« Voici sûrement le meilleur livre concernant l’évangélisation pour la prochaine génération. » — Timothy Keller
Rebecca Pippert
Le secret pour annoncer l’Évangile dans un monde hostile
Dans un monde postchrétien, où l’Évangile est souvent perçu avec suspicion, Becky Pippert réussit l’exploit de redonner courage, clarté et volonté de témoigner avec amour et sagesse.
Ce livre s’adresse aux chrétiens ordinaires qui se sentent souvent mal équipés, intimidés ou découragés à l’idée de partager leur foi. L’auteur nous démontre que l’évangélisation n’est ni un fardeau ni une affaire de technique, mais une aventure de foi à vivre au quotidien. Ce livre est un outil précieux pour les Églises, les groupes de maison, les responsables de formation ou tout chrétien désireux de mieux comprendre et vivre sa mission dans notre époque.
Pippert ne propose pas de recettes simplistes, mais une vision intégrale : une vie transformée par l’Évangile, conduite par l’Esprit et animée d’un amour sincère pour les personnes que Dieu place sur notre chemin.
Oser témoigner est bien plus qu’un livre sur l’évangélisation : c’est un appel à vivre et annoncer la vérité de Christ. À lire et à offrir sans modération !
RAPHAËL CHARRIER
Pasteur à l’Église Sola Gratia à Grenoble, enseignant et auteur de Vivre pour Jésus , et blogueur sur ToutPourSaGloire.com
J’ai rencontré Becky en 2003 lors d’une conférence européenne des GBU en Hongrie. J’ai sauté sur l’occasion de prendre un café avec elle pour lui poser des questions sur le ministère d’évangéliste. Elle m’a dit : tu devrais écrire un livre sur le sujet ! Vingt ans plus tard, et des milliers de kilomètres à circuler partout en France pour former avec elle les chrétiens au témoignage, je suis heureux de lui retourner la pareille et recommander son nouveau livre. Un festival de bon sens théologique et de perles pratiques. Rencontrez Becky au travers de ces pages et retrouvez toute votre saveur pour l’évangélisation !
RAPHAËL ANZENBERGER
Évangéliste, missiologue, implanteur d’Églises, conférencier et auteur de L’Évangéliste sous toutes ses formes
Il y a plus de quinze ans, j’ai assisté à une formation à l’évangélisation donnée par Becky Pippert lors d’une grande conférence européenne. Cette expérience m’a profondément marquée. Lorsque Becky partage la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ avec quelqu’un, elle le fait avec respect et courage, cherchant à connaître et comprendre la personne, ses passions et ses souffrances. En posant des questions, elle l’aide à percevoir pourquoi ses conclusions actuelles sur Dieu peuvent être erronées, avant d’exposer l’Évangile avec clarté.
Je suis heureuse de retrouver sa voix douce, aimante et stimulante dans Oser témoigner. Becky est l’auteure de nombreux ouvrages sur l’évangélisation, mais selon elle, aucun ne répondait pleinement aux défis spécifiques de notre époque. Ce livre a été écrit pour combler cette lacune. Comme elle le dit : « Cette époque difficile est, en même temps, exceptionnelle : elle offre une multitude d’occasions pour l’annonce de l’Évangile. »
Oser témoigner sera une aide précieuse pour tout chrétien désireux de relever le défi de partager l’Évangile avec ses contemporains, avec douceur, courage et clarté.
DÉBORAH PRISK
Diacre pour les femmes à l’Église Connexion à Paris
Loin des recettes toutes faites, le livre de Becky Pippert est un plaidoyer qui nous invite à réaliser tout à nouveau notre privilège de participer à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Au travers des pages, tout en assumant notre petitesse et notre fragilité, nous sommes encouragés à prendre au sérieux notre responsabilité de témoins. L’auteure nous ramène alors aux pieds du Dieu trois fois saint pour que nous y puisions des forces neuves : réalisant que le Père dirige l’histoire, considérant l’espérance grandiose que nous avons en Christ et marchant par la foi puisque l’Esprit nous précède et nous accompagne.
MATTHIEU GANGLOFF
Pasteur et professeur à l’institut biblique de Nogent
Sortir de sa bulle : L’évangélisation, un style de vie était l’un des livres les plus importants sur l’évangélisation écrits au cours de la dernière génération. Oser témoigner est peut-être le meilleur livre consacré au témoignage pour la nouvelle génération. À ma connaissance, il n’existe pas de livre plus lucide ou plus pénétrant sur l’évangélisation à offrir à un chrétien.
TIMOTHY KELLER
Fondateur et pasteur émérite de Redeemer Presbyterian Church à Manhattan
Rebecca Pippert nous prend à la gorge en nous parlant de l’urgence de l’Évangile. Mais elle nous prend aussi par la main tandis que nous nous demandons comment nous pourrions partager plus souvent avec d’autres cette Bonne Nouvelle. Ce livre vous ébranlera. Mais il ne vous démolira pas. Ses histoires abordent la peur et l’échec, mais elles sont aussi remplies de joyeux succès. Grâce à elles, Pippert nous incite à dire la vérité dans l’amour à des amis et à des inconnus, qu’ils soient professeurs d’université ou coiffeurs.
REBECCA MCLAUGHLIN
Auteure de 12 Raisons de ne plus croire au christianisme
Incontournable ! Le livre Oser témoigner est une source de premier choix pour quiconque souhaite être encouragé et équipé dans le partage de sa foi. Rebecca Pippert transmet avec beaucoup de pédagogie le trésor d’une expérience acquise durant tout son ministère. Les récits de vie de l’auteure et les exhortations données sont nécessaires pour un témoignage pertinent dans notre société postchrétienne.
CLÉMENTINE BERNARD GAYE
Évangéliste à France Évangélisation
À travers cet ouvrage, Becky Pippert ajoute à la pertinence et à la fraîcheur de son œuvre, posant des mots justes et encourageants face aux challenges subtils qu'implique le sujet. L'auteur défend l'idée « d'évangélisation » comme un mode de vie authentique où chaque disciple, donc chaque témoin, est appelé à œuvrer de manière incarnée et sensible, animé par le Saint-Esprit. Le propos de Becky Pippert est brillant, équilibré et impactera sans aucun doute ses lecteurs de façon à la fois profonde et pratique.
THIERRY MIRONE
Directeur réseau chez Encompass World Partners
Becky et son mari Dick ont eu un ministère d’évangélisation sur six continents. Ils ont vécu sept ans en Europe, connue pour être le territoire le plus séculier du monde. Dans son livre Oser témoigner, Becky a distillé son expérience et sa perspective biblique. Voici l’un des meilleurs livres pour encourager à l’évangélisation fidèle au XXIe siècle. Achetez-en de multiples exemplaires et distribuez-en autant que possible.
D. A. CARSON
Fondateur de The Gospel Coalition
Rafraîchissante, naturelle, directe – Becky Pippert est peut-être l’une des communicatrices les plus douées et les plus prolifiques aujourd’hui. Elle redonne à l’évangélisation sa juste place : la meilleure nouvelle qui soit doit être partagée par tous ceux qui la connaissent avec ceux qui ne la connaissent pas.
OS GUINNESS
Auteur de L’Appel et de Au-delà du doute
J’ai été particulièrement enthousiasmé par ce livre. Il m’a montré à maintes reprises comment les grandes vérités concernant Dieu peuvent être utilisées pour équiper l’Église en vue de l’évangélisation. Désormais, lorsque je formerai des Églises, je m’inspirerai des propos de Becky.
