Ducasse d'Ath

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Mise entre parenthÚses durant deux ans, la tradition athoise reprend ses droits. La Ducasse 2022 est plus que jamais attendue par la population et les acteurs de ce folklore séculaire.

SUPPLÉMENT AU JOURNAL DU 24 AOÛT 2022

LESSINESHORTA VOTRE PARTENAIRE POUR LE JARDIN, LES ANIMAUX ET LA DÉCORATION Horta Lessines ChaussĂ©e Victor Lampe 25 ‱ 7866 Lessines ‱ 068 34 03 06 ‱ lessines@horta.org ‱ WWW.HORTA.ORG 10153556

L e dimanche 25 aoĂ»t 2019, Ă  l’heure de raccompagner les gĂ©ants d’Ath au hangar, personne n’aurait pu imaginer qu’ils vivraient une lĂ©thargie de trois annĂ©es avant de retrouver pleinement le public qui les adule, et de virevolter en toute insouciance dans les rues de la ville. Bien sĂ»r, depuis, les postures ont fait « Ducasse autrement », mais sans jamais se croiser. Bien sĂ»r, les musiciens ont encore jouĂ© leurs airs favoris en rĂȘvant aux danses de leur gĂ©ant favori. Bien sĂ»r, les porteurs ont rĂ©pĂ©tĂ© sans relĂąche les pas de leurs valses et autres bolĂ©ros. Bien sĂ»r, les Athois n’ont cessĂ© de vibrer en pensant au jour oĂč ils entendraient la grosse cloche sonner le dĂ©but de leur Ducasse.

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Mercredi 24 aoĂ»t 2022 Ce supplĂ©ment a Ă©tĂ© coordonnĂ© par Audrey Ronlez et Francis Hostraete RĂ©daction :Antoine DauvillĂ©e,Geoffrey Devaux,Pauline Foucart,Michel Landrieu, Daniel Pilette,Antoine Pontrandolfi et Audrey Ronlez Couverture :Fred Dedeycker – Mise en page et graphisme :HĂ©lĂšne Quintens DĂ©lĂ©guĂ© commercial :BenoĂźt Deconinck RĂ©alisation

L’annĂ©e de la ferveur retrouvĂ©e et de la flamme ravivĂ©e Audrey Ronlez Édito

Trois ans Ă  dĂ©compter les jours avant les retrouvailles, c’est une Ă©ternitĂ©, mais ce n’est pas encore suffisant pour entamer l’enthousiasme des amoureux du folklore. Au contraire ! Ces annĂ©es de sĂ©paration n’ont fait que renforcer l’amour de la tradition, l’envie d’ĂȘtre en communion et le besoin de vivre avec passion. L’impatience est palpable. Les ouvriers communaux s’activent depuis de longues semaines pour mettre la ville sur son trente et un. Dans la rue ou en terrasse, les discussions tournent inlassablement autour du folklore et de ses acteurs. Les rendez-vous sont pris pour le quatriĂšme week-end d’aoĂ»t, histoire de ne rien manquer. Les mastelles, amandes amĂšres et autres macarons trĂŽnent dans les Ă©tals. Sur les rĂ©seaux sociaux, les images de chars et de gĂ©ants dĂ©filent par dizaines. Les sourires aussi. Restent en tĂȘte les airs de Ducasse. Tous n’ont qu’une hĂąte : se retrouver et se reconstruire de nouveaux souvenirs, ensemble.

Contrairement Ă  d’autres Ă©vĂ©nements vouĂ©s Ă  une mort certaine faute de bĂ©nĂ©voles, les acteurs de la Ducasse d’Ath sont plus que jamais fidĂšles au poste. À annĂ©e exceptionnelle, effectifs exceptionnels. Rien que dans les rangs des porteurs, neuf nouvelles recrues s’apprĂȘtent Ă  donner vie Ă  leur gĂ©ant. La pandĂ©mie n’a heureusement pas pu interrompre le cycle de transmission. Du sang frais qui pourra compter sur l’expĂ©rience des anciens, mais aussi sur la ferveur du public qui ne manquera pas de les porter. Un Ă©change Ă  double sens. Un bonheur partagĂ©. Et l’envie de faire toujours mieux et toujours plus beau, surtout pour tous ceux qui ne seront pas lĂ  ou plus lĂ  pour vivre ces retrouvailles.

4 Mercredi 24 aoĂ»t 2022 Ce n’est certainement pas un hasard si Ath est connue aujourd’hui comme la citĂ© des GĂ©ants.La tradition est sĂ©culaire et se matĂ©rialise encore chaque annĂ©e lors de la Ducasse d’Ath.De la rĂ©gion ou de bien plus loin,ils sont nombreux Ă  l’attendre avec impatience,tant pour le combat de David contre Goliath,que pour son cortĂšge et ses gĂ©ants,du cheval Bayard Ă  Goliath en passant par Ambiorix. Un folklore dont le succĂšs est indissociable des porteurs qui donnent vie aux postures.

AntoinePontrandolfi Dossier

Les porteurs de géant sont les stars de la Ducasse »

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C ette annĂ©e, on recense neuf nouveaux porteurs de gĂ©ant. Une situation inĂ©dite Ă  quelques jours de la Ducasse 2022.Comment expliquer qu’autant de nouveaux porteurs intĂšgrent cette caste trĂšs fermĂ©e ? « D’abord parce que certains porteurs historiques commencent Ă  vieillir et Ă©prouvent la nĂ©cessitĂ© de renforcer leur Ă©quipe », concĂšde Christian Cannuyer. Éminent spĂ©cialiste de la Ducasse d’Ath et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, l’historien cĂŽtoie depuis de nombreuses annĂ©es les porteurs, au point de les accueillir Ă  son domicile pendant les festivitĂ©s. Il pointe d’ailleurs un autre argument pour expliquer un tel renouvellement parmi les porteurs. « Les gĂ©ants dansent beaucoup plus qu’à une certaine Ă©poque. Ils rĂ©alisent entre 80 et 100 danses le dimanche contre une vingtaine pendant l’entre-deux-guerres.Les prestations sont plus nombreuses, mais aussi bien plus longues.VoilĂ  sans doute pourquoi toutes les Ă©quipes se renouvellent ou se renforcent de plus en plus rĂ©guliĂšrement. »

L’Athois formule une autre diffĂ©rence majeure avec le passĂ©. Avant, les porteurs changeaient parfois de gĂ©ant.Ce n’est pratiquement plus le cas aujourd’hui. « Celui qui le fait n’est pas bien vu.C’est rĂ©vĂ©lateur d’un attachement de plus en plus important au gĂ©ant et Ă  l’équipe.La cohĂ©sion est bien plus grande entre les membres d’un

Qui sont ces porteurs ?Leur profil a-t-il beaucoup évolué depuis le siÚcle dernier ?« Fin XIXe , début XXe, ils appartenaient tous au milieu ouvrier, vivaient de revenus modestes et pour la plupart, ne savaient ni lire, ni écrire.Il était de coutume que la bonne société athoise se désintéresse de cette tradition », se souvient Christian Cannuyer.

Une crise pour relancer la ferveur Selon l’historien, le point de bascule s’opĂšre au milieu des annĂ©es septante, avec la fin brutale des Trente Glorieuses. « Le premier choc pĂ©trolier de 1973 et la crise qui a suivi a Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fique pour le patrimoine. Avant cela, on massacrait tout, y compris nos belles façades ou notre patrimoine immatĂ©riel. Le folklore et le cortĂšge Ă©taient en dĂ©clin. Avec la crise, une prise de conscience s’est opĂ©rĂ©e. On arrĂȘte de vouloir produire outre mesure pour revenir Ă  l’essentiel.Mais s’il faut identifier une cause plus locale, je crois que c’est la participation d’un Ă©chevin en tant que figurant au cortĂšge (avec le Cheval Bayard) qui implique un retour aux sources et un renouvellement du profil des porteurs. Avant la DeuxiĂšme Guerre mondiale, 35 % des porteurs Ă©taient issus des familles Bourlard et Bourlart, dont les racines Ă©taient fonciĂšrement les mĂȘmes.Être porteur Ă©tait une tĂąche rĂ©servĂ©e Ă  trĂšs peu de familles athoises. À partir de 1975, on a vu arriver de nouvelles figures et de nouvelles dynasties, dont la famille Sauvage, liĂ©e Ă  Goliath (Alain Sauvage, ancien chef porteur historique du gĂ©ant philistin, est dĂ©cĂ©dĂ© en fĂ©vrier 2015).Il n’empĂȘche que 40 %des porteurs actuels ont un lien avec les anciennes familles de porteurs. » Un attachement fort Ă  « son » gĂ©ant Reste que le rapport Ă  la tradition, trĂšs prĂ©sent parmi les gĂ©ants du cortĂšge, diffĂšre selon les Ă©quipes. « Par exemple, il n’est pas aussi omniprĂ©sent chez Madame Goliath, oĂč la tradition familiale est un peu moins forte que chez d’autres gĂ©ants », indique Christian Cannuyer.

