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VENDREDI 5 DÉCEMBRE 2025 AGUTTES NEUILLY
Session du matin : 10h
Session de l’après-midi : 14h
Experts
Thierry Bodin, membre du S yndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art
67 avenue du Suffren, 75007 Paris +33 1 45 48 25 31 lesautographes@wanadoo.fr (autographes et manuscrits lots 62 à 265)
Cabinet Le Prince
67 avenue de Suffren, 75007 Paris +33 1 40 56 95 85 info@cabinet-leprince.com (livres lots 266 à 418)

Responsable de la vente
Sophie Perrine +33 1 41 92 06 44 perrine@aguttes.com

Assistante spécialisée
Quiterie Bariéty +33 1 47 45 00 91 bariety@aguttes.com
Avec la participation de Laurent Bartholomot
Isabelle Cazeils +33 7 68 27 12 77 info@expertiseiclic.com (lot 50)
Camille Celier
Expert CEA en Arts de l’Islam +33 6 75 03 11 66 camille.celier@gmail.com (lot 312)
Enchères par téléphone
Ordre d’achat bariety@aguttes.com
Relations acheteurs
Quiterie Bariety +33 1 47 45 00 91 bariety@aguttes.com
Délivrances & Expéditions
+33 1 47 45 00 91 bariety@aguttes.com
Délivrances à Neuilly-sur-Seine, sur rendez-vous uniquement
P résident Claude Aguttes
Directeur général Philippine Dupré la Tour
Associés
Directeur associé
Charlotte Aguttes-Reynier
Associés
Sophie Perrine, Gautier Rossignol, Maximilien Aguttes
Aguttes (SVV 2002 - 209)
Commissaires-priseurs habilités
Claude Aguttes, Sophie Perrine, Pierre-Alban Vinquant, Jessica Remy-Catanese, Juliette Rode
SEINE OUEST
Commissaires de justice

Aguttes Neuilly
164 bis, avenue Charles de Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine
Exposition publique
Mercredi 3 et jeudi 4 décembre : 10h - 18h
Vente aux enchères
Vendredi 5 décembre 2025
Session du matin – 10h : lots 1 à 200 (lots 1 à 49 : autographes et manuscrits en lots non décrits, consultation obligatoire)
Session de l’après-midi – 14h : lots 201 à 418
L’ensemble des lots est reproduit sur aguttes.com
PRÉCISION IMPORTANTE
À L’ATTENTION DES ENCHÉRISSEURS
Les conditions et termes régissant la vente des lots figurant dans le catalogue sont fixés dans les conditions générales de vente figurant en fin de catalogue dont chaque enchérisseur doit prendre connaissance. Ces CGV prévoient notamment que tous les lots sont vendus « en l’état », c’est-à-dire dans l’état dans lequel ils se trouvent au moment de la vente avec leurs imperfections et leurs défauts. Une exposition publique préalable à la vente se déroulant sur plusieurs jours permettra aux acquéreurs d’examiner personnellement les lots et de s’assurer qu’ils en acceptent l’état avant d’enchérir. Les rapports de condition, ainsi que les documents afférents à chaque lot sont disponibles sur demande. Nous attirons votre attention sur les lots précédés de +, °, *, ¤, #, ~, = pour lesquels s’appliquent des conditions particulières visibles en fin de catalogue.


50
CARJAT Etienne (1928-1906, attribué à)
Portrait de Arthur Rimbaud, circa 1871.
Tirage contretype argentique postérieur, probablement des années 1910, monté sur carton. Sur verso, légende, annotation manuscrite et une signature. Sur recto, nombreux manques sur le visuel, taches, traces et rayures sur le visage.
Format entier environ 7 x 5,5 cm
1 000 - 2 000 €
Expert : Isabelle Cazeils
51
LARTIGUE Jacques-Henri (1894-1986)
Renée, Jacques-Henri et des amis
Tirage argentique d’époque avec annotations au dos et cachet de la collection
8 x 13,5 cm ( à vue sous encadrement)
500 - 700 €