RICO TICE
Fondateur de Christianity Explored Ministries et auteur de L’Évangélisation en toute honnêteté
En parcourant ces pages, votre esprit et votre cœur seront saisis par la beauté, la clarté et la puissance de la Bonne Nouvelle. Ne soyez pas surpris d’être rempli d’un merveilleux sentiment de confiance qui vous donnera l’assurance dont vous avez besoin pour partager cette nouvelle avec le monde, en commençant par votre voisin.
CRAWFORD LORITTS
Pasteur, animateur radio et auteur
Ce livre n’est pas seulement une source d’inspiration et de réconfort : il renouvellera votre émerveillement concernant l’Évangile et le privilège de pouvoir le partager avec d’autres.
LINDSAY BROWN
Ancien directeur international du Mouvement de Lausanne
Personne n’a fait plus que Becky pour m’aider à comprendre – et à goûter –la saveur de l’Évangile. Oser témoigner souligne à quel point il est puissant et urgent de vivre et de partager avec d’autres cette Bonne Nouvelle.
MARK LABBERTON
Président émérite du Fuller Theological Seminary en Californie
Qu’il est vivifiant de lire un ouvrage consacré à l’évangélisation qui présente l’Évangile d’une manière rafraîchissante et biblique, joyeusement inspirante et puissamment pertinente.
AJITH FERNANDO
Directeur pédagogique de Jeunesse pour Christ au Sri Lanka
Rebecca Pippert
OSER TÉMOi-
Le monde a changé,
mais notre message
GNER
ne doit pas changer
Les éditeurs remercient chaleureusement tous les relecteurs et relectrices pour leur précieuse collaboration à cet ouvrage : Ludvine, Viviane, Nelly et Véronique.
Édition originale publiée en anglais sous le titre : Stay Salt • Rebecca Manley Pippert
© 2015 • The Good Book Company B1 Blenheim House, 1 Blenheim Road
Epsom, Surrey, KT19 9AP, England
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.
Édition en langue française :
Oser témoigner • Rebecca Manley Pippert
© 2025 • BLF Éditions • www.blfeditions.com
Rue de Maubeuge, 59164 Marpent, France
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.
Traduction : Joanne Mayhew
Couverture et mise en page : NouvelleCreation
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de La Bible du Semeur © 1992, 1999, 2015 Biblica, Inc.
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés. Les caractères italiques ou gras sont ajoutés par l’auteur du présent ouvrage. Les autres versions employées sont indiquées en lettres abrégées et concernent La Bible Nouvelle version Segond révisée dite à la colombe (COL) et La Nouvelle Bible Segond (NBS).
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.
ISBN 978-2-38657-095-7 broché
ISBN 978-2-38657-096-4 numérique
Imprimé en République tchèque par Finidr
Dépôt légal 4 e trimestre 2025
Ce livre est dédié avec reconnaissance à la mémoire de ma chère maman, Sue Manley (21 février 1930 – 28 août 2019).
Et à mon mari, Dick : mon compagnon, mon protecteur et ma joie, celui que j’aime en un lieu où ni l’espace ni le temps n’existent.
TABLE DES MATIÈ ES
INT ODUCTION
À travers les siècles, les chrétiens sont unis par une seule et même réalité : la joyeuse certitude que la naissance, la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus-Christ sont les événements les plus importants de l’Histoire. Le message de l’Évangile est tout simplement la meilleure nouvelle de tous les temps !
Voici donc ma question : si c’est vrai, pourquoi tant de chrétiens trouvent-ils difficile d’annoncer la glorieuse nouvelle de l’Évangile ?
Comment pouvons-nous à la fois croire qu’il n’existe pas de message plus important au monde et en même temps nous sentir incapables de partager cette Bonne Nouvelle avec d’autres, voire être réticents à le faire ?
Mon mari Dick et moi-même sommes depuis longtemps impliqués dans l’évangélisation aux États-Unis et à travers le monde. Nous avons parcouru tous les continents. Dernièrement, nous avons vécu en Europe pendant sept ans. Certaines régions de ce continent comptent parmi les plus séculières au monde.
En 2018, nous sommes retournés vivre aux États-Unis. J’ai été invitée à participer à une émission de radio nationale et à répondre aux questions des auditeurs. Le producteur m’a dit avant l’émission : « Becky, je sais que vous et votre mari êtes impliqués dans l’évangélisation à travers le monde et que vous avez récemment exercé votre ministère en Europe. Vous devez savoir que la situation a changé aux États-Unis. Les chrétiens américains s’intéressent bien plus à vivre l’Évangile et à témoigner en aidant les pauvres et en servant leurs communautés qu’à exprimer oralement leur foi. Honnêtement, je pense que cette façon d’évangéliser est dépassée. Ne vous inquiétez donc pas si personne n’appelle pour vous poser des questions. »
Que s’est-il passé après mon interview ? Les appels ont afflué des quatre coins du pays !
Les commentaires des auditeurs étaient très révélateurs. Chacun d’eux avait un proche non chrétien. Mais ils avaient tous peur d’entamer une discussion spirituelle avec cette personne. Ils souhaitaient vivement que leur ami vienne à Christ. Et puisqu’ils ne se sentaient pas à la hauteur pour parler de leur foi, ils priaient pour qu’un autre chrétien le fasse à leur place. Les personnes au bout du fil évoquaient, toutes, les mêmes craintes : « Comment puis-je aborder le sujet de la foi de façon naturelle ? Et si je le blesse ou qu’il me rejette ? Que faire s’il me pose des questions auxquelles je ne sais pas répondre ? »
Presque tous auraient souhaité être formés à l’évangélisation dans le cadre de leur Église, mais ils ne voulaient pas d’un programme d’apprentissage par cœur avec des formules toutes faites. Ils préféraient l’approche que j’avais décrite pendant l’émission.
Une vérité s’est alors imposée à moi : la nécessité de parler de Christ au monde n’a jamais été aussi grande – et cela commence par notre propre voisin. Et dans le même temps, jamais les croyants ne se sont sentis aussi mal équipés pour cela.
Pourquoi les chrétiens peinent-ils à parler de leur foi, en particulier dans notre société occidentale ? Alors que le christianisme se répand de façon spectaculaire dans la plupart des pays du monde, en Occident, ce n’est pas le cas. L’Europe et le Canada sont devenus des sociétés sécularisées, postchrétiennes. L'évolution des statistiques laisse à penser que les États-Unis prennent manifestement le même chemin. Certaines personnalités influentes se montrent de plus en plus opposées et hostiles à la véritable foi chrétienne. Les principales tendances qui façonnent notre société représentent de réels défis pour l’Évangile. Je cite, dans le désordre : l’effondrement de la notion de vérité absolue, le passage d’une autorité objective aux préférences personnelles et la fabrication d’une religion où chacun choisit ce qu’il veut croire (comme à la cafétéria), la révolution sexuelle… et ainsi de suite.
Face à cela, certains chrétiens sont en colère.
Face à cela, certains chrétiens sont inquiets.
Face à cela, certains chrétiens sont démoralisés.
Pour ma part, je suis pleine d’espoir.