Professeur Ă  la facultĂ© de thĂ©ologie de l’universitĂ© catholique de Lille, Christian Cannuyer est un historien belge spĂ©cialiste des Coptes et gĂ©nĂ©alogiste.Il est aussi l’une des mĂ©moires vivantes de la Ducasse d’Ath, qu’il connaĂźt comme sa poche.Il Ă©voque en long et en large les porteurs de gĂ©ant pour notre supplĂ©ment annuel. Plus que jamais, les porteurs sont attachĂ©s Ă  « leur » gĂ©ant ce qui Ă©tait moins le cas historiquement.

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« La qualitĂ© des prestations lors du cortĂšge est souvent grandie par cet attachement de plus en plus important Ă  la posture et Ă  l’équipe », estime Christian Cannuyer.

« Portrait intĂ©rieur d’Athois GĂ©antĂ©s », c’est le titre de l’ouvrage de Pierre Peeters et Solange troublantsdesparfoismondeauxsontmillesdesmiscĂ©sphotographesDansWapica.entiancollaborationSchepmans,enavecChris-Cannuyer,Ă paraĂźtrefind’annĂ©eauxĂ©ditionscetouvrage,lesdeuxsesontim-danslequotidienporteursetdesfa-deporteurs.IlssefrottĂ©sauxcodesettraditionsdecefermĂ©quitombelesbarriĂšrespourclichĂ©setdesportraitsdevĂ©ritĂ©.

Collection privĂ©e La tradition du gĂ©ant et de ses porteurs est sĂ©culaire, comme l’illustre ce document.Et le plus souvent, c’est une histoire de famille
 2017 et « n’a pas Ă©tĂ© particuliĂšrement rĂ©ussie, malheureusement », poursuit Christian Cannuyer. À la fin des travaux, la partie rembourrage et couture devait ĂȘtre recommencĂ©e car la nouvelle peau laissait apparaĂźtre l’osier. Quelques modifications et finitions ont Ă©tĂ© apportĂ©es par la suite pour lui rendre toute sa splendeur. Comment expliquer la place qu’occupe la Ducasse pour un non-initiĂ© ? Mais surtout, pourquoi les porteurs sont-ils les personnalitĂ©s les plus adulĂ©es et les plus respectĂ©es ? « Soyons honnĂȘtes, Ath n’a pas le patrimoine de Tournai, par exemple.Mais son fleuron, c’est sa Ducasse », inscrite depuis 2008 sur la liste reprĂ©sentative du patrimoine culturel immatĂ©riel de l’humanitĂ© par l’Unesco. Ce n’était pourtant pas gagnĂ© d’avance, surtout vis-Ă -vis de l’Église. « Comment peut-on imaginer, pour des religieux, que David soit parfois vaincu par Goliath ?Il n’y a qu’ici qu’on trahit la bible.Goliath est censĂ© ĂȘtre le mĂ©chant.Pourtant, c’est lui le personnage central, le hĂ©ros de la fĂȘte. Inutile de dire que l’Église n’était pas enchantĂ©e. » Et encore, pas enchantĂ©e reste un euphĂ©misme. « Les pas de danse sont trĂšs Ă©laborĂ©s »

Ce qui fait aussi le succĂšs de la Ducasse et de son cortĂšge, c’est une tradition nĂ©e au XIXe siĂšcle : celle des danses (valse, bolĂ©ro, etc.). « Ailleurs, les gĂ©ants ne font que tourner au son du tambour. La vraie prouesse et c’est lĂ  qu’intervient le porteur : Ă  Ath, ils dansent, ils mettent du rythme en plus de la force.Les pas sont trĂšs Ă©laborĂ©s », analyse Christian Cannuyer. « D’abord le gĂ©ant est conçu en osier et en bois, des matĂ©riaux aussi lourds que nobles. Le poids fait la beautĂ© de la danse du gĂ©ant. La plupart des postures dĂ©passent allĂ©grement les 115 kg.C’est mĂȘme groupe, qui organisent parfois des Ă©vĂ©nements pendant l’annĂ©e. La qualitĂ© des prestations lors du cortĂšge s’en trouve souvent grandie. » Si Christian Cannuyer admet une certaine rivalitĂ© entre les diffĂ©rents groupes de porteurs, il tempĂšre : « Les rencontres ne tournent plus au pugilat, comme ce fut parfois le cas par le passĂ©. Avant, il n’était pas rare de voir certains porteurs s’empoigner au point de se battre, surtout lorsque la sobriĂ©tĂ© les quittait. »

Si le week-end de la Ducasse reste Ă©videmment un moment de fĂȘte oĂč la Gouyasse (et bien d’autres biĂšres locales) occupe une place importante, certains porteurs doivent adopter une discipline de fer, comme ceux du cheval Bayard.

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« Il n’y a qu’ici qu’on trahit la bible »

« Ils ont une mentalitĂ© diffĂ©rente et une perception diffĂ©rente Ă©galement, chez les Athois. LĂ  oĂč chaque porteur se succĂšde pour faire danser les autres gĂ©ants, ils sont seize (en mĂȘme temps, mais 32 en tout) Ă  animer le cheval Bayard.En consĂ©quence, on les individualise beaucoup moins. Mais Ă  l’époque, ils devaient surtout respecter une rĂšgle importante : ne jamais ĂȘtre en Ă©tat d’ébriĂ©tĂ©. Pour magnifier cet emblĂšme de la Ducasse créé pour la premiĂšre fois en 1462 et de retour en 1948, les porteurs devaient aussi obligatoirement porter un slip blanc sous leur tenue. C’était la coutume. S’il faut toujours deux Ă©quipes de seize porteurs pour le faire dĂ©ambuler dans les rues de la ville, il reste le plus beau gĂ©ant du cortĂšge pour la majoritĂ© des Athois. » L’un des plus fragiles aussi, comme en tĂ©moignent les deux restaurations complĂštes dont le cheval Bayard a bĂ©nĂ©ficiĂ© depuis son retour aprĂšs la guerre.La premiĂšre a eu lieu en 1978, trente ans aprĂšs son come-back, la deuxiĂšme date de

Pour faire valser Ambiorix, Samson ou Madame Goliath, il faut bien tout un savoir-faire, transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, qui suscitera toujours autant l’admiration
 « Les porteurs sont acclamĂ©s parce qu’ils font vivre les gĂ©ants et les animent au dĂ©triment d’une souffrance physique que l’on ne soupçonne pas.Porter et faire danser 115 kg, est une prouesse. »

ce qui fait leur ADN, leur authenticité et leur réputation.

» Et peut-ĂȘtre aussi ce qui fait d’Ath, l’incontournable citĂ© des gĂ©ants, encore plus que la ville de Douai, dans le Nord de la France, oĂč la tradition est pourtant solidement implantĂ©e Ă©galement. « Je crois que ce sont ces aspects-lĂ  qui sĂ©duisent les visiteurs, les touristes ou les nĂ©oAthois. La Ducasse a une vraie capacitĂ© fĂ©dĂ©ratrice.

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cette raison qui fait qu’on ne recense qu’une seule porteuse depuis le retour en grĂące de la Ducasse d’Ath.Ce n’est pas par machisme, c’est une rĂ©alitĂ© physique. » Comment devient-on porteur ? Quelques jeunes Athois en ont rĂȘvĂ©, se sont imaginĂ©s dans le cortĂšge.Mais cette tĂąche/ce privilĂšge n’est pas donnĂ© Ă  toutes les jeunes tĂȘtes blondes, aussi volontaires soient-elles. « C’est un parcours du combattant », estime Christian Cannuyer. « La condition sine qua non est d’abord de faire partie de la famille ou de l’entourage de porteurs actuels.Les jeunes enfants commencent par devenir ramasseur de piĂšces Ă  7 ou 8 ans.Ensuite, ils peuvent passer porteur du lundi, l’antichambre, le passage obligĂ© avant d’ĂȘtre nommĂ© porteur (Ă  partir de 17-18 ans). Parfois l’attente est longue.Parfois, elle est vaine et ne dĂ©bouche sur rien.Il y a beaucoup de déçus. » Aujourd’hui, les porteurs sont payĂ©s par la Ville et sont les vedettes d’un cortĂšge qui attire tous les ans des dizaines de milliers de curieux.

