afropop, ni de l’afrobeat, tout en en étant les rejetons. L’Africain à la voix haut-perchée (souvenez-vous du tube de Fred Again, Adore U ) concocte un truc qui n’appartient qu’à lui, entre neo-soul aux accents princiers et pop expérimentale. Oui, il aime ça, bidouiller, essayer. Le tout avec méticulosité. Dès le début de la décennie, le tapis était déroulé : après une poignée d’EP remarqués dès 2017, on attendait l’album. Mais Umoh a pris son temps – on le devine control freak. Parus en 2022 et 2025, ses deux longs formats déploient une soul aux accents afrofuturistes, titillant volontiers le double sens, spirituel ou sexuel. D’aucuns y verront une réponse britannique aux visions science-fictionnelles de Janelle Monáe. Mais s’il fallait lui trouver un pendant féminin, c’est plutôt vers Little Simz qu’il faudrait se tourner : elle et lui ont souvent collaboré. Sur les planches, Obongjayar, solide gaillard, donne corps à ses chansons sans être prisonnier de la technique. Beaucoup de machines, certes, mais de l’âme, aussi.
Thibaut Allemand
Bruxelles, 17.11, Botanique 20h, complet ! botanique.be
Tarifs : 17 € / 15 € / 11 € + POLLYANNA
finaliste du tremplin DerbyBox 2025
Vendredi 28 nov.
20h - Théâtre Charcot
Assis, placement numéroté - 1 soft offert
Concert dans le cadre du festival Haute Fréquence




On a entendu, ici et là, que Joy Crookes réinventait la soul et le R&B. N’exagérons rien. Cependant, cette Londonienne possède un grain de voix suave et éraillé, dont la chaleur évoque autant Nina Simone que Macy Gray. Cette Irlando-bangladaise s’empare sans ambage de la soul d’autrefois et d’aujourd’hui. On retrouve un certain souffle sixties et des embardées pop modernes dans ses chansons traitant du racisme, de la condition féminine ou des blessures de l’âme. Elle a désormais 27 ans, l’âge d’une certaine Amy W. Évidemment, Joy semble un peu plus en forme, mais l’on se prend à rêver de ce qu’un duo aurait pu donner… T.A. Bruxelles, 24.11, Ancienne Belgique, 19h, 31/30€, abconcerts.be
Fondé à Lille en 2020, Miami Mauritius cultive une indie pop racée, nourrie d’influences britanniques. Derrière ses mélodies ciselées, Pascal Capon et sa bande signent une musique à la fois lumineuse et mélancolique, où chaque refrain flirte avec la fragilité et l’élan vital. Après Birth (2021) et School (2022), le trio a confirmé l’étendue de son talent avec Work (2024), plus direct, plus fiévreux. Sur scène, les guitares s’entrelacent, la rythmique s’emballe et la sincérité affleure à chaque note. Miami Mauritius offre un live sans artifice, tendu entre élégance pop et urgence rock. C.L. Comines, 21.11, Nautilys, 20h, gratuit sur résa : ville-comines.fr




Le festival quitransformeressource, et soigne.






On n’a pas fini de chanter les louanges de la maison Stones Throw. Pourvoyeur dans les années 2000 du hip-hop le plus passionnant (du patron Peanut Butter Wolf à Madlib, de J. Dilla à MF Doom…), ce label parvient encore à nous surprendre – citons la pop de Sofie Royer ou les expérimentations joyeuses de Brittney Parks, alias Sudan Archives. Originaire de Cincinnati (Ohio), cette violoniste de formation mêle son archet au beatmaking et pose un timbre éthéré sur des morceaux qui doivent autant au hip-hop qu’à la soul ou au classique. Il faut envisager ces titres comme de véritables chansons pop, tout simplement. Une approche moderne où se bousculent violons et rythmes disco, soul américaine, hip-hop un brin noisy et traditions musicales africaines (on ne se nomme pas Archives du Soudan par hasard). Bref, un melting-pot qui, chez une autre, aurait toutes les chances de s’avérer indigeste. Mais Sudan Archives possède la clé pour faire tenir l’ensemble debout et s’imposer comme une tête chercheuse à suivre à la trace. Thibaut Allemand Bruxelles, 30.11, Botanique, 18h, 33,50 > 27,50€, botanique.be

Voici deux ans, on évoquait Baxter Dury, égratignant gentiment sa propension à tourner à la formule. Fidèle lecteur de nos pages, l’Anglais a semble-t-il été piqué au vif, puisque son dernier LP en date le voit (un peu) évoluer. On retrouve encore les voix féminines en contrepoint de ses confessions désabusées mais le son, lui, a changé : de ses collaborations avec Étienne de Crecy et Fred Again, Dury s’est découvert un goût pour l’electro et, avec Paul Epworth, bidouille boucles et boîtes à rythmes pour en tirer de petites pièces remuantes, entre disco morriconien et pop new orderienne. Baxter ne révolutionne rien, mais tente autre chose – et ça lui réussit. T.A.
Bruxelles, 25.11, Ancienne Belgique, complet ! // Lille, 26.11, L’Aéronef, 20h, 27/20€, aeronef.fr
Les trois fées électriques de Say She
She ont récemment signé un troisième LP punk-funk, soul, electro-funk et Philly sound aussi arrangé qu’enragé. Leurs harmonies vocales n’oublient pas, entre autres, l’accueil autrefois réservé au disco au pays de l’Oncle Sam. À l’heure de Black Lives Matter, Say She She renoue avec quelques figures soul qui, tels Curtis Mayfield ou The Chi-Lites, mêlaient sens politique aiguisé et groove militant. T.A.
Bruxelles, 29.11, Botanique, 20h, 25,50 > 19,50€ botanique.be


Adepte d’une techno abrasive et nourrie d’une pointe de psychédélisme (qui fit le bonheur, entre autres, du clubbing berlinois), HAAi délaisse ici la puissance pour le songwriting. Plus méditatif, et même grâcieux, ce deuxième album est traversé de plages éthérées, de nappes ambient et de voix distordues. En l’occurrence celles du rappeur Kam-Bu, du poète James Massiah, d’un chœur gospel ou encore d’un certain Alexis Taylor (Hot Chip) pour une escapade house survoltée (New Euphoria). Il y a du Burial dans cette electro hybride et avant-gardiste. En témoigne Satellite, mis sur orbite par Jon Hopkins, avec qui elle partage de plus en plus cette schizophrénie artistique, entre inclination pour le dancefloor et musique en apesanteur. Enfin, à une époque contrariée par l’avènement de l’IA, la DJ et productrice australienne interroge aussi la connexion désormais indissociable entre émotion et synthétique, organique et technologie, à l’instar de Stitches ("points de suture"), poignante ode à la résilience - ou à la réparation, c’est selon. Mieux : HAAi imagine à travers ces 17 morceaux « une machine dotée d’un cœur humain », offrant en filigrane une bonne définition de l’harmonie. Julien Damien

Tremor (Domino)
Trois ans après Ultra Truth, Daniel Avery, né en 1987, s’est souvenu de ses amours de jeunesse boutonneuse, electro, grunge et nourrie de fantasmes de sirènes gothiques. Soyons clairs : cette chambre d’ado sent le fauve – on profite alors des quelques plages ambient pour respirer. Pour le reste, moins Avery qu’Averell, le grand dadais saute à pieds joints dans un electrorock balourd, nourri à Ride et The Cure, sans doute, mais qui évoque, hélas, Nine Inch Nails ou le versant goth des Smashing Pumpkins. Interchangeables, les chanteuses défilent (Alison Mosshart de The Kills, Julie Dawson, Cecile Believe…) et se voient toutes infliger le même traitement – une noyade de réverb’. Un disque peu inspiré, certes, mais attendons la suite… Thibaut Allemand