52
LARTIGUE Jacques-Henri (1894-1986)
Renée à la terrasse
Tirage argentique d’époque
13,5 x 23 cm (sous encadrement)
200 - 300 €
53
VORISEK Josef (1902 - 1980)
Le palais de Chaillot
Tirage argentique d’époque
13 x 9 cm (à vue sous encadrement)
100 - 120 €

54
DUPAS Jean (1882- 1964)
Couple de femmes à la corbeille de fruits
Dessin au fusain et encre de Chine signé en bas à droite et daté 1928 15 x 13 cm ( à vue sous encadrement)
1 000 - 1 200 €
55
DUPAS Jean (1882- 1964)
Portrait de profil
Dessin au fusain et encre de Chine sur papier contrecollé sur carton et monogrammé en bas à droite
15 x 11 cm
500 - 700 €



56
DUPAS Jean (1882- 1964)
La corne d’abondance
Dessin au fusain et encre de Chine sur papier contrecollé sur carton
Signé en bas à gauche et daté 1929
14 x 10,5 cm
800 - 1 000 €
57
COGNAC PELISSON
Cognac Pelisson Père et Cie
Affiche entoilée d’après LEONETTO CAPPIELLO
Imp.Vercasson Paris
117 x 78,4 cm (fentes et déchirures)
200 - 250 €
58 LE THERMOGENE
Engendre la chaleur et combat : toux, rhumatismes, points de côté
Affiche lithographique entoilée illustrée d’après LEONETTO CAPPIELLO
Imp.Dehon, Valenciennes-Paris
77.5 x 116.5 cm (petites déchirures)
150 - 200 €
59 LE SOUVERAIN
Vin Tonique au Vieux Porto Paul Pelgé à Bordeaux
Affiche lithographiée entoilée .
Imp. par Camis.
126,5 x 96,5 cm
100 - 150 €
60 RITA
Gaufres Sèches et Fourrées Ets. DEMEULENEIRE à Roubaix.
Affiche entoilée d’après Léon Dupin- Mention Création 1933 des Imprimeries JOSEPH CHARLES, Paris.
138,5 x 98 cm (déchirures et fentes)
150 - 180 €
61
BUVEZ LES BIERES DE GARDE. Vins Spiritueux de la Brasserie Arnould Mochez. Onnaing.
Affiche en couleur entoilée d’après LE CLERCQ. Création 1930 GRAU.NERFI & C ie 20 rue des Pyramides, Lille.
117 x 77 cm
80 - 100 €

62
AMBROGIANI Pierre (1907-1985)
DESSIN original
Scène de plage, avec femmes et marins.
Plume et encre de Chine
26 x 21 cm sur papier fort.
300 - 400 €
63 ART
Plus de 350 signatures sur 13 grands feuillets
Plus de 350 signatures (avec quelques remarques, et des signatures de fantaisie) lors de vernissages, sur de grands feuillets de papier Canson, au crayon.
On relève notamment, parmi les signataires : D. Abadie, Alechinsky, Ben, Pol Bury, P. Cabanne, César, Jean Clair, Dubuffet, J. Dupin, Q. d’Hellemmes, Moshe Katz, Louise Leiris, P. Nahon, Michel Magne, D. Oppenheim, Spoerri, D. Templon, Tobiasse, A. Verdet, etc.
50,5 x 65 cm

