FSMA Rapport annuel 2022

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RAPPORT ANNUEL 2022

TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES / 1
PrĂ©face   3 Le contrĂŽle exercĂ© par la FSMA   11 Les thĂšmes marquants en 2022   21 Produits financiers comprĂ©hensibles et fiables   35 Des rĂšgles de conduite pour protĂ©ger le consommateur   67 Actions contre les activitĂ©s illicites   79 Transparence des marchĂ©s financiers   91 ContrĂŽle des prestataires de services financiers   109 Protection de la pension complĂ©mentaire   143 RĂ©pression des infractions financiĂšres   171 L’éducation financiĂšre   179 ActivitĂ©s internationales   193 LĂ©gislation et rĂ©glementation   201 Organisation de la FSMA   211 Comptes annuels de l’exercice 2022   231 Liste des abrĂ©viations   244
2 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

PRÉFACE

Cher lecteur,

L’annĂ©e 2022 a Ă©tĂ© Ă  bien des Ă©gards particuliĂšre, compte tenu des nombreux changements qui l’ont ponctuĂ©e et des nouveaux dĂ©fis qu’elle a gĂ©nĂ©rĂ©s. D’un cĂŽtĂ©, cette annĂ©e a signĂ© le retour Ă  une vie « normale », aprĂšs la pĂ©riode liĂ©e Ă  la crise sanitaire que tous les pays ont traversĂ©e. D’un autre cĂŽtĂ©, alors que la pandĂ©mie de Covid s’essoufflait, elle a vu le monde plonger dans une nouvelle crise causĂ©e par la guerre en Ukraine.

La guerre exige un lourd tribut géopolitique et économique

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a non seulement causĂ© chaos et dĂ©solation sur le terrain, mais Ă©galement fait payer un lourd tribut gĂ©opolitique et Ă©conomique Ă  l’ensemble des nations. Sur le plan gĂ©opolitique, elle nous a pour ainsi dire ramenĂ©s Ă  l’époque de la Guerre froide, avec ceci de singulier que les denrĂ©es alimentaires et l’énergie sont Ă©galement utilisĂ©es Ă  titre d’armes. AprĂšs des annĂ©es sans inflation notable, notre Ă©conomie s’est tout Ă  coup vue confrontĂ©e Ă  une situation inĂ©dite de hausse galopante des prix.

Les politiques ont dĂ» elles aussi ĂȘtre adaptĂ©es : les pouvoirs publics ont pris des mesures de soutien, les banques centrales ont modifiĂ© radicalement leur politique monĂ©taire et le commerce mondial semble se heurter Ă  un nouveau protectionnisme. En d’autres termes, nous sommes entrĂ©s en 2022 dans une rĂ©alitĂ© Ă©conomique totalement nouvelle.

Les incertitudes gĂ©opolitiques et Ă©conomiques ont Ă©galement pesĂ© sur les marchĂ©s financiers. Les relĂšvements de taux opĂ©rĂ©s pour contrer l’inflation ont frappĂ© les bourses de plein fouet partout dans le monde. De nombreux investisseurs de dĂ©tail ont eu besoin de leur argent pour payer leurs factures plutĂŽt que pour investir en bourse. Et ceux qui ont osĂ© parier sur des achats de cryptomonnaies l’ont souvent chĂšrement payĂ© lorsque les acteurs prĂŽnant ce type de placements se sont retrouvĂ©s, l’un aprĂšs l’autre, dans la tourmente.

PRÉFACE / 3

Les changements climatiques occupent le haut de l’actualité  

D’autres dĂ©fis globaux n’en ont pas pour autant disparu. Cela vaut en particulier pour le rĂ©chauffement climatique qui s’accompagne d’effets sans prĂ©cĂ©dent dans le monde entier. Il suffit de penser aux records de tempĂ©rature qui ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s durant l’étĂ© 2022 en plusieurs endroits de la planĂšte et qui nous rappellent au jour le jour la rĂ©alitĂ© du dĂ©fi climatique.

Le dernier rapport d’évaluation produit par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne laisse planer aucun doute sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©duire rapidement les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. Les changements climatiques figurent dĂšs lors Ă  juste titre en haut de l’agenda international et le secteur financier a un rĂŽle trĂšs important Ă  jouer dans ce domaine. Car s’engager sur la voie d’une Ă©conomie plus durable exige des investissements considĂ©rables.

Une rĂ©duction draconienne des Ă©missions de CO2 n’est pas seulement un but poursuivi par les diverses confĂ©rences internationales sur le climat qui se succĂšdent au fil des mois, comme la rĂ©cente COP27 Ă  laquelle j’ai pu participer comme nouveau PrĂ©sident de l’IOSCO, l’organisation mondiale des autoritĂ©s de contrĂŽle du secteur financier. Il s’agit Ă©galement d’une demande des consommateurs. « John and Mary in the street » - comme j’aime appeler « Monsieur et Madame Tout-le-Monde » lors de forums internationaux - sont demandeurs d’investissements dans une Ă©conomie plus verte et ce sont eux qui forcent les dĂ©cideurs politiques Ă  agir en ce sens.


 et le secteur financier a un rÎle clé à jouer

Ceci est tout sauf une mauvaise nouvelle : le secteur financier vit une mutation fondamentale qui n’est pas la consĂ©quence d’une crise, mais qui rĂ©sulte prĂ©cisĂ©ment de cette demande des consommateurs. Pour concrĂ©tiser cette mutation, les rĂ©gulateurs s’investissent pleinement dans l’établissement de normes rĂ©gissant la communication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises, tout en veillant Ă  ce que les investissements verts aboutissent bien dans les secteurs et les entreprises dignes de ce nom et qu’il ne soit par consĂ©quent pas question de greenwashing. Ce travail revĂȘt une importance cruciale pour que les investisseurs aient confiance en la capacitĂ© du secteur financier Ă  jouer son rĂŽle dans la rĂ©volution climatique, Ă  savoir contribuer Ă  orienter les canaux de financement vers les projets les plus utiles Ă  ce sujet.

L’enjeu est en fait encore plus large, car outre les normes en matiĂšre de durabilitĂ©, les investissements rĂ©pondant aux critĂšres dits « ESG » devront Ă©galement respecter des normes sociales et de gouvernance. Comme vous pourrez le lire dans le prĂ©sent rapport, la finance durable a Ă©tĂ© au cƓur des prĂ©occupations en 2022. Et il va de soi qu’elle y restera au cours des annĂ©es Ă  venir.

4 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Les technologies aussi génÚrent de nouveaux défis 


Un deuxiĂšme grand dĂ©fi pour le secteur financier pourrait se rĂ©sumer par le vocable « technologies ». Les Ă©volutions technologiques dans le secteur financier ne sont pas nouvelles et se poursuivront au cours des prochaines annĂ©es. Elles offrent souvent de nouvelles possibilitĂ©s et opportunitĂ©s. Elles peuvent nous faciliter la vie mais, comme toutes les nouvelles Ă©volutions, elles suscitent Ă©galement de nouvelles questions et de nouveaux dĂ©fis. Une question importante Ă  cet Ă©gard est celle de savoir quelle direction ces Ă©volutions prendront et jusqu’oĂč elles iront. Pour le dire autrement, y a-t-il des limites Ă  la digitalisation ?

Voyez ce qui s’est passĂ© fin 2022 sur les marchĂ©s de crypto-actifs. La faillite de la plateforme d’échange FTX a tout Ă  coup soulevĂ© d’énormes questions sur l’avenir des monnaies digitales. Et les appels lancĂ©s en vue de rĂ©glementer leur commercialisation se font d’autant plus pressants que les consĂ©quences de cette faillite ont touchĂ© des clients dans le monde entier. Les instances internationales et europĂ©ennes se sont dĂšs lors attelĂ©es Ă  l’élaboration de normes et de rĂšgles en la matiĂšre, ce qui a permis de dĂ©boucher sur un accord historique au sein de l’IOSCO.


 et ont un impact sur le comportement des consommateurs

Les Ă©volutions technologiques ont Ă©galement un impact sur le comportement des consommateurs financiers et sur la maniĂšre dont ceux-ci peuvent et doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s. L’approche adoptĂ©e par les rĂ©gulateurs financiers pour assurer cette protection devra Ă©videmment tenir compte de la nouvelle rĂ©alitĂ©.

Les investisseurs potentiels de la jeune gĂ©nĂ©ration recueillent en effet leurs informations de plus en plus souvent en ligne. Ils consultent les rĂ©seaux sociaux, tendent l’oreille auprĂšs des finfluencers et utilisent des applications intĂ©grant des Ă©lĂ©ments de gamification qui ne sont pas conçues pour afficher toutes les informations obligatoires en un coup d’Ɠil. La FSMA a, en tant qu’autoritĂ© de contrĂŽle, commencĂ© Ă  prendre en compte ces nouvelles habitudes des consommateurs.

Il en va de mĂȘme pour la protection des consommateurs contre la fraude. Les techniques utilisĂ©es par les fraudeurs Ă©voluent avec les technologies et sont de plus en plus inventives et sophistiquĂ©es. Les consommateurs ont de plus en plus de mal Ă  les dĂ©masquer. Ici aussi, il y a du pain sur la planche pour une autoritĂ© de contrĂŽle comme la FSMA, qui se doit de rĂ©agir rapidement.

C’est d’ailleurs ce qu’elle fait. En tĂ©moigne la crĂ©ation en son sein d’une cellule dĂ©diĂ©e aux data analytics, qui nous permet de traiter rapidement et efficacement de grandes quantitĂ©s d’informations. Comme vous pourrez le lire dans la suite du prĂ©sent rapport, la FSMA utilise l’analyse des donnĂ©es dans un nombre de plus en plus Ă©levĂ© de domaines, avec de bons rĂ©sultats. C’est ce que l’on attend d’une autoritĂ© de contrĂŽle moderne et rĂ©active. Et c’est ce que nous devrons Ă©galement faire au cours des prochaines annĂ©es pour continuer Ă  suivre les Ă©volutions rapides au sein du secteur.

PRÉFACE / 5

La FSMA identifie 20 projets pour l’avenir

En ces temps de changements et d’incertitudes, le rĂŽle dĂ©volu Ă  l’autoritĂ© de contrĂŽle est encore plus important. C’est la raison pour laquelle la FSMA a saisi l’occasion du vingtiĂšme anniversaire de la loi relative Ă  la surveillance financiĂšre pour identifier, de maniĂšre proactive, 20 projets Ă  dĂ©velopper au cours des annĂ©es Ă  venir. Ces 20 projets ont Ă©tĂ© Ă©tablis sur la base de l’expĂ©rience acquise par la FSMA dans ses diffĂ©rents domaines de contrĂŽle.

Tous ces projets ont pour but de permettre Ă  la FSMA de prendre des mesures elle-mĂȘme, si cela est possible, ou de lancer un dĂ©bat lorsqu’il s’agit d’une problĂ©matique tombant en dehors de son champ de compĂ©tences. Les projets s’articulent autour de sept thĂšmes d’actualitĂ© et ont pour fil rouge la volontĂ© d’accroĂźtre encore la protection des consommateurs financiers et des actionnaires. Certains de ces projets sont dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©s ou en voie de rĂ©alisation ; les autres seront menĂ©s dans les prochains mois ou la FSMA contribuera Ă  lancer un dĂ©bat Ă  leur sujet s’il s’agit de projets impliquant d’une maniĂšre ou d’une autre des modifications lĂ©gislatives.

Digitalisation et finance durable

Certains projets sont Ă©troitement liĂ©s aux deux grands dĂ©fis que je viens d’évoquer. La digitalisation constitue l’un des thĂšmes majeurs. Dans ce contexte, la FSMA s’est vu confier Ă  la mi-mai 2023 le pouvoir de contrĂŽler les publicitĂ©s faites pour des cryptomonnaies. Comme vous pourrez le lire dans le prĂ©sent rapport, le but de son action est d’avertir les investisseurs potentiels en cryptomonnaies des risques que celles-ci comportent et de veiller Ă  ce que les publicitĂ©s soient suffisamment Ă©quilibrĂ©es et ne soient pas trompeuses. Le fonctionnement des applications de trading et l’inclusion financiĂšre, en particulier pour les personnes risquant de perdre l’accĂšs aux services bancaires, font aussi partie des 20 projets.

Parmi les thĂšmes traitĂ©s dans le cadre de ces 20 chantiers figure Ă©galement la finance durable. L’objectif de la FSMA est, entre autres, de dĂ©tecter des cas possibles de greenwashing en se basant sur l’analyse de donnĂ©es. La FSMA entend Ă©galement formuler des recommandations Ă  l’intention des sociĂ©tĂ©s afin de les aider Ă  organiser adĂ©quatement leur communication sur la durabilitĂ©. Enfin, la FSMA plaide pour l’instauration au niveau europĂ©en d’un contrĂŽle exercĂ© sur les fournisseurs de donnĂ©es ESG et de notations portant sur l’environnement, la durabilitĂ© et la bonne gouvernance.

6 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Value for money et intĂ©rĂȘt du client

Un autre thĂšme abordĂ© est la transparence des coĂ»ts et frais liĂ©s aux produits financiers. Vous en apprendrez davantage dans ce rapport sur l’étude menĂ©e par la FSMA en 2022 en vue de cartographier les frais facturĂ©s pour des investissements en fonds. Des initiatives similaires sont en train d’ĂȘtre prises pour d’autres produits. Le prĂ©sent rapport fournit Ă©galement de plus amples informations sur le rĂšglement de la FSMA qui impose des limites aux paiements de primes pour des assurances multimĂ©dias. Nos Ă©quipes travaillent par ailleurs Ă  une simplification des contrats d’assurance incendie qui, Ă  l’heure actuelle, sont souvent difficiles Ă  comprendre.

La place centrale que le secteur financier doit confĂ©rer Ă  l’intĂ©rĂȘt du client constitue le quatriĂšme thĂšme retenu dans les projets pour l’avenir. C’est ainsi que la FSMA a formulĂ© des propositions techniques dans le cadre de l’instauration d’un serment bancaire. En prĂȘtant ce serment, les personnes qui travaillent dans le secteur s’engageront Ă  respecter un certain nombre de rĂšgles de dĂ©ontologie. La fonction de compliance est, de son cĂŽtĂ©, essentielle pour prĂ©server l’intĂ©rĂȘt des clients. La FSMA souhaite Ă  cet Ă©gard encore mieux encadrer les contacts avec les compliance officers et, par ailleurs, ajuster les rĂšgles applicables Ă  la fonction de compliance dans les petites entreprises.

Propositions pour les sociétés cotées et le rÚglement des litiges

Les propositions Ă©mises par la FSMA concernent Ă©galement les adaptations dont certaines rĂšgles applicables aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es pourraient faire l’objet, notamment pour ancrer davantage le rĂŽle des administrateurs indĂ©pendants. L’une de ces propositions vise Ă  instaurer, par voie lĂ©gislative, une interdiction professionnelle frappant les administrateurs qui ont Ă©tĂ© condamnĂ©s, Ă  l’instar de ce qui existe par exemple pour les administrateurs d’établissements de crĂ©dit. La FSMA propose en outre d’inscrire dans la loi un systĂšme octroyant aux actionnaires un droit de regard lors de la cession d’actifs significatifs de la sociĂ©tĂ©.

Le sixiĂšme et avant-dernier thĂšme traitĂ© par les projets pour l’avenir porte sur le rĂšglement des litiges. La FSMA propose de renverser la charge de la preuve dans le cas des investisseurs lĂ©sĂ©s Ă  la suite d’un abus de marchĂ©. L’interaction entre la FSMA et la Justice pourrait par ailleurs ĂȘtre renforcĂ©e, par exemple en facilitant la transmission de certains documents aux tribunaux civils. Enfin, la FSMA a lancĂ© des propositions concernant l’organisation d’un rĂšglement extrajudiciaire des litiges.

PRÉFACE / 7

L’éducation financiĂšre et les dix ans d’existence de Wikifin

Le dernier thĂšme abordĂ© a trait Ă  l’éducation financiĂšre. Lors de la crĂ©ation de la FSMA en 2011, nous avons plaidĂ© pour qu’elle se voit Ă©galement confier une mission dans ce domaine. C’est ainsi que nous avons lancĂ© en janvier 2013 notre programme d’éducation financiĂšre, baptisĂ© « Wikifin ». Nous venons ainsi de fĂȘter le dixiĂšme anniversaire de ce programme.

En dix ans d’existence, le programme Wikifin est devenu une rĂ©fĂ©rence. Tout le monde reconnaĂźt aujourd’hui sa qualitĂ© et sa valeur ajoutĂ©e. Au fil des ans, nous n’avons eu de cesse de l’étoffer, de sorte que nous disposons actuellement d’une offre Ă  part entiĂšre s’adressant tant au grand public qu’au monde de l’enseignement.

Le lancement du Wikifin Lab a constituĂ© le point d’orgue de ce travail. Le Lab recueille non seulement un vif succĂšs auprĂšs des Ă©lĂšves et des enseignants, mais fait aussi l’objet de nombreux Ă©loges au niveau international oĂč il est considĂ©rĂ© comme un exemple Ă  suivre. Dans le cadre de ses 20 projets pour l’avenir, la FSMA examinera comment elle pourrait encore Ă©tendre les services qu’elle propose en matiĂšre d’éducation financiĂšre.

Une responsabilité au plus haut niveau international

En menant Ă  bien ces 20 projets, la FSMA entend prendre ses responsabilitĂ©s et jouer pleinement son rĂŽle sociĂ©tal. Mais elle ne se contente pas de prendre les devants au niveau national. Elle s’investit tout aussi ardemment dans ses activitĂ©s sur le plan international. La coopĂ©ration internationale a toujours figurĂ© parmi les prioritĂ©s de la FSMA. En 2022, elle l’a encore mieux montrĂ© en crĂ©ant un service spĂ©cifiquement dĂ©diĂ© aux relations internationales. Ce n’est pas un luxe superflu, car la coopĂ©ration au niveau europĂ©en et Ă  l’échelle mondiale jouera un rĂŽle de plus en plus important pour faire face Ă  un certain nombre de phĂ©nomĂšnes et d’évolutions.

La FSMA a choisi de jouer un rĂŽle trĂšs actif dans le cadre de la coopĂ©ration internationale. Au cours des derniĂšres annĂ©es, j’ai eu l’honneur d’assumer plusieurs fonctions clĂ©s au niveau mondial, comme la prĂ©sidence de l’IFRS Foundation Monitoring Board, composĂ© de reprĂ©sentants de diffĂ©rents rĂ©gulateurs de marchĂ© et autoritĂ©s de premier plan. Cette instance veille au bon fonctionnement de l’organisation chargĂ©e d’édicter les normes comptables internationales IFRS et supervise les travaux de l’ISSB, l’International Sustainability Standards Board, qui Ă©laborera des normes de portĂ©e mondiale Ă  utiliser par les entreprises pour communiquer des informations sur les questions de climat et autres aspects de durabilitĂ©. La FSMA a Ă©galement assumĂ©, avec la SEC amĂ©ricaine, la coprĂ©sidence du Monitoring Group. Celui-ci a pour tĂąche de promouvoir l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral lors de l’établissement des normes d’audit internationales.

8 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

En octobre 2022, j’ai Ă©tĂ© Ă©lu Ă  l’unanimitĂ© au poste de prĂ©sident du Board de l’IOSCO, dont j’exerçais la vice-prĂ©sidence depuis de nombreuses annĂ©es. Les rĂ©gulateurs membres de l’IOSCO contrĂŽlent 95 % du secteur financier dans le monde. Le prĂ©sident de l’IOSCO participe Ă©galement aux rĂ©unions du Financial Stability Board, l’organisation internationale créée par le G20 dans le sillage de la crise financiĂšre de 2008. Le FSB surveille le systĂšme financier et formule des recommandations Ă  l’attention du G20.

Cette Ă©lection montre que l’action de la FSMA et de ses Ă©quipes est particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©e sur le plan international. Elle nous place aux premiĂšres loges pour suivre et piloter les travaux menĂ©s lors des forums importants qui dĂ©finissent l’orientation Ă  donner Ă  la rĂ©glementation financiĂšre internationale. C’est une position unique, surtout pour une autoritĂ© de contrĂŽle issue d’un pays qui ne fait pas partie du G20. Elle fait de la FSMA un interlocuteur important sur la scĂšne internationale et nous donne la possibilitĂ© de nouer des contacts internationaux beaucoup plus facilement.

Vous en apprendrez davantage sur ce rĂŽle international de la FSMA et bien d’autres sujets dans la suite du prĂ©sent rapport. Je vous souhaite une lecture enrichissante.

Je ne voudrais pas clore cette prĂ©face sans adresser mes plus vifs remerciements Ă  Gregory Demal, qui a assumĂ© la fonction de membre du comitĂ© de direction de la FSMA depuis la crĂ©ation de celle-ci, en 2011, jusqu’en septembre 2022, date Ă  laquelle il a souhaitĂ© exercer d’autres activitĂ©s professionnelles. GrĂące Ă  sa longue expĂ©rience, sa grande capacitĂ© de travail, son sens du dĂ©tail, sa loyautĂ©, sa collĂ©gialitĂ© et sa rigueur dĂ©montrĂ©e au quotidien dans la gestion de ses dossiers, Gregory Demal a non seulement ƓuvrĂ© au bon fonctionnement des services placĂ©s sous sa direction opĂ©rationnelle, mais a Ă©galement apportĂ© une contribution significative Ă  la rĂ©ussite du dĂ©marrage de la FSMA et au dĂ©ploiement de ses activitĂ©s.

PRÉFACE / 9
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10 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

LE CONTRÔLE EXERCÉ PAR LA FSMA

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Mission et vision   12 Les compĂ©tences de la FSMA   13 La FSMA en 2022   14 ContrĂŽle   14 Paysage financier   14 Quelques dates clĂ©s   15 Bref aperçu en chiffres   18

Mission et vision

La FSMA Ɠuvre au maintien d’un systĂšme financier dans lequel les consommateurs peuvent compter sur la fiabilitĂ© des services financiers offerts et sur la transparence et l’ouverture des marchĂ©s. Un systĂšme oĂč les produits financiers que les consommateurs achĂštent correspondent Ă  leurs besoins et souhaits et oĂč les acteurs financiers opĂšrent au service de la sociĂ©tĂ© et contribuent Ă  un financement sain de l’économie rĂ©elle.

Dans ses actions, la FSMA accorde une place centrale Ă  l’intĂ©rĂȘt des consommateurs. C’est pourquoi elle identifie en permanence les tendances et les risques et s’investit pleinement dans sa mission de contrĂŽle. Elle s’efforce Ă©galement d’accroĂźtre le niveau d’éducation financiĂšre, afin d’aider les consommateurs Ă  dĂ©velopper une confiance critique envers le secteur financier.

La FSMA s’engage en outre Ă  aider les acteurs soumis Ă  son contrĂŽle en leur fournissant en temps utile des informations transparentes et Ă  apporter ainsi une valeur ajoutĂ©e Ă  leur bon fonctionnement.

Pour accomplir sa mission, la FSMA a identifié cinq priorités qui guident son organisation :

‱ renforcer son engagement envers le consommateur financier, en contribuant notamment Ă  l’éducation financiĂšre ;

‱ affecter le plus de moyens possible aux tñches de contrîle ;

‱ dĂ©tecter les risques plus rapidement, affiner les prioritĂ©s et assurer le suivi des actions menĂ©es et de leurs rĂ©sultats ;

‱ dĂ©velopper une organisation moderne ;

‱ optimaliser la gestion et l’utilisation des informations disponibles.

Chaque annĂ©e, la FSMA Ă©tablit un plan d’action qui dĂ©termine la maniĂšre dont elle mettra en Ɠuvre ces prioritĂ©s d’organisation. Le plan d’action, qui est approuvĂ© par le conseil de surveillance, fixe les aspects sur lesquels la FSMA focalisera son attention l’annĂ©e suivante. La FSMA rend compte de ses activitĂ©s dans son rapport annuel.

12 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Les compétences de la FSMA

ContrĂŽle des produits financiers

Surveillance des marchĂ©s financiers et contrĂŽle de l’information des sociĂ©tĂ©s

ContrÎle des prestataires de services financiers et des intermédiaires

Actions contre les activités illicites

Éducation financiùre

ContrÎle des pensions complémentaires

ContrĂŽle des rĂšgles de conduite

LE CONTRÔLE EXERCÉ PAR LA FSMA / 13

La FSMA en 2022

106 Ă©tablissements de crĂ©dit, entreprises d’assurance et sociĂ©tĂ©s de bourse de droit belge

182 sociétés cotées intermédiaires 20 151 inscrits

153 fonds de pension de droit belge

4,17 millions de travailleurs salariés et indépendants affiliés à un plan de pension belge

Paysage financier

DĂ©pĂŽts auprĂšs des Ă©tablissements de crĂ©dit de droit belge1 : 794,5 milliards d’euros

Montant sous gestion auprùs des fonds de droit belge : 184 milliards d’euros

Total du bilan des Ă©tablissements de crĂ©dit de droit belge2 : 1 209 milliards d’euros

Total du bilan des fonds de pension : 40,2 milliards d’euros

Valeur de marchĂ© d’Euronext Brussels : 485 milliards d’euros

Montant des primes d’assurance encaissĂ©es sur le marchĂ© belge : 30,5 milliards d’euros

14 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ContrĂŽle
1 Septembre 2022. 2 Septembre 2022.

Quelques dates clés

28 janvier

Plus de 2 300 intermĂ©diaires participent Ă  un webinaire de la FSMA sur les rĂšgles de conduite dans le secteur des assurances. L’organisation de webinaires constitue pour la FSMA une nouvelle Ă©tape sur la voie de la digitalisation croissante de sa communication.

2 mars

Suite Ă  plusieurs plaintes de consommateurs relatant des pratiques de vente trompeuses, la FSMA impose Ă  la sociĂ©tĂ© S. une interdiction d’exercer l’activitĂ© de distribution de produits d’assurance.

18 mars

75 000 Ă©lĂšves participent Ă  La Semaine de l’Argent. L’objectif de cette initiative est de permettre un dĂ©bat aussi large que possible sur les questions d’argent et de mettre en lumiĂšre l’importance de l’éducation financiĂšre.

21 mars

La FSMA publie une étude sur les jeunes investisseurs en bourse. Cette étude révÚle que depuis le début de la crise du coronavirus, les jeunes se tournent facilement vers la bourse. Les jeunes de moins de 30 ans constituent le groupe le plus important des nouveaux investisseurs en bourse.

4 avril

Une nouvelle rĂ©glementation applicable aux prestataires de services de crowdfunding entre en vigueur. A partir de cette date, tout candidat prestataire de services de crowdfunding visĂ©s par le rĂšglement europĂ©en peut introduire une demande d’agrĂ©ment auprĂšs de la FSMA.

1er mai

Les activitĂ©s des prestataires de services d’échange et de conservation de monnaies virtuelles sont rĂ©glementĂ©es. Ces prestataires doivent satisfaire Ă  une sĂ©rie de conditions liĂ©es notamment au respect de la lĂ©gislation anti-blanchiment.

2 juin

La FSMA conclut un rĂšglement transactionnel avec un Ă©tablissement de crĂ©dit de droit belge pour un montant de 500 000 euros. Ce rĂšglement transactionnel trouve son origine dans le non-respect de certaines rĂšgles de conduite MiFID concernant l’adĂ©quation et le caractĂšre appropriĂ© des services fournis.

LE CONTRÔLE EXERCÉ PAR LA FSMA / 15

23 juin

La FSMA dĂ©veloppe une mĂ©thodologie inĂ©dite visant Ă  dĂ©tecter les pratiques trompeuses de closet indexers, pratiques qui consistent Ă  promouvoir un fonds d’investissement comme Ă©tant gĂ©rĂ© activement alors qu’il suit en rĂ©alitĂ© un indice de rĂ©fĂ©rence.

23 juin

A l’occasion de la publication de son rapport annuel 2021, la FSMA prĂ©sente les rĂ©sultats de son Ă©tude sur le respect des rĂšgles de conduite MiFID. Ces dix derniĂšres annĂ©es ont permis de constater une Ă©volution positive dans ce domaine. Il reste nĂ©anmoins certains points Ă  amĂ©liorer. Ceux-ci portent principalement sur la maniĂšre dont les produits sont conçus, notamment sur le plan des frais et du rendement potentiel.

6 juillet

La FSMA publie la premiĂšre Ă©dition de son nouveau dashboard qui fournit des statistiques ainsi qu’un aperçu des principales tendances en matiĂšre de fraudes Ă  l’investissement.

2 août

La loi relative Ă  la surveillance du secteur financier et aux services financiers existe depuis 20 ans. La FSMA saisit l’occasion de l’anniversaire de sa loi organique pour lancer 20 nouveaux projets qui seront dĂ©ployĂ©s au cours des annĂ©es Ă  venir. Ces projets ont pour fil rouge la volontĂ© d’accroĂźtre encore la protection des consommateurs financiers et des actionnaires.

3 octobre

La FSMA participe Ă  la World Investor Week, une initiative mise en place par l’IOSCO, l’organisation mondiale des contrĂŽleurs boursiers. L’objectif de cette semaine thĂ©matique annuelle est de promouvoir l’éducation et la protection des investisseurs.

3 octobre

La FSMA organise son premier AMLCO Day, un événement digital destiné aux compliance officers AML, qui exercent une fonction clé dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Pas moins de 2 300 personnes participent à cet événement.

16 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

11 octobre

À titre de rĂ©compense pour ses efforts visant Ă  rĂ©duire son empreinte environnementale, la FSMA obtient une troisiĂšme Ă©toile au label « Entreprise Ă©codynamique », dĂ©cernĂ© par la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale. Il s’agit de la plus haute distinction du label. La FSMA poursuit, en tant qu’institution et employeur, des objectifs prĂŽnant tant la responsabilitĂ© sociĂ©tale que la durabilitĂ©.

18 octobre

Jean-Paul Servais, PrĂ©sident de la FSMA, est Ă©lu en qualitĂ© de nouveau prĂ©sident de l’IOSCO, l’organisation internationale des contrĂŽleurs boursiers. L’IOSCO est une organisation rassemblant plus de 130 rĂ©gulateurs nationaux, dont la FSMA, chargĂ©s d’assurer la surveillance des marchĂ©s financiers, de contrĂŽler les produits financiers et de veiller au respect des rĂšgles de conduite. Les membres de l’IOSCO contrĂŽlent 95 % des marchĂ©s financiers dans le monde. C’est la premiĂšre fois qu’un Belge accĂšde Ă  la prĂ©sidence de cette organisation internationale.

7 novembre

La FSMA lance une nouvelle campagne de publicitĂ© pour promouvoir son programme d’éducation financiĂšre, Wikifin. Le slogan de cette campagne est « On ne peut pas ĂȘtre expert en tout. Heureusement, il y a Wikifin pour vos questions d’argent ! ».

9 novembre

Lors de la confĂ©rence sur le climat de Charm-El-Sheikh, l’instauration possible de normes concernant la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es est Ă©voquĂ©e, sous l’impulsion notamment du prĂ©sident de l’IOSCO, Jean-Paul Servais.

13 novembre

La FSMA interdit, par voie de rĂšglement, la commercialisation de contrats d’assurance Ă  primes variables lors de la vente de smartphones et d’autres appareils multimĂ©dias. Cette mesure fait suite Ă  de nombreuses plaintes concernant des pratiques de vente trompeuses.

3 décembre

La FSMA publie une Ă©tude sur les coĂ»ts liĂ©s aux investissements en fonds. Cette Ă©tude doit permettre aux consommateurs de mieux comprendre et comparer les frais qui leur sont facturĂ©s lorsqu’ils investissent dans un fonds.

LE CONTRÔLE EXERCÉ PAR LA FSMA / 17

Bref aperçu en chiffres

80

La FSMA a ouvert 80 (prĂ©-)analyses visant Ă  dĂ©tecter un Ă©ventuel abus de marchĂ©. Elle a procĂ©dĂ© Ă  39 reprises Ă  la suspension de la nĂ©gociation d’une action.

2 599

La FSMA a soumis 16 produits structurĂ©s prĂ©sentant des caractĂ©ristiques inĂ©dites Ă  une analyse approfondie. A l’issue de son analyse, la FSMA a jugĂ© cinq de ces produits particuliĂšrement complexes. Ceux-ci n’ont donc pas Ă©tĂ© commercialisĂ©s sur le marchĂ© de dĂ©tail.

293

La FSMA a reçu 2 599 notifications de consommateurs portant sur des matiÚres financiÚres diverses. PrÚs de deux tiers de ces notifications concernaient des fraudes et des offres illicites de produits et services financiers.

2 973

Les dĂ©nonciations effectuĂ©es par la FSMA auprĂšs du parquet ont permis de bloquer l’accĂšs à  293 sites web frauduleux prĂ©sentant des offres d’investissement illicites.

La FSMA a analysĂ© 2 973 communications Ă  caractĂšre publicitaire portant sur des fonds, des comptes d’épargne rĂ©glementĂ©s et des produits d’assurance, ainsi que sur des titres de crĂ©ance structurĂ©s, des instruments dĂ©rivĂ©s et des obligations proposĂ©es par des Ă©tablissements financiers.

18 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
16

4 millions

Le site web Wikifin existe depuis dix ans. Il reçoit aujourd’hui environ 4 millions de visites par an .

267

La FSMA a publiĂ© 267 mises en garde . Ces publications visent Ă  avertir le public des dangers d’offres (potentiellement) illicites.

19 millions

La campagne menĂ©e par la FSMA dans le but d’accroĂźtre la notoriĂ©tĂ© de Wikifin au travers d’annonces en ligne et de spots radio a remportĂ© un vif succĂšs. Au total, les annonces ont Ă©tĂ© affichĂ©es plus de 19 millions de fois . Le nombre de visites du site web a augmentĂ© de 35 %.

La FSMA a acceptĂ© 24 rĂšglements transactionnels dans le cadre de procĂ©dures de sanctions administratives. Ces rĂšglements prĂ©voient le paiement d’une amende et une publication nominative sur le site web de la FSMA. Ces rĂšglements transactionnels ont rapportĂ© au TrĂ©sor public un montant total de 1 573 160 euros

248

La FSMA a radiĂ© l’inscription de 248 intermĂ©diaires

1 606

La FSMA a traité 1 606 notifications de transactions de dirigeants.

LE CONTRÔLE EXERCÉ PAR LA FSMA / 19
1 573 160 €
20 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

LES THÈMES MARQUANTS EN 2022

Le prĂ©sent chapitre passe en revue quelques thĂšmes d’actualitĂ© qui concernent plusieurs domaines de contrĂŽle de la FSMA. Chacun de ces domaines fera ensuite l’objet d’un chapitre spĂ©cifique oĂč les faits saillants qui l’auront marquĂ© seront abordĂ©s plus en dĂ©tail.

La FSMA accĂšde Ă  la prĂ©sidence de l’organisation mondiale IOSCO   22

Analyse des donnĂ©es, modĂšles de risque et web scraping : les fers de lance du contrĂŽle exercĂ© par la FSMA   25

S’assurer de la notification correcte des transactions de dirigeants   25

DĂ©tecter les cas de closet indexing  26

Utiliser un modùle de risque pour les pratiques de blanchiment auprùs des courtiers d’assurance   26

RepĂ©rer les sites web de prĂȘteurs frauduleux   27

Crypto-actifs   28

Mise en place d’un encadrement de la publicitĂ© pour les monnaies virtuelles   28

Qualification des crypto-actifs    30

Inscription obligatoire pour les Virtual Asset Service Providers (VASP)   31

La FSMA s’engage en faveur d’une finance plus durable   31

Zoom sur les coĂ»ts et les rendements des produits financiers   32

/ 21

La FSMA accĂšde Ă  la prĂ©sidence de l’organisation mondiale IOSCO

L’annĂ©e 2022 a marquĂ© un tournant historique avec la nomination du PrĂ©sident de la FSMA, Jean-Paul Servais, Ă  la tĂȘte de l’IOSCO (Organisation Internationale des Commissions de Valeurs) au mois d’octobre. Cette nomination pour un mandat de deux ans renouvelable est le fruit de plusieurs annĂ©es de travail assidu qui ont permis Ă  la FSMA d’affirmer une forte crĂ©dibilitĂ© et de dĂ©velopper un rĂ©seau international influent. La prĂ©sidence de l’IOSCO propulse la FSMA sur le devant de la scĂšne de la rĂ©glementation financiĂšre au niveau mondial. Cette position privilĂ©giĂ©e lui permettra d’accroĂźtre son influence sur des sujets d’importance stratĂ©gique tels que la finance durable, la finance digitale et l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire. Les objectifs de l’IOSCO, qui consistent Ă  renforcer la protection des investisseurs, Ă  maintenir des marchĂ©s Ă©quitables, efficaces et transparents, et Ă  rĂ©duire les risques financiers systĂ©miques sont parfaitement en phase avec ceux de la FSMA.

Le PrĂ©sident de la FSMA a dĂ©jĂ  exercĂ© plusieurs autres mandats au niveau international. Ainsi, il occupe depuis plusieurs annĂ©es des fonctions de premier rang au sein de l’IOSCO. Depuis 2016, il Ă©tait vice-prĂ©sident de cette organisation et de son Conseil, et il est depuis 2014 Ă  la tĂȘte de son ComitĂ© rĂ©gional europĂ©en et de son ComitĂ© financier et d’audit. Au sein de l’IOSCO, le prĂ©sident de la FSMA dirige Ă©galement le rĂ©seau en charge du suivi de l’évolution du monde des Special Purpose Acquisition Companies (SPAC).

Par ailleurs, le PrĂ©sident de la FSMA occupe une place de premier plan dans le domaine de la finance durable au niveau international. En effet, en 2022, il a Ă©galement poursuivi son mandat de PrĂ©sident du Monitoring Board de la Fondation IFRS, qui supervise les travaux sur les rapports de durabilitĂ© menĂ©s par le Conseil international des normes de durabilitĂ© (ISSB). Il co-prĂ©side Ă©galement le Monitoring Group, en charge du renforcement de l’indĂ©pendance de la normalisation internationale dans le domaine de l’audit, qui se charge de dĂ©velopper des standards d’audit et d’éthique pour l’audit de l’information non-financiĂšre.

En novembre 2022, Jean-Paul Servais s’est rendu Ă  la COP27 Ă  Charm-El-Sheikh pour prĂ©senter, au nom de l’IOSCO, les actions de l’IOSCO en matiĂšre de finance durable3: la lutte contre le greenwashing, les marchĂ©s carbone4 5 et les normes internationales de reporting en matiĂšre de climat et autres dimensions de durabilitĂ© Ă  publier par les sociĂ©tĂ©s.

3 Voir IOSCO, communiqué de presse du 9 novembre 2022, consultable sur le site web www.iosco.org.

4 Voir IOSCO, Compliance Carbon Markets Consultation Report, novembre 2022, consultable sur le site web www.iosco.org.

5 Voir IOSCO, Voluntary Carbon Markets Discussion Paper, novembre 2022, consultable sur le site web www.iosco.org.

22 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Ces derniĂšres annĂ©es, l’IOSCO a travaillĂ© en Ă©troite collaboration avec le Financial Stability Board (FSB), l’organisme international qui veille Ă  la stabilitĂ© du systĂšme financier. L’IOSCO est directement reprĂ©sentĂ©e par son PrĂ©sident au niveau du FSB et a une voix Ă  faire entendre pour mettre en avant l’expertise des rĂ©gulateurs des marchĂ©s et des valeurs mobiliĂšres. Cette implication octroie une opportunitĂ© unique Ă  l’IOSCO et Ă  la FSMA de contribuer Ă  l’élaboration de rĂ©glementations essentielles au renforcement de la stabilitĂ© financiĂšre. La FSMA bĂ©nĂ©ficiait auparavant dĂ©jĂ  au sein de l’IOSCO d’une place de choix au sein du groupement informel Financial Stability Engagement Forum en charge de la collaboration entre l’IOSCO et le FSB.

Sous la prĂ©sidence de Monsieur Jean-Paul Servais, l’IOSCO renforcera encore ses liens avec le FSB et coopĂ©rera avec celui-ci sur des sujets tels que le secteur bancaire parallĂšle, la numĂ©risation des services financiers, les crypto-actifs et les risques financiers induits par le changement climatique.

En rĂ©ponse Ă  la participation accrue d’investisseurs de dĂ©tail sur les marchĂ©s financiers et sur les marchĂ©s des crypto-actifs au cours des derniĂšres annĂ©es, plusieurs nouvelles initiatives ont vu le jour en 2022. La FSMA a notamment pris part Ă  un groupe de travail de l’IOSCO sur les rĂšgles de conduite pour les investisseurs de dĂ©tail (Retail Market Conduct Task Force). Un rapport final est en voie de finalisation et couvre des sujets importants tels que la distribution et le marketing de produits financiers par des moyens digitaux, mais Ă©galement l’avĂšnement de plateformes de trading ayant recours aux paiements pour le flux d’ordres (Payment For Order Flow - PFOF). Le rapport cite comme bonnes pratiques de nombreuses initiatives de la FSMA visant Ă  protĂ©ger les investisseurs de dĂ©tail.

Par ailleurs, l’annĂ©e 2022 a Ă©tĂ© marquĂ©e par l’arrĂȘt de la croissance fulgurante du marchĂ© des cryptomonnaies et menĂ© Ă  l’effondrement de l’un des acteurs principaux du secteur. Ces Ă©vĂ©nements ont mis en lumiĂšre les manquements des prestataires de services dans ce secteur et les risques encourus par les investisseurs sur ces marchĂ©s. Sur le plan de la rĂ©glementation, ils ont mis en exergue la nĂ©cessitĂ© de normes appropriĂ©es et de la coopĂ©ration internationale entre superviseurs. Avec ses 129 membres, la portĂ©e mondiale de l’IOSCO lui offre un avantage dans la coordination de l’élaboration de normes cohĂ©rentes au niveau mondial. En phase avec le consensus international, la FSMA a affirmĂ© au cours de l’annĂ©e 2022 que le principe de neutralitĂ© technologique devait sous-tendre toute Ă©laboration de nouvelle politique rĂ©glementaire en la matiĂšre. Depuis mars 2022, la FSMA fait partie d’une Task Force Fintech de l’IOSCO. Cette Task Force est chargĂ©e de mettre en Ɠuvre l’agenda de l’IOSCO sur les fintech et les crypto-actifs. Bien que son mandat couvre Ă  la fois les cryptomonnaies et les questions liĂ©es Ă  la finance dĂ©centralisĂ©e, le plan de travail se concentre dans un premier temps sur la rĂ©glementation des cryptomonnaies.

LES THÈMES MARQUANTS EN 2022 / 23

FOCUS 2023

L’IOSCO joue un rĂŽle important dans le domaine de la finance durable, notamment sur le plan du reporting non-financier. Lorsque les premiĂšres normes auront Ă©tĂ© publiĂ©es par l’ISSB en 2023, il incombera Ă  l’IOSCO d’envisager une approbation potentielle des normes extra-financiĂšres de l’ISSB. Une approbation potentielle devrait donner un Ă©lan Ă  l’adoption d’une premiĂšre base de rĂ©fĂ©rence mondiale et inclusive pour le reporting en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises. La maximisation de l’interopĂ©rabilitĂ© entre le cadre de rĂ©fĂ©rence mondial et les cadres juridictionnels sera un facteur important dans la dĂ©cision d’approbation de l’IOSCO. Ce travail contribue Ă  renforcer la confiance des investisseurs en luttant contre l’éco-blanchiment et Ă  encourager les flux d’investissements essentiels dans les produits durables.

En termes de finance digitale, malgrĂ© les promesses de dĂ©centralisation et de dĂ©sintermĂ©diation du secteur, l’infrastructure de marchĂ© demeure relativement centralisĂ©e. Elle se caractĂ©rise par une sĂ©lection de quelques plateformes de nĂ©gociation de crypto-actifs ou de fournisseurs de services dĂ©tenant un pourcentage significatif de la part de marchĂ© et du volume. Des niveaux importants d’intĂ©gration verticale sont Ă©galement constatĂ©s, de multiples services et activitĂ©s Ă©tant assurĂ©s par une seule entitĂ©. La gamme de services offerts par les intermĂ©diaires en crypto-actifs soulĂšve inĂ©vitablement des questions de conflits d’intĂ©rĂȘts et d’intĂ©gritĂ©. Ces manquements ne peuvent ĂȘtre ignorĂ©s et l’IOSCO a pour ambition de consulter et de finaliser des recommandations pour les autoritĂ©s en vue de la rĂ©gulation et la supervision pour le secteur des cryptomonnaies au cours de l’annĂ©e 2023.

Enfin, sur le plan de la stabilitĂ© financiĂšre, l’IOSCO joue Ă©galement un rĂŽle de premier plan, notamment aux cĂŽtĂ©s du Financial Stability Board, dans l’élaboration de normes applicables au secteur financier non bancaire (NBFI), pour lequel plusieurs rapports sont attendus en 2023.

24 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Analyse des données, modÚles de risque et web scraping : les fers de lance du contrÎle exercé par la FSMA

La FSMA s’investit pleinement dans l’exploitation des donnĂ©es pour accomplir sa mission d’autoritĂ© de contrĂŽle. Elle s’y emploie de diffĂ©rentes maniĂšres. Elle analyse des donnĂ©es pour vĂ©rifier si les acteurs financiers se conforment Ă  leurs obligations lĂ©gales. Elle rassemble des donnĂ©es en vue d’élaborer des modĂšles de risque qu’elle utilisera pour exercer sa surveillance de maniĂšre Ă  la fois efficace et efficiente. En recourant Ă  la technique du web scraping, elle recherche Ă©galement des donnĂ©es sur internet afin de dĂ©tecter les infractions Ă  la lĂ©gislation financiĂšre.

L’application de ces diffĂ©rentes mĂ©thodes fournit Ă  la FSMA des informations importantes qui lui permettent de renforcer son contrĂŽle. Au dĂ©but de l’annĂ©e 2022, elle a mis en place un centre d’expertise dĂ©diĂ© Ă  l’analyse des donnĂ©es. Ce centre travaille sur la base de projets qu’il dĂ©veloppe en collaboration avec les services opĂ©rationnels de la FSMA. L’adoption de cette approche confĂšre Ă  la FSMA un rĂŽle de pionnier en Europe.

Cette approche centrée sur les données est illustrée ci-dessous par quelques exemples concrets.

S’assurer de la notification correcte des transactions de dirigeants

Les personnes exerçant des responsabilitĂ©s dirigeantes au sein des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, telles que les CEO et les directeurs financiers et opĂ©rationnels, sont tenues de notifier Ă  la FSMA les transactions sur titres qu’elles ont rĂ©alisĂ©es. Il s’agit plus prĂ©cisĂ©ment de leurs achats et ventes d’actions, d’obligations ou d’autres instruments financiers. Cette notification doit ĂȘtre opĂ©rĂ©e dans les trois jours ouvrables suivant la clĂŽture de l’opĂ©ration. L’obligation de notification s’applique Ă©galement aux personnes qui sont Ă©troitement liĂ©es Ă  ces dirigeants.

La FSMA possÚde les listes de dirigeants de toutes les sociétés cotées sur Euronext. Elle dispose aussi de toutes les données relatives aux transactions sur titres cotés qui relÚvent de son contrÎle. En comparant et en analysant ces différentes données, elle peut vérifier si les personnes exerçant des responsabilités dirigeantes et les personnes qui leur sont étroitement liées respectent leur obligation de notification. Cette façon de procéder procure à la FSMA des informations dont elle ne disposait pas auparavant.

LES THÈMES MARQUANTS EN 2022 / 25

Détecter les cas de closet indexing

Le closet indexing est la pratique qui consiste Ă  promouvoir un fonds d’investissement comme Ă©tant gĂ©rĂ© activement alors qu’en rĂ©alitĂ©, ce fonds se contente de suivre de prĂšs un indice de rĂ©fĂ©rence. Cette pratique trompeuse porte prĂ©judice aux investisseurs car, d’une part, ils ne bĂ©nĂ©ficient pas de la gestion active dĂ©crite dans la politique de placement et, d’autre part, ils paient des frais plus Ă©levĂ©s que ceux facturĂ©s pour une gestion passive. Les investisseurs reçoivent donc une gestion passive au prix d’une gestion active.

La FSMA a dĂ©veloppĂ© une mĂ©thodologie visant Ă  dĂ©tecter les closet indexers sur le marchĂ© des fonds d’investissement publics belges. Cette mĂ©thodologie peut ĂȘtre appliquĂ©e Ă  l’ensemble des fonds, quelle que soit leur politique de placement (actions, obligations ou mixtes). Pour y parvenir, la mĂ©thodologie compare notamment la performance des fonds avec celle de combinaisons d’indices. Travailler avec des combinaisons d’indices permet d’élargir le champ d’application puisque de nombreux fonds, en particulier les fonds mixtes, utilisent plusieurs indices comme benchmark (par exemple, un indice pour la composante action du portefeuille et un autre indice pour la composante obligataire). Cette mĂ©thodologie nĂ©cessite des outils et techniques d’analyse performants Ă©tant donnĂ© que les combinaisons d’indices possibles sont extrĂȘmement nombreuses6

Utiliser un modùle de risque pour les pratiques de blanchiment auprùs des courtiers d’assurance

Le contrĂŽle du respect, par les acteurs du secteur financier, des rĂšgles visant Ă  prĂ©venir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a gagnĂ© en importance au cours des derniĂšres annĂ©es. Ce contrĂŽle cible notamment les quelque 5 500 intermĂ©diaires d’assurance qui exercent leurs activitĂ©s sous le statut de courtier. Pour ce groupe, la FSMA a Ă©tabli un modĂšle de risque. Ce modĂšle livre des indications qui lui permettent d’organiser son contrĂŽle de maniĂšre efficace et efficiente.

Le modĂšle de risque commence par recueillir des informations quantitatives auprĂšs des entreprises d’assurance et des informations qualitatives auprĂšs des courtiers. Toutes les rĂ©ponses reçues sont ensuite converties en une valeur numĂ©rique sur la base d’un jeu clairement dĂ©fini d’hypothĂšses et de rĂšgles de marchĂ©. Ces scores sont ensuite agrĂ©gĂ©s en thĂšmes et sous-thĂšmes, chacun d’eux Ă©valuant une facette diffĂ©rente d’un risque. L’agrĂ©gation de tous ces scores produit une Ă©valuation du risque pour chaque courtier. Celle-ci comporte cinq niveaux, allant d’un risque potentiel trĂšs faible Ă  un risque potentiel trĂšs Ă©levĂ©, en passant par un risque potentiel faible, moyen ou Ă©levĂ©.

26 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
6 Voir également le présent rapport, p. 47.

RepĂ©rer les sites web de prĂȘteurs frauduleux

La FSMA est chargĂ©e de dĂ©tecter les fraudes et les pratiques illicites dans le secteur financier. La fraude au crĂ©dit est une pratique qui s’est largement rĂ©pandue ces derniĂšres annĂ©es. Les consommateurs signalent de plus en plus de cas d’escroquerie opĂ©rĂ©e par des sites web frauduleux7. Afin de mieux cerner ce phĂ©nomĂšne, la FSMA utilise une technique informatique qui recherche sur internet des indices d’infractions potentielles. Cette technique s’appelle le web scraping

La FSMA a mis au point une mĂ©thode pour identifier les sites web de prĂȘteurs potentiellement frauduleux. Elle se base sur les caractĂ©ristiques de sites web frauduleux connus pour lancer une recherche visant Ă  dĂ©pister de nouveaux sites web potentiellement frauduleux. La mĂ©thode utilisĂ©e pour obtenir ces caractĂ©ristiques est auto-apprenante, de sorte que cet outil Ă©volue en mĂȘme temps que les connaissances relatives aux nouveaux sites web frauduleux.

Les donnĂ©es obtenues par web scraping reçoivent un score basĂ© sur diffĂ©rents indicateurs. Une analyse plus poussĂ©e conduit Ă  une classification de sites web de prĂȘteurs potentiellement frauduleux et permet Ă  la FSMA d’enquĂȘter davantage sur ces sites web et, en cas de fraude, de prendre les mesures qui s’imposent.

FOCUS 2023

En 2023, la FSMA dĂ©veloppera un outil de web scraping afin de dĂ©tecter les ‘finfluenceurs’ sur les mĂ©dias sociaux. Cet outil permettra Ă  la FSMA de repĂ©rer et de traiter plus facilement les Ă©ventuelles infractions Ă  la lĂ©gislation financiĂšre. La FSMA se focalisera notamment sur les violations potentielles du rĂšglement relatif Ă  la publicitĂ© pour les cryptomonnaies et des rĂšglements interdisant la commercialisation auprĂšs des consommateurs de produits dĂ©rivĂ©s sur monnaie virtuelle, d’options binaires ainsi que de produits Forex et CFD avec effet de levier. La FSMA examinera Ă©galement si les activitĂ©s des ‘finfluenceurs’ sont soumises Ă  une obligation d’inscription, par exemple lorsqu’ils fournissent des conseils en investissement.

LES THÈMES MARQUANTS EN 2022 / 27
7
le
rapport, p. 87.
Voir également
présent

Crypto-actifs

Mise en place d’un encadrement de la publicitĂ© pour les monnaies virtuelles

Depuis plusieurs annĂ©es, les monnaies virtuelles font l’objet d’une trĂšs large promotion auprĂšs du grand public. Elles constituent dĂ©sormais un objet d’investissement d’une grande popularitĂ©. La promotion des monnaies virtuelles est non seulement effectuĂ©e par le biais de canaux classiques de marketing, mais Ă©galement par le biais des rĂ©seaux sociaux ou d’applications telles que TikTok ou Instagram. Parfois, des personnalitĂ©s connues du grand public, des influenceurs, interviennent dans ce cadre et sont rĂ©munĂ©rĂ©es pour promouvoir des monnaies virtuelles auprĂšs des personnes qui les suivent.

Cependant, les monnaies virtuelles prĂ©sentent des caractĂ©ristiques qui en font un objet d’investissement particuliĂšrement risquĂ©.

Tout d’abord, les monnaies virtuelles dĂ©centralisĂ©es, telles que le Bitcoin ou l’Ether, ne sont pas liĂ©es Ă  un actif ayant une valeur Ă©conomique intrinsĂšque. En ce sens, elles diffĂšrent fondamentalement des actifs financiers classiques. Le prix qui peut ĂȘtre obtenu pour une monnaie virtuelle de cette catĂ©gorie dĂ©pend par consĂ©quent exclusivement du montant qu’un autre investisseur sera, subjectivement, prĂȘt Ă  offrir pour l’acheter. Certains autres crypto-actifs qui peuvent ĂȘtre qualifiĂ©s de monnaies virtuelles, tels que les stablecoins, disposent quant Ă  eux bien d’un sous-jacent, qui peut aussi bien ĂȘtre constituĂ© d’actifs du monde rĂ©el (une devise nationale, par exemple) que d’autres crypto-actifs ou monnaies virtuelles. L’actualitĂ© financiĂšre rĂ©cente a toutefois dĂ©montrĂ© que ce type d’instrument recĂšle Ă©galement des risques trĂšs importants et peut en outre – en dĂ©pit du qualificatif ‘stable’ – subir des variations trĂšs brutales de valeur en trĂšs peu de temps. Par ailleurs, aucun mĂ©canisme lĂ©gal permettant d’éviter les manipulations de marchĂ© ou les dĂ©lits d’initiĂ©s n’a Ă©tĂ© mis en place sur le marchĂ© des monnaies virtuelles : l’intĂ©gritĂ© du processus de formation des prix n’est donc pas garantie. La volatilitĂ© trĂšs importante du cours des monnaies virtuelles depuis la fin de l’annĂ©e 2021 a eu pour consĂ©quence que des pertes significatives ont Ă©tĂ© subies par les personnes ayant investi dans celles-ci. Une grande partie de ces personnes sont des consommateurs ‘ayant pris le train en route’ lorsque le marchĂ© Ă©tait haut, influencĂ©s par le climat d’euphorie qui rĂ©gnait Ă  ce moment.

Le secteur des monnaies virtuelles prĂ©sente Ă©galement des vulnĂ©rabilitĂ©s importantes aux activitĂ©s illĂ©gales. Un certain nombre de plateformes de nĂ©gociation ou de portemonnaies digitaux ont ainsi dĂ©jĂ  Ă©tĂ© piratĂ©s, ce qui a entraĂźnĂ© la perte des monnaies virtuelles qui y Ă©taient nĂ©gociĂ©es ou stockĂ©es. Les acteurs frauduleux sont largement prĂ©sents sur le marchĂ© des monnaies virtuelles, visant particuliĂšrement les consommateurs en raison du manque de connaissance et d’expĂ©rience de ceux-ci8. Il est enfin apparu que les monnaies virtuelles sont largement utilisĂ©es afin de contourner les rĂšgles relatives au blanchiment d’argent et de financer des activitĂ©s illĂ©gales.

Sur le plan technique enfin, les monnaies virtuelles sont exposĂ©es Ă  des risques particuliers. Elles sont en outre entiĂšrement dĂ©pendantes d’une technologie et d’une infrastructure informatique bien particuliĂšres.

28 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
8 Voir également le présent rapport annuel, p. 79.

La volatilité trÚs importante du cours des monnaies virtuelles fin 2021 et début 2022 a entraßné des pertes significatives pour les personnes ayant investi dans celles-ci. Des phénomÚnes de fraude grossiÚre à grande échelle au sein de certaines plateformes de négociation ont également été mis au jour et ont porté préjudice à des millions de consommateurs9 .

Une Ă©volution lĂ©gislative10 permet Ă  la FSMA d’adopter des rĂšglements subordonnant «  Ă  des conditions restrictives la commercialisation ou certaines formes de commercialisation, auprĂšs des clients de dĂ©tail, de monnaies virtuelles, ou de certaines catĂ©gories d’entre elles ». Cette habilitation permet Ă  la FSMA de subordonner la commercialisation de monnaies virtuelles au respect de rĂšgles relatives Ă  la publicitĂ©.

Le 3 janvier 2023, la FSMA a dÚs lors adopté un rÚglement visant à imposer des rÚgles spécifiques en matiÚre de publicité pour les monnaies virtuelles. Ce rÚglement11 est entré en vigueur le 17 mai 2023.

Le rĂšglement s’applique aux publicitĂ©s qui sont diffusĂ©es auprĂšs de consommateurs lors de la commercialisation, Ă  titre d’activitĂ© professionnelle habituelle ou Ă  titre occasionnel contre rĂ©munĂ©ration, de monnaies virtuelles en Belgique.

Le rÚglement repose sur trois éléments :

‱ les informations donnĂ©es aux consommateurs par le biais de la publicitĂ© ne peuvent ĂȘtre trompeuses ou inexactes. De cette rĂšgle gĂ©nĂ©rale dĂ©coulent une sĂ©rie d’applications particuliĂšres, qui sont explicitĂ©es Ă  l’article 3, alinĂ©a 2 du rĂšglement ;

‱ Ă©tant donnĂ© la nature trĂšs spĂ©cifique des investissements en monnaies virtuelles, la FSMA estime opportun que chaque publicitĂ© diffusĂ©e auprĂšs de consommateurs lors de la commercialisation de monnaies virtuelles contienne un avertissement court (« Monnaie virtuelle, risques rĂ©els. En crypto seul le risque est garanti. »). Le cas Ă©chĂ©ant, la publicitĂ© doit aussi mentionner si la personne physique ou morale qui y figure, ou dont l’image est utilisĂ©e d’une maniĂšre ou d’une autre dans la publicitĂ©, est rĂ©munĂ©rĂ©e ou reçoit un avantage quel qu’il soit ;

‱ enfin, les publicitĂ©s devront Ă©galement contenir un avertissement sur les risques, destinĂ© Ă  attirer l’attention sur les diffĂ©rents risques encourus par les consommateurs qui investissent en monnaies virtuelles. Cet avertissement devra ĂȘtre repris en entier dans la publicitĂ©, sauf dans le cas oĂč le format de celle-ci ne le permet techniquement pas : dans ce dernier cas, l’avertissement devra toutefois pouvoir ĂȘtre consultĂ© en cliquant sur un lien ou une autre rĂ©fĂ©rence similaire telle qu’un QR code.

Le contrĂŽle exercĂ© par la FSMA dans ce domaine repose sur une approche basĂ©e sur les risques. Pour cette raison notamment, une distinction est faite entre les publicitĂ©s diffusĂ©es dans le cadre d’une campagne de masse, et celles qui sont diffusĂ©es dans un cadre plus restreint. La notion de campagne de masse vise la diffusion de publicitĂ©s auprĂšs de 25 000 consommateurs au moins.

Le dispositif de contrĂŽle mis en place pour les campagnes de masse repose sur une obligation de notification prĂ©alable auprĂšs de la FSMA. Les publicitĂ©s diffusĂ©es hors du contexte d’une campagne de masse feront uniquement l’objet d’un contrĂŽle a posteriori par la FSMA, dans le cadre de l’approche basĂ©e sur les risques.

9 Par exemple dans le cadre de la faillite de la plateforme FTX.

LES THÈMES MARQUANTS EN 2022 / 29
10 Loi du 5 juillet 2022 portant des dispositions financiĂšres diverses. 11 RĂšglement de l’AutoritĂ© des services et des marchĂ©s financiers du 5 janvier 2023 subordonnant Ă  des conditions restrictives la commercialisation de monnaies virtuelles auprĂšs des consommateurs.

FOCUS 2023

Afin d’accompagner les acteurs de marchĂ© concernĂ©s par le nouveau rĂšglement, tels que les plateformes de monnaies virtuelles, les personnes qui Ă©mettent des monnaies virtuelles ou encore les influenceurs, la FSMA publiera en 2023 plusieurs documents et mĂšnera une campagne de sensibilisation.

La promulgation du rĂšglement sera ainsi suivie par la publication de questions-rĂ©ponses (FAQ), d’un guide pratique relatif Ă  la notification des campagnes de masse et d’une newsletter synthĂ©tisant les principaux Ă©lĂ©ments du rĂšglement.

Avant la date d’entrĂ©e en vigueur du texte, la FSMA organisera Ă©galement deux webinaires destinĂ©s, d’une part, aux plateformes actives en Belgique et, d’autre part, aux influenceurs. L’objectif de ces deux webinaires est de clarifier au mieux les attentes de la FSMA concernant la maniĂšre dont les acteurs concernĂ©s doivent appliquer les nouvelles rĂšgles en lien avec la commercialisation de monnaies virtuelles en Belgique.

Qualification des crypto-actifs

La FSMA reçoit nettement plus de questions sur l’application des rĂšgles financiĂšres aux crypto-actifs. L’une des questions souvent posĂ©es est celle de savoir quand les crypto-actifs constituent une valeur mobiliĂšre ou un instrument de placement au sens du rĂšglement Prospectus12 et de la loi Prospectus13. En cas d’offre au public, un prospectus ou une note d’information doit obligatoirement ĂȘtre Ă©tabli et soumis au contrĂŽle de la FSMA, en mĂȘme temps que la publicitĂ© utilisĂ©e dans ce cadre. D’autres lĂ©gislations financiĂšres traditionnelles peuvent Ă©galement s’appliquer, comme les rĂšgles de conduite dĂ©coulant de la directive MiFID14, si les crypto-actifs sont des instruments financiers15 .

C’est la raison pour laquelle la FSMA a Ă©laborĂ© un arbre de dĂ©cision16. Ce dernier reproduit de maniĂšre schĂ©matique les situations les plus courantes et aide Ă  dĂ©terminer si un crypto-actif doit ĂȘtre qualifiĂ© de valeur mobiliĂšre ou d’instrument de placement et si la lĂ©gislation financiĂšre est par consĂ©quent applicable.

L’arbre de dĂ©cision ne constitue qu’un outil. Une analyse approfondie de toutes les caractĂ©ristiques spĂ©cifiques et du mode de prĂ©sentation du produit au regard de la rĂ©glementation reste nĂ©cessaire. Une dĂ©cision de qualification ne peut en outre ĂȘtre prise sur la seule base de la dĂ©nomination d’un produit.

12 Article 2, a), du rĂšglement (UE) 2017/1129 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 14 juin 2017 concernant le prospectus Ă  publier en cas d’offre au public de valeurs mobiliĂšres ou en vue de l’admission de valeurs mobiliĂšres Ă  la nĂ©gociation sur un marchĂ© rĂ©glementĂ©, et abrogeant la directive 2003/71/CE.

13 Article 3, § 1er, de la loi du 11 juillet 2018 relative aux offres au public d’instruments de placement et aux admissions d’instruments de placement Ă  la nĂ©gociation sur des marchĂ©s rĂ©glementĂ©s.

14 Directive 2014/65/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 15 mai 2014 concernant les marchĂ©s d’instruments financiers et modifiant la directive 2002/92/CE et la directive 2011/61/UE. Voir Ă©galement les articles 26 et suivants de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă  la surveillance du secteur financier et aux services financiers.

15 Article 2, alinéa 1er, 1°, de la loi du 2 août 2002 relative à la surveillance du secteur financier et aux services financiers.

16 Communication FSMA_2022_25 du 22 novembre 2022, intitulée « Qualification de crypto-actifs en tant que valeurs mobiliÚres, instruments de placement ou instruments financiers ».

30 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Inscription obligatoire pour les Virtual Asset Service Providers (VASP)

Depuis le 1er mai 2022, un enregistrement doit ĂȘtre demandĂ© pour les activitĂ©s de prestataire de services d’échange entre monnaies virtuelles et monnaies lĂ©gales et de prestataire de services de portefeuilles de conservation (« VASP »), comme suite Ă  la transposition de la 5 e directive anti-blanchiment.

Les personnes morales qui, le 1er mai 2022, exerçaient de telles activitĂ©s de maniĂšre professionnelle et habituelle Ă©taient autorisĂ©es par la loi Ă  poursuivre provisoirement leurs activitĂ©s Ă  la double condition de le notifier Ă  la FSMA avant le 30 juin 2022 et d’introduire une demande d’inscription avant le 1er septembre 2022 et ce, jusqu’à ce que la FSMA se soit prononcĂ©e sur leur demande d’inscription. Au 31 dĂ©cembre 2022, aucun VASP n’avait Ă©tĂ© enregistrĂ© par la FSMA17

La FSMA s’engage en faveur d’une finance plus durable

En 2022, la durabilitĂ© et la finance durable ont Ă©tĂ© au cƓur de l’actualitĂ©. La FSMA considĂšre elle aussi qu’il s’agit d’un sujet important et elle contribue de diverses maniĂšres Ă  l’instauration d’une finance plus durable et de davantage de durabilitĂ©.

En sa qualitĂ© de nouveau prĂ©sident du Conseil de l’IOSCO, le prĂ©sident de la FSMA a participĂ© Ă  la COP27 de Charm-El-Sheikh oĂč ces thĂšmes ont Ă©tĂ© largement abordĂ©s. En matiĂšre de finance durable, l’IOSCO met l’accent sur trois axes : la lutte contre le greenwashing, les marchĂ©s du carbone et les normes concernant la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© que l’International Sustainability Standards Board (ISSB) est en train d’élaborer Ă  l’attention des entreprises18 .

La FSMA a de plus pris part aux travaux menĂ©s au niveau europĂ©en en vue d’une interprĂ©tation et d’une application uniformes des rĂšgles europĂ©ennes en matiĂšre de durabilitĂ©. Ces travaux ont donnĂ© lieu Ă  la publication par l’ESMA ainsi que par l’EIOPA de guidances et d’opinions Ă  cet Ă©gard19

L’EIOPA a par ailleurs organisĂ© un stress test climatique pour les fonds de pension, auquel la FSMA a collaborĂ©. L’objectif de ce stress test Ă©tait de mesurer l’incidence sur ces entitĂ©s d’un brusque changement de politique climatique. Les rĂ©sultats ont montrĂ© que les fonds de pension belges Ă©taient en mesure de bien absorber les effets du scĂ©nario climatique envisagĂ© dans le stress test20

La FSMA place la durabilité au centre de ses propres activités de surveillance également. Pour lutter contre le greenwashing, elle veille à ce que les informations en matiÚre durabilité publiées par les sociétés soumises à son contrÎle soient correctes, claires, non trompeuses, suffisantes et transparentes.

17 Voir le présent rapport annuel, p. 121.

18 Voir le présent rapport annuel, p. 197.

19 Voir le présent rapport annuel, p. 198.

20 Voir le présent rapport annuel, p. 166.

LES THÈMES MARQUANTS EN 2022 / 31

En 2022, la FSMA a menĂ© auprĂšs d’entreprises d’assurance et de sociĂ©tĂ©s de gestion de fonds d’investissement des enquĂȘtes sur le respect des rĂšgles en matiĂšre de finance durable. Ces enquĂȘtes se sont concentrĂ©es sur les informations que ces sociĂ©tĂ©s mettent Ă  disposition en matiĂšre de durabilitĂ©. Les rĂ©sultats de ces enquĂȘtes ont conduit la FSMA Ă  prĂ©ciser ses attentes en matiĂšre de contrĂŽle21

En prĂ©vision de l’entrĂ©e en vigueur le 1er janvier 2023 de l’obligation pour les sociĂ©tĂ©s de gestion de publier une fiche d’information sur les caractĂ©ristiques de durabilitĂ© des OPC, la FSMA a fait part de ses attentes et points de vue concernant lesdites fiches22

À la suite de l’entrĂ©e en vigueur du rĂšglement Taxonomie europĂ©en, la FSMA s’est en outre intĂ©ressĂ©e de prĂšs Ă  la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es. Elle a publiĂ© Ă  l’attention de ces entitĂ©s une communication dĂ©taillant les lignes de force des nouvelles rĂšgles23

Enfin, la FSMA accorde tout autant d’attention Ă  la durabilitĂ© en son propre sein. Elle a consenti d’importants efforts pour rĂ©duire la consommation d’énergie et de papier, mener une politique d’achat plus « verte » et contribuer Ă  une mobilitĂ© plus durable entre domicile et travail. Ces efforts lui ont permis d’obtenir en 2022 une troisiĂšme Ă©toile au « Label Entreprise Ecodynamique » de Bruxelles Environnement24

Zoom sur les coûts et les rendements

des produits financiers

La FSMA s’intĂ©resse de prĂšs aux coĂ»ts et rendements des produits financiers et a menĂ© plusieurs actions Ă  ce propos en 2022. L’une de ces initiatives fut une enquĂȘte concernant les frais liĂ©s Ă  un placement dans un fonds d’investissement. La FSMA en a publiĂ© les rĂ©sultats afin de permettre aux consommateurs de mieux comprendre et comparer les frais dont ils doivent s’acquitter lorsqu’ils investissent dans un fonds. Cette Ă©tude permet de plus de clarifier l’impact des frais sur le rendement final d’un fonds25

La value for money des produits d’assurance a fait, elle aussi, l’objet d’un examen approfondi. La FSMA a effectuĂ© une enquĂȘte auprĂšs du secteur Ă  ce sujet et a par ailleurs menĂ© des actions de contrĂŽle spĂ©cifiques ciblant des produits d’investissement fondĂ©s sur l’assurance. Il est apparu que les frais Ă©taient souvent Ă©levĂ©s et avaient un impact nĂ©gatif sur le rendement des produits d’assurance. La FSMA a rappelĂ© Ă  cet Ă©gard que les intĂ©rĂȘts du client doivent toujours primer lors de la conception de produits d’assurance26

21 Voir le présent rapport annuel, p. 50 et 58.

22 Voir le présent rapport annuel, p. 49.

23 Voir le présent rapport annuel, p. 96.

24 Voir le présent rapport annuel, p. 225.

25 Voir le présent rapport annuel, p. 47.

26 Voir le présent rapport annuel, p. 60.

32 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Le coĂ»t des produits financiers constitue une prĂ©occupation majeure au niveau europĂ©en Ă©galement. La FSMA a participĂ© en 2022 Ă  deux nouvelles actions de surveillance communes de l’ESMA consacrĂ©es Ă  la fourniture d’informations sur les coĂ»ts aux clients de dĂ©tail. La premiĂšre consistait en une inspection relative aux informations que les entreprises sont tenues de fournir chaque annĂ©e aux clients sur tous les coĂ»ts et frais liĂ©s Ă  des instruments financiers et Ă  des services d’investissement et auxiliaires. La FSMA a vĂ©rifiĂ© si les informations fournies reflĂ©taient les coĂ»ts et frais de maniĂšre correcte et complĂšte et si les entreprises les transmettaient en temps voulu.

La seconde initiative commune de l’ESMA Ă  laquelle la FSMA a pris part concernait les informations ex ante sur les coĂ»ts et frais. L’ESMA a pour la premiĂšre fois coordonnĂ© un exercice de mystery shopping sur les informations Ă  fournir aux clients avant de conclure une transaction. L’exercice fut scindĂ© en deux parties. Dans un premier scĂ©nario, les mystery shoppers se sont rendus dans des agences bancaires pour y demander des conseils en investissement. Dans un second scĂ©nario, ils ont consultĂ© un site web ou une application pour y effectuer un investissement de leur propre initiative, sans conseil en investissement27

La fourniture d’informations sur les coĂ»ts et rendements constitue de mĂȘme un axe essentiel du contrĂŽle des pensions complĂ©mentaires. En Ă©cho Ă  l’intĂ©rĂȘt croissant portĂ© au concept de value for money, la FSMA a achevĂ© en 2022 une action de contrĂŽle centrĂ©e sur les informations fournies par les organismes de pension sur les coĂ»ts et rendements.

Elle a rĂ©vĂ©lĂ© que des progrĂšs considĂ©rables avaient Ă©tĂ© accomplis depuis 2016. Des problĂšmes ont nĂ©anmoins de nouveau Ă©tĂ© dĂ©celĂ©s, dont un manque d’informations sur la structure des frais. Un certain nombre d’organismes de pension ne donnent pas suffisamment de renseignements sur le rendement rĂ©el des investissements rĂ©alisĂ©s dans le cadre de la gestion de la pension complĂ©mentaire. La FSMA veillera Ă  ce que les entitĂ©s concernĂ©es remĂ©dient Ă  ces manquements28

LES THÈMES MARQUANTS EN 2022 / 33
27 Voir le présent rapport annuel, p. 73. 28 Voir le présent rapport annuel, p. 150.
34 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES

Éviter que les consommateurs n’éprouvent des difficultĂ©s Ă  comprendre les produits financiers et ne soient dĂšs lors pas suffisamment conscients des risques financiers auxquels ils s’exposent, tel est l’objectif du contrĂŽle que la FSMA exerce sur les produits financiers. Elle prend des initiatives afin d’empĂȘcher la survenance de problĂšmes et d’accroĂźtre la confiance des consommateurs dans ces produits financiers. Elle entend, par son action, contribuer Ă  ce que les produits offerts soient comprĂ©hensibles, sĂ»rs, utiles et transparents en termes de frais.