En effet, cette époque difficile est, en même temps, exceptionnelle : elle offre une multitude d’occasions d’annoncer l’Évangile. Mon ami, le critique social et auteur Os Guinness, écrit :
Notre époque offre tout simplement la plus grande opportunité de témoignage chrétien, depuis l’époque de Jésus et des apôtres. Voici quelle devrait être notre réaction : armés d’un esprit d’initiative audacieux et créatif, nous devrions saisir cette occasion. Aujourd’hui plus que jamais, comme le dit saint Paul, la « porte [qui] s’est ouverte toute grande à [s]on activité » s’est à nouveau ouverte pour l’Évangile1
LE FRUIT D’UNE TERRE BRÛLÉE
C’est indiscutable ! La situation en Occident a bien changé depuis 1979, lorsque j’ai écrit mon premier livre sur l’évangélisation, Sortir de sa bulle. À cette époque, l’idée d’appeler les chrétiens à témoigner en incarnant l’Évangile – c’est-à-dire à sortir de leur zone de confort pour aller dans le monde – était assez radicale. Ne pas vivre dans une bulle chrétienne, mais lier de véritables amitiés avec des noncroyants, voilà l’encouragement que j’adressais aux chrétiens. Le but était de partager l’Évangile dans le cadre d’une relation, plutôt que d’annoncer le message et de partir en courant.
Quarante ans plus tard, j’écris mon second livre sur l’évangélisation. En effet, nous devons réapprendre à partager notre foi avec assurance, compassion et de manière attrayante dans ce monde nouveau et postchrétien. Lorsque nous nous préparions à déménager en Europe, des amis bien intentionnés nous avaient déconseillé de partir :
C’est une terre brûlée et désertique pour l’Évangile, Becky.
Ce n’était pas du tout le cas. L’Europe, bien qu’étant une terre sécularisée, s’est révélée fertile pour l’Évangile. Les fruits ont été très abondants. Et ce livre est le résultat de toutes les leçons que nous y avons apprises.
Notre société est de plus en plus sécularisée. Mais, au cours de notre ministère, nous avons constaté que cette sécularisation croissante n’avait pas le pouvoir de faire taire les aspirations propres à chaque être humain : nous avons tous besoin d’estime de soi et de trouver un sens à notre vie. Au contraire, le sécularisme ne fait qu’amplifier ces aspirations. Dieu a placé dans chaque cœur humain le désir d’avoir une identité, de trouver un sens à sa vie et une raison d’être. Par conséquent, même si les gens ne savent pas définir précisément ce qu’il leur manque, le désir et la nostalgie sont toujours là. Mais ils ne sauront pas où chercher la solution, à moins que les chrétiens n’annoncent et ne vivent la Bonne Nouvelle de ce que Dieu a accompli pour tous en Christ.
SE LAISSER TOUCHER
En revenant aux États-Unis, j’ai progressivement compris ce qu’avait dû ressentir Lesslie Newbigin. Je me sentais de plus en plus comme ce théologien, auteur et missionnaire britannique aujourd’hui décédé. Après des années passées en Inde, Newbigin est rentré chez lui en Angleterre. À son retour, deux éléments l’ont choqué : premièrement, le niveau de sécularisation de l’Angleterre ; deuxièmement, l’influence de cette société sécularisée sur les chrétiens.
Il s’est rendu compte que la difficulté n’était pas seulement de trouver le moyen de toucher les non-croyants avec l’Évangile. Atteindre les croyants eux-mêmes avec cet Évangile relevait aussi d’une gageure ! Je suis convaincue que tout chrétien est confronté à ce défi, où qu’il soit. En Occident, la difficulté consiste à vivre dans une culture post-vérité et postchrétienne qui reflète les distorsions du postmodernisme2 . Nous devons donc aimer Jésus plus
profondément et le découvrir tout à nouveau. Autrement dit, nous devons laisser la vérité de l’Évangile s’imprimer davantage en nous et chercher des moyens efficaces de transmettre la Bonne Nouvelle dans le contexte actuel.
Mais voici le problème : nous avons été bien plus influencés par notre culture sécularisée que nous ne l’imaginons. Voici le grand danger qui nous guette : que notre foi en l’Évangile ne soit qu’intellectuelle et que notre mode de vie ressemble à celui des sceptiques parce que, sans nous en apercevoir, nous aurions adopté une vision séculière de la réalité. Nous devons reprendre confiance dans le message de l’Évangile : il est véritablement pertinent pour nos contemporains sécularisés. Dieu et son Évangile ont toujours le pouvoir de transformer des vies. Voilà pourquoi il est crucial de nous investir dans l’évangélisation, même si nous ne nous sentons pas à la hauteur. Nous devons nous rappeler pourquoi cela vaut la peine de nous placer dans des situations où nous risquons d’être rejetés.
Si nous voulons toucher les autres avec l’Évangile, nous devons nous laisser toucher nous-mêmes par l’Évangile. Nous devons le laisser pénétrer notre cœur et notre pensée. Notre défi est donc double. Pour devenir des messagers crédibles de l’extraordinaire message qu’est l’Évangile, nous devons nous-mêmes saisir et croire pleinement cet Évangile ! Ne nous focalisons pas sur des statistiques ou des outils, des démarches à suivre ou des techniques de manipulation, mais sur l’authenticité, la crédibilité et la puissance spirituelle. Ce livre a pour but de nous enthousiasmer face à la profondeur et à la beauté de l’Évangile, tout en nous équipant pour le partager avec d’autres.
Mon mari et moi avons discuté avec des milliers de chrétiens à travers le monde et nous les avons écoutés. Nous les avons aidés à comprendre le message de l’Évangile et à le diffuser de manière accessible et attractive. De toutes ces conversations, il est ressorti trois raisons – toutes légitimes – qui expliquent la difficulté des
chrétiens à partager le message de l’Évangile autour d’eux. Ces raisons poussent même certains d’entre eux à faire le choix de rester silencieux. Ces trois raisons serviront de structure à ce livre.
NOUS NOUS SENTONS INCOMPÉTENTS
Nous entendons constamment des chrétiens évoquer leur profond sentiment d’incompétence quand il s’agit de parler de leur foi. Ils se demandent comment Dieu pourrait bien se servir d’eux à notre époque. Autrement dit, ils ont peur que Dieu échoue. En fait, ils luttent avec l’incrédulité. Pour eux, l’évangélisation est un ministère particulier qui requiert des dons spécifiques : ce n’est certainement pas pour des gens comme eux. Sans s’en rendre compte, ils croient que l’évangélisation dépend de leurs capacités et de leurs efforts. C’est la raison pour laquelle ils paniquent.
Nous commencerons donc par examiner les moyens par lesquels nous pouvons témoigner. Nous verrons que Dieu nous a accordé toutes les ressources divines nécessaires pour vivre et témoigner.
La solution ne consiste donc pas à nous demander si nous sommes de grands évangélistes. La clé, c’est de prendre conscience que, par son Esprit, Dieu nous a tous rendus capables d’être ses témoins.
Accepter nos limites et compter sur notre Dieu tout-puissant, voilà qui change tout : non seulement dans notre marche avec Christ, mais aussi dans notre témoignage.
NOUS PENSONS QUE NOUS N’EN SAVONS PAS SUFFISAMMENT
Une autre cause d’insécurité chez les chrétiens est leur impression de ne pas avoir assez de connaissances. Ils ont peur de ne pas comprendre l’Évangile assez bien pour l’expliquer ou le défendre. Ils ignorent comment répondre aux questions que pourraient leur poser des sceptiques. Ils ne savent pas non plus aider les non-croyants à voir la beauté de l’Évangile et sa pertinence pour leur vie.
