RAPPORT ANNUEL 2022
![]()
Cher lecteur,
LâannĂ©e 2022 a Ă©tĂ© Ă bien des Ă©gards particuliĂšre, compte tenu des nombreux changements qui lâont ponctuĂ©e et des nouveaux dĂ©fis quâelle a gĂ©nĂ©rĂ©s. Dâun cĂŽtĂ©, cette annĂ©e a signĂ© le retour Ă une vie «ânormaleâ», aprĂšs la pĂ©riode liĂ©e Ă la crise sanitaire que tous les pays ont traversĂ©e. Dâun autre cĂŽtĂ©, alors que la pandĂ©mie de Covid sâessoufflait, elle a vu le monde plonger dans une nouvelle crise causĂ©e par la guerre en Ukraine.
La guerre exige un lourd tribut géopolitique et économique
Lâinvasion de lâUkraine par la Russie a non seulement causĂ© chaos et dĂ©solation sur le terrain, mais Ă©galement fait payer un lourd tribut gĂ©opolitique et Ă©conomique Ă lâensemble des nations. Sur le plan gĂ©opolitique, elle nous a pour ainsi dire ramenĂ©s Ă lâĂ©poque de la Guerre froide, avec ceci de singulier que les denrĂ©es alimentaires et lâĂ©nergie sont Ă©galement utilisĂ©es Ă titre dâarmes. AprĂšs des annĂ©es sans inflation notable, notre Ă©conomie sâest tout Ă coup vue confrontĂ©e Ă une situation inĂ©dite de hausse galopante des prix.
Les politiques ont dĂ» elles aussi ĂȘtre adaptĂ©es : les pouvoirs publics ont pris des mesures de soutien, les banques centrales ont modifiĂ© radicalement leur politique monĂ©taire et le commerce mondial semble se heurter Ă un nouveau protectionnisme. En dâautres termes, nous sommes entrĂ©s en 2022 dans une rĂ©alitĂ© Ă©conomique totalement nouvelle.
Les incertitudes gĂ©opolitiques et Ă©conomiques ont Ă©galement pesĂ© sur les marchĂ©s financiers. Les relĂšvements de taux opĂ©rĂ©s pour contrer lâinflation ont frappĂ© les bourses de plein fouet partout dans le monde. De nombreux investisseurs de dĂ©tail ont eu besoin de leur argent pour payer leurs factures plutĂŽt que pour investir en bourse. Et ceux qui ont osĂ© parier sur des achats de cryptomonnaies lâont souvent chĂšrement payĂ© lorsque les acteurs prĂŽnant ce type de placements se sont retrouvĂ©s, lâun aprĂšs lâautre, dans la tourmente.
Les changements climatiques occupent le haut de lâactualité âŠ
Dâautres dĂ©fis globaux nâen ont pas pour autant disparu. Cela vaut en particulier pour le rĂ©chauffement climatique qui sâaccompagne dâeffets sans prĂ©cĂ©dent dans le monde entier. Il suffit de penser aux records de tempĂ©rature qui ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s durant lâĂ©tĂ© 2022 en plusieurs endroits de la planĂšte et qui nous rappellent au jour le jour la rĂ©alitĂ© du dĂ©fi climatique.
Le dernier rapport dâĂ©valuation produit par le Groupe dâexperts intergouvernemental sur lâĂ©volution du climat (GIEC) ne laisse planer aucun doute sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©duire rapidement les Ă©missions de gaz Ă effet de serre. Les changements climatiques figurent dĂšs lors Ă juste titre en haut de lâagenda international et le secteur financier a un rĂŽle trĂšs important Ă jouer dans ce domaine. Car sâengager sur la voie dâune Ă©conomie plus durable exige des investissements considĂ©rables.
Une rĂ©duction draconienne des Ă©missions de CO2 nâest pas seulement un but poursuivi par les diverses confĂ©rences internationales sur le climat qui se succĂšdent au fil des mois, comme la rĂ©cente COP27 Ă laquelle jâai pu participer comme nouveau PrĂ©sident de lâIOSCO, lâorganisation mondiale des autoritĂ©s de contrĂŽle du secteur financier. Il sâagit Ă©galement dâune demande des consommateurs. «âJohn and Mary in the streetâ» - comme jâaime appeler «âMonsieur et Madame Tout-le-Mondeâ» lors de forums internationaux - sont demandeurs dâinvestissements dans une Ă©conomie plus verte et ce sont eux qui forcent les dĂ©cideurs politiques Ă agir en ce sens.
⊠et le secteur financier a un rÎle clé à jouer
Ceci est tout sauf une mauvaise nouvelle : le secteur financier vit une mutation fondamentale qui nâest pas la consĂ©quence dâune crise, mais qui rĂ©sulte prĂ©cisĂ©ment de cette demande des consommateurs. Pour concrĂ©tiser cette mutation, les rĂ©gulateurs sâinvestissent pleinement dans lâĂ©tablissement de normes rĂ©gissant la communication dâinformations en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises, tout en veillant Ă ce que les investissements verts aboutissent bien dans les secteurs et les entreprises dignes de ce nom et quâil ne soit par consĂ©quent pas question de greenwashing. Ce travail revĂȘt une importance cruciale pour que les investisseurs aient confiance en la capacitĂ© du secteur financier Ă jouer son rĂŽle dans la rĂ©volution climatique, Ă savoir contribuer Ă orienter les canaux de financement vers les projets les plus utiles Ă ce sujet.
Lâenjeu est en fait encore plus large, car outre les normes en matiĂšre de durabilitĂ©, les investissements rĂ©pondant aux critĂšres dits «âESGâ» devront Ă©galement respecter des normes sociales et de gouvernance. Comme vous pourrez le lire dans le prĂ©sent rapport, la finance durable a Ă©tĂ© au cĆur des prĂ©occupations en 2022. Et il va de soi quâelle y restera au cours des annĂ©es Ă venir.
Un deuxiĂšme grand dĂ©fi pour le secteur financier pourrait se rĂ©sumer par le vocable «âtechnologiesâ». Les Ă©volutions technologiques dans le secteur financier ne sont pas nouvelles et se poursuivront au cours des prochaines annĂ©es. Elles offrent souvent de nouvelles possibilitĂ©s et opportunitĂ©s. Elles peuvent nous faciliter la vie mais, comme toutes les nouvelles Ă©volutions, elles suscitent Ă©galement de nouvelles questions et de nouveaux dĂ©fis. Une question importante Ă cet Ă©gard est celle de savoir quelle direction ces Ă©volutions prendront et jusquâoĂč elles iront. Pour le dire autrement, y a-t-il des limites Ă la digitalisation ?
Voyez ce qui sâest passĂ© fin 2022 sur les marchĂ©s de crypto-actifs. La faillite de la plateforme dâĂ©change FTX a tout Ă coup soulevĂ© dâĂ©normes questions sur lâavenir des monnaies digitales. Et les appels lancĂ©s en vue de rĂ©glementer leur commercialisation se font dâautant plus pressants que les consĂ©quences de cette faillite ont touchĂ© des clients dans le monde entier. Les instances internationales et europĂ©ennes se sont dĂšs lors attelĂ©es Ă lâĂ©laboration de normes et de rĂšgles en la matiĂšre, ce qui a permis de dĂ©boucher sur un accord historique au sein de lâIOSCO.
Les Ă©volutions technologiques ont Ă©galement un impact sur le comportement des consommateurs financiers et sur la maniĂšre dont ceux-ci peuvent et doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s. Lâapproche adoptĂ©e par les rĂ©gulateurs financiers pour assurer cette protection devra Ă©videmment tenir compte de la nouvelle rĂ©alitĂ©.
Les investisseurs potentiels de la jeune gĂ©nĂ©ration recueillent en effet leurs informations de plus en plus souvent en ligne. Ils consultent les rĂ©seaux sociaux, tendent lâoreille auprĂšs des finfluencers et utilisent des applications intĂ©grant des Ă©lĂ©ments de gamification qui ne sont pas conçues pour afficher toutes les informations obligatoires en un coup dâĆil. La FSMA a, en tant quâautoritĂ© de contrĂŽle, commencĂ© Ă prendre en compte ces nouvelles habitudes des consommateurs.
Il en va de mĂȘme pour la protection des consommateurs contre la fraude. Les techniques utilisĂ©es par les fraudeurs Ă©voluent avec les technologies et sont de plus en plus inventives et sophistiquĂ©es. Les consommateurs ont de plus en plus de mal Ă les dĂ©masquer. Ici aussi, il y a du pain sur la planche pour une autoritĂ© de contrĂŽle comme la FSMA, qui se doit de rĂ©agir rapidement.
Câest dâailleurs ce quâelle fait. En tĂ©moigne la crĂ©ation en son sein dâune cellule dĂ©diĂ©e aux data analytics, qui nous permet de traiter rapidement et efficacement de grandes quantitĂ©s dâinformations. Comme vous pourrez le lire dans la suite du prĂ©sent rapport, la FSMA utilise lâanalyse des donnĂ©es dans un nombre de plus en plus Ă©levĂ© de domaines, avec de bons rĂ©sultats. Câest ce que lâon attend dâune autoritĂ© de contrĂŽle moderne et rĂ©active. Et câest ce que nous devrons Ă©galement faire au cours des prochaines annĂ©es pour continuer Ă suivre les Ă©volutions rapides au sein du secteur.
En ces temps de changements et dâincertitudes, le rĂŽle dĂ©volu Ă lâautoritĂ© de contrĂŽle est encore plus important. Câest la raison pour laquelle la FSMA a saisi lâoccasion du vingtiĂšme anniversaire de la loi relative Ă la surveillance financiĂšre pour identifier, de maniĂšre proactive, 20 projets Ă dĂ©velopper au cours des annĂ©es Ă venir. Ces 20 projets ont Ă©tĂ© Ă©tablis sur la base de lâexpĂ©rience acquise par la FSMA dans ses diffĂ©rents domaines de contrĂŽle.
Tous ces projets ont pour but de permettre Ă la FSMA de prendre des mesures elle-mĂȘme, si cela est possible, ou de lancer un dĂ©bat lorsquâil sâagit dâune problĂ©matique tombant en dehors de son champ de compĂ©tences. Les projets sâarticulent autour de sept thĂšmes dâactualitĂ© et ont pour fil rouge la volontĂ© dâaccroĂźtre encore la protection des consommateurs financiers et des actionnaires. Certains de ces projets sont dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©s ou en voie de rĂ©alisation ; les autres seront menĂ©s dans les prochains mois ou la FSMA contribuera Ă lancer un dĂ©bat Ă leur sujet sâil sâagit de projets impliquant dâune maniĂšre ou dâune autre des modifications lĂ©gislatives.
Certains projets sont Ă©troitement liĂ©s aux deux grands dĂ©fis que je viens dâĂ©voquer. La digitalisation constitue lâun des thĂšmes majeurs. Dans ce contexte, la FSMA sâest vu confier Ă la mi-mai 2023 le pouvoir de contrĂŽler les publicitĂ©s faites pour des cryptomonnaies. Comme vous pourrez le lire dans le prĂ©sent rapport, le but de son action est dâavertir les investisseurs potentiels en cryptomonnaies des risques que celles-ci comportent et de veiller Ă ce que les publicitĂ©s soient suffisamment Ă©quilibrĂ©es et ne soient pas trompeuses. Le fonctionnement des applications de trading et lâinclusion financiĂšre, en particulier pour les personnes risquant de perdre lâaccĂšs aux services bancaires, font aussi partie des 20 projets.
Parmi les thĂšmes traitĂ©s dans le cadre de ces 20 chantiers figure Ă©galement la finance durable. Lâobjectif de la FSMA est, entre autres, de dĂ©tecter des cas possibles de greenwashing en se basant sur lâanalyse de donnĂ©es. La FSMA entend Ă©galement formuler des recommandations Ă lâintention des sociĂ©tĂ©s afin de les aider Ă organiser adĂ©quatement leur communication sur la durabilitĂ©. Enfin, la FSMA plaide pour lâinstauration au niveau europĂ©en dâun contrĂŽle exercĂ© sur les fournisseurs de donnĂ©es ESG et de notations portant sur lâenvironnement, la durabilitĂ© et la bonne gouvernance.
Un autre thĂšme abordĂ© est la transparence des coĂ»ts et frais liĂ©s aux produits financiers. Vous en apprendrez davantage dans ce rapport sur lâĂ©tude menĂ©e par la FSMA en 2022 en vue de cartographier les frais facturĂ©s pour des investissements en fonds. Des initiatives similaires sont en train dâĂȘtre prises pour dâautres produits. Le prĂ©sent rapport fournit Ă©galement de plus amples informations sur le rĂšglement de la FSMA qui impose des limites aux paiements de primes pour des assurances multimĂ©dias. Nos Ă©quipes travaillent par ailleurs Ă une simplification des contrats dâassurance incendie qui, Ă lâheure actuelle, sont souvent difficiles Ă comprendre.
La place centrale que le secteur financier doit confĂ©rer Ă lâintĂ©rĂȘt du client constitue le quatriĂšme thĂšme retenu dans les projets pour lâavenir. Câest ainsi que la FSMA a formulĂ© des propositions techniques dans le cadre de lâinstauration dâun serment bancaire. En prĂȘtant ce serment, les personnes qui travaillent dans le secteur sâengageront Ă respecter un certain nombre de rĂšgles de dĂ©ontologie. La fonction de compliance est, de son cĂŽtĂ©, essentielle pour prĂ©server lâintĂ©rĂȘt des clients. La FSMA souhaite Ă cet Ă©gard encore mieux encadrer les contacts avec les compliance officers et, par ailleurs, ajuster les rĂšgles applicables Ă la fonction de compliance dans les petites entreprises.
Les propositions Ă©mises par la FSMA concernent Ă©galement les adaptations dont certaines rĂšgles applicables aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es pourraient faire lâobjet, notamment pour ancrer davantage le rĂŽle des administrateurs indĂ©pendants. Lâune de ces propositions vise Ă instaurer, par voie lĂ©gislative, une interdiction professionnelle frappant les administrateurs qui ont Ă©tĂ© condamnĂ©s, Ă lâinstar de ce qui existe par exemple pour les administrateurs dâĂ©tablissements de crĂ©dit. La FSMA propose en outre dâinscrire dans la loi un systĂšme octroyant aux actionnaires un droit de regard lors de la cession dâactifs significatifs de la sociĂ©tĂ©.
Le sixiĂšme et avant-dernier thĂšme traitĂ© par les projets pour lâavenir porte sur le rĂšglement des litiges. La FSMA propose de renverser la charge de la preuve dans le cas des investisseurs lĂ©sĂ©s Ă la suite dâun abus de marchĂ©. Lâinteraction entre la FSMA et la Justice pourrait par ailleurs ĂȘtre renforcĂ©e, par exemple en facilitant la transmission de certains documents aux tribunaux civils. Enfin, la FSMA a lancĂ© des propositions concernant lâorganisation dâun rĂšglement extrajudiciaire des litiges.
Le dernier thĂšme abordĂ© a trait Ă lâĂ©ducation financiĂšre. Lors de la crĂ©ation de la FSMA en 2011, nous avons plaidĂ© pour quâelle se voit Ă©galement confier une mission dans ce domaine. Câest ainsi que nous avons lancĂ© en janvier 2013 notre programme dâĂ©ducation financiĂšre, baptisĂ© «âWikifinâ». Nous venons ainsi de fĂȘter le dixiĂšme anniversaire de ce programme.
En dix ans dâexistence, le programme Wikifin est devenu une rĂ©fĂ©rence. Tout le monde reconnaĂźt aujourdâhui sa qualitĂ© et sa valeur ajoutĂ©e. Au fil des ans, nous nâavons eu de cesse de lâĂ©toffer, de sorte que nous disposons actuellement dâune offre Ă part entiĂšre sâadressant tant au grand public quâau monde de lâenseignement.
Le lancement du Wikifin Lab a constituĂ© le point dâorgue de ce travail. Le Lab recueille non seulement un vif succĂšs auprĂšs des Ă©lĂšves et des enseignants, mais fait aussi lâobjet de nombreux Ă©loges au niveau international oĂč il est considĂ©rĂ© comme un exemple Ă suivre. Dans le cadre de ses 20 projets pour lâavenir, la FSMA examinera comment elle pourrait encore Ă©tendre les services quâelle propose en matiĂšre dâĂ©ducation financiĂšre.
En menant Ă bien ces 20 projets, la FSMA entend prendre ses responsabilitĂ©s et jouer pleinement son rĂŽle sociĂ©tal. Mais elle ne se contente pas de prendre les devants au niveau national. Elle sâinvestit tout aussi ardemment dans ses activitĂ©s sur le plan international. La coopĂ©ration internationale a toujours figurĂ© parmi les prioritĂ©s de la FSMA. En 2022, elle lâa encore mieux montrĂ© en crĂ©ant un service spĂ©cifiquement dĂ©diĂ© aux relations internationales. Ce nâest pas un luxe superflu, car la coopĂ©ration au niveau europĂ©en et Ă lâĂ©chelle mondiale jouera un rĂŽle de plus en plus important pour faire face Ă un certain nombre de phĂ©nomĂšnes et dâĂ©volutions.
La FSMA a choisi de jouer un rĂŽle trĂšs actif dans le cadre de la coopĂ©ration internationale. Au cours des derniĂšres annĂ©es, jâai eu lâhonneur dâassumer plusieurs fonctions clĂ©s au niveau mondial, comme la prĂ©sidence de lâIFRS Foundation Monitoring Board, composĂ© de reprĂ©sentants de diffĂ©rents rĂ©gulateurs de marchĂ© et autoritĂ©s de premier plan. Cette instance veille au bon fonctionnement de lâorganisation chargĂ©e dâĂ©dicter les normes comptables internationales IFRS et supervise les travaux de lâISSB, lâInternational Sustainability Standards Board, qui Ă©laborera des normes de portĂ©e mondiale Ă utiliser par les entreprises pour communiquer des informations sur les questions de climat et autres aspects de durabilitĂ©. La FSMA a Ă©galement assumĂ©, avec la SEC amĂ©ricaine, la coprĂ©sidence du Monitoring Group. Celui-ci a pour tĂąche de promouvoir lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral lors de lâĂ©tablissement des normes dâaudit internationales.
En octobre 2022, jâai Ă©tĂ© Ă©lu Ă lâunanimitĂ© au poste de prĂ©sident du Board de lâIOSCO, dont jâexerçais la vice-prĂ©sidence depuis de nombreuses annĂ©es. Les rĂ©gulateurs membres de lâIOSCO contrĂŽlent 95 % du secteur financier dans le monde. Le prĂ©sident de lâIOSCO participe Ă©galement aux rĂ©unions du Financial Stability Board, lâorganisation internationale créée par le G20 dans le sillage de la crise financiĂšre de 2008. Le FSB surveille le systĂšme financier et formule des recommandations Ă lâattention du G20.
Cette Ă©lection montre que lâaction de la FSMA et de ses Ă©quipes est particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©e sur le plan international. Elle nous place aux premiĂšres loges pour suivre et piloter les travaux menĂ©s lors des forums importants qui dĂ©finissent lâorientation Ă donner Ă la rĂ©glementation financiĂšre internationale. Câest une position unique, surtout pour une autoritĂ© de contrĂŽle issue dâun pays qui ne fait pas partie du G20. Elle fait de la FSMA un interlocuteur important sur la scĂšne internationale et nous donne la possibilitĂ© de nouer des contacts internationaux beaucoup plus facilement.
Vous en apprendrez davantage sur ce rĂŽle international de la FSMA et bien dâautres sujets dans la suite du prĂ©sent rapport. Je vous souhaite une lecture enrichissante.
Je ne voudrais pas clore cette prĂ©face sans adresser mes plus vifs remerciements Ă Gregory Demal, qui a assumĂ© la fonction de membre du comitĂ© de direction de la FSMA depuis la crĂ©ation de celle-ci, en 2011, jusquâen septembre 2022, date Ă laquelle il a souhaitĂ© exercer dâautres activitĂ©s professionnelles. GrĂące Ă sa longue expĂ©rience, sa grande capacitĂ© de travail, son sens du dĂ©tail, sa loyautĂ©, sa collĂ©gialitĂ© et sa rigueur dĂ©montrĂ©e au quotidien dans la gestion de ses dossiers, Gregory Demal a non seulement ĆuvrĂ© au bon fonctionnement des services placĂ©s sous sa direction opĂ©rationnelle, mais a Ă©galement apportĂ© une contribution significative Ă la rĂ©ussite du dĂ©marrage de la FSMA et au dĂ©ploiement de ses activitĂ©s.
Jean-Paul SERVAIS Président
La FSMA Ćuvre au maintien dâun systĂšme financier dans lequel les consommateurs peuvent compter sur la fiabilitĂ© des services financiers offerts et sur la transparence et lâouverture des marchĂ©s. Un systĂšme oĂč les produits financiers que les consommateurs achĂštent correspondent Ă leurs besoins et souhaits et oĂč les acteurs financiers opĂšrent au service de la sociĂ©tĂ© et contribuent Ă un financement sain de lâĂ©conomie rĂ©elle.
Dans ses actions, la FSMA accorde une place centrale Ă lâintĂ©rĂȘt des consommateurs. Câest pourquoi elle identifie en permanence les tendances et les risques et sâinvestit pleinement dans sa mission de contrĂŽle. Elle sâefforce Ă©galement dâaccroĂźtre le niveau dâĂ©ducation financiĂšre, afin dâaider les consommateurs Ă dĂ©velopper une confiance critique envers le secteur financier.
La FSMA sâengage en outre Ă aider les acteurs soumis Ă son contrĂŽle en leur fournissant en temps utile des informations transparentes et Ă apporter ainsi une valeur ajoutĂ©e Ă leur bon fonctionnement.
Pour accomplir sa mission, la FSMA a identifié cinq priorités qui guident son organisation :
âą renforcer son engagement envers le consommateur financier, en contribuant notamment Ă lâĂ©ducation financiĂšre ;
⹠affecter le plus de moyens possible aux tùches de contrÎle ;
⹠détecter les risques plus rapidement, affiner les priorités et assurer le suivi des actions menées et de leurs résultats ;
⹠développer une organisation moderne ;
âą optimaliser la gestion et lâutilisation des informations disponibles.
Chaque annĂ©e, la FSMA Ă©tablit un plan dâaction qui dĂ©termine la maniĂšre dont elle mettra en Ćuvre ces prioritĂ©s dâorganisation. Le plan dâaction, qui est approuvĂ© par le conseil de surveillance, fixe les aspects sur lesquels la FSMA focalisera son attention lâannĂ©e suivante. La FSMA rend compte de ses activitĂ©s dans son rapport annuel.
ContrĂŽle des produits financiers
Surveillance des marchĂ©s financiers et contrĂŽle de lâinformation des sociĂ©tĂ©s
ContrÎle des prestataires de services financiers et des intermédiaires
Actions contre les activités illicites
Ăducation financiĂšre
ContrÎle des pensions complémentaires
ContrĂŽle des rĂšgles de conduite
106 Ă©tablissements de crĂ©dit, entreprises dâassurance et sociĂ©tĂ©s de bourse de droit belge
182 sociétés cotées intermédiaires 20 151 inscrits
153 fonds de pension de droit belge
4,17 millions de travailleurs salariés et indépendants affiliés à un plan de pension belge
Paysage financier
DĂ©pĂŽts auprĂšs des Ă©tablissements de crĂ©dit de droit belge1 : 794,5 milliards dâeuros
Montant sous gestion auprĂšs des fonds de droit belge : 184 milliards dâeuros
Total du bilan des Ă©tablissements de crĂ©dit de droit belge2 : 1 209 milliards dâeuros
Total du bilan des fonds de pension : 40,2 milliards dâeuros
Valeur de marchĂ© dâEuronext Brussels : 485 milliards dâeuros
Montant des primes dâassurance encaissĂ©es sur le marchĂ© belge : 30,5 milliards dâeuros
Quelques dates clés
28 janvier
Plus de 2 300 intermĂ©diaires participent Ă un webinaire de la FSMA sur les rĂšgles de conduite dans le secteur des assurances. Lâorganisation de webinaires constitue pour la FSMA une nouvelle Ă©tape sur la voie de la digitalisation croissante de sa communication.
2 mars
Suite Ă plusieurs plaintes de consommateurs relatant des pratiques de vente trompeuses, la FSMA impose Ă la sociĂ©tĂ© S. une interdiction dâexercer lâactivitĂ© de distribution de produits dâassurance.
18 mars
75 000 Ă©lĂšves participent Ă La Semaine de lâArgent. Lâobjectif de cette initiative est de permettre un dĂ©bat aussi large que possible sur les questions dâargent et de mettre en lumiĂšre lâimportance de lâĂ©ducation financiĂšre.
21 mars
La FSMA publie une étude sur les jeunes investisseurs en bourse. Cette étude révÚle que depuis le début de la crise du coronavirus, les jeunes se tournent facilement vers la bourse. Les jeunes de moins de 30 ans constituent le groupe le plus important des nouveaux investisseurs en bourse.
4 avril
Une nouvelle rĂ©glementation applicable aux prestataires de services de crowdfunding entre en vigueur. A partir de cette date, tout candidat prestataire de services de crowdfunding visĂ©s par le rĂšglement europĂ©en peut introduire une demande dâagrĂ©ment auprĂšs de la FSMA.
Les activitĂ©s des prestataires de services dâĂ©change et de conservation de monnaies virtuelles sont rĂ©glementĂ©es. Ces prestataires doivent satisfaire Ă une sĂ©rie de conditions liĂ©es notamment au respect de la lĂ©gislation anti-blanchiment.
2 juin
La FSMA conclut un rĂšglement transactionnel avec un Ă©tablissement de crĂ©dit de droit belge pour un montant de 500 000 euros. Ce rĂšglement transactionnel trouve son origine dans le non-respect de certaines rĂšgles de conduite MiFID concernant lâadĂ©quation et le caractĂšre appropriĂ© des services fournis.
23 juin
La FSMA dĂ©veloppe une mĂ©thodologie inĂ©dite visant Ă dĂ©tecter les pratiques trompeuses de closet indexers, pratiques qui consistent Ă promouvoir un fonds dâinvestissement comme Ă©tant gĂ©rĂ© activement alors quâil suit en rĂ©alitĂ© un indice de rĂ©fĂ©rence.
23 juin
A lâoccasion de la publication de son rapport annuel 2021, la FSMA prĂ©sente les rĂ©sultats de son Ă©tude sur le respect des rĂšgles de conduite MiFID. Ces dix derniĂšres annĂ©es ont permis de constater une Ă©volution positive dans ce domaine. Il reste nĂ©anmoins certains points Ă amĂ©liorer. Ceux-ci portent principalement sur la maniĂšre dont les produits sont conçus, notamment sur le plan des frais et du rendement potentiel.
6 juillet
La FSMA publie la premiĂšre Ă©dition de son nouveau dashboard qui fournit des statistiques ainsi quâun aperçu des principales tendances en matiĂšre de fraudes Ă lâinvestissement.
2 août
La loi relative Ă la surveillance du secteur financier et aux services financiers existe depuis 20 ans. La FSMA saisit lâoccasion de lâanniversaire de sa loi organique pour lancer 20 nouveaux projets qui seront dĂ©ployĂ©s au cours des annĂ©es Ă venir. Ces projets ont pour fil rouge la volontĂ© dâaccroĂźtre encore la protection des consommateurs financiers et des actionnaires.
3 octobre
La FSMA participe Ă la World Investor Week, une initiative mise en place par lâIOSCO, lâorganisation mondiale des contrĂŽleurs boursiers. Lâobjectif de cette semaine thĂ©matique annuelle est de promouvoir lâĂ©ducation et la protection des investisseurs.
3 octobre
La FSMA organise son premier AMLCO Day, un événement digital destiné aux compliance officers AML, qui exercent une fonction clé dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Pas moins de 2 300 personnes participent à cet événement.
Ă titre de rĂ©compense pour ses efforts visant Ă rĂ©duire son empreinte environnementale, la FSMA obtient une troisiĂšme Ă©toile au label « Entreprise Ă©codynamique », dĂ©cernĂ© par la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale. Il sâagit de la plus haute distinction du label. La FSMA poursuit, en tant quâinstitution et employeur, des objectifs prĂŽnant tant la responsabilitĂ© sociĂ©tale que la durabilitĂ©.
Jean-Paul Servais, PrĂ©sident de la FSMA, est Ă©lu en qualitĂ© de nouveau prĂ©sident de lâIOSCO, lâorganisation internationale des contrĂŽleurs boursiers. LâIOSCO est une organisation rassemblant plus de 130 rĂ©gulateurs nationaux, dont la FSMA, chargĂ©s dâassurer la surveillance des marchĂ©s financiers, de contrĂŽler les produits financiers et de veiller au respect des rĂšgles de conduite. Les membres de lâIOSCO contrĂŽlent 95 % des marchĂ©s financiers dans le monde. Câest la premiĂšre fois quâun Belge accĂšde Ă la prĂ©sidence de cette organisation internationale.
La FSMA lance une nouvelle campagne de publicitĂ© pour promouvoir son programme dâĂ©ducation financiĂšre, Wikifin. Le slogan de cette campagne est « On ne peut pas ĂȘtre expert en tout. Heureusement, il y a Wikifin pour vos questions dâargent ! ».
Lors de la confĂ©rence sur le climat de Charm-El-Sheikh, lâinstauration possible de normes concernant la publication dâinformations en matiĂšre de durabilitĂ© par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es est Ă©voquĂ©e, sous lâimpulsion notamment du prĂ©sident de lâIOSCO, Jean-Paul Servais.
La FSMA interdit, par voie de rĂšglement, la commercialisation de contrats dâassurance Ă primes variables lors de la vente de smartphones et dâautres appareils multimĂ©dias. Cette mesure fait suite Ă de nombreuses plaintes concernant des pratiques de vente trompeuses.
La FSMA publie une Ă©tude sur les coĂ»ts liĂ©s aux investissements en fonds. Cette Ă©tude doit permettre aux consommateurs de mieux comprendre et comparer les frais qui leur sont facturĂ©s lorsquâils investissent dans un fonds.
80
La FSMA a ouvert 80 (prĂ©-)analyses visant Ă dĂ©tecter un Ă©ventuel abus de marchĂ©. Elle a procĂ©dĂ© Ă 39 reprises Ă la suspension de la nĂ©gociation dâune action.
2Â 599
La FSMA a soumis 16 produits structurĂ©s prĂ©sentant des caractĂ©ristiques inĂ©dites Ă une analyse approfondie. A lâissue de son analyse, la FSMA a jugĂ© cinq de ces produits particuliĂšrement complexes. Ceux-ci nâont donc pas Ă©tĂ© commercialisĂ©s sur le marchĂ© de dĂ©tail.
293
La FSMA a reçu 2 599 notifications de consommateurs portant sur des matiÚres financiÚres diverses. PrÚs de deux tiers de ces notifications concernaient des fraudes et des offres illicites de produits et services financiers.
2Â 973
Les dĂ©nonciations effectuĂ©es par la FSMA auprĂšs du parquet ont permis de bloquer lâaccĂšs Ă Â 293 sites web frauduleux prĂ©sentant des offres dâinvestissement illicites.
La FSMA a analysĂ© 2 973 communications Ă caractĂšre publicitaire portant sur des fonds, des comptes dâĂ©pargne rĂ©glementĂ©s et des produits dâassurance, ainsi que sur des titres de crĂ©ance structurĂ©s, des instruments dĂ©rivĂ©s et des obligations proposĂ©es par des Ă©tablissements financiers.
Le site web Wikifin existe depuis dix ans. Il reçoit aujourdâhui environ 4 millions de visites par an .
267
La FSMA a publiĂ© 267 mises en garde . Ces publications visent Ă avertir le public des dangers dâoffres (potentiellement) illicites.
19Â millions
La campagne menĂ©e par la FSMA dans le but dâaccroĂźtre la notoriĂ©tĂ© de Wikifin au travers dâannonces en ligne et de spots radio a remportĂ© un vif succĂšs. Au total, les annonces ont Ă©tĂ© affichĂ©es plus de 19 millions de fois . Le nombre de visites du site web a augmentĂ© de 35 %.
La FSMA a acceptĂ© 24 rĂšglements transactionnels dans le cadre de procĂ©dures de sanctions administratives. Ces rĂšglements prĂ©voient le paiement dâune amende et une publication nominative sur le site web de la FSMA. Ces rĂšglements transactionnels ont rapportĂ© au TrĂ©sor public un montant total de 1 573 160 euros
248
La FSMA a radiĂ© lâinscription de 248 intermĂ©diaires
1Â 606
La FSMA a traité 1 606 notifications de transactions de dirigeants.
Le prĂ©sent chapitre passe en revue quelques thĂšmes dâactualitĂ© qui concernent plusieurs domaines de contrĂŽle de la FSMA. Chacun de ces domaines fera ensuite lâobjet dâun chapitre spĂ©cifique oĂč les faits saillants qui lâauront marquĂ© seront abordĂ©s plus en dĂ©tail.
La FSMA accĂšde Ă la prĂ©sidence de lâorganisation mondiale IOSCOâ â22
Analyse des donnĂ©es, modĂšles de risque et web scraping : les fers de lance du contrĂŽle exercĂ© par la FSMAâ â25
Sâassurer de la notification correcte des transactions de dirigeantsâ â25
DĂ©tecter les cas de closet indexing â26
Utiliser un modĂšle de risque pour les pratiques de blanchiment auprĂšs des courtiers dâassuranceâ â26
RepĂ©rer les sites web de prĂȘteurs frauduleuxâ â27
Crypto-actifsâ â28
Mise en place dâun encadrement de la publicitĂ© pour les monnaies virtuellesâ â28
Qualification des crypto-actifs â â30
Inscription obligatoire pour les Virtual Asset Service Providers (VASP)â â31
La FSMA sâengage en faveur dâune finance plus durableâ â31
Zoom sur les coĂ»ts et les rendements des produits financiersâ â32
LâannĂ©e 2022 a marquĂ© un tournant historique avec la nomination du PrĂ©sident de la FSMA, Jean-Paul Servais, Ă la tĂȘte de lâIOSCO (Organisation Internationale des Commissions de Valeurs) au mois dâoctobre. Cette nomination pour un mandat de deux ans renouvelable est le fruit de plusieurs annĂ©es de travail assidu qui ont permis Ă la FSMA dâaffirmer une forte crĂ©dibilitĂ© et de dĂ©velopper un rĂ©seau international influent. La prĂ©sidence de lâIOSCO propulse la FSMA sur le devant de la scĂšne de la rĂ©glementation financiĂšre au niveau mondial. Cette position privilĂ©giĂ©e lui permettra dâaccroĂźtre son influence sur des sujets dâimportance stratĂ©gique tels que la finance durable, la finance digitale et lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire. Les objectifs de lâIOSCO, qui consistent Ă renforcer la protection des investisseurs, Ă maintenir des marchĂ©s Ă©quitables, efficaces et transparents, et Ă rĂ©duire les risques financiers systĂ©miques sont parfaitement en phase avec ceux de la FSMA.
Le PrĂ©sident de la FSMA a dĂ©jĂ exercĂ© plusieurs autres mandats au niveau international. Ainsi, il occupe depuis plusieurs annĂ©es des fonctions de premier rang au sein de lâIOSCO. Depuis 2016, il Ă©tait vice-prĂ©sident de cette organisation et de son Conseil, et il est depuis 2014 Ă la tĂȘte de son ComitĂ© rĂ©gional europĂ©en et de son ComitĂ© financier et dâaudit. Au sein de lâIOSCO, le prĂ©sident de la FSMA dirige Ă©galement le rĂ©seau en charge du suivi de lâĂ©volution du monde des Special Purpose Acquisition Companies (SPAC).
Par ailleurs, le PrĂ©sident de la FSMA occupe une place de premier plan dans le domaine de la finance durable au niveau international. En effet, en 2022, il a Ă©galement poursuivi son mandat de PrĂ©sident du Monitoring Board de la Fondation IFRS, qui supervise les travaux sur les rapports de durabilitĂ© menĂ©s par le Conseil international des normes de durabilitĂ© (ISSB). Il co-prĂ©side Ă©galement le Monitoring Group, en charge du renforcement de lâindĂ©pendance de la normalisation internationale dans le domaine de lâaudit, qui se charge de dĂ©velopper des standards dâaudit et dâĂ©thique pour lâaudit de lâinformation non-financiĂšre.
En novembre 2022, Jean-Paul Servais sâest rendu Ă la COP27 Ă Charm-El-Sheikh pour prĂ©senter, au nom de lâIOSCO, les actions de lâIOSCO en matiĂšre de finance durable3: la lutte contre le greenwashing, les marchĂ©s carbone4 5 et les normes internationales de reporting en matiĂšre de climat et autres dimensions de durabilitĂ© Ă publier par les sociĂ©tĂ©s.
3 Voir IOSCO, communiqué de presse du 9 novembre 2022, consultable sur le site web www.iosco.org.
4 Voir IOSCO, Compliance Carbon Markets Consultation Report, novembre 2022, consultable sur le site web www.iosco.org.
5 Voir IOSCO, Voluntary Carbon Markets Discussion Paper, novembre 2022, consultable sur le site web www.iosco.org.
Ces derniĂšres annĂ©es, lâIOSCO a travaillĂ© en Ă©troite collaboration avec le Financial Stability Board (FSB), lâorganisme international qui veille Ă la stabilitĂ© du systĂšme financier. LâIOSCO est directement reprĂ©sentĂ©e par son PrĂ©sident au niveau du FSB et a une voix Ă faire entendre pour mettre en avant lâexpertise des rĂ©gulateurs des marchĂ©s et des valeurs mobiliĂšres. Cette implication octroie une opportunitĂ© unique Ă lâIOSCO et Ă la FSMA de contribuer Ă lâĂ©laboration de rĂ©glementations essentielles au renforcement de la stabilitĂ© financiĂšre. La FSMA bĂ©nĂ©ficiait auparavant dĂ©jĂ au sein de lâIOSCO dâune place de choix au sein du groupement informel Financial Stability Engagement Forum en charge de la collaboration entre lâIOSCO et le FSB.
Sous la prĂ©sidence de Monsieur Jean-Paul Servais, lâIOSCO renforcera encore ses liens avec le FSB et coopĂ©rera avec celui-ci sur des sujets tels que le secteur bancaire parallĂšle, la numĂ©risation des services financiers, les crypto-actifs et les risques financiers induits par le changement climatique.
En rĂ©ponse Ă la participation accrue dâinvestisseurs de dĂ©tail sur les marchĂ©s financiers et sur les marchĂ©s des crypto-actifs au cours des derniĂšres annĂ©es, plusieurs nouvelles initiatives ont vu le jour en 2022. La FSMA a notamment pris part Ă un groupe de travail de lâIOSCO sur les rĂšgles de conduite pour les investisseurs de dĂ©tail (Retail Market Conduct Task Force). Un rapport final est en voie de finalisation et couvre des sujets importants tels que la distribution et le marketing de produits financiers par des moyens digitaux, mais Ă©galement lâavĂšnement de plateformes de trading ayant recours aux paiements pour le flux dâordres (Payment For Order Flow - PFOF). Le rapport cite comme bonnes pratiques de nombreuses initiatives de la FSMA visant Ă protĂ©ger les investisseurs de dĂ©tail.
Par ailleurs, lâannĂ©e 2022 a Ă©tĂ© marquĂ©e par lâarrĂȘt de la croissance fulgurante du marchĂ© des cryptomonnaies et menĂ© Ă lâeffondrement de lâun des acteurs principaux du secteur. Ces Ă©vĂ©nements ont mis en lumiĂšre les manquements des prestataires de services dans ce secteur et les risques encourus par les investisseurs sur ces marchĂ©s. Sur le plan de la rĂ©glementation, ils ont mis en exergue la nĂ©cessitĂ© de normes appropriĂ©es et de la coopĂ©ration internationale entre superviseurs. Avec ses 129 membres, la portĂ©e mondiale de lâIOSCO lui offre un avantage dans la coordination de lâĂ©laboration de normes cohĂ©rentes au niveau mondial. En phase avec le consensus international, la FSMA a affirmĂ© au cours de lâannĂ©e 2022 que le principe de neutralitĂ© technologique devait sous-tendre toute Ă©laboration de nouvelle politique rĂ©glementaire en la matiĂšre. Depuis mars 2022, la FSMA fait partie dâune Task Force Fintech de lâIOSCO. Cette Task Force est chargĂ©e de mettre en Ćuvre lâagenda de lâIOSCO sur les fintech et les crypto-actifs. Bien que son mandat couvre Ă la fois les cryptomonnaies et les questions liĂ©es Ă la finance dĂ©centralisĂ©e, le plan de travail se concentre dans un premier temps sur la rĂ©glementation des cryptomonnaies.
LâIOSCO joue un rĂŽle important dans le domaine de la finance durable, notamment sur le plan du reporting non-financier. Lorsque les premiĂšres normes auront Ă©tĂ© publiĂ©es par lâISSB en 2023, il incombera Ă lâIOSCO dâenvisager une approbation potentielle des normes extra-financiĂšres de lâISSB. Une approbation potentielle devrait donner un Ă©lan Ă lâadoption dâune premiĂšre base de rĂ©fĂ©rence mondiale et inclusive pour le reporting en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises. La maximisation de lâinteropĂ©rabilitĂ© entre le cadre de rĂ©fĂ©rence mondial et les cadres juridictionnels sera un facteur important dans la dĂ©cision dâapprobation de lâIOSCO. Ce travail contribue Ă renforcer la confiance des investisseurs en luttant contre lâĂ©co-blanchiment et Ă encourager les flux dâinvestissements essentiels dans les produits durables.
En termes de finance digitale, malgrĂ© les promesses de dĂ©centralisation et de dĂ©sintermĂ©diation du secteur, lâinfrastructure de marchĂ© demeure relativement centralisĂ©e. Elle se caractĂ©rise par une sĂ©lection de quelques plateformes de nĂ©gociation de crypto-actifs ou de fournisseurs de services dĂ©tenant un pourcentage significatif de la part de marchĂ© et du volume. Des niveaux importants dâintĂ©gration verticale sont Ă©galement constatĂ©s, de multiples services et activitĂ©s Ă©tant assurĂ©s par une seule entitĂ©. La gamme de services offerts par les intermĂ©diaires en crypto-actifs soulĂšve inĂ©vitablement des questions de conflits dâintĂ©rĂȘts et dâintĂ©gritĂ©. Ces manquements ne peuvent ĂȘtre ignorĂ©s et lâIOSCO a pour ambition de consulter et de finaliser des recommandations pour les autoritĂ©s en vue de la rĂ©gulation et la supervision pour le secteur des cryptomonnaies au cours de lâannĂ©e 2023.
Enfin, sur le plan de la stabilitĂ© financiĂšre, lâIOSCO joue Ă©galement un rĂŽle de premier plan, notamment aux cĂŽtĂ©s du Financial Stability Board, dans lâĂ©laboration de normes applicables au secteur financier non bancaire (NBFI), pour lequel plusieurs rapports sont attendus en 2023.
La FSMA sâinvestit pleinement dans lâexploitation des donnĂ©es pour accomplir sa mission dâautoritĂ© de contrĂŽle. Elle sây emploie de diffĂ©rentes maniĂšres. Elle analyse des donnĂ©es pour vĂ©rifier si les acteurs financiers se conforment Ă leurs obligations lĂ©gales. Elle rassemble des donnĂ©es en vue dâĂ©laborer des modĂšles de risque quâelle utilisera pour exercer sa surveillance de maniĂšre Ă la fois efficace et efficiente. En recourant Ă la technique du web scraping, elle recherche Ă©galement des donnĂ©es sur internet afin de dĂ©tecter les infractions Ă la lĂ©gislation financiĂšre.
Lâapplication de ces diffĂ©rentes mĂ©thodes fournit Ă la FSMA des informations importantes qui lui permettent de renforcer son contrĂŽle. Au dĂ©but de lâannĂ©e 2022, elle a mis en place un centre dâexpertise dĂ©diĂ© Ă lâanalyse des donnĂ©es. Ce centre travaille sur la base de projets quâil dĂ©veloppe en collaboration avec les services opĂ©rationnels de la FSMA. Lâadoption de cette approche confĂšre Ă la FSMA un rĂŽle de pionnier en Europe.
Cette approche centrée sur les données est illustrée ci-dessous par quelques exemples concrets.
Les personnes exerçant des responsabilitĂ©s dirigeantes au sein des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, telles que les CEO et les directeurs financiers et opĂ©rationnels, sont tenues de notifier Ă la FSMA les transactions sur titres quâelles ont rĂ©alisĂ©es. Il sâagit plus prĂ©cisĂ©ment de leurs achats et ventes dâactions, dâobligations ou dâautres instruments financiers. Cette notification doit ĂȘtre opĂ©rĂ©e dans les trois jours ouvrables suivant la clĂŽture de lâopĂ©ration. Lâobligation de notification sâapplique Ă©galement aux personnes qui sont Ă©troitement liĂ©es Ă ces dirigeants.
La FSMA possÚde les listes de dirigeants de toutes les sociétés cotées sur Euronext. Elle dispose aussi de toutes les données relatives aux transactions sur titres cotés qui relÚvent de son contrÎle. En comparant et en analysant ces différentes données, elle peut vérifier si les personnes exerçant des responsabilités dirigeantes et les personnes qui leur sont étroitement liées respectent leur obligation de notification. Cette façon de procéder procure à la FSMA des informations dont elle ne disposait pas auparavant.
Le closet indexing est la pratique qui consiste Ă promouvoir un fonds dâinvestissement comme Ă©tant gĂ©rĂ© activement alors quâen rĂ©alitĂ©, ce fonds se contente de suivre de prĂšs un indice de rĂ©fĂ©rence. Cette pratique trompeuse porte prĂ©judice aux investisseurs car, dâune part, ils ne bĂ©nĂ©ficient pas de la gestion active dĂ©crite dans la politique de placement et, dâautre part, ils paient des frais plus Ă©levĂ©s que ceux facturĂ©s pour une gestion passive. Les investisseurs reçoivent donc une gestion passive au prix dâune gestion active.
La FSMA a dĂ©veloppĂ© une mĂ©thodologie visant Ă dĂ©tecter les closet indexers sur le marchĂ© des fonds dâinvestissement publics belges. Cette mĂ©thodologie peut ĂȘtre appliquĂ©e Ă lâensemble des fonds, quelle que soit leur politique de placement (actions, obligations ou mixtes). Pour y parvenir, la mĂ©thodologie compare notamment la performance des fonds avec celle de combinaisons dâindices. Travailler avec des combinaisons dâindices permet dâĂ©largir le champ dâapplication puisque de nombreux fonds, en particulier les fonds mixtes, utilisent plusieurs indices comme benchmark (par exemple, un indice pour la composante action du portefeuille et un autre indice pour la composante obligataire). Cette mĂ©thodologie nĂ©cessite des outils et techniques dâanalyse performants Ă©tant donnĂ© que les combinaisons dâindices possibles sont extrĂȘmement nombreuses6
Le contrĂŽle du respect, par les acteurs du secteur financier, des rĂšgles visant Ă prĂ©venir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a gagnĂ© en importance au cours des derniĂšres annĂ©es. Ce contrĂŽle cible notamment les quelque 5 500 intermĂ©diaires dâassurance qui exercent leurs activitĂ©s sous le statut de courtier. Pour ce groupe, la FSMA a Ă©tabli un modĂšle de risque. Ce modĂšle livre des indications qui lui permettent dâorganiser son contrĂŽle de maniĂšre efficace et efficiente.
Le modĂšle de risque commence par recueillir des informations quantitatives auprĂšs des entreprises dâassurance et des informations qualitatives auprĂšs des courtiers. Toutes les rĂ©ponses reçues sont ensuite converties en une valeur numĂ©rique sur la base dâun jeu clairement dĂ©fini dâhypothĂšses et de rĂšgles de marchĂ©. Ces scores sont ensuite agrĂ©gĂ©s en thĂšmes et sous-thĂšmes, chacun dâeux Ă©valuant une facette diffĂ©rente dâun risque. LâagrĂ©gation de tous ces scores produit une Ă©valuation du risque pour chaque courtier. Celle-ci comporte cinq niveaux, allant dâun risque potentiel trĂšs faible Ă un risque potentiel trĂšs Ă©levĂ©, en passant par un risque potentiel faible, moyen ou Ă©levĂ©.
La FSMA est chargĂ©e de dĂ©tecter les fraudes et les pratiques illicites dans le secteur financier. La fraude au crĂ©dit est une pratique qui sâest largement rĂ©pandue ces derniĂšres annĂ©es. Les consommateurs signalent de plus en plus de cas dâescroquerie opĂ©rĂ©e par des sites web frauduleux7. Afin de mieux cerner ce phĂ©nomĂšne, la FSMA utilise une technique informatique qui recherche sur internet des indices dâinfractions potentielles. Cette technique sâappelle le web scraping
La FSMA a mis au point une mĂ©thode pour identifier les sites web de prĂȘteurs potentiellement frauduleux. Elle se base sur les caractĂ©ristiques de sites web frauduleux connus pour lancer une recherche visant Ă dĂ©pister de nouveaux sites web potentiellement frauduleux. La mĂ©thode utilisĂ©e pour obtenir ces caractĂ©ristiques est auto-apprenante, de sorte que cet outil Ă©volue en mĂȘme temps que les connaissances relatives aux nouveaux sites web frauduleux.
Les donnĂ©es obtenues par web scraping reçoivent un score basĂ© sur diffĂ©rents indicateurs. Une analyse plus poussĂ©e conduit Ă une classification de sites web de prĂȘteurs potentiellement frauduleux et permet Ă la FSMA dâenquĂȘter davantage sur ces sites web et, en cas de fraude, de prendre les mesures qui sâimposent.
En 2023, la FSMA dĂ©veloppera un outil de web scraping afin de dĂ©tecter les âfinfluenceursâ sur les mĂ©dias sociaux. Cet outil permettra Ă la FSMA de repĂ©rer et de traiter plus facilement les Ă©ventuelles infractions Ă la lĂ©gislation financiĂšre. La FSMA se focalisera notamment sur les violations potentielles du rĂšglement relatif Ă la publicitĂ© pour les cryptomonnaies et des rĂšglements interdisant la commercialisation auprĂšs des consommateurs de produits dĂ©rivĂ©s sur monnaie virtuelle, dâoptions binaires ainsi que de produits Forex et CFD avec effet de levier. La FSMA examinera Ă©galement si les activitĂ©s des âfinfluenceursâ sont soumises Ă une obligation dâinscription, par exemple lorsquâils fournissent des conseils en investissement.
Mise en place dâun encadrement de la publicitĂ© pour les monnaies virtuelles
Depuis plusieurs annĂ©es, les monnaies virtuelles font lâobjet dâune trĂšs large promotion auprĂšs du grand public. Elles constituent dĂ©sormais un objet dâinvestissement dâune grande popularitĂ©. La promotion des monnaies virtuelles est non seulement effectuĂ©e par le biais de canaux classiques de marketing, mais Ă©galement par le biais des rĂ©seaux sociaux ou dâapplications telles que TikTok ou Instagram. Parfois, des personnalitĂ©s connues du grand public, des influenceurs, interviennent dans ce cadre et sont rĂ©munĂ©rĂ©es pour promouvoir des monnaies virtuelles auprĂšs des personnes qui les suivent.
Cependant, les monnaies virtuelles prĂ©sentent des caractĂ©ristiques qui en font un objet dâinvestissement particuliĂšrement risquĂ©.
Tout dâabord, les monnaies virtuelles dĂ©centralisĂ©es, telles que le Bitcoin ou lâEther, ne sont pas liĂ©es Ă un actif ayant une valeur Ă©conomique intrinsĂšque. En ce sens, elles diffĂšrent fondamentalement des actifs financiers classiques. Le prix qui peut ĂȘtre obtenu pour une monnaie virtuelle de cette catĂ©gorie dĂ©pend par consĂ©quent exclusivement du montant quâun autre investisseur sera, subjectivement, prĂȘt Ă offrir pour lâacheter. Certains autres crypto-actifs qui peuvent ĂȘtre qualifiĂ©s de monnaies virtuelles, tels que les stablecoins, disposent quant Ă eux bien dâun sous-jacent, qui peut aussi bien ĂȘtre constituĂ© dâactifs du monde rĂ©el (une devise nationale, par exemple) que dâautres crypto-actifs ou monnaies virtuelles. LâactualitĂ© financiĂšre rĂ©cente a toutefois dĂ©montrĂ© que ce type dâinstrument recĂšle Ă©galement des risques trĂšs importants et peut en outre â en dĂ©pit du qualificatif âstableâ â subir des variations trĂšs brutales de valeur en trĂšs peu de temps. Par ailleurs, aucun mĂ©canisme lĂ©gal permettant dâĂ©viter les manipulations de marchĂ© ou les dĂ©lits dâinitiĂ©s nâa Ă©tĂ© mis en place sur le marchĂ© des monnaies virtuelles : lâintĂ©gritĂ© du processus de formation des prix nâest donc pas garantie. La volatilitĂ© trĂšs importante du cours des monnaies virtuelles depuis la fin de lâannĂ©e 2021 a eu pour consĂ©quence que des pertes significatives ont Ă©tĂ© subies par les personnes ayant investi dans celles-ci. Une grande partie de ces personnes sont des consommateurs âayant pris le train en routeâ lorsque le marchĂ© Ă©tait haut, influencĂ©s par le climat dâeuphorie qui rĂ©gnait Ă ce moment.
Le secteur des monnaies virtuelles prĂ©sente Ă©galement des vulnĂ©rabilitĂ©s importantes aux activitĂ©s illĂ©gales. Un certain nombre de plateformes de nĂ©gociation ou de portemonnaies digitaux ont ainsi dĂ©jĂ Ă©tĂ© piratĂ©s, ce qui a entraĂźnĂ© la perte des monnaies virtuelles qui y Ă©taient nĂ©gociĂ©es ou stockĂ©es. Les acteurs frauduleux sont largement prĂ©sents sur le marchĂ© des monnaies virtuelles, visant particuliĂšrement les consommateurs en raison du manque de connaissance et dâexpĂ©rience de ceux-ci8. Il est enfin apparu que les monnaies virtuelles sont largement utilisĂ©es afin de contourner les rĂšgles relatives au blanchiment dâargent et de financer des activitĂ©s illĂ©gales.
Sur le plan technique enfin, les monnaies virtuelles sont exposĂ©es Ă des risques particuliers. Elles sont en outre entiĂšrement dĂ©pendantes dâune technologie et dâune infrastructure informatique bien particuliĂšres.
La volatilité trÚs importante du cours des monnaies virtuelles fin 2021 et début 2022 a entraßné des pertes significatives pour les personnes ayant investi dans celles-ci. Des phénomÚnes de fraude grossiÚre à grande échelle au sein de certaines plateformes de négociation ont également été mis au jour et ont porté préjudice à des millions de consommateurs9 .
Une Ă©volution lĂ©gislative10 permet Ă la FSMA dâadopter des rĂšglements subordonnant « à des conditions restrictives la commercialisation ou certaines formes de commercialisation, auprĂšs des clients de dĂ©tail, de monnaies virtuelles, ou de certaines catĂ©gories dâentre elles ». Cette habilitation permet Ă la FSMA de subordonner la commercialisation de monnaies virtuelles au respect de rĂšgles relatives Ă la publicitĂ©.
Le 3 janvier 2023, la FSMA a dÚs lors adopté un rÚglement visant à imposer des rÚgles spécifiques en matiÚre de publicité pour les monnaies virtuelles. Ce rÚglement11 est entré en vigueur le 17 mai 2023.
Le rĂšglement sâapplique aux publicitĂ©s qui sont diffusĂ©es auprĂšs de consommateurs lors de la commercialisation, Ă titre dâactivitĂ© professionnelle habituelle ou Ă titre occasionnel contre rĂ©munĂ©ration, de monnaies virtuelles en Belgique.
Le rÚglement repose sur trois éléments :
âą les informations donnĂ©es aux consommateurs par le biais de la publicitĂ© ne peuvent ĂȘtre trompeuses ou inexactes. De cette rĂšgle gĂ©nĂ©rale dĂ©coulent une sĂ©rie dâapplications particuliĂšres, qui sont explicitĂ©es Ă lâarticle 3, alinĂ©a 2 du rĂšglement ;
âą Ă©tant donnĂ© la nature trĂšs spĂ©cifique des investissements en monnaies virtuelles, la FSMA estime opportun que chaque publicitĂ© diffusĂ©e auprĂšs de consommateurs lors de la commercialisation de monnaies virtuelles contienne un avertissement court (« Monnaie virtuelle, risques rĂ©els. En crypto seul le risque est garanti. »). Le cas Ă©chĂ©ant, la publicitĂ© doit aussi mentionner si la personne physique ou morale qui y figure, ou dont lâimage est utilisĂ©e dâune maniĂšre ou dâune autre dans la publicitĂ©, est rĂ©munĂ©rĂ©e ou reçoit un avantage quel quâil soit ;
âą enfin, les publicitĂ©s devront Ă©galement contenir un avertissement sur les risques, destinĂ© Ă attirer lâattention sur les diffĂ©rents risques encourus par les consommateurs qui investissent en monnaies virtuelles. Cet avertissement devra ĂȘtre repris en entier dans la publicitĂ©, sauf dans le cas oĂč le format de celle-ci ne le permet techniquement pas : dans ce dernier cas, lâavertissement devra toutefois pouvoir ĂȘtre consultĂ© en cliquant sur un lien ou une autre rĂ©fĂ©rence similaire telle quâun QR code.
Le contrĂŽle exercĂ© par la FSMA dans ce domaine repose sur une approche basĂ©e sur les risques. Pour cette raison notamment, une distinction est faite entre les publicitĂ©s diffusĂ©es dans le cadre dâune campagne de masse, et celles qui sont diffusĂ©es dans un cadre plus restreint. La notion de campagne de masse vise la diffusion de publicitĂ©s auprĂšs de 25 000 consommateurs au moins.
Le dispositif de contrĂŽle mis en place pour les campagnes de masse repose sur une obligation de notification prĂ©alable auprĂšs de la FSMA. Les publicitĂ©s diffusĂ©es hors du contexte dâune campagne de masse feront uniquement lâobjet dâun contrĂŽle a posteriori par la FSMA, dans le cadre de lâapproche basĂ©e sur les risques.
9 Par exemple dans le cadre de la faillite de la plateforme FTX.
Afin dâaccompagner les acteurs de marchĂ© concernĂ©s par le nouveau rĂšglement, tels que les plateformes de monnaies virtuelles, les personnes qui Ă©mettent des monnaies virtuelles ou encore les influenceurs, la FSMA publiera en 2023 plusieurs documents et mĂšnera une campagne de sensibilisation.
La promulgation du rĂšglement sera ainsi suivie par la publication de questions-rĂ©ponses (FAQ), dâun guide pratique relatif Ă la notification des campagnes de masse et dâune newsletter synthĂ©tisant les principaux Ă©lĂ©ments du rĂšglement.
Avant la date dâentrĂ©e en vigueur du texte, la FSMA organisera Ă©galement deux webinaires destinĂ©s, dâune part, aux plateformes actives en Belgique et, dâautre part, aux influenceurs. Lâobjectif de ces deux webinaires est de clarifier au mieux les attentes de la FSMA concernant la maniĂšre dont les acteurs concernĂ©s doivent appliquer les nouvelles rĂšgles en lien avec la commercialisation de monnaies virtuelles en Belgique.
La FSMA reçoit nettement plus de questions sur lâapplication des rĂšgles financiĂšres aux crypto-actifs. Lâune des questions souvent posĂ©es est celle de savoir quand les crypto-actifs constituent une valeur mobiliĂšre ou un instrument de placement au sens du rĂšglement Prospectus12 et de la loi Prospectus13. En cas dâoffre au public, un prospectus ou une note dâinformation doit obligatoirement ĂȘtre Ă©tabli et soumis au contrĂŽle de la FSMA, en mĂȘme temps que la publicitĂ© utilisĂ©e dans ce cadre. Dâautres lĂ©gislations financiĂšres traditionnelles peuvent Ă©galement sâappliquer, comme les rĂšgles de conduite dĂ©coulant de la directive MiFID14, si les crypto-actifs sont des instruments financiers15 .
Câest la raison pour laquelle la FSMA a Ă©laborĂ© un arbre de dĂ©cision16. Ce dernier reproduit de maniĂšre schĂ©matique les situations les plus courantes et aide Ă dĂ©terminer si un crypto-actif doit ĂȘtre qualifiĂ© de valeur mobiliĂšre ou dâinstrument de placement et si la lĂ©gislation financiĂšre est par consĂ©quent applicable.
Lâarbre de dĂ©cision ne constitue quâun outil. Une analyse approfondie de toutes les caractĂ©ristiques spĂ©cifiques et du mode de prĂ©sentation du produit au regard de la rĂ©glementation reste nĂ©cessaire. Une dĂ©cision de qualification ne peut en outre ĂȘtre prise sur la seule base de la dĂ©nomination dâun produit.
12 Article 2, a), du rĂšglement (UE) 2017/1129 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 14 juin 2017 concernant le prospectus Ă publier en cas dâoffre au public de valeurs mobiliĂšres ou en vue de lâadmission de valeurs mobiliĂšres Ă la nĂ©gociation sur un marchĂ© rĂ©glementĂ©, et abrogeant la directive 2003/71/CE.
13 Article 3, § 1er, de la loi du 11 juillet 2018 relative aux offres au public dâinstruments de placement et aux admissions dâinstruments de placement Ă la nĂ©gociation sur des marchĂ©s rĂ©glementĂ©s.
14 Directive 2014/65/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 15 mai 2014 concernant les marchĂ©s dâinstruments financiers et modifiant la directive 2002/92/CE et la directive 2011/61/UE. Voir Ă©galement les articles 26 et suivants de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă la surveillance du secteur financier et aux services financiers.
15 Article 2, alinéa 1er, 1°, de la loi du 2 août 2002 relative à la surveillance du secteur financier et aux services financiers.
16 Communication FSMA_2022_25 du 22 novembre 2022, intitulée « Qualification de crypto-actifs en tant que valeurs mobiliÚres, instruments de placement ou instruments financiers ».
Inscription obligatoire pour les Virtual Asset Service Providers (VASP)
Depuis le 1er mai 2022, un enregistrement doit ĂȘtre demandĂ© pour les activitĂ©s de prestataire de services dâĂ©change entre monnaies virtuelles et monnaies lĂ©gales et de prestataire de services de portefeuilles de conservation (« VASP »), comme suite Ă la transposition de la 5 e directive anti-blanchiment.
Les personnes morales qui, le 1er mai 2022, exerçaient de telles activitĂ©s de maniĂšre professionnelle et habituelle Ă©taient autorisĂ©es par la loi Ă poursuivre provisoirement leurs activitĂ©s Ă la double condition de le notifier Ă la FSMA avant le 30 juin 2022 et dâintroduire une demande dâinscription avant le 1er septembre 2022 et ce, jusquâĂ ce que la FSMA se soit prononcĂ©e sur leur demande dâinscription. Au 31 dĂ©cembre 2022, aucun VASP nâavait Ă©tĂ© enregistrĂ© par la FSMA17
En 2022, la durabilitĂ© et la finance durable ont Ă©tĂ© au cĆur de lâactualitĂ©. La FSMA considĂšre elle aussi quâil sâagit dâun sujet important et elle contribue de diverses maniĂšres Ă lâinstauration dâune finance plus durable et de davantage de durabilitĂ©.
En sa qualitĂ© de nouveau prĂ©sident du Conseil de lâIOSCO, le prĂ©sident de la FSMA a participĂ© Ă la COP27 de Charm-El-Sheikh oĂč ces thĂšmes ont Ă©tĂ© largement abordĂ©s. En matiĂšre de finance durable, lâIOSCO met lâaccent sur trois axes : la lutte contre le greenwashing, les marchĂ©s du carbone et les normes concernant la publication dâinformations en matiĂšre de durabilitĂ© que lâInternational Sustainability Standards Board (ISSB) est en train dâĂ©laborer Ă lâattention des entreprises18 .
La FSMA a de plus pris part aux travaux menĂ©s au niveau europĂ©en en vue dâune interprĂ©tation et dâune application uniformes des rĂšgles europĂ©ennes en matiĂšre de durabilitĂ©. Ces travaux ont donnĂ© lieu Ă la publication par lâESMA ainsi que par lâEIOPA de guidances et dâopinions Ă cet Ă©gard19
LâEIOPA a par ailleurs organisĂ© un stress test climatique pour les fonds de pension, auquel la FSMA a collaborĂ©. Lâobjectif de ce stress test Ă©tait de mesurer lâincidence sur ces entitĂ©s dâun brusque changement de politique climatique. Les rĂ©sultats ont montrĂ© que les fonds de pension belges Ă©taient en mesure de bien absorber les effets du scĂ©nario climatique envisagĂ© dans le stress test20
La FSMA place la durabilité au centre de ses propres activités de surveillance également. Pour lutter contre le greenwashing, elle veille à ce que les informations en matiÚre durabilité publiées par les sociétés soumises à son contrÎle soient correctes, claires, non trompeuses, suffisantes et transparentes.
17 Voir le présent rapport annuel, p. 121.
18 Voir le présent rapport annuel, p. 197.
19 Voir le présent rapport annuel, p. 198.
20 Voir le présent rapport annuel, p. 166.
En 2022, la FSMA a menĂ© auprĂšs dâentreprises dâassurance et de sociĂ©tĂ©s de gestion de fonds dâinvestissement des enquĂȘtes sur le respect des rĂšgles en matiĂšre de finance durable. Ces enquĂȘtes se sont concentrĂ©es sur les informations que ces sociĂ©tĂ©s mettent Ă disposition en matiĂšre de durabilitĂ©. Les rĂ©sultats de ces enquĂȘtes ont conduit la FSMA Ă prĂ©ciser ses attentes en matiĂšre de contrĂŽle21
En prĂ©vision de lâentrĂ©e en vigueur le 1er janvier 2023 de lâobligation pour les sociĂ©tĂ©s de gestion de publier une fiche dâinformation sur les caractĂ©ristiques de durabilitĂ© des OPC, la FSMA a fait part de ses attentes et points de vue concernant lesdites fiches22
Ă la suite de lâentrĂ©e en vigueur du rĂšglement Taxonomie europĂ©en, la FSMA sâest en outre intĂ©ressĂ©e de prĂšs Ă la publication dâinformations en matiĂšre de durabilitĂ© par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es. Elle a publiĂ© Ă lâattention de ces entitĂ©s une communication dĂ©taillant les lignes de force des nouvelles rĂšgles23
Enfin, la FSMA accorde tout autant dâattention Ă la durabilitĂ© en son propre sein. Elle a consenti dâimportants efforts pour rĂ©duire la consommation dâĂ©nergie et de papier, mener une politique dâachat plus « verte » et contribuer Ă une mobilitĂ© plus durable entre domicile et travail. Ces efforts lui ont permis dâobtenir en 2022 une troisiĂšme Ă©toile au « Label Entreprise Ecodynamique » de Bruxelles Environnement24
La FSMA sâintĂ©resse de prĂšs aux coĂ»ts et rendements des produits financiers et a menĂ© plusieurs actions Ă ce propos en 2022. Lâune de ces initiatives fut une enquĂȘte concernant les frais liĂ©s Ă un placement dans un fonds dâinvestissement. La FSMA en a publiĂ© les rĂ©sultats afin de permettre aux consommateurs de mieux comprendre et comparer les frais dont ils doivent sâacquitter lorsquâils investissent dans un fonds. Cette Ă©tude permet de plus de clarifier lâimpact des frais sur le rendement final dâun fonds25
La value for money des produits dâassurance a fait, elle aussi, lâobjet dâun examen approfondi. La FSMA a effectuĂ© une enquĂȘte auprĂšs du secteur Ă ce sujet et a par ailleurs menĂ© des actions de contrĂŽle spĂ©cifiques ciblant des produits dâinvestissement fondĂ©s sur lâassurance. Il est apparu que les frais Ă©taient souvent Ă©levĂ©s et avaient un impact nĂ©gatif sur le rendement des produits dâassurance. La FSMA a rappelĂ© Ă cet Ă©gard que les intĂ©rĂȘts du client doivent toujours primer lors de la conception de produits dâassurance26
21 Voir le présent rapport annuel, p. 50 et 58.
22 Voir le présent rapport annuel, p. 49.
23 Voir le présent rapport annuel, p. 96.
24 Voir le présent rapport annuel, p. 225.
25 Voir le présent rapport annuel, p. 47.
26 Voir le présent rapport annuel, p. 60.
Le coĂ»t des produits financiers constitue une prĂ©occupation majeure au niveau europĂ©en Ă©galement. La FSMA a participĂ© en 2022 Ă deux nouvelles actions de surveillance communes de lâESMA consacrĂ©es Ă la fourniture dâinformations sur les coĂ»ts aux clients de dĂ©tail. La premiĂšre consistait en une inspection relative aux informations que les entreprises sont tenues de fournir chaque annĂ©e aux clients sur tous les coĂ»ts et frais liĂ©s Ă des instruments financiers et Ă des services dâinvestissement et auxiliaires. La FSMA a vĂ©rifiĂ© si les informations fournies reflĂ©taient les coĂ»ts et frais de maniĂšre correcte et complĂšte et si les entreprises les transmettaient en temps voulu.