Contrîle des fonds   36

Fonds communs de placement, sicav et fonds d’épargne-pension   36

Moins d’OPC autogĂ©rĂ©s et d’OPC gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion belge   37

Nouvelle baisse du nombre de compartiments d’OPC belges   38

OPC publics belges   39

ContrĂŽle axĂ© sur les donnĂ©es et basĂ© sur les risques   44

Asset management et intermĂ©diation financiĂšre non bancaire   44

Convergence des pratiques de surveillance   46

Pas de pratique de closet indexing constatĂ©e   47

Questions-rĂ©ponses clarifiant les nouvelles rĂšgles de publicitĂ© applicables aux OPC   48

Aperçu des dispositions belges rĂ©gissant les exigences de commercialisation applicables aux OPC   48

Nouvelles rùgles relatives aux informations à publier par les OPC en matiùre d’investissements durables   49

Contrîle des produits d’investissement   51

Des produits structurĂ©s plus simples grĂące au moratoire   51

Le marchĂ© des produits structurĂ©s en chiffres   52

Tendances sur le marchĂ© des produits structurĂ©s en 2022   53

Recommandations et toolkit pour la gouvernance des produits   55

Des indices maisons uniquement pour le public cible approprié   55

Informations fournies par le KID concernant les produits d’investissement de dĂ©tail et fondĂ©s sur l’assurance   56

ContrĂŽle des comptes d’épargne   57

Les taux d’intĂ©rĂȘt augmentent sur les comptes d’épargne   57

La FSMA formule des recommandations aux Ă©pargnants   57

Contrîle des produits d’assurance   58

EnquĂȘte sur les aspects de durabilitĂ© auprĂšs des entreprises d’assurance   58

Value for money 59

Impact du relùvement de l’ñge de pension sur les contrats d’assurance   61

Cartographie IDD   62

Des contrats d’assurance incendie plus lisibles   63

Les informations doivent ĂȘtre correctes, claires, Ă©quilibrĂ©es et comprĂ©hensibles   64

/ 35

ContrĂŽle des fonds

Fonds communs de placement, sicav et fonds d’épargne-pension

Les fonds d’investissement ou organismes de placement collectif (OPC) recueillent des capitaux auprĂšs des investisseurs et en assument la gestion collective selon une politique de placement bien dĂ©finie. La FSMA assure le contrĂŽle des OPC publics. Ces derniers se distinguent des OPC institutionnels et privĂ©s par le fait qu’ils procĂšdent Ă  une offre publique. Les OPC publics s’adressent principalement Ă  des investisseurs particuliers.

La FSMA contrĂŽle la qualitĂ© des informations que les OPC fournissent aux investisseurs lorsqu’ils effectuent une offre publique. Il s’agit, par exemple, du prospectus, des informations clĂ©s pour l’investisseur et des supports publicitaires. L’approbation par la FSMA de la plupart de ces informations est une condition requise pour la commercialisation des OPC. L’organisation et le fonctionnement des OPC publics belges sont Ă©galement soumis au contrĂŽle de la FSMA.

Les OPC publics belges sont presque tous des organismes Ă  nombre variable de parts. Cela signifie que leurs fonds propres augmentent ou diminuent au fur et Ă  mesure que des investisseurs y entrent ou en sortent. Ces OPC prennent essentiellement la forme de fonds communs de placement et de sociĂ©tĂ©s d’investissement Ă  capital variable, Ă©galement appelĂ©es « sicav » (voir graphique 1)29

Il existe aussi un type particulier de fonds commun de placement public : le fonds d’épargne-pension. Un placement dans un tel fonds s’effectue dans le cadre de la constitution Ă  titre individuel d’une pension complĂ©mentaire, communĂ©ment appelĂ©e le « troisiĂšme pilier ». L’investisseur qui opte pour un fonds d’épargne-pension bĂ©nĂ©ficie de certains avantages fiscaux.

En 2022, certains OPC ont Ă©tĂ© liquidĂ©s, tandis que de nouveaux OPC ont Ă©tĂ© créés. Le nombre total d’OPC a lĂ©gĂšrement baissĂ©, passant de 106 Ă  102.

36 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
29 Les statistiques relatives aux OPC peuvent ĂȘtre adaptĂ©es par la suite, en cas de radiation de l’inscription d’un OPC ou d’un compartiment d’OPC avec effet Ă  compter de cette radiation, si celle-ci est intervenue Ă  une date antĂ©rieure, ou en cas de transmission ultĂ©rieure Ă  la FSMA d’une correction de certaines statistiques.

Moins d’OPC autogĂ©rĂ©s et d’OPC gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion belge

La grande majorité des OPC publics belges sont gérés par une société de gestion. Tel est toujours le cas pour les fonds communs de placement, qui ne sont pas dotés de la personnalité juridique.

Les OPC constituĂ©s sous la forme d’une sociĂ©tĂ© d’investissement peuvent eux aussi dĂ©signer une sociĂ©tĂ© de gestion. Dans ce cas, la sociĂ©tĂ© de gestion assure la gestion du portefeuille d’investissement, ainsi que l’administration et la commercialisation des parts. Les sociĂ©tĂ©s d’investissement qui ne dĂ©signent pas de sociĂ©tĂ© de gestion sont ce que l’on appelle des « OPC autogĂ©rĂ©s ». Elles doivent disposer elles-mĂȘmes d’une structure de gestion appropriĂ©e Ă  l’exercice de leurs activitĂ©s.

Les OPC belges peuvent ĂȘtre gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion belge ou Ă©trangĂšre. Depuis quelques annĂ©es, le nombre d’OPC gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion Ă©trangĂšre est en hausse, tandis que le nombre d’OPC autogĂ©rĂ©s diminue. Ces tendances se confirment encore (voir graphique 2). Fin 2022, 25 des 102 OPC Ă©taient gĂ©rĂ©s par une sociĂ©tĂ© de gestion Ă©trangĂšre et il n’y avait plus que six OPC autogĂ©rĂ©s.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 37
ïź Total ïź Autres ïź Fonds d'Ă©pargne-pension ïź Fonds communs de placement ïź Sicav 2020 2021 2022 9 17 1 10 17 1 80 79 75 9 17 1 108 106 102
Graphique 1 : Évolution du nombre d’OPC publics belges, ventilĂ©s selon leur forme juridique

Nouvelle baisse du nombre de compartiments d’OPC belges

La plupart des OPC publics comportent plusieurs compartiments. Il s’agit de parties distinctes de l’OPC qui suivent leur propre politique de placement. Les parts de compartiments peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme les « produits » proprement dits qui sont proposĂ©s aux investisseurs30

Fin 2022, le nombre de compartiments d’OPC publics Ă  nombre variable de parts enregistrĂ©s auprĂšs de la FSMA s’élevait Ă  5 384. Il s’agissait de 4 761 compartiments d’OPC publics Ă©trangers et de 623 compartiments d’OPC publics belges31 (voir graphique 3).

Pratiquement tous les compartiments Ă©trangers dont les parts peuvent ĂȘtre offertes publiquement en Belgique sont des compartiments d’OPC qui rĂ©pondent aux conditions de la directive UCITS et qui ont dĂšs lors la qualification d’organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM). Ils bĂ©nĂ©ficient d’un passeport europĂ©en et peuvent donc ĂȘtre commercialisĂ©s librement au sein de l’EEE.

Il existe Ă©galement des organismes de placement collectif alternatifs (OPCA) publics, pour lesquels il n’y a pas de rĂ©gime de contrĂŽle harmonisĂ© ni de passeport au niveau europĂ©en. Les OPCA Ă©trangers dont les parts sont offertes publiquement en Belgique sont contrĂŽlĂ©s Ă  la fois par l’autoritĂ© compĂ©tente de leur pays d’origine et par la FSMA.

30 Il est Ă©galement possible, Ă  certaines conditions, de crĂ©er au sein d’un OPC ou d’un compartiment plusieurs classes de parts se distinguant, par exemple, par le fait qu’elles sont libellĂ©es en devises diffĂ©rentes ou qu’elles supportent des frais diffĂ©rents. Ces classes de parts peuvent ĂȘtre proposĂ©es Ă  un public cible diffĂ©rent.

31 Certains de ces OPC belges ou Ă©trangers ne sont pas divisĂ©s en compartiments. Aux fins des statistiques de la FSMA, l’OPC lui-mĂȘme est dans ce cas considĂ©rĂ© comme un compartiment.

38 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź Total ïź OPC avec sociĂ©tĂ© de gestion Ă©trangĂšre ïź OPC autogĂ©rĂ©s ïź OPC avec sociĂ©tĂ© de gestion belge 108 106 102 2020 2021 2022 7 20 10 16 82 79 71 6 25
Graphique 2 : Évolution du nombre d’OPC publics belges, ventilĂ©s selon le type de gestion et la nationalitĂ© de la sociĂ©tĂ© de gestion

En 2022, le nombre de compartiments enregistrĂ©s d’OPCVM Ă©trangers s’est Ă  nouveau inscrit en progression, pour s’établir Ă  4 760. Le nombre de compartiments enregistrĂ©s d’OPCVM belges a, de son cĂŽtĂ©, rĂ©gressé : il est passĂ© Ă  606. Quant au nombre de compartiments enregistrĂ©s d’OPCA publics belges Ă  nombre variable de parts, il s’est relativement stabilisé : on en compte 17.

La baisse du nombre de compartiments d’OPC belges s’explique en partie par le fait que divers compartiments structurĂ©s sont arrivĂ©s Ă  Ă©chĂ©ance ces derniĂšres annĂ©es et que, durant la mĂȘme pĂ©riode, le nombre de nouveaux compartiments structurĂ©s mis sur le marchĂ© a Ă©tĂ© nettement infĂ©rieur. Les fusions au sein du secteur jouent Ă©galement un rĂŽle sur ce plan.

Graphique 3 : Évolution du nombre de compartiments d’OPC publics à nombre variable de parts

L’actif du secteur des fonds diminue, les souscriptions augmentent

Au cours de l’annĂ©e 2022, la valeur totale de l’actif net33 des OPC publics belges Ă  nombre variable de parts a systĂ©matiquement diminuĂ©, pour s’établir Ă  184 milliards d’euros (voir graphique 4). Cette baisse est la consĂ©quence des turbulences qui ont secouĂ© les marchĂ©s financiers en 2022 et qui ont entraĂźnĂ© des moins-values sur les instruments financiers que les OPC dĂ©tenaient en portefeuille. Tant les marchĂ©s d’actions que les marchĂ©s d’obligations ont traversĂ© une pĂ©riode d’incertitude accrue, de volatilitĂ© exacerbĂ©e et de baisse des prix. MalgrĂ© ces Ă©volutions sur les marchĂ©s, les OPC ont enregistrĂ©, sur l’ensemble de l’annĂ©e civile, davantage de souscriptions que de sorties.

32 Cette partie du rapport annuel est basĂ©e sur une sĂ©lection de statistiques concernant les OPC publics belges Ă  nombre variable de parts. Tous les trois mois, la FSMA publie Ă©galement sur son site web un dashboard prĂ©sentant des statistiques plus dĂ©taillĂ©es sur l’évolution de ce secteur.

33 L’actif net total du secteur est la valeur des actifs de tous les OPC, dĂ©duction faite de leurs dettes Ă©ventuelles.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 39
ïź Total ïź OPCA Ă©trangers ïź OPCVM Ă©trangers ïź OPCA belges ïź OPCVM belges 5 291 5 331 5 384 2020 2021 2022 4 649 34 18 17 4 3 1 4 513 740 661 606 4 760 OPC publics belges32

Graphique 4 : Évolution de l’actif net total des OPC publics belges à nombre variable de parts (en millions d’euros)

A la fin du premier trimestre 2022, l’actif net total des OPC avait dĂ©jĂ  accusĂ© une baisse de prĂšs de 8 milliards d’euros (voir graphique 5). Fin septembre 2022, ce recul s’était encore accentuĂ©, pour atteindre prĂšs de 30 milliards d’euros. A la fin de l’annĂ©e 2022, la diminution observĂ©e par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente se chiffrait Ă  plus de 28 milliards d’euros, soit une baisse de plus de 13 % par rapport Ă  la fin de l’annĂ©e 2021. Cette rĂ©gression est la plus importante qu’ait subie l’actif net total sur une annĂ©e civile depuis 2011. Elle fait suite Ă  une pĂ©riode relativement longue caractĂ©risĂ©e par une augmentation quasi continue de l’actif net total.

40 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź Total ïź Fonds d'Ă©pargne-pension ïź Fonds communs de placement ïź Sicav 171 749 212 462 184 387 2020 2021 2022 25 559 6 589 7 227 6 461 22 244 142 916 179 676 155 961 21 965
ïź Fonds monĂ©taires ïź Fonds d’actions ïź Fonds obligataires ïź Fonds mixtes ïź Autres ïź Fonds structurĂ©s ïź Fonds d’épargne-pension ïź Total 2022 Q1 2022 Q3 2022 Q2 2022 Q4 -2 894 -104 -22 -90 -256 -37 -420 -606 -49 -1 273 4 578 -7 727 -1 654 -9 587 -3 879 -4 793 5 889 -14 463 -1 242 -11 413 4 696 3 521 -14 654 -1 645 -3 594 -11 048 -16 436 -7 510 -23 973 -29 644 -28 075
Graphique 5 : Évolution de l’actif net des OPC publics belges Ă  nombre variable de parts, ventilĂ© par type de politique de placement (en millions d’euros)

Les fonds mixtes et les fonds d’actions sont les plus prisĂ©s

Le secteur des fonds publics belges peut, en fonction de la politique de placement adoptĂ©e, ĂȘtre rĂ©parti en sept catĂ©gories : les fonds d’actions, les fonds obligataires, les fonds mixtes, les fonds structurĂ©s, les fonds monĂ©taires, les fonds d’épargne-pension et les autres fonds34 (voir graphique 6).

Les fonds mixtes constituent de loin la catĂ©gorie la plus importante : ils reprĂ©sentent prĂšs de 42 % de l’actif net total du secteur. Les fonds mixtes investissent principalement dans des actions et des obligations. Les fonds d’épargne-pension sont aussi des fonds mixtes, mais en raison de leur politique de placement spĂ©cifique et des actifs dans lesquels ils sont autorisĂ©s Ă  investir, ils sont considĂ©rĂ©s comme une catĂ©gorie Ă  part. Il s’agit de la troisiĂšme plus grande catĂ©gorie. Ces fonds sont Ă  l’origine de 12 % de l’actif net total du secteur.

Les fonds d’actions et les fonds obligataires occupent, dans ces catĂ©gories, la deuxiĂšme et la quatriĂšme position. Ils reprĂ©sentent respectivement 34 % et 6 % de l’actif net total du secteur. Les quatre plus grandes catĂ©gories englobent ensemble prĂšs de 95 % de l’actif net total du secteur. Les fonds prĂ©sentant une exposition importante aux actions et obligations ont connu une forte diminution de leur actif net en raison des moins-values encaissĂ©es par les instruments financiers sous-jacents.

Graphique 6 : Actif net total des OPC publics belges Ă  nombre variable de parts, ventilĂ© par type de politique de placement (en millions d’euros, au 31 dĂ©cembre 2022)

ïź Fonds d’épargne-pension : 21 965

ïź Fonds structurĂ©s : 2 561

ïź Autres : 112

ïź Fonds mixtes : 77 703

Fonds d’actions : 62 923 ïź

Fonds obligataires : 11 670 ïź

Fonds monĂ©taires : 7 453 ïź

34 La rĂ©partition est opĂ©rĂ©e au niveau des compartiments. Le terme « fonds » qualifie dĂšs lors ici un compartiment d’organisme de placement collectif, pour autant que celui-ci soit divisĂ© en plusieurs compartiments. Des compartiments peuvent parfois aussi faire l’objet d’une reclassification statistique.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 41

Au cours de l’annĂ©e 2022, les fonds d’actions ont par ailleurs dĂ» faire face Ă  des sorties nettes globales. ConjuguĂ©e Ă  l’effet de la chute des cours d’actions, cette Ă©volution s’est traduite par une baisse de leur actif net de l’ordre de 19 %. Pour les fonds obligataires, la diminution de l’actif net de plus de 12 % est presque entiĂšrement imputable Ă  la performance nette des portefeuilles obligataires sous-jacents. Les fonds mixtes et les fonds d’épargne-pension ont enregistrĂ© durant l’annĂ©e 2022 un volume plus Ă©levĂ© de souscriptions, ce qui a limitĂ© l’impact des turbulences du marchĂ© sur l’évolution de l’actif net total de ces catĂ©gories de fonds. Leur actif net a diminuĂ© respectivement de 12 % et de 14 %.

Les fonds peuvent choisir d’investir directement dans certains actifs, mais peuvent Ă©galement opter pour un placement indirect en investissant dans d’autres fonds. Les fonds qui choisissent d’investir principalement dans d’autres fonds sont appelĂ©s « fonds de fonds ». Fin 2022, les fonds de fonds belges reprĂ©sentaient 39 % de l’actif net total du secteur. Ils font principalement partie de la catĂ©gorie des fonds mixtes.

Les fonds monétaires progressent et les fonds structurés restent en retrait

Fin 2022, les fonds monĂ©taires reprĂ©sentaient 4 % de l’actif net total du secteur. Ces fonds cherchent Ă  offrir un rendement proche de celui du marchĂ© monĂ©taire et investissent essentiellement dans des instruments nĂ©gociĂ©s sur ce marchĂ©. Ils attirent les investisseurs qui attachent de l’importance Ă  un placement relativement stable et Ă  la possibilitĂ© de sortir quotidiennement du fonds.

L’évolution des fonds monĂ©taires est principalement due aux souscriptions et aux sorties. Au cours du premier semestre, l’actif net de ces fonds s’est fortement accru ; il a ensuite accusĂ© une lĂ©gĂšre baisse. Les fonds monĂ©taires ont terminĂ© l’annĂ©e 2022 sur une hausse de l’actif net de 90 % par rapport Ă  fin 2021.

Les fonds structurĂ©s offrent aux investisseurs, Ă  des dates prĂ©dĂ©terminĂ©es, un rendement liĂ© Ă  l’évolution de certains actifs financiers, indices ou portefeuilles de rĂ©fĂ©rence sous-jacents. Font notamment partie de cette catĂ©gorie les fonds qui sont assortis d’une protection du capital. Au cours des derniĂšres annĂ©es, tant le nombre de fonds structurĂ©s que leur actif net se sont inscrits en repli. Cette tendance s’est confirmĂ©e au cours de l’annĂ©e 2022 parce que le nombre de fonds structurĂ©s arrivant Ă  Ă©chĂ©ance a Ă©tĂ© supĂ©rieur Ă  celui de nouveaux fonds lancĂ©s. Les Ă©volutions observĂ©es sur les marchĂ©s financiers ont Ă©galement pesĂ© sur le rendement. A la fin de l’annĂ©e 2022, les fonds structurĂ©s accusaient une baisse de 19 % par rapport Ă  fin 2021. Ils reprĂ©sentaient 1,4 % de l’actif net total du secteur.

Les fonds promouvant des caractéristiques de durabilité ont la cote

Les fonds peuvent ĂȘtre rĂ©partis en diffĂ©rentes catĂ©gories selon les informations qu’ils doivent fournir en vertu des rĂšgles europĂ©ennes concernant la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ©35

42 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
35 RĂšglement (UE) 2019/2088 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 27 novembre 2019 sur la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© dans le secteur des services financiers, ou « SFDR ».

Les fonds qui promeuvent, entre autres, des caractĂ©ristiques environnementales ou sociales, ou une combinaison de ces caractĂ©ristiques, constituent, avec deux tiers de l’actif net total, la catĂ©gorie la plus importante du secteur des OPC publics belges. Cette catĂ©gorie est Ă©galement appelĂ©e celle des « fonds article 8 ». Fin 2021, cette catĂ©gorie reprĂ©sentait 58 % de l’actif net total du secteur. L’importance relative de cette catĂ©gorie augmente rapidement en raison tant du surplus de souscriptions que du nombre croissant de fonds relevant de cette catĂ©gorie. Si, Ă  la fin de l’annĂ©e 2021, la proportion de ces fonds au sein du secteur s’établissait encore Ă  30 %, elle Ă©tait passĂ©e, fin 2022, Ă  40 %.

Les fonds qui ont pour objectif l’investissement durable reprĂ©sentent 6 % de l’actif net total du secteur. Ces « fonds article 9 » constituent la plus petite catĂ©gorie, mais c’est celle qui connaĂźt la croissance la plus rapide. Au cours de l’annĂ©e 2022, leur actif net a progressĂ© de 11 %, une augmentation qui s’explique elle aussi tant par un surplus de souscriptions que par le nombre accru de fonds faisant partie de cette catĂ©gorie.

Fin 2022, les fonds qui n’ont pas pour objectif l’investissement durable et qui ne promeuvent pas de caractĂ©ristiques environnementales ou sociales, reprĂ©sentaient encore 27 % de l’actif net du secteur. L’importance de cette catĂ©gorie s’amenuise, notamment parce que le montant des sorties a Ă©tĂ© plus important que celui des souscriptions. Le nombre de fonds au sein de cette catĂ©gorie a Ă©galement reculĂ©.

Au cours de l’annĂ©e 2022, plusieurs fonds ont vu leur politique de placement et leurs informations prĂ©contractuelles adaptĂ©es Ă  un point tel qu’ils ont changĂ© de catĂ©gorie. Ces rĂ©visions, conjuguĂ©es tant au lancement de nouveaux fonds qu’à la concentration des souscriptions nettes globales au sein des catĂ©gories de fonds prĂ©sentant des caractĂ©ristiques de durabilitĂ© et Ă  la concentration des sorties nettes auprĂšs des fonds non dotĂ©s de telles caractĂ©ristiques, constituent Ă©galement un facteur important de l’importance accrue des fonds promouvant des caractĂ©ristiques de durabilitĂ©.

Graphique 7 : Actif net total et nombre de compartiments des OPC publics belges à nombre variable de parts, ventilés selon une classification basée sur le SFDR (en %)

ïź SFDR Article 9objectif d’investissement durable

ïź SFDR Article 8 –promotion de caractĂ©ristiques sociales et/ou environnementales

ïź Pas d’objectif d’investissement durable ni de promotion de caractĂ©ristiques sociales ou environnementales

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 43
2021 2022 2021 2022 36,8 % 58,5 % 4,7 % 27,1 % 66,9 % 6,0 % 67,8 % 30,3 % 1,9 % 56,8 % 39,3 % 3,9 % ACTIF NET TOTAL NOMBRE DE COMPARTIMENTS

ContrÎle axé sur les données et basé sur les risques

La communication de données clés se poursuit

Depuis le dĂ©but de la crise du coronavirus en mars 2020, la FSMA s’est attachĂ©e Ă  collecter, selon un rythme plus soutenu, un certain nombre de donnĂ©es clĂ©s sur les OPC publics belges. La collecte de ces donnĂ©es visait Ă  procurer Ă  la FSMA une meilleure vision de l’évolution des actifs et du risque de liquiditĂ©, y compris de l’actif net total, ainsi que de la valeur des souscriptions et des remboursements. L’objectif Ă©tait Ă©galement de recueillir des informations sur l’utilisation de liquidity management tools.

La FSMA a constatĂ© que ces donnĂ©es clĂ©s lui permettaient aussi de cerner Ă  temps et en dĂ©tail les principales Ă©volutions et certains risques au sein du secteur. C’est la raison pour laquelle ces donnĂ©es font, depuis juin 2022, partie intĂ©grante du schĂ©ma de reporting des OPC publics belges Ă  nombre variable de parts. Ces donnĂ©es servent Ă©galement Ă  Ă©tablir les statistiques sur l’évolution du secteur que la FSMA publie chaque trimestre sur son site web sous la forme d’un dashboard.

La qualitĂ© des donnĂ©es continue Ă  faire l’objet d’une surveillance attentive

La qualitĂ© des donnĂ©es que la FSMA reçoit des OPC revĂȘt une importance cruciale pour la mise en Ɠuvre de son contrĂŽle axĂ© sur les donnĂ©es et basĂ© sur les risques. La FSMA a dĂšs lors procĂ©dĂ© Ă  un nouveau contrĂŽle de la qualitĂ© des donnĂ©es en recourant Ă  une procĂ©dure automatisĂ©e. Elle a demandĂ© aux OPC dont elle a constatĂ© des erreurs d’encodage de corriger ces donnĂ©es dans leur reporting. Les gestionnaires belges d’OPCA, agréés et enregistrĂ©s, ont eux aussi Ă©tĂ© contactĂ©s en 2022 dans le cadre d’un contrĂŽle de la qualitĂ© des donnĂ©es.

La FSMA continuera Ă  surveiller attentivement la qualitĂ© de ces donnĂ©es et, au besoin, entreprendra des actions supplĂ©mentaires pour faire en sorte que cette qualitĂ© s’amĂ©liore encore. Dans ce contexte, la FSMA a Ă©galement organisĂ© un workshop destinĂ© aux gestionnaires d’OPCA de petite taille afin de leur fournir, Ă  l’aide d’exemples tirĂ©s de la pratique, des prĂ©cisions supplĂ©mentaires sur les exigences de reporting. Lors de ce workshop, la FSMA a Ă©galement fait part de ses constatations sur les donnĂ©es transmises dans la pratique et prĂ©sentĂ© de bonnes pratiques Ă  suivre pour l’encodage dans le schĂ©ma de reporting

Asset management et intermédiation financiÚre non bancaire

En 2017, la FSMA et la BNB avaient publiĂ© un premier rapport conjoint sur l’asset management et l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire. Une quatriĂšme mise Ă  jour de ce rapport a Ă©tĂ© publiĂ©e en 202236. Elle contient des donnĂ©es actualisĂ©es et prĂ©sente une analyse des dĂ©veloppements observĂ©s sur le plan national et international dans le domaine de l’asset management et de l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire.

44 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
36 Update on Asset Management and Non-bank financial intermediation in Belgium, novembre 2022. Voir le site web de la FSMA.

Le rapport initial et ses mises Ă  jour traitent de l’évolution allant vers un systĂšme financier davantage axĂ© sur le marchĂ©. Le financement axĂ© sur le marchĂ© peut offrir une alternative Ă  la collecte de fonds par les banques et contribuer ainsi Ă  soutenir l’économie. Mais il peut Ă©galement comporter certains risques, tant pour la stabilitĂ© financiĂšre que pour les investisseurs.

Le principal objectif de ce rapport rĂ©guliĂšrement actualisĂ© est de prendre en permanence le pouls de la situation. La FSMA et la BNB accordent Ă  cet Ă©gard une attention particuliĂšre aux risques liĂ©s aux activitĂ©s d’asset management et Ă  l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire, ainsi qu’à leur interaction avec d’autres secteurs.

Se fondant sur la dĂ©finition donnĂ©e par le Financial Stability Board (FSB), la FSMA et la BNB ont calculĂ© le volume d’actifs des entitĂ©s opĂ©rant dans le secteur de l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire en Belgique. Fin juin 2022, le volume d’actifs de ce secteur se chiffrait au total Ă  161 milliards d’euros (voir graphique 8 37). Il s’agissait principalement d’actifs dĂ©tenus par des fonds d’investissement qui ne sont pas qualifiĂ©s de fonds d’actions et dont la grande majoritĂ© sont soumis au contrĂŽle de la FSMA.

Selon la dĂ©finition utilisĂ©e par l’AutoritĂ© bancaire europĂ©enne (EBA), le volume d’actifs de ce secteur atteignait 24 milliards d’euros. Cette dĂ©finition de l’EBA n’inclut pas les fonds d’investissement si ceux-ci remplissent certaines conditions.

Graphique 8 : Évolution des actifs dĂ©tenus par les entitĂ©s opĂ©rant dans le secteur de l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire en Belgique, sur la base de la dĂ©finition du FSB (narrow measure) (en milliards d’euros)

ïź Total

ïź Economic Function 5 : Securitisation-based credit intermediation and funding of ïŹnancial entities

ïź Economic Function 2 : Loan provision that is dependent on short-term funding

ïź Economic Function 1 : Management of collective investment vehicles with features making them susceptible to runs

37 Le FSB identifie, dans le cadre de sa narrow measure de l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire, cinq fonctions Ă©conomiques (EF). L’Economic Function 1 (EF1) comprend certains fonds d’investissement. Il s’agit du segment le plus important de l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire, tant en Belgique qu’au niveau mondial. Des informations plus dĂ©taillĂ©es sont fournies dans les rapports de la FSMA et de la BNB, consultables sur le site web de la FSMA, ou dans le dernier Global Monitoring Report on Non-Bank Financial Intermediation du FSB, consultable sur le site web de ce dernier.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 45
décembre 2019 décembre 2020 décembre 2021 juin 2022 129 134 157 148 9 9 9 9 6 5 4 6 144 171 149 161

L’exercice de suivi montre que les fonds d’investissement belges ont Ă  nouveau dĂ©montrĂ© en 2022 leur capacitĂ© Ă  absorber les chocs. Les Ă©volutions Ă©conomiques et gĂ©opolitiques ainsi que les mouvements observĂ©s sur les marchĂ©s financiers ont engendrĂ© des moins-values considĂ©rables sur les actifs financiers dĂ©tenus dans les fonds d’investissement belges. Celles-ci n’ont toutefois pas donnĂ© lieu Ă  des ventes d’actifs dĂ©sordonnĂ©es ou forcĂ©es. Cette rĂ©sistance des fonds d’investissement belges aux chocs du marchĂ© tĂ©moigne de la gestion gĂ©nĂ©ralement prudente des risques de ces fonds, qui est Ă©galement favorisĂ©e par le cadre rĂ©glementaire.

Ces derniĂšres annĂ©es, la FSMA et la BNB ont, tant au niveau national qu’à l’échelle internationale, entrepris des actions et soutenu des initiatives visant Ă  mieux suivre les Ă©volutions au sein de ce segment du secteur financier, Ă  instaurer une gestion plus saine des risques par les Ă©tablissements financiers actifs dans ce secteur et Ă  ajuster, le cas Ă©chĂ©ant, le cadre rĂ©glementaire.

La FSMA et la BNB n’ont pas identifiĂ© de risques systĂ©miques importants liĂ©s Ă  l’asset management et Ă  l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire. Mais les Ă©volutions au sein de ces deux types d’activitĂ©s et leurs liens avec les autres secteurs de l’économie doivent encore faire l’objet d’un suivi attentif, notamment en ce qui concerne le risque de rĂ©putation que pourraient encourir les groupes de services financiers. C’est pourquoi la FSMA et la BNB continuent Ă  participer activement aux travaux internationaux visant Ă  mieux cerner encore les Ă©volutions europĂ©ennes et mondiales dans le domaine de l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire et Ă  renforcer, au besoin, le cadre rĂ©glementaire.

Convergence des pratiques de surveillance

La FSMA participe aux actions de supervision communes ou Common Supervisory Actions (CSA) lancĂ©es par l’ESMA. Ces actions, sur des sujets ciblĂ©s, visent Ă  une plus grande convergence de la surveillance financiĂšre dans l’Union europĂ©enne. Chaque CSA contribue ainsi Ă  la construction d’une culture de supervision commune parmi les autoritĂ©s nationales compĂ©tentes et permet un partage d’expĂ©rience. La FSMA a pris part Ă  plusieurs actions de supervision coordonnĂ©es ESMA dans le domaine de la gestion d’actifs.

CSA sur le contrÎle du risque de liquidité

Au niveau belge, la FSMA a entrepris une analyse approfondie de la gestion du risque de liquiditĂ© auprĂšs de certains fonds publics belges. Cette analyse avait Ă©tĂ© ensuite Ă©largie Ă  d’autres fonds publics, notamment afin de prendre en compte les recommandations de l’ESRB sur le risque de liquiditĂ© dans les fonds d’investissement.

A cette occasion, la FSMA a pris contact avec les gestionnaires de fonds publics belges prĂ©sentant un risque potentiel de liquiditĂ© rĂ©sultant de l’inadĂ©quation entre la liquiditĂ© du passif et celle de l’actif. Ces Ă©changes ont conduit certains gestionnaires Ă  renforcer leurs procĂ©dures, Ă  modifier leurs politiques d’investissement ou Ă  diminuer la frĂ©quence de rachat offerte aux investisseurs.

La FSMA a Ă©galement veillĂ© Ă  partager les bonnes pratiques identifiĂ©es avec l’ensemble des gestionnaires de fonds publics belges.

46 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

CSA sur le contrÎle des coûts et frais

L’analyse des coĂ»ts et frais a montrĂ©, en Belgique, un niveau Ă©levĂ© de conformitĂ© en matiĂšre de transparence des frais, expliquĂ© en partie par l’approbation prĂ©alable par la FSMA des documents lĂ©gaux des fonds publics et des publicitĂ©s les concernant.

À la suite de cet exercice, la FSMA a rĂ©alisĂ© une Ă©tude sur les coĂ»ts facturĂ©s par les fonds publics belges et publiĂ© des informations qui permettent aux consommateurs de mieux comprendre les frais qui leur sont facturĂ©s lorsqu’ils investissent dans un fonds. Cette communication vise plus particuliĂšrement Ă  dĂ©tailler les diffĂ©rents frais qui peuvent ĂȘtre liĂ©s Ă  un fonds, permettre aux investisseurs particuliers de comparer plus facilement les frais qu’ils paient avec ceux habituellement prĂ©levĂ©s par les fonds belges et mettre en lumiĂšre l’impact qu’ont les frais d’un fonds sur le rendement final pour l’investisseur. La communication est consultable sur le site web de la FSMA38

Pas de pratique de closet indexing constatée

Le closet indexing dĂ©signe la pratique qui consiste Ă  promouvoir un fonds d’investissement comme Ă©tant gĂ©rĂ© activement alors qu’en rĂ©alitĂ© le fonds reste proche d’un indice de rĂ©fĂ©rence (benchmark). Cette pratique porte prĂ©judice aux investisseurs car, d’une part, ils ne bĂ©nĂ©ficient pas de la gestion active dĂ©crite dans la politique d’investissement et, d’autre part, ils paient des frais plus Ă©levĂ©s que ceux facturĂ©s pour une gestion passive. Ils reçoivent donc une gestion passive au prix d’une gestion active.

La FSMA a dĂ©veloppĂ©, en s’appuyant sur son centre d’expertise data analytics, une mĂ©thodologie inĂ©dite de dĂ©tection des potentiels closet indexers. Cette mĂ©thodologie peut ĂȘtre appliquĂ©e Ă  l’ensemble des fonds, quelle que soit leur politique d’investissement (actions, obligations ou mixtes).

Au terme de l’analyse, aucun closet indexer n’a Ă©tĂ© identifiĂ©, ce qui constitue une bonne nouvelle pour les investisseurs. Dans le cadre de cette analyse approfondie, la FSMA a nĂ©anmoins constatĂ© qu’un petit nombre de fonds sont gĂ©rĂ©s en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  un indice sans que cela apparaisse dans l’information qui est mise Ă  la disposition des clients.

Il ne s’agit pas de closet indexing car l’intention de ces fonds n’est pas d’aligner leur politique d’investissement Ă  la composition de l’indice. Mais le fait que ces fonds utilisent un indice, par exemple lorsque l’objectif est de rĂ©aliser une performance supĂ©rieure Ă  cet indice, doit ĂȘtre communiquĂ© aux investisseurs. Les fonds concernĂ©s ont modifiĂ© leur documentation pour renforcer la transparence vis-Ă -vis des investisseurs.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 47
38 Voir le site web de la FSMA.

Questions-réponses clarifiant les nouvelles rÚgles de publicité applicables aux OPC

Depuis le 15 dĂ©cembre 2022, de nouvelles rĂšgles de publicitĂ©39 s’appliquent aux communications publicitaires qui se rapportent Ă  des OPC Ă  nombre variable de parts et qui sont diffusĂ©es auprĂšs d’investisseurs de dĂ©tail.

Afin de clarifier ces nouvelles rĂšgles, la FSMA a publiĂ© une communication40 composĂ©e de questions-rĂ©ponses. Celles-ci fournissent des explications sur les rĂšgles de publicitĂ© applicables dans diverses situations et sur le contrĂŽle exercĂ© par la FSMA en la matiĂšre. Elles abordent Ă©galement quelques aspects spĂ©cifiques des communications publicitaires portant sur une offre publique d’OPC publics Ă  nombre variable de parts.

Les questions-rĂ©ponses ont Ă©tĂ© formulĂ©es en tenant compte du fait que les OPC publics Ă  nombre variable de parts doivent disposer, Ă  partir du 1er janvier 2023, d’un PRIIPs KID41

Étant donnĂ© que ces nouvelles questions-rĂ©ponses contiennent toutes les informations relatives Ă  la notification prĂ©alable des communications publicitaires Ă  la FSMA afin de permettre Ă  celle-ci de procĂ©der Ă  une vĂ©rification ex-ante, la communication FSMA_2019_1542 est devenue superflue et a Ă©tĂ© retirĂ©e du site web de la FSMA.

Aperçu des dispositions belges régissant les exigences de commercialisation applicables aux OPC

Le rĂšglement CBDF43 vise Ă  promouvoir la commercialisation transfrontaliĂšre des OPC. Il cherche Ă  rĂ©aliser cet objectif notamment en accroissant la transparence et la protection des investisseurs et en facilitant l’accĂšs aux informations.

Ce rĂšglement oblige les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă  publier et Ă  tenir Ă  jour des informations complĂštes sur les dispositions nationales rĂ©gissant les exigences de commercialisation applicables aux OPC. Dans ce contexte, la FSMA a publiĂ© une communication44 portant sur les exigences de commercialisation qui s’appliquent aux OPCVM et aux OPCA.

La communication a Ă©tĂ© actualisĂ©e au dĂ©but de l’annĂ©e 2023, afin principalement de tenir compte des nouvelles rĂšgles de publicitĂ© applicables aux OPC 45 et de l’obligation incombant aux OPC publics Ă  nombre variable de parts de publier un PRIIPs KID46 .

39 Pour plus d’informations, voir Ă©galement le prĂ©sent rapport, p. 203 (ArrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022 visant Ă  transposer la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1270 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la directive 2010/43/UE en ce qui concerne les risques en matiĂšre de durabilitĂ© et les facteurs de durabilitĂ© Ă  prendre en compte pour les organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM), Ă  adapter les rĂšgles relatives aux communications publicitaires des organismes de placement collectif Ă  nombre variable de parts et portant des dispositions diverses).

40 Communication FSMA_2022_29 du 12 décembre 2022, intitulée « Questions-réponses concernant les communications publicitaires relatives à des OPC ».

41 Voir le présent rapport, p. 56.

42 Communication FSMA_2019_15 du 30 juillet 2019 sur la procédure de soumission de publicités relatives à des OPC commercialisés en Belgique.

43 RÚglement (UE) 2019/1156 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 visant à faciliter la distribution transfrontaliÚre des organismes de placement collectif et modifiant les rÚglements (UE) n° 345/2013, (UE) n° 346/2013 et (UE) n° 1286/2014.

44 Communication FSMA_2022_05 du 25 janvier 2022, intitulée « Dispositions nationales régissant les exigences de commercialisation applicables aux OPCVM et aux OPCA ».

45 Pour plus d’informations, voir le prĂ©sent rapport, p. 48 (Questions-rĂ©ponses clarifiant les nouvelles rĂšgles de publicitĂ© applicables aux OPC) et p. 203 (ArrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022 visant Ă  transposer la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1270 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la directive 2010/43/UE en ce qui concerne les risques en matiĂšre de durabilitĂ© et les facteurs de durabilitĂ© Ă  prendre en compte pour les organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM), Ă  adapter les rĂšgles relatives aux communications publicitaires des organismes de placement collectif Ă  nombre variable de parts et portant des dispositions diverses).

46 Voir le présent rapport, p. 56.

48 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Nouvelles rùgles relatives aux informations à publier par les OPC en matiùre d’investissements durables

Obligation de publication d’une fiche d’information en annexe au prospectus

À compter du 1er janvier 2023, les gestionnaires d’OPC doivent publier en annexe au prospectus une fiche d’informations prĂ©contractuelles pour chaque OPC qui rĂ©pond aux exigences de transparence des articles 8 ou 9 du SFDR. Cette fiche reprend les informations essentielles sur les caractĂ©ristiques durables d’un OPC (caractĂ©ristiques environnementales et/ou sociales ou investissement durable) ainsi que la mĂ©thodologie et les critĂšres de sĂ©lection des actifs composant le portefeuille d’un OPC.

La fiche d’informations prĂ©contractuelles prĂ©sente ces informations de façon standardisĂ©e afin de permettre la comparaison entre OPC et de faciliter la comprĂ©hension du niveau d’ambition de chaque OPC en matiĂšre de durabilitĂ©. La rĂ©glementation ne prĂ©voit pas d’approbation a priori par la FSMA des fiches d’informations prĂ©contractuelles complĂ©tĂ©es. Le contrĂŽle de ces fiches d’informations prĂ©contractuelles se fera dĂšs lors a posteriori. NĂ©anmoins, la FSMA s’attend Ă  ce que les modĂšles types complĂ©tĂ©s lui soient communiquĂ©s systĂ©matiquement Ă  leur publication selon les modalitĂ©s prĂ©cisĂ©es par une communication47

Position de la FSMA concernant l’application de la Taxonomie

Le modĂšle de fiche Ă©tablit une distinction selon que l’investissement est ou non rĂ©alisĂ© dans des activitĂ©s Ă©conomiques considĂ©rĂ©es comme durables sur le plan environnemental au titre de la taxonomie europĂ©enne. Pour remplir ces fiches d’informations prĂ©contractuelles, les gestionnaires doivent se baser autant que possible sur les rapports fournis par les Ă©metteurs. Cependant, les rapports des Ă©metteurs au titre du rĂšglement Taxonomie n’étaient pas encore disponibles au 1er janvier 2023 et ils ne feront l’objet d’un audit limitĂ© qu’à partir de l’annĂ©e 2025 (reporting sur l’exercice social 2024).

Étant donnĂ© que le reporting des sociĂ©tĂ©s concernant l’alignement de leurs activitĂ©s Ă  la Taxonomie n’est pas encore complet, ni auditĂ©, la FSMA est d’avis, afin de prĂ©venir le risque de greenwashing, que les gestionnaires de produits article 9 SFDR et de produits article 8 SFDR ne peuvent, jusqu’à nouvel ordre, pas cocher sur la fiche la case « dans des activitĂ©s Ă©conomiques qui sont considĂ©rĂ©es comme durables sur le plan environnemental au titre de la taxonomie de l’UE ».

En fonction de l’évolution des exigences rĂ©glementaires et de futures prises de position au niveau europĂ©en, la FSMA réévaluera sa position.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 49
47
Communication FSMA_2022_18 du 10 mai 2022 relative Ă  la transmission Ă©lectronique d’informations sur les organismes de placement collectif Ă  la FSMA.

Questions-réponses concernant le rÚglement SFDR

Un rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© est entrĂ© en vigueur le 1er janvier 202348. Ce rĂšglement prĂ©cise les exigences de transparence prĂ©vues par le RĂšglement SFDR notamment par l’utilisation de fiche d’informations prĂ©contractuelles et pĂ©riodiques. Afin de fournir un support aux gestionnaires Ă  l’occasion de l’entrĂ©e en vigueur du RĂšglement dĂ©lĂ©guĂ©, la FSMA a publiĂ© des Q&A’s49 qui visent Ă  rĂ©pondre aux questions et prĂ©occupations du secteur en rassemblant les clarifications les plus pertinentes pour les OPC rĂ©cemment publiĂ©es par la Commission europĂ©enne et les autoritĂ©s de contrĂŽle europĂ©ennes et en prĂ©cisant les attentes de la FSMA quant Ă  la mise en Ɠuvre du RĂšglement dĂ©lĂ©guĂ©.

EnquĂȘte menĂ©e auprĂšs des sociĂ©tĂ©s de gestion

En mai 2022, la FSMA a rĂ©alisĂ© auprĂšs des sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPCVM et d’OPCA agréées une enquĂȘte portant sur le respect du rĂšglement SFDR50. L’objectif de cette enquĂȘte Ă©tait principalement de dĂ©terminer si les sociĂ©tĂ©s avaient publiĂ©, sur leur site web, des informations relatives Ă  la prise en compte des risques en matiĂšre de durabilité et aux incidences nĂ©gatives de leur gestion sur les facteurs de durabilitĂ©.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la FSMA a constatĂ© que les informations mentionnĂ©es dans les rĂ©ponses des sociĂ©tĂ©s ne sont pas toujours facilement accessibles sur leur site web et mĂ©ritaient d’ĂȘtre complĂ©tĂ©es pour rĂ©pondre plus adĂ©quatement aux obligations incluses dans le rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© 2022/128851 dont l’entrĂ©e en application Ă©tait fixĂ©e au 1er janvier 2023.

La FSMA a exposĂ© sur la base des rĂ©ponses reçues, dans un document Ă  l’attention des sociĂ©tĂ©s, certaines attentes. L’objectif de ce document est triple :

‱ donner aux sociĂ©tĂ©s des indications sur la maniĂšre dont la FSMA Ă©value la maniĂšre dont cellesci mettent en Ɠuvre les rĂšgles en matiĂšre de finance durable ;

‱ tendre vers une convergence dans la mise en Ɠuvre de ces rùgles ;

‱ fournir des prĂ©cisions aux sociĂ©tĂ©s concernant les attentes en matiĂšre de contrĂŽle applicables depuis le 1er janvier 2023.

La FSMA actualisera ultérieurement son analyse des informations publiées par les sociétés de gestion en vertu du rÚglement SFDR.

48 RĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE)2022/1288 de la Commission du 6 avril 2022 complĂ©tant le RĂšglement (UE) 2019/2088 du Parlement europĂ©en et du Conseil par des normes techniques de rĂ©glementation dĂ©taillant le contenu et la prĂ©sentation des informations relatives au principe consistant Ă  « ne pas causer de prĂ©judice important » et prĂ©cisant le contenu, les mĂ©thodes et la prĂ©sentation pour les informations relatives aux indicateurs de durabilitĂ© et aux incidences nĂ©gatives en matiĂšre de durabilitĂ© ainsi que le contenu et la prĂ©sentation des informations relatives Ă  la promotion de caractĂ©ristiques environnementales ou sociales et d’objectifs d’investissement durable dans les documents prĂ©contractuels, sur les sites internet et dans les rapports pĂ©riodiques.

49 Communication FSMA_2023_01 du 24 janvier 2023 : « Q&A’s concernant l’entrĂ©e en vigueur du RĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2022/1288 de la Commission du 6 avril 2022 complĂ©tant le rĂšglement SFDR par des normes techniques dans le domaine de la gestion d’actif ».

50 RĂšglement (UE) 2019/2088 du Parlement EuropĂ©en et du Conseil du 27 novembre 2019 sur la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© dans le secteur des services financiers.

51 RÚglement délégué (UE) 2022/1288 complétant le RÚglement SFDR par des normes techniques.

50 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Contrîle des produits d’investissement

Des produits structurés plus simples grùce au moratoire

Les produits structurĂ©s sont des produits d’investissement complexes. Ces produits sont liĂ©s de maniĂšre indirecte Ă  un ou plusieurs actifs, via des instruments dĂ©rivĂ©s tels que des options. Les produits structurĂ©s se diffĂ©rencient des produits d’investissement classiques par le fait qu’ils ne suivent pas toujours les fluctuations du cours des actifs sous-jacents. Ils rĂ©agissent parfois de maniĂšre forte, parfois de maniĂšre faible, Ă  une fluctuation des cours. Cela rend ces produits difficiles Ă  comprendre pour les investisseurs de dĂ©tail qui, par consĂ©quent, ne sont pas Ă  mĂȘme de bien Ă©valuer les risques.

Pour protĂ©ger les investisseurs, la FSMA a lancĂ© en 2011 un moratoire sur la commercialisation de produits structurĂ©s particuliĂšrement complexes. Ce moratoire dĂ©finit les critĂšres sur la base desquels les produits structurĂ©s jugĂ©s trop complexes peuvent ĂȘtre exclus de la commercialisation. Le moratoire entend en outre fournir aux investisseurs une meilleure vision des coĂ»ts, du risque de crĂ©dit et de la valeur de marchĂ© des produits structurĂ©s.

En Belgique, pratiquement tous les distributeurs de produits structurĂ©s ont adhĂ©rĂ© au moratoire. Ils se sont ainsi engagĂ©s Ă  ne pas commercialiser auprĂšs des investisseurs de dĂ©tail des produits considĂ©rĂ©s comme particuliĂšrement complexes au regard des critĂšres du moratoire. La FSMA surveille en permanence le marchĂ© afin de s’assurer que ces distributeurs respectent le moratoire. Les produits structurĂ©s pour lesquels il n’est pas Ă©vident d’établir s’ils revĂȘtent un caractĂšre particuliĂšrement complexe ou non, font l’objet d’une analyse approfondie.

En 2022, 16 produits prĂ©sentant des caractĂ©ristiques inĂ©dites, ont ainsi Ă©tĂ© examinĂ©s. A l’issue de son analyse, la FSMA a jugĂ© cinq de ces produits particuliĂšrement complexes. Ceux-ci n’ont donc pas Ă©tĂ© commercialisĂ©s sur le marchĂ© de dĂ©tail. En outre, la FSMA a constatĂ© une augmentation du nombre de demandes de qualifications d’indices de la part du secteur. Durant l’annĂ©e 2022, la FSMA a reçu douze demandes de qualification. Plus de la moitiĂ© des indices ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme des « indices maison » 52

52 Par « indice maison », on entend de maniĂšre gĂ©nĂ©rale un indice qui ne rĂ©pond pas aux conditions cumulatives suivantes : 1° il existe depuis au moins un an, 2° son cours peut ĂȘtre consultĂ© auprĂšs d’une source accessible et sa mĂ©thode de calcul ainsi que sa composition font l’objet d’une publication appropriĂ©e, 3° il est utilisĂ© par plusieurs autres opĂ©rateurs de marchĂ© professionnels non apparentĂ©s, 4° il prĂ©sente un objectif d’investissement unique clair afin de constituer « un Ă©talon reprĂ©sentatif du marchĂ© », 5° il est suffisamment diversifiĂ©, 6° sa frĂ©quence de rebalancement est au maximum trimestrielle.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 51

Le marché des produits structurés en chiffres

Depuis le lancement du moratoire en 2011, 6 397 produits structurĂ©s ont Ă©tĂ© commercialisĂ©s en Belgique (voir le tableau 1). Un peu plus de la moitiĂ© de ceux-ci – 3 287 produits structurĂ©s –tombent sous le coup du moratoire. Les autres – 3 110 produits structurĂ©s – relĂšvent

rĂ©gime de l’opt-out53

Graphique 9 : Evolution du nombre de produits structurés commercialisés en Belgique (par an)

Graphique 10 : Evolution du volume d’émission des produits structurĂ©s commercialisĂ©s en Belgique (en millions d’euros par an)

53 Le rĂ©gime d’opt out permet aux distributeurs de ne pas appliquer le moratoire Ă  l’égard des clients dont les dĂ©pĂŽts et les instruments financiers auprĂšs des distributeurs constituent, au moment de la commercialisation, un patrimoine mobilier d’un montant supĂ©rieur Ă  500 000 euros. L’opt out ne s’applique qu’à la partie du patrimoine excĂ©dant 500 000 euros.

52 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
du
ïź Total ïź OPC ïź Titre de crĂ©ance (Note) ïź Compte Ă  terme ïź Branche 23 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2016 2015 2014 2013 2012 132 151 3 5 2 6 52 66 101 90 81 50 51 226 54 219 46 212 28 53 209 42 20 15 115 67 144 17 9 31 34 48 209 52 245 62 288 312 390 317 325 307 286 293 203 144 82
ïź Total ïź OPC ïź Titre de crĂ©ance (Note) ïź Compte Ă  terme ïź Branche 23 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2016 2015 2014 2013 2012 1 480 2 088 74 61 21 74 1 881 2 981 5 713 3 272 2 477 1 464 1 316 2 732 1 428 2 383 1 086 1 936 661 1 342 2 242 964 103 1 120 222 593 1 321 530 1 374 1 093 784 1 402 2 658 1 639 3 849 2 558 9 148 8 401 8 906 5 835 5 450 4 595 3 683 4 677 2 868 1 445 1 914

Tendances sur le marché des produits structurés en 2022

Hausse des montants investis, nouvelle baisse du nombre de produits

Les annĂ©es 2020 et 2021 avaient Ă©tĂ© marquĂ©es par de trĂšs fortes diminutions des montants investis par les investisseurs belges dans les produits structurĂ©s. Cette tendance s’est arrĂȘtĂ©e en 2022. Les montants investis ont augmentĂ© par rapport Ă  l’annĂ©e 2021, principalement dĂ» au plus grand volume placĂ© sous forme de produits de la branche 23 structurĂ©s et dans une moindre mesure de titres de crĂ©ance structurĂ©s. Aucun OPC structurĂ© n’a Ă©tĂ© commercialisĂ© auprĂšs des investisseurs belges en 2022. Le nombre de produits structurĂ©s commercialisĂ©s par an continue par contre Ă  diminuer pour toutes les formes juridiques de produits structurĂ©s.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 53
Tableau 1 : Produits structurĂ©s commercialisĂ©s en Belgique depuis le lancement du moratoire (1er aoĂ»t 2011 – 31 dĂ©cembre 2022)
Volume d’émission (en millions d’euros)
Private Notes et produits sous le rĂ©gime de l’opt-out Branche 23 617 20 387,89 Conforme au moratoire 616 20 387,89 Opt-out 1 non disponible Titre de crĂ©ance (Note) 2 093 23 799,51 Conforme au moratoire 1 984 23 799,51 Opt-out 109 non disponible Compte Ă  terme 18 245,48 Conforme au moratoire 18 245,48 OPC 440 14 142,76 Conforme au moratoire 427 14 142,76 Opt-out 13 non disponible Private Note 3 229 non disponible Conforme au moratoire 242 non disponible Opt-out 2 987 non disponible Total 6 397 58 575,64
Nombre de produits émis depuis le lancement du moratoire
hors

Moins de produits émis en dollar

Depuis 2018, il avait Ă©tĂ© constatĂ© que davantage de produits Ă©taient Ă©mis en dollar amĂ©ricain. Ce phĂ©nomĂšne n’a pas Ă©tĂ© observĂ© en 2022. Plus de 90 % des produits structurĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©mis en euros (en termes de montant d’émission et de nombre de produits).

Davantage de produits offrant une protection du capital

Ces derniĂšres annĂ©es, les distributeurs s’étaient mis Ă  commercialiser davantage de produits structurĂ©s offrant un droit au remboursement de minimum 90 %. En 2022, davantage de produits offrant un droit au remboursement du capital Ă  l’échĂ©ance ont Ă©tĂ© commercialisĂ©s aussi bien en termes de nombre de produits qu’en termes de montant d’émission. Ils reprĂ©sentaient plus de 90 % du montant Ă©mis en 2022. ParallĂšlement, moins de 5 % des montants Ă©mis n’offraient aucune protection du capital. Ces donnĂ©es mettent en Ă©vidence que le droit au remboursement du capital Ă  l’échĂ©ance est un Ă©lĂ©ment important dans la dĂ©cision de l’investisseur belge.

Durées plus courtes

Vu l’environnement des taux d’intĂ©rĂȘt faibles ces derniĂšres annĂ©es, la FSMA avait constatĂ© que les produits structurĂ©s commercialisĂ©s avaient des durĂ©es plus longues. En 2022, Ă©tant donnĂ© la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt, les produits structurĂ©s ont eu des durĂ©es plus courtes. Plus de la moitiĂ© des montants Ă©mis des produits structurĂ©s avaient une durĂ©e comprise entre 5 ans et 8 ans.

Grand retour des taux d’intĂ©rĂȘt comme sous-jacent

Historiquement, les actifs sous-jacents les plus rĂ©currents Ă©taient des paniers d’actions. A partir de 2013, les fabricants de produits structurĂ©s ont de plus en plus privilĂ©giĂ© comme actif sousjacent des indices maisons incorporant souvent des mĂ©canismes54 minimalisant leur volatilitĂ© ou dĂ©duisant un dividende fixe et jouant frĂ©quemment sur des thĂ©matiques actuelles, comme par exemple ESG. En 2021, cette tendance s’est encore renforcĂ©e et les indices maison ont Ă©tĂ© le sousjacent le plus utilisĂ© par les fabricants de produits structurĂ©s, en termes de montant d’émission et de nombre de produits. En 2022, les taux d’intĂ©rĂȘt comme sous-jacent ont fait leur grand retour. Ils reprĂ©sentaient plus de moitiĂ© des produits structurĂ©s en termes de montant d’émission sur l’annĂ©e 2022.

54 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
54 Souvent dans ces indices maison, les actions présentant des volatilités historiquement faibles sont privilégiées lors de la sélection et/ou lors de la pondération.

Recommandations et toolkit pour la gouvernance des produits

La FSMA a menĂ© en 2021 une sĂ©rie d’inspections dans le cadre d’une Common Supervisory Action (CSA) de l’agence europĂ©enne ESMA. Elle s’est penchĂ©e sur la maniĂšre dont les rĂšgles en matiĂšre de gouvernance des produits prĂ©vues par la rĂ©glementation MiFID II Ă©taient appliquĂ©es Ă  la production et Ă  la distribution de fonds d’investissement, de titres de crĂ©ance structurĂ©s et de warrants.

Les principales constatations, bonnes pratiques et recommandations que la FSMA a tirĂ©es de cette CSA ont fait l’objet d’un rapport sectoriel55. En annexe de ce rapport, la FSMA a Ă©galement mis Ă  disposition du secteur un toolkit sur la gouvernance des produits afin d’aider les entreprises lors de l’organisation et de l’application du processus de gouvernance des produits.

Un des principaux constats Ă  l’issue de cet exercice portait sur la structure tarifaire des produits de crĂ©ances structurĂ©es : les producteurs et les distributeurs ne justifient et ne documentent pas suffisamment la maniĂšre dont ils examinent la structure tarifaire au regard des besoins, caractĂ©ristiques et objectifs du marchĂ© cible visĂ©. Il en va de mĂȘme pour la maniĂšre dont ils vĂ©rifient que la structure tarifaire ne compromet pas la rĂ©munĂ©ration attendue du produit.

Des indices maisons uniquement pour le public cible approprié

Dans son rapport annuel prĂ©cĂ©dent 56, la FSMA avait relevĂ© que, depuis 2013, les distributeurs commercialisaient de plus en plus souvent des produits structurĂ©s basĂ©s sur un indice maison. Un indice maison est un indice Ă©tabli sur mesure qui a pour but de suivre une stratĂ©gie d’investissement spĂ©cifique en adaptant pĂ©riodiquement les composantes de cet indice selon une mĂ©thodologie prĂ©dĂ©terminĂ©e. La mĂ©thodologie et les filtres de sĂ©lection sont de plus en plus diversifiĂ©s et complexes. Il est aussi fait plus frĂ©quemment usage de ce que l’on appelle les dividendes synthĂ©tiques. L’indice est dans ce cas rĂ©duit pĂ©riodiquement d’un montant forfaitaire.

L’inspection menĂ©e au sujet du processus de gouvernance des produits auprĂšs de diffĂ©rentes banques a rĂ©vĂ©lĂ© que celles-ci, lorsqu’elles dĂ©veloppent et distribuent de tels produits, n’exigent souvent pas de connaissances particuliĂšres de la part du public cible. Il est toutefois essentiel que ces produits atteignent le bon public. La FSMA estime dĂšs lors que ces produits ne devraient ĂȘtre proposĂ©s qu’à un public cible disposant de trĂšs bonnes connaissances financiĂšres et capable d’évaluer correctement l’impact des filtres de sĂ©lection sur le rendement et la rĂ©alitĂ© Ă©conomique suivie.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 55
55 Voir le site web de
FSMA : « Rapport
56 Voir le rapport annuel 2021
37.
la
sectoriel relatif à la gouvernance des produits », juillet 2022.
de la FSMA, p.

Au cours de la période sous revue, la FSMA a communiqué ce point de vue aux distributeurs de produits structurés destinés aux investisseurs de détail en Belgique. La FSMA a en outre souligné que les clients ayant des connaissances financiÚres moyennes ou des connaissances financiÚres de base devraient faire partie du marché cible négatif. La FSMA a également exprimé son point de vue dans le rapport sectoriel relatif à la gouvernance des produits57

Depuis la communication de sa position sur les produits structurĂ©s adossĂ©s Ă  des indices et la publication du rapport sectoriel concernant la gouvernance des produits (voir ci-dessus), la FSMA a constatĂ© une augmentation du nombre de demandes de qualifications d’indices de la part du secteur. Pour rĂ©pondre Ă  ces demandes, la FSMA se base sur la FAQ 10 du Moratoire qui prĂ©cise les critĂšres Ă  respecter pour ĂȘtre qualifiĂ© d’indice benchmark. Dans un souci de transparence, la FSMA a proposĂ© de modifier la FAQ 10. Cette modification concerne la maniĂšre dont les notions « d’opĂ©rateurs de marchĂ© non apparentĂ©s » et de « suffisamment diversifié » doivent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es.

Informations fournies par le KID concernant les produits d’investissement de dĂ©tail et fondĂ©s sur l’assurance

Le nouveau rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© « PRIIPs » est entrĂ© en vigueur le 1er janvier 2023. Depuis cette mĂȘme date, les organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM) ont l’obligation d’établir un PRIIPs KID (Key Information Document). La FSMA a dĂ©crit dans une communication58 la maniĂšre dont les OPC doivent lui notifier au prĂ©alable le PRIIPs KID. Le nouveau rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© apporte une sĂ©rie de modifications Ă  l’ancien rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ©59. Les modifications concernent essentiellement :

‱ l’ajout d’une nouvelle mĂ©thode de calcul des scĂ©narios de performance pour les produits de catĂ©gorie 2 (principalement constituĂ©e par les fonds d’investissement) ;

‱ l’obligation pour les OPCVM, les fonds d’investissement alternatifs et les produits d’investissement fondĂ©s sur l’assurance et liĂ©s Ă  une unitĂ© de publier les performances passĂ©es du produit ;

‱ la prĂ©sentation et la mĂ©thode de calcul des indicateurs de coĂ»ts ; et

‱ la prĂ©sentation spĂ©cifique des coĂ»ts des produits d’investissement packagĂ©s de dĂ©tail et fondĂ©s sur l’assurance (PRIIP) offrant un Ă©ventail d’options d’investissement.

Les distributeurs de PRIIPs sont tenus de mettre un document d’informations clĂ©s (KID) Ă  la disposition des clients de dĂ©tail. Le KID est un document concis qui doit exposer les Ă©lĂ©ments essentiels d’un PRIIP dans un langage comprĂ©hensible. Le KID doit ĂȘtre rĂ©digĂ© de maniĂšre uniforme, en ce qui concerne son contenu et sa forme. Cela permet aux consommateurs de comparer les KID de diffĂ©rents PRIIPs.

59 RÚglement délégué (UE) 2017/653 de la Commission du 8 mars 2017.

56 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
57 Voir le site web de la FSMA : « Rapport sectoriel relatif Ă  la gouvernance des produits », juillet 2022. 58 Communication FSMA_2022_18 du 10 mai 2022 relative Ă  la transmission Ă©lectronique d’informations sur les organismes de placement collectif Ă  la FSMA.

Pour pouvoir commercialiser un PRIIP en Belgique, il faut que le KID soit prĂ©alablement notifiĂ© Ă  la FSMA. En 2022, la FSMA a reçu 223 notifications de KID pour des produits d’investissement packagĂ©s de dĂ©tail. La majeure partie de ces KID concernaient des produits structurĂ©s (119) et des OPCA (58). Les notifications provenaient du Grand-duchĂ© de Luxembourg (121), de la Belgique (69), d’Allemagne (14), du Royaume-Uni (13) et de la France (6).

En 2022, la FSMA a reçu, en qui concerne les produits fondĂ©s sur l’assurance, 23 KID relatifs Ă  de nouveaux contrats, tandis que 142 KID lui ont Ă©tĂ© notifiĂ©s dans le cadre d’une mise Ă  jour. Durant cette annĂ©e, la FSMA a Ă©galement reçu 21 documents concernant de nouvelles options d’investissement et 283 documents contenant une mise Ă  jour d’options d’investissement existantes. Outre ceux transmis par des initiateurs belges, les KID et documents notifiĂ©s Ă  la FSMA provenaient principalement d’initiateurs luxembourgeois.

ContrĂŽle des comptes d’épargne

Les taux d’intĂ©rĂȘt augmentent sur les comptes d’épargne

Dans le cadre d’un environnement de taux bas, les banques ont, pendant des annĂ©es, offerts sur leurs comptes d’épargne rĂ©glementĂ©s une rĂ©munĂ©ration minimale : 0,01 % pour le taux de base et 0,10 % pour la prime de fidĂ©litĂ©.

Dans les derniers mois de 2022, les banques ont relevĂ© les taux d’intĂ©rĂȘt sur ces comptes. Cette augmentation fait suite au relĂšvement des taux d’intĂ©rĂȘt de la BCE. La FSMA a, dans ce cadre, approuvĂ© un grand nombre de documents publicitaires et de documents clĂ©s pour l’épargnant60 : le nombre de documents Ă  caractĂšre publicitaire approuvĂ©s en 2022 a augmentĂ© de 75 % par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.

La FSMA formule des recommandations aux épargnants

La FSMA a constatĂ© une nouvelle tendance au niveau de l’offre de comptes d’épargne. En parallĂšle de l’augmentation des taux sur les comptes d’épargne existants, les banques lancent de nouveaux comptes d’épargne pour lesquels elles offrent une rĂ©munĂ©ration plus Ă©levĂ©e. Seuls les clients ouvrant un nouveau compte bĂ©nĂ©ficient donc de cette rĂ©munĂ©ration plus Ă©levĂ©e. Cette pratique ne sert pas toujours au mieux les intĂ©rĂȘts des Ă©pargnants.

La FSMA a recommandĂ© aux consommateurs, via la lettre d’information de Wikifin, de vĂ©rifier les conditions applicables Ă  leur compte d’épargne et de comparer les offres des banques, pour dĂ©terminer quel compte d’épargne est le plus avantageux pour eux. Le cas Ă©chĂ©ant, il ne faut pas hĂ©siter Ă  ouvrir un nouveau compte d’épargne au sein de la mĂȘme banque ou Ă  changer de banque.

60 L’article 28ter, § 2 de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă  la surveillance du secteur financiers et aux services financiers dĂ©termine que la FSMA est compĂ©tente pour contrĂŽler si, lorsqu’un Ă©tablissement de crĂ©dit prĂ©sente un compte d’épargne comme Ă©tant un dĂ©pĂŽt d’épargne rĂ©glementĂ©, ce compte rĂ©pond aux critĂšres Ă©noncĂ©s par la lĂ©gislation. Le contrĂŽle de la FSMA s’effectue a priori pour les documents publicitaires relatifs aux comptes d’épargne rĂ©glementĂ©s et le document d’informations clĂ©s pour l’épargnant. Lorsqu’il s’agit de comptes d’épargne non rĂ©glementĂ©s, la FSMA peut intervenir a posteriori pour s’assurer que les documents publicitaires respectent les principes de l’AR PUB.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 57

Contrîle des produits d’assurance

La FSMA veille Ă  ce que les produits d’assurance soumis au droit belge soient conformes Ă  la loi. Son contrĂŽle porte aussi bien sur les conditions liĂ©es Ă  ces produits que sur les informations prĂ©contractuelles et contractuelles fournies Ă  leur sujet. La FSMA entend en outre contribuer Ă  la protection des preneurs d’assurance en s’attachant notamment Ă  leur fournir des prĂ©cisions sur certains thĂšmes ou Ă  les mettre en garde contre certains risques.

Le contrĂŽle des produits d’assurance s’exerce au dĂ©part d’une approche fondĂ©e sur les risques et comporte deux piliers. Le premier pilier englobe les enquĂȘtes menĂ©es sur un thĂšme dĂ©terminĂ©. Le contrĂŽle rĂ©actif, initiĂ© en rĂ©ponse Ă  un Ă©vĂ©nement donnĂ© ou Ă  un problĂšme constatĂ©, constitue le deuxiĂšme pilier.

EnquĂȘte sur les aspects de durabilitĂ© auprĂšs des entreprises d’assurance

La FSMA veille Ă  ce que les informations publiĂ©es en termes de durabilitĂ© par les entreprises soumises Ă  son contrĂŽle soient correctes, claires, non trompeuses, suffisantes et transparentes, afin de lutter ainsi contre le greenwashing. C’est dans cette optique qu’elle a rĂ©alisĂ© en 2022 une enquĂȘte portant sur le respect des rĂšgles en matiĂšre de finance durable auprĂšs des entreprises d’assurance belges.

Dans le cadre de cette enquĂȘte, la FSMA a constatĂ© que la plupart des entreprises dĂ©claraient intĂ©grer les risques en matiĂšre de durabilitĂ© dans leurs dĂ©cisions d’investissement et tenir compte des principales incidences nĂ©gatives des dĂ©cisions d’investissement sur les facteurs de durabilitĂ©.

Mais si la plupart des entreprises dĂ©crivent effectivement un certain nombre d’élĂ©ments du processus d’intĂ©gration des risques en matiĂšre de durabilitĂ©, tels que leur politique d’exclusion, et prĂ©cisent le moment oĂč ces risques sont intĂ©grĂ©s, ces informations ne sont pas suffisamment dĂ©taillĂ©es pour assurer la transparence sur toute la ligne vis-Ă -vis de l’investisseur.

À cela s’ajoute que les informations ne sont pas toujours faciles Ă  retrouver sur le site web des entreprises et que certaines de ces entreprises confondent dans leurs documents les informations relatives aux risques en matiĂšre de durabilitĂ©, d’une part, et celles concernant la transparence des incidences nĂ©gatives sur les facteurs de durabilitĂ©, d’autre part.

Sur la base de cette enquĂȘte, la FSMA a Ă©tabli une liste d’attentes en matiĂšre de contrĂŽle, de pratiques Ă  amĂ©liorer et d’autres constats. Ce document a Ă©tĂ© transmis aux entreprises concernĂ©es.

58 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Value for money

La FSMA accorde une attention particuliĂšre Ă  la mise en oeuvre des exigences relatives Ă  la surveillance et Ă  la gouvernance des produits d’assurance (Product oversight and governance –POG). Les rĂšgles POG sont destinĂ©es principalement Ă  faire en sorte que les caractĂ©ristiques d’un produit d’assurance correspondent aux besoins, objectifs et attentes du marchĂ© cible auquel il est destinĂ©, tant lors de la conception du produit que durant toute la durĂ©e de vie ou de commercialisation61

En 2022, la FSMA a menĂ© des investigations sur la mise en Ɠuvre des rĂšgles POG par le secteur des assurances et en particulier dans le cadre des assurances liĂ©es Ă  des fonds d’investissement (branche 23), des assurances solde restant dĂ» liĂ©es Ă  un crĂ©dit Ă  la consommation, des assurances multimĂ©dias et des assurances voyage, en particulier en ce qui concerne les exclusions. Ces diffĂ©rents contrĂŽles s’inscrivent dans le cadre des Union-wide Strategic Supervisory Priorities initiĂ©s par l’AutoritĂ© europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA).

61 Les rĂšgles relatives au POG sont principalement consacrĂ©es dans la directive (UE) 2016/97 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 20 janvier 2016 sur la distribution d’assurances « IDD » (mise en Ɠuvre dans la loi belge du 4 avril 2014 sur les assurances) et du RĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2017/2358 de la Commission du 21 septembre 2017 complĂ©tant le directive (UE) 2016/97 du Parlement europĂ©en et du Conseil en ce qui concerne les exigences de surveillance et de gouvernance des produits applicables aux entreprises d’assurance et aux distributeurs de produits d’assurance (POG).

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 59

KAREL DE BONDT NOUS PARLE DE LA SURVEILLANCE ET LA GOUVERNANCE DES PRODUITS D’ASSURANCE

La crise sanitaire et la forte volatilitĂ© des marchĂ©s peuvent avoir des rĂ©percussions sur les produits d’assurance. La FSMA doit veiller Ă  ce que tout produit d’assurance soit toujours en adĂ©quation avec les besoins, caractĂ©ristiques et objectifs des consommateurs », souligne Karel De Bondt, directeur-adjoint, en Ă©voquant les actions de surveillance menĂ©es en 2022 Ă  l’égard des rĂšgles POG.

Dans le cadre de son contrîle des produits d’assurance, que fait la FSMA pour s’assurer du respect des rùgles en matiùre de Product Oversight and Governance (POG) ?

« En 2021, la FSMA avait dĂ©jĂ  soumis un questionnaire Ă  plusieurs entreprises d’assurance, destinĂ© Ă  Ă©valuer l’impact du Covid sur la mise en Ɠuvre des rĂšgles POG. En 2022, la FSMA a intensifiĂ© ses contrĂŽles des rĂšgles POG et cela va se poursuivre en 2023.

Une enquĂȘte sectorielle a Ă©tĂ© conduite sur les thĂ©matiques du rapport coĂ»ts-avantages des produits d’assurance, mieux connu sous les termes value for money, et des exclusions. Dans ce cadre, un questionnaire a Ă©tĂ© adressĂ© Ă  15 entreprises d’assurances et Ă  2 distributeurs d’assurance pour diffĂ©rentes catĂ©gories d’assurances.

A cĂŽtĂ© de cette enquĂȘte, la FSMA a menĂ© plusieurs contrĂŽles spĂ©cifiques concernant le caractĂšre value for money de produits d’assurance ayant une composante d’investissement (IBIPs). Ces contrĂŽles ont Ă©tĂ© essentiellement rĂ©alisĂ©s Ă  partir des donnĂ©es quantitatives issues des documents d’informations clĂ©s Ă©tablis conformĂ©ment Ă  la rĂ©glementation PRIIP. Nous avons Ă  cet Ă©gard considĂ©rablement Ă©largi notre base de donnĂ©es, ce qui permet de conduire des analyses fondĂ©es sur les risques afin d’identifier les outliers sur diffĂ©rents aspects, comme par exemple les coĂ»ts, les rendements, etc. »

Quel est le but poursuivi par les actions de surveillance ?

