Dans lâatelier
Gagner la guerre des Ă©missions La rĂ©duction des Ă©missions de CO2 doit passer par une pensĂ©e radicale et une profonde rĂ©flexion. Chris Guerrero, directeur du marketing mondial du transport chez Shell Lubricants, nous livre quelques statistiques surprenantes sur la soif dâĂ©nergie dans le monde. La demande mondiale dâĂ©nergie devrait plus que doubler dâici 2050, alors que la population totale atteindra 9 milliards de personnes, a-t-il soulignĂ© lors dâun exposĂ© au Texas A&Mâs Transportation Institute. Ă lui seul, le transport devrait nĂ©cessiter 70 % plus dâĂ©nergie au cours de la mĂȘme pĂ©riode. «Ce sont les gros camions qui ont tendance Ă ĂȘtre surreprĂ©sentĂ©s en termes dâĂ©missions de CO2», a-t-il ajoutĂ©, prĂ©cisant quâils sont responsables de 40 % des Ă©missions du transport routier en gĂ©nĂ©ral. «Toutes ces choses que nous considĂ©rons prĂ©sentement comme un dĂ©fi Ă relever ne feront que sâaccentuer Ă lâavenir.» Mais il nây a pas de solution unique. Shell explore ainsi un large Ă©ventail de sources de carburant, et mĂȘme le rĂŽle quâelle jouera dans les nouveaux camions Ă©lectriques qui fonctionnent avec des batteries ou des piles Ă combustible. PlutĂŽt que dâattendre un «avenir parfait», de nombreux gains peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s grĂące Ă des changements relativement mineurs, a soulignĂ© M. Guerrero. Si tous les camions autoroutiers aux Ătats-Unis amĂ©lioraient leur consommation de carburant de seulement 1 %, 8,23 milliards de livres de CO2 serait Ă©vitĂ©es par lâindustrie en un an. AprĂšs tout, brĂ»ler un gallon de diesel amĂ©ricain Ă©quivaut Ă 22,38 livres de CO2. NĂ©anmoins, certains gains liĂ©s aux Ă©missions nĂ©cessiteront une pensĂ©e radicale â câest-Ă -dire pousser lâindustrie du camionnage vers des carburants comme le gaz naturel ainsi que vers les vĂ©hicules Ă©lectriques Ă batterie et les piles Ă combustible.
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TRANSPORT ROUTIER
VĂ©hicules Ă©lectriques Ă batterie et Ă hydrogĂšne Les organismes de rĂ©glementation auront Ă©galement un rĂŽle Ă jouer, selon David Tsui, gestionnaire de projet â Ă©nergie chez Kline and Company. M. Tsui souligne que les gouvernements du monde entier exigent une rĂ©duction des Ă©missions de CO2. En plus des rĂšglementations en vigueur au Canada et aux Ătats-Unis, lâEurope est sur le point de passer Ă sa prochaine gĂ©nĂ©ration de normes Euro 6, tandis que la Chine se prĂ©pare pour China 6. LâAllemagne veut un million de vĂ©hicules Ă©lectriques sur la route dâici lâannĂ©e prochaine, et la Chine a ses propres projets pour promouvoir des vĂ©hicules «nouvelle Ă©nergie», a-t-il ajoutĂ©. Alors que les options de propulsion plus propre comprennent un peu de tout, du gaz naturel aux carburants synthĂ©tiques en passant par lâhydrogĂšne, les vĂ©hicules Ă©lectriques Ă batterie semblent avoir un avantage indĂ©niable. «Les diffĂ©rents gouvernements mondiaux en sont trĂšs fortement responsables. Ils sont tous derriĂšre les vĂ©hicules Ă©lectriques Ă batterie», a expliquĂ© M. Tsui, mentionnant notamment les incitatifs disponibles. Le Canada pourrait connaĂźtre lâun des changements les plus rapides dans cette direction. Selon une Ă©tude menĂ©e par la firme Kline, un vĂ©hicule commercial canadien sur quatre â en particulier du cĂŽtĂ© des vĂ©hicules plus lĂ©gers â fonctionnera Ă lâĂ©lectricitĂ© dâici 2040. «Une fois que lâinfrastructure sera en place, vous commencerez Ă voir la tendance sâaccentuer», de dire M. Tsui, Ă propos de lâautonomie qui est appelĂ©e Ă sâamĂ©liorer au cours des deux prochaines dĂ©cennies.
Les piles Ă combustible vont-elles tomber Ă lâeau? Les piles Ă combustible semblent prometteuses, mais le matĂ©riel Ă base dâhydrogĂšne nâest pas largement dĂ©fendu par les gouvernements, a dĂ©clarĂ© M. Tsui. Les vĂ©hicules Ă©lectriques Ă batterie peuvent Ă©galement puiser dans un rĂ©seau Ă©lectrique existant. Les systĂšmes hydrogĂšne-Ă©lectriques doivent commencer Ă partir de zĂ©ro. «Ăa pourrait devenir populaire ou pas», a-t-il dit. «Il est possible que ça tombe Ă lâeau.» LâhydrogĂšne offre des temps de ravitaillement plus rapides et permet de stocker de lâĂ©nergie pour de plus longs trajets, a expliquĂ© Mike Roeth, du North American Council for Freight Efficiency. Mais il a Ă©galement reconnu quâil est inefficace dâutiliser de lâĂ©lectricitĂ© pour produire de lâhydrogĂšne, lequel est stockĂ© comme carburant et chargĂ© sur un camion pour produire, en fin de compte⊠de lâĂ©lectricitĂ©. Son organisation rapporte que les camions de poids moyen seront les premiers Ă sâĂ©lectrifier, et il pense Ă©galement que lâautonomie des vĂ©hicules nâest peut-ĂȘtre pas aussi problĂ©matique quâon pourrait croire. Alors que les entreprises en dĂ©marrage ont tendance Ă surestimer ce que leurs technologies peuvent faire, des fabricants dâĂ©quipement Ă©tablis pourraient promettre moins et surpasser les attentes en matiĂšre dâĂ©lectrification. M. Roeth a donnĂ© en exemple le transporteur NFI, qui a exploitĂ© un eCascadia dont lâautonomie promise Ă©tait dâenviron 240 km. La flotte a rĂ©ussi Ă lui faire effectuer deux voyages aller-retour vers un port, parcourant 354 km avec une seule charge. De nombreux avertissements clignotaient sur le tableau de bord, mais il a rĂ©ussi Ă rentrer. «Câest un point de donnĂ©es», a dĂ©clarĂ© M. Roeth, «mais ça porte Ă rĂ©flexion.»
Ăconomie de carburant et la lutte contre le CO2 La lutte contre les Ă©missions de CO2 comprendra Ă©galement les moteurs Ă combustion interne, alors que les designs amĂ©liorent lâĂ©conomie de carburant. «Le diesel nâest pas fini», de dire M.