À ses débuts, vers 2020, Bar Italia cultivait l’art de l’effacement. Les protégés de Dean Blunt n’accordaient quasiment pas de photos, encore moins d’interviews, et imaginaient la rencontre entre les mélodies de Stereolab et la mise en son de Sonic Youth. Restait une impression de malaise, de timidité contrariée. Orné d’une magnifique pochette (on pense aux Espagnols de Le Mans), ce cinquième LP voit le trio totalement déniaisé, alignant comme à la parade les bombinettes post-punk façon premier album de The Cure, des influences indie 90’s (quelques échos de Veruca Salt) et des ballades élégamment dévastées dans une tradition toute anglaise, de Peter Perrett à Peter Doherty. La métamorphose leur sied bien, et on attend la suite avec impatience. Thibaut Allemand

La pop transalpine est décidément en forme : Andrea Laszlo de Simone, Nicolo Carnesi, Giorgio Poi, Dente ou, donc, Colombre et Maria Antonietta. Couple à la scène comme à la ville, les deux possèdent une solide discographie chacun de leur côté, mais ont décidé d’immortaliser leur Lune de Miel. Interprétées en italien, langue chantante s’il en est, ces mélodies solaires disposent d’un appareillage réduit – guitare, basse, batterie… et des synthés cheap comme s’il en pleuvait. Or, les tourtereaux font preuve d’inventivité et rehaussent ici leurs pop songs de gimmicks reggae, là se lancent dans un pop-punk tourneboulant… Mais la magie tient avant tout au mariage de ces voix, sobre et posée pour Colombre, joliment éraillée pour Maria Antonietta. Capolavoro ! Thibaut Allemand

Depuis une grosse dizaine d’années, à coups de maxis hautement recommandables et de sets très remarqués, sous son propre nom ou en tandem au sein de Kerenn (avec Pariah) ou de Trade (avec Surgeon), Blawan incarne le renouveau d’une techno industrielle tournée vers le dancefloor. L’Anglais exilé à Berlin franchit un nouveau cap en signant ce deuxième LP sur le prestigieux label XL. On aurait pu craindre un certain recentrage qui serait passé par un adoucissement de ses productions. Que nenni ! Blawan n’a rien perdu de l’abrasivité qui caractérisait ses sorties sur R&S ou son propre label, Ternesc Records. Au programme : acid amputée, chant guttural et beats conquérants mais concassés. Bref, une réussite de techno bruitiste et sensible. Thibaut Allemand

(Seuil)
Dans Technopolitique (2024), la chercheuse et politologue Asma Mhalla expliquait comment nos démocraties et nos libertés se voyaient menacées, voire totalement redéfinies, sous les coups de boutoir de la Big Tech (les grandes entreprises du numérique) et du Big State (son versant étatique et coercitif). Dense et précis, ce premier essai gagnait en relief à mesure que se délitait, sous nos yeux, l’Amérique du second mandat Trump – et ses répercussions sous nos latitudes. Dans ce nouvel ouvrage, Mhalla s’appuie tout à la fois sur des intuitions d’écrivains SF (de Philip K. Dick à William Gibson, père du mouvement littéraire cyberpunk, justement) ou de philosophes (Marx, Foucault, Deleuze et Guattari…). Elle ausculte la société de contrôle contemporaine (favorisée par un rapprochement inédit entre magnats de la Tech et néo-réactionnaires) ainsi que le rapport devenu optionnel aux faits et à la vérité. Plus court, Cyberpunk souffre parfois d’une certaine propension au lyrisme, mais on reconnaît à Asma Mhalla, décidément camusienne, une capacité à faire part de ses doutes, intuitions et autres hypothèses, jamais assénées, toujours étayées. Un livre marqué par le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté. 208 p., 19€. Thibaut Allemand

Vie de cassos (Le Bord de l’eau)
Derrière ce titre tapageur se cache une réalité brutale : celle d’une jeunesse rurale désœuvrée. Le sociologue Clément Reversé signe un ouvrage édifiant sur une population livrée à l’abandon (même si le cinéma s’intéresse de plus en plus au sujet, de Vingt dieux à Météors). Issus de milieux populaires, exclus du marché de l’emploi et stigmatisés, ces jeunes sans diplôme galèrent entre petits boulots et dépression, n’ayant souvent d’autres perspectives que celle de la précarité. Réalisée dans la région Nouvelle-Aquitaine, cette enquête abat nombre de clichés sur "la vie à la campagne". Elle dresse surtout un constat implacable, que les pouvoirs publics seraient bien inspirés de considérer, avant que d’autres ne s’en emparent - si ce n’est déjà fait... 240 p, 18€. Julien Damien

M. Fotheringay, un Anglais ordinaire jusqu’au bout de son parapluie, se découvre un jour la capacité d’accomplir des miracles par sa seule volonté. Que va-t-il faire de ce pouvoir ? À l’origine, une nouvelle méconnue d’H.G. Wells, pas loin du Passe-muraille, de Marcel Aymé. Munuera (Les Cœurs de Ferraille, entre autres) met très joliment en images cette nouvelle qui interroge, entre autres, l’hubris d’un homme devenu tout-puissant… Son trait, héritier de Will Eisner, colle parfaitement à cette histoire à l’humour très anglais, pleine d’une poésie (pas si) absurde. Fidèle au texte – excepté une fin plus ouverte – ce one-shot confirme le brio de l’Espagnol, et donne envie de se replonger dans ses autres adaptations (Melville, Dickens, Barrie…). 72 p., 17,95€ Thibaut Allemand

Will Seems revient dans sa Virginie natale comme shérifadjoint. Un ami d'enfance est assassiné, un vieil homme noir accusé. La détective Bennico Watts enquête. Direction le Snakefoot, marécages des laissés-pour-compte, descendants d’esclaves et white trash. Inscrit dans la tradition Southern gothic, Henry Wise dépeint une Amérique rurale rongée par la misère et les tensions raciales. L’intrigue est solide, l’ambiance poisseuse, et les personnages souvent déboussolés – à commencer par Seems, qui ne reconnaît plus le pays de son enfance. Salué outre-Atlantique, ce premier roman aux allures de coup de maître allie descriptions précises, un sens du dialogue et de l’humanité. Surtout, il laisse présager d’autres réussites d’un auteur à suivre. 432 p., 24€. Thibaut Allemand

Un livre, et puis plus rien. Pas n'importe lequel encore : lyrique, furieux, mû par une croyance absolue dans l'écriture, sillonné aussi d'une tristesse infinie. Publié en 1974 et ré-édité aujourd'hui par les excellentes éditions du Sous-sol, Écarlate ne s'oublie pas. C'est le choc de sa découverte qui a justement amené Pierre Boisson à se lancer sur les traces de l'autrice, Christine Pawlowska. Le rédacteur en chef de Society reconstruit pas à pas sa trajectoire marquée par la violence des hommes et le silence des femmes. Il a retrouvé les enfants, les amis, les collègues, quelques modestes documents montrant Pawlowska dans son quotidien. Le portrait est empreint d'admiration. Et permet d'approcher, avec sensibilité, la douleur au cœur d'Écarlate 224 p., 21€. Raphaël Nieuwjaer


C’est une date cochée depuis longtemps dans le calendrier des cinéphiles. Pour cause, durant plus d’une semaine, l’Arras Film Festival multiplie les rétrospectives, les découvertes et les rencontres avec des invités prestigieux. Sans strass ni paillettes, mais avec une passion et une chaleur jamais démenties.
Un film d’ouverture, ça ne fait pas tout, mais c’est important. On se souvient évidement d’En fanfare l’an passé, et du succès qui a suivi. « Cette fois, il fallait trouver quelque chose de différent », confie Éric Miot, délégué général de l’Arras Film Festival, qui a donc choisi L’Âme idéale pour lancer cette 26e édition. Porté par Jonathan Cohen (attendu à Arras), ce premier long-métrage d’Alice Vial raconte l’histoire d’une médecin qui voit les morts et les accompagne, au fil d’une comédie fantastique « croisant émotion et humour, dans l’esprit du festival ». D’ailleurs, parmi les moments bouleversants de cette sélection, on attend aussi beaucoup de Dites-lui que je l’aime de Romane Bohringer, dans lequel elle évoque sa mère qui l’a abandonnée...
À l’Est, du nouveau. Jamais frileux (même en novembre !), l’AFF poursuit bien sûr son exploration de la production des pays de l’Est, sans esquiver les sujets brûlants. En cela, la présentation du Mage du Kremlin d’Olivier Assayas, décryptant la Russie de Poutine entre fiction et réalité, s’annonce déjà comme « une grande leçon d’histoire et de cinéma ». Il s’agit, aussi, d’éclairer le présent à la lueur du passé. Par exemple à travers l’adaptation par Christophe Barratier de la série de BD Les Enfants de la résistance, œuvre aussi haletante que pédagogique sur la Seconde guerre mondiale, où l’audace et l’amitié s’érigent en rempart contre l’injustice. À bon entendeur... Julien Damien
Arras, 07 > 16.11, Grand’Place, Mégarama, Casino, 1 séance : 9 > 6€ • 5€ (-18 ans) pass festival : 80€ • 10 séances : 50€ • 5 séances : 32,50€, invités d’honneur : Léa Drucker et Lucas Belvaux, arrasfilmfestival.com