« Dans le cadre de ces contrĂŽles, la FSMA vĂ©rifie si le produit tient suffisamment compte des besoins, caractĂ©ristiques et objectifs du marchĂ© cible identifiĂ© et offre une value for money pour ce marchĂ© cible. L’objectif est que les produits d’assurance commercialisĂ©s sur le marchĂ© correspondent Ă  tout moment aux besoins, caractĂ©ristiques et objectifs des consommateurs auxquels ils sont adressĂ©s. Force est toutefois de constater que ceci n’est pas toujours le cas. »

Pouvez-vous donner des exemples ?

« Nous observons par exemple, pour les assurances vie liĂ©es Ă  des fonds d’investissement, que la structure de coĂ»ts est parfois tellement Ă©levĂ©e qu’elle impacte fortement les rendements obtenus par les consommateurs. Nous considĂ©rons alors que le caractĂšre value for money du produit visĂ© peut ĂȘtre mis en question. Cette problĂ©matique peut Ă©galement, par exemple, apparaĂźtre lorsque les exclusions prĂ©vues dans le cadre d’un produit d’assurance sont tellement Ă©tendues que le produit prĂ©sente peu d’avantages pour le preneur d’assurance. Cet aspect peut aussi notamment rĂ©sulter de donnĂ©es quantitatives telles que le ratio de sinistres. »

60 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
« La conception des produits d’assurance doit ĂȘtre centrĂ©e sur l’intĂ©rĂȘt du client. »
« La FSMA vérifie si le produit tient suffisamment compte des besoins, caractéristiques et objectifs du marché cible. »

Quels conseils formule la FSMA pour les entreprises d’assurance ?

« Tout d’abord, la FSMA attire l’attention sur le fait que l’intĂ©rĂȘt du client doit ĂȘtre mis au centre de l’analyse du caractĂšre value for money des produits d’assurances. Cela implique de dĂ©velopper des critĂšres ou normes trĂšs clair(e)s et explicites Ă  partir desquel(le) s on peut justifier que le produit offre une rĂ©elle utilitĂ© pour les consommateurs. Afin d’aider le secteur Ă  y voir plus clair, la FSMA publiera ses attentes et

recommandations Ă  l’égard des exigences en matiĂšre de POG sur le value for money et les exclusions. Enfin, il convient de garder Ă  l’esprit que le contrĂŽle du respect des rĂšgles POG constitue tant pour la FSMA que l’autoritĂ© de contrĂŽle europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) une prioritĂ© absolue. »

Impact du relùvement de l’ñge de pension sur les contrats d’assurance

L’ñge lĂ©gal de la retraite sera portĂ© Ă  66 ans en 2025 et Ă  67 ans en 203062. La FSMA a menĂ© une enquĂȘte afin d’examiner l’impact de ce relĂšvement progressif de l’ñge lĂ©gal de la retraite sur les contrats d’assurance existants, hormis les assurances relevant du deuxiĂšme pilier de pension. L’objectif de cette enquĂȘte Ă©tait de dresser un aperçu global du marchĂ© belge quant aux types de contrats d’assurance qui pourraient ĂȘtre impactĂ©s ainsi que du rĂ©gime contractuel ou, Ă  dĂ©faut, de la stratĂ©gie mise en Ɠuvre par les assureurs.

Cette enquĂȘte a relevĂ© qu’en matiĂšre d’assurance sur la vie, les assureurs ne rĂ©glementent gĂ©nĂ©ralement pas contractuellement l’impact du relĂšvement de l’ñge lĂ©gal de la retraite sur les contrats d’assurance.

Les assurances incapacitĂ© de travail non liĂ©es Ă  l’activitĂ© professionnelle ont une durĂ©e courant jusqu’à l’ñge de 65 ans ou, dans certains cas, jusqu’à un Ăąge infĂ©rieur. Ces produits ont une utilitĂ© tant que les assurĂ©s n’ont pas atteint l’ñge lĂ©gal de la retraite. Une prolongation des couvertures en vue d’un alignement sur l’ñge de la retraite prĂ©sente donc un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour les assurĂ©s.

modification des conditions d’accĂšs Ă  la pension de retraite anticipĂ©e et

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 61
62 Loi du 10 aoĂ»t 2015 visant Ă  relever l’ñge lĂ©gal de la retraite et portant de l’ñge minimum de la pension de survie.

Les assurances maladie liĂ©es Ă  l’activitĂ© professionnelle, notamment les assurances soins de santĂ©, les assurances incapacitĂ© de travail et les assurances invaliditĂ©, ne prĂ©voient que dans un nombre trĂšs limitĂ© de contrats comme date terme de la couverture « l’ñge de retraite », laquelle doit donc ĂȘtre interprĂ©tĂ©e Ă  la lumiĂšre de la lĂ©gislation en vigueur au moment de la retraite et est donc Ă©volutive sans que le contrat ne doive ĂȘtre adaptĂ© au fil du temps sur ce point. Dans tous les autres cas, un terme est prĂ©vu dans le contrat et celui-ci peut ĂȘtre diffĂ©rent de l’ñge de retraite. Dans ce cas, l’enquĂȘte a dĂ©montrĂ© une importante disparitĂ© quant aux stratĂ©gies mises en Ɠuvre par les assureurs : certains assureurs refusent toute prolongation, d’autres assureurs acceptent les demandes de prolongation des couvertures sans surprimes et sans autres conditions, tandis que d’autres assureurs n’acceptent de prolonger la durĂ©e des couvertures que moyennant le paiement de surprimes et/ou autres conditions (ex : nouveaux examens mĂ©dicaux). Ici Ă©galement, une prolongation des couvertures en vue d’un alignement sur l’ñge lĂ©gal de la retraite prĂ©sente un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour les assurĂ©s.

Le secteur a, en juin 2017, mis en place un code de bonne conduite « Assurances revenu garanti : prolongation de la durĂ©e en raison du relĂšvement de l’ñge lĂ©gal de la retraite ». Ce code Ă©tait applicable aux demandes de prolongation d’un contrat d’assurance revenu garanti envoyĂ©es aux assureurs avant le 1er juin 2021.

Compte tenu du fait qu’une prolongation des couvertures en vue d’un alignement sur l’ñge lĂ©gal de la retraite continue de prĂ©senter un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour les assurĂ©s, la FSMA a exigĂ© du secteur qu’il prĂ©voie un nouveau code de bonne conduite et en informe adĂ©quatement les preneurs d’assurance concernĂ©s.

Cartographie IDD

Pour pouvoir effectuer un contrĂŽle ciblĂ© et efficace du respect des rĂšgles prĂ©vues par la directive sur la distribution d’assurances (IDD), la FSMA doit disposer d’informations de base concernant les activitĂ©s de distribution d’assurances exercĂ©es par les entreprises d’assurance belges et les succursales Ă©tablies en Belgique d’entreprises d’assurance Ă©trangĂšres. La FSMA doit en outre obtenir des donnĂ©es chiffrĂ©es sur certains produits d’assurance destinĂ©s Ă  des clients de dĂ©tail.

Pour collecter ces informations, la FSMA a mis sur pied un reporting pĂ©riodique, appelĂ© « cartographie IDD ». Elle utilisera cette cartographie pour Ă©tablir un profil de risque du secteur. Tout comme la cartographie MiFID, la cartographie IDD fait l’objet d’un rĂšglement adoptĂ© par la FSMA. Les aspects pratiques du reporting sont prĂ©sentĂ©s dans une communication de la FSMA.

La cartographie recueille certaines donnĂ©es de base par marque. Il s’agit uniquement d’informations gĂ©nĂ©rales, telles que l’identification des marques, le nombre de points de distribution au sein du rĂ©seau face-to-face, l’utilisation de canaux de distribution Ă  distance, 


62 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Des chiffres actuels sont par ailleurs demandĂ©s en ce qui concerne un certain nombre de produits vendus Ă  des personnes physiques. Il s’agit ici d’indiquer, dans la cartographie, le produit prĂ©sentant le ratio de commission le plus Ă©levĂ©, le produit prĂ©sentant le ratio de sinistralitĂ© le plus faible, le produit prĂ©sentant le plus grand nombre de sinistres classĂ©s sans suite, le produit prĂ©sentant la plus forte augmentation du nombre de nouveaux contrats d’assurance, 


Ce reporting est applicable Ă  partir du 30 juin 2023 et doit ĂȘtre effectuĂ© chaque annĂ©e. La FSMA attend des entreprises d’assurance qu’elles lui adressent le 30 septembre 2023 un premier reporting qui portera sur leurs activitĂ©s exercĂ©es au cours de l’annĂ©e civile 2022. A partir de l’annĂ©e suivante, les entreprises d’assurance devront transmettre leur reporting chaque annĂ©e Ă  la date du 30 juin, pour leurs activitĂ©s exercĂ©es au cours de l’annĂ©e civile prĂ©cĂ©dente.

Des contrats d’assurance incendie plus lisibles

Les contrats d’assurance incendie sont souvent difficiles Ă  comprendre pour les consommateurs. Les consĂ©quences des inondations de juillet 2021 l’ont une fois de plus dĂ©montrĂ©. Ces contrats sont trĂšs complexes et contiennent de nombreuses notions compliquĂ©es. Ils ne sont donc pas faciles Ă  lire.

L’Ombudsman des Assurances souligne cette situation dans son rapport annuel 2021, qui fait Ă©tat de 1 335 interventions pour ce type de produits, chiffre en hausse de 20 % par rapport Ă  2020.

Pour remĂ©dier Ă  cette problĂ©matique, la FSMA a examinĂ©, dans le cadre du lancement de ses 20 projets pour l’avenir, comment les contrats d’assurance incendie pourraient ĂȘtre simplifiĂ©s. Cet examen est guidĂ© par plusieurs principes. Le premier est que ces contrats doivent ĂȘtre rĂ©digĂ©s dans un langage clair et accessible, reposant sur des phrases courtes et simples. Ils doivent Ă©galement prĂ©senter une structure limpide et utiliser des notions claires. Enfin, le principe « tout est couvert, sauf   » est important Ă  respecter, dans la mesure oĂč il donne aux consommateurs plus de visibilitĂ© sur les sinistres qui ne sont pas assurĂ©s.

FOCUS 2023

En 2023, la FSMA mĂšnera des investigations complĂ©mentaires en matiĂšre de POG, en particulier en ce qui concerne la thĂ©matique Value for money. Il est en effet important de s’assurer que les produits d’assurance offrent un bon rapport coĂ»ts-avantages Ă  la lumiĂšre des besoins, caractĂ©ristiques et objectifs du marchĂ© cible. Cela vaut tant pour les produits d’assurance sur la vie que non-vie.

Une attention particuliĂšre sera Ă©galement portĂ©e Ă  la clartĂ© et la lisibilitĂ© des contrats d’assurance. Cela vise notamment les contrats d’assurance incendie qui restent encore trop souvent complexes pour les preneurs d’assurance.

PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 63

Les informations doivent ĂȘtre correctes, claires, Ă©quilibrĂ©es et comprĂ©hensibles

La FSMA contrĂŽle la publicitĂ© portant sur les produits financiers. Ce contrĂŽle est trĂšs important car c’est gĂ©nĂ©ralement par le biais d’une publicitĂ© que les consommateurs reçoivent les premiĂšres informations sur de tels produits. Il est essentiel que les consommateurs puissent se faire une idĂ©e des produits financiers en toute connaissance de cause. C’est pourquoi les messages publicitaires doivent ĂȘtre corrects et lisibles.

La publicitĂ© faite pour des produits financiers doit satisfaire aux exigences imposĂ©es par la lĂ©gislation belge. L’information fournie doit ĂȘtre exacte et rĂ©digĂ©e dans un langage comprĂ©hensible et elle doit comporter des prĂ©cisions sur les risques et les frais liĂ©s au produit. Les avantages et inconvĂ©nients du produit doivent ĂȘtre mis clairement en exergue et prĂ©sentĂ©s de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e. Toute information trompeuse est interdite.

La publicitĂ© relative Ă  certains produits financiers est soumise Ă  un examen approfondi de la FSMA avant d’ĂȘtre diffusĂ©e. Il en va ainsi de la publicitĂ© concernant des fonds d’investissement publics, des comptes d’épargne rĂ©glementĂ©s et certains instruments de placement. L’exercice d’un contrĂŽle prĂ©alable permet Ă  la FSMA d’intervenir Ă  un moment utile, c’est-Ă -dire avant que l’investisseur ne souscrive Ă©ventuellement un produit sur la base d’informations ou de publicitĂ©s incorrectes, incomplĂštes ou trompeuses. L’action de la FSMA vise Ă  Ă©viter les situations dommageables.

En 2022, la FSMA a analysĂ© 2 973 communications Ă  caractĂšre publicitaire portant sur des fonds, des comptes d’épargne rĂ©glementĂ©s et des produits d’assurance, ainsi que sur des titres de crĂ©ance structurĂ©s, des instruments dĂ©rivĂ©s et des obligations proposĂ©es par des Ă©tablissements financiers. Une communication Ă  caractĂšre publicitaire est toute forme d’information diffusĂ©e au sujet d’un produit financier en vue de solliciter le public. La FSMA a envoyĂ© 1 746 e-mails pour faire part de ses remarques sur les publicitĂ©s faites pour des fonds, comptes d’épargne rĂ©glementĂ©s et produits d’assurance. Ces remarques portaient pour la plupart sur le contenu minimal obligatoire des publicitĂ©s et sur la prĂ©sentation des rendements historiques. Le nombre de dossiers de publicitĂ© concernant des fonds, des comptes d’épargne rĂ©glementĂ©s et des produits d’assurance, ainsi que des titres de crĂ©ance structurĂ©s, des instruments dĂ©rivĂ©s et des obligations proposĂ©es par des Ă©tablissements financiers s’est Ă©tabli en 2022 Ă  1 104. La majoritĂ© de ces dossiers, Ă  savoir 688, portaient sur des fonds.

64 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
PRODUITS FINANCIERS COMPRÉHENSIBLES ET FIABLES / 65
Nombre de dossiers Dossiers portant sur des sites internet Nombre de communications Ă  caractĂšre publicitaire Nombre d’e-mails comportant des remarques de la FSMA Fonds 688 242 2 029 1 286 Comptes d’épargne rĂ©glementĂ©s 94 72 191 222 Produits d’assurance 126 38 380 238 Titres de crĂ©ance structurĂ©s, instruments dĂ©rivĂ©s et obligations proposĂ©es par des Ă©tablissements financiers 196 non disponible 373 non disponible Total 1 104 352 2 973 1 746
Tableau 2 : Le contrĂŽle de la publicitĂ© en chiffres pour l’annĂ©e 2022
66 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

DES RÈGLES DE CONDUITE POUR PROTÉGER LE CONSOMMATEUR

Les entreprises soumises au contrĂŽle de la FSMA doivent agir de maniĂšre honnĂȘte, Ă©quitable et professionnelle vis-Ă -vis des consommateurs. Elles doivent disposer d’une organisation adĂ©quate et appliquer certaines procĂ©dures pour pouvoir assurer un traitement correct et diligent des consommateurs de services financiers. Pour vĂ©rifier si les entreprises soumises Ă  son contrĂŽle respectent ces rĂšgles de conduite, la FSMA mĂšne notamment des inspections.

PortĂ©e des rĂšgles de conduite   68

RĂšgles de conduite dans le secteur bancaire : pleins feux sur la gouvernance des produits et le reporting sur les coĂ»ts et frais   69

Rùgles de conduite dans le secteur des assurances : des actions de surveillance relatives aux rùgles de conduite IDD   72

Une fonction clĂ© pour l’application des rĂšgles de conduite : les compliance officers agréés   74

Les inspections en 2022   75

/ 67

Portée des rÚgles de conduite

Les rĂšgles de conduite protĂšgent les consommateurs en Ă©vitant qu’ils n’achĂštent des produits financiers qui ne conviennent pas Ă  leur profil de risque ou Ă  leurs objectifs d’investissement et en empĂȘchant que les intĂ©rĂȘts des Ă©tablissements financiers ne prennent le pas sur ceux des consommateurs.

Les rÚgles de conduite ne protÚgent pas que le grand public. Certaines valent aussi pour la clientÚle professionnelle des établissements financiers.

Les rĂšgles de conduite diffĂšrent selon les activitĂ©s. Les banques et les entreprises d’investissement doivent respecter les rĂšgles de conduite MiFID63. Le secteur de l’assurance doit se plier aux rĂšgles de conduite IDD64. D’autres rĂšgles de conduite encore s’appliquent aux activitĂ©s de crowdfunding, de planification financiĂšre et d’octroi de crĂ©dit aux petites et moyennes entreprises.

À chaque demande d’octroi d’un agrĂ©ment ou d’une extension d’agrĂ©ment, la FSMA examine si l’établissement dispose d’une organisation adĂ©quate et de politiques claires permettant de garantir que les rĂšgles de conduite seront respectĂ©es.

La FSMA procĂšde par ailleurs Ă  des inspections destinĂ©es Ă  vĂ©rifier si les entreprises respectent les rĂšgles de conduite auxquelles elles sont soumises. Elle contrĂŽle aussi Ă  cette occasion si les entreprises ont mis en place une organisation appropriĂ©e pour respecter ces rĂšgles et si elles s’y conforment effectivement. Lorsque la FSMA constate des infractions aux rĂšgles de conduite, elle s’attaque au problĂšme de maniĂšre Ă  ce qu’il soit remĂ©diĂ© aux points faibles et lacunes prĂ©sents dans l’organisation des entreprises.

En 2022, la FSMA a analysĂ© certaines demandes d’agrĂ©ment ou d’extension d’agrĂ©ment lorsqu’elles Ă©taient susceptibles d’influer sur le respect des rĂšgles de conduite. Ce fut par exemple le cas des plateformes de crowdfunding, dĂ©sormais appelĂ©es prestataires de services de financement participatif. Celles-ci doivent en effet demander un nouvel agrĂ©ment suite Ă  l’entrĂ©e en vigueur d’un rĂšglement europĂ©en qui harmonise la prestation de services de financement participatif65. Sous l’angle des rĂšgles de conduite, les politiques et procĂ©dures liĂ©es au devoir de diligence, aux conflits d’intĂ©rĂȘts et au traitement des plaintes font l’objet d’un examen spĂ©cifique Ă  l’occasion de la procĂ©dure d’agrĂ©ment de chaque prestataire. Le respect des rĂšgles de conduite constitue une condition d’exercice de l’activitĂ© et fait dĂšs lors l’objet de contrĂŽles aprĂšs que l’agrĂ©ment a Ă©tĂ© octroyĂ© Ă©galement. 63 Markets in Financial Instruments Directive.

64 Insurance Distribution Directive.

65 RÚglement (UE) 2020/1503 du Parlement européen et du Conseil du 7 octobre 2020 relatif aux prestataires européens de services de financement participatif pour les entrepreneurs, et modifiant le rÚglement (UE) 2017/1129 et la directive (UE) 2019/1937.

68 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

L’annĂ©e 2022 marque Ă©galement un tournant important en terme d’intĂ©gration de la finance durable dans les rĂšgles de conduite IDD et MiFID66. DĂ©sormais, les prĂ©fĂ©rences des clients en matiĂšre d’investissements durables (ESG) font partie des objectifs d’investissement des clients. Il en dĂ©coule que les entreprises doivent collecter les prĂ©fĂ©rences des clients en la matiĂšre. Les conseils ou la gestion de portefeuille qui ne prennent pas en compte ces prĂ©fĂ©rences des clients ne sont donc plus considĂ©rĂ©s comme adĂ©quats. Les rĂšgles de gouvernance des produits ont Ă©galement Ă©tĂ© adaptĂ©es afin d’intĂ©grer les caractĂ©ristiques ESG des produits, entre autres, dans le processus de dĂ©termination du marchĂ© cible. Enfin, lors de l’identification des conflits d’intĂ©rĂȘts susceptibles de se produire dans le cadre de la fourniture des services de conseil en investissement et de gestion de portefeuille, les entreprises doivent dĂ©sormais prendre en compte les conflits d’intĂ©rĂȘts qui dĂ©coulent des prĂ©fĂ©rences des clients en matiĂšre de durabilitĂ©.

La FSMA a participĂ© en 2022 Ă  de nombreux travaux au niveau europĂ©en, qui visaient soit Ă  assurer une plus grande convergence dans l’interprĂ©tation et l’application des rĂšgles de conduite, soit Ă  prĂ©parer les rĂ©formes futures en la matiĂšre. Parmi ceux-ci figurent notamment les travaux visant Ă  guider le secteur dans l’application des nouvelles rĂšgles en matiĂšre de finance durable67 ou encore les rĂ©flexions europĂ©ennes sur la stratĂ©gie de protection des investisseurs de dĂ©tail68. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les dĂ©fis liĂ©s aux travaux europĂ©ens sont nombreux et la FSMA mĂšne de plus en plus d’actions de contrĂŽle qui s’inscrivent dans un contexte plus large, dĂ©fini au niveau europĂ©en.

La FSMA a ainsi de nouveau pris part en 2022 Ă  des actions communes de supervision initiĂ©es par l’agence europĂ©enne ESMA69

RÚgles de conduite dans le secteur bancaire : pleins feux sur la gouvernance des produits et le reporting sur les coûts et frais

En 2022, la FSMA a achevĂ© une inspection, lancĂ©e Ă  l’initiative de l’ESMA, concernant les exigences en matiĂšre de gouvernance des produits auxquelles doivent satisfaire les concepteurs et les distributeurs d’instruments financiers (voir le rapport annuel 2021). La FSMA a fourni aux entitĂ©s contrĂŽlĂ©es un retour d’information dĂ©taillĂ© sur les actions qu’elles devaient entreprendre pour respecter leurs obligations. La FSMA continue de suivre de prĂšs la mise en Ɠuvre de ces mesures.

66 Voir le rĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2021/1253 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant le rĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2017/565 en ce qui concerne l’intĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© et des risques et prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© dans certaines exigences organisationnelles et conditions d’exercice applicables aux entreprises d’investissement, la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1269 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2017/593 en ce qui concerne l’intĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© dans les obligations applicables en matiĂšre de gouvernance des produits et le rĂšglement dĂ©lĂ©gué 2021/1257 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant les rĂšglements dĂ©lĂ©guĂ©s (UE) 2017/2358 et (UE) 2017/2359 en ce qui concerne l’intĂ©gration des facteurs de durabilitĂ©, des risques en matiĂšre de durabilitĂ© et des prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© dans les exigences de surveillance et de gouvernance des produits applicables aux entreprises d’assurance et aux distributeurs de produits d’assurance, et dans les rĂšgles de conduite et les rĂšgles rĂ©gissant le conseil en investissement applicables aux produits d’investissement fondĂ©s sur l’assurance

67 Ces travaux aboutirent Ă  l’élaboration d’une guidance de l’EIOPA (Guidance on the integration of sustainability preferences in the suitability assessment under the Insurance Distribution Directive (IDD), 20 juillet 2022) et Ă  l’intĂ©gration d’un volet « ESG » dans les guidelines existantes de l’ESMA sur le test d’adĂ©quation (Guidelines on certain aspects of the MiFID II suitability requirements, 23 septembre 2022).

68 Voir Calls for advice to the European Supervisory Authorities on the protection of retail investors, 3 août 2021.

69 Les actions de supervision communes visent Ă  une plus grande convergence de la surveillance financiĂšre dans l’Union europĂ©enne.

DES RÈGLES DE CONDUITE POUR PROTÉGER LE CONSOMMATEUR / 69

Cette action commune a permis Ă  la FSMA de relever des bonnes pratiques et des points Ă  amĂ©liorer qui ont Ă©tĂ© dĂ©taillĂ©s dans un rapport sectoriel. Ce dernier Ă©tait accompagnĂ© d’un toolkit pour la gouvernance des produits destinĂ© Ă  aider les entreprises Ă  organiser et appliquer concrĂštement le processus de gouvernance des produits Ă  mettre en Ɠuvre dans le cas de titres de crĂ©ance structurĂ©s. La FSMA a publiĂ© en 2022 deux autres rapports sectoriels encore, l’un sur l’évaluation du caractĂšre appropriĂ© et l’autre sur celle de l’adĂ©quation70

La FSMA a participĂ© en 2022 Ă  deux nouvelles actions communes de l’ESMA portant sur la fourniture aux clients de dĂ©tail d’informations sur les coĂ»ts et frais. La premiĂšre action consistait en une inspection relative au reporting ex-post71 sur les coĂ»ts et frais. Il s’agit des informations que les entreprises doivent, depuis 2018, fournir aux clients Ă  propos de tous les coĂ»ts et frais liĂ©s Ă  des instruments financiers ainsi qu’à des services d’investissement et auxiliaires. L’inspection Ă©tait axĂ©e sur le reporting concernant des OPCVM fonds d’actions europĂ©ens, des actions, des obligations plain vanilla72, des titres de crĂ©ance ou obligations structurĂ©s, et des produits directement ou indirectement soumis Ă  des frais de change.

La FSMA a vĂ©rifiĂ© si les informations donnĂ©es reflĂ©taient de maniĂšre correcte et complĂšte les coĂ»ts et les charges, y compris tous les coĂ»ts implicites et explicites, et si les entreprises les fournissaient en temps voulu. La FSMA a analysĂ© les procĂ©dures des entreprises et rĂ©alisĂ© des contrĂŽles alĂ©atoires sur les reportings les plus rĂ©cents. Ici encore, les entreprises ont reçu un retour d’information dĂ©taillĂ© sur les actions qu’elles devaient entreprendre pour respecter leurs obligations et la FSMA continue de suivre de prĂšs la mise en Ɠuvre de ces mesures. La FSMA publiera en 2023 un rapport sectoriel sur la fourniture ex-post d’informations sur les coĂ»ts et frais.

La seconde action commune de l’ESMA Ă  laquelle la FSMA a pris part avait trait aux informations ex ante73 sur les coĂ»ts et frais. L’ESMA a pour la premiĂšre fois coordonnĂ© un exercice de mystery shopping (voir l’interview) au sujet des informations que le client doit recevoir avant de conclure une transaction. L’exercice fut scindĂ© en deux parties. Un premier scĂ©nario prĂ©voyait que les mystery shoppers se rendent dans des agences bancaires pour y demander des conseils en investissement. Dans le second, ils devaient surfer sur un site web ou une application afin d’y rĂ©aliser un placement de leur propre initiative, sans conseil en investissement. Les deux scĂ©narios Ă©taient focalisĂ©s sur les fonds de placement et les obligations. Parmi les mystery shoppers se trouvaient des clients aussi bien existants que nouveaux. À l’issue de leur visite, les mystery shoppers ont rempli un formulaire d’évaluation et ont transmis toutes les informations reçues Ă  la FSMA, qui les a analysĂ©es.

S’agissant des visites en ligne, l’objectif Ă©tait notamment de vĂ©rifier si les entreprises dĂ©claraient et catĂ©gorisaient entiĂšrement tous les coĂ»ts et frais, y compris d’éventuels frais de change, si elles indiquaient correctement les effets cumulatifs des coĂ»ts sur le rendement et si elles procuraient la documentation lĂ©galement requise sur les produits.

70 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
70 Les rapports sectoriels de la FSMA sont publiĂ©s sur son site web sous le thĂšme RĂšgles de conduite. 71 Ce reporting est dit ex post car, contrairement aux informations ex ante (ci-dessous), il est fourni aprĂšs la transaction. 72 Le terme plain vanilla dĂ©signe des produits financiers frĂ©quemment utilisĂ©s et nĂ©gociĂ©s. 73 Ces informations sont dites ex ante car, Ă  l’inverse du reporting ex post sur les coĂ»ts et frais (voir ci-dessus), elles doivent ĂȘtre fournies au client avant qu’il ne conclue une transaction.

En ce qui concerne les visites en agence, la FSMA a vĂ©rifiĂ© si les employĂ©s de la banque avaient fourni toutes les informations obligatoires sur la banque, ses services et les produits proposĂ©s, en accordant une attention particuliĂšre aux coĂ»ts et aux frais. Dans la mesure du possible, elle a Ă©galement vĂ©rifiĂ© si les employĂ©s avaient rĂ©coltĂ© les renseignements nĂ©cessaires pour effectuer une Ă©valuation de l’adĂ©quation du produit avant de le recommander, et s’ils avaient fourni en temps utile une dĂ©claration d’adĂ©quation au client.

Comme il est d’usage dans ce type d’action de surveillance, oĂč les entreprises n’ont pas la possibilitĂ© de fournir des explications sur les manquements identifiĂ©s, la FSMA n’a pas pris de mesures correctives sur la seule base des rĂ©sultats du mystery shopping. À l’issue de l’exercice, la FSMA a fourni un retour d’information dĂ©taillĂ© aux entreprises contrĂŽlĂ©es et leur a demandĂ© d’élaborer un plan d’action.

Sur la pĂ©riode 2020-2022, la FSMA a par ailleurs effectuĂ© un contrĂŽle sur le respect des rĂšgles concernant le rapport dit RTS74 28. Les entreprises sont tenues de publier le 30 avril de chaque annĂ©e sur leur site web l’identitĂ© des cinq premiĂšres plateformes qu’elles ont utilisĂ©es pour exĂ©cuter les ordres de leurs clients (volet quantitatif), ainsi qu’un rĂ©sumĂ© des conclusions qu’elles tirent sur la qualitĂ© d’exĂ©cution obtenue (volet qualitatif).

La FSMA s’est tout d’abord enquise de savoir si les entreprises avaient publiĂ© le reporting dans les temps et si son contenu satisfaisait aux rĂšgles. Elle a ensuite sĂ©lectionnĂ© des entreprises pour y mener un second contrĂŽle, plus approfondi, portant Ă©galement sur la politique d’exĂ©cution des ordres. Ces entreprises ont reçu un retour d’informations dĂ©taillĂ© et ont Ă©laborĂ© un plan d’action.

La FSMA a Ă©galement menĂ© une inspection sur les objectifs commerciaux, les incentives et le systĂšme de rĂ©munĂ©ration qu’une banque avait mis en place en faveur de ses agents bancaires. La FSMA a constatĂ© que ce systĂšme donnait lieu Ă  des conflits d’intĂ©rĂȘts et qu’il comprenait des incentives susceptibles d’amener les agents bancaires Ă  faire passer leurs intĂ©rĂȘts personnels ou ceux de l’établissement avant les intĂ©rĂȘts des clients. La FSMA a Ă©galement constatĂ© que la politique de la banque et son registre des conflits d’intĂ©rĂȘts n’étaient pas dĂ©finis de maniĂšre suffisamment exhaustive et que la fonction de compliance n’était pas assez impliquĂ©e dans l’élaboration et le suivi de la politique de rĂ©munĂ©ration. La FSMA a enjoint la banque de supprimer immĂ©diatement certains objectifs et de prendre pour le reste des mesures correctives Ă  court terme.

DES RÈGLES DE CONDUITE POUR PROTÉGER LE CONSOMMATEUR / 71
74 RTS est l’acronyme de Regulatory Technical Standard. Le RTS 28 est une norme technique par laquelle la Commission europĂ©enne impose de faire rapport sur les plateformes d’exĂ©cution et la qualitĂ© d’exĂ©cution.

RÚgles de conduite dans le secteur des assurances : des actions de surveillance relatives aux rÚgles de conduite IDD

En 2022, la FSMA a poursuivi une sĂ©rie d’inspections auprĂšs des courtiers, entamĂ©e en 2021 et consacrĂ©e au respect du devoir de diligence lors de la distribution d’assurances d’épargne et d’investissement. Ces inspections ont laissĂ© apparaĂźtre que de nombreux courtiers documentent encore de maniĂšre insuffisante la collecte des informations sur les connaissances, l’expĂ©rience, la situation financiĂšre et les objectifs d’investissement des clients. Dans certains cas, les connaissances des clients ne sont pas effectivement testĂ©es, le courtier se limitant Ă  une auto-Ă©valuation des connaissances par les clients eux-mĂȘmes. Certaines informations obligatoires ne sont pas toujours fournies par les courtiers de maniĂšre correcte, par exemple quant Ă  la nature des conseils fournis aux clients (exemple : les conseils sont-ils fondĂ©s sur une analyse impartiale ?). Dans ce domaine, la FSMA veille tout particuliĂšrement Ă  accompagner les courtiers dans l’exercice de remĂ©diation lorsque des infractions sont constatĂ©es. Elle fournit les explications nĂ©cessaires lors de rĂ©unions de suivi et renvoie les courtiers vers son guide pratique75, publiĂ© en janvier 2022.

Suite Ă  un nombre trĂšs Ă©levĂ© de plaintes de clients, la FSMA a Ă©galement menĂ© des inspections sur place, qui n’ont pas Ă©tĂ© annoncĂ©es au prĂ©alable, auprĂšs de rĂ©seaux d’intermĂ©diaires d’assurance Ă  titre accessoire dans le secteur des assurances multimĂ©dias. Dans un cas, l’inspection a abouti Ă  une interdiction d’exercice des activitĂ©s de l’intermĂ©diaire concernĂ©, Ă©tant donnĂ© la gravitĂ© et le nombre de constats de manquements. Cette interdiction Ă©tait applicable jusqu’à remĂ©diation complĂšte et a fait l’objet d’une publication.

Une action commune sur le thĂšme de la gouvernance des produits concernant un produit commercialisĂ© sur le territoire de plusieurs États membres avait Ă©tĂ© entamĂ©e en 2021 sous la coordination de l’agence europĂ©enne EIOPA. Elle s’est poursuivie en 2022. La FSMA a finalisĂ© en 2022 son inspection auprĂšs du seul courtier qui distribuait ce produit sur le territoire belge. Plusieurs infractions graves aux rĂšgles relatives Ă  la gouvernance des produits, aux inducements et au devoir de diligence ont Ă©tĂ© identifiĂ©es. Le courtier a dans l’intervalle mis fin Ă  la commercialisation du produit concernĂ©. Outre la remĂ©diation des manquements constatĂ©s, la FSMA s’attend Ă  recevoir une analyse prĂ©alable des inducements de la part du courtier si celui-ci dĂ©cide de reprendre la commercialisation de produits d’assurance du mĂȘme type de l’assureur concernĂ©.

La FSMA a Ă©galement menĂ© plusieurs actions de contrĂŽle off-site au cours de l’annĂ©e 2022. Elle a par exemple contrĂŽlĂ© les politiques et procĂ©dures de plusieurs entreprises d’assurance en matiĂšre de gouvernance des produits, en parallĂšle Ă  des actions de contrĂŽle portant sur les produits eux-mĂȘmes

Toujours dans l’axe de la gouvernance des produits, la FSMA a interrogĂ© plusieurs assureurs en vue de vĂ©rifier comment ils tiennent compte des spĂ©cificitĂ©s des marchĂ©s cibles locaux dans leurs politiques et procĂ©dures lors de la conception de produits d’assurance destinĂ©s Ă  des clients d’autres Etats membres, distribuĂ©s dans le cadre du rĂ©gime de la libre prestation de services.

La FSMA a aussi entamĂ© une action auprĂšs de plusieurs assureurs en vue de contrĂŽler le respect des rĂšgles relatives aux inducements lors de la distribution d’assurances d’épargne et d’investissement, de mĂȘme qu’une action visant Ă  contrĂŽler le respect du code de conduite relatif aux inducements dans le cadre des assurances vie et non vie76

72 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
75 Guide pratique FSMA_2022_06 sur les rĂšgles de conduite IDD, 25 janvier 2022. 76 Pour rappel, ce code de conduite, Ă©laborĂ© par le secteur, a Ă©tĂ© approuvĂ© par l’arrĂȘtĂ© royal du 17 juin 2019.

ELS DE KEYSER NOUS PARLE DU MYSTERY SHOPPING EN TANT QU’INSTRUMENT DE CONTRÔLE

« Le mystery shopping permet Ă  la FSMA d’observer de prĂšs la maniĂšre dont les entreprises traitent leurs clients »

Ces derniĂšres annĂ©es, la supervision de la FSMA s’est largement appuyĂ©e sur des inspections sur place annoncĂ©es. Comme l’explique Els De Keyser, directeur, le mystery shopping constitue toutefois un important moyen de contrĂŽle supplĂ©mentaire lorsqu’il s’agit de vĂ©rifier si les rĂšgles de conduite sont respectĂ©es.

En quoi le mystery shopping est-il un outil tellement précieux pour le contrÎle du respect des rÚgles de conduite ?

« Pour appliquer correctement les rĂšgles de conduite, il est essentiel que les entreprises disposent de procĂ©dures, de systĂšmes et de contrĂŽles internes adĂ©quats. Lors d’inspections et de contrĂŽles Ă  distance, la FSMA vĂ©rifie donc si tous les aspects de la rĂ©glementation sont suffisamment “intĂ©grĂ©s” dans l’organisation des entreprises. Elle effectue des sondages sur dossiers clients pour Ă©valuer dans quelle mesure les rĂšgles de conduite sont appliquĂ©es comme il faut. Lorsqu’elle constate des manquements, elle impose des mesures de redressement et les entreprises doivent amĂ©liorer leur organisation.

Mais qui dit organisation parfaite ne dit pas nĂ©cessairement bonne application des rĂšgles de conduite. La FSMA peut faire appel Ă  des mystery shoppers pour vraiment voir les entreprises et leurs collaborateurs « en action ». Ces personnes se rendent Ă  l’improviste dans leurs agences ou sur leur site web puis font rapport sur leur expĂ©rience en tant que client. La FSMA a ainsi la possibilitĂ© de dĂ©celer des points faibles dans le fonctionnement des entreprises.

La FSMA donne ensuite un retour d’informations aux entreprises et peut leur demander d’établir un plan d’action. Comme les entreprises n’ont pas Ă©tĂ© averties et n’ont donc pas l’opportunitĂ© de rĂ©agir aux constats, la FSMA ne prend jamais de mesures formelles sur la seule base d’un exercice de mystery shopping. »

Ces mystery shoppers sont-ils vraiment objectifs ? Ne provoquent-ils pas des comportements « fautifs » par exemple ?

« Il est primordial que le mystery shopping se fasse de la maniĂšre la plus objective possible. La FSMA fait la plupart du temps appel Ă  des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es qu’elle engage au travers de marchĂ©s publics. Des collaborateurs de la FSMA peuvent toutefois aussi faire du mystery shopping

Tous les mystery shoppers correspondent Ă  un profil prĂ©dĂ©terminĂ© et suivent un scĂ©nario qui leur est expliquĂ© lors d’une formation. Ils doivent remplir un formulaire d’évaluation aprĂšs leur visite et remettre Ă  la FSMA l’ensemble des informations reçues. C’est la FSMA qui analyse ces donnĂ©es et formule les conclusions. Il ressort de discussions entre la FSMA et les entreprises concernĂ©es que ces derniĂšres font elles-mĂȘmes souvent appel Ă  des mystery shoppers pour vĂ©rifier si leurs collaborateurs respectent les rĂšgles de conduite. Elles organisent de plus ces visites Ă  une frĂ©quence et dans un nombre de points de vente gĂ©nĂ©ralement beaucoup plus Ă©levĂ©s que la FSMA. Il est frappant de constater que, indĂ©pendamment du nombre de visites, les entreprises et la FSMA parviennent Ă  des conclusions gĂ©nĂ©rales similaires. Cela semble indiquer que la mĂ©thodologie de la FSMA est efficace. »

Les mystery shoppers effectuent-ils également des transactions ?

« Les mystery shoppers de la FSMA ne rĂ©alisent pour l’instant pas de transactions. Lorsqu’ils se rendent dans une agence pour demander un conseil en investissement, ils ne vont pas jusqu’à vĂ©ritablement investir. La FSMA n’est donc actuellement pas en mesure d’obtenir une vision complĂšte de tous les aspects des rĂšgles de conduite. Lors de l’exercice coordonnĂ© par l’agence europĂ©enne ESMA, il est apparu que certains pays voisins disposaient d’un cadre rĂ©glementaire adaptĂ© autorisant l’exĂ©cution de transactions. La FSMA examine pour le moment les mesures Ă  prendre pour pouvoir faire de mĂȘme. »

DES RÈGLES DE CONDUITE POUR PROTÉGER LE CONSOMMATEUR / 73
« Qui dit organisation parfaite ne dit pas nécessairement bonne application des rÚgles de conduite »

Une fonction clĂ© pour l’application des rĂšgles de conduite : les compliance officers agréés

La FSMA agrĂ©e les compliance officers. En 2022, 13 candidats ont obtenu un agrĂ©ment. Chaque candidat est interviewĂ© par la FSMA, parfois conjointement avec la Banque nationale de Belgique, avant d’ĂȘtre agréé. Cet entretien, qui vient complĂ©ter l’examen du dossier d’agrĂ©ment, permet de vĂ©rifier que certaines conditions d’agrĂ©ment, comme la condition d’expĂ©rience adĂ©quate, sont bien respectĂ©es. L’entrevue constitue Ă©galement l’occasion d’avoir un premier contact avec le futur compliance officer

Les compliance officers qui travaillent au sein d’entreprises rĂ©glementĂ©es exercent une fonction clĂ©. Ils permettent en effet d’offrir certaines garanties quant au respect des rĂšgles de conduite. Ils contribuent ainsi Ă  la protection du consommateur.

Les compliance officers sont les interlocuteurs privilĂ©giĂ©s de la FSMA au sein des entreprises rĂ©glementĂ©es. Ils sont gĂ©nĂ©ralement la personne de contact de la FSMA lors des inspections. Pleinement consciente du rĂŽle crucial qu’ils ont Ă  jouer, la FSMA organise, selon une approche basĂ©e sur les risques, des rencontres avec des compliance officers qui quittent leur fonction au sein d’une entreprise. Ils peuvent ainsi lui faire part du bilan de leur expĂ©rience.

FOCUS 2023

AccroĂźtre la convergence dans l’interprĂ©tation des rĂšgles de conduite, tant au niveau belge qu’au niveau europĂ©en, restera une prioritĂ© pour la FSMA en 2023. Elle s’y emploiera en apportant sa contribution Ă  des groupes de travail europĂ©ens et en publiant de nouvelles communications et des rapports sectoriels sur les rĂšgles de conduite.

Elle participera Ă  de nouvelles actions europĂ©ennes dont le but sera d’effectuer des inspections portant sur les rĂšgles de conduite et en particulier sur la fourniture d’informations au client de dĂ©tail. Elles s’opĂ©reront dans le cadre des rĂšgles de conduite MiFID et mettront tout particuliĂšrement l’accent sur les aspects de durabilitĂ©.

La FSMA prendra des initiatives pour faire le point sur la mise en Ɠuvre des rĂšgles concernant les prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© et entreprendre des actions de contrĂŽle en consĂ©quence.

74 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Les inspections en 2022

Le Corps central d’inspection est chargĂ© de mener toutes les inspections dans les domaines supervisĂ©s par la FSMA et en rĂ©alise Ă©galement pour le compte du CollĂšge de supervision des rĂ©viseurs d’entreprises77. En 2022, il a effectuĂ© des inspections concernant le respect des rĂšgles de conduite MiFID et IDD. Il a Ă©galement menĂ© des inspections portant sur le respect des conditions d’agrĂ©ment ou d’enregistrement, notamment par les institutions de retraite professionnelle, les planificateurs financiers indĂ©pendants, les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement et les sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A), sur le respect de la lĂ©gislation anti-blanchiment par les bureaux de change, les intermĂ©diaires d’assurance, les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement et les sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A) et sur les contrĂŽles qualitĂ© pratiquĂ©s par les rĂ©viseurs d’entreprises.

Pour sĂ©lectionner les entreprises qui feront l’objet d’une inspection, la FSMA adopte de façon gĂ©nĂ©rale une approche fondĂ©e sur les risques. Elle tient ainsi compte de diffĂ©rents facteurs tels que l’impact des activitĂ©s des entreprises en termes de nombre de clients de dĂ©tail ou professionnels, de type de produits et de services offerts, de part de marchĂ© et de probabilitĂ© de survenance d’un risque.

Les inspections ont notamment pour but d’évaluer si les activitĂ©s de ces entreprises seraient susceptibles de causer un prĂ©judice aux consommateurs ou d’avoir un effet nĂ©gatif sur la confiance placĂ©e dans le systĂšme financier. Lorsqu’elle sĂ©lectionne les entreprises soumises Ă  son contrĂŽle qui feront l’objet d’une inspection, la FSMA s’efforce aussi, dans la majoritĂ© des cas, de couvrir le marchĂ© le plus largement possible.

DES RÈGLES DE CONDUITE POUR PROTÉGER LE CONSOMMATEUR / 75
77
Pour plus d’informations sur le CollĂšge de supervision des rĂ©viseurs d’entreprises, voir le site web www.ctr-csr.be.

78 Engagement Quality Control Review (Revue de contrĂŽle qualitĂ© de la mission) – Processus mis en place pour Ă©valuer de façon objective, au plus tard Ă  la date du rapport d’audit, les jugements importants exercĂ©s par l’équipe affectĂ©e Ă  la mission et les conclusions auxquelles elle est parvenue aux fins de la formulation du rapport d’audit.

79 ProcĂ©dures d’acceptation d’un nouveau client et/ou d’une nouvelle mission et procĂ©dures de poursuite d’une mission rĂ©visorale.

80 Ce chiffre tient compte des procĂ©dures d’inspections uniquement et n’inclut pas les travaux rĂ©alisĂ©s par le CollĂšge de supervision des rĂ©viseurs d’entreprises.

76 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ThĂšme Nombre d’inspections MiFID Conflits d’intĂ©rĂȘts 1 Reporting ex post sur les coĂ»ts et frais 6 Processus d’approbation de produit 4 IDD Devoir de diligence 7 Processus d’approbation de produit 1 Institutions de retraite professionnelle Gestion des donnĂ©es 9 SociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement Conditions d’exercice 1 SociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A) Conditions d’exercice 1 Bureaux de change Blanchiment (AML) 1 IntermĂ©diaires Conditions d’inscription 2 Virtual Asset Service Provider AML 2 Abus de marchĂ© 1 Cabinets de rĂ©vision EQCR78 et Acceptance & Continuance79 3 80
Tableau 3 : Nombre d’inspections par thùme
DES RÈGLES DE CONDUITE POUR PROTÉGER LE CONSOMMATEUR / 77
78 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

ACTIONS CONTRE LES ACTIVITÉS ILLICITES

Les consommateurs financiers peuvent constituer une cible privilĂ©giĂ©e pour les escrocs. La FSMA a pour mission de mettre les consommateurs en garde contre certaines activitĂ©s illicites telles que les fraudes de type boiler rooms, les fraudes liĂ©es aux options binaires, aux monnaies virtuelles ou encore les systĂšmes pyramidaux. La FSMA examine les indices d’offres suspectes. Elle agit sur la base d’informations de tiers, de signalements de consommateurs ou de ses propres constatations. ParallĂšlement Ă  la publication de mises en garde, ses enquĂȘtes peuvent mener Ă  des sanctions ou Ă  des mesures visant Ă  faire cesser les activitĂ©s irrĂ©guliĂšres.

ActivitĂ©s illicites   80

Collaboration avec les autoritĂ©s judiciaires et publication de mises en garde   80

Les plateformes frauduleuses de trading en ligne constituent le principal phĂ©nomĂšne de fraude Ă  l’investissement   81

Une deuxiĂšme arnaque suit presque systĂ©matiquement la premiĂšre   83

Les faux crĂ©dits font toujours beaucoup de victimes   83

Publication d’un dashboard pour suivre les statistiques en matiùre de fraudes   84

DĂ©tection des Virtual Asset Service Providers (VASP) actifs sans inscription   84

Traitement des signalements Ă©manant de lanceurs d’alerte   85

Notifications de consommateurs   87

/ 79

Activités illicites

Collaboration avec les autorités judiciaires et publication de mises en garde

Collaboration avec les autoritĂ©s judiciaires et blocage de l’accĂšs Ă  293 sites web frauduleux

Lorsque la FSMA constate l’existence d’une offre de produits ou de services financiers potentiellement illicites, elle peut dĂ©cider d’ouvrir une enquĂȘte. Si elle note au cours de son enquĂȘte des faits qui peuvent faire l’objet de sanctions pĂ©nales, la FSMA transmet le dossier aux autoritĂ©s judiciaires. Lorsqu’une enquĂȘte judiciaire mĂšne effectivement Ă  des poursuites au pĂ©nal, le juge peut, Ă  l’inverse de la FSMA, Ă©galement se prononcer sur les intĂ©rĂȘts civils et accorder une indemnisation aux victimes qui se sont constituĂ©es parties civiles.

Les dossiers transmis au parquet sont gĂ©nĂ©ralement des dossiers qui impliquent des indices de fraudes Ă  l’investissement, souvent dans un cadre international. Ils nĂ©cessitent d’avoir recours Ă  des mesures d’investigation poussĂ©es, et doivent idĂ©alement dĂ©boucher sur des poursuites pĂ©nales. La FSMA propose systĂ©matiquement, dans le cadre de ce type de dossiers qu’elle dĂ©nonce aux autoritĂ©s judiciaires, le blocage de l’accĂšs aux sites web frauduleux. Les dĂ©nonciations effectuĂ©es au parquet par la FSMA en 2022 ont ainsi permis de bloquer l’accĂšs, depuis la Belgique, Ă  293 sites web frauduleux.

Publication de 267 mises en garde

De son cÎté, et parallÚlement à sa collaboration avec les autorités judiciaires, la FSMA publie des mises en garde sur son site web pour avertir le public des dangers de certaines offres. En 2022, la FSMA a publié 267 mises en garde.

80 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
2018 2019 2020 2021 2022 144 138 143 156 267
Graphique 11 : Mises en garde

La FSMA publie non seulement ses propres mises en garde, mais Ă©galement celles Ă©manant de ses homologues europĂ©ens. Ces derniĂšres lui sont transmises par l’intermĂ©diaire de l’ESMA. En 2022, la FSMA a publiĂ© 776 mises en garde de ce type.

La FSMA publie en outre sur son site web, via un hyperlien, les mises en garde diffusées par des autorités de contrÎle étrangÚres hors Union Européenne et qui sont membres de IOSCO.

Les plateformes frauduleuses de trading en ligne constituent le principal phĂ©nomĂšne de fraude Ă  l’investissement

Tout comme en 202181, le phĂ©nomĂšne de fraude Ă  l’investissement le plus important observĂ© par la FSMA est sans conteste celui des plateformes frauduleuses de trading en ligne, aussi bien au niveau du nombre de plaintes reçues qu’au niveau du nombre d’entitĂ©s frauduleuses dĂ©tectĂ©es.

Le schĂ©ma de ce type de fraude est toujours le mĂȘme : les consommateurs dĂ©couvrent sur les rĂ©seaux sociaux des articles de presse dans lesquels des personnalitĂ©s connues affirment prĂ©tendument ĂȘtre devenues riches en investissant dans des monnaies virtuelles. Il s’agit en rĂ©alitĂ© d’usurpations de l’identitĂ© de ces personnes. DĂšs que les consommateurs ont introduit leurs donnĂ©es de contact, ils sont invitĂ©s Ă  investir dans des produits dĂ©rivĂ©s ou des cryptomonnaies. Il s’avĂšre ensuite que ces investissements sont purement fictifs et il est impossible de rĂ©cupĂ©rer l’argent versĂ©.

Sur les derniers mois de l’annĂ©e 2022, plus d’une question sur deux reçue par la FSMA en lien avec des activitĂ©s illicites concernait ce type d’arnaque. La FSMA a ainsi mis en garde contre 149 plateformes de trading frauduleuses en 2022. Sur la base des informations dont elle dispose, la FSMA estime que les consommateurs belges ont investi plus de 69 millions d’euros sur ces plateformes entre mai 2019 et janvier 2023. Ce phĂ©nomĂšne s’est donc amplifiĂ© et continuera Ă  se voir accorder une attention prioritaire en 2023.

ACTIONS CONTRE LES ACTIVITÉS ILLICITES / 81
81 Voir le rapport annuel 2021 de la FSMA, p. 69.

CHLOÉ VANHEUVERSWYN NOUS PARLE DU SCÉNARIO CLASSIQUE DES FRAUDES À L’INVESTISSEMENT

« Les escrocs ont généralement recours à des méthodes trÚs similaires pour flouer les consommateurs. On distingue presque toujours plusieurs étapes identiques »

Les nombreuses enquĂȘtes menĂ©es par la FSMA et les signalements et plaintes des consommateurs mettent en lumiĂšre un schĂ©ma de fraude Ă  l’investissement bien huilĂ© et au dĂ©roulement souvent presque identique. ‘Les acteurs frauduleux utilisent systĂ©matiquement un processus en plusieurs Ă©tapes pour parvenir Ă  leurs fins,’ prĂ©cise ChloĂ© Vanheuverswyn, coordinatrice spĂ©cialisĂ©e dans la lutte contre la fraude Ă  l’investissement.

Quelle est la premiĂšre Ă©tape de ce processus de fraude à l’investissement ?

« Tout commence par l’étape du dĂ©marchage : les fraudeurs font de la publicitĂ© sur les rĂ©seaux sociaux ou utilisent de faux sites d’informations. Ils promettent des rendements extrĂȘmement Ă©levĂ©s et des investissements sans risque. »

Que se passe-t-il si la personne a mordu à l’hameçon ?

« La deuxiĂšme Ă©tape est celle de l’investissement en lui-mĂȘme. Le consommateur se laisse convaincre par les belles paroles d’un vendeur expĂ©rimentĂ© et rĂ©alise un premier investissement d’un montant limitĂ©.

À ce stade, tout semble parfait : les interlocuteurs se montrent trĂšs professionnels, ils rĂ©pondent Ă  toutes les questions ainsi qu’aux appels du consommateur et celui-ci peut suivre son portefeuille en ligne sans souci. Il observe que son investissement porte ses fruits et lui rapporte de beaux rendements. Il est alors convaincu de virer des sommes d’argent plus importantes.

C’est ensuite qu’arrive le moment de la dĂ©sillusion : retirer l’argent investi s’avĂšre impossible et il y a sans cesse de nouvelles taxes et d’autres frais Ă  payer. »

Comment rĂ©agissent les escrocs une fois que l’argent a Ă©tĂ© versé ?

« Soit les escrocs ne donnent plus aucune nouvelle, soit – au contraire – ils vont commencer Ă  se montrer trĂšs insistants et agressifs, Ă  la limite du harcĂšlement.

A ce stade, les victimes doivent absolument porter plainte auprĂšs de la police et des autoritĂ©s judiciaires ainsi qu’auprĂšs de la FSMA. Il est Ă©galement conseillĂ© de prendre contact avec sa banque pour tenter de limiter les dĂ©gĂąts. »

Les victimes peuvent-elles au final espĂ©rer rĂ©cupĂ©rer l’argent qu’elles ont investi ?

« Il est bien entendu trĂšs difficile de rĂ©cupĂ©rer l’argent qui a Ă©tĂ© versĂ© auprĂšs de telles organisations frauduleuses. Mais les consommateurs ont toujours l’espoir d’y parvenir. Les escrocs le savent et vont souvent tenter de tirer profit de cet espoir. Ils vont alors se faire passer pour des interlocuteurs de confiance ou usurper l’identitĂ© de sociĂ©tĂ©s fiables ou mĂȘme des autoritĂ©s financiĂšres pour faire croire Ă  la victime qu’ils vont l’aider Ă  rĂ©cupĂ©rer son argent. Dans certains cas, les donnĂ©es des victimes sont revendues Ă  d’autres entitĂ©s frauduleuses. Pour prĂ©tendument rĂ©cupĂ©rer son argent, la victime devra encore payer ! C’est ce qu’on appelle la fraude de type « recovery room ». Il est crucial que les victimes d’une fraude Ă  l’investissement soient conscientes qu’elles peuvent ĂȘtre contactĂ©es dans le cadre d’une telle fraude. Bien sĂ»r, il ne faut plus verser le moindre centime car aucun remboursement n’interviendra ensuite ! »

82 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
« Au début, tout semble parfait mais les choses se compliquent trÚs rapidement.
Il faut toujours faire preuve d’une grande mĂ©fiance, mĂȘme lorsque tout semble en ordre au premier abord. »

Une deuxiÚme arnaque suit presque systématiquement la premiÚre

Les fraudes de type « recovery rooms » ne constituent pas un phĂ©nomĂšne nouveau. Depuis bien longtemps, les fraudeurs ciblent en effet les victimes de prĂ©cĂ©dentes arnaques avec de fausses propositions d’aide pour rĂ©cupĂ©rer les fonds perdus.

En 2022 cependant, la FSMA a constatĂ© que les tentatives de fraudes de type « recovery rooms » Ă©taient devenues quasiment systĂ©matiques, et Ă  fortiori pour les victimes de plateformes frauduleuses de trading. Les fraudeurs se montrent gĂ©nĂ©ralement trĂšs insistants : certaines victimes reçoivent jusqu’à cinq propositions de « recovery rooms » diffĂ©rentes.

Pour rendre leurs promesses plus crĂ©dibles et gagner la confiance de leurs victimes, les fraudeurs ont recours Ă  la technique de l’usurpation d’identitĂ©. Ils se font passer pour des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es dans les cryptomonnaies, pour des bureaux d’avocats, ou mĂȘme pour des autoritĂ©s de contrĂŽle du secteur financier. La plus grande vigilance est dĂšs lors de rigueur.

Les faux crédits font toujours beaucoup de victimes

Les fausses propositions de crĂ©dit constituent une arnaque constante parmi les plaintes reçues. Au cours de l’annĂ©e 2022, elles reprĂ©sentaient environ 20 % des signalements de fraudes auprĂšs de la FSMA.

Il s’agit d’une arnaque « simple et efficace », dont le fonctionnement n’a pas vĂ©ritablement changĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es. Cependant, le contexte Ă©conomique difficile conduit bon nombre de consommateurs Ă  rechercher un budget supplĂ©mentaire sous la forme d’un crĂ©dit et Ă  entrer ainsi en contact – souvent par le biais de publicitĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux – avec de faux fournisseurs de crĂ©dits.

Dans les faits, ces prĂ©tendus crĂ©dits sont uniquement destinĂ©s Ă  dĂ©rober de l’argent aux consommateurs. Les personnes qui les proposent se font passer pour des prĂȘteurs agréés ou des intermĂ©diaires de crĂ©dit enregistrĂ©s. Elles n’hĂ©sitent parfois pas Ă  utiliser le nom ou le logo de prestataires de services financiers lĂ©gitimes.

Au cours de l’annĂ©e 2022, la FSMA a publiĂ© des mises en garde Ă  l’encontre de 95 faux prĂȘteurs. Une grande partie de ceux-ci ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s au moyen d’un nouvel outil de webscraping mis en place par la FSMA. Cet outil permet une recherche active des acteurs frauduleux et s’ajoute aux actions Ă  posteriori de la FSMA basĂ©es sur les plaintes et signalements de consommateurs.

ACTIONS CONTRE LES ACTIVITÉS ILLICITES / 83

Publication d’un dashboard pour suivre les statistiques en matiùre de fraudes

En 2022, la FSMA a mis en place un dashboard qui prĂ©sente ses chiffres en matiĂšre de fraudes et d’activitĂ©s illicites. Ce dashboard est publiĂ© sous la forme d’un rapport trimestriel et est disponible sur le site web de la FSMA.

Il reprend notamment des statistiques concernant le nombre de signalements reçus par la FSMA, les catégories de fraudes concernées par ceux-ci, et des chiffres concernant les mises en garde publiées pendant la période. Ces chiffres sont commentés et comparés aux périodes précédentes.

Tous les six mois, une page supplémentaire est ajoutée à ce rapport avec un point « focus » qui donne des explications complémentaires concernant une problématique en particulier.

Détection des Virtual Asset Service Providers (VASP) actifs sans inscription

Depuis l’entrĂ©e en vigueur d’un nouvel arrĂȘtĂ© royal82 le 1er mai 2022, certains prestataires actifs dans le secteur des monnaies virtuelles ont l’obligation de disposer d’un enregistrement83

AprĂšs l’entrĂ©e en vigueur de ce rĂ©gime, la FSMA a dĂ©tectĂ© plusieurs acteurs actifs sur le territoire belge sans disposer de l’inscription requise. AprĂšs analyse, les suites requises ont Ă©tĂ© rĂ©servĂ©es Ă  ces dossiers. Dans le cadre de tels dossiers, la FSMA entretient des contacts Ă©troits avec les autoritĂ©s judiciaires et la Cellule de Traitement des Informations FinanciĂšres (CTIF).

La FSMA a en outre dĂ©veloppĂ© un outil de monitoring qu’elle utilise pour dĂ©tecter autant que possible de façon proactive les acteurs irrĂ©guliĂšrement actifs.

82 ArrĂȘtĂ© Royal du 8 fĂ©vrier 2022 relatif au statut et au contrĂŽle des prestataires de services d’échange entre monnaies virtuelles et monnaies lĂ©gales et des prestataires de services de portefeuilles de conservation.

84 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
83 Pour davantage d’explications Ă  ce sujet, voir Ă©galement le prĂ©sent rapport annuel, p. 121.

FOCUS 2023

La lutte contre la fraude Ă  l’investissement implique nĂ©cessairement des actions de prĂ©vention. Comme le dit le dicton, mieux vaut prĂ©venir que guĂ©rir. Sur le plan prĂ©ventif, la FSMA entend notamment concentrer ses efforts sur deux plans en 2023.

Tout d’abord, elle mĂšnera de nouvelles actions de sensibilisation du grand public. C’est dans ce cadre qu’elle lancera en 2023 une nouvelle campagne de sensibilisation sur les rĂ©seaux sociaux pour mettre en garde le grand public contre la fraude Ă  l’investissement et rappeler les bonnes pratiques en matiĂšre d’investissements. Il est crucial que les consommateurs acquiĂšrent les bons rĂ©flexes pour faire face aux nombreuses offres d’investissement qui circulent sur le web.

La FSMA entend Ă©galement s’adresser spĂ©cifiquement aux jeunes, qui constituent une catĂ©gorie particuliĂšrement vulnĂ©rable face Ă  certains types de fraudes Ă  l’investissement. Les Ă©lĂšves qui visiteront le Wikifin Lab84, le centre d’éducation financiĂšre de la FSMA, seront prochainement confrontĂ©s aux risques liĂ©s aux investissements dans les cryptomonnaies au moyen de diffĂ©rents nouveaux modules, qui attireront aussi leur attention sur les dangers des fraudes Ă  l’investissement.

ParallĂšlement, la FSMA poursuivra son travail intensif de dĂ©tection des nouveaux phĂ©nomĂšnes de fraude. A cette fin, elle a dĂ©veloppĂ© et testĂ© de nouveaux outils de monitoring85. En 2023, elle poursuivra ses analyses visant Ă  mettre en Ɠuvre ces nouveaux outils Ă  plus grande Ă©chelle.

Traitement des signalements Ă©manant de lanceurs d’alerte

Depuis le 28 septembre 2017, la FSMA dispose d’un « Point de Contact Lanceurs d’alerte », par le biais duquel elle reçoit des signalements d’infractions potentielles ou rĂ©elles Ă  la lĂ©gislation financiĂšre. Ceux-ci peuvent aider la FSMA Ă  dĂ©tecter d’éventuels manquements et Ă  faire en sorte qu’ils soient traitĂ©s de maniĂšre adĂ©quate.

Les lanceurs d’alerte sont des personnes qui constatent des infractions Ă  la lĂ©gislation financiĂšre dont la FSMA contrĂŽle le respect et qui signalent ces infractions Ă  la FSMA. Ces lanceurs d’alerte sont gĂ©nĂ©ralement des personnes actives dans le secteur financier. Les lanceurs d’alerte qui signalent, de bonne foi, une infraction bĂ©nĂ©ficient d’une protection contre d’éventuelles reprĂ©sailles de leur employeur.

Le Point de Contact analyse les signalements qu’il reçoit par le biais d’un des quatre canaux de communication suivants : formulaire sur le site web, courrier postal, rencontre physique et tĂ©lĂ©phone. La majoritĂ© des signalements sont effectuĂ©s par voie Ă©lectronique et, dans une moindre mesure, par courrier postal, comme le montrent les statistiques ci-aprĂšs.

ACTIONS CONTRE LES ACTIVITÉS ILLICITES / 85
84 Voir Ă©galement le prĂ©sent rapport annuel, p. 186. 85 Voir Ă©galement le prĂ©sent rapport annuel, p. 25 pour davantage d’explications
l’utilisation
de ses missions de contrĂŽle.
sur
des data analytics par la FSMA dans le cadre

Graphique 12 : Aperçu des signalements de lanceurs d’alerte par canal (de septembre 2017 à septembre 2022)

Lors de la cinquiĂšme annĂ©e de fonctionnement du Point de Contact Lanceurs d’alerte, qui s’est clĂŽturĂ©e le 30 septembre 2022, un nombre de signalements lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ© a Ă©tĂ© observé : 112 signalements ont Ă©tĂ© transmis, contre 97 lors de la quatriĂšme annĂ©e.

Au cours de la derniĂšre annĂ©e, il y a eu beaucoup plus de notifications nominatives que de notifications anonymes, une tendance dĂ©jĂ  observĂ©e l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente mais qui s’est encore amplifiĂ©e.

Graphique 13 : Rapport entre signalements de lanceurs d’alerte anonymes et nominatifs par canal (de septembre 2017 à septembre 2022)

86 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź Total ïź Rencontre physique ïź TĂ©lĂ©phone ïź Site web ïź Lettre / e-mail AnnĂ©e 1 AnnĂ©e 2 AnnĂ©e 3 AnnĂ©e 4 AnnĂ©e 5 54 1 1 1 17 76 1 3 20 94 1 17 66 30 55 16 73 100 112 71 97
ïź Total ïź Rencontre physique ïź TĂ©lĂ©phone ïź Site web ïź Lettre / e-mail Anonyme AnnĂ©e 1 Nominatif AnnĂ©e 1 Anonyme AnnĂ©e 2 Nominatif AnnĂ©e 2 Anonyme AnnĂ©e 3 Nominatif AnnĂ©e 3 Anonyme AnnĂ©e 4 Nominatif AnnĂ©e 4 Anonyme AnnĂ©e 5 Nominatif AnnĂ©e 5 21 33 1 1 1 1 10 28 8 27 8 38 3 8 38 12 35 21 28 10 66 7 31 9 1 7 29 44 36 35 51 41 74 49 56 38

En raison du secret professionnel auquel elle est tenue, la FSMA ne peut fournir un feedback individuel sur les enquĂȘtes qu’elle mĂšne Ă  la suite des signalements qu’elle reçoit et sur les Ă©ventuelles mesures qui sont prises Ă  la suite de ceux-ci.

Notifications de consommateurs

La FSMA a mis en place un point de contact auquel les consommateurs peuvent adresser des questions, des plaintes, des informations et des suggestions.

Deux tiers des notifications concernent des fraudes et des offres illicites

En 2022, la FSMA a reçu 2 599 notifications de consommateurs portant sur des matiĂšres financiĂšres diverses. Il s’agit d’une diminution de 16 % par rapport Ă  2021. Cette annĂ©e-lĂ , la FSMA avait enregistrĂ© 3 101 questions et plaintes.

Environ deux tiers des notifications concernaient des fraudes et des offres illicites de produits et services financiers86. En 2022, la FSMA a reçu au total 1 653 notifications entrant dans cette catĂ©gorie, soit 18 % de moins que l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.

La plupart des notifications relevant de cette catĂ©gorie avaient trait Ă  des plateformes frauduleuses de trading en ligne (660 notifications) et Ă  des offres de faux crĂ©dits (295 notifications). Ces notifications comportent aussi bien des plaintes en lien avec des escroqueries que des questions au sujet du caractĂšre correct d’une offre financiĂšre. La FSMA utilise ces informations pour mettre les consommateurs en garde contre les arnaques et pour entreprendre des actions contre les fraudeurs, en collaboration avec les autoritĂ©s judiciaires.

La catégorie des fraudes et des offres illicites contient également des notifications de fraudes liées à des boiler rooms, des recovery rooms, des cryptomonnaies, des systÚmes de type pyramidal, des systÚmes de Ponzi et du phishing

La FSMA a en outre reçu des centaines de notifications abordant d’autres sujets.

ACTIONS CONTRE LES ACTIVITÉS ILLICITES / 87
86 Voir également le présent rapport annuel, p. 79.

Les consommateurs ont envoyĂ© 195 questions et plaintes Ă  propos des pensions. Ils faisaient appel Ă  l’expertise de la FSMA en sa qualitĂ© d’autoritĂ© chargĂ©e du contrĂŽle des pensions complĂ©mentaires. Leurs questions et plaintes portaient principalement sur le versement de leur pension complĂ©mentaire au moment de leur dĂ©part Ă  la retraite et sur les donnĂ©es relatives Ă  leur pension qu’ils peuvent consulter sur le site web Mypension.be.

La FSMA a par ailleurs reçu 205 notifications concernant des investissements. Il s’agissait de questions et de plaintes portant sur des titres, des fonds d’investissement, des assurances d’investissement, la gestion d’actifs et l’application des rĂšglementations MiFID et IDD visant Ă  assurer la protection des investisseurs. Certaines avaient trait Ă  la durabilitĂ© des produits financiers.

Dans presque toutes les catĂ©gories, le nombre de notifications s’est inscrit en recul, aprĂšs les pics atteints en 2020 et 2021, annĂ©es marquĂ©es par l’épidĂ©mie de coronavirus qui a paralysĂ© la vie publique.

Les notifications contiennent des signaux importants pour la FSMA

Les notifications de consommateurs constituent une source d’informations importante pour la FSMA. Elles permettent de mieux cerner les problĂšmes liĂ©s aux produits et services financiers. En ce sens, elles fournissent Ă  la FSMA des signaux utiles pour le contrĂŽle qu’elle exerce sur le secteur financier.

La FSMA n’est pas habilitĂ©e Ă  intervenir lorsqu’un consommateur formule une plainte Ă  propos d’un produit ou service financier. La mĂ©diation est une tĂąche incombant Ă  l’Ombudsman en conflits financiers et Ă  l’Ombudsman des assurances.

Certaines notifications portent sur des matiĂšres qui ne relĂšvent pas du domaine de compĂ©tences de la FSMA, comme par exemple les agrĂ©ments d’assureurs, les questions fiscales ou les transactions de paiement. Dans ce cas, la FSMA renvoie les consommateurs Ă  d’autres instances, comme la Banque Nationale de Belgique, le SPF Finances et le SPF Économie. La FSMA est partenaire du Point de contact mis en place par le SPF Économie pour le signalement de fraudes.

88 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Graphique 14a : Nombre de notifications de consommateurs par catégorie

ïź Autres : 55

ïź CrĂ©dits : 60

ïź AgrĂ©ments et inscriptions : 85

ïź Epargne et paiements : 187

ïź Assurances : 122

ïź Pensions : 195

Graphique 14b : Nombre de notifications de consommateurs par an

Etudiants et recherche : 37 ïź

Fraude et o res illicites : 1 653 ïź

Investissements : 205 ïź

ACTIONS CONTRE LES ACTIVITÉS ILLICITES / 89
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 1 510 1 710 2 066 2 456 2 974 3 101 2 599
90 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS

Un investisseur doit pouvoir disposer d’informations correctes sur les sociĂ©tĂ©s pour ĂȘtre en mesure de prendre ses dĂ©cisions d’investissement en connaissance de cause. La FSMA veille Ă  ce que les informations diffusĂ©es par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es soient fidĂšles, prĂ©cises et sincĂšres et Ă  ce qu’elles soient mises Ă  la disposition du public en temps utile et de maniĂšre adĂ©quate. La FSMA veille Ă©galement au fonctionnement correct et transparent des marchĂ©s sur lesquels ces sociĂ©tĂ©s sont cotĂ©es. La FSMA contrĂŽle en outre les informations diffusĂ©es par les sociĂ©tĂ©s non cotĂ©es lorsque celles-ci procĂšdent Ă  une Ă©mission publique de titres en vue de lever des fonds auprĂšs du public.

/ 91
ContrĂŽle des opĂ©rations des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es   92 Emissions et cotations   92 Plusieurs offres publiques d’acquisition (OPA)   92 ContrĂŽle des informations rĂ©glementĂ©es des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es   95 182 émetteurs   95 Une approche de contrĂŽle basĂ©e sur les risques   96 ContrĂŽle des opĂ©rations des sociĂ©tĂ©s non cotĂ©es   103 16 prospectus d’émission en 2022   103 Les notes d’information   103 Surveillance des marchĂ©s financiers   104

ContrÎle des opérations des sociétés cotées

Lorsqu’une sociĂ©tĂ© cotĂ©e effectue une offre publique d’instruments de placement ou admet des instruments de placement Ă  la nĂ©gociation sur un marchĂ© rĂ©glementĂ©, elle doit, en principe, publier un prospectus approuvĂ© par la FSMA. Les informations reprises dans pareil prospectus doivent ĂȘtre complĂštes, comprĂ©hensibles et cohĂ©rentes.

Emissions et cotations

Il n’y a pas eu de nouvelle introduction d’actions sur le marchĂ© rĂ©glementĂ© de la bourse de Bruxelles (« IPO ») en 2022.

Trois sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ont fait une offre au public d’actions. Six sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ont fait approuver un prospectus de listing d’actions suite Ă  des placements privĂ©s, dont certains dans le cadre de refinancements ou de recapitalisations majeurs87

Par ailleurs, la FSMA a approuvĂ© trois prospectus d’offre au public d’obligations avec listing et quatre prospectus de listing d’obligations. Sept documents d’enregistrement universels ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s auprĂšs de la FSMA.

Plusieurs offres publiques d’acquisition (OPA)

Offre publique d’acquisition volontaire sur une sociĂ©tĂ© immobiliĂšre rĂ©glementĂ©e

En fĂ©vrier 2022, la sociĂ©tĂ© RE Invest Belgium SA a annoncĂ© son intention de lancer une offre publique d’acquisition volontaire sur la sociĂ©tĂ© immobiliĂšre rĂ©glementĂ©e Befimmo. Il s’agissait ici que la lĂ©gislation OPA et la lĂ©gislation relative aux sociĂ©tĂ©s immobiliĂšres rĂ©glementĂ©es (SIR) soient toutes deux respectĂ©es.