La seconde initiative commune de lâESMA Ă laquelle la FSMA a pris part concernait les informations ex ante sur les coĂ»ts et frais. LâESMA a pour la premiĂšre fois coordonnĂ© un exercice de mystery shopping sur les informations Ă fournir aux clients avant de conclure une transaction. Lâexercice fut scindĂ© en deux parties. Dans un premier scĂ©nario, les mystery shoppers se sont rendus dans des agences bancaires pour y demander des conseils en investissement. Dans un second scĂ©nario, ils ont consultĂ© un site web ou une application pour y effectuer un investissement de leur propre initiative, sans conseil en investissement27
La fourniture dâinformations sur les coĂ»ts et rendements constitue de mĂȘme un axe essentiel du contrĂŽle des pensions complĂ©mentaires. En Ă©cho Ă lâintĂ©rĂȘt croissant portĂ© au concept de value for money, la FSMA a achevĂ© en 2022 une action de contrĂŽle centrĂ©e sur les informations fournies par les organismes de pension sur les coĂ»ts et rendements.
Elle a rĂ©vĂ©lĂ© que des progrĂšs considĂ©rables avaient Ă©tĂ© accomplis depuis 2016. Des problĂšmes ont nĂ©anmoins de nouveau Ă©tĂ© dĂ©celĂ©s, dont un manque dâinformations sur la structure des frais. Un certain nombre dâorganismes de pension ne donnent pas suffisamment de renseignements sur le rendement rĂ©el des investissements rĂ©alisĂ©s dans le cadre de la gestion de la pension complĂ©mentaire. La FSMA veillera Ă ce que les entitĂ©s concernĂ©es remĂ©dient Ă ces manquements28
Ăviter que les consommateurs nâĂ©prouvent des difficultĂ©s Ă comprendre les produits financiers et ne soient dĂšs lors pas suffisamment conscients des risques financiers auxquels ils sâexposent, tel est lâobjectif du contrĂŽle que la FSMA exerce sur les produits financiers. Elle prend des initiatives afin dâempĂȘcher la survenance de problĂšmes et dâaccroĂźtre la confiance des consommateurs dans ces produits financiers. Elle entend, par son action, contribuer Ă ce que les produits offerts soient comprĂ©hensibles, sĂ»rs, utiles et transparents en termes de frais.
ContrĂŽle des fondsâ â36
Fonds communs de placement, sicav et fonds dâĂ©pargne-pensionâ â36
Moins dâOPC autogĂ©rĂ©s et dâOPC gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion belgeâ â37
Nouvelle baisse du nombre de compartiments dâOPC belgesâ â38
OPC publics belgesâ â39
ContrĂŽle axĂ© sur les donnĂ©es et basĂ© sur les risquesâ â44
Asset management et intermĂ©diation financiĂšre non bancaireâ â44
Convergence des pratiques de surveillanceâ â46
Pas de pratique de closet indexing constatĂ©eâ â47
Questions-rĂ©ponses clarifiant les nouvelles rĂšgles de publicitĂ© applicables aux OPCâ â48
Aperçu des dispositions belges rĂ©gissant les exigences de commercialisation applicables aux OPCâ â48
Nouvelles rĂšgles relatives aux informations Ă publier par les OPC en matiĂšre dâinvestissements durablesâ â49
ContrĂŽle des produits dâinvestissementâ â51
Des produits structurĂ©s plus simples grĂące au moratoireâ â51
Le marchĂ© des produits structurĂ©s en chiffresâ â52
Tendances sur le marchĂ© des produits structurĂ©s en 2022â â53
Recommandations et toolkit pour la gouvernance des produitsâ â55
Des indices maisons uniquement pour le public cible appropriĂ©â â55
Informations fournies par le KID concernant les produits dâinvestissement de dĂ©tail et fondĂ©s sur lâassuranceâ â56
ContrĂŽle des comptes dâĂ©pargneâ â57
Les taux dâintĂ©rĂȘt augmentent sur les comptes dâĂ©pargneâ â57
La FSMA formule des recommandations aux Ă©pargnantsâ â57
ContrĂŽle des produits dâassuranceâ â58
EnquĂȘte sur les aspects de durabilitĂ© auprĂšs des entreprises dâassuranceâ â58
Value for money 59
Impact du relĂšvement de lâĂąge de pension sur les contrats dâassuranceâ â61
Cartographie IDDâ â62
Des contrats dâassurance incendie plus lisiblesâ â63
Les informations doivent ĂȘtre correctes, claires, Ă©quilibrĂ©es et comprĂ©hensiblesâ â64
Fonds communs de placement, sicav et fonds dâĂ©pargne-pension
Les fonds dâinvestissement ou organismes de placement collectif (OPC) recueillent des capitaux auprĂšs des investisseurs et en assument la gestion collective selon une politique de placement bien dĂ©finie. La FSMA assure le contrĂŽle des OPC publics. Ces derniers se distinguent des OPC institutionnels et privĂ©s par le fait quâils procĂšdent Ă une offre publique. Les OPC publics sâadressent principalement Ă des investisseurs particuliers.
La FSMA contrĂŽle la qualitĂ© des informations que les OPC fournissent aux investisseurs lorsquâils effectuent une offre publique. Il sâagit, par exemple, du prospectus, des informations clĂ©s pour lâinvestisseur et des supports publicitaires. Lâapprobation par la FSMA de la plupart de ces informations est une condition requise pour la commercialisation des OPC. Lâorganisation et le fonctionnement des OPC publics belges sont Ă©galement soumis au contrĂŽle de la FSMA.
Les OPC publics belges sont presque tous des organismes Ă nombre variable de parts. Cela signifie que leurs fonds propres augmentent ou diminuent au fur et Ă mesure que des investisseurs y entrent ou en sortent. Ces OPC prennent essentiellement la forme de fonds communs de placement et de sociĂ©tĂ©s dâinvestissement Ă capital variable, Ă©galement appelĂ©es « sicav » (voir graphique 1)29
Il existe aussi un type particulier de fonds commun de placement public : le fonds dâĂ©pargne-pension. Un placement dans un tel fonds sâeffectue dans le cadre de la constitution Ă titre individuel dâune pension complĂ©mentaire, communĂ©ment appelĂ©e le « troisiĂšme pilier ». Lâinvestisseur qui opte pour un fonds dâĂ©pargne-pension bĂ©nĂ©ficie de certains avantages fiscaux.
En 2022, certains OPC ont Ă©tĂ© liquidĂ©s, tandis que de nouveaux OPC ont Ă©tĂ© créés. Le nombre total dâOPC a lĂ©gĂšrement baissĂ©, passant de 106 Ă 102.
La grande majorité des OPC publics belges sont gérés par une société de gestion. Tel est toujours le cas pour les fonds communs de placement, qui ne sont pas dotés de la personnalité juridique.
Les OPC constituĂ©s sous la forme dâune sociĂ©tĂ© dâinvestissement peuvent eux aussi dĂ©signer une sociĂ©tĂ© de gestion. Dans ce cas, la sociĂ©tĂ© de gestion assure la gestion du portefeuille dâinvestissement, ainsi que lâadministration et la commercialisation des parts. Les sociĂ©tĂ©s dâinvestissement qui ne dĂ©signent pas de sociĂ©tĂ© de gestion sont ce que lâon appelle des « OPC autogĂ©rĂ©s ». Elles doivent disposer elles-mĂȘmes dâune structure de gestion appropriĂ©e Ă lâexercice de leurs activitĂ©s.
Les OPC belges peuvent ĂȘtre gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion belge ou Ă©trangĂšre. Depuis quelques annĂ©es, le nombre dâOPC gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion Ă©trangĂšre est en hausse, tandis que le nombre dâOPC autogĂ©rĂ©s diminue. Ces tendances se confirment encore (voir graphique 2). Fin 2022, 25 des 102 OPC Ă©taient gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion Ă©trangĂšre et il nây avait plus que six OPC autogĂ©rĂ©s.
La plupart des OPC publics comportent plusieurs compartiments. Il sâagit de parties distinctes de lâOPC qui suivent leur propre politique de placement. Les parts de compartiments peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme les « produits » proprement dits qui sont proposĂ©s aux investisseurs30
Fin 2022, le nombre de compartiments dâOPC publics Ă nombre variable de parts enregistrĂ©s auprĂšs de la FSMA sâĂ©levait Ă 5 384. Il sâagissait de 4 761 compartiments dâOPC publics Ă©trangers et de 623 compartiments dâOPC publics belges31 (voir graphique 3).
Pratiquement tous les compartiments Ă©trangers dont les parts peuvent ĂȘtre offertes publiquement en Belgique sont des compartiments dâOPC qui rĂ©pondent aux conditions de la directive UCITS et qui ont dĂšs lors la qualification dâorganismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM). Ils bĂ©nĂ©ficient dâun passeport europĂ©en et peuvent donc ĂȘtre commercialisĂ©s librement au sein de lâEEE.
Il existe Ă©galement des organismes de placement collectif alternatifs (OPCA) publics, pour lesquels il nây a pas de rĂ©gime de contrĂŽle harmonisĂ© ni de passeport au niveau europĂ©en. Les OPCA Ă©trangers dont les parts sont offertes publiquement en Belgique sont contrĂŽlĂ©s Ă la fois par lâautoritĂ© compĂ©tente de leur pays dâorigine et par la FSMA.
30 Il est Ă©galement possible, Ă certaines conditions, de crĂ©er au sein dâun OPC ou dâun compartiment plusieurs classes de parts se distinguant, par exemple, par le fait quâelles sont libellĂ©es en devises diffĂ©rentes ou quâelles supportent des frais diffĂ©rents. Ces classes de parts peuvent ĂȘtre proposĂ©es Ă un public cible diffĂ©rent.
31 Certains de ces OPC belges ou Ă©trangers ne sont pas divisĂ©s en compartiments. Aux fins des statistiques de la FSMA, lâOPC lui-mĂȘme est dans ce cas considĂ©rĂ© comme un compartiment.
En 2022, le nombre de compartiments enregistrĂ©s dâOPCVM Ă©trangers sâest Ă nouveau inscrit en progression, pour sâĂ©tablir Ă 4 760. Le nombre de compartiments enregistrĂ©s dâOPCVM belges a, de son cĂŽtĂ©, rĂ©gressé : il est passĂ© Ă 606. Quant au nombre de compartiments enregistrĂ©s dâOPCA publics belges Ă nombre variable de parts, il sâest relativement stabilisé : on en compte 17.
La baisse du nombre de compartiments dâOPC belges sâexplique en partie par le fait que divers compartiments structurĂ©s sont arrivĂ©s Ă Ă©chĂ©ance ces derniĂšres annĂ©es et que, durant la mĂȘme pĂ©riode, le nombre de nouveaux compartiments structurĂ©s mis sur le marchĂ© a Ă©tĂ© nettement infĂ©rieur. Les fusions au sein du secteur jouent Ă©galement un rĂŽle sur ce plan.
Graphique 3Â : Ăvolution du nombre de compartiments dâOPC publics Ă nombre variable de parts
Lâactif du secteur des fonds diminue, les souscriptions augmentent
Au cours de lâannĂ©e 2022, la valeur totale de lâactif net33 des OPC publics belges Ă nombre variable de parts a systĂ©matiquement diminuĂ©, pour sâĂ©tablir Ă 184 milliards dâeuros (voir graphique 4). Cette baisse est la consĂ©quence des turbulences qui ont secouĂ© les marchĂ©s financiers en 2022 et qui ont entraĂźnĂ© des moins-values sur les instruments financiers que les OPC dĂ©tenaient en portefeuille. Tant les marchĂ©s dâactions que les marchĂ©s dâobligations ont traversĂ© une pĂ©riode dâincertitude accrue, de volatilitĂ© exacerbĂ©e et de baisse des prix. MalgrĂ© ces Ă©volutions sur les marchĂ©s, les OPC ont enregistrĂ©, sur lâensemble de lâannĂ©e civile, davantage de souscriptions que de sorties.
32 Cette partie du rapport annuel est basĂ©e sur une sĂ©lection de statistiques concernant les OPC publics belges Ă nombre variable de parts. Tous les trois mois, la FSMA publie Ă©galement sur son site web un dashboard prĂ©sentant des statistiques plus dĂ©taillĂ©es sur lâĂ©volution de ce secteur.
33 Lâactif net total du secteur est la valeur des actifs de tous les OPC, dĂ©duction faite de leurs dettes Ă©ventuelles.
Graphique 4Â : Ăvolution de lâactif net total des OPC publics belges Ă nombre variable de parts (en millions dâeuros)
A la fin du premier trimestre 2022, lâactif net total des OPC avait dĂ©jĂ accusĂ© une baisse de prĂšs de 8 milliards dâeuros (voir graphique 5). Fin septembre 2022, ce recul sâĂ©tait encore accentuĂ©, pour atteindre prĂšs de 30 milliards dâeuros. A la fin de lâannĂ©e 2022, la diminution observĂ©e par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente se chiffrait Ă plus de 28 milliards dâeuros, soit une baisse de plus de 13 % par rapport Ă la fin de lâannĂ©e 2021. Cette rĂ©gression est la plus importante quâait subie lâactif net total sur une annĂ©e civile depuis 2011. Elle fait suite Ă une pĂ©riode relativement longue caractĂ©risĂ©e par une augmentation quasi continue de lâactif net total.
Les fonds mixtes et les fonds dâactions sont les plus prisĂ©s
Le secteur des fonds publics belges peut, en fonction de la politique de placement adoptĂ©e, ĂȘtre rĂ©parti en sept catĂ©gories : les fonds dâactions, les fonds obligataires, les fonds mixtes, les fonds structurĂ©s, les fonds monĂ©taires, les fonds dâĂ©pargne-pension et les autres fonds34 (voir graphique 6).
Les fonds mixtes constituent de loin la catĂ©gorie la plus importante : ils reprĂ©sentent prĂšs de 42 % de lâactif net total du secteur. Les fonds mixtes investissent principalement dans des actions et des obligations. Les fonds dâĂ©pargne-pension sont aussi des fonds mixtes, mais en raison de leur politique de placement spĂ©cifique et des actifs dans lesquels ils sont autorisĂ©s Ă investir, ils sont considĂ©rĂ©s comme une catĂ©gorie Ă part. Il sâagit de la troisiĂšme plus grande catĂ©gorie. Ces fonds sont Ă lâorigine de 12 % de lâactif net total du secteur.
Les fonds dâactions et les fonds obligataires occupent, dans ces catĂ©gories, la deuxiĂšme et la quatriĂšme position. Ils reprĂ©sentent respectivement 34 % et 6 % de lâactif net total du secteur. Les quatre plus grandes catĂ©gories englobent ensemble prĂšs de 95 % de lâactif net total du secteur. Les fonds prĂ©sentant une exposition importante aux actions et obligations ont connu une forte diminution de leur actif net en raison des moins-values encaissĂ©es par les instruments financiers sous-jacents.
Graphique 6 : Actif net total des OPC publics belges Ă nombre variable de parts, ventilĂ© par type de politique de placement (en millions dâeuros, au 31 dĂ©cembre 2022)
ïź Fonds dâĂ©pargne-pension : 21 965
ïź Fonds structurĂ©s : 2 561
ïź Autres : 112
ïź Fonds mixtes : 77 703
Fonds dâactions : 62 923 ïź
Fonds obligataires : 11 670 ïź
Fonds monĂ©taires : 7 453 ïź
34 La rĂ©partition est opĂ©rĂ©e au niveau des compartiments. Le terme « fonds » qualifie dĂšs lors ici un compartiment dâorganisme de placement collectif, pour autant que celui-ci soit divisĂ© en plusieurs compartiments. Des compartiments peuvent parfois aussi faire lâobjet dâune reclassification statistique.
Au cours de lâannĂ©e 2022, les fonds dâactions ont par ailleurs dĂ» faire face Ă des sorties nettes globales. ConjuguĂ©e Ă lâeffet de la chute des cours dâactions, cette Ă©volution sâest traduite par une baisse de leur actif net de lâordre de 19 %. Pour les fonds obligataires, la diminution de lâactif net de plus de 12 % est presque entiĂšrement imputable Ă la performance nette des portefeuilles obligataires sous-jacents. Les fonds mixtes et les fonds dâĂ©pargne-pension ont enregistrĂ© durant lâannĂ©e 2022 un volume plus Ă©levĂ© de souscriptions, ce qui a limitĂ© lâimpact des turbulences du marchĂ© sur lâĂ©volution de lâactif net total de ces catĂ©gories de fonds. Leur actif net a diminuĂ© respectivement de 12 % et de 14 %.
Les fonds peuvent choisir dâinvestir directement dans certains actifs, mais peuvent Ă©galement opter pour un placement indirect en investissant dans dâautres fonds. Les fonds qui choisissent dâinvestir principalement dans dâautres fonds sont appelĂ©s « fonds de fonds ». Fin 2022, les fonds de fonds belges reprĂ©sentaient 39 % de lâactif net total du secteur. Ils font principalement partie de la catĂ©gorie des fonds mixtes.
Les fonds monétaires progressent et les fonds structurés restent en retrait
Fin 2022, les fonds monĂ©taires reprĂ©sentaient 4 % de lâactif net total du secteur. Ces fonds cherchent Ă offrir un rendement proche de celui du marchĂ© monĂ©taire et investissent essentiellement dans des instruments nĂ©gociĂ©s sur ce marchĂ©. Ils attirent les investisseurs qui attachent de lâimportance Ă un placement relativement stable et Ă la possibilitĂ© de sortir quotidiennement du fonds.
LâĂ©volution des fonds monĂ©taires est principalement due aux souscriptions et aux sorties. Au cours du premier semestre, lâactif net de ces fonds sâest fortement accru ; il a ensuite accusĂ© une lĂ©gĂšre baisse. Les fonds monĂ©taires ont terminĂ© lâannĂ©e 2022 sur une hausse de lâactif net de 90 % par rapport Ă fin 2021.
Les fonds structurĂ©s offrent aux investisseurs, Ă des dates prĂ©dĂ©terminĂ©es, un rendement liĂ© Ă lâĂ©volution de certains actifs financiers, indices ou portefeuilles de rĂ©fĂ©rence sous-jacents. Font notamment partie de cette catĂ©gorie les fonds qui sont assortis dâune protection du capital. Au cours des derniĂšres annĂ©es, tant le nombre de fonds structurĂ©s que leur actif net se sont inscrits en repli. Cette tendance sâest confirmĂ©e au cours de lâannĂ©e 2022 parce que le nombre de fonds structurĂ©s arrivant Ă Ă©chĂ©ance a Ă©tĂ© supĂ©rieur Ă celui de nouveaux fonds lancĂ©s. Les Ă©volutions observĂ©es sur les marchĂ©s financiers ont Ă©galement pesĂ© sur le rendement. A la fin de lâannĂ©e 2022, les fonds structurĂ©s accusaient une baisse de 19 % par rapport Ă fin 2021. Ils reprĂ©sentaient 1,4 % de lâactif net total du secteur.
Les fonds peuvent ĂȘtre rĂ©partis en diffĂ©rentes catĂ©gories selon les informations quâils doivent fournir en vertu des rĂšgles europĂ©ennes concernant la publication dâinformations en matiĂšre de durabilitĂ©35
Les fonds qui promeuvent, entre autres, des caractĂ©ristiques environnementales ou sociales, ou une combinaison de ces caractĂ©ristiques, constituent, avec deux tiers de lâactif net total, la catĂ©gorie la plus importante du secteur des OPC publics belges. Cette catĂ©gorie est Ă©galement appelĂ©e celle des « fonds article 8 ». Fin 2021, cette catĂ©gorie reprĂ©sentait 58 % de lâactif net total du secteur. Lâimportance relative de cette catĂ©gorie augmente rapidement en raison tant du surplus de souscriptions que du nombre croissant de fonds relevant de cette catĂ©gorie. Si, Ă la fin de lâannĂ©e 2021, la proportion de ces fonds au sein du secteur sâĂ©tablissait encore Ă 30 %, elle Ă©tait passĂ©e, fin 2022, Ă 40 %.
Les fonds qui ont pour objectif lâinvestissement durable reprĂ©sentent 6 % de lâactif net total du secteur. Ces « fonds article 9 » constituent la plus petite catĂ©gorie, mais câest celle qui connaĂźt la croissance la plus rapide. Au cours de lâannĂ©e 2022, leur actif net a progressĂ© de 11 %, une augmentation qui sâexplique elle aussi tant par un surplus de souscriptions que par le nombre accru de fonds faisant partie de cette catĂ©gorie.
Fin 2022, les fonds qui nâont pas pour objectif lâinvestissement durable et qui ne promeuvent pas de caractĂ©ristiques environnementales ou sociales, reprĂ©sentaient encore 27 % de lâactif net du secteur. Lâimportance de cette catĂ©gorie sâamenuise, notamment parce que le montant des sorties a Ă©tĂ© plus important que celui des souscriptions. Le nombre de fonds au sein de cette catĂ©gorie a Ă©galement reculĂ©.
Au cours de lâannĂ©e 2022, plusieurs fonds ont vu leur politique de placement et leurs informations prĂ©contractuelles adaptĂ©es Ă un point tel quâils ont changĂ© de catĂ©gorie. Ces rĂ©visions, conjuguĂ©es tant au lancement de nouveaux fonds quâĂ la concentration des souscriptions nettes globales au sein des catĂ©gories de fonds prĂ©sentant des caractĂ©ristiques de durabilitĂ© et Ă la concentration des sorties nettes auprĂšs des fonds non dotĂ©s de telles caractĂ©ristiques, constituent Ă©galement un facteur important de lâimportance accrue des fonds promouvant des caractĂ©ristiques de durabilitĂ©.
Graphique 7 : Actif net total et nombre de compartiments des OPC publics belges à nombre variable de parts, ventilés selon une classification basée sur le SFDR (en %)
ïź SFDR Article 9objectif dâinvestissement durable
ïź SFDR Article 8 âpromotion de caractĂ©ristiques sociales et/ou environnementales
ïź Pas dâobjectif dâinvestissement durable ni de promotion de caractĂ©ristiques sociales ou environnementales
La communication de données clés se poursuit
Depuis le dĂ©but de la crise du coronavirus en mars 2020, la FSMA sâest attachĂ©e Ă collecter, selon un rythme plus soutenu, un certain nombre de donnĂ©es clĂ©s sur les OPC publics belges. La collecte de ces donnĂ©es visait Ă procurer Ă la FSMA une meilleure vision de lâĂ©volution des actifs et du risque de liquiditĂ©, y compris de lâactif net total, ainsi que de la valeur des souscriptions et des remboursements. Lâobjectif Ă©tait Ă©galement de recueillir des informations sur lâutilisation de liquidity management tools.
La FSMA a constatĂ© que ces donnĂ©es clĂ©s lui permettaient aussi de cerner Ă temps et en dĂ©tail les principales Ă©volutions et certains risques au sein du secteur. Câest la raison pour laquelle ces donnĂ©es font, depuis juin 2022, partie intĂ©grante du schĂ©ma de reporting des OPC publics belges Ă nombre variable de parts. Ces donnĂ©es servent Ă©galement Ă Ă©tablir les statistiques sur lâĂ©volution du secteur que la FSMA publie chaque trimestre sur son site web sous la forme dâun dashboard.
La qualitĂ© des donnĂ©es continue Ă faire lâobjet dâune surveillance attentive
La qualitĂ© des donnĂ©es que la FSMA reçoit des OPC revĂȘt une importance cruciale pour la mise en Ćuvre de son contrĂŽle axĂ© sur les donnĂ©es et basĂ© sur les risques. La FSMA a dĂšs lors procĂ©dĂ© Ă un nouveau contrĂŽle de la qualitĂ© des donnĂ©es en recourant Ă une procĂ©dure automatisĂ©e. Elle a demandĂ© aux OPC dont elle a constatĂ© des erreurs dâencodage de corriger ces donnĂ©es dans leur reporting. Les gestionnaires belges dâOPCA, agréés et enregistrĂ©s, ont eux aussi Ă©tĂ© contactĂ©s en 2022 dans le cadre dâun contrĂŽle de la qualitĂ© des donnĂ©es.
La FSMA continuera Ă surveiller attentivement la qualitĂ© de ces donnĂ©es et, au besoin, entreprendra des actions supplĂ©mentaires pour faire en sorte que cette qualitĂ© sâamĂ©liore encore. Dans ce contexte, la FSMA a Ă©galement organisĂ© un workshop destinĂ© aux gestionnaires dâOPCA de petite taille afin de leur fournir, Ă lâaide dâexemples tirĂ©s de la pratique, des prĂ©cisions supplĂ©mentaires sur les exigences de reporting. Lors de ce workshop, la FSMA a Ă©galement fait part de ses constatations sur les donnĂ©es transmises dans la pratique et prĂ©sentĂ© de bonnes pratiques Ă suivre pour lâencodage dans le schĂ©ma de reporting
En 2017, la FSMA et la BNB avaient publiĂ© un premier rapport conjoint sur lâasset management et lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire. Une quatriĂšme mise Ă jour de ce rapport a Ă©tĂ© publiĂ©e en 202236. Elle contient des donnĂ©es actualisĂ©es et prĂ©sente une analyse des dĂ©veloppements observĂ©s sur le plan national et international dans le domaine de lâasset management et de lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire.
Le rapport initial et ses mises Ă jour traitent de lâĂ©volution allant vers un systĂšme financier davantage axĂ© sur le marchĂ©. Le financement axĂ© sur le marchĂ© peut offrir une alternative Ă la collecte de fonds par les banques et contribuer ainsi Ă soutenir lâĂ©conomie. Mais il peut Ă©galement comporter certains risques, tant pour la stabilitĂ© financiĂšre que pour les investisseurs.
Le principal objectif de ce rapport rĂ©guliĂšrement actualisĂ© est de prendre en permanence le pouls de la situation. La FSMA et la BNB accordent Ă cet Ă©gard une attention particuliĂšre aux risques liĂ©s aux activitĂ©s dâasset management et Ă lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire, ainsi quâĂ leur interaction avec dâautres secteurs.
Se fondant sur la dĂ©finition donnĂ©e par le Financial Stability Board (FSB), la FSMA et la BNB ont calculĂ© le volume dâactifs des entitĂ©s opĂ©rant dans le secteur de lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire en Belgique. Fin juin 2022, le volume dâactifs de ce secteur se chiffrait au total Ă 161 milliards dâeuros (voir graphique 8 37). Il sâagissait principalement dâactifs dĂ©tenus par des fonds dâinvestissement qui ne sont pas qualifiĂ©s de fonds dâactions et dont la grande majoritĂ© sont soumis au contrĂŽle de la FSMA.
Selon la dĂ©finition utilisĂ©e par lâAutoritĂ© bancaire europĂ©enne (EBA), le volume dâactifs de ce secteur atteignait 24 milliards dâeuros. Cette dĂ©finition de lâEBA nâinclut pas les fonds dâinvestissement si ceux-ci remplissent certaines conditions.
Graphique 8 : Ăvolution des actifs dĂ©tenus par les entitĂ©s opĂ©rant dans le secteur de lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire en Belgique, sur la base de la dĂ©finition du FSB (narrow measure) (en milliards dâeuros)
ïź Total
ïź Economic Function 5 : Securitisation-based credit intermediation and funding of ïŹnancial entities
ïź Economic Function 2 : Loan provision that is dependent on short-term funding
ïź Economic Function 1 : Management of collective investment vehicles with features making them susceptible to runs
37 Le FSB identifie, dans le cadre de sa narrow measure de lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire, cinq fonctions Ă©conomiques (EF). LâEconomic Function 1 (EF1) comprend certains fonds dâinvestissement. Il sâagit du segment le plus important de lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire, tant en Belgique quâau niveau mondial. Des informations plus dĂ©taillĂ©es sont fournies dans les rapports de la FSMA et de la BNB, consultables sur le site web de la FSMA, ou dans le dernier Global Monitoring Report on Non-Bank Financial Intermediation du FSB, consultable sur le site web de ce dernier.
Lâexercice de suivi montre que les fonds dâinvestissement belges ont Ă nouveau dĂ©montrĂ© en 2022 leur capacitĂ© Ă absorber les chocs. Les Ă©volutions Ă©conomiques et gĂ©opolitiques ainsi que les mouvements observĂ©s sur les marchĂ©s financiers ont engendrĂ© des moins-values considĂ©rables sur les actifs financiers dĂ©tenus dans les fonds dâinvestissement belges. Celles-ci nâont toutefois pas donnĂ© lieu Ă des ventes dâactifs dĂ©sordonnĂ©es ou forcĂ©es. Cette rĂ©sistance des fonds dâinvestissement belges aux chocs du marchĂ© tĂ©moigne de la gestion gĂ©nĂ©ralement prudente des risques de ces fonds, qui est Ă©galement favorisĂ©e par le cadre rĂ©glementaire.
Ces derniĂšres annĂ©es, la FSMA et la BNB ont, tant au niveau national quâĂ lâĂ©chelle internationale, entrepris des actions et soutenu des initiatives visant Ă mieux suivre les Ă©volutions au sein de ce segment du secteur financier, Ă instaurer une gestion plus saine des risques par les Ă©tablissements financiers actifs dans ce secteur et Ă ajuster, le cas Ă©chĂ©ant, le cadre rĂ©glementaire.
La FSMA et la BNB nâont pas identifiĂ© de risques systĂ©miques importants liĂ©s Ă lâasset management et Ă lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire. Mais les Ă©volutions au sein de ces deux types dâactivitĂ©s et leurs liens avec les autres secteurs de lâĂ©conomie doivent encore faire lâobjet dâun suivi attentif, notamment en ce qui concerne le risque de rĂ©putation que pourraient encourir les groupes de services financiers. Câest pourquoi la FSMA et la BNB continuent Ă participer activement aux travaux internationaux visant Ă mieux cerner encore les Ă©volutions europĂ©ennes et mondiales dans le domaine de lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire et Ă renforcer, au besoin, le cadre rĂ©glementaire.
La FSMA participe aux actions de supervision communes ou Common Supervisory Actions (CSA) lancĂ©es par lâESMA. Ces actions, sur des sujets ciblĂ©s, visent Ă une plus grande convergence de la surveillance financiĂšre dans lâUnion europĂ©enne. Chaque CSA contribue ainsi Ă la construction dâune culture de supervision commune parmi les autoritĂ©s nationales compĂ©tentes et permet un partage dâexpĂ©rience. La FSMA a pris part Ă plusieurs actions de supervision coordonnĂ©es ESMA dans le domaine de la gestion dâactifs.
Au niveau belge, la FSMA a entrepris une analyse approfondie de la gestion du risque de liquiditĂ© auprĂšs de certains fonds publics belges. Cette analyse avait Ă©tĂ© ensuite Ă©largie Ă dâautres fonds publics, notamment afin de prendre en compte les recommandations de lâESRB sur le risque de liquiditĂ© dans les fonds dâinvestissement.
A cette occasion, la FSMA a pris contact avec les gestionnaires de fonds publics belges prĂ©sentant un risque potentiel de liquiditĂ© rĂ©sultant de lâinadĂ©quation entre la liquiditĂ© du passif et celle de lâactif. Ces Ă©changes ont conduit certains gestionnaires Ă renforcer leurs procĂ©dures, Ă modifier leurs politiques dâinvestissement ou Ă diminuer la frĂ©quence de rachat offerte aux investisseurs.
La FSMA a Ă©galement veillĂ© Ă partager les bonnes pratiques identifiĂ©es avec lâensemble des gestionnaires de fonds publics belges.
Lâanalyse des coĂ»ts et frais a montrĂ©, en Belgique, un niveau Ă©levĂ© de conformitĂ© en matiĂšre de transparence des frais, expliquĂ© en partie par lâapprobation prĂ©alable par la FSMA des documents lĂ©gaux des fonds publics et des publicitĂ©s les concernant.
Ă la suite de cet exercice, la FSMA a rĂ©alisĂ© une Ă©tude sur les coĂ»ts facturĂ©s par les fonds publics belges et publiĂ© des informations qui permettent aux consommateurs de mieux comprendre les frais qui leur sont facturĂ©s lorsquâils investissent dans un fonds. Cette communication vise plus particuliĂšrement Ă dĂ©tailler les diffĂ©rents frais qui peuvent ĂȘtre liĂ©s Ă un fonds, permettre aux investisseurs particuliers de comparer plus facilement les frais quâils paient avec ceux habituellement prĂ©levĂ©s par les fonds belges et mettre en lumiĂšre lâimpact quâont les frais dâun fonds sur le rendement final pour lâinvestisseur. La communication est consultable sur le site web de la FSMA38
Le closet indexing dĂ©signe la pratique qui consiste Ă promouvoir un fonds dâinvestissement comme Ă©tant gĂ©rĂ© activement alors quâen rĂ©alitĂ© le fonds reste proche dâun indice de rĂ©fĂ©rence (benchmark). Cette pratique porte prĂ©judice aux investisseurs car, dâune part, ils ne bĂ©nĂ©ficient pas de la gestion active dĂ©crite dans la politique dâinvestissement et, dâautre part, ils paient des frais plus Ă©levĂ©s que ceux facturĂ©s pour une gestion passive. Ils reçoivent donc une gestion passive au prix dâune gestion active.
La FSMA a dĂ©veloppĂ©, en sâappuyant sur son centre dâexpertise data analytics, une mĂ©thodologie inĂ©dite de dĂ©tection des potentiels closet indexers. Cette mĂ©thodologie peut ĂȘtre appliquĂ©e Ă lâensemble des fonds, quelle que soit leur politique dâinvestissement (actions, obligations ou mixtes).
Au terme de lâanalyse, aucun closet indexer nâa Ă©tĂ© identifiĂ©, ce qui constitue une bonne nouvelle pour les investisseurs. Dans le cadre de cette analyse approfondie, la FSMA a nĂ©anmoins constatĂ© quâun petit nombre de fonds sont gĂ©rĂ©s en faisant rĂ©fĂ©rence Ă un indice sans que cela apparaisse dans lâinformation qui est mise Ă la disposition des clients.
Il ne sâagit pas de closet indexing car lâintention de ces fonds nâest pas dâaligner leur politique dâinvestissement Ă la composition de lâindice. Mais le fait que ces fonds utilisent un indice, par exemple lorsque lâobjectif est de rĂ©aliser une performance supĂ©rieure Ă cet indice, doit ĂȘtre communiquĂ© aux investisseurs. Les fonds concernĂ©s ont modifiĂ© leur documentation pour renforcer la transparence vis-Ă -vis des investisseurs.
Depuis le 15 dĂ©cembre 2022, de nouvelles rĂšgles de publicitĂ©39 sâappliquent aux communications publicitaires qui se rapportent Ă des OPC Ă nombre variable de parts et qui sont diffusĂ©es auprĂšs dâinvestisseurs de dĂ©tail.
Afin de clarifier ces nouvelles rĂšgles, la FSMA a publiĂ© une communication40 composĂ©e de questions-rĂ©ponses. Celles-ci fournissent des explications sur les rĂšgles de publicitĂ© applicables dans diverses situations et sur le contrĂŽle exercĂ© par la FSMA en la matiĂšre. Elles abordent Ă©galement quelques aspects spĂ©cifiques des communications publicitaires portant sur une offre publique dâOPC publics Ă nombre variable de parts.
Les questions-rĂ©ponses ont Ă©tĂ© formulĂ©es en tenant compte du fait que les OPC publics Ă nombre variable de parts doivent disposer, Ă partir du 1er janvier 2023, dâun PRIIPs KID41
Ătant donnĂ© que ces nouvelles questions-rĂ©ponses contiennent toutes les informations relatives Ă la notification prĂ©alable des communications publicitaires Ă la FSMA afin de permettre Ă celle-ci de procĂ©der Ă une vĂ©rification ex-ante, la communication FSMA_2019_1542 est devenue superflue et a Ă©tĂ© retirĂ©e du site web de la FSMA.
Le rĂšglement CBDF43 vise Ă promouvoir la commercialisation transfrontaliĂšre des OPC. Il cherche Ă rĂ©aliser cet objectif notamment en accroissant la transparence et la protection des investisseurs et en facilitant lâaccĂšs aux informations.
Ce rĂšglement oblige les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă publier et Ă tenir Ă jour des informations complĂštes sur les dispositions nationales rĂ©gissant les exigences de commercialisation applicables aux OPC. Dans ce contexte, la FSMA a publiĂ© une communication44 portant sur les exigences de commercialisation qui sâappliquent aux OPCVM et aux OPCA.
La communication a Ă©tĂ© actualisĂ©e au dĂ©but de lâannĂ©e 2023, afin principalement de tenir compte des nouvelles rĂšgles de publicitĂ© applicables aux OPC 45 et de lâobligation incombant aux OPC publics Ă nombre variable de parts de publier un PRIIPs KID46 .
39 Pour plus dâinformations, voir Ă©galement le prĂ©sent rapport, p. 203 (ArrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022 visant Ă transposer la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1270 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la directive 2010/43/UE en ce qui concerne les risques en matiĂšre de durabilitĂ© et les facteurs de durabilitĂ© Ă prendre en compte pour les organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM), Ă adapter les rĂšgles relatives aux communications publicitaires des organismes de placement collectif Ă nombre variable de parts et portant des dispositions diverses).
40 Communication FSMA_2022_29 du 12 décembre 2022, intitulée « Questions-réponses concernant les communications publicitaires relatives à des OPC ».
41 Voir le présent rapport, p. 56.
42 Communication FSMA_2019_15 du 30 juillet 2019 sur la procédure de soumission de publicités relatives à des OPC commercialisés en Belgique.
43 RÚglement (UE) 2019/1156 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 visant à faciliter la distribution transfrontaliÚre des organismes de placement collectif et modifiant les rÚglements (UE) n° 345/2013, (UE) n° 346/2013 et (UE) n° 1286/2014.
44 Communication FSMA_2022_05 du 25 janvier 2022, intitulée « Dispositions nationales régissant les exigences de commercialisation applicables aux OPCVM et aux OPCA ».
45 Pour plus dâinformations, voir le prĂ©sent rapport, p. 48 (Questions-rĂ©ponses clarifiant les nouvelles rĂšgles de publicitĂ© applicables aux OPC) et p. 203 (ArrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022 visant Ă transposer la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1270 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la directive 2010/43/UE en ce qui concerne les risques en matiĂšre de durabilitĂ© et les facteurs de durabilitĂ© Ă prendre en compte pour les organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM), Ă adapter les rĂšgles relatives aux communications publicitaires des organismes de placement collectif Ă nombre variable de parts et portant des dispositions diverses).
46 Voir le présent rapport, p. 56.
Nouvelles rĂšgles relatives aux informations Ă publier par les OPC en matiĂšre dâinvestissements durables
Obligation de publication dâune fiche dâinformation en annexe au prospectus
Ă compter du 1er janvier 2023, les gestionnaires dâOPC doivent publier en annexe au prospectus une fiche dâinformations prĂ©contractuelles pour chaque OPC qui rĂ©pond aux exigences de transparence des articles 8 ou 9 du SFDR. Cette fiche reprend les informations essentielles sur les caractĂ©ristiques durables dâun OPC (caractĂ©ristiques environnementales et/ou sociales ou investissement durable) ainsi que la mĂ©thodologie et les critĂšres de sĂ©lection des actifs composant le portefeuille dâun OPC.
La fiche dâinformations prĂ©contractuelles prĂ©sente ces informations de façon standardisĂ©e afin de permettre la comparaison entre OPC et de faciliter la comprĂ©hension du niveau dâambition de chaque OPC en matiĂšre de durabilitĂ©. La rĂ©glementation ne prĂ©voit pas dâapprobation a priori par la FSMA des fiches dâinformations prĂ©contractuelles complĂ©tĂ©es. Le contrĂŽle de ces fiches dâinformations prĂ©contractuelles se fera dĂšs lors a posteriori. NĂ©anmoins, la FSMA sâattend Ă ce que les modĂšles types complĂ©tĂ©s lui soient communiquĂ©s systĂ©matiquement Ă leur publication selon les modalitĂ©s prĂ©cisĂ©es par une communication47
Le modĂšle de fiche Ă©tablit une distinction selon que lâinvestissement est ou non rĂ©alisĂ© dans des activitĂ©s Ă©conomiques considĂ©rĂ©es comme durables sur le plan environnemental au titre de la taxonomie europĂ©enne. Pour remplir ces fiches dâinformations prĂ©contractuelles, les gestionnaires doivent se baser autant que possible sur les rapports fournis par les Ă©metteurs. Cependant, les rapports des Ă©metteurs au titre du rĂšglement Taxonomie nâĂ©taient pas encore disponibles au 1er janvier 2023 et ils ne feront lâobjet dâun audit limitĂ© quâĂ partir de lâannĂ©e 2025 (reporting sur lâexercice social 2024).
Ătant donnĂ© que le reporting des sociĂ©tĂ©s concernant lâalignement de leurs activitĂ©s Ă la Taxonomie nâest pas encore complet, ni auditĂ©, la FSMA est dâavis, afin de prĂ©venir le risque de greenwashing, que les gestionnaires de produits article 9 SFDR et de produits article 8 SFDR ne peuvent, jusquâĂ nouvel ordre, pas cocher sur la fiche la case « dans des activitĂ©s Ă©conomiques qui sont considĂ©rĂ©es comme durables sur le plan environnemental au titre de la taxonomie de lâUE ».
En fonction de lâĂ©volution des exigences rĂ©glementaires et de futures prises de position au niveau europĂ©en, la FSMA réévaluera sa position.
Un rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© est entrĂ© en vigueur le 1er janvier 202348. Ce rĂšglement prĂ©cise les exigences de transparence prĂ©vues par le RĂšglement SFDR notamment par lâutilisation de fiche dâinformations prĂ©contractuelles et pĂ©riodiques. Afin de fournir un support aux gestionnaires Ă lâoccasion de lâentrĂ©e en vigueur du RĂšglement dĂ©lĂ©guĂ©, la FSMA a publiĂ© des Q&Aâs49 qui visent Ă rĂ©pondre aux questions et prĂ©occupations du secteur en rassemblant les clarifications les plus pertinentes pour les OPC rĂ©cemment publiĂ©es par la Commission europĂ©enne et les autoritĂ©s de contrĂŽle europĂ©ennes et en prĂ©cisant les attentes de la FSMA quant Ă la mise en Ćuvre du RĂšglement dĂ©lĂ©guĂ©.
En mai 2022, la FSMA a rĂ©alisĂ© auprĂšs des sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPCVM et dâOPCA agréées une enquĂȘte portant sur le respect du rĂšglement SFDR50. Lâobjectif de cette enquĂȘte Ă©tait principalement de dĂ©terminer si les sociĂ©tĂ©s avaient publiĂ©, sur leur site web, des informations relatives Ă la prise en compte des risques en matiĂšre de durabilité et aux incidences nĂ©gatives de leur gestion sur les facteurs de durabilitĂ©.
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la FSMA a constatĂ© que les informations mentionnĂ©es dans les rĂ©ponses des sociĂ©tĂ©s ne sont pas toujours facilement accessibles sur leur site web et mĂ©ritaient dâĂȘtre complĂ©tĂ©es pour rĂ©pondre plus adĂ©quatement aux obligations incluses dans le rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© 2022/128851 dont lâentrĂ©e en application Ă©tait fixĂ©e au 1er janvier 2023.
La FSMA a exposĂ© sur la base des rĂ©ponses reçues, dans un document Ă lâattention des sociĂ©tĂ©s, certaines attentes. Lâobjectif de ce document est triple :
âą donner aux sociĂ©tĂ©s des indications sur la maniĂšre dont la FSMA Ă©value la maniĂšre dont cellesci mettent en Ćuvre les rĂšgles en matiĂšre de finance durable ;
âą tendre vers une convergence dans la mise en Ćuvre de ces rĂšgles ;
⹠fournir des précisions aux sociétés concernant les attentes en matiÚre de contrÎle applicables depuis le 1er janvier 2023.
La FSMA actualisera ultérieurement son analyse des informations publiées par les sociétés de gestion en vertu du rÚglement SFDR.
48 RĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE)2022/1288 de la Commission du 6 avril 2022 complĂ©tant le RĂšglement (UE) 2019/2088 du Parlement europĂ©en et du Conseil par des normes techniques de rĂ©glementation dĂ©taillant le contenu et la prĂ©sentation des informations relatives au principe consistant à « ne pas causer de prĂ©judice important » et prĂ©cisant le contenu, les mĂ©thodes et la prĂ©sentation pour les informations relatives aux indicateurs de durabilitĂ© et aux incidences nĂ©gatives en matiĂšre de durabilitĂ© ainsi que le contenu et la prĂ©sentation des informations relatives Ă la promotion de caractĂ©ristiques environnementales ou sociales et dâobjectifs dâinvestissement durable dans les documents prĂ©contractuels, sur les sites internet et dans les rapports pĂ©riodiques.
49 Communication FSMA_2023_01 du 24 janvier 2023 : « Q&Aâs concernant lâentrĂ©e en vigueur du RĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2022/1288 de la Commission du 6 avril 2022 complĂ©tant le rĂšglement SFDR par des normes techniques dans le domaine de la gestion dâactif ».
50 RĂšglement (UE) 2019/2088 du Parlement EuropĂ©en et du Conseil du 27 novembre 2019 sur la publication dâinformations en matiĂšre de durabilitĂ© dans le secteur des services financiers.
51 RÚglement délégué (UE) 2022/1288 complétant le RÚglement SFDR par des normes techniques.
Les produits structurĂ©s sont des produits dâinvestissement complexes. Ces produits sont liĂ©s de maniĂšre indirecte Ă un ou plusieurs actifs, via des instruments dĂ©rivĂ©s tels que des options. Les produits structurĂ©s se diffĂ©rencient des produits dâinvestissement classiques par le fait quâils ne suivent pas toujours les fluctuations du cours des actifs sous-jacents. Ils rĂ©agissent parfois de maniĂšre forte, parfois de maniĂšre faible, Ă une fluctuation des cours. Cela rend ces produits difficiles Ă comprendre pour les investisseurs de dĂ©tail qui, par consĂ©quent, ne sont pas Ă mĂȘme de bien Ă©valuer les risques.
Pour protĂ©ger les investisseurs, la FSMA a lancĂ© en 2011 un moratoire sur la commercialisation de produits structurĂ©s particuliĂšrement complexes. Ce moratoire dĂ©finit les critĂšres sur la base desquels les produits structurĂ©s jugĂ©s trop complexes peuvent ĂȘtre exclus de la commercialisation. Le moratoire entend en outre fournir aux investisseurs une meilleure vision des coĂ»ts, du risque de crĂ©dit et de la valeur de marchĂ© des produits structurĂ©s.
En Belgique, pratiquement tous les distributeurs de produits structurĂ©s ont adhĂ©rĂ© au moratoire. Ils se sont ainsi engagĂ©s Ă ne pas commercialiser auprĂšs des investisseurs de dĂ©tail des produits considĂ©rĂ©s comme particuliĂšrement complexes au regard des critĂšres du moratoire. La FSMA surveille en permanence le marchĂ© afin de sâassurer que ces distributeurs respectent le moratoire. Les produits structurĂ©s pour lesquels il nâest pas Ă©vident dâĂ©tablir sâils revĂȘtent un caractĂšre particuliĂšrement complexe ou non, font lâobjet dâune analyse approfondie.
En 2022, 16 produits prĂ©sentant des caractĂ©ristiques inĂ©dites, ont ainsi Ă©tĂ© examinĂ©s. A lâissue de son analyse, la FSMA a jugĂ© cinq de ces produits particuliĂšrement complexes. Ceux-ci nâont donc pas Ă©tĂ© commercialisĂ©s sur le marchĂ© de dĂ©tail. En outre, la FSMA a constatĂ© une augmentation du nombre de demandes de qualifications dâindices de la part du secteur. Durant lâannĂ©e 2022, la FSMA a reçu douze demandes de qualification. Plus de la moitiĂ© des indices ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme des « indices maison » 52
52 Par « indice maison », on entend de maniĂšre gĂ©nĂ©rale un indice qui ne rĂ©pond pas aux conditions cumulatives suivantes : 1° il existe depuis au moins un an, 2° son cours peut ĂȘtre consultĂ© auprĂšs dâune source accessible et sa mĂ©thode de calcul ainsi que sa composition font lâobjet dâune publication appropriĂ©e, 3° il est utilisĂ© par plusieurs autres opĂ©rateurs de marchĂ© professionnels non apparentĂ©s, 4° il prĂ©sente un objectif dâinvestissement unique clair afin de constituer « un Ă©talon reprĂ©sentatif du marchĂ© », 5° il est suffisamment diversifiĂ©, 6° sa frĂ©quence de rebalancement est au maximum trimestrielle.
Depuis le lancement du moratoire en 2011, 6 397 produits structurĂ©s ont Ă©tĂ© commercialisĂ©s en Belgique (voir le tableau 1). Un peu plus de la moitiĂ© de ceux-ci â 3 287 produits structurĂ©s âtombent sous le coup du moratoire. Les autres â 3 110 produits structurĂ©s â relĂšvent
rĂ©gime de lâopt-out53
Graphique 9 : Evolution du nombre de produits structurés commercialisés en Belgique (par an)
Graphique 10 : Evolution du volume dâĂ©mission des produits structurĂ©s commercialisĂ©s en Belgique (en millions dâeuros par an)
53 Le rĂ©gime dâopt out permet aux distributeurs de ne pas appliquer le moratoire Ă lâĂ©gard des clients dont les dĂ©pĂŽts et les instruments financiers auprĂšs des distributeurs constituent, au moment de la commercialisation, un patrimoine mobilier dâun montant supĂ©rieur Ă 500 000 euros. Lâopt out ne sâapplique quâĂ la partie du patrimoine excĂ©dant 500 000 euros.
Les annĂ©es 2020 et 2021 avaient Ă©tĂ© marquĂ©es par de trĂšs fortes diminutions des montants investis par les investisseurs belges dans les produits structurĂ©s. Cette tendance sâest arrĂȘtĂ©e en 2022. Les montants investis ont augmentĂ© par rapport Ă lâannĂ©e 2021, principalement dĂ» au plus grand volume placĂ© sous forme de produits de la branche 23 structurĂ©s et dans une moindre mesure de titres de crĂ©ance structurĂ©s. Aucun OPC structurĂ© nâa Ă©tĂ© commercialisĂ© auprĂšs des investisseurs belges en 2022. Le nombre de produits structurĂ©s commercialisĂ©s par an continue par contre Ă diminuer pour toutes les formes juridiques de produits structurĂ©s.
Depuis 2018, il avait Ă©tĂ© constatĂ© que davantage de produits Ă©taient Ă©mis en dollar amĂ©ricain. Ce phĂ©nomĂšne nâa pas Ă©tĂ© observĂ© en 2022. Plus de 90 % des produits structurĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©mis en euros (en termes de montant dâĂ©mission et de nombre de produits).
Ces derniĂšres annĂ©es, les distributeurs sâĂ©taient mis Ă commercialiser davantage de produits structurĂ©s offrant un droit au remboursement de minimum 90 %. En 2022, davantage de produits offrant un droit au remboursement du capital Ă lâĂ©chĂ©ance ont Ă©tĂ© commercialisĂ©s aussi bien en termes de nombre de produits quâen termes de montant dâĂ©mission. Ils reprĂ©sentaient plus de 90 % du montant Ă©mis en 2022. ParallĂšlement, moins de 5 % des montants Ă©mis nâoffraient aucune protection du capital. Ces donnĂ©es mettent en Ă©vidence que le droit au remboursement du capital Ă lâĂ©chĂ©ance est un Ă©lĂ©ment important dans la dĂ©cision de lâinvestisseur belge.
Vu lâenvironnement des taux dâintĂ©rĂȘt faibles ces derniĂšres annĂ©es, la FSMA avait constatĂ© que les produits structurĂ©s commercialisĂ©s avaient des durĂ©es plus longues. En 2022, Ă©tant donnĂ© la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt, les produits structurĂ©s ont eu des durĂ©es plus courtes. Plus de la moitiĂ© des montants Ă©mis des produits structurĂ©s avaient une durĂ©e comprise entre 5 ans et 8 ans.
Historiquement, les actifs sous-jacents les plus rĂ©currents Ă©taient des paniers dâactions. A partir de 2013, les fabricants de produits structurĂ©s ont de plus en plus privilĂ©giĂ© comme actif sousjacent des indices maisons incorporant souvent des mĂ©canismes54 minimalisant leur volatilitĂ© ou dĂ©duisant un dividende fixe et jouant frĂ©quemment sur des thĂ©matiques actuelles, comme par exemple ESG. En 2021, cette tendance sâest encore renforcĂ©e et les indices maison ont Ă©tĂ© le sousjacent le plus utilisĂ© par les fabricants de produits structurĂ©s, en termes de montant dâĂ©mission et de nombre de produits. En 2022, les taux dâintĂ©rĂȘt comme sous-jacent ont fait leur grand retour. Ils reprĂ©sentaient plus de moitiĂ© des produits structurĂ©s en termes de montant dâĂ©mission sur lâannĂ©e 2022.
La FSMA a menĂ© en 2021 une sĂ©rie dâinspections dans le cadre dâune Common Supervisory Action (CSA) de lâagence europĂ©enne ESMA. Elle sâest penchĂ©e sur la maniĂšre dont les rĂšgles en matiĂšre de gouvernance des produits prĂ©vues par la rĂ©glementation MiFID II Ă©taient appliquĂ©es Ă la production et Ă la distribution de fonds dâinvestissement, de titres de crĂ©ance structurĂ©s et de warrants.
Les principales constatations, bonnes pratiques et recommandations que la FSMA a tirĂ©es de cette CSA ont fait lâobjet dâun rapport sectoriel55. En annexe de ce rapport, la FSMA a Ă©galement mis Ă disposition du secteur un toolkit sur la gouvernance des produits afin dâaider les entreprises lors de lâorganisation et de lâapplication du processus de gouvernance des produits.
Un des principaux constats Ă lâissue de cet exercice portait sur la structure tarifaire des produits de crĂ©ances structurĂ©es : les producteurs et les distributeurs ne justifient et ne documentent pas suffisamment la maniĂšre dont ils examinent la structure tarifaire au regard des besoins, caractĂ©ristiques et objectifs du marchĂ© cible visĂ©. Il en va de mĂȘme pour la maniĂšre dont ils vĂ©rifient que la structure tarifaire ne compromet pas la rĂ©munĂ©ration attendue du produit.
Dans son rapport annuel prĂ©cĂ©dent 56, la FSMA avait relevĂ© que, depuis 2013, les distributeurs commercialisaient de plus en plus souvent des produits structurĂ©s basĂ©s sur un indice maison. Un indice maison est un indice Ă©tabli sur mesure qui a pour but de suivre une stratĂ©gie dâinvestissement spĂ©cifique en adaptant pĂ©riodiquement les composantes de cet indice selon une mĂ©thodologie prĂ©dĂ©terminĂ©e. La mĂ©thodologie et les filtres de sĂ©lection sont de plus en plus diversifiĂ©s et complexes. Il est aussi fait plus frĂ©quemment usage de ce que lâon appelle les dividendes synthĂ©tiques. Lâindice est dans ce cas rĂ©duit pĂ©riodiquement dâun montant forfaitaire.
Lâinspection menĂ©e au sujet du processus de gouvernance des produits auprĂšs de diffĂ©rentes banques a rĂ©vĂ©lĂ© que celles-ci, lorsquâelles dĂ©veloppent et distribuent de tels produits, nâexigent souvent pas de connaissances particuliĂšres de la part du public cible. Il est toutefois essentiel que ces produits atteignent le bon public. La FSMA estime dĂšs lors que ces produits ne devraient ĂȘtre proposĂ©s quâĂ un public cible disposant de trĂšs bonnes connaissances financiĂšres et capable dâĂ©valuer correctement lâimpact des filtres de sĂ©lection sur le rendement et la rĂ©alitĂ© Ă©conomique suivie.
Au cours de la période sous revue, la FSMA a communiqué ce point de vue aux distributeurs de produits structurés destinés aux investisseurs de détail en Belgique. La FSMA a en outre souligné que les clients ayant des connaissances financiÚres moyennes ou des connaissances financiÚres de base devraient faire partie du marché cible négatif. La FSMA a également exprimé son point de vue dans le rapport sectoriel relatif à la gouvernance des produits57
Depuis la communication de sa position sur les produits structurĂ©s adossĂ©s Ă des indices et la publication du rapport sectoriel concernant la gouvernance des produits (voir ci-dessus), la FSMA a constatĂ© une augmentation du nombre de demandes de qualifications dâindices de la part du secteur. Pour rĂ©pondre Ă ces demandes, la FSMA se base sur la FAQ 10 du Moratoire qui prĂ©cise les critĂšres Ă respecter pour ĂȘtre qualifiĂ© dâindice benchmark. Dans un souci de transparence, la FSMA a proposĂ© de modifier la FAQ 10. Cette modification concerne la maniĂšre dont les notions « dâopĂ©rateurs de marchĂ© non apparentĂ©s » et de « suffisamment diversifié » doivent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es.
Le nouveau rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© « PRIIPs » est entrĂ© en vigueur le 1er janvier 2023. Depuis cette mĂȘme date, les organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM) ont lâobligation dâĂ©tablir un PRIIPs KID (Key Information Document). La FSMA a dĂ©crit dans une communication58 la maniĂšre dont les OPC doivent lui notifier au prĂ©alable le PRIIPs KID. Le nouveau rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© apporte une sĂ©rie de modifications Ă lâancien rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ©59. Les modifications concernent essentiellement :
âą lâajout dâune nouvelle mĂ©thode de calcul des scĂ©narios de performance pour les produits de catĂ©gorie 2 (principalement constituĂ©e par les fonds dâinvestissement) ;
âą lâobligation pour les OPCVM, les fonds dâinvestissement alternatifs et les produits dâinvestissement fondĂ©s sur lâassurance et liĂ©s Ă une unitĂ© de publier les performances passĂ©es du produit ;
⹠la présentation et la méthode de calcul des indicateurs de coûts ; et
âą la prĂ©sentation spĂ©cifique des coĂ»ts des produits dâinvestissement packagĂ©s de dĂ©tail et fondĂ©s sur lâassurance (PRIIP) offrant un Ă©ventail dâoptions dâinvestissement.
Les distributeurs de PRIIPs sont tenus de mettre un document dâinformations clĂ©s (KID) Ă la disposition des clients de dĂ©tail. Le KID est un document concis qui doit exposer les Ă©lĂ©ments essentiels dâun PRIIP dans un langage comprĂ©hensible. Le KID doit ĂȘtre rĂ©digĂ© de maniĂšre uniforme, en ce qui concerne son contenu et sa forme. Cela permet aux consommateurs de comparer les KID de diffĂ©rents PRIIPs.
59 RÚglement délégué (UE) 2017/653 de la Commission du 8 mars 2017.
Pour pouvoir commercialiser un PRIIP en Belgique, il faut que le KID soit prĂ©alablement notifiĂ© Ă la FSMA. En 2022, la FSMA a reçu 223 notifications de KID pour des produits dâinvestissement packagĂ©s de dĂ©tail. La majeure partie de ces KID concernaient des produits structurĂ©s (119) et des OPCA (58). Les notifications provenaient du Grand-duchĂ© de Luxembourg (121), de la Belgique (69), dâAllemagne (14), du Royaume-Uni (13) et de la France (6).
En 2022, la FSMA a reçu, en qui concerne les produits fondĂ©s sur lâassurance, 23 KID relatifs Ă de nouveaux contrats, tandis que 142 KID lui ont Ă©tĂ© notifiĂ©s dans le cadre dâune mise Ă jour. Durant cette annĂ©e, la FSMA a Ă©galement reçu 21 documents concernant de nouvelles options dâinvestissement et 283 documents contenant une mise Ă jour dâoptions dâinvestissement existantes. Outre ceux transmis par des initiateurs belges, les KID et documents notifiĂ©s Ă la FSMA provenaient principalement dâinitiateurs luxembourgeois.
Dans le cadre dâun environnement de taux bas, les banques ont, pendant des annĂ©es, offerts sur leurs comptes dâĂ©pargne rĂ©glementĂ©s une rĂ©munĂ©ration minimale : 0,01 % pour le taux de base et 0,10 % pour la prime de fidĂ©litĂ©.
Dans les derniers mois de 2022, les banques ont relevĂ© les taux dâintĂ©rĂȘt sur ces comptes. Cette augmentation fait suite au relĂšvement des taux dâintĂ©rĂȘt de la BCE. La FSMA a, dans ce cadre, approuvĂ© un grand nombre de documents publicitaires et de documents clĂ©s pour lâĂ©pargnant60 : le nombre de documents Ă caractĂšre publicitaire approuvĂ©s en 2022 a augmentĂ© de 75 % par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente.
La FSMA a constatĂ© une nouvelle tendance au niveau de lâoffre de comptes dâĂ©pargne. En parallĂšle de lâaugmentation des taux sur les comptes dâĂ©pargne existants, les banques lancent de nouveaux comptes dâĂ©pargne pour lesquels elles offrent une rĂ©munĂ©ration plus Ă©levĂ©e. Seuls les clients ouvrant un nouveau compte bĂ©nĂ©ficient donc de cette rĂ©munĂ©ration plus Ă©levĂ©e. Cette pratique ne sert pas toujours au mieux les intĂ©rĂȘts des Ă©pargnants.
La FSMA a recommandĂ© aux consommateurs, via la lettre dâinformation de Wikifin, de vĂ©rifier les conditions applicables Ă leur compte dâĂ©pargne et de comparer les offres des banques, pour dĂ©terminer quel compte dâĂ©pargne est le plus avantageux pour eux. Le cas Ă©chĂ©ant, il ne faut pas hĂ©siter Ă ouvrir un nouveau compte dâĂ©pargne au sein de la mĂȘme banque ou Ă changer de banque.
60 Lâarticle 28ter, § 2 de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă la surveillance du secteur financiers et aux services financiers dĂ©termine que la FSMA est compĂ©tente pour contrĂŽler si, lorsquâun Ă©tablissement de crĂ©dit prĂ©sente un compte dâĂ©pargne comme Ă©tant un dĂ©pĂŽt dâĂ©pargne rĂ©glementĂ©, ce compte rĂ©pond aux critĂšres Ă©noncĂ©s par la lĂ©gislation. Le contrĂŽle de la FSMA sâeffectue a priori pour les documents publicitaires relatifs aux comptes dâĂ©pargne rĂ©glementĂ©s et le document dâinformations clĂ©s pour lâĂ©pargnant. Lorsquâil sâagit de comptes dâĂ©pargne non rĂ©glementĂ©s, la FSMA peut intervenir a posteriori pour sâassurer que les documents publicitaires respectent les principes de lâAR PUB.
La FSMA veille Ă ce que les produits dâassurance soumis au droit belge soient conformes Ă la loi. Son contrĂŽle porte aussi bien sur les conditions liĂ©es Ă ces produits que sur les informations prĂ©contractuelles et contractuelles fournies Ă leur sujet. La FSMA entend en outre contribuer Ă la protection des preneurs dâassurance en sâattachant notamment Ă leur fournir des prĂ©cisions sur certains thĂšmes ou Ă les mettre en garde contre certains risques.
Le contrĂŽle des produits dâassurance sâexerce au dĂ©part dâune approche fondĂ©e sur les risques et comporte deux piliers. Le premier pilier englobe les enquĂȘtes menĂ©es sur un thĂšme dĂ©terminĂ©. Le contrĂŽle rĂ©actif, initiĂ© en rĂ©ponse Ă un Ă©vĂ©nement donnĂ© ou Ă un problĂšme constatĂ©, constitue le deuxiĂšme pilier.
La FSMA veille Ă ce que les informations publiĂ©es en termes de durabilitĂ© par les entreprises soumises Ă son contrĂŽle soient correctes, claires, non trompeuses, suffisantes et transparentes, afin de lutter ainsi contre le greenwashing. Câest dans cette optique quâelle a rĂ©alisĂ© en 2022 une enquĂȘte portant sur le respect des rĂšgles en matiĂšre de finance durable auprĂšs des entreprises dâassurance belges.
Dans le cadre de cette enquĂȘte, la FSMA a constatĂ© que la plupart des entreprises dĂ©claraient intĂ©grer les risques en matiĂšre de durabilitĂ© dans leurs dĂ©cisions dâinvestissement et tenir compte des principales incidences nĂ©gatives des dĂ©cisions dâinvestissement sur les facteurs de durabilitĂ©.
Mais si la plupart des entreprises dĂ©crivent effectivement un certain nombre dâĂ©lĂ©ments du processus dâintĂ©gration des risques en matiĂšre de durabilitĂ©, tels que leur politique dâexclusion, et prĂ©cisent le moment oĂč ces risques sont intĂ©grĂ©s, ces informations ne sont pas suffisamment dĂ©taillĂ©es pour assurer la transparence sur toute la ligne vis-Ă -vis de lâinvestisseur.
Ă cela sâajoute que les informations ne sont pas toujours faciles Ă retrouver sur le site web des entreprises et que certaines de ces entreprises confondent dans leurs documents les informations relatives aux risques en matiĂšre de durabilitĂ©, dâune part, et celles concernant la transparence des incidences nĂ©gatives sur les facteurs de durabilitĂ©, dâautre part.
Sur la base de cette enquĂȘte, la FSMA a Ă©tabli une liste dâattentes en matiĂšre de contrĂŽle, de pratiques Ă amĂ©liorer et dâautres constats. Ce document a Ă©tĂ© transmis aux entreprises concernĂ©es.
