ÉDITÉ PAR STEVE BOUCHARD PAR STEVE BOUCHARD
Rien d’alarmant Malgré des signes de ralentissement et une conjoncture préoccupante, un climat de confiance règne quant à l’année qui commence. Après une décennie de croissance économique, des signes de ralentissement ont commencé à apparaître, faisant même craindre à certains une récession imminente. Les faillites étonnantes de transporteurs américains importants au cours de la dernière année ont aussi soulevé leur parts d’inquiétudes quant à ce que 2020 nous réserve. Mais selon les transporteurs québécois à qui nous avons parlé, un optimisme raisonnable prévaut et l’année qui commence sera bonne. Jean-Claude Fortin, dirigeant de l’entreprise J.E. Fortin située à St-Bernard-de-Lacolle, aime se tenir informé. Selon lui, les six premiers mois de 2020 risquent d’être assez pénibles, mais les affaires pourraient repartir de plus belle vers le milieu de l’été. «Il y a une récession tous les sept ou huit ans, et là on est rendu à 11 ou 12 ans», de dire M. Fortin, qui a commencé à constater un ralentissement des affaires au début de 2019.
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TRANSPORT ROUTIER
«On fait surtout des voyages aux États-Unis. Même s’ils disent qu’ils ne sont pas en récession, ça tourne déjà au ralenti», poursuit-il, ajoutant que beaucoup de fabricants ont fait d’importantes mises à pied malgré la pénurie de main-d’œuvre. Sans vouloir extrapoler sur le conflit iranien, Jean-Claude Fortin croit que la situation, bien que problématique, n’aura pas d’énormes répercussions sur le prix du pétrole. «Le monde consomme moins de pétrole qu’avant», expliquet-il. «Et quand on consomme moins, on achète moins, surtout en période de ralentissement. Même si au Québec, on paye un peu plus cher qu’ailleurs, il ne semble pas y avoir de hausse pour le moment.» Le transporteur a fait l’acquisition de quelques camions pendant la période des fêtes, et a l’intention d’acheter des remorques prochainement. «Mais un strict minimum», précise M. Fortin, pour qui le temps d’attente a beaucoup
diminué auprès des fabricants. «En date d’aujourd’hui, on peut avoir de l’équipement neuf fait sur mesure d’ici la fin du mois de mars.» Selon lui, cela s’explique notamment par le fait que beaucoup de transporteurs ont diminué leurs commandes de matériel roulant. «Et 2019 a été une année record pour les faillites chez les transporteurs, entre autres à cause du prix des assurances. Ça veut dire que beaucoup de camions usagés se retrouvent sur le marché.» En 2020, Jean-Claude Fortin mise sur une bonne administration et compte bien rester à l’écoute de tout ce qui se passe dans l’industrie. Il demeure confiant que la situation va se replacer en deuxième moitié d’année, et affirme que c’est en contrôlant les dépenses que le transporteur restera en bonne position lorsque les choses reviendront à la normale. Le prix des assurances, le fardeau administratif lié à la main-d’œuvre immigrante et les ajustements nécessaires
à la réglementation sur les dispositifs de consignation électronique, au sud de la frontière, font partie des dossiers qu’il faudra surveiller en cours d’année, selon le principal intéressé.
Un peu mieux que l’an passé au Canada Le Groupe Morneau, qui a observé un léger ralentissement en 2019, demeure optimiste en ce qui concerne la nouvelle année. «Je crois que la croissance économique au Canada en 2020 sera un peu mieux que l’an passé», de dire André Morneau, président du Groupe Morneau. «Les économistes pensent que les choses n’iront pas si mal cette année. C’est aussi ma perception de la situation.» Il ajoute que le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, qui a eu des répercussions sur presque toutes les économies mondiales, s’est passablement atténué. «Les gens ont tendance à être sur leurs gardes à l’annonce d’une récession», poursuit-il. «Mais, toujours selon les économistes, il n’y aura pas vraiment de récession en 2020. Même qu’une croissance de 2 % du PIB américain est prévue cette année.» Le transporteur a constaté une hausse non négligeable