La loi SIR impose un flottant de 30 %. Cette obligation a des consĂ©quences pour quiconque acquiert au travers d’une offre publique plus de 70 % des titres confĂ©rant le droit de vote d’une SIR. L’acquĂ©reur doit alors faire en sorte soit de dĂ©tenir 100 % des titres confĂ©rant le droit de vote, soit de ramener sa participation en deçà de 70 %.

92 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
87 Voir Ă  ce sujet le prĂ©sent rapport, p. 100, « Mise en garde contre des Ă©missions d’obligations convertibles par des sociĂ©tĂ©s en mal de financement ».

Dans le dossier en question, l’offrant avait la possibilitĂ©, s’il obtenait 95 % des actions, de lancer une offre publique de reprise simplifiĂ©e afin d’acquĂ©rir tous les titres subsistants. En revanche, s’il dĂ©tenait entre 70 % et 95 % des actions Ă  l’issue de l’offre, il envisageait diffĂ©rents scĂ©narios pour soit ramener sa participation en deçà de 70 %, soit la porter Ă  100 %.

Il Ă©tait important que les actionnaires de Befimmo sachent ce que l’offrant ferait dans chacun de ces scĂ©narios. Ces derniers furent dĂšs lors dĂ©crits en dĂ©tail dans le prospectus :

‱ s’il ne dĂ©passait que de peu le seuil de 70 %, l’offrant tenterait de redescendre sous cette barre ;

‱ s’il dĂ©passait largement le seuil de 70 %, il mettrait tout en Ɠuvre pour tenter de parvenir au seuil de 95 % et pouvoir ensuite procĂ©der Ă  une offre de reprise simplifiĂ©e ;

‱ s’il n’y parvenait pas, il implĂ©menterait un scĂ©nario alternatif.

L’offrant distinguait trois scĂ©narios alternatifs possibles. À la demande de la FSMA, il s’était engagĂ© Ă  faire prĂ©cĂ©der la rĂ©alisation de l’un ou l’autre de ces scĂ©narios d’une nouvelle offre publique. Il se serait alors agi d’une offre d’achat par un actionnaire de contrĂŽle. L’offrant s’engageait par ailleurs Ă  ne pas lancer de telle offre Ă  un prix infĂ©rieur Ă  celui de l’offre initiale.

La pĂ©riode d’acceptation initiale prenait cours le 7 juin et se terminait le 5 juillet. Le 12 juillet, l’offrant a annoncĂ© qu’il avait acquis 84,94 % des titres confĂ©rant le droit de vote de Befimmo. Il s’ensuivit, du 29 aoĂ»t au 16 septembre, une rĂ©ouverture volontaire de l’offre. L’actionnaire AG Finance ayant dĂ©cidĂ© juste avant le 16 septembre d’apporter le reste de sa participation dans Befimmo Ă  l’offre, la rĂ©ouverture volontaire fut, conformĂ©ment Ă  la loi OPA, prolongĂ©e de quelques jours, Ă  savoir jusqu’au 30 septembre.

À l’issue de la rĂ©ouverture volontaire, l’offrant dĂ©tenait 96,90 % des titres confĂ©rant le droit de vote de Befimmo, ce qui plus tard – du 25 octobre 2022 au 3 janvier 2023 – ouvrit la voie Ă  un squeeze-out simplifiĂ©.

Offre publique d’échange volontaire de Tessenderlo Group sur Picanol

En juillet 2022, Picanol et Tessenderlo Group ont annoncĂ© l’intention de Tessenderlo Group de lancer une offre d’échange sur Picanol. Ce dossier prĂ©sentait quelques caractĂ©ristiques particuliĂšres. Il s’agissait notamment :

‱ d’une offre d’échange,

‱ lancĂ©e par une filiale sur sa maison-mĂšre (Tessenderlo Group Ă©tait en effet une filiale de Picanol),

‱ impliquant deux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es sur Euronext Brussels, l’une en tant qu’offrant, l’autre en tant que sociĂ©tĂ© visĂ©e,

‱ initiĂ©e par l’actionnaire de contrĂŽle des deux sociĂ©tĂ©s concernĂ©es, avec conflit d’intĂ©rĂȘts donc.

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS / 93

En prĂ©sence d’un conflit d’intĂ©rĂȘts, la loi prĂ©voit des garanties spĂ©cifiques destinĂ©es Ă  protĂ©ger les actionnaires minoritaires, en confĂ©rant un rĂŽle important aux administrateurs indĂ©pendants.

La protection des actionnaires minoritaires de la sociĂ©tĂ© visĂ©e est dans un tel cas rĂ©gie par la lĂ©gislation OPA88. La lĂ©gislation prĂ©voit que les administrateurs indĂ©pendants de la sociĂ©tĂ© visĂ©e dĂ©signent un expert indĂ©pendant. L’expert doit procĂ©der Ă  une Ă©valuation des titres qui font l’objet de l’offre et des titres qui sont offerts en Ă©change, et analyser le travail d’évaluation rĂ©alisĂ© par l’offrant.

Si l’expert avait bien donnĂ© son avis sur les deux Ă©valuations dans son rapport, il ne s’était prononcĂ© que sur l’équitĂ© du rapport d’échange du point de vue des actionnaires de la sociĂ©tĂ© visĂ©e. Le rapport de l’expert fut publiĂ© en tant qu’annexe au prospectus.

La protection des actionnaires minoritaires de l’offrant est rĂ©gie par le Code des sociĂ©tĂ©s et des associations89. Il prĂ©voit la dĂ©signation d’un comitĂ© composĂ© d’au moins trois administrateurs indĂ©pendants qui peuvent se faire assister par un ou plusieurs experts indĂ©pendants. Ils doivent rendre Ă  l’organe d’administration un avis sur l’opĂ©ration envisagĂ©e.

Le comitĂ© avait au dĂ©part fondĂ© son avis sur l’équitĂ© du rapport d’échange du point de vue des actionnaires minoritaires de Tessenderlo Group sur les travaux rĂ©alisĂ©s par un expert en Ă©valuation dĂ©signĂ© par le conseil d’administration de Tessenderlo Group. À la demande de la FSMA, le comitĂ© engagea lui-mĂȘme un expert financier. Ce dernier conclut que le rapport d’échange Ă©tait financiĂšrement Ă©quitable pour les actionnaires de l’offrant. L’opinion letter de cet expert fut publiĂ©e en tant qu’annexe au prospectus.

Un autre volet du dossier avait trait Ă  la cotation des nouvelles actions de Tessenderlo Group. Tessenderlo Group avait Ă  ce sujet rĂ©digĂ© un document d’exemption 90. L’arrĂȘtĂ© OPA91 impose que les renseignements donnĂ©s dans ce document sur les titres offerts en rĂ©munĂ©ration et sur l’émetteur desdits titres figurent Ă©galement dans le prospectus d’offre publique. Étant donnĂ© qu’elle n’approuve que le prospectus d’offre publique et non le document d’exemption, la FSMA a demandĂ© Ă  l’offrant de veiller Ă  ce que le prospectus d’offre publique et le document d’exemption puissent ĂȘtre bien distinguĂ©s l’un de l’autre. Le document d’exemption fut donc incorporĂ© par rĂ©fĂ©rence dans le prospectus d’offre publique.

Autres dossiers d’acquisition

Comme dĂ©jĂ  annoncĂ© dans le prĂ©cĂ©dent rapport annuel, deux offres publiques obligatoires ont Ă©tĂ© lancĂ©es en 2022, l’une sur AKKA Technologies et l’autre sur Resilux92. Les deux sociĂ©tĂ©s ont Ă©tĂ© retirĂ©es de la cotation Ă  l’issue de l’opĂ©ration.

88 Plus prĂ©cisĂ©ment par les articles 20 Ă  23 inclus de l’arrĂȘtĂ© OPA.

89 Plus prĂ©cisĂ©ment par l’article 7:97 du CSA.

90 Tel que visĂ© par le rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© (UE) 2021/528 de la Commission du 16 dĂ©cembre 2020 complĂ©tant le rĂšglement (UE) 2017/1129 du Parlement europĂ©en et du Conseil en ce qui concerne les informations Ă  inclure au minimum dans le document Ă  publier afin de bĂ©nĂ©ficier d’une exemption Ă  l’obligation de publier un prospectus dans le cadre d’une offre publique d’acquisition par voie d’offre publique d’échange, d’une fusion ou d’une scission.

91 Rubrique 4.1.6 de l’annexe I Ă  l’arrĂȘtĂ© OPA.

92 Voir le rapport annuel 2021 de la FSMA, p. 79.

94 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

ContrÎle des informations réglementées des sociétés cotées

La FSMA contrĂŽle non seulement les opĂ©rations effectuĂ©es par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, mais Ă©galement les informations rĂ©glementĂ©es qu’elles mettent Ă  la disposition du public. Il peut tout aussi bien s’agir d’informations Ă  diffuser par les sociĂ©tĂ©s de maniĂšre pĂ©riodique que d’informations privilĂ©giĂ©es.

182 émetteurs

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS / 95
ïź Nombre d'Ă©metteurs ïź Emetteurs Ă©trangers ïź Emetteurs belges 2020 2021 2022 190 7 9 6 187 176 197 196 182
ïź Euronext ïź Growth ïź Autres marchĂ©s rĂ©glementĂ©s europĂ©ens 2020 2021 2022 155 33 9 8 7 30 26 158 149
Graphique 15a : Emetteurs dont la FSMA contrÎle les informations réglementées Graphique 15b : Emetteurs par marché

Une approche de contrÎle basée sur les risques

Lorsque la FSMA reçoit des renseignements indiquant la prĂ©sence de risques chez des Ă©metteurs soumis Ă  son contrĂŽle, elle prend immĂ©diatement des mesures proactives et dĂ©marre une enquĂȘte. Ces renseignements peuvent provenir par exemple de contacts avec la direction, les administrateurs ou les rĂ©viseurs de sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, ou de signalements de lanceurs d’alerte. Des enquĂȘtes de ce type peuvent par ailleurs ĂȘtre lancĂ©es Ă  la suite de transactions bien prĂ©cises comportant des risques de non-respect d’obligations d’information, comme des transactions impliquant des conflits d’intĂ©rĂȘts.

ParallĂšlement Ă  ces enquĂȘtes ciblĂ©es rĂ©sultant de risques concrets, la FSMA Ă©tablit une fois par an un plan de contrĂŽle du respect des obligations de reporting financier pĂ©riodique par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es soumises Ă  sa supervision. Les sociĂ©tĂ©s incluses dans le plan de contrĂŽle sont sĂ©lectionnĂ©es sur des critĂšres Ă  la fois de risque, de rotation et d’échantillonnage.

Les études réalisées chaque année par la FSMA couvrent différents aspects du contrÎle des informations.

ContrĂŽle des informations non financiĂšres

Dans le cadre de son plan de contrÎle 2022, la FSMA a procédé au contrÎle des déclarations non financiÚres pour les sociétés faisant partie du plan de contrÎle soumises à la loi du 3 septembre 2017, qui a transposé la directive NFRD ( Non-Financial Reporting Directive) . Ce contrÎle est effectué sur la base des exigences de transparence de cette loi.

Une attention particuliĂšre est Ă©galement portĂ©e Ă  la publication des informations relatives Ă  l’article 8 du RĂšglement Taxonomie.

96 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź Actions ïź Autres titres 2020 2021 2022 126 71 71 62 125 120
Graphique 15c : Emetteurs par type d’instruments

Suite Ă  l’entrĂ©e en vigueur de ce rĂšglement, la FSMA a publiĂ© une communication le 16 fĂ©vrier 202293, Ă  l’attention des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, au sujet des lignes de force des rĂšgles relatives Ă  la finance durable. Celle-ci rĂ©sumait les nouvelles exigences de transparence imposĂ©es par ce rĂšglement ainsi que la chronologie relative Ă  son application.

Dans le cadre des contrĂŽles pĂ©riodiques effectuĂ©s en 2022, la FSMA a Ă©galement contrĂŽlĂ© si les indicateurs clĂ©s de performance requis (KPIs), relatifs Ă  l’éligibilitĂ© des activitĂ©s, Ă©taient publiĂ©s dans les dĂ©clarations non financiĂšres et si les Ă©metteurs dĂ©crivaient leur mĂ©thodologie en ligne avec celle du RĂšglement DĂ©lĂ©guĂ© « Article 8 ».

En ce qui concerne cette premiĂšre application du RĂšglement Taxonomie, la FSMA a, en parallĂšle des contrĂŽles pĂ©riodiques, vĂ©rifiĂ© que tous les Ă©metteurs, soumis au contrĂŽle de la FSMA et soumis Ă  la loi du 3 septembre 2017, avaient inclus les KPIs relatifs Ă  l’éligibilitĂ© de leurs activitĂ©s, dans leur dĂ©claration non financiĂšre. Ayant observĂ© l’absence de KPIs dans les dĂ©clarations de plusieurs Ă©metteurs, la FSMA leur a adressĂ© un courrier afin de leur demander de corriger cette anomalie dans leur prochain rapport financier annuel.

Le 29 septembre 2022, la FSMA a participĂ© Ă  un panel d’experts lors du sĂ©minaire organisĂ© par le Conseil FĂ©dĂ©ral du DĂ©veloppement Durable (CFDD-FRDD) au sujet du reporting sur la durabilitĂ© des entreprises. La prĂ©sentation donnĂ©e exposait les grandes lignes de l’évolution du cadre rĂ©glementaire relatif Ă  la publication par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es des dĂ©clarations de durabilitĂ©, tenant compte de l’application Ă©chelonnĂ©e des nouvelles exigences de transparence relatives Ă  l’article 8 du RĂšglement Taxonomie et de l’application prochaine de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et des normes europĂ©ennes de reporting en matiĂšre de dĂ©veloppement durable (European Sustainability Reporting Standards - ESRS). La CSRD a par ailleurs Ă©tĂ© publiĂ©e le 16 dĂ©cembre 2022. La prĂ©sentation reprenait Ă©galement les grands principes du contrĂŽle de l’information non financiĂšre dans le cadre de l’application actuelle de la NFRD et de la premiĂšre application des nouvelles exigences de transparence relatives Ă  l’article 8 du RĂšglement Taxonomie.

En ce qui concerne les projets de normes europĂ©ennes de reporting de durabilitĂ©, les ESRS, la FSMA a participĂ© avec les autres autoritĂ©s nationales de contrĂŽle aux travaux des groupes de travail de l’ESMA. Ces groupes de travail se sont penchĂ©s sur les projets de normes publiĂ©s par l’EFRAG et ont participĂ© Ă  l’élaboration de la rĂ©ponse de l’ESMA Ă  la consultation de l’EFRAG. L’ESMA a publiĂ© sa rĂ©ponse sur son site web au dĂ©but du mois d’aoĂ»t 202294. C’est dans le cadre de ces groupes de travail que la FSMA participe Ă  l’élaboration de l’opinion de l’ESMA sur les projets de normes ESRS, qui ont Ă©tĂ© soumis le 22 novembre 2022 par l’EFRAG Ă  la Commission EuropĂ©enne. Il s’agit de 12 normes, Ă  savoir 2 normes transversales exposant les principes gĂ©nĂ©raux et 10 normes portant sur les thĂšmes spĂ©cifiques de la durabilitĂ©, c’est-Ă -dire 5 normes au sujet des aspects environnementaux, 4 normes au sujet des aspects sociaux et une norme portant sur la gouvernance.

93 Voir la communication FSMA_2022_09 du 16 février 2022 intitulée « Lignes de force des rÚgles relatives à la finance durable - sociétés cotées ».

94 Voir ESMA, ESMA provides comments on first draft of European Sustainability Reporting Standards, 8 août 2022, consultable sur le site web www.esma.europa.eu.

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS / 97

Les exigences de reporting seront Ă©talĂ©es dans le temps selon les diffĂ©rents types d’entreprises. Les premiĂšres entreprises devront appliquer les normes pour l’annĂ©e financiĂšre 2024, pour les rapports 2025. Les PME cotĂ©es devront le faire Ă  partir de 2026, avec une possibilitĂ© d’opt-out jusqu’en 2028.

ContrÎle des informations financiÚres diffusées

Lors de l’examen des comptes (semi-)annuels d’émetteurs soumis Ă  son contrĂŽle, la FSMA a Ă©tĂ© en 2022 particuliĂšrement attentive :

‱ aux informations fournies sur les Ă©ventuelles retombĂ©es Ă  long terme de la pandĂ©mie de COVID-19 ou sur la sortie de crise ; et

‱ aux effets du risque climatique sur les Ă©tats financiers : Ă  ce niveau, la FSMA a notamment vĂ©rifiĂ© de prĂšs si les Ă©tats financiers Ă©tablis selon les normes IFRS Ă©taient cohĂ©rents avec les dĂ©clarations relatives aux informations non financiĂšres.

Ces thĂšmes faisaient partie des prioritĂ©s europĂ©ennes communes en matiĂšre de contrĂŽle des rapports annuels relatifs Ă  l’exercice 2021 dĂ©finies par l’autoritĂ© europĂ©enne ESMA.

Dans l’exercice de son contrĂŽle des informations financiĂšres, la FSMA s’intĂ©resse Ă  l’utilisation d’indicateurs alternatifs de performance ou IAP. En pratique, les IAP constituent en effet souvent un Ă©lĂ©ment essentiel de la communication entre un Ă©metteur et ses investisseurs (potentiels) complĂ©mentaire aux informations financiĂšres contenues dans les Ă©tats financiers.

Les IAP peuvent par exemple aider Ă  dĂ©gager le rĂ©sultat opĂ©rationnel sous-jacent en Ă©liminant certains Ă©lĂ©ments ponctuels. Ils peuvent aussi donner un aperçu des paramĂštres sur lesquels la direction de l’entreprise est jugĂ©e. En mĂȘme temps, le risque existe que les IAP soient utilisĂ©s de maniĂšre opportuniste pour atteindre certains objectifs de rentabilitĂ© ou donner une image plus positive des performances de l’entreprise.

Lors de ses contrĂŽles, la FSMA vĂ©rifie entre autres si les Ă©metteurs observent les principes Ă©tablis dans les orientations de l’ESMA relatives aux IAP. Il s’agit notamment d’utiliser des IAP assortis de dĂ©nominations explicites et de dĂ©finitions limpides, de prĂ©senter des rapprochements clairs entre les chiffres IFRS et les IAP, et d’appliquer des modes de calcul cohĂ©rents. En 2022, comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, la FSMA a rĂ©guliĂšrement constatĂ© que ces orientations n’étaient pas suivies. Les manquements portaient principalement sur l’emploi de dĂ©nominations trompeuses, telles que la rĂ©fĂ©rence Ă  un ‘recurring EBITDA’, et sur des rapprochements inexistants ou incomplets entre les chiffres IFRS et les IAP.

En examinant les informations financiĂšres, la FSMA a pour objectif de susciter une amĂ©lioration gĂ©nĂ©rale de la qualitĂ© du reporting financier. Elle entretient pour ce faire un dialogue rĂ©gulier avec les Ă©metteurs soumis Ă  son contrĂŽle et leurs rĂ©viseurs ainsi qu’avec ses homologues – au travers notamment des European Enforcers Coordination Sessions (EECS), et elle participe activement Ă  des forums de concertation nationaux et internationaux.

98 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Exemple d’analyse de la communication financiĂšre d’une sociĂ©tĂ© cotĂ©e

En 2021 et 2022, la FSMA a procédé à un examen des informations financiÚres diffusées par une société cotée sur un marché réglementé.

L’une des principales cibles de cet examen fut la reconnaissance d’actifs d’impĂŽts diffĂ©rĂ©s dĂ©coulant de pertes fiscales reportĂ©es. Ce choix fut motivĂ© par le fait que ce poste bilantaire avait fortement augmentĂ© au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes en dĂ©pit d’une dĂ©gradation des rĂ©sultats opĂ©rationnels.

La FSMA a associé à la fois la société et son commissaire aux comptes à ses travaux. Elle a demandé les calculs étayant le montant reconnu, procédé à une analyse et remis en question les hypothÚses du business plan

Les constats opérés par la FSMA ont amené la société à publier un communiqué de presse dans lequel elle annonçait que :

‱ une erreur s’était glissĂ©e dans le calcul des pertes fiscales reportĂ©es reconnues Ă  la fin des exercices 2019 et 2020. AprĂšs correction, le poste bilantaire, les fonds propres et les rĂ©sultats avaient Ă©tĂ© rĂ©visĂ©s Ă  la baisse95 ; et

‱ le mode de calcul des pertes fiscales reportĂ©es reconnues avait Ă©tĂ© adaptĂ© pour tenir compte de l’incertitude liĂ©e Ă  la rĂ©alisation du business plan

Dans ce communiquĂ© de presse, la sociĂ©tĂ© a par ailleurs fourni des informations complĂ©mentaires sur les sources d’incertitude en matiĂšre d’estimations liĂ©es Ă  la reconnaissance d’actifs d’impĂŽts diffĂ©rĂ©s. Ces informations complĂ©mentaires incluaient entre autres une analyse de sensibilitĂ© des pertes fiscales reportĂ©es reconnues aux principales hypothĂšses et estimations sous-tendant leur calcul.

ContrÎle des rapports au format électronique européen unique (ESEF)

Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es sur un marchĂ© rĂ©glementĂ© sont tenues d’établir leurs rapports financiers annuels en respectant le format Ă©lectronique europĂ©en unique (ESEF)96. Elles l’ont fait pour la premiĂšre fois durant l’exercice 2021. Le format Ă©lectronique unique amĂ©liore la facilitĂ© d’analyse et la comparabilitĂ© des comptes consolidĂ©s de sociĂ©tĂ©s cotĂ©es.

Seul le balisage des Ă©tats financiers primaires consolidĂ©s IFRS fut dans un premier temps requis. Puis est venu s’ajouter le block tagging obligatoire des notes annexes Ă  compter du 1er janvier 2022. Le block tagging impose aux Ă©metteurs de baliser des blocs de texte figurant dans les notes annexes mais non les chiffres individuels qui s’y trouvent.

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS / 99
95 Conformément à la norme IAS 8. 96 Voir également le rapport annuel 2021 de la FSMA, p. 85.

Parmi les Ă©metteurs entrant dans le champ d’application de l’ESEF, 84 % ont publiĂ© leur rapport financier annuel 2021 en format ESEF au plus tard quatre mois aprĂšs la date de clĂŽture de leur exercice comptable. Les Ă©metteurs qui n’avaient pas respectĂ© les dĂ©lais ont reçu un rappel, aprĂšs lequel ils ont publiĂ© leurs chiffres dans le bon format.

La FSMA a Ă©galement contrĂŽlĂ© si les normes techniques de rĂ©glementation relatives au format ESEF Ă©taient appliquĂ©es. Des contrĂŽles logiciels ont pour ce faire Ă©tĂ© effectuĂ©s lors du tĂ©lĂ©chargement de documents ESEF sur sa plateforme eCorporate. La FSMA a par ailleurs procĂ©dĂ© Ă  des contrĂŽles manuels plus approfondis portant notamment sur l’exhaustivitĂ© et l’exactitude du balisage et sur l’usage d’extensions.

Compte tenu des constatations tirĂ©es des contrĂŽles ESEF et suite aux ajustements apportĂ©s au manuel de l’ESMA et Ă  l’exigence supplĂ©mentaire de block tagging , la FSMA a mis Ă  jour les questions-rĂ©ponses concernant l’utilisation du format ESEF publiĂ©es sur son site web.

Actions de sensibilisation à la suite de transactions spécifiques

Publication d’une mise en garde contre des Ă©missions d’obligations convertibles par des sociĂ©tĂ©s en mal de financement

La FSMA a constaté que des sociétés cotées en difficultés financiÚres émettaient de plus en plus souvent des obligations convertibles pour financer leurs activités. Elle a dÚs lors souhaité mettre en garde les actionnaires de telles sociétés contre les risques majeurs que de telles émissions leur font courir97

Une obligation convertible donne Ă  son dĂ©tenteur le droit de l’échanger contre des actions de la sociĂ©tĂ© Ă©mettrice Ă  un prix de conversion dĂ©terminĂ© Ă  l’avance. Ce prix de conversion sera d’ordinaire supĂ©rieur au cours en bourse de l’émetteur au moment de l’émission de l’obligation convertible.

Toutefois, le prix de conversion est dans certains cas infĂ©rieur au cours de l’action au moment de la conversion. C’est alors que ce type de financement comporte de sĂ©rieux risques pour les actionnaires. Dans ces conditions, la conversion en actions s’accompagne souvent d’une dilution significative. Le cours peut en outre subir une forte pression baissiĂšre.

La FSMA a constaté que neuf sociétés cotées soumises à son contrÎle recouraient à de telles obligations convertibles pour combler leurs besoins de financement. Ces émetteurs sont pour la plupart des biotechs ou des medtechs.

Les parties qui procurent ce type de financement sont essentiellement des fonds d’investissement Ă©trangers spĂ©cialisĂ©s dans ce genre de transactions. En Ă©change de l’argent apportĂ©, ils perçoivent des commissions Ă©levĂ©es et bĂ©nĂ©ficient d’un prix de conversion avantageux. Ils peuvent Ă©changer leurs obligations contre des actions en profitant d’une dĂ©cote sur le cours de bourse au moment de la conversion.

100 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
97
Voir la communication FSMA_2023_02 du 1er fĂ©vrier 2023 intitulĂ©e : « Les risques liĂ©s aux Ă©missions d’obligations convertibles et autres equity lines par des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es en difficultĂ©s financiĂšres ».

La dĂ©cote est en gĂ©nĂ©ral de 5 Ă  8 %, mais elle atteint dans certains cas 20 %. Une fois la conversion rĂ©alisĂ©e, les fonds d’investissement vendent les actions en bourse. Ils n’ont le plus souvent pas l’intention de devenir actionnaires.

La FSMA recommande aux actionnaires de prendre connaissance des informations publiĂ©es Ă  ce propos par l’émetteur. Ils pourront ainsi mieux estimer les risques de pression baissiĂšre et de dilution majeure, et poser des questions critiques sur ce type de financement lors de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires.

Elle a en outre demandĂ© aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es et Ă  leurs administrateurs de bien rĂ©flĂ©chir avant d’émettre de telles obligations convertibles et d’ĂȘtre conscients de la responsabilitĂ© qu’ils prennent en le faisant. Les pourvoyeurs de ce type de financement doivent avant tout veiller Ă  ne pas se rendre coupables de manipulation du marchĂ© lors de la vente des actions.

Actualisation des questions-réponses concernant les apports en nature, les fusions, les scissions et les opérations assimilées : responsabilisation plus poussée des administrateurs indépendants

En 2016, la FSMA avait publiĂ© une sĂ©rie de questions-rĂ©ponses (Q&A) concernant les apports en nature, les fusions, les scissions et les opĂ©rations assimilĂ©es susceptibles de donner lieu Ă  des conflits d’intĂ©rĂȘts dans le chef des personnes qui initient l’opĂ©ration. Bien que ces Q&A soient en gĂ©nĂ©ral trĂšs bien appliquĂ©es, la FSMA en a affinĂ© certains points en 2022, sur la base de son expĂ©rience acquise dans des dossiers rĂ©cents98

Les principales modifications peuvent se résumer comme suit :

‱ La FSMA insiste pour que le comitĂ© d’administrateurs indĂ©pendants dĂ©signe toujours, outre un Ă©ventuel expert juridique, un expert financier indĂ©pendant chargĂ© d’évaluer l’équitĂ© du rapport d’échange proposĂ©.

‱ Elle insiste Ă©galement pour que cet expert financier indĂ©pendant Ă©mette un avis d’équitĂ© Ă  part entiĂšre. Pour qu’il en soit ainsi, son intervention doit rĂ©pondre Ă  un certain nombre de conditions : il faut que l’analyse soit effectuĂ©e par une partie professionnelle et indĂ©pendante et il n’est pas souhaitable que des restrictions essentielles affectent la mission d’évaluation.

Pour ce qui est des rapports du conseil d’administration prĂ©vus par la loi, la FSMA a prĂ©cisĂ© ses attentes quant Ă  la communication sous forme de chiffres des principales hypothĂšses sur lesquelles reposent les Ă©valuations.

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS / 101
98 Voir le site web de la FSMA : « Questions et réponses concernant les apports en nature, les fusions, les scissions et les opérations assimilées ».

SONJA D’HOLLANDER NOUS PARLE DU DÉVELOPPEMENT D’UNE TOOLBOX POUR LES PERSONNES EN CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INVESTISSEURS

« Le monde des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es est en perpĂ©tuelle Ă©volution. La FSMA accompagne les acteurs du secteur et les guide pour qu’ils puissent faire face au mieux Ă  leurs obligations, notamment sur le plan de l’information fournie aux investisseurs. »

Le 13 octobre 2022, Ă  l’occasion d’une rĂ©union avec la Belgian Investor Relations Association (BelIR), la FSMA a prĂ©sentĂ© une nouvelle Toolbox99 destinĂ©e aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es sous son contrĂŽle, et plus spĂ©cifiquement aux personnes en charge des relations avec les investisseurs.

« L’objectif de ce nouvel outil est de donner certaines lignes directrices qui faciliteront les interactions entre ces personnes et la FSMA », prĂ©cise Sonja D’Hollander, coordinatrice.

Pourquoi la FSMA a-t-elle développé ce nouvel outil ?

« Le contrĂŽle de l’information diffusĂ©e par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es comporte de nombreuses facettes et constitue un domaine en constante Ă©volution. Pour donner quelques exemples : certaines rĂšgles concernent l’information pĂ©riodique, comme les rapports annuels ou semestriels, tandis que d’autres on trait Ă  l’information continue, non pĂ©riodique, comme c’est le cas d’une information privilĂ©giĂ©e ou des notifications de transparence. Certaines rĂšgles concernent le contenu de l’information, d’autres la mĂ©thode de publication et les dĂ©lais dans lesquels cette publication doit se faire. Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ne doivent en outre pas uniquement publier les informations ; elles doivent aussi les enregistrer, sur leur site web et sur STORI, pour que ces informations puissent ĂȘtre consultĂ©es. La FSMA publie des circulaires, des communications, des guides pratiques, des Q&A et d’autres types de documents sur les diffĂ©rents aspects liĂ©s au contrĂŽle de l’information. Elle actualise en outre rĂ©guliĂšrement ces documents mais elle comprend aisĂ©ment que pour une nouvelle sociĂ©tĂ© cotĂ©e ou un nouveau responsable des relations avec les investisseurs, par exemple, il n’est pas toujours Ă©vident d’y voir clair et de comprendre prĂ©cisĂ©ment ses obligations et la meilleure façon de les mettre en Ɠuvre. C’est la raison pour laquelle cet outil a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©. »

C’est dĂšs lors une action de nature prĂ©ventive ?

« Oui. La prĂ©vention constitue un volet important du contrĂŽle de l’information des sociĂ©tĂ©s cotĂ©es par la FSMA.

La FSMA est toujours disponible pour répondre aux questions des sociétés cotées, que ce soit en lien avec

le contenu de leurs obligations d’information, en lien avec les modalitĂ©s de publication d’une information privilĂ©giĂ©e ou toute autre question pertinente. Une telle approche n’est en outre possible que lorsque la personne qui se pose une question sait Ă  qui elle peut s’adresser. »

Quels sont les thÚmes qui sont abordés par cette Toolbox ?

« L’outil aborde un nombre limitĂ© de thĂšmes. C’est un choix dĂ©libĂ©rĂ© pour Ă©viter que le document devienne trop long et que les lecteurs s’y perdent.

Il dĂ©crit des aspects trĂšs pratiques, comme la façon de prendre contact avec la FSMA. Ensuite, il aborde la publication et le stockage de diffĂ©rents types d’informations rĂ©glementĂ©es. Il attire en outre l’attention sur certaines rĂšgles spĂ©cifiques liĂ©es aux augmentations de capital dans le cadre du capital autorisĂ©. Enfin, il fournit aussi des explications sur les transactions de dirigeants. »

Comment ont réagi les sociétés cotées suite à cette initiative ?

« La FSMA a reçu un grand nombre de réactions positives à la suite du développement et de la publication de ce nouvel outil, ce qui démontre que celui-ci répond à un réel besoin au sein du secteur. »

102 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
99 La Toolbox est disponible sur le site web de la FSMA.
« Il est important que les personnes en charge des relations avec les investisseurs sachent Ă  qui elles peuvent s’adresser lorsqu’elles se posent des questions. »

ContrÎle des opérations des sociétés non cotées

La FSMA a publiĂ© des FAQ contenant un rĂ©sumĂ© des grands principes gĂ©nĂ©raux en matiĂšre d’offres au public, issus du RĂšglement Prospectus et de la loi prospectus sur son site web100. Ces questions et rĂ©ponses contiennent des informations permettant de mieux comprendre les exigences lĂ©gislatives et rĂ©glementaires portant sur les offres au public d’instruments de placement effectuĂ©es sans l’intervention de prestataires de services de financement participatif.

16 prospectus d’émission en 2022

La FSMA est aussi chargĂ©e du contrĂŽle des prospectus d’émetteurs non cotĂ©s. Dans ce contexte, elle a approuvĂ© en 2022 16 prospectus, dont 5 relatifs Ă  l’émission de parts dans des coopĂ©ratives et 11 portant sur des tax shelters

Les notes d’information

La loi Prospectus du 11 juillet 2018 instaure le rĂ©gime de la note d’information pour les offres au public d’un montant infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  5 000 000 euros ou 8 000 000 euros, suivant le cas, ainsi que pour les admissions sur Euronext Growth et Euronext Access

Du 1er au 31 dĂ©cembre 2022, 413 notes d’information et 35 supplĂ©ments ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s auprĂšs de la FSMA.

Guide pratique concernant les notes d’information

À l’issue de la consultation publique qui s’est tenue du 1er au 15 fĂ©vrier 2023 inclus, la FSMA a publiĂ© le texte dĂ©finitif du guide pratique concernant les notes d’information.

Ce guide pratique porte sur le contenu et la mise Ă  disposition de notes d’information et prĂ©sente non seulement les rĂšgles applicables mais aussi les interprĂ©tations, attentes et recommandations de la FSMA en la matiĂšre.

Le guide pratique se veut ĂȘtre un fil conducteur dans la rĂ©daction de notes d’information consacrĂ©es Ă  des opĂ©rations de moindre envergure. Son objectif est de permettre aux responsables de la note d’information de fournir en temps utile des notes d’information de qualitĂ© au public et d’ainsi favoriser in fine la protection des investisseurs.

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS / 103
100 Voir le site web de la FSMA : « Questions et rĂ©ponses – RĂšgles relatives aux offres au public d’instruments de placement effectuĂ©es sans l’intervention d’un prestataire de services de financement participatif »

Surveillance des marchés financiers

Dans un souci de prĂ©vention et de dĂ©tection d’éventuels abus de marchĂ©, la FSMA assure une surveillance en temps rĂ©el des transactions sur titres d’émetteurs soumis Ă  son contrĂŽle. Le graphique 16 donne un aperçu des diffĂ©rentes actions menĂ©es dans ce domaine.

Obligations de notification incombant aux dirigeants

Les personnes qui exercent des responsabilitĂ©s dirigeantes au sein d’une sociĂ©tĂ© cotĂ©e ainsi que les personnes ayant un lien Ă©troit avec elles sont tenues de dĂ©clarer leurs transactions sur des instruments financiers liĂ©s Ă  cette sociĂ©tĂ©101

Les déclarations de dirigeants et de personnes ayant un lien étroit avec ceux-ci ont affiché une légÚre baisse en 2022. Ces déclarations sont publiées sur le site web de la FSMA.

104 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
Graphique 16 : Surveillance en temps rĂ©el et dĂ©tection des abus de marchĂ© ïź 2022 ïź 2021 ïź 2020 Demandes d'information auprĂšs des Ă©metteurs ou des acteurs de marchĂ© Suspensions de nĂ©gociation PrĂ©-analyses et analyses en matiĂšre d'abus de marchĂ© RĂ©ponses Ă  des questions relatives au contrĂŽle des marchĂ©s NotiïŹcations de transactions suspectes 214 217 239 178 191 207 94 85 125 37 50 39 71 89 80
101 Voir également le présent rapport annuel, p. 25.

Suppression de l’utilisation d’un embargo sur les communiquĂ©s de presse

La FSMA a examinĂ© la question de l’utilisation d’un embargo sur les communiquĂ©s de presse.

La technique de l’embargo donne aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es la possibilitĂ© d’envoyer un communiquĂ© de presse aux mĂ©dias durant les heures d’ouverture de la bourse sans que son contenu soit immĂ©diatement rendu public. Ce n’est qu’à l’expiration de l’embargo – en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, aprĂšs la clĂŽture de la bourse – que le contenu du communiquĂ© de presse peut ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©.

Compte tenu de l’évolution des moyens de communication, la FSMA estime qu’une telle pratique n’est plus nĂ©cessaire dans le contexte de la digitalisation des mĂ©dias. La FSMA a en outre constatĂ© que pratiquement aucun rĂ©gulateur europĂ©en n’autorise encore cette pratique.

La FSMA a dĂšs lors demandĂ© aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es de ne plus faire usage d’un embargo102

Elle en a profitĂ© pour rappeler aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es qu’elles doivent veiller Ă  une large diffusion de leurs informations rĂ©glementĂ©es qui permette Ă  toutes les personnes intĂ©ressĂ©es d’y accĂ©der rapidement.

Acquisition et aliénation de titres propres

A la demande de la FSMA, deux modifications ont Ă©tĂ© apportĂ©es Ă  l’arrĂȘtĂ© royal portant exĂ©cution du Code des sociĂ©tĂ©s et des associations (AR CSA). Ces modifications concernent l’acquisition et l’aliĂ©nation de titres propres par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es.

La premiĂšre modification vise Ă  assurer l’égalitĂ© de traitement des titulaires de titres lors de l’acquisition ou de l’aliĂ©nation de titres propres dans le cas de transactions intragroupe effectuĂ©es en dehors du marchĂ©. Une rĂšgle spĂ©cifique a Ă©tĂ© introduite en vue de garantir cette Ă©galitĂ© de traitement moyennant l’équivalence du prix offert (en cas d’acquisition de titres propres) et du prix demandĂ© (en cas d’aliĂ©nation de titres propres).

102 Elle a adapté sa circulaire FSMA_2012_01 en ce sens.

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS / 105 Graphique 17 : Transactions de dirigeants 2019 2020 2021 2022 1 573 1 445 1 796 1 606

La deuxiĂšme modification dispense les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es de la publication de communiquĂ©s de presse concernant l’aliĂ©nation d’actions propres dans le cadre de plans d’options sur actions destinĂ©s au personnel.

Équivalence du prix et transactions intragroupe effectuĂ©es en dehors du marchĂ©

Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es peuvent, lors d’une acquisition ou aliĂ©nation de titres propres (actions, parts bĂ©nĂ©ficiaires et certificats) effectuĂ©e en dehors du marchĂ©, que ce soit par la sociĂ©tĂ© mĂšre cotĂ©e ou par ses filiales, assurer l’égalitĂ© de traitement des titulaires de titres moyennant l’équivalence du prix.

En ce qui concerne l’acquisition de titres propres en dehors du marchĂ©, l’AR CSA103 dispose que le prix offert est Ă©quivalent s’il est infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  celui de l’offre d’achat indĂ©pendante actuelle la plus Ă©levĂ©e (prix de rĂ©fĂ©rence maximum). Les titulaires de titres de la sociĂ©tĂ© mĂšre cotĂ©e sont ainsi assurĂ©s qu’il n’y aura pas d’achat Ă  un prix plus Ă©levĂ© que le prix auquel ils peuvent vendre sur le marchĂ©.

S’agissant de l’aliĂ©nation de titres propres en dehors du marchĂ©, l’AR CSA104 prĂ©voit que le prix demandĂ© est Ă©quivalent si celui-ci est supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  celui de l’offre de vente indĂ©pendante actuelle la plus basse (prix de rĂ©fĂ©rence minimum). Les titulaires de titres sont ainsi assurĂ©s qu’il n’y aura pas de vente Ă  un prix moins Ă©levĂ© que le prix auquel ils peuvent acheter sur le marchĂ©.

Dans le cas d’une transaction intragroupe, les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es ne peuvent pas rĂ©pondre simultanĂ©ment aux deux exigences, Ă©tant donnĂ© que le prix de l’offre de vente la plus basse sera dans la pratique toujours supĂ©rieur au prix de l’offre d’achat la plus Ă©levĂ©e. Afin de combler cette lacune, l’AR CSA prĂ©voit dĂ©sormais une rĂšgle particuliĂšre pour les transactions intragroupe.

Cette rĂšgle s’énonce comme suit : l’équivalence du prix offert pour une acquisition et du prix demandĂ© pour une aliĂ©nation est garantie si celui-ci est Ă©gal au dernier cours enregistrĂ©. Si la transaction intragroupe a lieu en dehors des heures d’ouverture de la bourse, il s’agit du dernier cours de clĂŽture qui apparaĂźt dans le carnet d’ordres central. Si la transaction a lieu pendant les heures d’ouverture de la bourse, il s’agit du cours en vigueur au moment de la transaction. La liquiditĂ© du marchĂ© garantit Ă  nouveau l’équivalence de ce prix du marchĂ© et, partant, l’égalitĂ© de traitement des titulaires de titres.

Dispense de publication sur l’aliĂ©nation d’actions propres dans le cadre de plans d’options sur actions destinĂ©s au personnel

Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es sont dĂ©sormais dispensĂ©es de l’obligation qui leur incombait 105 de rendre publiques les opĂ©rations d’aliĂ©nation au personnel, rĂ©alisĂ©es dans le cadre de plans d’options sur actions, au plus tard Ă  la fin de la septiĂšme journĂ©e boursiĂšre suivant leur date d’exĂ©cution.

Il s’est en effet avĂ©rĂ© dans la pratique que cette obligation reprĂ©sentait, pour les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, une charge administrative lourde et disproportionnĂ©e au regard de l’objectif de transparence poursuivi, compte tenu notamment des informations dĂ©jĂ  contenues dans le rapport de gestion et de l’obligation de publication Ă  respecter sur ce plan par les personnes exerçant des responsabilitĂ©s dirigeantes.

106 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
103 Article 8:5. 104 Article 8:7. 105 En vertu de l’article 8:6 de l’AR CSA.

Inspection portant sur le respect des rÚgles en matiÚre de détection des abus de marché

Au cours de l’annĂ©e 2022, la FSMA a menĂ© une inspection auprĂšs d’une grande banque belge en lien avec le respect des rĂšgles en matiĂšre de dĂ©tection des abus de marchĂ©.

La dĂ©cision de rĂ©aliser une inspection auprĂšs de cette banque rĂ©sultait d’une analyse de risques rĂ©alisĂ©e par la FSMA.

L’objectif de cette inspection Ă©tant notamment d’examiner les mesures, systĂšmes et procĂ©dures mis en Ɠuvre par la banque, visant Ă  dĂ©tecter les opĂ©rations d’initiĂ©s, les manipulations de marchĂ© et les tentatives d’opĂ©rations d’initiĂ©s et de manipulations de marchĂ© conformĂ©ment Ă  l’article 16 du rĂšglement europĂ©en N° 596/2014 (ci-aprĂšs « Art. 16 MAR ») et aux articles 31 et 54 de la directive 2014/65/UE.

ConcrÚtement, 10 manquements et faiblesses ont été identifiés. Parmi ceux-ci, 2 ont donné lieu à des injonctions et 8 à des recommandations. Les 2 injonctions concernent :

‱ Le processus de dĂ©tection des abus de marchĂ©

La FSMA a constatĂ© que les mesures, systĂšmes et procĂ©dures de la banque n’étaient pas suffisamment efficaces et effectifs et ne permettaient pas Ă  la banque d’effectuer une analyse, individuelle et comparative, de chaque transaction exĂ©cutĂ©e et de chaque ordre placĂ©, modifiĂ©, annulĂ© ou rejetĂ©.

‱ Le pĂ©rimĂštre du processus de dĂ©tection

La FSMA a constatĂ© que les mesures, systĂšmes et procĂ©dures visant Ă  dĂ©tecter les abus de marchĂ©, ou les tentatives d’abus de marchĂ©, ne tenaient pas compte des ordres que la banque recevait du Luxembourg.

La FSMA a enjoint Ă  la banque de prendre les mesures nĂ©cessaires dans un dĂ©lai dĂ©terminĂ©, afin de remĂ©dier aux manquements constatĂ©s. S’il s’avĂšre, Ă  l’issue de ce dĂ©lai, que la situation ne s’est pas amĂ©liorĂ©e, la FSMA pourra toujours recourir Ă  des mesures de redressement ou Ă  des sanctions administratives.

FOCUS 2023

Sur le plan des critĂšres environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), la FSMA se concentrera notamment au cours de l’annĂ©e 2023 sur le respect des obligations d’information qui dĂ©coulent du RĂšglement Taxonomie, sur la prĂ©paration par les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es des obligations d’information qui dĂ©couleront de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et l’élaboration des projets de normes europĂ©ennes de reporting de durabilitĂ© (ESRS - European Sustainability Reporting Standards).

ParallĂšlement, la Commission europĂ©enne a publiĂ© le 7 dĂ©cembre 2022 sa Listing Act Initiative Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre plus large du Capital Market Union Package, se concentre spĂ©cifiquement sur l’augmentation de l’attractivitĂ© de l’UE pour la cotation en bourse de PME. Elle modifie notamment les rĂ©glementations en lien avec les prospectus et les abus de marchĂ©. Les nĂ©gociations au sein du Conseil ont dĂ©butĂ© le 27 janvier 2023 et devraient se poursuivre tout au long de l’annĂ©e 2023. Les nĂ©gociations en trialogue devraient, selon toute vraisemblance, ĂȘtre menĂ©es sous la prĂ©sidence belge de l’Union europĂ©enne, durant le premier semestre de l’annĂ©e 2024.

TRANSPARENCE DES MARCHÉS FINANCIERS / 107
108 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS

Chaque consommateur doit pouvoir faire confiance Ă  son Ă©tablissement financier. Cet Ă©tablissement doit ĂȘtre solide et ses collaborateurs doivent ĂȘtre intĂšgres et compĂ©tents. La FSMA contrĂŽle diffĂ©rents types d’entreprises du secteur financier. Les contrĂŽles menĂ©s concernent des sujets trĂšs divers, tels que l’organisation et la continuitĂ© des activitĂ©s, l’honorabilitĂ© professionnelle et l’expertise des dirigeants, la bonne gouvernance, le respect des conditions de formation et la conformitĂ© Ă  la lĂ©gislation relative Ă  la prĂ©vention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.

des exigences de connaissances pour les diffĂ©rentes catĂ©gories d’intermĂ©diaires   117

Connaissances professionnelles des intermĂ©diaires : agrĂ©ment dĂ©finitif des examens en ligne   118

Fin des inscriptions collectives   118

PCP pour l’intermĂ©diation en crĂ©dit : extension de la dĂ©finition   119

La FSMA mise sur la simplification administrative   119

ContrĂŽle des prĂȘteurs, des plateformes de crowdfunding et d’autres prestataires de services   121

Obligation d’inscription de certains prestataires de services liĂ©s aux monnaies virtuelles   121

Traitement des dossiers d’agrĂ©ment des plateformes de crowdfunding   121

Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme   122

Centralisation des compĂ©tences au sein de la FSMA   122

Organisation de la premiĂšre Ă©dition de l’AMLCO DAY   123

DiversitĂ© des contrĂŽles et informations fournies aux entitĂ©s assujetties   123

ContrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de fonds d’investissement et des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement   124

SociĂ©tĂ©s de gestion de fonds d’investissement   124

SociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement   133

QualitĂ©s requises des actionnaires de sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement   136

Meilleur suivi de la sous-traitance à des prestataires de services en nuage   138

Le recours Ă  l’externalisation doit ĂȘtre encadrĂ© en vue du maintien d’une organisation adĂ©quate   138

La FSMA Ă©value l’utilisation de l’effet de levier auprĂšs des OPCA   140

DĂ©rogation aux rĂšgles de consolidation prudentielle pour les groupes d’entreprises d’investissement   141

/ 109
Aperçu des prestataires de services financiers   110 Prestataires de services financiers agréés par la FSMA   110 Prestataires de services financiers inscrits auprĂšs de la FSMA   110 Prestataires de services financiers enregistrĂ©s auprĂšs de la FSMA   111 Prestataires de services financiers bĂ©nĂ©ficiant d’un passeport europĂ©en   111 ContrĂŽle des intermĂ©diaires   112 Action entreprise contre la commercialisation de certaines assurances multimĂ©dias   112 La FSMA a radiĂ© l’inscription de 248 intermĂ©diaires   115 Utilisation de faux diplĂŽmes par des candidats-intermĂ©diaires   115 Pas de caractĂšre fit & proper sans transparence   116 Harmonisation

Aperçu des prestataires de services financiers

La FSMA assure le contrĂŽle de plusieurs types de prestataires de services financiers. En fonction de leur statut, ceux-ci doivent disposer d’un agrĂ©ment, d’une inscription, d’un enregistrement ou d’un passeport europĂ©en pour exercer des activitĂ©s en Belgique.

Prestataires de services financiers agréés par la FSMA

Prestataires de services financiers inscrits auprĂšs de la FSMA

106 Mis Ă  part ces prestataires possĂ©dant un agrĂ©ment spĂ©cifique, il existe d’autres entreprises rĂ©glementĂ©es qui peuvent de plein droit exercer cette activitĂ© sans disposer d’un agrĂ©ment supplĂ©mentaire.

110 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
Tableau 4 : Entreprises agréées 31/12/2020 31/12/2021 31/12/2022 SociĂ©tĂ©s de gestion d’OPCVM 9 10 10 SociĂ©tĂ©s de gestion d’OPCA 14 14 17 SociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement 17 17 19 PrĂȘteurs en crĂ©dit hypothĂ©caire 111 107 102 PrĂȘteurs en crĂ©dit Ă  la consommation 79 77 75 Plateformes de crowdfunding 8 8 8 Planificateurs financiers indĂ©pendants106 6 7 8
Tableau 5 : IntermĂ©diaires de crĂ©dit inscrits 31/12/2020 31/12/2021 31/12/2022 IntermĂ©diaires en crĂ©dit hypothĂ©caire 3 899 3 625 3 390 Courtiers Agents liĂ©s Sous-agents 1 687 1 963 249 1 554 1 808 263 1 435 1 692 263 IntermĂ©diaires en crĂ©dit Ă  la consommation 6 064 5 778 5 510 Courtiers Agents liĂ©s Agents Ă  titre accessoire 1 367 2 028 2 669 1 280 1 912 2 586 1 189 1 809 2 512 Tableau 6 : IntermĂ©diaires d’assurance et de rĂ©assurance inscrits 31/12/2020 31/12/2021 31/12/2022 IntermĂ©diaires d’assurance 10 005 9 821 9 407 Courtiers Agents Sous-agents IntermĂ©diaires d’assurance Ă  titre accessoire Souscripteurs mandatĂ©s 6 027 1 625 2 248 66 39 5 795 1 533 2 053 395 45 5 490 1 410 1 959 496 52 IntermĂ©diaires de rĂ©assurance 24 33 32 Courtiers Agents 18 6 24 9 25 7

Prestataires

107 Les établissements de paiement qui fournissent des services de change ne sont pas compris dans ce nombre. Ils sont soumis au contrÎle de la Banque Nationale de Belgique.

108 Ce tableau mentionne uniquement les succursales soumises au contrĂŽle de la FSMA. Les entreprises d’investissement qui fournissent des services constituant, en Belgique, une activitĂ© rĂ©servĂ©e aux sociĂ©tĂ©s de bourse, doivent faire enregistrer leurs succursales auprĂšs de la Banque Nationale de Belgique.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 111 Tableau 7 : IntermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement inscrits 31/12/2020 31/12/2021 31/12/2022 IntermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement 2 067 1 924 1 812 Courtiers Agents 23 2 044 22 1 902 19 1 793
de services financiers enregistrés
Tableau 8 : Entreprises enregistrĂ©es 31/12/2020 31/12/2021 31/12/2022 Bureaux de change 7 8 107 9 Gestionnaires de petite taille 140 176 197 Prestataires de services financiers bĂ©nĂ©ficiant d’un passeport europĂ©en Tableau 9 : Entreprises ayant une succursale en Belgique108 31/12/2020 31/12/2021 31/12/2022 Entreprises d’investissement 21 21 21 SociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC 17 19 20 Tableau 10 : Entreprises opĂ©rant en Belgique en libre prestation de services 31/12/2020 31/12/2021 31/12/2022 SociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A) de l’EEE 244 264 270 Entreprises d’investissement de l’EEE 968 998 1 013 Entreprises d’investissement d’un pays tiers 82 398 408
auprĂšs de la FSMA

ContrÎle des intermédiaires

La FSMA contrĂŽle l’accĂšs Ă  la profession des intermĂ©diaires opĂ©rant dans le secteur financier. Il s’agit des intermĂ©diaires d’assurance et de rĂ©assurance, des intermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement, ainsi que des intermĂ©diaires en crĂ©dit hypothĂ©caire et en crĂ©dit Ă  la consommation. Pour ce faire, la FSMA traite les demandes d’inscription dans les diffĂ©rents registres d’intermĂ©diaires tenus par ses soins et rendus publics. Elle vĂ©rifie Ă©galement si les intermĂ©diaires se conforment bien aux conditions lĂ©gales rĂ©gissant l’exercice de leur profession.

Au 31 dĂ©cembre 2022, le nombre total d’intermĂ©diaires inscrits dans les registres tenus par la FSMA s’élevait Ă  20 151. On dĂ©nombrait 9 407 intermĂ©diaires d’assurance, 32 intermĂ©diaires de rĂ©assurance ainsi que 1 812 intermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement. Les registres comptaient Ă©galement 3 390 intermĂ©diaires en crĂ©dit hypothĂ©caire et 5 510 intermĂ©diaires en crĂ©dit Ă  la consommation.

Action entreprise contre la commercialisation de certaines assurances multimédias

La sociĂ©tĂ© S. exploitait diffĂ©rents magasins en Belgique, actifs dans le domaine de la vente d’appareils de tĂ©lĂ©phonie mobile.

Cette sociĂ©tĂ© Ă©tait inscrite auprĂšs de la FSMA en tant qu’intermĂ©diaire d’assurance Ă  titre accessoire depuis le 25 janvier 2022. A ce titre, elle Ă©tait autorisĂ©e Ă  proposer Ă  ses clients des produits d’assurance couvrant les biens qu’elle vendait. Il Ă©tait possible, par exemple, d’y acheter un tĂ©lĂ©phone et de souscrire une assurance couvrant ce tĂ©lĂ©phone (par exemple, en cas de vol). La sociĂ©tĂ© S. collaborait pour ce faire avec un courtier de droit français, lequel dispose d’une inscription en France et est autorisĂ© Ă  exercer des activitĂ©s en Belgique en vertu du passeport europĂ©en.

Au dĂ©but de l’annĂ©e 2022, la FSMA a reçu des plaintes indiquant que les consommateurs Ă©taient « forcĂ©s » de conclure (ou concluaient Ă  leur insu) un contrat d’assurance.

La FSMA a menĂ© une enquĂȘte sur les pratiques de la sociĂ©tĂ© S. dans le cadre de son activitĂ© de distribution d’assurances. Elle a ainsi menĂ© des inspections simultanĂ©es au siĂšge social et dans 3 points de vente.

Au terme de son enquĂȘte, la FSMA a dĂ©cidĂ©, le 2 mars 2022, d’interdire Ă  la sociĂ©tĂ© S. d’effectuer des activitĂ©s de distribution d’assurance. Cette dĂ©cision faisait suite aux constats rĂ©sultant des inspections, portant sur le non-respect de certaines dispositions lĂ©gales ou rĂ©glementaires, notamment en matiĂšre d’information du client et de rĂšgles de conduite. La FSMA a en outre mis la sociĂ©tĂ© S. en demeure de remĂ©dier aux manquements dans un dĂ©lai de 30 jours.

112 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Avant le terme du dĂ©lai, la sociĂ©tĂ© S. a souhaitĂ© renoncer Ă  son inscription au registre des intermĂ©diaires d’assurance et des intermĂ©diaires d’assurance Ă  titre accessoire. La FSMA a pris acte de cette renonciation, avec effet au 25 mars 2022.

L’absence d’inscription implique que la sociĂ©tĂ© S. n’a plus eu l’autorisation d’offrir des assurances en Belgique.

Dans l’intervalle, la FSMA a Ă©galement menĂ© des inspections auprĂšs d’une autre entitĂ© du mĂȘme groupe. Comme la sociĂ©tĂ© S., cette entitĂ© a Ă©galement renoncĂ© Ă  son inscription peu aprĂšs les inspections de la FSMA. La FSMA a pris acte de cette renonciation, avec effet au 3 mars 2022.

La FSMA a tenu à apporter une réponse rapide et forte aux plaintes reçues, en effectuant rapidement plusieurs inspections, et en prenant, à la lumiÚre des informations récoltées et des constats opérés, des mesures appropriées, dans un but de protection des consommateurs.

Les constats, et les plaintes de consommateurs reçues, ont amenĂ© la FSMA Ă  agir sur le long terme, et pour l’ensemble du secteur multimĂ©dias : lors de l’achat d’un appareil multimĂ©dias, les consommateurs se voient en effet frĂ©quemment proposer une police d’assurance couvrant le mauvais fonctionnement, la perte ou le vol de l’appareil, ou les dommages que cet appareil pourrait subir. La prime de ces polices est la plupart du temps payable par mensualitĂ©s. Certains de ces contrats offraient une couverture gratuite le premier mois et/ou faisaient augmenter graduellement les mensualitĂ©s au cours du contrat. Pour convaincre les clients de conclure un contrat d’assurance, les vendeurs attiraient avant tout leur attention sur la gratuitĂ© de la couverture pendant le premier mois et la possibilitĂ© de rĂ©silier le contrat durant cette pĂ©riode.

Cette technique de vente est inconciliable avec l’obligation faite aux vendeurs de vĂ©rifier si les contrats d’assurance prĂ©sentĂ©s correspondent aux exigences et besoins du client et de ne proposer que des contrats d’assurance cohĂ©rents avec ceux-ci. L’augmentation progressive des mensualitĂ©s a pour consĂ©quence que, lors de la conclusion du contrat, les clients n’ont pas de vue prĂ©cise sur le montant qu’ils devront dĂ©bourser en fin de compte pour cette couverture.

La FSMA a dĂšs lors dĂ©cidĂ© d’interdire par rĂšglement la commercialisation de tels contrats auprĂšs des consommateurs. Le rĂšglement a Ă©tĂ© approuvĂ© par un arrĂȘtĂ© royal et est entrĂ© en vigueur le 13 novembre 2022.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 113

VINCENT DE BOCK NOUS PARLE DE L’INTERDICTION VISANT CERTAINS CONTRATS D’ASSURANCE MULTIMÉDIAS

La FSMA a adoptĂ© un rĂšglement interdisant les contrats d’assurance Ă  prime variable proposĂ©s lors de la vente d’appareils multimĂ©dias.

« Cette interdiction vise à protéger les consommateurs contre les pratiques illicites lors de la vente de GSM », explique Vincent De Bock , directeur adjoint.

La FSMA interdit certains contrats d’assurance lors de l’achat d’appareils multimĂ©dias. Pourquoi ?

« Nous voulons mettre un terme Ă  une pratique dĂ©loyale qui s’est fait jour lors de la vente d’assurances pour des appareils multimĂ©dias, tels qu’un GSM, un iPad ou un ordinateur. La FSMA a reçu des plaintes de consommateurs Ă  ce sujet. »

Qu’est-ce qui n’allait pas ?

« Les rĂšgles de conduite Ă©taient pour ainsi dire ignorĂ©es. Les vendeurs ne peuvent proposer que des contrats d’assurance qui correspondent aux exigences et besoins des clients. Ce n’était pas le cas ici. »

De quoi les consommateurs se plaignaient-ils ?

« Ils disaient qu’ils n’avaient jamais Ă©tĂ© interrogĂ©s sur leurs exigences et besoins et que leurs souhaits n’avaient donc pas Ă©tĂ© pris en compte. La formule d’assurance proposĂ©e n’était pas faite sur mesure. C’est ainsi que des consommateurs se sont invariablement vu proposer la formule d’assurance la plus chĂšre. Certains se sont plaints de ne mĂȘme pas avoir su qu’ils avaient souscrit une assurance. »

Lorsqu’on souscrit une assurance, on peut toujours la rĂ©silier, non ?

« En principe, les consommateurs pouvaient rĂ©silier l’assurance au cours du premier mois du contrat. Mais rĂ©silier un contrat s’est avĂ©rĂ© plus difficile que prĂ©vu. Le call center mis en place Ă  cet effet Ă©tait trĂšs difficile Ă  joindre. Les consommateurs avaient Ă©galement du mal Ă  obtenir une confirmation de la rĂ©siliation de leur contrat. C’était trĂšs problĂ©matique. »

Les problùmes se produisaient-ils avec tous les contrats d’assurance ?

« Non. Il s’agissait uniquement des contrats d’assurance Ă  prime variable. Ces contrats offrent une couverture gratuite le premier mois et/ou font augmenter graduellement les mensualitĂ©s Ă  payer en cours de contrat. D’oĂč la volontĂ© de la FSMA d’interdire ces contrats. Seuls les contrats Ă  prime mensuelle fixe sont encore autorisĂ©s. »

Le rÚglement de la FSMA a-t-il mis fin aux problÚmes ?

« Nous l’espĂ©rons. La FSMA assure la protection des consommateurs et interviendra avec fermetĂ© contre toute infraction Ă  son rĂšglement. »

114 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
« Les rÚgles de conduite étaient pour ainsi dire ignorées »
« Seuls les contrats à prime mensuelle fixe sont encore autorisés »

La FSMA a radiĂ© l’inscription de 248 intermĂ©diaires

En 2022, la FSMA a radiĂ© l’inscription de 248 intermĂ©diaires parce qu’ils ne satisfaisaient plus aux conditions d’inscription. Elle a en outre dĂ©cidĂ© de suspendre temporairement l’inscription de six intermĂ©diaires. Le tableau 11 donne un aperçu des motifs sous-tendant ces mesures.

Lorsqu’un candidat intermĂ©diaire n’apporte pas la preuve qu’il remplit les conditions requises, la FSMA rejette sa demande d’inscription. En 2022, cela s’est produit Ă  21 reprises.

Utilisation de faux diplÎmes par des candidats-intermédiaires

La FSMA est compĂ©tente pour contrĂŽler l’accĂšs Ă  la profession des intermĂ©diaires financiers.

Dans ce cadre, elle vĂ©rifie le respect des connaissances professionnelles requises lĂ©galement pour ces intermĂ©diaires, et pour les personnes y exerçant des fonctions rĂ©glementĂ©es. Il est notamment prĂ©vu que les personnes responsables concernĂ©es doivent ĂȘtre titulaires au minimum d’un certificat d’enseignement secondaire supĂ©rieur. Le demandeur doit fournir une copie de ce diplĂŽme Ă  la FSMA.

Les diplĂŽmes Ă©trangers peuvent, sur la base d’une loi, ĂȘtre Ă©quivalents Ă  un diplĂŽme belge. En outre, les diplĂŽmes peuvent aussi ĂȘtre dĂ©clarĂ©s Ă©quivalents. Pour ce faire, la procĂ©dure applicable doit ĂȘtre suivie par le candidat-intermĂ©diaire.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 115
Radiations Suspensions Refus Dossier d’inscription pas en ordre 57 13 Exigences d’expertise adĂ©quate et d’honorabilitĂ© professionnelle non remplies 11 6 8 Assurance de la responsabilitĂ© civile professionnelle pas en ordre 62 Contribution aux frais de fonctionnement non acquittĂ©e 98 Collaboration insuffisante avec les services de mĂ©diation 1 Faillite de l’intermĂ©diaire 19 Total 248 6 21
Tableau 11 : Radiations, suspensions et refus en 2022

La FSMA a constatĂ© en 2022 l’utilisation de plusieurs faux diplĂŽmes et de fausses attestations d’équivalence de diplĂŽmes par des candidats-intermĂ©diaires pour prouver leurs connaissances professionnelles.

Ces constats ont donnĂ© lieu au refus de l’inscription de ces candidats-intermĂ©diaires. ParallĂšlement, la FSMA a dĂ©noncĂ© ces agissements auprĂšs des autoritĂ©s judiciaires.

La fourniture d’un faux document Ă  la FSMA a par ailleurs un impact nĂ©gatif sur l’apprĂ©ciation faite par la FSMA dans le cas oĂč la personne Ă  l’origine du faux document demande par la suite Ă  ĂȘtre dĂ©signĂ©e Ă  une fonction rĂ©glementĂ©e. Pour ĂȘtre dĂ©signĂ© dans une telle fonction, il est en effet requis que la personne concernĂ©e respecte les conditions d’expertise adĂ©quate et d’honorabilitĂ© professionnelle (fit & proper).

Pas de caractĂšre fit & proper sans transparence

Le systĂšme financier fonctionne sur la confiance entre les diffĂ©rents acteurs. Pour mĂ©riter et renforcer cette confiance, la transparence est essentielle. En tant qu’autoritĂ© de contrĂŽle, la FSMA attend des acteurs financiers une communication claire, active et spontanĂ©e. Toute personne exerçant une fonction rĂ©glementĂ©e auprĂšs d’un intermĂ©diaire doit disposer de l’expertise adĂ©quate et de l’honorabilitĂ© professionnelle requises ; elle doit, en d’autres termes, ĂȘtre fit & proper La FSMA procĂšde Ă  une Ă©valuation du caractĂšre fit & proper des personnes appelĂ©es Ă  exercer une telle fonction. Il peut s’agir, selon le statut en question, du responsable de la distribution, du dirigeant effectif, de l’intermĂ©diaire personne physique ou de l’administrateur109

La FSMA attend de ces personnes une communication transparente sur toutes les informations qui peuvent raisonnablement ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme pertinentes pour l’évaluation fit & proper Les candidats Ă  une fonction rĂ©glementĂ©e remplissent, lors de leur inscription ou de leur dĂ©signation, un questionnaire rĂ©coltant ces informations. Si, aprĂšs un certain temps, une rĂ©ponse n’est plus correcte, la FSMA compte sur la personne concernĂ©e pour qu’elle l’en informe spontanĂ©ment.

Prenons l’exemple d’un dirigeant effectif en fonction auprĂšs d’un intermĂ©diaire d’assurance : s’il est interrogĂ© par la justice en tant que suspect dans le cadre d’une enquĂȘte pĂ©nale, il doit le signaler Ă  la FSMA, que ce soit par l’entremise ou non de l’intermĂ©diaire d’assurance pour lequel il travaille. En cas de doute sur la pertinence d’une information dĂ©terminĂ©e, mieux vaut la communiquer d’office Ă  la FSMA, Ă©ventuellement accompagnĂ©e d’une explication. Une communication transparente ne signifie pas automatiquement la perte du caractĂšre fit & proper. En revanche, si la FSMA constate qu’une personne a gardĂ© des informations pour elle, cela aura un impact nĂ©gatif sur son Ă©valuation. La FSMA procĂšde Ă  une analyse pondĂ©rĂ©e de chaque dossier. Elle examine la situation Ă  l’aide de toutes les donnĂ©es dont elle dispose et tient compte des moyens que les personnes concernĂ©es font valoir.

116 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
109 Uniquement pour les intermédiaires en crédit hypothécaire.

Harmonisation des exigences de connaissances pour les diffĂ©rentes catĂ©gories d’intermĂ©diaires

En adoptant l’AR Harmonisation110, le lĂ©gislateur a voulu faire en sorte que les rĂšgles applicables aux intermĂ©diaires de crĂ©dit et celles prĂ©vues pour les intermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement soient plus conformes Ă  celles qui existaient dĂ©jĂ  pour les intermĂ©diaires d’assurance et de rĂ©assurance. DĂ©sormais, ces diffĂ©rentes catĂ©gories d’intermĂ©diaires soumises au contrĂŽle de la FSMA sont rĂ©gies par des rĂšgles plus uniformes111. Cette Ă©volution prĂ©sente surtout un avantage pour les intermĂ©diaires qui comptent plusieurs inscriptions dans les registres tenus par la FSMA.

Cette harmonisation a en particulier permis d’aligner les rùgles en matiùre de connaissances professionnelles sur plusieurs points.

‱ DorĂ©navant, le titulaire d’un diplĂŽme de master est prĂ©sumĂ© possĂ©der les connaissances thĂ©oriques nĂ©cessaires pour l’exercice de sa fonction, quelle que soit la catĂ©gorie dans laquelle il sera inscrit. Cette prĂ©somption lĂ©gale s’applique Ă©galement au titulaire d’un diplĂŽme de bachelier, Ă  condition toutefois que le supplĂ©ment au diplĂŽme atteste qu’il a obtenu au moins 11 crĂ©dits dans les branches relevant de la catĂ©gorie concernĂ©e.

‱ L’obligation de recyclage a elle aussi Ă©tĂ© uniformisĂ©e. Les intermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement doivent suivre chaque annĂ©e 15 heures de formation, tout comme les intermĂ©diaires d’assurance et de rĂ©assurance. Pour les intermĂ©diaires de crĂ©dit, trois heures de formation par an suffisent, comme c’était dĂ©jĂ  le cas pour les intermĂ©diaires d’assurance Ă  titre accessoire.

‱ Il est par ailleurs prĂ©cisĂ© que la durĂ©e de l’expĂ©rience pratique est Ă©tablie sur la base d’un horaire complet. Si une expĂ©rience pratique pertinente d’au moins six mois est requise pour une fonction dĂ©terminĂ©e, il sera nĂ©cessaire, dans un rĂ©gime de travail Ă  mi-temps, d’acquĂ©rir une expĂ©rience pratique d’au moins 12 mois.

La FSMA a mis une marche Ă  suivre112 et des check-lists113 Ă  la disposition du secteur. Ces documents prĂ©sentent un aperçu concret des exigences (modifiĂ©es) en matiĂšre de connaissances professionnelles par catĂ©gorie et par fonction rĂ©glementĂ©e. La FSMA renvoie en outre aux Frequently Asked Questions qu’elle a publiĂ©es sur son site web114 et aux newsletters qu’elle a envoyĂ©es au secteur afin de lui fournir des prĂ©cisions sur l’AR Harmonisation115

L’AR Harmonisation apporte Ă©galement des nouveautĂ©s. Le concept de « personne en contact avec le public en formation » existe dĂ©sormais dans chaque catĂ©gorie116. Un sous-agent d’assurance peut en outre dĂ©jĂ  se faire inscrire s’il possĂšde les connaissances thĂ©oriques complĂštes mais n’a pas encore six mois d’expĂ©rience pratique pertinente, calculĂ©s sur la base d’un rĂ©gime Ă  temps plein. Il est dans ce cas « sous-agent d’assurance en formation » et peut, Ă  ce titre, (continuer Ă ) acquĂ©rir son expĂ©rience pratique sur le terrain. Il doit toutefois bĂ©nĂ©ficier d’un accompagnement strict du courtier ou de l’agent sous la responsabilitĂ© duquel il travaille117

110 L’AR Harmonisation est l’arrĂȘtĂ© royal du 12 dĂ©cembre 2021 visant Ă  l’harmonisation de diffĂ©rents arrĂȘtĂ©s royaux relatifs Ă  l’intermĂ©diation dans le secteur financier et des assurances, publiĂ© au Moniteur belge du 24 dĂ©cembre 2021. Cet AR Harmonisation est entrĂ© en vigueur le 1er janvier 2022.

111 Dans sa newsletter du 7 janvier 2022, la FSMA a informĂ© le secteur des principaux changements prĂ©vus par l’AR Harmonisation.

112 Voir le site web de la FSMA.

113 Voir le site web de la FSMA.

114 Voir le site web de la FSMA.

115 Non seulement la newsletter du 7 janvier 2022 susmentionnée mais également la newsletter du 7 juillet 2022 relative au sous-agent en formation (voir plus loin) et la newsletter du 24 novembre 2022 sur le recyclage.

116 Une « PCP en formation » peut dĂ©sormais Ă©galement opĂ©rer auprĂšs des intermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement et auprĂšs des intermĂ©diaires de crĂ©dit.

117 La newsletter du 7 juillet 2022 informe le secteur sur le concept de sous-agent en formation.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 117

Connaissances professionnelles des intermédiaires :

agrément définitif des examens en ligne

Les centres d’examens agréés organisent Ă  intervalles rĂ©guliers des examens permettant aux (candidats) intermĂ©diaires de tester leurs connaissances professionnelles. Lors de la crise du coronavirus, il avait Ă©tĂ© pratiquement impossible d’organiser ces examens en prĂ©sentiel. Les examens en ligne s’étaient ainsi multipliĂ©s.

Afin de porter les examens virtuels Ă  un niveau équivalent Ă  celui des examens en prĂ©sentiel, la FSMA avait instaurĂ©, en mai 2021, un systĂšme d’examens en ligne agréés Ă  titre provisoire, moyennant le respect d’un certain nombre de conditions en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de fiabilitĂ©. AprĂšs une pĂ©riode d’essai de 12 mois, la FSMA a procĂ©dĂ© Ă  une Ă©valuation des examens en ligne et a dĂ©cidĂ©, le 3 mai 2022, de convertir l’agrĂ©ment provisoire de divers centres d’examens en un agrĂ©ment dĂ©finitif.

Fin des inscriptions collectives

Les intermĂ©diaires doivent disposer d’une inscription auprĂšs de la FSMA pour pouvoir travailler dans le secteur financier. Cette inscription ne peut dĂ©sormais plus ĂȘtre demandĂ©e qu’à titre individuel. Les inscriptions collectives n’existent plus.

Auparavant, les intermĂ©diaires pouvaient confier Ă  un organisme central le soin de les inscrire auprĂšs de la FSMA. Cette entitĂ© introduisait une demande d’inscription collective pour le compte de plusieurs intermĂ©diaires. L’organisme central s’assurait en premier lieu du respect des conditions d’inscription par les intermĂ©diaires concernĂ©s. Il tenait leurs dossiers Ă  la disposition de la FSMA.

De nouvelles dispositions lĂ©gales118 ont mis fin Ă  la possibilitĂ© d’introduire des demandes d’inscription collectives. La lĂ©gislation a par ailleurs prĂ©vu le transfert, par les organismes centraux, de tous les dossiers collectifs existants Ă  la FSMA.