La deuxième partie sera donc consacrée au message . Nous examinerons attentivement chaque aspect de l’Évangile : la création, la chute, la croix, la résurrection et le retour de Christ. Nous reviendrons sur la signification de chacun d’eux et sur la raison pour laquelle ils sont si merveilleux. Nous évoquerons les objections de la part des sceptiques et les réponses que nous pouvons leur apporter. Et surtout, nous verrons comment utiliser chaque partie du message de l’Évangile pour rejoindre les préoccupations et les priorités des sceptiques comme des personnes qui sont en recherche, de façon à leur montrer la beauté et la pertinence de l’Évangile.
NOUS MANQUONS D’ASSURANCE
Les gens disent souvent : « Je ne sais pas vraiment comment m’y prendre. Je désire de tout cœur partager ma foi avec ceux qui m’entourent, mais je ne sais pas par où commencer. » La dernière partie du livre traitera donc du modèle. Que pouvons-nous apprendre de Jésus et de l’Église primitive concernant la manière de témoigner ?
Nous découvrirons comment nous pouvons partager efficacement l’Évangile avec ceux qui sont spirituellement ouverts comme avec ceux qui sont spirituellement fermés.
L’objectif de ce livre est de nous aider à relever le défi de notre époque :
Ì Parler au nom de notre Seigneur pour communiquer aux autres notre émerveillement devant la personne de Dieu ;
Ì Transmettre la beauté, la profondeur et la pertinence de l’Évangile qui nous a été confié ;
Ì Dépendre toujours plus de l’Esprit de Dieu afin que, par lui, nous puissions vaincre la résistance et l’obstination des esprits et des cœurs encore incrédules.
En bref, l’objectif est de trouver des moyens efficaces de partager notre foi, même et surtout face aux nombreux défis que présente la société actuelle.
Les chrétiens sont-ils prêts pour cette nouvelle ère ? Pouvons-nous vraiment transmettre l’Évangile efficacement ? Je persiste et dis avec force : « Oui ! », car si notre contexte et notre société ont changé, la puissance de l’Évangile est toujours la même. Nous avons la responsabilité d’apprendre à appliquer tout ce que nous avons reçu de Dieu afin de proclamer la vérité qui le concerne. Nous devons le faire de manière efficace en étant véritablement connectés avec nos contemporains. Inutile de nous mettre en colère ou de crier après notre société. Inutile d’être démoralisés et de rester silencieux au sein de notre culture. Nous pouvons être pleins d’espoir en partageant le message dont le monde entier a désespérément besoin. En d’autres termes, nous pouvons encore faire des disciples. Nous pouvons – et devons – oser témoigner !
PREMIÈRE PARTIE
LES MOYENS
CONFINÉE SU LE CAMPUS
Je ne suis pas tombée dans la marmite de la foi quand j’étais petite. En fait, pendant longtemps, je n’étais même pas chrétienne.
Au cours de ces années, j’étais ce que j’appellerais une agnostique mélancolique. Je savais que quelque chose me manquait. J’éprouvais un désir indéfinissable, une soif que je ne parvenais pas à satisfaire, une aspiration pour quelque chose qui m’échappait.
Récemment, je suis tombée sur un classeur contenant les dissertations que j’avais rédigées pour mon cours de littérature, en dernière année de lycée. J’étais stupéfaite de voir à quel point elles révélaient ma quête de sens pour ma vie. Dans un de mes devoirs, j’avais écrit : « Je m’identifie à ce que l’auteur décrit dans ce roman. Est-ce que cette nostalgie – ce sentiment que nous avons été créés pour quelque chose de plus, que nous avons à attendre davantage de la vie – trouvera une réponse dans la réalité présente ? Existe-t-il un dénouement à la “soif inconsolable” que l’auteur évoque ? »
Le lycée que je fréquentais était un établissement public, c’est-à-dire non chrétien. Et pourtant, mon professeur avait inscrit dans la marge : « Becky, tu as entamé le voyage le plus important qu’un être humain puisse entreprendre. Tu ne le sais peut-être pas encore, mais tu cherches Dieu. Ne te contente pas de substituts bas de gamme. Frappe à toutes les portes et continue à frapper jusqu’à ce que tu obtiennes une réponse. Quoi que tu fasses, ne lâche pas l’affaire ! »
En quête de sens, j’ai exploré d’autres religions et d’autres philosophies. Tout ce que je lisais me laissait un sentiment d’insatisfaction. Cependant, je n’avais jamais étudié le christianisme ni lu une seule page de la Bible. Je partais du principe qu’ayant grandi aux ÉtatsUnis, je savais déjà ce que c’était.
C’est alors que j’ai lu deux livres qui ont changé ma vie. Le premier, La Chute, est un roman d’Albert Camus, auteur français athée et existentialiste. Il m’a convaincue que j’étais un être humain pécheur. Tirer une telle conclusion d’un ouvrage écrit par un auteur athée peut sembler étrange. Toutefois, son analyse rigoureuse du cœur humain était si accablante qu’elle m’a ôté tout espoir de devenir une humaniste optimiste qui ne verrait que le bon côté de la nature humaine. Le problème que j’avais avec Camus était que, bien que profondément réaliste concernant le côté sombre de la nature humaine, il n’apportait aucune explication valable concernant le bien qui existe effectivement dans le monde.
Ensuite, je suis tombée sur un livre de C. S. Lewis, Les Fondements du Christianisme. Lewis m’a offert une vue panoramique du christianisme. Même s’il existe de légères similitudes entre les principales religions, j’ai été frappée de voir combien la foi chrétienne était différente de tout ce que j’avais pu lire auparavant. Lewis a aussi suscité en moi un intérêt pour la Bible. J’ai commencé à lire les Évangiles et Jésus m’a fascinée. Finalement, j’ai capitulé et j’ai remis ma vie à Jésus-Christ. Je vous raconterai cette histoire plus en détail dans le chapitre suivant.
DÉCOUVRIR LA FAIM
Peu après ma conversion, je suis allée à l’université. J’étais une jeune chrétienne avec très peu de connaissances bibliques. Cependant, je savais que les chrétiens étaient censés parler de Jésus aux autres. Le problème, c’est que je manquais de courage. Comme beaucoup de chrétiens que je rencontre aujourd’hui, je pensais
que partager ma foi signifiait annoncer le message de l’Évangile à tous ceux que je croisais, sans reprendre mon souffle. Je ne savais pas comment aborder le sujet de la foi naturellement dans une conversation. Je craignais de heurter les gens et de ne pas être capable de répondre à leurs questions. Je restais donc silencieuse. J’espérais que tout le monde comprendrait en me voyant vivre.
Durant ma première année à l’université, j’ai vécu deux expériences déterminantes. Tout d’abord, au cours du premier semestre, j’ai assisté à une conférence chrétienne qui portait sur l’évangélisation. J’y suis allée en espérant venir à bout de mes craintes et trouver le courage dont j’avais cruellement besoin.
La première intervention traitait du commandement à évangéliser. Je me suis sentie à la fois inspirée et reprise. Au cours de la deuxième intervention, j’ai commencé à me sentir mal à l’aise. Le sujet était « Comment être un témoin ». L’orateur nous a invités à :
Ì Partager l’Évangile chaque jour avec le plus grand nombre de personnes possible. Il nous a donné quelques expressions toutes faites pour entamer la conversation.