La FSMA accorde une attention particuliĂšre Ă la mise en oeuvre des exigences relatives Ă la surveillance et Ă la gouvernance des produits dâassurance (Product oversight and governance âPOG). Les rĂšgles POG sont destinĂ©es principalement Ă faire en sorte que les caractĂ©ristiques dâun produit dâassurance correspondent aux besoins, objectifs et attentes du marchĂ© cible auquel il est destinĂ©, tant lors de la conception du produit que durant toute la durĂ©e de vie ou de commercialisation61
En 2022, la FSMA a menĂ© des investigations sur la mise en Ćuvre des rĂšgles POG par le secteur des assurances et en particulier dans le cadre des assurances liĂ©es Ă des fonds dâinvestissement (branche 23), des assurances solde restant dĂ» liĂ©es Ă un crĂ©dit Ă la consommation, des assurances multimĂ©dias et des assurances voyage, en particulier en ce qui concerne les exclusions. Ces diffĂ©rents contrĂŽles sâinscrivent dans le cadre des Union-wide Strategic Supervisory Priorities initiĂ©s par lâAutoritĂ© europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA).
61 Les rĂšgles relatives au POG sont principalement consacrĂ©es dans la directive (UE) 2016/97 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 20 janvier 2016 sur la distribution dâassurances « IDD » (mise en Ćuvre dans la loi belge du 4 avril 2014 sur les assurances) et du RĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2017/2358 de la Commission du 21 septembre 2017 complĂ©tant le directive (UE) 2016/97 du Parlement europĂ©en et du Conseil en ce qui concerne les exigences de surveillance et de gouvernance des produits applicables aux entreprises dâassurance et aux distributeurs de produits dâassurance (POG).
La crise sanitaire et la forte volatilitĂ© des marchĂ©s peuvent avoir des rĂ©percussions sur les produits dâassurance. La FSMA doit veiller Ă ce que tout produit dâassurance soit toujours en adĂ©quation avec les besoins, caractĂ©ristiques et objectifs des consommateurs », souligne Karel De Bondt, directeur-adjoint, en Ă©voquant les actions de surveillance menĂ©es en 2022 Ă lâĂ©gard des rĂšgles POG.
Dans le cadre de son contrĂŽle des produits dâassurance, que fait la FSMA pour sâassurer du respect des rĂšgles en matiĂšre de Product Oversight and Governance (POG)Â ?
« En 2021, la FSMA avait dĂ©jĂ soumis un questionnaire Ă plusieurs entreprises dâassurance, destinĂ© Ă Ă©valuer lâimpact du Covid sur la mise en Ćuvre des rĂšgles POG. En 2022, la FSMA a intensifiĂ© ses contrĂŽles des rĂšgles POG et cela va se poursuivre en 2023.
Une enquĂȘte sectorielle a Ă©tĂ© conduite sur les thĂ©matiques du rapport coĂ»ts-avantages des produits dâassurance, mieux connu sous les termes value for money, et des exclusions. Dans ce cadre, un questionnaire a Ă©tĂ© adressĂ© Ă 15 entreprises dâassurances et Ă 2 distributeurs dâassurance pour diffĂ©rentes catĂ©gories dâassurances.
A cĂŽtĂ© de cette enquĂȘte, la FSMA a menĂ© plusieurs contrĂŽles spĂ©cifiques concernant le caractĂšre value for money de produits dâassurance ayant une composante dâinvestissement (IBIPs). Ces contrĂŽles ont Ă©tĂ© essentiellement rĂ©alisĂ©s Ă partir des donnĂ©es quantitatives issues des documents dâinformations clĂ©s Ă©tablis conformĂ©ment Ă la rĂ©glementation PRIIP. Nous avons Ă cet Ă©gard considĂ©rablement Ă©largi notre base de donnĂ©es, ce qui permet de conduire des analyses fondĂ©es sur les risques afin dâidentifier les outliers sur diffĂ©rents aspects, comme par exemple les coĂ»ts, les rendements, etc. »
Quel est le but poursuivi par les actions de surveillance ?
« Dans le cadre de ces contrĂŽles, la FSMA vĂ©rifie si le produit tient suffisamment compte des besoins, caractĂ©ristiques et objectifs du marchĂ© cible identifiĂ© et offre une value for money pour ce marchĂ© cible. Lâobjectif est que les produits dâassurance commercialisĂ©s sur le marchĂ© correspondent Ă tout moment aux besoins, caractĂ©ristiques et objectifs des consommateurs auxquels ils sont adressĂ©s. Force est toutefois de constater que ceci nâest pas toujours le cas. »
Pouvez-vous donner des exemples ?
« Nous observons par exemple, pour les assurances vie liĂ©es Ă des fonds dâinvestissement, que la structure de coĂ»ts est parfois tellement Ă©levĂ©e quâelle impacte fortement les rendements obtenus par les consommateurs. Nous considĂ©rons alors que le caractĂšre value for money du produit visĂ© peut ĂȘtre mis en question. Cette problĂ©matique peut Ă©galement, par exemple, apparaĂźtre lorsque les exclusions prĂ©vues dans le cadre dâun produit dâassurance sont tellement Ă©tendues que le produit prĂ©sente peu dâavantages pour le preneur dâassurance. Cet aspect peut aussi notamment rĂ©sulter de donnĂ©es quantitatives telles que le ratio de sinistres. »
« La conception des produits dâassurance doit ĂȘtre centrĂ©e sur lâintĂ©rĂȘt du client. »
« La FSMA vérifie si le produit tient suffisamment compte des besoins, caractéristiques et objectifs du marché cible. »
Quels conseils formule la FSMA pour les entreprises dâassurance ?
« Tout dâabord, la FSMA attire lâattention sur le fait que lâintĂ©rĂȘt du client doit ĂȘtre mis au centre de lâanalyse du caractĂšre value for money des produits dâassurances. Cela implique de dĂ©velopper des critĂšres ou normes trĂšs clair(e)s et explicites Ă partir desquel(le) s on peut justifier que le produit offre une rĂ©elle utilitĂ© pour les consommateurs. Afin dâaider le secteur Ă y voir plus clair, la FSMA publiera ses attentes et
recommandations Ă lâĂ©gard des exigences en matiĂšre de POG sur le value for money et les exclusions. Enfin, il convient de garder Ă lâesprit que le contrĂŽle du respect des rĂšgles POG constitue tant pour la FSMA que lâautoritĂ© de contrĂŽle europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) une prioritĂ© absolue. »
LâĂąge lĂ©gal de la retraite sera portĂ© Ă 66 ans en 2025 et Ă 67 ans en 203062. La FSMA a menĂ© une enquĂȘte afin dâexaminer lâimpact de ce relĂšvement progressif de lâĂąge lĂ©gal de la retraite sur les contrats dâassurance existants, hormis les assurances relevant du deuxiĂšme pilier de pension. Lâobjectif de cette enquĂȘte Ă©tait de dresser un aperçu global du marchĂ© belge quant aux types de contrats dâassurance qui pourraient ĂȘtre impactĂ©s ainsi que du rĂ©gime contractuel ou, Ă dĂ©faut, de la stratĂ©gie mise en Ćuvre par les assureurs.
Cette enquĂȘte a relevĂ© quâen matiĂšre dâassurance sur la vie, les assureurs ne rĂ©glementent gĂ©nĂ©ralement pas contractuellement lâimpact du relĂšvement de lâĂąge lĂ©gal de la retraite sur les contrats dâassurance.
Les assurances incapacitĂ© de travail non liĂ©es Ă lâactivitĂ© professionnelle ont une durĂ©e courant jusquâĂ lâĂąge de 65 ans ou, dans certains cas, jusquâĂ un Ăąge infĂ©rieur. Ces produits ont une utilitĂ© tant que les assurĂ©s nâont pas atteint lâĂąge lĂ©gal de la retraite. Une prolongation des couvertures en vue dâun alignement sur lâĂąge de la retraite prĂ©sente donc un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour les assurĂ©s.
modification des conditions dâaccĂšs Ă la pension de retraite anticipĂ©e et
Les assurances maladie liĂ©es Ă lâactivitĂ© professionnelle, notamment les assurances soins de santĂ©, les assurances incapacitĂ© de travail et les assurances invaliditĂ©, ne prĂ©voient que dans un nombre trĂšs limitĂ© de contrats comme date terme de la couverture « lâĂąge de retraite », laquelle doit donc ĂȘtre interprĂ©tĂ©e Ă la lumiĂšre de la lĂ©gislation en vigueur au moment de la retraite et est donc Ă©volutive sans que le contrat ne doive ĂȘtre adaptĂ© au fil du temps sur ce point. Dans tous les autres cas, un terme est prĂ©vu dans le contrat et celui-ci peut ĂȘtre diffĂ©rent de lâĂąge de retraite. Dans ce cas, lâenquĂȘte a dĂ©montrĂ© une importante disparitĂ© quant aux stratĂ©gies mises en Ćuvre par les assureurs : certains assureurs refusent toute prolongation, dâautres assureurs acceptent les demandes de prolongation des couvertures sans surprimes et sans autres conditions, tandis que dâautres assureurs nâacceptent de prolonger la durĂ©e des couvertures que moyennant le paiement de surprimes et/ou autres conditions (ex : nouveaux examens mĂ©dicaux). Ici Ă©galement, une prolongation des couvertures en vue dâun alignement sur lâĂąge lĂ©gal de la retraite prĂ©sente un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour les assurĂ©s.
Le secteur a, en juin 2017, mis en place un code de bonne conduite « Assurances revenu garanti : prolongation de la durĂ©e en raison du relĂšvement de lâĂąge lĂ©gal de la retraite ». Ce code Ă©tait applicable aux demandes de prolongation dâun contrat dâassurance revenu garanti envoyĂ©es aux assureurs avant le 1er juin 2021.
Compte tenu du fait quâune prolongation des couvertures en vue dâun alignement sur lâĂąge lĂ©gal de la retraite continue de prĂ©senter un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour les assurĂ©s, la FSMA a exigĂ© du secteur quâil prĂ©voie un nouveau code de bonne conduite et en informe adĂ©quatement les preneurs dâassurance concernĂ©s.
Pour pouvoir effectuer un contrĂŽle ciblĂ© et efficace du respect des rĂšgles prĂ©vues par la directive sur la distribution dâassurances (IDD), la FSMA doit disposer dâinformations de base concernant les activitĂ©s de distribution dâassurances exercĂ©es par les entreprises dâassurance belges et les succursales Ă©tablies en Belgique dâentreprises dâassurance Ă©trangĂšres. La FSMA doit en outre obtenir des donnĂ©es chiffrĂ©es sur certains produits dâassurance destinĂ©s Ă des clients de dĂ©tail.
Pour collecter ces informations, la FSMA a mis sur pied un reporting pĂ©riodique, appelĂ© « cartographie IDD ». Elle utilisera cette cartographie pour Ă©tablir un profil de risque du secteur. Tout comme la cartographie MiFID, la cartographie IDD fait lâobjet dâun rĂšglement adoptĂ© par la FSMA. Les aspects pratiques du reporting sont prĂ©sentĂ©s dans une communication de la FSMA.
La cartographie recueille certaines donnĂ©es de base par marque. Il sâagit uniquement dâinformations gĂ©nĂ©rales, telles que lâidentification des marques, le nombre de points de distribution au sein du rĂ©seau face-to-face, lâutilisation de canaux de distribution Ă distance, âŠ
Des chiffres actuels sont par ailleurs demandĂ©s en ce qui concerne un certain nombre de produits vendus Ă des personnes physiques. Il sâagit ici dâindiquer, dans la cartographie, le produit prĂ©sentant le ratio de commission le plus Ă©levĂ©, le produit prĂ©sentant le ratio de sinistralitĂ© le plus faible, le produit prĂ©sentant le plus grand nombre de sinistres classĂ©s sans suite, le produit prĂ©sentant la plus forte augmentation du nombre de nouveaux contrats dâassurance, âŠ
Ce reporting est applicable Ă partir du 30 juin 2023 et doit ĂȘtre effectuĂ© chaque annĂ©e. La FSMA attend des entreprises dâassurance quâelles lui adressent le 30 septembre 2023 un premier reporting qui portera sur leurs activitĂ©s exercĂ©es au cours de lâannĂ©e civile 2022. A partir de lâannĂ©e suivante, les entreprises dâassurance devront transmettre leur reporting chaque annĂ©e Ă la date du 30 juin, pour leurs activitĂ©s exercĂ©es au cours de lâannĂ©e civile prĂ©cĂ©dente.
Les contrats dâassurance incendie sont souvent difficiles Ă comprendre pour les consommateurs. Les consĂ©quences des inondations de juillet 2021 lâont une fois de plus dĂ©montrĂ©. Ces contrats sont trĂšs complexes et contiennent de nombreuses notions compliquĂ©es. Ils ne sont donc pas faciles Ă lire.
LâOmbudsman des Assurances souligne cette situation dans son rapport annuel 2021, qui fait Ă©tat de 1 335 interventions pour ce type de produits, chiffre en hausse de 20 % par rapport Ă 2020.
Pour remĂ©dier Ă cette problĂ©matique, la FSMA a examinĂ©, dans le cadre du lancement de ses 20 projets pour lâavenir, comment les contrats dâassurance incendie pourraient ĂȘtre simplifiĂ©s. Cet examen est guidĂ© par plusieurs principes. Le premier est que ces contrats doivent ĂȘtre rĂ©digĂ©s dans un langage clair et accessible, reposant sur des phrases courtes et simples. Ils doivent Ă©galement prĂ©senter une structure limpide et utiliser des notions claires. Enfin, le principe « tout est couvert, sauf âŠÂ » est important Ă respecter, dans la mesure oĂč il donne aux consommateurs plus de visibilitĂ© sur les sinistres qui ne sont pas assurĂ©s.
En 2023, la FSMA mĂšnera des investigations complĂ©mentaires en matiĂšre de POG, en particulier en ce qui concerne la thĂ©matique Value for money. Il est en effet important de sâassurer que les produits dâassurance offrent un bon rapport coĂ»ts-avantages Ă la lumiĂšre des besoins, caractĂ©ristiques et objectifs du marchĂ© cible. Cela vaut tant pour les produits dâassurance sur la vie que non-vie.
Une attention particuliĂšre sera Ă©galement portĂ©e Ă la clartĂ© et la lisibilitĂ© des contrats dâassurance. Cela vise notamment les contrats dâassurance incendie qui restent encore trop souvent complexes pour les preneurs dâassurance.
La FSMA contrĂŽle la publicitĂ© portant sur les produits financiers. Ce contrĂŽle est trĂšs important car câest gĂ©nĂ©ralement par le biais dâune publicitĂ© que les consommateurs reçoivent les premiĂšres informations sur de tels produits. Il est essentiel que les consommateurs puissent se faire une idĂ©e des produits financiers en toute connaissance de cause. Câest pourquoi les messages publicitaires doivent ĂȘtre corrects et lisibles.
La publicitĂ© faite pour des produits financiers doit satisfaire aux exigences imposĂ©es par la lĂ©gislation belge. Lâinformation fournie doit ĂȘtre exacte et rĂ©digĂ©e dans un langage comprĂ©hensible et elle doit comporter des prĂ©cisions sur les risques et les frais liĂ©s au produit. Les avantages et inconvĂ©nients du produit doivent ĂȘtre mis clairement en exergue et prĂ©sentĂ©s de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e. Toute information trompeuse est interdite.
La publicitĂ© relative Ă certains produits financiers est soumise Ă un examen approfondi de la FSMA avant dâĂȘtre diffusĂ©e. Il en va ainsi de la publicitĂ© concernant des fonds dâinvestissement publics, des comptes dâĂ©pargne rĂ©glementĂ©s et certains instruments de placement. Lâexercice dâun contrĂŽle prĂ©alable permet Ă la FSMA dâintervenir Ă un moment utile, câest-Ă -dire avant que lâinvestisseur ne souscrive Ă©ventuellement un produit sur la base dâinformations ou de publicitĂ©s incorrectes, incomplĂštes ou trompeuses. Lâaction de la FSMA vise Ă Ă©viter les situations dommageables.
En 2022, la FSMA a analysĂ© 2 973 communications Ă caractĂšre publicitaire portant sur des fonds, des comptes dâĂ©pargne rĂ©glementĂ©s et des produits dâassurance, ainsi que sur des titres de crĂ©ance structurĂ©s, des instruments dĂ©rivĂ©s et des obligations proposĂ©es par des Ă©tablissements financiers. Une communication Ă caractĂšre publicitaire est toute forme dâinformation diffusĂ©e au sujet dâun produit financier en vue de solliciter le public. La FSMA a envoyĂ© 1 746 e-mails pour faire part de ses remarques sur les publicitĂ©s faites pour des fonds, comptes dâĂ©pargne rĂ©glementĂ©s et produits dâassurance. Ces remarques portaient pour la plupart sur le contenu minimal obligatoire des publicitĂ©s et sur la prĂ©sentation des rendements historiques. Le nombre de dossiers de publicitĂ© concernant des fonds, des comptes dâĂ©pargne rĂ©glementĂ©s et des produits dâassurance, ainsi que des titres de crĂ©ance structurĂ©s, des instruments dĂ©rivĂ©s et des obligations proposĂ©es par des Ă©tablissements financiers sâest Ă©tabli en 2022 Ă 1 104. La majoritĂ© de ces dossiers, Ă savoir 688, portaient sur des fonds.
Les entreprises soumises au contrĂŽle de la FSMA doivent agir de maniĂšre honnĂȘte, Ă©quitable et professionnelle vis-Ă -vis des consommateurs. Elles doivent disposer dâune organisation adĂ©quate et appliquer certaines procĂ©dures pour pouvoir assurer un traitement correct et diligent des consommateurs de services financiers. Pour vĂ©rifier si les entreprises soumises Ă son contrĂŽle respectent ces rĂšgles de conduite, la FSMA mĂšne notamment des inspections.
PortĂ©e des rĂšgles de conduiteâ â68
RĂšgles de conduite dans le secteur bancaire : pleins feux sur la gouvernance des produits et le reporting sur les coĂ»ts et fraisâ â69
RĂšgles de conduite dans le secteur des assurances : des actions de surveillance relatives aux rĂšgles de conduite IDDâ â72
Une fonction clĂ© pour lâapplication des rĂšgles de conduite : les compliance officers agréésâ â74
Les inspections en 2022â â75
Les rĂšgles de conduite protĂšgent les consommateurs en Ă©vitant quâils nâachĂštent des produits financiers qui ne conviennent pas Ă leur profil de risque ou Ă leurs objectifs dâinvestissement et en empĂȘchant que les intĂ©rĂȘts des Ă©tablissements financiers ne prennent le pas sur ceux des consommateurs.
Les rÚgles de conduite ne protÚgent pas que le grand public. Certaines valent aussi pour la clientÚle professionnelle des établissements financiers.
Les rĂšgles de conduite diffĂšrent selon les activitĂ©s. Les banques et les entreprises dâinvestissement doivent respecter les rĂšgles de conduite MiFID63. Le secteur de lâassurance doit se plier aux rĂšgles de conduite IDD64. Dâautres rĂšgles de conduite encore sâappliquent aux activitĂ©s de crowdfunding, de planification financiĂšre et dâoctroi de crĂ©dit aux petites et moyennes entreprises.
Ă chaque demande dâoctroi dâun agrĂ©ment ou dâune extension dâagrĂ©ment, la FSMA examine si lâĂ©tablissement dispose dâune organisation adĂ©quate et de politiques claires permettant de garantir que les rĂšgles de conduite seront respectĂ©es.
La FSMA procĂšde par ailleurs Ă des inspections destinĂ©es Ă vĂ©rifier si les entreprises respectent les rĂšgles de conduite auxquelles elles sont soumises. Elle contrĂŽle aussi Ă cette occasion si les entreprises ont mis en place une organisation appropriĂ©e pour respecter ces rĂšgles et si elles sây conforment effectivement. Lorsque la FSMA constate des infractions aux rĂšgles de conduite, elle sâattaque au problĂšme de maniĂšre Ă ce quâil soit remĂ©diĂ© aux points faibles et lacunes prĂ©sents dans lâorganisation des entreprises.
En 2022, la FSMA a analysĂ© certaines demandes dâagrĂ©ment ou dâextension dâagrĂ©ment lorsquâelles Ă©taient susceptibles dâinfluer sur le respect des rĂšgles de conduite. Ce fut par exemple le cas des plateformes de crowdfunding, dĂ©sormais appelĂ©es prestataires de services de financement participatif. Celles-ci doivent en effet demander un nouvel agrĂ©ment suite Ă lâentrĂ©e en vigueur dâun rĂšglement europĂ©en qui harmonise la prestation de services de financement participatif65. Sous lâangle des rĂšgles de conduite, les politiques et procĂ©dures liĂ©es au devoir de diligence, aux conflits dâintĂ©rĂȘts et au traitement des plaintes font lâobjet dâun examen spĂ©cifique Ă lâoccasion de la procĂ©dure dâagrĂ©ment de chaque prestataire. Le respect des rĂšgles de conduite constitue une condition dâexercice de lâactivitĂ© et fait dĂšs lors lâobjet de contrĂŽles aprĂšs que lâagrĂ©ment a Ă©tĂ© octroyĂ© Ă©galement. 63 Markets in Financial Instruments Directive.
64 Insurance Distribution Directive.
65 RÚglement (UE) 2020/1503 du Parlement européen et du Conseil du 7 octobre 2020 relatif aux prestataires européens de services de financement participatif pour les entrepreneurs, et modifiant le rÚglement (UE) 2017/1129 et la directive (UE) 2019/1937.
LâannĂ©e 2022 marque Ă©galement un tournant important en terme dâintĂ©gration de la finance durable dans les rĂšgles de conduite IDD et MiFID66. DĂ©sormais, les prĂ©fĂ©rences des clients en matiĂšre dâinvestissements durables (ESG) font partie des objectifs dâinvestissement des clients. Il en dĂ©coule que les entreprises doivent collecter les prĂ©fĂ©rences des clients en la matiĂšre. Les conseils ou la gestion de portefeuille qui ne prennent pas en compte ces prĂ©fĂ©rences des clients ne sont donc plus considĂ©rĂ©s comme adĂ©quats. Les rĂšgles de gouvernance des produits ont Ă©galement Ă©tĂ© adaptĂ©es afin dâintĂ©grer les caractĂ©ristiques ESG des produits, entre autres, dans le processus de dĂ©termination du marchĂ© cible. Enfin, lors de lâidentification des conflits dâintĂ©rĂȘts susceptibles de se produire dans le cadre de la fourniture des services de conseil en investissement et de gestion de portefeuille, les entreprises doivent dĂ©sormais prendre en compte les conflits dâintĂ©rĂȘts qui dĂ©coulent des prĂ©fĂ©rences des clients en matiĂšre de durabilitĂ©.
La FSMA a participĂ© en 2022 Ă de nombreux travaux au niveau europĂ©en, qui visaient soit Ă assurer une plus grande convergence dans lâinterprĂ©tation et lâapplication des rĂšgles de conduite, soit Ă prĂ©parer les rĂ©formes futures en la matiĂšre. Parmi ceux-ci figurent notamment les travaux visant Ă guider le secteur dans lâapplication des nouvelles rĂšgles en matiĂšre de finance durable67 ou encore les rĂ©flexions europĂ©ennes sur la stratĂ©gie de protection des investisseurs de dĂ©tail68. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les dĂ©fis liĂ©s aux travaux europĂ©ens sont nombreux et la FSMA mĂšne de plus en plus dâactions de contrĂŽle qui sâinscrivent dans un contexte plus large, dĂ©fini au niveau europĂ©en.
La FSMA a ainsi de nouveau pris part en 2022 Ă des actions communes de supervision initiĂ©es par lâagence europĂ©enne ESMA69
RÚgles de conduite dans le secteur bancaire : pleins feux sur la gouvernance des produits et le reporting sur les coûts et frais
En 2022, la FSMA a achevĂ© une inspection, lancĂ©e Ă lâinitiative de lâESMA, concernant les exigences en matiĂšre de gouvernance des produits auxquelles doivent satisfaire les concepteurs et les distributeurs dâinstruments financiers (voir le rapport annuel 2021). La FSMA a fourni aux entitĂ©s contrĂŽlĂ©es un retour dâinformation dĂ©taillĂ© sur les actions quâelles devaient entreprendre pour respecter leurs obligations. La FSMA continue de suivre de prĂšs la mise en Ćuvre de ces mesures.
66 Voir le rĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2021/1253 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant le rĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2017/565 en ce qui concerne lâintĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© et des risques et prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© dans certaines exigences organisationnelles et conditions dâexercice applicables aux entreprises dâinvestissement, la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1269 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2017/593 en ce qui concerne lâintĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© dans les obligations applicables en matiĂšre de gouvernance des produits et le rĂšglement dĂ©lĂ©gué 2021/1257 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant les rĂšglements dĂ©lĂ©guĂ©s (UE) 2017/2358 et (UE) 2017/2359 en ce qui concerne lâintĂ©gration des facteurs de durabilitĂ©, des risques en matiĂšre de durabilitĂ© et des prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© dans les exigences de surveillance et de gouvernance des produits applicables aux entreprises dâassurance et aux distributeurs de produits dâassurance, et dans les rĂšgles de conduite et les rĂšgles rĂ©gissant le conseil en investissement applicables aux produits dâinvestissement fondĂ©s sur lâassurance
67 Ces travaux aboutirent Ă lâĂ©laboration dâune guidance de lâEIOPA (Guidance on the integration of sustainability preferences in the suitability assessment under the Insurance Distribution Directive (IDD), 20 juillet 2022) et Ă lâintĂ©gration dâun volet « ESG » dans les guidelines existantes de lâESMA sur le test dâadĂ©quation (Guidelines on certain aspects of the MiFID II suitability requirements, 23 septembre 2022).
68 Voir Calls for advice to the European Supervisory Authorities on the protection of retail investors, 3 août 2021.
69 Les actions de supervision communes visent Ă une plus grande convergence de la surveillance financiĂšre dans lâUnion europĂ©enne.
Cette action commune a permis Ă la FSMA de relever des bonnes pratiques et des points Ă amĂ©liorer qui ont Ă©tĂ© dĂ©taillĂ©s dans un rapport sectoriel. Ce dernier Ă©tait accompagnĂ© dâun toolkit pour la gouvernance des produits destinĂ© Ă aider les entreprises Ă organiser et appliquer concrĂštement le processus de gouvernance des produits Ă mettre en Ćuvre dans le cas de titres de crĂ©ance structurĂ©s. La FSMA a publiĂ© en 2022 deux autres rapports sectoriels encore, lâun sur lâĂ©valuation du caractĂšre appropriĂ© et lâautre sur celle de lâadĂ©quation70
La FSMA a participĂ© en 2022 Ă deux nouvelles actions communes de lâESMA portant sur la fourniture aux clients de dĂ©tail dâinformations sur les coĂ»ts et frais. La premiĂšre action consistait en une inspection relative au reporting ex-post71 sur les coĂ»ts et frais. Il sâagit des informations que les entreprises doivent, depuis 2018, fournir aux clients Ă propos de tous les coĂ»ts et frais liĂ©s Ă des instruments financiers ainsi quâĂ des services dâinvestissement et auxiliaires. Lâinspection Ă©tait axĂ©e sur le reporting concernant des OPCVM fonds dâactions europĂ©ens, des actions, des obligations plain vanilla72, des titres de crĂ©ance ou obligations structurĂ©s, et des produits directement ou indirectement soumis Ă des frais de change.
La FSMA a vĂ©rifiĂ© si les informations donnĂ©es reflĂ©taient de maniĂšre correcte et complĂšte les coĂ»ts et les charges, y compris tous les coĂ»ts implicites et explicites, et si les entreprises les fournissaient en temps voulu. La FSMA a analysĂ© les procĂ©dures des entreprises et rĂ©alisĂ© des contrĂŽles alĂ©atoires sur les reportings les plus rĂ©cents. Ici encore, les entreprises ont reçu un retour dâinformation dĂ©taillĂ© sur les actions quâelles devaient entreprendre pour respecter leurs obligations et la FSMA continue de suivre de prĂšs la mise en Ćuvre de ces mesures. La FSMA publiera en 2023 un rapport sectoriel sur la fourniture ex-post dâinformations sur les coĂ»ts et frais.
La seconde action commune de lâESMA Ă laquelle la FSMA a pris part avait trait aux informations ex ante73 sur les coĂ»ts et frais. LâESMA a pour la premiĂšre fois coordonnĂ© un exercice de mystery shopping (voir lâinterview) au sujet des informations que le client doit recevoir avant de conclure une transaction. Lâexercice fut scindĂ© en deux parties. Un premier scĂ©nario prĂ©voyait que les mystery shoppers se rendent dans des agences bancaires pour y demander des conseils en investissement. Dans le second, ils devaient surfer sur un site web ou une application afin dây rĂ©aliser un placement de leur propre initiative, sans conseil en investissement. Les deux scĂ©narios Ă©taient focalisĂ©s sur les fonds de placement et les obligations. Parmi les mystery shoppers se trouvaient des clients aussi bien existants que nouveaux. Ă lâissue de leur visite, les mystery shoppers ont rempli un formulaire dâĂ©valuation et ont transmis toutes les informations reçues Ă la FSMA, qui les a analysĂ©es.
Sâagissant des visites en ligne, lâobjectif Ă©tait notamment de vĂ©rifier si les entreprises dĂ©claraient et catĂ©gorisaient entiĂšrement tous les coĂ»ts et frais, y compris dâĂ©ventuels frais de change, si elles indiquaient correctement les effets cumulatifs des coĂ»ts sur le rendement et si elles procuraient la documentation lĂ©galement requise sur les produits.
En ce qui concerne les visites en agence, la FSMA a vĂ©rifiĂ© si les employĂ©s de la banque avaient fourni toutes les informations obligatoires sur la banque, ses services et les produits proposĂ©s, en accordant une attention particuliĂšre aux coĂ»ts et aux frais. Dans la mesure du possible, elle a Ă©galement vĂ©rifiĂ© si les employĂ©s avaient rĂ©coltĂ© les renseignements nĂ©cessaires pour effectuer une Ă©valuation de lâadĂ©quation du produit avant de le recommander, et sâils avaient fourni en temps utile une dĂ©claration dâadĂ©quation au client.
Comme il est dâusage dans ce type dâaction de surveillance, oĂč les entreprises nâont pas la possibilitĂ© de fournir des explications sur les manquements identifiĂ©s, la FSMA nâa pas pris de mesures correctives sur la seule base des rĂ©sultats du mystery shopping. Ă lâissue de lâexercice, la FSMA a fourni un retour dâinformation dĂ©taillĂ© aux entreprises contrĂŽlĂ©es et leur a demandĂ© dâĂ©laborer un plan dâaction.
Sur la pĂ©riode 2020-2022, la FSMA a par ailleurs effectuĂ© un contrĂŽle sur le respect des rĂšgles concernant le rapport dit RTS74 28. Les entreprises sont tenues de publier le 30 avril de chaque annĂ©e sur leur site web lâidentitĂ© des cinq premiĂšres plateformes quâelles ont utilisĂ©es pour exĂ©cuter les ordres de leurs clients (volet quantitatif), ainsi quâun rĂ©sumĂ© des conclusions quâelles tirent sur la qualitĂ© dâexĂ©cution obtenue (volet qualitatif).
La FSMA sâest tout dâabord enquise de savoir si les entreprises avaient publiĂ© le reporting dans les temps et si son contenu satisfaisait aux rĂšgles. Elle a ensuite sĂ©lectionnĂ© des entreprises pour y mener un second contrĂŽle, plus approfondi, portant Ă©galement sur la politique dâexĂ©cution des ordres. Ces entreprises ont reçu un retour dâinformations dĂ©taillĂ© et ont Ă©laborĂ© un plan dâaction.
La FSMA a Ă©galement menĂ© une inspection sur les objectifs commerciaux, les incentives et le systĂšme de rĂ©munĂ©ration quâune banque avait mis en place en faveur de ses agents bancaires. La FSMA a constatĂ© que ce systĂšme donnait lieu Ă des conflits dâintĂ©rĂȘts et quâil comprenait des incentives susceptibles dâamener les agents bancaires Ă faire passer leurs intĂ©rĂȘts personnels ou ceux de lâĂ©tablissement avant les intĂ©rĂȘts des clients. La FSMA a Ă©galement constatĂ© que la politique de la banque et son registre des conflits dâintĂ©rĂȘts nâĂ©taient pas dĂ©finis de maniĂšre suffisamment exhaustive et que la fonction de compliance nâĂ©tait pas assez impliquĂ©e dans lâĂ©laboration et le suivi de la politique de rĂ©munĂ©ration. La FSMA a enjoint la banque de supprimer immĂ©diatement certains objectifs et de prendre pour le reste des mesures correctives Ă court terme.
En 2022, la FSMA a poursuivi une sĂ©rie dâinspections auprĂšs des courtiers, entamĂ©e en 2021 et consacrĂ©e au respect du devoir de diligence lors de la distribution dâassurances dâĂ©pargne et dâinvestissement. Ces inspections ont laissĂ© apparaĂźtre que de nombreux courtiers documentent encore de maniĂšre insuffisante la collecte des informations sur les connaissances, lâexpĂ©rience, la situation financiĂšre et les objectifs dâinvestissement des clients. Dans certains cas, les connaissances des clients ne sont pas effectivement testĂ©es, le courtier se limitant Ă une auto-Ă©valuation des connaissances par les clients eux-mĂȘmes. Certaines informations obligatoires ne sont pas toujours fournies par les courtiers de maniĂšre correcte, par exemple quant Ă la nature des conseils fournis aux clients (exemple : les conseils sont-ils fondĂ©s sur une analyse impartiale ?). Dans ce domaine, la FSMA veille tout particuliĂšrement Ă accompagner les courtiers dans lâexercice de remĂ©diation lorsque des infractions sont constatĂ©es. Elle fournit les explications nĂ©cessaires lors de rĂ©unions de suivi et renvoie les courtiers vers son guide pratique75, publiĂ© en janvier 2022.
Suite Ă un nombre trĂšs Ă©levĂ© de plaintes de clients, la FSMA a Ă©galement menĂ© des inspections sur place, qui nâont pas Ă©tĂ© annoncĂ©es au prĂ©alable, auprĂšs de rĂ©seaux dâintermĂ©diaires dâassurance Ă titre accessoire dans le secteur des assurances multimĂ©dias. Dans un cas, lâinspection a abouti Ă une interdiction dâexercice des activitĂ©s de lâintermĂ©diaire concernĂ©, Ă©tant donnĂ© la gravitĂ© et le nombre de constats de manquements. Cette interdiction Ă©tait applicable jusquâĂ remĂ©diation complĂšte et a fait lâobjet dâune publication.
Une action commune sur le thĂšme de la gouvernance des produits concernant un produit commercialisĂ© sur le territoire de plusieurs Ătats membres avait Ă©tĂ© entamĂ©e en 2021 sous la coordination de lâagence europĂ©enne EIOPA. Elle sâest poursuivie en 2022. La FSMA a finalisĂ© en 2022 son inspection auprĂšs du seul courtier qui distribuait ce produit sur le territoire belge. Plusieurs infractions graves aux rĂšgles relatives Ă la gouvernance des produits, aux inducements et au devoir de diligence ont Ă©tĂ© identifiĂ©es. Le courtier a dans lâintervalle mis fin Ă la commercialisation du produit concernĂ©. Outre la remĂ©diation des manquements constatĂ©s, la FSMA sâattend Ă recevoir une analyse prĂ©alable des inducements de la part du courtier si celui-ci dĂ©cide de reprendre la commercialisation de produits dâassurance du mĂȘme type de lâassureur concernĂ©.
La FSMA a Ă©galement menĂ© plusieurs actions de contrĂŽle off-site au cours de lâannĂ©e 2022. Elle a par exemple contrĂŽlĂ© les politiques et procĂ©dures de plusieurs entreprises dâassurance en matiĂšre de gouvernance des produits, en parallĂšle Ă des actions de contrĂŽle portant sur les produits eux-mĂȘmes
Toujours dans lâaxe de la gouvernance des produits, la FSMA a interrogĂ© plusieurs assureurs en vue de vĂ©rifier comment ils tiennent compte des spĂ©cificitĂ©s des marchĂ©s cibles locaux dans leurs politiques et procĂ©dures lors de la conception de produits dâassurance destinĂ©s Ă des clients dâautres Etats membres, distribuĂ©s dans le cadre du rĂ©gime de la libre prestation de services.
La FSMA a aussi entamĂ© une action auprĂšs de plusieurs assureurs en vue de contrĂŽler le respect des rĂšgles relatives aux inducements lors de la distribution dâassurances dâĂ©pargne et dâinvestissement, de mĂȘme quâune action visant Ă contrĂŽler le respect du code de conduite relatif aux inducements dans le cadre des assurances vie et non vie76
« Le mystery shopping permet Ă la FSMA dâobserver de prĂšs la maniĂšre dont les entreprises traitent leurs clients »
Ces derniĂšres annĂ©es, la supervision de la FSMA sâest largement appuyĂ©e sur des inspections sur place annoncĂ©es. Comme lâexplique Els De Keyser, directeur, le mystery shopping constitue toutefois un important moyen de contrĂŽle supplĂ©mentaire lorsquâil sâagit de vĂ©rifier si les rĂšgles de conduite sont respectĂ©es.
En quoi le mystery shopping est-il un outil tellement précieux pour le contrÎle du respect des rÚgles de conduite ?
« Pour appliquer correctement les rĂšgles de conduite, il est essentiel que les entreprises disposent de procĂ©dures, de systĂšmes et de contrĂŽles internes adĂ©quats. Lors dâinspections et de contrĂŽles Ă distance, la FSMA vĂ©rifie donc si tous les aspects de la rĂ©glementation sont suffisamment âintĂ©grĂ©sâ dans lâorganisation des entreprises. Elle effectue des sondages sur dossiers clients pour Ă©valuer dans quelle mesure les rĂšgles de conduite sont appliquĂ©es comme il faut. Lorsquâelle constate des manquements, elle impose des mesures de redressement et les entreprises doivent amĂ©liorer leur organisation.
Mais qui dit organisation parfaite ne dit pas nĂ©cessairement bonne application des rĂšgles de conduite. La FSMA peut faire appel Ă des mystery shoppers pour vraiment voir les entreprises et leurs collaborateurs « en action ». Ces personnes se rendent Ă lâimproviste dans leurs agences ou sur leur site web puis font rapport sur leur expĂ©rience en tant que client. La FSMA a ainsi la possibilitĂ© de dĂ©celer des points faibles dans le fonctionnement des entreprises.
La FSMA donne ensuite un retour dâinformations aux entreprises et peut leur demander dâĂ©tablir un plan dâaction. Comme les entreprises nâont pas Ă©tĂ© averties et nâont donc pas lâopportunitĂ© de rĂ©agir aux constats, la FSMA ne prend jamais de mesures formelles sur la seule base dâun exercice de mystery shopping. »
Ces mystery shoppers sont-ils vraiment objectifs ? Ne provoquent-ils pas des comportements « fautifs » par exemple ?
« Il est primordial que le mystery shopping se fasse de la maniĂšre la plus objective possible. La FSMA fait la plupart du temps appel Ă des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es quâelle engage au travers de marchĂ©s publics. Des collaborateurs de la FSMA peuvent toutefois aussi faire du mystery shopping
Tous les mystery shoppers correspondent Ă un profil prĂ©dĂ©terminĂ© et suivent un scĂ©nario qui leur est expliquĂ© lors dâune formation. Ils doivent remplir un formulaire dâĂ©valuation aprĂšs leur visite et remettre Ă la FSMA lâensemble des informations reçues. Câest la FSMA qui analyse ces donnĂ©es et formule les conclusions. Il ressort de discussions entre la FSMA et les entreprises concernĂ©es que ces derniĂšres font elles-mĂȘmes souvent appel Ă des mystery shoppers pour vĂ©rifier si leurs collaborateurs respectent les rĂšgles de conduite. Elles organisent de plus ces visites Ă une frĂ©quence et dans un nombre de points de vente gĂ©nĂ©ralement beaucoup plus Ă©levĂ©s que la FSMA. Il est frappant de constater que, indĂ©pendamment du nombre de visites, les entreprises et la FSMA parviennent Ă des conclusions gĂ©nĂ©rales similaires. Cela semble indiquer que la mĂ©thodologie de la FSMA est efficace. »
Les mystery shoppers effectuent-ils également des transactions ?
« Les mystery shoppers de la FSMA ne rĂ©alisent pour lâinstant pas de transactions. Lorsquâils se rendent dans une agence pour demander un conseil en investissement, ils ne vont pas jusquâĂ vĂ©ritablement investir. La FSMA nâest donc actuellement pas en mesure dâobtenir une vision complĂšte de tous les aspects des rĂšgles de conduite. Lors de lâexercice coordonnĂ© par lâagence europĂ©enne ESMA, il est apparu que certains pays voisins disposaient dâun cadre rĂ©glementaire adaptĂ© autorisant lâexĂ©cution de transactions. La FSMA examine pour le moment les mesures Ă prendre pour pouvoir faire de mĂȘme. »
« Qui dit organisation parfaite ne dit pas nécessairement bonne application des rÚgles de conduite »
La FSMA agrĂ©e les compliance officers. En 2022, 13 candidats ont obtenu un agrĂ©ment. Chaque candidat est interviewĂ© par la FSMA, parfois conjointement avec la Banque nationale de Belgique, avant dâĂȘtre agréé. Cet entretien, qui vient complĂ©ter lâexamen du dossier dâagrĂ©ment, permet de vĂ©rifier que certaines conditions dâagrĂ©ment, comme la condition dâexpĂ©rience adĂ©quate, sont bien respectĂ©es. Lâentrevue constitue Ă©galement lâoccasion dâavoir un premier contact avec le futur compliance officer
Les compliance officers qui travaillent au sein dâentreprises rĂ©glementĂ©es exercent une fonction clĂ©. Ils permettent en effet dâoffrir certaines garanties quant au respect des rĂšgles de conduite. Ils contribuent ainsi Ă la protection du consommateur.
Les compliance officers sont les interlocuteurs privilĂ©giĂ©s de la FSMA au sein des entreprises rĂ©glementĂ©es. Ils sont gĂ©nĂ©ralement la personne de contact de la FSMA lors des inspections. Pleinement consciente du rĂŽle crucial quâils ont Ă jouer, la FSMA organise, selon une approche basĂ©e sur les risques, des rencontres avec des compliance officers qui quittent leur fonction au sein dâune entreprise. Ils peuvent ainsi lui faire part du bilan de leur expĂ©rience.
AccroĂźtre la convergence dans lâinterprĂ©tation des rĂšgles de conduite, tant au niveau belge quâau niveau europĂ©en, restera une prioritĂ© pour la FSMA en 2023. Elle sây emploiera en apportant sa contribution Ă des groupes de travail europĂ©ens et en publiant de nouvelles communications et des rapports sectoriels sur les rĂšgles de conduite.
Elle participera Ă de nouvelles actions europĂ©ennes dont le but sera dâeffectuer des inspections portant sur les rĂšgles de conduite et en particulier sur la fourniture dâinformations au client de dĂ©tail. Elles sâopĂ©reront dans le cadre des rĂšgles de conduite MiFID et mettront tout particuliĂšrement lâaccent sur les aspects de durabilitĂ©.
La FSMA prendra des initiatives pour faire le point sur la mise en Ćuvre des rĂšgles concernant les prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© et entreprendre des actions de contrĂŽle en consĂ©quence.
Le Corps central dâinspection est chargĂ© de mener toutes les inspections dans les domaines supervisĂ©s par la FSMA et en rĂ©alise Ă©galement pour le compte du CollĂšge de supervision des rĂ©viseurs dâentreprises77. En 2022, il a effectuĂ© des inspections concernant le respect des rĂšgles de conduite MiFID et IDD. Il a Ă©galement menĂ© des inspections portant sur le respect des conditions dâagrĂ©ment ou dâenregistrement, notamment par les institutions de retraite professionnelle, les planificateurs financiers indĂ©pendants, les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement et les sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPC(A), sur le respect de la lĂ©gislation anti-blanchiment par les bureaux de change, les intermĂ©diaires dâassurance, les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement et les sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPC(A) et sur les contrĂŽles qualitĂ© pratiquĂ©s par les rĂ©viseurs dâentreprises.
Pour sĂ©lectionner les entreprises qui feront lâobjet dâune inspection, la FSMA adopte de façon gĂ©nĂ©rale une approche fondĂ©e sur les risques. Elle tient ainsi compte de diffĂ©rents facteurs tels que lâimpact des activitĂ©s des entreprises en termes de nombre de clients de dĂ©tail ou professionnels, de type de produits et de services offerts, de part de marchĂ© et de probabilitĂ© de survenance dâun risque.
Les inspections ont notamment pour but dâĂ©valuer si les activitĂ©s de ces entreprises seraient susceptibles de causer un prĂ©judice aux consommateurs ou dâavoir un effet nĂ©gatif sur la confiance placĂ©e dans le systĂšme financier. Lorsquâelle sĂ©lectionne les entreprises soumises Ă son contrĂŽle qui feront lâobjet dâune inspection, la FSMA sâefforce aussi, dans la majoritĂ© des cas, de couvrir le marchĂ© le plus largement possible.
78 Engagement Quality Control Review (Revue de contrĂŽle qualitĂ© de la mission) â Processus mis en place pour Ă©valuer de façon objective, au plus tard Ă la date du rapport dâaudit, les jugements importants exercĂ©s par lâĂ©quipe affectĂ©e Ă la mission et les conclusions auxquelles elle est parvenue aux fins de la formulation du rapport dâaudit.
79 ProcĂ©dures dâacceptation dâun nouveau client et/ou dâune nouvelle mission et procĂ©dures de poursuite dâune mission rĂ©visorale.
80 Ce chiffre tient compte des procĂ©dures dâinspections uniquement et nâinclut pas les travaux rĂ©alisĂ©s par le CollĂšge de supervision des rĂ©viseurs dâentreprises.
Les consommateurs financiers peuvent constituer une cible privilĂ©giĂ©e pour les escrocs. La FSMA a pour mission de mettre les consommateurs en garde contre certaines activitĂ©s illicites telles que les fraudes de type boiler rooms, les fraudes liĂ©es aux options binaires, aux monnaies virtuelles ou encore les systĂšmes pyramidaux. La FSMA examine les indices dâoffres suspectes. Elle agit sur la base dâinformations de tiers, de signalements de consommateurs ou de ses propres constatations. ParallĂšlement Ă la publication de mises en garde, ses enquĂȘtes peuvent mener Ă des sanctions ou Ă des mesures visant Ă faire cesser les activitĂ©s irrĂ©guliĂšres.
ActivitĂ©s illicitesâ â80
Collaboration avec les autoritĂ©s judiciaires et publication de mises en gardeâ â80
Les plateformes frauduleuses de trading en ligne constituent le principal phĂ©nomĂšne de fraude Ă lâinvestissementâ â81
Une deuxiĂšme arnaque suit presque systĂ©matiquement la premiĂšreâ â83
Les faux crĂ©dits font toujours beaucoup de victimesâ â83
Publication dâun dashboard pour suivre les statistiques en matiĂšre de fraudesâ â84
DĂ©tection des Virtual Asset Service Providers (VASP) actifs sans inscriptionâ â84
Traitement des signalements Ă©manant de lanceurs dâalerteâ â85
Notifications de consommateursâ â87
Collaboration avec les autorités judiciaires et publication de mises en garde
Collaboration avec les autoritĂ©s judiciaires et blocage de lâaccĂšs Ă 293 sites web frauduleux
Lorsque la FSMA constate lâexistence dâune offre de produits ou de services financiers potentiellement illicites, elle peut dĂ©cider dâouvrir une enquĂȘte. Si elle note au cours de son enquĂȘte des faits qui peuvent faire lâobjet de sanctions pĂ©nales, la FSMA transmet le dossier aux autoritĂ©s judiciaires. Lorsquâune enquĂȘte judiciaire mĂšne effectivement Ă des poursuites au pĂ©nal, le juge peut, Ă lâinverse de la FSMA, Ă©galement se prononcer sur les intĂ©rĂȘts civils et accorder une indemnisation aux victimes qui se sont constituĂ©es parties civiles.
Les dossiers transmis au parquet sont gĂ©nĂ©ralement des dossiers qui impliquent des indices de fraudes Ă lâinvestissement, souvent dans un cadre international. Ils nĂ©cessitent dâavoir recours Ă des mesures dâinvestigation poussĂ©es, et doivent idĂ©alement dĂ©boucher sur des poursuites pĂ©nales. La FSMA propose systĂ©matiquement, dans le cadre de ce type de dossiers quâelle dĂ©nonce aux autoritĂ©s judiciaires, le blocage de lâaccĂšs aux sites web frauduleux. Les dĂ©nonciations effectuĂ©es au parquet par la FSMA en 2022 ont ainsi permis de bloquer lâaccĂšs, depuis la Belgique, Ă 293 sites web frauduleux.
De son cÎté, et parallÚlement à sa collaboration avec les autorités judiciaires, la FSMA publie des mises en garde sur son site web pour avertir le public des dangers de certaines offres. En 2022, la FSMA a publié 267 mises en garde.
La FSMA publie non seulement ses propres mises en garde, mais Ă©galement celles Ă©manant de ses homologues europĂ©ens. Ces derniĂšres lui sont transmises par lâintermĂ©diaire de lâESMA. En 2022, la FSMA a publiĂ© 776 mises en garde de ce type.
La FSMA publie en outre sur son site web, via un hyperlien, les mises en garde diffusées par des autorités de contrÎle étrangÚres hors Union Européenne et qui sont membres de IOSCO.
Les plateformes frauduleuses de trading en ligne constituent le principal phĂ©nomĂšne de fraude Ă lâinvestissement
Tout comme en 202181, le phĂ©nomĂšne de fraude Ă lâinvestissement le plus important observĂ© par la FSMA est sans conteste celui des plateformes frauduleuses de trading en ligne, aussi bien au niveau du nombre de plaintes reçues quâau niveau du nombre dâentitĂ©s frauduleuses dĂ©tectĂ©es.
Le schĂ©ma de ce type de fraude est toujours le mĂȘme : les consommateurs dĂ©couvrent sur les rĂ©seaux sociaux des articles de presse dans lesquels des personnalitĂ©s connues affirment prĂ©tendument ĂȘtre devenues riches en investissant dans des monnaies virtuelles. Il sâagit en rĂ©alitĂ© dâusurpations de lâidentitĂ© de ces personnes. DĂšs que les consommateurs ont introduit leurs donnĂ©es de contact, ils sont invitĂ©s Ă investir dans des produits dĂ©rivĂ©s ou des cryptomonnaies. Il sâavĂšre ensuite que ces investissements sont purement fictifs et il est impossible de rĂ©cupĂ©rer lâargent versĂ©.
Sur les derniers mois de lâannĂ©e 2022, plus dâune question sur deux reçue par la FSMA en lien avec des activitĂ©s illicites concernait ce type dâarnaque. La FSMA a ainsi mis en garde contre 149 plateformes de trading frauduleuses en 2022. Sur la base des informations dont elle dispose, la FSMA estime que les consommateurs belges ont investi plus de 69 millions dâeuros sur ces plateformes entre mai 2019 et janvier 2023. Ce phĂ©nomĂšne sâest donc amplifiĂ© et continuera Ă se voir accorder une attention prioritaire en 2023.
« Les escrocs ont généralement recours à des méthodes trÚs similaires pour flouer les consommateurs. On distingue presque toujours plusieurs étapes identiques »
Les nombreuses enquĂȘtes menĂ©es par la FSMA et les signalements et plaintes des consommateurs mettent en lumiĂšre un schĂ©ma de fraude Ă lâinvestissement bien huilĂ© et au dĂ©roulement souvent presque identique. âLes acteurs frauduleux utilisent systĂ©matiquement un processus en plusieurs Ă©tapes pour parvenir Ă leurs fins,â prĂ©cise ChloĂ© Vanheuverswyn, coordinatrice spĂ©cialisĂ©e dans la lutte contre la fraude Ă lâinvestissement.
Quelle est la premiĂšre Ă©tape de ce processus de fraude à lâinvestissement ?
« Tout commence par lâĂ©tape du dĂ©marchage : les fraudeurs font de la publicitĂ© sur les rĂ©seaux sociaux ou utilisent de faux sites dâinformations. Ils promettent des rendements extrĂȘmement Ă©levĂ©s et des investissements sans risque. »
Que se passe-t-il si la personne a mordu Ă lâhameçon ?
« La deuxiĂšme Ă©tape est celle de lâinvestissement en lui-mĂȘme. Le consommateur se laisse convaincre par les belles paroles dâun vendeur expĂ©rimentĂ© et rĂ©alise un premier investissement dâun montant limitĂ©.
Ă ce stade, tout semble parfait : les interlocuteurs se montrent trĂšs professionnels, ils rĂ©pondent Ă toutes les questions ainsi quâaux appels du consommateur et celui-ci peut suivre son portefeuille en ligne sans souci. Il observe que son investissement porte ses fruits et lui rapporte de beaux rendements. Il est alors convaincu de virer des sommes dâargent plus importantes.
Câest ensuite quâarrive le moment de la dĂ©sillusion : retirer lâargent investi sâavĂšre impossible et il y a sans cesse de nouvelles taxes et dâautres frais Ă payer. »
Comment rĂ©agissent les escrocs une fois que lâargent a Ă©tĂ© versé ?
« Soit les escrocs ne donnent plus aucune nouvelle, soit â au contraire â ils vont commencer Ă se montrer trĂšs insistants et agressifs, Ă la limite du harcĂšlement.
A ce stade, les victimes doivent absolument porter plainte auprĂšs de la police et des autoritĂ©s judiciaires ainsi quâauprĂšs de la FSMA. Il est Ă©galement conseillĂ© de prendre contact avec sa banque pour tenter de limiter les dĂ©gĂąts. »
Les victimes peuvent-elles au final espĂ©rer rĂ©cupĂ©rer lâargent quâelles ont investi ?
« Il est bien entendu trĂšs difficile de rĂ©cupĂ©rer lâargent qui a Ă©tĂ© versĂ© auprĂšs de telles organisations frauduleuses. Mais les consommateurs ont toujours lâespoir dây parvenir. Les escrocs le savent et vont souvent tenter de tirer profit de cet espoir. Ils vont alors se faire passer pour des interlocuteurs de confiance ou usurper lâidentitĂ© de sociĂ©tĂ©s fiables ou mĂȘme des autoritĂ©s financiĂšres pour faire croire Ă la victime quâils vont lâaider Ă rĂ©cupĂ©rer son argent. Dans certains cas, les donnĂ©es des victimes sont revendues Ă dâautres entitĂ©s frauduleuses. Pour prĂ©tendument rĂ©cupĂ©rer son argent, la victime devra encore payer ! Câest ce quâon appelle la fraude de type « recovery room ». Il est crucial que les victimes dâune fraude Ă lâinvestissement soient conscientes quâelles peuvent ĂȘtre contactĂ©es dans le cadre dâune telle fraude. Bien sĂ»r, il ne faut plus verser le moindre centime car aucun remboursement nâinterviendra ensuite ! »
« Au début, tout semble parfait mais les choses se compliquent trÚs rapidement.
Il faut toujours faire preuve dâune grande mĂ©fiance, mĂȘme lorsque tout semble en ordre au premier abord. »
Les fraudes de type « recovery rooms » ne constituent pas un phĂ©nomĂšne nouveau. Depuis bien longtemps, les fraudeurs ciblent en effet les victimes de prĂ©cĂ©dentes arnaques avec de fausses propositions dâaide pour rĂ©cupĂ©rer les fonds perdus.
En 2022 cependant, la FSMA a constatĂ© que les tentatives de fraudes de type « recovery rooms » Ă©taient devenues quasiment systĂ©matiques, et Ă fortiori pour les victimes de plateformes frauduleuses de trading. Les fraudeurs se montrent gĂ©nĂ©ralement trĂšs insistants : certaines victimes reçoivent jusquâĂ cinq propositions de « recovery rooms » diffĂ©rentes.
Pour rendre leurs promesses plus crĂ©dibles et gagner la confiance de leurs victimes, les fraudeurs ont recours Ă la technique de lâusurpation dâidentitĂ©. Ils se font passer pour des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es dans les cryptomonnaies, pour des bureaux dâavocats, ou mĂȘme pour des autoritĂ©s de contrĂŽle du secteur financier. La plus grande vigilance est dĂšs lors de rigueur.
Les fausses propositions de crĂ©dit constituent une arnaque constante parmi les plaintes reçues. Au cours de lâannĂ©e 2022, elles reprĂ©sentaient environ 20 % des signalements de fraudes auprĂšs de la FSMA.
Il sâagit dâune arnaque « simple et efficace », dont le fonctionnement nâa pas vĂ©ritablement changĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es. Cependant, le contexte Ă©conomique difficile conduit bon nombre de consommateurs Ă rechercher un budget supplĂ©mentaire sous la forme dâun crĂ©dit et Ă entrer ainsi en contact â souvent par le biais de publicitĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux â avec de faux fournisseurs de crĂ©dits.
Dans les faits, ces prĂ©tendus crĂ©dits sont uniquement destinĂ©s Ă dĂ©rober de lâargent aux consommateurs. Les personnes qui les proposent se font passer pour des prĂȘteurs agréés ou des intermĂ©diaires de crĂ©dit enregistrĂ©s. Elles nâhĂ©sitent parfois pas Ă utiliser le nom ou le logo de prestataires de services financiers lĂ©gitimes.
Au cours de lâannĂ©e 2022, la FSMA a publiĂ© des mises en garde Ă lâencontre de 95 faux prĂȘteurs. Une grande partie de ceux-ci ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s au moyen dâun nouvel outil de webscraping mis en place par la FSMA. Cet outil permet une recherche active des acteurs frauduleux et sâajoute aux actions Ă posteriori de la FSMA basĂ©es sur les plaintes et signalements de consommateurs.
Publication dâun dashboard pour suivre les statistiques en matiĂšre de fraudes
En 2022, la FSMA a mis en place un dashboard qui prĂ©sente ses chiffres en matiĂšre de fraudes et dâactivitĂ©s illicites. Ce dashboard est publiĂ© sous la forme dâun rapport trimestriel et est disponible sur le site web de la FSMA.
Il reprend notamment des statistiques concernant le nombre de signalements reçus par la FSMA, les catégories de fraudes concernées par ceux-ci, et des chiffres concernant les mises en garde publiées pendant la période. Ces chiffres sont commentés et comparés aux périodes précédentes.
Tous les six mois, une page supplémentaire est ajoutée à ce rapport avec un point « focus » qui donne des explications complémentaires concernant une problématique en particulier.
Depuis lâentrĂ©e en vigueur dâun nouvel arrĂȘtĂ© royal82 le 1er mai 2022, certains prestataires actifs dans le secteur des monnaies virtuelles ont lâobligation de disposer dâun enregistrement83
AprĂšs lâentrĂ©e en vigueur de ce rĂ©gime, la FSMA a dĂ©tectĂ© plusieurs acteurs actifs sur le territoire belge sans disposer de lâinscription requise. AprĂšs analyse, les suites requises ont Ă©tĂ© rĂ©servĂ©es Ă ces dossiers. Dans le cadre de tels dossiers, la FSMA entretient des contacts Ă©troits avec les autoritĂ©s judiciaires et la Cellule de Traitement des Informations FinanciĂšres (CTIF).
La FSMA a en outre dĂ©veloppĂ© un outil de monitoring quâelle utilise pour dĂ©tecter autant que possible de façon proactive les acteurs irrĂ©guliĂšrement actifs.
82 ArrĂȘtĂ© Royal du 8 fĂ©vrier 2022 relatif au statut et au contrĂŽle des prestataires de services dâĂ©change entre monnaies virtuelles et monnaies lĂ©gales et des prestataires de services de portefeuilles de conservation.
La lutte contre la fraude Ă lâinvestissement implique nĂ©cessairement des actions de prĂ©vention. Comme le dit le dicton, mieux vaut prĂ©venir que guĂ©rir. Sur le plan prĂ©ventif, la FSMA entend notamment concentrer ses efforts sur deux plans en 2023.
Tout dâabord, elle mĂšnera de nouvelles actions de sensibilisation du grand public. Câest dans ce cadre quâelle lancera en 2023 une nouvelle campagne de sensibilisation sur les rĂ©seaux sociaux pour mettre en garde le grand public contre la fraude Ă lâinvestissement et rappeler les bonnes pratiques en matiĂšre dâinvestissements. Il est crucial que les consommateurs acquiĂšrent les bons rĂ©flexes pour faire face aux nombreuses offres dâinvestissement qui circulent sur le web.
La FSMA entend Ă©galement sâadresser spĂ©cifiquement aux jeunes, qui constituent une catĂ©gorie particuliĂšrement vulnĂ©rable face Ă certains types de fraudes Ă lâinvestissement. Les Ă©lĂšves qui visiteront le Wikifin Lab84, le centre dâĂ©ducation financiĂšre de la FSMA, seront prochainement confrontĂ©s aux risques liĂ©s aux investissements dans les cryptomonnaies au moyen de diffĂ©rents nouveaux modules, qui attireront aussi leur attention sur les dangers des fraudes Ă lâinvestissement.
ParallĂšlement, la FSMA poursuivra son travail intensif de dĂ©tection des nouveaux phĂ©nomĂšnes de fraude. A cette fin, elle a dĂ©veloppĂ© et testĂ© de nouveaux outils de monitoring85. En 2023, elle poursuivra ses analyses visant Ă mettre en Ćuvre ces nouveaux outils Ă plus grande Ă©chelle.
Depuis le 28 septembre 2017, la FSMA dispose dâun « Point de Contact Lanceurs dâalerte », par le biais duquel elle reçoit des signalements dâinfractions potentielles ou rĂ©elles Ă la lĂ©gislation financiĂšre. Ceux-ci peuvent aider la FSMA Ă dĂ©tecter dâĂ©ventuels manquements et Ă faire en sorte quâils soient traitĂ©s de maniĂšre adĂ©quate.
Les lanceurs dâalerte sont des personnes qui constatent des infractions Ă la lĂ©gislation financiĂšre dont la FSMA contrĂŽle le respect et qui signalent ces infractions Ă la FSMA. Ces lanceurs dâalerte sont gĂ©nĂ©ralement des personnes actives dans le secteur financier. Les lanceurs dâalerte qui signalent, de bonne foi, une infraction bĂ©nĂ©ficient dâune protection contre dâĂ©ventuelles reprĂ©sailles de leur employeur.
Le Point de Contact analyse les signalements quâil reçoit par le biais dâun des quatre canaux de communication suivants : formulaire sur le site web, courrier postal, rencontre physique et tĂ©lĂ©phone. La majoritĂ© des signalements sont effectuĂ©s par voie Ă©lectronique et, dans une moindre mesure, par courrier postal, comme le montrent les statistiques ci-aprĂšs.
Graphique 12 : Aperçu des signalements de lanceurs dâalerte par canal (de septembre 2017 Ă septembre 2022)
Lors de la cinquiĂšme annĂ©e de fonctionnement du Point de Contact Lanceurs dâalerte, qui sâest clĂŽturĂ©e le 30 septembre 2022, un nombre de signalements lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ© a Ă©tĂ© observé : 112 signalements ont Ă©tĂ© transmis, contre 97 lors de la quatriĂšme annĂ©e.
Au cours de la derniĂšre annĂ©e, il y a eu beaucoup plus de notifications nominatives que de notifications anonymes, une tendance dĂ©jĂ observĂ©e lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente mais qui sâest encore amplifiĂ©e.
Graphique 13 : Rapport entre signalements de lanceurs dâalerte anonymes et nominatifs par canal (de septembre 2017 Ă septembre 2022)
En raison du secret professionnel auquel elle est tenue, la FSMA ne peut fournir un feedback individuel sur les enquĂȘtes quâelle mĂšne Ă la suite des signalements quâelle reçoit et sur les Ă©ventuelles mesures qui sont prises Ă la suite de ceux-ci.
La FSMA a mis en place un point de contact auquel les consommateurs peuvent adresser des questions, des plaintes, des informations et des suggestions.
En 2022, la FSMA a reçu 2 599 notifications de consommateurs portant sur des matiĂšres financiĂšres diverses. Il sâagit dâune diminution de 16 % par rapport Ă 2021. Cette annĂ©e-lĂ , la FSMA avait enregistrĂ© 3 101 questions et plaintes.
Environ deux tiers des notifications concernaient des fraudes et des offres illicites de produits et services financiers86. En 2022, la FSMA a reçu au total 1 653 notifications entrant dans cette catĂ©gorie, soit 18 % de moins que lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente.
La plupart des notifications relevant de cette catĂ©gorie avaient trait Ă des plateformes frauduleuses de trading en ligne (660 notifications) et Ă des offres de faux crĂ©dits (295 notifications). Ces notifications comportent aussi bien des plaintes en lien avec des escroqueries que des questions au sujet du caractĂšre correct dâune offre financiĂšre. La FSMA utilise ces informations pour mettre les consommateurs en garde contre les arnaques et pour entreprendre des actions contre les fraudeurs, en collaboration avec les autoritĂ©s judiciaires.
La catégorie des fraudes et des offres illicites contient également des notifications de fraudes liées à des boiler rooms, des recovery rooms, des cryptomonnaies, des systÚmes de type pyramidal, des systÚmes de Ponzi et du phishing
La FSMA a en outre reçu des centaines de notifications abordant dâautres sujets.
Les consommateurs ont envoyĂ© 195 questions et plaintes Ă propos des pensions. Ils faisaient appel Ă lâexpertise de la FSMA en sa qualitĂ© dâautoritĂ© chargĂ©e du contrĂŽle des pensions complĂ©mentaires. Leurs questions et plaintes portaient principalement sur le versement de leur pension complĂ©mentaire au moment de leur dĂ©part Ă la retraite et sur les donnĂ©es relatives Ă leur pension quâils peuvent consulter sur le site web Mypension.be.
La FSMA a par ailleurs reçu 205 notifications concernant des investissements. Il sâagissait de questions et de plaintes portant sur des titres, des fonds dâinvestissement, des assurances dâinvestissement, la gestion dâactifs et lâapplication des rĂšglementations MiFID et IDD visant Ă assurer la protection des investisseurs. Certaines avaient trait Ă la durabilitĂ© des produits financiers.
Dans presque toutes les catĂ©gories, le nombre de notifications sâest inscrit en recul, aprĂšs les pics atteints en 2020 et 2021, annĂ©es marquĂ©es par lâĂ©pidĂ©mie de coronavirus qui a paralysĂ© la vie publique.
Les notifications contiennent des signaux importants pour la FSMA
Les notifications de consommateurs constituent une source dâinformations importante pour la FSMA. Elles permettent de mieux cerner les problĂšmes liĂ©s aux produits et services financiers. En ce sens, elles fournissent Ă la FSMA des signaux utiles pour le contrĂŽle quâelle exerce sur le secteur financier.
La FSMA nâest pas habilitĂ©e Ă intervenir lorsquâun consommateur formule une plainte Ă propos dâun produit ou service financier. La mĂ©diation est une tĂąche incombant Ă lâOmbudsman en conflits financiers et Ă lâOmbudsman des assurances.
Certaines notifications portent sur des matiĂšres qui ne relĂšvent pas du domaine de compĂ©tences de la FSMA, comme par exemple les agrĂ©ments dâassureurs, les questions fiscales ou les transactions de paiement. Dans ce cas, la FSMA renvoie les consommateurs Ă dâautres instances, comme la Banque Nationale de Belgique, le SPF Finances et le SPF Ăconomie. La FSMA est partenaire du Point de contact mis en place par le SPF Ăconomie pour le signalement de fraudes.