Ce transfert a eu lieu au cours du premier semestre 2022. Les organismes centraux ont, au total, transfĂ©rĂ© Ă  la FSMA 5 919 dossiers d’intermĂ©diaires d’assurance, d’intermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement ainsi que d’intermĂ©diaires de crĂ©dit, qui avaient fait l’objet d’une inscription collective.

Le transfert technique de ces dossiers a Ă©tĂ© opĂ©rĂ© le 8 juin 2022. Depuis cette date, tous les intermĂ©diaires supportent l’entiĂšre responsabilitĂ© de la gestion de leur dossier d’inscription. Ils sont lĂ©galement tenus de communiquer sans dĂ©lai Ă  la FSMA toute modification intervenue dans ce dossier, en utilisant l’application Cabrio119. La FSMA en a informĂ© personnellement tous les intermĂ©diaires concernĂ©s.

Le transfert physique des dossiers collectifs Ă  la FSMA a Ă©tĂ© clĂŽturĂ© Ă  la fin du mois de juin 2022. Les concepts d’organisme central et d’inscription collective appartiennent dĂ©sormais au passĂ©.

118 L’article 20 de la loi du 6 dĂ©cembre 2018 transposant la directive (UE) 2016/97 ; les articles 142, 188, 2°, et 189, 2°, de la loi du 2 mai 2019 portant des dispositions financiĂšres diverses.

119 Cabrio est l’application en ligne qui permet aux prĂȘteurs et aux intermĂ©diaires d’introduire leur dossier de demande auprĂšs de la FSMA par voie Ă©lectronique. Toute modification apportĂ©e Ă  leur dossier d’agrĂ©ment ou d’inscription doit Ă©galement ĂȘtre communiquĂ©e Ă  la FSMA par le biais de cette application.

118 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

PCP pour l’intermĂ©diation en crĂ©dit : extension de la dĂ©finition

En 2022, la FSMA a publiĂ© sur son site web une FAQ traitant de l’extension de la dĂ©finition lĂ©gale de personne en contact avec le public (PCP) en matiĂšre de crĂ©dits.

Une PCP est une personne qui prend part aux activitĂ©s d’intermĂ©diation en crĂ©dit auprĂšs d’un prĂȘteur ou d’un intermĂ©diaire de crĂ©dit. La PCP propose des contrats de crĂ©dit ou fournit des informations Ă  leur sujet. Cette personne est en contact direct avec le public. Depuis le 1er aoĂ»t 2022, les personnes qui ne sont pas directement en contact avec le public relĂšvent elles aussi de ce statut. Il s’agit alors de personnes qui exercent des activitĂ©s dans le backoffice sans ĂȘtre en contact avec les clients.

Selon sa dĂ©finition lĂ©gale, l’intermĂ©diation en crĂ©dit couvre des activitĂ©s allant de la phase prĂ©contractuelle jusqu’à la conclusion d’un contrat de crĂ©dit.

Certaines activitĂ©s ne sont pas considĂ©rĂ©es comme faisant partie de l’intermĂ©diation en crĂ©dit. Cela vaut, par exemple, pour la gestion et l’exĂ©cution de contrats de crĂ©dit ou l’octroi d’une assistance dans ce cadre. Les personnes actives sur ces terrains ne relĂšvent donc pas de la dĂ©finition Ă©largie de PCP.

Cette dĂ©finition ne porte pas davantage sur les personnes qui exercent des fonctions de support sans lien avec le processus d’offre ou de conclusion de contrats de crĂ©dit ou qui ne sont qu’indirectement impliquĂ©es dans ce processus. Il s’agit, par exemple, des collaborateurs du service des ressources humaines ou du service informatique. Il en va de mĂȘme pour les personnes qui prĂ©parent les documents commerciaux et lĂ©gaux, tels que des folders et templates, destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s dans le cadre de l’offre de crĂ©dits.

Dans sa nouvelle FAQ120, la FSMA donne des exemples concrets d’activitĂ©s relevant ou non de la dĂ©finition de PCP. Pour trancher cette question, c’est l’activitĂ© exercĂ©e rĂ©ellement par une personne qui est dĂ©terminante, pas la description officielle de ses tĂąches.

La FSMA mise sur la simplification administrative

En 2022, la FSMA s’est fortement investie dans une simplification administrative devant bĂ©nĂ©ficier aux intermĂ©diaires soumis Ă  son contrĂŽle.

Les intermĂ©diaires doivent fournir plusieurs documents et informations Ă  la FSMA, notamment pour lui permettre de vĂ©rifier, au moment oĂč ils demandent leur inscription, s’ils possĂšdent l’expertise adĂ©quate et l’honorabilitĂ© professionnelle nĂ©cessaires pour exercer leurs fonctions. Pour ce faire, la FSMA met Ă  leur disposition une sĂ©rie de questionnaires et de modĂšles de documents.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 119
120 Voir la FAQ 342 « Qui
? ».
est qualifiĂ© de PCP, ou y est assimilĂ©, dans le cadre de l’intermĂ©diation en crĂ©dit

La FSMA a adaptĂ© ses diffĂ©rents questionnaires et modĂšles de document. Elle a Ă©galement simplifiĂ© la communication Ă  faire sur le respect de l’obligation de recyclage. DorĂ©navant, une seule dĂ©claration annuelle sur l’honneur par intermĂ©diaire suffit. Dans cette dĂ©claration, l’intermĂ©diaire certifie que toutes les personnes soumises Ă  l’obligation de recyclage qui travaillent dans son entreprise ont suivi les cours de recyclage requis au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e. Cette dĂ©claration vaut pour tous les statuts de l’intermĂ©diaire121

La FSMA a Ă©galement amĂ©liorĂ© l’application Cabrio sur plusieurs points. Il est ainsi dĂ©sormais plus facile pour les intermĂ©diaires de tenir leur dossier Ă  jour. Leurs demandes portant sur des modifications trĂšs limitĂ©es, pour lesquelles ils ne doivent plus fournir aucun document, seront traitĂ©es beaucoup plus rapidement. La gestion du dossier d’inscription en ce qui concerne les bureaux belges a Ă©galement Ă©tĂ© simplifiĂ©e pour les intermĂ©diaires d’assurance et les intermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement.

FOCUS 2023

L’AR Harmonisation, qui est entrĂ© en vigueur le 1er janvier 2022, a uniformisĂ© les rĂšgles en matiĂšre de recyclage pour les diffĂ©rentes catĂ©gories d’intermĂ©diaires. De nouvelles Ă©volutions sur le plan du recyclage sont Ă©galement attendues en 2023. La FSMA prĂ©pare actuellement un rĂšglement et prĂ©voit la publication d’une nouvelle sĂ©rie de FAQ.

En 2023, ce sera la premiĂšre fois que les intermĂ©diaires devront fournir Ă  la FSMA une dĂ©claration annuelle sur l’honneur concernant le respect de l’obligation de recyclage. Ils devront tĂ©lĂ©charger cette dĂ©claration dans l’application en ligne Cabrio pour le 31 mars 2023 au plus tard.

Comme les années précédentes, la FSMA enverra également en 2023 des newsletters portant sur le thÚme du recyclage, qui est en plein développement.

120 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
121 L’intermĂ©diaire transmet cette dĂ©claration complĂ©tĂ©e et signĂ©e Ă  la FSMA au moyen de l’application Cabrio (comme expliquĂ© dans la newsletter du 24 novembre 2022).

ContrĂŽle des prĂȘteurs, des plateformes de crowdfunding et d’autres prestataires de services

La FSMA contrĂŽle l’accĂšs Ă  la profession de toute une sĂ©rie de prestataires de services et surveille la maniĂšre dont ils respectent leurs conditions d’agrĂ©ment ou d’autres exigences. Il s’agit des prĂȘteurs en crĂ©dit hypothĂ©caire et en crĂ©dit Ă  la consommation, des plateformes de crowdfunding, des planificateurs financiers indĂ©pendants, des bureaux de change et des prestataires de services liĂ©s aux monnaies virtuelles.

Au 31 dĂ©cembre 2022, on dĂ©nombrait 177 prĂȘteurs, huit plateformes de crowdfunding et huit planificateurs financiers indĂ©pendants agréés par la FSMA. Neuf bureaux de change Ă©taient enregistrĂ©s auprĂšs de la FSMA.

Obligation d’inscription de certains prestataires de services liĂ©s aux monnaies virtuelles

Depuis le 1er mai 2022, un enregistrement doit ĂȘtre demandĂ© pour les activitĂ©s de prestataire de services d’échange entre monnaies virtuelles et monnaies lĂ©gales et de prestataire de services de portefeuilles de conservation (« VASP »), comme suite Ă  la transposition de la 5 e directive anti-blanchiment.

Les personnes morales qui, le 1er mai 2022, exerçaient de telles activitĂ©s de maniĂšre professionnelle et habituelle Ă©taient autorisĂ©es par la loi Ă  poursuivre provisoirement leurs activitĂ©s Ă  la double condition de le notifier Ă  la FSMA avant le 30 juin 2022 et d’introduire une demande d’inscription avant le 1er septembre 2022 et ce, jusqu’à ce que la FSMA se soit prononcĂ©e sur leur demande d’inscription. Au 31 dĂ©cembre 2022, aucun VASP n’avait Ă©tĂ© enregistrĂ© par la FSMA.

Traitement des dossiers d’agrĂ©ment des plateformes de crowdfunding

Le rĂšglement europĂ©en instituant le statut unique de prestataire europĂ©en de services de financement participatif pour les entrepreneurs est applicable depuis le 10 novembre 2021. Cela signifie que depuis cette date, l’agrĂ©ment europĂ©en est obligatoire pour pouvoir offrir, au sein de l’Union europĂ©enne, des services de financement participatif s’ils tombent dans le champ d’application du RĂšglement (financement participatif sous forme de prĂȘts ou de valeurs mobiliĂšres, pour lesquels les porteurs de projets ne peuvent pas ĂȘtre des consommateurs).

Le rÚglement prévoit une période transitoire permettant aux plateformes de crowdfunding déjà agréées sous le régime de la loi du 18 décembre 2016 de convertir leur agrément « belge » en agrément « européen ».

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 121

Cette pĂ©riode transitoire courait initialement jusqu’au 10 novembre 2022. La Commission europĂ©enne a dĂ©cidĂ© de la prolonger jusqu’au 10 novembre 2023. Ceci donne aux plateformes existantes davantage de temps pour prĂ©parer leur dossier d’agrĂ©ment, sachant que ces plateformes devront avoir obtenu leur agrĂ©ment au plus tard Ă  l’échĂ©ance de la pĂ©riode transitoire pour pouvoir continuer Ă  offrir leurs services.

Le rĂšglement encadre strictement la procĂ©dure de demande d’agrĂ©ment, tant pour ce qui concerne les dĂ©lais que pour ce qui concerne le contenu du dossier d’agrĂ©ment. Un rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© de la Commission europĂ©enne122 vient par ailleurs complĂ©ter le rĂšglement en Ă©tablissant un formulaire type de demande d’agrĂ©ment.

En 2022, la FSMA a agréé un premier prestataire europĂ©en de services de financement participatif. Quatre autres demandes d’agrĂ©ment sont en cours de traitement. Sur les huit plateformes123 reprises sur les listes tenues par la FSMA, trois ont indiquĂ© vouloir introduire leur demande d’agrĂ©ment auprĂšs d’une autoritĂ© d’un autre Etat europĂ©en. Ces plateformes pourront, le cas Ă©chĂ©ant et une fois agréée dans cet Etat membre, utiliser leur passeport pour offrir leurs services en Belgique.

Quant aux nouveaux prestataires, ils doivent en tout Ă©tat de cause solliciter l’agrĂ©ment europĂ©en pour pouvoir dĂ©marrer leur activitĂ© de financement participatif.

Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme

Certains prestataires de services financiers soumis au contrĂŽle de la FSMA doivent se conformer Ă  des rĂšgles et obligations strictes visant Ă  prĂ©venir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ils doivent identifier, Ă©valuer et comprendre les risques auxquels ils sont exposĂ©s, puis prendre des mesures pour rĂ©duire et gĂ©rer ces risques. Le contrĂŽle de la FSMA vise Ă  vĂ©rifier s’il en est bien ainsi. Il s’agit pour la FSMA d’un point d’action important.

Centralisation des compétences au sein de la FSMA

Depuis le mois de mars 2022, l’ensemble des compĂ©tences de la FSMA en matiĂšre de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LBC/FT) sont centralisĂ©es au sein d’un mĂȘme service, tant pour les aspects de contrĂŽle opĂ©rationnel que pour le dĂ©veloppement de la politique LBC/FT.

122 RĂšglement dĂ©lĂ©gué (UE) 2022/2112 de la Commission du 13 juillet 2022 complĂ©tant le rĂšglement (UE) 2020/1503 du Parlement europĂ©en et du Conseil par des normes techniques de rĂ©glementation prĂ©cisant les exigences et modalitĂ©s Ă  respecter pour la demande d’agrĂ©ment en tant que prestataire de services de financement participatif.

123 Il y a par ailleurs une entreprise rĂ©glementĂ©e qui avait notifiĂ© son intention d’offrir en Belgique des services de crowdfunding et qui doit, sous le rĂšglement europĂ©en, Ă©galement introduire une demande d’agrĂ©ment.

122 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Cette organisation renforce l’efficacitĂ© de cet axe de contrĂŽle en optimalisant les interactions entre la connaissance pratique des secteurs contrĂŽlĂ©s et les rĂ©flexions relatives Ă  l’évolution du cadre lĂ©gal et rĂ©glementaire. La synthĂšse entre, d’une part, les enseignements tirĂ©s des contrĂŽles rĂ©alisĂ©s et, d’autre part, les discussions de principe sur le dispositif lĂ©gal de LBC/FT, permet une action mieux calibrĂ©e et plus prĂ©cise Ă  tous les niveaux, tant en ce qui concerne l’application des dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires qu’en ce qui concerne leur interprĂ©tation et la nĂ©cessitĂ© de les faire Ă©voluer.

Par ailleurs, cette centralisation crĂ©e un point de contact unique pour toutes les entitĂ©s assujetties Ă  la lĂ©gislation LBC/FT lorsqu’elles souhaitent s’adresser Ă  la FSMA, pour quelque raison que ce soit. De mĂȘme que pour les entitĂ©s assujetties, le point de contact unique vaut Ă©galement pour toutes les autoritĂ©s compĂ©tentes pour la LBC/FT, tant au niveau national (la Banque Nationale de Belgique, la Cellule de Traitement des Informations FinanciĂšres, la TrĂ©sorerie, le SPF Economie, 
) qu’international (l’AutoritĂ© Bancaire EuropĂ©enne, la Commission europĂ©enne, le Groupe d’Action FinanciĂšre, ...).

Organisation de la premiĂšre Ă©dition de l’AMLCO DAY

Le 3 octobre 2022, et pour la premiĂšre fois, la FSMA a organisĂ© l’AMLCO DAY. Il s’agit d’un Ă©vĂ©nement destinĂ© principalement aux AML compliance officers (AMLCO) des entitĂ©s assujetties qui relĂšvent des compĂ©tences de contrĂŽle de la FSMA.

L’objectif est de partager avec les AMLCO les informations essentielles et d’actualitĂ© en lien avec la lĂ©gislation LBC/FT, non seulement dans une perspective nationale mais aussi europĂ©enne. Par ailleurs, cet Ă©vĂ©nement est aussi une opportunitĂ© pour les AMLCO de recevoir un feedback sur les contrĂŽles LBC/FT opĂ©rĂ©s par la FSMA au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e.

Cette premiÚre édition virtuelle a réuni plus de 2 300 personnes, francophones et néerlandophones, et a mis en lumiÚre les questions que les AMLCO se posent quant à leur rÎle, mais aussi en ce qui concerne le rÎle du haut dirigeant responsable et de la direction effective des entités assujetties à la législation LBC/FT.

La FSMA entend organiser cet Ă©vĂ©nement de maniĂšre rĂ©currente. Lors de cette premiĂšre Ă©dition, l’évĂ©nement Ă©tait ouvert Ă  un large public provenant de tous les secteurs contrĂŽlĂ©s. En fonction des prioritĂ©s de contrĂŽle ou des Ă©volutions spĂ©cifiques Ă  un ou plusieurs secteurs, l’AMLCO DAY pourra prendre diffĂ©rentes formes et viser plus particuliĂšrement les AMLCO de certains des secteurs contrĂŽlĂ©s.

Diversité des contrÎles et informations fournies aux entités assujetties

Les procĂ©dures LBC/FT de plusieurs entreprises d’investissement et des sociĂ©tĂ©s de gestion ont Ă©tĂ© revues dans le cadre de leur demande d’agrĂ©ment ou d’extension d’agrĂ©ment. La FSMA a procĂ©dĂ© Ă  diffĂ©rentes inspections sur place auprĂšs d’un bureau de change et de sociĂ©tĂ©s actives dans le secteur de la gestion d’actifs.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 123

La FSMA a poursuivi ses efforts en matiĂšre d’information des secteurs contrĂŽlĂ©s en publiant deux newsletters sur les sujets d’actualitĂ© en matiĂšre de LBC/FT. La FSMA a Ă©galement publiĂ© en mars 2022 une communication faisant rĂ©fĂ©rence aux sanctions imposĂ©es Ă  la Russie et Ă  la BiĂ©lorussie en rĂ©ponse Ă  l’agression militaire contre l’Ukraine. Elle a rappelĂ© aux entitĂ©s assujetties que le respect de ces sanctions requiert d’en prendre connaissance et de dĂ©terminer les mesures Ă  prendre pour s’y conformer, notamment, au regard des clients, de la contrepartie d’une transaction ou d’un produit financier et des services financiers fournis. La FSMA a Ă©galement rappelĂ© l’obligation d’informer la TrĂ©sorerie (SPF Finances) de toutes les informations relatives Ă  l’exĂ©cution des sanctions financiĂšres, comme les informations relatives aux fonds gelĂ©s ou les informations relatives Ă  la constatation d’infractions Ă©ventuelles. Enfin, elle a aussi soulignĂ© que les AMLCO des entitĂ©s assujetties doivent Ă©galement tenir compte des sanctions financiĂšres dans la mise en Ɠuvre de leur approche fondĂ©e sur les risques en matiĂšre de LBC/FT, notamment dans l’application des mesures de vigilance Ă  l’égard de la clientĂšle et des opĂ©rations qui ont un lien avec des pays faisant l’objet de sanctions.

SociĂ©tĂ©s de gestion de fonds d’investissement

Le nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion s’est accru

La FSMA contrĂŽle l’organisation et le fonctionnement des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées de droit belge. Les sociĂ©tĂ©s de gestion ont pour activitĂ© principale de gĂ©rer des fonds d’investissement. Il existe deux sortes d’agrĂ©ment pour les sociĂ©tĂ©s de gestion, selon le type de fonds d’investissement qu’elles sont autorisĂ©es Ă  gĂ©rer en fonction de leur statut : soit des organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM), soit des organismes de placement collectif alternatifs (OPCA). Une sociĂ©tĂ© de gestion peut Ă©galement possĂ©der les deux agrĂ©ments.

Les OPCVM sont des OPC qui rĂ©pondent aux conditions de la directive UCITS. Ils bĂ©nĂ©ficient d’un passeport europĂ©en et peuvent donc ĂȘtre commercialisĂ©s librement au sein de l’EEE. Les OPCA peuvent poursuivre un large Ă©ventail de stratĂ©gies d’investissement. Il s’agira, par exemple, de fonds de private equity, de fonds immobiliers ou de fonds Ă  effet de levier. Mais les fonds d’actions, les fonds obligataires, les fonds monĂ©taires ou les fonds mixtes qui ne sont pas agréés conformĂ©ment Ă  la directive UCITS sont Ă©galement des OPCA. Pour les OPCA, il n’existe pas de rĂ©gime de contrĂŽle harmonisĂ© au niveau europĂ©en, mais les gestionnaires agréés d’OPCA sont, tout comme les sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPCVM, soumis Ă  des rĂšgles europĂ©ennes harmonisĂ©es.

124 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ContrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de fonds d’investissement et des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement

En 2022, le nombre total de sociĂ©tĂ©s de gestion s’est accru, passant de 16 Ă  19 (voir graphique 18). Cette hausse est principalement due Ă  l’augmentation du nombre de sociĂ©tĂ©s agréées uniquement pour la gestion d’OPCA. Trois sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPCA ont obtenu un agrĂ©ment. Le nombre de sociĂ©tĂ©s agréées pour la gestion d’OPCVM est restĂ© stable. Une sociĂ©tĂ© de gestion disposant du double agrĂ©ment a Ă©tĂ© transformĂ©e en succursale d’une sociĂ©tĂ© de gestion Ă©trangĂšre, tandis qu’une nouvelle sociĂ©tĂ© de gestion s’est vu dĂ©livrer un double agrĂ©ment. Fin 2022, dix sociĂ©tĂ©s de gestion Ă©taient agréées pour gĂ©rer des OPCVM et 17 sociĂ©tĂ©s de gestion disposaient d’un agrĂ©ment pour gĂ©rer des OPCA.

Les actifs sous gestion ont accusé une légÚre baisse

En 2022, les actifs gĂ©rĂ©s par les sociĂ©tĂ©s de gestion agréées de droit belge ont accusĂ© une lĂ©gĂšre baisse (voir graphique 19)124. Cette baisse s’est produite dans des conditions de marchĂ© difficiles et est restĂ©e limitĂ©e malgrĂ© le fait qu’un acteur important ait perdu son agrĂ©ment de sociĂ©tĂ© de gestion belge.

Globalement, les sociĂ©tĂ©s agréées pour la gestion d’OPCVM gĂšrent un volume d’actifs nettement supĂ©rieur Ă  celui sous gestion auprĂšs des sociĂ©tĂ©s dont l’agrĂ©ment ne couvre que la gestion d’OPCA. Fin 2022, les dix sociĂ©tĂ©s disposant d’un agrĂ©ment pour pouvoir gĂ©rer des OPCVM avaient sous gestion un montant total de 225 milliards d’euros, rĂ©parti entre des OPCA et, pour la grande majoritĂ©, des OPCVM. Les neuf sociĂ©tĂ©s agréées uniquement pour la gestion d’OPCA n’avaient, en revanche, qu’un montant de trois milliards d’euros sous gestion.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 125
ïź Total ïź Nouvelles sociĂ©tĂ©s de gestion ïź SociĂ©tĂ©s de gestion radiĂ©es ïź Uniquement OPCA ïź Tant OPCVM qu’OPCA ïź Uniquement OPCVM 2020 2021 2022 8 6 +1 -1 +4 1 8 6 2 8 9 2 15 16 19
Graphique 18 : Évolution du nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A) agréées belges (au 31 dĂ©cembre) 124 Les statistiques relatives aux sociĂ©tĂ©s de gestion peuvent ĂȘtre adaptĂ©es par la suite lorsqu’une sociĂ©tĂ© de gestion transmet ultĂ©rieurement Ă  la FSMA une correction de certaines statistiques.

Gestionnaires de petite taille

Les gestionnaires de petite taille gĂ©rant des OPCA non publics sont des entitĂ©s qui ne peuvent dĂ©tenir qu’un montant limitĂ© d’actifs sous gestion. En fonction de leur politique d’investissement, ce seuil est fixĂ© Ă  100 millions d’euros ou Ă  500 millions d’euros. A condition de respecter ce seuil et de ne pas offrir au public les parts des OPCA qu’ils gĂšrent, ces gestionnaires sont soumis uniquement Ă  une obligation d’enregistrement prĂ©alable et Ă  une obligation de reporting annuel ainsi qu’au respect des rĂšgles visant Ă  lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).

Au cours de la pĂ©riode sous revue, la FSMA a traitĂ© 36 enregistrements et 15 radiations. Cela signifie que le secteur s’est accru, en net, de 21 gestionnaires de petite taille.

Fin 2021, les actifs sous gestion dans ce secteur atteignaient un montant de 7,3 milliards d’euros125 .

125 Les chiffres sur la taille du secteur en termes d’actifs sous gestion Ă  la fin de l’annĂ©e 2022 n’étaient pas encore dĂ©finitifs Ă  la date de publication du prĂ©sent rapport. CalculĂ© sur la base du dernier Ă©tat du reporting, le montant des actifs sous gestion s’élevait, fin 2022, Ă  8,14 milliards d’euros.

126 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź Total ïź SociĂ©tĂ©s de gestion gĂ©rant uniquement des OPCA ïź SociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC 2020 2021 2022 185 781 229 832 225 058 1 475 2 031 3 010 187 256 231 862 228 068
Graphique 19 : Évolution des actifs sous gestion auprĂšs des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées belges (en millions d’euros, au 31 dĂ©cembre)
31/12/2020 31/12/2021 31/12/2022 Gestionnaires de petite taille 140 176 197

La part des OPCA non publics et des OPCA étrangers a gagné en importance

En 2022, l’actif net total des OPCA gĂ©rĂ©s par des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées belges a augmentĂ© de 25 %, pour s’établir Ă  prĂšs de 40 milliards d’euros126. Durant la pĂ©riode sous revue, la composition de la population des OPCA gĂ©rĂ©s par des sociĂ©tĂ©s de gestion belges s’est toutefois modifiĂ©e.

Si, Ă  la fin de l’annĂ©e 2020, les OPCA publics belges reprĂ©sentaient encore 36 % de ce secteur, leur part Ă©tait tombĂ©e, fin 2022, Ă  5 %. Celle des OPCA Ă©trangers a, dans le mĂȘme temps, progressĂ© pour atteindre 40 %. Bien qu’ayant subi une baisse de leur actif net en 2022, les OPCA non publics belges reprĂ©sentent encore 55 %, soit la majeure partie de l’actif net total du secteur. Les modifications intervenues dans la composition de ce secteur s’expliquent en partie par les changements observĂ©s au niveau de la population des sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPCA agréées (voir graphique 20).

La plus grande partie de l’actif net est gĂ©rĂ©e par le biais de fonds de fonds. Il existe Ă©galement d’autres fonds : principalement des fonds obligataires, des fonds d’actions et des fonds mixtes127 L’importance globale des fonds de private equity et des fonds immobiliers augmente, mais reste limitĂ©e.

Graphique 20 : Évolution de l’actif net total des OPCA gĂ©rĂ©s par des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées belges (par type et en millions d’euros, au 31 dĂ©cembre)

126

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 127
ïź Total ïź OPCA Ă©trangers ïź OPCA publics belges ïź OPCA non publics belges 2020 2021 2022 280 16 704 9 694 25 737 2 799 3 226 21 312 2 104 15 609 26 678 31 762 39 025
Actif net total des OPCA, communiquĂ© par les sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPCA agréées belges, compte non tenu des fonds masters inclus dans le reporting 127 Selon la typologie prĂ©sentĂ©e dans le schĂ©ma de reporting sur les OPCA, Ă  adresser Ă  la FSMA.

Les sociĂ©tĂ©s de gestion offrent Ă©galement des services d’investissement

En marge de leur activitĂ© principale, les sociĂ©tĂ©s de gestion peuvent Ă©galement offrir des services d’investissement. Ces services comprennent la gestion individuelle de portefeuilles et la fourniture de conseils en placement. La garde et l’administration de parts d’OPCA ainsi que la rĂ©ception et la transmission d’ordres portant sur des instruments financiers figurent Ă©galement parmi les services d’investissement que les sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPCA peuvent proposer.

Six sociĂ©tĂ©s de gestion disposent d’un agrĂ©ment les autorisant Ă  offrir des services d’investissement (voir graphique 21). Elles sont toutes agréées pour la gestion individuelle de portefeuilles. L’agrĂ©ment de trois sociĂ©tĂ©s couvre Ă©galement la fourniture de conseils en placement, tandis qu’une sociĂ©tĂ© est Ă©galement agréée pour la rĂ©ception et la transmission d’ordres portant sur des instruments financiers.

sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A) agréées belges autorisĂ©es Ă  offrir des services d’investissement (au 31 dĂ©cembre)

ïź Total

ïź Gestion individuelle de portefeuilles

ïź Fourniture de conseils en placement

ïź Garde et administration de parts d’OPCA

ïź RĂ©ception et transmission d’ordres portant sur des instruments ïŹnanciers

Vu le nombre peu Ă©levĂ© de sociĂ©tĂ©s agréées pour la fourniture de conseils en placement, le volume d’actifs sous conseil ne dĂ©passe pas la barre des sept milliards d’euros (voir graphique 22).

128 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
2020 2021 2022 7 5 1 2 1 0 2 7 4 1 6 3
Graphique 21 : Évolution du nombre de
7 7 6

Les sociétés de gestion externalisent une partie de leurs fonctions de gestion

La gestion des fonds d’investissement inclut, entre autres, la gestion du portefeuille d’investissement, l’administration du fonds, la commercialisation des parts et la gestion des risques. Les sociĂ©tĂ©s de gestion peuvent, pour chacun des OPC qu’elles gĂšrent, exercer elles-mĂȘmes ces fonctions de gestion ou, sous certaines conditions, les externaliser auprĂšs d’autres entitĂ©s.

Ainsi, les sociĂ©tĂ©s doivent notamment identifier et gĂ©rer tous les risques rĂ©sultant d’accords d’externalisation, adopter des mĂ©thodes de suivi et reporting adaptĂ©es Ă  la nature des fonctions externalisĂ©es et aux risques y liĂ©s et attribuer en interne les responsabilitĂ©s pour la mise en place et le suivi des dispositifs d’externalisation.

L’externalisation peut porter sur une ou plusieurs des fonctions susvisĂ©es et peut concerner l’ensemble de la fonction de gestion ou une partie bien dĂ©finie de celle-ci. Cependant, les sociĂ©tĂ©s doivent conserver en permanence une substance suffisante et ne pas devenir une « coquille vide » ou une « sociĂ©tĂ© boĂźte aux lettres ».

En 2022, la FSMA a rĂ©alisĂ© une enquĂȘte visant Ă  mieux cerner les pratiques des sociĂ©tĂ©s de gestion concernant l’externalisation de leurs fonctions rĂ©glementĂ©es, y compris de leurs fonctions de gestion collective. Cette enquĂȘte a notamment dĂ©bouchĂ© sur l’établissement d’un relevĂ© dĂ©taillĂ© des externalisations opĂ©rĂ©es par ces sociĂ©tĂ©s. Elle a Ă©galement permis Ă  la FSMA d’évaluer les risques liĂ©s aux pratiques d’externalisation, ainsi que la capacitĂ© des sociĂ©tĂ©s de gestion Ă  gĂ©rer ces risques de maniĂšre appropriĂ©e.

Il est ressorti de cette enquĂȘte de la FSMA que ce sont principalement les sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC publics qui externalisent tout ou partie de leurs fonctions rĂ©glementĂ©es. Dans les sociĂ©tĂ©s agréées uniquement pour la gestion d’OPCA non publics, les externalisations sont limitĂ©es.

La gestion du portefeuille d’investissement est externalisĂ©e par 37 % des sociĂ©tĂ©s de gestion (voir graphique 23, panel A). Seule une proportion limitĂ©e des sociĂ©tĂ©s de gestion externalisent la gestion du portefeuille pour une partie significative des OPC. Pour la plupart des sociĂ©tĂ©s de gestion qui externalisent la gestion du portefeuille, l’externalisation est limitĂ©e Ă  moins de la moitiĂ© des actifs sous gestion.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 129

Fin 2022, les sociĂ©tĂ©s de gestion belges gĂ©raient des portefeuilles d’une valeur de 157 milliards d’euros (voir graphique 22). Ce montant est infĂ©rieur Ă  celui du total des actifs sous gestion, qui se chiffre Ă  228 milliards d’euros (voir graphique 19). Cette diffĂ©rence s’explique en partie par l’externalisation partielle de la gestion du portefeuille.

Les portefeuilles gĂ©rĂ©s par les sociĂ©tĂ©s de gestion agréées belges comprennent les portefeuilles des OPC pour lesquels elles ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es comme sociĂ©tĂ© de gestion et dont elles n’externalisent pas la gestion, mais aussi les portefeuilles des OPC pour lesquels elles n’ont pas Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es comme sociĂ©tĂ© de gestion mais bien comme gestionnaire de portefeuille, et les portefeuilles d’autres clients. Il s’agit dans ce cas d’autres formes de gestion collective128 ou de portefeuilles de clients individuels.

À la fin de l’annĂ©e 2021, le montant des portefeuilles effectivement gĂ©rĂ©s restait supĂ©rieur au montant total des actifs sous gestion. La diminution du montant des portefeuilles effectivement gĂ©rĂ©s est en grande partie imputable Ă  l’évolution de la population des sociĂ©tĂ©s de gestion agréées au cours de la pĂ©riode sous revue (voir graphique 18).

130 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź Total ïź Actifs sous conseil ïź Actifs sous gestion 2020 2021 2022 271 006 257 932 150 296 8 763 10 678 6 618 279 769 268 610 156 914
Graphique 22 : Évolution du total des actifs sous gestion et sous conseil auprĂšs des sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A) agréées belges (en millions d’euros, au 31 dĂ©cembre) 128 La gestion du portefeuille d’une institution de retraite professionnelle (IRP) constitue un exemple d’autre forme de gestion collective.

PrĂšs de 70 % des sociĂ©tĂ©s de gestion confient au moins une partie de l’administration des OPC Ă  d’autres entitĂ©s (voir graphique 23, panel B). Cette externalisation peut porter notamment sur l’évaluation du portefeuille et la dĂ©termination de la valeur des parts ou sur le contrĂŽle du respect des dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires. Les sociĂ©tĂ©s de gestion font toutefois principalement appel Ă  d’autres entitĂ©s pour l’émission et le rachat des parts ainsi que pour l’enregistrement des opĂ©rations et la conservation des piĂšces y affĂ©rentes.

Un peu plus de la moitié des sociétés de gestion externalisent, en totalité ou en partie, la commercialisation des parts (voir graphique 23, panel C). La majorité des sociétés de gestion confient cette fonction à un seul distributeur. Un certain nombre de sociétés de gestion confient cette fonction à plusieurs distributeurs.

Seul un nombre limité de sociétés de gestion externalisent la fonction de gestion des risques (voir graphique 23, panel D).

Graphique 23 : Nombre de sociétés de gestion agréées belges dont (une partie) des fonctions de gestion ont été externalisées (en %, 2022)

ïź Externalisation (d’une partie) de la fonction

ïź Pas d’externalisation

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 131
Gestion du
d'investissement Panel
Administration Panel C: Commercialisation des parts Panel D: Gestion des risques 69% 19% 44% 63% 37% 56% 31% 81%
Panel A:
portefeuille
B:

L’actionnariat belge reste important

La FSMA s’assure que les actionnaires des sociĂ©tĂ©s de gestion prĂ©sentent les qualitĂ©s nĂ©cessaires. A la fin de l’annĂ©e 2022, presque toutes les sociĂ©tĂ©s de gestion belges avaient un actionnaire majoritaire belge. Pour la plupart des sociĂ©tĂ©s de gestion, l’actionnaire majoritaire n’appartient pas Ă  un groupe bancaire (voir graphique 24). La plus grande partie du montant total des actifs sous gestion se trouve dans les mains de sociĂ©tĂ©s de gestion appartenant Ă  un groupe bancaire belge.

Graphique 24 : Évolution du nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A) agréées belges, par type d’actionnaires sur la base du (des) actionnaire(s) majoritaire(s) (au 31 dĂ©cembre)

ïź Total

ïź Actionnaires Ă©trangers en dehors d’un groupe bancaire

ïź Actionnaires belges en dehors d’un groupe bancaire

ïź Groupe bancaire Ă©tranger

ïź Groupe bancaire belge

Le

nombre de sociétés de gestion étrangÚres est

en hausse

Les sociĂ©tĂ©s de gestion originaires d’autres pays de l’Espace Ă©conomique europĂ©en peuvent opĂ©rer en Belgique par la voie de succursales ou sous le rĂ©gime de la libre prestation de services. Le nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion Ă©trangĂšres autorisĂ©es Ă  exercer des activitĂ©s en Belgique a augmentĂ© au cours de la pĂ©riode sous revue. Fin 2022, le nombre de succursales de sociĂ©tĂ©s de gestion Ă©trangĂšres enregistrĂ©es en Belgique s’élevait Ă  19. La FSMA a par ailleurs reçu une notification de la part de 270 sociĂ©tĂ©s de gestion Ă©trangĂšres ayant l’intention d’exercer des activitĂ©s en Belgique dans le cadre de la libre prestation de services (voir graphique 25).

132 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
2020 2021 2022 5 1 7 2 5 1 8 2 6 1 11 1 15 16 19

Sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en investissement

Le nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement s’est accru

Les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement (SGPCI) ont pour activitĂ© principale de fournir des services d’investissement Ă  des clients individuels. En 2022, le nombre total de SGPCI est passĂ© de 17 Ă  19. Au cours de la pĂ©riode sous revue, trois sociĂ©tĂ©s ont Ă©tĂ© agréées en qualitĂ© de SGPCI, tandis qu’une sociĂ©tĂ© a mis fin Ă  ses activitĂ©s de SGPCI.

Les services d’investissement que les SGPCI peuvent offrir comprennent la gestion de portefeuille, le conseil en investissement, la rĂ©ception et la transmission d’ordres portant sur un ou plusieurs instruments financiers, l’exĂ©cution d’ordres au nom de clients ou une combinaison de ces services. Pratiquement toutes les SGPCI disposent d’un agrĂ©ment les autorisant Ă  proposer Ă  leurs clients des services de gestion de portefeuille ou des services de conseil en investissement, ou une combinaison des deux (voir graphique 26). Sur les 19 SGPCI agréées, 11 offrent les deux services d’investissement, tandis que 7 SGPCI offrent uniquement l’un de ces deux services. Parmi ces SGPCI, 14 sont Ă©galement agréées pour la rĂ©ception et la transmission d’ordres portant sur un ou plusieurs instruments financiers. Il s’agit, pour l’une d’entre elles, du seul service d’investissement qu’elle offre. Une seule SGPCI possĂšde un agrĂ©ment incluant l’exĂ©cution d’ordres au nom de clients.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 133
ïź Nombre total de sociĂ©tĂ©s ïź En libre prestation de services ïź Via une succursale 2020 2021 2022 244 17 264 19 270 20 261 283 290
Graphique 25 : Évolution du nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion d’OPC(A) Ă©trangĂšres enregistrĂ©es en Belgique (au 31 dĂ©cembre)

Graphique 26 : Évolution du nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement agréées belges et rĂ©partition des services d’investissement couverts par leur agrĂ©ment (au 31 dĂ©cembre)

ïź Total

ïź Nouvelles sociĂ©tĂ©s

ïź SociĂ©tĂ©s radiĂ©es

ïź Conseil en investissement ïź Gestion de portefeuille

Les actifs sous gestion et sous conseil ont accusé une légÚre baisse

MalgrĂ© l’augmentation du nombre de SGPCI, le volume des actifs sous gestion et des actifs sous conseil a lĂ©gĂšrement diminuĂ© en 2022 (voir graphique 27) 129. Cette baisse s’est produite dans des conditions de marchĂ© difficiles, oĂč les rendements sur les marchĂ©s financiers Ă©taient souvent nĂ©gatifs.

Graphique 27 : Évolution du total des actifs sous gestion et sous conseil auprĂšs des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement belges (en millions d’euros, au 31 dĂ©cembre)

134 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź ExĂ©cution d’ordres ïź RĂ©ception et transmission d’ordres 2020 2021 2022 13 13 12 1 13 13 12 1 14 15 14 1 -1 +3 17 17 19
ïź
ïź Actifs sous conseil ïź Actifs sous gestion 2020 2021 2022 8 360 2 483 11 886 2 599 11 665 2 350 10 843 14 484 14 016
Total
129 Les statistiques relatives aux SGPCI peuvent ĂȘtre adaptĂ©es par la suite lorsqu’une SGPCI transmet ultĂ©rieurement Ă  la FSMA une correction de certaines statistiques.

Les SGPCI peuvent offrir des services d’investissement tant Ă  des clients de dĂ©tail qu’à des clients professionnels. Elles peuvent Ă©galement proposer ces services sous des formes de gestion collective130. Dans le domaine de la gestion de portefeuille, la majoritĂ© des actifs sont gĂ©rĂ©s par le biais de produits d’investissement collectif. La plupart des actifs sous conseil appartiennent Ă  des clients de dĂ©tail.

L’actionnariat belge reste important

La FSMA s’assure que les actionnaires des SGPCI prĂ©sentent les qualitĂ©s nĂ©cessaires. A la fin de l’annĂ©e 2022, la majeure partie des SGPCI belges avaient un actionnaire majoritaire belge. Pour la plupart des SGPCI, l’actionnaire majoritaire n’appartient pas Ă  un groupe bancaire (voir graphique 28).

Graphique 28 : Évolution du nombre de sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement belges, par type d’actionnaires sur la base du (des) actionnaire(s) majoritaire(s) (au 31 dĂ©cembre)

ïź Total

ïź Actionnaires Ă©trangers en dehors d’un groupe bancaire

ïź Actionnaires belges en dehors d’un groupe bancaire

ïź Groupe bancaire Ă©tranger

ïź Groupe bancaire belge

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 135
2020 2021 2022 11 5 11 5 1 1 1 1 12 5 17 17 19
130 Par exemple, un organisme de placement collectif (OPC) ou une institution de retraite professionnelle (IRP).

Le nombre d’entreprises d’investissement Ă©trangĂšres est en hausse

Les entreprises d’investissement originaires d’autres pays de l’Espace Ă©conomique europĂ©en peuvent opĂ©rer en Belgique par la voie de succursales, par l’intermĂ©diaire d’agents liĂ©s ou sous le rĂ©gime de la libre prestation de services. Le nombre d’entreprises d’investissement Ă©trangĂšres autorisĂ©es Ă  fournir des services d’investissement ou Ă  exercer des activitĂ©s d’investissement en Belgique a augmentĂ© au cours de la pĂ©riode sous revue. Fin 2022, on dĂ©nombrait 21 succursales d’entreprises d’investissement Ă©trangĂšres enregistrĂ©es en Belgique. Sept entreprises d’investissement Ă©trangĂšres ont par ailleurs notifiĂ© leur intention d’offrir des services d’investissement par l’intermĂ©diaire d’un agent liĂ©. La FSMA a Ă©galement reçu une notification de la part de 1 421 entreprises d’investissement Ă©trangĂšres souhaitant exercer des activitĂ©s en Belgique dans le cadre de la libre prestation de services (voir graphique 29).

Qualités requises des actionnaires de sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en investissement

Dans le cadre de son contrĂŽle prudentiel, la FSMA Ă©value l’aptitude des personnes qui souhaitent acquĂ©rir une participation qualifiĂ©e dans une sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille et de conseil en investissement de droit belge ou augmenter leur participation qualifiĂ©e en tant qu’actionnaire.

La FSMA examine si ces personnes prĂ©sentent les qualitĂ©s nĂ©cessaires au regard du besoin de garantir une gestion saine et prudente de la sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille et de conseil en investissement. Si elle a des motifs raisonnables de considĂ©rer que tel n’est pas le cas, la FSMA peut s’opposer Ă  l’intention de ces personnes d’acquĂ©rir ou d’augmenter une participation qualifiĂ©e. Elle dispose pour ce faire d’une pĂ©riode d’évaluation de 60 jours.

136 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź Nombre total de sociĂ©tĂ©s ïź En libre prestation de services ïź Via un agent liĂ© ïź Via une succursale 2020 2021 2022 1 050 21 4 4 7 21 21 1 396 1 421 1 075 1 421 1 449
Graphique 29 : Évolution du nombre d’entreprises d’investissement Ă©trangĂšres enregistrĂ©es en Belgique (au 31 dĂ©cembre)

Dans son analyse, la FSMA s’appuie sur la lĂ©gislation belge131 et sur les orientations Ă©mises par les autoritĂ©s europĂ©ennes de surveillance132. Ces orientations prĂ©voient, entre autres, que la FSMA doit tenir compte de la soliditĂ© financiĂšre du candidat acquĂ©reur et du respect des exigences prudentielles par l’entreprise cible.

Au cours de la pĂ©riode sous revue, la FSMA a traitĂ© deux dossiers – émanant d’une seule sociĂ©té – dans lesquels une modification de l’actionnariat tombant dans le champ d’application de ce rĂ©gime lĂ©gal Ă©tait proposĂ©e.

Dans un premier scĂ©nario, une sociĂ©tĂ© nouvelle Ă  constituer acquerrait toutes les actions existantes d’une sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille et de conseil en investissement. Dans un second scĂ©nario, la sociĂ©tĂ© nouvellement constituĂ©e n’acquerrait qu’une participation minoritaire dans la sociĂ©tĂ© cible.

Dans les deux scĂ©narios, une partie importante du prix d’achat serait financĂ©e par un prĂȘt bancaire. Le candidat acquĂ©reur rembourserait l’intĂ©gralitĂ© de ce prĂȘt bancaire au moyen des dividendes de la sociĂ©tĂ© cible. Ces dividendes – qui sont des revenus futurs non garantis – constituaient la seule source de revenus du candidat acquĂ©reur.

Sur la base de ces scĂ©narios, le candidat acquĂ©reur ne serait pas en mesure de soutenir financiĂšrement la sociĂ©tĂ© cible en cas de besoin. En outre, la nĂ©cessitĂ© de rembourser le financement bancaire au moyen de dividendes aurait clairement un impact nĂ©gatif sur la situation financiĂšre de la sociĂ©tĂ© cible et pourrait engendrer des conflits d’intĂ©rĂȘts entre le candidat acquĂ©reur et la sociĂ©tĂ© cible.

Par consĂ©quent, la soliditĂ© financiĂšre du candidat acquĂ©reur n’était pas garantie. L’analyse du premier dossier a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© que ce dernier ne disposait pas de fonds propres suffisants pour rĂ©pondre aux exigences lĂ©gales. La FSMA a fait part de ses prĂ©occupations au candidat acquĂ©reur, qui a retirĂ© le dossier pour les deux scĂ©narios.

Le contrĂŽle de la soliditĂ© financiĂšre des entreprises rĂ©glementĂ©es, dans lesquelles la capacitĂ© financiĂšre des actionnaires joue un rĂŽle important, constitue une pierre angulaire de la surveillance prudentielle de la FSMA. La FSMA continuera Ă  suivre de prĂšs ce genre de dossiers afin de s’assurer du respect permanent des exigences relatives Ă  l’aptitude des actionnaires souhaitant acquĂ©rir une participation qualifiĂ©e.

131 Loi du 25 octobre 2016 relative Ă  l’accĂšs Ă  l’activitĂ© de prestation de services d’investissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement, article 31.

132 Orientations communes du 5 mai 2017 relatives Ă  l’évaluation prudentielle des acquisitions et des augmentations de participations qualifiĂ©es dans des entitĂ©s du secteur financier.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 137

Meilleur suivi de la sous-traitance Ă  des prestataires de services en nuage

Les sociétés de gestion et les gestionnaires de portefeuille font appel, pour certaines tùches, à des prestataires de services en nuage.

Pour mieux encadrer de telles externalisations, l’autoritĂ© europĂ©enne ESMA a publiĂ© des orientations visant Ă  aider les entreprises et les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă  identifier les risques et Ă  assurer le suivi des dĂ©fis dĂ©coulant des accords de sous-traitance de services en nuage. Cette approche s’applique depuis la dĂ©cision de sous-traiter jusqu’à la mise en place de stratĂ©gies de retrait, en passant par la sĂ©lection d’un prestataire de services en nuage et le suivi des activitĂ©s sous-traitĂ©es.

Ces orientations s’appliquent Ă  tous les accords de sous-traitance conclus Ă  partir du 31 juillet 2021. Les accords existants devaient ĂȘtre rĂ©visĂ©s pour le 31 dĂ©cembre 2022 en fonction de ces orientations.

En 2022, la FSMA a publiĂ© ces orientations sur son site web et fourni de plus amples explications Ă  ce sujet. Elle a interrogĂ© Ă  ce moment-lĂ  les sociĂ©tĂ©s de gestion et les gestionnaires de portefeuille sur l’externalisation de fonctions critiques ou importantes auprĂšs de prestataires de services en nuage.

Cette enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© que deux tiers des entreprises font appel Ă  un prestataire de services en nuage externe pour la prise en charge (partielle) de fonctions critiques ou importantes. Elles recourent la plupart du temps Ă  un tel prestataire pour trois catĂ©gories de fonctions : le stockage des donnĂ©es, l’infrastructure rĂ©seau et les logiciels de gestion des ordres ou du portefeuille. Cette externalisation s’effectue principalement auprĂšs d’un certain nombre d’acteurs Ă©tablis.

La FSMA utilisera les donnĂ©es issues de cette enquĂȘte pour Ă©valuer les risques dĂ©coulant des accords de sous-traitance de services en nuage, ainsi que pour identifier les Ă©ventuels risques de concentration et suivre leur Ă©volution. La FSMA Ă©valuera ensuite l’impact potentiel de ces risques sur les autres entreprises soumises Ă  son contrĂŽle et sur la stabilitĂ© du marchĂ© financier.

Le recours Ă  l’externalisation doit ĂȘtre encadrĂ© en vue du maintien d’une organisation adĂ©quate

Dans le cadre de leurs efforts de rationalisation de leur organisation, les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement (SGPCI) et les sociĂ©tĂ©s de gestion peuvent ĂȘtre amenĂ©es Ă  externaliser diverses fonctions qui pourraient contribuer - Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles - Ă  la conduite de leurs activitĂ©s et Ă  leur bon fonctionnement.

138 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Cependant, l’externalisation ne diminue en rien la responsabilitĂ© de ces sociĂ©tĂ©s de tenir compte des principes de saine gestion dans la conduite de leurs activitĂ©s, en vue du maintien d’une organisation adĂ©quate.

Disposer d’une organisation solide et adĂ©quate est une condition essentielle d’agrĂ©ment des SGPCI et sociĂ©tĂ©s de gestion133. La FSMA contrĂŽle que chacune de ces sociĂ©tĂ©s est adĂ©quatement organisĂ©e afin que les activitĂ©s pour lesquelles elle est agréée soient exercĂ©es en conformitĂ© avec la lĂ©gislation applicable, en ce compris les activitĂ©s qu’elle aurait externalisĂ©es.

Les rĂšglementations applicables aux SGPCI et sociĂ©tĂ©s de gestion encadrent l’externalisation de certaines fonctions spĂ©cifiques, telles que la gestion du portefeuille d’investissement de l’OPC et la gestion discrĂ©tionnaire de portefeuille134

L’AutoritĂ© bancaire europĂ©enne (EBA) a publiĂ© des Orientations135 prĂ©cisant les exigences lĂ©gales similaires pour d’autres entreprises du secteur financier, telles que les Ă©tablissements de crĂ©dit, et valant pour toute externalisation de fonction, qu’elle fasse ou non l’objet de rĂšgles lĂ©gales spĂ©cifiques. L’EBA y spĂ©cifie les dispositifs en matiĂšre de gouvernance interne, y compris en termes de gestion saine des risques que ces Ă©tablissements doivent mettre en Ɠuvre lorsqu’ils externalisent des fonctions, en particulier en ce qui concerne l’externalisation de fonctions critiques ou importantes.

S’appuyant entre autres sur les dispositions lĂ©gales applicables en matiĂšre d’externalisation et ces Orientations, la FSMA publie un guide pratique dĂ©veloppant les principes de saine gestion en matiĂšre d’externalisation de toute fonction136 .

Ce guide pratique a, notamment, pour objectif d’aider les SGPCI et sociĂ©tĂ©s de gestion, qui externalisent des fonctions, Ă  identifier et gĂ©rer les risques qui en dĂ©coulent. Il s’agit de les assister depuis la dĂ©cision d’externaliser jusqu’à la mise en place de stratĂ©gies de sortie, en passant par la sĂ©lection d’un prestataire de services et le suivi des activitĂ©s externalisĂ©es.

133 Article 25 de la loi du 25 octobre 2016 relative Ă  l’accĂšs Ă  l’activitĂ© de prestation de services d’investissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement (ci-aprĂšs « loi SGPCI ») ; article 26 de la Loi OPCA ; article 201 de la Loi OPCVM et l’ArrĂȘtĂ© royal du 12 novembre 2012 relatif aux sociĂ©tĂ©s de gestion d’organismes de placement collectif qui rĂ©pondent aux conditions de la directive 2009/65/CE.

134 Pour les SG, voir les articles 29 Ă  32 et 320 de la Loi OPCA, article 202 Loi OPCVM et articles 75 et suivants du rĂšglement dĂ©lĂ©guĂ© n° 231/2013 de la Commission du 19 dĂ©cembre 2012 complĂ©tant la directive 2011/61/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil en ce qui concerne les dĂ©rogations, les conditions gĂ©nĂ©rales d’exercice, les dĂ©positaires, l’effet de levier, la transparence et la surveillance (ci-aprĂšs « RĂšglement AIFM »).

Pour les SGPCI, voir article 25 de la loi SGPCI et les articles 30 et suivants du rĂšglement dĂ©lĂ©gué 2017/565 de la Commission du 25 avril 2016 complĂ©tant la directive 2014/65/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil en ce qui concerne les exigences organisationnelles et les conditions d’exercice applicables aux entreprises d’investissement et la dĂ©finition de certains termes aux fins de ladite directive (ci-aprĂšs « RĂšglement MiFID II »).

135 Orientations relatives Ă  l’externalisation (EBA/GL/2019/02) du 25 fĂ©vrier 2019.

136 Ce guide pratique est destinĂ© Ă  remplacer la circulaire PPB 2004/5 de la CBFA du 22 juin 2004 sur les saines pratiques de gestion en matiĂšre de sous-traitance par des Ă©tablissements de crĂ©dit et des entreprises d’investissement qui est abrogĂ©e. Il a, par ailleurs, vocation Ă  s’appliquer sans prĂ©judice des exigences particuliĂšres en matiĂšre d’externalisation Ă  des prestataires de services en nuage. Celles-ci font l’objet de la circulaire FSMA_2022_19 du 8 juin 2022 – Mise en Ɠuvre des orientations de l’ESMA relatives Ă  la sous-traitance Ă  des prestataires de services en nuage.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 139

La FSMA Ă©value l’utilisation de l’effet de levier auprĂšs des OPCA

Le recours Ă  l’effet de levier ou leverage dans le cadre de la gestion des fonds d’investissement peut comporter des risques sur le plan de la stabilitĂ© financiĂšre. C’est la raison pour laquelle la rĂ©glementation europĂ©enne prĂ©voit que les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă©valuent le risque systĂ©mique137 dĂ©coulant de l’utilisation de l’effet de levier par les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (OPCA).

Sur la base de cette Ă©valuation, les autoritĂ©s compĂ©tentes peuvent imposer des limites Ă  l’utilisation de l’effet de levier ou d’autres restrictions relatives Ă  la gestion des OPCA.

L’ESMA a publiĂ© Ă  ce sujet des orientations qui visent, entre autres, Ă  obtenir une approche cohĂ©rente de cette Ă©valuation138. Les orientations prĂ©voient que les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă©valuent le risque sur une base trimestrielle, conformĂ©ment Ă  la frĂ©quence des rapports qui constituent la base de cette Ă©valuation.

Au cours de la pĂ©riode sous revue, la FSMA a effectuĂ© une enquĂȘte portant sur l’utilisation de l’effet de levier par les gestionnaires belges d’OPCA. Elle a sĂ©lectionnĂ© 25 OPCA entrant en ligne de compte pour cette enquĂȘte en raison du niveau de leur effet de levier ou de leur taille. Il s’agissait d’OPCA belges et Ă©trangers, principalement des fonds de fonds, des fonds d’actions, des fonds obligataires, des fonds mixtes et des fonds structurĂ©s.

La FSMA n’a pas constatĂ© de risques systĂ©miques immĂ©diats nĂ©cessitant l’adoption de mesures propres Ă  l’effet de levier, telles que l’imposition de limites Ă  l’utilisation de cette technique.

L’enquĂȘte a toutefois soulevĂ© certaines questions concernant les donnĂ©es sous-jacentes et la qualitĂ© du reporting. La FSMA a dĂšs lors interrogĂ© plus avant les sociĂ©tĂ©s de gestion concernĂ©es, afin de s’assurer qu’elle comprenait bien la maniĂšre dont ces derniĂšres effectuaient leur reporting et de dĂ©terminer comment elle pourrait amĂ©liorer la qualitĂ© des donnĂ©es. Elle prendra, si nĂ©cessaire, des mesures complĂ©mentaires pour atteindre cet objectif.

137 Article 25 de la directive 2011/61/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 8 juin 2011 sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs et modifiant les directives 2003/41/CE et 2009/65/CE ainsi que les rĂšglements (CE) n° 1060/2009 et (UE) n° 1095/2010, transposĂ© en droit belge par l’article 75, § 1er, de la loi du 19 avril 2014 relative aux organismes de

138 Orientations relatives à l’article 25 de la directive 2011/61/UE.

140 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
placement collectif alternatifs et Ă  leurs gestionnaires.

L’effet de levier comporte des risques systĂ©miques

Les investisseurs qui souhaitent accroĂźtre leur exposition peuvent recourir Ă  l’effet de levier ou leverage. A cette fin, ils peuvent par exemple emprunter des liquiditĂ©s ou des valeurs mobiliĂšres ou conclure des transactions sur produits dĂ©rivĂ©s. En utilisant ces techniques, les investisseurs peuvent faire grimper leurs rendements potentiels, mais peuvent Ă©galement subir des pertes plus importantes. L’utilisation de l’effet de levier comporte dĂšs lors des risques pour les investisseurs qui en font usage.

Le recours Ă  l’effet de levier peut Ă©galement engendrer des risques pour d’autres acteurs du marchĂ© et pour la stabilitĂ© financiĂšre. Le risque accru de perte auprĂšs des investisseurs utilisant ces techniques peut plonger ces derniers dans des difficultĂ©s financiĂšres, ce qui crĂ©e Ă©galement un risque pour les contreparties de ces investisseurs et pour les parties ayant des intĂ©rĂȘts directs ou indirects ou des liens avec ces investisseurs. L’interconnexion des investisseurs avec le systĂšme financier peut ainsi amener l’utilisation de l’effet de levier Ă  avoir des implications systĂ©miques.

Les investisseurs recourant Ă  l’effet de levier peuvent Ă©galement, en cas de fluctuations soudaines des cours, se voir contraints de fournir des sĂ»retĂ©s supplĂ©mentaires aux contreparties d’une transaction financiĂšre (margin calls ou collateral calls). Il est par consĂ©quent possible qu’ils doivent vendre des actifs pour obtenir des liquiditĂ©s.

Si ces ventes ont lieu dans des conditions de marchĂ© tendues, cela peut entraĂźner une nouvelle baisse du prix des actifs et une pression supplĂ©mentaire sur les liquiditĂ©s, ce qui peut Ă©galement avoir un impact sur les autres investisseurs exposĂ©s aux mĂȘmes actifs. Si ces autres investisseurs font de leur cĂŽtĂ© usage de l’effet de levier, ils devront peut-ĂȘtre aussi fournir des sĂ»retĂ©s supplĂ©mentaires et vendre des actifs, le tout Ă©tant susceptible de crĂ©er une spirale nĂ©gative. L’exposition commune des investisseurs utilisant l’effet de levier peut donc Ă©galement avoir des consĂ©quences systĂ©miques.

DĂ©rogation aux rĂšgles de consolidation prudentielle pour les groupes d’entreprises d’investissement

La FSMA a accordĂ© Ă  plusieurs sociĂ©tĂ©s belges actives dans le domaine de la gestion de portefeuille et de conseil en investissement une dĂ©rogation Ă  l’exigence europĂ©enne139 de consolidation prudentielle pour les groupes d’entreprises d’investissement. Cette dĂ©rogation rĂ©duit la charge administrative de ces sociĂ©tĂ©s. Pour bĂ©nĂ©ficier de ce rĂ©gime, les sociĂ©tĂ©s doivent rĂ©pondre Ă  certains critĂšres. Leur structure de groupe doit ĂȘtre suffisamment simple et ne pas prĂ©senter de risques significatifs pour les clients ou le marchĂ©. Lorsqu’elle a octroyĂ© cette dĂ©rogation, la FSMA s’est Ă©galement assurĂ©e de pouvoir continuer Ă  disposer des informations essentielles Ă  l’exercice de son contrĂŽle. La dĂ©rogation est valable pour une pĂ©riode d’un an. La FSMA peut la prolonger aprĂšs Ă©valuation.

CONTRÔLE DES PRESTATAIRES DE SERVICES FINANCIERS / 141
139 RĂšglement (UE) 2019/2033 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 27 novembre 2019 concernant les exigences prudentielles applicables aux entreprises d’investissement.
142 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE

La FSMA assure le contrĂŽle des pensions complĂ©mentaires que les salariĂ©s et les indĂ©pendants peuvent se constituer dans le cadre de leurs activitĂ©s professionnelles. Ces pensions du deuxiĂšme pilier sont gĂ©rĂ©es par des entreprises d’assurance ou des fonds de pension. La FSMA contrĂŽle si ces organismes de pension et leurs organisateurs respectent la lĂ©gislation sociale relative au deuxiĂšme pilier de pension. ParallĂšlement Ă  ce contrĂŽle social, la FSMA exerce Ă©galement un contrĂŽle prudentiel sur les fonds de pension. Cela signifie que la FSMA veille Ă  la santĂ© et Ă  l’organisation adĂ©quate de ces organismes.

/ 143
ContrĂŽle social   144 Les rĂ©serves de pension complĂ©mentaire franchissent le cap des 100 milliards d’euros   144 ContrĂŽles, Ă©tudes et enquĂȘte consommateurs   148 Traitement de plaintes, information, rĂ©glementation et avis   155 ContrĂŽle prudentiel   158 Panorama, rĂ©sultats et mesures de redressement   158 Test de rĂ©sistance, examen, avis et inspection   163

ContrĂŽle social

La lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires fixe les rĂšgles en matiĂšre d’octroi, d’acquisition et de paiement de droits de pension complĂ©mentaires. Cette lĂ©gislation accorde une place primordiale Ă  la protection de ces droits en obligeant en premier lieu les employeurs, les secteurs professionnels et les indĂ©pendants Ă  confier la gestion des droits de pension octroyĂ©s Ă  un organisme de pension. Il peut s’agir d’un fonds de pension ou d’une entreprise d’assurance. La lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires vise Ă©galement Ă  garantir que les affiliĂ©s reçoivent des informations prĂ©cises sur les droits qu’ils ont constituĂ©s et qu’ils puissent dans certains cas avoir voix au chapitre en ce qui concerne leur pension complĂ©mentaire.

La FSMA est chargĂ©e de veiller au respect de cette lĂ©gislation sociale. Elle surveille tant les organisateurs de la pension complĂ©mentaire que les organismes de pension. Ce contrĂŽle social est avant tout exercĂ© au travers d’enquĂȘtes portant sur une thĂ©matique prĂ©cise et concernant l’ensemble du secteur. Pour dĂ©terminer ses prioritĂ©s et le thĂšme Ă  contrĂŽler, la FSMA adopte une approche fondĂ©e sur les risques : prioritĂ© est donnĂ©e aux risques les plus importants.

Les contrÎles peuvent déboucher sur des trajets individuels de mise en application pour les organismes de pension ou les organisateurs de plans de pension complémentaire qui ne respectent pas la législation. Les organisateurs sont dans la plupart des cas les employeurs qui pourvoient à une pension complémentaire pour leurs salariés.

Les contrĂŽles donnent souvent lieu Ă  la publication de fils conducteurs destinĂ©s Ă  aider les organismes de pension Ă  respecter comme il se doit la lĂ©gislation. La FSMA s’inspire alors notamment des bonnes pratiques constatĂ©es au cours d’un contrĂŽle. Les contrĂŽles aboutissent parfois Ă  des recommandations politiques adressĂ©es aux instances publiques concernĂ©es.

Les rĂ©serves de pension complĂ©mentaire franchissent le cap des 100 milliards d’euros

La FSMA publie chaque année un aperçu des pensions complémentaires constituées par les salariés et les indépendants dans le deuxiÚme pilier de pension. Cet aperçu présente une série de données issues de la base de données sur les pensions DB2P. Les chiffres qui suivent reflÚtent la situation au 1er janvier 2022.

Au total, 4,17 millions de personnes se constituent une pension complémentaire. Ce nombre, en augmentation de 3 % par rapport à 2021, correspond à environ 83 % de la population active.

Les droits de pension constituĂ©s s’élĂšvent au total Ă  101 milliards d’euros, un montant en hausse de 5 % par rapport Ă  2021.

144 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

personnes sont affiliées à un plan de pension complémentaire

3 557 884

personnes constituant des droits de pension en tant que salarié

personnes constituant des droits de pension en tant qu’indĂ©pendant

263 848

personnes constituant des droits de pension en tant que salarié et indépendant

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 145
4 173 628
351 896
85 % 9 % 6 %
< 25 25-34 35-44 45-54 55-64 ≄ 65 femmes hommes 423 242 463 373 439 763 353 390 20 187 35 394 55 905 90 895 525 652 626 735 618 880 519 979
Graphique 30 : AffiliĂ©s par tranche d’ñge et par genre

101 milliards d’euros

de réserves de pension acquises

La rĂ©serve acquise est le montant de rĂ©serve de pension qu’un affiliĂ© a dĂ©jĂ  constituĂ© Ă  un certain moment de sa carriĂšre et qui lui est acquis. À sa sortie de service, l’affiliĂ© peut transfĂ©rer ce montant Ă  un autre organisme de pension.

69 %

des réserves acquises sont constituées par des salariés

31 %

des réserves acquises sont constituées par des indépendants

25 entreprises d’assurance gùrent ensemble

81,9 milliards d’euros de rĂ©serves de pension.

144 fonds de pension (IRP) gÚrent ensemble

19,1 milliards d’euros de rĂ©serves de pension.

146 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022 81 % 19 % 18,1 Fonds de pension 1,0 51,5 Assurance de groupe 30,4 69,6 Total 31,4 RĂ©serves acquises (en milliards
d’euros)

Plans de pension pour salariés140

L’employeur est gĂ©nĂ©ralement Ă  l’origine de l’instauration d’un plan de pension pour salariĂ©s. De nombreux employeurs ont mis en place un plan de pension pour tous les salariĂ©s de leur entreprise ou une partie d’entre eux. C’est ce que l’on appelle un plan de pension d’entreprise. L’initiative peut aussi Ă©maner d’un secteur d’activitĂ©. Dans ce cas, le plan de pension s’applique aux salariĂ©s de l’ensemble d’un secteur. L’on parle alors d’un plan de pension sectoriel. Les salariĂ©s qui ne constituent que trĂšs peu ou pas de pension complĂ©mentaire auprĂšs de leur employeur ou de leur secteur peuvent souscrire une pension libre complĂ©mentaire pour les travailleurs salariĂ©s (PLCS). Il existe par ailleurs une sĂ©rie d’autres plans de pension tels que les structures d’accueil des rĂ©serves de pension de salariĂ©s qui sont sortis de service et qui ont transfĂ©rĂ© leurs rĂ©serves de pension Ă  un organisme de pension autre que celui de leur ex-employeur.

2 117 139 salariĂ©s sont affiliĂ©s Ă  un plan d’entreprise rĂ©serves acquises : 59,3 milliards d’euros rĂ©serve acquise moyenne : 28 600 euros

2 324 677 salariĂ©s sont affiliĂ©s Ă  un plan sectoriel rĂ©serves acquises : 5,4 milliards d’euros rĂ©serve acquise moyenne : 2 386 euros

Plans de pension pour indépendants141

1 115 salariĂ©s ont une PLCS rĂ©serves acquises : 2,1 millions d’euros rĂ©serve acquise moyenne : 1 953 euros

329 699 salariĂ©s sont affiliĂ©s Ă  un autre plan rĂ©serves acquises : 4,9 milliards d’euros rĂ©serve acquise moyenne : 14 780 euros

Un travailleur indĂ©pendant peut se constituer individuellement une pension complĂ©mentaire par le biais de la Pension libre complĂ©mentaire pour travailleurs indĂ©pendants (PLCI). Un travailleur ayant le statut de dirigeant d’entreprise indĂ©pendant peut par ailleurs se constituer une pension complĂ©mentaire au travers de l’entreprise dans laquelle il exerce en tant que gĂ©rant ou administrateur par exemple. Les indĂ©pendants qui n’exercent pas leur activitĂ© en sociĂ©tĂ© ont Ă©galement la possibilitĂ© de se constituer une Ă©pargne supplĂ©mentaire grĂące Ă  la Pension libre complĂ©mentaire pour les travailleurs indĂ©pendants personnes physiques (PLCIPP).

531 376

indĂ©pendants se constituent une PLCI rĂ©serves acquises : 9,9 milliards d’euros rĂ©serve acquise moyenne : 18 776 euros

254 778

indĂ©pendants sont affiliĂ©s Ă  un plan de pension en tant que dirigeant d’entreprise indĂ©pendant rĂ©serves acquises : 21,4 milliards d’euros rĂ©serve acquise moyenne : 86 935 euros

6 621

indépendants se constituent une PLCIPP

rĂ©serves acquises : 152,2 millions d’euros rĂ©serve acquise moyenne : 23 179 euros

140 Les salariĂ©s peuvent ĂȘtre affiliĂ©s Ă  plusieurs types de plan de pension Ă  la fois, Ă  des plans d’entreprise et Ă  des plans sectoriels par exemple. Ils sont alors comptabilisĂ©s plusieurs fois dans les statistiques.

141 Les indĂ©pendants peuvent ĂȘtre affiliĂ©s Ă  plusieurs plans de pension, Ă  la PLCI et en tant que dirigeant d’entreprise indĂ©pendant par exemple. Ils sont alors comptabilisĂ©s plusieurs fois dans les statistiques.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 147

ContrĂŽles, Ă©tudes et enquĂȘte consommateurs

La FSMA contrĂŽle rĂ©guliĂšrement si les organismes de pension respectent la lĂ©gislation sociale. Durant l’annĂ©e sous revue, elle a notamment publiĂ© les rĂ©sultats d’une action de contrĂŽle ciblant la liquidation des pensions complĂ©mentaires et la fourniture d’informations sur les coĂ»ts et rendements. Elle a vĂ©rifiĂ© si les employeurs respectaient l’obligation de confier la gestion de la pension complĂ©mentaire Ă  un organisme de pension. Elle a effectuĂ© des contrĂŽles sur le respect par les employeurs de la lĂ©gislation relative aux engagements individuels de pension et a poursuivi son enquĂȘte sur les risques liĂ©s au financement des assurances de groupe. La FSMA a entamĂ© en 2022 une Ă©tude approfondie sur le passage Ă  des produits de branche 23 dans la gestion de pensions complĂ©mentaires. Elle la poursuivra en 2023.

L’importance des dĂ©clarations annuelles dans DB2P

La base de donnĂ©es des pensions complĂ©mentaires ‘DB2P’, gĂ©rĂ©e par l’asbl Sigedis, constitue une source importante d’informations pour les citoyens en ce qui concerne leur pension complĂ©mentaire. Cette base de donnĂ©es qui regroupe les donnĂ©es relatives aux pensions complĂ©mentaires des travailleurs salariĂ©s et des indĂ©pendants qui ont Ă©tĂ© constituĂ©es en Belgique, est accessible aux citoyens via l’application sĂ©curisĂ©e Mypension.be. Chacun peut de la sorte suivre Ă  n’importe quel moment l’évolution de ses droits de pension complĂ©mentaire.

Au cours des contrĂŽles menĂ©s ces derniĂšres annĂ©es, la FSMA s’est montrĂ©e intransigeante vis-Ă vis des organismes de pension qui ne respectaient pas correctement leurs obligations de reporting Ă  DB2P. Cela a permis de conscientiser davantage ceux-ci Ă  l’importance de la qualitĂ© et la ponctualitĂ© des dĂ©clarations Ă  DB2P. Entre 2021 et 2022, l’évolution positive constatĂ©e depuis plusieurs annĂ©es s’est confirmĂ©e, notamment au niveau du respect des dĂ©lais de dĂ©claration Compte tenu de l’importance d’effectuer un reporting correct Ă  DB2P, la FSMA continuera Ă  suivre de prĂšs les dĂ©clarations des organismes de pension afin de s’assurer que les efforts entrepris jusqu’à prĂ©sent soient poursuivis de maniĂšre pĂ©renne.

148 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

L’utilisation d’anciennes adresses cause des retards dans la liquidation de pensions complĂ©mentaires

Ces derniĂšres annĂ©es, la FSMA s’est prĂ©occupĂ©e de veiller Ă  ce que la liquidation des pensions complĂ©mentaires s’effectue de maniĂšre rapide et correcte. Ce thĂšme figurait parmi ses prioritĂ©s en 2022 Ă©galement.

La pension complĂ©mentaire doit en principe ĂȘtre liquidĂ©e au moment de la mise Ă  la pension lĂ©gale. L’organisme de pension doit alors prendre contact avec l’affiliĂ© au plan de pension complĂ©mentaire pour rĂ©gler la liquidation. Il est pour cela essentiel que l’organisme de pension dispose des derniĂšres coordonnĂ©es du bĂ©nĂ©ficiaire.

Pour leur permettre de remplir efficacement cette obligation, les organismes de pension ont accĂšs aux donnĂ©es du Registre national. Depuis juin 2017, l’asbl publique Sigedis les tient au courant de modifications dans le Registre national grĂące Ă  un flux Ă©lectronique de donnĂ©es venant de DB2P.

AprĂšs avoir reçu des plaintes d’affiliĂ©s retraitĂ©s qui n’avaient pas reçu leur pension complĂ©mentaire, la FSMA menĂ© une enquĂȘte sur la fiabilitĂ© de la procĂ©dure de liquidation suivie par un organisme de pension.

Elle a fait apparaĂźtre que l’organisme de pension prenait contact avec des affiliĂ©s Ă  l’aide de coordonnĂ©es parfois obsolĂštes provenant d’un systĂšme de gestion interne. Il ne tenait pas compte des changements d’adresse dans le Registre national, et cela depuis dĂ©jĂ  un certain nombre d’annĂ©es. La FSMA a imposĂ© Ă  l’organisme de pension de rĂ©gulariser la situation. Plusieurs pensions complĂ©mentaires reprĂ©sentant au total quelque 800 000 euros ont ainsi finalement pu ĂȘtre versĂ©es.

