Karine-Marie aMiot
Julie Mellan
his
une
invitation pour noël
Une invitation pour Noël
Depuis les premiers grands froids de l’hiver, Polisson, le petit hérisson, hiberne bien au chaud dans son nid, caché sous un tas de bois mort.
Il dort depuis des jours et des nuits dans son lit douillet de paille et de feuilles, quand soudain, il est réveillé en sursaut par quelque chose qui lui tombe sur la tête. Une lettre !
— Quel toupet ! pense Polisson. Me déranger, en plein hiver ! Qui donc a glissé cette lettre par la lucarne entrouverte de mon nid ?
Polisson cache la lettre sous son oreiller et se roule en boule pour se réchauffer. Il bâille bruyamment, et essaye de se rendormir. Il se tourne et se retourne dans son lit. Le sommeil ne vient pas. Cette lettre a piqué sa curiosité.
Il s’assied sur son lit, ouvre délicatement l’enveloppe et regarde, émerveillé, les petites lettres qui dansent sur le papier.
— Comme c’est joli ! pense-t-il alors.
Comme il ne sait pas lire, il se plait à rêver :
— C’est peut-être une poésie ou un conte de fées…
Le hérisson jette un coup d’œil par la lucarne, mais il ne voit aucune trace de pas devant sa maison. La neige, qui tombe à gros flocons, recouvre la forêt.
Polisson n’aime pas l’hiver. Mais tant pis ! Il est décidé ! Il saute de son lit, s’habille chaudement, plie soigneusement l’enveloppe, la glisse au fond de sa poche… et, trotti-trotta, il se fraie un chemin dans la neige.
Un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche. Personne à l’horizon. Polisson frissonne.
Il appelle au loin :
— Eh oh ! Il y a quelqu’un ?
Toujours personne.
Trotti-trotta, chemin faisant, Polisson rencontre Grain d’or, le rouge-gorge.
— Tu tombes bien, Grain d’or. J’ai reçu une lettre, dit le hérisson en brandissant la mystérieuse enveloppe.
— Moi aussi, s’écrie Grain d’or. Seulement, je ne sais pas lire…
— Moi non plus ! répond Polisson.
— Cherchons ensemble quelqu’un qui sait lire. Quelque chose me dit que ces mots sont importants.