En narrant la rencontre d’un garçon aux pouvoirs extraordinaires et d’une fille évoluant dans un monde à l’agonie, le dessinateur Ugo Bienvenu insuffle à l’animation française une énergie nouvelle, une radicalité artistique. Arco s’impose déjà comme œuvre iconique, où le réel percute l’utopie.
Le verdict est sans appel à la fin d’Arco : ses images en 2D, fruit de quatre années de travail, sont d’une beauté absolue. Un comble, tant elles dépeignent un monde à la dérive. Des tempêtes colossales balayent des villes sous cloche, un superbe incendie ronge l’horizon... Le premier long-métrage animé de l’auteur de BD Ugo Bienvenu ressemble à son œuvre sur papier : une dystopie dont les trouvailles futuristes surlignent nos dérèglements contemporains. Derrière la virtuosité visuelle, il glisse une réflexion lucide sur l’enfance, l’écologie et la mémoire, lorgnant à la fois vers l’inventivité de Miyazaki et la mélancolie du Roi et l’Oiseau. Arco est un garçon vivant dans une cité utopique. Un matin, il dérobe à ses parents une combinaison arc-en-ciel lui permettant de traverser le temps. Trop jeune pour en maîtriser le pouvoir, il s’échoue en 2075, dans un monde au climat déréglé, où vit Iris, une fille qui ne voit plus ses parents que par hologramme, et partage son quotidien avec un robot-nourrice. Rien n’est simple ni manichéen dans leur quête pour ramener Arco d’où il vient. Entre faux méchants et pluie d’arcs-en-ciel, le grand gagnant du festival d’Annecy fait triompher l’amour et l’entraide sur une Terre vacillante. Radical, mais brûlant d’optimisme dans son refus de toute fatalité. Arnaud Stoerkler
D’Ugo Bienvenu, avec les voix de Swann Arlaud, Alma Jodorowsky, Margot Ringard Oldra, Oscar Tresanini, Vincent Macaigne, Louis Garrel, William Lebghil et Oxmo Puccino... En salle

VEN. 14 NOV. - 20H
Culture Commune - Loos-en-Gohelle Gratuit sur
Avec : le Collectif La Meute, Benjamin Collier, Penda Diouf, Catherine Lavocat, Barnabé Mons, Nicolas Puyjalon, Cloé du Trèfle



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Magie de la vente en ligne, qui promet un accès quasi-instantané à toutes les marchandises imaginables. Outre le travail de production, c’est celui de la distribution qui disparaît de l’horizon du consommateur comblé. Dans une fiction très documentée, On Falling a la bonne idée de redonner chair et voix à ce petit peuple des hangars.
Des Portugais, des Hongrois, des Polonais et des Ukrainiens réunis dans une colocation en Écosse ? Voilà qui pourrait être le point de départ d’une de ces "comédies européennes" que Cédric Klapisch décline régulièrement depuis L’Auberge espagnole. Mais les circonstances ne sont pas si joyeuses. Coincés dans un pays où il pleut tout le temps, ces exilés temporaires tentent de gagner leur croûte avec des boulots peu gratifiants. Aurora est ainsi préparatrice de commandes dans un entrepôt. On Falling décrit son morne emploi du temps avec minutie, du labeur chronométré à la pause déjeuner le nez dans le smartphone. Cette veine du cinéma social est bien connue : pas de grands drames, mais une inexorable déchéance. Il suffit qu’Aurora laisse tomber son téléphone pour que le coût de la réparation l’empêche de payer l’électricité, puis sa nourriture. De cette extrême précarité, Laura Carreira tire un film sobre, d’une profonde délicatesse. À l’inverse, il suffirait de presque rien, un petit grain de sable dans la machinerie capitaliste, pour que le monde soit à nouveau respirable. On Falling se révèle alors bouleversant. Raphaël Nieuwjaer
De Laura Carreira, avec Joana Santos, Neil Leiper, Ola Forman. En salle

– Après ses documentaires sur Vilmos Zsigmond (2016), Jerry Schatzberg (2022) ou Maurice Tourneur (2024), Pierre Filmon signe avec The Great Departure son premier long métrage tourné en Inde. À Varanasi, il suit Mansi (Sonal Sehgal, aussi scénariste et coproductrice) et Marc (Xavier Samuel), dont la rencontre improbable à Delhi fait naître une romance. Mais le film ne se limite pas à une histoire d’amour : le réalisateur s’attarde sur la condition des femmes, observe les micro-gestes qui trahissent une société patriarcale et explore les tensions entre tradition et modernité. Sensuel et lumineux, The Great Departure mêle désir et partage tout en confirmant l’ouverture internationale du cinéma de Filmon. G.M. De Pierre Filmon. Sortie 12.11

– Si l’on connaît La Métamorphose ou Le Procès, qui était en réalité Franz Kafka ? Agnieszka Holland revisite ce mythe littéraire. Tout y est : la bureaucratie, le père tyrannique, les amours contrariées, dans une Prague labyrinthique. Point de narration linéaire, chaque protagoniste se livre sur l’intéressé. Ce puzzle sensoriel, voire surnaturel, illustre l’esprit "neuroatypique", de Kafka. Sensible et fin observateur de son époque (visionnaire ?), le jeune homme pouvait se montrer drôle, obstiné, faussement évanescent. La fameuse Colonie pénitentiaire surgit de manière frontale, tout comme la question de l’identité juive. Sur fond d’indie rock polonais, Agnieszka Holland rappelle avec brio combien l’œuvre de Kafka reste atemporelle et indispensable. Selina Aït Karroum. D’Agnieszka Holland. Sortie le 19.11

– Stéphanie, enquêtrice à l’IGPN, aborde le dossier 137 comme un simple numéro, une affaire de routine : une manif qui dégénère, un adolescent blessé... Rien de très exceptionnel. Mais un témoignage sème le trouble. S’agit-il d’une bavure ? Dominik Moll délaisse le thriller (La Nuit du 12) mais ménage un suspense au cœur de la crise des Gilets jaunes. Le réalisateur aborde l’enquête comme une plongée au sein de la "police des polices". Dans un style sobre, il interroge notre capacité à regarder la vérité en face. Par le prisme du personnage de Stéphanie (Léa Drucker), il scrute une génération de policiers et de citoyens. Pour autant, le récit écarte toute opposition manichéenne. Dossier 137 ne cherche ni à condamner ni à absoudre mais parvient à capter l’air du temps avec justesse. Lou-Anne Sedda. De Dominik Moll. Sortie le 19.11