Ì Insister toujours pour que les personnes s’engagent pour Christ. Si elles ne semblent pas intéressées, passez au suivant.
Ì Considérer leurs questions comme des écrans de fumée qui leur permettent d’éviter d’en venir au sujet de la foi. Répondez à leurs questions si possible, mais soyez conscients qu’elles révèlent sans doute un manque d’ouverture spirituelle.
On nous a ensuite envoyés dans un centre commercial à proximité avec pour mission de parler de Jésus au plus grand nombre de personnes possible. Le but était de ne pas nous attarder à discuter, mais de chercher à mener ces personnes à Christ.
J’ai décidé toutefois de suivre mon instinct et j’ai passé tout l’après-midi avec une seule personne. Nous avons eu une discussion spirituelle intéressante. Je ne l’ai pas poussée à s’engager
pour Christ, car cela me semblait prématuré. À la fin de notre conversation, nous avons échangé nos adresses en vue de poursuivre la discussion ultérieurement.
De retour à la conférence, nous avons eu un « temps de partage » en groupes pour faire le bilan de l’après-midi. Je me suis rendu compte que le « succès » de l’expérience se mesurait au nombre de contacts ayant placé leur foi en Christ. Selon ce critère, j’avais échoué. Néanmoins, je restais très satisfaite de la discussion spirituelle que j’avais eue cet après-midi-là.
Les orateurs de cette conférence étaient des croyants fidèles et sincères qui aimaient le Seigneur. Pourtant, je suis repartie non seulement avec l’esprit embrouillé, mais avec plus de questions qu’en arrivant ! Que signifie être un témoin de Jésus ? Comment Jésus parlait-il de la foi aux personnes qui l’entouraient ? La conversion est-elle l’unique moyen de mesurer le « succès » de notre évangélisation ? Est-il même raisonnable de nous vanter d’obtenir des « résultats » ?
Je suis rentrée de cette conférence, convaincue de deux choses : que Dieu nous appelle à être ses témoins mais aussi, qu’il me restait à découvrir comment Jésus avait parlé aux autres de la foi.
Je me suis donc mise à étudier les Évangiles. J’ai été profondément frappée par l’immense compassion de Jésus pour ceux qui l’entouraient. Il leur témoignait du respect en les écoutant attentivement. Il posait des questions déconcertantes. Il avait de l’aplomb et se montrait convaincant, de telle sorte qu’il suscitait leur curiosité et leur donnait envie d’en entendre davantage.
Malgré les sollicitations que Jésus avait à gérer, il n’était jamais pressé de passer à la personne suivante. Il n’a jamais traité les gens comme des « projets » d’évangélisation. Il n’a pas annoncé l’Évangile de façon uniforme. Même la manière dont il parlait de la foi, ses métaphores et ses illustrations, dépendait des personnes auxquelles il s’adressait. Il n’a pas non plus littéralement « annoncé l’Évangile » à tous ceux qu’il a rencontrés.
Je n’ai pas trouvé de protocole préétabli : Jésus ne posait pas systématiquement la même série de trois questions. J’ai énormément appris en observant la façon dont Jésus parlait de la foi. C’est indéniable, il témoignait en s’adaptant à la personne en face de lui.
Je voulais apprendre à parler de ma foi comme Jésus. J’ai donc demandé à Dieu de me diriger vers les personnes qu’il désirait attirer à lui, dans ma résidence universitaire ou dans ma classe, là où je croisais naturellement des gens. Je laissais toujours la porte de ma chambre ouverte. J’allais à la rencontre de toutes sortes de personnes : celles qui semblaient très éloignées du royaume de Dieu et celles qui étaient très différentes de moi.
Tous les jours, je demandais à Dieu de me remplir tout à nouveau de son amour et de sa compassion pour les autres. J’invitais des non-croyants à participer à des activités avec moi. Je leur posais des questions pour apprendre à mieux les connaître et je leur demandais ce qui les empêchait de croire. Je me suis mise à mentionner Dieu, l’air de rien, dans nos conversations de tous les jours pour voir si cela suscitait leur curiosité par rapport à la foi, comme j’avais vu Jésus le faire. J’ai prié que Dieu se serve de moi. Je lui ai surtout demandé de leur ouvrir les yeux et de leur permettre de s’émerveiller face à la beauté de l’Évangile.
Rapidement, j’ai pu développer de vraies amitiés avec des sceptiques qui se confiaient à moi et vice versa. Au travers de nos discussions, j’ai découvert leurs opinions sur divers sujets, ce qui m’a permis de mieux comprendre leurs convictions profondes. Finalement, ils ont commencé à me demander en quoi je croyais. Je leur ai expliqué pourquoi j’étais irrésistiblement attirée vers Jésus et comment j’en étais venue à croire que le christianisme était vrai.
Alors que je me préparais à rentrer chez moi pour les vacances de Noël, trois étudiantes de ma résidence sont venues me voir pour me dire :
Becky, la façon dont tu parles de ta foi éveille notre curiosité. Aucune de nous n’a lu la Bible. Voudrais-tu étudier la Bible
avec nous ? Nous voulons comprendre ce que tu y as trouvé et ce qui a transformé ta vie.
J’ai refusé catégoriquement.
J’en ai honte aujourd’hui, mais je leur ai expliqué que j’étais croyante depuis peu de temps et que je ne me sentais pas du tout à la hauteur pour mener une étude biblique.
Je ne connais pas grand-chose à la Bible ! leur ai-je dit.
On apprendra ensemble ! ont-elles répondu.
Elles ont dû s’y prendre à trois reprises avant que je n’accepte à contrecœur.
Durant toutes les vacances de Noël, j’étais inquiète, paniquée et en prière. J’avais beau tourner le problème dans tous les sens, j’en revenais toujours à la même conclusion : Dieu était derrière tout ça. La première semaine de la reprise, nous nous sommes retrouvées toutes les quatre pour lire un récit biblique concernant Jésus.
Dire que j’étais une animatrice d’étude biblique incompétente serait un euphémisme. Je n’avais jamais participé à une étude biblique, et donc encore moins animé une telle réunion ! Le fait de devoir choisir les textes était déjà très compliqué pour moi. À ma grande surprise, elles ont apprécié, et moi aussi. La deuxième semaine, une autre étudiante s’est jointe au groupe et la troisième semaine, nous étions six.
Si vous m’aviez demandé à l’époque ce que je pensais de l’évangélisation, je vous aurais répondu : « Cela m’étonne moi-même, mais je trouve qu’évangéliser n’est pas si compliqué ! Si vous priez, si vous êtes authentique et que vous vous préoccupez vraiment des gens – si vous les écoutez avec respect, que vous tâchez de comprendre leurs questions et les difficultés qu’ils éprouvent face à la foi et que vous êtes prêt à parler de vos convictions – vous découvrirez que les discussions spirituelles sont un plaisir à la fois pour eux et pour vous ! À vrai dire, évangéliser est bien plus simple que je ne le pensais ! »
J’en suis toujours convaincue. Encore aujourd’hui, malgré l’hostilité croissante de notre société occidentale à l’égard de la foi et les défis importants à relever en matière d’évangélisation, je pense vraiment que partager sa foi avec ceux qui nous entourent est plus simple que nous avons tendance à le croire. Les sceptiques sont souvent sensibles à notre amour authentique et ils apprécient notre désir d’échanger dans le respect. Les gens ont faim de quelque chose qu’ils n’arrivent pas à définir, mais qui pourtant est bel et bien réel.