400 - 500 € 64
BLANCHE Jacques-Émile (1861-1942)
Deux Manuscrits autographes, le 1er signé « J. E. Blanche », Souvenirs sur Clemenceau, et Clemenceau, écuyer de Haute École, écrivain hippique ; 4 et 5 pages in-4.
Souvenirs sur CLEMENCEAU amateur d’art et d’équitation.
Les deux manuscrits présentent de nombreuses ratures et corrections. Le second a paru dans Les Nouvelles littéraires du 14 décembre 1929 ; le premier semble en être une version primitive, fort différente. Blanche a rencontré Clemenceau pour la première fois chez le peintre Raffaëlli, et il a été séduit par « le japonisant, l’admirateur de Monet » ; il lui rendit souvent visite, dans son appartement, empli de trésors de l’art japonais… Mais c’est dans les écuries du manège de l’écuyer James Fillis « qu’une brève intimité se forma entre le futur “Père-la-Victoire”, et le jeune homme absurde », et au cours de promenades équestres au Bois de Boulogne, dans les années 1890-1894… « Il y avait déjà dans sa silhouette quelque chose de cocasse et de démodé, caractère vieux-bourgeois français ratapoil qu’accentua la guerre de 1914 ». Blanche voyait en lui « un ancêtre des Rougon-Macquart de Zola » ; mais il était fasciné par cet « écrivain d’art, portraituré par Manet, ami de Claude Monet, et japonisant. […] Ses goûts, en peinture moderne, s’apparentaient à ceux de Gustave Geffroy, il croyait à un art populaire, anonyme, comme celui des cathédrales ; il nourrissait bien des idées humanitaires, sociales, antinomiques à l’œuvre d’art […] L’on était tout feu, tout flamme, alors, dans l’atmosphère effervescente de l’impressionnisme, du néo-impressionnisme, du Théâtre Libre, du symbolisme… et de l’Affaire Dreyfus ».
600 - 800 €
65
CASSATT Mary (1844-1926)
L.A.S. (en tête à la 3 e personne),
« Beaufresne par Fresneaux Montchevreuil » 15 septembre, à M. ANZOLI ; 1 page et demie petit in-8.
À son encadreur. « M elle Cassatt prie M. Anzoli de lui faire de suite deux cadres blanc, comme il a l’habitude d’en faire avec verre […] aussitôt que possible », dans les dimensions de châssis qu’elle indique. Elle ajoute qu’elle est très pressée…
700 - 800 €
66
DELACROIX Eugène (1798-1863)
L.A.S. « Eug Delacroix », 1er mai 1855 ; 1 page in-8.
Il envoie à son correspondant « un billet avec lequel il vous sera possible de visiter les Salons de l’Hôtel de Ville dans lesquels se trouvent des peintures que j’ai exécutées dernièrement. Je serais ravi qu’elles vous présentent quelque intérêt »…
500 - 700 €