Bakersfield, Californie. Honey O’Donahue, détective privée, enquête sur une série de morts étranges. Une secte évangéliste, une nièce ingérable, des collègues hostiles… Pour son deuxième long-métrage en solo, Ethan Cohen joue avec les codes du film noir façon Chandler, fantasme toujours sur son actrice principale et se fiche royalement de l’intrigue.
L’an passé, Drive-Away Dolls, épopée pop de deux lesbiennes en cavale avec une valise remplie de godemichets, avait été sabré par la critique et ignoré du public. Or, on serait tenté de le réévaluer à l’aune de Honey Don’t. Ça pioche chez le Lynch de Blue Velvet (situations étranges, dialogues absurdes), chez Tarantino (scènes d’action drôles et outrancières) et, tant qu’à faire, chez les frères Coen (pas mal de personnages brindezingues). Et une fois encore, on retrouve Margaret Qualley en sirène saphique – et quelques godes aussi. Décidément, une obsession pour un Cohen aux faux-airs de pervers pépère. Impossible de ne pas mentionner le male gaze qui nimbe un ensemble faussement féministe. Passé le renversement des rôles (Qualley en privé façon Bogart, solitaire et buveuse de whisky), ce personnage n’est jamais mis en danger, mais toujours sublime et sublimé. Répartie, élégance, charisme, classe : elle a tout pour elle et dénote dans cette galerie. Ajoutons que l’intrigue confuse (doux euphémisme) ne tient vraiment pas en haleine. On sort de là interloqué, avec la désagréable impression d’avoir affaire à un réalisateur qui se perd – et nous avec. Thibaut Allemand
D’Ethan Cohen, avec Margaret Qualley, Aubrey Plaza, Chris Evans… Sortie le 12.11


La photographe nigériane Rachel Seidu expose au Théâtre du Nord 30 nuances de la communauté queer, dont les membres ne se reconnaisent pas dans les modèles dominants de l'identité de genre ou sexuelle. L'artiste a rencontré une douzaine d'entre-eux à Lille, au printemps dernier, brandissant son Canon EOS R6 comme un acte de résistance. Derrière l'objectif, une idée simple : documenter une vaste communauté qui attend toujours une réelle égalité des droits, à renfort de cadrages tendres et resserrés.
Comment avez-vous découvert l'existence de la communauté queer au Nigeria ?
Je fais moi-même partie de cette communauté, ce n'est donc pas quelque chose que j'ai découvert de l'extérieur. La majorité d'entre nous s'est rencontrée en ligne, puis dans la vie réelle. Les universités permettent aussi de nouer des amitiés en toute discrétion. Même dans un environnement difficile, nous avons toujours trouvé les moyens de créer des liens et un sentiment d'appartenance.
Qu'est-ce qui vous a donné envie de documenter cette communauté ?
En grandissant, je savais que j'étais différente, sans pouvoir me confier à personne. Sur Internet, je ne trouvais que des blogs relatifs
aux personnes queer, sans photos ni représentations concrètes. J'ai alors décidé de combler ce vide, pour que les jeunes puissent s'identifier et savoir qu'ils ne sont pas seuls.
Est-il dangereux d'affirmer son orientation sexuelle au Nigeria ? Oui, la législation et le climat social empêchent d'évoluer librement. En Afrique, la répression de l'homosexualité est souvent justifiée par la ''tradition'', mais elle découle en partie des lois de l'époque coloniale et de l'influence des mouvements religieux conservateurs.
Au Ghana ou en Ouganda, les dirigeants politiques se focalisent sur les personnes queer pour mieux détourner l'attention des échecs économiques. On sert de boucs émissaires.


Combien de temps avez-vous passé à Lille ?
Ma résidence artistique à Lille a duré deux semaines. Ce qui m'a frappée, ce sont à la fois les similitudes et les différences (entre les communautés queer du Nord de la France et du Nigéria, ndlr). À Lille comme à Lagos, ces groupes débordent de créativité, les gens se rassemblent et construisent des familles de cœur. Mais le contexte est vraiment différent. À Lagos, la ''queeritude'' est criminalisée tandis qu'à Lille, on peut s'afficher en public avec plus d'aisance. Cela dit, même ici, j'ai remarqué des disparités entre les personnes queer blanches et les autres, qui mènent souvent
d'autres combats - au-delà de leur homosexualité. En effet, notre origine et notre histoire déterminent aussi la façon dont on peut vivre son orientation sexuelle.
«
Comment avez-vous sélectionné les 30 photographies exposées au théâtre du Nord ?
Elles ont été choisies en collaboration avec l'Institut pour la photographie. Comme prévu, cette sélection présente deux facettes : elle instaure un dialogue entre des portraits réalisés à Lille et au Nigeria. Je souhaite montrer ainsi le caractère intime et universel de la question queer.
Comment décririez-vous votre style ?
Il s'agit d'une approche intime et symbolique, en mettant l'accent sur la narration. Je privilégie les cadrages serrés ou les plans moyens pour ressentir la présence du sujet. Mais je joue aussi avec l'espace, en laissant de la place autour d'un corps pour suggérer l'isolement, ou en l'entourant de nature pour évoquer la liberté. J'accorde une grande importance à la lumière, si possible naturelle : la douceur du petit matin ou de la fin d'après-midi.
Peas in a Pod* Lille, jusqu'au 20.12, Théâtre du Nord mar > ven : 12h30-19h • sam : 14h-19h, gratuit institut-photo.com












Sacrée collection, que celle d'Astrid Ullens de Schooten Whettnall. Conservé à la Fondation A, à Bruxelles, le fonds de cette baronne belge compte quelque 6 000 photographies, signées Diane Arbus, Mitch Epstein, Walker Evans... parmi une centaine de noms plus ou moins célèbres, mais pareillement talentueux. Cette exposition en dévoile 39, et par là-même une éblouissante vision du monde.
Selon Astrid Ullens de Schooten Whettnall, « on ne peut rien comprendre avec une ou deux photos ». Ainsi l'octogénaire, issue d'une famille qui a fait fortune dans le sucre, a toujours mis un point d'honneur à acquérir plusieurs clichés d'un même artiste (parfois des dizaines), afin d'offrir un vrai point de vue sur le monde - et, pourquoi pas, lui donner un peu de sens ? Rassemblées à la Fondation A, que l'aristocrate a créée en 2012 à l'âge de 74 ans, ces "histoires en séries" se déploient (en partie) dans toutes les salles d'exposition temporaire du Musée de la photographie de Charleroi.
L'émotion à fleur d'objectif. Présentées sous forme de grands ensembles, à mi-chemin entre le récit de vie, le documentaire et l'architecture, ces images offrent une grande variété de sujets, de visions d'artistes et, surtout, d'émotions. Ce sont ici ces ouvriers anonymes saisis par Walker Evans sur le chemin de l'usine, à Détroit en 1946. Là, les compositions en noir et blanc de la Mexicaine Graciela Iturbide, à la frontière de la magie et du réalisme social. Ou encore l'Américain Nicholas Nixon, qui photographie sa femme Bebe à côté de ses trois sœurs, chaque année depuis 1975. Ses portraits suggèrent une réflexion touchante sur les liens qui nous unissent et le temps qui s'écoule, mariant plus que jamais l'intime et l'universel... Julien Damien Charleroi, jusqu'au 25.01.2026, Musée de la Photographie mar > ven : 9h-17h • sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be

1986

L'être humain dans toute sa diversité. Durant 50 ans, Jacques Sonck (1931-2021) a sillonné les rues belges, appareil photo à la main, saisissant au hasard de ses déambulations une faune de personnages des plus fantaisistes.
Toujours réalisés avec respect, les clichés du Flamand mettent en scène des corps anormalement élancés ou massifs, des tenues improbables, des allures franchement excentriques. Évoquant les marginaux de Diane Arbus (dont il était admirateur) comme la bizarrerie de David Lynch, ses portraits en noir et blanc questionnent la notion de "normalité", et plaident pour un regain de nuances dans notre vision de l'autre.
Encore trop méconnue, Helen Levitt (1913-2009) fut l'une des grandes photographes de rue du xxe siècle. Sa ville natale de New York constitue le principal décor de ses images, d'abord présentées en noir et blanc puis en couleur.
L'Américaine capturait la vie telle qu'elle se déroulait, armée d'un Leica et surtout d'une immense poésie. Ses images montrent des passants pris sur le vif, des graffitis et beaucoup d'enfants jouant sur les trottoirs. En témoigne ce célèbre cliché, immortalisant une fillette appuyée sur le flanc d'une voiture verte, sublimant avec tendresse mais sans mièvrerie la banalité du quotidien.