La seconde expérience allait s’avérer bien plus difficile.
RENCONTRER L’HOSTILITÉ
Le soir de notre troisième étude biblique, je suis retournée dans ma chambre. J’ai soudain entendu, dans les haut-parleurs de l’université, que j’étais convoquée chez la responsable de la résidence. Tout le monde avait entendu l’annonce. La responsable était une femme d’âge mûr qui vivait dans un appartement au rez-de-chaussée.
En entrant dans la pièce, j’ai tout de suite compris, à l’expression de son visage, que c’était grave.
Becky, est-ce vrai que tu organises des études bibliques dans la résidence ? m’a-t-elle demandé.
Oui.
Eh bien, tu enfreins les règles de la résidence. De plus, une étudiante est venue déposer plainte, a-t-elle ajouté.
Mais je n’ai forcé personne à venir, ai-je répondu, sidérée. En fait, ce sont les étudiantes qui m’ont demandé de les organiser !
Becky, j’ai déjà eu des entretiens avec mes collègues des autres résidences à ce sujet. Je t’avertis : il faut que cela s’arrête TOUT DE SUITE !
Mais pourquoi ? En quoi mener des études bibliques que les étudiantes elles-mêmes ont réclamées, constitue-t-il une infraction ?
Je ne voulais pas être insolente. J’étais terrifiée, mais je ne comprenais pas.
Écoute, Becky, dit-elle. Tu es jeune. Je ne sais pas comment tu as été embarquée dans ce truc religieux. Je t’apprécie beaucoup, mais tu pourrais avoir de graves ennuis. En fait, si tu t’obstines, tu pourrais être renvoyée de l’université. Alors, pour ton bien, je te conseille d’arrêter cela tout de suite !
Je pourrais être renvoyée de l’université ? lui ai-je demandé, incrédule.
Exactement ! m’a-t-elle répondu.
Deux pensées m’ont alors traversé l’esprit. Premièrement, mon père n’était pas chrétien. À cette époque, j’étais la seule chrétienne engagée de ma famille, à l’exception de ma sœur. Je ne pouvais pas supporter l’idée d’être ainsi honteusement renvoyée de l’université et de devoir rentrer chez moi.
Deuxièmement, je me suis rendu compte que je n’avais pas prié. Alors, j’ai silencieusement crié au Seigneur pour qu’il me vienne en aide. Je n’oublierai jamais la paix qui m’a envahie à l’instant même. J’ai ensuite prononcé des paroles que je savais venir de Dieu.
Je désire honorer cette université et suivre ses règles. Je veux vraiment me comporter avec respect. Néanmoins, je ne peux pas renoncer à ces études bibliques. Je dois faire ce que Dieu me demande. Comment ne pas partager avec d’autres ce que je sais être la vérité ?
Je suis désolée de t’entendre parler ainsi, Becky, a repris la responsable. Je vais devoir en parler en haut lieu. Je te contacterai prochainement. Tu te comportes comme une idiote. Je te demande de ne plus inviter d’autres pensionnaires à tes études bibliques jusqu’à notre prochaine entrevue.
Je n’ai jamais invité qui que ce soit, mais oui, c’est d’accord, lui ai-je répondu.
Je suis retournée dans ma chambre, je me suis jetée sur mon lit et je me suis mise à sangloter. Je me souviens avoir prié : « Seigneur,
tu es invisible ! Les gens ne peuvent pas te voir, mais ils me voient, moi. Si je suis renvoyée de l’université, tu vas devoir l’expliquer à mon père ! »
Paula, une amie étudiante, m’a rejointe dans ma chambre. Elle voulait savoir pourquoi j’avais été convoquée par la responsable de la résidence. Je lui ai tout raconté. En voyant dans quel état j’étais, elle m’a dit :
Becky, mon père est ancien dans notre Église. Viens chez moi ce week-end et discutes-en avec lui.
Ce week-end-là, son père m’a écouté avec beaucoup de compassion. Ensuite, il m’a dit :
Becky, je ne crois pas qu’ils puissent te renvoyer. Toutefois, tu as été durement touchée et tu as dû avoir très peur. Cet après-midi, j’aimerais que tu lises le livre des Actes, du début à la fin. Cela t’aidera. Ensuite, nous en reparlerons.
Tout en retenant mes larmes, j’ai scrupuleusement noté le titre du livre et je lui ai demandé où je pourrais me le procurer.
Euh… Becky, le livre des Actes se trouve dans la Bible, juste après les Évangiles, m’a-t-il dit. Ces études bibliques que tu mènes doivent valoir le détour ! a-t-il ajouté, le sourire en coin.
Cet après-midi-là, j’ai lu le livre des Actes pour la première fois. Je n’oublierai jamais le moment où je suis arrivée au passage où Pierre et Jean sont traînés devant les autorités juives et menacés pour avoir prêché l’Évangile, en Actes 4.18-21 :
Là-dessus, ils les firent rappeler et leur interdirent formellement de parler ou d’enseigner au nom de Jésus. Mais Pierre et Jean leur répondirent : Jugez-en vous-mêmes : est-il juste devant Dieu de vous obéir, plutôt qu’à Dieu ? Quant à nous, nous ne pouvons pas garder le silence sur ce que nous avons vu et entendu. Après leur avoir fait de nouvelles menaces, ils les relâchèrent.
En lisant les paroles de Pierre et Jean, j’ai ouvert les yeux grands comme des soucoupes. Je me suis levée de ma chaise et j’ai dit à voix haute :
Seigneur, c’est pratiquement ce que j’ai dit à la responsable de la résidence !
Ma première réaction à la lecture du livre des Actes a été la stupéfaction : je découvrais que des gens avant moi avaient vécu la même expérience. Les chrétiens avaient toujours été persécutés.
Ma seconde réaction a été une honte profonde. Les apôtres n’avaient pas seulement été persécutés pour avoir partagé l’Évangile avec d’autres : tous, sauf un, étaient morts en martyrs. Ils avaient enduré un degré de persécution que je n’avais jamais connu et que je ne connaîtrais sans doute jamais. J’ai confessé mes craintes à Dieu et je lui ai demandé de me fortifier afin que je lui obéisse et lui reste fidèle, quelle que soit l’issue de cette affaire.
Je suis retournée au campus avec le sentiment d’avoir été renouvelée et fortifiée. Le mardi soir, je me suis rendue dans la salle où nous nous retrouvions pour les études bibliques. À ma grande surprise, le couloir était plein d’étudiantes !
Excusez-moi, leur ai-je dit. Je dois passer, j’ai une réunion.
On y va aussi, m’ont-elles répondu. Mais la salle n’est pas assez grande, on ne pourra jamais toutes rentrer !
Elles voulaient toutes assister à mon étude biblique !
J’étais horrifiée. Le père de Paula avait beau vouloir me rassurer, je n’étais pas convaincue que je ne serais pas renvoyée de l’université. J’étais bien déterminée à obéir à Dieu, mais j’espérais ne plus avoir d’ennuis, vu la petite taille du groupe. Or, rien que dans le couloir, il y avait déjà plus de dix étudiantes !
