ACTU
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reportage
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Il y a quelques mois, Marziyeh, une Afghane de 13 ans, et Amar, un Syrien de 12 ans, ont fui leur pays. En exil en Grèce avec leur famille, ils ont enfin pu retourner à l’école. Nous avons suivi le début de leur nouvelle vie. TEXTE ET PHOTOS : MARINA RAFENBERG
À l’école grecque s S
ur le chemin du collège, Marziyeh, 13 ans, papote avec son amie Nazanin. Les deux Afghanes se rendent au collège interculturel d’Elliniko. Nous sommes à Athènes, la capitale de la Grèce. Elles y apprennent le grec et suivent le même programme scolaire que les jeunes grecs. À 8h30, la sonnerie retentit, Marziyeh rejoint sa classe d’anglais. Elle sort son cahier offert par un bénévole. La professeure apprend aux élèves
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é i g u f é r s e l c e v a à se présenter : “Comment tu t’appelles ?”, ”Quel âge as-tu ?” Afghans, Syriens, Albanais, Pakistanais… les enfants viennent des quatre coins du monde. Marziyeh a débarqué il y a huit mois à Lesbos, une île grecque située à quelques kilomètres de la Turquie. Elle a traversé de nuit la mer Méditerranée, sur un canot surchargé avec une quarantaine de personnes : “J’ étais avec ma famille, j’étais effrayée, confie-t-elle. Ce voyage restera gravé dans
ma mémoire.” Transférés ensuite dans la banlieue d’Athènes , l a c apitale grecque, ils ont rejoint le camp d’Elliniko, installé dans un ancien stade olympique. Aujourd’hui, il abrite près de 3 000 personnes ! Désormais, elle vit chichement dans une tente installée par les Nations unies : “À l’intérieur, il fait très chaud la journée et très froid le soir.”
Devenir médecin
Marziyeh rêve déjà de devenir médecin. “Je suis venue
en Europe pour continuer mes études. En Afghanistan, quand tu es une fille et que tu veux étudier, c’est difficile, soupire-t-elle. Des hommes ont déjà jeté des pierres à mes sœurs lorsque nous nous rendions à l’école à Kaboul.” Depuis un an, à cause de son périple jusqu’en Grèce, elle a arrêté les cours. Elle les reprend donc avec joie : “J’adore apprendre et étudier le grec !” Marziyeh, qui a déjà été à l’école pendant sept ans, a de bonnes bases. Mais ce n’est pas le cas de
Le Monde des ados no 374
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