Les porteurs sont acclamĂ©s parce qu’ils font vivre les gĂ©ants, ils les animent au dĂ©triment d’une souffrance physique que l’on ne soupçonne pas.Porter et faire danser 115 kg, c’est une prouesse.C’est peut-ĂȘtre Ă©dA

« En monrecevantĂ©cusson, j’ai pleurĂ© »

« Un rĂȘve d’enfance qui se rĂ©alise » ment trois ans et vont rĂ©clamer des danses, c’est normal. L’Aigle, c’est 135 kilos avec l’enfant, mais on va se relayer, soit pour une danse, soit pour une marche. Il faut bien suivre la musique. Samedi matin, on va “essayer le gĂ©ant”, comme on dit, Ă  savoir les sangles, qui sont toujours rĂ©glĂ©es sur le plus petit des porteurs. » Cette annĂ©e, SĂ©bastien sera prĂ©sent avec l’Aigle durant toute la Ducasse. Il apprĂ©hende un peu la journĂ©e de dimanche, mĂȘme s’il a dĂ©jĂ  envie d’y ĂȘtre. « Il y aura la foule, les journalistes. C’est vrai que ça me fait un peu peur, parce que je suis trĂšs Ă©motif. Pour tout vous dire, quand j’ai reçu mon Ă©cusson, j’ai pleurĂ© toute la journĂ©e. »

ÉdAGeoffrey Devaux

Le grand jour approche.« Je remercie vraiment le groupe de m’offrir cette chance de devenir porteur officiel.C’est un rĂȘve d’enfance qui se rĂ©alise »,assure SĂ©bastien.

DĂ©jĂ  une expĂ©rience de porteur SĂ©bastien PastĂ© a dĂ©jĂ  une certaine expĂ©rience en tant que porteur puisque les observateurs avertis auront dĂ©jĂ  pu le voir Ă  l’Ɠuvre Ă  Maffle, mais Ă©galement au faubourg de Mons avec Moumouche et Mouchette et au faubourg de Bruxelles avec Coupi le renard. « Je ne suis pas fils de porteur, mais beaucoup de membres de ma famille, comme mon beau-frĂšre FrĂ©dĂ©ric Demesse, Eul Fred, chef porteur chez Samson, mon cousin ou mes neveux et niĂšces, font partie de la Ducasse. » Comme les autres porteurs, Eul Ness s’attend Ă  ĂȘtre fortement sollicitĂ© tout au long de cette Ducasse 2022, pour une raison trĂšs simple. « Les gens ont Ă©tĂ© privĂ©s de vraie Ducasse pendant pratiqueSĂ©bastien PastĂ©,Eul Ness,va faire son entrĂ©e officielle chez les porteurs de l’Aigle.Une reconnaissance de taille pour cet hypersensible.

8 Mercredi 24 aoĂ»t 2022 S Ă©bastien PastĂ©. Ce nom ne dira peut-ĂȘtre pas grand-chose aux Athois. Mais si on leur parle du Ness, alors lĂ , d’accord. Pour Eul Ness justement, la Ducasse dure un an. Et l’annĂ©e d’aprĂšs, et bien ça recommence. Une vĂ©ritable passion chevillĂ©e au corps pour celui qui fĂȘtera bientĂŽt ses 45 ans et pour qui cette Ă©dition 2022 s’annonce forcĂ©ment grandiose : SĂ©bastien est dĂ©sormais porteur officiel de l’Aigle bicĂ©phale. Une forme d’aboutissement pour celui qui baigne dans l’univers festif et folklorique depuis sa plus tendre enfance. Inutile de dire que pour cet hypersensible, les pulsations seront Ă  leur maximum. « Je suis Athois et j’ai toujours participĂ© Ă  la Ducasse, depuis tout petit. Comme spectateur bien sĂ»r, mais aussi Ă  partir de 2002 en suivant le char de l’agriculture. J’interprĂ©tais un agriculteur derriĂšre le char. Ensuite, j’ai accompagnĂ© Rudy Baudelet, qui Ă©tait alors le Sauvage, sur la barque, comme marin. C’est lui qui m’y a fait entrer. » Depuis 14 ans, Eul Ness faisait dĂ©jĂ  partie Ă©galement du groupe de l’Aigle. « J’avais ma place comme porteur du lundi. AprĂšs l’édition de l’an dernier, un porteur a dĂ©cidĂ© de stopper et il souhaitait me donner sa place. J’ai pu ĂȘtre intronisĂ© grĂące Ă  Philippe Guignies, alias Eul Bip. C’est lui qui a fait la demande aux porteurs. Le groupe a dit oui et j’ai reçu mon Ă©cusson. »

Eul Ness arbore son écusson. Une fameuse reconnaissance pour ce passionné de la Ducasse. Portrait

Histoire de se mettre dans l’ambiance, SĂ©bastien avait prĂ©vu d’assister en ce dĂ©but de semaine Ă  la remise des mĂ©dailles et d’aller boire un verre Ă  l’acadĂ©mie afin d’y saluer les nombreuses personnes qu’il connaĂźt et,notamment,les marins. Nul doute qu’au moment du dĂ©part du cortĂšge, il aura des Ă©toiles plein les yeux et que les battements du cƓur vont s’accĂ©lĂ©rer. « La Ducasse, il en parle tous les jours », explique StĂ©phanie, sa sƓur. « Tout chez lui tourne autour de la Ducasse. Lorsque j’ai commandĂ© ses blancs,chaque jour,il me demandait si je les avais reçus.Nous lui avons prĂ©vu aussi une nouvelle ceinture pour soutenir le dos. Toute la famille l’encadre. Mon frĂšre est un personnage attachant,toujours prĂȘt Ă  rendre service.Il est bien intĂ©grĂ© Ă  l’Aigle. »

Cette annĂ©e, Thomas sera donc de sortie tous les jours. La totale. Il a ainsi pris part aux rĂ©unions prĂ©paratoires. Pendant toute cette Ă©dition 2022, Thomas et les autres porteurs auront une pensĂ©e pour Laurent Sauvage. « Un des plus anciens porteurs du groupe, qui ne pourra pas ĂȘtre des nĂŽtres cette annĂ©e en raison de soucis de santĂ©. On pense Ă  lui. »

Thomas Rolland est dĂ©sormais porteur officiel de Monsieur Goliath. Portrait Le groupe de porteurs s’est Ă©toffĂ©.

Thomas Rolland unedémarreautre histoire Geoffrey Devaux

« Nous sommes onze Ă  prĂ©sent alors qu’il n’y en avait encore que six ou sept il y a quelques annĂ©es Ă  peine, assure Thomas. Il faut dire que le gĂ©ant danse de plus en plus Ă  la demande du public. Il n’y a pas eu de Ducasse pendant deux annĂ©es. Alors, c’est clair, on va le faire danser de plus belle. Il faudra ĂȘtre concentrĂ©, mais on suit la grosse caisse les yeux fermĂ©s pour avoir le rythme. Les porteurs se relaient trĂšs rĂ©guliĂšrement pour le faire danser ou avancer. Certaines danses, comme le Grand Gouyasse bien entendu, durent un peu plus longtemps. Lors de la derniĂšre pesĂ©e, le gĂ©ant faisait 134 kilos. » L’émotion sera dĂ©jĂ  grande ce vendredi Ă  l’occasion du brĂ»lage des marronnes. « Quand nous allons arriver sur la Grand-Place perchĂ©s sur le camion avec le pantalon gĂ©ant, ce sera dĂ©jĂ  un grand moment », souligne Thomas. « Le gĂ©ant danse de plus en plus »

Une chance incroyable » À 35 ans, Thomas Rolland a pris cette intronisation en tant que porteur officiel comme un vĂ©ritable honneur.