La richesse du patrimoine textile belge n'est plus à démontrer. Mais cette histoire s'écrit aussi au présent, et sans nul doute au futur. En témoigne Woven Whispers. Présentée en avril dernier à la prestigieuse Design Week de Milan, cette exposition collective met à l'honneur des créateurs inspirés et surtout respectueux de notre environnement.
Et si la production textile, l'une des plus polluantes au monde, se mettait au diapason du vivant ? C'est la question posée par Mathilde Wittock. Cette jeune Belge formée au biodesign s'illustre en laissant la nature tisser ses tapisseries avec des racines végétales qui s'entrelacent au cours de leur croissance. Voici l'une des grandes révélations de Woven Whispers, qui rassemble 18 designers ou studios du royaume. Des lampes gonflables fabriquées à partir d’intestins de porc de Xavier Servas aux tapisseries en laine feutrée à la main du duo Morevie, ces créateurs dévoilent une diversité d'approches. Leurs points communs ? Ils utilisent des matériaux de récupération, mêlent haute technologie et artisanat ou réinventent des pratiques ancestrales. Autrement dit, ils puisent dans le passé pour trouver des solutions d'avenir, et une alternative au consumérisme. En témoigne l'atelier bruxellois La Gadoue, qui perçoit dans les déchets textiles « une palette de couleurs infinie ». Joliment baptisée Après la tempête, son installation monumentale est ainsi composée de chemises ramassées dans des centres de tri. En cela, ces artistes ne font pas seulement du neuf avec du vieux : ils transforment la laideur en beauté. Julien Damien Hornu, jusqu'au 14.12, Centre d’innovation et de design, mar > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans), www.cid-grand-hornu.be



La 4e édition du SMARTS de Mouvaux s’offre une affiche doublement hypnotique. Deux artistes invités d’honneur, ALX et ReBa, font dialoguer leurs univers optiques et cinétiques. L’un sculpte la lumière, l’autre étire la couleur. Ensemble, ils transforment la perception en terrain de jeu, brouillant les frontières entre illusion et réalité. Focus sur deux créateurs qui transforment l’espace en expérience sensorielle.
Leur rencontre s’est jouée au hasard des foires d’art contemporain – ART UP! notamment – et leur amitié est née d’un constat partagé : l’art n’existe que dans le regard de celui qui le contemple. Tous deux s’inspirent des chefsd’œuvre muséaux et des légendes de la pop culture (Elizabeth II, Marylin Monroe, Frida Kahlo, Mona Lisa...), qu’ils détournent avec une inventivité jubilatoire. Là où certains figent le réel, eux le mettent en mouvement. ALX, autodidacte originaire du Sud de la France, s’est forgé un langage singulier à base de plexiglas découpé en “tranches”. Ces strates translucides composent des tableaux à double lecture, jouant avec la perspective et la lumière.


À mesure que l’on s’approche, les formes se déplacent, les silhouettes se dédoublent. Ce que l’on croit voir disparaît, une autre image émerge. Le spectateur devient explorateur, pris dans un jeu d’optique où chaque pas modifie la réalité. Son concept, baptisé "Slice", révèle une œuvre mouvante, presque vivante.
Lâcher-prise visuel. Face à lui, ReBa répond par une approche tout aussi captivante. Formé au graphisme et à la décoration, l’artiste travaille à la limite du pictural et du performatif. À partir d’un portrait, souvent une icône, il trace des lignes de peinture qu’il étire sans relâche pendant des heures, avant de figer l’ensemble sous une couche de résine. Le résultat, d’une précision vertigineuse, oscille

entre abstraction et figuration selon notre déplacement. De près, des coulures chromatiques ; de loin, un visage se révèle. ReBa parle d'« abstraction par la proximité, figuration par la distance » — une expérience sensorielle qui sollicite autant l’œil que la conscience. Tous deux cultivent un même goût du vertige visuel, du trouble perceptif, de la frontière entre l’apparition et la disparition. L’un sculpte la lumière, l’autre étire les couleurs jusqu’à l’épuisement du geste. Leur dialogue garantit une exposition vibrante, où la matière devient mouvement et le mouvement, émotion. Camille Lombardo
SMARTS : ALX & ReBa Mouvaux, 07 > 16.11, L'Etoile, mar > ven : 14h-18h • sam & dim : 10h-12h & 14h-18h, gratuit, letoile.mouvaux.fr


LABAN$UE
44 place Georges Clemenceau 62400 Béthune – T : 03 21 63 04 70 contact.labanque@bethunebruay.fr
Labanque Béthune
Labanque est un équipement culturel de la Communauté d’agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane. Étienne Poulle, Les Bakus, 2018 © D. Riou, Musées d’Angers
Expositions du 8 novembre 2025 au 5 avril 2026
Du mercredi au dimanche de 14h à 18h30
Fermeture exceptionnelle les 24, 25, 31 décembre et le 1er janvier

Première femme peintre à recevoir le prestigieux Grand Prix de Rome, Odette Pauvert a offert ses lettres de noblesse à l'Art déco avec ses tableaux figuratifs, avant de tomber dans l'oubli. La Piscine de Roubaix ressuscite une grande partie de son œuvre, remarquable pour avoir parfaitement ignoré le courant d'avantgarde de son époque.
Que retient-on de la peinture du xxe siècle ? L'art abstrait de Kandinsky, le cubisme de Picasso ou le surréalisme d'un Dali. Autrement dit, les courants qui ont fait basculer l'art pictural dans la modernité. C'est oublier un peu vite que « l'écrasante majorité des artistes de cette période n'a pas participé à l'avant-garde, demeurant attachée à la peinture
figurative », note Adèle Taillefait, conservatrice au musée La Piscine à Roubaix. Parmi ces tenants d'un certain classicisme s'illustre Odette Pauvert. Elle a passé toute sa carrière à peindre des portraits et des paysages reflétant son goût pour l'art décoratif, les contrastes et les aplats de couleurs. Autant de raisons pour que le Musée La Piscine lui ouvre grand ses portes
à l'heure de célébrer le centenaire de l'Art déco.
Pionnière inspirante. Il y a un siècle justement, le célèbre Grand Prix de Rome de peinture fut décerné pour la première fois à une femme : Odette Pauvert. Un véritable exploit. Cette exposition se focalise sur cette période faste de l'artiste courant jusqu'aux années 1940, à travers quelque 200 œuvres d'une grande diversité.
« Grâce à sa famille, nous avons réuni de nombreuses peintures, des dessins, des photographies et des miniatures sur ivoire, plébiscitées à l'époque, qui lui ont permis d'arrondir ses fins de mois », explique Adèle Taillefait. Car Odette Pauvert demeure avant tout une femme dans un monde d'hommes... Certains critiques doutaient encore de la légitimité de la gent féminine à incarner l’art national au plus haut niveau. La guerre, la priorité donnée aux avant-gardes dans les commandes publiques et la naissance de deux enfants ont freiné ses ambitions. Ses dernières toiles, n’en gardent pas moins une intensité rare, qu’elle conservera jusqu’à sa mort en 1966. Une redécouverte que La Piscine célèbre avec passion, fidèle à sa vocation : mettre en lumière les figures de femmes artistes injustement oubliées. Arnaud Stoerkler
Odette Pauvert, la peinture pour ambition au temps de l’Art déco Roubaix, jusqu'au 11.01.2026, La Piscine mar > jeu : 11h-18h, ven : 11h-20h, we : 13h-18h, 11/9€ (gratuit -18 ans), roubaix-lapiscine.com