Graphique 14a : Nombre de notifications de consommateurs par catégorie
ïź Autres : 55
ïź CrĂ©dits : 60
ïź AgrĂ©ments et inscriptions : 85
ïź Epargne et paiements : 187
ïź Assurances : 122
ïź Pensions : 195
Graphique 14b : Nombre de notifications de consommateurs par an
Etudiants et recherche : 37 ïź
Fraude et o res illicites : 1 653 ïź
Investissements : 205 ïź
Un investisseur doit pouvoir disposer dâinformations correctes sur les sociĂ©tĂ©s pour ĂȘtre en mesure de prendre ses dĂ©cisions dâinvestissement en connaissance de cause. La FSMA veille Ă ce que les informations diffusĂ©es par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es soient fidĂšles, prĂ©cises et sincĂšres et Ă ce quâelles soient mises Ă la disposition du public en temps utile et de maniĂšre adĂ©quate. La FSMA veille Ă©galement au fonctionnement correct et transparent des marchĂ©s sur lesquels ces sociĂ©tĂ©s sont cotĂ©es. La FSMA contrĂŽle en outre les informations diffusĂ©es par les sociĂ©tĂ©s non cotĂ©es lorsque celles-ci procĂšdent Ă une Ă©mission publique de titres en vue de lever des fonds auprĂšs du public.
Lorsquâune sociĂ©tĂ© cotĂ©e effectue une offre publique dâinstruments de placement ou admet des instruments de placement Ă la nĂ©gociation sur un marchĂ© rĂ©glementĂ©, elle doit, en principe, publier un prospectus approuvĂ© par la FSMA. Les informations reprises dans pareil prospectus doivent ĂȘtre complĂštes, comprĂ©hensibles et cohĂ©rentes.
Il nây a pas eu de nouvelle introduction dâactions sur le marchĂ© rĂ©glementĂ© de la bourse de Bruxelles (« IPO ») en 2022.
Trois sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ont fait une offre au public dâactions. Six sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ont fait approuver un prospectus de listing dâactions suite Ă des placements privĂ©s, dont certains dans le cadre de refinancements ou de recapitalisations majeurs87
Par ailleurs, la FSMA a approuvĂ© trois prospectus dâoffre au public dâobligations avec listing et quatre prospectus de listing dâobligations. Sept documents dâenregistrement universels ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s auprĂšs de la FSMA.
Offre publique dâacquisition volontaire sur une sociĂ©tĂ© immobiliĂšre rĂ©glementĂ©e
En fĂ©vrier 2022, la sociĂ©tĂ© RE Invest Belgium SA a annoncĂ© son intention de lancer une offre publique dâacquisition volontaire sur la sociĂ©tĂ© immobiliĂšre rĂ©glementĂ©e Befimmo. Il sâagissait ici que la lĂ©gislation OPA et la lĂ©gislation relative aux sociĂ©tĂ©s immobiliĂšres rĂ©glementĂ©es (SIR) soient toutes deux respectĂ©es.
La loi SIR impose un flottant de 30 %. Cette obligation a des consĂ©quences pour quiconque acquiert au travers dâune offre publique plus de 70 % des titres confĂ©rant le droit de vote dâune SIR. LâacquĂ©reur doit alors faire en sorte soit de dĂ©tenir 100 % des titres confĂ©rant le droit de vote, soit de ramener sa participation en deçà de 70 %.
Dans le dossier en question, lâoffrant avait la possibilitĂ©, sâil obtenait 95 % des actions, de lancer une offre publique de reprise simplifiĂ©e afin dâacquĂ©rir tous les titres subsistants. En revanche, sâil dĂ©tenait entre 70 % et 95 % des actions Ă lâissue de lâoffre, il envisageait diffĂ©rents scĂ©narios pour soit ramener sa participation en deçà de 70 %, soit la porter Ă 100 %.
Il Ă©tait important que les actionnaires de Befimmo sachent ce que lâoffrant ferait dans chacun de ces scĂ©narios. Ces derniers furent dĂšs lors dĂ©crits en dĂ©tail dans le prospectus :
âą sâil ne dĂ©passait que de peu le seuil de 70 %, lâoffrant tenterait de redescendre sous cette barre ;
âą sâil dĂ©passait largement le seuil de 70 %, il mettrait tout en Ćuvre pour tenter de parvenir au seuil de 95 % et pouvoir ensuite procĂ©der Ă une offre de reprise simplifiĂ©e ;
âą sâil nây parvenait pas, il implĂ©menterait un scĂ©nario alternatif.
Lâoffrant distinguait trois scĂ©narios alternatifs possibles. Ă la demande de la FSMA, il sâĂ©tait engagĂ© Ă faire prĂ©cĂ©der la rĂ©alisation de lâun ou lâautre de ces scĂ©narios dâune nouvelle offre publique. Il se serait alors agi dâune offre dâachat par un actionnaire de contrĂŽle. Lâoffrant sâengageait par ailleurs Ă ne pas lancer de telle offre Ă un prix infĂ©rieur Ă celui de lâoffre initiale.
La pĂ©riode dâacceptation initiale prenait cours le 7 juin et se terminait le 5 juillet. Le 12 juillet, lâoffrant a annoncĂ© quâil avait acquis 84,94 % des titres confĂ©rant le droit de vote de Befimmo. Il sâensuivit, du 29 aoĂ»t au 16 septembre, une rĂ©ouverture volontaire de lâoffre. Lâactionnaire AG Finance ayant dĂ©cidĂ© juste avant le 16 septembre dâapporter le reste de sa participation dans Befimmo Ă lâoffre, la rĂ©ouverture volontaire fut, conformĂ©ment Ă la loi OPA, prolongĂ©e de quelques jours, Ă savoir jusquâau 30 septembre.
Ă lâissue de la rĂ©ouverture volontaire, lâoffrant dĂ©tenait 96,90 % des titres confĂ©rant le droit de vote de Befimmo, ce qui plus tard â du 25 octobre 2022 au 3 janvier 2023 â ouvrit la voie Ă un squeeze-out simplifiĂ©.
En juillet 2022, Picanol et Tessenderlo Group ont annoncĂ© lâintention de Tessenderlo Group de lancer une offre dâĂ©change sur Picanol. Ce dossier prĂ©sentait quelques caractĂ©ristiques particuliĂšres. Il sâagissait notamment :
âą dâune offre dâĂ©change,
⹠lancée par une filiale sur sa maison-mÚre (Tessenderlo Group était en effet une filiale de Picanol),
âą impliquant deux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es sur Euronext Brussels, lâune en tant quâoffrant, lâautre en tant que sociĂ©tĂ© visĂ©e,
âą initiĂ©e par lâactionnaire de contrĂŽle des deux sociĂ©tĂ©s concernĂ©es, avec conflit dâintĂ©rĂȘts donc.
En prĂ©sence dâun conflit dâintĂ©rĂȘts, la loi prĂ©voit des garanties spĂ©cifiques destinĂ©es Ă protĂ©ger les actionnaires minoritaires, en confĂ©rant un rĂŽle important aux administrateurs indĂ©pendants.
La protection des actionnaires minoritaires de la sociĂ©tĂ© visĂ©e est dans un tel cas rĂ©gie par la lĂ©gislation OPA88. La lĂ©gislation prĂ©voit que les administrateurs indĂ©pendants de la sociĂ©tĂ© visĂ©e dĂ©signent un expert indĂ©pendant. Lâexpert doit procĂ©der Ă une Ă©valuation des titres qui font lâobjet de lâoffre et des titres qui sont offerts en Ă©change, et analyser le travail dâĂ©valuation rĂ©alisĂ© par lâoffrant.
Si lâexpert avait bien donnĂ© son avis sur les deux Ă©valuations dans son rapport, il ne sâĂ©tait prononcĂ© que sur lâĂ©quitĂ© du rapport dâĂ©change du point de vue des actionnaires de la sociĂ©tĂ© visĂ©e. Le rapport de lâexpert fut publiĂ© en tant quâannexe au prospectus.
La protection des actionnaires minoritaires de lâoffrant est rĂ©gie par le Code des sociĂ©tĂ©s et des associations89. Il prĂ©voit la dĂ©signation dâun comitĂ© composĂ© dâau moins trois administrateurs indĂ©pendants qui peuvent se faire assister par un ou plusieurs experts indĂ©pendants. Ils doivent rendre Ă lâorgane dâadministration un avis sur lâopĂ©ration envisagĂ©e.
Le comitĂ© avait au dĂ©part fondĂ© son avis sur lâĂ©quitĂ© du rapport dâĂ©change du point de vue des actionnaires minoritaires de Tessenderlo Group sur les travaux rĂ©alisĂ©s par un expert en Ă©valuation dĂ©signĂ© par le conseil dâadministration de Tessenderlo Group. Ă la demande de la FSMA, le comitĂ© engagea lui-mĂȘme un expert financier. Ce dernier conclut que le rapport dâĂ©change Ă©tait financiĂšrement Ă©quitable pour les actionnaires de lâoffrant. Lâopinion letter de cet expert fut publiĂ©e en tant quâannexe au prospectus.
Un autre volet du dossier avait trait Ă la cotation des nouvelles actions de Tessenderlo Group. Tessenderlo Group avait Ă ce sujet rĂ©digĂ© un document dâexemption 90. LâarrĂȘtĂ© OPA91 impose que les renseignements donnĂ©s dans ce document sur les titres offerts en rĂ©munĂ©ration et sur lâĂ©metteur desdits titres figurent Ă©galement dans le prospectus dâoffre publique. Ătant donnĂ© quâelle nâapprouve que le prospectus dâoffre publique et non le document dâexemption, la FSMA a demandĂ© Ă lâoffrant de veiller Ă ce que le prospectus dâoffre publique et le document dâexemption puissent ĂȘtre bien distinguĂ©s lâun de lâautre. Le document dâexemption fut donc incorporĂ© par rĂ©fĂ©rence dans le prospectus dâoffre publique.
Comme dĂ©jĂ annoncĂ© dans le prĂ©cĂ©dent rapport annuel, deux offres publiques obligatoires ont Ă©tĂ© lancĂ©es en 2022, lâune sur AKKA Technologies et lâautre sur Resilux92. Les deux sociĂ©tĂ©s ont Ă©tĂ© retirĂ©es de la cotation Ă lâissue de lâopĂ©ration.
88 Plus prĂ©cisĂ©ment par les articles 20 Ă 23 inclus de lâarrĂȘtĂ© OPA.
89 Plus prĂ©cisĂ©ment par lâarticle 7:97 du CSA.
90 Tel que visĂ© par le rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© (UE) 2021/528 de la Commission du 16 dĂ©cembre 2020 complĂ©tant le rĂšglement (UE) 2017/1129 du Parlement europĂ©en et du Conseil en ce qui concerne les informations Ă inclure au minimum dans le document Ă publier afin de bĂ©nĂ©ficier dâune exemption Ă lâobligation de publier un prospectus dans le cadre dâune offre publique dâacquisition par voie dâoffre publique dâĂ©change, dâune fusion ou dâune scission.
91 Rubrique 4.1.6 de lâannexe I Ă lâarrĂȘtĂ© OPA.
92 Voir le rapport annuel 2021 de la FSMA, p. 79.
La FSMA contrĂŽle non seulement les opĂ©rations effectuĂ©es par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, mais Ă©galement les informations rĂ©glementĂ©es quâelles mettent Ă la disposition du public. Il peut tout aussi bien sâagir dâinformations Ă diffuser par les sociĂ©tĂ©s de maniĂšre pĂ©riodique que dâinformations privilĂ©giĂ©es.
Lorsque la FSMA reçoit des renseignements indiquant la prĂ©sence de risques chez des Ă©metteurs soumis Ă son contrĂŽle, elle prend immĂ©diatement des mesures proactives et dĂ©marre une enquĂȘte. Ces renseignements peuvent provenir par exemple de contacts avec la direction, les administrateurs ou les rĂ©viseurs de sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, ou de signalements de lanceurs dâalerte. Des enquĂȘtes de ce type peuvent par ailleurs ĂȘtre lancĂ©es Ă la suite de transactions bien prĂ©cises comportant des risques de non-respect dâobligations dâinformation, comme des transactions impliquant des conflits dâintĂ©rĂȘts.
ParallĂšlement Ă ces enquĂȘtes ciblĂ©es rĂ©sultant de risques concrets, la FSMA Ă©tablit une fois par an un plan de contrĂŽle du respect des obligations de reporting financier pĂ©riodique par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es soumises Ă sa supervision. Les sociĂ©tĂ©s incluses dans le plan de contrĂŽle sont sĂ©lectionnĂ©es sur des critĂšres Ă la fois de risque, de rotation et dâĂ©chantillonnage.
Les études réalisées chaque année par la FSMA couvrent différents aspects du contrÎle des informations.
Dans le cadre de son plan de contrÎle 2022, la FSMA a procédé au contrÎle des déclarations non financiÚres pour les sociétés faisant partie du plan de contrÎle soumises à la loi du 3 septembre 2017, qui a transposé la directive NFRD ( Non-Financial Reporting Directive) . Ce contrÎle est effectué sur la base des exigences de transparence de cette loi.
Une attention particuliĂšre est Ă©galement portĂ©e Ă la publication des informations relatives Ă lâarticle 8 du RĂšglement Taxonomie.
Suite Ă lâentrĂ©e en vigueur de ce rĂšglement, la FSMA a publiĂ© une communication le 16 fĂ©vrier 202293, Ă lâattention des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, au sujet des lignes de force des rĂšgles relatives Ă la finance durable. Celle-ci rĂ©sumait les nouvelles exigences de transparence imposĂ©es par ce rĂšglement ainsi que la chronologie relative Ă son application.
Dans le cadre des contrĂŽles pĂ©riodiques effectuĂ©s en 2022, la FSMA a Ă©galement contrĂŽlĂ© si les indicateurs clĂ©s de performance requis (KPIs), relatifs Ă lâĂ©ligibilitĂ© des activitĂ©s, Ă©taient publiĂ©s dans les dĂ©clarations non financiĂšres et si les Ă©metteurs dĂ©crivaient leur mĂ©thodologie en ligne avec celle du RĂšglement DĂ©lĂ©guĂ© « Article 8 ».
En ce qui concerne cette premiĂšre application du RĂšglement Taxonomie, la FSMA a, en parallĂšle des contrĂŽles pĂ©riodiques, vĂ©rifiĂ© que tous les Ă©metteurs, soumis au contrĂŽle de la FSMA et soumis Ă la loi du 3 septembre 2017, avaient inclus les KPIs relatifs Ă lâĂ©ligibilitĂ© de leurs activitĂ©s, dans leur dĂ©claration non financiĂšre. Ayant observĂ© lâabsence de KPIs dans les dĂ©clarations de plusieurs Ă©metteurs, la FSMA leur a adressĂ© un courrier afin de leur demander de corriger cette anomalie dans leur prochain rapport financier annuel.
Le 29 septembre 2022, la FSMA a participĂ© Ă un panel dâexperts lors du sĂ©minaire organisĂ© par le Conseil FĂ©dĂ©ral du DĂ©veloppement Durable (CFDD-FRDD) au sujet du reporting sur la durabilitĂ© des entreprises. La prĂ©sentation donnĂ©e exposait les grandes lignes de lâĂ©volution du cadre rĂ©glementaire relatif Ă la publication par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es des dĂ©clarations de durabilitĂ©, tenant compte de lâapplication Ă©chelonnĂ©e des nouvelles exigences de transparence relatives Ă lâarticle 8 du RĂšglement Taxonomie et de lâapplication prochaine de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et des normes europĂ©ennes de reporting en matiĂšre de dĂ©veloppement durable (European Sustainability Reporting Standards - ESRS). La CSRD a par ailleurs Ă©tĂ© publiĂ©e le 16 dĂ©cembre 2022. La prĂ©sentation reprenait Ă©galement les grands principes du contrĂŽle de lâinformation non financiĂšre dans le cadre de lâapplication actuelle de la NFRD et de la premiĂšre application des nouvelles exigences de transparence relatives Ă lâarticle 8 du RĂšglement Taxonomie.
En ce qui concerne les projets de normes europĂ©ennes de reporting de durabilitĂ©, les ESRS, la FSMA a participĂ© avec les autres autoritĂ©s nationales de contrĂŽle aux travaux des groupes de travail de lâESMA. Ces groupes de travail se sont penchĂ©s sur les projets de normes publiĂ©s par lâEFRAG et ont participĂ© Ă lâĂ©laboration de la rĂ©ponse de lâESMA Ă la consultation de lâEFRAG. LâESMA a publiĂ© sa rĂ©ponse sur son site web au dĂ©but du mois dâaoĂ»t 202294. Câest dans le cadre de ces groupes de travail que la FSMA participe Ă lâĂ©laboration de lâopinion de lâESMA sur les projets de normes ESRS, qui ont Ă©tĂ© soumis le 22 novembre 2022 par lâEFRAG Ă la Commission EuropĂ©enne. Il sâagit de 12 normes, Ă savoir 2 normes transversales exposant les principes gĂ©nĂ©raux et 10 normes portant sur les thĂšmes spĂ©cifiques de la durabilitĂ©, câest-Ă -dire 5 normes au sujet des aspects environnementaux, 4 normes au sujet des aspects sociaux et une norme portant sur la gouvernance.
93 Voir la communication FSMA_2022_09 du 16 février 2022 intitulée « Lignes de force des rÚgles relatives à la finance durable - sociétés cotées ».
94 Voir ESMA, ESMA provides comments on first draft of European Sustainability Reporting Standards, 8 août 2022, consultable sur le site web www.esma.europa.eu.
Les exigences de reporting seront Ă©talĂ©es dans le temps selon les diffĂ©rents types dâentreprises. Les premiĂšres entreprises devront appliquer les normes pour lâannĂ©e financiĂšre 2024, pour les rapports 2025. Les PME cotĂ©es devront le faire Ă partir de 2026, avec une possibilitĂ© dâopt-out jusquâen 2028.
Lors de lâexamen des comptes (semi-)annuels dâĂ©metteurs soumis Ă son contrĂŽle, la FSMA a Ă©tĂ© en 2022 particuliĂšrement attentive :
⹠aux informations fournies sur les éventuelles retombées à long terme de la pandémie de COVID-19 ou sur la sortie de crise ; et
⹠aux effets du risque climatique sur les états financiers : à ce niveau, la FSMA a notamment vérifié de prÚs si les états financiers établis selon les normes IFRS étaient cohérents avec les déclarations relatives aux informations non financiÚres.
Ces thĂšmes faisaient partie des prioritĂ©s europĂ©ennes communes en matiĂšre de contrĂŽle des rapports annuels relatifs Ă lâexercice 2021 dĂ©finies par lâautoritĂ© europĂ©enne ESMA.
Dans lâexercice de son contrĂŽle des informations financiĂšres, la FSMA sâintĂ©resse Ă lâutilisation dâindicateurs alternatifs de performance ou IAP. En pratique, les IAP constituent en effet souvent un Ă©lĂ©ment essentiel de la communication entre un Ă©metteur et ses investisseurs (potentiels) complĂ©mentaire aux informations financiĂšres contenues dans les Ă©tats financiers.
Les IAP peuvent par exemple aider Ă dĂ©gager le rĂ©sultat opĂ©rationnel sous-jacent en Ă©liminant certains Ă©lĂ©ments ponctuels. Ils peuvent aussi donner un aperçu des paramĂštres sur lesquels la direction de lâentreprise est jugĂ©e. En mĂȘme temps, le risque existe que les IAP soient utilisĂ©s de maniĂšre opportuniste pour atteindre certains objectifs de rentabilitĂ© ou donner une image plus positive des performances de lâentreprise.
Lors de ses contrĂŽles, la FSMA vĂ©rifie entre autres si les Ă©metteurs observent les principes Ă©tablis dans les orientations de lâESMA relatives aux IAP. Il sâagit notamment dâutiliser des IAP assortis de dĂ©nominations explicites et de dĂ©finitions limpides, de prĂ©senter des rapprochements clairs entre les chiffres IFRS et les IAP, et dâappliquer des modes de calcul cohĂ©rents. En 2022, comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, la FSMA a rĂ©guliĂšrement constatĂ© que ces orientations nâĂ©taient pas suivies. Les manquements portaient principalement sur lâemploi de dĂ©nominations trompeuses, telles que la rĂ©fĂ©rence Ă un ârecurring EBITDAâ, et sur des rapprochements inexistants ou incomplets entre les chiffres IFRS et les IAP.
En examinant les informations financiĂšres, la FSMA a pour objectif de susciter une amĂ©lioration gĂ©nĂ©rale de la qualitĂ© du reporting financier. Elle entretient pour ce faire un dialogue rĂ©gulier avec les Ă©metteurs soumis Ă son contrĂŽle et leurs rĂ©viseurs ainsi quâavec ses homologues â au travers notamment des European Enforcers Coordination Sessions (EECS), et elle participe activement Ă des forums de concertation nationaux et internationaux.
En 2021 et 2022, la FSMA a procédé à un examen des informations financiÚres diffusées par une société cotée sur un marché réglementé.
Lâune des principales cibles de cet examen fut la reconnaissance dâactifs dâimpĂŽts diffĂ©rĂ©s dĂ©coulant de pertes fiscales reportĂ©es. Ce choix fut motivĂ© par le fait que ce poste bilantaire avait fortement augmentĂ© au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes en dĂ©pit dâune dĂ©gradation des rĂ©sultats opĂ©rationnels.
La FSMA a associé à la fois la société et son commissaire aux comptes à ses travaux. Elle a demandé les calculs étayant le montant reconnu, procédé à une analyse et remis en question les hypothÚses du business plan
Les constats opérés par la FSMA ont amené la société à publier un communiqué de presse dans lequel elle annonçait que :
âą une erreur sâĂ©tait glissĂ©e dans le calcul des pertes fiscales reportĂ©es reconnues Ă la fin des exercices 2019 et 2020. AprĂšs correction, le poste bilantaire, les fonds propres et les rĂ©sultats avaient Ă©tĂ© rĂ©visĂ©s Ă la baisse95 ; et
âą le mode de calcul des pertes fiscales reportĂ©es reconnues avait Ă©tĂ© adaptĂ© pour tenir compte de lâincertitude liĂ©e Ă la rĂ©alisation du business plan
Dans ce communiquĂ© de presse, la sociĂ©tĂ© a par ailleurs fourni des informations complĂ©mentaires sur les sources dâincertitude en matiĂšre dâestimations liĂ©es Ă la reconnaissance dâactifs dâimpĂŽts diffĂ©rĂ©s. Ces informations complĂ©mentaires incluaient entre autres une analyse de sensibilitĂ© des pertes fiscales reportĂ©es reconnues aux principales hypothĂšses et estimations sous-tendant leur calcul.
ContrÎle des rapports au format électronique européen unique (ESEF)
Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es sur un marchĂ© rĂ©glementĂ© sont tenues dâĂ©tablir leurs rapports financiers annuels en respectant le format Ă©lectronique europĂ©en unique (ESEF)96. Elles lâont fait pour la premiĂšre fois durant lâexercice 2021. Le format Ă©lectronique unique amĂ©liore la facilitĂ© dâanalyse et la comparabilitĂ© des comptes consolidĂ©s de sociĂ©tĂ©s cotĂ©es.
Seul le balisage des Ă©tats financiers primaires consolidĂ©s IFRS fut dans un premier temps requis. Puis est venu sâajouter le block tagging obligatoire des notes annexes Ă compter du 1er janvier 2022. Le block tagging impose aux Ă©metteurs de baliser des blocs de texte figurant dans les notes annexes mais non les chiffres individuels qui sây trouvent.
Parmi les Ă©metteurs entrant dans le champ dâapplication de lâESEF, 84 % ont publiĂ© leur rapport financier annuel 2021 en format ESEF au plus tard quatre mois aprĂšs la date de clĂŽture de leur exercice comptable. Les Ă©metteurs qui nâavaient pas respectĂ© les dĂ©lais ont reçu un rappel, aprĂšs lequel ils ont publiĂ© leurs chiffres dans le bon format.
La FSMA a Ă©galement contrĂŽlĂ© si les normes techniques de rĂ©glementation relatives au format ESEF Ă©taient appliquĂ©es. Des contrĂŽles logiciels ont pour ce faire Ă©tĂ© effectuĂ©s lors du tĂ©lĂ©chargement de documents ESEF sur sa plateforme eCorporate. La FSMA a par ailleurs procĂ©dĂ© Ă des contrĂŽles manuels plus approfondis portant notamment sur lâexhaustivitĂ© et lâexactitude du balisage et sur lâusage dâextensions.
Compte tenu des constatations tirĂ©es des contrĂŽles ESEF et suite aux ajustements apportĂ©s au manuel de lâESMA et Ă lâexigence supplĂ©mentaire de block tagging , la FSMA a mis Ă jour les questions-rĂ©ponses concernant lâutilisation du format ESEF publiĂ©es sur son site web.
Publication dâune mise en garde contre des Ă©missions dâobligations convertibles par des sociĂ©tĂ©s en mal de financement
La FSMA a constaté que des sociétés cotées en difficultés financiÚres émettaient de plus en plus souvent des obligations convertibles pour financer leurs activités. Elle a dÚs lors souhaité mettre en garde les actionnaires de telles sociétés contre les risques majeurs que de telles émissions leur font courir97
Une obligation convertible donne Ă son dĂ©tenteur le droit de lâĂ©changer contre des actions de la sociĂ©tĂ© Ă©mettrice Ă un prix de conversion dĂ©terminĂ© Ă lâavance. Ce prix de conversion sera dâordinaire supĂ©rieur au cours en bourse de lâĂ©metteur au moment de lâĂ©mission de lâobligation convertible.
Toutefois, le prix de conversion est dans certains cas infĂ©rieur au cours de lâaction au moment de la conversion. Câest alors que ce type de financement comporte de sĂ©rieux risques pour les actionnaires. Dans ces conditions, la conversion en actions sâaccompagne souvent dâune dilution significative. Le cours peut en outre subir une forte pression baissiĂšre.
La FSMA a constaté que neuf sociétés cotées soumises à son contrÎle recouraient à de telles obligations convertibles pour combler leurs besoins de financement. Ces émetteurs sont pour la plupart des biotechs ou des medtechs.
Les parties qui procurent ce type de financement sont essentiellement des fonds dâinvestissement Ă©trangers spĂ©cialisĂ©s dans ce genre de transactions. En Ă©change de lâargent apportĂ©, ils perçoivent des commissions Ă©levĂ©es et bĂ©nĂ©ficient dâun prix de conversion avantageux. Ils peuvent Ă©changer leurs obligations contre des actions en profitant dâune dĂ©cote sur le cours de bourse au moment de la conversion.
La dĂ©cote est en gĂ©nĂ©ral de 5 Ă 8 %, mais elle atteint dans certains cas 20 %. Une fois la conversion rĂ©alisĂ©e, les fonds dâinvestissement vendent les actions en bourse. Ils nâont le plus souvent pas lâintention de devenir actionnaires.
La FSMA recommande aux actionnaires de prendre connaissance des informations publiĂ©es Ă ce propos par lâĂ©metteur. Ils pourront ainsi mieux estimer les risques de pression baissiĂšre et de dilution majeure, et poser des questions critiques sur ce type de financement lors de lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires.
Elle a en outre demandĂ© aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es et Ă leurs administrateurs de bien rĂ©flĂ©chir avant dâĂ©mettre de telles obligations convertibles et dâĂȘtre conscients de la responsabilitĂ© quâils prennent en le faisant. Les pourvoyeurs de ce type de financement doivent avant tout veiller Ă ne pas se rendre coupables de manipulation du marchĂ© lors de la vente des actions.
Actualisation des questions-réponses concernant les apports en nature, les fusions, les scissions et les opérations assimilées : responsabilisation plus poussée des administrateurs indépendants
En 2016, la FSMA avait publiĂ© une sĂ©rie de questions-rĂ©ponses (Q&A) concernant les apports en nature, les fusions, les scissions et les opĂ©rations assimilĂ©es susceptibles de donner lieu Ă des conflits dâintĂ©rĂȘts dans le chef des personnes qui initient lâopĂ©ration. Bien que ces Q&A soient en gĂ©nĂ©ral trĂšs bien appliquĂ©es, la FSMA en a affinĂ© certains points en 2022, sur la base de son expĂ©rience acquise dans des dossiers rĂ©cents98
Les principales modifications peuvent se résumer comme suit :
âą La FSMA insiste pour que le comitĂ© dâadministrateurs indĂ©pendants dĂ©signe toujours, outre un Ă©ventuel expert juridique, un expert financier indĂ©pendant chargĂ© dâĂ©valuer lâĂ©quitĂ© du rapport dâĂ©change proposĂ©.
âą Elle insiste Ă©galement pour que cet expert financier indĂ©pendant Ă©mette un avis dâĂ©quitĂ© Ă part entiĂšre. Pour quâil en soit ainsi, son intervention doit rĂ©pondre Ă un certain nombre de conditions : il faut que lâanalyse soit effectuĂ©e par une partie professionnelle et indĂ©pendante et il nâest pas souhaitable que des restrictions essentielles affectent la mission dâĂ©valuation.
Pour ce qui est des rapports du conseil dâadministration prĂ©vus par la loi, la FSMA a prĂ©cisĂ© ses attentes quant Ă la communication sous forme de chiffres des principales hypothĂšses sur lesquelles reposent les Ă©valuations.
SONJA DâHOLLANDER NOUS PARLE DU DĂVELOPPEMENT DâUNE TOOLBOX POUR LES PERSONNES EN CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INVESTISSEURS
« Le monde des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es est en perpĂ©tuelle Ă©volution. La FSMA accompagne les acteurs du secteur et les guide pour quâils puissent faire face au mieux Ă leurs obligations, notamment sur le plan de lâinformation fournie aux investisseurs. »
Le 13 octobre 2022, Ă lâoccasion dâune rĂ©union avec la Belgian Investor Relations Association (BelIR), la FSMA a prĂ©sentĂ© une nouvelle Toolbox99 destinĂ©e aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es sous son contrĂŽle, et plus spĂ©cifiquement aux personnes en charge des relations avec les investisseurs.
« Lâobjectif de ce nouvel outil est de donner certaines lignes directrices qui faciliteront les interactions entre ces personnes et la FSMA », prĂ©cise Sonja DâHollander, coordinatrice.
Pourquoi la FSMA a-t-elle développé ce nouvel outil ?
« Le contrĂŽle de lâinformation diffusĂ©e par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es comporte de nombreuses facettes et constitue un domaine en constante Ă©volution. Pour donner quelques exemples : certaines rĂšgles concernent lâinformation pĂ©riodique, comme les rapports annuels ou semestriels, tandis que dâautres on trait Ă lâinformation continue, non pĂ©riodique, comme câest le cas dâune information privilĂ©giĂ©e ou des notifications de transparence. Certaines rĂšgles concernent le contenu de lâinformation, dâautres la mĂ©thode de publication et les dĂ©lais dans lesquels cette publication doit se faire. Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ne doivent en outre pas uniquement publier les informations ; elles doivent aussi les enregistrer, sur leur site web et sur STORI, pour que ces informations puissent ĂȘtre consultĂ©es. La FSMA publie des circulaires, des communications, des guides pratiques, des Q&A et dâautres types de documents sur les diffĂ©rents aspects liĂ©s au contrĂŽle de lâinformation. Elle actualise en outre rĂ©guliĂšrement ces documents mais elle comprend aisĂ©ment que pour une nouvelle sociĂ©tĂ© cotĂ©e ou un nouveau responsable des relations avec les investisseurs, par exemple, il nâest pas toujours Ă©vident dây voir clair et de comprendre prĂ©cisĂ©ment ses obligations et la meilleure façon de les mettre en Ćuvre. Câest la raison pour laquelle cet outil a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©. »
Câest dĂšs lors une action de nature prĂ©ventive ?
« Oui. La prĂ©vention constitue un volet important du contrĂŽle de lâinformation des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es par la FSMA.
La FSMA est toujours disponible pour répondre aux questions des sociétés cotées, que ce soit en lien avec
le contenu de leurs obligations dâinformation, en lien avec les modalitĂ©s de publication dâune information privilĂ©giĂ©e ou toute autre question pertinente. Une telle approche nâest en outre possible que lorsque la personne qui se pose une question sait Ă qui elle peut sâadresser. »
Quels sont les thÚmes qui sont abordés par cette Toolbox ?
« Lâoutil aborde un nombre limitĂ© de thĂšmes. Câest un choix dĂ©libĂ©rĂ© pour Ă©viter que le document devienne trop long et que les lecteurs sây perdent.
Il dĂ©crit des aspects trĂšs pratiques, comme la façon de prendre contact avec la FSMA. Ensuite, il aborde la publication et le stockage de diffĂ©rents types dâinformations rĂ©glementĂ©es. Il attire en outre lâattention sur certaines rĂšgles spĂ©cifiques liĂ©es aux augmentations de capital dans le cadre du capital autorisĂ©. Enfin, il fournit aussi des explications sur les transactions de dirigeants. »
Comment ont réagi les sociétés cotées suite à cette initiative ?
« La FSMA a reçu un grand nombre de réactions positives à la suite du développement et de la publication de ce nouvel outil, ce qui démontre que celui-ci répond à un réel besoin au sein du secteur. »
« Il est important que les personnes en charge des relations avec les investisseurs sachent Ă qui elles peuvent sâadresser lorsquâelles se posent des questions. »
La FSMA a publiĂ© des FAQ contenant un rĂ©sumĂ© des grands principes gĂ©nĂ©raux en matiĂšre dâoffres au public, issus du RĂšglement Prospectus et de la loi prospectus sur son site web100. Ces questions et rĂ©ponses contiennent des informations permettant de mieux comprendre les exigences lĂ©gislatives et rĂ©glementaires portant sur les offres au public dâinstruments de placement effectuĂ©es sans lâintervention de prestataires de services de financement participatif.
La FSMA est aussi chargĂ©e du contrĂŽle des prospectus dâĂ©metteurs non cotĂ©s. Dans ce contexte, elle a approuvĂ© en 2022 16 prospectus, dont 5 relatifs Ă lâĂ©mission de parts dans des coopĂ©ratives et 11 portant sur des tax shelters
La loi Prospectus du 11 juillet 2018 instaure le rĂ©gime de la note dâinformation pour les offres au public dâun montant infĂ©rieur ou Ă©gal Ă 5 000 000 euros ou 8 000 000 euros, suivant le cas, ainsi que pour les admissions sur Euronext Growth et Euronext Access
Du 1er au 31 dĂ©cembre 2022, 413 notes dâinformation et 35 supplĂ©ments ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s auprĂšs de la FSMA.
Ă lâissue de la consultation publique qui sâest tenue du 1er au 15 fĂ©vrier 2023 inclus, la FSMA a publiĂ© le texte dĂ©finitif du guide pratique concernant les notes dâinformation.
Ce guide pratique porte sur le contenu et la mise Ă disposition de notes dâinformation et prĂ©sente non seulement les rĂšgles applicables mais aussi les interprĂ©tations, attentes et recommandations de la FSMA en la matiĂšre.
Le guide pratique se veut ĂȘtre un fil conducteur dans la rĂ©daction de notes dâinformation consacrĂ©es Ă des opĂ©rations de moindre envergure. Son objectif est de permettre aux responsables de la note dâinformation de fournir en temps utile des notes dâinformation de qualitĂ© au public et dâainsi favoriser in fine la protection des investisseurs.
Dans un souci de prĂ©vention et de dĂ©tection dâĂ©ventuels abus de marchĂ©, la FSMA assure une surveillance en temps rĂ©el des transactions sur titres dâĂ©metteurs soumis Ă son contrĂŽle. Le graphique 16 donne un aperçu des diffĂ©rentes actions menĂ©es dans ce domaine.
Obligations de notification incombant aux dirigeants
Les personnes qui exercent des responsabilitĂ©s dirigeantes au sein dâune sociĂ©tĂ© cotĂ©e ainsi que les personnes ayant un lien Ă©troit avec elles sont tenues de dĂ©clarer leurs transactions sur des instruments financiers liĂ©s Ă cette sociĂ©tĂ©101
Les déclarations de dirigeants et de personnes ayant un lien étroit avec ceux-ci ont affiché une légÚre baisse en 2022. Ces déclarations sont publiées sur le site web de la FSMA.
La FSMA a examinĂ© la question de lâutilisation dâun embargo sur les communiquĂ©s de presse.
La technique de lâembargo donne aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es la possibilitĂ© dâenvoyer un communiquĂ© de presse aux mĂ©dias durant les heures dâouverture de la bourse sans que son contenu soit immĂ©diatement rendu public. Ce nâest quâĂ lâexpiration de lâembargo â en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, aprĂšs la clĂŽture de la bourse â que le contenu du communiquĂ© de presse peut ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©.
Compte tenu de lâĂ©volution des moyens de communication, la FSMA estime quâune telle pratique nâest plus nĂ©cessaire dans le contexte de la digitalisation des mĂ©dias. La FSMA a en outre constatĂ© que pratiquement aucun rĂ©gulateur europĂ©en nâautorise encore cette pratique.
La FSMA a dĂšs lors demandĂ© aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es de ne plus faire usage dâun embargo102
Elle en a profitĂ© pour rappeler aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es quâelles doivent veiller Ă une large diffusion de leurs informations rĂ©glementĂ©es qui permette Ă toutes les personnes intĂ©ressĂ©es dây accĂ©der rapidement.
A la demande de la FSMA, deux modifications ont Ă©tĂ© apportĂ©es Ă lâarrĂȘtĂ© royal portant exĂ©cution du Code des sociĂ©tĂ©s et des associations (AR CSA). Ces modifications concernent lâacquisition et lâaliĂ©nation de titres propres par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es.
La premiĂšre modification vise Ă assurer lâĂ©galitĂ© de traitement des titulaires de titres lors de lâacquisition ou de lâaliĂ©nation de titres propres dans le cas de transactions intragroupe effectuĂ©es en dehors du marchĂ©. Une rĂšgle spĂ©cifique a Ă©tĂ© introduite en vue de garantir cette Ă©galitĂ© de traitement moyennant lâĂ©quivalence du prix offert (en cas dâacquisition de titres propres) et du prix demandĂ© (en cas dâaliĂ©nation de titres propres).
102 Elle a adapté sa circulaire FSMA_2012_01 en ce sens.
La deuxiĂšme modification dispense les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es de la publication de communiquĂ©s de presse concernant lâaliĂ©nation dâactions propres dans le cadre de plans dâoptions sur actions destinĂ©s au personnel.
Ăquivalence du prix et transactions intragroupe effectuĂ©es en dehors du marchĂ©
Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es peuvent, lors dâune acquisition ou aliĂ©nation de titres propres (actions, parts bĂ©nĂ©ficiaires et certificats) effectuĂ©e en dehors du marchĂ©, que ce soit par la sociĂ©tĂ© mĂšre cotĂ©e ou par ses filiales, assurer lâĂ©galitĂ© de traitement des titulaires de titres moyennant lâĂ©quivalence du prix.
En ce qui concerne lâacquisition de titres propres en dehors du marchĂ©, lâAR CSA103 dispose que le prix offert est Ă©quivalent sâil est infĂ©rieur ou Ă©gal Ă celui de lâoffre dâachat indĂ©pendante actuelle la plus Ă©levĂ©e (prix de rĂ©fĂ©rence maximum). Les titulaires de titres de la sociĂ©tĂ© mĂšre cotĂ©e sont ainsi assurĂ©s quâil nây aura pas dâachat Ă un prix plus Ă©levĂ© que le prix auquel ils peuvent vendre sur le marchĂ©.
Sâagissant de lâaliĂ©nation de titres propres en dehors du marchĂ©, lâAR CSA104 prĂ©voit que le prix demandĂ© est Ă©quivalent si celui-ci est supĂ©rieur ou Ă©gal Ă celui de lâoffre de vente indĂ©pendante actuelle la plus basse (prix de rĂ©fĂ©rence minimum). Les titulaires de titres sont ainsi assurĂ©s quâil nây aura pas de vente Ă un prix moins Ă©levĂ© que le prix auquel ils peuvent acheter sur le marchĂ©.
Dans le cas dâune transaction intragroupe, les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ne peuvent pas rĂ©pondre simultanĂ©ment aux deux exigences, Ă©tant donnĂ© que le prix de lâoffre de vente la plus basse sera dans la pratique toujours supĂ©rieur au prix de lâoffre dâachat la plus Ă©levĂ©e. Afin de combler cette lacune, lâAR CSA prĂ©voit dĂ©sormais une rĂšgle particuliĂšre pour les transactions intragroupe.
Cette rĂšgle sâĂ©nonce comme suit : lâĂ©quivalence du prix offert pour une acquisition et du prix demandĂ© pour une aliĂ©nation est garantie si celui-ci est Ă©gal au dernier cours enregistrĂ©. Si la transaction intragroupe a lieu en dehors des heures dâouverture de la bourse, il sâagit du dernier cours de clĂŽture qui apparaĂźt dans le carnet dâordres central. Si la transaction a lieu pendant les heures dâouverture de la bourse, il sâagit du cours en vigueur au moment de la transaction. La liquiditĂ© du marchĂ© garantit Ă nouveau lâĂ©quivalence de ce prix du marchĂ© et, partant, lâĂ©galitĂ© de traitement des titulaires de titres.
Dispense de publication sur lâaliĂ©nation dâactions propres dans le cadre de plans dâoptions sur actions destinĂ©s au personnel
Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es sont dĂ©sormais dispensĂ©es de lâobligation qui leur incombait 105 de rendre publiques les opĂ©rations dâaliĂ©nation au personnel, rĂ©alisĂ©es dans le cadre de plans dâoptions sur actions, au plus tard Ă la fin de la septiĂšme journĂ©e boursiĂšre suivant leur date dâexĂ©cution.
Il sâest en effet avĂ©rĂ© dans la pratique que cette obligation reprĂ©sentait, pour les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, une charge administrative lourde et disproportionnĂ©e au regard de lâobjectif de transparence poursuivi, compte tenu notamment des informations dĂ©jĂ contenues dans le rapport de gestion et de lâobligation de publication Ă respecter sur ce plan par les personnes exerçant des responsabilitĂ©s dirigeantes.
Inspection portant sur le respect des rÚgles en matiÚre de détection des abus de marché
Au cours de lâannĂ©e 2022, la FSMA a menĂ© une inspection auprĂšs dâune grande banque belge en lien avec le respect des rĂšgles en matiĂšre de dĂ©tection des abus de marchĂ©.
La dĂ©cision de rĂ©aliser une inspection auprĂšs de cette banque rĂ©sultait dâune analyse de risques rĂ©alisĂ©e par la FSMA.
Lâobjectif de cette inspection Ă©tant notamment dâexaminer les mesures, systĂšmes et procĂ©dures mis en Ćuvre par la banque, visant Ă dĂ©tecter les opĂ©rations dâinitiĂ©s, les manipulations de marchĂ© et les tentatives dâopĂ©rations dâinitiĂ©s et de manipulations de marchĂ© conformĂ©ment Ă lâarticle 16 du rĂšglement europĂ©en N° 596/2014 (ci-aprĂšs « Art. 16 MAR ») et aux articles 31 et 54 de la directive 2014/65/UE.
ConcrÚtement, 10 manquements et faiblesses ont été identifiés. Parmi ceux-ci, 2 ont donné lieu à des injonctions et 8 à des recommandations. Les 2 injonctions concernent :
⹠Le processus de détection des abus de marché
La FSMA a constatĂ© que les mesures, systĂšmes et procĂ©dures de la banque nâĂ©taient pas suffisamment efficaces et effectifs et ne permettaient pas Ă la banque dâeffectuer une analyse, individuelle et comparative, de chaque transaction exĂ©cutĂ©e et de chaque ordre placĂ©, modifiĂ©, annulĂ© ou rejetĂ©.
⹠Le périmÚtre du processus de détection
La FSMA a constatĂ© que les mesures, systĂšmes et procĂ©dures visant Ă dĂ©tecter les abus de marchĂ©, ou les tentatives dâabus de marchĂ©, ne tenaient pas compte des ordres que la banque recevait du Luxembourg.
La FSMA a enjoint Ă la banque de prendre les mesures nĂ©cessaires dans un dĂ©lai dĂ©terminĂ©, afin de remĂ©dier aux manquements constatĂ©s. Sâil sâavĂšre, Ă lâissue de ce dĂ©lai, que la situation ne sâest pas amĂ©liorĂ©e, la FSMA pourra toujours recourir Ă des mesures de redressement ou Ă des sanctions administratives.
Sur le plan des critĂšres environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), la FSMA se concentrera notamment au cours de lâannĂ©e 2023 sur le respect des obligations dâinformation qui dĂ©coulent du RĂšglement Taxonomie, sur la prĂ©paration par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es des obligations dâinformation qui dĂ©couleront de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et lâĂ©laboration des projets de normes europĂ©ennes de reporting de durabilitĂ© (ESRS - European Sustainability Reporting Standards).
ParallĂšlement, la Commission europĂ©enne a publiĂ© le 7 dĂ©cembre 2022 sa Listing Act Initiative Cette initiative, qui sâinscrit dans le cadre plus large du Capital Market Union Package, se concentre spĂ©cifiquement sur lâaugmentation de lâattractivitĂ© de lâUE pour la cotation en bourse de PME. Elle modifie notamment les rĂ©glementations en lien avec les prospectus et les abus de marchĂ©. Les nĂ©gociations au sein du Conseil ont dĂ©butĂ© le 27 janvier 2023 et devraient se poursuivre tout au long de lâannĂ©e 2023. Les nĂ©gociations en trialogue devraient, selon toute vraisemblance, ĂȘtre menĂ©es sous la prĂ©sidence belge de lâUnion europĂ©enne, durant le premier semestre de lâannĂ©e 2024.
Chaque consommateur doit pouvoir faire confiance Ă son Ă©tablissement financier. Cet Ă©tablissement doit ĂȘtre solide et ses collaborateurs doivent ĂȘtre intĂšgres et compĂ©tents. La FSMA contrĂŽle diffĂ©rents types dâentreprises du secteur financier. Les contrĂŽles menĂ©s concernent des sujets trĂšs divers, tels que lâorganisation et la continuitĂ© des activitĂ©s, lâhonorabilitĂ© professionnelle et lâexpertise des dirigeants, la bonne gouvernance, le respect des conditions de formation et la conformitĂ© Ă la lĂ©gislation relative Ă la prĂ©vention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.
des exigences de connaissances pour les diffĂ©rentes catĂ©gories dâintermĂ©diairesâ â117
Connaissances professionnelles des intermĂ©diaires : agrĂ©ment dĂ©finitif des examens en ligneâ â118
Fin des inscriptions collectivesâ â118
PCP pour lâintermĂ©diation en crĂ©dit : extension de la dĂ©finitionâ â119
La FSMA mise sur la simplification administrativeâ â119
ContrĂŽle des prĂȘteurs, des plateformes de crowdfunding et dâautres prestataires de servicesâ â121
Obligation dâinscription de certains prestataires de services liĂ©s aux monnaies virtuellesâ â121
Traitement des dossiers dâagrĂ©ment des plateformes de crowdfundingâ â121
Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorismeâ â122
Centralisation des compĂ©tences au sein de la FSMAâ â122
Organisation de la premiĂšre Ă©dition de lâAMLCO DAYâ â123
DiversitĂ© des contrĂŽles et informations fournies aux entitĂ©s assujettiesâ â123
ContrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de fonds dâinvestissement et des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissementâ â124
SociĂ©tĂ©s de gestion de fonds dâinvestissementâ â124
SociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissementâ â133
QualitĂ©s requises des actionnaires de sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissementâ â136
Meilleur suivi de la sous-traitance Ă des prestataires de services en nuageâ â138
Le recours Ă lâexternalisation doit ĂȘtre encadrĂ© en vue du maintien dâune organisation adĂ©quateâ â138
La FSMA Ă©value lâutilisation de lâeffet de levier auprĂšs des OPCAâ â140
DĂ©rogation aux rĂšgles de consolidation prudentielle pour les groupes dâentreprises dâinvestissementâ â141
La FSMA assure le contrĂŽle de plusieurs types de prestataires de services financiers. En fonction de leur statut, ceux-ci doivent disposer dâun agrĂ©ment, dâune inscription, dâun enregistrement ou dâun passeport europĂ©en pour exercer des activitĂ©s en Belgique.
106 Mis Ă part ces prestataires possĂ©dant un agrĂ©ment spĂ©cifique, il existe dâautres entreprises rĂ©glementĂ©es qui peuvent de plein droit exercer cette activitĂ© sans disposer dâun agrĂ©ment supplĂ©mentaire.
107 Les établissements de paiement qui fournissent des services de change ne sont pas compris dans ce nombre. Ils sont soumis au contrÎle de la Banque Nationale de Belgique.
108 Ce tableau mentionne uniquement les succursales soumises au contrĂŽle de la FSMA. Les entreprises dâinvestissement qui fournissent des services constituant, en Belgique, une activitĂ© rĂ©servĂ©e aux sociĂ©tĂ©s de bourse, doivent faire enregistrer leurs succursales auprĂšs de la Banque Nationale de Belgique.
La FSMA contrĂŽle lâaccĂšs Ă la profession des intermĂ©diaires opĂ©rant dans le secteur financier. Il sâagit des intermĂ©diaires dâassurance et de rĂ©assurance, des intermĂ©diaires en services bancaires et en services dâinvestissement, ainsi que des intermĂ©diaires en crĂ©dit hypothĂ©caire et en crĂ©dit Ă la consommation. Pour ce faire, la FSMA traite les demandes dâinscription dans les diffĂ©rents registres dâintermĂ©diaires tenus par ses soins et rendus publics. Elle vĂ©rifie Ă©galement si les intermĂ©diaires se conforment bien aux conditions lĂ©gales rĂ©gissant lâexercice de leur profession.
Au 31 dĂ©cembre 2022, le nombre total dâintermĂ©diaires inscrits dans les registres tenus par la FSMA sâĂ©levait Ă 20 151. On dĂ©nombrait 9 407 intermĂ©diaires dâassurance, 32 intermĂ©diaires de rĂ©assurance ainsi que 1 812 intermĂ©diaires en services bancaires et en services dâinvestissement. Les registres comptaient Ă©galement 3 390 intermĂ©diaires en crĂ©dit hypothĂ©caire et 5 510 intermĂ©diaires en crĂ©dit Ă la consommation.
La sociĂ©tĂ© S. exploitait diffĂ©rents magasins en Belgique, actifs dans le domaine de la vente dâappareils de tĂ©lĂ©phonie mobile.
Cette sociĂ©tĂ© Ă©tait inscrite auprĂšs de la FSMA en tant quâintermĂ©diaire dâassurance Ă titre accessoire depuis le 25 janvier 2022. A ce titre, elle Ă©tait autorisĂ©e Ă proposer Ă ses clients des produits dâassurance couvrant les biens quâelle vendait. Il Ă©tait possible, par exemple, dây acheter un tĂ©lĂ©phone et de souscrire une assurance couvrant ce tĂ©lĂ©phone (par exemple, en cas de vol). La sociĂ©tĂ© S. collaborait pour ce faire avec un courtier de droit français, lequel dispose dâune inscription en France et est autorisĂ© Ă exercer des activitĂ©s en Belgique en vertu du passeport europĂ©en.
Au dĂ©but de lâannĂ©e 2022, la FSMA a reçu des plaintes indiquant que les consommateurs Ă©taient « forcĂ©s » de conclure (ou concluaient Ă leur insu) un contrat dâassurance.
La FSMA a menĂ© une enquĂȘte sur les pratiques de la sociĂ©tĂ© S. dans le cadre de son activitĂ© de distribution dâassurances. Elle a ainsi menĂ© des inspections simultanĂ©es au siĂšge social et dans 3 points de vente.
Au terme de son enquĂȘte, la FSMA a dĂ©cidĂ©, le 2 mars 2022, dâinterdire Ă la sociĂ©tĂ© S. dâeffectuer des activitĂ©s de distribution dâassurance. Cette dĂ©cision faisait suite aux constats rĂ©sultant des inspections, portant sur le non-respect de certaines dispositions lĂ©gales ou rĂ©glementaires, notamment en matiĂšre dâinformation du client et de rĂšgles de conduite. La FSMA a en outre mis la sociĂ©tĂ© S. en demeure de remĂ©dier aux manquements dans un dĂ©lai de 30 jours.
Avant le terme du dĂ©lai, la sociĂ©tĂ© S. a souhaitĂ© renoncer Ă son inscription au registre des intermĂ©diaires dâassurance et des intermĂ©diaires dâassurance Ă titre accessoire. La FSMA a pris acte de cette renonciation, avec effet au 25 mars 2022.
Lâabsence dâinscription implique que la sociĂ©tĂ© S. nâa plus eu lâautorisation dâoffrir des assurances en Belgique.
Dans lâintervalle, la FSMA a Ă©galement menĂ© des inspections auprĂšs dâune autre entitĂ© du mĂȘme groupe. Comme la sociĂ©tĂ© S., cette entitĂ© a Ă©galement renoncĂ© Ă son inscription peu aprĂšs les inspections de la FSMA. La FSMA a pris acte de cette renonciation, avec effet au 3 mars 2022.
La FSMA a tenu à apporter une réponse rapide et forte aux plaintes reçues, en effectuant rapidement plusieurs inspections, et en prenant, à la lumiÚre des informations récoltées et des constats opérés, des mesures appropriées, dans un but de protection des consommateurs.
Les constats, et les plaintes de consommateurs reçues, ont amenĂ© la FSMA Ă agir sur le long terme, et pour lâensemble du secteur multimĂ©dias : lors de lâachat dâun appareil multimĂ©dias, les consommateurs se voient en effet frĂ©quemment proposer une police dâassurance couvrant le mauvais fonctionnement, la perte ou le vol de lâappareil, ou les dommages que cet appareil pourrait subir. La prime de ces polices est la plupart du temps payable par mensualitĂ©s. Certains de ces contrats offraient une couverture gratuite le premier mois et/ou faisaient augmenter graduellement les mensualitĂ©s au cours du contrat. Pour convaincre les clients de conclure un contrat dâassurance, les vendeurs attiraient avant tout leur attention sur la gratuitĂ© de la couverture pendant le premier mois et la possibilitĂ© de rĂ©silier le contrat durant cette pĂ©riode.
Cette technique de vente est inconciliable avec lâobligation faite aux vendeurs de vĂ©rifier si les contrats dâassurance prĂ©sentĂ©s correspondent aux exigences et besoins du client et de ne proposer que des contrats dâassurance cohĂ©rents avec ceux-ci. Lâaugmentation progressive des mensualitĂ©s a pour consĂ©quence que, lors de la conclusion du contrat, les clients nâont pas de vue prĂ©cise sur le montant quâils devront dĂ©bourser en fin de compte pour cette couverture.
La FSMA a dĂšs lors dĂ©cidĂ© dâinterdire par rĂšglement la commercialisation de tels contrats auprĂšs des consommateurs. Le rĂšglement a Ă©tĂ© approuvĂ© par un arrĂȘtĂ© royal et est entrĂ© en vigueur le 13 novembre 2022.
La FSMA a adoptĂ© un rĂšglement interdisant les contrats dâassurance Ă prime variable proposĂ©s lors de la vente dâappareils multimĂ©dias.
« Cette interdiction vise à protéger les consommateurs contre les pratiques illicites lors de la vente de GSM », explique Vincent De Bock , directeur adjoint.
La FSMA interdit certains contrats dâassurance lors de lâachat dâappareils multimĂ©dias. Pourquoi ?
« Nous voulons mettre un terme Ă une pratique dĂ©loyale qui sâest fait jour lors de la vente dâassurances pour des appareils multimĂ©dias, tels quâun GSM, un iPad ou un ordinateur. La FSMA a reçu des plaintes de consommateurs Ă ce sujet. »
Quâest-ce qui nâallait pas ?
« Les rĂšgles de conduite Ă©taient pour ainsi dire ignorĂ©es. Les vendeurs ne peuvent proposer que des contrats dâassurance qui correspondent aux exigences et besoins des clients. Ce nâĂ©tait pas le cas ici. »
De quoi les consommateurs se plaignaient-ils ?
« Ils disaient quâils nâavaient jamais Ă©tĂ© interrogĂ©s sur leurs exigences et besoins et que leurs souhaits nâavaient donc pas Ă©tĂ© pris en compte. La formule dâassurance proposĂ©e nâĂ©tait pas faite sur mesure. Câest ainsi que des consommateurs se sont invariablement vu proposer la formule dâassurance la plus chĂšre. Certains se sont plaints de ne mĂȘme pas avoir su quâils avaient souscrit une assurance. »
Lorsquâon souscrit une assurance, on peut toujours la rĂ©silier, non ?
« En principe, les consommateurs pouvaient rĂ©silier lâassurance au cours du premier mois du contrat. Mais rĂ©silier un contrat sâest avĂ©rĂ© plus difficile que prĂ©vu. Le call center mis en place Ă cet effet Ă©tait trĂšs difficile Ă joindre. Les consommateurs avaient Ă©galement du mal Ă obtenir une confirmation de la rĂ©siliation de leur contrat. CâĂ©tait trĂšs problĂ©matique. »
Les problĂšmes se produisaient-ils avec tous les contrats dâassurance ?
« Non. Il sâagissait uniquement des contrats dâassurance Ă prime variable. Ces contrats offrent une couverture gratuite le premier mois et/ou font augmenter graduellement les mensualitĂ©s Ă payer en cours de contrat. DâoĂč la volontĂ© de la FSMA dâinterdire ces contrats. Seuls les contrats Ă prime mensuelle fixe sont encore autorisĂ©s. »
Le rÚglement de la FSMA a-t-il mis fin aux problÚmes ?
« Nous lâespĂ©rons. La FSMA assure la protection des consommateurs et interviendra avec fermetĂ© contre toute infraction Ă son rĂšglement. »
« Les rÚgles de conduite étaient pour ainsi dire ignorées »
« Seuls les contrats à prime mensuelle fixe sont encore autorisés »
En 2022, la FSMA a radiĂ© lâinscription de 248 intermĂ©diaires parce quâils ne satisfaisaient plus aux conditions dâinscription. Elle a en outre dĂ©cidĂ© de suspendre temporairement lâinscription de six intermĂ©diaires. Le tableau 11 donne un aperçu des motifs sous-tendant ces mesures.
Lorsquâun candidat intermĂ©diaire nâapporte pas la preuve quâil remplit les conditions requises, la FSMA rejette sa demande dâinscription. En 2022, cela sâest produit Ă 21 reprises.
La FSMA est compĂ©tente pour contrĂŽler lâaccĂšs Ă la profession des intermĂ©diaires financiers.
Dans ce cadre, elle vĂ©rifie le respect des connaissances professionnelles requises lĂ©galement pour ces intermĂ©diaires, et pour les personnes y exerçant des fonctions rĂ©glementĂ©es. Il est notamment prĂ©vu que les personnes responsables concernĂ©es doivent ĂȘtre titulaires au minimum dâun certificat dâenseignement secondaire supĂ©rieur. Le demandeur doit fournir une copie de ce diplĂŽme Ă la FSMA.
Les diplĂŽmes Ă©trangers peuvent, sur la base dâune loi, ĂȘtre Ă©quivalents Ă un diplĂŽme belge. En outre, les diplĂŽmes peuvent aussi ĂȘtre dĂ©clarĂ©s Ă©quivalents. Pour ce faire, la procĂ©dure applicable doit ĂȘtre suivie par le candidat-intermĂ©diaire.
La FSMA a constatĂ© en 2022 lâutilisation de plusieurs faux diplĂŽmes et de fausses attestations dâĂ©quivalence de diplĂŽmes par des candidats-intermĂ©diaires pour prouver leurs connaissances professionnelles.
Ces constats ont donnĂ© lieu au refus de lâinscription de ces candidats-intermĂ©diaires. ParallĂšlement, la FSMA a dĂ©noncĂ© ces agissements auprĂšs des autoritĂ©s judiciaires.
La fourniture dâun faux document Ă la FSMA a par ailleurs un impact nĂ©gatif sur lâapprĂ©ciation faite par la FSMA dans le cas oĂč la personne Ă lâorigine du faux document demande par la suite Ă ĂȘtre dĂ©signĂ©e Ă une fonction rĂ©glementĂ©e. Pour ĂȘtre dĂ©signĂ© dans une telle fonction, il est en effet requis que la personne concernĂ©e respecte les conditions dâexpertise adĂ©quate et dâhonorabilitĂ© professionnelle (fit & proper).
Le systĂšme financier fonctionne sur la confiance entre les diffĂ©rents acteurs. Pour mĂ©riter et renforcer cette confiance, la transparence est essentielle. En tant quâautoritĂ© de contrĂŽle, la FSMA attend des acteurs financiers une communication claire, active et spontanĂ©e. Toute personne exerçant une fonction rĂ©glementĂ©e auprĂšs dâun intermĂ©diaire doit disposer de lâexpertise adĂ©quate et de lâhonorabilitĂ© professionnelle requises ; elle doit, en dâautres termes, ĂȘtre fit & proper La FSMA procĂšde Ă une Ă©valuation du caractĂšre fit & proper des personnes appelĂ©es Ă exercer une telle fonction. Il peut sâagir, selon le statut en question, du responsable de la distribution, du dirigeant effectif, de lâintermĂ©diaire personne physique ou de lâadministrateur109
La FSMA attend de ces personnes une communication transparente sur toutes les informations qui peuvent raisonnablement ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme pertinentes pour lâĂ©valuation fit & proper Les candidats Ă une fonction rĂ©glementĂ©e remplissent, lors de leur inscription ou de leur dĂ©signation, un questionnaire rĂ©coltant ces informations. Si, aprĂšs un certain temps, une rĂ©ponse nâest plus correcte, la FSMA compte sur la personne concernĂ©e pour quâelle lâen informe spontanĂ©ment.
Prenons lâexemple dâun dirigeant effectif en fonction auprĂšs dâun intermĂ©diaire dâassurance : sâil est interrogĂ© par la justice en tant que suspect dans le cadre dâune enquĂȘte pĂ©nale, il doit le signaler Ă la FSMA, que ce soit par lâentremise ou non de lâintermĂ©diaire dâassurance pour lequel il travaille. En cas de doute sur la pertinence dâune information dĂ©terminĂ©e, mieux vaut la communiquer dâoffice Ă la FSMA, Ă©ventuellement accompagnĂ©e dâune explication. Une communication transparente ne signifie pas automatiquement la perte du caractĂšre fit & proper. En revanche, si la FSMA constate quâune personne a gardĂ© des informations pour elle, cela aura un impact nĂ©gatif sur son Ă©valuation. La FSMA procĂšde Ă une analyse pondĂ©rĂ©e de chaque dossier. Elle examine la situation Ă lâaide de toutes les donnĂ©es dont elle dispose et tient compte des moyens que les personnes concernĂ©es font valoir.
En adoptant lâAR Harmonisation110, le lĂ©gislateur a voulu faire en sorte que les rĂšgles applicables aux intermĂ©diaires de crĂ©dit et celles prĂ©vues pour les intermĂ©diaires en services bancaires et en services dâinvestissement soient plus conformes Ă celles qui existaient dĂ©jĂ pour les intermĂ©diaires dâassurance et de rĂ©assurance. DĂ©sormais, ces diffĂ©rentes catĂ©gories dâintermĂ©diaires soumises au contrĂŽle de la FSMA sont rĂ©gies par des rĂšgles plus uniformes111. Cette Ă©volution prĂ©sente surtout un avantage pour les intermĂ©diaires qui comptent plusieurs inscriptions dans les registres tenus par la FSMA.
Cette harmonisation a en particulier permis dâaligner les rĂšgles en matiĂšre de connaissances professionnelles sur plusieurs points.
âą DorĂ©navant, le titulaire dâun diplĂŽme de master est prĂ©sumĂ© possĂ©der les connaissances thĂ©oriques nĂ©cessaires pour lâexercice de sa fonction, quelle que soit la catĂ©gorie dans laquelle il sera inscrit. Cette prĂ©somption lĂ©gale sâapplique Ă©galement au titulaire dâun diplĂŽme de bachelier, Ă condition toutefois que le supplĂ©ment au diplĂŽme atteste quâil a obtenu au moins 11 crĂ©dits dans les branches relevant de la catĂ©gorie concernĂ©e.
âą Lâobligation de recyclage a elle aussi Ă©tĂ© uniformisĂ©e. Les intermĂ©diaires en services bancaires et en services dâinvestissement doivent suivre chaque annĂ©e 15 heures de formation, tout comme les intermĂ©diaires dâassurance et de rĂ©assurance. Pour les intermĂ©diaires de crĂ©dit, trois heures de formation par an suffisent, comme câĂ©tait dĂ©jĂ le cas pour les intermĂ©diaires dâassurance Ă titre accessoire.
âą Il est par ailleurs prĂ©cisĂ© que la durĂ©e de lâexpĂ©rience pratique est Ă©tablie sur la base dâun horaire complet. Si une expĂ©rience pratique pertinente dâau moins six mois est requise pour une fonction dĂ©terminĂ©e, il sera nĂ©cessaire, dans un rĂ©gime de travail Ă mi-temps, dâacquĂ©rir une expĂ©rience pratique dâau moins 12 mois.
La FSMA a mis une marche Ă suivre112 et des check-lists113 Ă la disposition du secteur. Ces documents prĂ©sentent un aperçu concret des exigences (modifiĂ©es) en matiĂšre de connaissances professionnelles par catĂ©gorie et par fonction rĂ©glementĂ©e. La FSMA renvoie en outre aux Frequently Asked Questions quâelle a publiĂ©es sur son site web114 et aux newsletters quâelle a envoyĂ©es au secteur afin de lui fournir des prĂ©cisions sur lâAR Harmonisation115
LâAR Harmonisation apporte Ă©galement des nouveautĂ©s. Le concept de « personne en contact avec le public en formation » existe dĂ©sormais dans chaque catĂ©gorie116. Un sous-agent dâassurance peut en outre dĂ©jĂ se faire inscrire sâil possĂšde les connaissances thĂ©oriques complĂštes mais nâa pas encore six mois dâexpĂ©rience pratique pertinente, calculĂ©s sur la base dâun rĂ©gime Ă temps plein. Il est dans ce cas « sous-agent dâassurance en formation » et peut, Ă ce titre, (continuer Ă ) acquĂ©rir son expĂ©rience pratique sur le terrain. Il doit toutefois bĂ©nĂ©ficier dâun accompagnement strict du courtier ou de lâagent sous la responsabilitĂ© duquel il travaille117
110 LâAR Harmonisation est lâarrĂȘtĂ© royal du 12 dĂ©cembre 2021 visant Ă lâharmonisation de diffĂ©rents arrĂȘtĂ©s royaux relatifs Ă lâintermĂ©diation dans le secteur financier et des assurances, publiĂ© au Moniteur belge du 24 dĂ©cembre 2021. Cet AR Harmonisation est entrĂ© en vigueur le 1er janvier 2022.
111 Dans sa newsletter du 7 janvier 2022, la FSMA a informĂ© le secteur des principaux changements prĂ©vus par lâAR Harmonisation.
112 Voir le site web de la FSMA.
113 Voir le site web de la FSMA.
114 Voir le site web de la FSMA.
115 Non seulement la newsletter du 7 janvier 2022 susmentionnée mais également la newsletter du 7 juillet 2022 relative au sous-agent en formation (voir plus loin) et la newsletter du 24 novembre 2022 sur le recyclage.
116 Une « PCP en formation » peut dĂ©sormais Ă©galement opĂ©rer auprĂšs des intermĂ©diaires en services bancaires et en services dâinvestissement et auprĂšs des intermĂ©diaires de crĂ©dit.
117 La newsletter du 7Â juillet 2022 informe le secteur sur le concept de sous-agent en formation.
Connaissances professionnelles des intermédiaires :
Les centres dâexamens agréés organisent Ă intervalles rĂ©guliers des examens permettant aux (candidats) intermĂ©diaires de tester leurs connaissances professionnelles. Lors de la crise du coronavirus, il avait Ă©tĂ© pratiquement impossible dâorganiser ces examens en prĂ©sentiel. Les examens en ligne sâĂ©taient ainsi multipliĂ©s.