Que s’était-il passé ? Nous étions à la fin des années soixante, au summum de « la contre-culture », un mouvement de contestation parmi les jeunes aux États-Unis. « Ne vous fiez pas aux
personnes de plus de trente ans » était une phrase très populaire. Mon histoire s’est donc répandue comme une traînée de poudre. Le fait que la direction veuille mettre fin à une activité, même s’il s’agissait d’une étude biblique, a alimenté l’esprit révolutionnaire de l’époque. La semaine suivante, un nombre encore plus important d’étudiantes a rejoint le groupe ! Nous avons finalement dû nous retrouver dans la seule salle disponible à notre étage, assez grande pour nous accueillir toutes. Les participantes étaient sans doute plus motivées par leur désir de s’insurger contre l’université que de se confronter aux postulats du christianisme. Toujours est-il qu’elles sont venues et qu’elles ont entendu parler de Jésus.
Bien entendu, j’ai de nouveau été convoquée par la responsable de la résidence. Elle était furieuse.
Becky, je t’ai demandé de ne plus inviter qui que ce soit jusqu’à notre prochaine entrevue !
Mais je n’ai invité personne ! Ce sont les étudiantes qui en ont invité d’autres !
Elle n’avait pas l’air convaincue. Elle m’a encore menacée en disant qu’il était presque inévitable que je sois renvoyée de l’université.
L’ironie dans tout cela, c’était que j’essayais de limiter la taille du groupe pour éviter que la situation n’empire. Cependant, plus elle me menaçait, plus elle avivait la flamme des contestations étudiantes. Ces études bibliques organisées dans une région des États-Unis où le christianisme était prépondérant – la Bible Belt1 – étaient désormais considérées comme anticonformistes et révolutionnaires ! Et en réalité, c’est exactement ce qu’est l’étude des Écritures, quel que soit le lieu ou l’époque.
Quelques jours plus tard, je traversais la cafétéria du foyer des étudiants quand une des participantes de notre groupe d’études bibliques m’a fait signe de la rejoindre pour me présenter un homme plus âgé, assis à sa table. Il m’a dit qu’il venait d’apprendre l’affaire
concernant les études bibliques. Il m’a demandé de lui raconter toute l’histoire. Après avoir entendu mon récit, il m’a dit :
Becky, je suis le pasteur d’une Église unitarienne en ville. Serais-tu prête à venir ce dimanche pour raconter ton histoire en toute simplicité ? Ce serait à la place de ma prédication.
J’ai tenté de refuser, mais il a insisté. Finalement, j’ai décidé d’accepter. Mais j’étais ennuyée : les unitariens nient l’existence de la trinité, une des vérités fondamentales de la véritable foi chrétienne.
J’ai pris conseil auprès d’une amie étudiante, chrétienne de longue date. J’ai demandé à Lydia si j’avais eu tort d’accepter.
Becky, m’a répondu Lydia. Je crois que le Seigneur t’a offert une réelle occasion de proclamer l’Évangile. Ne raconte pas seulement ce qu’il s’est passé. N’oublie pas de donner aussi ton témoignage.
D’accord, je le ferai, lui ai-je répondu. Mais… c’est quoi au juste un témoignage ?
C’est la façon dont tu es venue à Christ. Raconte ton histoire, parle de l’époque où tu étais agnostique et où tu te posais toutes sortes de questions intellectuelles. Dis-leur que tu as exploré d’autres religions avant d’étudier le christianisme. Explique-leur pourquoi l’Évangile t’a finalement paru être une évidence.
Le dimanche matin, j’étais absolument terrifiée. Mais quand j’ai pris la parole, j’ai ressenti la même paix que celle qui m’avait envahie lors de mon entretien avec la responsable de la résidence étudiante. Après le culte, j’ai découvert que beaucoup de membres de l’Église appartenaient à l’équipe pédagogique de l’université. Quatre professeurs sont venus me voir et m’ont tendu leur carte, en disant :
Nous t’aiderons autant que possible. Appelle-nous si tu as encore des ennuis.
J’ai eu un dernier entretien avec la responsable de la résidence. Mais cette fois-ci, je savais que ses menaces étaient vaines. Je ne saurai jamais ce qui l’a poussée à agir ainsi.
TOUJOURS PLUS FACILE, TOUJOURS PLUS DIFFICILE
Quelles sont les leçons que j’ai tirées de ma première année à l’université, il y a bien des années ? Premièrement, évangéliser à la manière de Jésus est bien plus facile que je n’aurais pu l’imaginer. Les personnes qui avaient le plus soif spirituellement étaient celles auxquelles je m’attendais le moins.
Deuxièmement, j’ai découvert que partager l’Évangile avec d’autres, c’est extrêmement sérieux. Je craignais d’offenser un non-croyant ou d’être traitée d’anti-intellectuelle. Jamais je n’aurais imaginé être convoquée par la responsable de la résidence, empêchée d’inviter d’autres personnes à mes études bibliques et menacée d’être renvoyée de l’université.
Que se passait-il au juste à la fin des années soixante dans la Bible Belt ? J’étais confrontée à une réalité dont je n’avais jamais encore entendu parler : le combat spirituel. J’avais l’impression d’être prise entre les deux feux d’une guerre dont je n’étais pas à l’origine. J’avais bien lu des passages de la Bible sur Satan. Désormais, je savais d’expérience qu’il existe bel et bien un être malveillant qui s’oppose violemment à ce que Christ soit proclamé. Il nous menacera, nous intimidera, nous harcèlera et emploiera toutes sortes de stratagèmes pour nous effrayer et nous empêcher de parler de Christ. Et il a bien failli réussir avec moi.
J’ai appris une autre leçon inestimable. Non seulement Dieu se réjouit lorsque nous proclamons l’Évangile, mais il fera aussi fructifier nos efforts – et cela, même quand nous n’en avons pas vraiment envie ! J’étais terrifiée lorsqu’on a menacé de me renvoyer. Même si j’avais choisi d’obéir à Dieu, j’espérais quand même pouvoir
« maîtriser » le risque encouru en limitant la taille de mon groupe
d’études bibliques. Au lieu de cela, Dieu a ouvert les écluses des cieux ! Satan avait utilisé des stratagèmes pour tenter de faire taire le message de l’Évangile ; Dieu les a utilisés pour répandre ce message encore plus largement.
Les leçons que j’ai tirées de cette expérience m’ont portée et façonnée tout au long de mon ministère. Depuis les années soixante, beaucoup de choses ont changé, mais une seule reste immuable : Évangéliser est toujours plus facile que nous ne le pensons et plus difficile que nous ne l’imaginons : c’est à la fois passionnant et extrêmement important.
Nous avons besoin de courage, d’endurance et de formation pratique pour témoigner efficacement dans le climat culturel actuel. Nous avons aussi besoin de confiance et d’espérance. Comme le dit l’évangéliste britannique Rico Tice :
Il existe une hostilité croissante envers le message de l’Évangile. Par contre, il existe aussi une faim qui va en croissant. La marée montante de la laïcité et du matérialisme, qui rejette toute prétention à la vérité et qui s’irrite des normes morales absolues, se révèle être une manière de vivre vide et insignifiante. C’est excitant, car il est de plus en plus probable de rencontrer des personnes qui, sans l’avouer, ont faim du message de l’Évangile 2 .