Qui a dit qu'on ne pouvait pas renaître ? Sûrement pas Charlotte Abramow. Dans cette exposition, la photographe belge sublime les sept années durant lesquelles elle a accompagné son père Maurice, touché par un cancer. À travers des portraits drôles, tendres et poétiques, elle renvoie une image lumineuse de la vieillesse, de la maladie et du lien filial. Déjà saluée pour son œuvre féministe, la Bruxelloise dévoile ici une nouvelle facette de son talent, en transformant la douleur en beauté. Bruxelles, jusqu'au 21.12, Hangar, mer > dim : 12h-18h 9 > 5€ (gratuit -16 ans), hangar.art
Des matières rigides et vaporeuses, souples et organiques. Des robes sculpturales et évanescentes, où les drapés dessinent des volumes en métamorphose constante... Le style de Yiqing Yin est reconnaissable au premier coup d’œil, tissant un dialogue poétique entre l’être humain et la nature. Cette exposition dévoile les secrets de fabrication d’une artiste touche-àtout, entre haute couture, dessins, photos, vidéos... et même sons et odeurs ! Une bonne définition du rêve éveillé.
Calais, jusqu’au 04.01.2026, Cité de la dentelle et de la mode, lun > dim (sf mardi) : 10h-17h, 4/3€ (grat. -5 ans), cite-dentelle.fr
Le Musée des beaux-arts de Calais poursuit sa métamorphose. Après avoir renouvelé son exposition permanente, le bâtiment cubique et moderniste inauguré il y a pile 60 ans dévoile une nouvelle galerie dédiée à Auguste Rodin. Ce parcours chronologique met en valeur l’œuvre du sculpteur, de ses débuts comme praticien dans l’atelier de Carrier-Belleuse à l’héritage laissé à la postérité. Entre autres pièces majeures, il offre à redécouvrir La Porte de l’Enfer et, bien sûr, Les Bourgeois de Calais. Calais, Musée des beaux-arts mer, sam & dim : 13h-17h, gratuit mba.calais.fr
S’il est venu avec le temps des cathédrales, pour citer un grand auteur, l’art gothique n’a cessé de se réinventer pour nous inspirer aujourd’hui encore. Née au Moyen Âge, cette esthétique fut d’abord synonyme de lumière et de couleur avant de se tourner vers les ténèbres. Entre architecture et peinture, sculpture, cinéma ou littérature, le Louvre-Lens réunit plus de 250 pièces, du xiie siècle à nos jours. Et nous convie à un voyage à travers les époques qui ne manque pas de piquant. Lens, jusqu'au 26.01.2026, Louvre-Lens, mer > lun : 10h > 18h, 12 > 6€ , (grat -18 ans), louvrelens.fr
15.10 > 28.12.2025

À l ‘Hôtel de Ville
Mercredis, vendredis, samedis et dimanches 14h - 18h


Plumes, paillettes et samba : la Province de Liège prend des airs de Rio. L’expo s'appuie sur l’éblouissante collection d’Alain Taillard. Ce Wallon passionné et rare Européen à avoir paradé comme destaque, dévoile ici les coulisses du plus mythique des carnavals. Plus de 50 costumes flamboyants racontent la ferveur brésilienne, entre artisanat, musique et démesure. Ici, le carnaval n’est pas qu’un spectacle : c’est un souffle collectif - un art de vivre qui relie Rio, Binche et Malmedy dans une même explosion de couleurs. Liège, 07.11 > 15.03.2026, Musée de la vie wallonne mar > dim : 9h30-18h, 7/5€ provincedeliege.be
Peut-on encore porter un regard neuf sur l'œuvre de David Hockney ? Of course ! Tout juste auréolé d'une vaste rétrospective à la Fondation Louis Vuitton, le travail du Britannique se dévoile sous un tout autre angle au Musée des beaux-arts de Mons, qui explore son lien, puissant, avec la nature. Ce n'est pas tout : aux créations de cette star de l'art contemporain se mêlent aussi musique, poésie ou toiles d'autres grands maîtres, tel Vincent van Gogh. Oui, rien que ça.
Mons, jusqu'au 25.01.2026, CAP/Musée des beaux-arts, mar > dim : 10h-18h, 16/12€ (gratuit -12 ans), musees-expos.mons.be
C'est l'homme qui a inscrit Tourcoing sur la carte mondiale de la peinture. Comme tous les trois ans, le MUba consacre à Eugène Leroy une grande exposition. Après avoir exploré son héritage et ses liens dans le paysage artistique du xxe siècle, ce nouveau parcours focalise sur les toiles et dessins qu'il a produits entre 1980 et 2000. Une période témoignant d’un épanouissement technique et théorique incontestable.
Tourcoing, jusqu'au 05.04.2026
MUba Eugène Leroy, tous les jours sauf mar et jours fériés : 13h-18h, 6/4€ (grat. - 18 ans & Tourquennois), muba-tourcoing.fr
Peut-on être à la fois ici et ailleurs ? Dans le passé et le présent ? À la frontière du vivant et du numérique ? Autant de questions traversent la 27e édition de Panorama, l’exposition annuelle du Fresnoy à Tourcoing, qui interroge cette année la simultanéité. Une cinquantaine de jeunes artistes y sondent les promesses vertigineuses des nouvelles technologies. Entre fascination et inquiétude, leurs œuvres nous plongent dans une pluralité de réalités et de registres sensibles. Tourcoing, jusqu'au 04.01.2026, Le Fresnoy, mer > dim : 14h-19h, 4/3€ (gratuit -18 ans) lefresnoy.net


Un pianocktail, un nénuphar qui pousse dans la poitrine d'une jeune femme, une histoire d'amour aussi fantaisiste que tragique… L'Écume des jours a durablement marqué notre imaginaire. Publié en 1945 puis devenu culte, le roman de Boris Vian est également réputé inadaptable, à l'écran comme sur scène. Cet opéra a tout pour briser la malédiction.
Pour Edison Denisov (1929 - 1996), L'Écume des jours fut sans doute une échappatoire. Né en Sibérie, le compositeur a grandi en URSS, où la liberté d'expression ne fut jamais à l'ordre du jour (pas plus qu'aujourd'hui d'ailleurs). Adoubé par Chostakovitch, conspué par les canons imposés du réalisme socialiste (et par toutes les normes en vigueur), le Russe s'emploiera à développer un style ouvert aux quatre vents, mêlant jazz, chants de l'église orthodoxe, sons de cloches… Et quel meilleur terreau pour exprimer son originalité que le roman de Boris Vian, où l'on joue des mélodies au piano pour déployer son talent ?
Nouveau souffle. Créée en 1986 à l'Opéra-Comique de Paris, l'œuvre lyrique traduit à merveille le surréalisme et la fantaisie du livre… et n'a bizarrement plus été jouée en France depuis. C'était sans compter sur l'arrivée à l'Opéra de Lille de Barbara Eckle. Séduite par une version donnée à Stuttgart en 2012, et surtout par « cette liberté et cette écriture polystylistique », la nouvelle directrice veut offrir l'occasion de (re)découvrir cette pièce méconnue. Mise en scène par Anna Smolar (familière du répertoire de Joël Pommerat), cette production (interprétée en français) place cette fois au centre de l'intrigue, non pas Colin, mais Chloé, son amante malade. En tout cas, elle s'annonce déjà comme un grand moment de poésie, d'humour… et de musique !
Julien Damien
Lille, 05 > 15.11, Opéra, mer & ven : 20h • dim : 16h • sam : 18h, 75 > 5€, opera-lille.fr

Vie ô combien rythmée, que celle de Glenn Gould (1932-1982). Par la musique bien sûr, mais aussi par les névroses, dont sa mère ne fut pas étrangère. Pour dire, lorsqu’il était enfant, cette concertiste contrariée l’enfermait dans les toilettes, jusqu’à ce qu’il identifie la bonne note jouée sur le clavier… Le Canadien (sans doute atteint d’un syndrome d’Asperger) trouvera son salut dans le piano, devenant le prodige que l’on sait, sans pouvoir rompre cette relation toxique. Célèbre pour son interprétation des Variations Goldberg, ce génie paranoïaque et hypocondriaque, exigeant et excentrique (parfois surnommé "le James Dean du classique ") fut ainsi rattrapé par ses démons et incapable de monter sur scène dès l’âge de 32 ans, sans pour autant cesser de composer. C’est cette existence en dents de scie que narre la pièce d’Ivan Calbérac, récompensée par deux Molières et ici mise en en scène par Fabrice Gardin. Trouvant le ton juste entre drame et comédie, ce spectacle dépeint la complexité de l’homme derrière l’artiste. Pour ne rien gâcher, le rôle-titre est campé par le chanteur belge Mustii, comme pour parfaire cette partition jamais avare d’émotions. Julien Damien Bruxelles, jusqu'au 23.11, Théâtre royal des Galeries, mer > ven : 20h15 sam & dim : 15h & 20h15, 30 > 12€, trg.be
HIPPODROME Serge
DU JEUDI 4 AU DIMANCHE 7 DÉCEMBRE 2025
Jeudi 4 de 14h à 19h
Du 5 au 7 de 10h à 19h

EXPOSITION-VENTE PLUS DE 7000 OBJETS D’ART AUTHENTIQUES ET CERTIFIÉS PRÉSENCE D’EXPERTS
Nocturne vendredi 5 de 19h à 22h* *Nocturne gratuite - entrée libre

Urban Posting, Display Racks, Visitor Information, Cultural Spots, Hotels, Bars and Restaurants, Universities, Libraries, Bicycle parkings, Bus Stops, Indoor Posting (bars & restaurants), Banners on Street Lamps, Amusement Parks, ...