Afin de porter les examens virtuels Ă un niveau équivalent Ă celui des examens en prĂ©sentiel, la FSMA avait instaurĂ©, en mai 2021, un systĂšme dâexamens en ligne agréés Ă titre provisoire, moyennant le respect dâun certain nombre de conditions en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de fiabilitĂ©. AprĂšs une pĂ©riode dâessai de 12 mois, la FSMA a procĂ©dĂ© Ă une Ă©valuation des examens en ligne et a dĂ©cidĂ©, le 3 mai 2022, de convertir lâagrĂ©ment provisoire de divers centres dâexamens en un agrĂ©ment dĂ©finitif.
Les intermĂ©diaires doivent disposer dâune inscription auprĂšs de la FSMA pour pouvoir travailler dans le secteur financier. Cette inscription ne peut dĂ©sormais plus ĂȘtre demandĂ©e quâĂ titre individuel. Les inscriptions collectives nâexistent plus.
Auparavant, les intermĂ©diaires pouvaient confier Ă un organisme central le soin de les inscrire auprĂšs de la FSMA. Cette entitĂ© introduisait une demande dâinscription collective pour le compte de plusieurs intermĂ©diaires. Lâorganisme central sâassurait en premier lieu du respect des conditions dâinscription par les intermĂ©diaires concernĂ©s. Il tenait leurs dossiers Ă la disposition de la FSMA.
De nouvelles dispositions lĂ©gales118 ont mis fin Ă la possibilitĂ© dâintroduire des demandes dâinscription collectives. La lĂ©gislation a par ailleurs prĂ©vu le transfert, par les organismes centraux, de tous les dossiers collectifs existants Ă la FSMA.
Ce transfert a eu lieu au cours du premier semestre 2022. Les organismes centraux ont, au total, transfĂ©rĂ© Ă la FSMA 5 919 dossiers dâintermĂ©diaires dâassurance, dâintermĂ©diaires en services bancaires et en services dâinvestissement ainsi que dâintermĂ©diaires de crĂ©dit, qui avaient fait lâobjet dâune inscription collective.
Le transfert technique de ces dossiers a Ă©tĂ© opĂ©rĂ© le 8 juin 2022. Depuis cette date, tous les intermĂ©diaires supportent lâentiĂšre responsabilitĂ© de la gestion de leur dossier dâinscription. Ils sont lĂ©galement tenus de communiquer sans dĂ©lai Ă la FSMA toute modification intervenue dans ce dossier, en utilisant lâapplication Cabrio119. La FSMA en a informĂ© personnellement tous les intermĂ©diaires concernĂ©s.
Le transfert physique des dossiers collectifs Ă la FSMA a Ă©tĂ© clĂŽturĂ© Ă la fin du mois de juin 2022. Les concepts dâorganisme central et dâinscription collective appartiennent dĂ©sormais au passĂ©.
118 Lâarticle 20 de la loi du 6 dĂ©cembre 2018 transposant la directive (UE) 2016/97 ; les articles 142, 188, 2°, et 189, 2°, de la loi du 2 mai 2019 portant des dispositions financiĂšres diverses.
119 Cabrio est lâapplication en ligne qui permet aux prĂȘteurs et aux intermĂ©diaires dâintroduire leur dossier de demande auprĂšs de la FSMA par voie Ă©lectronique. Toute modification apportĂ©e Ă leur dossier dâagrĂ©ment ou dâinscription doit Ă©galement ĂȘtre communiquĂ©e Ă la FSMA par le biais de cette application.
En 2022, la FSMA a publiĂ© sur son site web une FAQ traitant de lâextension de la dĂ©finition lĂ©gale de personne en contact avec le public (PCP) en matiĂšre de crĂ©dits.
Une PCP est une personne qui prend part aux activitĂ©s dâintermĂ©diation en crĂ©dit auprĂšs dâun prĂȘteur ou dâun intermĂ©diaire de crĂ©dit. La PCP propose des contrats de crĂ©dit ou fournit des informations Ă leur sujet. Cette personne est en contact direct avec le public. Depuis le 1er aoĂ»t 2022, les personnes qui ne sont pas directement en contact avec le public relĂšvent elles aussi de ce statut. Il sâagit alors de personnes qui exercent des activitĂ©s dans le backoffice sans ĂȘtre en contact avec les clients.
Selon sa dĂ©finition lĂ©gale, lâintermĂ©diation en crĂ©dit couvre des activitĂ©s allant de la phase prĂ©contractuelle jusquâĂ la conclusion dâun contrat de crĂ©dit.
Certaines activitĂ©s ne sont pas considĂ©rĂ©es comme faisant partie de lâintermĂ©diation en crĂ©dit. Cela vaut, par exemple, pour la gestion et lâexĂ©cution de contrats de crĂ©dit ou lâoctroi dâune assistance dans ce cadre. Les personnes actives sur ces terrains ne relĂšvent donc pas de la dĂ©finition Ă©largie de PCP.
Cette dĂ©finition ne porte pas davantage sur les personnes qui exercent des fonctions de support sans lien avec le processus dâoffre ou de conclusion de contrats de crĂ©dit ou qui ne sont quâindirectement impliquĂ©es dans ce processus. Il sâagit, par exemple, des collaborateurs du service des ressources humaines ou du service informatique. Il en va de mĂȘme pour les personnes qui prĂ©parent les documents commerciaux et lĂ©gaux, tels que des folders et templates, destinĂ©s Ă ĂȘtre utilisĂ©s dans le cadre de lâoffre de crĂ©dits.
Dans sa nouvelle FAQ120, la FSMA donne des exemples concrets dâactivitĂ©s relevant ou non de la dĂ©finition de PCP. Pour trancher cette question, câest lâactivitĂ© exercĂ©e rĂ©ellement par une personne qui est dĂ©terminante, pas la description officielle de ses tĂąches.
En 2022, la FSMA sâest fortement investie dans une simplification administrative devant bĂ©nĂ©ficier aux intermĂ©diaires soumis Ă son contrĂŽle.
Les intermĂ©diaires doivent fournir plusieurs documents et informations Ă la FSMA, notamment pour lui permettre de vĂ©rifier, au moment oĂč ils demandent leur inscription, sâils possĂšdent lâexpertise adĂ©quate et lâhonorabilitĂ© professionnelle nĂ©cessaires pour exercer leurs fonctions. Pour ce faire, la FSMA met Ă leur disposition une sĂ©rie de questionnaires et de modĂšles de documents.
La FSMA a adaptĂ© ses diffĂ©rents questionnaires et modĂšles de document. Elle a Ă©galement simplifiĂ© la communication Ă faire sur le respect de lâobligation de recyclage. DorĂ©navant, une seule dĂ©claration annuelle sur lâhonneur par intermĂ©diaire suffit. Dans cette dĂ©claration, lâintermĂ©diaire certifie que toutes les personnes soumises Ă lâobligation de recyclage qui travaillent dans son entreprise ont suivi les cours de recyclage requis au cours de lâannĂ©e Ă©coulĂ©e. Cette dĂ©claration vaut pour tous les statuts de lâintermĂ©diaire121
La FSMA a Ă©galement amĂ©liorĂ© lâapplication Cabrio sur plusieurs points. Il est ainsi dĂ©sormais plus facile pour les intermĂ©diaires de tenir leur dossier Ă jour. Leurs demandes portant sur des modifications trĂšs limitĂ©es, pour lesquelles ils ne doivent plus fournir aucun document, seront traitĂ©es beaucoup plus rapidement. La gestion du dossier dâinscription en ce qui concerne les bureaux belges a Ă©galement Ă©tĂ© simplifiĂ©e pour les intermĂ©diaires dâassurance et les intermĂ©diaires en services bancaires et en services dâinvestissement.
LâAR Harmonisation, qui est entrĂ© en vigueur le 1er janvier 2022, a uniformisĂ© les rĂšgles en matiĂšre de recyclage pour les diffĂ©rentes catĂ©gories dâintermĂ©diaires. De nouvelles Ă©volutions sur le plan du recyclage sont Ă©galement attendues en 2023. La FSMA prĂ©pare actuellement un rĂšglement et prĂ©voit la publication dâune nouvelle sĂ©rie de FAQ.
En 2023, ce sera la premiĂšre fois que les intermĂ©diaires devront fournir Ă la FSMA une dĂ©claration annuelle sur lâhonneur concernant le respect de lâobligation de recyclage. Ils devront tĂ©lĂ©charger cette dĂ©claration dans lâapplication en ligne Cabrio pour le 31 mars 2023 au plus tard.
Comme les années précédentes, la FSMA enverra également en 2023 des newsletters portant sur le thÚme du recyclage, qui est en plein développement.
La FSMA contrĂŽle lâaccĂšs Ă la profession de toute une sĂ©rie de prestataires de services et surveille la maniĂšre dont ils respectent leurs conditions dâagrĂ©ment ou dâautres exigences. Il sâagit des prĂȘteurs en crĂ©dit hypothĂ©caire et en crĂ©dit Ă la consommation, des plateformes de crowdfunding, des planificateurs financiers indĂ©pendants, des bureaux de change et des prestataires de services liĂ©s aux monnaies virtuelles.
Au 31 dĂ©cembre 2022, on dĂ©nombrait 177 prĂȘteurs, huit plateformes de crowdfunding et huit planificateurs financiers indĂ©pendants agréés par la FSMA. Neuf bureaux de change Ă©taient enregistrĂ©s auprĂšs de la FSMA.
Depuis le 1er mai 2022, un enregistrement doit ĂȘtre demandĂ© pour les activitĂ©s de prestataire de services dâĂ©change entre monnaies virtuelles et monnaies lĂ©gales et de prestataire de services de portefeuilles de conservation (« VASP »), comme suite Ă la transposition de la 5 e directive anti-blanchiment.
Les personnes morales qui, le 1er mai 2022, exerçaient de telles activitĂ©s de maniĂšre professionnelle et habituelle Ă©taient autorisĂ©es par la loi Ă poursuivre provisoirement leurs activitĂ©s Ă la double condition de le notifier Ă la FSMA avant le 30 juin 2022 et dâintroduire une demande dâinscription avant le 1er septembre 2022 et ce, jusquâĂ ce que la FSMA se soit prononcĂ©e sur leur demande dâinscription. Au 31 dĂ©cembre 2022, aucun VASP nâavait Ă©tĂ© enregistrĂ© par la FSMA.
Le rĂšglement europĂ©en instituant le statut unique de prestataire europĂ©en de services de financement participatif pour les entrepreneurs est applicable depuis le 10 novembre 2021. Cela signifie que depuis cette date, lâagrĂ©ment europĂ©en est obligatoire pour pouvoir offrir, au sein de lâUnion europĂ©enne, des services de financement participatif sâils tombent dans le champ dâapplication du RĂšglement (financement participatif sous forme de prĂȘts ou de valeurs mobiliĂšres, pour lesquels les porteurs de projets ne peuvent pas ĂȘtre des consommateurs).
Le rÚglement prévoit une période transitoire permettant aux plateformes de crowdfunding déjà agréées sous le régime de la loi du 18 décembre 2016 de convertir leur agrément « belge » en agrément « européen ».
Cette pĂ©riode transitoire courait initialement jusquâau 10 novembre 2022. La Commission europĂ©enne a dĂ©cidĂ© de la prolonger jusquâau 10 novembre 2023. Ceci donne aux plateformes existantes davantage de temps pour prĂ©parer leur dossier dâagrĂ©ment, sachant que ces plateformes devront avoir obtenu leur agrĂ©ment au plus tard Ă lâĂ©chĂ©ance de la pĂ©riode transitoire pour pouvoir continuer Ă offrir leurs services.
Le rĂšglement encadre strictement la procĂ©dure de demande dâagrĂ©ment, tant pour ce qui concerne les dĂ©lais que pour ce qui concerne le contenu du dossier dâagrĂ©ment. Un rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© de la Commission europĂ©enne122 vient par ailleurs complĂ©ter le rĂšglement en Ă©tablissant un formulaire type de demande dâagrĂ©ment.
En 2022, la FSMA a agréé un premier prestataire europĂ©en de services de financement participatif. Quatre autres demandes dâagrĂ©ment sont en cours de traitement. Sur les huit plateformes123 reprises sur les listes tenues par la FSMA, trois ont indiquĂ© vouloir introduire leur demande dâagrĂ©ment auprĂšs dâune autoritĂ© dâun autre Etat europĂ©en. Ces plateformes pourront, le cas Ă©chĂ©ant et une fois agréée dans cet Etat membre, utiliser leur passeport pour offrir leurs services en Belgique.
Quant aux nouveaux prestataires, ils doivent en tout Ă©tat de cause solliciter lâagrĂ©ment europĂ©en pour pouvoir dĂ©marrer leur activitĂ© de financement participatif.
Certains prestataires de services financiers soumis au contrĂŽle de la FSMA doivent se conformer Ă des rĂšgles et obligations strictes visant Ă prĂ©venir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ils doivent identifier, Ă©valuer et comprendre les risques auxquels ils sont exposĂ©s, puis prendre des mesures pour rĂ©duire et gĂ©rer ces risques. Le contrĂŽle de la FSMA vise Ă vĂ©rifier sâil en est bien ainsi. Il sâagit pour la FSMA dâun point dâaction important.
Depuis le mois de mars 2022, lâensemble des compĂ©tences de la FSMA en matiĂšre de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LBC/FT) sont centralisĂ©es au sein dâun mĂȘme service, tant pour les aspects de contrĂŽle opĂ©rationnel que pour le dĂ©veloppement de la politique LBC/FT.
122 RĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2022/2112 de la Commission du 13 juillet 2022 complĂ©tant le rĂšglement (UE) 2020/1503 du Parlement europĂ©en et du Conseil par des normes techniques de rĂ©glementation prĂ©cisant les exigences et modalitĂ©s Ă respecter pour la demande dâagrĂ©ment en tant que prestataire de services de financement participatif.
123 Il y a par ailleurs une entreprise rĂ©glementĂ©e qui avait notifiĂ© son intention dâoffrir en Belgique des services de crowdfunding et qui doit, sous le rĂšglement europĂ©en, Ă©galement introduire une demande dâagrĂ©ment.
Cette organisation renforce lâefficacitĂ© de cet axe de contrĂŽle en optimalisant les interactions entre la connaissance pratique des secteurs contrĂŽlĂ©s et les rĂ©flexions relatives Ă lâĂ©volution du cadre lĂ©gal et rĂ©glementaire. La synthĂšse entre, dâune part, les enseignements tirĂ©s des contrĂŽles rĂ©alisĂ©s et, dâautre part, les discussions de principe sur le dispositif lĂ©gal de LBC/FT, permet une action mieux calibrĂ©e et plus prĂ©cise Ă tous les niveaux, tant en ce qui concerne lâapplication des dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires quâen ce qui concerne leur interprĂ©tation et la nĂ©cessitĂ© de les faire Ă©voluer.
Par ailleurs, cette centralisation crĂ©e un point de contact unique pour toutes les entitĂ©s assujetties Ă la lĂ©gislation LBC/FT lorsquâelles souhaitent sâadresser Ă la FSMA, pour quelque raison que ce soit. De mĂȘme que pour les entitĂ©s assujetties, le point de contact unique vaut Ă©galement pour toutes les autoritĂ©s compĂ©tentes pour la LBC/FT, tant au niveau national (la Banque Nationale de Belgique, la Cellule de Traitement des Informations FinanciĂšres, la TrĂ©sorerie, le SPF Economie, âŠ) quâinternational (lâAutoritĂ© Bancaire EuropĂ©enne, la Commission europĂ©enne, le Groupe dâAction FinanciĂšre, ...).
Le 3 octobre 2022, et pour la premiĂšre fois, la FSMA a organisĂ© lâAMLCO DAY. Il sâagit dâun Ă©vĂ©nement destinĂ© principalement aux AML compliance officers (AMLCO) des entitĂ©s assujetties qui relĂšvent des compĂ©tences de contrĂŽle de la FSMA.
Lâobjectif est de partager avec les AMLCO les informations essentielles et dâactualitĂ© en lien avec la lĂ©gislation LBC/FT, non seulement dans une perspective nationale mais aussi europĂ©enne. Par ailleurs, cet Ă©vĂ©nement est aussi une opportunitĂ© pour les AMLCO de recevoir un feedback sur les contrĂŽles LBC/FT opĂ©rĂ©s par la FSMA au cours de lâannĂ©e Ă©coulĂ©e.
Cette premiÚre édition virtuelle a réuni plus de 2 300 personnes, francophones et néerlandophones, et a mis en lumiÚre les questions que les AMLCO se posent quant à leur rÎle, mais aussi en ce qui concerne le rÎle du haut dirigeant responsable et de la direction effective des entités assujetties à la législation LBC/FT.
La FSMA entend organiser cet Ă©vĂ©nement de maniĂšre rĂ©currente. Lors de cette premiĂšre Ă©dition, lâĂ©vĂ©nement Ă©tait ouvert Ă un large public provenant de tous les secteurs contrĂŽlĂ©s. En fonction des prioritĂ©s de contrĂŽle ou des Ă©volutions spĂ©cifiques Ă un ou plusieurs secteurs, lâAMLCO DAY pourra prendre diffĂ©rentes formes et viser plus particuliĂšrement les AMLCO de certains des secteurs contrĂŽlĂ©s.
Les procĂ©dures LBC/FT de plusieurs entreprises dâinvestissement et des sociĂ©tĂ©s de gestion ont Ă©tĂ© revues dans le cadre de leur demande dâagrĂ©ment ou dâextension dâagrĂ©ment. La FSMA a procĂ©dĂ© Ă diffĂ©rentes inspections sur place auprĂšs dâun bureau de change et de sociĂ©tĂ©s actives dans le secteur de la gestion dâactifs.
La FSMA a poursuivi ses efforts en matiĂšre dâinformation des secteurs contrĂŽlĂ©s en publiant deux newsletters sur les sujets dâactualitĂ© en matiĂšre de LBC/FT. La FSMA a Ă©galement publiĂ© en mars 2022 une communication faisant rĂ©fĂ©rence aux sanctions imposĂ©es Ă la Russie et Ă la BiĂ©lorussie en rĂ©ponse Ă lâagression militaire contre lâUkraine. Elle a rappelĂ© aux entitĂ©s assujetties que le respect de ces sanctions requiert dâen prendre connaissance et de dĂ©terminer les mesures Ă prendre pour sây conformer, notamment, au regard des clients, de la contrepartie dâune transaction ou dâun produit financier et des services financiers fournis. La FSMA a Ă©galement rappelĂ© lâobligation dâinformer la TrĂ©sorerie (SPF Finances) de toutes les informations relatives Ă lâexĂ©cution des sanctions financiĂšres, comme les informations relatives aux fonds gelĂ©s ou les informations relatives Ă la constatation dâinfractions Ă©ventuelles. Enfin, elle a aussi soulignĂ© que les AMLCO des entitĂ©s assujetties doivent Ă©galement tenir compte des sanctions financiĂšres dans la mise en Ćuvre de leur approche fondĂ©e sur les risques en matiĂšre de LBC/FT, notamment dans lâapplication des mesures de vigilance Ă lâĂ©gard de la clientĂšle et des opĂ©rations qui ont un lien avec des pays faisant lâobjet de sanctions.
La FSMA contrĂŽle lâorganisation et le fonctionnement des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées de droit belge. Les sociĂ©tĂ©s de gestion ont pour activitĂ© principale de gĂ©rer des fonds dâinvestissement. Il existe deux sortes dâagrĂ©ment pour les sociĂ©tĂ©s de gestion, selon le type de fonds dâinvestissement quâelles sont autorisĂ©es Ă gĂ©rer en fonction de leur statut : soit des organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM), soit des organismes de placement collectif alternatifs (OPCA). Une sociĂ©tĂ© de gestion peut Ă©galement possĂ©der les deux agrĂ©ments.
Les OPCVM sont des OPC qui rĂ©pondent aux conditions de la directive UCITS. Ils bĂ©nĂ©ficient dâun passeport europĂ©en et peuvent donc ĂȘtre commercialisĂ©s librement au sein de lâEEE. Les OPCA peuvent poursuivre un large Ă©ventail de stratĂ©gies dâinvestissement. Il sâagira, par exemple, de fonds de private equity, de fonds immobiliers ou de fonds Ă effet de levier. Mais les fonds dâactions, les fonds obligataires, les fonds monĂ©taires ou les fonds mixtes qui ne sont pas agréés conformĂ©ment Ă la directive UCITS sont Ă©galement des OPCA. Pour les OPCA, il nâexiste pas de rĂ©gime de contrĂŽle harmonisĂ© au niveau europĂ©en, mais les gestionnaires agréés dâOPCA sont, tout comme les sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPCVM, soumis Ă des rĂšgles europĂ©ennes harmonisĂ©es.
ContrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de fonds dâinvestissement et des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement
En 2022, le nombre total de sociĂ©tĂ©s de gestion sâest accru, passant de 16 Ă 19 (voir graphique 18). Cette hausse est principalement due Ă lâaugmentation du nombre de sociĂ©tĂ©s agréées uniquement pour la gestion dâOPCA. Trois sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPCA ont obtenu un agrĂ©ment. Le nombre de sociĂ©tĂ©s agréées pour la gestion dâOPCVM est restĂ© stable. Une sociĂ©tĂ© de gestion disposant du double agrĂ©ment a Ă©tĂ© transformĂ©e en succursale dâune sociĂ©tĂ© de gestion Ă©trangĂšre, tandis quâune nouvelle sociĂ©tĂ© de gestion sâest vu dĂ©livrer un double agrĂ©ment. Fin 2022, dix sociĂ©tĂ©s de gestion Ă©taient agréées pour gĂ©rer des OPCVM et 17 sociĂ©tĂ©s de gestion disposaient dâun agrĂ©ment pour gĂ©rer des OPCA.
En 2022, les actifs gĂ©rĂ©s par les sociĂ©tĂ©s de gestion agréées de droit belge ont accusĂ© une lĂ©gĂšre baisse (voir graphique 19)124. Cette baisse sâest produite dans des conditions de marchĂ© difficiles et est restĂ©e limitĂ©e malgrĂ© le fait quâun acteur important ait perdu son agrĂ©ment de sociĂ©tĂ© de gestion belge.
Globalement, les sociĂ©tĂ©s agréées pour la gestion dâOPCVM gĂšrent un volume dâactifs nettement supĂ©rieur Ă celui sous gestion auprĂšs des sociĂ©tĂ©s dont lâagrĂ©ment ne couvre que la gestion dâOPCA. Fin 2022, les dix sociĂ©tĂ©s disposant dâun agrĂ©ment pour pouvoir gĂ©rer des OPCVM avaient sous gestion un montant total de 225 milliards dâeuros, rĂ©parti entre des OPCA et, pour la grande majoritĂ©, des OPCVM. Les neuf sociĂ©tĂ©s agréées uniquement pour la gestion dâOPCA nâavaient, en revanche, quâun montant de trois milliards dâeuros sous gestion.
Les gestionnaires de petite taille gĂ©rant des OPCA non publics sont des entitĂ©s qui ne peuvent dĂ©tenir quâun montant limitĂ© dâactifs sous gestion. En fonction de leur politique dâinvestissement, ce seuil est fixĂ© Ă 100 millions dâeuros ou Ă 500 millions dâeuros. A condition de respecter ce seuil et de ne pas offrir au public les parts des OPCA quâils gĂšrent, ces gestionnaires sont soumis uniquement Ă une obligation dâenregistrement prĂ©alable et Ă une obligation de reporting annuel ainsi quâau respect des rĂšgles visant Ă lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
Au cours de la pĂ©riode sous revue, la FSMA a traitĂ© 36 enregistrements et 15 radiations. Cela signifie que le secteur sâest accru, en net, de 21 gestionnaires de petite taille.
Fin 2021, les actifs sous gestion dans ce secteur atteignaient un montant de 7,3Â milliards dâeuros125 .
125 Les chiffres sur la taille du secteur en termes dâactifs sous gestion Ă la fin de lâannĂ©e 2022 nâĂ©taient pas encore dĂ©finitifs Ă la date de publication du prĂ©sent rapport. CalculĂ© sur la base du dernier Ă©tat du reporting, le montant des actifs sous gestion sâĂ©levait, fin 2022, Ă 8,14 milliards dâeuros.
La part des OPCA non publics et des OPCA étrangers a gagné en importance
En 2022, lâactif net total des OPCA gĂ©rĂ©s par des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées belges a augmentĂ© de 25 %, pour sâĂ©tablir Ă prĂšs de 40 milliards dâeuros126. Durant la pĂ©riode sous revue, la composition de la population des OPCA gĂ©rĂ©s par des sociĂ©tĂ©s de gestion belges sâest toutefois modifiĂ©e.
Si, Ă la fin de lâannĂ©e 2020, les OPCA publics belges reprĂ©sentaient encore 36 % de ce secteur, leur part Ă©tait tombĂ©e, fin 2022, Ă 5 %. Celle des OPCA Ă©trangers a, dans le mĂȘme temps, progressĂ© pour atteindre 40 %. Bien quâayant subi une baisse de leur actif net en 2022, les OPCA non publics belges reprĂ©sentent encore 55 %, soit la majeure partie de lâactif net total du secteur. Les modifications intervenues dans la composition de ce secteur sâexpliquent en partie par les changements observĂ©s au niveau de la population des sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPCA agréées (voir graphique 20).
La plus grande partie de lâactif net est gĂ©rĂ©e par le biais de fonds de fonds. Il existe Ă©galement dâautres fonds : principalement des fonds obligataires, des fonds dâactions et des fonds mixtes127 Lâimportance globale des fonds de private equity et des fonds immobiliers augmente, mais reste limitĂ©e.
Graphique 20 : Ăvolution de lâactif net total des OPCA gĂ©rĂ©s par des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées belges (par type et en millions dâeuros, au 31 dĂ©cembre)
126
En marge de leur activitĂ© principale, les sociĂ©tĂ©s de gestion peuvent Ă©galement offrir des services dâinvestissement. Ces services comprennent la gestion individuelle de portefeuilles et la fourniture de conseils en placement. La garde et lâadministration de parts dâOPCA ainsi que la rĂ©ception et la transmission dâordres portant sur des instruments financiers figurent Ă©galement parmi les services dâinvestissement que les sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPCA peuvent proposer.
Six sociĂ©tĂ©s de gestion disposent dâun agrĂ©ment les autorisant Ă offrir des services dâinvestissement (voir graphique 21). Elles sont toutes agréées pour la gestion individuelle de portefeuilles. LâagrĂ©ment de trois sociĂ©tĂ©s couvre Ă©galement la fourniture de conseils en placement, tandis quâune sociĂ©tĂ© est Ă©galement agréée pour la rĂ©ception et la transmission dâordres portant sur des instruments financiers.
sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPC(A) agréées belges autorisĂ©es Ă offrir des services dâinvestissement (au 31 dĂ©cembre)
ïź Total
ïź Gestion individuelle de portefeuilles
ïź Fourniture de conseils en placement
ïź Garde et administration de parts dâOPCA
ïź RĂ©ception et transmission dâordres portant sur des instruments ïŹnanciers
Vu le nombre peu Ă©levĂ© de sociĂ©tĂ©s agréées pour la fourniture de conseils en placement, le volume dâactifs sous conseil ne dĂ©passe pas la barre des sept milliards dâeuros (voir graphique 22).
Les sociétés de gestion externalisent une partie de leurs fonctions de gestion
La gestion des fonds dâinvestissement inclut, entre autres, la gestion du portefeuille dâinvestissement, lâadministration du fonds, la commercialisation des parts et la gestion des risques. Les sociĂ©tĂ©s de gestion peuvent, pour chacun des OPC quâelles gĂšrent, exercer elles-mĂȘmes ces fonctions de gestion ou, sous certaines conditions, les externaliser auprĂšs dâautres entitĂ©s.
Ainsi, les sociĂ©tĂ©s doivent notamment identifier et gĂ©rer tous les risques rĂ©sultant dâaccords dâexternalisation, adopter des mĂ©thodes de suivi et reporting adaptĂ©es Ă la nature des fonctions externalisĂ©es et aux risques y liĂ©s et attribuer en interne les responsabilitĂ©s pour la mise en place et le suivi des dispositifs dâexternalisation.
Lâexternalisation peut porter sur une ou plusieurs des fonctions susvisĂ©es et peut concerner lâensemble de la fonction de gestion ou une partie bien dĂ©finie de celle-ci. Cependant, les sociĂ©tĂ©s doivent conserver en permanence une substance suffisante et ne pas devenir une « coquille vide » ou une « sociĂ©tĂ© boĂźte aux lettres ».
En 2022, la FSMA a rĂ©alisĂ© une enquĂȘte visant Ă mieux cerner les pratiques des sociĂ©tĂ©s de gestion concernant lâexternalisation de leurs fonctions rĂ©glementĂ©es, y compris de leurs fonctions de gestion collective. Cette enquĂȘte a notamment dĂ©bouchĂ© sur lâĂ©tablissement dâun relevĂ© dĂ©taillĂ© des externalisations opĂ©rĂ©es par ces sociĂ©tĂ©s. Elle a Ă©galement permis Ă la FSMA dâĂ©valuer les risques liĂ©s aux pratiques dâexternalisation, ainsi que la capacitĂ© des sociĂ©tĂ©s de gestion Ă gĂ©rer ces risques de maniĂšre appropriĂ©e.
Il est ressorti de cette enquĂȘte de la FSMA que ce sont principalement les sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPC publics qui externalisent tout ou partie de leurs fonctions rĂ©glementĂ©es. Dans les sociĂ©tĂ©s agréées uniquement pour la gestion dâOPCA non publics, les externalisations sont limitĂ©es.
La gestion du portefeuille dâinvestissement est externalisĂ©e par 37 % des sociĂ©tĂ©s de gestion (voir graphique 23, panel A). Seule une proportion limitĂ©e des sociĂ©tĂ©s de gestion externalisent la gestion du portefeuille pour une partie significative des OPC. Pour la plupart des sociĂ©tĂ©s de gestion qui externalisent la gestion du portefeuille, lâexternalisation est limitĂ©e Ă moins de la moitiĂ© des actifs sous gestion.
Fin 2022, les sociĂ©tĂ©s de gestion belges gĂ©raient des portefeuilles dâune valeur de 157 milliards dâeuros (voir graphique 22). Ce montant est infĂ©rieur Ă celui du total des actifs sous gestion, qui se chiffre Ă 228 milliards dâeuros (voir graphique 19). Cette diffĂ©rence sâexplique en partie par lâexternalisation partielle de la gestion du portefeuille.
Les portefeuilles gĂ©rĂ©s par les sociĂ©tĂ©s de gestion agréées belges comprennent les portefeuilles des OPC pour lesquels elles ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es comme sociĂ©tĂ© de gestion et dont elles nâexternalisent pas la gestion, mais aussi les portefeuilles des OPC pour lesquels elles nâont pas Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es comme sociĂ©tĂ© de gestion mais bien comme gestionnaire de portefeuille, et les portefeuilles dâautres clients. Il sâagit dans ce cas dâautres formes de gestion collective128 ou de portefeuilles de clients individuels.
Ă la fin de lâannĂ©e 2021, le montant des portefeuilles effectivement gĂ©rĂ©s restait supĂ©rieur au montant total des actifs sous gestion. La diminution du montant des portefeuilles effectivement gĂ©rĂ©s est en grande partie imputable Ă lâĂ©volution de la population des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées au cours de la pĂ©riode sous revue (voir graphique 18).
PrĂšs de 70 % des sociĂ©tĂ©s de gestion confient au moins une partie de lâadministration des OPC Ă dâautres entitĂ©s (voir graphique 23, panel B). Cette externalisation peut porter notamment sur lâĂ©valuation du portefeuille et la dĂ©termination de la valeur des parts ou sur le contrĂŽle du respect des dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires. Les sociĂ©tĂ©s de gestion font toutefois principalement appel Ă dâautres entitĂ©s pour lâĂ©mission et le rachat des parts ainsi que pour lâenregistrement des opĂ©rations et la conservation des piĂšces y affĂ©rentes.
Un peu plus de la moitié des sociétés de gestion externalisent, en totalité ou en partie, la commercialisation des parts (voir graphique 23, panel C). La majorité des sociétés de gestion confient cette fonction à un seul distributeur. Un certain nombre de sociétés de gestion confient cette fonction à plusieurs distributeurs.
Seul un nombre limité de sociétés de gestion externalisent la fonction de gestion des risques (voir graphique 23, panel D).
Graphique 23 : Nombre de sociétés de gestion agréées belges dont (une partie) des fonctions de gestion ont été externalisées (en %, 2022)
ïź Externalisation (dâune partie) de la fonction
ïź Pas dâexternalisation
La FSMA sâassure que les actionnaires des sociĂ©tĂ©s de gestion prĂ©sentent les qualitĂ©s nĂ©cessaires. A la fin de lâannĂ©e 2022, presque toutes les sociĂ©tĂ©s de gestion belges avaient un actionnaire majoritaire belge. Pour la plupart des sociĂ©tĂ©s de gestion, lâactionnaire majoritaire nâappartient pas Ă un groupe bancaire (voir graphique 24). La plus grande partie du montant total des actifs sous gestion se trouve dans les mains de sociĂ©tĂ©s de gestion appartenant Ă un groupe bancaire belge.
Graphique 24 : Ăvolution du nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion dâOPC(A) agréées belges, par type dâactionnaires sur la base du (des) actionnaire(s) majoritaire(s) (au 31 dĂ©cembre)
ïź Total
ïź Actionnaires Ă©trangers en dehors dâun groupe bancaire
ïź Actionnaires belges en dehors dâun groupe bancaire
ïź Groupe bancaire Ă©tranger
ïź Groupe bancaire belge
nombre de sociétés de gestion étrangÚres est
Les sociĂ©tĂ©s de gestion originaires dâautres pays de lâEspace Ă©conomique europĂ©en peuvent opĂ©rer en Belgique par la voie de succursales ou sous le rĂ©gime de la libre prestation de services. Le nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion Ă©trangĂšres autorisĂ©es Ă exercer des activitĂ©s en Belgique a augmentĂ© au cours de la pĂ©riode sous revue. Fin 2022, le nombre de succursales de sociĂ©tĂ©s de gestion Ă©trangĂšres enregistrĂ©es en Belgique sâĂ©levait Ă 19. La FSMA a par ailleurs reçu une notification de la part de 270 sociĂ©tĂ©s de gestion Ă©trangĂšres ayant lâintention dâexercer des activitĂ©s en Belgique dans le cadre de la libre prestation de services (voir graphique 25).
Le nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement sâest accru
Les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement (SGPCI) ont pour activitĂ© principale de fournir des services dâinvestissement Ă des clients individuels. En 2022, le nombre total de SGPCI est passĂ© de 17 Ă 19. Au cours de la pĂ©riode sous revue, trois sociĂ©tĂ©s ont Ă©tĂ© agréées en qualitĂ© de SGPCI, tandis quâune sociĂ©tĂ© a mis fin Ă ses activitĂ©s de SGPCI.
Les services dâinvestissement que les SGPCI peuvent offrir comprennent la gestion de portefeuille, le conseil en investissement, la rĂ©ception et la transmission dâordres portant sur un ou plusieurs instruments financiers, lâexĂ©cution dâordres au nom de clients ou une combinaison de ces services. Pratiquement toutes les SGPCI disposent dâun agrĂ©ment les autorisant Ă proposer Ă leurs clients des services de gestion de portefeuille ou des services de conseil en investissement, ou une combinaison des deux (voir graphique 26). Sur les 19 SGPCI agréées, 11 offrent les deux services dâinvestissement, tandis que 7 SGPCI offrent uniquement lâun de ces deux services. Parmi ces SGPCI, 14 sont Ă©galement agréées pour la rĂ©ception et la transmission dâordres portant sur un ou plusieurs instruments financiers. Il sâagit, pour lâune dâentre elles, du seul service dâinvestissement quâelle offre. Une seule SGPCI possĂšde un agrĂ©ment incluant lâexĂ©cution dâordres au nom de clients.
Graphique 26 : Ăvolution du nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement agréées belges et rĂ©partition des services dâinvestissement couverts par leur agrĂ©ment (au 31 dĂ©cembre)
ïź Total
ïź Nouvelles sociĂ©tĂ©s
ïź SociĂ©tĂ©s radiĂ©es
ïź Conseil en investissement ïź Gestion de portefeuille
MalgrĂ© lâaugmentation du nombre de SGPCI, le volume des actifs sous gestion et des actifs sous conseil a lĂ©gĂšrement diminuĂ© en 2022 (voir graphique 27) 129. Cette baisse sâest produite dans des conditions de marchĂ© difficiles, oĂč les rendements sur les marchĂ©s financiers Ă©taient souvent nĂ©gatifs.
Graphique 27 : Ăvolution du total des actifs sous gestion et sous conseil auprĂšs des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement belges (en millions dâeuros, au 31 dĂ©cembre)
Les SGPCI peuvent offrir des services dâinvestissement tant Ă des clients de dĂ©tail quâĂ des clients professionnels. Elles peuvent Ă©galement proposer ces services sous des formes de gestion collective130. Dans le domaine de la gestion de portefeuille, la majoritĂ© des actifs sont gĂ©rĂ©s par le biais de produits dâinvestissement collectif. La plupart des actifs sous conseil appartiennent Ă des clients de dĂ©tail.
La FSMA sâassure que les actionnaires des SGPCI prĂ©sentent les qualitĂ©s nĂ©cessaires. A la fin de lâannĂ©e 2022, la majeure partie des SGPCI belges avaient un actionnaire majoritaire belge. Pour la plupart des SGPCI, lâactionnaire majoritaire nâappartient pas Ă un groupe bancaire (voir graphique 28).
Graphique 28 : Ăvolution du nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement belges, par type dâactionnaires sur la base du (des) actionnaire(s) majoritaire(s) (au 31 dĂ©cembre)
ïź Total
ïź Actionnaires Ă©trangers en dehors dâun groupe bancaire
ïź Actionnaires belges en dehors dâun groupe bancaire
ïź Groupe bancaire Ă©tranger
ïź Groupe bancaire belge
Les entreprises dâinvestissement originaires dâautres pays de lâEspace Ă©conomique europĂ©en peuvent opĂ©rer en Belgique par la voie de succursales, par lâintermĂ©diaire dâagents liĂ©s ou sous le rĂ©gime de la libre prestation de services. Le nombre dâentreprises dâinvestissement Ă©trangĂšres autorisĂ©es Ă fournir des services dâinvestissement ou Ă exercer des activitĂ©s dâinvestissement en Belgique a augmentĂ© au cours de la pĂ©riode sous revue. Fin 2022, on dĂ©nombrait 21 succursales dâentreprises dâinvestissement Ă©trangĂšres enregistrĂ©es en Belgique. Sept entreprises dâinvestissement Ă©trangĂšres ont par ailleurs notifiĂ© leur intention dâoffrir des services dâinvestissement par lâintermĂ©diaire dâun agent liĂ©. La FSMA a Ă©galement reçu une notification de la part de 1 421 entreprises dâinvestissement Ă©trangĂšres souhaitant exercer des activitĂ©s en Belgique dans le cadre de la libre prestation de services (voir graphique 29).
Dans le cadre de son contrĂŽle prudentiel, la FSMA Ă©value lâaptitude des personnes qui souhaitent acquĂ©rir une participation qualifiĂ©e dans une sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille et de conseil en investissement de droit belge ou augmenter leur participation qualifiĂ©e en tant quâactionnaire.
La FSMA examine si ces personnes prĂ©sentent les qualitĂ©s nĂ©cessaires au regard du besoin de garantir une gestion saine et prudente de la sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille et de conseil en investissement. Si elle a des motifs raisonnables de considĂ©rer que tel nâest pas le cas, la FSMA peut sâopposer Ă lâintention de ces personnes dâacquĂ©rir ou dâaugmenter une participation qualifiĂ©e. Elle dispose pour ce faire dâune pĂ©riode dâĂ©valuation de 60 jours.
Dans son analyse, la FSMA sâappuie sur la lĂ©gislation belge131 et sur les orientations Ă©mises par les autoritĂ©s europĂ©ennes de surveillance132. Ces orientations prĂ©voient, entre autres, que la FSMA doit tenir compte de la soliditĂ© financiĂšre du candidat acquĂ©reur et du respect des exigences prudentielles par lâentreprise cible.
Au cours de la pĂ©riode sous revue, la FSMA a traitĂ© deux dossiers â émanant dâune seule sociĂ©té â dans lesquels une modification de lâactionnariat tombant dans le champ dâapplication de ce rĂ©gime lĂ©gal Ă©tait proposĂ©e.
Dans un premier scĂ©nario, une sociĂ©tĂ© nouvelle Ă constituer acquerrait toutes les actions existantes dâune sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille et de conseil en investissement. Dans un second scĂ©nario, la sociĂ©tĂ© nouvellement constituĂ©e nâacquerrait quâune participation minoritaire dans la sociĂ©tĂ© cible.
Dans les deux scĂ©narios, une partie importante du prix dâachat serait financĂ©e par un prĂȘt bancaire. Le candidat acquĂ©reur rembourserait lâintĂ©gralitĂ© de ce prĂȘt bancaire au moyen des dividendes de la sociĂ©tĂ© cible. Ces dividendes â qui sont des revenus futurs non garantis â constituaient la seule source de revenus du candidat acquĂ©reur.
Sur la base de ces scĂ©narios, le candidat acquĂ©reur ne serait pas en mesure de soutenir financiĂšrement la sociĂ©tĂ© cible en cas de besoin. En outre, la nĂ©cessitĂ© de rembourser le financement bancaire au moyen de dividendes aurait clairement un impact nĂ©gatif sur la situation financiĂšre de la sociĂ©tĂ© cible et pourrait engendrer des conflits dâintĂ©rĂȘts entre le candidat acquĂ©reur et la sociĂ©tĂ© cible.
Par consĂ©quent, la soliditĂ© financiĂšre du candidat acquĂ©reur nâĂ©tait pas garantie. Lâanalyse du premier dossier a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© que ce dernier ne disposait pas de fonds propres suffisants pour rĂ©pondre aux exigences lĂ©gales. La FSMA a fait part de ses prĂ©occupations au candidat acquĂ©reur, qui a retirĂ© le dossier pour les deux scĂ©narios.
Le contrĂŽle de la soliditĂ© financiĂšre des entreprises rĂ©glementĂ©es, dans lesquelles la capacitĂ© financiĂšre des actionnaires joue un rĂŽle important, constitue une pierre angulaire de la surveillance prudentielle de la FSMA. La FSMA continuera Ă suivre de prĂšs ce genre de dossiers afin de sâassurer du respect permanent des exigences relatives Ă lâaptitude des actionnaires souhaitant acquĂ©rir une participation qualifiĂ©e.
131 Loi du 25 octobre 2016 relative Ă lâaccĂšs Ă lâactivitĂ© de prestation de services dâinvestissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement, article 31.
132 Orientations communes du 5 mai 2017 relatives Ă lâĂ©valuation prudentielle des acquisitions et des augmentations de participations qualifiĂ©es dans des entitĂ©s du secteur financier.
Les sociétés de gestion et les gestionnaires de portefeuille font appel, pour certaines tùches, à des prestataires de services en nuage.
Pour mieux encadrer de telles externalisations, lâautoritĂ© europĂ©enne ESMA a publiĂ© des orientations visant Ă aider les entreprises et les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă identifier les risques et Ă assurer le suivi des dĂ©fis dĂ©coulant des accords de sous-traitance de services en nuage. Cette approche sâapplique depuis la dĂ©cision de sous-traiter jusquâĂ la mise en place de stratĂ©gies de retrait, en passant par la sĂ©lection dâun prestataire de services en nuage et le suivi des activitĂ©s sous-traitĂ©es.
Ces orientations sâappliquent Ă tous les accords de sous-traitance conclus Ă partir du 31 juillet 2021. Les accords existants devaient ĂȘtre rĂ©visĂ©s pour le 31 dĂ©cembre 2022 en fonction de ces orientations.
En 2022, la FSMA a publiĂ© ces orientations sur son site web et fourni de plus amples explications Ă ce sujet. Elle a interrogĂ© Ă ce moment-lĂ les sociĂ©tĂ©s de gestion et les gestionnaires de portefeuille sur lâexternalisation de fonctions critiques ou importantes auprĂšs de prestataires de services en nuage.
Cette enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© que deux tiers des entreprises font appel Ă un prestataire de services en nuage externe pour la prise en charge (partielle) de fonctions critiques ou importantes. Elles recourent la plupart du temps Ă un tel prestataire pour trois catĂ©gories de fonctions : le stockage des donnĂ©es, lâinfrastructure rĂ©seau et les logiciels de gestion des ordres ou du portefeuille. Cette externalisation sâeffectue principalement auprĂšs dâun certain nombre dâacteurs Ă©tablis.
La FSMA utilisera les donnĂ©es issues de cette enquĂȘte pour Ă©valuer les risques dĂ©coulant des accords de sous-traitance de services en nuage, ainsi que pour identifier les Ă©ventuels risques de concentration et suivre leur Ă©volution. La FSMA Ă©valuera ensuite lâimpact potentiel de ces risques sur les autres entreprises soumises Ă son contrĂŽle et sur la stabilitĂ© du marchĂ© financier.
Dans le cadre de leurs efforts de rationalisation de leur organisation, les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement (SGPCI) et les sociĂ©tĂ©s de gestion peuvent ĂȘtre amenĂ©es Ă externaliser diverses fonctions qui pourraient contribuer - Ă diffĂ©rentes Ă©chelles - Ă la conduite de leurs activitĂ©s et Ă leur bon fonctionnement.
Cependant, lâexternalisation ne diminue en rien la responsabilitĂ© de ces sociĂ©tĂ©s de tenir compte des principes de saine gestion dans la conduite de leurs activitĂ©s, en vue du maintien dâune organisation adĂ©quate.
Disposer dâune organisation solide et adĂ©quate est une condition essentielle dâagrĂ©ment des SGPCI et sociĂ©tĂ©s de gestion133. La FSMA contrĂŽle que chacune de ces sociĂ©tĂ©s est adĂ©quatement organisĂ©e afin que les activitĂ©s pour lesquelles elle est agréée soient exercĂ©es en conformitĂ© avec la lĂ©gislation applicable, en ce compris les activitĂ©s quâelle aurait externalisĂ©es.
Les rĂšglementations applicables aux SGPCI et sociĂ©tĂ©s de gestion encadrent lâexternalisation de certaines fonctions spĂ©cifiques, telles que la gestion du portefeuille dâinvestissement de lâOPC et la gestion discrĂ©tionnaire de portefeuille134
LâAutoritĂ© bancaire europĂ©enne (EBA) a publiĂ© des Orientations135 prĂ©cisant les exigences lĂ©gales similaires pour dâautres entreprises du secteur financier, telles que les Ă©tablissements de crĂ©dit, et valant pour toute externalisation de fonction, quâelle fasse ou non lâobjet de rĂšgles lĂ©gales spĂ©cifiques. LâEBA y spĂ©cifie les dispositifs en matiĂšre de gouvernance interne, y compris en termes de gestion saine des risques que ces Ă©tablissements doivent mettre en Ćuvre lorsquâils externalisent des fonctions, en particulier en ce qui concerne lâexternalisation de fonctions critiques ou importantes.
Sâappuyant entre autres sur les dispositions lĂ©gales applicables en matiĂšre dâexternalisation et ces Orientations, la FSMA publie un guide pratique dĂ©veloppant les principes de saine gestion en matiĂšre dâexternalisation de toute fonction136 .
Ce guide pratique a, notamment, pour objectif dâaider les SGPCI et sociĂ©tĂ©s de gestion, qui externalisent des fonctions, Ă identifier et gĂ©rer les risques qui en dĂ©coulent. Il sâagit de les assister depuis la dĂ©cision dâexternaliser jusquâĂ la mise en place de stratĂ©gies de sortie, en passant par la sĂ©lection dâun prestataire de services et le suivi des activitĂ©s externalisĂ©es.
133 Article 25 de la loi du 25 octobre 2016 relative Ă lâaccĂšs Ă lâactivitĂ© de prestation de services dâinvestissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement (ci-aprĂšs « loi SGPCI ») ; article 26 de la Loi OPCA ; article 201 de la Loi OPCVM et lâArrĂȘtĂ© royal du 12 novembre 2012 relatif aux sociĂ©tĂ©s de gestion dâorganismes de placement collectif qui rĂ©pondent aux conditions de la directive 2009/65/CE.
134 Pour les SG, voir les articles 29 Ă 32 et 320 de la Loi OPCA, article 202 Loi OPCVM et articles 75 et suivants du rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© n° 231/2013 de la Commission du 19 dĂ©cembre 2012 complĂ©tant la directive 2011/61/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil en ce qui concerne les dĂ©rogations, les conditions gĂ©nĂ©rales dâexercice, les dĂ©positaires, lâeffet de levier, la transparence et la surveillance (ci-aprĂšs « RĂšglement AIFM »).
Pour les SGPCI, voir article 25 de la loi SGPCI et les articles 30 et suivants du rĂšglement dĂ©lĂ©gué 2017/565 de la Commission du 25 avril 2016 complĂ©tant la directive 2014/65/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil en ce qui concerne les exigences organisationnelles et les conditions dâexercice applicables aux entreprises dâinvestissement et la dĂ©finition de certains termes aux fins de ladite directive (ci-aprĂšs « RĂšglement MiFID II »).
135 Orientations relatives Ă lâexternalisation (EBA/GL/2019/02) du 25 fĂ©vrier 2019.
136 Ce guide pratique est destinĂ© Ă remplacer la circulaire PPB 2004/5 de la CBFA du 22 juin 2004 sur les saines pratiques de gestion en matiĂšre de sous-traitance par des Ă©tablissements de crĂ©dit et des entreprises dâinvestissement qui est abrogĂ©e. Il a, par ailleurs, vocation Ă sâappliquer sans prĂ©judice des exigences particuliĂšres en matiĂšre dâexternalisation Ă des prestataires de services en nuage. Celles-ci font lâobjet de la circulaire FSMA_2022_19 du 8 juin 2022 â Mise en Ćuvre des orientations de lâESMA relatives Ă la sous-traitance Ă des prestataires de services en nuage.
Le recours Ă lâeffet de levier ou leverage dans le cadre de la gestion des fonds dâinvestissement peut comporter des risques sur le plan de la stabilitĂ© financiĂšre. Câest la raison pour laquelle la rĂ©glementation europĂ©enne prĂ©voit que les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă©valuent le risque systĂ©mique137 dĂ©coulant de lâutilisation de lâeffet de levier par les gestionnaires de fonds dâinvestissement alternatifs (OPCA).
Sur la base de cette Ă©valuation, les autoritĂ©s compĂ©tentes peuvent imposer des limites Ă lâutilisation de lâeffet de levier ou dâautres restrictions relatives Ă la gestion des OPCA.
LâESMA a publiĂ© Ă ce sujet des orientations qui visent, entre autres, Ă obtenir une approche cohĂ©rente de cette Ă©valuation138. Les orientations prĂ©voient que les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă©valuent le risque sur une base trimestrielle, conformĂ©ment Ă la frĂ©quence des rapports qui constituent la base de cette Ă©valuation.
Au cours de la pĂ©riode sous revue, la FSMA a effectuĂ© une enquĂȘte portant sur lâutilisation de lâeffet de levier par les gestionnaires belges dâOPCA. Elle a sĂ©lectionnĂ© 25 OPCA entrant en ligne de compte pour cette enquĂȘte en raison du niveau de leur effet de levier ou de leur taille. Il sâagissait dâOPCA belges et Ă©trangers, principalement des fonds de fonds, des fonds dâactions, des fonds obligataires, des fonds mixtes et des fonds structurĂ©s.
La FSMA nâa pas constatĂ© de risques systĂ©miques immĂ©diats nĂ©cessitant lâadoption de mesures propres Ă lâeffet de levier, telles que lâimposition de limites Ă lâutilisation de cette technique.
LâenquĂȘte a toutefois soulevĂ© certaines questions concernant les donnĂ©es sous-jacentes et la qualitĂ© du reporting. La FSMA a dĂšs lors interrogĂ© plus avant les sociĂ©tĂ©s de gestion concernĂ©es, afin de sâassurer quâelle comprenait bien la maniĂšre dont ces derniĂšres effectuaient leur reporting et de dĂ©terminer comment elle pourrait amĂ©liorer la qualitĂ© des donnĂ©es. Elle prendra, si nĂ©cessaire, des mesures complĂ©mentaires pour atteindre cet objectif.
137 Article 25 de la directive 2011/61/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 8 juin 2011 sur les gestionnaires de fonds dâinvestissement alternatifs et modifiant les directives 2003/41/CE et 2009/65/CE ainsi que les rĂšglements (CE) n° 1060/2009 et (UE) n° 1095/2010, transposĂ© en droit belge par lâarticle 75, § 1er, de la loi du 19 avril 2014 relative aux organismes de
138 Orientations relatives Ă lâarticle 25 de la directive 2011/61/UE.
Les investisseurs qui souhaitent accroĂźtre leur exposition peuvent recourir Ă lâeffet de levier ou leverage. A cette fin, ils peuvent par exemple emprunter des liquiditĂ©s ou des valeurs mobiliĂšres ou conclure des transactions sur produits dĂ©rivĂ©s. En utilisant ces techniques, les investisseurs peuvent faire grimper leurs rendements potentiels, mais peuvent Ă©galement subir des pertes plus importantes. Lâutilisation de lâeffet de levier comporte dĂšs lors des risques pour les investisseurs qui en font usage.
Le recours Ă lâeffet de levier peut Ă©galement engendrer des risques pour dâautres acteurs du marchĂ© et pour la stabilitĂ© financiĂšre. Le risque accru de perte auprĂšs des investisseurs utilisant ces techniques peut plonger ces derniers dans des difficultĂ©s financiĂšres, ce qui crĂ©e Ă©galement un risque pour les contreparties de ces investisseurs et pour les parties ayant des intĂ©rĂȘts directs ou indirects ou des liens avec ces investisseurs. Lâinterconnexion des investisseurs avec le systĂšme financier peut ainsi amener lâutilisation de lâeffet de levier Ă avoir des implications systĂ©miques.
Les investisseurs recourant Ă lâeffet de levier peuvent Ă©galement, en cas de fluctuations soudaines des cours, se voir contraints de fournir des sĂ»retĂ©s supplĂ©mentaires aux contreparties dâune transaction financiĂšre (margin calls ou collateral calls). Il est par consĂ©quent possible quâils doivent vendre des actifs pour obtenir des liquiditĂ©s.
Si ces ventes ont lieu dans des conditions de marchĂ© tendues, cela peut entraĂźner une nouvelle baisse du prix des actifs et une pression supplĂ©mentaire sur les liquiditĂ©s, ce qui peut Ă©galement avoir un impact sur les autres investisseurs exposĂ©s aux mĂȘmes actifs. Si ces autres investisseurs font de leur cĂŽtĂ© usage de lâeffet de levier, ils devront peut-ĂȘtre aussi fournir des sĂ»retĂ©s supplĂ©mentaires et vendre des actifs, le tout Ă©tant susceptible de crĂ©er une spirale nĂ©gative. Lâexposition commune des investisseurs utilisant lâeffet de levier peut donc Ă©galement avoir des consĂ©quences systĂ©miques.
La FSMA a accordĂ© Ă plusieurs sociĂ©tĂ©s belges actives dans le domaine de la gestion de portefeuille et de conseil en investissement une dĂ©rogation Ă lâexigence europĂ©enne139 de consolidation prudentielle pour les groupes dâentreprises dâinvestissement. Cette dĂ©rogation rĂ©duit la charge administrative de ces sociĂ©tĂ©s. Pour bĂ©nĂ©ficier de ce rĂ©gime, les sociĂ©tĂ©s doivent rĂ©pondre Ă certains critĂšres. Leur structure de groupe doit ĂȘtre suffisamment simple et ne pas prĂ©senter de risques significatifs pour les clients ou le marchĂ©. Lorsquâelle a octroyĂ© cette dĂ©rogation, la FSMA sâest Ă©galement assurĂ©e de pouvoir continuer Ă disposer des informations essentielles Ă lâexercice de son contrĂŽle. La dĂ©rogation est valable pour une pĂ©riode dâun an. La FSMA peut la prolonger aprĂšs Ă©valuation.
La FSMA assure le contrĂŽle des pensions complĂ©mentaires que les salariĂ©s et les indĂ©pendants peuvent se constituer dans le cadre de leurs activitĂ©s professionnelles. Ces pensions du deuxiĂšme pilier sont gĂ©rĂ©es par des entreprises dâassurance ou des fonds de pension. La FSMA contrĂŽle si ces organismes de pension et leurs organisateurs respectent la lĂ©gislation sociale relative au deuxiĂšme pilier de pension. ParallĂšlement Ă ce contrĂŽle social, la FSMA exerce Ă©galement un contrĂŽle prudentiel sur les fonds de pension. Cela signifie que la FSMA veille Ă la santĂ© et Ă lâorganisation adĂ©quate de ces organismes.
La lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires fixe les rĂšgles en matiĂšre dâoctroi, dâacquisition et de paiement de droits de pension complĂ©mentaires. Cette lĂ©gislation accorde une place primordiale Ă la protection de ces droits en obligeant en premier lieu les employeurs, les secteurs professionnels et les indĂ©pendants Ă confier la gestion des droits de pension octroyĂ©s Ă un organisme de pension. Il peut sâagir dâun fonds de pension ou dâune entreprise dâassurance. La lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires vise Ă©galement Ă garantir que les affiliĂ©s reçoivent des informations prĂ©cises sur les droits quâils ont constituĂ©s et quâils puissent dans certains cas avoir voix au chapitre en ce qui concerne leur pension complĂ©mentaire.
La FSMA est chargĂ©e de veiller au respect de cette lĂ©gislation sociale. Elle surveille tant les organisateurs de la pension complĂ©mentaire que les organismes de pension. Ce contrĂŽle social est avant tout exercĂ© au travers dâenquĂȘtes portant sur une thĂ©matique prĂ©cise et concernant lâensemble du secteur. Pour dĂ©terminer ses prioritĂ©s et le thĂšme Ă contrĂŽler, la FSMA adopte une approche fondĂ©e sur les risques : prioritĂ© est donnĂ©e aux risques les plus importants.
Les contrÎles peuvent déboucher sur des trajets individuels de mise en application pour les organismes de pension ou les organisateurs de plans de pension complémentaire qui ne respectent pas la législation. Les organisateurs sont dans la plupart des cas les employeurs qui pourvoient à une pension complémentaire pour leurs salariés.
Les contrĂŽles donnent souvent lieu Ă la publication de fils conducteurs destinĂ©s Ă aider les organismes de pension Ă respecter comme il se doit la lĂ©gislation. La FSMA sâinspire alors notamment des bonnes pratiques constatĂ©es au cours dâun contrĂŽle. Les contrĂŽles aboutissent parfois Ă des recommandations politiques adressĂ©es aux instances publiques concernĂ©es.
La FSMA publie chaque année un aperçu des pensions complémentaires constituées par les salariés et les indépendants dans le deuxiÚme pilier de pension. Cet aperçu présente une série de données issues de la base de données sur les pensions DB2P. Les chiffres qui suivent reflÚtent la situation au 1er janvier 2022.
Au total, 4,17 millions de personnes se constituent une pension complémentaire. Ce nombre, en augmentation de 3 % par rapport à 2021, correspond à environ 83 % de la population active.
Les droits de pension constituĂ©s sâĂ©lĂšvent au total Ă 101 milliards dâeuros, un montant en hausse de 5 % par rapport Ă 2021.
personnes sont affiliées à un plan de pension complémentaire
3â 557â 884
personnes constituant des droits de pension en tant que salarié
personnes constituant des droits de pension en tant quâindĂ©pendant
263â 848
personnes constituant des droits de pension en tant que salarié et indépendant
La rĂ©serve acquise est le montant de rĂ©serve de pension quâun affiliĂ© a dĂ©jĂ constituĂ© Ă un certain moment de sa carriĂšre et qui lui est acquis. Ă sa sortie de service, lâaffiliĂ© peut transfĂ©rer ce montant Ă un autre organisme de pension.
69â%
des réserves acquises sont constituées par des salariés
31â%
des réserves acquises sont constituées par des indépendants
25Â entreprises dâassurance gĂšrent ensemble
81,9 milliards dâeuros de rĂ©serves de pension.
144Â fonds de pension (IRP) gĂšrent ensemble
19,1 milliards dâeuros de rĂ©serves de pension.
Lâemployeur est gĂ©nĂ©ralement Ă lâorigine de lâinstauration dâun plan de pension pour salariĂ©s. De nombreux employeurs ont mis en place un plan de pension pour tous les salariĂ©s de leur entreprise ou une partie dâentre eux. Câest ce que lâon appelle un plan de pension dâentreprise. Lâinitiative peut aussi Ă©maner dâun secteur dâactivitĂ©. Dans ce cas, le plan de pension sâapplique aux salariĂ©s de lâensemble dâun secteur. Lâon parle alors dâun plan de pension sectoriel. Les salariĂ©s qui ne constituent que trĂšs peu ou pas de pension complĂ©mentaire auprĂšs de leur employeur ou de leur secteur peuvent souscrire une pension libre complĂ©mentaire pour les travailleurs salariĂ©s (PLCS). Il existe par ailleurs une sĂ©rie dâautres plans de pension tels que les structures dâaccueil des rĂ©serves de pension de salariĂ©s qui sont sortis de service et qui ont transfĂ©rĂ© leurs rĂ©serves de pension Ă un organisme de pension autre que celui de leur ex-employeur.
2â 117â 139 salariĂ©s sont affiliĂ©s Ă un plan dâentreprise rĂ©serves acquises : 59,3 milliards dâeuros rĂ©serve acquise moyenne : 28â 600 euros
2â 324â 677 salariĂ©s sont affiliĂ©s Ă un plan sectoriel rĂ©serves acquises : 5,4 milliards dâeuros rĂ©serve acquise moyenne : 2â 386 euros
1â 115 salariĂ©s ont une PLCS rĂ©serves acquises : 2,1 millions dâeuros rĂ©serve acquise moyenne : 1â 953 euros
329â 699 salariĂ©s sont affiliĂ©s Ă un autre plan rĂ©serves acquises : 4,9 milliards dâeuros rĂ©serve acquise moyenne : 14â 780 euros
Un travailleur indĂ©pendant peut se constituer individuellement une pension complĂ©mentaire par le biais de la Pension libre complĂ©mentaire pour travailleurs indĂ©pendants (PLCI). Un travailleur ayant le statut de dirigeant dâentreprise indĂ©pendant peut par ailleurs se constituer une pension complĂ©mentaire au travers de lâentreprise dans laquelle il exerce en tant que gĂ©rant ou administrateur par exemple. Les indĂ©pendants qui nâexercent pas leur activitĂ© en sociĂ©tĂ© ont Ă©galement la possibilitĂ© de se constituer une Ă©pargne supplĂ©mentaire grĂące Ă la Pension libre complĂ©mentaire pour les travailleurs indĂ©pendants personnes physiques (PLCIPP).
indĂ©pendants se constituent une PLCI rĂ©serves acquises : 9,9 milliards dâeuros rĂ©serve acquise moyenne : 18â 776 euros
indĂ©pendants sont affiliĂ©s Ă un plan de pension en tant que dirigeant dâentreprise indĂ©pendant rĂ©serves acquises : 21,4 milliards dâeuros rĂ©serve acquise moyenne : 86â 935 euros
indépendants se constituent une PLCIPP
rĂ©serves acquises : 152,2 millions dâeuros rĂ©serve acquise moyenne : 23â 179 euros
140 Les salariĂ©s peuvent ĂȘtre affiliĂ©s Ă plusieurs types de plan de pension Ă la fois, Ă des plans dâentreprise et Ă des plans sectoriels par exemple. Ils sont alors comptabilisĂ©s plusieurs fois dans les statistiques.
141 Les indĂ©pendants peuvent ĂȘtre affiliĂ©s Ă plusieurs plans de pension, Ă la PLCI et en tant que dirigeant dâentreprise indĂ©pendant par exemple. Ils sont alors comptabilisĂ©s plusieurs fois dans les statistiques.
La FSMA contrĂŽle rĂ©guliĂšrement si les organismes de pension respectent la lĂ©gislation sociale. Durant lâannĂ©e sous revue, elle a notamment publiĂ© les rĂ©sultats dâune action de contrĂŽle ciblant la liquidation des pensions complĂ©mentaires et la fourniture dâinformations sur les coĂ»ts et rendements. Elle a vĂ©rifiĂ© si les employeurs respectaient lâobligation de confier la gestion de la pension complĂ©mentaire Ă un organisme de pension. Elle a effectuĂ© des contrĂŽles sur le respect par les employeurs de la lĂ©gislation relative aux engagements individuels de pension et a poursuivi son enquĂȘte sur les risques liĂ©s au financement des assurances de groupe. La FSMA a entamĂ© en 2022 une Ă©tude approfondie sur le passage Ă des produits de branche 23 dans la gestion de pensions complĂ©mentaires. Elle la poursuivra en 2023.
La base de donnĂ©es des pensions complĂ©mentaires âDB2Pâ, gĂ©rĂ©e par lâasbl Sigedis, constitue une source importante dâinformations pour les citoyens en ce qui concerne leur pension complĂ©mentaire. Cette base de donnĂ©es qui regroupe les donnĂ©es relatives aux pensions complĂ©mentaires des travailleurs salariĂ©s et des indĂ©pendants qui ont Ă©tĂ© constituĂ©es en Belgique, est accessible aux citoyens via lâapplication sĂ©curisĂ©e Mypension.be. Chacun peut de la sorte suivre Ă nâimporte quel moment lâĂ©volution de ses droits de pension complĂ©mentaire.
Au cours des contrĂŽles menĂ©s ces derniĂšres annĂ©es, la FSMA sâest montrĂ©e intransigeante vis-Ă vis des organismes de pension qui ne respectaient pas correctement leurs obligations de reporting Ă DB2P. Cela a permis de conscientiser davantage ceux-ci Ă lâimportance de la qualitĂ© et la ponctualitĂ© des dĂ©clarations Ă DB2P. Entre 2021 et 2022, lâĂ©volution positive constatĂ©e depuis plusieurs annĂ©es sâest confirmĂ©e, notamment au niveau du respect des dĂ©lais de dĂ©claration Compte tenu de lâimportance dâeffectuer un reporting correct Ă DB2P, la FSMA continuera Ă suivre de prĂšs les dĂ©clarations des organismes de pension afin de sâassurer que les efforts entrepris jusquâĂ prĂ©sent soient poursuivis de maniĂšre pĂ©renne.
Lâutilisation dâanciennes adresses cause des retards dans la liquidation de pensions complĂ©mentaires
Ces derniĂšres annĂ©es, la FSMA sâest prĂ©occupĂ©e de veiller Ă ce que la liquidation des pensions complĂ©mentaires sâeffectue de maniĂšre rapide et correcte. Ce thĂšme figurait parmi ses prioritĂ©s en 2022 Ă©galement.
La pension complĂ©mentaire doit en principe ĂȘtre liquidĂ©e au moment de la mise Ă la pension lĂ©gale. Lâorganisme de pension doit alors prendre contact avec lâaffiliĂ© au plan de pension complĂ©mentaire pour rĂ©gler la liquidation. Il est pour cela essentiel que lâorganisme de pension dispose des derniĂšres coordonnĂ©es du bĂ©nĂ©ficiaire.
Pour leur permettre de remplir efficacement cette obligation, les organismes de pension ont accĂšs aux donnĂ©es du Registre national. Depuis juin 2017, lâasbl publique Sigedis les tient au courant de modifications dans le Registre national grĂące Ă un flux Ă©lectronique de donnĂ©es venant de DB2P.