67
DELACROIX Eugène (1798-1863)
L.A.S. « Eug. Delacroix », Champrosay 22 mai 1860, [à Henri DELABORDE ?] ; 2 pages et demie in-8.
Réfugié à la campagne pour se remettre d’une « convalescence trop longue », Delacroix prie son correspondant « d’appuyer à la Commission des beaux-arts de l’Hôtel de ville, la demande faite par PRÉAULT de la statue de St Louis qui sera une des trois qui vont être données pour l’église St Paul et St Louis au Marais […] J’espère que MÉRIMÉE, FOUCHÉ, DURET notamment et qui est plus important à cause de ses idées sur la sculpture, fort différentes de celles de Préault, appuieront mon candidat ; je prends donc la liberté de vous le recommander aussi »… Il regrette sincèrement que sa maladie l’ait empêché de répondre à ses invitations : « Depuis j’ai eu plusieurs rechutes successives et je ne me retrouve véritablement un peu qu’à la campagne, où j’éprouve un changement notable qui me permettra à mon retour à Paris d’aller et venir comme tout le monde »…
700 - 800 €
PROVENANCE ancienne collection Louis de LAUNAY (vente Artcurial, 24 novembre 2008, n° 131).
68
DELVAUX Paul (1897-1994)
MANUSCRIT autographe signé
« P. Delvaux »,avec L.A.S. d’envoi, 28 novembre 1952 ; 3 pages et quart in-4, et demi-page in-4.
Réponses à une enquête sur le rôle de l’Art. Enquête du journal La Gauche (questionnaire dactyl. joint).
Delvaux évoque l’importance de « l’étude de la forme […] Mais cette forme peut revêtir une infinité d’aspects différents [...] selon la qualité de l’émotion qu’elle éveille chez les artistes : drame, joie, lumière, poésie, abstraction ». Il ne croit pas « à une grande influence de l’art dans la société » ; mais il faudrait éveiller par l’éducation le sentiment du beau chez les jeunes gens… Sur l’art figuratif et l’art abstrait, il répond : « Comme peintre “de figure” je défends évidemment l’Art figuratif. Mais je pense que la polémique abstrait-figuratif est une tempête dans un verre d’eau. L’expression abstraite tient compte de la composition, de la couleur, de l’expression de la forme, tout comme l’art figuratif. Mais, pour moi, la figure donne en plus le sentiment humain »… Sur l’art actuel dans son ensemble, Delvaux évoque l’influence – et les dangers – du progrès technique et scientifique, avant de conclure : « Il n’y a jamais d’impasse pour l’art : il y a évolution. L’art abstrait aura apporté un remède à l’art qui perdait son caractère plastique : le respect de la forme et de la couleur. [...] Si la déshumanisation est le danger de l’art actuel, sa qualité dominante est le retour au respect des formes plastiques et à la vraie couleur. Tout mouvement artistique porte avec lui ses scories et aussi ses diamants Il en sort toujours quelque chose pour continuer la grande évolution. »
600 - 800 €
69
DUFY Raoul (1877-1953)
L.A.S. « Raoul Dufy », [1930], à Paul POIRET ; 1 page in-4 avec ratures et corrections.
Préface en forme de lettre pour une exposition des peintures de Paul Poiret. « Vous avez été mon parrain dans la décoration et dans la soierie lyonnaise. Vous me demandez aujourd’hui de vous rendre votre parrainage à propos de peinture. Ma tâche est bien facile et la présentation est toute faite. Paul Poiret artiste peintre, n’a pas plus besoin de conseils ni d’encouragements que Paul Poiret tout court, n’en eut besoin. Donc vous peindrez comme vous cousez, avec passion et élégance pour le plaisir de tous »…
[Paul POIRET et Raoul Dufy avaient créé en 1910 un atelier d’impression de tissus, « La petite usine », Dufy dessinant les motifs et gravant les bois pour l’impression des étoffes qui firent la célébrité du styliste. Un an plus tard, il était engagé par la maison de soieries BianchiniFerrier pour laquelle il créa de très nombreux motifs. Poiret exposa ses propres peintures à la galerie La Renaissance, 11 rue Royale, en 1930.]
600 - 800 €
70
DUFY Raoul (1877-1953 )
L.A.S. « Raoul Dufy », Perpignan 29 mai 1943, à Madame Briand à Grenoble ; 1 page et demie petit in-4, enveloppe timbrée.
Il confirme qu’il occupera l’appartement qu’elle a retenu pour lui à l’Hôtel de l’Europe à partir du 15 juin : « Il m’est impossible de quitter Perpignan avant cette date et ma femme me rejoindra le lendemain »…
200 - 300 €

71
GRANDVILLE Jean-Jacques (1803-1847)
L.A.S. « JJ. Grandville animaliste », 28 novembre 1839, à Édouard CHARTON ; 1 page in-8.
Il remet un rendez-vous, « attendu que je reçois à l’instant un billet de théâtre que j’ai sollicité depuis plusieurs jours pour aller entendre Mme DORVAL à la Renaissance. Je ne sais par quelle raison on donne aujourd’hui le Proscrit [de Frédéric Soulié et Timothée Dehay] que l’on devait donner hier mais comme j’ai demandé ce billet pour le premier jour qu’elle jouait, je me trouve dans la dure obligation de vous donner contre ordre et de vous prier, ai-je dit, de remettre notre rendez-vous à………… demain par exemple ? […] je vous attends demain soir, pour couper au court et peut-être bien que le théâtre où je vais me donnera une idée heureuse qui tournera ce contre tems à votre avantage »…. [Grandville était l’un des collaborateurs épisodiques du Magasin Pittoresque d’Édouard Charton.]
600 - 800 €
72
HODLER Ferdinand (1853-1918)
L.A.S. « Ferd. Hodler », Genève 2 janvier 1918, à Georges NAVAZZA, procureur général à Genève ; 2 pages oblong in-12, enveloppe ; en français.
Il le remercie pour ses vœux. « J’ai vivement regretté de ne pas pouvoir sortir un jour où l’on aime à serrer la main de ses amis. J’espère que ma santé me permettra de vous revoir chez Dussez »…
400 - 500 €
On joint une carte signée (montée sur carte, trous de classeur), au sujet du prix de son tableau Kämpfender Krieger, dont il remonte le prix de 2.400 à 3.000 marks. Plus une photographie (contretype) de Hodler peignant dans son atelier le portrait de Navazza, avec lettre d’envoi de la fille de Navazza.