Miroir de la création contemporaine comme des enjeux qui agitent le monde, le festival Next demeure un rendez-vous phare du théâtre et de la danse dans l'Eurorégion. Entre grands moments de lâcher-prise et purs instants de poésie, cette quarantaine de spectacles annonce une 18e édition de très haute tenue. Jugez plutôt…
Quoi de mieux qu'une ronde pour commencer ? Pas n'importe laquelle : celle de Jenna Jalonen. Dans Ring, la Finlandaise célèbre cette figure ancestrale de la danse pour l'emmener vers la rave. Elle signe ici un ballet electro aussi survolté que spirituel, nous invitant plus que jamais à faire communauté. Ainsi avance le festival Next : un pied dans la fête, l'autre dans l'émotion, le cerveau en ébullition. Jamais avare de pas de côté non plus, à l'image de F*cking Future, création très attendue de Marco da Silva Ferreira. À travers un dispositif quadri-frontal, au plus près du public, le chorégraphe portugais met en scène huit danseurs pour explorer la virilité et la violence, confronter militantisme et militarisation, le tout sur fond de clubbing…
Mad World. Tout aussi politique (et poétique), Yuval Rozman raconte, lui, le conflit israélo-palestinien… mais du point de vue des oiseaux, en l'occurrence d'un bulbul, d'un perroquet de drara et d'un martinet noir. Les trois volatiles observent cette tragédie sans fin depuis le ciel de la vieille ville de Jérusalem. Plus précisément, ils enquêtent sur l'assassinat en 2020 par la police israélienne d'un jeune Palestinien souffrant d'autisme - une histoire vraie. Cette comédie noire pose alors, avec la hauteur qu'elle mérite, une question aussi vieille qu'Hérode : mais pourquoi les êtres humains s'entretuent-ils ici bas ? Julien Damien
Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai & Valenciennes (+ Amiens, Beauvais & Béthune) 08 > 29.11, divers lieux, "pay what you can" 1 spectacle : 28 > 7€ (-30 ans), nextfestival.eu
Sélection / 08 & 09.11 : Jenna Jalonen – Ring… // 12 > 28.11 : Yuval Rozman - Au nom du ciel 13.11 : Mette Ingvartsen - Delirious Night // 14 & 15.11 : Vincent Dupont - I Am Here 18 & 21.11 : Tatiana Julien - En fanfaaare ! // 19 & 20.11 : Lagartijas Tiradas al Sol - Centroamérica 21 & 22.11 : hetpaleis & Sarah Vanhee - the beach // 25 & 26.11 : Marco da Silva Ferreira - F*cking Future // 28 & 29.11 : Miet Warlop - Inhale Delirium Exhale…

(Mette Ingvartsen)
Faut-il encore présenter Mette Ingvartsen ? Ce serait dommage, car voilà le sixième spectacle qu'elle présente au Next festival ! Cette fois, la Danoise nous plonge dans les excès de la nuit. Entre carnavals et rave party, musique et danses enfiévrées, neuf interprètes s'abandonnent à une transe débridée, comme une réponse sauvage à l'état du monde.
Deinze, 13.11, Leietheater, 20h, 28 > 7€ (-30 ans)

Tatiana Julien entend bien nous sortir de notre torpeur. Comment ? En fanfare, pardi ! Dans cette pièce hybride, une dizaine d'interprètes provoque, par la danse et le chant, un sentiment d'urgence des plus contagieux. Guidée par l'air de La Flûte enchantée de Mozart, la troupe livre un lumineux appel au sursaut face à l'obscurité du temps présent. Beauvais, 18.11, Théâtre du Beauvaisis, 20h Courtrai, 21.11, Budascoop, 21h, 22 > 7€ (-30 ans)
Après les peluches géantes de Big Bears Cry Too ou le marathon déjanté de One Song, Miet Warlop nous invite… dans son subconscient. Plus précisément, la Flamande traduit sur scène les émotions qui la traversent lorsqu’elle crée. Au programme ? Une explosion de couleurs, une cascade de 1 500 m de tissu et la musique de Deewee en fond sonore !
Valenciennes, 28 & 29.11, Le Phénix, ven : 19h • sam : 19h30 28 > 7€ (-30 ans)





Le collectif Draga réactive Les Guérillères de la romancière, philosophe et militante française Monique Wittig (1935-2003). Pas le moins radical, ce texte avant-gardiste et fondateur du féminisme, résonne au fil d’un concert punk-rock à l’énergie contagieuse.
Il y eut bien sûr le Scum Manifesto de Valérie Solanas, La Servante écarlate de Margaret Atwood ou encore King Kong Theory de Virginie Despentes. C’est au tour des Guérillères de Monique Wittig de rencontrer un nouvel écho auprès des jeunes générations, et de brûler les planches. Paru en 1969, ce roman épique et poétique met en scène une communauté de femmes qui se préparent au combat contre l’oppression patriarcale. Bien décidées à reprendre le monde aux hommes, elles inventent une société soudée par un nouveau langage et la jouissance… Ce manifeste de science-fiction écrit au féminin pluriel a inspiré une mise en musique par Draga (soit "ma chère", en serbe). Formé par les compositrices Lucie Antunes, P.R2B, Theodora Delilez et Narumi Herisson, porté par la voix délicieusement rauque de l’actrice Anna Mouglalis, le supergroupe nimbe les mots séditieux de la Française d'un punk-rock garage, façon Peaches ou The Organ, fameux combo canadien lesbien. Sur scène, le quintette livre un pur moment d’anarchie. On pourrait même ajouter "cathartique", à l’heure où les discours masculinistes prolifèrent et tandis que le mouvement MeToo connaît une inquiétante remise en cause. Alors, pour citer Monique Wittig : « soyez invincibles ». Julien Damien La Louvière, 22.11, Théâtre, 20h, 22 > 10€, central-lalouviere.be
Un voyage aux quatre coins du monde Entre rêves, réalités &

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C’est fou ce qu’on peut dire pour ne rien dire. Sur scène, dix chaises et quatre interprètes suffisent à transformer nos bavardages quotidiens en ballet absurde. Entre silences suspendus, chamailleries dérisoires et gestes minuscules, ce spectacle scrute la poésie du vide et la beauté du banal. On disserte ainsi longuement sur les "normales de saison" ou les randonnées en raquettes... Sous la direction de Claire Laureau et Nicolas Chaigneau, le théâtre de l’absurde retrouve ici sa vitalité. Derrière l’humour et la légèreté, le spectacle dit tout de la solitude et de la beauté du lien humain. C.L.
Armentières, 18.11, Le Vivat, 20h, 21 > 10€ (-13 ans), levivat.net Dunkerque, 19.11, Le Bateau Feu, complet !, lebateaufeu.com
À
qu’être naturalisé français peut coûter un prénom. Jugé "trop peu français", son ZolaForbon devient Zola. De cette blessure, il tire un seul-en-scène percutant : Zola… Pas comme Émile !!! Entre récit, rap et archives sonores, Forbon mixe flow, émotion et humour dans un décor minimaliste — une chaise, un pupitre, un ghettoblaster. Inspiré par sa propre histoire, il livre un manifeste vibrant sur l’identité et l’appartenance. C.L.
Armentières, 04 & 05.11, Le Vivat, 20h, 21 > 10€ (-13 ans)
Amiens, 06.11, Le Safran, 19h30, 16 > 5€ (-18 ans)
Dunkerque, 25 & 26.11, Bateau Feu, mar : 14h30 • mer : 10h & 19h, 10€ // Lille, 27 & 28.01.2026, Théâtre du Nord
Loos-en-Gohelle, 03.02.2026, Culture commune