AprĂšs avoir reçu des plaintes dâaffiliĂ©s retraitĂ©s qui nâavaient pas reçu leur pension complĂ©mentaire, la FSMA menĂ© une enquĂȘte sur la fiabilitĂ© de la procĂ©dure de liquidation suivie par un organisme de pension.
Elle a fait apparaĂźtre que lâorganisme de pension prenait contact avec des affiliĂ©s Ă lâaide de coordonnĂ©es parfois obsolĂštes provenant dâun systĂšme de gestion interne. Il ne tenait pas compte des changements dâadresse dans le Registre national, et cela depuis dĂ©jĂ un certain nombre dâannĂ©es. La FSMA a imposĂ© Ă lâorganisme de pension de rĂ©gulariser la situation. Plusieurs pensions complĂ©mentaires reprĂ©sentant au total quelque 800 000 euros ont ainsi finalement pu ĂȘtre versĂ©es.
Dans le courant de lâannĂ©e 2022, la FSMA a Ă©tendu son enquĂȘte Ă dâautres organismes de pension. Elle a constatĂ© que quelques-uns couraient le risque de ne pas payer des pensions complĂ©mentaires parce quâils utilisaient des coordonnĂ©es dĂ©passĂ©es.
La FSMA a rappelĂ© aux organismes de pension quâils Ă©taient tenus de bien verser la pension complĂ©mentaire au moment de la mise Ă la retraite. Elle les a avertis quâutiliser des adresses obsolĂštes serait risquer de faire tomber des donnĂ©es sensibles en de mauvaises mains. Le cas Ă©chĂ©ant, la FSMA a imposĂ© une rĂ©gularisation et exigĂ© que les procĂ©dures de liquidation soient revues.
En 2023, la FSMA continuera à vérifier si les organismes de pension utilisent des coordonnées actualisées lors de la liquidation des pensions complémentaires.
Les informations fournies quant aux frais et aux rendements doivent ĂȘtre amĂ©liorĂ©es
La recherche de transparence dans lâunivers souvent complexe des pensions complĂ©mentaires est depuis bien longtemps au cĆur des contrĂŽles de la FSMA. Comme la constitution dâune pension complĂ©mentaire sâĂ©tale sur de nombreuses annĂ©es, il est en effet souhaitable que lâon sache de quelle maniĂšre un organisme de pension gĂšre les contributions qui lui sont confiĂ©es.
Le rapport dit de transparence a ici toute son importance. Il sâagit dâun document que lâorganisme de pension doit Ă©tablir chaque annĂ©e et dans lequel il donne un aperçu des rouages de la pension complĂ©mentaire. Le rapport doit non seulement aborder des Ă©lĂ©ments tels que les frais et les rendements, mais aussi Ă©voquer la stratĂ©gie dâinvestissement adoptĂ©e et fournir des informations sur la durabilitĂ© des placements.
Lâorganisme de pension doit remettre ce rapport Ă lâemployeur qui a pris lâengagement de pension vis-Ă -vis de ses employĂ©s. Ces derniers, les affiliĂ©s au plan de pension complĂ©mentaire, peuvent Ă©galement demander Ă le recevoir.
La FSMA avait, dans le passĂ©, contrĂŽlĂ© la qualitĂ© de ces rapports pour la premiĂšre fois. Elle avait Ă lâĂ©poque formulĂ© bon nombre de remarques, notamment par rapport Ă lâemploi de termes vagues et Ă un abus de jargon. Des Ă©lĂ©ments, pourtant obligatoires, faisaient totalement dĂ©faut dans certains rapports. La FSMA a demandĂ© aux organismes de pension de faire des efforts pour relever la qualitĂ© de ces documents.
La FSMA a achevĂ© une seconde campagne de contrĂŽle au printemps 2022. En Ă©cho Ă lâintĂ©rĂȘt croissant portĂ© au concept de value for money, lâaccent fut cette fois mis sur les informations que le rapport de transparence doit contenir sur les frais et le rendement.
Constat général : des progrÚs considérables ont été accomplis. Presque tous les organismes de pension ont peaufiné leur rapport de transparence et se sont efforcés de rédiger un document compréhensible et complet.
Des problĂšmes ont nĂ©anmoins de nouveau Ă©tĂ© dĂ©celĂ©s. Un petit nombre dâorganismes ne fournissent par exemple toujours pas (assez) dâinformations sur la structure des frais. Un certain nombre dâentre eux ne donnent pas suffisamment de renseignements sur le rendement rĂ©el des investissements rĂ©alisĂ©s dans le cadre de la gestion de la pension complĂ©mentaire. Les organismes de pension doivent remĂ©dier Ă ces infractions.
La FSMA a menĂ© en 2020 une action de contrĂŽle relative au processus de paiement de la pension complĂ©mentaire dont les rĂ©sultats ont Ă©tĂ© publiĂ©s en 2021 142. Elle a rĂ©vĂ©lĂ© des situations dans lesquelles des paiements semblent avoir Ă©tĂ© effectuĂ©s au profit dâaffiliĂ©s non retraitĂ©s alors que, depuis 2016, la pension complĂ©mentaire ne peut lĂ©galement ĂȘtre liquidĂ©e quâau moment de la mise Ă la retraite lĂ©gale.
Suite à ces constatations, une action de contrÎle ciblée a été réalisée en 2022 afin de vérifier si les organismes de pension respectent les rÚgles légales relatives au moment auquel la liquidation de la pension complémentaire peut avoir lieu.
Cette action de contrĂŽle sâest basĂ©e en premier lieu sur une analyse des dĂ©clarations Ă DB2P. Elle a rĂ©vĂ©lĂ© plusieurs indications suivant lesquelles des affiliĂ©s ĂągĂ©s de 20 Ă 59 ans ont pu percevoir leur pension complĂ©mentaire entre 2018 et 2020 avant une possible mise Ă la retraite lĂ©gale, et ce en mĂ©connaissance de la rĂšgle de liquidation prĂ©citĂ©e.
Cependant, des trajets de contrÎle individuel ont, par la suite, permis de conclure que dans la grande majorité des cas, à deux exceptions prÚs, ces indications sont attribuables à des erreurs de reporting à DB2P. Les organismes de pension concernés ont par conséquent été mis en demeure de rectifier les données erronées dans DB2P.
La gestion dâune pension complĂ©mentaire doit en principe ĂȘtre confiĂ©e Ă un organisme de pension. Il peut sâagir dâune entreprise dâassurance ou dâune institution de retraite professionnelle (IRP). Câest ce que lâon appelle « lâobligation dâexternalisation ». En vertu de ce principe, câest Ă lâorganisme de pension quâil revient dâinvestir les contributions reçues, de calculer correctement les droits de pension et de liquider la pension complĂ©mentaire.
En 2022, la FSMA a organisĂ© une action de contrĂŽle pour vĂ©rifier si lâobligation dâexternalisation Ă©tait respectĂ©e. Elle sâest Ă cette fin appuyĂ©e sur des donnĂ©es anonymisĂ©es provenant du Cadastre des pensions.
Le Cadastre des pensions est une base de donnĂ©es dans laquelle sont notamment enregistrĂ©es toutes sortes de paiements dâavantages de pensions complĂ©mentaires. En analysant les donnĂ©es de 2020, la FSMA a constatĂ© que le Cadastre des pensions recevait des dĂ©clarations de paiement dâavantages de pensions complĂ©mentaires provenant dâentitĂ©s qui nâĂ©taient pas des organismes de pension.
Pour dĂ©terminer sâil y avait dans ces cas non-respect de lâobligation dâexternalisation, la FSMA a examinĂ© si ces avantages de pension Ă©taient des pensions complĂ©mentaires telles que dĂ©finies dans la lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires.
Sâagissant des avantages de pension qui relevaient de la lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires, la FSMA a vĂ©rifiĂ© sâil existait une exception lĂ©gale Ă lâobligation dâexternalisation. Cette vĂ©rification a nĂ©cessitĂ© une analyse sur mesure. Il a notamment fallu Ă©tudier le statut prĂ©cis du « sponsor » des avantages de pension en question et lâĂ©ventuel cadre rĂ©glementaire et institutionnel dont il relevait.
La FSMA a effectuĂ© un contrĂŽle auprĂšs de 45 « sponsors » dâavantages de pension. Trente de ces entitĂ©s pouvaient se prĂ©valoir dâune exception lĂ©gale Ă lâobligation dâexternalisation. La FSMA a prĂ©vu de mettre en place en 2023 un trajet de suivi individuel pour les 15 autres.
Un employeur peut promettre une pension complĂ©mentaire Ă un travailleur bien prĂ©cis. Il sâagit dans ce cas dâun engagement individuel de pension.
Afin dâĂ©viter notamment quâun tel engagement de pension soit utilisĂ© comme un rĂ©gime de fin de carriĂšre, le lĂ©gislateur a soumis lâoctroi dâun engagement individuel de pension Ă des conditions strictes, dont lâinterdiction dâoctroyer un engagement de pension Ă un travailleur au cours des 36 mois prĂ©cĂ©dant sa mise Ă la retraite. Depuis plusieurs annĂ©es, la FSMA effectue des contrĂŽles annuels portant sur la vĂ©rification de cette condition.
Le contrĂŽle effectuĂ© par la FSMA en 2021 concernant les affiliĂ©s mis Ă la retraite en 2020 et bĂ©nĂ©ficiant dâun engagement individuel de pension, a rĂ©vĂ©lĂ© lâexistence de 15 engagements individuels de pension pour lesquels il existe des indices sĂ©rieux de lâexistence dâune mĂ©connaissance de la condition susmentionnĂ©e.
Une telle infraction est susceptible dâĂȘtre sanctionnĂ©e par lâimposition dâune amende administrative Ă©gale Ă 35 % du capital ou du capital constitutif de la rente Ă lâencontre des organisateurs concernĂ©s, indĂ©pendamment du montant visĂ©.
Parmi les engagements visĂ©s, trois engagements individuels ont Ă©tĂ© octroyĂ©s durant les 36 mois prĂ©cĂ©dant lâĂąge lĂ©gal de la retraite (65 ans) et 12 engagements individuels ont Ă©tĂ© octroyĂ©s durant les 36 mois prĂ©cĂ©dant lâĂąge de la retraite anticipĂ©e des affiliĂ©s concernĂ©s.
Compte tenu de ces Ă©lĂ©ments, le comitĂ© de direction de la FSMA a chargĂ© lâauditeur dâinstruire chacun des dossiers considĂ©rĂ©s143
Dans les engagements de pension de type prestations dĂ©finies, le montant que les affiliĂ©s recevront lors de leur mise Ă la retraite est dĂ©fini Ă lâavance. Ce montant dĂ©pend dans la plupart des cas du nombre dâannĂ©es travaillĂ©es et de la hauteur du salaire. Pour constituer ce type de pension complĂ©mentaire, des contributions sont versĂ©es Ă un organisme de pension chargĂ© de les investir. Sâil apparaĂźt au final que les rĂ©serves constituĂ©es ne suffisent pas pour payer la pension complĂ©mentaire promise, lâemployeur doit compenser le dĂ©ficit.
Une enquĂȘte menĂ©e par la FSMA en 2019 avait rĂ©vĂ©lĂ© que certaines assurances de groupe prĂ©sentaient un risque accru de sous-financement. En cas de faillite de lâemployeur, les rĂ©serves constituĂ©es nâauraient pas suffi pour verser lâintĂ©gralitĂ© des prestations acquises promises. La prestation acquise est le montant auquel un affiliĂ© a droit au moment de sa mise Ă la retraite.
La FSMA avait publiĂ© les rĂ©sultats de cette enquĂȘte au dĂ©but de lâannĂ©e 2020 et avait Ă cette occasion appelĂ© les assurances de groupe Ă renoncer Ă des mĂ©thodes de calcul ne visant quâun niveau minimal de financement.
Le ministre des Pensions a demandĂ© Ă la FSMA de voir si cet appel avait eu un impact concret sur le secteur. La FSMA a dĂšs lors pour la premiĂšre fois lancĂ© en 2021 une enquĂȘte de suivi et demandĂ© aux assureurs de lui transmettre certaines donnĂ©es quantitatives sur les rĂ©gimes appliquant une mĂ©thode de financement minimal quâils gĂ©raient.
Les rapports reçus suggĂšrent que lâappel de la FSMA nâa pas fait bouger les choses. LâinterprĂ©tation de la mĂ©thode de financement des rĂ©gimes de retraite Ă financement minimal ne sâest pas rĂ©vĂ©lĂ©e plus prudente. Les donnĂ©es quantitatives datent toutefois de la pĂ©riode COVID, ce qui peut expliquer pourquoi rien nâa changĂ©. En effet, lâincertitude Ă©conomique due Ă la pandĂ©mie a pu constituer un frein aux initiatives visant Ă amĂ©liorer le financement des retraites complĂ©mentaires.
Le nombre de rĂ©gimes Ă financement minimal nâa en revanche pas augmentĂ©, ce qui est en soi un constat positif. La diminution du nombre dâaffiliĂ©s ainsi que du montant des rĂ©serves acquises indique que ces rĂ©gimes sont en voie de disparition. Les rĂ©serves acquises sont les droits de pension quâun travailleur affiliĂ© peut transfĂ©rer vers un autre plan de pension lorsquâil quitte son employeur.
La gestion des pensions complémentaires se tourne vers les produits de branche 23
Les produits dâassurance de branche 23 se caractĂ©risent par le fait que la valeur des contributions versĂ©es fluctue en fonction dâun ou de plusieurs fonds dâinvestissement. Contrairement Ă ce qui est le cas pour un produit dâassurance de branche 21, lâentreprise dâassurance ne garantit pas elle-mĂȘme de rendement. Sâaidant dâinformations de DB2P fournies par Sigedis, la FSMA a en 2022 pour la premiĂšre fois quantifiĂ© la diffusion de la branche 23 en tant que mode de gestion des pensions complĂ©mentaires.
Bien que la prĂ©fĂ©rence historique pour la gestion en branche 21 se traduise encore par une prĂ©sence assez faible de rĂ©serves en branche 23, en termes absolus, un certain nombre dâobservations laissent penser que lâon assiste aux prĂ©mices dâune gĂ©nĂ©ralisation de la gestion en branche 23 dans le deuxiĂšme pilier. Ainsi, la croissance des rĂ©serves en branche 23 est sensiblement plus rapide que celle des rĂ©serves en branche 21. En cinq ans (2016 - 2021), les rĂ©serves en branche 23 ont presque quintuplĂ© (augmentation de 470 %) alors que les rĂ©serves en branche 21 enregistraient une croissance plutĂŽt modĂ©rĂ©e de 26 %.
La diffusion de la branche 23 nâest pas uniforme dans lâensemble du deuxiĂšme pilier, mais est influencĂ©e par le type de pension complĂ©mentaire. Ainsi, la plus grande partie des rĂ©serves en branche 23 se retrouve dans les rĂ©gimes de pension ne bĂ©nĂ©ficiant pas dâune garantie lĂ©gale de rendement. Lâon songe principalement Ă la pension complĂ©mentaire pour dirigeants dâentreprise (LPCDE) et Ă des formes plus rĂ©centes de constitution individuelle de pension (PLCI et PLCIPP). Dans les pensions complĂ©mentaires assorties de garanties de rendement lĂ©gales, notamment dans le cas des salariĂ©s (LPC) et de la pension complĂ©mentaire libre pour indĂ©pendants (PLCI), la prĂ©sence de rĂ©serves en branche 23 est beaucoup plus faible. Câest surtout au niveau de la PLCI, oĂč la garantie de rendement repose sur lâorganisme de pension, que lâon note une quasi-absence de rĂ©serves gĂ©rĂ©es exclusivement en branche 23.
La FSMA traite chaque annĂ©e des questions et plaintes venant de consommateurs et de professionnels. Elle publie des brochures dâinformation gĂ©nĂ©rale sur les pensions complĂ©mentaires. En tant quâautoritĂ© de contrĂŽle, elle contribue Ă lâĂ©laboration de nouvelles rĂ©glementations et Ă©met des avis sur des sujets relevant de sa compĂ©tence.
Tout consommateur nâayant pas trouvĂ© rĂ©ponse Ă une question ou prĂ©occupation concernant sa pension complĂ©mentaire auprĂšs de son employeur ou de son organisme de pension peut se tourner vers la FSMA. En 2022, la FSMA a reçu 185 notifications de consommateurs.
Comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, la moitiĂ© environ de ces notifications ont portĂ© sur la liquidation de la pension complĂ©mentaire lors de la mise Ă la retraite. Les consommateurs sâadressent avant tout Ă la FSMA pour obtenir des informations sur la procĂ©dure de paiement et sur le taux dâimposition applicable lors du versement.
La plupart des questions ou plaintes relatives aux pensions complĂ©mentaires ont Ă©manĂ© de travailleurs salariĂ©s (92 %). Seules 8 % sont venues dâindĂ©pendants.
La FSMA est un point de contact pour les professionnels Ă©galement. Ces derniers sâinterrogent sur des problĂ©matiques de gestion au quotidien des pensions. La FSMA donne dans ce cadre son interprĂ©tation de la lĂ©gislation dont elle veille au respect. En 2022, la FSMA a reçu 67 notifications de professionnels.
Des brochures sur les pensions complémentaires des travailleurs salariés et indépendants
La FSMA a rĂ©digĂ© des brochures informant les travailleurs salariĂ©s et indĂ©pendants des possibilitĂ©s qui sâoffrent Ă eux pour se constituer une pension complĂ©mentaire. Ces brochures rĂ©pondent Ă une forte demande dâinformations claires sur les pensions complĂ©mentaires pour le grand public. Elles seront disponibles dans le courant de lâannĂ©e 2023.
Les brochures prĂ©sentent les trois piliers de pension en termes concis et simples, dĂ©crivent la place quây tiennent les pensions complĂ©mentaires et donnent un aperçu des diffĂ©rents rĂ©gimes pour salariĂ©s et indĂ©pendants.
Pour guider au mieux les consommateurs de pension, lâune des brochures sâadresse spĂ©cifiquement aux travailleurs salariĂ©s et lâautre aux indĂ©pendants. Elles sont structurĂ©es par rĂ©gime social de pension (LPC, PLCS, PLCI, PLCIPP et LPCDE). Chaque rĂ©gime a droit Ă un chapitre distinct regroupant toutes les informations nĂ©cessaires pour le comprendre.
Pour ne pas surcharger les brochures, les diffĂ©rents sujets sont abordĂ©s de façon aussi brĂšve et simple que possible. Les lecteurs souhaitant obtenir davantage dâinformations sont invitĂ©s Ă consulter le site web de Wikifin, les FAQ relatives aux pensions complĂ©mentaires publiĂ©es sur le site web de la FSMA et le site www.mypension.be.
La FSMA collabore Ă lâĂ©tablissement dâune nouvelle rĂ©glementation en matiĂšre de transparence
à la demande du ministre des Pensions et de celui des Indépendants, la FSMA a rédigé des projets de texte destinés à une loi144 complétant la législation sociale relative aux pensions complémentaires par de nouvelles rÚgles de transparence découlant de la directive européenne concernant les activités et la surveillance des institutions de retraite professionnelle (IORP II).
Les obligations dâinformation introduites par la directive IORP II ne sâappliquaient jusquâil y a peu quâaux fonds de pension145. Elles sont dĂ©sormais Ă©tendues Ă toutes les institutions de retraite professionnelle. Elles sâappliqueront donc dorĂ©navant aux entreprises dâassurance Ă©galement. Les nouvelles obligations dâinformation entreront en vigueur par Ă©tapes.
144 Loi du 26 décembre 2022 modifiant diverses dispositions en vue de renforcer la transparence dans le cadre du deuxiÚme pilier de pension, publiée au Moniteur belge du 2 février 2023.
145 La directive IORP II a été transposée par la loi du 11 janvier 2019 relative à la transposition de la directive (UE) 2016/2341 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016 concernant les activités et la surveillance des institutions de retraite professionnelle (IRP) et modifiant la loi du 27 octobre 2006 relative au contrÎle des institutions de retraite professionnelle.
Bien quâil existe dĂ©jĂ de nombreuses obligations dâinformation, il nâest souvent pas facile pour les affiliĂ©s de bien comprendre ce quâil en est de leur pension complĂ©mentaire. Plusieurs enquĂȘtes de la FSMA ont montrĂ© que lâinformation sur les pensions complĂ©mentaires souffrait dâun manque dâuniformitĂ© et Ă©tait peu intelligible. Câest pourquoi la FSMA Ă©tait disposĂ©e Ă apporter son concours Ă une rĂ©forme des obligations dâinformation.
Pour Ă©laborer ces textes, la FSMA sâest Ă©troitement concertĂ©e avec les organisations sectorielles PensioPlus et Assuralia, les syndicats et la FĂ©dĂ©ration des entreprises de Belgique. Elle a Ă©galement pris en compte des avis de la Commission des Pensions ComplĂ©mentaires 146, de la Commission des Pensions ComplĂ©mentaires des IndĂ©pendants147 et du Conseil National du Travail148 .
Lâobjectif est en effet que la nouvelle loi en matiĂšre de transparence bĂ©nĂ©ficie dâun large soutien. La poursuite de la mise en Ćuvre pratique des nouvelles dispositions relatives aux dĂ©clarations Ă DB2P et Ă la prĂ©sentation sur www.mypension.be se fera Ă©galement en Ă©troite concertation avec les partenaires sociaux et les organismes de pension.
En 2022, la FSMA a rendu des avis au Conseil National du Travail (CNT). Le premier portait sur la procĂ©dure de liquidation de petites prestations de pension complĂ©mentaire infĂ©rieures Ă 150 euros. Le second concernait les paramĂštres de calcul du coefficient de conversion dâun capital en « rente fictive ».
La FSMA met des informations sur les pensions complĂ©mentaires Ă disposition sur son site web â notamment dans les FAQ sur les pensions complĂ©mentaires â et sur le site wikifin.be. Elle attache une grande importance Ă la mise Ă jour de ces informations. Elle a actualisĂ© un certain nombre de montants dĂ©coulant de la lĂ©gislation sociale, Ă la suite notamment de lâindexation automatique en matiĂšre dâimpĂŽts sur les revenus et des dĂ©passements de lâindice pivot. Elle a affinĂ© les informations concernant la garantie de rendement lĂ©gale des pensions complĂ©mentaires. Elle a fourni des informations sur la prolongation des mesures COVID et sur les mesures spĂ©ciales prises dans le cadre de la crise Ă©nergĂ©tique, et sur leur incidence sur le plan de pension complĂ©mentaire pour les travailleurs et les employeurs.
146 Avis n° 41 de la Commission des Pensions Complémentaires du 30 mai 2022 concernant la simplification administrative dans le cadre du deuxiÚme pilier de pension des travailleurs salariés.
147 Avis n° 15 de la Commission des Pensions ComplĂ©mentaires des IndĂ©pendants du 17 avril 2022 concernant les possibilitĂ©s en matiĂšre dâautomatisation permettant de rĂ©duire les frais de gestion administrative et frais Ă charge des affiliĂ©s.
148 Avis n° 2282 du Conseil National du Travail du 29 mars 2022 concernant une procédure de paiement simplifiée pour les trÚs petites prestations de pension, inférieures à 150 euros.
La FSMA exerce un contrĂŽle prudentiel sur les institutions de retraite professionnelle (IRP), communĂ©ment appelĂ©es fonds de pension, qui exercent des activitĂ©s en Belgique. Elle protĂšge les droits des affiliĂ©s et des rentiers, et veille Ă la bonne organisation ainsi quâĂ la stabilitĂ© et Ă la soliditĂ© financiĂšres des IRP. Les fonds de pension doivent sâassurer que leurs obligations de pension soient adĂ©quatement financĂ©es. Ils procĂšdent Ă une valorisation prudente de leurs obligations de pension et prennent soin dâeffectuer des placements circonspects et suffisamment diversifiĂ©s. Ils recensent tous les risques significatifs. Ils prennent garde Ă leur organisation et font montre vis-Ă -vis de leurs parties prenantes de transparence quant Ă leur politique.
Cette section prĂ©sente un panorama du secteur des fonds de pension belges, leurs rĂ©sultats pour lâannĂ©e sous revue et des informations sur ceux dâentre eux qui prennent des mesures de redressement pour apurer des insuffisances.
Les fonds de pension de petite taille transfĂšrent leurs activitĂ©s Ă dâautres fonds
Ă la fin de lâannĂ©e 2022, la Belgique comptait 153 IRP de droit belge contre 160 en 2021. En cours depuis quelques annĂ©es, le mouvement de consolidation se poursuit.
De nouveaux fonds de pension de petite taille ont dĂ©cidĂ© de mettre fin Ă leurs activitĂ©s durant lâannĂ©e sous revue. Ils les ont principalement transfĂ©rĂ©es Ă dâautres fonds de pension, en gĂ©nĂ©ral des fonds multi-employeurs, mais aussi Ă des fonds existants faisant partie du mĂȘme groupe Ă©conomique. Un fonds a transfĂ©rĂ© ses activitĂ©s Ă une assurance de groupe. Un autre a versĂ© Ă son unique affiliĂ© le capital qui lui revenait lors de sa mise Ă la retraite.
Le mouvement de consolidation dans le secteur des fonds de pension a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par le renforcement des obligations en matiĂšre de gouvernance dĂ©coulant de lâentrĂ©e en vigueur de la directive IORP II149. De nouvelles exigences de reporting imposĂ©es par la Banque centrale europĂ©enne et par lâautoritĂ© europĂ©enne EIOPA ainsi que lâaugmentation des frais de gestion y ont peut-ĂȘtre aussi contribuĂ©.
Ă la fin de lâannĂ©e 2022, un fonds de pension dâun autre Ătat membre de lâEspace Ă©conomique europĂ©en (EEE) gĂ©rait un plan de pension rĂ©gi par les dispositions de droit social et de droit du travail belges.
Quatorze fonds de pension soumis au contrĂŽle de la FSMA exercent des activitĂ©s Ă lâĂ©tranger. Durant lâannĂ©e sous revue, la FSMA a reçu trois notifications de nouvelles activitĂ©s transfrontaliĂšres et huit notifications de changement ou dâextension dâune activitĂ© existante.
Les graphiques suivants illustrent une série de chiffres-clés concernant le secteur des fonds de pension. De plus amples données statistiques sur ce secteur sont disponibles sur le site web de la FSMA150
ïź IRP de droit belge exerçant une activitĂ© belge, une activitĂ© transfrontaliĂšre dans un Ătat membre de l'EEE et une activitĂ© dans un Ătat non membre de l'EEE : 4
ïź IRP de droit belge exerçant uniquement une activitĂ© transfrontaliĂšre dans un Ătat membre de l'EEE : 3
ïź IRP de droit belge exerçant une activitĂ© belge et transfrontaliĂšre dans un Ătat membre de l'EEE : 7
150 Voir lâaperçu du secteur.
IRP de droit belge ïź exerçant uniquement une activitĂ© belge : 139
En 2021, les fonds de pension avaient enregistrĂ© un rendement trĂšs positif, supĂ©rieur Ă 8 %. Les Ă©vĂ©nements en Ukraine, la crise Ă©nergĂ©tique quâils ont engendrĂ©e et lâinflation qui en a dĂ©coulĂ© ont toutefois provoquĂ© un brusque renversement de tendance. En raison, entre autres, des mauvaises performances des marchĂ©s boursiers, le total bilan a chutĂ© de prĂšs de 15 %, passant de 47,1 milliards dâeuros en 2021 Ă 40,2 milliards dâeuros en 2022.
Lâinflation, qui avait dĂ©jĂ augmentĂ© en 2021, avant mĂȘme la guerre en Ukraine, a significativement progressĂ© en 2022. Pour la modĂ©rer, la BCE a relevĂ© son taux directeur Ă plusieurs reprises, ce qui a entraĂźnĂ© une hausse de la courbe des taux dâintĂ©rĂȘt.
La montĂ©e des taux a entraĂźnĂ© une baisse de la valeur de marchĂ© des obligations dĂ©tenues dans les portefeuilles des fonds de pension. Lâinflation a fait croĂźtre les engagements de certains fonds de pension. Le tout a contribuĂ© Ă la dĂ©tĂ©rioration de la situation financiĂšre des fonds de pension.
La FSMA a appelĂ© les fonds de pension Ă la prudence. Elle leur a demandĂ© dâadopter une attitude attentiste et de voir comment les taux dâintĂ©rĂȘt allaient Ă©voluer avant de rĂ©viser leurs plans de financement.
Le taux de couverture dâun fonds de pension indique dans quelle mesure ses moyens couvrent ses obligations. Les provisions techniques Ă court terme correspondent aux rĂ©serves acquises, câest-Ă -dire aux droits de pension quâun affiliĂ© peut transfĂ©rer vers un autre organisme de pension lorsquâil quitte son employeur. Les provisions techniques Ă long terme sont constituĂ©es sur la base dâune estimation prudente des obligations de pension gĂ©rĂ©es. Les taux de couverture moyens Ă court terme et Ă long terme du secteur atteignaient respectivement 152 et 124 pour cent Ă la fin de lâannĂ©e 2021, des rĂ©sultats lĂ©gĂšrement en hausse par rapport Ă ceux de la fin de lâannĂ©e 2020.
Les fonds de pension dont le taux de couverture se situe en dessous de 100 %, et qui par consĂ©quent prĂ©sentent un dĂ©ficit de financement, doivent prendre des mesures de redressement pour le combler. Un dĂ©ficit peut survenir au niveau du fonds dans son ensemble â « un dĂ©ficit global » â ou au niveau du plan de pension dâune ou de plusieurs entreprises dâaffiliation â « un dĂ©ficit partiel ».
Sept fonds de pension prĂ©sentaient un dĂ©ficit global Ă la fin de lâannĂ©e 2021. Ce nombre est restĂ© identique entre 2020 et 2021. Le nombre de fonds de pension accusant un dĂ©ficit partiel a quelque peu diminuĂ© (8 Ă la fin de lâannĂ©e 2021 contre 13 Ă la fin de lâannĂ©e 2020).
Les dĂ©ficits de financement sont principalement survenus au niveau des obligations de pension Ă long terme. A la fin de lâannĂ©e 2021, seules trois IRP prĂ©sentaient un dĂ©ficit Ă court terme.
En raison du contexte gĂ©opolitique ainsi que des incertitudes socio-Ă©conomiques et de la volatilitĂ© des marchĂ©s financiers qui en rĂ©sultent, la FSMA a surveillĂ© attentivement la situation financiĂšre des fonds de pension au cours du second semestre de lâannĂ©e sous revue. Elle a procĂ©dĂ© Ă intervalles rĂ©guliers Ă une Ă©valuation interne de leur taux de couverture. Elle a demandĂ© aux IRP dont le taux de couverture Ă©tait jugĂ© insuffisant de tenir leur situation financiĂšre Ă lâĆil et, le cas Ă©chĂ©ant, de prĂ©parer des mesures de redressement et dâen informer la FSMA.
La FSMA procĂšde de façon rĂ©currente Ă une Ă©valuation interne du taux de couverture des IRP. Elle sâattend sur cette base Ă ce que le nombre dâIRP prĂ©sentant des dĂ©ficits de financement ait fortement augmentĂ© Ă la fin de lâannĂ©e 2022 et Ă ce quâune foule de nouvelles mesures de redressement soient dĂšs lors dâapplication pour 2023.
Il se peut par ailleurs que les fonds de pension profitent de la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt pour augmenter le taux dâactualisation quâils utilisent pour calculer les provisions techniques151 et Ă©viter ainsi une insuffisance de financement. Face Ă la volatilitĂ© des marchĂ©s financiers, il convient toutefois de se montrer prudent. Lâanalyse du caractĂšre structurel de la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt constitue un Ă©lĂ©ment clĂ© Ă cet Ă©gard. Câest pourquoi, en 2023, la FSMA ne se contentera pas dâĂȘtre particuliĂšrement vigilante vis-Ă -vis des IRP prĂ©sentant un dĂ©ficit de financement, mais soumettra Ă©galement les fonds de pension qui relĂšvent leur taux dâactualisation Ă un examen spĂ©cifique.
Durant lâannĂ©e sous revue, la FSMA a participĂ© Ă un test de rĂ©sistance europĂ©en ciblant les fonds de pension. Elle a examinĂ© si les personnes occupant des postes clĂ©s dans les fonds de pension disposaient de suffisamment de temps et de ressources pour exercer correctement leurs fonctions. Elle a Ă©mis un avis sur les investissements des fonds de pension dans les combustibles fossiles. Elle a vĂ©rifiĂ© lâĂ©valuation interne des risques rĂ©alisĂ©e par des fonds de pension et a effectuĂ© une inspection axĂ©e sur leur gestion des donnĂ©es.
Tendance de marché défavorable : un test de résistance prend le pouls des fonds de pension
LâAutoritĂ© europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) organise depuis 2015 des tests de rĂ©sistance pĂ©riodiques destinĂ©s Ă Ă©valuer la rĂ©silience des fonds de pension Ă des conditions de marchĂ© adverses et Ă Ă©tudier dâĂ©ventuelles rĂ©percussions sur la stabilitĂ© financiĂšre.
Afin de mesurer lâimpact dâun scĂ©nario adverse, un test de rĂ©sistance analyse en dĂ©tail la situation financiĂšre de fonds de pension confrontĂ©s Ă une simulation de crise. Il examine en particulier quel serait le taux de couverture de leurs engagements de pension dans un tel scĂ©nario et si des dĂ©ficits de financement pourraient survenir.
Pour Ă©valuer les retombĂ©es sur la stabilitĂ© financiĂšre, le test sâintĂ©resse aux effets dits de transmission ou second round effects dâun scĂ©nario dĂ©favorable. Les fonds de pension peuvent perturber directement les marchĂ©s financiers sâils se dĂ©barrassent massivement de certains actifs en modifiant leurs politiques dâinvestissement en rĂ©ponse Ă des conditions de marchĂ© dĂ©favorables.
Un scĂ©nario adverse peut aussi influer sur la stabilitĂ© Ă©conomique de façon indirecte. Les revenus et la capacitĂ© dâinvestissement des entreprises peuvent ĂȘtre altĂ©rĂ©s si elles se voient contraintes de combler les dĂ©ficits de financement de leurs engagements de pension.
De la préparation à la publication des résultats, un test de résistance dure environ cinq trimestres. Comment cela fonctionne-t-il ?
LâEIOPA Ă©tablit un roadmap
Il Ă©tablit les thĂšmes du test de rĂ©sistance, tels que le scĂ©nario adverse auquel les fonds de pension vont ĂȘtre soumis, la maniĂšre dont les fonds de pension doivent mesurer lâimpact du scĂ©nario adverse, le taux de participation, etc.
LâEIOPA dĂ©finit en dĂ©tail les spĂ©cifications techniques du test de rĂ©sistance.
Le ComitĂ© europĂ©en du risque systĂ©mique (CERS) Ă©labore le scĂ©nario adverse en Ă©troite collaboration avec la Banque centrale europĂ©enne (BCE). La calibration dĂ©finitive du scĂ©nario sâeffectue juste avant le lancement du test de rĂ©sistance afin quâil soit basĂ© sur les derniĂšres donnĂ©es Ă©conomiques et financiĂšres disponibles.
La rĂ©alisation dâun test de rĂ©sistance est un exercice ardu et coĂ»teux. Dans un souci de proportionnalitĂ©, tous les fonds de pension ne doivent pas y participer.
LâEIOPA dĂ©finit des critĂšres minimaux de participation au test de rĂ©sistance. Pour ce faire, elle se base tout dâabord sur la taille du secteur global de chaque Ătat membre. La participation au test de rĂ©sistance est obligatoire pour tous les Ătats membres dont le secteur national des fonds de pension du deuxiĂšme pilier dĂ©passe 500 millions dâeuros. Câest le cas de la Belgique.
LâEIOPA fixe ensuite pour les Ătats membres participants des taux de participation minimaux en termes dâactifs gĂ©rĂ©s. En 2022, ce taux Ă©tait de 60 %.
Les fonds de pension sĂ©lectionnĂ©s effectuent le test de rĂ©sistance et analysent son effet sur leur situation financiĂšre. Ils suivent pour cela, dâune part, les rĂšgles dâĂ©valuation nationales et, dâautre part, le Common Balance Sheet Ă©laborĂ© par lâEIOPA qui repose sur une mĂ©thodologie harmonisĂ©e et permet donc certaines comparaisons entre Ătats membres.
En fonction des objectifs, lâEIOPA peut imposer dâautres exercices (analyse de cashflow, projections de pension, etc.).
Les autorités nationales de contrÎle examinent les résultats et les valident. Elles vérifient par exemple si les fonds de pension ont entiÚrement complété le rapport sur le test de résistance, si les données sont cohérentes avec celles dont elles disposent et si les résultats sont conformes aux attentes.
LâEIOPA procĂšde ensuite, avec lâaide des autoritĂ©s nationales de contrĂŽle, Ă une validation centrale. Ce faisant, elle accorde une attention particuliĂšre aux donnĂ©es manquantes ou incohĂ©rentes et aux outliers, câest-Ă -dire aux fonds de pension dont les donnĂ©es sont aberrantes.
LâEIOPA analyse les rĂ©sultats et les rĂ©sume dans un rapport. Le rapport est gĂ©nĂ©ralement publiĂ© Ă la mi-dĂ©cembre.
En 2022, lâEIOPA a pour la premiĂšre fois organisĂ© un test de rĂ©sistance climatique destinĂ© Ă mieux apprĂ©hender les effets des risques environnementaux sur le secteur des fonds de pension. Comme lâexplique Tobias De Volder, spĂ©cialiste des pensions, les rĂ©sultats montrent que « les fonds de pension belges sont en mesure de faire face Ă un choc climatique. »
Un test de résistance climatique ?
En quoi cela consiste-t-il ?
« Un test de rĂ©sistance climatique peut avoir divers objectifs. Celui de lâEIOPA en 2022 Ă©tait de voir comment les fonds de pension rĂ©agiraient Ă un brusque changement de politique climatique.
LâEIOPA avait pour cela Ă©laborĂ©, en collaboration avec la BCE, un scĂ©nario de stress imaginant une transition soudaine et dĂ©sordonnĂ©e vers une Ă©conomie verte ayant pour corollaire une forte augmentation du prix du carbone. La hausse du prix du carbone a des retombĂ©es sur lâensemble de lâĂ©conomie, provoquant notamment une baisse des cours des actions et une hausse des taux.
Ce scĂ©nario ne tenait donc pas compte des effets physiques dâun changement climatique tels quâune sĂ©cheresse ou des inondations extrĂȘmes. »
Quels fonds de pension ont pris part à cet exercice ?
« 187 fonds de pension de 18 Ătats membres ont au total participĂ© Ă cet exercice de test de rĂ©sistance, dont 15 belges. Ces derniers reprĂ©sentaient environ 60 % des actifs gĂ©rĂ©s par les fonds de pension complĂ©mentaire belges et constituaient un Ă©chantillon reprĂ©sentatif du secteur. »
Quel fut lâimpact gĂ©nĂ©ral du scĂ©nario climatique appliquĂ© sur les fonds de pension participants ?
« Ce scĂ©nario a eu une incidence significative sur la valeur de marchĂ© des actifs de lâensemble du secteur europĂ©en des fonds de pension. Elle a chutĂ© de 13 %. Son impact a Ă©tĂ© variable selon le type de rĂ©gime de pension complĂ©mentaire. Il existe des plans DB, dans lesquels lâaffiliĂ© a droit Ă une pension bien dĂ©finie, et des plans DC, oĂč le montant final de la pension est conditionnĂ© par le rendement du fonds de pension. Les fonds de pension Ă plans DB ont en rĂšgle gĂ©nĂ©rale Ă©tĂ© capables de bien absorber le choc sur les actifs. Les employeurs nâont donc pas eu Ă verser de contributions supplĂ©mentaires pour financer la pension promise.
En revanche, les affiliés à des plans DC assument personnellement tout ou partie du risque financier. Leurs droits de pension ont donc été écornés. »
Comment les fonds de pension belges sâen sont-ils sortis ?
« Face au scénario de stress, les fonds de pension belges se sont classés deuxiÚmes, derriÚre les scandinaves, pour ce qui est du plus haut taux de financement des engagements de pension DB. Leurs confortables coussins financiers leur ont permis de bien résister au scénario climatique.
En ce qui concerne les plans DC, la loi belge relative aux pensions complĂ©mentaires prĂ©voit un mĂ©canisme de protection sous la forme dâune garantie de rendement lĂ©gale. Si le fonds de pension nâatteint pas ce rendement minimum au moment du transfert ou de la liquidation des droits de pension, lâemployeur est tenu dâapurer lâinsuffisance de financement. Cela limite le risque Ă la baisse pour les affiliĂ©s. »
à quoi les résultats du test de résistance vont-ils servir ?
« Pour lâEIOPA, ces rĂ©sultats constituent un important outil de contrĂŽle de la stabilitĂ© financiĂšre et dâĂ©laboration de sa politique. Comme tous les fonds de pension belges nâont pas participĂ© au test de rĂ©sistance, la FSMA ne prĂ©voit pas de mesures de suivi individuelles.
Les rĂ©sultats de ce test de rĂ©sistance ne permettent pas de tirer de conclusions sur la situation macro-Ă©conomique actuelle. Il nâest pas possible de les comparer avec ceux de tests de rĂ©sistance prĂ©cĂ©dents car ceux-ci partaient dâun principe diffĂ©rent. »
« Les résultats des fonds de pension belges sont parmi les meilleurs en Europe »
« Pour lâEIOPA, ces rĂ©sultats constituent un important outil de contrĂŽle de la stabilitĂ© financiĂšre »
SystĂšme dâapprĂ©ciation du nombre de mandats de responsable dâune fonction clĂ©
La LIRP prĂ©voit que les IRP doivent disposer de responsables pour quatre fonctions clé : la fonction de compliance, dâaudit interne, de gestion des risques et la fonction actuarielle. Ces responsables doivent faire lâobjet dâun examen de leur caractĂšre fit & proper par la FSMA prĂ©alablement Ă leur entrĂ©e en fonction. Ils doivent Ă©galement disposer des moyens nĂ©cessaires, notamment en termes de temps disponible pour lâexercice de leur fonction.
Lors de lâexamen des candidatures, il a Ă©tĂ© constatĂ© que certaines personnes physiques dĂ©tenaient (directement ou indirectement en tant que reprĂ©sentants permanents de personnes morales) un nombre Ă©levĂ© de mandats de responsable de fonction clĂ©.
Partant de ce constat, la FSMA a procĂ©dĂ© Ă une enquĂȘte auprĂšs des personnes concernĂ©es pour dĂ©terminer si elles disposaient du temps et des moyens nĂ©cessaires pour exercer correctement leur mission.
LâenquĂȘte a permis de dĂ©velopper une mĂ©thodologie permettant dâapprĂ©cier si un nouveau mandat est acceptable au regard de lâexigence de disponibilitĂ© du responsable de la fonction clĂ©. Les paramĂštres prĂ©pondĂ©rants de cette mĂ©thode sont le type de fonction clĂ© ainsi que la complexitĂ© de lâIRP au sein de laquelle le mandat est exercĂ©.
DĂ©sormais, lorsquâune personne fait lâobjet dâun examen dans le cadre dâune nouvelle nomination ou dâun renouvellement de nomination, sa disponibilitĂ© est examinĂ©e Ă la lumiĂšre de cette mĂ©thodologie. Le cas Ă©chĂ©ant, contact est pris afin de demander des informations complĂ©mentaires et/ ou de renoncer Ă un (ou plusieurs) mandats ou Ă une (ou plusieurs) candidatures.
Dans le cadre de lâaccord Ă©nergĂ©tique du 18 mars 2022, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a dĂ©cidĂ© de mettre sur pied une concertation avec le secteur financier afin dâĂ©liminer progressivement les investissements en Ă©nergie fossile dans les 2e et 3e piliers de pension. Le service public fĂ©dĂ©ral SantĂ© publique, SĂ©curitĂ© de la Chaine alimentaire et Environnement (ci-aprĂšs « SPF ») a Ă©tĂ© consultĂ© dans ce contexte et a recommandĂ© dâĂ©tablir une politique dâexclusion des investissements dans des entreprises actives dans les Ă©nergies fossiles. Le 15 juillet 2022, le Ministre des Pensions et le Ministre des Finances ont demandĂ© Ă la FSMA de rendre un avis sur cette recommandation du SPF. La FSMA a remis son avis aux Ministres le 20 septembre 2022.
Les nouvelles orientations de lâEIOPA concernant lâutilisation de lâidentifiant dâentitĂ© juridique (LEI) sont entrĂ©es en vigueur le 1er juillet 2022. La FSMA a publiĂ© une communication152 relative Ă la mise en Ćuvre de ces orientations sâagissant des entitĂ©s qui relĂšvent de sa compĂ©tence.
Pour ce qui est des fonds de pension, la FSMA exige sur la base de ces orientations quâau moins les IRP prĂ©sentant un total bilan Ă©gal ou supĂ©rieur Ă un milliard dâeuros disposent dâun code LEI et lâutilisent pour sâidentifier. La FSMA peut de cette maniĂšre se conformer Ă lâobligation dâutiliser ces codes LEI dans les informations quâelle doit transmettre Ă lâEIOPA sur les fonds de pension.
Lâun des principaux objectifs de la directive IORP II est dâencourager les fonds de pension Ă mener une gestion active des risques. Ils doivent ainsi dĂ©signer un responsable de la fonction de gestion des risques, mettre en place un systĂšme de gestion des risques et procĂ©der au moins tous les trois ans Ă une Ă©valuation interne des risques ou own risk assessment (ORA).
Un ORA a pour but dâobtenir une Ă©valuation globale Ă la fois des risques auxquels lâIRP est exposĂ©e et de sa gestion des risques. Un ORA doit ĂȘtre conçu de façon Ă ce que lâIRP ait une vision holistique de son profil de risque et quâelle comprenne de quelle maniĂšre des risques peuvent influer sur son bon fonctionnement et sur le respect de ses engagements. La FSMA a dĂ©taillĂ© ses attentes en matiĂšre dâORA dans son Guide pratique concernant la mise en Ćuvre de la directive IORP II153. Elles sâinscrivent dans la ligne des Opinions en matiĂšre de gouvernance et de gestion des risques publiĂ©es par lâEIOPA.
Tous les fonds de pension devaient procĂ©der Ă un premier ORA avant le 13 janvier 2022 et transmettre un rapport Ă ce propos Ă la FSMA. Au cours de lâannĂ©e sous revue, la FSMA a soumis un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de fonds de pension Ă un contrĂŽle destinĂ© Ă Ă©valuer la qualitĂ© des rapports ORA. Elle a constatĂ© que les fonds de pension avaient consenti de gros efforts pour rĂ©aliser leur premier ORA avec soin et Ă©tablir un rapport de qualitĂ© sur le sujet. Elle a nĂ©anmoins relevĂ© une grande hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© dâapproche et observĂ© que certains aspects du reporting mĂ©ritaient dâĂȘtre amĂ©liorĂ©s. La FSMA fournira au secteur un retour dâinformation sur ce point dans le courant de lâannĂ©e 2023.
La campagne dâinspection sur la gestion des donnĂ©es fait apparaĂźtre des manquements
La FSMA a poursuivi en 2022 la campagne dâinspection consacrĂ©e Ă la gestion des donnĂ©es quâelle avait entamĂ©e en 2021. Il est primordial que les donnĂ©es relatives Ă lâidentification de lâaffiliĂ©, au salaire et Ă la carriĂšre, sur lesquelles se fonde un calcul prĂ©cis des droits de pension, soient correctes.
La gestion de ces donnĂ©es est essentielle Ă la bonne gestion des engagements de pension et Ă la sauvegarde des droits de pension des affiliĂ©s. Les inspections se sont penchĂ©es sur la qualitĂ© du processus de gestion des donnĂ©es. Elles se sont particuliĂšrement arrĂȘtĂ©es sur les risques de continuitĂ©, de fraude, de cybercriminalitĂ© et rĂ©glementaires. Dans ce dernier cas, la FSMA a examinĂ© si les IRP tenaient compte des nouveautĂ©s de la lĂ©gislation sociale dans leur gestion des donnĂ©es.
La FSMA a achevĂ© cette campagne Ă la fin de lâannĂ©e 2022. Les constats globaux posĂ©s Ă la suite de ces inspections rĂ©vĂšlent une Ă©volution positive en termes dâautomatisation du processus de gestion des donnĂ©es et de renforcement des procĂ©dures de contrĂŽle pour lutter contre les risques de fraude et de cybercriminalitĂ©. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les IBP ont Ă©galement bien intĂ©grĂ© les derniers changements en matiĂšre de lĂ©gislation sociale dans leur processus de gestion des donnĂ©es.
Les constats de la FSMA ont Ă©galement mis en lumiĂšre une sĂ©rie de points Ă perfectionner. Ainsi, le cadre procĂ©dural et les mesures de contrĂŽle interne pourraient souvent ĂȘtre amĂ©liorĂ©s. La FSMA a rĂ©guliĂšrement constatĂ© des erreurs dans les donnĂ©es aprĂšs les avoir analysĂ©es. Les donnĂ©es et calculs nâĂ©taient en outre parfois pas ou insuffisamment contrĂŽlĂ©s.
Le contrĂŽle qualitĂ© du processus de transmission des donnĂ©es a lui aussi de temps en temps laissĂ© Ă dĂ©sirer au niveau du flux de donnĂ©es entre lâemployeur et lâIRP ou son prestataire de services. Dans certains cas, la FSMA a Ă©galement observĂ© des diffĂ©rences entre les donnĂ©es de DB2P et la base de donnĂ©es de lâIRP. Des fonds de pension ont en outre sous-exploitĂ© certaines donnĂ©es fournies automatiquement par Sigedis.
La FSMA a de plus recensĂ© un certain nombre dâĂ©vĂ©nements occasionnant un risque accru. Il sâagissait essentiellement de changements dâorganisme de pension, de prestataire de service et de systĂšme de gestion de donnĂ©es.
La FSMA a pour finir constatĂ© que le contrĂŽle du processus de gestion des donnĂ©es exercĂ© par les responsables de la fonction dâaudit interne Ă©tait souvent lacunaire.
La FSMA a envoyĂ© des retours dâinformation individuels aux fonds de pension concernĂ©s par la campagne dâinspection.
La FSMA peut infliger des sanctions administratives lorsquâelle constate des infractions Ă la lĂ©gislation financiĂšre. Ces sanctions prennent la forme dâamendes administratives, imposĂ©es par une commission des sanctions indĂ©pendante, ou de rĂšglements transactionnels.
Lorsque le comitĂ© de direction de la FSMA constate des indices sĂ©rieux de lâexistence dâune pratique susceptible de donner lieu Ă une amende administrative, il charge lâAuditeur dâinstruire le dossier. LâAuditeur et ses Ă©quipes disposent de certains pouvoirs dâinvestigation. Ils peuvent par exemple rĂ©clamer des informations Ă©crites, procĂ©der Ă des auditions de personnes, rĂ©clamer des donnĂ©es de tĂ©lĂ©communications ou encore procĂ©der Ă la saisie de certaines donnĂ©es. LâAuditeur transmet ensuite son rapport Ă©crit au comitĂ© de direction. Câest le comitĂ© de direction qui peut alors requĂ©rir des actes dâinstruction supplĂ©mentaires, transmettre le dossier Ă la commission des sanctions, accepter un rĂšglement transactionnel ou classer le dossier sans suite.
En 2022, le comitĂ© de direction a ouvert 26 nouveaux dossiers dâinstruction154 .
Graphique 37 :
ïź Pensions complĂ©mentaires : 14
MarchĂ©s ïŹnanciers et abus de marchĂ© : 7 ïź
Produits ïŹnanciers ïź et prospectus : 1
RĂšgles de conduite : 2 ïź
IntermĂ©diaires : 2 ïź
Un dossier peut se conclure par un rĂšglement transactionnel. Câest le comitĂ© de direction de la FSMA qui peut prendre la dĂ©cision dâaccepter un rĂšglement transactionnel. Il y a cependant certaines conditions qui doivent ĂȘtre remplies. La personne concernĂ©e doit avoir collaborĂ© Ă lâinstruction et doit, au prĂ©alable, avoir marquĂ© son accord sur la proposition de rĂšglement transactionnel.
En 2022, le comitĂ© de direction a acceptĂ©, sur proposition de lâAuditeur, la conclusion de 24 rĂšglements transactionnels, pour un montant total cumulĂ© de 1 573 160,97 euros.
Les textes de tous les rĂšglements transactionnels qui ont Ă©tĂ© conclus en 2022 sont consultables sur le site web de la FSMA. A titre dâillustration, certains de ces rĂšglements transactionnels font lâobjet de commentaires ci-aprĂšs.
RÚglement transactionnel en lien avec une manipulation de marché
Le 5 avril 2022, la FSMA a conclu un rĂšglement transactionnel avec une sociĂ©tĂ© cotĂ©e sur Euronext Brussels et ses CEO et CFO de lâĂ©poque, ainsi quâavec avec une sociĂ©tĂ© de bourse et plusieurs de ses collaborateurs, pour un montant total de 397 500 euros, en raison dâune manipulation de marchĂ©. Le rĂšglement transactionnel prĂ©voyait Ă©galement une publication nominative sur le site web de la FSMA pendant 6 mois.
La FSMA avait constatĂ© des infractions Ă lâinterdiction de manipulation de marchĂ© commises dans le cadre dâun programme de rachat dâactions propres de la sociĂ©tĂ© cotĂ©e sur le marchĂ© continu dâEuronext Brussels. Elle avait ouvert une instruction portant sur des infractions potentielles lors de lâexĂ©cution du programme de rachat qui courait du 1er juin 2017 Ă la fin du mois de mars 2018. Se fondant sur une analyse des transactions effectuĂ©es en fin de journĂ©e durant 23 jours de bourse, la FSMA a estimĂ© que ces transactions avaient pour but de pousser le cours de clĂŽture de lâaction de la sociĂ©tĂ© Ă la hausse.
La FSMA a constatĂ© que des personnes de contact de la sociĂ©tĂ© cotĂ©e et de la sociĂ©tĂ© de bourse avaient discutĂ© de la maniĂšre dont elles pouvaient porter le cours de lâaction Ă un niveau supĂ©rieur juste avant la clĂŽture de la bourse.
Il est ressorti de lâinstruction menĂ©e par la FSMA que les transactions effectuĂ©es avaient effectivement engendrĂ© une hausse â certes souvent limitĂ©e â du cours de clĂŽture de lâaction lors de chacun des jours examinĂ©s. La FSMA a considĂ©rĂ© que des indications fausses ou trompeuses avaient ainsi Ă©tĂ© donnĂ©es au marchĂ© et que les investisseurs agissant sur la base des cours affichĂ©s ont donc Ă©tĂ© induits en erreur. Au vu des constats de la FSMA, des infractions Ă lâinterdiction de manipulation de marchĂ© ont de ce fait Ă©tĂ© commises.
Le 31 mai 2022, la FSMA a acceptĂ© quâun rĂšglement transactionnel prĂ©voyant le paiement dâun montant de 500 000 euros et une publication nominative sur le site web de la FSMA soit conclu avec un Ă©tablissement de crĂ©dit de droit belge qui nâavait pas respectĂ© certaines rĂšgles de conduite MiFID et certaines rĂšgles organisationnelles y affĂ©rentes concernant lâadĂ©quation et le caractĂšre appropriĂ© des services fournis (devoir de diligence).
Ă lâĂ©poque des faits examinĂ©s, lâĂ©tablissement de crĂ©dit concernĂ© fournissait des services dâinvestissement, dont des conseils en investissement, Ă des investisseurs de dĂ©tail. Il Ă©tait dĂšs lors tenu de respecter la rĂ©glementation dĂ©coulant de la directive MiFID (Markets in Financial Instruments Directive) qui Ă©tait alors en vigueur.
La rĂ©glementation MiFID prĂ©voit notamment que lorsque des conseils en investissement sont fournis Ă un client, il convient de recueillir des informations sur les objectifs dâinvestissement, sur la situation financiĂšre ainsi que sur les connaissances et lâexpĂ©rience de ce client, afin de dĂ©terminer si certaines transactions sont adĂ©quates dans son cas. La rĂ©glementation MiFID comporte Ă©galement des rĂšgles visant lâorganisation adĂ©quate de lâentreprise, les dispositifs de contrĂŽle interne et la conservation de certaines donnĂ©es.
La FSMA a menĂ© une instruction sur le respect de ces rĂšgles MiFID. Il en est notamment ressorti que le questionnaire utilisĂ© par lâĂ©tablissement de crĂ©dit pour tester les connaissances et lâexpĂ©rience des clients nâabordait pas plusieurs risques dâinvestissement importants et nâopĂ©rait pas de distinction entre certaines catĂ©gories de produits dâinvestissement. Des manquements ont par ailleurs Ă©tĂ© constatĂ©s sur le plan de lâĂ©valuation de lâexpĂ©rience du client et de lâadĂ©quation des transactions, ainsi quâau niveau des contrĂŽles internes exercĂ©s sur le systĂšme et de la conservation des donnĂ©es.
Sur la base de son instruction, la FSMA est arrivĂ©e Ă la conclusion que lâĂ©tablissement de crĂ©dit avait enfreint plusieurs rĂšgles MiFID, en ce qui concerne entre autres la collecte dâinformations sur les connaissances et lâexpĂ©rience du client, la vĂ©rification de lâadĂ©quation des transactions, les contrĂŽles internes exercĂ©s sur le systĂšme et la conservation des donnĂ©es. Depuis lors, lâĂ©tablissement a adaptĂ© et renforcĂ© ses mesures, systĂšmes et procĂ©dures liĂ©s aux aspects concernĂ©s.
RĂšglements transactionnels en lien avec des dĂ©lits dâinitiĂ©s
Au cours de lâannĂ©e 2022, la FSMA a conclu deux rĂšglements transactionnels, de respectivement 25 831 et 34 149 euros, pour des infractions aux dispositions en matiĂšre dâopĂ©rations dâinitiĂ©s. Ces rĂšglements transactionnels ont fait lâobjet dâune publication nominative pendant 3 mois.
Le RĂšglement Abus de MarchĂ© interdit Ă toute personne dâeffectuer ou de tenter des opĂ©rations dâinitiĂ©. Ces opĂ©rations consistent, pour une personne qui dĂ©tient une information privilĂ©giĂ©e, Ă en faire usage notamment en vendant pour son propre compte des instruments financiers auxquels cette information se rapporte.
Le 26 avril 2022, la FSMA a conclu un rĂšglement transactionnel de 25 831 euros en lien avec une sociĂ©tĂ© de droit anglais cotĂ©e sur Euronext Brussels. Le 18 fĂ©vrier 2021, cette sociĂ©tĂ© avait annoncĂ© son intention de lever 20 millions dâeuros en nouvelles actions ordinaires au moyen dâun placement privĂ©. Un Ă©tablissement de crĂ©dit agissait en qualitĂ© de teneur de livre unique pour ce placement privĂ©.
Monsieur X Ă©tait Ă lâĂ©poque Senior Private Banker au sein de la succursale belge dâune banque europĂ©enne, qui Ă©tait lâun des investisseurs potentiels approchĂ©s par le teneur de livre dans le cadre du sondage de marchĂ© prĂ©alable au placement privĂ©. Il Ă©tait la personne de contact du teneur de livre au sein de la banque concernĂ©e.
Dans ce contexte, le lundi 15 fĂ©vrier 2021, 6 minutes aprĂšs avoir reçu lâinformation relative au projet de placement privĂ©, Monsieur X a passĂ© pour son propre compte un ordre de vente de 1 980 actions de la sociĂ©tĂ© concernĂ©e au cours du marchĂ©. Selon la FSMA, cette vente par Monsieur X le lundi 15 fĂ©vrier 2021 de 1 980 actions alors quâil disposait de lâinformation relative au projet de placement privĂ©, projet annoncĂ© le jeudi 18 fĂ©vrier 2021, constituait une opĂ©ration dâinitiĂ© prohibĂ©e par le RĂšglement Abus de MarchĂ©.
Le deuxiĂšme rĂšglement transactionnel, conclu le 20 dĂ©cembre 2022 pour un montant de 34 149 euros, concernait une personne physique qui Ă©tait le directeur financier dâune sociĂ©tĂ© cotĂ©e belge de biotechnologie entre 2007 et 2018 puis directeur au sein dâune banque entre juillet et septembre 2019.
Le 10 septembre 2019, la sociĂ©tĂ© cotĂ©e a annoncĂ© une augmentation de capital par placement privĂ© dâactions nouvelles. Suite Ă cette annonce, le cours de bourse de lâaction a chutĂ© de 26,19 %.
Le 29 aoĂ»t 2019, la personne concernĂ©e a vendu 1 653 actions de la sociĂ©tĂ© et tentĂ©, dans le cadre dâun transfert en gestion discrĂ©tionnaire, dâen vendre 10 000 autres. Si elle avait vendu les 1 653 actions aprĂšs lâannonce de lâaugmentation de capital, elle aurait subi une perte de 4 149 euros. Dans la semaine qui a prĂ©cĂ©dĂ© ses ordres litigieux, la personne avait Ă©tĂ©, notamment dans le cadre de ses activitĂ©s professionnelles, en contact avec des initiĂ©s au projet dâaugmentation de capital de la sociĂ©tĂ© cotĂ©e.
La FSMA a considĂ©rĂ© que cette personne avait fait usage de lâinformation privilĂ©giĂ©e relative Ă lâaugmentation de capital de la sociĂ©tĂ© cotĂ©e lorsquâelle a vendu et tentĂ© de vendre ses actions, qui constituaient dĂšs lors des opĂ©rations dâinitiĂ© prohibĂ©es par le RĂšglement Abus de MarchĂ©.
RĂšglements transactionnels en lien avec les notifications de transactions de dirigeants
En vertu de lâarticle 19 du RĂšglement Abus de MarchĂ©, les personnes exerçant des responsabilitĂ©s dirigeantes au sein dâune sociĂ©tĂ© cotĂ©e sur un marchĂ© rĂ©glementĂ© doivent, au-delĂ dâun certain seuil, notifier dans un dĂ©lai de trois jours ouvrĂ©s Ă lâĂ©metteur et Ă la FSMA leurs transactions portant sur des instruments financiers de lâĂ©metteur concernĂ©155
Au cours de lâannĂ©e 2022, la FSMA a conclu 4 rĂšglements transactionnels avec des personnes qui nâavaient pas respectĂ© cette obligation de notification, respectivement les 1er fĂ©vrier, 5 juillet, 30 aoĂ»t et 6 septembre 2022. Ces rĂšglements transactionnels sâĂ©levaient Ă 7 500 euros, 40 000 euros, 30 000 euros et 100 000 euros. Ils sâaccompagnaient dâune publication nominative sur le site web de la FSMA pendant 3 ou 6 mois, selon les cas.
La commission des sanctions avait rendu, le 6 octobre 2020, une dĂ©cision constatant un manquement Ă lâinterdiction de manipulation de marchĂ© et infligeant une amende aux contrevenants156 Cette dĂ©cision avait ensuite fait lâobjet dâun recours auprĂšs de la Cour des marchĂ©s. Par un arrĂȘt du 23 mars 2022, la Cour des marchĂ©s a annulĂ© la dĂ©cision de la commission des sanctions et ordonnĂ© que la publication de cette dĂ©cision sur le site web de la FSMA soit supprimĂ©e. La FSMA sâest pourvue en cassation contre cet arrĂȘt. Par un arrĂȘt du 10 fĂ©vrier 2023, la Cour de Cassation a fait droit au pourvoi que la FSMA avait formĂ© contre lâarrĂȘt de la Cour des marchĂ©s du 23 mars 2022. La Cour de Cassation a annulĂ© lâarrĂȘt de la Cour des marchĂ©s et a renvoyĂ© lâaffaire devant cette mĂȘme Cour, autrement composĂ©e.
En 2022, la FSMA a reçu 25 demandes de coopĂ©ration internationale de la part dâautoritĂ©s de contrĂŽle Ă©trangĂšres compĂ©tentes, contre 15 en 2021. Il a Ă©tĂ© donnĂ© suite Ă toutes ces demandes dans un dĂ©lai moyen de 32 jours, ce dĂ©lai Ă©tant influencĂ© par la nature et lâimportance des devoirs Ă accomplir. Les devoirs en question portent souvent sur lâidentification du bĂ©nĂ©ficiaire dâune opĂ©ration.
Ces devoirs peuvent Ă©galement porter sur la collecte dâinformations auprĂšs dâun Ă©metteur ou dâun opĂ©rateur de services de tĂ©lĂ©communication, ou encore sur lâorganisation dâauditions de personnes suspectĂ©es dâavoir commis un manquement ou de tĂ©moins.
Par ailleurs, en 2022, la FSMA a adressé 17 demandes de coopération à des autorités compétentes étrangÚres, contre 21 en 2021.
La FSMA est chargĂ©e de contribuer Ă lâĂ©ducation financiĂšre en Belgique. En 2013, elle a dans ce but lancĂ© le programme Wikifin qui met en place des initiatives destinĂ©es Ă amĂ©liorer le niveau dâĂ©ducation financiĂšre de la population. Ce programme, en constante Ă©volution, sâarticule autour de 3 grands piliers :
⹠un volet destiné au grand public, au travers notamment du site web Wikifin.be ;
⹠une plateforme Wikifin School qui fournit gratuitement des appuis pédagogiques aux enseignants ;
âą le Wikifin Lab, le centre dâĂ©ducation financiĂšre interactif dans lequel les Ă©lĂšves du secondaire expĂ©rimentent diverses situations financiĂšres de la vie quotidienne.
Le site web Wikifin.be, les campagnes de communication et la lettre dâinformation Wikifinâ â181
Wikifin.be : des informations financiĂšres indĂ©pendantes, fiables et pratiques Ă lâattention des consommateursâ â181
Des campagnes pour promouvoir le site web Wikifinâ â181
Une lettre mensuelle dâinformations sur les questions dâargentâ â183 Wikifin et le traitement de questions de consommateurs et dâenseignantsâ â183 Wikifin School, un soutien pour les enseignantsâ â183 Un matĂ©riel pĂ©dagogique Ă grand succĂšsâ â184
Semaine de lâArgentâ â184 Le Wikifin Labâ â186
centre unique dâĂ©ducation financiĂšreâ â186
thĂ©matiques de sociĂ©tĂ© actuellesâ â187
Lâapprentissage par lâexpĂ©rienceâ â187
Le choix du parcours interactif et basĂ© sur le digitalâ â187 Le Mur des Savoirsâ â188 Le Wikifin Lab affiche rapidement completâ â189
intĂ©rĂȘt national et internationalâ â189
DĂ©but 2023, la FSMA a cĂ©lĂ©brĂ© les 10 ans de la crĂ©ation du programme Wikifin. La FSMA a, pour cette occasion, placĂ© dans le Wikifin Lab une vitrine contenant des objets, jeux et photos illustrant les diverses initiatives entreprises par la FSMA durant ces 10 derniĂšres annĂ©es en matiĂšre dâĂ©ducation financiĂšre. En outre, la FSMA a organisĂ©, pendant La Semaine de lâArgent, un Ă©vĂ©nement regroupant diverses organisations actives dans lâĂ©ducation financiĂšre. Cela a permis aux diffĂ©rents participants de partager leurs initiatives et dâĂ©changer des bonnes pratiques en la matiĂšre.
Avec plus de quatre millions de visites par an, le site web www.wikifin.be a rencontré un franc succÚs ces dix derniÚres années. Son objectif est de fournir aux consommateurs des informations financiÚres indépendantes, fiables et pratiques.
