PRIORITÉS ET ENJEUX STRATÉGIQUES DE L’UNION DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUELLE GRIL
En cette année électorale, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) est à définir sa plateforme et ses grandes priorités. Tour de piste avec son président et maire de Drummondville, Alexandre Cusson. VILLE DE DRUMMONDVILLE
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ALEXANDRE CUSSON Maire de Drummondville
ituée au cœur des actions de l’UMQ pour l’année 2018, la plateforme que l’organisation a bâtie avec ses membres détermine les grands enjeux et les priorités stratégiques. « Nous avons notamment mené une série de consultations auprès de nos cinq caucus d’affinité, où chacun a pu exprimer ses préoccupations en fonction de sa réalité spécifique », explique Alexandre Cusson. Il souligne que l’adoption en juin 2017 du projet de loi no 122, la Loi visant principalement à reconnaître que les municipalités sont des gouvernements de proximité et à augmenter à ce titre leur autonomie et leurs pouvoirs, a constitué un tournant historique. « Les municipalités disposent désormais d’une plus grande autonomie pour répondre aux besoins de leurs citoyens, ainsi que de nouveaux pouvoirs en matière de fiscalité, d’aménagement du territoire et de développement économique », se réjouit M. Cusson. Il ajoute toutefois qu’il faut à présent passer de la parole aux actes et entrer dans une phase de concrétisation.
FISCALITÉ ET FINANCES D’ores et déjà, trois grands enjeux ont été ciblés pour contribuer à développer des gouvernements de proximité efficaces et des régions prospères. Le premier concerne la fiscalité et les finances. « Selon les dernières données disponibles, en 2016, 71 % des revenus des municipalités provenaient de l’impôt foncier. Il est essentiel de diversifier les sources de revenus pour réduire cette dépendance. De plus, il faut s’assurer que certaines modifications législatives qui entreront bientôt en vigueur – la légalisation du cannabis, par exemple – n’engendreront pas des dépenses supplémentaires pour les municipalités », mentionne M. Cusson. Par ailleurs, l’impact majeur de la croissance du commerce électronique sur le commerce de détail a aussi des conséquences sur les revenus issus de la taxation foncière. « Il faut s’adapter à la nouvelle économie. Les commerçants investissent moins dans le bâti, les locaux sont plus petits, même si les besoins des citoyens ne varient pas. Le capital LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2018
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