Dans le courant de l’annĂ©e 2022, la FSMA a Ă©tendu son enquĂȘte Ă  d’autres organismes de pension. Elle a constatĂ© que quelques-uns couraient le risque de ne pas payer des pensions complĂ©mentaires parce qu’ils utilisaient des coordonnĂ©es dĂ©passĂ©es.

La FSMA a rappelĂ© aux organismes de pension qu’ils Ă©taient tenus de bien verser la pension complĂ©mentaire au moment de la mise Ă  la retraite. Elle les a avertis qu’utiliser des adresses obsolĂštes serait risquer de faire tomber des donnĂ©es sensibles en de mauvaises mains. Le cas Ă©chĂ©ant, la FSMA a imposĂ© une rĂ©gularisation et exigĂ© que les procĂ©dures de liquidation soient revues.

En 2023, la FSMA continuera à vérifier si les organismes de pension utilisent des coordonnées actualisées lors de la liquidation des pensions complémentaires.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 149

Les informations fournies quant aux frais et aux rendements doivent ĂȘtre amĂ©liorĂ©es

La recherche de transparence dans l’univers souvent complexe des pensions complĂ©mentaires est depuis bien longtemps au cƓur des contrĂŽles de la FSMA. Comme la constitution d’une pension complĂ©mentaire s’étale sur de nombreuses annĂ©es, il est en effet souhaitable que l’on sache de quelle maniĂšre un organisme de pension gĂšre les contributions qui lui sont confiĂ©es.

Le rapport dit de transparence a ici toute son importance. Il s’agit d’un document que l’organisme de pension doit Ă©tablir chaque annĂ©e et dans lequel il donne un aperçu des rouages de la pension complĂ©mentaire. Le rapport doit non seulement aborder des Ă©lĂ©ments tels que les frais et les rendements, mais aussi Ă©voquer la stratĂ©gie d’investissement adoptĂ©e et fournir des informations sur la durabilitĂ© des placements.

L’organisme de pension doit remettre ce rapport Ă  l’employeur qui a pris l’engagement de pension vis-Ă -vis de ses employĂ©s. Ces derniers, les affiliĂ©s au plan de pension complĂ©mentaire, peuvent Ă©galement demander Ă  le recevoir.

La FSMA avait, dans le passĂ©, contrĂŽlĂ© la qualitĂ© de ces rapports pour la premiĂšre fois. Elle avait Ă  l’époque formulĂ© bon nombre de remarques, notamment par rapport Ă  l’emploi de termes vagues et Ă  un abus de jargon. Des Ă©lĂ©ments, pourtant obligatoires, faisaient totalement dĂ©faut dans certains rapports. La FSMA a demandĂ© aux organismes de pension de faire des efforts pour relever la qualitĂ© de ces documents.

La FSMA a achevĂ© une seconde campagne de contrĂŽle au printemps 2022. En Ă©cho Ă  l’intĂ©rĂȘt croissant portĂ© au concept de value for money, l’accent fut cette fois mis sur les informations que le rapport de transparence doit contenir sur les frais et le rendement.

Constat général : des progrÚs considérables ont été accomplis. Presque tous les organismes de pension ont peaufiné leur rapport de transparence et se sont efforcés de rédiger un document compréhensible et complet.

Des problĂšmes ont nĂ©anmoins de nouveau Ă©tĂ© dĂ©celĂ©s. Un petit nombre d’organismes ne fournissent par exemple toujours pas (assez) d’informations sur la structure des frais. Un certain nombre d’entre eux ne donnent pas suffisamment de renseignements sur le rendement rĂ©el des investissements rĂ©alisĂ©s dans le cadre de la gestion de la pension complĂ©mentaire. Les organismes de pension doivent remĂ©dier Ă  ces infractions.

150 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Paiement de la pension complémentaire à des affiliés non retraités

La FSMA a menĂ© en 2020 une action de contrĂŽle relative au processus de paiement de la pension complĂ©mentaire dont les rĂ©sultats ont Ă©tĂ© publiĂ©s en 2021 142. Elle a rĂ©vĂ©lĂ© des situations dans lesquelles des paiements semblent avoir Ă©tĂ© effectuĂ©s au profit d’affiliĂ©s non retraitĂ©s alors que, depuis 2016, la pension complĂ©mentaire ne peut lĂ©galement ĂȘtre liquidĂ©e qu’au moment de la mise Ă  la retraite lĂ©gale.

Suite à ces constatations, une action de contrÎle ciblée a été réalisée en 2022 afin de vérifier si les organismes de pension respectent les rÚgles légales relatives au moment auquel la liquidation de la pension complémentaire peut avoir lieu.

Cette action de contrĂŽle s’est basĂ©e en premier lieu sur une analyse des dĂ©clarations Ă  DB2P. Elle a rĂ©vĂ©lĂ© plusieurs indications suivant lesquelles des affiliĂ©s ĂągĂ©s de 20 Ă  59 ans ont pu percevoir leur pension complĂ©mentaire entre 2018 et 2020 avant une possible mise Ă  la retraite lĂ©gale, et ce en mĂ©connaissance de la rĂšgle de liquidation prĂ©citĂ©e.

Cependant, des trajets de contrÎle individuel ont, par la suite, permis de conclure que dans la grande majorité des cas, à deux exceptions prÚs, ces indications sont attribuables à des erreurs de reporting à DB2P. Les organismes de pension concernés ont par conséquent été mis en demeure de rectifier les données erronées dans DB2P.

Non-respect de l’obligation d’externalisation de la gestion de pensions complĂ©mentaires

La gestion d’une pension complĂ©mentaire doit en principe ĂȘtre confiĂ©e Ă  un organisme de pension. Il peut s’agir d’une entreprise d’assurance ou d’une institution de retraite professionnelle (IRP). C’est ce que l’on appelle « l’obligation d’externalisation ». En vertu de ce principe, c’est Ă  l’organisme de pension qu’il revient d’investir les contributions reçues, de calculer correctement les droits de pension et de liquider la pension complĂ©mentaire.

En 2022, la FSMA a organisĂ© une action de contrĂŽle pour vĂ©rifier si l’obligation d’externalisation Ă©tait respectĂ©e. Elle s’est Ă  cette fin appuyĂ©e sur des donnĂ©es anonymisĂ©es provenant du Cadastre des pensions.

Le Cadastre des pensions est une base de donnĂ©es dans laquelle sont notamment enregistrĂ©es toutes sortes de paiements d’avantages de pensions complĂ©mentaires. En analysant les donnĂ©es de 2020, la FSMA a constatĂ© que le Cadastre des pensions recevait des dĂ©clarations de paiement d’avantages de pensions complĂ©mentaires provenant d’entitĂ©s qui n’étaient pas des organismes de pension.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 151
142 Communication FSMA_2021_14
8 juin 2021 :
2021 de la FSMA, p. 116-117.
du
Paiement de la pension complĂ©mentaire – Rapport d’étude. Voir Ă©galement le rapport annuel

Pour dĂ©terminer s’il y avait dans ces cas non-respect de l’obligation d’externalisation, la FSMA a examinĂ© si ces avantages de pension Ă©taient des pensions complĂ©mentaires telles que dĂ©finies dans la lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires.

S’agissant des avantages de pension qui relevaient de la lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires, la FSMA a vĂ©rifiĂ© s’il existait une exception lĂ©gale Ă  l’obligation d’externalisation. Cette vĂ©rification a nĂ©cessitĂ© une analyse sur mesure. Il a notamment fallu Ă©tudier le statut prĂ©cis du « sponsor » des avantages de pension en question et l’éventuel cadre rĂ©glementaire et institutionnel dont il relevait.

La FSMA a effectuĂ© un contrĂŽle auprĂšs de 45 « sponsors » d’avantages de pension. Trente de ces entitĂ©s pouvaient se prĂ©valoir d’une exception lĂ©gale Ă  l’obligation d’externalisation. La FSMA a prĂ©vu de mettre en place en 2023 un trajet de suivi individuel pour les 15 autres.

La FSMA contrîle l’octroi d’engagements individuels de pension

Un employeur peut promettre une pension complĂ©mentaire Ă  un travailleur bien prĂ©cis. Il s’agit dans ce cas d’un engagement individuel de pension.

Afin d’éviter notamment qu’un tel engagement de pension soit utilisĂ© comme un rĂ©gime de fin de carriĂšre, le lĂ©gislateur a soumis l’octroi d’un engagement individuel de pension Ă  des conditions strictes, dont l’interdiction d’octroyer un engagement de pension Ă  un travailleur au cours des 36 mois prĂ©cĂ©dant sa mise Ă  la retraite. Depuis plusieurs annĂ©es, la FSMA effectue des contrĂŽles annuels portant sur la vĂ©rification de cette condition.

Le contrĂŽle effectuĂ© par la FSMA en 2021 concernant les affiliĂ©s mis Ă  la retraite en 2020 et bĂ©nĂ©ficiant d’un engagement individuel de pension, a rĂ©vĂ©lĂ© l’existence de 15 engagements individuels de pension pour lesquels il existe des indices sĂ©rieux de l’existence d’une mĂ©connaissance de la condition susmentionnĂ©e.

Une telle infraction est susceptible d’ĂȘtre sanctionnĂ©e par l’imposition d’une amende administrative Ă©gale Ă  35 % du capital ou du capital constitutif de la rente Ă  l’encontre des organisateurs concernĂ©s, indĂ©pendamment du montant visĂ©.

Parmi les engagements visĂ©s, trois engagements individuels ont Ă©tĂ© octroyĂ©s durant les 36 mois prĂ©cĂ©dant l’ñge lĂ©gal de la retraite (65 ans) et 12 engagements individuels ont Ă©tĂ© octroyĂ©s durant les 36 mois prĂ©cĂ©dant l’ñge de la retraite anticipĂ©e des affiliĂ©s concernĂ©s.

Compte tenu de ces Ă©lĂ©ments, le comitĂ© de direction de la FSMA a chargĂ© l’auditeur d’instruire chacun des dossiers considĂ©rĂ©s143

152 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
143 Voir également le présent rapport, p. 172.

Étude de suivi sur le financement des assurances de groupe

Dans les engagements de pension de type prestations dĂ©finies, le montant que les affiliĂ©s recevront lors de leur mise Ă  la retraite est dĂ©fini Ă  l’avance. Ce montant dĂ©pend dans la plupart des cas du nombre d’annĂ©es travaillĂ©es et de la hauteur du salaire. Pour constituer ce type de pension complĂ©mentaire, des contributions sont versĂ©es Ă  un organisme de pension chargĂ© de les investir. S’il apparaĂźt au final que les rĂ©serves constituĂ©es ne suffisent pas pour payer la pension complĂ©mentaire promise, l’employeur doit compenser le dĂ©ficit.

Une enquĂȘte menĂ©e par la FSMA en 2019 avait rĂ©vĂ©lĂ© que certaines assurances de groupe prĂ©sentaient un risque accru de sous-financement. En cas de faillite de l’employeur, les rĂ©serves constituĂ©es n’auraient pas suffi pour verser l’intĂ©gralitĂ© des prestations acquises promises. La prestation acquise est le montant auquel un affiliĂ© a droit au moment de sa mise Ă  la retraite.

La FSMA avait publiĂ© les rĂ©sultats de cette enquĂȘte au dĂ©but de l’annĂ©e 2020 et avait Ă  cette occasion appelĂ© les assurances de groupe Ă  renoncer Ă  des mĂ©thodes de calcul ne visant qu’un niveau minimal de financement.

Le ministre des Pensions a demandĂ© Ă  la FSMA de voir si cet appel avait eu un impact concret sur le secteur. La FSMA a dĂšs lors pour la premiĂšre fois lancĂ© en 2021 une enquĂȘte de suivi et demandĂ© aux assureurs de lui transmettre certaines donnĂ©es quantitatives sur les rĂ©gimes appliquant une mĂ©thode de financement minimal qu’ils gĂ©raient.

Les rapports reçus suggĂšrent que l’appel de la FSMA n’a pas fait bouger les choses. L’interprĂ©tation de la mĂ©thode de financement des rĂ©gimes de retraite Ă  financement minimal ne s’est pas rĂ©vĂ©lĂ©e plus prudente. Les donnĂ©es quantitatives datent toutefois de la pĂ©riode COVID, ce qui peut expliquer pourquoi rien n’a changĂ©. En effet, l’incertitude Ă©conomique due Ă  la pandĂ©mie a pu constituer un frein aux initiatives visant Ă  amĂ©liorer le financement des retraites complĂ©mentaires.

Le nombre de rĂ©gimes Ă  financement minimal n’a en revanche pas augmentĂ©, ce qui est en soi un constat positif. La diminution du nombre d’affiliĂ©s ainsi que du montant des rĂ©serves acquises indique que ces rĂ©gimes sont en voie de disparition. Les rĂ©serves acquises sont les droits de pension qu’un travailleur affiliĂ© peut transfĂ©rer vers un autre plan de pension lorsqu’il quitte son employeur.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 153

La gestion des pensions complémentaires se tourne vers les produits de branche 23

Les produits d’assurance de branche 23 se caractĂ©risent par le fait que la valeur des contributions versĂ©es fluctue en fonction d’un ou de plusieurs fonds d’investissement. Contrairement Ă  ce qui est le cas pour un produit d’assurance de branche 21, l’entreprise d’assurance ne garantit pas elle-mĂȘme de rendement. S’aidant d’informations de DB2P fournies par Sigedis, la FSMA a en 2022 pour la premiĂšre fois quantifiĂ© la diffusion de la branche 23 en tant que mode de gestion des pensions complĂ©mentaires.

Bien que la prĂ©fĂ©rence historique pour la gestion en branche 21 se traduise encore par une prĂ©sence assez faible de rĂ©serves en branche 23, en termes absolus, un certain nombre d’observations laissent penser que l’on assiste aux prĂ©mices d’une gĂ©nĂ©ralisation de la gestion en branche 23 dans le deuxiĂšme pilier. Ainsi, la croissance des rĂ©serves en branche 23 est sensiblement plus rapide que celle des rĂ©serves en branche 21. En cinq ans (2016 - 2021), les rĂ©serves en branche 23 ont presque quintuplĂ© (augmentation de 470 %) alors que les rĂ©serves en branche 21 enregistraient une croissance plutĂŽt modĂ©rĂ©e de 26 %.

La diffusion de la branche 23 n’est pas uniforme dans l’ensemble du deuxiĂšme pilier, mais est influencĂ©e par le type de pension complĂ©mentaire. Ainsi, la plus grande partie des rĂ©serves en branche 23 se retrouve dans les rĂ©gimes de pension ne bĂ©nĂ©ficiant pas d’une garantie lĂ©gale de rendement. L’on songe principalement Ă  la pension complĂ©mentaire pour dirigeants d’entreprise (LPCDE) et Ă  des formes plus rĂ©centes de constitution individuelle de pension (PLCI et PLCIPP). Dans les pensions complĂ©mentaires assorties de garanties de rendement lĂ©gales, notamment dans le cas des salariĂ©s (LPC) et de la pension complĂ©mentaire libre pour indĂ©pendants (PLCI), la prĂ©sence de rĂ©serves en branche 23 est beaucoup plus faible. C’est surtout au niveau de la PLCI, oĂč la garantie de rendement repose sur l’organisme de pension, que l’on note une quasi-absence de rĂ©serves gĂ©rĂ©es exclusivement en branche 23.

154 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Traitement de plaintes, information, réglementation et avis

La FSMA traite chaque annĂ©e des questions et plaintes venant de consommateurs et de professionnels. Elle publie des brochures d’information gĂ©nĂ©rale sur les pensions complĂ©mentaires. En tant qu’autoritĂ© de contrĂŽle, elle contribue Ă  l’élaboration de nouvelles rĂ©glementations et Ă©met des avis sur des sujets relevant de sa compĂ©tence.

La FSMA est un point de contact pour les consommateurs et les professionnels

Tout consommateur n’ayant pas trouvĂ© rĂ©ponse Ă  une question ou prĂ©occupation concernant sa pension complĂ©mentaire auprĂšs de son employeur ou de son organisme de pension peut se tourner vers la FSMA. En 2022, la FSMA a reçu 185 notifications de consommateurs.

Comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, la moitiĂ© environ de ces notifications ont portĂ© sur la liquidation de la pension complĂ©mentaire lors de la mise Ă  la retraite. Les consommateurs s’adressent avant tout Ă  la FSMA pour obtenir des informations sur la procĂ©dure de paiement et sur le taux d’imposition applicable lors du versement.

La plupart des questions ou plaintes relatives aux pensions complĂ©mentaires ont Ă©manĂ© de travailleurs salariĂ©s (92 %). Seules 8 % sont venues d’indĂ©pendants.

La FSMA est un point de contact pour les professionnels Ă©galement. Ces derniers s’interrogent sur des problĂ©matiques de gestion au quotidien des pensions. La FSMA donne dans ce cadre son interprĂ©tation de la lĂ©gislation dont elle veille au respect. En 2022, la FSMA a reçu 67 notifications de professionnels.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 155
ïź Total ïź NotiïŹcations de professionnels ïź NotiïŹcations de consommateurs 2017 2018 2019 2020 2021 2022 162 117 282 84 325 74 363 53 261 56 185 67 279 366 399 416 317 252
Graphique 31 : Nombre de notifications de consommateurs et de professionnels

Des brochures sur les pensions complémentaires des travailleurs salariés et indépendants

La FSMA a rĂ©digĂ© des brochures informant les travailleurs salariĂ©s et indĂ©pendants des possibilitĂ©s qui s’offrent Ă  eux pour se constituer une pension complĂ©mentaire. Ces brochures rĂ©pondent Ă  une forte demande d’informations claires sur les pensions complĂ©mentaires pour le grand public. Elles seront disponibles dans le courant de l’annĂ©e 2023.

Les brochures prĂ©sentent les trois piliers de pension en termes concis et simples, dĂ©crivent la place qu’y tiennent les pensions complĂ©mentaires et donnent un aperçu des diffĂ©rents rĂ©gimes pour salariĂ©s et indĂ©pendants.

Pour guider au mieux les consommateurs de pension, l’une des brochures s’adresse spĂ©cifiquement aux travailleurs salariĂ©s et l’autre aux indĂ©pendants. Elles sont structurĂ©es par rĂ©gime social de pension (LPC, PLCS, PLCI, PLCIPP et LPCDE). Chaque rĂ©gime a droit Ă  un chapitre distinct regroupant toutes les informations nĂ©cessaires pour le comprendre.

Pour ne pas surcharger les brochures, les diffĂ©rents sujets sont abordĂ©s de façon aussi brĂšve et simple que possible. Les lecteurs souhaitant obtenir davantage d’informations sont invitĂ©s Ă  consulter le site web de Wikifin, les FAQ relatives aux pensions complĂ©mentaires publiĂ©es sur le site web de la FSMA et le site www.mypension.be.

La FSMA collabore Ă  l’établissement d’une nouvelle rĂ©glementation en matiĂšre de transparence

À la demande du ministre des Pensions et de celui des IndĂ©pendants, la FSMA a rĂ©digĂ© des projets de texte destinĂ©s Ă  une loi144 complĂ©tant la lĂ©gislation sociale relative aux pensions complĂ©mentaires par de nouvelles rĂšgles de transparence dĂ©coulant de la directive europĂ©enne concernant les activitĂ©s et la surveillance des institutions de retraite professionnelle (IORP II).

Les obligations d’information introduites par la directive IORP II ne s’appliquaient jusqu’il y a peu qu’aux fonds de pension145. Elles sont dĂ©sormais Ă©tendues Ă  toutes les institutions de retraite professionnelle. Elles s’appliqueront donc dorĂ©navant aux entreprises d’assurance Ă©galement. Les nouvelles obligations d’information entreront en vigueur par Ă©tapes.

144 Loi du 26 décembre 2022 modifiant diverses dispositions en vue de renforcer la transparence dans le cadre du deuxiÚme pilier de pension, publiée au Moniteur belge du 2 février 2023.

145 La directive IORP II a été transposée par la loi du 11 janvier 2019 relative à la transposition de la directive (UE) 2016/2341 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016 concernant les activités et la surveillance des institutions de retraite professionnelle (IRP) et modifiant la loi du 27 octobre 2006 relative au contrÎle des institutions de retraite professionnelle.

156 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Bien qu’il existe dĂ©jĂ  de nombreuses obligations d’information, il n’est souvent pas facile pour les affiliĂ©s de bien comprendre ce qu’il en est de leur pension complĂ©mentaire. Plusieurs enquĂȘtes de la FSMA ont montrĂ© que l’information sur les pensions complĂ©mentaires souffrait d’un manque d’uniformitĂ© et Ă©tait peu intelligible. C’est pourquoi la FSMA Ă©tait disposĂ©e Ă  apporter son concours Ă  une rĂ©forme des obligations d’information.

Pour Ă©laborer ces textes, la FSMA s’est Ă©troitement concertĂ©e avec les organisations sectorielles PensioPlus et Assuralia, les syndicats et la FĂ©dĂ©ration des entreprises de Belgique. Elle a Ă©galement pris en compte des avis de la Commission des Pensions ComplĂ©mentaires 146, de la Commission des Pensions ComplĂ©mentaires des IndĂ©pendants147 et du Conseil National du Travail148 .

L’objectif est en effet que la nouvelle loi en matiĂšre de transparence bĂ©nĂ©ficie d’un large soutien. La poursuite de la mise en Ɠuvre pratique des nouvelles dispositions relatives aux dĂ©clarations Ă  DB2P et Ă  la prĂ©sentation sur www.mypension.be se fera Ă©galement en Ă©troite concertation avec les partenaires sociaux et les organismes de pension.

Avis sur les petites pensions et les rentes fictives

En 2022, la FSMA a rendu des avis au Conseil National du Travail (CNT). Le premier portait sur la procĂ©dure de liquidation de petites prestations de pension complĂ©mentaire infĂ©rieures Ă  150 euros. Le second concernait les paramĂštres de calcul du coefficient de conversion d’un capital en « rente fictive ».

Mise à jour des informations en ligne sur les pensions complémentaires

La FSMA met des informations sur les pensions complĂ©mentaires Ă  disposition sur son site web – notamment dans les FAQ sur les pensions complĂ©mentaires – et sur le site wikifin.be. Elle attache une grande importance Ă  la mise Ă  jour de ces informations. Elle a actualisĂ© un certain nombre de montants dĂ©coulant de la lĂ©gislation sociale, Ă  la suite notamment de l’indexation automatique en matiĂšre d’impĂŽts sur les revenus et des dĂ©passements de l’indice pivot. Elle a affinĂ© les informations concernant la garantie de rendement lĂ©gale des pensions complĂ©mentaires. Elle a fourni des informations sur la prolongation des mesures COVID et sur les mesures spĂ©ciales prises dans le cadre de la crise Ă©nergĂ©tique, et sur leur incidence sur le plan de pension complĂ©mentaire pour les travailleurs et les employeurs.

146 Avis n° 41 de la Commission des Pensions Complémentaires du 30 mai 2022 concernant la simplification administrative dans le cadre du deuxiÚme pilier de pension des travailleurs salariés.

147 Avis n° 15 de la Commission des Pensions ComplĂ©mentaires des IndĂ©pendants du 17 avril 2022 concernant les possibilitĂ©s en matiĂšre d’automatisation permettant de rĂ©duire les frais de gestion administrative et frais Ă  charge des affiliĂ©s.

148 Avis n° 2282 du Conseil National du Travail du 29 mars 2022 concernant une procédure de paiement simplifiée pour les trÚs petites prestations de pension, inférieures à 150 euros.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 157

ContrĂŽle prudentiel

La FSMA exerce un contrĂŽle prudentiel sur les institutions de retraite professionnelle (IRP), communĂ©ment appelĂ©es fonds de pension, qui exercent des activitĂ©s en Belgique. Elle protĂšge les droits des affiliĂ©s et des rentiers, et veille Ă  la bonne organisation ainsi qu’à la stabilitĂ© et Ă  la soliditĂ© financiĂšres des IRP. Les fonds de pension doivent s’assurer que leurs obligations de pension soient adĂ©quatement financĂ©es. Ils procĂšdent Ă  une valorisation prudente de leurs obligations de pension et prennent soin d’effectuer des placements circonspects et suffisamment diversifiĂ©s. Ils recensent tous les risques significatifs. Ils prennent garde Ă  leur organisation et font montre vis-Ă -vis de leurs parties prenantes de transparence quant Ă  leur politique.

Panorama, résultats et mesures de redressement

Cette section prĂ©sente un panorama du secteur des fonds de pension belges, leurs rĂ©sultats pour l’annĂ©e sous revue et des informations sur ceux d’entre eux qui prennent des mesures de redressement pour apurer des insuffisances.

Les fonds de pension de petite taille transfĂšrent leurs activitĂ©s Ă  d’autres fonds

À la fin de l’annĂ©e 2022, la Belgique comptait 153 IRP de droit belge contre 160 en 2021. En cours depuis quelques annĂ©es, le mouvement de consolidation se poursuit.

De nouveaux fonds de pension de petite taille ont dĂ©cidĂ© de mettre fin Ă  leurs activitĂ©s durant l’annĂ©e sous revue. Ils les ont principalement transfĂ©rĂ©es Ă  d’autres fonds de pension, en gĂ©nĂ©ral des fonds multi-employeurs, mais aussi Ă  des fonds existants faisant partie du mĂȘme groupe Ă©conomique. Un fonds a transfĂ©rĂ© ses activitĂ©s Ă  une assurance de groupe. Un autre a versĂ© Ă  son unique affiliĂ© le capital qui lui revenait lors de sa mise Ă  la retraite.

Le mouvement de consolidation dans le secteur des fonds de pension a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par le renforcement des obligations en matiĂšre de gouvernance dĂ©coulant de l’entrĂ©e en vigueur de la directive IORP II149. De nouvelles exigences de reporting imposĂ©es par la Banque centrale europĂ©enne et par l’autoritĂ© europĂ©enne EIOPA ainsi que l’augmentation des frais de gestion y ont peut-ĂȘtre aussi contribuĂ©.

À la fin de l’annĂ©e 2022, un fonds de pension d’un autre État membre de l’Espace Ă©conomique europĂ©en (EEE) gĂ©rait un plan de pension rĂ©gi par les dispositions de droit social et de droit du travail belges.

Quatorze fonds de pension soumis au contrĂŽle de la FSMA exercent des activitĂ©s Ă  l’étranger. Durant l’annĂ©e sous revue, la FSMA a reçu trois notifications de nouvelles activitĂ©s transfrontaliĂšres et huit notifications de changement ou d’extension d’une activitĂ© existante.

158 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
149 Directive (UE) 2016/2341 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016 concernant les activités et la surveillance des institutions de retraite professionnelle (IRP).

Les graphiques suivants illustrent une série de chiffres-clés concernant le secteur des fonds de pension. De plus amples données statistiques sur ce secteur sont disponibles sur le site web de la FSMA150

ïź IRP de droit belge exerçant une activitĂ© belge, une activitĂ© transfrontaliĂšre dans un État membre de l'EEE et une activitĂ© dans un État non membre de l'EEE : 4

ïź IRP de droit belge exerçant uniquement une activitĂ© transfrontaliĂšre dans un État membre de l'EEE : 3

ïź IRP de droit belge exerçant une activitĂ© belge et transfrontaliĂšre dans un État membre de l'EEE : 7

150 Voir l’aperçu du secteur.

IRP de droit belge ïź exerçant uniquement une activitĂ© belge : 139

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 159
ïź
ïź IRP
ïź IRP de droit belge 2020 2021 2022 169 1 1 1 160 153 170 161 154
Graphique 32 : Nombre d’IRP
Total
étrangÚres exerçant une activité transfrontaliÚre en Belgique
Graphique 33 : Nombre d’IRP de droit belge (en 2022)

Impact négatif des événements en Ukraine

En 2021, les fonds de pension avaient enregistrĂ© un rendement trĂšs positif, supĂ©rieur Ă  8 %. Les Ă©vĂ©nements en Ukraine, la crise Ă©nergĂ©tique qu’ils ont engendrĂ©e et l’inflation qui en a dĂ©coulĂ© ont toutefois provoquĂ© un brusque renversement de tendance. En raison, entre autres, des mauvaises performances des marchĂ©s boursiers, le total bilan a chutĂ© de prĂšs de 15 %, passant de 47,1 milliards d’euros en 2021 Ă  40,2 milliards d’euros en 2022.

L’inflation, qui avait dĂ©jĂ  augmentĂ© en 2021, avant mĂȘme la guerre en Ukraine, a significativement progressĂ© en 2022. Pour la modĂ©rer, la BCE a relevĂ© son taux directeur Ă  plusieurs reprises, ce qui a entraĂźnĂ© une hausse de la courbe des taux d’intĂ©rĂȘt.

La montĂ©e des taux a entraĂźnĂ© une baisse de la valeur de marchĂ© des obligations dĂ©tenues dans les portefeuilles des fonds de pension. L’inflation a fait croĂźtre les engagements de certains fonds de pension. Le tout a contribuĂ© Ă  la dĂ©tĂ©rioration de la situation financiĂšre des fonds de pension.

La FSMA a appelĂ© les fonds de pension Ă  la prudence. Elle leur a demandĂ© d’adopter une attitude attentiste et de voir comment les taux d’intĂ©rĂȘt allaient Ă©voluer avant de rĂ©viser leurs plans de financement.

160 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź
43,3 47,1 40,2 2020 2021 2022
Graphique 34 : Total bilan des IRP de droit belge (en milliards d’euros)
Total bilan

Les fonds de pension prennent des mesures de redressement

Le taux de couverture d’un fonds de pension indique dans quelle mesure ses moyens couvrent ses obligations. Les provisions techniques Ă  court terme correspondent aux rĂ©serves acquises, c’est-Ă -dire aux droits de pension qu’un affiliĂ© peut transfĂ©rer vers un autre organisme de pension lorsqu’il quitte son employeur. Les provisions techniques Ă  long terme sont constituĂ©es sur la base d’une estimation prudente des obligations de pension gĂ©rĂ©es. Les taux de couverture moyens Ă  court terme et Ă  long terme du secteur atteignaient respectivement 152 et 124 pour cent Ă  la fin de l’annĂ©e 2021, des rĂ©sultats lĂ©gĂšrement en hausse par rapport Ă  ceux de la fin de l’annĂ©e 2020.

Les fonds de pension dont le taux de couverture se situe en dessous de 100 %, et qui par consĂ©quent prĂ©sentent un dĂ©ficit de financement, doivent prendre des mesures de redressement pour le combler. Un dĂ©ficit peut survenir au niveau du fonds dans son ensemble – « un dĂ©ficit global » – ou au niveau du plan de pension d’une ou de plusieurs entreprises d’affiliation – « un dĂ©ficit partiel ».

Sept fonds de pension prĂ©sentaient un dĂ©ficit global Ă  la fin de l’annĂ©e 2021. Ce nombre est restĂ© identique entre 2020 et 2021. Le nombre de fonds de pension accusant un dĂ©ficit partiel a quelque peu diminuĂ© (8 Ă  la fin de l’annĂ©e 2021 contre 13 Ă  la fin de l’annĂ©e 2020).

Les dĂ©ficits de financement sont principalement survenus au niveau des obligations de pension Ă  long terme. A la fin de l’annĂ©e 2021, seules trois IRP prĂ©sentaient un dĂ©ficit Ă  court terme.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 161
ïź Provisions techniques Ă  court terme ïź Provisions techniques Ă  long terme 146% 149% 121% 119% 124% 152% 2019 110% 120% 130% 140% 150% 160% 2020 2021
Graphique 35 : Evolution du taux de couverture

En raison du contexte gĂ©opolitique ainsi que des incertitudes socio-Ă©conomiques et de la volatilitĂ© des marchĂ©s financiers qui en rĂ©sultent, la FSMA a surveillĂ© attentivement la situation financiĂšre des fonds de pension au cours du second semestre de l’annĂ©e sous revue. Elle a procĂ©dĂ© Ă  intervalles rĂ©guliers Ă  une Ă©valuation interne de leur taux de couverture. Elle a demandĂ© aux IRP dont le taux de couverture Ă©tait jugĂ© insuffisant de tenir leur situation financiĂšre Ă  l’Ɠil et, le cas Ă©chĂ©ant, de prĂ©parer des mesures de redressement et d’en informer la FSMA.

FOCUS 2023

La FSMA procĂšde de façon rĂ©currente Ă  une Ă©valuation interne du taux de couverture des IRP. Elle s’attend sur cette base Ă  ce que le nombre d’IRP prĂ©sentant des dĂ©ficits de financement ait fortement augmentĂ© Ă  la fin de l’annĂ©e 2022 et Ă  ce qu’une foule de nouvelles mesures de redressement soient dĂšs lors d’application pour 2023.

Il se peut par ailleurs que les fonds de pension profitent de la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt pour augmenter le taux d’actualisation qu’ils utilisent pour calculer les provisions techniques151 et Ă©viter ainsi une insuffisance de financement. Face Ă  la volatilitĂ© des marchĂ©s financiers, il convient toutefois de se montrer prudent. L’analyse du caractĂšre structurel de la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt constitue un Ă©lĂ©ment clĂ© Ă  cet Ă©gard. C’est pourquoi, en 2023, la FSMA ne se contentera pas d’ĂȘtre particuliĂšrement vigilante vis-Ă -vis des IRP prĂ©sentant un dĂ©ficit de financement, mais soumettra Ă©galement les fonds de pension qui relĂšvent leur taux d’actualisation Ă  un examen spĂ©cifique.

162 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź IRP sans dĂ©ïŹcit ïź IRP avec un dĂ©ïŹcit partiel ïź IRP avec un dĂ©ïŹcit global 2019 2020 2021 162 149 145 14 7 7 13 7 8
Graphique 36 : Nombre d’IRP avec ou sans dĂ©ficit 151 Les provisions techniques reflĂštent les engagements de pension gĂ©rĂ©s par une IRP. Elles correspondent Ă  la valeur actuelle des prestations de pension Ă  long terme. Cette valeur actuelle est calculĂ©e en appliquant un taux d’actualisation Ă  la prestation de pension future.

Test de résistance, examen, avis et inspection

Durant l’annĂ©e sous revue, la FSMA a participĂ© Ă  un test de rĂ©sistance europĂ©en ciblant les fonds de pension. Elle a examinĂ© si les personnes occupant des postes clĂ©s dans les fonds de pension disposaient de suffisamment de temps et de ressources pour exercer correctement leurs fonctions. Elle a Ă©mis un avis sur les investissements des fonds de pension dans les combustibles fossiles. Elle a vĂ©rifiĂ© l’évaluation interne des risques rĂ©alisĂ©e par des fonds de pension et a effectuĂ© une inspection axĂ©e sur leur gestion des donnĂ©es.

Tendance de marché défavorable : un test de résistance prend le pouls des fonds de pension

L’AutoritĂ© europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) organise depuis 2015 des tests de rĂ©sistance pĂ©riodiques destinĂ©s Ă  Ă©valuer la rĂ©silience des fonds de pension Ă  des conditions de marchĂ© adverses et Ă  Ă©tudier d’éventuelles rĂ©percussions sur la stabilitĂ© financiĂšre.

Afin de mesurer l’impact d’un scĂ©nario adverse, un test de rĂ©sistance analyse en dĂ©tail la situation financiĂšre de fonds de pension confrontĂ©s Ă  une simulation de crise. Il examine en particulier quel serait le taux de couverture de leurs engagements de pension dans un tel scĂ©nario et si des dĂ©ficits de financement pourraient survenir.

Pour Ă©valuer les retombĂ©es sur la stabilitĂ© financiĂšre, le test s’intĂ©resse aux effets dits de transmission ou second round effects d’un scĂ©nario dĂ©favorable. Les fonds de pension peuvent perturber directement les marchĂ©s financiers s’ils se dĂ©barrassent massivement de certains actifs en modifiant leurs politiques d’investissement en rĂ©ponse Ă  des conditions de marchĂ© dĂ©favorables.

Un scĂ©nario adverse peut aussi influer sur la stabilitĂ© Ă©conomique de façon indirecte. Les revenus et la capacitĂ© d’investissement des entreprises peuvent ĂȘtre altĂ©rĂ©s si elles se voient contraintes de combler les dĂ©ficits de financement de leurs engagements de pension.

De la préparation à la publication des résultats, un test de résistance dure environ cinq trimestres. Comment cela fonctionne-t-il ?

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 163

Comment se déroule un test de résistance?

1. Thùme

L’EIOPA Ă©tablit un roadmap

Il Ă©tablit les thĂšmes du test de rĂ©sistance, tels que le scĂ©nario adverse auquel les fonds de pension vont ĂȘtre soumis, la maniĂšre dont les fonds de pension doivent mesurer l’impact du scĂ©nario adverse, le taux de participation, etc.

2. Élaboration

L’EIOPA dĂ©finit en dĂ©tail les spĂ©cifications techniques du test de rĂ©sistance.

Le ComitĂ© europĂ©en du risque systĂ©mique (CERS) Ă©labore le scĂ©nario adverse en Ă©troite collaboration avec la Banque centrale europĂ©enne (BCE). La calibration dĂ©finitive du scĂ©nario s’effectue juste avant le lancement du test de rĂ©sistance afin qu’il soit basĂ© sur les derniĂšres donnĂ©es Ă©conomiques et financiĂšres disponibles.

3. SĂ©lection

La rĂ©alisation d’un test de rĂ©sistance est un exercice ardu et coĂ»teux. Dans un souci de proportionnalitĂ©, tous les fonds de pension ne doivent pas y participer.

L’EIOPA dĂ©finit des critĂšres minimaux de participation au test de rĂ©sistance. Pour ce faire, elle se base tout d’abord sur la taille du secteur global de chaque État membre. La participation au test de rĂ©sistance est obligatoire pour tous les États membres dont le secteur national des fonds de pension du deuxiĂšme pilier dĂ©passe 500 millions d’euros. C’est le cas de la Belgique.

L’EIOPA fixe ensuite pour les États membres participants des taux de participation minimaux en termes d’actifs gĂ©rĂ©s. En 2022, ce taux Ă©tait de 60 %.

164 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

4. RĂ©alisation

Les fonds de pension sĂ©lectionnĂ©s effectuent le test de rĂ©sistance et analysent son effet sur leur situation financiĂšre. Ils suivent pour cela, d’une part, les rĂšgles d’évaluation nationales et, d’autre part, le Common Balance Sheet Ă©laborĂ© par l’EIOPA qui repose sur une mĂ©thodologie harmonisĂ©e et permet donc certaines comparaisons entre États membres.

En fonction des objectifs, l’EIOPA peut imposer d’autres exercices (analyse de cashflow, projections de pension, etc.).

5. Validation

Les autorités nationales de contrÎle examinent les résultats et les valident. Elles vérifient par exemple si les fonds de pension ont entiÚrement complété le rapport sur le test de résistance, si les données sont cohérentes avec celles dont elles disposent et si les résultats sont conformes aux attentes.

L’EIOPA procĂšde ensuite, avec l’aide des autoritĂ©s nationales de contrĂŽle, Ă  une validation centrale. Ce faisant, elle accorde une attention particuliĂšre aux donnĂ©es manquantes ou incohĂ©rentes et aux outliers, c’est-Ă -dire aux fonds de pension dont les donnĂ©es sont aberrantes.

6. Analyse et publication

L’EIOPA analyse les rĂ©sultats et les rĂ©sume dans un rapport. Le rapport est gĂ©nĂ©ralement publiĂ© Ă  la mi-dĂ©cembre.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 165

TOBIAS DE VOLDER NOUS PARLE DU TEST DE RÉSISTANCE DE L’EIOPA

En 2022, l’EIOPA a pour la premiĂšre fois organisĂ© un test de rĂ©sistance climatique destinĂ© Ă  mieux apprĂ©hender les effets des risques environnementaux sur le secteur des fonds de pension. Comme l’explique Tobias De Volder, spĂ©cialiste des pensions, les rĂ©sultats montrent que « les fonds de pension belges sont en mesure de faire face Ă  un choc climatique. »

Un test de résistance climatique ?

En quoi cela consiste-t-il ?

« Un test de rĂ©sistance climatique peut avoir divers objectifs. Celui de l’EIOPA en 2022 Ă©tait de voir comment les fonds de pension rĂ©agiraient Ă  un brusque changement de politique climatique.

L’EIOPA avait pour cela Ă©laborĂ©, en collaboration avec la BCE, un scĂ©nario de stress imaginant une transition soudaine et dĂ©sordonnĂ©e vers une Ă©conomie verte ayant pour corollaire une forte augmentation du prix du carbone. La hausse du prix du carbone a des retombĂ©es sur l’ensemble de l’économie, provoquant notamment une baisse des cours des actions et une hausse des taux.

Ce scĂ©nario ne tenait donc pas compte des effets physiques d’un changement climatique tels qu’une sĂ©cheresse ou des inondations extrĂȘmes. »

Quels fonds de pension ont pris part à cet exercice ?

« 187 fonds de pension de 18 États membres ont au total participĂ© Ă  cet exercice de test de rĂ©sistance, dont 15 belges. Ces derniers reprĂ©sentaient environ 60 % des actifs gĂ©rĂ©s par les fonds de pension complĂ©mentaire belges et constituaient un Ă©chantillon reprĂ©sentatif du secteur. »

Quel fut l’impact gĂ©nĂ©ral du scĂ©nario climatique appliquĂ© sur les fonds de pension participants ?

« Ce scĂ©nario a eu une incidence significative sur la valeur de marchĂ© des actifs de l’ensemble du secteur europĂ©en des fonds de pension. Elle a chutĂ© de 13 %. Son impact a Ă©tĂ© variable selon le type de rĂ©gime de pension complĂ©mentaire. Il existe des plans DB, dans lesquels l’affiliĂ© a droit Ă  une pension bien dĂ©finie, et des plans DC, oĂč le montant final de la pension est conditionnĂ© par le rendement du fonds de pension. Les fonds de pension Ă  plans DB ont en rĂšgle gĂ©nĂ©rale Ă©tĂ© capables de bien absorber le choc sur les actifs. Les employeurs n’ont donc pas eu Ă  verser de contributions supplĂ©mentaires pour financer la pension promise.

En revanche, les affiliés à des plans DC assument personnellement tout ou partie du risque financier. Leurs droits de pension ont donc été écornés. »

Comment les fonds de pension belges s’en sont-ils sortis ?

« Face au scénario de stress, les fonds de pension belges se sont classés deuxiÚmes, derriÚre les scandinaves, pour ce qui est du plus haut taux de financement des engagements de pension DB. Leurs confortables coussins financiers leur ont permis de bien résister au scénario climatique.

En ce qui concerne les plans DC, la loi belge relative aux pensions complĂ©mentaires prĂ©voit un mĂ©canisme de protection sous la forme d’une garantie de rendement lĂ©gale. Si le fonds de pension n’atteint pas ce rendement minimum au moment du transfert ou de la liquidation des droits de pension, l’employeur est tenu d’apurer l’insuffisance de financement. Cela limite le risque Ă  la baisse pour les affiliĂ©s. »

À quoi les rĂ©sultats du test de rĂ©sistance vont-ils servir ?

« Pour l’EIOPA, ces rĂ©sultats constituent un important outil de contrĂŽle de la stabilitĂ© financiĂšre et d’élaboration de sa politique. Comme tous les fonds de pension belges n’ont pas participĂ© au test de rĂ©sistance, la FSMA ne prĂ©voit pas de mesures de suivi individuelles.

Les rĂ©sultats de ce test de rĂ©sistance ne permettent pas de tirer de conclusions sur la situation macro-Ă©conomique actuelle. Il n’est pas possible de les comparer avec ceux de tests de rĂ©sistance prĂ©cĂ©dents car ceux-ci partaient d’un principe diffĂ©rent. »

166 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
« Les résultats des fonds de pension belges sont parmi les meilleurs en Europe »
« Pour l’EIOPA, ces rĂ©sultats constituent un important outil de contrĂŽle de la stabilitĂ© financiĂšre »

SystĂšme d’apprĂ©ciation du nombre de mandats de responsable d’une fonction clĂ©

La LIRP prĂ©voit que les IRP doivent disposer de responsables pour quatre fonctions clé : la fonction de compliance, d’audit interne, de gestion des risques et la fonction actuarielle. Ces responsables doivent faire l’objet d’un examen de leur caractĂšre fit & proper par la FSMA prĂ©alablement Ă  leur entrĂ©e en fonction. Ils doivent Ă©galement disposer des moyens nĂ©cessaires, notamment en termes de temps disponible pour l’exercice de leur fonction.

Lors de l’examen des candidatures, il a Ă©tĂ© constatĂ© que certaines personnes physiques dĂ©tenaient (directement ou indirectement en tant que reprĂ©sentants permanents de personnes morales) un nombre Ă©levĂ© de mandats de responsable de fonction clĂ©.

Partant de ce constat, la FSMA a procĂ©dĂ© Ă  une enquĂȘte auprĂšs des personnes concernĂ©es pour dĂ©terminer si elles disposaient du temps et des moyens nĂ©cessaires pour exercer correctement leur mission.

L’enquĂȘte a permis de dĂ©velopper une mĂ©thodologie permettant d’apprĂ©cier si un nouveau mandat est acceptable au regard de l’exigence de disponibilitĂ© du responsable de la fonction clĂ©. Les paramĂštres prĂ©pondĂ©rants de cette mĂ©thode sont le type de fonction clĂ© ainsi que la complexitĂ© de l’IRP au sein de laquelle le mandat est exercĂ©.

DĂ©sormais, lorsqu’une personne fait l’objet d’un examen dans le cadre d’une nouvelle nomination ou d’un renouvellement de nomination, sa disponibilitĂ© est examinĂ©e Ă  la lumiĂšre de cette mĂ©thodologie. Le cas Ă©chĂ©ant, contact est pris afin de demander des informations complĂ©mentaires et/ ou de renoncer Ă  un (ou plusieurs) mandats ou Ă  une (ou plusieurs) candidatures.

Avis sur les investissements en énergie fossile

Dans le cadre de l’accord Ă©nergĂ©tique du 18 mars 2022, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a dĂ©cidĂ© de mettre sur pied une concertation avec le secteur financier afin d’éliminer progressivement les investissements en Ă©nergie fossile dans les 2e et 3e piliers de pension. Le service public fĂ©dĂ©ral SantĂ© publique, SĂ©curitĂ© de la Chaine alimentaire et Environnement (ci-aprĂšs « SPF ») a Ă©tĂ© consultĂ© dans ce contexte et a recommandĂ© d’établir une politique d’exclusion des investissements dans des entreprises actives dans les Ă©nergies fossiles. Le 15 juillet 2022, le Ministre des Pensions et le Ministre des Finances ont demandĂ© Ă  la FSMA de rendre un avis sur cette recommandation du SPF. La FSMA a remis son avis aux Ministres le 20 septembre 2022.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 167

Orientations sur l’identifiant d’entitĂ© juridique

Les nouvelles orientations de l’EIOPA concernant l’utilisation de l’identifiant d’entitĂ© juridique (LEI) sont entrĂ©es en vigueur le 1er juillet 2022. La FSMA a publiĂ© une communication152 relative Ă  la mise en Ɠuvre de ces orientations s’agissant des entitĂ©s qui relĂšvent de sa compĂ©tence.

Pour ce qui est des fonds de pension, la FSMA exige sur la base de ces orientations qu’au moins les IRP prĂ©sentant un total bilan Ă©gal ou supĂ©rieur Ă  un milliard d’euros disposent d’un code LEI et l’utilisent pour s’identifier. La FSMA peut de cette maniĂšre se conformer Ă  l’obligation d’utiliser ces codes LEI dans les informations qu’elle doit transmettre Ă  l’EIOPA sur les fonds de pension.

Les fonds de pensions procÚdent à des évaluations internes des risques

L’un des principaux objectifs de la directive IORP II est d’encourager les fonds de pension Ă  mener une gestion active des risques. Ils doivent ainsi dĂ©signer un responsable de la fonction de gestion des risques, mettre en place un systĂšme de gestion des risques et procĂ©der au moins tous les trois ans Ă  une Ă©valuation interne des risques ou own risk assessment (ORA).

Un ORA a pour but d’obtenir une Ă©valuation globale Ă  la fois des risques auxquels l’IRP est exposĂ©e et de sa gestion des risques. Un ORA doit ĂȘtre conçu de façon Ă  ce que l’IRP ait une vision holistique de son profil de risque et qu’elle comprenne de quelle maniĂšre des risques peuvent influer sur son bon fonctionnement et sur le respect de ses engagements. La FSMA a dĂ©taillĂ© ses attentes en matiĂšre d’ORA dans son Guide pratique concernant la mise en Ɠuvre de la directive IORP II153. Elles s’inscrivent dans la ligne des Opinions en matiĂšre de gouvernance et de gestion des risques publiĂ©es par l’EIOPA.

Tous les fonds de pension devaient procĂ©der Ă  un premier ORA avant le 13 janvier 2022 et transmettre un rapport Ă  ce propos Ă  la FSMA. Au cours de l’annĂ©e sous revue, la FSMA a soumis un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de fonds de pension Ă  un contrĂŽle destinĂ© Ă  Ă©valuer la qualitĂ© des rapports ORA. Elle a constatĂ© que les fonds de pension avaient consenti de gros efforts pour rĂ©aliser leur premier ORA avec soin et Ă©tablir un rapport de qualitĂ© sur le sujet. Elle a nĂ©anmoins relevĂ© une grande hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© d’approche et observĂ© que certains aspects du reporting mĂ©ritaient d’ĂȘtre amĂ©liorĂ©s. La FSMA fournira au secteur un retour d’information sur ce point dans le courant de l’annĂ©e 2023.

168 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
152
153
Voir la communication FSMA_2022_17 du 24 mai 2022 : Utilisation de l’identifiant d’entitĂ© juridique (LEI) : mise en Ɠuvre par la FSMA.
Voir
le guide pratique
FSMA_2022_01
du
14
dĂ©cembre 2021 concernant la mise en Ɠuvre de la directive IORP II et les Opinions de l’EIOPA en matiĂšre de gouvernance et de gestion des risques.

La campagne d’inspection sur la gestion des donnĂ©es fait apparaĂźtre des manquements

La FSMA a poursuivi en 2022 la campagne d’inspection consacrĂ©e Ă  la gestion des donnĂ©es qu’elle avait entamĂ©e en 2021. Il est primordial que les donnĂ©es relatives Ă  l’identification de l’affiliĂ©, au salaire et Ă  la carriĂšre, sur lesquelles se fonde un calcul prĂ©cis des droits de pension, soient correctes.

La gestion de ces donnĂ©es est essentielle Ă  la bonne gestion des engagements de pension et Ă  la sauvegarde des droits de pension des affiliĂ©s. Les inspections se sont penchĂ©es sur la qualitĂ© du processus de gestion des donnĂ©es. Elles se sont particuliĂšrement arrĂȘtĂ©es sur les risques de continuitĂ©, de fraude, de cybercriminalitĂ© et rĂ©glementaires. Dans ce dernier cas, la FSMA a examinĂ© si les IRP tenaient compte des nouveautĂ©s de la lĂ©gislation sociale dans leur gestion des donnĂ©es.

La FSMA a achevĂ© cette campagne Ă  la fin de l’annĂ©e 2022. Les constats globaux posĂ©s Ă  la suite de ces inspections rĂ©vĂšlent une Ă©volution positive en termes d’automatisation du processus de gestion des donnĂ©es et de renforcement des procĂ©dures de contrĂŽle pour lutter contre les risques de fraude et de cybercriminalitĂ©. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les IBP ont Ă©galement bien intĂ©grĂ© les derniers changements en matiĂšre de lĂ©gislation sociale dans leur processus de gestion des donnĂ©es.

Les constats de la FSMA ont Ă©galement mis en lumiĂšre une sĂ©rie de points Ă  perfectionner. Ainsi, le cadre procĂ©dural et les mesures de contrĂŽle interne pourraient souvent ĂȘtre amĂ©liorĂ©s. La FSMA a rĂ©guliĂšrement constatĂ© des erreurs dans les donnĂ©es aprĂšs les avoir analysĂ©es. Les donnĂ©es et calculs n’étaient en outre parfois pas ou insuffisamment contrĂŽlĂ©s.

Le contrĂŽle qualitĂ© du processus de transmission des donnĂ©es a lui aussi de temps en temps laissĂ© Ă  dĂ©sirer au niveau du flux de donnĂ©es entre l’employeur et l’IRP ou son prestataire de services. Dans certains cas, la FSMA a Ă©galement observĂ© des diffĂ©rences entre les donnĂ©es de DB2P et la base de donnĂ©es de l’IRP. Des fonds de pension ont en outre sous-exploitĂ© certaines donnĂ©es fournies automatiquement par Sigedis.

La FSMA a de plus recensĂ© un certain nombre d’évĂ©nements occasionnant un risque accru. Il s’agissait essentiellement de changements d’organisme de pension, de prestataire de service et de systĂšme de gestion de donnĂ©es.

La FSMA a pour finir constatĂ© que le contrĂŽle du processus de gestion des donnĂ©es exercĂ© par les responsables de la fonction d’audit interne Ă©tait souvent lacunaire.

La FSMA a envoyĂ© des retours d’information individuels aux fonds de pension concernĂ©s par la campagne d’inspection.

PROTECTION DE LA PENSION COMPLÉMENTAIRE / 169
170 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

RÉPRESSION DES INFRACTIONS FINANCIÈRES

La FSMA peut infliger des sanctions administratives lorsqu’elle constate des infractions Ă  la lĂ©gislation financiĂšre. Ces sanctions prennent la forme d’amendes administratives, imposĂ©es par une commission des sanctions indĂ©pendante, ou de rĂšglements transactionnels.

/ 171
Instruction des dossiers et rĂŽle de l’Auditeur   172 Ouverture de 26 nouveaux dossiers d’instruction en 2022   172 La possibilitĂ© de conclure un rĂšglement transactionnel   173 Quelques rĂšglements transactionnels conclus en 2022   173 ProcĂ©dures judiciaires   176 La dimension internationale de la rĂ©pression des infractions financiĂšres   177

Instruction des dossiers et rîle de l’Auditeur

Lorsque le comitĂ© de direction de la FSMA constate des indices sĂ©rieux de l’existence d’une pratique susceptible de donner lieu Ă  une amende administrative, il charge l’Auditeur d’instruire le dossier. L’Auditeur et ses Ă©quipes disposent de certains pouvoirs d’investigation. Ils peuvent par exemple rĂ©clamer des informations Ă©crites, procĂ©der Ă  des auditions de personnes, rĂ©clamer des donnĂ©es de tĂ©lĂ©communications ou encore procĂ©der Ă  la saisie de certaines donnĂ©es. L’Auditeur transmet ensuite son rapport Ă©crit au comitĂ© de direction. C’est le comitĂ© de direction qui peut alors requĂ©rir des actes d’instruction supplĂ©mentaires, transmettre le dossier Ă  la commission des sanctions, accepter un rĂšglement transactionnel ou classer le dossier sans suite.

Ouverture de 26 nouveaux dossiers d’instruction en 2022

En 2022, le comitĂ© de direction a ouvert 26 nouveaux dossiers d’instruction154 .

Graphique 37 :

ïź Pensions complĂ©mentaires : 14

MarchĂ©s ïŹnanciers et abus de marchĂ© : 7 ïź

Produits ïŹnanciers ïź et prospectus : 1

RĂšgles de conduite : 2 ïź

IntermĂ©diaires : 2 ïź

172 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
Aperçu thĂ©matique des dossiers d’instruction ouverts en 2022 154 Ce chiffre n’inclut pas les dossiers d’instruction qui sont ouverts par la FSMA lorsqu’elle reçoit une demande de collaboration d’une autoritĂ© de contrĂŽle Ă©trangĂšre. Pour plus d’informations au sujet des suites rĂ©servĂ©es Ă  ce type de demandes, voir le prĂ©sent rapport, p. 177.

La possibilité de conclure un rÚglement transactionnel

Un dossier peut se conclure par un rĂšglement transactionnel. C’est le comitĂ© de direction de la FSMA qui peut prendre la dĂ©cision d’accepter un rĂšglement transactionnel. Il y a cependant certaines conditions qui doivent ĂȘtre remplies. La personne concernĂ©e doit avoir collaborĂ© Ă  l’instruction et doit, au prĂ©alable, avoir marquĂ© son accord sur la proposition de rĂšglement transactionnel.

En 2022, le comitĂ© de direction a acceptĂ©, sur proposition de l’Auditeur, la conclusion de 24 rĂšglements transactionnels, pour un montant total cumulĂ© de 1 573 160,97 euros.

Les textes de tous les rĂšglements transactionnels qui ont Ă©tĂ© conclus en 2022 sont consultables sur le site web de la FSMA. A titre d’illustration, certains de ces rĂšglements transactionnels font l’objet de commentaires ci-aprĂšs.

Quelques rÚglements transactionnels conclus en 2022

RÚglement transactionnel en lien avec une manipulation de marché

Le 5 avril 2022, la FSMA a conclu un rĂšglement transactionnel avec une sociĂ©tĂ© cotĂ©e sur Euronext Brussels et ses CEO et CFO de l’époque, ainsi qu’avec avec une sociĂ©tĂ© de bourse et plusieurs de ses collaborateurs, pour un montant total de 397 500 euros, en raison d’une manipulation de marchĂ©. Le rĂšglement transactionnel prĂ©voyait Ă©galement une publication nominative sur le site web de la FSMA pendant 6 mois.

La FSMA avait constatĂ© des infractions Ă  l’interdiction de manipulation de marchĂ© commises dans le cadre d’un programme de rachat d’actions propres de la sociĂ©tĂ© cotĂ©e sur le marchĂ© continu d’Euronext Brussels. Elle avait ouvert une instruction portant sur des infractions potentielles lors de l’exĂ©cution du programme de rachat qui courait du 1er juin 2017 Ă  la fin du mois de mars 2018. Se fondant sur une analyse des transactions effectuĂ©es en fin de journĂ©e durant 23 jours de bourse, la FSMA a estimĂ© que ces transactions avaient pour but de pousser le cours de clĂŽture de l’action de la sociĂ©tĂ© Ă  la hausse.

RÉPRESSION DES INFRACTIONS FINANCIÈRES / 173

La FSMA a constatĂ© que des personnes de contact de la sociĂ©tĂ© cotĂ©e et de la sociĂ©tĂ© de bourse avaient discutĂ© de la maniĂšre dont elles pouvaient porter le cours de l’action Ă  un niveau supĂ©rieur juste avant la clĂŽture de la bourse.

Il est ressorti de l’instruction menĂ©e par la FSMA que les transactions effectuĂ©es avaient effectivement engendrĂ© une hausse – certes souvent limitĂ©e – du cours de clĂŽture de l’action lors de chacun des jours examinĂ©s. La FSMA a considĂ©rĂ© que des indications fausses ou trompeuses avaient ainsi Ă©tĂ© donnĂ©es au marchĂ© et que les investisseurs agissant sur la base des cours affichĂ©s ont donc Ă©tĂ© induits en erreur. Au vu des constats de la FSMA, des infractions Ă  l’interdiction de manipulation de marchĂ© ont de ce fait Ă©tĂ© commises.

RĂšglement transactionnel relatif au non-respect de certaines rĂšgles de conduite MiFID

Le 31 mai 2022, la FSMA a acceptĂ© qu’un rĂšglement transactionnel prĂ©voyant le paiement d’un montant de 500 000 euros et une publication nominative sur le site web de la FSMA soit conclu avec un Ă©tablissement de crĂ©dit de droit belge qui n’avait pas respectĂ© certaines rĂšgles de conduite MiFID et certaines rĂšgles organisationnelles y affĂ©rentes concernant l’adĂ©quation et le caractĂšre appropriĂ© des services fournis (devoir de diligence).

À l’époque des faits examinĂ©s, l’établissement de crĂ©dit concernĂ© fournissait des services d’investissement, dont des conseils en investissement, Ă  des investisseurs de dĂ©tail. Il Ă©tait dĂšs lors tenu de respecter la rĂ©glementation dĂ©coulant de la directive MiFID (Markets in Financial Instruments Directive) qui Ă©tait alors en vigueur.

La rĂ©glementation MiFID prĂ©voit notamment que lorsque des conseils en investissement sont fournis Ă  un client, il convient de recueillir des informations sur les objectifs d’investissement, sur la situation financiĂšre ainsi que sur les connaissances et l’expĂ©rience de ce client, afin de dĂ©terminer si certaines transactions sont adĂ©quates dans son cas. La rĂ©glementation MiFID comporte Ă©galement des rĂšgles visant l’organisation adĂ©quate de l’entreprise, les dispositifs de contrĂŽle interne et la conservation de certaines donnĂ©es.

La FSMA a menĂ© une instruction sur le respect de ces rĂšgles MiFID. Il en est notamment ressorti que le questionnaire utilisĂ© par l’établissement de crĂ©dit pour tester les connaissances et l’expĂ©rience des clients n’abordait pas plusieurs risques d’investissement importants et n’opĂ©rait pas de distinction entre certaines catĂ©gories de produits d’investissement. Des manquements ont par ailleurs Ă©tĂ© constatĂ©s sur le plan de l’évaluation de l’expĂ©rience du client et de l’adĂ©quation des transactions, ainsi qu’au niveau des contrĂŽles internes exercĂ©s sur le systĂšme et de la conservation des donnĂ©es.

Sur la base de son instruction, la FSMA est arrivĂ©e Ă  la conclusion que l’établissement de crĂ©dit avait enfreint plusieurs rĂšgles MiFID, en ce qui concerne entre autres la collecte d’informations sur les connaissances et l’expĂ©rience du client, la vĂ©rification de l’adĂ©quation des transactions, les contrĂŽles internes exercĂ©s sur le systĂšme et la conservation des donnĂ©es. Depuis lors, l’établissement a adaptĂ© et renforcĂ© ses mesures, systĂšmes et procĂ©dures liĂ©s aux aspects concernĂ©s.

174 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

RĂšglements transactionnels en lien avec des dĂ©lits d’initiĂ©s

Au cours de l’annĂ©e 2022, la FSMA a conclu deux rĂšglements transactionnels, de respectivement 25 831 et 34 149 euros, pour des infractions aux dispositions en matiĂšre d’opĂ©rations d’initiĂ©s. Ces rĂšglements transactionnels ont fait l’objet d’une publication nominative pendant 3 mois.

Le RĂšglement Abus de MarchĂ© interdit Ă  toute personne d’effectuer ou de tenter des opĂ©rations d’initiĂ©. Ces opĂ©rations consistent, pour une personne qui dĂ©tient une information privilĂ©giĂ©e, Ă  en faire usage notamment en vendant pour son propre compte des instruments financiers auxquels cette information se rapporte.

Le 26 avril 2022, la FSMA a conclu un rĂšglement transactionnel de 25 831 euros en lien avec une sociĂ©tĂ© de droit anglais cotĂ©e sur Euronext Brussels. Le 18 fĂ©vrier 2021, cette sociĂ©tĂ© avait annoncĂ© son intention de lever 20 millions d’euros en nouvelles actions ordinaires au moyen d’un placement privĂ©. Un Ă©tablissement de crĂ©dit agissait en qualitĂ© de teneur de livre unique pour ce placement privĂ©.

Monsieur X Ă©tait Ă  l’époque Senior Private Banker au sein de la succursale belge d’une banque europĂ©enne, qui Ă©tait l’un des investisseurs potentiels approchĂ©s par le teneur de livre dans le cadre du sondage de marchĂ© prĂ©alable au placement privĂ©. Il Ă©tait la personne de contact du teneur de livre au sein de la banque concernĂ©e.

Dans ce contexte, le lundi 15 fĂ©vrier 2021, 6 minutes aprĂšs avoir reçu l’information relative au projet de placement privĂ©, Monsieur X a passĂ© pour son propre compte un ordre de vente de 1 980 actions de la sociĂ©tĂ© concernĂ©e au cours du marchĂ©. Selon la FSMA, cette vente par Monsieur X le lundi 15 fĂ©vrier 2021 de 1 980 actions alors qu’il disposait de l’information relative au projet de placement privĂ©, projet annoncĂ© le jeudi 18 fĂ©vrier 2021, constituait une opĂ©ration d’initiĂ© prohibĂ©e par le RĂšglement Abus de MarchĂ©.

Le deuxiĂšme rĂšglement transactionnel, conclu le 20 dĂ©cembre 2022 pour un montant de 34 149 euros, concernait une personne physique qui Ă©tait le directeur financier d’une sociĂ©tĂ© cotĂ©e belge de biotechnologie entre 2007 et 2018 puis directeur au sein d’une banque entre juillet et septembre 2019.

Le 10 septembre 2019, la sociĂ©tĂ© cotĂ©e a annoncĂ© une augmentation de capital par placement privĂ© d’actions nouvelles. Suite Ă  cette annonce, le cours de bourse de l’action a chutĂ© de 26,19 %.

Le 29 aoĂ»t 2019, la personne concernĂ©e a vendu 1 653 actions de la sociĂ©tĂ© et tentĂ©, dans le cadre d’un transfert en gestion discrĂ©tionnaire, d’en vendre 10 000 autres. Si elle avait vendu les 1 653 actions aprĂšs l’annonce de l’augmentation de capital, elle aurait subi une perte de 4 149 euros. Dans la semaine qui a prĂ©cĂ©dĂ© ses ordres litigieux, la personne avait Ă©tĂ©, notamment dans le cadre de ses activitĂ©s professionnelles, en contact avec des initiĂ©s au projet d’augmentation de capital de la sociĂ©tĂ© cotĂ©e.

La FSMA a considĂ©rĂ© que cette personne avait fait usage de l’information privilĂ©giĂ©e relative Ă  l’augmentation de capital de la sociĂ©tĂ© cotĂ©e lorsqu’elle a vendu et tentĂ© de vendre ses actions, qui constituaient dĂšs lors des opĂ©rations d’initiĂ© prohibĂ©es par le RĂšglement Abus de MarchĂ©.

RÉPRESSION DES INFRACTIONS FINANCIÈRES / 175

RĂšglements transactionnels en lien avec les notifications de transactions de dirigeants

En vertu de l’article 19 du RĂšglement Abus de MarchĂ©, les personnes exerçant des responsabilitĂ©s dirigeantes au sein d’une sociĂ©tĂ© cotĂ©e sur un marchĂ© rĂ©glementĂ© doivent, au-delĂ  d’un certain seuil, notifier dans un dĂ©lai de trois jours ouvrĂ©s Ă  l’émetteur et Ă  la FSMA leurs transactions portant sur des instruments financiers de l’émetteur concernĂ©155

Au cours de l’annĂ©e 2022, la FSMA a conclu 4 rĂšglements transactionnels avec des personnes qui n’avaient pas respectĂ© cette obligation de notification, respectivement les 1er fĂ©vrier, 5 juillet, 30 aoĂ»t et 6 septembre 2022. Ces rĂšglements transactionnels s’élevaient Ă  7 500 euros, 40 000 euros, 30 000 euros et 100 000 euros. Ils s’accompagnaient d’une publication nominative sur le site web de la FSMA pendant 3 ou 6 mois, selon les cas.

Procédures judiciaires

La commission des sanctions avait rendu, le 6 octobre 2020, une dĂ©cision constatant un manquement Ă  l’interdiction de manipulation de marchĂ© et infligeant une amende aux contrevenants156 Cette dĂ©cision avait ensuite fait l’objet d’un recours auprĂšs de la Cour des marchĂ©s. Par un arrĂȘt du 23 mars 2022, la Cour des marchĂ©s a annulĂ© la dĂ©cision de la commission des sanctions et ordonnĂ© que la publication de cette dĂ©cision sur le site web de la FSMA soit supprimĂ©e. La FSMA s’est pourvue en cassation contre cet arrĂȘt. Par un arrĂȘt du 10 fĂ©vrier 2023, la Cour de Cassation a fait droit au pourvoi que la FSMA avait formĂ© contre l’arrĂȘt de la Cour des marchĂ©s du 23 mars 2022. La Cour de Cassation a annulĂ© l’arrĂȘt de la Cour des marchĂ©s et a renvoyĂ© l’affaire devant cette mĂȘme Cour, autrement composĂ©e.

176 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
155 Voir également le présent rapport
p. 104. 156 Voir le rapport annuel 2020
p. 176.
annuel,
de la FSMA,

La dimension internationale de la répression des infractions financiÚres

En 2022, la FSMA a reçu 25 demandes de coopĂ©ration internationale de la part d’autoritĂ©s de contrĂŽle Ă©trangĂšres compĂ©tentes, contre 15 en 2021. Il a Ă©tĂ© donnĂ© suite Ă  toutes ces demandes dans un dĂ©lai moyen de 32 jours, ce dĂ©lai Ă©tant influencĂ© par la nature et l’importance des devoirs Ă  accomplir. Les devoirs en question portent souvent sur l’identification du bĂ©nĂ©ficiaire d’une opĂ©ration.

Ces devoirs peuvent Ă©galement porter sur la collecte d’informations auprĂšs d’un Ă©metteur ou d’un opĂ©rateur de services de tĂ©lĂ©communication, ou encore sur l’organisation d’auditions de personnes suspectĂ©es d’avoir commis un manquement ou de tĂ©moins.

Par ailleurs, en 2022, la FSMA a adressé 17 demandes de coopération à des autorités compétentes étrangÚres, contre 21 en 2021.

RÉPRESSION DES INFRACTIONS FINANCIÈRES / 177
178 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

L’ÉDUCATION FINANCIÈRE

La FSMA est chargĂ©e de contribuer Ă  l’éducation financiĂšre en Belgique. En 2013, elle a dans ce but lancĂ© le programme Wikifin qui met en place des initiatives destinĂ©es Ă  amĂ©liorer le niveau d’éducation financiĂšre de la population. Ce programme, en constante Ă©volution, s’articule autour de 3 grands piliers :

‱ un volet destinĂ© au grand public, au travers notamment du site web Wikifin.be ;

‱ une plateforme Wikifin School qui fournit gratuitement des appuis pĂ©dagogiques aux enseignants ;

‱ le Wikifin Lab, le centre d’éducation financiĂšre interactif dans lequel les Ă©lĂšves du secondaire expĂ©rimentent diverses situations financiĂšres de la vie quotidienne.

Le site web Wikifin.be, les campagnes de communication et la lettre d’information Wikifin   181

Wikifin.be : des informations financiĂšres indĂ©pendantes, fiables et pratiques Ă  l’attention des consommateurs   181

Des campagnes pour promouvoir le site web Wikifin   181

Une lettre mensuelle d’informations sur les questions d’argent   183 Wikifin et le traitement de questions de consommateurs et d’enseignants   183 Wikifin School, un soutien pour les enseignants   183 Un matĂ©riel pĂ©dagogique Ă  grand succĂšs   184

Semaine de l’Argent   184 Le Wikifin Lab   186

centre unique d’éducation financiĂšre   186

thĂ©matiques de sociĂ©tĂ© actuelles   187

L’apprentissage par l’expĂ©rience   187

Le choix du parcours interactif et basĂ© sur le digital   187 Le Mur des Savoirs   188 Le Wikifin Lab affiche rapidement complet   189

intĂ©rĂȘt national et international   189

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La
Un
Des
Un

DĂ©but 2023, la FSMA a cĂ©lĂ©brĂ© les 10 ans de la crĂ©ation du programme Wikifin. La FSMA a, pour cette occasion, placĂ© dans le Wikifin Lab une vitrine contenant des objets, jeux et photos illustrant les diverses initiatives entreprises par la FSMA durant ces 10 derniĂšres annĂ©es en matiĂšre d’éducation financiĂšre. En outre, la FSMA a organisĂ©, pendant La Semaine de l’Argent, un Ă©vĂ©nement regroupant diverses organisations actives dans l’éducation financiĂšre. Cela a permis aux diffĂ©rents participants de partager leurs initiatives et d’échanger des bonnes pratiques en la matiĂšre.

180 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Le site web Wikifin.be, les campagnes de communication

et la lettre d’information Wikifin

Wikifin.be : des informations financiĂšres indĂ©pendantes, fiables et pratiques Ă  l’attention des consommateurs

Avec plus de quatre millions de visites par an, le site web www.wikifin.be a rencontré un franc succÚs ces dix derniÚres années. Son objectif est de fournir aux consommateurs des informations financiÚres indépendantes, fiables et pratiques.

La FSMA a constamment enrichi le contenu du site web au fil des annĂ©es. En 2022, elle y a notamment insĂ©rĂ© des renseignements sur le mandat de protection extrajudiciaire, l’administration de biens et/ou de la personne et le service bancaire universel. Aux informations sur les questions d’argent du quotidien est venu s’ajouter un Ă©ventail de calculateurs trĂšs apprĂ©ciĂ©s du public, tels que le Simulateur hĂ©ritage (790 000 consultations) et le Comparateur de comptes Ă  vue (650 000 consultations). Le Simulateur hĂ©ritage permet aux consommateurs de dĂ©couvrir de quelle maniĂšre s’opĂšre le partage d’une succession et de connaĂźtre les droits de succession dont les hĂ©ritiers devront s’acquitter. GrĂące au Comparateur de comptes Ă  vue, le consommateur peut trouver les comptes Ă  vue qui rĂ©pondent le mieux Ă  ses besoins.

Des campagnes pour promouvoir le site web Wikifin

Afin de renforcer le positionnement de Wikifin en tant que source incontournable d’informations indĂ©pendantes et fiables pour toutes les questions d’argent, la FSMA organise des campagnes de communication pour que les consommateurs qui se posent des questions d’argent continuent d’avoir le rĂ©flexe de consulter le site web Wikifin. Les campagnes permanentes prennent la forme de petites publicitĂ©s sur Google et d’annonces rĂ©guliĂšres sur les rĂ©seaux sociaux.

Des publicitĂ©s en ligne et des spots radio ont mis le site web Wikifin sous les feux de la rampe en 2022. Cette campagne a adressĂ© un message rassurant aux consommateurs : « On ne peut pas ĂȘtre expert en tout. Heureusement, il y a Wikifin pour vos questions d’argent ».

Cette campagne a rencontré un vif succÚs : les publicités en ligne se sont affichées plus de 19 millions de fois au total et le nombre de visites sur le site web a augmenté de 35 %.

L’ÉDUCATION FINANCIÈRE / 181

Le site web Wikifin rencontre un franc succĂšs depuis son lancement en 2013 et voit son nombre de visiteurs augmenter d’annĂ©e en annĂ©e. « Nous organisons des campagnes permanentes et ponctuelles pour promouvoir le site web Wikifin et faire en sorte qu’il reste la rĂ©fĂ©rence incontournable pour toutes les questions d’argent », explique Yasemin Volders, project manager communication pour Wikifin, le programme d’éducation financiĂšre de la FSMA.