La FSMA a constamment enrichi le contenu du site web au fil des annĂ©es. En 2022, elle y a notamment insĂ©rĂ© des renseignements sur le mandat de protection extrajudiciaire, lâadministration de biens et/ou de la personne et le service bancaire universel. Aux informations sur les questions dâargent du quotidien est venu sâajouter un Ă©ventail de calculateurs trĂšs apprĂ©ciĂ©s du public, tels que le Simulateur hĂ©ritage (790 000 consultations) et le Comparateur de comptes Ă vue (650 000 consultations). Le Simulateur hĂ©ritage permet aux consommateurs de dĂ©couvrir de quelle maniĂšre sâopĂšre le partage dâune succession et de connaĂźtre les droits de succession dont les hĂ©ritiers devront sâacquitter. GrĂące au Comparateur de comptes Ă vue, le consommateur peut trouver les comptes Ă vue qui rĂ©pondent le mieux Ă ses besoins.
Afin de renforcer le positionnement de Wikifin en tant que source incontournable dâinformations indĂ©pendantes et fiables pour toutes les questions dâargent, la FSMA organise des campagnes de communication pour que les consommateurs qui se posent des questions dâargent continuent dâavoir le rĂ©flexe de consulter le site web Wikifin. Les campagnes permanentes prennent la forme de petites publicitĂ©s sur Google et dâannonces rĂ©guliĂšres sur les rĂ©seaux sociaux.
Des publicitĂ©s en ligne et des spots radio ont mis le site web Wikifin sous les feux de la rampe en 2022. Cette campagne a adressĂ© un message rassurant aux consommateurs : « On ne peut pas ĂȘtre expert en tout. Heureusement, il y a Wikifin pour vos questions dâargent ».
Cette campagne a rencontré un vif succÚs : les publicités en ligne se sont affichées plus de 19 millions de fois au total et le nombre de visites sur le site web a augmenté de 35 %.
Le site web Wikifin rencontre un franc succĂšs depuis son lancement en 2013 et voit son nombre de visiteurs augmenter dâannĂ©e en annĂ©e. « Nous organisons des campagnes permanentes et ponctuelles pour promouvoir le site web Wikifin et faire en sorte quâil reste la rĂ©fĂ©rence incontournable pour toutes les questions dâargent », explique Yasemin Volders, project manager communication pour Wikifin, le programme dâĂ©ducation financiĂšre de la FSMA.
Quâest-ce qui fait de Wikifin.be une rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de questions dâargent ?
« Les consommateurs se trouvent trĂšs souvent confrontĂ©s Ă des questions dâargent auxquelles ils nâont pas dâemblĂ©e la rĂ©ponse. Avec le site web Wikifin, la FSMA veut aider les consommateurs Ă la trouver. Le site contient des informations pratiques sur des sujets aussi divers que la gestion dâun budget, les assurances, les successions, la dĂ©claration fiscale, les investissements, les pensions, les prĂȘts hypothĂ©caires, etc. En tant quâorganisme public autonome, la FSMA met ces informations Ă disposition gratuitement, sans aucun lien avec les acteurs financiers privĂ©s. Câest pour cela que Wikifin est la source incontournable dâinformations indĂ©pendantes et fiables sur toutes les questions dâargent. »
Comment Wikifin bĂątit-il la renommĂ©e de son site webâ ?
« Nous organisons des campagnes permanentes et ponctuelles pour braquer les projecteurs sur le site web Wikifin afin quâil reste la rĂ©fĂ©rence incontournable pour toutes les questions dâargent. Nous faisons de la publicitĂ© permanente sur Google. Elle apparaĂźt lorsque les utilisateurs recherchent des informations concrĂštes sur lâargent. Nous menons par ailleurs des campagnes de sensibilisation ciblĂ©es dans les mĂ©dias pour accroĂźtre la notoriĂ©tĂ© de Wikifin auprĂšs du grand public. La radio et les rĂ©seaux sociaux ont Ă©tĂ© nos canaux de prĂ©dilection en 2022. Ainsi, nous avons créé non seulement toute une sĂ©rie de spots radio humoristiques, mais aussi des vidĂ©os et des publicitĂ©s pour Spotify, Facebook, Instagram et YouTube. Ă cela vient sâajouter la lettre dâinformation Wikifin que nous publions tous les mois. »
Quel Ă©tait le message de la campagne lancĂ©e Ă lâautomne 2022 ?
« La campagne dâautomne avait pour slogan âOn ne peut pas ĂȘtre expert en tout. Heureusement, il y a
Wikifin pour vos questions dâargent.â Cette campagne humoristique et rassurante Ă©tait idĂ©ale pour toucher un maximum de personnes et couvrir un large Ă©ventail de sujets. Elle soulignait Ă©galement le caractĂšre fiable et indĂ©pendant de Wikifin. »
Cette campagne a-t-elle atteint son objectif ?
« Oui. Nous avons menĂ© une campagne trĂšs performante sur les ondes belges. Les spots radio ont Ă©tĂ© diffusĂ©s quotidiennement pendant quatre semaines sur toutes les grandes stations des deux parties du pays. Les publicitĂ©s en ligne se sont Ă©galement affichĂ©es plus de 19 millions de fois au total. LâintĂ©rĂȘt portĂ© Ă Wikifin a du coup nettement augmentĂ©. Les recherches Google sur Wikifin ont grimpĂ© de 86 % et le nombre de visites enregistrĂ©es sur le site web a progressĂ© de 35 %. On peut donc dire sans se tromper que la campagne a fait mouche. »
« La campagne a suscitĂ© une augmentation de lâintĂ©rĂȘt portĂ© Ă Wikifin »
Quâest-ce qui vous plaĂźt le plus dans votre travail de project manager communication pour Wikifin ?
« Mon poste de project manager communication mâamĂšne Ă travailler avec diffĂ©rents collĂšgues, services, partenaires externes et fournisseurs pour coordonner tous les volets de notre stratĂ©gie de communication et mener Ă bien nos projets. La tĂąche est donc trĂšs variĂ©e ! Jâaime particuliĂšrement travailler en Ă©quipe, car jâapprends beaucoup en collaborant avec mes collĂšgues. Câest vraiment fantastique de savoir que nous pouvons crĂ©er un impact sociĂ©tal positif grĂące Ă Wikifin ! »
YASEMIN VOLDERS NOUS PARLE DES CAMPAGNES DE COMMUNICATION DE WIKIFIN
« Wikifin est une source incontournable dâinformations neutres et fiables pour toutes les questions dâargent des consommateurs »
En 2022, prĂšs de 20 000 abonnĂ©s ont reçu la lettre dâinformation Wikifin mensuelle. Elle contient des informations sur les nouveautĂ©s en matiĂšre dâargent et des conseils utiles pour les questions dâargent au quotidien. Cette lettre dâinformation aborde un large Ă©ventail de sujets, tels que la dĂ©claration dâimpĂŽts, lâĂ©pargne-pension, le budget des Ă©tudiants, lâinflation, âŠ
Les consommateurs, mais aussi les enseignants, ont la possibilité de prendre contact avec la FSMA grùce au formulaire de contact du site web Wikifin. En 2021, les questions posées par cette voie se sont multipliées. Elles ont été tout aussi nombreuses en 2022.
Les questions viennent en majoritĂ© de consommateurs et dâenseignants. Celles des consommateurs (510) portent sur des sujets divers : fiscalitĂ©, hĂ©ritage, investissement, pension complĂ©mentaire, assurances, emprunts, etc. Les enseignants (1 000) posent surtout des questions sur le matĂ©riel pĂ©dagogique de Wikifin School et sur le Wikifin Lab.
Les jeunes ont constituĂ© un groupe cible trĂšs important dĂšs le lancement du programme Wikifin. Les experts sâaccordent Ă dire quâil est prĂ©fĂ©rable que les enfants apprennent Ă gĂ©rer leur argent dĂšs le plus jeune Ăąge. Lâenseignement permet de les atteindre Ă grande Ă©chelle. Câest pourquoi la FSMA sâemploie Ă soutenir les enseignants par le biais de Wikifin School, une offre de matĂ©riel pĂ©dagogique, de formations et de visites au Wikifin Lab. En outre, La Semaine de lâArgent, une semaine thĂ©matique organisĂ©e chaque annĂ©e, crĂ©e une dynamique importante pour travailler sur les questions dâargent en classe.
DĂ©sireux de souligner lâimportance de lâĂ©ducation financiĂšre dans lâenseignement, Ben Weyts, ministre flamand de lâEnseignement, et Caroline DĂ©sir, ministre francophone de lâĂducation de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, se sont tous deux rendus au Wikifin Lab en 2022. AccompagnĂ©s de reprĂ©sentants des diffĂ©rents rĂ©seaux dâenseignement, les ministres ont reçu, au cours de leur visite respective, un aperçu des initiatives prises par la FSMA en faveur de lâenseignement et ont exprimĂ© leurs remerciements pour ce travail.
La plateforme Wikifin School du nouveau site web Wikifin offre aux enseignants un accĂšs gratuit Ă un matĂ©riel pĂ©dagogique trĂšs divers et variĂ©. Ils peuvent utiliser diffĂ©rentes formes de matĂ©riel : plus de 250 fiches de cours, des jeux Ă©ducatifs, des outils interactifs, des vidĂ©os et des ressources thĂ©oriques destinĂ©es aux enseignants. Ce matĂ©riel est Ă©toffĂ© en permanence. Une nouvelle fiche consacrĂ©e au thĂšme actuel de lâinflation a notamment Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e aux enseignants en 2022.
Le matĂ©riel est alignĂ© sur les eindtermen (rĂ©fĂ©rentiels) de lâenseignement secondaire en Flandre et tient compte, pour ce qui est de lâenseignement francophone, de ce que lâon appelle le « tronc commun du Pacte dâExcellence ». Du matĂ©riel adaptĂ© Ă chaque annĂ©e du secondaire est ainsi disponible. Il aborde notamment des sujets tels que les moyens de paiement, le budget et sa gestion, lâargent et la sociĂ©tĂ©, le crĂ©dit, lâĂ©pargne et lâinvestissement et la consommation responsable. Le nombre dâenseignants qui utilisent ce matĂ©riel pĂ©dagogique a fortement augmentĂ©, passant Ă plus 16 000. Les fiches de cours ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© tĂ©lĂ©chargĂ©es plus de 147 000 fois au total. La lettre dâinformation Wikifin School tient les enseignants au courant des nouveautĂ©s dans lâoffre de matĂ©riel plusieurs fois par an.
En 2022, lâobjectif de La Semaine de lâArgent était de mettre en avant lâimportance de lâĂ©ducation financiĂšre et de permettre un dĂ©bat aussi large que possible sur les questions dâargent. GrĂące Ă La Semaine de lâArgent, la FSMA offre aux enseignants un tremplin pour travailler sur les questions dâargent en classe. Au cours de cette semaine, plus de 75 000 élĂšves du primaire et du secondaire ont pris part Ă diffĂ©rentes activitĂ©s.
lâĂ©pargne et lâinvestissement donnĂ©s par des spĂ©cialistes de la finance
Pourquoi est-il utile dâĂ©pargner ? Quâest-ce que la Bourse ? Comment commencer Ă investir ? Comment investir sans se faire duper ? Plus de 6 000 Ă©lĂšves du secondaire ont dĂ©couvert en direct la rĂ©ponse Ă ces questions lors de cours en ligne. Bruno Colmant, Ă©conomiste de renom et professeur dâuniversitĂ©, a fourni des explications claires et prĂ©cises aux Ă©lĂšves de lâenseignement francophone. MichaĂ«l Van Droogenbroeck (VRT) et Ewald Pironet (Knack) ont quant Ă eux donnĂ© cours aux Ă©lĂšves de lâenseignement nĂ©erlandophone. Les cours ont Ă©tĂ© retransmis durant La Semaine de lâArgent depuis le Wikifin Lab. Les Ă©lĂšves ont pu poser leurs questions en direct par chat.
Plus de 50 000 élĂšves du primaire ont jouĂ© Ă GĂšre tes pĂ©pĂštes et Justâin Budget
GrĂące aux jeux « GĂšre tes pĂ©pĂštes » et « Justâin Budget » mis gratuitement Ă leur disposition, Wikifin aide les enseignants de la troisiĂšme Ă la sixiĂšme primaire Ă aborder lâĂ©ducation financiĂšre en classe de façon amusante et instructive. Plus de 50 000 élĂšves ont dĂ©couvert ces jeux durant lâĂ©dition 2022 de La Semaine de lâArgent et ont ainsi appris de façon ludique Ă gĂ©rer un budget.
Plus de 800 classes ont participé au Wikifin Quiz
Plus de 800 classes de lâenseignement secondaire ont participĂ© au Wikifin Quiz et ainsi affĂ»tĂ© leurs connaissances financiĂšres. Le Quiz abordait des thĂšmes tels que la gestion dâun budget, lâĂ©pargne, les moyens de paiement et la fraude.
LâintĂ©rĂȘt accru des jeunes pour la bourse se confirme-t-il ? Comment les jeunes investissent-ils en bourse ? Dans quoi investissent-ils ? Tout au dĂ©but de La Semaine de lâArgent, la FSMA a organisĂ© un webinaire oĂč elle a dĂ©voilĂ© les rĂ©sultats de son Ă©tude « Les jeunes investisseurs en bourse ». Plus de 750 personnes se sont inscrites Ă ce webinaire.
Le Wikifin Lab est un centre dâĂ©ducation financiĂšre interactif qui a ouvert ses portes en septembre 2020. Il est situĂ© Ă Bruxelles et sâĂ©tale sur plus de 1000 mĂštres carrĂ©s. Ce centre immersif et ludique est actuellement destinĂ© aux Ă©lĂšves de lâenseignement secondaire. Les Ă©lĂšves y expĂ©rimentent diverses situations financiĂšres de la vie quotidienne. Il leur permet en outre dâamĂ©liorer leurs connaissances et de mieux comprendre certains mĂ©canismes financiers de base.
Le parcours dâenviron deux heures aborde les thĂ©matiques suivantes :
âą les influences dans une situation de consommation ;
⹠les choix pour mon épargne ;
⹠les conséquences sociétales et environnementales de mes choix ; et
âą la gestion Ă©quilibrĂ©e dâun budget.
Le parcours alterne :
âą des animations en petits groupes de 3 Ă 5Â joueurs ;
âą des jeux individuels ; et
âą des moments de dĂ©briefings pĂ©dagogiques avec toute la classe donnĂ©s par un animateur et stimulant lâinteraction avec le groupe.
Les Ă©lĂšves disposent chacun dâune tablette qui leur indique le parcours Ă suivre. Cette tablette est Ă©galement utilisĂ©e pour rĂ©aliser certains jeux.
Une Ă©quipe dâanimateurs fixes est dĂ©diĂ©e Ă lâaccompagnement des Ă©lĂšves durant leur visite. Cette Ă©quipe est complĂ©tĂ©e par dâautres collaborateurs de la FSMA. Ces animateurs ponctuels ont tous Ă©tĂ© formĂ©s au parcours Ă©ducatif et aux techniques de gestion de groupe.
Chaque groupe dâĂ©lĂšves est accompagnĂ© par un animateur, qui ponctue la visite de moments pĂ©dagogiques afin de dĂ©velopper lâesprit critique des visiteurs et dâancrer durablement les savoirs.
La visite se clĂŽture par la projection dâun film montrant des tĂ©moignages de jeunes face Ă des questions dâargent. Lâobjectif est de donner aux Ă©lĂšves lâenvie de prendre en mains leurs finances au quotidien.
Le choix des thĂ©matiques proposĂ©es dans le Wikifin Lab nâest pas le fruit du hasard. Les quatre thĂ©matiques abordĂ©es sont au cĆur de lâĂ©ducation financiĂšre telle quâelle est prĂŽnĂ©e par les spĂ©cialistes. Elles sont Ă©galement le reflet dâenjeux de sociĂ©tĂ© actuels. Enfin, elles permettent dâaborder des points issus des rĂ©fĂ©rentiels scolaires de part et dâautre de la frontiĂšre linguistique.
TĂ©moignage dâun Ă©lĂšve :
« On a abordĂ© plein de sujets super utiles comme les techniques marketing utilisĂ©es dans les pubs et dans les jeux sur smartphone. On a aussi vu les grands postes dâun budget. Jâai rĂ©ussi Ă en estimer correctement certains ⊠Par contre, pour dâautres, jâĂ©tais vraiment Ă cĂŽtĂ© de la plaque.  »
Pour atteindre ses objectifs, le Wikifin Lab ne se base pas sur une philosophie dâaccumulation des savoirs mais il a recours Ă une approche basĂ©e sur lâexpĂ©rience. LâĂ©lĂšve doit participer activement Ă lâexpĂ©rience et non uniquement lâobserver. Il doit ensuite rĂ©flĂ©chir Ă son expĂ©rience et lâanalyser afin dâen tirer des apprentissages et dĂ©gager ce qui a Ă©tĂ© appris. De cette façon, lâĂ©lĂšve pourra rĂ©investir ses connaissances et ses compĂ©tences nouvellement acquises pour guider ses dĂ©cisions et ses actions futures.
TĂ©moignage dâun enseignant :
« Une visite au Wikifin Lab est un prĂ©texte idĂ©al pour aborder de maniĂšre ludique et concrĂšte diffĂ©rents points de matiĂšre. Câest beaucoup plus simple pour moi lorsque jâaborde ensuite ces matiĂšres en classe, car les Ă©lĂšves peuvent mobiliser les souvenirs des expĂ©riences quâils ont rĂ©alisĂ©es lors de leur visite au Lab. Ăa rend les choses beaucoup plus concrĂštes pour eux ! »
Le choix dâun parcours interactif et guidĂ© par le digital (tablettes, Ă©crans tactiles, âŠ) a Ă©tĂ© dictĂ© par la volontĂ© de motiver les Ă©lĂšves, en utilisant un mĂ©dium apprĂ©ciĂ© des jeunes tout en ne nĂ©gligeant pas le volet pĂ©dagogique. Lâalternance dâĂ©lĂ©ments interactifs digitaux et de moments de dĂ©briefing sous forme de discussions de groupe a pour but dâaugmenter la motivation des Ă©lĂšves et dâancrer durablement leurs savoirs. La recherche en Ă©ducation montre les bĂ©nĂ©fices des technologies digitales sur les apprentissages des Ă©lĂšves, en complĂ©ment dâautres modes dâapprentissage, les Ă©lĂšves se montrant plus engagĂ©s et motivĂ©s.
TĂ©moignage dâun Ă©lĂšve :
« Ce qui mâa plu, câest que ce nâĂ©tait pas comme dans dâautres musĂ©es oĂč on ne fait quâĂ©couter⊠On a pu expĂ©rimenter diffĂ©rentes situations de la vie de tous les jours et faire plein de petits jeux, seul ou en Ă©quipe, avec une tablette, un Ă©cran interactif ou juste en dĂ©briefant avec toute la classe. CâĂ©tait chouette parce quâon Ă©tait vraiment tout le temps actifs et que les activitĂ©s changeaient souvent. »
Le Wikifin Lab comprend Ă©galement un « Mur des savoirs ». Le contenu de ce Mur se dĂ©cline autour de 3 thĂšmes : les finances personnelles, le secteur financier et les concepts Ă©conomiques et financiers. Ce Mur comprend toute une sĂ©rie dâobjets insolites destinĂ©s Ă susciter la curiositĂ© des visiteurs.
Par exemple, un pot de fleur contenant une tulipe reprĂ©sente la premiĂšre crise boursiĂšre des temps modernes et introduit le concept de « bulle de marché ». Autre exemple : un coffre rempli de grains de blĂ© permet dâĂ©voquer lâemprunt de semences auquel les agriculteurs recouraient pour leurs champs, avant mĂȘme la crĂ©ation de la monnaie. Cela permet dâintroduire les diffĂ©rents types de crĂ©dit.
Le Mur des savoirs est complĂ©mentaire au parcours du Wikifin Lab et peut ĂȘtre librement explorĂ© avant ou aprĂšs la visite.
« Le Mur des savoirs aborde un trĂšs grand nombre de thĂ©matiques en lien avec le programme et regorge dâinformations utiles ! Les Ă©lĂšves Ă©taient curieux de dĂ©couvrir ce qui se cache derriĂšre chaque objet. De ce point de vue, le Mur complĂšte idĂ©alement les thĂšmes dĂ©veloppĂ©s lors de la visite. »
Le Wikifin Lab affiche rapidement complet lors de lâouverture des inscriptions. En termes de chiffres, le Wikifin Lab a accueilli plus de 11 000 élĂšves depuis son ouverture, issus de plus de 400 classes provenant dâun peu partout en Belgique. Certains professeurs reviennent mĂȘme plusieurs fois avec des classes diffĂ©rentes !
Le Wikifin Lab a aussi reçu dâautres visiteurs :
âą Febelfin, lâorganisation qui reprĂ©sente le secteur financier ;
âą Assuralia, lâorganisation qui reprĂ©sente les entreprises dâassurances ;
⹠diverses associations professionnelles actives dans le secteur des assurances comme Feprabel, FVF, UPCA et BZB-Fedafin ;
âą la BNBÂ ;
âą le cabinet de la Ministre fĂ©dĂ©rale des Pensions et de lâIntĂ©gration sociale, chargĂ©e des Personnes handicapĂ©es, de la Lutte contre la pauvretĂ© et de Beliris ;
⹠BelExpo ;
⹠la Commission des Pensions Complémentaires et la Commission des Pensions Complémentaires pour Indépendants ;
âą lâObservatoire du CrĂ©dit et de lâEndettement
âą Le Wikifin Lab suscite Ă©galement un intĂ©rĂȘt bien au-delĂ de nos frontiĂšres. Dans ce cadre, une partie du parcours a Ă©tĂ© traduite en anglais en 2022. Le Lab a notamment Ă©tĂ© visitĂ© par :
âą une dĂ©lĂ©gation de IOSCO (organisation mondiale des rĂ©gulateurs des marchĂ©s financiers) dont le PrĂ©sident de la FSMA est devenu le PrĂ©sident en 2022, ainsi que par lâaudit monitoring group (organe rassemblant diffĂ©rentes institutions internationales et diffĂ©rents rĂ©gulateurs financiers qui entendent promouvoir lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral dans lâĂ©tablissement de normes dâaudit internationales) ;
âą une dĂ©lĂ©gation de lâIFREFI (lâInstitut Francophone de la RĂ©gulation FinanciĂšre) ;
⹠le Chief Executive de la FCA (Financial Conduct Authority) de la Grande-Bretagne ;
âą des reprĂ©sentants de la FMA (Financial Market Authority) dâAutriche ;
âą une dĂ©lĂ©gation de lâAFM (Autoriteit FinanciĂ«le Markten) des Pays-Bas ;
âą des reprĂ©sentants du FLIP (centre dâĂ©ducation financiĂšre autrichien).
En 2023, la FSMA organisera de nombreuses activitĂ©s pour la 8e Ă©dition de La Semaine de lâArgent. Lâaccent y sera, cette fois encore, largement mis sur lâenseignement. Parmi les nouveautĂ©s en 2023 :
âą les Ă©lĂšves des 1Ăšre et 2e primaires pourront manipuler des piĂšces de monnaie et des billets via la nouvelle piste dâactivitĂ© EuroKid.
âą les Ă©lĂšves de 10-12 ans pourront aborder des questions dâargent via le magazine « Mon petit journal » composĂ© de diverses activitĂ©s ludiques autour du thĂšme de lâargent.
âą la tenue de 3 évĂ©nements dans le Wikifin Lab en prĂ©sence des Vice-Premiers ministres Vincent Van Peteghem et David Clarinval, de la SecrĂ©taire dâEtat Alexia Bertrand et de classes dâĂ©lĂšves de lâenseignement secondaire. Ces Ă©vĂ©nements dĂ©buteront chaque fois par la diffusion de courtes vidĂ©os Ă©ducatives sur les cryptomonnaies, les investissements, les prĂȘts et les impĂŽts. Ces vidĂ©os abordent ces thĂšmes de maniĂšre ludique et amusante tout en fournissant des bases thĂ©oriques sur ces diffĂ©rents thĂšmes. Ces vidĂ©os seront Ă©galement disponibles sur le site Wikifin.
Comme par le passĂ©, le site web Wikifin sera optimisĂ© sans relĂąche afin de rĂ©pondre aux besoins changeants des consommateurs. Tant ses fonctionnalitĂ©s que son contenu seront ainsi Ă©largis. Un nouvel outil permettant de comparer les caractĂ©ristiques et le prix dâassurances familiales sera ainsi mis en ligne en 2023.
La FSMA se concentrera en outre ces prochaines annĂ©es sur la mise au point de matĂ©riel pĂ©dagogique numĂ©rique afin dâencore mieux aider les enseignants Ă concevoir et donner leurs cours sur les questions dâargent. La numĂ©risation de lâenseignement joue Ă cet Ă©gard un rĂŽle central. En 2023, les enseignants trouveront sur Wikifin School de nouvelles vidĂ©os Ă©ducatives, des quiz et un glossaire.
Au niveau du Wikifin Lab, lâattention sera concentrĂ©e sur le maintien Ă jour du contenu du centre Ă©ducatif. Ces besoins de modifications sont initiĂ©s tant par les retours des Ă©lĂšves et professeurs que par les nouveaux thĂšmes dâactualitĂ© auxquels sont confrontĂ©s les jeunes. Cela se traduira par lâadaptation du parcours Ă©ducatif actuel ainsi que par le dĂ©veloppement de nouveaux modules sur des sujets auxquels les jeunes sont actuellement confrontĂ©s tels que les cryptomonnaies ou les techniques dâhameçonnage. Ces sujets sont en phase de dĂ©veloppement. En outre, un quiz sur le contenu du mur des savoirs est Ă©galement en phase de test.
Afin dâĂ©largir lâoffre et dâaccroĂźtre le niveau dâĂ©ducation financiĂšre de la population, la FSMA a entamĂ© une rĂ©flexion pour « amener » davantage lâĂ©ducation financiĂšre jusquâau citoyen. Cette analyse porte sur les diffĂ©rents groupes cibles (adolescents, jeunes travailleurs, pensionnĂ©sâŠ) et les besoins et moyens qui pourraient ĂȘtre dĂ©ployĂ©s afin dâaugmenter la visibilitĂ© du programme Wikifin et de dĂ©velopper de nouveaux contenus.
ConsĂ©quence de lâinternationalisation des marchĂ©s financiers, la rĂ©glementation financiĂšre est de plus en plus souvent dĂ©finie aux niveaux europĂ©en et international. La collaboration internationale et la coordination entre autoritĂ©s de contrĂŽle gagnent de ce fait en importance. La FSMA est membre de diffĂ©rentes organisations internationales et europĂ©ennes qui instaurent de nouvelles rĂšgles et Ă©tablissent des normes pour le secteur financier. Depuis le mois dâoctobre 2022, la FSMA occupe en outre la prĂ©sidence de lâorganisation mondiale IOSCO.
Au niveau international, la FSMA est membre de :
lâOrganisation internationale des commissions de valeurs
lâAssociation internationale des contrĂŽleurs dâassurance
lâOrganisation internationale des autoritĂ©s de contrĂŽle des pensions
La FSMA est impliquée dans les travaux du Financial Stability Board
Au niveau européen, la FSMA est impliquée dans la rédaction et la transposition de la nouvelle réglementation financiÚre. Elle est membre de :
lâAutoritĂ© europĂ©enne des marchĂ©s financiers
lâAutoritĂ© europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles
La FSMA prend également part aux travaux du Comité européen du risque systémique.
Depuis toujours, la FSMA est consciente de lâimportance du cadre europĂ©en et international dans lâĂ©laboration de rĂ©glementations pertinentes pour mener Ă bien ses objectifs et accomplir sa mission de supervision. De nombreuses initiatives rĂ©glementaires ayant une incidence sur les acteurs du marchĂ© belge trouvent leur origine au-delĂ des frontiĂšres nationales et il importe que la FSMA puisse faire entendre sa voix dans ces dĂ©bats.
La FSMA est un membre actif dâun certain nombre dâorganisations internationales et europĂ©ennes et son PrĂ©sident, Jean-Paul Servais, exerce plusieurs mandats internationaux importants.
Au niveau europĂ©en, la FSMA fait partie du Conseil des superviseurs de lâESMA et de lâEIOPA et est membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de lâESRB. En 2022, la FSMA a approuvĂ© la stratĂ©gie de lâESMA et de lâEIOPA pour la pĂ©riode 2023-2028. Dans sa stratĂ©gie, lâESMA dĂ©taille ses prioritĂ©s Ă long terme et la maniĂšre dont elle utilisera ses compĂ©tences et sa boĂźte Ă outils pour rĂ©pondre aux dĂ©fis et dĂ©veloppements futurs. Sur cette pĂ©riode, lâESMA se concentrera sur le renforcement de la supervision, lâamĂ©lioration de la protection des investisseurs de dĂ©tail, la promotion de marchĂ©s efficaces et de la stabilitĂ© financiĂšre, la mise en place dâun financement durable, ainsi que la facilitation de lâinnovation technologique et lâutilisation efficace des donnĂ©es. La stratĂ©gie de lâEIOPA vise Ă renforcer la rĂ©silience et la durabilitĂ© des secteurs de lâassurance et des pensions, et Ă assurer une protection forte et cohĂ©rente des intĂ©rĂȘts des consommateurs dans toute lâUnion europĂ©enne.
LâannĂ©e 2022 a marquĂ© un tournant historique avec la nomination du PrĂ©sident de la FSMA, Jean-Paul Servais, Ă la tĂȘte de lâOrganisation Internationale des Commissions de Valeurs (IOSCO) au mois dâoctobre. Cette nomination pour un mandat de deux ans renouvelable est le fruit de plusieurs annĂ©es de travail assidu qui ont permis Ă la FSMA dâaffirmer une forte crĂ©dibilitĂ© et de dĂ©velopper un rĂ©seau international influent. La prĂ©sidence de lâIOSCO propulse la FSMA sur le devant de la scĂšne de la rĂ©glementation financiĂšre au niveau mondial. Cette position privilĂ©giĂ©e lui permettra dâaccroĂźtre son influence sur des sujets dâimportance stratĂ©gique tels que la finance durable, la finance digitale et lâintermĂ©diation financiĂšre non bancaire.
La prĂ©sidence de lâIOSCO par la FSMA et les travaux de lâIOSCO sont abordĂ©s en dĂ©tails au dĂ©but du prĂ©sent rapport annuel158
La FSMA sâengage avec ferveur pour une finance plus durable
Au cours de lâannĂ©e 2022, la durabilitĂ© et la finance durable ont Ă nouveau Ă©tĂ© au centre de toutes les attentions. La COP27, qui sâest tenue Ă Charm-El-Sheikh en Egypte, nâa pas manquĂ© de rappeler lâurgence dâagir pour endiguer le changement climatique et les risques financiers qui y sont associĂ©s.
Dans ce domaine, la FSMA Ćuvre en faveur dâun haut niveau de protection des consommateurs, y compris en vue dâune transparence adĂ©quate sur les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance associĂ©s Ă un investissement. Ces derniĂšres annĂ©es, une importance croissante a Ă©tĂ© accordĂ©e Ă lâinformation en matiĂšre de durabilitĂ© qui vient sâajouter Ă lâinformation financiĂšre et offre de nouveaux marqueurs de choix pour lâinvestisseur. Le rĂŽle des rĂ©gulateurs est dĂšs lors de sâassurer que des indicateurs simples, fiables et prĂ©cis soient mis Ă disposition par lâensemble des acteurs des marchĂ©s financiers, pour Ă©viter toute forme de greenwashing. Câest ce message qui est relayĂ© avec engagement au niveau international par la FSMA.
Un rÎle de coordination endossé avec engagement par la FSMA au niveau international
Sous lâimpulsion de son nouveau PrĂ©sident, le PrĂ©sident de la FSMA, lâIOSCO met notamment lâaccent sur trois thĂšmes structurants pour la finance durable : la lutte contre le greenwashing, les marchĂ©s du carbone et les normes dâinformation en matiĂšre de durabilitĂ© Ă publier par les sociĂ©tĂ©s.
La lutte contre le greenwashing a toujours Ă©tĂ© au cĆur des prĂ©occupations de la FSMA, qui a relayĂ© ce message avec succĂšs durant la COP27 ainsi quâauprĂšs des rĂ©gulateurs Ă©trangers. En favorisant une discussion sur cette problĂ©matique inhĂ©rente Ă la grande disparitĂ© des niveaux dâambition des sociĂ©tĂ©s et des fabricants de produits financiers, les groupes de travail internationaux de lâIOSCO permettent de mieux cerner les contours de ce qui constitue, en 2022, du greenwashing. Une transparence totale et une prĂ©sentation claire de lâinformation dans les documents prĂ©contractuels et pĂ©riodiques des produits financiers et des titres des sociĂ©tĂ©s permettent de lutter contre le greenwashing et dâamĂ©liorer lâadĂ©quation des prĂ©fĂ©rences en matiĂšre environnementale, sociale, et de gouvernance (ESG) de lâinvestisseur avec le produit de son choix. Les marchĂ©s du carbone, ou plus prĂ©cisĂ©ment les nĂ©gociations des titres reprĂ©sentant des gaz Ă effets de serre, sont un terrain dâĂ©change qui a pris une importance capitale dans la rencontre des objectifs climatiques mais aussi dans le budget des entreprises. Les rĂ©gulateurs doivent sâassurer que les transactions sont rĂ©alisĂ©es de maniĂšre Ă©quitable et dans une transparence appropriĂ©e. Les marchĂ©s du carbone se dĂ©veloppent au niveau mondial et la coordination des initiatives rĂ©gulatrices au niveau international peut permettre dâoffrir une rĂ©ponse plus efficace Ă dâĂ©ventuelles dĂ©rives. Enfin, la FSMA a apportĂ© en 2022 sa pierre Ă lâĂ©difice de la crĂ©ation de standards ambitieux dâinformation en matiĂšre de durabilitĂ© des entreprises. Que ce soit au niveau europĂ©en ou de lâISSB, la nĂ©cessitĂ© de disposer dâinformations complĂštes des entreprises est devenue pressante car cela constitue la pierre angulaire du systĂšme dâinformation en matiĂšre de durabilitĂ©. La FSMA a soulignĂ© lâimportance dâĂ©laborer un systĂšme mondial assurant un haut niveau de convergence entre les diffĂ©rentes initiatives et constituĂ© dâindicateurs fiables et facilement comparables.
Les futurs Sustainability-related Disclosure Standards dĂ©veloppĂ©s par lâInternational Sustainability Standards Board visent Ă rĂ©pondre Ă ces objectifs, en proposant des normes Ă vocation internationale, reprenant des indicateurs essentiels pour les investisseurs et offrant une vue Ă la fois sur les risques et sur les opportunitĂ©s. La FSMA est associĂ©e Ă ces travaux, notamment au travers de son rĂŽle Ă la prĂ©sidence du comitĂ© en charge de superviser lâavancement de ce processus en vue de lâintĂ©rĂȘt public (IFRS Foundation Monitoring Board). Les futures normes rĂ©pondent Ă une demande urgente des investisseurs partout dans le monde.
Au sein des agences europĂ©ennes, diffĂ©rents thĂšmes ont structurĂ© les discussions des groupes de travail. Lâaccent a Ă©tĂ© placĂ© en 2022 sur deux thĂšmes en particulier : prĂ©ciser les informations qui doivent ĂȘtre reprises dans la documentation des produits financiers en application du rĂšglement SFDR et du rĂšglement Taxonomie et fournir aux participants aux marchĂ©s financiers et aux conseillers financiers des indications sur la maniĂšre dont doivent ĂȘtre prises en compte les prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© des investisseurs.
Le rĂšglement SFDR est dâapplication depuis deux ans mais les adoptions successives de nouveaux actes dĂ©lĂ©guĂ©s de la Taxonomie ont imposĂ© une rĂ©vision des rĂšglements dĂ©lĂ©guĂ©s, incluant notamment les modĂšles pour la documentation prĂ©contractuelle et pĂ©riodique pour les produits financiers. Ces modifications permettent Ă lâinvestisseur de mieux identifier la part de son investissement qui sera dirigĂ©e vers des activitĂ©s considĂ©rĂ©es comme durables dâun point de vue environnemental, et les capitaux qui financeront des activitĂ©s liĂ©es au gaz naturel et Ă lâĂ©nergie nuclĂ©aire. La FSMA a toujours soutenu des modĂšles de document simples, informatifs et visuels. Les indicateurs ont par exemple Ă©tĂ© revus pour sâaligner avec les mesures prĂ©vues dans la Taxonomie et les rĂšglementations europĂ©ennes environnementales.
Depuis le mois dâaoĂ»t 2022, les entreprises et les intermĂ©diaires concernĂ©s doivent, dans le cadre de la rĂ©alisation du test dâadĂ©quation en application des directives MiFID II ou IDD, câest-Ă -dire, respectivement, lors de la fourniture dâun service de conseil en investissement ou de gestion de portefeuille Ă un client, ou, dâun service de conseil portant sur un produit dâinvestissement fondĂ© sur lâassurance, interroger leurs clients sur leurs prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© en vue de la collecte de leurs objectifs dâinvestissement. Lâobjectif est alors pour le professionnel de conseiller ou dâintĂ©grer dans le portefeuille de son client un produit qui correspond aux prĂ©fĂ©rences Ă©ventuelles de son client en matiĂšre de durabilitĂ©. La FSMA a participĂ© activement au dĂ©veloppement dâune guidance au niveau europĂ©en visant Ă apporter des prĂ©cisions sur la mise en Ćuvre pratique de ces exigences nouvelles. Ainsi, en juillet 2022, lâEIOPA a adoptĂ© une guidance relative Ă lâintĂ©gration des prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© dans le test dâadĂ©quation prĂ©vu par la directive IDD159. LâESMA a, quant Ă elle, mis Ă jour ses orientations existantes concernant certains aspects relatifs aux exigences dâadĂ©quation de la directive MiFID II afin dây intĂ©grer des prĂ©cisions relatives Ă ces nouvelles rĂšgles160. Dans le cadre de ces travaux, la FSMA a, dans toute la mesure du possible, veillĂ© Ă la convergence des approches adoptĂ©es au sein des diffĂ©rents secteurs concernĂ©s. Ces nouvelles prĂ©cisions sur le test dâadĂ©quation ont Ă©tĂ© relayĂ©es au niveau national par la FSMA vers les secteurs bancaires et des assurances.
Enfin, toujours au niveau des agences europĂ©ennes, lâexpertise de la FSMA a Ă©tĂ© sollicitĂ©e pour mieux cerner les pratiques constitutives de greenwashing, dĂ©velopper une dĂ©finition uniformisĂ©e de ce quâest le phĂ©nomĂšne consistant Ă prĂ©senter un produit comme plus durable que ce quâil est effectivement â pratique alors Ă©tendue Ă toutes les dimensions de la durabilitĂ© - et de rĂ©flĂ©chir aux meilleures rĂ©ponses rĂ©gulatrices Ă apporter, tant au niveau europĂ©en quâau niveau belge. Cette Ă©tude, similaire aux recherches entreprises au niveau de lâIOSCO, permet de guider la Commission pour les diffĂ©rentes initiatives en cours.
La Commission europĂ©enne a continuĂ© en 2022 Ă Ćuvrer au dĂ©veloppement du cadre rĂ©glementaire pour la finance durable. La directive rĂ©formant lâinformation non financiĂšre a Ă©tĂ© adoptĂ©e le 14 dĂ©cembre 2022161, ouvrant la voie Ă une information standardisĂ©e pour les sociĂ©tĂ©s. Le cadre nâest toutefois pas encore complet, le modĂšle de rapportage devant encore ĂȘtre terminĂ© et publiĂ© dans des rĂšgles techniques, tĂąche qui occupe toujours la FSMA dans le cadre de sa participation aux dĂ©bats au niveau de lâESMA sur ce thĂšme. Cette nouvelle directive concernant la publication dâinformations en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises vise Ă imposer la publication dâinformations beaucoup plus complĂštes sur lâimpact environnemental, social et de gouvernance des entreprises et sâappliquera selon un agenda ambitieux Ă un nombre croissant dâentreprises, de maniĂšre obligatoire pour les grandes entreprises et pour les PME cotĂ©es, et sur base volontaire pour les PME non cotĂ©es. Ce tissu dâinformations sera ensuite utilisĂ© par les fabricants pour Ă©valuer lâimpact des investissements de leurs produits financiers, tout en offrant Ă©galement la possibilitĂ© pour les bourses de valoriser les efforts pour sâorienter vers plus de durabilitĂ© des entreprises.
Lâinitiative sâaccompagne dâune autre proposition lĂ©gislative162, qui vise Ă Ă©tablir les procĂ©dures Ă mettre en place par les entreprises pour collecter de maniĂšre fiable toutes ces donnĂ©es, qui seront Ă la base de la mesure des efforts de lâĂ©conomie europĂ©enne en matiĂšre de durabilitĂ©. Lâobjectif de la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD) est dâinstaurer au sein de certaines grandes entreprises un devoir de vigilance en matiĂšre dâenvironnement et de droits de lâhomme. Lâintervention europĂ©enne vise entre autres Ă prĂ©ciser les informations qui doivent ĂȘtre rĂ©coltĂ©es ainsi que les procĂ©dures Ă mettre en place pour Ă©viter ou attĂ©nuer des incidences nĂ©gatives dans la chaĂźne de valeurs de lâentreprise en question.
Lâexpertise de la FSMA a Ă©galement Ă©tĂ© associĂ©e aux discussions au sein du Conseil pour le dĂ©veloppement dâun modĂšle europĂ©en dâobligation verte. Ce projet rĂ©gulatoire vise Ă dĂ©finir une part minimale dâinvestissement dans des activitĂ©s Ă©conomiques considĂ©rĂ©es comme durables par la Taxonomie et Ă apporter certaines garanties sur les dimensions sociales et de gouvernance qui seraient nĂ©cessaires pour pouvoir ĂȘtre qualifiĂ© dâobligation verte europĂ©enne (EU Green Bond standard). Cette initiative, qui demeure un standard optionnel, garantira Ă lâinvestisseur une certaine qualitĂ© des investissements rĂ©alisĂ©s Ă lâaide de ses capitaux.
Lâensemble des initiatives europĂ©ennes visent Ă permettre Ă tout acteur de la sociĂ©tĂ© de sâinformer sur lâimpact de ses investissements, sur la durabilitĂ© des activitĂ©s auxquelles il contribue en personne ou financiĂšrement et sur les performances environnementales, sociales et en matiĂšre de gouvernance de tous les acteurs Ă©conomiques. Dans le cadre de ses compĂ©tences, la FSMA veillera au respect de ces obligations et Ă lâaccompagnement des acteurs des marchĂ©s dans cette transition.
161 Directive (UE) 2022/2464 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 14 dĂ©cembre 2022 modifiant le RĂšglement (UE) n° 537/2014 et les directives 2004/109/CE, 2006/43/CE et 2013/34/UE en ce qui concerne la publication dâinformations en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises, J.O.U.E., L 322 du 16 dĂ©cembre 2022.
162 Commission européenne, Proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil sur le devoir de vigilance des entreprises en matiÚre de durabilité et modifiant la Directive (UE) 2019/1937, COM(2022)71 du 23 février 2022.
La FSMA est Ă©troitement associĂ©e Ă la transposition en droit belge de nouvelles lĂ©gislations et Ă lâĂ©laboration de nouvelles rĂ©glementations applicables au secteur financier. Le prĂ©sent chapitre donne un aperçu des principaux dĂ©veloppements intervenus sur ce plan en 2022.
Un nouveau rĂšglement encadre la commercialisation de contrats dâassurance multimĂ©diasâ â202
Modification des rĂšgles relatives aux publicitĂ©s pour les OPCVMâ â203
IntĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© dans les obligations en matiĂšre de gouvernance des produitsâ â204
Modification de la loi relative Ă lâaccĂšs Ă lâactivitĂ© de prestation de services dâinvestissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissementâ â206
Au dĂ©but de lâannĂ©e 2022, la presse sâest fait lâĂ©cho de pratiques particuliĂšrement problĂ©matiques sur le marchĂ© des polices dâassurances qui couvrent les risques attachĂ©s aux appareils multimĂ©dias tels que les smartphones.
Lors de lâachat dâun appareil multimĂ©dias, une police dâassurance couvrant les dommages, le mauvais fonctionnement, la perte ou le vol affectant lâappareil concernĂ© est parfois proposĂ©e au consommateur. Il est assez frĂ©quent dans ce secteur que la prime soit fractionnĂ©e et payable par mensualitĂ©s. Parmi ces contrats, certains dispensaient le client de payer la premiĂšre mensualitĂ© (« pĂ©riode de couverture gratuite ») et/ou faisaient augmenter graduellement les mensualitĂ©s en cours de contrat.
Par ailleurs, la loi du 4 avril 2014 permet au preneur dâassurance, lorsque le contrat a Ă©tĂ© formĂ© par la voie dâune police prĂ©signĂ©e ou dâune demande dâassurance, de rĂ©silier le contrat dans un dĂ©lai de quatorze jours Ă compter de la prise de cours du contrat. Les contrats dâassurance concernĂ©s octroient frĂ©quemment un dĂ©lai plus long (30 jours par exemple), qui correspondait souvent Ă la pĂ©riode de couverture gratuite.
Le recours Ă de telles pratiques a Ă©tĂ© confirmĂ© par de trĂšs nombreuses plaintes de consommateurs ainsi quâĂ lâoccasion dâinspections effectuĂ©es dans le cadre des activitĂ©s de contrĂŽle de la FSMA. Ces pratiques sont trĂšs problĂ©matiques. Elles induisent en effet un biais irrĂ©parable dans lâanalyse des exigences et des besoins du client en matiĂšre dâassurance. Une telle pratique permet en effet dâattirer lâattention du consommateur sur une pĂ©riode initiale de couverture gratuite (teaser), ainsi quâune possibilitĂ© de rĂ©siliation durant la pĂ©riode dâeffet du teaser, et non sur les caractĂ©ristiques du produit quâon lui propose de souscrire, alors mĂȘme que le contrat dans son ensemble ne correspondrait pas Ă ses exigences et besoins. En soi, lâaugmentation graduelle des Ă©chĂ©ances implique aussi que le client nâa pas de vue sur le montant total de la prime.
Cette pratique est intrinsĂšquement inconciliable avec lâobligation prĂ©vue par la loi dâidentifier les exigences et besoins du client et de proposer des contrats dâassurance cohĂ©rents avec ceux-ci. Elle porte gravement atteinte Ă la protection du consommateur en ce quâelle ne permet pas aux mĂ©canismes lĂ©gaux de protection (information, analyse des exigences et besoins et obligation de proposer des contrats cohĂ©rents par rapport Ă ceux-ci) dâopĂ©rer de maniĂšre adĂ©quate.
Le 4 octobre 2022, la FSMA a dĂšs lors adoptĂ© un rĂšglement visant Ă interdire la commercialisation auprĂšs de consommateurs de polices dâassurance multimĂ©dias dont les primes sont payĂ©es de maniĂšre fractionnĂ©e (prime mensuelle par exemple) et ne sont pas divisĂ©es en parts Ă©gales dont le paiement est Ă©chelonnĂ© de maniĂšre rĂ©guliĂšre sur toute la durĂ©e du contrat. Sont donc concernĂ©s les cas dans lesquels les montants dĂ»s pĂ©riodiquement varient dans le temps suivant un schĂ©ma dĂ©fini contractuellement (par exemple, pĂ©riode initiale de couverture gratuite, ou primes mensuelles augmentant graduellement), indĂ©pendamment par exemple dâune modification du risque assurĂ©.
Ce rĂšglement a Ă©tĂ© approuvĂ© par lâarrĂȘtĂ© royal du 20 octobre 2022 et est entrĂ© en vigueur le 13 novembre 2022.
LâarrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022163 modifie notamment le rĂ©gime applicable aux publicitĂ©s diffusĂ©es lors de la commercialisation auprĂšs dâinvestisseurs de dĂ©tail â que ce soit dans le cadre dâune offre au public ou non â de parts dâorganismes de placement collectif Ă nombre variable de parts.
Lâobjectif de ces modifications est dâaligner sur le plan du contenu le rĂ©gime juridique auquel ces publicitĂ©s sont soumises avec le rĂšglement CBDF164 et les Orientations relatives aux communications publicitaires au titre du rĂšglement sur la distribution transfrontaliĂšre des organismes de placement collectif (OPC), publiĂ©es par lâESMA le 2 aoĂ»t 2021165
LâarrĂȘtĂ© royal dispose que toutes les communications publicitaires diffusĂ©es auprĂšs dâinvestisseurs de dĂ©tail doivent ĂȘtre rĂ©digĂ©es conformĂ©ment aux dispositions du rĂšglement CBDF, telles que prĂ©cisĂ©es dans les orientations de lâESMA. Les exigences du rĂšglement CBDF en matiĂšre de publicitĂ© et les orientations prĂ©citĂ©es sâappliqueront donc quel que soit le canal de distribution, et non pas uniquement lorsque la commercialisation est effectuĂ©e par un gestionnaire dâOPC. Un nombre limitĂ© dâexigences supplĂ©mentaires sont maintenues.
Les dispositions applicables aux communications publicitaires diffusĂ©es dans le cadre dâune offre publique de parts dâOPC Ă nombre variable de parts seront dĂ©sormais regroupĂ©es dans lâarrĂȘtĂ© royal du 12 novembre 2012166 (pour les UCITS) et lâarrĂȘtĂ© royal du 25 fĂ©vrier 2017167 (pour les OPC publics en instruments financiers et liquiditĂ©s) et ne seront donc plus soumises aux dispositions de lâarrĂȘtĂ© royal du 25 avril 2014168
Les communications publicitaires diffusĂ©es auprĂšs dâinvestisseurs de dĂ©tail sans quâil y ait pour autant offre publique devront Ă©galement dans tous les cas ĂȘtre rĂ©digĂ©es conformĂ©ment aux dispositions du rĂšglement CBDF, telles que prĂ©cisĂ©es dans les orientations. Aucune exigence supplĂ©mentaire, propre Ă la Belgique, ne sâapplique dans ce cas. Ces publicitĂ©s ne seront donc plus soumises aux rĂšgles de fond prĂ©vues dans lâarrĂȘtĂ© royal du 25 avril 2014.
163 ArrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022 visant Ă transposer la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1270 de la commission du 21 avril 2021 modifiant la directive 2010/43/UE en ce qui concerne les risques en matiĂšre de durabilitĂ© et les facteurs de durabilitĂ© Ă prendre en compte pour les organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM), Ă adapter les rĂšgles relatives aux communications publicitaires des organismes de placement collectif Ă nombre variable de parts et portant des dispositions diverses.
164 RÚglement (UE) 2019/1156 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 visant à faciliter la distribution transfrontaliÚre des organismes de placement collectif et modifiant les rÚglements (UE) no 345/2013, (UE) no 346/2013 et (UE) no 1286/2014.
165 Voir ESMA, Orientations relatives aux communications publicitaires au titre du rÚglement sur la distribution transfrontaliÚre des organismes de placement collectif, 2 août 2021, consultable sur le site web www.esma.europa.eu.
166 ArrĂȘtĂ© royal du 12 novembre 2012 relatif aux organismes de placement collectif qui rĂ©pondent aux conditions de la directive 2009/65/CE.
167 ArrĂȘtĂ© royal du 25 fĂ©vrier 2017 relatif Ă certains organismes de placement collectif alternatif publics et Ă leurs sociĂ©tĂ©s de gestion, et portant des dispositions diverses.
168 ArrĂȘtĂ© royal du 25 avril 2014 imposant certaines obligations en matiĂšre dâinformation lors de la commercialisation de produits financiers auprĂšs de clients de dĂ©tail.
Les communications publicitaires diffusĂ©es exclusivement auprĂšs dâinvestisseurs professionnels sont soumises au rĂ©gime du rĂšglement CBDF et aux orientations prĂ©citĂ©es, pour autant quâelles soient diffusĂ©es par un gestionnaire dâOPC. Lâapproche adoptĂ©e au niveau europĂ©en sâapplique donc en la matiĂšre.
Comme câĂ©tait dĂ©jĂ le cas auparavant, lâobligation de faire approuver les communications publicitaires prĂ©alablement Ă leur diffusion ne sâapplique quâen cas dâoffre publique. Comme en matiĂšre de prospectus, lâarrĂȘtĂ© royal introduit certaines exceptions Ă lâobligation de faire approuver les communications publicitaires qui se rapportent Ă une offre publique par la FSMA avant leur diffusion. Certaines modifications Ă des communications publicitaires existantes ne devront pour cette raison plus ĂȘtre approuvĂ©es a priori.
Ces derniĂšres annĂ©es, plusieurs mesures rĂ©glementaires ont Ă©tĂ© prises au niveau europĂ©en en matiĂšre de finance durable. Le secteur financier dans son ensemble est concernĂ© mais certaines mesures concernent plus particuliĂšrement le secteur des services dâinvestissement. Une directive europĂ©enne a notamment Ă©tĂ© adoptĂ©e en 2021 visant Ă sâassurer que les entreprises dâinvestissement et les Ă©tablissements de crĂ©dit qui produisent et distribuent des instruments financiers tiennent compte des facteurs de durabilitĂ© dans la procĂ©dure dâapprobation du produit, ainsi que dans les autres dispositifs de gouvernance et de supervision des produits169
La transposition de cette directive en droit belge impliquait de modifier lâarrĂȘtĂ© royal du 19 dĂ©cembre 2017 portant les rĂšgles et modalitĂ©s visant Ă transposer la directive concernant les marchĂ©s dâinstruments financiers (ci-aprĂšs « lâAR dâexĂ©cution MiFID II »). Ces modifications ont Ă©tĂ© apportĂ©es dans un arrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022170
169 Il sâagit de la Directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1269 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la Directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2017/593 en ce qui concerne lâintĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© dans les obligations applicables en matiĂšre de gouvernance des produits.
170 ArrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022 visant Ă transposer la Directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1269 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la Directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2017/593 en ce qui concerne lâintĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© dans les obligations applicables en matiĂšre de gouvernance des produits, et portant dispositions diverses, MB, 12 dĂ©cembre 2022.
Ces dispositions modificatives concernent, tout dâabord, lâobligation, dans le chef des entreprises dâinvestissement et des Ă©tablissements de crĂ©dit qui produisent des instruments financiers171, dâen identifier le marchĂ© cible. Ces entreprises ont lâobligation de dĂ©finir le marchĂ© cible potentiel pour chaque instrument financier quâelles produisent, en prĂ©cisant le ou les types de clients dont les besoins, les caractĂ©ristiques et les objectifs sont compatibles avec cet instrument financier. Elles doivent Ă©galement identifier le marchĂ© cible « nĂ©gatif », câest-Ă -dire le ou les groupes de clients dont les besoins, les caractĂ©ristiques et les objectifs ne sont pas compatibles avec ce mĂȘme instrument financier.
Il est dorĂ©navant prĂ©cisĂ© que la dĂ©finition du marchĂ© cible potentiel de chaque instrument financier tient compte, le cas Ă©chĂ©ant, des objectifs en matiĂšre de durabilitĂ©. Ă lâinverse, lorsque les entreprises dâinvestissement et les Ă©tablissements de crĂ©dit dĂ©finissent le ou les Ă©ventuels groupes de clients avec les besoins, caractĂ©ristiques et objectifs desquels un instrument financier nâest pas compatible, elles ne doivent pas tenir compte des Ă©ventuels facteurs de durabilitĂ©. Par cette rĂšgle, le lĂ©gislateur europĂ©en entend faire en sorte que les instruments financiers comportant des facteurs de durabilitĂ© restent facilement accessibles, en ce compris Ă des clients qui nâont pas de prĂ©fĂ©rence en la matiĂšre.
Les Ă©ventuels objectifs en matiĂšre de durabilitĂ© des instruments financiers sont Ă©galement pris en considĂ©ration lors du rĂ©examen du marchĂ© cible que les entreprises dâinvestissement et les Ă©tablissements de crĂ©dit sont tenus dâeffectuer conformĂ©ment Ă lâarticle 22, § 14 de lâAR dâexĂ©cution MiFID II.
Il est Ă©galement dorĂ©navant prĂ©cisĂ© que lorsque les entreprises dâinvestissement et les Ă©tablissements de crĂ©dit dĂ©terminent si un instrument financier rĂ©pond aux besoins, caractĂ©ristiques et objectifs identifiĂ©s du marchĂ© cible, elles examinent notamment si les Ă©ventuels facteurs de durabilitĂ© de lâinstrument financier sont en adĂ©quation avec le marchĂ© cible.
Les facteurs de durabilitĂ© de lâinstrument financier deviennent Ă©galement une information essentielle Ă fournir aux distributeurs dâinstruments financiers. Il est ainsi exigĂ© des entreprises dâinvestissement et des Ă©tablissements de crĂ©dit qui font appel Ă des tiers pour distribuer les instruments financiers quâils produisent de leur prĂ©senter les facteurs de durabilitĂ© de lâinstrument financier de maniĂšre transparente et de leur fournir toutes les informations pertinentes pour leur permettre de tenir dĂ»ment compte de tout objectif en matiĂšre de durabilitĂ© poursuivi par le client ou client potentiel.
Des modifications analogues sont apportĂ©es Ă lâarticle 23 de lâAR dâexĂ©cution MiFID II relatif aux obligations en matiĂšre de gouvernance des produits applicables aux entreprises dâinvestissement et aux Ă©tablissements de crĂ©dit qui proposent ou recommandent des instruments financiers quâils ne produisent pas nĂ©cessairement. Lâobjectif est, Ă nouveau, de faire en sorte que les facteurs de durabilitĂ© de ces instruments financiers soient pris en considĂ©ration lors de la dĂ©finition du marchĂ© cible et de son rĂ©examen.
Le 5 septembre 2022, a Ă©tĂ© publiĂ©e au Moniteur belge une loi modifiant la loi du 25 octobre 2016 relative Ă lâaccĂšs Ă lâactivitĂ© de prestation de services dâinvestissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement (ci-aprĂšs « loi du 25 octobre 2016 »). Cette loi vise Ă transposer partiellement la nouvelle directive europĂ©enne relative Ă la surveillance prudentielle des entreprises dâinvestissement, communĂ©ment et ci-aprĂšs, dĂ©nommĂ©e la « Directive IFD » (Investment Firms Directive)172
Cette directive concerne, en Belgique, deux types de sociĂ©tĂ©s : les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement et les sociĂ©tĂ©s de bourse. Il sâagit des deux catĂ©gories dâentreprises recouvrant, en droit belge, le concept europĂ©en dâ« entreprise dâinvestissement ». Les sociĂ©tĂ©s de bourse sont autorisĂ©es Ă fournir tous les services et Ă exercer toutes les activitĂ©s dâinvestissement173. Les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement ne peuvent fournir quâun nombre plus limitĂ© de services et dâactivitĂ©s dâinvestissement, Ă savoir uniquement les activitĂ©s nâimpliquant pas la dĂ©tention dâavoirs de clients.
Seules les sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en investissement relÚvent du contrÎle prudentiel de la FSMA. Les sociétés de bourse relÚvent quant à elles de la supervision prudentielle de la Banque Nationale de Belgique.
Les dispositions de la directive IFD sont complĂ©tĂ©es par celles du « rĂšglement IFR »174. Ce rĂšglement europĂ©en, dont les dispositions sont directement applicables en droit belge, prescrit les exigences prudentielles quantitatives applicables aux entreprises dâinvestissement et le mode de calcul de celles-ci.
172 Directive (UE) 2019/2034 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 27 novembre 2019 concernant la surveillance prudentielle des entreprises dâinvestissement,
173 Il sâagit des services et des activitĂ©s dâinvestissement Ă©numĂ©rĂ©s dans la section A de lâAnnexe I de la Directive 2014/65/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 15 mai 2014 concernant les marchĂ©s dâinstruments financiers, dite Directive MiFID II.
174 RĂšglement (UE) 2019/2033 du Parlement EuropĂ©en et du Conseil du 27 novembre 2019 concernant les exigences prudentielles applicables aux entreprises dâinvestissement.
Modification de la loi relative Ă lâaccĂšs Ă lâactivitĂ© de prestation de services dâinvestissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement
Lâensemble de ces dispositions seront complĂ©tĂ©es par diverses normes de rĂ©glementation Ă©laborĂ©es par les autoritĂ©s europĂ©ennes de surveillance, en lâoccurrence, dans cette matiĂšre, lâAutoritĂ© bancaire europĂ©enne (EBA) et lâAutoritĂ© europĂ©enne des marchĂ©s financiers (ESMA). Le but est dâassurer une application harmonisĂ©e des dispositions de la directive dans lâUnion europĂ©enne ainsi quâune convergence des pratiques de surveillance.
JusquâĂ lâentrĂ©e en application des rĂ©glementations europĂ©ennes prĂ©citĂ©es, une partie des entreprises dâinvestissement175 Ă©taient, moyennant certains amĂ©nagements, soumises au cadre prudentiel applicable aux Ă©tablissements de crĂ©dit176
Un tel rĂ©gime prudentiel, largement inspirĂ© des normes bancaires internationales, sâest avĂ©rĂ© peu appropriĂ© aux vulnĂ©rabilitĂ©s et aux risques spĂ©cifiques inhĂ©rents aux activitĂ©s des entreprises dâinvestissement. Partant de ce constat, le lĂ©gislateur europĂ©en a souhaitĂ© mettre en place un nouveau cadre prudentiel, spĂ©cifique aux entreprises dâinvestissement et davantage proportionnĂ©, dans lâoptique de maintenir la soliditĂ© de ces entreprises dans lâintĂ©rĂȘt de leurs clients, tout en rĂ©duisant les charges administratives et les coĂ»ts susceptibles de compromettre leur viabilitĂ©.
Ă cet effet, le lĂ©gislateur europĂ©en a rĂ©parti les entreprises dâinvestissement en fonction de la nature de leurs activitĂ©s et du montant de leurs actifs. Le RĂšglement IFR opĂšre ainsi une distinction entre quatre diffĂ©rentes classes dâentreprises dâinvestissement, communĂ©ment appelĂ©es les classes 1, 1 minus, 2 et 3. Ă chacune de ces classes dâentreprises dâinvestissement sâapplique un rĂ©gime prudentiel appropriĂ© et proportionnĂ©.
La plupart des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement font partie de la classe 3 des entreprises dâinvestissement, regroupant les « petites entreprises dâinvestissement non interconnectĂ©es »177. Il sâagit des entreprises dâinvestissement qui, selon leur propre Ă©valuation, remplissent certains critĂšres quantitatifs dĂ©finis dans le RĂšglement IFR et qui, aprĂšs notification Ă lâautoritĂ© compĂ©tente178, peuvent bĂ©nĂ©ficier dâun rĂ©gime prudentiel plus souple. Sont exclues de cette catĂ©gorie les sociĂ©tĂ©s qui dĂ©tiennent des fonds de clients, qui conservent et administrent des actifs pour leurs clients et/ou qui exercent lâactivitĂ© de nĂ©gociation pour compte propre. Les sociĂ©tĂ©s de bourse en sont donc exclues.
175 Il sâagissait essentiellement des entreprises dâinvestissement autorisĂ©es Ă fournir des services dâinvestissement et/ou Ă exercer des activitĂ©s dâinvestissement impliquant la dĂ©tention de fonds ou dâinstruments financiers appartenant Ă leurs clients, ce qui correspondait en droit belge Ă la catĂ©gorie des sociĂ©tĂ©s de bourse.
176 Leurs conditions dâagrĂ©ment et autres exigences organisationnelles et rĂšgles de conduite Ă©taient quant Ă elles (et le sont toujours) dĂ©finies dans la directive MiFID II.
177 Article 12 du RÚglement IFR.
178 ProcĂ©dure dĂ©finie Ă lâarticle 25 de la directive IFD, transposĂ©e Ă lâarticle 2/2 de la loi du 25 octobre 2016.
Certaines sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement appartiennent toutefois Ă la classe 2 des entreprises dâinvestissement. Il sâagit de celles qui ne rĂ©pondent pas aux critĂšres quantitatifs leur permettant dâĂȘtre qualifiĂ©es de « petites entreprises dâinvestissement non interconnectĂ©es » et de faire ainsi partie de la classe 3. Ces sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement sont de ce fait soumises Ă des exigences prudentielles plus strictes, comparables Ă celles applicables aux sociĂ©tĂ©s de bourse.
Les principales modifications apportées par la directive IFD au régime applicable aux sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en investissement peuvent se résumer comme suit179 :
âą Le montant minimal du capital initial des entreprises dâinvestissement reste fixĂ© en fonction du type dâactivitĂ©s exercĂ©es par lâentreprise, mais fait dĂ©sormais lâobjet dâune disposition dâharmonisation maximale, limitant toute marge de manĆuvre dans le chef du lĂ©gislateur national lors de lâexercice de transposition. Le niveau minimal du capital initial dâune sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille et de conseil en investissement est dorĂ©navant fixĂ© Ă 75 000 euros180. Il sâagit du montant du capital minimum exigĂ© pour les entreprises dâinvestissement qui ne sont pas autorisĂ©es Ă dĂ©tenir des fonds ou des titres appartenant Ă leurs clients.
âą La directive IFD contient Ă©galement de nouvelles normes en matiĂšre de gouvernance interne des entreprises dâinvestissement.
Elle exige notamment des entreprises dâinvestissement de constituer un comitĂ© des risques et un comitĂ© de rĂ©munĂ©ration au sein de leur organe lĂ©gal dâadministration. Cette exigence ne sâapplique pas aux petites sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement non interconnectĂ©es. Sont Ă©galement exemptĂ©es de cette exigence certaines entreprises dâinvestissement dont la valeur des actifs au bilan et hors bilan est, en moyenne, infĂ©rieure ou Ă©gale Ă 100 millions dâeuros, ou infĂ©rieure ou Ă©gale Ă 300 millions dâeuros, lorsque lâautoritĂ© compĂ©tente les exempte de cette obligation compte tenu, notamment, de la nature et de lâampleur de leurs activitĂ©s, de leur organisation interne et, le cas Ă©chĂ©ant, des caractĂ©ristiques du groupe auquel elles appartiennent181 .
La directive IFD énonce aussi les critĂšres que doivent respecter les entreprises dâinvestissement dans le cadre de leur politique de rĂ©munĂ©ration182. Une attention particuliĂšre est accordĂ©e Ă la neutralitĂ© des rĂšgles de rĂ©munĂ©ration du point de vue du genre, aux rĂ©munĂ©rations des personnes Ă haut revenus, ainsi quâĂ la proportion entre la rĂ©munĂ©ration fixe de base et la rĂ©munĂ©ration variable et Ă la composition de la rĂ©munĂ©ration variable.
179 Ă lâoccasion de la transposition de la directive IFD en droit belge, la majeure partie de lâacquis du rĂ©gime applicable aux sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement a Ă©tĂ© maintenu. Seules quelques corrections et dispositions complĂ©mentaires ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans la loi du 25 octobre 2016, dans un but de cohĂ©rence et de level playing field avec le rĂ©gime applicable aux sociĂ©tĂ©s de bourse, tout en tenant compte des activitĂ©s plus limitĂ©es des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement.