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« C’est une chance incroyable, alors que je ne suis pas issu d’une famille de porteurs. En plus, je ne succĂšde Ă  personne. Je ne remplace personne non plus. On m’a simplement sollicitĂ© pour Ă©toffer le groupe. C’est une fiertĂ©. »

«

9Mercredi 24 aoĂ»t 2022 C’ est Ă  son domicile, sur les hauteurs d’IsiĂšres, que Thomas Rolland nous reçoit. Au service de Monsieur Goliath, il sera, pour la premiĂšre fois, porteur officiel cette OriginaireannĂ©e.d’Ath, Thomas a Ă©videmment de nombreux souvenirs de Ducasse. « Mon papa l’a toujours suivie comme spectateur, avec un rĂ©el attachement au folklore local, mais sans jamais faire partie d’un groupe. Quand j’étais petit, il m’avait confectionnĂ© mon Goliath. » L’histoire de Thomas avec la Ducasse se conjugue en deux temps. « J’ai eu l’occasion de porter Mademoiselle Victoire vers l’ñge de 16-17 ans. Je pense l’avoir fait pendant deux ans. C’était une chance quelque part, un privilĂšge, mais au final, j’ai stoppĂ©. Ce n’était tout simplement pas encore le bon moment pour moi. » Alors qu’il n’est pas descendant de porteur, Thomas a Ă©tĂ© intronisĂ© petit Ă  petit dans le groupe de Monsieur Goliath. « C’est d’abord par l’intermĂ©diaire d’un ami, Damien Sauvage, qui habite IsiĂšres et qui porte Monsieur Goliath, que j’ai mis le pied Ă  l’étrier. Je porte avec lui les gĂ©ants d’IsiĂšres et il m’a demandĂ© de venir donner un coup de main Ă  Ath. C’était une premiĂšre Ă©tape. Ensuite, le chef des porteurs, Geoffrey Sauvage, m’a appelĂ© en 2015 pour porter le lundi. LĂ , on ne rĂ©flĂ©chit pas deux fois. J’ai pu participer de plus en plus Ă  la vie du groupe. » C’est en 2021 que le rĂŽle de Thomas Rolland par rapport Ă  l’équipe et Ă  la Ducasse a pris une autre tournure. « L’an dernier, la Ducasse s’était dĂ©roulĂ©e de maniĂšre un peu diffĂ©rente, toujours en raison de la crise sanitaire. Le lundi, le groupe effectue plusieurs arrĂȘts et nous avions tous dĂ©jeunĂ© chez mes parents. Le chef porteur, Geoffrey, a demandĂ© aux autres membres du groupe s’ils souhaitaient que je rentre en tant que porteur officiel. Ils ont acceptĂ© et de maniĂšre symbolique, un autre ami du groupe qui porte depuis une dizaine d’annĂ©es, Xavier, alias Barbu, a pris la parole. J’ai reçu mon Ă©cusson dans la foulĂ©e. Il y avait de l’émotion, bien sĂ»r. »

Adolescent,le citoyen d’IsiĂšres avait portĂ© Mademoiselle Victoire.Aujourd’hui,il devient porteur officiel de Monsieur Goliath.

Le cercle des porteurs de Madame compte deux nouveaux membres : Antoine DauvillĂ©e et Noa DepĂŽtre verront leur rĂȘve se rĂ©aliser lors de la prochaine Ducasse.

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PaulineFoucart

Antoine et Noa

« En rĂ©alitĂ©, rien n’est Ă©vident », ajoute Antoine DauvillĂ©e, le fils de Pascal, Ă©galement porteur de Madame. « Ce n’est pas parce que l’on est fils de porteur que l’on va obligatoirement ĂȘtre choisi pour intĂ©grer le groupe. C’est un rĂȘve que beaucoup d’entre nous ont, mais les porteurs laissent toujours planer le doute. Nous n’avions aucune information, mĂȘme de la part de nos papas. » Antoine et Noa, qui sont amis dans la vie, ont pris cette nouvelle comme la concrĂ©tisation d’un rĂȘve ; l’aboutissement d’un long cheminement. « Je me souviens de nos premiers pas en tant que porteurs avec un gĂ©ant », confie Antoine. « C’était dans mon jardin, avec un minigĂ©ant que nous avions confectionnĂ© avec du bambou. » La passion pour le folklore, et en particulier pour Madame Goliath, ne s’est jamais Ă©teinte. « Nous avons toujours baignĂ© dedans, via nos papas », poursuit Noa. « Les valeurs du groupe font partie de nous. Depuis petit, lorsqu’il y a un banquet ou un repas, nous sommes prĂ©sents. Nous portons le blot aussi depuis toujours, et depuis quelques annĂ©es maintenant, nous portons Madame le lundi du Ducasse. C’était dĂ©jĂ  un grand honneur de faire partie du groupe le lundi. Mais porter notre gĂ©ant lors du cortĂšge, le dimanche, c’est la consĂ©cration ; un rĂȘve qui se rĂ©alise. »

Portrait 10 Mercredi 24 août 2022

Et vivre cette ultime étape entre amis est encore plus fort pour les deux jeunes hommes. « Cela nous donne une force supplémentaire », ajoute Antoine.

« PortĂ©s par la force du groupe » Les deux nouveaux porteurs cĂŽtoieront deux « anciens » qui feront, cette annĂ©e, leurs adieux Ă  la fin de la Ducasse : Pascal DauvillĂ©e, le papa d’Antoine et Eddy Lafrux. « Cette Ducasse sera assez symbolique pour moi », confie Antoine. « Je vais faire ma premiĂšre Ducasse en tant que porteur, alors que mon papa, fera quant Ă  lui, sa derniĂšre
 C’est ça aussi la Ducasse d’Ath et le monde des porteurs : la transmission. » Les deux jeunes ne ressentent pour l’instant pas de pression Ă  l’approche du 4e dimanche d’aoĂ»t. « C’est une marque de confiance que les porteurs nous accordent ; nous voulons leur rendre la pareille. Nous savons qu’ils vont nous transmettre leur force et nous accompagner dans nos premiers pas. La force de notre entourage, de nos familles, mais surtout des Athois, prendra le dessus sur l’effort physique. Nous en sommes convaincus. »

Antoine (à gauche) et Noa sont amis depuis leur plus jeune ùge. Ici, sur les épaules de leurs papas, Pascal et David. COM.

A ntoine DauvillĂ©e et Noa DepĂŽtre intĂ©greront officiellement le cercle des porteurs de Madame Goliath lors de la prochaine Ducasse d’Ath. L’annonce est tombĂ©e Ă  la fin du mois d’avril, Ă  la suite d’une rĂ©union de porteurs ; une annonce que les deux jeunes – respectivement 20 et 21 ans –attendaient avec impatience. « On ne peut jamais ĂȘtre certains que l’on va intĂ©grer le groupe de porteurs », indique Noa DepĂŽtre, le fils de David, le chef porteur de Madame Goliath. « C’est un espoir que beaucoup ont, mais c’est un rĂŽle qui n’est pas facilement attribuĂ©. D’ailleurs, deux heures avant l’annonce, je me confiais auprĂšs de ma maman et je lui disais que je craignais de ne jamais pouvoir intĂ©grer le groupe, vu mon Ăąge. »

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Portraits

De gauche à droite : Arnaud Durand, Florian Scruel, Tom Avenne, Vedran Laloy et Clément Godfrin.

Le légendaire destrier

ÉdA – 60123771676 AntoineDauvillĂ©e

Plusieurs membres de sa famille ont, comme lui dĂ©sormais, portĂ© le cheval : son grand-pĂšre, Claude Borlez, son oncle, Patrice Borlez, ainsi que son frĂšre, le regrettĂ© Maxime Delfosse. Enfin, ClĂ©ment Godfrin (21 ans) est lui aussi issu d’une famille de porteurs : son parrain est Guillaume Lateur et son grand-pĂšre (l’un des premiers porteurs du cheval), Albert TousGodfrin.les cinq, ils feront danser le plus impressionnant des gĂ©ants et un des plus apprĂ©ciĂ©s du public. ette annĂ©e,cinq nouveaux porteurs font leur entrĂ©e au sein de la famille des porteurs du cheval Bayard. Bayard a cinq porteursnouveaux

Tout comme son ami Florian Scruel (27 ans), Arnaud Durand (36 ans) est entrĂ© dans le groupe des porteurs du cheval Bayard par amitiĂ©. Le second avait dĂ©jĂ  suivi de prĂšs de fidĂšle destrier des Athois vu qu’il avait endossĂ© le rĂŽle d’un des quatre fils Aymon dans sa jeunesse. Tom Avenne (18 ans), quant Ă  lui, a chevauchĂ© le Cheval en 2009 et 2010. Il a par ailleurs portĂ© le blot de 2011 Ă  2017 et est le fils de Marc Avenne, ancien porteur. Vedran Laloy (20 ans), a Ă©tĂ© sur l’Aigle Ă  deux tĂȘtes en 2005 et a portĂ© le blot au sein du groupe du cheval Bayard de 2008 Ă  2015.