La plupart d’entre nous doivent revenir à Dieu : il doit être notre point de départ. En effet, nous pouvons être submergés par un profond sentiment d’incompétence et de faiblesse, par des craintes, par l’impression que notre vie de prière est pauvre. Nous pouvons secrètement douter de la puissance de l’Évangile à transformer des vies et de la capacité de Dieu à nous utiliser. Nous pouvons être réticents à nous mettre en danger et à nous placer dans des situations où Dieu pourrait se servir de nous. Toutes ces luttes ne peuvent être surmontées qu’en comprenant d’abord qui est véritablement Dieu. Savoir que Dieu est avec nous, qu’il nous précède et qu’il compte bien nous utiliser malgré nos craintes et notre foi parfois vacillante,
voilà ce qui fait toute la différence. Charles Spurgeon, le célèbre prédicateur du XIXe siècle, a déclaré :
Les uns sont des bébés, les autres des géants. Et tous sont bénis. Une petite foi est une foi bénie. Un espoir tremblant est un espoir béni3 .
En vérité, nous n’avons pas besoin d’avoir confiance en nousmêmes. Plus que tout, nous avons besoin d’avoir davantage confiance en Dieu. En comptant sur le seul vrai Dieu, nous prenons conscience que notre faiblesse ne limite pas le Dieu vivant et tout-puissant. Il prend plaisir à nous utiliser tandis que nous obéissons, un pas après l’autre.
Jésus nous ordonne d’être ses témoins. Cette tâche sera à la fois plus facile et plus difficile que nous ne l’imaginons. Cependant, Dieu ne nous envoie pas les mains vides. Il nous accorde les moyens divins dont nous avons besoin pour obéir à son commandement divin. La première partie de ce livre traite justement de ces moyens.
Réfléchissons
Ì Souvenez-vous de vos expériences personnelles lorsque vous avez annoncé l’Évangile à d’autres. En quoi ont-elles façonné vos aspirations et vos sentiments par rapport à l’évangélisation ?
Ì Qu’avez-vous appris de Becky concernant la façon dont Jésus abordait les gens et leur annonçait l’Évangile ?
Comment pourriez-vous appliquer l’approche de Jésus à votre propre manière de témoigner ?
Ì « En vérité, nous n’avons pas besoin d’avoir confiance en nous-mêmes. Plus que tout, nous avons besoin d’avoir davantage confiance en Dieu. » Avez-vous tendance à aller de l’avant en comptant sur vous-même ?
Ou doutez-vous de vous-même au point de ne pas oser y aller ? Comment cette tendance influence-t-elle votre attitude quand il s’agit de partager votre foi avec ceux qui vous entourent ?
CÉLÉB ONS NOT E PETITESSE
Quand j’étais agnostique, une question me tracassait sans cesse : « Comment un être humain mortel et limité peut-il prétendre connaître Dieu ? Comment peut-il être certain de ne pas être l’objet d’une supercherie ? »
Par un beau jour d’été, j’étais couchée dans l’herbe derrière la maison. J’ai surpris quelques fourmis occupées à bâtir une fourmilière. J’ai commencé à les faire dévier de leur route avec des brindilles et des feuilles. Elles ont su rebondir et se sont mises à construire une nouvelle fourmilière. Je me suis dit : « C’est comme si j’étais Dieu ! Je les redirige et elles n’en sont même pas conscientes ! »
À un moment donné, deux fourmis ont grimpé sur ma main et j’ai pensé : « Ce serait drôle si une de ces fourmis se tournait vers l’autre en disant : “Crois-tu en Becky ? Crois-tu qu’elle existe vraiment ?” »
J’imaginais l’autre fourmi lui répondre :
Ne sois pas ridicule ! Becky est un mythe, un conte de fées !
J’ai pensé : « Ce serait cocasse ! ». Quelle arrogance de la part de cette fourmi ! Elle nie mon existence alors qu’à tout instant, je pourrais l’éjecter de ma main !
Et si l’autre fourmi répondait :
Oh, je crois que Becky existe !
Comment pourraient-elles élucider cette question ? Je me suis demandé : « Comment pourraient-elles être certaines que je suis bien réelle ? Que devrais-je faire pour leur révéler qui je suis ? »
D’un seul coup, j’ai compris ! Le seul moyen de leur révéler qui j’étais de manière compréhensible serait de devenir moi-même une fourmi. Je devrais totalement me conformer à leur réalité propre.
Je me suis redressée et je me souviens m’être dit : « Quelle idée étonnante ! Réduire ma taille pour me présenter véritablement sous la forme d’une fourmi ! Mais comment les fourmis pourraient-elles me reconnaître alors que j’ai pris la forme d’une fourmi ? Je sais : il faudrait que je fasse des prodiges, des tours qu’aucune autre fourmi ne serait capable de faire ! »
Soudain, je me suis rendu compte que je venais de trouver la réponse à ma question : comment des créatures limitées peuventelles découvrir Dieu ? Dieu devrait venir du dehors pour révéler qui il est.
À cette époque-là, je n’avais pas encore étudié le christianisme. Néanmoins, j’avais exploré d’autres religions et je savais qu’il n’était écrit nulle part qu’un fondateur ou un prophète avait déclaré à ses disciples : « Ne comprenez-vous pas ? Quand vous me regardez, vous êtes face à Dieu, car je suis Dieu ! » Au contraire, ils attiraient l’attention de leurs disciples, non pas sur eux-mêmes, mais sur l’importance de suivre des règles et de pratiquer certains rites spirituels, afin d’obtenir, potentiellement, l’acceptation ou le salut de Dieu.
Il me fallait maintenant découvrir si, selon la Bible, Dieu était venu sur terre sous forme humaine. Je n’ai pas trouvé de Bible chez moi. J’ai donc cherché n’importe quel livre dont le titre contenait un mot en rapport avec « chrétien ». Finalement, j’en ai trouvé un ! Il s’agissait d’un exemplaire des Fondements du Christianisme qui n’avait jamais été ouvert. Je me suis assise et je l’ai dévoré.
Qu’ai-je découvert ? Le postulat de la foi chrétienne est justement que Dieu a fait irruption de manière surnaturelle dans notre monde ! Le christianisme est une religion révélée. Dieu est venu jusqu’à nous ! Tout comme j’avais imaginé me transformer en fourmi, en gardant mon identité, afin de pouvoir communiquer avec les autres fourmis, ainsi Christ avait revêtu la nature humaine, tout en restant Dieu afin de communiquer avec nous !
Je n’étais toujours pas convaincue que le christianisme soit la vérité, mais cette approche faisait sens pour moi. Si Dieu existait, il était certain qu’il se révélerait d’une manière que nous pourrions comprendre.
C. S. Lewis a aussi éveillé ma curiosité pour la Bible. J’ai commencé par les Évangiles et je n’oublierai jamais la première fois que j’ai lu : Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père : plénitude de grâce et de vérité ! […] La grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu : Dieu, le Fils unique qui vit dans l’intimité du Père, nous l’a révélé.
Jean 1.14, 17-18
C’était un cheminement, mais j’ai fini par croire que Jésus était bien celui qu’il prétendait être : le Fils de Dieu envoyé sur notre planète parce que nous étions dans une situation désespérée. Jésus est venu : il ne nous a pas seulement révélé le Père, il a pris notre péché en mourant sur la croix. Un jour, j’ai donné ma vie à Dieu par Jésus-Christ ; je l’ai donnée entièrement et sans réserve.
NOTRE HUMANITÉ
Connaître Dieu était la première étape de mon cheminement. Découvrir qui nous étions et pourquoi nous étions là en était la deuxième. J’étais surprise d’apprendre que Jésus n’était pas seulement la fenêtre nous permettant de comprendre la nature de Dieu ;