180 Article 21 de la loi du 25 octobre 2016.
181 Article 25/2, §6 de la loi du 25 octobre 2016.
182 Article 37/1 de la loi du 25 octobre 2016.
âą En matiĂšre de gestion des risques, les entreprises dâinvestissement sont soumises Ă un rĂ©gime spĂ©cifique lequel, outre le risque de liquiditĂ©, sâarticule autour des risques pour les clients, des risques pour le marchĂ© et des risques pour la sociĂ©tĂ© elle-mĂȘme183. La directive IFD prescrit notamment lâobligation, pour les entreprises dâinvestissement, dâĂ©valuer lâadĂ©quation de leur capital et de leurs risques internes. Ă cet Ă©gard, la directive autorise les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă prendre en compte la souscription dâune assurance de responsabilitĂ© civile professionnelle dans le cadre de leur Ă©valuation des processus et systĂšmes de gestion des risques mis en place par les entreprises dâinvestissement quâelles surveillent.
La politique de gestion prospective des besoins en fonds propres et de la liquiditĂ© doit aussi tenir compte des risques quâune entreprise dâinvestissement fait peser sur des tiers, ce qui constitue une Ă©volution par rapport au rĂ©gime prĂ©existant. Cette exigence reflĂšte la volontĂ© du lĂ©gislateur europĂ©en dâaccorder une attention particuliĂšre Ă la place et au rĂŽle des entreprises dâinvestissement sur le marchĂ© ainsi quâaux consĂ©quences de leurs activitĂ©s pour les autres acteurs.
âą Une section de la directive IFD est consacrĂ©e aux pouvoirs de contrĂŽle et dâĂ©valuation des autoritĂ©s prudentielles, mettant lâaccent sur lâĂ©valuation du respect des exigences qualitatives, notamment la gouvernance, les contrĂŽles internes, et les procĂ©dures de gestion des risques.
Le lĂ©gislateur europĂ©en y consacre lâapplication du principe de proportionnalitĂ© et laisse aux autoritĂ©s compĂ©tentes la facultĂ© de dĂ©terminer la frĂ©quence et lâintensitĂ© de leur contrĂŽle, en tenant compte de lâampleur, de la nature, du volume, de la complexitĂ© et de lâimportance, le cas Ă©chĂ©ant systĂ©mique, des activitĂ©s des entreprises dâinvestissement. Les autoritĂ©s compĂ©tentes sont Ă©galement invitĂ©es Ă examiner Ă intervalles rĂ©guliers, et au moins tous les trois ans, la conformitĂ© au RĂšglement IFR des approches internes pour le calcul des exigences en fonds propres rĂ©glementaires. Elles doivent, en particulier, tenir compte, de lâĂ©volution des activitĂ©s de lâentreprise dâinvestissement et de lâapplication de ces approches Ă de nouveaux produits184
âą La surveillance des groupes dâentreprises dâinvestissement a Ă©galement fait lâobjet dâune attention particuliĂšre dans la directive IFD. La directive Ă©tablit notamment les rĂšgles pour dĂ©terminer lâautoritĂ© compĂ©tente pour la surveillance sur base consolidĂ©e du groupe, la constitution dâun collĂšge de surveillance, et la coopĂ©ration entre autoritĂ©s. Par ailleurs, dans la transposition belge, le lĂ©gislateur a voulu prĂ©server la continuitĂ© et le niveau de protection juridique existant, en reprenant, dans la mesure du possible, le contenu des dispositions du rĂ©gime existant185 183 Article 26/3
Comité de direction
Service juridique, Service dâĂ©tudes et de perspectives Ă©conomiques, Cellule marchĂ©s et post-trade et gestion des Ă©quipes multidisciplinaires, Relations internationales et Sustainability Policy, StratĂ©gie et organisation, Communication et Ă©ducation financiĂšre
Service juridique, Service dâĂ©tudes et de perspectives Ă©conomiques, cellule marchĂ©s et post-trade et gestion des Ă©quipes multidisciplinaires
Relations internationales et Sustainability Policy
Communication et éducation financiÚre
ContrĂŽle opĂ©rationnel des marchĂ©s, de lâasset management et des produits dâĂ©pargne et dâinvestissement bancaire
ContrĂŽle de lâinformation des sociĂ©tĂ©s, ContrĂŽle du reporting financier des Ă©metteurs et Surveillance des marchĂ©s financiers
Annemie ROMBOUTS, Vice-président
Thierry LHOEST
ContrĂŽle de lâasset management, des produits dâĂ©pargne et dâinvestissement bancaires
Ressources humaines
Veerle DE SCHRYVER
Hilde DAEMS
Centre dâexpertise data-analytics et ContrĂŽle opĂ©rationnel des assurances et des pensions
Centre dâexpertise data-analytics et ContrĂŽle des assurances
ContrĂŽle des pensions
Service informatique Infrastructure
Henk BECQUAERT, Membre
Karel DE BONDT
Greet TâJONCK
Dominique MICHAUX
Corps central dâinspection, contrĂŽle opĂ©rationnel des rĂšgles de conduite et des intermĂ©diaires et des opĂ©rateurs financiers et politique de contrĂŽle anti-blanchiment, ComptabilitĂ© et ContrĂŽle de gestion ContrĂŽle des intermĂ©diaires et des opĂ©rateurs financiers et politique de contrĂŽle anti-blanchiment
Corps central dâinspection et contrĂŽle des rĂšgles de conduite
Sébastien YERNA, Membre
Vincent DE BOCK
ENFORCEMENT CONTRĂLE DU PĂRIMĂTRE
MichaĂ«l ANDRĂ, Auditeur
Els DE KEYSER
AUDIT INTERNE
Marie-Pierre VANRUMBEKE, Auditeur interne
Rapport sur lâexercice par le conseil de surveillance de ses missions lĂ©gales
Surveillance générale de la FSMA
La loi du 2 août 2002 a confié la surveillance générale du fonctionnement de la FSMA au conseil de surveillance.
En 2022, les membres du conseil de surveillance se sont rĂ©unis Ă huit reprises et ont fait une fois usage de la procĂ©dure de dĂ©cision Ă©crite. Ils ont par ailleurs rĂ©guliĂšrement reçu des prĂ©sentations prĂ©parĂ©es par les services de la FSMA pour exposer lâĂ©volution des risques pesant sur les marchĂ©s financiers et les acteurs de ces marchĂ©s.
Les membres ont procĂ©dĂ© maintes fois Ă des Ă©changes de vues portant sur des questions dâactualitĂ©, telles que lâĂ©volution du marchĂ© des crypto-actifs et les initiatives prises par la FSMA dans ce domaine. Ils ont, Ă cet Ă©gard, rendu un avis positif sur le rĂšglement de la FSMA qui subordonne Ă des conditions restrictives la commercialisation de monnaies virtuelles auprĂšs des consommateurs. Le conseil a fĂ©licitĂ© le comitĂ© de direction pour cette initiative qui accorde une place prioritaire Ă la protection des investisseurs en attendant lâentrĂ©e en vigueur dâune nouvelle rĂ©glementation europĂ©enne sur les crypto-actifs. Il est en effet important que les consommateurs soient clairement informĂ©s des risques liĂ©s aux crypto-actifs. Les membres ont Ă©galement saluĂ© la communication de la FSMA visant Ă fournir aux participants du marchĂ© des prĂ©cisions supplĂ©mentaires sur la qualification de crypto-actifs en tant que valeurs mobiliĂšres, instruments de placement ou instruments financiers.
Comme au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, les services de la FSMA ont rĂ©guliĂšrement fourni au conseil, lors de ses rĂ©unions, des Ă©claircissements sur les nouvelles Ă©volutions en matiĂšre de contrĂŽle. Câest ainsi que les membres se sont notamment penchĂ©s sur les dĂ©fis liĂ©s Ă la surveillance de la vague de nouvelles rĂ©glementations visant les services financiers durables afin dâempĂȘcher le greenwashing.
En vertu de sa mission lĂ©gale Ă©noncĂ©e Ă lâarticle 49, § 3, de la loi du 2 aoĂ»t 2002, le conseil de surveillance a Ă©galement rendu un avis au comitĂ© de direction sur plusieurs rĂšglements en projet, dont celui qui subordonne Ă des conditions restrictives la commercialisation auprĂšs des consommateurs de certains contrats dâassurance portant sur des appareils multimĂ©dias.
Les membres ont par ailleurs reçu à intervalles réguliers des informations mises à jour concernant les développements importants sur le plan européen et au niveau international qui ont un rapport avec les compétences de la FSMA.
La nĂ©cessitĂ© dâune coopĂ©ration entre les autoritĂ©s de contrĂŽle afin que celles-ci puissent remplir efficacement leurs missions reste plus actuelle que jamais. Dans ce contexte, le conseil attache une grande importance Ă lâinfluence que la FSMA peut exercer grĂące au rĂŽle de premier plan quâelle joue au sein de plusieurs organisations europĂ©ennes et internationales. Le conseil sâest particuliĂšrement fĂ©licitĂ© de lâĂ©lection du prĂ©sident de la FSMA Ă la prĂ©sidence de lâorganisation mondiale des rĂ©gulateurs des marchĂ©s financiers (IOSCO). Cette Ă©lection contribue au rayonnement de la FSMA et de la place financiĂšre belge.
Le conseil a Ă©galement suivi de prĂšs les initiatives prises par la FSMA dans le domaine de lâĂ©ducation financiĂšre. Ses membres ont assistĂ© Ă plusieurs Ă©vĂ©nements organisĂ©s dans le cadre du programme Wikifin. Ils se rĂ©jouissent en particulier du succĂšs du Wikifin Lab, qui a ouvert ses portes en 2020 et qui bĂ©nĂ©ficie dâune large reconnaissance auprĂšs des autoritĂ©s de contrĂŽle Ă©trangĂšres.
Les membres ont en outre reçu des explications sur les vingt projets pour lâavenir que la FSMA a prĂ©sentĂ©s Ă lâoccasion du vingtiĂšme anniversaire de la loi organique de la FSMA.
Faisant suite Ă la demande des ministres compĂ©tents, le conseil a, conformĂ©ment Ă sa mission lĂ©gale, rendu un avis sur la proposition de nomination dâun nouveau membre du comitĂ© de direction, la plus haute instance de la FSMA.
Les membres ont aussi procĂ©dĂ©, Ă maintes reprises, Ă des Ă©changes de vues sur de nombreux sujets ayant trait Ă lâorganisation de la FSMA et Ă la gestion de son personnel. Câest dans ce contexte que le comitĂ© dâaudit a tenu le conseil informĂ© des changements intervenus sur le plan de lâaudit interne187. Les membres ont Ă©galement discutĂ© des rĂ©amĂ©nagements opĂ©rĂ©s au sein de lâorganisation en vue de dĂ©velopper le contrĂŽle axĂ© sur les donnĂ©es, ainsi que de la crĂ©ation dâun service chargĂ© des relations internationales de la FSMA. Ils se sont en outre penchĂ©s sur les initiatives mises en place par la FSMA au niveau de la communication externe, telles que lâorganisation dâĂ©vĂ©nements sur un mode digital (webinaires). Ils encouragent la FSMA Ă poursuivre sur cette voie afin de clarifier ses attentes en matiĂšre de contrĂŽle.
Dans le cadre de ses missions lĂ©gales, le conseil a adoptĂ©, le 13 dĂ©cembre 2022, le budget de la FSMA pour lâannĂ©e 2023. Il a par ailleurs adoptĂ©, le 25 avril 2022, les comptes annuels affĂ©rents Ă lâexercice 2021 et, le 25 avril 2023, les comptes annuels affĂ©rents Ă lâexercice 2022.
Le conseil de surveillance a adopté le présent rapport, en ce qui concerne ses compétences, le 25 avril 2023.
Rapport sur lâexercice par le comitĂ© dâaudit de ses missions lĂ©gales
En 2022, le comitĂ© dâaudit sâest rĂ©uni Ă cinq reprises et a recouru une fois Ă la procĂ©dure Ă©crite pour mener ses dĂ©libĂ©rations.
En application de lâarticle 48, § 1erter, alinĂ©a 1er, 3°, de la loi du 2 aoĂ»t 2002, le comitĂ© dâaudit a dĂ©libĂ©rĂ© sur les rapports dâaudit interne prĂ©parĂ©s par lâauditeur interne, dont celui portant sur la gestion du contenu du site web www.wikifin.be. Le comitĂ© dâaudit sâest Ă©galement penchĂ© sur la suite rĂ©servĂ©e aux recommandations formulĂ©es dans des rapports dâaudit prĂ©cĂ©dents.
Toujours en application de lâarticle 48, § 1erter, alinĂ©a 1er, 3°, de la loi du 2 aoĂ»t 2002, le comitĂ© dâaudit a suivi les travaux effectuĂ©s par le service dâaudit interne. Un auditeur interne intĂ©rimaire a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© fin 2022 et a ensuite Ă©tĂ© nommĂ© Ă titre dĂ©finitif en janvier 2023.
Au cours de ses rĂ©unions, le comitĂ© dâaudit a examinĂ©, sur la proposition du comitĂ© de direction, le rapport annuel 2022, les comptes affĂ©rents Ă lâexercice 2022 et le budget pour lâannĂ©e 2023, et il a rendu au conseil de surveillance un avis proposant dâadopter ceux-ci.
Lâaudit interne est une fonction indĂ©pendante et objective qui donne Ă la FSMA une assurance sur le degrĂ© de maĂźtrise de ses opĂ©rations, lui apporte ses conseils pour les amĂ©liorer et contribue Ă crĂ©er de la valeur ajoutĂ©e. Lâaudit interne aide la FSMA Ă atteindre ses objectifs en Ă©valuant, par une approche systĂ©matique et mĂ©thodique, ses processus de gestion des risques, de contrĂŽle et de gouvernance, et en formulant des propositions pour renforcer leur efficacitĂ©.
Le comitĂ© dâaudit de la FSMA supervise les travaux du service dâaudit interne.
La responsable de lâaudit interne soumet chaque rapport dâaudit au comitĂ© de direction. Ceux-ci sont ensuite transmis et prĂ©sentĂ©s au comitĂ© dâaudit pour dĂ©libĂ©ration, accompagnĂ©s des mesures que le comitĂ© de direction propose de prendre en rĂ©ponse aux recommandations dâaudit.
Au cours de lâannĂ©e 2022, le service dâaudit interne a Ă©tabli diffĂ©rents rapports dont lâun portait sur lâaudit de la gestion du contenu du site web www.wikifin.be.
Tout comme lors des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, le service dâaudit interne a participĂ© activement Ă la rĂ©alisation du projet transversal pluriannuel portant sur la rĂ©alisation et le contrĂŽle dâune cartographie matricielle exhaustive des stratĂ©gies et des politiques de contrĂŽle des rĂ©glementations pour lesquelles la FSMA est compĂ©tente. Dans le cadre de lâexĂ©cution de ce projet, le service dâaudit interne sâest vu attribuer une ressource additionnelle (1 ETP), par dĂ©tachement interne jusquâĂ la fin du mois dâavril 2022.
ParallĂšlement Ă ces diffĂ©rentes missions, le service dâaudit interne a rĂ©alisĂ© un suivi semestriel des recommandations dâaudit. Lâobjectif de ce suivi est de vĂ©rifier que les mesures adoptĂ©es en rĂ©ponse aux recommandations dâaudit ont Ă©tĂ© mises en Ćuvre.
Selon lâarticle 57, alinĂ©a 2, de la loi du 2 aoĂ»t 2002, le contrĂŽle des comptes de la FSMA est assurĂ© par un ou plusieurs rĂ©viseurs dâentreprises. Ils sont nommĂ©s par le conseil de surveillance pour une durĂ©e renouvelable de trois ans, Ă condition quâils ne soient pas inscrits sur la liste des rĂ©viseurs agréés par la FSMA et quâils ne soient pas en fonction auprĂšs dâune entreprise soumise Ă son contrĂŽle. Les rĂ©viseurs vĂ©rifient et certifient Ă©galement tout Ă©lĂ©ment prĂ©cisĂ© par la rĂ©glementation relative Ă la couverture des frais de fonctionnement de la FSMA telle que visĂ©e Ă lâarticle 56 de la loi prĂ©citĂ©e. Le conseil de surveillance a nommĂ© la sociĂ©tĂ© BDO, reprĂ©sentĂ©e par Monsieur Alexandre Streel, comme rĂ©viseur dâentreprises pour la FSMA.
La composition de la commission des sanctions et la durée des mandats de ses membres sont les suivantes :
Michel Rozie, PrĂ©sident Premier prĂ©sident honoraire Ă la cour dâappel dâAnvers, membre de la commission des sanctions en qualitĂ© de magistrat nâĂ©tant pas conseiller Ă la Cour de cassation ni Ă la cour dâappel de Bruxelles
Fin de mandat : 15 septembre 2027
Sofie Cools
Membre de la commission des sanctions
Fin de mandat : 16 décembre 2024
Guy Keutgen
Membre de la commission des sanctions
Fin de mandat : 15 septembre 2027
Christine Matray
Conseiller honoraire à la Cour de cassation, membre de la commission des sanctions sur proposition du premier président de la Cour de cassation
Fin de mandat : 16 décembre 2024
Philippe Quertainmont Conseiller honoraire du Conseil dâEtat, membre de la commission des sanctions sur proposition du premier prĂ©sident du Conseil dâEtat
Fin de mandat : 15 septembre 2027
Kristof Stouthuysen
Membre de la commission des sanctions disposant dâune expertise en matiĂšre de contrĂŽle lĂ©gal des comptes
Martine Castin
Membre de la commission des sanctions disposant dâune expertise en matiĂšre de contrĂŽle lĂ©gal des comptes
Fin de mandat : 17 septembre 2023
Erwin Francis
Conseiller à la Cour de cassation, membre de la commission des sanctions sur proposition du premier président de la Cour de cassation
Fin de mandat : 15 septembre 2027
Jean-Philippe Lebeau
PrĂ©sident du tribunal de lâentreprise du Hainaut, membre de la commission des sanctions en qualitĂ© de magistrat nâĂ©tant pas conseiller Ă la Cour de cassation, ni Ă la cour dâappel de Bruxelles
Fin de mandat : 16 décembre 2024
Pierre Nicaise
Membre de la commission des sanctions
Fin de mandat : 16 décembre 2024
Reinhard Steennot
Membre de la commission des sanctions
Fin de mandat : 15 septembre 2027
Marnix Van Damme
PrĂ©sident de chambre au Conseil dâEtat, membre de la commission des sanctions sur proposition du premier prĂ©sident du Conseil dâEtat
Fin de mandat : 15 septembre 2027
Fin de mandat : 16 décembre 2024
Au cours de lâannĂ©e 2022, la commission des sanctions sâest rĂ©unie Ă plusieurs reprises, en assemblĂ©e plĂ©niĂšre ainsi quâen groupe de travail rĂ©duit afin de discuter dâune Ă©ventuelle rĂ©forme de la procĂ©dure. La commission des sanctions a entamĂ© ses travaux en tenant compte de sa dizaine dâannĂ©es de fonctionnement ainsi que de lâĂ©volution de la jurisprudence nationale et europĂ©enne.
La commission des sanctions sâest Ă©galement prononcĂ©e dans plusieurs dossiers dont elle a Ă©tĂ© saisie visant Ă lâimposition de mesures et amendes administratives en cas dâinfraction aux dispositions lĂ©gales, rĂ©glementaires et normatives applicables aux rĂ©viseurs dâentreprises (art. 59 de la loi du 7 dĂ©cembre 2016 portant organisation de la profession et de la supervision publique des rĂ©viseurs dâentreprises). LâactivitĂ© de la commission des sanctions Ă ce sujet est prĂ©sentĂ©e dans le rapport annuel du CollĂšge de Supervision des RĂ©viseurs dâentreprises.
En 2022, la FSMA a accueilli 19 nouveaux collaborateurs. Compte tenu des dĂ©parts Ă la retraite et des sorties de service enregistrĂ©s en cours dâannĂ©e, lâeffectif du personnel comptait, au 31 dĂ©cembre 2022, 369 collaborateurs.
Tableau 11Â : Le personnel en chiffres
LâĂąge moyen des collaborateurs de la FSMA a augmentĂ© de six mois par rapport Ă 2021, pour sâĂ©tablir Ă 44 ans.
En 2022, lâeffectif du personnel Ă©tait composĂ© dâun peu plus de femmes que dâhommes, tant du cĂŽtĂ© des universitaires que du cĂŽtĂ© des titulaires dâun diplĂŽme de bachelier. A la fin de lâannĂ©e sous revue, les femmes assurant une fonction de coordination Ă©taient lĂ©gĂšrement plus nombreuses que les hommes exerçant la mĂȘme fonction. Quant aux postes de directeur et de directeur adjoint, ils sont occupĂ©s, depuis 2022, par davantage dâhommes que de femmes.
Fin 2022, la FSMA comptait 63Â % de collaborateurs ayant suivi une formation universitaire et 27Â % de collaborateurs ayant suivi une formation de bachelier.
Les qualifications des collaborateurs universitaires se présentent comme suit :
Tableau 12 : Formation des collaborateurs universitaires
Le nombre de collaborateurs ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune formation juridique a lĂ©gĂšrement diminuĂ©, tandis que le nombre de collaborateurs ayant suivi une formation mathĂ©matique, Ă©conomique ou autre a quelque peu augmentĂ©.
En 2022, 32 % des collaborateurs travaillaient Ă temps partiel. A lâinverse de ce quâelle avait observĂ© en 2021, la FSMA a notĂ© en 2022 une hausse de plus de 3 % du nombre de temps partiels. La baisse constatĂ©e en 2021 a donc Ă©tĂ© compensĂ©e. Le rĂ©gime Ă 80 % est le plus frĂ©quemment utilisĂ©. Les rĂ©gimes Ă 90 % et Ă 95 % restent aussi trĂšs prisĂ©s, tant auprĂšs des femmes que des hommes.
Lâeffectif des membres du personnel statutaire et contractuel provenant de lâex-OCA sâest amenuisĂ©, passant de 12 Ă 11 collaborateurs. LâĂąge moyen de ce groupe de collaborateurs est de 54 ans, le plus jeune Ă©tant ĂągĂ© de 47 ans.
En tant quâorganisme public, la FSMA est soumise Ă la lĂ©gislation sur lâemploi des langues en matiĂšre administrative. Deux arrĂȘtĂ©s royaux fixent les cadres linguistiques de la FSMA par degrĂ© de la hiĂ©rarchie du personnel190. La rĂ©partition en cadres linguistiques a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă 43,85 % de collaborateurs francophones et 56,15 % de collaborateurs nĂ©erlandophones. Fin 2022, la FSMA employait 43 % de francophones et 57 % de nĂ©erlandophones.
Recrutement : la FSMA mise sur lâemployer branding et les rĂ©seaux sociaux
En 2022, la FSMA sâest pleinement investie dans lâemployer branding. La participation au parcours de certification « Employeur pionnier » en a Ă©tĂ© lâexemple le plus marquant.
La FSMA a Ă©galement menĂ© une campagne active auprĂšs de ses propres collaborateurs pour quâils sâadressent Ă leur rĂ©seau de connaissances, par exemple via les rĂ©seaux sociaux comme LinkedIn. Les collaborateurs de la FSMA sont dâexcellents ambassadeurs qui peuvent apporter une aide trĂšs prĂ©cieuse lors du recrutement de nouveaux collĂšgues.
189 Il sâagit principalement des collaborateurs des services de support et du service Ăducation financiĂšre.
190 ArrĂȘtĂ© royal du 9 janvier 2018 fixant les cadres linguistiques de lâAutoritĂ© des services et marchĂ©s financiers, publiĂ© au Moniteur belge du 25 janvier 2018, et arrĂȘtĂ© royal du 9 janvier 2018 fixant les degrĂ©s de la hiĂ©rarchie du personnel de lâAutoritĂ© des services et marchĂ©s financiers, publiĂ© au Moniteur belge du 25 janvier 2018.
En 2022, la FSMA a suivi avec succĂšs le parcours dâapprentissage qui lui a permis dâobtenir le certificat dâEmployeur Pionnier 2023.
« La FSMA entend ĂȘtre un pionnier non seulement en tant quâautoritĂ© de contrĂŽle, mais Ă©galement en tant quâemployeur », explique Laetitia Christiaens, spĂ©cialiste HR.
En quoi consistait exactement le parcours dâapprentissage Employeur Pionnier ?
« Nous avons pris conscience de notre maturitĂ© sur le plan du travail hybride, qui consiste Ă combiner travail au bureau et tĂ©lĂ©travail. Le programme dâEmployeur Pionnier incite les employeurs Ă sâattaquer aux dĂ©fis du travail hybride en menant une politique axĂ©e sur les personnes, tout en rĂ©duisant et verdissant les dĂ©placements entre domicile et lieu de travail. Nous procĂ©dions Ă des Ă©changes de vues avec dâautres organisations au sujet de nos dĂ©fis, expĂ©riences et best practices concernant ces thĂšmes dâactualitĂ©. Ces rencontres Ă©taient trĂšs enrichissantes et nous ont insufflĂ© de nouvelles visions et idĂ©es. »
Une politique axée sur les personnes : comment la FSMA agit-elle ?
« Nous investissons rĂ©solument dans nos collaborateurs. Ils occupent une place centrale au sein de notre organisation. Nous misons sur un encadrement Ă part entiĂšre des collaborateurs durant toute leur carriĂšre, allant dâun trajet dâintĂ©gration pour les nouveaux arrivĂ©s Ă une formation continue au fil des ans. Nous offrons Ă nos collaborateurs tout le soutien nĂ©cessaire pour fonctionner de maniĂšre optimale. Car le secteur Ă©volue trĂšs rapidement : nous devons sortir nos antennes, comprendre les Ă©volutions, mettre en Ćuvre les nouvelles lĂ©gislations et rĂ©flĂ©chir Ă de nouveaux instruments de contrĂŽle. »
Une politique axée sur les personnes implique également une attention pour la santé physique et mentale.
« La FSMA prĂŽne le bien-ĂȘtre de ses collaborateurs, tant physique que mental. Nous attachons de lâimportance Ă un bon Ă©quilibre entre vie professionnelle et vie privĂ©e et nous respectons le droit Ă la dĂ©connexion. FlexibilitĂ©, travail faisable et mobilitĂ© interne ne sont pas de vains mots Ă la FSMA. Nous proposons Ă©galement de nombreuses formules de teambuilding, comme un tournoi Kubb sur le temps de midi, des
activités sportives et culturelles, ⊠Nous investissons aussi dans des formations sur la résilience mentale et des coachings individuels. Nous offrons en outre une assurance soins de santé trÚs complÚte. »
Les collaborateurs de la FSMA sont-ils aussi moins sur la route quâauparavant grĂące au travail hybride ?
« Depuis 2021, nous travaillons en mode hybride. GrĂące au tĂ©lĂ©travail, les collaborateurs ont Ă©tĂ©, en 2022, environ 40 % de moins sur la route quâauparavant. Nous veillons Ă ce quâils puissent amĂ©nager leur lieu de tĂ©lĂ©travail en bĂ©nĂ©ficiant du mĂȘme confort quâau bureau. Câest ainsi quâils reçoivent un budget pour acheter du matĂ©riel de bureau supplĂ©mentaire Ă utiliser lors du tĂ©lĂ©travail. Il sâagit, par exemple, dâun siĂšge de bureau, dâun deuxiĂšme Ă©cran dâordinateur ou dâun casque tĂ©lĂ©phonique. Ils perçoivent Ă©galement une indemnitĂ© de tĂ©lĂ©travail mensuelle pour couvrir les autres frais, tels que les frais dâĂ©lectricitĂ©. »
Que fait la FSMA pour favoriser des déplacements domicile-lieu de travail « plus verts » ?
« Nos bureaux sont situĂ©s dans le centre de Bruxelles et sont aisĂ©ment accessibles avec les transports en commun ou Ă vĂ©lo. La FSMA rembourse intĂ©gralement le prix des abonnements de train, tram, mĂ©tro et bus et intervient dans les frais dâabonnement de parking aux alentours dâune gare ou dâun arrĂȘt. La FSMA sensibilise et motive en outre ses collaborateurs Ă utiliser le vĂ©lo pour leurs dĂ©placements du domicile au lieu de travail. Elle met Ă leur disposition un parking vĂ©lo entiĂšrement amĂ©nagĂ© et sĂ©curisĂ© et leur octroie une indemnitĂ© vĂ©lo maximale. »
« La FSMA entend également se profiler comme un employeur pionnier »
« Nos collaborateurs occupent une place centrale au sein de notre organisation »
En 2022, la FSMA a organisĂ© un trajet dâintĂ©gration interactif pour les nouveaux collaborateurs. Le trajet dâintĂ©gration existait dĂ©jĂ depuis un certain temps, mais la mĂ©thode a Ă©tĂ© totalement renouvelĂ©e. Le nouveau format interactif de ce trajet sâest avĂ©rĂ© un vrai succĂšs. Le trajet dâintĂ©gration se composait de 12 sĂ©ances couvrant plus dâune demi-journĂ©e, qui ont Ă©tĂ© rĂ©parties sur lâensemble de lâannĂ©e. Lors de chaque sĂ©ance, un ou plusieurs collaborateurs dĂ©jĂ en place ont prĂ©sentĂ© un exposĂ© interactif sur le fonctionnement et les tĂąches de leur service. Cet exposĂ© Ă©tait suivi dâun workshop intensif, lors duquel les nouveaux collaborateurs Ă©taient rĂ©partis en petits groupes et devaient traiter des dossiers concrets : ils ont reçu des cases, des exercices et des questions Ă rĂ©soudre. Le trajet a Ă©tĂ© perçu comme particuliĂšrement enrichissant et instructif et sera certainement poursuivi dans le futur..
Nouvelles initiatives prises sur la base des rĂ©sultats de lâenquĂȘte sur le vĂ©cu du travail
En 2021, la FSMA avait organisĂ© une enquĂȘte pour interroger ses collaborateurs sur la maniĂšre dont ils vivaient leur travail. Les rĂ©sultats de cette enquĂȘte sur le vĂ©cu du travail se sont avĂ©rĂ©s trĂšs positifs. Les collaborateurs ont Ă©tĂ© informĂ©s des rĂ©sultats en 2022, au niveau de leur service et de maniĂšre plus globale par le biais de la concertation sociale. La FSMA et ses collaborateurs peuvent ĂȘtre fiers de ces rĂ©sultats.
La FSMA ne sâarrĂȘte toutefois pas Ă ces bons rĂ©sultats. Tous les collaborateurs ont encore eu lâoccasion, notamment lors des entretiens de collaboration annuels, de formuler des suggestions dâamĂ©lioration Ă©ventuelles, tant en ce qui concerne la FSMA en gĂ©nĂ©ral quâen ce qui concerne leur propre service. Plusieurs initiatives dĂ©jĂ mises en place rencontraient dĂ©jĂ ces propositions dâamĂ©lioration, comme les dĂ©briefings des dĂ©cisions du comitĂ© de direction, organisĂ©s pour lâensemble des collaborateurs. Durant ces dĂ©briefings, plusieurs collaborateurs prĂ©sentent, en quelques minutes, des dossiers importants Ă leurs collĂšgues. Cette initiative favorise la circulation uniforme de lâinformation, tout en renforçant les liens entre collĂšgues de diffĂ©rents dĂ©partements.
En 2022, le service HR a procédé à un examen minutieux de ses processus de travail et a optimalisé son fonctionnement interne. Cet exercice sera poursuivi en 2023.
Tant les membres du personnel de la FSMA que les membres de son comitĂ© de direction sont tenus de respecter un code de dĂ©ontologie, approuvĂ© par le conseil de surveillance. Ce code leur interdit en particulier dâeffectuer des opĂ©rations portant sur des instruments financiers Ă©mis par des sociĂ©tĂ©s soumises au contrĂŽle permanent de la FSMA. Il vise en outre Ă Ă©viter tout conflit dâintĂ©rĂȘts ou toute apparence de conflit dâintĂ©rĂȘts. Câest ainsi, par exemple, que les membres du personnel ne peuvent pas accepter de cadeaux dâaffaires de la part dâentreprises contrĂŽlĂ©es par la FSMA.
Au cours de lâannĂ©e sous revue, la FSMA a traitĂ© les questions que lui posent habituellement les collaborateurs Ă propos de transactions financiĂšres ou de lâexercice de fonctions complĂ©mentaires sâinscrivant ou non dans le prolongement de ses compĂ©tences. Sur ce plan, le comitĂ© de direction a suivi la politique quâil menait dĂ©jĂ au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.
La FSMA relĂšve, tout comme la Banque Nationale de Belgique et Credendo, de la Commission paritaire 325 pour les institutions publiques de crĂ©dit. En 2022, les reprĂ©sentants des travailleurs au sein de cette commission paritaire ont suivi de prĂšs la mise en Ćuvre de lâaccord sectoriel 2021-2022 qui comportait, comme dâhabitude, des accords concernant notamment la sĂ©curitĂ© dâemploi, les conditions de travail et le pouvoir dâachat.
Au niveau de lâentreprise, la direction et les reprĂ©sentants des travailleurs se sont rencontrĂ©s chaque mois dans le cadre de la concertation sociale menĂ©e lors des rĂ©unions du conseil dâentreprise, de la dĂ©lĂ©gation syndicale et du comitĂ© pour la prĂ©vention et la protection au travail. Les sujets frĂ©quemment abordĂ©s ont Ă©tĂ© lâĂ©volution des carriĂšres (par exemple, la campagne dâĂ©valuation et une nouvelle procĂ©dure de nomination au grade de conseiller), les changements dans la structure dâorganisation, lâenquĂȘte sur le vĂ©cu du travail, le tĂ©lĂ©travail et les permanences ainsi que les indemnitĂ©s y affĂ©rentes, et la gestion des bĂątiments. Les partenaires sociaux ont Ă©galement pris connaissance du plan de dĂ©placements dâentreprise, Ă©tabli tous les trois ans.
ParallĂšlement aux dĂ©veloppements traditionnels, la FSMA a consenti au cours de lâannĂ©e 2022 dâimportants efforts en vue du dĂ©veloppement dâun nouvel outil de gestion des dossiers. Il sâagit dâune nouvelle plateforme qui constituera lâĂ©pine dorsale de lâĂ©change et du stockage dâinformations au sein de la FSMA. Elle permettra en outre de gĂ©rer des dossiers contenant Ă la fois de lâinformation structurĂ©e et de lâinformation non structurĂ©e. Ce nouveau systĂšme permettra aussi de dĂ©velopper de nouveaux flux pour rĂ©pondre aux besoins futurs. La mise en production de cette plateforme est prĂ©vue pour le premier semestre de lâannĂ©e 2023.
Un nouveau systĂšme informatique de collecte dâinformations complexes a Ă©galement Ă©tĂ© mis en place pour les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es. Un soutien a dans ce cadre Ă©tĂ© fourni aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es en vue de les accompagner dans la premiĂšre utilisation du format de fichier XBRL.
Un premier projet reprenant les technologies de webscraping, de recherches sĂ©mantiques et dâintelligence artificielle a Ă©tĂ© mis en production en 2022. Ce projet permet notamment de rechercher les sites web frauduleux proposant de faux crĂ©dits ou des crĂ©dits illicites. Trois autres projets du mĂȘme ordre verront le jour en 2023 en ayant recours Ă une architecture identique.
Sur le plan de lâinfrastructure, des opĂ©rations et de la sĂ©curitĂ©, la FSMA a ĆuvrĂ© Ă la rĂ©daction dâun nouveau cahier des charges couvrant les serveurs et lâhĂ©bergement de ceux-ci, y compris les fichiers et les bases de donnĂ©es, les sites web, les services de bureautique, les ordinateurs individuels et autres appareils mobiles, ainsi que les fournisseurs en sĂ©curitĂ© informatique.
Enfin, en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, outre la rĂ©alisation de 12 projets techniques qui Ă©taient prĂ©vus pour 2022, les efforts de sensibilisation des collaborateurs ont Ă©tĂ© poursuivis, notamment par le biais dâune plateforme dâe-learning et le contrĂŽle effectif de cette sensibilisation Ă travers une sĂ©rie dâexercices destinĂ©s Ă Ă©viter le phishing
La FSMA attache Ă©normĂ©ment dâimportance Ă sa responsabilitĂ© sociĂ©tale et Ă la durabilitĂ© dans sa gestion interne. Depuis plusieurs annĂ©es, elle met de nombreux moyens en Ćuvre pour y travailler sans cesse davantage et lâannĂ©e Ă©coulĂ©e nâa pas fait exception Ă ce principe.
En 2022, les importants efforts consentis par la FSMA et par lâensemble de ses collaborateurs lui ont permis dâobtenir une troisiĂšme Ă©toile au « Label Ecodynamique » de Bruxelles-Environnement. Il sâagit dâune rĂ©compense officielle dĂ©livrĂ©e aux entreprises bruxelloises qui consentent des efforts notables pour rĂ©duire lâimpact de leur activitĂ© sur lâenvironnement. Ce label valorise les dĂ©marches en Ă©co-gestion des organismes bruxellois et rĂ©compense leurs performances environnementales, en prenant en compte le contexte de lâorganisme et celui de la RĂ©gion bruxelloise. Il Ă©value leurs initiatives, notamment, en matiĂšre de gestion et de prĂ©vention des dĂ©chets, dâutilisation rationnelle de lâĂ©nergie, de gestion de la mobilitĂ© des travailleurs, ... La troisiĂšme Ă©toile constitue la plus haute rĂ©compense Ă lâĂ©chelle de ce label.
Câest Ă©galement dans le courant de lâannĂ©e 2022 que Fairtrade Belgium, une organisation qui Ćuvre en faveur du commerce Ă©quitable, a dĂ©livrĂ© Ă la FSMA le label FairTrade@Work, qui rĂ©compense les entreprises qui dĂ©cident dâentreprendre de maniĂšre socialement et environnementalement responsable, en contribuant aux objectifs de dĂ©veloppement durable des Nations Unies. Une politique dâachat durable constitue notamment un instrument important pour atteindre ces objectifs.
A titre dâexemple, les jus de fruits proposĂ©s Ă la FSMA sont labellisĂ©s FairTrade ou sont dâorigine biologique. Câest le cas Ă©galement du cafĂ©, des chocolats, des biscuits ou encore du sucre.
MalgrĂ© les rĂ©compenses obtenues, la FSMA nâentend pas se reposer sur ses acquis. Dans ce contexte, et au regard de la flambĂ©e des prix de lâĂ©nergie, elle a mis en Ćuvre en 2022 un nouveau plan pour faire encore plus dâĂ©conomies sur le plan Ă©nergĂ©tique. Elle a notamment exĂ©cutĂ© les recommandations du ComitĂ© de concertation fĂ©dĂ©ral en limitant en hiver le chauffage dans ses bĂątiments Ă maximum 19 degrĂ©s. Elle a aussi dĂ©cidĂ© de mettre hors service plusieurs ascenseurs, imprimantes et salles de rĂ©union, pour permettre Ă©galement un gain substantiel sur le plan des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques.
En complĂ©ment au dĂ©ploiement de lâĂ©clairage LED dans les locaux de la FSMA, une analyse a Ă©tĂ© menĂ©e pour identifier dâautres Ă©conomies potentielles Ă rĂ©aliser sur le plan de lâĂ©lectricitĂ©. Outre les petites interventions menĂ©es sur les installations de chauffage et de refroidissement, dâautres mesures ont Ă©tĂ© prises, comme par exemple la rĂ©duction du nombre dâimprimantes multifonctionnelles, de rĂ©frigĂ©rateurs et de boilers dans les cuisines, la mise hors service de certains dispositifs dâĂ©clairage, lâajustement de minuteries, ⊠Dans le respect des principes de ventilation consĂ©cutifs Ă lâĂ©pidĂ©mie de coronavirus, de nouvelles normes ont Ă©tĂ© mises en place pour le refroidissement et le chauffage, pour suivre les recommandations des autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales.
La FSMA achĂšte de lâĂ©lectricitĂ© verte et peut compter sur ses panneaux photovoltaĂŻques, qui ont permis en 2022 une production de 30 400 KWh, soit lâĂ©quivalent de la consommation annuelle de 9 mĂ©nages.
Comme illustrĂ© dans le graphique 38, la consommation globale dâĂ©lectricitĂ© et de gaz de la FSMA est en nette diminution par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dant lâannĂ©e 2020 (les annĂ©es 2020 et 2021 ne sont pas reprĂ©sentatives puisquâil sâagissait dâannĂ©es « Covid », pendant lesquelles les bĂątiments nâĂ©taient pas occupĂ©s de façon normale). Cette diminution de la consommation est dâautant plus marquante que la surface de bĂątiments Ă Ă©clairer et Ă chauffer a â elle â augmentĂ© depuis lâouverture du Wikifin Lab, le centre dâĂ©ducation financiĂšre de la FSMA.
Graphique 38: Evolution de la consommation dâĂ©lectricitĂ© et de gaz (en KWh)
Dans le cadre de la rĂ©duction de ses Ă©missions de CO2, la FSMA a dĂ©cidĂ©, Ă lâoccasion du lancement dâun nouveau marchĂ© public pour lâorganisation des dĂ©placements professionnels, de compenser â par le biais de lâorganisation Climate Neutral Group â les Ă©missions de CO2 des vols effectuĂ©s, en optant par exemple pour des initiatives de reforestation. En outre, de plus en plus de rĂ©unions internationales sont organisĂ©es virtuellement.
La FSMA a bien entendu poursuivi sa politique de prĂ©servation des ressources naturelles au moyen dâune gestion plus efficace de celles-ci 191. Elle a aussi mis en place une collecte et un ramassage sĂ©parĂ©s des dĂ©chets biodĂ©gradables. Les poubelles individuelles des bureaux ont Ă©tĂ© supprimĂ©es, pour permettre non seulement une rĂ©duction importante de la consommation de sacs en plastique mais aussi une meilleure exĂ©cution du tri au bureau, grĂące Ă la mise Ă disposition Ă chaque Ă©tage dâĂźlots de tri.
La consommation globale en eau de la FSMA est en nette diminution par rapport à la situation il y a quelques années, comme le montre le graphique 39.
Graphique 39: Evolution de la consommation dâeau (en m3)
En ce qui concerne lâutilisation de papier, la digitalisation des dossiers sâest poursuivie. Des mesures telles que le remplacement des chĂšques papier (comme les Ă©cochĂšques) par leur version digitale sâinscrivent Ă©galement dans la poursuite de lâimplĂ©mentation de la stratĂ©gie digitale de la FSMA.
Ces derniĂšres annĂ©es, le nombre dâimpressions sur papier et de photocopies nâa cessĂ© de diminuer (si lâon ne tient pas comptes des annĂ©es « covid » pendant lesquelles la plupart des collaborateurs Ă©taient en tĂ©lĂ©travail), comme le montre le graphique de lâĂ©volution du nombre total de photocopies et dâimpressions ci-dessous.
Graphique 40: Evolution du nombre de photocopies et dâimpressions
Lors du lancement dâun nouveau marchĂ© public pour le nettoyage, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de sâengager sur la voie dâune mĂ©thode de nettoyage durable. Dans ce cadre, lâutilisation de lâeau et des produits chimiques est remplacĂ©e par un mĂ©lange de bonnes bactĂ©ries. Ce projet sera mis en Ćuvre en 2023 et devrait en outre avoir un impact positif sur la qualitĂ© de lâair Ă la FSMA.
La stratĂ©gie dâachats de la FSMA doit elle aussi ĂȘtre durable. Les achats sont dĂšs lors issus du commerce Ă©quitable dĂšs que câest possible. En cuisine Ă©galement, la prioritĂ© est donnĂ©e aux ingrĂ©dients issus de lâagriculture biologique et les achats sont effectuĂ©s en privilĂ©giant les alternatives Ă©cologiques. Lors de la conclusion des marchĂ©s publics, les aspects de durabilitĂ© sont systĂ©matiquement analysĂ©s pour comparer les offres.
La FSMA a en outre poursuivi sa collaboration avec Close The Gap, association à laquelle le matériel IT à remplacer est donné, tout comme avec les magasins de seconde main Télévil. Des matériaux ont également été donnés à la coopérative bruxelloise RotorDC, qui travaille dans le domaine de la réutilisation et la revente de matériaux de construction.
De plus en plus de collaborateurs optent pour une mobilitĂ© durable en ayant recours au vĂ©lo pour leurs dĂ©placements. Ils reçoivent alors le soutien de la FSMA, qui leur met notamment Ă disposition un parking sĂ©curisĂ© avec des cadenas et des douches. Les cyclistes peuvent aussi faire usage dâun kit de rĂ©paration et reçoivent un goodie-bag lors de la semaine annuelle de la mobilitĂ©. La FSMA prĂ©voit Ă©galement une plateforme qui permet aux cyclistes dâĂ©changer leurs idĂ©es et leurs expĂ©riences. En 2022, les cyclistes ont Ă©galement pu suivre une sĂ©ance de formation gratuite sur la rĂ©paration dâun vĂ©lo.
Ce chapitre prĂ©sente les comptes annuels de la FSMA pour lâexercice 2022. Il comporte Ă©galement un commentaire des postes du bilan et du compte de rĂ©sultats, ainsi quâune description des rĂšgles de comptabilisation et dâĂ©valuation appliquĂ©es. Les comptes annuels 2022 ont Ă©tĂ© adoptĂ©s par le conseil de surveillance le 25 avril 2023, conformĂ©ment Ă lâarticle 48, § 1er, 4°, de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă la surveillance du secteur financier et aux services financiers.
La FSMA Ă©tablit ses comptes annuels selon les dispositions de lâarticle 57 de la loi du 2 aoĂ»t 2002 prĂ©citĂ©e et selon celles de lâarrĂȘtĂ© royal du 12 aoĂ»t 2003, qui contient le schĂ©ma des comptes annuels192. Tant le schĂ©ma du bilan que le schĂ©ma du compte de rĂ©sultats sont adaptĂ©s Ă la nature spĂ©cifique des activitĂ©s et des compĂ©tences de la FSMA.
Les frais de fonctionnement193 de la FSMA sont financĂ©s par les entreprises et les personnes qui sont soumises Ă son contrĂŽle ou dont les opĂ©rations ou les produits sont soumis Ă son contrĂŽle. Si les contributions perçues excĂšdent le montant des dĂ©penses et charges rĂ©elles, lâexcĂ©dent est remboursĂ©194. Dans le cas inverse, des contributions supplĂ©mentaires sont appelĂ©es195
ConformĂ©ment Ă lâarrĂȘtĂ© de financement, le budget allouĂ© aux frais de fonctionnement de la FSMA pour lâexercice 2022 sâĂ©lĂšve Ă 92 744 kâŹ. Ce budget ne comprend pas le financement du siĂšge, dâun montant de 3 122 kâŹ196 .
LâarrĂȘtĂ© de financement prĂ©voit, au sein de ce cadre budgĂ©taire, un montant maximal de 11 000 k⏠pour les dĂ©penses et charges. Ce montant maximal est adaptĂ© Ă la fin de lâexercice197 en fonction de lâĂ©volution de lâindice des prix Ă la consommation et de lâaugmentation proportionnelle du nombre de membres du personnel198. Cette adaptation est attestĂ©e par le rĂ©viseur dâentreprises de la FSMA.
Les frais visĂ©s Ă lâarticle 2, 2°, de lâarrĂȘtĂ© de financement199 nâentrent pas dans ce montant maximal indexĂ©. Il en va de mĂȘme pour les frais relatifs aux organes et au personnel de lâinstitution.
Pour 2022, le nombre maximum de membres du personnel opĂ©rationnels que la FSMA pouvait employer sâĂ©levait Ă 399 équivalents temps plein (ETP)200, certaines catĂ©gories201 non comprises. Ce nombre ne tient pas compte des nouvelles compĂ©tences qui ont Ă©tĂ© attribuĂ©es Ă la FSMA aprĂšs 2014, telles que la mise en Ćuvre de la supervision des rĂ©viseurs dâentreprises. A la fin de lâannĂ©e 2022, la FSMA employait 333 ETP, sur les 399 ETP quâelle aurait pu compter selon les paramĂštres susvisĂ©s. Le nombre total de membres du personnel inscrits au registre de la FSMA sâĂ©levait Ă 347 ETP.
Le financement de la supervision publique des rĂ©viseurs dâentreprises a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© par lâarrĂȘtĂ© royal du 25 dĂ©cembre 2016. Les frais et contributions relevant de cette supervision sont repris dans les comptes annuels de la FSMA.
192 ArrĂȘtĂ© royal du 12 aoĂ»t 2003 portant exĂ©cution de lâarticle 57, alinĂ©a 1er, de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă la surveillance du secteur financier et aux services financiers, MB 15 octobre 2003, p. 50050.
193 ArrĂȘtĂ© royal du 17 mai 2012 relatif Ă la couverture des frais de fonctionnement de la FSMA, pris en exĂ©cution de lâarticle 56 de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă la surveillance du secteur financier et aux services financiers (ci-aprĂšs « lâarrĂȘtĂ© de financement »), MB 21 juin 2012, p. 33859, article 2.
194 ArrĂȘtĂ© de financement, article 23.
195 ArrĂȘtĂ© de financement, article 24.
196 La somme des deux montants sâĂ©lĂšve Ă 95 866 kâŹ, ce qui correspond au montant total des contributions aux frais de fonctionnement budgĂ©tĂ©es pour 2022.
197 ArrĂȘtĂ© de financement, article 2, 4°. Le montant maximal obtenu aprĂšs cette adaptation sâĂ©lĂšve, pour lâexercice 2022, Ă 20 174 kâŹ.
198 ArrĂȘtĂ© de financement, article 2, 4°.
199 Il sâagit notamment des contributions dues aux autoritĂ©s europĂ©ennes de surveillance, des frais liĂ©s au travail intĂ©rimaire, des honoraires dâavocats, des impĂŽts, des frais inhĂ©rents Ă la supervision des rĂ©viseurs dâentreprises, etc.
200 ArrĂȘtĂ© de financement, articles 2, 1°, et 36, § 1er
201 CatĂ©gories Ă©numĂ©rĂ©es Ă lâarticle 2, 1°, de lâarrĂȘtĂ© de financement.
En 2022, seul un nombre limitĂ© dâinvestissements ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sous la rubrique « Immobilisations corporelles ».
Pour ce qui est des immobilisations incorporelles, la hausse des investissements en 2022 rĂ©sulte du dĂ©veloppement dâapplications informatiques.
LâĂ©volution de la rubrique « CrĂ©ances liĂ©es au fonctionnement » par rapport Ă 2021 est limitĂ©e et dĂ©pend de la pĂ©riode dâappel des contributions.
La FSMA avait dĂ©cidĂ©, en 2016, de placer chaque mois un montant dĂ©terminĂ© sur un compte Ă terme de courte durĂ©e (32 jours). A la fin de lâannĂ©e 2022, ce placement sâĂ©levait Ă 20 003 000 euros.
En 2021, la FSMA avait dĂ©cidĂ© dâaugmenter sa rĂ©serve de liquiditĂ©s 203 et de la porter Ă 16 500 000 euros, de maniĂšre ce que cette rĂ©serve de liquiditĂ©s puisse assurer la continuitĂ© du fonctionnement de la FSMA pendant une pĂ©riode de 2 Ă 3 mois. Cette rĂ©serve a Ă©tĂ© jugĂ©e suffisante en 2022.
Ce fonds sert à financer en partie les propriétés de la FSMA.
La rubrique « Dettes Ă plus dâun an » (15 963 000 euros) comprend le solde restant dĂ» des emprunts contractĂ©s pour le financement du bĂątiment de la FSMA. Le montant de lâannuitĂ© venant Ă Ă©chĂ©ance en 2023 (2 252 000 euros) est portĂ© sous la rubrique « Dettes Ă plus dâun an Ă©chĂ©ant dans lâannĂ©e ».
Les dettes envers les fournisseurs (4 965 000 euros) concernent les factures restant Ă payer au 31 dĂ©cembre 2022, ainsi que les factures Ă recevoir pour des services et biens livrĂ©s au cours de lâexercice 2022. Ces dettes ne soulĂšvent pas de remarques.
Les autres dettes liĂ©es au fonctionnement (1 732 000 euros) comprennent principalement le solde des excĂ©dents de fonctionnement restant Ă rembourser au cours des prochaines annĂ©es, conformĂ©ment Ă lâarrĂȘtĂ© de financement. LâexcĂ©dent de fonctionnement (Ă lâexclusion de lâexcĂ©dent liĂ© Ă la supervision des rĂ©viseurs dâentreprises) de lâexercice 2021 (1 316 000 euros), qui devra ĂȘtre remboursĂ© en 2023, est infĂ©rieur de 1 820 000 euros Ă celui de 2020 qui a Ă©tĂ© remboursĂ© en 2022 (3 136 000 euros).
La rubrique « Dettes fiscales, salariales et sociales » a enregistrĂ© une hausse par rapport Ă lâexercice prĂ©cĂ©dent. Cette rubrique comprend principalement les dettes relatives aux rĂ©munĂ©rations et charges sociales (11 675 000 euros). Il sâagit, au 31 dĂ©cembre 2022, du pĂ©cule de vacances Ă payer en 2023 (6 992 000 euros), des primes dues au titre de lâassurance de groupe (3 157 000 euros), des primes de mĂ©rite (545 000 euros) et des cotisations ONSS et autres charges sociales (981 000 euros). Aucune de ces dettes nâĂ©tait Ă©chue Ă la fin de lâannĂ©e.
Produits
La rubrique « Produits » comprend principalement les contributions dues par les entreprises et les personnes soumises au contrĂŽle de la FSMA en vue dâassurer le financement des frais de fonctionnement de celle-ci. Ces contributions sont dĂ©terminĂ©es, selon les modalitĂ©s fixĂ©es par lâarrĂȘtĂ© de financement, soit sur la base dâun montant fixe par secteur contrĂŽlĂ©, soit en fonction dâune tarification dâopĂ©rations, soit encore sur la base dâun volume dâactivitĂ©.
Le financement du CollĂšge de supervision des rĂ©viseurs dâentreprises (3 324 000 euros) est dĂ©terminĂ© par lâarrĂȘtĂ© royal du 25 dĂ©cembre 2016. A cette fin, la FSMA sert de soutien au CollĂšge.
Les frais de fonctionnement de la FSMA se composent principalement de frais de personnel (74 %). Ceux-ci ont sensiblement augmentĂ© par rapport Ă lâexercice 2021, en raison de la forte inflation.
Lâeffet de lâinflation explique Ă©galement lâĂ©volution Ă la hausse de la rubrique « Services et biens divers ».
Les charges financiĂšres comprennent principalement les intĂ©rĂȘts affĂ©rents aux emprunts contractĂ©s pour le financement du bĂątiment de la FSMA. Ces charges dâintĂ©rĂȘt diminuent chaque annĂ©e.
Lâexercice 2022 se clĂŽture sur un excĂ©dent de fonctionnement de 1 155 000 euros, qui sera remboursĂ© au secteur financier.
Les frais de restructuration sont mis entiĂšrement Ă charge de lâexercice au cours duquel ils ont Ă©tĂ© affectĂ©s.
La rubrique « Immobilisations corporelles » est ventilée comme suit :
⹠terrains et constructions ;
⹠installations, machines et outillage ;
⹠mobilier et matériel roulant ;
âą autres immobilisations corporelles.
La valeur dâacquisition du siĂšge social de la FSMA est amortie progressivement sur une pĂ©riode de 25 ans. Le montant de lâamortissement annuel Ă©volue proportionnellement au remboursement du capital effectuĂ© dans le cadre du crĂ©dit contractĂ© pour le financement du bĂątiment.
Outre le siĂšge social, sont considĂ©rĂ©s comme des immobilisations corporelles les achats de biens dont on sâattend Ă ce quâils soient utilisĂ©s pendant plusieurs annĂ©es et dont le prix unitaire est dâau moins 1 000 euros.
Ces immobilisations corporelles sont comptabilisĂ©es Ă leur prix dâacquisition et sont amorties de maniĂšre linĂ©aire sur une pĂ©riode de quatre ans, Ă lâexception du hardware qui est amorti sur trois ans.
La rubrique « Immobilisations incorporelles » concerne les frais de dĂ©veloppement dâapplications informatiques qui sont versĂ©s Ă des tiers. Ces frais, dans la mesure oĂč ils excĂšdent 100 000 euros par application, sont amortis de maniĂšre linĂ©aire sur cinq ans.
Les licences informatiques sont entiĂšrement amorties durant lâannĂ©e de leur acquisition.
La rubrique « CrĂ©ances » concerne principalement les contributions aux frais de fonctionnement de la FSMA, dues par les entreprises soumises Ă son contrĂŽle. Les crĂ©ances sont comptabilisĂ©es Ă raison du montant Ă payer. En termes dâĂ©valuation, une distinction est opĂ©rĂ©e entre les crĂ©ances sur des dĂ©biteurs belges et Ă©trangers, autres que des intermĂ©diaires, et les crĂ©ances sur des intermĂ©diaires.
Créances sur des débiteurs belges et étrangers, autres que des intermédiaires
Les crĂ©ances sur des dĂ©biteurs belges sont considĂ©rĂ©es comme douteuses et comptabilisĂ©es comme telles si, trois mois aprĂšs leur transmission Ă lâadministration du Cadastre, de lâEnregistrement et des Domaines du SPF Finances pour recouvrement, elles sont toujours en souffrance de paiement. Elles font, Ă ce moment-lĂ , lâobjet dâune rĂ©duction de valeur de 50 %. Si, au terme dâun nouveau dĂ©lai de trois mois, aucun paiement nâa Ă©tĂ© effectuĂ©, une rĂ©duction de valeur supplĂ©mentaire de 50 % est actĂ©e.
Les crĂ©ances sur des dĂ©biteurs Ă©trangers sont comptabilisĂ©es comme douteuses et font lâobjet dâune rĂ©duction de valeur de 50 % si, trois mois aprĂšs lâenvoi dâune lettre recommandĂ©e, elles ne sont toujours pas payĂ©es. AprĂšs un nouveau dĂ©lai de trois mois, le solde de la crĂ©ance est sorti du bilan et imputĂ© au compte de rĂ©sultats.
En cas de faillite, la créance est comptabilisée immédiatement comme douteuse et une réduction de valeur est simultanément constituée pour le montant total de la créance.
Créances sur des intermédiaires
Les contributions dâintermĂ©diaires radiĂ©s qui nâont pas Ă©tĂ© acquittĂ©es sont transfĂ©rĂ©es, aprĂšs la radiation dĂ©finitive, au compte « DĂ©biteurs douteux ». Une rĂ©duction de valeur est simultanĂ©ment actĂ©e Ă concurrence du montant dĂ».
Lâencaisse, les avoirs sur comptes Ă vue et les placements Ă terme sont Ă©valuĂ©s Ă leur valeur nominale.
Des provisions sont constituĂ©es pour couvrir des pertes ou des charges dâune nature clairement dĂ©finie qui, Ă la date de clĂŽture de lâexercice, sont Ă considĂ©rer comme probables ou sont Ă©tablies, mais dont lâampleur ne peut ĂȘtre quâestimĂ©e.
Les provisions pour risques et charges sont individualisĂ©es en fonction des risques et charges quâelles sont appelĂ©es Ă couvrir.
Les dettes sont Ă©valuĂ©es Ă leur valeur nominale Ă la date de clĂŽture de lâexercice.
Les devises Ă©trangĂšres sont converties en euros sur la base du cours de clĂŽture en fin dâexercice, tel que mentionnĂ© dans les journaux spĂ©cialisĂ©s. Des Ă©carts de conversion peuvent se produire du cĂŽtĂ© des obligations en devises Ă©trangĂšres. Ils sont, le cas Ă©chĂ©ant, traitĂ©s comme des diffĂ©rences de change.
La FSMA fait lâobjet de quelques actions en indemnisation, fondĂ©es sur de prĂ©tendus manquements dans le contrĂŽle des entreprises dâassurance et des organismes de pension. Au vu des circonstances particuliĂšres de chacune des actions concernĂ©es, la FSMA estime que ces actions sont irrecevables ou non fondĂ©es. Quelques procĂ©dures introduites contre des dĂ©cisions de radiation dâinscriptions dâintermĂ©diaires dâassurance ou dâintermĂ©diaires en services bancaires et en services dâinvestissement sont toujours pendantes, mais celles-ci ne reprĂ©sentent pas actuellement un risque patrimonial important ou significatif pour la FSMA.
ConformĂ©ment aux dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires, nous avons lâhonneur de vous faire rapport sur lâexĂ©cution de la mission de contrĂŽle qui nous a Ă©tĂ© confiĂ©e.
Nous avons Ă©tĂ© nommĂ©s par le Conseil de surveillance du 22 avril 2021, conformĂ©ment Ă la proposition du ComitĂ© de direction, Ă©mise sur recommandation du ComitĂ© dâaudit et sur prĂ©sentation du Conseil dâentreprise. Notre mandat vient Ă Ă©chĂ©ance lors du Conseil de surveillance dĂ©libĂ©rant sur les comptes annuels clĂŽturĂ©s au 31 dĂ©cembre 2023.
Rapport sur les comptes annuels â opinion sans rĂ©serve
Nous avons procĂ©dĂ© au contrĂŽle des comptes annuels pour lâexercice clos le 31 dĂ©cembre 2022, Ă©tablis sur la base du rĂ©fĂ©rentiel comptable applicable en Belgique, dont le total du bilan sâĂ©lĂšve Ă 77 181 (000) EUR et dont le compte de rĂ©sultats se solde par un excĂ©dent de 1 155 (000) EUR. Nous avons Ă©galement procĂ©dĂ© aux vĂ©rifications spĂ©cifiques complĂ©mentaires requises par la loi du 2 aoĂ»t 2002 et lâarrĂȘtĂ© royal du 12 aoĂ»t 2003.
LâĂ©tablissement des comptes annuels relĂšve de la responsabilitĂ© du ComitĂ© de direction. Cette responsabilitĂ© comprend : la conception, la mise en place et le suivi dâun contrĂŽle interne relatif Ă lâĂ©tablissement et la prĂ©sentation sincĂšre des comptes annuels ne comportant pas dâanomalies significatives, que celles-ci rĂ©sultent de fraudes ou dâerreurs ; le choix et lâapplication de rĂšgles dâĂ©valuation appropriĂ©es ; la dĂ©termination dâestimations comptables raisonnables au regard des circonstances.
Notre responsabilitĂ© est dâexprimer une opinion sur ces comptes sur la base de notre contrĂŽle. Nous avons effectuĂ© notre contrĂŽle conformĂ©ment aux dispositions lĂ©gales et selon les normes internationales dâaudit (ISA) telles quâadoptĂ©es en Belgique. Ces normes requiĂšrent que notre contrĂŽle soit organisĂ© et exĂ©cutĂ© de maniĂšre Ă obtenir une assurance raisonnable que les comptes annuels ne comportent pas dâanomalies significatives, quâelles rĂ©sultent de fraudes ou dâerreurs.
ConformĂ©ment aux normes prĂ©citĂ©es, nous avons tenu compte de lâorganisation de la FSMA en matiĂšre administrative et comptable ainsi que de ses dispositifs de contrĂŽle interne. Nous avons obtenu du ComitĂ© de direction et des prĂ©posĂ©s de la FSMA les explications et informations requises pour notre contrĂŽle. Nous avons examinĂ© la justification des montants figurant dans les comptes annuels sur base de notre jugement. Nous avons Ă©valuĂ© le bien-fondĂ© des rĂšgles dâĂ©valuation et le caractĂšre raisonnable des estimations comptables significatives faites par la FSMA ainsi que la prĂ©sentation des comptes annuels dans leur ensemble. Nous nous sommes conformĂ©s Ă toutes les exigences dĂ©ontologiques qui sâappliquent au contrĂŽle des comptes annuels en Belgique, en ce compris celles concernant lâindĂ©pendance. Nous estimons que ces travaux fournissent une base raisonnable Ă lâexpression de notre opinion.
A notre avis, compte tenu des dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires qui les rĂ©gissent, les comptes annuels clos au 31 dĂ©cembre 2022 donnent une image fidĂšle du patrimoine, de la situation financiĂšre et des frais de fonctionnement de la FSMA et les informations donnĂ©es dans lâannexe sont conformes aux dispositions de lâarrĂȘtĂ© royal du 12 aoĂ»t 2003.
Bruxelles, 25Â avril 2023
Alexandre STREEL RĂ©viseur dâentreprises
Pour une meilleure lisibilité, le rapport annuel utilise des abréviations. Ces abréviations et leurs significations sont reprises ci-dessous :
AML Anti-money laundering
AMLCO Anti-money laundering compliance officer
ATM Automated teller machine
BCE Banque centrale européenne
BNB Banque Nationale de Belgique
CBDF Cross Border Distribution of Funds
CEO Chief Executive Officer
CERS Comité européen du risque systémique
CFD Contract for difference
CNT Conseil National du Travail
COP27 Conference of the Parties to the UNFCCC (27th session)
CSA Code des sociétés et des associations
CSA Common Supervisory Actions
CSRD Corporate Sustainability Reporting Directive
DB Defined Benefits
DB2P Banque de données des pensions complémentaires
BC Defined Contributions
EBA European Banking Authority
EEE Espace économique européen
EFRAG European Financial Reporting Advisory Group
EIOPA European Insurance and Occupational Pensions Authority â AutoritĂ© europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles
ESEF European single electronic format
ESG Environmental, social and governance
ESMA European Securities and Markets Authority - Autorité européenne des marchés financiers
ESRB European Systemic Risk Board
ESRS European Sustainability Reporting Standards
ETP Equivalent temps-plein
FAQ Frequently asked questions
FSB Financial Stability Board
FSMA Financial Services and Markets Authority - Autorité des services et marchés financiers
HR Human resources
IAP Indicateurs alternatifs de performance
IAS International Accounting Standards
IBIP Insurance Based Investment Product
IDD Insurance Distribution Directive
IFD Investment Firms Directive
IFR Investments Firm Regulation
IFRS International Financial Reporting Standards
IORP Institutions for Occupational Retirement Provision
IOSCO International Organization of Securities Commissions - Organisation internationale des commissions de valeurs
IPO Initial Public Offering
IRP Institution de retraite professionnelle
ISSB International Sustainability Standards Board
KID Key Information Document
KPIs Key Performance Indicators
LBC/FT Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
LEI Legal entity identifier
LIRP Loi relative Ă la surveillance des IRP
LPC Loi relative aux pensions complémentaires
LPCDE Loi relative Ă la pension complĂ©mentaire pour dirigeants dâentreprise
MAR Market Abuse Regulation
MiFID Markets in Financial Instruments Directive
NFRD Non-Financial Reporting Directive
OCA Office de contrĂŽle des Assurances
OPA Offre publique dâacquisition
OPC Organisme de placement collectif
OPCA Organisme de placement collectif alternatif
OPCVM Organisme de placement collectif en valeurs mobiliĂšres
ORA Own risk assessment
PCP Personne en contact avec le public
PLCI Pension Libre Complémentaire des Indépendants
PLCIPP Pension Libre Complémentaire pour les travailleurs Indépendants Personnes
Physiques
PLCS Pension Libre Complémentaire pour les travailleurs Salariés
PME Petites et moyennes entreprises
POG Product Oversight and Governance
PRIIP Packaged Retail and Insurance-based Investment Product
Q&A Questions & answers
SFDR Sustainable Finance Disclosure Regulation
SGPCI Société de gestion de portefeuille et de conseil en investissement
SIR Société immobiliÚre réglementée
SICAV SociĂ©tĂ© dâinvestissement Ă capital variable
SPF Service Public Fédéral
UCITS Undertaking for Collective Investments in Transferable Securities
UE Union européenne
VASP Virtual Asset Service Provider
XBRL eXtensive Business Reporting Language
Editeur responsable
J.-P. Servais, Rue du CongrĂšs 12-14, 1000 Bruxelles
Photographie
Christophe Vander Eecken
Mise en page
Gramma nv
Impression
Bredero Graphics