AprĂšs une restauration menĂ©e en deux temps (2018 et 2019),le cheval Bayard affiche un Ă©clat plus vif que jamais.Les porteurs de la Royale Alliance Athoise l’ont sorti de son sommeil annuel pour le prĂ©parer au cortĂšge de dimanche. Le cheval Bayard, avec les quatre fils Aymon,a Ă©tĂ© attestĂ© dĂšs 1462 Ă  Ath.Disparu au cours du XVIe siĂšcle,il a Ă©tĂ© rĂ©introduit en 1948, Ă  l’initiative de l’Association Sportive Athoise (ASA), sociĂ©tĂ© de gymnastique locale et rĂ©alisĂ© par le sculpteur RenĂ© Sansen. Deux Ă©quipes de seize porteurs le font danser avec les musiciens de la fanfare de Huissignies. Ses plus belles danses ont sans doute lieu sur la Grand-Place et au pont du Moulin oĂč il peut disposer d’un espace plus large. Le cheval gĂ©ant pĂšse 632 kilos (+ le poids des enfants qui le chevauchent) et il mesure 6,30 mĂštres. Saviez-vous que la queue du cheval gĂ©ant avait Ă©tĂ© confectionnĂ©e avec de vĂ©ritables crins de queues de chevaux ?

12 Mercredi 24 août 2022

I l n’y a pas Ă  dire, les cinq nouvelles recrues qui intĂšgrent l’équipe des porteurs du cheval Bayard pour cette Ă©dition 2022 baignent dans l’univers de la Ducasse depuis leur plus tendre enfance. Ils ont tous des liens Ă©troits avec les acteurs de ce folklore pour lequel ils vouent une passion sans limite.

C

Le grand

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frappĂ©e par une polĂ©mique lancĂ©e par le collectif « Bruxelles PanthĂšres », qui jugeait le personnage « raciste ». « Je n’ai pas eu de chance », estime Maisson Baudelet. « Au dĂ©part, nous avions dĂ©cidĂ© de ne pas prendre part au dĂ©bat, car pour nous, cela concernait la Ville et le collectif. Nous Ă©tions trop impliquĂ©s dans le personnage ; nous avions peur de ne pas ĂȘtre objectifs. Nous, nous Ă©tions lĂ  pour nous amuser et faire vivre la tradition. » MalgrĂ© les menaces qui planaient sur l’évĂ©nement, le Sauvage n’a jamais eu peur lors de sa premiĂšre prestation. « Je me sentais bien entourĂ©.Je ne voulais pas que cette polĂ©mique puisse me gĂącher le plaisir d’interprĂ©ter ce rĂŽle qui nous tient tant Ă  cƓur. Et cette Ducasse Ă©tait terrible pour moi. J’étais content d’assurer mon rĂŽle correctement : quand on entre dans la peau du Sauvage, on est transformĂ©.Ça nous prend aux tripes. » Le jeune homme a assurĂ© sous le regard attentif de son papa, fier et Ă©mu aux larmes. « Un personnage imaginaire » Ce n’est que bien plus tard, Ă  la demande des autoritĂ©s communales, que la famille Baudelet a pris la parole quant Ă  la polĂ©mique. « Lors de l’organisation de la table ronde, la Ville nous a demandĂ© de nous impliquer dans le dĂ©bat : nous avons donnĂ© notre point de vue pour la premiĂšre fois.Pour nous, le Sauvage n’est pas raciste. C’est un personnage imaginaire, dont la couleur de peau ne fait pas rĂ©fĂ©rence Ă  une quelconque communautĂ©.C’est un personnage créé de toutes piĂšces. » Un rĂ©cent sondage a dĂ©montrĂ© que la population athoise semblait ouverte Ă  l’idĂ©e que l’on puisse « changer certains aspects » du personnage emblĂ©matique de la Barque des pĂȘcheurs napolitains. Si Rudy, le papa de Maisson et ancien Sauvage, est catĂ©gorique – « il ne faut rien changer au Sauvage » – Maisson peut quant Ă  lui « comprendre » les volontĂ©s de certains Athois. « Je peux comprendre que certains veulent changer le Sauvage, car nous sommes dans un monde de plus en plus inclusif, mais je ne peux pas l’accepter. On doit garder intacte notre tradition et notre Sauvage.Modifier le Sauvage reviendrait pour moi Ă  supprimer le personnage. » « Une Ducasse digne de ce nom » Comme annoncĂ©, voilĂ  quelques semaines, le Sauvage sortira en 2022, dans sa plus pure tradition. Et aprĂšs deux annĂ©es « sans », le jeune Sauvage compte bien en mettre plein la vue aux Athois. « J’étais assez rĂ©servĂ© en 2019 ; cette annĂ©e, ce sera “no limit” », assure Maisson. « Nous allons vivre notre meilleure Ducasse ; ce sera celle de tous les superlatifs.J’ai la soif et l’envie de retrouver les Athois, de faire perdurer la tradition et de faire la fĂȘte, car la Ducasse, c’est avant tout beaucoup de plaisir. » Maisson Baudelet incarnera le personnage du Sauvage de la Barque des pĂȘcheurs napolitains pour la 2e fois ; un moment qui s’annonce « explosif » pour le jeune homme.

Modifier le Sauvage

«

leàreviendraitsupprimerpersonnage »

PaulineFoucart M aisson Baudelet a incarnĂ© pour la 1re fois le rĂŽle du Sauvage lors de la derniĂšre « vraie » Ducasse, en aoĂ»t 2019 ; un rĂŽle qui lui Ă©tait prĂ©destinĂ©. « J’ai toujours su que j’incarnerais un jour le Sauvage de la Ducasse », confie l’Athois de 25 ans. « Mon pĂšre m’a toujours dit qu’un jour je reprendrais son rĂŽle. Je ne savais par contre pas quand viendrait le moment. Je l’ai su Ă  la fin de la Ducasse 2018, lorsque mon pĂšre m’a remis le flambeau devant l’église Saint-Julien. Il m’a dit : “je sais que tu es prĂȘt, je le vois”. C’est un moment auquel on ne peut pas se prĂ©parer : on le vit. » Les mois qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la Ducasse 2019, le stress s’est mĂ©langĂ© Ă  l’envie et l’impatience pour le jeune homme. « C’est la peur de l’inconnu. Je voulais vraiment assurer pour mon pĂšre et ceux qui m’ont prĂ©cĂ©dĂ© dans ce rĂŽle, mais aussi pour les Athois.J’ai d’ailleurs Ă©tĂ© trĂšs soutenu ; je ne remercierai jamais assez ceux qui m’ont manifestĂ© leur soutien. » Et du courage, il en a fallu Ă  Maisson, car sa premiĂšre expĂ©rience en tant que Sauvage a Ă©tĂ© « Je ne voulais pas que cette polĂ©mique puisse me gĂącher le plaisir d’interprĂ©ter ce rĂŽle qui nous tient tant Ă  cƓur. »

14 Mercredi 24 août 2022 Rencontre

ÉdA – 60108761845 Maisson Baudelet incarnera pour la seconde fois le personnage du Sauvage, lors de la prochaine Ducasse. 15Mercredi 24 aoĂ»t 2022 10153570 www.athimmo.be - info@athimmo.be - 068.28.26.80 Acheter ou louer un bien au coeur de la DUCASSE ? C’est possible avec Athimmo, votre agence immobiliĂšre athoise de rĂ©fĂ©rence ! ÉdA – 60108844727 STOCK ATH PRODUITSMATERIAUXBRICOBATIMENT www.stock-ath.be 10153567

AntoineDauvillée

16 Mercredi 24 août 2022

Sept ans et quelques mois plus tard sont passĂ©s et l’heure est venue de reprendre sa houlette « qui est presque plus grande que moi », lĂąche avec une note d’humour le jeune garçon.