Qu’est-ce qui fait de Wikifin.be une rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de questions d’argent ?

« Les consommateurs se trouvent trĂšs souvent confrontĂ©s Ă  des questions d’argent auxquelles ils n’ont pas d’emblĂ©e la rĂ©ponse. Avec le site web Wikifin, la FSMA veut aider les consommateurs Ă  la trouver. Le site contient des informations pratiques sur des sujets aussi divers que la gestion d’un budget, les assurances, les successions, la dĂ©claration fiscale, les investissements, les pensions, les prĂȘts hypothĂ©caires, etc. En tant qu’organisme public autonome, la FSMA met ces informations Ă  disposition gratuitement, sans aucun lien avec les acteurs financiers privĂ©s. C’est pour cela que Wikifin est la source incontournable d’informations indĂ©pendantes et fiables sur toutes les questions d’argent. »

Comment Wikifin bĂątit-il la renommĂ©e de son site web ?

« Nous organisons des campagnes permanentes et ponctuelles pour braquer les projecteurs sur le site web Wikifin afin qu’il reste la rĂ©fĂ©rence incontournable pour toutes les questions d’argent. Nous faisons de la publicitĂ© permanente sur Google. Elle apparaĂźt lorsque les utilisateurs recherchent des informations concrĂštes sur l’argent. Nous menons par ailleurs des campagnes de sensibilisation ciblĂ©es dans les mĂ©dias pour accroĂźtre la notoriĂ©tĂ© de Wikifin auprĂšs du grand public. La radio et les rĂ©seaux sociaux ont Ă©tĂ© nos canaux de prĂ©dilection en 2022. Ainsi, nous avons créé non seulement toute une sĂ©rie de spots radio humoristiques, mais aussi des vidĂ©os et des publicitĂ©s pour Spotify, Facebook, Instagram et YouTube. À cela vient s’ajouter la lettre d’information Wikifin que nous publions tous les mois. »

Quel Ă©tait le message de la campagne lancĂ©e Ă  l’automne 2022 ?

« La campagne d’automne avait pour slogan “On ne peut pas ĂȘtre expert en tout. Heureusement, il y a

Wikifin pour vos questions d’argent.” Cette campagne humoristique et rassurante Ă©tait idĂ©ale pour toucher un maximum de personnes et couvrir un large Ă©ventail de sujets. Elle soulignait Ă©galement le caractĂšre fiable et indĂ©pendant de Wikifin. »

Cette campagne a-t-elle atteint son objectif ?

« Oui. Nous avons menĂ© une campagne trĂšs performante sur les ondes belges. Les spots radio ont Ă©tĂ© diffusĂ©s quotidiennement pendant quatre semaines sur toutes les grandes stations des deux parties du pays. Les publicitĂ©s en ligne se sont Ă©galement affichĂ©es plus de 19 millions de fois au total. L’intĂ©rĂȘt portĂ© Ă  Wikifin a du coup nettement augmentĂ©. Les recherches Google sur Wikifin ont grimpĂ© de 86 % et le nombre de visites enregistrĂ©es sur le site web a progressĂ© de 35 %. On peut donc dire sans se tromper que la campagne a fait mouche. »

«  La campagne a suscitĂ© une augmentation de l’intĂ©rĂȘt portĂ© Ă  Wikifin »

Qu’est-ce qui vous plaüt le plus dans votre travail de project manager communication pour Wikifin ?

« Mon poste de project manager communication m’amĂšne Ă  travailler avec diffĂ©rents collĂšgues, services, partenaires externes et fournisseurs pour coordonner tous les volets de notre stratĂ©gie de communication et mener Ă  bien nos projets. La tĂąche est donc trĂšs variĂ©e ! J’aime particuliĂšrement travailler en Ă©quipe, car j’apprends beaucoup en collaborant avec mes collĂšgues. C’est vraiment fantastique de savoir que nous pouvons crĂ©er un impact sociĂ©tal positif grĂące Ă  Wikifin ! »

182 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
YASEMIN VOLDERS NOUS PARLE DES CAMPAGNES DE COMMUNICATION DE WIKIFIN
« Wikifin est une source incontournable d’informations neutres et fiables pour toutes les questions d’argent des consommateurs »

Une lettre mensuelle d’informations sur les questions d’argent

En 2022, prĂšs de 20 000 abonnĂ©s ont reçu la lettre d’information Wikifin mensuelle. Elle contient des informations sur les nouveautĂ©s en matiĂšre d’argent et des conseils utiles pour les questions d’argent au quotidien. Cette lettre d’information aborde un large Ă©ventail de sujets, tels que la dĂ©claration d’impĂŽts, l’épargne-pension, le budget des Ă©tudiants, l’inflation, 


Wikifin et le traitement de questions de consommateurs et d’enseignants

Les consommateurs, mais aussi les enseignants, ont la possibilité de prendre contact avec la FSMA grùce au formulaire de contact du site web Wikifin. En 2021, les questions posées par cette voie se sont multipliées. Elles ont été tout aussi nombreuses en 2022.

Les questions viennent en majoritĂ© de consommateurs et d’enseignants. Celles des consommateurs (510) portent sur des sujets divers : fiscalitĂ©, hĂ©ritage, investissement, pension complĂ©mentaire, assurances, emprunts, etc. Les enseignants (1 000) posent surtout des questions sur le matĂ©riel pĂ©dagogique de Wikifin School et sur le Wikifin Lab.

Wikifin School, un soutien pour les enseignants

Les jeunes ont constituĂ© un groupe cible trĂšs important dĂšs le lancement du programme Wikifin. Les experts s’accordent Ă  dire qu’il est prĂ©fĂ©rable que les enfants apprennent Ă  gĂ©rer leur argent dĂšs le plus jeune Ăąge. L’enseignement permet de les atteindre Ă  grande Ă©chelle. C’est pourquoi la FSMA s’emploie Ă  soutenir les enseignants par le biais de Wikifin School, une offre de matĂ©riel pĂ©dagogique, de formations et de visites au Wikifin Lab. En outre, La Semaine de l’Argent, une semaine thĂ©matique organisĂ©e chaque annĂ©e, crĂ©e une dynamique importante pour travailler sur les questions d’argent en classe.

DĂ©sireux de souligner l’importance de l’éducation financiĂšre dans l’enseignement, Ben Weyts, ministre flamand de l’Enseignement, et Caroline DĂ©sir, ministre francophone de l’Éducation de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, se sont tous deux rendus au Wikifin Lab en 2022. AccompagnĂ©s de reprĂ©sentants des diffĂ©rents rĂ©seaux d’enseignement, les ministres ont reçu, au cours de leur visite respective, un aperçu des initiatives prises par la FSMA en faveur de l’enseignement et ont exprimĂ© leurs remerciements pour ce travail.

L’ÉDUCATION FINANCIÈRE / 183

Un matériel pédagogique à grand succÚs

La plateforme Wikifin School du nouveau site web Wikifin offre aux enseignants un accĂšs gratuit Ă  un matĂ©riel pĂ©dagogique trĂšs divers et variĂ©. Ils peuvent utiliser diffĂ©rentes formes de matĂ©riel : plus de 250 fiches de cours, des jeux Ă©ducatifs, des outils interactifs, des vidĂ©os et des ressources thĂ©oriques destinĂ©es aux enseignants. Ce matĂ©riel est Ă©toffĂ© en permanence. Une nouvelle fiche consacrĂ©e au thĂšme actuel de l’inflation a notamment Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e aux enseignants en 2022.

Le matĂ©riel est alignĂ© sur les eindtermen (rĂ©fĂ©rentiels) de l’enseignement secondaire en Flandre et tient compte, pour ce qui est de l’enseignement francophone, de ce que l’on appelle le « tronc commun du Pacte d’Excellence ». Du matĂ©riel adaptĂ© Ă  chaque annĂ©e du secondaire est ainsi disponible. Il aborde notamment des sujets tels que les moyens de paiement, le budget et sa gestion, l’argent et la sociĂ©tĂ©, le crĂ©dit, l’épargne et l’investissement et la consommation responsable. Le nombre d’enseignants qui utilisent ce matĂ©riel pĂ©dagogique a fortement augmentĂ©, passant Ă  plus 16 000. Les fiches de cours ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© tĂ©lĂ©chargĂ©es plus de 147 000 fois au total. La lettre d’information Wikifin School tient les enseignants au courant des nouveautĂ©s dans l’offre de matĂ©riel plusieurs fois par an.

La Semaine de l’Argent

En 2022, l’objectif de La Semaine de l’Argent était de mettre en avant l’importance de l’éducation financiĂšre et de permettre un dĂ©bat aussi large que possible sur les questions d’argent. GrĂące Ă  La Semaine de l’Argent, la FSMA offre aux enseignants un tremplin pour travailler sur les questions d’argent en classe. Au cours de cette semaine, plus de 75 000 élĂšves du primaire et du secondaire ont pris part Ă  diffĂ©rentes activitĂ©s.

Cours en ligne et en direct sur

l’épargne et l’investissement donnĂ©s par des spĂ©cialistes de la finance

Pourquoi est-il utile d’épargner ? Qu’est-ce que la Bourse ? Comment commencer Ă  investir ? Comment investir sans se faire duper ? Plus de 6 000 Ă©lĂšves du secondaire ont dĂ©couvert en direct la rĂ©ponse Ă  ces questions lors de cours en ligne. Bruno Colmant, Ă©conomiste de renom et professeur d’universitĂ©, a fourni des explications claires et prĂ©cises aux Ă©lĂšves de l’enseignement francophone. MichaĂ«l Van Droogenbroeck (VRT) et Ewald Pironet (Knack) ont quant Ă  eux donnĂ© cours aux Ă©lĂšves de l’enseignement nĂ©erlandophone. Les cours ont Ă©tĂ© retransmis durant La Semaine de l’Argent depuis le Wikifin Lab. Les Ă©lĂšves ont pu poser leurs questions en direct par chat.

184 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Plus de 50 000 élĂšves du primaire ont jouĂ© Ă  GĂšre tes pĂ©pĂštes et Just’in Budget

GrĂące aux jeux « GĂšre tes pĂ©pĂštes » et « Just’in Budget » mis gratuitement Ă  leur disposition, Wikifin aide les enseignants de la troisiĂšme Ă  la sixiĂšme primaire Ă  aborder l’éducation financiĂšre en classe de façon amusante et instructive. Plus de 50 000 élĂšves ont dĂ©couvert ces jeux durant l’édition 2022 de La Semaine de l’Argent et ont ainsi appris de façon ludique Ă  gĂ©rer un budget.

Plus de 800 classes ont participé au Wikifin Quiz

Plus de 800 classes de l’enseignement secondaire ont participĂ© au Wikifin Quiz et ainsi affĂ»tĂ© leurs connaissances financiĂšres. Le Quiz abordait des thĂšmes tels que la gestion d’un budget, l’épargne, les moyens de paiement et la fraude.

Étude « Les jeunes investisseurs en bourse »

L’intĂ©rĂȘt accru des jeunes pour la bourse se confirme-t-il ? Comment les jeunes investissent-ils en bourse ? Dans quoi investissent-ils ? Tout au dĂ©but de La Semaine de l’Argent, la FSMA a organisĂ© un webinaire oĂč elle a dĂ©voilĂ© les rĂ©sultats de son Ă©tude « Les jeunes investisseurs en bourse ». Plus de 750 personnes se sont inscrites Ă  ce webinaire.

L’ÉDUCATION FINANCIÈRE / 185

Le Wikifin Lab

Un centre unique d’éducation financiĂšre

Le Wikifin Lab est un centre d’éducation financiĂšre interactif qui a ouvert ses portes en septembre 2020. Il est situĂ© Ă  Bruxelles et s’étale sur plus de 1000 mĂštres carrĂ©s. Ce centre immersif et ludique est actuellement destinĂ© aux Ă©lĂšves de l’enseignement secondaire. Les Ă©lĂšves y expĂ©rimentent diverses situations financiĂšres de la vie quotidienne. Il leur permet en outre d’amĂ©liorer leurs connaissances et de mieux comprendre certains mĂ©canismes financiers de base.

Le parcours d’environ deux heures aborde les thĂ©matiques suivantes :

‱ les influences dans une situation de consommation ;

‱ les choix pour mon Ă©pargne ;

‱ les consĂ©quences sociĂ©tales et environnementales de mes choix ; et

‱ la gestion Ă©quilibrĂ©e d’un budget.

Le parcours alterne :

‱ des animations en petits groupes de 3 à 5 joueurs ;

‱ des jeux individuels ; et

‱ des moments de dĂ©briefings pĂ©dagogiques avec toute la classe donnĂ©s par un animateur et stimulant l’interaction avec le groupe.

Les Ă©lĂšves disposent chacun d’une tablette qui leur indique le parcours Ă  suivre. Cette tablette est Ă©galement utilisĂ©e pour rĂ©aliser certains jeux.

Une Ă©quipe d’animateurs fixes est dĂ©diĂ©e Ă  l’accompagnement des Ă©lĂšves durant leur visite. Cette Ă©quipe est complĂ©tĂ©e par d’autres collaborateurs de la FSMA. Ces animateurs ponctuels ont tous Ă©tĂ© formĂ©s au parcours Ă©ducatif et aux techniques de gestion de groupe.

Chaque groupe d’élĂšves est accompagnĂ© par un animateur, qui ponctue la visite de moments pĂ©dagogiques afin de dĂ©velopper l’esprit critique des visiteurs et d’ancrer durablement les savoirs.

La visite se clĂŽture par la projection d’un film montrant des tĂ©moignages de jeunes face Ă  des questions d’argent. L’objectif est de donner aux Ă©lĂšves l’envie de prendre en mains leurs finances au quotidien.

186 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Des thématiques de société actuelles

Le choix des thĂ©matiques proposĂ©es dans le Wikifin Lab n’est pas le fruit du hasard. Les quatre thĂ©matiques abordĂ©es sont au cƓur de l’éducation financiĂšre telle qu’elle est prĂŽnĂ©e par les spĂ©cialistes. Elles sont Ă©galement le reflet d’enjeux de sociĂ©tĂ© actuels. Enfin, elles permettent d’aborder des points issus des rĂ©fĂ©rentiels scolaires de part et d’autre de la frontiĂšre linguistique.

TĂ©moignage d’un Ă©lĂšve :

« On a abordĂ© plein de sujets super utiles comme les techniques marketing utilisĂ©es dans les pubs et dans les jeux sur smartphone. On a aussi vu les grands postes d’un budget. J’ai rĂ©ussi Ă  en estimer correctement certains 
 Par contre, pour d’autres, j’étais vraiment Ă  cĂŽtĂ© de la plaque.  »

L’apprentissage par l’expĂ©rience

Pour atteindre ses objectifs, le Wikifin Lab ne se base pas sur une philosophie d’accumulation des savoirs mais il a recours Ă  une approche basĂ©e sur l’expĂ©rience. L’élĂšve doit participer activement Ă  l’expĂ©rience et non uniquement l’observer. Il doit ensuite rĂ©flĂ©chir Ă  son expĂ©rience et l’analyser afin d’en tirer des apprentissages et dĂ©gager ce qui a Ă©tĂ© appris. De cette façon, l’élĂšve pourra rĂ©investir ses connaissances et ses compĂ©tences nouvellement acquises pour guider ses dĂ©cisions et ses actions futures.

TĂ©moignage d’un enseignant :

« Une visite au Wikifin Lab est un prĂ©texte idĂ©al pour aborder de maniĂšre ludique et concrĂšte diffĂ©rents points de matiĂšre. C’est beaucoup plus simple pour moi lorsque j’aborde ensuite ces matiĂšres en classe, car les Ă©lĂšves peuvent mobiliser les souvenirs des expĂ©riences qu’ils ont rĂ©alisĂ©es lors de leur visite au Lab. Ça rend les choses beaucoup plus concrĂštes pour eux ! »

Le choix du parcours interactif et basé sur le digital

Le choix d’un parcours interactif et guidĂ© par le digital (tablettes, Ă©crans tactiles, 
) a Ă©tĂ© dictĂ© par la volontĂ© de motiver les Ă©lĂšves, en utilisant un mĂ©dium apprĂ©ciĂ© des jeunes tout en ne nĂ©gligeant pas le volet pĂ©dagogique. L’alternance d’élĂ©ments interactifs digitaux et de moments de dĂ©briefing sous forme de discussions de groupe a pour but d’augmenter la motivation des Ă©lĂšves et d’ancrer durablement leurs savoirs. La recherche en Ă©ducation montre les bĂ©nĂ©fices des technologies digitales sur les apprentissages des Ă©lĂšves, en complĂ©ment d’autres modes d’apprentissage, les Ă©lĂšves se montrant plus engagĂ©s et motivĂ©s.

L’ÉDUCATION FINANCIÈRE / 187

TĂ©moignage d’un Ă©lĂšve :

« Ce qui m’a plu, c’est que ce n’était pas comme dans d’autres musĂ©es oĂč on ne fait qu’écouter
 On a pu expĂ©rimenter diffĂ©rentes situations de la vie de tous les jours et faire plein de petits jeux, seul ou en Ă©quipe, avec une tablette, un Ă©cran interactif ou juste en dĂ©briefant avec toute la classe. C’était chouette parce qu’on Ă©tait vraiment tout le temps actifs et que les activitĂ©s changeaient souvent. »

Le Mur des Savoirs

Le Wikifin Lab comprend Ă©galement un « Mur des savoirs ». Le contenu de ce Mur se dĂ©cline autour de 3 thĂšmes : les finances personnelles, le secteur financier et les concepts Ă©conomiques et financiers. Ce Mur comprend toute une sĂ©rie d’objets insolites destinĂ©s Ă  susciter la curiositĂ© des visiteurs.

Par exemple, un pot de fleur contenant une tulipe reprĂ©sente la premiĂšre crise boursiĂšre des temps modernes et introduit le concept de « bulle de marché ». Autre exemple : un coffre rempli de grains de blĂ© permet d’évoquer l’emprunt de semences auquel les agriculteurs recouraient pour leurs champs, avant mĂȘme la crĂ©ation de la monnaie. Cela permet d’introduire les diffĂ©rents types de crĂ©dit.

Le Mur des savoirs est complĂ©mentaire au parcours du Wikifin Lab et peut ĂȘtre librement explorĂ© avant ou aprĂšs la visite.

TĂ©moignage d’un enseignant :

« Le Mur des savoirs aborde un trĂšs grand nombre de thĂ©matiques en lien avec le programme et regorge d’informations utiles ! Les Ă©lĂšves Ă©taient curieux de dĂ©couvrir ce qui se cache derriĂšre chaque objet. De ce point de vue, le Mur complĂšte idĂ©alement les thĂšmes dĂ©veloppĂ©s lors de la visite. »

188 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Le Wikifin Lab affiche rapidement complet

Le Wikifin Lab affiche rapidement complet lors de l’ouverture des inscriptions. En termes de chiffres, le Wikifin Lab a accueilli plus de 11 000 élĂšves depuis son ouverture, issus de plus de 400 classes provenant d’un peu partout en Belgique. Certains professeurs reviennent mĂȘme plusieurs fois avec des classes diffĂ©rentes !

Un intĂ©rĂȘt national et international

Le Wikifin Lab a aussi reçu d’autres visiteurs :

‱ Febelfin, l’organisation qui reprĂ©sente le secteur financier ;

‱ Assuralia, l’organisation qui reprĂ©sente les entreprises d’assurances ;

‱ diverses associations professionnelles actives dans le secteur des assurances comme Feprabel, FVF, UPCA et BZB-Fedafin ;

‱ la BNB ;

‱ le cabinet de la Ministre fĂ©dĂ©rale des Pensions et de l’IntĂ©gration sociale, chargĂ©e des Personnes handicapĂ©es, de la Lutte contre la pauvretĂ© et de Beliris ;

‱ BelExpo ;

‱ la Commission des Pensions ComplĂ©mentaires et la Commission des Pensions ComplĂ©mentaires pour IndĂ©pendants ;

‱ l’Observatoire du CrĂ©dit et de l’Endettement

‱ Le Wikifin Lab suscite Ă©galement un intĂ©rĂȘt bien au-delĂ  de nos frontiĂšres. Dans ce cadre, une partie du parcours a Ă©tĂ© traduite en anglais en 2022. Le Lab a notamment Ă©tĂ© visitĂ© par :

‱ une dĂ©lĂ©gation de IOSCO (organisation mondiale des rĂ©gulateurs des marchĂ©s financiers) dont le PrĂ©sident de la FSMA est devenu le PrĂ©sident en 2022, ainsi que par l’audit monitoring group (organe rassemblant diffĂ©rentes institutions internationales et diffĂ©rents rĂ©gulateurs financiers qui entendent promouvoir l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral dans l’établissement de normes d’audit internationales) ;

‱ une dĂ©lĂ©gation de l’IFREFI (l’Institut Francophone de la RĂ©gulation FinanciĂšre) ;

‱ le Chief Executive de la FCA (Financial Conduct Authority) de la Grande-Bretagne ;

‱ des reprĂ©sentants de la FMA (Financial Market Authority) d’Autriche ;

‱ une dĂ©lĂ©gation de l’AFM (Autoriteit FinanciĂ«le Markten) des Pays-Bas ;

‱ des reprĂ©sentants du FLIP (centre d’éducation financiĂšre autrichien).

L’ÉDUCATION FINANCIÈRE / 189

FOCUS 2023 ET 2024

En 2023, la FSMA organisera de nombreuses activitĂ©s pour la 8e Ă©dition de La Semaine de l’Argent. L’accent y sera, cette fois encore, largement mis sur l’enseignement. Parmi les nouveautĂ©s en 2023 :

‱ les Ă©lĂšves des 1Ăšre et 2e primaires pourront manipuler des piĂšces de monnaie et des billets via la nouvelle piste d’activitĂ© EuroKid.

‱ les Ă©lĂšves de 10-12 ans pourront aborder des questions d’argent via le magazine « Mon petit journal » composĂ© de diverses activitĂ©s ludiques autour du thĂšme de l’argent.

‱ la tenue de 3 évĂ©nements dans le Wikifin Lab en prĂ©sence des Vice-Premiers ministres Vincent Van Peteghem et David Clarinval, de la SecrĂ©taire d’Etat Alexia Bertrand et de classes d’élĂšves de l’enseignement secondaire. Ces Ă©vĂ©nements dĂ©buteront chaque fois par la diffusion de courtes vidĂ©os Ă©ducatives sur les cryptomonnaies, les investissements, les prĂȘts et les impĂŽts. Ces vidĂ©os abordent ces thĂšmes de maniĂšre ludique et amusante tout en fournissant des bases thĂ©oriques sur ces diffĂ©rents thĂšmes. Ces vidĂ©os seront Ă©galement disponibles sur le site Wikifin.

Comme par le passĂ©, le site web Wikifin sera optimisĂ© sans relĂąche afin de rĂ©pondre aux besoins changeants des consommateurs. Tant ses fonctionnalitĂ©s que son contenu seront ainsi Ă©largis. Un nouvel outil permettant de comparer les caractĂ©ristiques et le prix d’assurances familiales sera ainsi mis en ligne en 2023.

La FSMA se concentrera en outre ces prochaines annĂ©es sur la mise au point de matĂ©riel pĂ©dagogique numĂ©rique afin d’encore mieux aider les enseignants Ă  concevoir et donner leurs cours sur les questions d’argent. La numĂ©risation de l’enseignement joue Ă  cet Ă©gard un rĂŽle central. En 2023, les enseignants trouveront sur Wikifin School de nouvelles vidĂ©os Ă©ducatives, des quiz et un glossaire.

Au niveau du Wikifin Lab, l’attention sera concentrĂ©e sur le maintien Ă  jour du contenu du centre Ă©ducatif. Ces besoins de modifications sont initiĂ©s tant par les retours des Ă©lĂšves et professeurs que par les nouveaux thĂšmes d’actualitĂ© auxquels sont confrontĂ©s les jeunes. Cela se traduira par l’adaptation du parcours Ă©ducatif actuel ainsi que par le dĂ©veloppement de nouveaux modules sur des sujets auxquels les jeunes sont actuellement confrontĂ©s tels que les cryptomonnaies ou les techniques d’hameçonnage. Ces sujets sont en phase de dĂ©veloppement. En outre, un quiz sur le contenu du mur des savoirs est Ă©galement en phase de test.

Afin d’élargir l’offre et d’accroĂźtre le niveau d’éducation financiĂšre de la population, la FSMA a entamĂ© une rĂ©flexion pour « amener » davantage l’éducation financiĂšre jusqu’au citoyen. Cette analyse porte sur les diffĂ©rents groupes cibles (adolescents, jeunes travailleurs, pensionnĂ©s
) et les besoins et moyens qui pourraient ĂȘtre dĂ©ployĂ©s afin d’augmenter la visibilitĂ© du programme Wikifin et de dĂ©velopper de nouveaux contenus.

190 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
L’ÉDUCATION FINANCIÈRE / 191
192 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

ACTIVITÉS INTERNATIONALES

ConsĂ©quence de l’internationalisation des marchĂ©s financiers, la rĂ©glementation financiĂšre est de plus en plus souvent dĂ©finie aux niveaux europĂ©en et international. La collaboration internationale et la coordination entre autoritĂ©s de contrĂŽle gagnent de ce fait en importance. La FSMA est membre de diffĂ©rentes organisations internationales et europĂ©ennes qui instaurent de nouvelles rĂšgles et Ă©tablissent des normes pour le secteur financier. Depuis le mois d’octobre 2022, la FSMA occupe en outre la prĂ©sidence de l’organisation mondiale IOSCO.

/ 193
Les activitĂ©s internationales et europĂ©ennes de la FSMA   194 La FSMA accĂšde Ă  la prĂ©sidence de l’organisation mondiale IOSCO   196 La finance durable est au centre de l’attention des rĂ©gulateurs   197

Les activités internationales et européennes de la FSMA

International

Au niveau international, la FSMA est membre de :

l’Organisation internationale des commissions de valeurs

l’Association internationale des contrîleurs d’assurance

l’Organisation internationale des autoritĂ©s de contrĂŽle des pensions

La FSMA est impliquée dans les travaux du Financial Stability Board

194 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Europe

Au niveau européen, la FSMA est impliquée dans la rédaction et la transposition de la nouvelle réglementation financiÚre. Elle est membre de :

l’AutoritĂ© europĂ©enne des marchĂ©s financiers

l’AutoritĂ© europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles

La FSMA prend également part aux travaux du Comité européen du risque systémique.

ACTIVITÉS INTERNATIONALES / 195

Depuis toujours, la FSMA est consciente de l’importance du cadre europĂ©en et international dans l’élaboration de rĂ©glementations pertinentes pour mener Ă  bien ses objectifs et accomplir sa mission de supervision. De nombreuses initiatives rĂ©glementaires ayant une incidence sur les acteurs du marchĂ© belge trouvent leur origine au-delĂ  des frontiĂšres nationales et il importe que la FSMA puisse faire entendre sa voix dans ces dĂ©bats.

La FSMA est un membre actif d’un certain nombre d’organisations internationales et europĂ©ennes et son PrĂ©sident, Jean-Paul Servais, exerce plusieurs mandats internationaux importants.

Au niveau europĂ©en, la FSMA fait partie du Conseil des superviseurs de l’ESMA et de l’EIOPA et est membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l’ESRB. En 2022, la FSMA a approuvĂ© la stratĂ©gie de l’ESMA et de l’EIOPA pour la pĂ©riode 2023-2028. Dans sa stratĂ©gie, l’ESMA dĂ©taille ses prioritĂ©s Ă  long terme et la maniĂšre dont elle utilisera ses compĂ©tences et sa boĂźte Ă  outils pour rĂ©pondre aux dĂ©fis et dĂ©veloppements futurs. Sur cette pĂ©riode, l’ESMA se concentrera sur le renforcement de la supervision, l’amĂ©lioration de la protection des investisseurs de dĂ©tail, la promotion de marchĂ©s efficaces et de la stabilitĂ© financiĂšre, la mise en place d’un financement durable, ainsi que la facilitation de l’innovation technologique et l’utilisation efficace des donnĂ©es. La stratĂ©gie de l’EIOPA vise Ă  renforcer la rĂ©silience et la durabilitĂ© des secteurs de l’assurance et des pensions, et Ă  assurer une protection forte et cohĂ©rente des intĂ©rĂȘts des consommateurs dans toute l’Union europĂ©enne.

La FSMA accĂšde Ă  la prĂ©sidence de l’organisation mondiale IOSCO157

L’annĂ©e 2022 a marquĂ© un tournant historique avec la nomination du PrĂ©sident de la FSMA, Jean-Paul Servais, Ă  la tĂȘte de l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (IOSCO) au mois d’octobre. Cette nomination pour un mandat de deux ans renouvelable est le fruit de plusieurs annĂ©es de travail assidu qui ont permis Ă  la FSMA d’affirmer une forte crĂ©dibilitĂ© et de dĂ©velopper un rĂ©seau international influent. La prĂ©sidence de l’IOSCO propulse la FSMA sur le devant de la scĂšne de la rĂ©glementation financiĂšre au niveau mondial. Cette position privilĂ©giĂ©e lui permettra d’accroĂźtre son influence sur des sujets d’importance stratĂ©gique tels que la finance durable, la finance digitale et l’intermĂ©diation financiĂšre non bancaire.

La prĂ©sidence de l’IOSCO par la FSMA et les travaux de l’IOSCO sont abordĂ©s en dĂ©tails au dĂ©but du prĂ©sent rapport annuel158

196 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
157 Voir le présent rapport annuel, p. 22. 158 Voir le présent rapport annuel, p. 22.

La finance durable est au centre de l’attention des rĂ©gulateurs

La FSMA s’engage avec ferveur pour une finance plus durable

Au cours de l’annĂ©e 2022, la durabilitĂ© et la finance durable ont Ă  nouveau Ă©tĂ© au centre de toutes les attentions. La COP27, qui s’est tenue Ă  Charm-El-Sheikh en Egypte, n’a pas manquĂ© de rappeler l’urgence d’agir pour endiguer le changement climatique et les risques financiers qui y sont associĂ©s.

Dans ce domaine, la FSMA Ɠuvre en faveur d’un haut niveau de protection des consommateurs, y compris en vue d’une transparence adĂ©quate sur les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance associĂ©s Ă  un investissement. Ces derniĂšres annĂ©es, une importance croissante a Ă©tĂ© accordĂ©e Ă  l’information en matiĂšre de durabilitĂ© qui vient s’ajouter Ă  l’information financiĂšre et offre de nouveaux marqueurs de choix pour l’investisseur. Le rĂŽle des rĂ©gulateurs est dĂšs lors de s’assurer que des indicateurs simples, fiables et prĂ©cis soient mis Ă  disposition par l’ensemble des acteurs des marchĂ©s financiers, pour Ă©viter toute forme de greenwashing. C’est ce message qui est relayĂ© avec engagement au niveau international par la FSMA.

Un rÎle de coordination endossé avec engagement par la FSMA au niveau international

Sous l’impulsion de son nouveau PrĂ©sident, le PrĂ©sident de la FSMA, l’IOSCO met notamment l’accent sur trois thĂšmes structurants pour la finance durable : la lutte contre le greenwashing, les marchĂ©s du carbone et les normes d’information en matiĂšre de durabilitĂ© Ă  publier par les sociĂ©tĂ©s.

La lutte contre le greenwashing a toujours Ă©tĂ© au cƓur des prĂ©occupations de la FSMA, qui a relayĂ© ce message avec succĂšs durant la COP27 ainsi qu’auprĂšs des rĂ©gulateurs Ă©trangers. En favorisant une discussion sur cette problĂ©matique inhĂ©rente Ă  la grande disparitĂ© des niveaux d’ambition des sociĂ©tĂ©s et des fabricants de produits financiers, les groupes de travail internationaux de l’IOSCO permettent de mieux cerner les contours de ce qui constitue, en 2022, du greenwashing. Une transparence totale et une prĂ©sentation claire de l’information dans les documents prĂ©contractuels et pĂ©riodiques des produits financiers et des titres des sociĂ©tĂ©s permettent de lutter contre le greenwashing et d’amĂ©liorer l’adĂ©quation des prĂ©fĂ©rences en matiĂšre environnementale, sociale, et de gouvernance (ESG) de l’investisseur avec le produit de son choix. Les marchĂ©s du carbone, ou plus prĂ©cisĂ©ment les nĂ©gociations des titres reprĂ©sentant des gaz Ă  effets de serre, sont un terrain d’échange qui a pris une importance capitale dans la rencontre des objectifs climatiques mais aussi dans le budget des entreprises. Les rĂ©gulateurs doivent s’assurer que les transactions sont rĂ©alisĂ©es de maniĂšre Ă©quitable et dans une transparence appropriĂ©e. Les marchĂ©s du carbone se dĂ©veloppent au niveau mondial et la coordination des initiatives rĂ©gulatrices au niveau international peut permettre d’offrir une rĂ©ponse plus efficace Ă  d’éventuelles dĂ©rives. Enfin, la FSMA a apportĂ© en 2022 sa pierre Ă  l’édifice de la crĂ©ation de standards ambitieux d’information en matiĂšre de durabilitĂ© des entreprises. Que ce soit au niveau europĂ©en ou de l’ISSB, la nĂ©cessitĂ© de disposer d’informations complĂštes des entreprises est devenue pressante car cela constitue la pierre angulaire du systĂšme d’information en matiĂšre de durabilitĂ©. La FSMA a soulignĂ© l’importance d’élaborer un systĂšme mondial assurant un haut niveau de convergence entre les diffĂ©rentes initiatives et constituĂ© d’indicateurs fiables et facilement comparables.

ACTIVITÉS INTERNATIONALES / 197

Les futurs Sustainability-related Disclosure Standards dĂ©veloppĂ©s par l’International Sustainability Standards Board visent Ă  rĂ©pondre Ă  ces objectifs, en proposant des normes Ă  vocation internationale, reprenant des indicateurs essentiels pour les investisseurs et offrant une vue Ă  la fois sur les risques et sur les opportunitĂ©s. La FSMA est associĂ©e Ă  ces travaux, notamment au travers de son rĂŽle Ă  la prĂ©sidence du comitĂ© en charge de superviser l’avancement de ce processus en vue de l’intĂ©rĂȘt public (IFRS Foundation Monitoring Board). Les futures normes rĂ©pondent Ă  une demande urgente des investisseurs partout dans le monde.

Amélioration et précision du cadre européen

Au sein des agences europĂ©ennes, diffĂ©rents thĂšmes ont structurĂ© les discussions des groupes de travail. L’accent a Ă©tĂ© placĂ© en 2022 sur deux thĂšmes en particulier : prĂ©ciser les informations qui doivent ĂȘtre reprises dans la documentation des produits financiers en application du rĂšglement SFDR et du rĂšglement Taxonomie et fournir aux participants aux marchĂ©s financiers et aux conseillers financiers des indications sur la maniĂšre dont doivent ĂȘtre prises en compte les prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© des investisseurs.

Le rĂšglement SFDR est d’application depuis deux ans mais les adoptions successives de nouveaux actes dĂ©lĂ©guĂ©s de la Taxonomie ont imposĂ© une rĂ©vision des rĂšglements dĂ©lĂ©guĂ©s, incluant notamment les modĂšles pour la documentation prĂ©contractuelle et pĂ©riodique pour les produits financiers. Ces modifications permettent Ă  l’investisseur de mieux identifier la part de son investissement qui sera dirigĂ©e vers des activitĂ©s considĂ©rĂ©es comme durables d’un point de vue environnemental, et les capitaux qui financeront des activitĂ©s liĂ©es au gaz naturel et Ă  l’énergie nuclĂ©aire. La FSMA a toujours soutenu des modĂšles de document simples, informatifs et visuels. Les indicateurs ont par exemple Ă©tĂ© revus pour s’aligner avec les mesures prĂ©vues dans la Taxonomie et les rĂšglementations europĂ©ennes environnementales.

Depuis le mois d’aoĂ»t 2022, les entreprises et les intermĂ©diaires concernĂ©s doivent, dans le cadre de la rĂ©alisation du test d’adĂ©quation en application des directives MiFID II ou IDD, c’est-Ă -dire, respectivement, lors de la fourniture d’un service de conseil en investissement ou de gestion de portefeuille Ă  un client, ou, d’un service de conseil portant sur un produit d’investissement fondĂ© sur l’assurance, interroger leurs clients sur leurs prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© en vue de la collecte de leurs objectifs d’investissement. L’objectif est alors pour le professionnel de conseiller ou d’intĂ©grer dans le portefeuille de son client un produit qui correspond aux prĂ©fĂ©rences Ă©ventuelles de son client en matiĂšre de durabilitĂ©. La FSMA a participĂ© activement au dĂ©veloppement d’une guidance au niveau europĂ©en visant Ă  apporter des prĂ©cisions sur la mise en Ɠuvre pratique de ces exigences nouvelles. Ainsi, en juillet 2022, l’EIOPA a adoptĂ© une guidance relative Ă  l’intĂ©gration des prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de durabilitĂ© dans le test d’adĂ©quation prĂ©vu par la directive IDD159. L’ESMA a, quant Ă  elle, mis Ă  jour ses orientations existantes concernant certains aspects relatifs aux exigences d’adĂ©quation de la directive MiFID II afin d’y intĂ©grer des prĂ©cisions relatives Ă  ces nouvelles rĂšgles160. Dans le cadre de ces travaux, la FSMA a, dans toute la mesure du possible, veillĂ© Ă  la convergence des approches adoptĂ©es au sein des diffĂ©rents secteurs concernĂ©s. Ces nouvelles prĂ©cisions sur le test d’adĂ©quation ont Ă©tĂ© relayĂ©es au niveau national par la FSMA vers les secteurs bancaires et des assurances.

198 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
159 Voir EIOPA, Guidance on the integration of the customer’s sustainability preferences in the suitability assessment under the Insurance Distribution Directive (IDD), 20 juillet 2022, consultable sur le site web www.eiopa.europa.eu. 160 Voir ESMA, Guidelines on certain aspects of the MiFID II suitability requirements, 23 septembre 2022, consultable sur le site web www.esma. europa.eu.

Enfin, toujours au niveau des agences europĂ©ennes, l’expertise de la FSMA a Ă©tĂ© sollicitĂ©e pour mieux cerner les pratiques constitutives de greenwashing, dĂ©velopper une dĂ©finition uniformisĂ©e de ce qu’est le phĂ©nomĂšne consistant Ă  prĂ©senter un produit comme plus durable que ce qu’il est effectivement – pratique alors Ă©tendue Ă  toutes les dimensions de la durabilitĂ© - et de rĂ©flĂ©chir aux meilleures rĂ©ponses rĂ©gulatrices Ă  apporter, tant au niveau europĂ©en qu’au niveau belge. Cette Ă©tude, similaire aux recherches entreprises au niveau de l’IOSCO, permet de guider la Commission pour les diffĂ©rentes initiatives en cours.

La Commission europĂ©enne a continuĂ© en 2022 Ă  Ɠuvrer au dĂ©veloppement du cadre rĂ©glementaire pour la finance durable. La directive rĂ©formant l’information non financiĂšre a Ă©tĂ© adoptĂ©e le 14 dĂ©cembre 2022161, ouvrant la voie Ă  une information standardisĂ©e pour les sociĂ©tĂ©s. Le cadre n’est toutefois pas encore complet, le modĂšle de rapportage devant encore ĂȘtre terminĂ© et publiĂ© dans des rĂšgles techniques, tĂąche qui occupe toujours la FSMA dans le cadre de sa participation aux dĂ©bats au niveau de l’ESMA sur ce thĂšme. Cette nouvelle directive concernant la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises vise Ă  imposer la publication d’informations beaucoup plus complĂštes sur l’impact environnemental, social et de gouvernance des entreprises et s’appliquera selon un agenda ambitieux Ă  un nombre croissant d’entreprises, de maniĂšre obligatoire pour les grandes entreprises et pour les PME cotĂ©es, et sur base volontaire pour les PME non cotĂ©es. Ce tissu d’informations sera ensuite utilisĂ© par les fabricants pour Ă©valuer l’impact des investissements de leurs produits financiers, tout en offrant Ă©galement la possibilitĂ© pour les bourses de valoriser les efforts pour s’orienter vers plus de durabilitĂ© des entreprises.

L’initiative s’accompagne d’une autre proposition lĂ©gislative162, qui vise Ă  Ă©tablir les procĂ©dures Ă  mettre en place par les entreprises pour collecter de maniĂšre fiable toutes ces donnĂ©es, qui seront Ă  la base de la mesure des efforts de l’économie europĂ©enne en matiĂšre de durabilitĂ©. L’objectif de la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD) est d’instaurer au sein de certaines grandes entreprises un devoir de vigilance en matiĂšre d’environnement et de droits de l’homme. L’intervention europĂ©enne vise entre autres Ă  prĂ©ciser les informations qui doivent ĂȘtre rĂ©coltĂ©es ainsi que les procĂ©dures Ă  mettre en place pour Ă©viter ou attĂ©nuer des incidences nĂ©gatives dans la chaĂźne de valeurs de l’entreprise en question.

L’expertise de la FSMA a Ă©galement Ă©tĂ© associĂ©e aux discussions au sein du Conseil pour le dĂ©veloppement d’un modĂšle europĂ©en d’obligation verte. Ce projet rĂ©gulatoire vise Ă  dĂ©finir une part minimale d’investissement dans des activitĂ©s Ă©conomiques considĂ©rĂ©es comme durables par la Taxonomie et Ă  apporter certaines garanties sur les dimensions sociales et de gouvernance qui seraient nĂ©cessaires pour pouvoir ĂȘtre qualifiĂ© d’obligation verte europĂ©enne (EU Green Bond standard). Cette initiative, qui demeure un standard optionnel, garantira Ă  l’investisseur une certaine qualitĂ© des investissements rĂ©alisĂ©s Ă  l’aide de ses capitaux.

L’ensemble des initiatives europĂ©ennes visent Ă  permettre Ă  tout acteur de la sociĂ©tĂ© de s’informer sur l’impact de ses investissements, sur la durabilitĂ© des activitĂ©s auxquelles il contribue en personne ou financiĂšrement et sur les performances environnementales, sociales et en matiĂšre de gouvernance de tous les acteurs Ă©conomiques. Dans le cadre de ses compĂ©tences, la FSMA veillera au respect de ces obligations et Ă  l’accompagnement des acteurs des marchĂ©s dans cette transition.

161 Directive (UE) 2022/2464 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 14 dĂ©cembre 2022 modifiant le RĂšglement (UE) n° 537/2014 et les directives 2004/109/CE, 2006/43/CE et 2013/34/UE en ce qui concerne la publication d’informations en matiĂšre de durabilitĂ© par les entreprises, J.O.U.E., L 322 du 16 dĂ©cembre 2022.

162 Commission européenne, Proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil sur le devoir de vigilance des entreprises en matiÚre de durabilité et modifiant la Directive (UE) 2019/1937, COM(2022)71 du 23 février 2022.

ACTIVITÉS INTERNATIONALES / 199
200 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION

La FSMA est Ă©troitement associĂ©e Ă  la transposition en droit belge de nouvelles lĂ©gislations et Ă  l’élaboration de nouvelles rĂ©glementations applicables au secteur financier. Le prĂ©sent chapitre donne un aperçu des principaux dĂ©veloppements intervenus sur ce plan en 2022.

Un nouveau rĂšglement encadre la commercialisation de contrats d’assurance multimĂ©dias   202

Modification des rĂšgles relatives aux publicitĂ©s pour les OPCVM   203

IntĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© dans les obligations en matiĂšre de gouvernance des produits   204

Modification de la loi relative Ă  l’accĂšs Ă  l’activitĂ© de prestation de services d’investissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement   206

/ 201

Un nouveau rĂšglement encadre la commercialisation de contrats

d’assurance multimĂ©dias

Au dĂ©but de l’annĂ©e 2022, la presse s’est fait l’écho de pratiques particuliĂšrement problĂ©matiques sur le marchĂ© des polices d’assurances qui couvrent les risques attachĂ©s aux appareils multimĂ©dias tels que les smartphones.

Lors de l’achat d’un appareil multimĂ©dias, une police d’assurance couvrant les dommages, le mauvais fonctionnement, la perte ou le vol affectant l’appareil concernĂ© est parfois proposĂ©e au consommateur. Il est assez frĂ©quent dans ce secteur que la prime soit fractionnĂ©e et payable par mensualitĂ©s. Parmi ces contrats, certains dispensaient le client de payer la premiĂšre mensualitĂ© (« pĂ©riode de couverture gratuite ») et/ou faisaient augmenter graduellement les mensualitĂ©s en cours de contrat.

Par ailleurs, la loi du 4 avril 2014 permet au preneur d’assurance, lorsque le contrat a Ă©tĂ© formĂ© par la voie d’une police prĂ©signĂ©e ou d’une demande d’assurance, de rĂ©silier le contrat dans un dĂ©lai de quatorze jours Ă  compter de la prise de cours du contrat. Les contrats d’assurance concernĂ©s octroient frĂ©quemment un dĂ©lai plus long (30 jours par exemple), qui correspondait souvent Ă  la pĂ©riode de couverture gratuite.

Le recours Ă  de telles pratiques a Ă©tĂ© confirmĂ© par de trĂšs nombreuses plaintes de consommateurs ainsi qu’à l’occasion d’inspections effectuĂ©es dans le cadre des activitĂ©s de contrĂŽle de la FSMA. Ces pratiques sont trĂšs problĂ©matiques. Elles induisent en effet un biais irrĂ©parable dans l’analyse des exigences et des besoins du client en matiĂšre d’assurance. Une telle pratique permet en effet d’attirer l’attention du consommateur sur une pĂ©riode initiale de couverture gratuite (teaser), ainsi qu’une possibilitĂ© de rĂ©siliation durant la pĂ©riode d’effet du teaser, et non sur les caractĂ©ristiques du produit qu’on lui propose de souscrire, alors mĂȘme que le contrat dans son ensemble ne correspondrait pas Ă  ses exigences et besoins. En soi, l’augmentation graduelle des Ă©chĂ©ances implique aussi que le client n’a pas de vue sur le montant total de la prime.

Cette pratique est intrinsĂšquement inconciliable avec l’obligation prĂ©vue par la loi d’identifier les exigences et besoins du client et de proposer des contrats d’assurance cohĂ©rents avec ceux-ci. Elle porte gravement atteinte Ă  la protection du consommateur en ce qu’elle ne permet pas aux mĂ©canismes lĂ©gaux de protection (information, analyse des exigences et besoins et obligation de proposer des contrats cohĂ©rents par rapport Ă  ceux-ci) d’opĂ©rer de maniĂšre adĂ©quate.

Le 4 octobre 2022, la FSMA a dĂšs lors adoptĂ© un rĂšglement visant Ă  interdire la commercialisation auprĂšs de consommateurs de polices d’assurance multimĂ©dias dont les primes sont payĂ©es de maniĂšre fractionnĂ©e (prime mensuelle par exemple) et ne sont pas divisĂ©es en parts Ă©gales dont le paiement est Ă©chelonnĂ© de maniĂšre rĂ©guliĂšre sur toute la durĂ©e du contrat. Sont donc concernĂ©s les cas dans lesquels les montants dĂ»s pĂ©riodiquement varient dans le temps suivant un schĂ©ma dĂ©fini contractuellement (par exemple, pĂ©riode initiale de couverture gratuite, ou primes mensuelles augmentant graduellement), indĂ©pendamment par exemple d’une modification du risque assurĂ©.

Ce rĂšglement a Ă©tĂ© approuvĂ© par l’arrĂȘtĂ© royal du 20 octobre 2022 et est entrĂ© en vigueur le 13 novembre 2022.

202 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Modification des rÚgles relatives aux publicités pour les OPCVM

L’arrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022163 modifie notamment le rĂ©gime applicable aux publicitĂ©s diffusĂ©es lors de la commercialisation auprĂšs d’investisseurs de dĂ©tail – que ce soit dans le cadre d’une offre au public ou non – de parts d’organismes de placement collectif Ă  nombre variable de parts.

L’objectif de ces modifications est d’aligner sur le plan du contenu le rĂ©gime juridique auquel ces publicitĂ©s sont soumises avec le rĂšglement CBDF164 et les Orientations relatives aux communications publicitaires au titre du rĂšglement sur la distribution transfrontaliĂšre des organismes de placement collectif (OPC), publiĂ©es par l’ESMA le 2 aoĂ»t 2021165

L’arrĂȘtĂ© royal dispose que toutes les communications publicitaires diffusĂ©es auprĂšs d’investisseurs de dĂ©tail doivent ĂȘtre rĂ©digĂ©es conformĂ©ment aux dispositions du rĂšglement CBDF, telles que prĂ©cisĂ©es dans les orientations de l’ESMA. Les exigences du rĂšglement CBDF en matiĂšre de publicitĂ© et les orientations prĂ©citĂ©es s’appliqueront donc quel que soit le canal de distribution, et non pas uniquement lorsque la commercialisation est effectuĂ©e par un gestionnaire d’OPC. Un nombre limitĂ© d’exigences supplĂ©mentaires sont maintenues.

Les dispositions applicables aux communications publicitaires diffusĂ©es dans le cadre d’une offre publique de parts d’OPC Ă  nombre variable de parts seront dĂ©sormais regroupĂ©es dans l’arrĂȘtĂ© royal du 12 novembre 2012166 (pour les UCITS) et l’arrĂȘtĂ© royal du 25 fĂ©vrier 2017167 (pour les OPC publics en instruments financiers et liquiditĂ©s) et ne seront donc plus soumises aux dispositions de l’arrĂȘtĂ© royal du 25 avril 2014168

Les communications publicitaires diffusĂ©es auprĂšs d’investisseurs de dĂ©tail sans qu’il y ait pour autant offre publique devront Ă©galement dans tous les cas ĂȘtre rĂ©digĂ©es conformĂ©ment aux dispositions du rĂšglement CBDF, telles que prĂ©cisĂ©es dans les orientations. Aucune exigence supplĂ©mentaire, propre Ă  la Belgique, ne s’applique dans ce cas. Ces publicitĂ©s ne seront donc plus soumises aux rĂšgles de fond prĂ©vues dans l’arrĂȘtĂ© royal du 25 avril 2014.

163 ArrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022 visant Ă  transposer la directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1270 de la commission du 21 avril 2021 modifiant la directive 2010/43/UE en ce qui concerne les risques en matiĂšre de durabilitĂ© et les facteurs de durabilitĂ© Ă  prendre en compte pour les organismes de placement collectif en valeurs mobiliĂšres (OPCVM), Ă  adapter les rĂšgles relatives aux communications publicitaires des organismes de placement collectif Ă  nombre variable de parts et portant des dispositions diverses.

164 RÚglement (UE) 2019/1156 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 visant à faciliter la distribution transfrontaliÚre des organismes de placement collectif et modifiant les rÚglements (UE) no 345/2013, (UE) no 346/2013 et (UE) no 1286/2014.

165 Voir ESMA, Orientations relatives aux communications publicitaires au titre du rÚglement sur la distribution transfrontaliÚre des organismes de placement collectif, 2 août 2021, consultable sur le site web www.esma.europa.eu.

166 ArrĂȘtĂ© royal du 12 novembre 2012 relatif aux organismes de placement collectif qui rĂ©pondent aux conditions de la directive 2009/65/CE.

167 ArrĂȘtĂ© royal du 25 fĂ©vrier 2017 relatif Ă  certains organismes de placement collectif alternatif publics et Ă  leurs sociĂ©tĂ©s de gestion, et portant des dispositions diverses.

168 ArrĂȘtĂ© royal du 25 avril 2014 imposant certaines obligations en matiĂšre d’information lors de la commercialisation de produits financiers auprĂšs de clients de dĂ©tail.

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION / 203

Les communications publicitaires diffusĂ©es exclusivement auprĂšs d’investisseurs professionnels sont soumises au rĂ©gime du rĂšglement CBDF et aux orientations prĂ©citĂ©es, pour autant qu’elles soient diffusĂ©es par un gestionnaire d’OPC. L’approche adoptĂ©e au niveau europĂ©en s’applique donc en la matiĂšre.

Comme c’était dĂ©jĂ  le cas auparavant, l’obligation de faire approuver les communications publicitaires prĂ©alablement Ă  leur diffusion ne s’applique qu’en cas d’offre publique. Comme en matiĂšre de prospectus, l’arrĂȘtĂ© royal introduit certaines exceptions Ă  l’obligation de faire approuver les communications publicitaires qui se rapportent Ă  une offre publique par la FSMA avant leur diffusion. Certaines modifications Ă  des communications publicitaires existantes ne devront pour cette raison plus ĂȘtre approuvĂ©es a priori.

Intégration des facteurs de durabilité dans les obligations en matiÚre de gouvernance des produits

Ces derniĂšres annĂ©es, plusieurs mesures rĂ©glementaires ont Ă©tĂ© prises au niveau europĂ©en en matiĂšre de finance durable. Le secteur financier dans son ensemble est concernĂ© mais certaines mesures concernent plus particuliĂšrement le secteur des services d’investissement. Une directive europĂ©enne a notamment Ă©tĂ© adoptĂ©e en 2021 visant Ă  s’assurer que les entreprises d’investissement et les Ă©tablissements de crĂ©dit qui produisent et distribuent des instruments financiers tiennent compte des facteurs de durabilitĂ© dans la procĂ©dure d’approbation du produit, ainsi que dans les autres dispositifs de gouvernance et de supervision des produits169

La transposition de cette directive en droit belge impliquait de modifier l’arrĂȘtĂ© royal du 19 dĂ©cembre 2017 portant les rĂšgles et modalitĂ©s visant Ă  transposer la directive concernant les marchĂ©s d’instruments financiers (ci-aprĂšs « l’AR d’exĂ©cution MiFID II »). Ces modifications ont Ă©tĂ© apportĂ©es dans un arrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022170

169 Il s’agit de la Directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1269 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la Directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2017/593 en ce qui concerne l’intĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© dans les obligations applicables en matiĂšre de gouvernance des produits.

170 ArrĂȘtĂ© royal du 5 dĂ©cembre 2022 visant Ă  transposer la Directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2021/1269 de la Commission du 21 avril 2021 modifiant la Directive dĂ©lĂ©guĂ©e (UE) 2017/593 en ce qui concerne l’intĂ©gration des facteurs de durabilitĂ© dans les obligations applicables en matiĂšre de gouvernance des produits, et portant dispositions diverses, MB, 12 dĂ©cembre 2022.

204 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Ces dispositions modificatives concernent, tout d’abord, l’obligation, dans le chef des entreprises d’investissement et des Ă©tablissements de crĂ©dit qui produisent des instruments financiers171, d’en identifier le marchĂ© cible. Ces entreprises ont l’obligation de dĂ©finir le marchĂ© cible potentiel pour chaque instrument financier qu’elles produisent, en prĂ©cisant le ou les types de clients dont les besoins, les caractĂ©ristiques et les objectifs sont compatibles avec cet instrument financier. Elles doivent Ă©galement identifier le marchĂ© cible « nĂ©gatif », c’est-Ă -dire le ou les groupes de clients dont les besoins, les caractĂ©ristiques et les objectifs ne sont pas compatibles avec ce mĂȘme instrument financier.

Il est dorĂ©navant prĂ©cisĂ© que la dĂ©finition du marchĂ© cible potentiel de chaque instrument financier tient compte, le cas Ă©chĂ©ant, des objectifs en matiĂšre de durabilitĂ©. À l’inverse, lorsque les entreprises d’investissement et les Ă©tablissements de crĂ©dit dĂ©finissent le ou les Ă©ventuels groupes de clients avec les besoins, caractĂ©ristiques et objectifs desquels un instrument financier n’est pas compatible, elles ne doivent pas tenir compte des Ă©ventuels facteurs de durabilitĂ©. Par cette rĂšgle, le lĂ©gislateur europĂ©en entend faire en sorte que les instruments financiers comportant des facteurs de durabilitĂ© restent facilement accessibles, en ce compris Ă  des clients qui n’ont pas de prĂ©fĂ©rence en la matiĂšre.

Les Ă©ventuels objectifs en matiĂšre de durabilitĂ© des instruments financiers sont Ă©galement pris en considĂ©ration lors du rĂ©examen du marchĂ© cible que les entreprises d’investissement et les Ă©tablissements de crĂ©dit sont tenus d’effectuer conformĂ©ment Ă  l’article 22, § 14 de l’AR d’exĂ©cution MiFID II.

Il est Ă©galement dorĂ©navant prĂ©cisĂ© que lorsque les entreprises d’investissement et les Ă©tablissements de crĂ©dit dĂ©terminent si un instrument financier rĂ©pond aux besoins, caractĂ©ristiques et objectifs identifiĂ©s du marchĂ© cible, elles examinent notamment si les Ă©ventuels facteurs de durabilitĂ© de l’instrument financier sont en adĂ©quation avec le marchĂ© cible.

Les facteurs de durabilitĂ© de l’instrument financier deviennent Ă©galement une information essentielle Ă  fournir aux distributeurs d’instruments financiers. Il est ainsi exigĂ© des entreprises d’investissement et des Ă©tablissements de crĂ©dit qui font appel Ă  des tiers pour distribuer les instruments financiers qu’ils produisent de leur prĂ©senter les facteurs de durabilitĂ© de l’instrument financier de maniĂšre transparente et de leur fournir toutes les informations pertinentes pour leur permettre de tenir dĂ»ment compte de tout objectif en matiĂšre de durabilitĂ© poursuivi par le client ou client potentiel.

Des modifications analogues sont apportĂ©es Ă  l’article 23 de l’AR d’exĂ©cution MiFID II relatif aux obligations en matiĂšre de gouvernance des produits applicables aux entreprises d’investissement et aux Ă©tablissements de crĂ©dit qui proposent ou recommandent des instruments financiers qu’ils ne produisent pas nĂ©cessairement. L’objectif est, Ă  nouveau, de faire en sorte que les facteurs de durabilitĂ© de ces instruments financiers soient pris en considĂ©ration lors de la dĂ©finition du marchĂ© cible et de son rĂ©examen.

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION / 205
171 Ce qui englobe la crĂ©ation, le dĂ©veloppement, l’émission et/ou la conception de tels instruments.

Le 5 septembre 2022, a Ă©tĂ© publiĂ©e au Moniteur belge une loi modifiant la loi du 25 octobre 2016 relative Ă  l’accĂšs Ă  l’activitĂ© de prestation de services d’investissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement (ci-aprĂšs « loi du 25 octobre 2016 »). Cette loi vise Ă  transposer partiellement la nouvelle directive europĂ©enne relative Ă  la surveillance prudentielle des entreprises d’investissement, communĂ©ment et ci-aprĂšs, dĂ©nommĂ©e la « Directive IFD » (Investment Firms Directive)172

Cette directive concerne, en Belgique, deux types de sociĂ©tĂ©s : les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement et les sociĂ©tĂ©s de bourse. Il s’agit des deux catĂ©gories d’entreprises recouvrant, en droit belge, le concept europĂ©en d’« entreprise d’investissement ». Les sociĂ©tĂ©s de bourse sont autorisĂ©es Ă  fournir tous les services et Ă  exercer toutes les activitĂ©s d’investissement173. Les sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement ne peuvent fournir qu’un nombre plus limitĂ© de services et d’activitĂ©s d’investissement, Ă  savoir uniquement les activitĂ©s n’impliquant pas la dĂ©tention d’avoirs de clients.

Seules les sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en investissement relÚvent du contrÎle prudentiel de la FSMA. Les sociétés de bourse relÚvent quant à elles de la supervision prudentielle de la Banque Nationale de Belgique.

Les dispositions de la directive IFD sont complĂ©tĂ©es par celles du « rĂšglement IFR »174. Ce rĂšglement europĂ©en, dont les dispositions sont directement applicables en droit belge, prescrit les exigences prudentielles quantitatives applicables aux entreprises d’investissement et le mode de calcul de celles-ci.

172 Directive (UE) 2019/2034 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 27 novembre 2019 concernant la surveillance prudentielle des entreprises d’investissement,

173 Il s’agit des services et des activitĂ©s d’investissement Ă©numĂ©rĂ©s dans la section A de l’Annexe I de la Directive 2014/65/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 15 mai 2014 concernant les marchĂ©s d’instruments financiers, dite Directive MiFID II.

174 RĂšglement (UE) 2019/2033 du Parlement EuropĂ©en et du Conseil du 27 novembre 2019 concernant les exigences prudentielles applicables aux entreprises d’investissement.

206 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
Modification de la loi relative Ă  l’accĂšs Ă  l’activitĂ© de prestation de services d’investissement et au statut et au contrĂŽle des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement

L’ensemble de ces dispositions seront complĂ©tĂ©es par diverses normes de rĂ©glementation Ă©laborĂ©es par les autoritĂ©s europĂ©ennes de surveillance, en l’occurrence, dans cette matiĂšre, l’AutoritĂ© bancaire europĂ©enne (EBA) et l’AutoritĂ© europĂ©enne des marchĂ©s financiers (ESMA). Le but est d’assurer une application harmonisĂ©e des dispositions de la directive dans l’Union europĂ©enne ainsi qu’une convergence des pratiques de surveillance.

Jusqu’à l’entrĂ©e en application des rĂ©glementations europĂ©ennes prĂ©citĂ©es, une partie des entreprises d’investissement175 Ă©taient, moyennant certains amĂ©nagements, soumises au cadre prudentiel applicable aux Ă©tablissements de crĂ©dit176

Un tel rĂ©gime prudentiel, largement inspirĂ© des normes bancaires internationales, s’est avĂ©rĂ© peu appropriĂ© aux vulnĂ©rabilitĂ©s et aux risques spĂ©cifiques inhĂ©rents aux activitĂ©s des entreprises d’investissement. Partant de ce constat, le lĂ©gislateur europĂ©en a souhaitĂ© mettre en place un nouveau cadre prudentiel, spĂ©cifique aux entreprises d’investissement et davantage proportionnĂ©, dans l’optique de maintenir la soliditĂ© de ces entreprises dans l’intĂ©rĂȘt de leurs clients, tout en rĂ©duisant les charges administratives et les coĂ»ts susceptibles de compromettre leur viabilitĂ©.

À cet effet, le lĂ©gislateur europĂ©en a rĂ©parti les entreprises d’investissement en fonction de la nature de leurs activitĂ©s et du montant de leurs actifs. Le RĂšglement IFR opĂšre ainsi une distinction entre quatre diffĂ©rentes classes d’entreprises d’investissement, communĂ©ment appelĂ©es les classes 1, 1  minus, 2 et 3. À chacune de ces classes d’entreprises d’investissement s’applique un rĂ©gime prudentiel appropriĂ© et proportionnĂ©.

La plupart des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement font partie de la classe 3 des entreprises d’investissement, regroupant les « petites entreprises d’investissement non interconnectĂ©es »177. Il s’agit des entreprises d’investissement qui, selon leur propre Ă©valuation, remplissent certains critĂšres quantitatifs dĂ©finis dans le RĂšglement IFR et qui, aprĂšs notification Ă  l’autoritĂ© compĂ©tente178, peuvent bĂ©nĂ©ficier d’un rĂ©gime prudentiel plus souple. Sont exclues de cette catĂ©gorie les sociĂ©tĂ©s qui dĂ©tiennent des fonds de clients, qui conservent et administrent des actifs pour leurs clients et/ou qui exercent l’activitĂ© de nĂ©gociation pour compte propre. Les sociĂ©tĂ©s de bourse en sont donc exclues.

175 Il s’agissait essentiellement des entreprises d’investissement autorisĂ©es Ă  fournir des services d’investissement et/ou Ă  exercer des activitĂ©s d’investissement impliquant la dĂ©tention de fonds ou d’instruments financiers appartenant Ă  leurs clients, ce qui correspondait en droit belge Ă  la catĂ©gorie des sociĂ©tĂ©s de bourse.

176 Leurs conditions d’agrĂ©ment et autres exigences organisationnelles et rĂšgles de conduite Ă©taient quant Ă  elles (et le sont toujours) dĂ©finies dans la directive MiFID II.

177 Article 12 du RÚglement IFR.

178 ProcĂ©dure dĂ©finie Ă  l’article 25 de la directive IFD, transposĂ©e Ă  l’article 2/2 de la loi du 25 octobre 2016.

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION / 207

Certaines sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement appartiennent toutefois Ă  la classe 2 des entreprises d’investissement. Il s’agit de celles qui ne rĂ©pondent pas aux critĂšres quantitatifs leur permettant d’ĂȘtre qualifiĂ©es de « petites entreprises d’investissement non interconnectĂ©es » et de faire ainsi partie de la classe 3. Ces sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement sont de ce fait soumises Ă  des exigences prudentielles plus strictes, comparables Ă  celles applicables aux sociĂ©tĂ©s de bourse.

Les principales modifications apportées par la directive IFD au régime applicable aux sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en investissement peuvent se résumer comme suit179 :

‱ Le montant minimal du capital initial des entreprises d’investissement reste fixĂ© en fonction du type d’activitĂ©s exercĂ©es par l’entreprise, mais fait dĂ©sormais l’objet d’une disposition d’harmonisation maximale, limitant toute marge de manƓuvre dans le chef du lĂ©gislateur national lors de l’exercice de transposition. Le niveau minimal du capital initial d’une sociĂ©tĂ© de gestion de portefeuille et de conseil en investissement est dorĂ©navant fixĂ© Ă  75 000 euros180. Il s’agit du montant du capital minimum exigĂ© pour les entreprises d’investissement qui ne sont pas autorisĂ©es Ă  dĂ©tenir des fonds ou des titres appartenant Ă  leurs clients.

‱ La directive IFD contient Ă©galement de nouvelles normes en matiĂšre de gouvernance interne des entreprises d’investissement.

Elle exige notamment des entreprises d’investissement de constituer un comitĂ© des risques et un comitĂ© de rĂ©munĂ©ration au sein de leur organe lĂ©gal d’administration. Cette exigence ne s’applique pas aux petites sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement non interconnectĂ©es. Sont Ă©galement exemptĂ©es de cette exigence certaines entreprises d’investissement dont la valeur des actifs au bilan et hors bilan est, en moyenne, infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  100 millions d’euros, ou infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  300 millions d’euros, lorsque l’autoritĂ© compĂ©tente les exempte de cette obligation compte tenu, notamment, de la nature et de l’ampleur de leurs activitĂ©s, de leur organisation interne et, le cas Ă©chĂ©ant, des caractĂ©ristiques du groupe auquel elles appartiennent181 .

La directive IFD énonce aussi les critĂšres que doivent respecter les entreprises d’investissement dans le cadre de leur politique de rĂ©munĂ©ration182. Une attention particuliĂšre est accordĂ©e Ă  la neutralitĂ© des rĂšgles de rĂ©munĂ©ration du point de vue du genre, aux rĂ©munĂ©rations des personnes Ă  haut revenus, ainsi qu’à la proportion entre la rĂ©munĂ©ration fixe de base et la rĂ©munĂ©ration variable et Ă  la composition de la rĂ©munĂ©ration variable.

179 À l’occasion de la transposition de la directive IFD en droit belge, la majeure partie de l’acquis du rĂ©gime applicable aux sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement a Ă©tĂ© maintenu. Seules quelques corrections et dispositions complĂ©mentaires ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans la loi du 25 octobre 2016, dans un but de cohĂ©rence et de level playing field avec le rĂ©gime applicable aux sociĂ©tĂ©s de bourse, tout en tenant compte des activitĂ©s plus limitĂ©es des sociĂ©tĂ©s de gestion de portefeuille et de conseil en investissement.

180 Article 21 de la loi du 25 octobre 2016.

181 Article 25/2, §6 de la loi du 25 octobre 2016.

182 Article 37/1 de la loi du 25 octobre 2016.

208 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

‱ En matiĂšre de gestion des risques, les entreprises d’investissement sont soumises Ă  un rĂ©gime spĂ©cifique lequel, outre le risque de liquiditĂ©, s’articule autour des risques pour les clients, des risques pour le marchĂ© et des risques pour la sociĂ©tĂ© elle-mĂȘme183. La directive IFD prescrit notamment l’obligation, pour les entreprises d’investissement, d’évaluer l’adĂ©quation de leur capital et de leurs risques internes. À cet Ă©gard, la directive autorise les autoritĂ©s compĂ©tentes Ă  prendre en compte la souscription d’une assurance de responsabilitĂ© civile professionnelle dans le cadre de leur Ă©valuation des processus et systĂšmes de gestion des risques mis en place par les entreprises d’investissement qu’elles surveillent.

La politique de gestion prospective des besoins en fonds propres et de la liquiditĂ© doit aussi tenir compte des risques qu’une entreprise d’investissement fait peser sur des tiers, ce qui constitue une Ă©volution par rapport au rĂ©gime prĂ©existant. Cette exigence reflĂšte la volontĂ© du lĂ©gislateur europĂ©en d’accorder une attention particuliĂšre Ă  la place et au rĂŽle des entreprises d’investissement sur le marchĂ© ainsi qu’aux consĂ©quences de leurs activitĂ©s pour les autres acteurs.

‱ Une section de la directive IFD est consacrĂ©e aux pouvoirs de contrĂŽle et d’évaluation des autoritĂ©s prudentielles, mettant l’accent sur l’évaluation du respect des exigences qualitatives, notamment la gouvernance, les contrĂŽles internes, et les procĂ©dures de gestion des risques.

Le lĂ©gislateur europĂ©en y consacre l’application du principe de proportionnalitĂ© et laisse aux autoritĂ©s compĂ©tentes la facultĂ© de dĂ©terminer la frĂ©quence et l’intensitĂ© de leur contrĂŽle, en tenant compte de l’ampleur, de la nature, du volume, de la complexitĂ© et de l’importance, le cas Ă©chĂ©ant systĂ©mique, des activitĂ©s des entreprises d’investissement. Les autoritĂ©s compĂ©tentes sont Ă©galement invitĂ©es Ă  examiner Ă  intervalles rĂ©guliers, et au moins tous les trois ans, la conformitĂ© au RĂšglement IFR des approches internes pour le calcul des exigences en fonds propres rĂ©glementaires. Elles doivent, en particulier, tenir compte, de l’évolution des activitĂ©s de l’entreprise d’investissement et de l’application de ces approches Ă  de nouveaux produits184

‱ La surveillance des groupes d’entreprises d’investissement a Ă©galement fait l’objet d’une attention particuliĂšre dans la directive IFD. La directive Ă©tablit notamment les rĂšgles pour dĂ©terminer l’autoritĂ© compĂ©tente pour la surveillance sur base consolidĂ©e du groupe, la constitution d’un collĂšge de surveillance, et la coopĂ©ration entre autoritĂ©s. Par ailleurs, dans la transposition belge, le lĂ©gislateur a voulu prĂ©server la continuitĂ© et le niveau de protection juridique existant, en reprenant, dans la mesure du possible, le contenu des dispositions du rĂ©gime existant185 183 Article 26/3

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION / 209
de la loi du 25 octobre 2016. 184 Articles 58/1 à 58/11 de la loi du 25 octobre 2016. 185 Articles 59 à 60 de la loi du 25 octobre 2016.
210 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

ORGANISATION DE LA FSMA

/ 211
Structure et organes de la FSMA   212 ComitĂ© de direction   212 Organigramme des dĂ©partements et des services   213 Conseil de surveillance   214 La fonction d’audit interne Ă  la FSMA   218 RĂ©viseur d’entreprises   218 Commission des sanctions   218 L’organisation dans la pratique   220 Gestion du personnel   220 Concertation sociale   224 Évolution de l’informatique   224 Durabilité   225

Structure et organes de la FSMA

Comité de direction

212 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
Jean-Paul Servais, Annemie Rombouts, Président Vice-président Henk Becquaert, Sébastien Yerna186 , Membre du comité de direction Membre du comité de direction
186 Par arrĂȘtĂ© royal du 29 juin 2022, Monsieur SĂ©bastien Yerna a Ă©tĂ© nommĂ© en qualitĂ© de membre du comitĂ© de direction de l’AutoritĂ© des services et marchĂ©s financiers Ă  partir du 1er septembre 2022, en remplacement de Monsieur Gregory Demal dont il termine le mandat.

Comité de direction

Organigramme des départements et des services

Service juridique, Service d’études et de perspectives Ă©conomiques, Cellule marchĂ©s et post-trade et gestion des Ă©quipes multidisciplinaires, Relations internationales et Sustainability Policy, StratĂ©gie et organisation, Communication et Ă©ducation financiĂšre

Service juridique, Service d’études et de perspectives Ă©conomiques, cellule marchĂ©s et post-trade et gestion des Ă©quipes multidisciplinaires

Relations internationales et Sustainability Policy

Communication et éducation financiÚre

ContrĂŽle opĂ©rationnel des marchĂ©s, de l’asset management et des produits d’épargne et d’investissement bancaire

ContrĂŽle de l’information des sociĂ©tĂ©s, ContrĂŽle du reporting financier des Ă©metteurs et Surveillance des marchĂ©s financiers

Annemie ROMBOUTS, Vice-président

Thierry LHOEST

ContrĂŽle de l’asset management, des produits d’épargne et d’investissement bancaires

Ressources humaines

Veerle DE SCHRYVER

Hilde DAEMS

Centre d’expertise data-analytics et ContrĂŽle opĂ©rationnel des assurances et des pensions

Centre d’expertise data-analytics et Contrîle des assurances

ContrĂŽle des pensions

Service informatique Infrastructure

Henk BECQUAERT, Membre

Karel DE BONDT

Greet T’JONCK

Dominique MICHAUX

Corps central d’inspection, contrĂŽle opĂ©rationnel des rĂšgles de conduite et des intermĂ©diaires et des opĂ©rateurs financiers et politique de contrĂŽle anti-blanchiment, ComptabilitĂ© et ContrĂŽle de gestion ContrĂŽle des intermĂ©diaires et des opĂ©rateurs financiers et politique de contrĂŽle anti-blanchiment

Corps central d’inspection et contrîle des rùgles de conduite

Sébastien YERNA, Membre

Vincent DE BOCK

ENFORCEMENT CONTRÔLE DU PÉRIMÈTRE

MichaĂ«l ANDRÉ, Auditeur

Els DE KEYSER

AUDIT INTERNE

Marie-Pierre VANRUMBEKE, Auditeur interne

ORGANISATION DE LA FSMA / 213
Jean-Paul SERVAIS, Président Jean-Michel VAN COTTEM Antoine VAN CAUWENBERGE Jim LANNOO

Conseil de surveillance

Composition

214 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
Jean Eylenbosch, Président Selien De Schryder Roland Gillet François Koulisher Pierre Nicaise Kristien Smedts Reinhard Steennot Luk Van Biesen Jan Verhoeye Maud Watelet

Rapport sur l’exercice par le conseil de surveillance de ses missions lĂ©gales

Surveillance générale de la FSMA

La loi du 2 août 2002 a confié la surveillance générale du fonctionnement de la FSMA au conseil de surveillance.