Entre Madonna et Lady Gaga, il y a eu Britney Spears. Une pop star mise sous tutelle durant treize ans, parce qu'elle s'était rasée la tête en direct. Aujourd'hui, sa boulimie de publications sur Instagram donne le tournis. Paola Pisciottano plonge dans ce maelström avec le rappeur et performeur en situation de handicap Philippe Marien, pour ausculter les biais de la célébrité.
Britney Spears ? « Un corps façonné pour et par le regard des autres » selon Jeanne Burel, réalisatrice de la série documentaire Britney sans filtre (Arte). L'enfant-star a connu la célébrité dans les années 2000. Ensuite ? L'enfer. Placée sous tutelle en 2008 après un séjour à l'hôpital, elle est éloignée de ses enfants, privée du contrôle de sa fortune et contrainte à la contraception… avant de retrouver sa liberté en 2021. Aurait-elle subi ce traitement si elle avait été un homme ? Pas sûr pour Paola Pisciottano, qui l'érige en « icône médiatique de l'oppression sexiste ». Mais la vie publique de Britney Spears, c'est aussi son compte Instagram. Une dimension parallèle où la princesse de la pop archive son quotidien, sans retenue. La metteuse en scène italienne choisit de s'en servir comme miroir d'un monde où « l'identité numérique est une extension de nos vies ». C'est tout ? Non. Elle invite sur scène Philippe Marien, rappeur de Choolers Division porteur de trisomie 21 et fan de la chanteuse… Lui aussi est star d'un groupe, sous tutelle, victime de regards stigmatisants. Et quand le Belge danse sur les chorégraphies de Britney, c'est un sacré corps-à-corps. Arnaud Stoerkler
Armentières, 22.11, Le Vivat, 20h, 21 > 10€ (-13 ans), levivat.net









Dans son nouveau spectacle Camille Chamoux explore avec finesse les failles invisibles de la condition humaine. À 47 ans, la comédienne s’attaque à des thèmes à la fois personnels et universels : la santé mentale, la vieillesse, la mort. Partant d’une blessure au genou et de l’accompagnement de sa belle-mère en fin de vie, elle interroge notre réflexe à répondre "ça va" alors que tout va mal. « On dit toujours "ça va", mais personne ne vous demande vraiment comment ça va », lance-t-elle, entre ironie et tendresse. Co-mis en scène avec Cédric Moreau, le show mêle piano, comédiens et personnages improbables : faux spectateurs, parodies de docteurs ou de philosophes. « Ce qui nous fait pleurer dans une chambre peut nous faire rire dans une salle », lâche-t-elle sur un ton complice. En tout cas, Ça va ça va prouve que le quotidien, même le plus banal, peut transformer nos fragilités en catharsis collective. Le rire s'affiche ici comme un excellent antidote, un moyen de se dire que, malgré tout... "ça ira". Camille Lombardo
Lille, 04.12, Théâtre Sébastopol, 20h, 39 > 29€, agauchedelalune.com Bruxelles, 05.12, Wolubilis, 20h30, complet !, wolubilis.be




Directeur : David Michels


















Mustii
Margaux Frichet, Bruno Georis, Manuela Servais
Robin Van Dyck, Arnaud Van Parys
Mise en scène : Fabrice Gardin
Scénographie : Lionel Lesire - Vidéos : Allan Beurms
Costumes : Sophie Malacord - Lumières : Félicien Van Kriekinge
Du 29 OCTOBRE au 23 NOVEMBRE 2025
(Marie Fortuit & Lucie Sansen)
Anne Sylvestre reprend vie sur scène grâce à ce spectacle ! Marie Fortuit et Lucie Sansen ont redécouvert ses textes et mélodies. Ses indignations et engagements, aussi. Que ce soit contre la guerre d’Algérie, pour la condition féminine et la dénonciation des violences sexuelles... De là est née la nécessité, de « reprendre le flambeau ». Plus qu'un simple hommage, ce concert théâtral dessine le portrait d'une artiste humaniste, dont les combats résonnent avec la vie des femmes d'aujourd'hui. Ruitz, 11.11, S. des fêtes, complet ! // Lillers, 12.11, Le Palace, 19h30, 5€ // Étaing, 13.11, Salle JP Cadart, 20h, 5€ // Verquin, 14.11, Médiathèque Olympe de Gouges, complet !, comediedebethune.org
(Cirque Eloize)
Le Cirque Éloize revisite son grand succès ID avec ID ÉVOLUTION, fresque urbaine où hip-hop et cirque contemporain s’affrontent dans une battle électrisante. Sous la direction du Québécois Jeannot Painchaud, dix artistes enchaînent VTT trial, roller, mât chinois et breakdance dans un décor hors du temps. Entre virtuosité et énergie brute, cette V2 repousse les limites du genre et confirme l’audace du cirque made in Montréal.
Béthune, 04.11, Théâtre municipal, 20h 22 > 11€, theatre-bethune.fr // Arlon, 12 & 13.02, Grand Théâtre, 20h30, 35 > 27€

(Cie MazelFreten)
Inspirée des codes des battles de rue, cette chorégraphie pour dix interprètes rend hommage à la danse electro et plus largement à la culture clubbing. Porté par les compositions techno-house de NikiT, ce ballet hypnotique combine jeux de bras et ondulations du corps parfaitement synchronisés. Ici, le dépassement de soi se nourrit de la puissance du groupe et, soyons lucides, cette rave (bien) éveillée laisse difficilement le public statique sur son siège... Dunkerque, 02.12, Le Bateau Feu, 20h complet !, lebateaufeu.com
(A. Anckaert)
Jour de noce à Athènes entre Thésée et Hippolyte, mais dans la forêt, les passions se déchaînent. Une troupe de comédiens expérimente les illusions et les blessures de l’amour. Les désirs et rivalités se mêlent à la magie des créatures fantastiques. Arnaud Anckaert et Clément Camar-Mercier revisitent ici Shakespeare, transformant le classique en miroir de la jeunesse. Une magistrale mise en abyme du théâtre !
Amiens, 18 > 20.11, Comédie de Picardie, mar : 19h30, mer : complet ! jeu : 14h & 20h30, 30 > 13€ // Arras, 12 > 16.11, Théâtre, mer : 19h30 • jeu & ven : 20h30 • sam : 18h • dim : 16h, 25 > 5€, tandem-arrasdouai.eu // SaintOmer, 20.01.2026, La Barcarolle // Valenciennes, Le Phénix, 11 > 13.02.2026
théâtre . musique . arts visuels
sauve qui peut (la révolution)
Cie Roland furieux, Laëtitia Pitz, d’après le roman de Thierry Froger
8 & 9 NOVEMBRE
Douai Hippodrome


danse
f*cking future
Marco da Silva Ferreira
20 & 21 NOVEMBRE
Douai Hippodrome


C’est la saison des jurys, des larmes feintes et des discours inspirés. Novembre voit pleuvoir les prix littéraires — mais nous, on a pris un peu d’avance. Notre lauréat, toutes catégories confondues, reste Jérôme Considérant. L’artiste belge excelle toujours dans l’art du détournement. Après avoir livré de facétieux mash-up le mois dernier (Hamlet au pays des merveilles), le revoici à l’œuvre, taquinant les tics de langage et les expressions à la mode. Du coup, au jour d’aujourd’hui on trouve ça trop bien. c @lord_of_terrils

22 octobre 2025 I 12 janvier 2026