Le jeune berger cĂŽtoie et affectionne Monsieur Goliath depuis son plus jeune Ăąge. Le groupe des porteurs lui est d’ailleurs bien familier puisqu’il a dĂ©jĂ  ramassĂ© les piĂšces auprĂšs de Madame Goliath en 2018 (aux cĂŽtĂ©s de son tonton Nicolas et Joris, son parrain) et de Monsieur Goliath les annĂ©es suivantes.

Une histoire de famille

GĂ©rer le stress Pour s’entraĂźner au lancer, le jeune garçon dispose d’une petite boĂźte simulant le trou du panier du gĂ©ant.

C’est Antoine Quittelier qui endossera cette annĂ©e le rĂŽle du berger David.Le jeune garçon attend ce combat depuis son plus jeune Ăąge.

« Notre famille est impliquĂ©e dans le cortĂšge depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations, que ce soit du cĂŽtĂ© de ma maman ou de mon papa », commente Laurent Quittelier, porteur de Monsieur Goliath depuis 2010, aprĂšs avoir dĂ©butĂ© le lundi chez Ambiorix. « Toute la famille joue au sein des fanfares d’Irchonwelz et de l’Union Saint-Martin, Ă  commencer par mes grands-parents. D’ailleurs, Manon, la sƓur d’Antoine, fait sa premiĂšre Ducasse cette annĂ©e dans les rangs de flĂ»tes de l’Union Saint-Martin. » Suivre les traces de sa famille et de son papa porteur est donc naturel pour Antoine, qui aimerait aussi apprendre le trombone (l’instrument de son papa). Laurent Quittelier souligne ainsi l’importance de la transmission. « J’ai eu la chance d‘intĂ©grer par amitiĂ© le groupe des porteurs et j’aimerais bien lui transmettre cela plus tard. » En tout cas, ce n’est pas l’envie qui manque au jeune garçon. « J’accompagne aussi le petit gĂ©ant d’IsiĂšres, mais je suis encore un petit peu trop petit car je dois me mettre sur la pointe des pieds. »

« On sent quand mĂȘme que les gens attendent quelque chose, mais je crois qu’il n’a pas trop l’air de s’en rendre compte pour l’instant. C’est compliquĂ© d’apprĂ©hender les choses », poursuit son papa. Ce combat est dĂ©cidĂ©ment un moment tant attendu Ă  plusieurs niveaux : autant par la population depuis trois ans que par Antoine, depuis sa naissance.

Antoine, le tantd’unbergercombatattendu

« Je ne suis pas stressé. Je suis content de faire le berger David ; ça me fait trÚs plaisir »

Portrait

I l n’était pas encore sorti de la maternitĂ© qu’Antoine Quittelier avait dĂ©jĂ  reçu sa houlette (le bĂąton du berger David). Endosser un jour le rĂŽle du berger David ? « Je le sais depuis que je suis bĂ©bĂ© », dĂ©clare-t-il fiĂšrement, du haut de ses sept ans et demi. C’est en effet Ă  sa naissance qu’Antoine et sa famille ont appris cette heureuse nouvelle. « GĂ©nĂ©ralement, les enfants des porteurs de Monsieur Goliath reçoivent la houlette Ă  la naissance », explique son papa, Laurent Quittelier, porteur du gĂ©ant philistin. « C’est une tradition dans le groupe depuis quelque temps maintenant. »

« Concernant le BonimĂ©e (NDLR : le dialogue entre David et Goliath), il le rĂ©pĂšte notamment sous forme de jeu avec Gaspard et Édouard, les enfants de ma compagne », explique Laurent Quittelier. Je vĂ©rifie de temps en temps qu’il ne se trompe pas de mots, mais ils s’amusent vraiment Ă  le faire Ă  trois, c’est marrant. » « Avec ces deux derniĂšres annĂ©es compromises, je pense que tout le monde est trĂšs impatient Ă  l’approche de cette Ducasse », commente Nathalie Vandenbulcke, la maman d’Antoine. « Le combat est d’autant plus attendu par tous les Athois donc ça rajoute un peu plus de stress, mais je suis confiante. Je suis trĂšs fiĂšre et heureuse qu’Antoine puisse faire le berger et donc, quel que soit le rĂ©sultat, c’est un grand acte de le faire et je sais qu’il le fera trĂšs bien. J’ai confiance en lui. » De son cĂŽtĂ©, Antoine semble serein. « Je ne suis pas stressĂ©. Je suis content de le faire, ça me fait trĂšs plaisir. »

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17Mercredi 24 août 2022

Nathalie et Laurent, les parents d’Antoine sont confiants. Le jeune berger s’entraüne sans pression pour parvenir à vaincre Goliath lors d’un combat trùs attendu.

S i leur rĂŽle est essentiel, peu savent qui sont exactement les hommes de feuilles. Adrien Dupont situe leur apparition en 1749. « AprĂšs la guerre de succession d’Autriche, ils avaient dĂ©jĂ  une espĂšce de gourdin. Et plus tard une vessie pour assurer l’ordre autour du Goliath et Madame avec les chevaux Diricq et Magnon. En 1844, sur un calendrier de l’Echo de la Dendre, on distingue un homme de feuilles muni d’une seringue en train d’asperger de son les spectateurs. » Ceci situe bien le double rĂŽle du personnage, qui consiste Ă  assurer la sĂ©curitĂ© du couple et Ă  distraire le public. « Ce type de police burlesque est frĂ©quent dans d’autres folklores. En fait, c’est un symbole trĂšs classique. On retrouve d’un cĂŽtĂ© le bien et les valeurs morales avec les chevaux et les chevaliers et de l’autre le mal et des concepts nĂ©gatifs avec le diable et les hommes des bois. »

Michel LANDRIEU Rencontre

Patrick et Daniel, l’équipe 2022 Pour donner vie aux personnages d’hommes de feuilles, Patrick Foucart et Daniel Lizon vont revĂȘtir le costume en lierre. « En fait, nous constituons une Ă©quipe au mĂȘme titre que les groupes de porteurs », explique Daniel. « Ce groupe comprend un pĂŽle confection en amont autour d’Alain GĂ©rard et un autre pĂŽle avec les acteurs dans le cortĂšge, qui Les hommes de feuilles assurent la sĂ©curitĂ© du couple de Monsieur et Madame Goliath en compagnie de Magnon et des chevaux Diricq. dans le cortĂšge

Depuis 300 ans

18 Mercredi 24 août 2022

Les cinquante derniĂšres annĂ©es Quand Christian Hindricq reprend le rĂŽle d’homme de feuilles en 1972, c’est toute une dynastie qui s’installe. Depuis cinquante ans, la garde de Goliath et Madame se gĂšre donc en famille. Une aventure dont Anne-Marie Hindricq ÉdA – 60113793894

se souvient bien. « Dans les années 70, Christian a fait appel à ses beaux-frÚres, Léon Dupriez et Christian Vienne, mon mari. Tous seront tantÎt homme de feuilles, tantÎt Magnon. Les enfants vont suivre, Dany et Patrick Dupriez, les fils de Léon. Dominique et Michael Vienne, ceux de Christian. Puis la génération suivante avec Jeremy Dupriez et Donovan Gérard. »

Le rĂŽle essentiel des femmes

Dans le mĂȘme temps, sƓurs et Ă©pouses s’impliquent dans la confection des costumes. Anne-Marie « a appris de sa maman et transmet Ă  sa sƓur Georgine et Ă  VĂ©ronique, la fille de LĂ©on, qui Ă©tait Ă  la fois ma niĂšce et ma filleule. VĂ©ronique va rĂ©aliser les costumes pendant 25 ans. À son dĂ©cĂšs, alors qu’elle Ă©tait encore tellement jeune, son Ă©poux, Alain GĂ©rard, prend la relĂšve. Avec sa fille, MĂ©lissa, et sa belle-fille, AngĂ©lique Loiseau. » À trois, ils vont prĂ©parer les habits de feuilles 2022.