En 2022, les membres du conseil de surveillance se sont rĂ©unis Ă  huit reprises et ont fait une fois usage de la procĂ©dure de dĂ©cision Ă©crite. Ils ont par ailleurs rĂ©guliĂšrement reçu des prĂ©sentations prĂ©parĂ©es par les services de la FSMA pour exposer l’évolution des risques pesant sur les marchĂ©s financiers et les acteurs de ces marchĂ©s.

Aperçu des thÚmes traités

Les membres ont procĂ©dĂ© maintes fois Ă  des Ă©changes de vues portant sur des questions d’actualitĂ©, telles que l’évolution du marchĂ© des crypto-actifs et les initiatives prises par la FSMA dans ce domaine. Ils ont, Ă  cet Ă©gard, rendu un avis positif sur le rĂšglement de la FSMA qui subordonne Ă  des conditions restrictives la commercialisation de monnaies virtuelles auprĂšs des consommateurs. Le conseil a fĂ©licitĂ© le comitĂ© de direction pour cette initiative qui accorde une place prioritaire Ă  la protection des investisseurs en attendant l’entrĂ©e en vigueur d’une nouvelle rĂ©glementation europĂ©enne sur les crypto-actifs. Il est en effet important que les consommateurs soient clairement informĂ©s des risques liĂ©s aux crypto-actifs. Les membres ont Ă©galement saluĂ© la communication de la FSMA visant Ă  fournir aux participants du marchĂ© des prĂ©cisions supplĂ©mentaires sur la qualification de crypto-actifs en tant que valeurs mobiliĂšres, instruments de placement ou instruments financiers.

Comme au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, les services de la FSMA ont rĂ©guliĂšrement fourni au conseil, lors de ses rĂ©unions, des Ă©claircissements sur les nouvelles Ă©volutions en matiĂšre de contrĂŽle. C’est ainsi que les membres se sont notamment penchĂ©s sur les dĂ©fis liĂ©s Ă  la surveillance de la vague de nouvelles rĂ©glementations visant les services financiers durables afin d’empĂȘcher le greenwashing.

En vertu de sa mission lĂ©gale Ă©noncĂ©e Ă  l’article 49, § 3, de la loi du 2 aoĂ»t 2002, le conseil de surveillance a Ă©galement rendu un avis au comitĂ© de direction sur plusieurs rĂšglements en projet, dont celui qui subordonne Ă  des conditions restrictives la commercialisation auprĂšs des consommateurs de certains contrats d’assurance portant sur des appareils multimĂ©dias.

Les membres ont par ailleurs reçu à intervalles réguliers des informations mises à jour concernant les développements importants sur le plan européen et au niveau international qui ont un rapport avec les compétences de la FSMA.

ORGANISATION DE LA FSMA / 215

La nĂ©cessitĂ© d’une coopĂ©ration entre les autoritĂ©s de contrĂŽle afin que celles-ci puissent remplir efficacement leurs missions reste plus actuelle que jamais. Dans ce contexte, le conseil attache une grande importance Ă  l’influence que la FSMA peut exercer grĂące au rĂŽle de premier plan qu’elle joue au sein de plusieurs organisations europĂ©ennes et internationales. Le conseil s’est particuliĂšrement fĂ©licitĂ© de l’élection du prĂ©sident de la FSMA Ă  la prĂ©sidence de l’organisation mondiale des rĂ©gulateurs des marchĂ©s financiers (IOSCO). Cette Ă©lection contribue au rayonnement de la FSMA et de la place financiĂšre belge.

Le conseil a Ă©galement suivi de prĂšs les initiatives prises par la FSMA dans le domaine de l’éducation financiĂšre. Ses membres ont assistĂ© Ă  plusieurs Ă©vĂ©nements organisĂ©s dans le cadre du programme Wikifin. Ils se rĂ©jouissent en particulier du succĂšs du Wikifin Lab, qui a ouvert ses portes en 2020 et qui bĂ©nĂ©ficie d’une large reconnaissance auprĂšs des autoritĂ©s de contrĂŽle Ă©trangĂšres.

Les membres ont en outre reçu des explications sur les vingt projets pour l’avenir que la FSMA a prĂ©sentĂ©s Ă  l’occasion du vingtiĂšme anniversaire de la loi organique de la FSMA.

Fonctionnement de la FSMA

Faisant suite Ă  la demande des ministres compĂ©tents, le conseil a, conformĂ©ment Ă  sa mission lĂ©gale, rendu un avis sur la proposition de nomination d’un nouveau membre du comitĂ© de direction, la plus haute instance de la FSMA.

Les membres ont aussi procĂ©dĂ©, Ă  maintes reprises, Ă  des Ă©changes de vues sur de nombreux sujets ayant trait Ă  l’organisation de la FSMA et Ă  la gestion de son personnel. C’est dans ce contexte que le comitĂ© d’audit a tenu le conseil informĂ© des changements intervenus sur le plan de l’audit interne187. Les membres ont Ă©galement discutĂ© des rĂ©amĂ©nagements opĂ©rĂ©s au sein de l’organisation en vue de dĂ©velopper le contrĂŽle axĂ© sur les donnĂ©es, ainsi que de la crĂ©ation d’un service chargĂ© des relations internationales de la FSMA. Ils se sont en outre penchĂ©s sur les initiatives mises en place par la FSMA au niveau de la communication externe, telles que l’organisation d’évĂ©nements sur un mode digital (webinaires). Ils encouragent la FSMA Ă  poursuivre sur cette voie afin de clarifier ses attentes en matiĂšre de contrĂŽle.

Dans le cadre de ses missions lĂ©gales, le conseil a adoptĂ©, le 13 dĂ©cembre 2022, le budget de la FSMA pour l’annĂ©e 2023. Il a par ailleurs adoptĂ©, le 25 avril 2022, les comptes annuels affĂ©rents Ă  l’exercice 2021 et, le 25 avril 2023, les comptes annuels affĂ©rents Ă  l’exercice 2022.

Le conseil de surveillance a adopté le présent rapport, en ce qui concerne ses compétences, le 25 avril 2023.

216 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
187 Voir le présent rapport, p. 218.

Rapport sur l’exercice par le comitĂ© d’audit de ses missions lĂ©gales

En 2022, le comitĂ© d’audit s’est rĂ©uni Ă  cinq reprises et a recouru une fois Ă  la procĂ©dure Ă©crite pour mener ses dĂ©libĂ©rations.

En application de l’article 48, § 1erter, alinĂ©a 1er, 3°, de la loi du 2 aoĂ»t 2002, le comitĂ© d’audit a dĂ©libĂ©rĂ© sur les rapports d’audit interne prĂ©parĂ©s par l’auditeur interne, dont celui portant sur la gestion du contenu du site web www.wikifin.be. Le comitĂ© d’audit s’est Ă©galement penchĂ© sur la suite rĂ©servĂ©e aux recommandations formulĂ©es dans des rapports d’audit prĂ©cĂ©dents.

Toujours en application de l’article 48, § 1erter, alinĂ©a 1er, 3°, de la loi du 2 aoĂ»t 2002, le comitĂ© d’audit a suivi les travaux effectuĂ©s par le service d’audit interne. Un auditeur interne intĂ©rimaire a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© fin 2022 et a ensuite Ă©tĂ© nommĂ© Ă  titre dĂ©finitif en janvier 2023.

Au cours de ses rĂ©unions, le comitĂ© d’audit a examinĂ©, sur la proposition du comitĂ© de direction, le rapport annuel 2022, les comptes affĂ©rents Ă  l’exercice 2022 et le budget pour l’annĂ©e 2023, et il a rendu au conseil de surveillance un avis proposant d’adopter ceux-ci.

ORGANISATION DE LA FSMA / 217

La fonction d’audit interne à la FSMA

L’audit interne est une fonction indĂ©pendante et objective qui donne Ă  la FSMA une assurance sur le degrĂ© de maĂźtrise de ses opĂ©rations, lui apporte ses conseils pour les amĂ©liorer et contribue Ă  crĂ©er de la valeur ajoutĂ©e. L’audit interne aide la FSMA Ă  atteindre ses objectifs en Ă©valuant, par une approche systĂ©matique et mĂ©thodique, ses processus de gestion des risques, de contrĂŽle et de gouvernance, et en formulant des propositions pour renforcer leur efficacitĂ©.

Le comitĂ© d’audit de la FSMA supervise les travaux du service d’audit interne.

La responsable de l’audit interne soumet chaque rapport d’audit au comitĂ© de direction. Ceux-ci sont ensuite transmis et prĂ©sentĂ©s au comitĂ© d’audit pour dĂ©libĂ©ration, accompagnĂ©s des mesures que le comitĂ© de direction propose de prendre en rĂ©ponse aux recommandations d’audit.

Au cours de l’annĂ©e 2022, le service d’audit interne a Ă©tabli diffĂ©rents rapports dont l’un portait sur l’audit de la gestion du contenu du site web www.wikifin.be.

Tout comme lors des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, le service d’audit interne a participĂ© activement Ă  la rĂ©alisation du projet transversal pluriannuel portant sur la rĂ©alisation et le contrĂŽle d’une cartographie matricielle exhaustive des stratĂ©gies et des politiques de contrĂŽle des rĂ©glementations pour lesquelles la FSMA est compĂ©tente. Dans le cadre de l’exĂ©cution de ce projet, le service d’audit interne s’est vu attribuer une ressource additionnelle (1 ETP), par dĂ©tachement interne jusqu’à la fin du mois d’avril 2022.

ParallĂšlement Ă  ces diffĂ©rentes missions, le service d’audit interne a rĂ©alisĂ© un suivi semestriel des recommandations d’audit. L’objectif de ce suivi est de vĂ©rifier que les mesures adoptĂ©es en rĂ©ponse aux recommandations d’audit ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre.

RĂ©viseur d’entreprises

Selon l’article 57, alinĂ©a 2, de la loi du 2 aoĂ»t 2002, le contrĂŽle des comptes de la FSMA est assurĂ© par un ou plusieurs rĂ©viseurs d’entreprises. Ils sont nommĂ©s par le conseil de surveillance pour une durĂ©e renouvelable de trois ans, Ă  condition qu’ils ne soient pas inscrits sur la liste des rĂ©viseurs agréés par la FSMA et qu’ils ne soient pas en fonction auprĂšs d’une entreprise soumise Ă  son contrĂŽle. Les rĂ©viseurs vĂ©rifient et certifient Ă©galement tout Ă©lĂ©ment prĂ©cisĂ© par la rĂ©glementation relative Ă  la couverture des frais de fonctionnement de la FSMA telle que visĂ©e Ă  l’article 56 de la loi prĂ©citĂ©e. Le conseil de surveillance a nommĂ© la sociĂ©tĂ© BDO, reprĂ©sentĂ©e par Monsieur Alexandre Streel, comme rĂ©viseur d’entreprises pour la FSMA.

Commission des sanctions

Composition

La composition de la commission des sanctions et la durée des mandats de ses membres sont les suivantes :

218 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Michel Rozie, PrĂ©sident Premier prĂ©sident honoraire Ă  la cour d’appel d’Anvers, membre de la commission des sanctions en qualitĂ© de magistrat n’étant pas conseiller Ă  la Cour de cassation ni Ă  la cour d’appel de Bruxelles

Fin de mandat : 15 septembre 2027

Sofie Cools

Membre de la commission des sanctions

Fin de mandat : 16 décembre 2024

Guy Keutgen

Membre de la commission des sanctions

Fin de mandat : 15 septembre 2027

Christine Matray

Conseiller honoraire à la Cour de cassation, membre de la commission des sanctions sur proposition du premier président de la Cour de cassation

Fin de mandat : 16 décembre 2024

Philippe Quertainmont Conseiller honoraire du Conseil d’Etat, membre de la commission des sanctions sur proposition du premier prĂ©sident du Conseil d’Etat

Fin de mandat : 15 septembre 2027

Kristof Stouthuysen

Membre de la commission des sanctions disposant d’une expertise en matiĂšre de contrĂŽle lĂ©gal des comptes

Martine Castin

Membre de la commission des sanctions disposant d’une expertise en matiĂšre de contrĂŽle lĂ©gal des comptes

Fin de mandat : 17 septembre 2023

Erwin Francis

Conseiller à la Cour de cassation, membre de la commission des sanctions sur proposition du premier président de la Cour de cassation

Fin de mandat : 15 septembre 2027

Jean-Philippe Lebeau

PrĂ©sident du tribunal de l’entreprise du Hainaut, membre de la commission des sanctions en qualitĂ© de magistrat n’étant pas conseiller Ă  la Cour de cassation, ni Ă  la cour d’appel de Bruxelles

Fin de mandat : 16 décembre 2024

Pierre Nicaise

Membre de la commission des sanctions

Fin de mandat : 16 décembre 2024

Reinhard Steennot

Membre de la commission des sanctions

Fin de mandat : 15 septembre 2027

Marnix Van Damme

PrĂ©sident de chambre au Conseil d’Etat, membre de la commission des sanctions sur proposition du premier prĂ©sident du Conseil d’Etat

Fin de mandat : 15 septembre 2027

Fin de mandat : 16 décembre 2024

ORGANISATION DE LA FSMA / 219

Fonctionnement

Au cours de l’annĂ©e 2022, la commission des sanctions s’est rĂ©unie Ă  plusieurs reprises, en assemblĂ©e plĂ©niĂšre ainsi qu’en groupe de travail rĂ©duit afin de discuter d’une Ă©ventuelle rĂ©forme de la procĂ©dure. La commission des sanctions a entamĂ© ses travaux en tenant compte de sa dizaine d’annĂ©es de fonctionnement ainsi que de l’évolution de la jurisprudence nationale et europĂ©enne.

La commission des sanctions s’est Ă©galement prononcĂ©e dans plusieurs dossiers dont elle a Ă©tĂ© saisie visant Ă  l’imposition de mesures et amendes administratives en cas d’infraction aux dispositions lĂ©gales, rĂ©glementaires et normatives applicables aux rĂ©viseurs d’entreprises (art. 59 de la loi du 7 dĂ©cembre 2016 portant organisation de la profession et de la supervision publique des rĂ©viseurs d’entreprises). L’activitĂ© de la commission des sanctions Ă  ce sujet est prĂ©sentĂ©e dans le rapport annuel du CollĂšge de Supervision des RĂ©viseurs d’entreprises.

L’organisation dans la pratique

Gestion du personnel

de l’effectif du personnel

En 2022, la FSMA a accueilli 19 nouveaux collaborateurs. Compte tenu des dĂ©parts Ă  la retraite et des sorties de service enregistrĂ©s en cours d’annĂ©e, l’effectif du personnel comptait, au 31 dĂ©cembre 2022, 369 collaborateurs.

Tableau 11 : Le personnel en chiffres

L’ñge moyen des collaborateurs de la FSMA a augmentĂ© de six mois par rapport Ă  2021, pour s’établir Ă  44 ans.

En 2022, l’effectif du personnel Ă©tait composĂ© d’un peu plus de femmes que d’hommes, tant du cĂŽtĂ© des universitaires que du cĂŽtĂ© des titulaires d’un diplĂŽme de bachelier. A la fin de l’annĂ©e sous revue, les femmes assurant une fonction de coordination Ă©taient lĂ©gĂšrement plus nombreuses que les hommes exerçant la mĂȘme fonction. Quant aux postes de directeur et de directeur adjoint, ils sont occupĂ©s, depuis 2022, par davantage d’hommes que de femmes.

220 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
LégÚre baisse
31/12/2021 31/12/2022 Effectif selon le registre du personnel (en nombre) 374 369 Effectif selon le registre du personnel (en ETP) 355,19 347,45 Effectif opérationnel (en ETP) 342,50 333,45 Effectif maximal188 (en ETP) 399 399
188
Voir l’arrĂȘtĂ© royal du 17 mai 2012 relatif Ă  la couverture des frais de fonctionnement de la FSMA, tel que modifiĂ© par l’arrĂȘtĂ© royal du 28 mars 2014.

Fin 2022, la FSMA comptait 63 % de collaborateurs ayant suivi une formation universitaire et 27 % de collaborateurs ayant suivi une formation de bachelier.

Les qualifications des collaborateurs universitaires se présentent comme suit :

Tableau 12 : Formation des collaborateurs universitaires

Le nombre de collaborateurs ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une formation juridique a lĂ©gĂšrement diminuĂ©, tandis que le nombre de collaborateurs ayant suivi une formation mathĂ©matique, Ă©conomique ou autre a quelque peu augmentĂ©.

En 2022, 32 % des collaborateurs travaillaient Ă  temps partiel. A l’inverse de ce qu’elle avait observĂ© en 2021, la FSMA a notĂ© en 2022 une hausse de plus de 3 % du nombre de temps partiels. La baisse constatĂ©e en 2021 a donc Ă©tĂ© compensĂ©e. Le rĂ©gime Ă  80 % est le plus frĂ©quemment utilisĂ©. Les rĂ©gimes Ă  90 % et Ă  95 % restent aussi trĂšs prisĂ©s, tant auprĂšs des femmes que des hommes.

L’effectif des membres du personnel statutaire et contractuel provenant de l’ex-OCA s’est amenuisĂ©, passant de 12 Ă  11 collaborateurs. L’ñge moyen de ce groupe de collaborateurs est de 54 ans, le plus jeune Ă©tant ĂągĂ© de 47 ans.

Application des cadres linguistiques

En tant qu’organisme public, la FSMA est soumise Ă  la lĂ©gislation sur l’emploi des langues en matiĂšre administrative. Deux arrĂȘtĂ©s royaux fixent les cadres linguistiques de la FSMA par degrĂ© de la hiĂ©rarchie du personnel190. La rĂ©partition en cadres linguistiques a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  43,85 % de collaborateurs francophones et 56,15 % de collaborateurs nĂ©erlandophones. Fin 2022, la FSMA employait 43 % de francophones et 57 % de nĂ©erlandophones.

Recrutement : la FSMA mise sur l’employer branding et les rĂ©seaux sociaux

En 2022, la FSMA s’est pleinement investie dans l’employer branding. La participation au parcours de certification « Employeur pionnier » en a Ă©tĂ© l’exemple le plus marquant.

La FSMA a Ă©galement menĂ© une campagne active auprĂšs de ses propres collaborateurs pour qu’ils s’adressent Ă  leur rĂ©seau de connaissances, par exemple via les rĂ©seaux sociaux comme LinkedIn. Les collaborateurs de la FSMA sont d’excellents ambassadeurs qui peuvent apporter une aide trĂšs prĂ©cieuse lors du recrutement de nouveaux collĂšgues.

189 Il s’agit principalement des collaborateurs des services de support et du service Éducation financiùre.

190 ArrĂȘtĂ© royal du 9 janvier 2018 fixant les cadres linguistiques de l’AutoritĂ© des services et marchĂ©s financiers, publiĂ© au Moniteur belge du 25 janvier 2018, et arrĂȘtĂ© royal du 9 janvier 2018 fixant les degrĂ©s de la hiĂ©rarchie du personnel de l’AutoritĂ© des services et marchĂ©s financiers, publiĂ© au Moniteur belge du 25 janvier 2018.

ORGANISATION DE LA FSMA / 221
Formation juridique 49,5 % Formation économique 35,5 % Formation mathématique 3 % Autres189 12 %

LAETITIA CHRISTIAENS NOUS PARLE DE LA FSMA EN TANT QU’EMPLOYEUR PIONNIER

En 2022, la FSMA a suivi avec succùs le parcours d’apprentissage qui lui a permis d’obtenir le certificat d’Employeur Pionnier 2023.

« La FSMA entend ĂȘtre un pionnier non seulement en tant qu’autoritĂ© de contrĂŽle, mais Ă©galement en tant qu’employeur », explique Laetitia Christiaens, spĂ©cialiste HR.

En quoi consistait exactement le parcours d’apprentissage Employeur Pionnier ?

« Nous avons pris conscience de notre maturitĂ© sur le plan du travail hybride, qui consiste Ă  combiner travail au bureau et tĂ©lĂ©travail. Le programme d’Employeur Pionnier incite les employeurs Ă  s’attaquer aux dĂ©fis du travail hybride en menant une politique axĂ©e sur les personnes, tout en rĂ©duisant et verdissant les dĂ©placements entre domicile et lieu de travail. Nous procĂ©dions Ă  des Ă©changes de vues avec d’autres organisations au sujet de nos dĂ©fis, expĂ©riences et best practices concernant ces thĂšmes d’actualitĂ©. Ces rencontres Ă©taient trĂšs enrichissantes et nous ont insufflĂ© de nouvelles visions et idĂ©es. »

Une politique axée sur les personnes : comment la FSMA agit-elle ?

« Nous investissons rĂ©solument dans nos collaborateurs. Ils occupent une place centrale au sein de notre organisation. Nous misons sur un encadrement Ă  part entiĂšre des collaborateurs durant toute leur carriĂšre, allant d’un trajet d’intĂ©gration pour les nouveaux arrivĂ©s Ă  une formation continue au fil des ans. Nous offrons Ă  nos collaborateurs tout le soutien nĂ©cessaire pour fonctionner de maniĂšre optimale. Car le secteur Ă©volue trĂšs rapidement : nous devons sortir nos antennes, comprendre les Ă©volutions, mettre en Ɠuvre les nouvelles lĂ©gislations et rĂ©flĂ©chir Ă  de nouveaux instruments de contrĂŽle. »

Une politique axée sur les personnes implique également une attention pour la santé physique et mentale.

« La FSMA prĂŽne le bien-ĂȘtre de ses collaborateurs, tant physique que mental. Nous attachons de l’importance Ă  un bon Ă©quilibre entre vie professionnelle et vie privĂ©e et nous respectons le droit Ă  la dĂ©connexion. FlexibilitĂ©, travail faisable et mobilitĂ© interne ne sont pas de vains mots Ă  la FSMA. Nous proposons Ă©galement de nombreuses formules de teambuilding, comme un tournoi Kubb sur le temps de midi, des

activitĂ©s sportives et culturelles, 
 Nous investissons aussi dans des formations sur la rĂ©silience mentale et des coachings individuels. Nous offrons en outre une assurance soins de santĂ© trĂšs complĂšte. »

Les collaborateurs de la FSMA sont-ils aussi moins sur la route qu’auparavant grñce au travail hybride ?

« Depuis 2021, nous travaillons en mode hybride. GrĂące au tĂ©lĂ©travail, les collaborateurs ont Ă©tĂ©, en 2022, environ 40 % de moins sur la route qu’auparavant. Nous veillons Ă  ce qu’ils puissent amĂ©nager leur lieu de tĂ©lĂ©travail en bĂ©nĂ©ficiant du mĂȘme confort qu’au bureau. C’est ainsi qu’ils reçoivent un budget pour acheter du matĂ©riel de bureau supplĂ©mentaire Ă  utiliser lors du tĂ©lĂ©travail. Il s’agit, par exemple, d’un siĂšge de bureau, d’un deuxiĂšme Ă©cran d’ordinateur ou d’un casque tĂ©lĂ©phonique. Ils perçoivent Ă©galement une indemnitĂ© de tĂ©lĂ©travail mensuelle pour couvrir les autres frais, tels que les frais d’électricitĂ©. »

Que fait la FSMA pour favoriser des déplacements domicile-lieu de travail « plus verts » ?

« Nos bureaux sont situĂ©s dans le centre de Bruxelles et sont aisĂ©ment accessibles avec les transports en commun ou Ă  vĂ©lo. La FSMA rembourse intĂ©gralement le prix des abonnements de train, tram, mĂ©tro et bus et intervient dans les frais d’abonnement de parking aux alentours d’une gare ou d’un arrĂȘt. La FSMA sensibilise et motive en outre ses collaborateurs Ă  utiliser le vĂ©lo pour leurs dĂ©placements du domicile au lieu de travail. Elle met Ă  leur disposition un parking vĂ©lo entiĂšrement amĂ©nagĂ© et sĂ©curisĂ© et leur octroie une indemnitĂ© vĂ©lo maximale. »

222 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
« La FSMA entend également se profiler comme un employeur pionnier »
« Nos collaborateurs occupent une place centrale au sein de notre organisation »

Trajet d’intĂ©gration interactif pour les nouveaux collaborateurs

En 2022, la FSMA a organisĂ© un trajet d’intĂ©gration interactif pour les nouveaux collaborateurs. Le trajet d’intĂ©gration existait dĂ©jĂ  depuis un certain temps, mais la mĂ©thode a Ă©tĂ© totalement renouvelĂ©e. Le nouveau format interactif de ce trajet s’est avĂ©rĂ© un vrai succĂšs. Le trajet d’intĂ©gration se composait de 12 sĂ©ances couvrant plus d’une demi-journĂ©e, qui ont Ă©tĂ© rĂ©parties sur l’ensemble de l’annĂ©e. Lors de chaque sĂ©ance, un ou plusieurs collaborateurs dĂ©jĂ  en place ont prĂ©sentĂ© un exposĂ© interactif sur le fonctionnement et les tĂąches de leur service. Cet exposĂ© Ă©tait suivi d’un workshop intensif, lors duquel les nouveaux collaborateurs Ă©taient rĂ©partis en petits groupes et devaient traiter des dossiers concrets : ils ont reçu des cases, des exercices et des questions Ă  rĂ©soudre. Le trajet a Ă©tĂ© perçu comme particuliĂšrement enrichissant et instructif et sera certainement poursuivi dans le futur..

Nouvelles initiatives prises sur la base des rĂ©sultats de l’enquĂȘte sur le vĂ©cu du travail

En 2021, la FSMA avait organisĂ© une enquĂȘte pour interroger ses collaborateurs sur la maniĂšre dont ils vivaient leur travail. Les rĂ©sultats de cette enquĂȘte sur le vĂ©cu du travail se sont avĂ©rĂ©s trĂšs positifs. Les collaborateurs ont Ă©tĂ© informĂ©s des rĂ©sultats en 2022, au niveau de leur service et de maniĂšre plus globale par le biais de la concertation sociale. La FSMA et ses collaborateurs peuvent ĂȘtre fiers de ces rĂ©sultats.

La FSMA ne s’arrĂȘte toutefois pas Ă  ces bons rĂ©sultats. Tous les collaborateurs ont encore eu l’occasion, notamment lors des entretiens de collaboration annuels, de formuler des suggestions d’amĂ©lioration Ă©ventuelles, tant en ce qui concerne la FSMA en gĂ©nĂ©ral qu’en ce qui concerne leur propre service. Plusieurs initiatives dĂ©jĂ  mises en place rencontraient dĂ©jĂ  ces propositions d’amĂ©lioration, comme les dĂ©briefings des dĂ©cisions du comitĂ© de direction, organisĂ©s pour l’ensemble des collaborateurs. Durant ces dĂ©briefings, plusieurs collaborateurs prĂ©sentent, en quelques minutes, des dossiers importants Ă  leurs collĂšgues. Cette initiative favorise la circulation uniforme de l’information, tout en renforçant les liens entre collĂšgues de diffĂ©rents dĂ©partements.

Examen du fonctionnement interne du service HR

En 2022, le service HR a procédé à un examen minutieux de ses processus de travail et a optimalisé son fonctionnement interne. Cet exercice sera poursuivi en 2023.

Vigilance pour la déontologie

Tant les membres du personnel de la FSMA que les membres de son comitĂ© de direction sont tenus de respecter un code de dĂ©ontologie, approuvĂ© par le conseil de surveillance. Ce code leur interdit en particulier d’effectuer des opĂ©rations portant sur des instruments financiers Ă©mis par des sociĂ©tĂ©s soumises au contrĂŽle permanent de la FSMA. Il vise en outre Ă  Ă©viter tout conflit d’intĂ©rĂȘts ou toute apparence de conflit d’intĂ©rĂȘts. C’est ainsi, par exemple, que les membres du personnel ne peuvent pas accepter de cadeaux d’affaires de la part d’entreprises contrĂŽlĂ©es par la FSMA.

Au cours de l’annĂ©e sous revue, la FSMA a traitĂ© les questions que lui posent habituellement les collaborateurs Ă  propos de transactions financiĂšres ou de l’exercice de fonctions complĂ©mentaires s’inscrivant ou non dans le prolongement de ses compĂ©tences. Sur ce plan, le comitĂ© de direction a suivi la politique qu’il menait dĂ©jĂ  au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.

ORGANISATION DE LA FSMA / 223

Concertation sociale

La FSMA relĂšve, tout comme la Banque Nationale de Belgique et Credendo, de la Commission paritaire 325 pour les institutions publiques de crĂ©dit. En 2022, les reprĂ©sentants des travailleurs au sein de cette commission paritaire ont suivi de prĂšs la mise en Ɠuvre de l’accord sectoriel 2021-2022 qui comportait, comme d’habitude, des accords concernant notamment la sĂ©curitĂ© d’emploi, les conditions de travail et le pouvoir d’achat.

Au niveau de l’entreprise, la direction et les reprĂ©sentants des travailleurs se sont rencontrĂ©s chaque mois dans le cadre de la concertation sociale menĂ©e lors des rĂ©unions du conseil d’entreprise, de la dĂ©lĂ©gation syndicale et du comitĂ© pour la prĂ©vention et la protection au travail. Les sujets frĂ©quemment abordĂ©s ont Ă©tĂ© l’évolution des carriĂšres (par exemple, la campagne d’évaluation et une nouvelle procĂ©dure de nomination au grade de conseiller), les changements dans la structure d’organisation, l’enquĂȘte sur le vĂ©cu du travail, le tĂ©lĂ©travail et les permanences ainsi que les indemnitĂ©s y affĂ©rentes, et la gestion des bĂątiments. Les partenaires sociaux ont Ă©galement pris connaissance du plan de dĂ©placements d’entreprise, Ă©tabli tous les trois ans.

Évolution de l’informatique

ParallĂšlement aux dĂ©veloppements traditionnels, la FSMA a consenti au cours de l’annĂ©e 2022 d’importants efforts en vue du dĂ©veloppement d’un nouvel outil de gestion des dossiers. Il s’agit d’une nouvelle plateforme qui constituera l’épine dorsale de l’échange et du stockage d’informations au sein de la FSMA. Elle permettra en outre de gĂ©rer des dossiers contenant Ă  la fois de l’information structurĂ©e et de l’information non structurĂ©e. Ce nouveau systĂšme permettra aussi de dĂ©velopper de nouveaux flux pour rĂ©pondre aux besoins futurs. La mise en production de cette plateforme est prĂ©vue pour le premier semestre de l’annĂ©e 2023.

Un nouveau systĂšme informatique de collecte d’informations complexes a Ă©galement Ă©tĂ© mis en place pour les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es. Un soutien a dans ce cadre Ă©tĂ© fourni aux sociĂ©tĂ©s cotĂ©es en vue de les accompagner dans la premiĂšre utilisation du format de fichier XBRL.

Un premier projet reprenant les technologies de webscraping, de recherches sĂ©mantiques et d’intelligence artificielle a Ă©tĂ© mis en production en 2022. Ce projet permet notamment de rechercher les sites web frauduleux proposant de faux crĂ©dits ou des crĂ©dits illicites. Trois autres projets du mĂȘme ordre verront le jour en 2023 en ayant recours Ă  une architecture identique.

Sur le plan de l’infrastructure, des opĂ©rations et de la sĂ©curitĂ©, la FSMA a ƓuvrĂ© Ă  la rĂ©daction d’un nouveau cahier des charges couvrant les serveurs et l’hĂ©bergement de ceux-ci, y compris les fichiers et les bases de donnĂ©es, les sites web, les services de bureautique, les ordinateurs individuels et autres appareils mobiles, ainsi que les fournisseurs en sĂ©curitĂ© informatique.

Enfin, en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, outre la rĂ©alisation de 12 projets techniques qui Ă©taient prĂ©vus pour 2022, les efforts de sensibilisation des collaborateurs ont Ă©tĂ© poursuivis, notamment par le biais d’une plateforme d’e-learning et le contrĂŽle effectif de cette sensibilisation Ă  travers une sĂ©rie d’exercices destinĂ©s Ă  Ă©viter le phishing

224 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Durabilité

La FSMA attache Ă©normĂ©ment d’importance Ă  sa responsabilitĂ© sociĂ©tale et Ă  la durabilitĂ© dans sa gestion interne. Depuis plusieurs annĂ©es, elle met de nombreux moyens en Ɠuvre pour y travailler sans cesse davantage et l’annĂ©e Ă©coulĂ©e n’a pas fait exception Ă  ce principe.

Obtention d’une troisiĂšme Ă©toile au Label Ecodynamique

En 2022, les importants efforts consentis par la FSMA et par l’ensemble de ses collaborateurs lui ont permis d’obtenir une troisiĂšme Ă©toile au « Label Ecodynamique » de Bruxelles-Environnement. Il s’agit d’une rĂ©compense officielle dĂ©livrĂ©e aux entreprises bruxelloises qui consentent des efforts notables pour rĂ©duire l’impact de leur activitĂ© sur l’environnement. Ce label valorise les dĂ©marches en Ă©co-gestion des organismes bruxellois et rĂ©compense leurs performances environnementales, en prenant en compte le contexte de l’organisme et celui de la RĂ©gion bruxelloise. Il Ă©value leurs initiatives, notamment, en matiĂšre de gestion et de prĂ©vention des dĂ©chets, d’utilisation rationnelle de l’énergie, de gestion de la mobilitĂ© des travailleurs, ... La troisiĂšme Ă©toile constitue la plus haute rĂ©compense Ă  l’échelle de ce label.

Priorité au commerce équitable

C’est Ă©galement dans le courant de l’annĂ©e 2022 que Fairtrade Belgium, une organisation qui Ɠuvre en faveur du commerce Ă©quitable, a dĂ©livrĂ© Ă  la FSMA le label FairTrade@Work, qui rĂ©compense les entreprises qui dĂ©cident d’entreprendre de maniĂšre socialement et environnementalement responsable, en contribuant aux objectifs de dĂ©veloppement durable des Nations Unies. Une politique d’achat durable constitue notamment un instrument important pour atteindre ces objectifs.

A titre d’exemple, les jus de fruits proposĂ©s Ă  la FSMA sont labellisĂ©s FairTrade ou sont d’origine biologique. C’est le cas Ă©galement du cafĂ©, des chocolats, des biscuits ou encore du sucre.

RĂ©duction de la consommation d’énergie dans les bĂątiments

MalgrĂ© les rĂ©compenses obtenues, la FSMA n’entend pas se reposer sur ses acquis. Dans ce contexte, et au regard de la flambĂ©e des prix de l’énergie, elle a mis en Ɠuvre en 2022 un nouveau plan pour faire encore plus d’économies sur le plan Ă©nergĂ©tique. Elle a notamment exĂ©cutĂ© les recommandations du ComitĂ© de concertation fĂ©dĂ©ral en limitant en hiver le chauffage dans ses bĂątiments Ă  maximum 19 degrĂ©s. Elle a aussi dĂ©cidĂ© de mettre hors service plusieurs ascenseurs, imprimantes et salles de rĂ©union, pour permettre Ă©galement un gain substantiel sur le plan des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques.

En complĂ©ment au dĂ©ploiement de l’éclairage LED dans les locaux de la FSMA, une analyse a Ă©tĂ© menĂ©e pour identifier d’autres Ă©conomies potentielles Ă  rĂ©aliser sur le plan de l’électricitĂ©. Outre les petites interventions menĂ©es sur les installations de chauffage et de refroidissement, d’autres mesures ont Ă©tĂ© prises, comme par exemple la rĂ©duction du nombre d’imprimantes multifonctionnelles, de rĂ©frigĂ©rateurs et de boilers dans les cuisines, la mise hors service de certains dispositifs d’éclairage, l’ajustement de minuteries, 
 Dans le respect des principes de ventilation consĂ©cutifs Ă  l’épidĂ©mie de coronavirus, de nouvelles normes ont Ă©tĂ© mises en place pour le refroidissement et le chauffage, pour suivre les recommandations des autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales.

ORGANISATION DE LA FSMA / 225

La FSMA achĂšte de l’électricitĂ© verte et peut compter sur ses panneaux photovoltaĂŻques, qui ont permis en 2022 une production de 30 400 KWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 9 mĂ©nages.

Comme illustrĂ© dans le graphique 38, la consommation globale d’électricitĂ© et de gaz de la FSMA est en nette diminution par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dant l’annĂ©e 2020 (les annĂ©es 2020 et 2021 ne sont pas reprĂ©sentatives puisqu’il s’agissait d’annĂ©es « Covid », pendant lesquelles les bĂątiments n’étaient pas occupĂ©s de façon normale). Cette diminution de la consommation est d’autant plus marquante que la surface de bĂątiments Ă  Ă©clairer et Ă  chauffer a – elle – augmentĂ© depuis l’ouverture du Wikifin Lab, le centre d’éducation financiĂšre de la FSMA.

Graphique 38: Evolution de la consommation d’électricitĂ© et de gaz (en KWh)

Dans le cadre de la rĂ©duction de ses Ă©missions de CO2, la FSMA a dĂ©cidĂ©, Ă  l’occasion du lancement d’un nouveau marchĂ© public pour l’organisation des dĂ©placements professionnels, de compenser – par le biais de l’organisation Climate Neutral Group – les Ă©missions de CO2 des vols effectuĂ©s, en optant par exemple pour des initiatives de reforestation. En outre, de plus en plus de rĂ©unions internationales sont organisĂ©es virtuellement.

Préservation des ressources naturelles

La FSMA a bien entendu poursuivi sa politique de prĂ©servation des ressources naturelles au moyen d’une gestion plus efficace de celles-ci 191. Elle a aussi mis en place une collecte et un ramassage sĂ©parĂ©s des dĂ©chets biodĂ©gradables. Les poubelles individuelles des bureaux ont Ă©tĂ© supprimĂ©es, pour permettre non seulement une rĂ©duction importante de la consommation de sacs en plastique mais aussi une meilleure exĂ©cution du tri au bureau, grĂące Ă  la mise Ă  disposition Ă  chaque Ă©tage d’ülots de tri.

La consommation globale en eau de la FSMA est en nette diminution par rapport à la situation il y a quelques années, comme le montre le graphique 39.

226 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
ïź ElectricitĂ© ïź Gaz 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 1 224 212 1 471 037 1 425 260 1 220 155 1 102 811 1 172 514 1 093 493 1 113 396 748 896 777 769 936 594 989 290 819 888 804 016 913 668 777 123 725 231 535 784 608 968 548 119
191 Voir le rapport annuel 2021 de la FSMA, p. 181.

Graphique 39: Evolution de la consommation d’eau (en m3)

En ce qui concerne l’utilisation de papier, la digitalisation des dossiers s’est poursuivie. Des mesures telles que le remplacement des chĂšques papier (comme les Ă©cochĂšques) par leur version digitale s’inscrivent Ă©galement dans la poursuite de l’implĂ©mentation de la stratĂ©gie digitale de la FSMA.

Ces derniĂšres annĂ©es, le nombre d’impressions sur papier et de photocopies n’a cessĂ© de diminuer (si l’on ne tient pas comptes des annĂ©es « covid » pendant lesquelles la plupart des collaborateurs Ă©taient en tĂ©lĂ©travail), comme le montre le graphique de l’évolution du nombre total de photocopies et d’impressions ci-dessous.

Graphique 40: Evolution du nombre de photocopies et d’impressions

ORGANISATION DE LA FSMA / 227
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 3 272 3 832 3 895 3 579 3 482 3 015 3 217 2 637 1 439 1 736
ïź Total ïź Couleurs ïź Noir et blanc 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 1 855 697 3 287 277 2 002 676 2 338 195 2 021 877 2 161 908 2 031 095 2 104 286 1 921 373 1 681 369 1 505 071 1 515 291 475 646 457 575 324 344 304 196 584 966 520 694 5 142 974 4 340 871 4 183 785 4 135 381 3 602 742 3 020 362 933 221 628 540 1 105 660

Une politique d’achats plus verte

Lors du lancement d’un nouveau marchĂ© public pour le nettoyage, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de s’engager sur la voie d’une mĂ©thode de nettoyage durable. Dans ce cadre, l’utilisation de l’eau et des produits chimiques est remplacĂ©e par un mĂ©lange de bonnes bactĂ©ries. Ce projet sera mis en Ɠuvre en 2023 et devrait en outre avoir un impact positif sur la qualitĂ© de l’air Ă  la FSMA.

La stratĂ©gie d’achats de la FSMA doit elle aussi ĂȘtre durable. Les achats sont dĂšs lors issus du commerce Ă©quitable dĂšs que c’est possible. En cuisine Ă©galement, la prioritĂ© est donnĂ©e aux ingrĂ©dients issus de l’agriculture biologique et les achats sont effectuĂ©s en privilĂ©giant les alternatives Ă©cologiques. Lors de la conclusion des marchĂ©s publics, les aspects de durabilitĂ© sont systĂ©matiquement analysĂ©s pour comparer les offres.

La FSMA a en outre poursuivi sa collaboration avec Close The Gap, association à laquelle le matériel IT à remplacer est donné, tout comme avec les magasins de seconde main Télévil. Des matériaux ont également été donnés à la coopérative bruxelloise RotorDC, qui travaille dans le domaine de la réutilisation et la revente de matériaux de construction.

Favoriser la mobilité douce et durable

De plus en plus de collaborateurs optent pour une mobilitĂ© durable en ayant recours au vĂ©lo pour leurs dĂ©placements. Ils reçoivent alors le soutien de la FSMA, qui leur met notamment Ă  disposition un parking sĂ©curisĂ© avec des cadenas et des douches. Les cyclistes peuvent aussi faire usage d’un kit de rĂ©paration et reçoivent un goodie-bag lors de la semaine annuelle de la mobilitĂ©. La FSMA prĂ©voit Ă©galement une plateforme qui permet aux cyclistes d’échanger leurs idĂ©es et leurs expĂ©riences. En 2022, les cyclistes ont Ă©galement pu suivre une sĂ©ance de formation gratuite sur la rĂ©paration d’un vĂ©lo.

228 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
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230 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

COMPTES ANNUELS DE L’EXERCICE 2022

Ce chapitre prĂ©sente les comptes annuels de la FSMA pour l’exercice 2022. Il comporte Ă©galement un commentaire des postes du bilan et du compte de rĂ©sultats, ainsi qu’une description des rĂšgles de comptabilisation et d’évaluation appliquĂ©es. Les comptes annuels 2022 ont Ă©tĂ© adoptĂ©s par le conseil de surveillance le 25 avril 2023, conformĂ©ment Ă  l’article 48, § 1er, 4°, de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă  la surveillance du secteur financier et aux services financiers.

/ 231
Cadre juridique   232 Bilan   233 Compte de rĂ©sultats   234 Annexes   235 Bilan   235 Compte de rĂ©sultats   236 Commentaire   237 Commentaire du bilan   237 Commentaire du compte de rĂ©sultats   238 RĂšgles de comptabilisation et d’évaluation   239 Droits et obligations non repris dans le bilan   241 Rapport du rĂ©viseur sur l’exercice clĂŽturĂ© au 31 dĂ©cembre 2022   242

Cadre juridique

La FSMA Ă©tablit ses comptes annuels selon les dispositions de l’article 57 de la loi du 2 aoĂ»t 2002 prĂ©citĂ©e et selon celles de l’arrĂȘtĂ© royal du 12 aoĂ»t 2003, qui contient le schĂ©ma des comptes annuels192. Tant le schĂ©ma du bilan que le schĂ©ma du compte de rĂ©sultats sont adaptĂ©s Ă  la nature spĂ©cifique des activitĂ©s et des compĂ©tences de la FSMA.

Les frais de fonctionnement193 de la FSMA sont financĂ©s par les entreprises et les personnes qui sont soumises Ă  son contrĂŽle ou dont les opĂ©rations ou les produits sont soumis Ă  son contrĂŽle. Si les contributions perçues excĂšdent le montant des dĂ©penses et charges rĂ©elles, l’excĂ©dent est remboursĂ©194. Dans le cas inverse, des contributions supplĂ©mentaires sont appelĂ©es195

ConformĂ©ment Ă  l’arrĂȘtĂ© de financement, le budget allouĂ© aux frais de fonctionnement de la FSMA pour l’exercice 2022 s’élĂšve Ă  92 744 k€. Ce budget ne comprend pas le financement du siĂšge, d’un montant de 3 122 k€196 .

L’arrĂȘtĂ© de financement prĂ©voit, au sein de ce cadre budgĂ©taire, un montant maximal de 11 000 k€ pour les dĂ©penses et charges. Ce montant maximal est adaptĂ© Ă  la fin de l’exercice197 en fonction de l’évolution de l’indice des prix Ă  la consommation et de l’augmentation proportionnelle du nombre de membres du personnel198. Cette adaptation est attestĂ©e par le rĂ©viseur d’entreprises de la FSMA.

Les frais visĂ©s Ă  l’article 2, 2°, de l’arrĂȘtĂ© de financement199 n’entrent pas dans ce montant maximal indexĂ©. Il en va de mĂȘme pour les frais relatifs aux organes et au personnel de l’institution.

Pour 2022, le nombre maximum de membres du personnel opĂ©rationnels que la FSMA pouvait employer s’élevait Ă  399 équivalents temps plein (ETP)200, certaines catĂ©gories201 non comprises. Ce nombre ne tient pas compte des nouvelles compĂ©tences qui ont Ă©tĂ© attribuĂ©es Ă  la FSMA aprĂšs 2014, telles que la mise en Ɠuvre de la supervision des rĂ©viseurs d’entreprises. A la fin de l’annĂ©e 2022, la FSMA employait 333 ETP, sur les 399 ETP qu’elle aurait pu compter selon les paramĂštres susvisĂ©s. Le nombre total de membres du personnel inscrits au registre de la FSMA s’élevait Ă  347 ETP.

Le financement de la supervision publique des rĂ©viseurs d’entreprises a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© par l’arrĂȘtĂ© royal du 25 dĂ©cembre 2016. Les frais et contributions relevant de cette supervision sont repris dans les comptes annuels de la FSMA.

192 ArrĂȘtĂ© royal du 12 aoĂ»t 2003 portant exĂ©cution de l’article 57, alinĂ©a 1er, de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă  la surveillance du secteur financier et aux services financiers, MB 15 octobre 2003, p. 50050.

193 ArrĂȘtĂ© royal du 17 mai 2012 relatif Ă  la couverture des frais de fonctionnement de la FSMA, pris en exĂ©cution de l’article 56 de la loi du 2 aoĂ»t 2002 relative Ă  la surveillance du secteur financier et aux services financiers (ci-aprĂšs « l’arrĂȘtĂ© de financement »), MB 21 juin 2012, p. 33859, article 2.

194 ArrĂȘtĂ© de financement, article 23.

195 ArrĂȘtĂ© de financement, article 24.

196 La somme des deux montants s’élĂšve Ă  95 866 k€, ce qui correspond au montant total des contributions aux frais de fonctionnement budgĂ©tĂ©es pour 2022.

197 ArrĂȘtĂ© de financement, article 2, 4°. Le montant maximal obtenu aprĂšs cette adaptation s’élĂšve, pour l’exercice 2022, Ă  20 174 k€.

198 ArrĂȘtĂ© de financement, article 2, 4°.

199 Il s’agit notamment des contributions dues aux autoritĂ©s europĂ©ennes de surveillance, des frais liĂ©s au travail intĂ©rimaire, des honoraires d’avocats, des impĂŽts, des frais inhĂ©rents Ă  la supervision des rĂ©viseurs d’entreprises, etc.

200 ArrĂȘtĂ© de financement, articles 2, 1°, et 36, § 1er

201 CatĂ©gories Ă©numĂ©rĂ©es Ă  l’article 2, 1°, de l’arrĂȘtĂ© de financement.

232 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
COMPTES ANNUELS DE L’EXERCICE 2022 / 233
ACTIF 31/12/2022 31/12/2021 ACTIFS IMMOBILISES 32 396 35 727 II. Immobilisations corporelles et incorporelles 32 396 35 727 1. Immobilisations corporelles 26 721 30 348 A. Terrains et constructions 26 075 29 073 B. Installations, machines et outillage 127 224 C. Mobilier et matĂ©riel roulant 519 1 051 F. Immobilisations en cours et acomptes versĂ©s 0 0 2. Immobilisations incorporelles 5 675 5 379 ACTIFS CIRCULANTS 44 785 42 616 IV. CrĂ©ances Ă  un an au plus 6 835 6 551 A. CrĂ©ances liĂ©es au fonctionnement 5 706 5 437 B. Autres crĂ©ances 1 129 1 114 V. Placements 20 003 19 981 VI. Valeurs disponibles 16 501 15 195 VII. Comptes de rĂ©gularisation 1 446 889 TOTAL DE L’ACTIF 77 181 78 343 PASSIF 31/12/2022 31/12/2021 CAPITAUX PROPRES 16 500 16 500 II. RĂ©serves 16 500 16 500 FONDS DE FINANCEMENT 8 908 10 187 PROVISIONS 10 784 10 806 DETTES 40 989 40 850 IV. Dettes Ă  plus d'un an 15 963 18 215 A. Dettes financiĂšres 15 963 18 215 2. Etablissements de crĂ©dit 15 963 18 215 V. Dettes Ă  un an au plus 24 373 21 905 A. Dettes Ă  plus d'un an Ă©chĂ©ant dans l'annĂ©e 2 252 2 149 C. Dettes liĂ©es au fonctionnement 6 697 6 760 1. Fournisseurs 4 965 3 378 2. Autres dettes 1 732 3 382 D. Dettes fiscales, salariales et sociales 14 269 11 419 1. ImpĂŽts 2 594 2 406 2. RĂ©munĂ©rations et charges sociales 11 675 9 013 E. Autres dettes 1 155 1 577 VI. Comptes de rĂ©gularisation 653 730 TOTAL DU PASSIF 77 181 78 343
Bilan202 202
Tous les montants figurant dans les tableaux sont, sauf mention contraire, exprimĂ©s en milliers d’euros.

Compte de résultats

234 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
Exercice 2022 Exercice 2021 I. PRODUITS 96 817 91 467 A. Contributions aux frais de fonctionnement 96 641 91 351 B. Autres produits 176 116 II. FRAIS DE FONCTIONNEMENT 94 729 87 366 A. Services et biens divers 19 052 17 509 B. RĂ©munĂ©rations, charges sociales et pensions 69 988 64 439 C. RĂ©ductions de valeur sur crĂ©ances liĂ©es au fonctionnement 181 167 D. Provisions pour risques et charges -1 302 -1 268 E. Amortissements sur immobilisations 6 810 6 519 III. EXCÉDENT DE FONCTIONNEMENT 2 088 4 101 IV. RÉSULTAT FINANCIER -933 -1 024 V. EXCÉDENT COURANT DE FONCTIONNEMENT 1 155 3 077 VI. RÉSULTAT EXCEPTIONNEL 0 0 VII. EXCÉDENT DE FONCTIONNEMENT DE L'EXERCICE 1 155 3 077 Traitement du solde de fonctionnement de l'exercice Exercice 2022 Exercice 2021 A. ExcĂ©dent (dĂ©ficit) de fonctionnement de l'exercice Ă  affecter 1 155 3 077 B. PrĂ©lĂšvements sur les rĂ©serves indisponibles C. Affectations aux rĂ©serves indisponibles 1 500 D. Remboursements en vertu de l'arrĂȘtĂ© royal du 17 mai 2012 relatif Ă  la couverture des frais de fonctionnement de la FSMA (*) 1 155 1 577 E. Appels complĂ©mentaires en vertu de l'arrĂȘtĂ© royal du 17 mai 2012 relatif Ă  la couverture des frais de fonctionnement de la FSMA (**) (*) Article 23 de l’arrĂȘtĂ© royal. (**) Article 24 de l’arrĂȘtĂ© royal.
COMPTES ANNUELS DE L’EXERCICE 2022 / 235
ETAT DES IMMOBILISATIONS 2022 Terrains et constructions Installations, machines et outillage Mobilier et matĂ©riel roulant Immobilisations en cours Total immobilisations corporelles Software Frais de dĂ©veloppement a) Valeur d'acquisition Au terme de l'exercice prĂ©cĂ©dent 67 455 1 090 2 301 0 70 846 1 164 20 816 Mutations de l'exercice Acquisitions 425 7 0 0 432 0 3 047 Autres 0 -6 -122 0 -128 0 0 En fin d'exercice 67 880 1 091 2 179 0 71 150 1 164 23 863 b) Amortissements et rĂ©ductions de valeur Au terme de l'exercice prĂ©cĂ©dent 38 382 866 1 250 0 40 498 1 164 15 437 Mutations de l'exercice ActĂ©s 3 423 104 532 0 4 059 0 2 751 Autres 0 -6 -122 0 -128 0 0 En fin d'exercice 41 805 964 1 660 0 44 429 1 164 18 188 c) Valeur comptable nette en fin d’exercice 26 075 127 519 0 26 721 0 5 675
Annexes Bilan II.

Compte de résultats

I.A.

II.D.

236 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
Exercice 2022 Exercice 2021
Contributions brutes 1 Etablissements de crédit 10 163 9 544 2 Entreprises d'investissement et planificateurs financiers indépendants 2 194 2 061 3 Intermédiaires 18 051 16 943 4 Dossiers d'émission 978 771 5 Organismes de placement 22 123 20 785 6 Cotations sur un marché belge 8 585 8 062 7 Entreprises d'assurance et institutions de retraite professionnelle 23 067 21 663 8 CollÚge de supervision des réviseurs d'entreprises 3 324 3 182 9 Divers 5 033 5 218 10 Financement du bùtiment 3 123 3 122 Total 96 641 91 351 Exercice 2022 Exercice 2021
EmployĂ©s inscrits au registre du personnel a) Nombre total Ă  la date de clĂŽture de l’exercice 370 375 b) Nombre total Ă  la date de clĂŽture de l’exercice en Ă©quivalents temps plein 345 356 c) Effectif moyen du personnel en Ă©quivalents temps plein 344 356 d) Nombre d’heures effectivement prestĂ©es 480 051 495 167
RĂ©munĂ©rations, charges sociales et pensions a) RĂ©munĂ©rations et avantages sociaux directs 41 385 38 509 b) Cotisations patronales d’assurances sociales 10 836 10 148 c) Primes patronales pour assurances extra-lĂ©gales 13 273 12 642 d) Autres frais de personnel 3 217 2 699 e) Pensions 1 277 441 Total 69 988 64 439 Exercice 2022 Exercice 2021
II.B.1.
II.B.2.
Provisions pour risques et charges Reprise de provisions diverses -23 -17 Divers 0 0 Affectation fonds de financement -1 279 -1 251 Total -1 302 -1 268

Commentaire

Commentaire du bilan

Actifs immobilisés

En 2022, seul un nombre limitĂ© d’investissements ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sous la rubrique « Immobilisations corporelles ».

Pour ce qui est des immobilisations incorporelles, la hausse des investissements en 2022 rĂ©sulte du dĂ©veloppement d’applications informatiques.

Actifs circulants

L’évolution de la rubrique « CrĂ©ances liĂ©es au fonctionnement » par rapport Ă  2021 est limitĂ©e et dĂ©pend de la pĂ©riode d’appel des contributions.

La FSMA avait dĂ©cidĂ©, en 2016, de placer chaque mois un montant dĂ©terminĂ© sur un compte Ă  terme de courte durĂ©e (32 jours). A la fin de l’annĂ©e 2022, ce placement s’élevait Ă  20 003 000 euros.

Réserves

En 2021, la FSMA avait dĂ©cidĂ© d’augmenter sa rĂ©serve de liquiditĂ©s 203 et de la porter Ă  16 500 000 euros, de maniĂšre ce que cette rĂ©serve de liquiditĂ©s puisse assurer la continuitĂ© du fonctionnement de la FSMA pendant une pĂ©riode de 2 Ă  3 mois. Cette rĂ©serve a Ă©tĂ© jugĂ©e suffisante en 2022.

Fonds de financement

Ce fonds sert à financer en partie les propriétés de la FSMA.

Dettes

La rubrique « Dettes Ă  plus d’un an » (15 963 000 euros) comprend le solde restant dĂ» des emprunts contractĂ©s pour le financement du bĂątiment de la FSMA. Le montant de l’annuitĂ© venant Ă  Ă©chĂ©ance en 2023 (2 252 000 euros) est portĂ© sous la rubrique « Dettes Ă  plus d’un an Ă©chĂ©ant dans l’annĂ©e ».

Les dettes envers les fournisseurs (4 965 000 euros) concernent les factures restant Ă  payer au 31 dĂ©cembre 2022, ainsi que les factures Ă  recevoir pour des services et biens livrĂ©s au cours de l’exercice 2022. Ces dettes ne soulĂšvent pas de remarques.

COMPTES ANNUELS DE L’EXERCICE 2022 / 237
203
ArrĂȘtĂ© de financement, articles 32 et 3, § 2.

Les autres dettes liĂ©es au fonctionnement (1 732 000 euros) comprennent principalement le solde des excĂ©dents de fonctionnement restant Ă  rembourser au cours des prochaines annĂ©es, conformĂ©ment Ă  l’arrĂȘtĂ© de financement. L’excĂ©dent de fonctionnement (Ă  l’exclusion de l’excĂ©dent liĂ© Ă  la supervision des rĂ©viseurs d’entreprises) de l’exercice 2021 (1 316 000 euros), qui devra ĂȘtre remboursĂ© en 2023, est infĂ©rieur de 1 820 000 euros Ă  celui de 2020 qui a Ă©tĂ© remboursĂ© en 2022 (3 136 000 euros).

La rubrique « Dettes fiscales, salariales et sociales » a enregistrĂ© une hausse par rapport Ă  l’exercice prĂ©cĂ©dent. Cette rubrique comprend principalement les dettes relatives aux rĂ©munĂ©rations et charges sociales (11 675 000 euros). Il s’agit, au 31 dĂ©cembre 2022, du pĂ©cule de vacances Ă  payer en 2023 (6 992 000 euros), des primes dues au titre de l’assurance de groupe (3 157 000 euros), des primes de mĂ©rite (545 000 euros) et des cotisations ONSS et autres charges sociales (981 000 euros). Aucune de ces dettes n’était Ă©chue Ă  la fin de l’annĂ©e.

Commentaire du compte de résultats

Produits

La rubrique « Produits » comprend principalement les contributions dues par les entreprises et les personnes soumises au contrĂŽle de la FSMA en vue d’assurer le financement des frais de fonctionnement de celle-ci. Ces contributions sont dĂ©terminĂ©es, selon les modalitĂ©s fixĂ©es par l’arrĂȘtĂ© de financement, soit sur la base d’un montant fixe par secteur contrĂŽlĂ©, soit en fonction d’une tarification d’opĂ©rations, soit encore sur la base d’un volume d’activitĂ©.

Le financement du CollĂšge de supervision des rĂ©viseurs d’entreprises (3 324 000 euros) est dĂ©terminĂ© par l’arrĂȘtĂ© royal du 25 dĂ©cembre 2016. A cette fin, la FSMA sert de soutien au CollĂšge.

Frais de fonctionnement

Les frais de fonctionnement de la FSMA se composent principalement de frais de personnel (74 %). Ceux-ci ont sensiblement augmentĂ© par rapport Ă  l’exercice 2021, en raison de la forte inflation.

L’effet de l’inflation explique Ă©galement l’évolution Ă  la hausse de la rubrique « Services et biens divers ».

238 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022
COMPTE DE RÉSULTATS Exercice 2022 Exercice 2021 II. FRAIS DE FONCTIONNEMENT 94 729 87 366 A. Services et biens divers 19 052 20 % 17 509 20 % B. RĂ©munĂ©rations, charges sociales et pensions 69 988 74 % 64 439 74 % C. RĂ©ductions de valeur, provisions et amortissements 5 689 6 % 5 418 6 %

Résultats financiers

Les charges financiĂšres comprennent principalement les intĂ©rĂȘts affĂ©rents aux emprunts contractĂ©s pour le financement du bĂątiment de la FSMA. Ces charges d’intĂ©rĂȘt diminuent chaque annĂ©e.

Excédent de fonctionnement

L’exercice 2022 se clĂŽture sur un excĂ©dent de fonctionnement de 1 155 000 euros, qui sera remboursĂ© au secteur financier.

RĂšgles de comptabilisation et d’évaluation

Frais d’établissement

Les frais de restructuration sont mis entiĂšrement Ă  charge de l’exercice au cours duquel ils ont Ă©tĂ© affectĂ©s.

Actifs immobilisés

La rubrique « Immobilisations corporelles » est ventilée comme suit :

‱ terrains et constructions ;

‱ installations, machines et outillage ;

‱ mobilier et matĂ©riel roulant ;

‱ autres immobilisations corporelles.

La valeur d’acquisition du siĂšge social de la FSMA est amortie progressivement sur une pĂ©riode de 25 ans. Le montant de l’amortissement annuel Ă©volue proportionnellement au remboursement du capital effectuĂ© dans le cadre du crĂ©dit contractĂ© pour le financement du bĂątiment.

Outre le siĂšge social, sont considĂ©rĂ©s comme des immobilisations corporelles les achats de biens dont on s’attend Ă  ce qu’ils soient utilisĂ©s pendant plusieurs annĂ©es et dont le prix unitaire est d’au moins 1 000 euros.

Ces immobilisations corporelles sont comptabilisĂ©es Ă  leur prix d’acquisition et sont amorties de maniĂšre linĂ©aire sur une pĂ©riode de quatre ans, Ă  l’exception du hardware qui est amorti sur trois ans.

La rubrique « Immobilisations incorporelles » concerne les frais de dĂ©veloppement d’applications informatiques qui sont versĂ©s Ă  des tiers. Ces frais, dans la mesure oĂč ils excĂšdent 100 000 euros par application, sont amortis de maniĂšre linĂ©aire sur cinq ans.

Les licences informatiques sont entiĂšrement amorties durant l’annĂ©e de leur acquisition.

COMPTES ANNUELS DE L’EXERCICE 2022 / 239

Créances

La rubrique « CrĂ©ances » concerne principalement les contributions aux frais de fonctionnement de la FSMA, dues par les entreprises soumises Ă  son contrĂŽle. Les crĂ©ances sont comptabilisĂ©es Ă  raison du montant Ă  payer. En termes d’évaluation, une distinction est opĂ©rĂ©e entre les crĂ©ances sur des dĂ©biteurs belges et Ă©trangers, autres que des intermĂ©diaires, et les crĂ©ances sur des intermĂ©diaires.

Créances sur des débiteurs belges et étrangers, autres que des intermédiaires

Les crĂ©ances sur des dĂ©biteurs belges sont considĂ©rĂ©es comme douteuses et comptabilisĂ©es comme telles si, trois mois aprĂšs leur transmission Ă  l’administration du Cadastre, de l’Enregistrement et des Domaines du SPF Finances pour recouvrement, elles sont toujours en souffrance de paiement. Elles font, Ă  ce moment-lĂ , l’objet d’une rĂ©duction de valeur de 50 %. Si, au terme d’un nouveau dĂ©lai de trois mois, aucun paiement n’a Ă©tĂ© effectuĂ©, une rĂ©duction de valeur supplĂ©mentaire de 50 % est actĂ©e.

Les crĂ©ances sur des dĂ©biteurs Ă©trangers sont comptabilisĂ©es comme douteuses et font l’objet d’une rĂ©duction de valeur de 50 % si, trois mois aprĂšs l’envoi d’une lettre recommandĂ©e, elles ne sont toujours pas payĂ©es. AprĂšs un nouveau dĂ©lai de trois mois, le solde de la crĂ©ance est sorti du bilan et imputĂ© au compte de rĂ©sultats.

En cas de faillite, la créance est comptabilisée immédiatement comme douteuse et une réduction de valeur est simultanément constituée pour le montant total de la créance.

Créances sur des intermédiaires

Les contributions d’intermĂ©diaires radiĂ©s qui n’ont pas Ă©tĂ© acquittĂ©es sont transfĂ©rĂ©es, aprĂšs la radiation dĂ©finitive, au compte « DĂ©biteurs douteux ». Une rĂ©duction de valeur est simultanĂ©ment actĂ©e Ă  concurrence du montant dĂ».

Valeurs disponibles

L’encaisse, les avoirs sur comptes Ă  vue et les placements Ă  terme sont Ă©valuĂ©s Ă  leur valeur nominale.

Provisions

Des provisions sont constituĂ©es pour couvrir des pertes ou des charges d’une nature clairement dĂ©finie qui, Ă  la date de clĂŽture de l’exercice, sont Ă  considĂ©rer comme probables ou sont Ă©tablies, mais dont l’ampleur ne peut ĂȘtre qu’estimĂ©e.

Les provisions pour risques et charges sont individualisĂ©es en fonction des risques et charges qu’elles sont appelĂ©es Ă  couvrir.

240 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

Dettes

Les dettes sont Ă©valuĂ©es Ă  leur valeur nominale Ă  la date de clĂŽture de l’exercice.

Créances et obligations en devises étrangÚres

Les devises Ă©trangĂšres sont converties en euros sur la base du cours de clĂŽture en fin d’exercice, tel que mentionnĂ© dans les journaux spĂ©cialisĂ©s. Des Ă©carts de conversion peuvent se produire du cĂŽtĂ© des obligations en devises Ă©trangĂšres. Ils sont, le cas Ă©chĂ©ant, traitĂ©s comme des diffĂ©rences de change.

Droits et obligations non repris dans le bilan

La FSMA fait l’objet de quelques actions en indemnisation, fondĂ©es sur de prĂ©tendus manquements dans le contrĂŽle des entreprises d’assurance et des organismes de pension. Au vu des circonstances particuliĂšres de chacune des actions concernĂ©es, la FSMA estime que ces actions sont irrecevables ou non fondĂ©es. Quelques procĂ©dures introduites contre des dĂ©cisions de radiation d’inscriptions d’intermĂ©diaires d’assurance ou d’intermĂ©diaires en services bancaires et en services d’investissement sont toujours pendantes, mais celles-ci ne reprĂ©sentent pas actuellement un risque patrimonial important ou significatif pour la FSMA.

COMPTES ANNUELS DE L’EXERCICE 2022 / 241

Rapport du rĂ©viseur sur l’exercice clĂŽturĂ© au

31 décembre 2022

ConformĂ©ment aux dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires, nous avons l’honneur de vous faire rapport sur l’exĂ©cution de la mission de contrĂŽle qui nous a Ă©tĂ© confiĂ©e.

Nous avons Ă©tĂ© nommĂ©s par le Conseil de surveillance du 22 avril 2021, conformĂ©ment Ă  la proposition du ComitĂ© de direction, Ă©mise sur recommandation du ComitĂ© d’audit et sur prĂ©sentation du Conseil d’entreprise. Notre mandat vient Ă  Ă©chĂ©ance lors du Conseil de surveillance dĂ©libĂ©rant sur les comptes annuels clĂŽturĂ©s au 31 dĂ©cembre 2023.

Rapport sur les comptes annuels – opinion sans rĂ©serve

Nous avons procĂ©dĂ© au contrĂŽle des comptes annuels pour l’exercice clos le 31 dĂ©cembre 2022, Ă©tablis sur la base du rĂ©fĂ©rentiel comptable applicable en Belgique, dont le total du bilan s’élĂšve Ă  77 181 (000) EUR et dont le compte de rĂ©sultats se solde par un excĂ©dent de 1 155 (000) EUR. Nous avons Ă©galement procĂ©dĂ© aux vĂ©rifications spĂ©cifiques complĂ©mentaires requises par la loi du 2 aoĂ»t 2002 et l’arrĂȘtĂ© royal du 12 aoĂ»t 2003.

L’établissement des comptes annuels relĂšve de la responsabilitĂ© du ComitĂ© de direction. Cette responsabilitĂ© comprend : la conception, la mise en place et le suivi d’un contrĂŽle interne relatif Ă  l’établissement et la prĂ©sentation sincĂšre des comptes annuels ne comportant pas d’anomalies significatives, que celles-ci rĂ©sultent de fraudes ou d’erreurs ; le choix et l’application de rĂšgles d’évaluation appropriĂ©es ; la dĂ©termination d’estimations comptables raisonnables au regard des circonstances.

Notre responsabilitĂ© est d’exprimer une opinion sur ces comptes sur la base de notre contrĂŽle. Nous avons effectuĂ© notre contrĂŽle conformĂ©ment aux dispositions lĂ©gales et selon les normes internationales d’audit (ISA) telles qu’adoptĂ©es en Belgique. Ces normes requiĂšrent que notre contrĂŽle soit organisĂ© et exĂ©cutĂ© de maniĂšre Ă  obtenir une assurance raisonnable que les comptes annuels ne comportent pas d’anomalies significatives, qu’elles rĂ©sultent de fraudes ou d’erreurs.

242 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

ConformĂ©ment aux normes prĂ©citĂ©es, nous avons tenu compte de l’organisation de la FSMA en matiĂšre administrative et comptable ainsi que de ses dispositifs de contrĂŽle interne. Nous avons obtenu du ComitĂ© de direction et des prĂ©posĂ©s de la FSMA les explications et informations requises pour notre contrĂŽle. Nous avons examinĂ© la justification des montants figurant dans les comptes annuels sur base de notre jugement. Nous avons Ă©valuĂ© le bien-fondĂ© des rĂšgles d’évaluation et le caractĂšre raisonnable des estimations comptables significatives faites par la FSMA ainsi que la prĂ©sentation des comptes annuels dans leur ensemble. Nous nous sommes conformĂ©s Ă  toutes les exigences dĂ©ontologiques qui s’appliquent au contrĂŽle des comptes annuels en Belgique, en ce compris celles concernant l’indĂ©pendance. Nous estimons que ces travaux fournissent une base raisonnable Ă  l’expression de notre opinion.

A notre avis, compte tenu des dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires qui les rĂ©gissent, les comptes annuels clos au 31 dĂ©cembre 2022 donnent une image fidĂšle du patrimoine, de la situation financiĂšre et des frais de fonctionnement de la FSMA et les informations donnĂ©es dans l’annexe sont conformes aux dispositions de l’arrĂȘtĂ© royal du 12 aoĂ»t 2003.

Bruxelles, 25 avril 2023

Alexandre STREEL RĂ©viseur d’entreprises

COMPTES ANNUELS DE L’EXERCICE 2022 / 243

LISTE DES ABRÉVIATIONS

Pour une meilleure lisibilité, le rapport annuel utilise des abréviations. Ces abréviations et leurs significations sont reprises ci-dessous :

AML Anti-money laundering

AMLCO Anti-money laundering compliance officer

ATM Automated teller machine

BCE Banque centrale européenne

BNB Banque Nationale de Belgique

CBDF Cross Border Distribution of Funds

CEO Chief Executive Officer

CERS Comité européen du risque systémique

CFD Contract for difference

CNT Conseil National du Travail

COP27 Conference of the Parties to the UNFCCC (27th session)

CSA Code des sociétés et des associations

CSA Common Supervisory Actions

CSRD Corporate Sustainability Reporting Directive

DB Defined Benefits

DB2P Banque de données des pensions complémentaires

BC Defined Contributions

EBA European Banking Authority

EEE Espace économique européen

EFRAG European Financial Reporting Advisory Group

EIOPA European Insurance and Occupational Pensions Authority – AutoritĂ© europĂ©enne des assurances et des pensions professionnelles

ESEF European single electronic format

ESG Environmental, social and governance

ESMA European Securities and Markets Authority - Autorité européenne des marchés financiers

ESRB European Systemic Risk Board

ESRS European Sustainability Reporting Standards

ETP Equivalent temps-plein

FAQ Frequently asked questions

FSB Financial Stability Board

FSMA Financial Services and Markets Authority - Autorité des services et marchés financiers

HR Human resources

IAP Indicateurs alternatifs de performance

IAS International Accounting Standards

IBIP Insurance Based Investment Product

IDD Insurance Distribution Directive

IFD Investment Firms Directive

IFR Investments Firm Regulation

IFRS International Financial Reporting Standards

244 / FSMA RAPPORT ANNUEL 2022

IORP Institutions for Occupational Retirement Provision

IOSCO International Organization of Securities Commissions - Organisation internationale des commissions de valeurs

IPO Initial Public Offering

IRP Institution de retraite professionnelle

ISSB International Sustainability Standards Board

KID Key Information Document

KPIs Key Performance Indicators

LBC/FT Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme

LEI Legal entity identifier

LIRP Loi relative Ă  la surveillance des IRP

LPC Loi relative aux pensions complémentaires

LPCDE Loi relative Ă  la pension complĂ©mentaire pour dirigeants d’entreprise

MAR Market Abuse Regulation

MiFID Markets in Financial Instruments Directive

NFRD Non-Financial Reporting Directive

OCA Office de contrĂŽle des Assurances

OPA Offre publique d’acquisition

OPC Organisme de placement collectif

OPCA Organisme de placement collectif alternatif

OPCVM Organisme de placement collectif en valeurs mobiliĂšres

ORA Own risk assessment

PCP Personne en contact avec le public

PLCI Pension Libre Complémentaire des Indépendants

PLCIPP Pension Libre Complémentaire pour les travailleurs Indépendants Personnes

Physiques

PLCS Pension Libre Complémentaire pour les travailleurs Salariés

PME Petites et moyennes entreprises

POG Product Oversight and Governance

PRIIP Packaged Retail and Insurance-based Investment Product

Q&A Questions & answers

SFDR Sustainable Finance Disclosure Regulation

SGPCI Société de gestion de portefeuille et de conseil en investissement

SIR Société immobiliÚre réglementée

SICAV SociĂ©tĂ© d’investissement Ă  capital variable

SPF Service Public Fédéral

UCITS Undertaking for Collective Investments in Transferable Securities

UE Union européenne

VASP Virtual Asset Service Provider

XBRL eXtensive Business Reporting Language

LISTE DES ABRÉVIATIONS / 245

Editeur responsable

J.-P. Servais, Rue du CongrĂšs 12-14, 1000 Bruxelles

Photographie

Christophe Vander Eecken

Mise en page

Gramma nv

Impression

Bredero Graphics

www.fsma.be

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FSMA Rapport annuel 2022 by FSMA - Issuu