Un savoir-faire Ă  prĂ©server Daniel Lizon, qui accompagne l’équipe dans la cueillette des feuilles, apprĂ©cie le travail. « Le trio qui fabrique les costumes doit ĂȘtre disponible dĂšs le dimanche avant la Ducasse.Et ĂȘtre prĂȘt le samedi, jour du mariage et du combat. Ce sont de trĂšs longues journĂ©es Ă  l’aiguille. En mĂȘme temps, ils doivent ĂȘtre attentifs. La brumisation doit ĂȘtre bien dosĂ©e. Il faut garder les feuilles humides, mais pas trop,sinon elles pourrissent.On ajoute d’ailleurs un lustrant pour plantes vertes afin de ralentir le pourrissement. » La technique n’est pas Ă©vidente du tout au niveau de la couture. « C’est trĂšs mĂ©ticuleux. À hauteur du dos et de l’épaule, les feuilles doivent ĂȘtre positionnĂ©es de maniĂšre Ă  accompagner les mouvements du personnage. C’est un savoir-faire exceptionnel et le groupe autour de Goliath serait en pĂ©ril si ces compĂ©tences se perdaient. Être Ă  leurs cĂŽtĂ©s, c’est 100 % dans le cadre des missions de RĂ©novation et nous sommes, d’ailleurs, en recherche de personnes prĂȘtes Ă  apprendre pour prĂ©parer l’avenir. » Miland

Cinq à six mille feuilles pour deux costumes ÉdA

Les gens s’extasient devant le costume et ils sont heureux de recevoir une feuille, comme s’ils emportaient avec eux un peu de notre Ducasse »

19Mercredi 24 août 2022

ÉdA Daniel Lizon et Patrick Foucart, les hommes de feuilles 2022 changent, Ă  l’occasion, de personnage. Dans la garde de Goliath, Patrick a jouĂ© Magnon, un homme de feuilles et mĂȘme un cheval Diricq. C’est lui qui m’a proposĂ© et Alain m’a boostĂ©. Auparavant, j’avais participĂ© au cortĂšge en tant que musicien avec Lorette puis Moulbaix. Plus tard comme commissaire et je suis homme de feuilles depuis 2019. C’est une fiertĂ© et un bonheur », poursuit Daniel. « Les gens s’extasient devant le costume et ils sont heureux de recevoir une feuille, comme s’ils emportaient avec eux un peu de notre Ducasse. Nous les offrons le lundi. Mais nous n’oublions jamais notre mission qui consiste Ă  sĂ©curiser le couple de Goliath et de Madame, en maintenant le public en bordure du cortĂšge. De maniĂšre ludique, mais stricte. » Un costume merveilleux La prestation est exigeante. Le costume est lourd
 « On a l’impression d’ĂȘtre dans une combinaison de plongĂ©e. En 2019, j’ai bu plus de douze litres d’eau. Le sarrau est trempĂ© de transpiration. On est mouillĂ© de partout. Et pourtant on ressent une grande impression de fraĂźcheur. La couche de feuilles nous isole de la tempĂ©rature extĂ©rieure. Et, quand il pleut, l’eau ruisselle sur les feuilles sans nous atteindre. C’est une petite merveille, ce costume ! »

«

La fabrication des costumes est un travail exigeant qui dĂ©bute une semaine avant la Ducasse. Elle commence par la rĂ©colte. « Nous avons besoin d’un lierre dont les feuilles ont une taille,une forme et une couleur bien dĂ©finies, prĂ©cise Alain GĂ©rard. Nous les cueillons, avec Daniel Lizon, Ă  Irchonwelz, Mainvault,Moulbaix et sur la route de Leuze.On dĂ©marre avec 1 000 feuilles et on monte Ă  3 000 en milieu de semaine pour atteindre 5 Ă  6 000 pour les deux costumes.Les feuilles doivent ĂȘtre humidifiĂ©es rĂ©guliĂšrement. Elles sont cousues une Ă  une, Ă  la main. Du fil, une aiguille, trois points sur les nervures pour les assembler sur des vĂȘtements de travail verts et un petit calot de pĂȘcheur. »

ÉdA – 60121510983 PaulineFoucart

« Sur les chars, il y a des endroits sur lesquels je dois chaqueintervenirannée»

Portrait

« Cela peut arriver, car ce sont des chars assez larges, trĂšs hauts pour certains, et qui sont utilisĂ©s sur des pavĂ©s avec des roues en mĂ©tal et en bois. Leur passage occasionne beaucoup de chocs et il arrive que de temps en temps, des fissures ou des coups apparaissent sur le bois. » La restauratrice s’attaque donc en prioritĂ© Ă  ces petits coups accidentels. « Ensuite, nous devons faire le suivi de chaque char et vĂ©rifier l’évolution des fentes et fissures que l’on considĂšre comme normales. Celles-ci font partie de l’évolution du bois, qui sĂšche ou subit les variations de tempĂ©ratures. La diffĂ©rence entre une fissure naturelle et un coup accidentel est Ă©vidente : la fente normale va Ă©voluer progressivement ; elle est plus petite

Chaque annĂ©e, la restauratrice se consacre environ un mois Ă  la rĂ©novation des chars. Certains, comme celui de la Ville, sont sujets Ă  davantage de restauration, « sans doute parce qu’il est trĂšs large ». « Plus de traces, malgrĂ© l’immobilitĂ© » Les chars n’ont plus quittĂ© leur hangar des PrimevĂšres depuis 2019.En effet, lors du plan B de la Ducasse 2021, seuls les gĂ©ants et quelques figurants sont MalgrĂ©sortis. leur immobilitĂ©, certaines traces sont apparues et doivent ĂȘtre travaillĂ©es.« J’ai l’impression que le bois a bougĂ© un peu plus que d’habitude, ce qui est illogique, car les chars ont subi moins de coups et de variations de tempĂ©rature. Certaines choses se sont accentuĂ©es, notamment au niveau des petites fissures. L’idĂ©al serait de toujours bĂ©nĂ©ficier du mĂȘme degrĂ© d’humiditĂ© dans le bĂątiment, mais ce n’est pas possible. » Certains chars ont rĂ©cemment fait une premiĂšre sortie en rue, tractĂ©s par des nouveaux chevaux de traits : tout laisse penser qu’ils sont d’ores et dĂ©jĂ  opĂ©rationnels pour leur sortie du 4e dimanche d’aoĂ»t.

Caroline Malice restaure les chars de la Ducasse depuis prĂšs de 20 ans.Chaque annĂ©e,elle consacre un mois entier Ă  ce travail d’orfĂšvre.

20 Mercredi 24 aoĂ»t 2022 et plus fine.À l’inverse, un accident est plus visible, car souvent il provoque pas mal de dĂ©gĂąts collatĂ©raux et notamment des traces de peinture manquante. » Certains endroits des chars souffrent plus que d’autres : « les planchers ou les bords des chars sur lesquels on pose les Ă©chelles pour faire monter les figurants », ajoute la restauratrice. « Il y a des endroits sur lesquels je dois intervenir chaque annĂ©e, » Et Caroline Malice intervient aussi bien au niveau de la peinture, que de la dorure ou de la feuille d’or. « C’est un travail minutieux Ă  chaque fois, mais le plus gros du travail de restauration des chars s’est fait Ă  mon arrivĂ©e Ă  la Ville, il y a 20 ans.À ce moment-lĂ , nous avions fait un important travail de recherche au niveau des couleurs d’origine des chars. Ces derniĂšres annĂ©es, notre travail Ă©tait plus lĂ©ger, avec une prioritĂ© donnĂ©e Ă  ce qui est le plus choquant et le plus visible. De toute façon, les chars sont anciens ; il faut laisser les traces du temps et la patine qui va avec. »

Caroline Malice redonne de l’éclat aux chars de la Ducasse

Les chars de la Ducasse sont passĂ©s au crible par Caroline Malice, avant chaque sortie. A vant chaque sortie, les huit chars du cortĂšge de la Ducasse d’Ath sont passĂ©s au crible par Caroline Malice, la restauratrice de la Ville d’Ath. Son travail consiste Ă  repĂ©rer tous les petits coups accidentels survenus durant le cortĂšge, mais aussi les fissures naturelles du bois. Vient ensuite un travail minutieux de restauration
 « La prioritĂ© est de vĂ©rifier, au lendemain de la Ducasse, qu’il n’y a pas eu de dĂ©gĂąts ou d’accroc lors du cortĂšge », indique Caroline Malice.

NOUVEAU D ans le cortĂšge, deux tambours vont remplacer les Sonneurs du Burbant qui accompagnaient le groupe des dix-neuf communes depuis un quart de siĂšcle. Le groupe des communes avait Ă©tĂ© créé en 1997 et on leur avait donnĂ© un look moyenĂągeux, qui correspondait bien Ă  l’ñge d’or des communes dans nos rĂ©gions. L’annĂ©e suivante, quelques musiciens, joueurs, entre autres, de cornemuse, avaient pris la route avec les Ă©cuyers des 19 communes, pour rythmer la marche. En 2006, ils avaient pris le nom de Sonneurs du Burbant et leur musique avait peu Ă  peu Ă©voluĂ© vers des airs plus modernes. entre-temps les deux groupes Ă©taient passĂ©s de l’avant du cortĂšge, derriĂšre l’Aigle, Ă  l’arriĂšre, devant le char de la Ville et Goliath.

Le groupe des 19 communes va défiler avec deux tambours.

21Mercredi 24 aoĂ»t 2022 Deux tambours avec le groupe des 19 communes ÉdA Michel Landrieu

Un peu comme en 2021 Cette annĂ©e, ce sont deux tambours qui vont accompagner les dix-neuf communes. « Lors de la sortie en 2021, un tambour prĂ©cĂ©dait Goliath et la formule avait plu », se souvient Marc Stalpart pour RĂ©novation du CortĂšge. « Notre ASBL a adoptĂ© cette idĂ©e et l’a proposĂ©e, cette fois, aux dix-neuf communes. Dans l’idĂ©e de conserver la complicitĂ© entre le groupe et la musique, ce sont deux Ă©cuyers du groupe qui endosseront le costume des “tamboureux”. Lesquels, ce n’est pas encore dĂ©cidĂ© ! Mais on trouvera bien facilement deux autres candidats figurants pour les remplacer. Quant aux tambours, nous avons puisĂ© dans la rĂ©serve des Bleus, mais le projet pour les annĂ©es Ă  venir est d’acquĂ©rir des tambours de “type Moyen Âge” et de pĂ©renniser la formule. »

De moins en moins d’anciens « Chaque annĂ©e, les policiers vivant Ă  Ath diminuent Ă  la suite de dĂ©parts Ă  la retraite ou de mutations. Cette annĂ©e, nous ne serons plus que trois ou quatre Ă  connaĂźtre la Ducasse et son esprit. De jeunes policiers, non-Athois, peuvent moins bien jauger l’ambiance et pourraient plus facilement avoir des comportements peu appropriĂ©s et incompris de la population. Aux anciens de les guider et de leur expliquer », prĂ©voit avec bienveillance FrĂ©dĂ©ric Dautel. Fort de son expĂ©rience, le 1er inspecteur pense que la Ducasse 2022 demandera encore plus de vigilance que d’habitude. « L’absence de vraie Ducasse depuis trois ans va intensifier l’attente et la liesse des gens qui auront – de façon imagĂ©e – envie de porter leurs gĂ©ants, leur cortĂšge et les chars. Il ne faut pas craindre la foule des vrais Athois, mais la prĂ©sence d’élĂ©ments extĂ©rieurs malveillants qui pourraient s’y fondre plus facilement. » À ce propos, rappelons que plus de 500 policiers seront mobilisĂ©s y compris des policiers en civil et que des camĂ©ras seront installĂ©es dans les lieux jugĂ©s critiques « Nous aurons aussi des Ă©quipes spĂ©ciales venues de Bruxelles pour Ă©viter notamment les tensions possibles avec la problĂ©matique du Sauvage. »

22 Mercredi 24 août 2022

« Ce sera ma 30e Ducasse en uniforme ! » Daniel PILETTE

Aurélien et Frédéric Dautel, deux générations de policiers athois au service de la Ducasse.

«

Cela dit, la ferveur, elle, n’a pas changĂ©. »

Cette annĂ©e,il va redĂ©couvrir la Ducasse en civil avec sa copine Laura,responsable du groupe des chars et en particulier de la barque du Sauvage. Il a confiance :« La Ducasse va bien se passer :les Athois l’attendent depuis tellement longtemps qu’ils vont tout faire pour que la fĂȘte soit belle et sans dĂ©bordements. » D.P.

Gendarme Ă  d’Ath de 1990 Ă  2001,puis policier, le 1er inspecteur FrĂ©dĂ©ric Dautel a vĂ©cu 29 ducasses,dont quatre avec AurĂ©lien,son fils policier. Daniel Pilette

Rencontre

Comme son pĂšre,AurĂ©lien a l’esprit de service au public chevillĂ© au corps.« Depuis mon enfance,j’ai vĂ©cu dans l’ambiance et le tourbillon professionnel de la police.Et j’ai suivi les traces mon pĂšre ;j’en suis trĂšs heureux. Les policiers,mais aussi,les pompiers,les infirmiers ou les ouvriers communaux sont des acteurs de l’ombre. Nous sommes invisibles ou presque, mais sans notre prĂ©sence,la Ducasse ne pourrait pas avoir lieu.J’ai aimĂ© contribuer Ă  la Ducasse avec cette humilitĂ© et avoir ainsi garanti le plaisir des gens. A fortiori avec mon pĂšre, mĂȘme si nous n’avions pas toujours les mĂȘmes heures de service et les mĂȘmes missions. »

J e suis trĂšs heureux de retrouver la “vraie” Ducasse car j’y suis trĂšs attachĂ© », explique d’emblĂ©e FrĂ©dĂ©ric Dautel. « La preuve ? L’annĂ©e oĂč, malade, je n’ai pas pu ĂȘtre de service, ma femme Nadia et moi, nous avons quittĂ© Ath pour ne pas entendre les bruits de la fĂȘte. » Jusqu’à prĂ©sent, FrĂ©dĂ©ric n’a donc vĂ©cu la Ducasse qu’en uniforme : « Aucun policier athois ne peut prendre de congĂ©s lĂ©gaux du 25 aoĂ»t au 8 septembre », rappelle-t-il.

« Quatre ducasses avec mon pĂšre,un rĂȘve d’Athois ! »

TolĂ©rance trĂšs limitĂ©e S’il a commencĂ© la fĂȘte athoise Ă  la gestion de la circulation extra-muros, puis en brigade d’intervention nocturne, le policier de 54 ans assure maintenant le service de proximitĂ© le long du cortĂšge et des rassemblements folkloriques. « J’aime ce travail. Comme je suis un des plus anciens, je connais beaucoup de monde ; je peux parler aux gens, mais aussi repĂ©rer tel individu ou tel groupe connu venant Ă  la Ducasse pour d’autres activitĂ©s que communier avec l’esprit athois
 » À ce propos, il nous explique que la tolĂ©rance policiĂšre se relĂąche peu durant le week-end. « Bien sĂ»r, nous tolĂ©rons certains comportements liĂ©s au vrai vĂ©cu de la fĂȘte, mais nous n’acceptons aucune forme de violence, de provocation et d’irrespect envers autrui. C’est trĂšs clair. » Au fil des dĂ©cennies, le policier expĂ©rimentĂ© constate certaines Ă©volutions. « Il y a 30 ans, l’ambiance Ă©tait beaucoup plus familiale et il y avait beaucoup moins de gens de l’extĂ©rieur.

ilOnL’Avenir.lelit,nouslieOnatousenviedesavoircequisepasseprĂšsdecheznous,etdanslemonde.Çanouspassionne,nousĂ©meut,nousindigneparfois.Alorsonlepartage,onlecommente,onendĂ©bat.C’estçaquinouslie.

23Mercredi 24 août 2022

On a tous en commun Echange de point de vue entre Emma et Nathan dans un café de Charleroi.

Des accĂšs limitĂ©s pour vĂ©hiculesles L’accĂšs des vĂ©hicules au centre historique (intramuros) est comme«plusieursrĂ©glementĂ©strictementdepuisannĂ©es,avecdesportes»prĂ©vuessoitpourentreruniquement(surbased’autorisations)Ă larueThomĂ©eetĂ larueDefacqz,soitpoursortircommeĂ l’avenueJouret,soitpourentreretsortir(chaussĂ©edemons).Leplanci-contrereprendcesĂ©lĂ©ments,demĂȘmequed’autresinformationspratiques:accĂšstotalementfermĂ©s(ruedelaPoterneetrueGĂ©rardDubois);parkingsPMC;toilettespubliques;«fontaines»;etc.

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