73
HODLER Ferdinand (1853-1918)
L.A.S. « Ferd. Hodler », « Genf » (Genève) 22 octobre 1905, à un ami [probablement Carl MOLL] ; 3 pages et demie in-8 ; en allemand.
Intéressante lettre sur son ralliement à la nouvelle Sécession Viennoise. Le peintre Carl MOLL (1861-1945) avait demandé à Hodler de quitter la première Sécession pour rejoindre la nouvelle Sécession Viennoise et se rallier au mouvement créé autour de Klimt, Koloman Moser, Josef Hoffmann, Moll… Hodler avait été très honoré d’être admis au sein de la Sécession de Weimar. Il avait alors fait la connaissance à Vienne d’autres bons collègues, et il a de la peine pour le pauvre Andri [Ferdinand ANDRI (1871-1956)]. Mais il ne veut rien faire contre Moll, Klimt, Hoffman et Moser ; cela irait à l’encontre de ses sympathies artistiques. Il va donc se séparer de cette chère Sécession et rejoindre le nouveau groupe, priant Moll de l’y inscrire. Il va remettre sa démission au président Andri. Il enverra une photographie de ses tableaux pour l’Album… « Damals als ich zum Mitglied der Wiener Secession aufgenommen wurde, machte mir diese Ehre große Freude. Die Ehre hatte ich Dir und deinen Freunden zu verdanken. Ich habe dann in Wien in der Secession noch andere gute Kollegen kennen gelernt und heute thut es mir weh für den armen Andri. Gegen dich und Klimt, Hoffmann und Moser kann ich nichts machen; es wäre völlig gegen meine künstlerischen Sympathien handeln. Also werde ich mich von dieser lieben Secession trennen und da Ihr so gütig seid mich in Eure neue Gruppe einzuladen, so bitte ich dich, mich zu den Euren zu zählen. Dem Präsidenten Andri werde ich meine Demission einreichen. Für das Album ist es absolut nothwendig, daß man das Cliché mit der Photographie zu senden hat? Ich werde also alle Bilder photographieren lassen...».
1 500 - 1 800 €
PROVENANCE
Galerie Kornfeld, Berne, Künstlerautographen, Eine Schweizer Privatsammlung, 16 juin 2013, n° 49.

KOKOSCHKA Oskar (1886-1980)
L.A.S. « Oskar Kokoschka », Berlin 9 septembre 1916, à la comtesse Alexandrine DIETRICHSTEINMENSDORFF ; 1 page oblong petit in-4, adresse au verso ; en allemand.
Il s’excuse de ne pouvoir voyager en raison des difficultés du front, d’un froid glacial, alors qu’il souffre d’un catarrhe. et demande s’il doit envoyer une carte avec des dessins pour montrer sa bonne volonté...
700 - 800 €

75
LEBASQUE Henri (1865-1937)
11 L.A.S. « H. Lebasque », Le Cannet 1927-1933, à Georges BERGAUD ; environ 27 pages formats divers, 2 enveloppes et une adresse.
Correspondance amicale au directeur de la Galerie Georges Petit. 26 avril-16 décembre 1927. Malgré sa mauvaise santé, Lebasque s’inquiète de l’évolution du « bouquin » [Henri Lebasque , par Paul VITRY (éd. Georges Petit-Henri Floury, 1928)] et va tenter d’aller à Paris pour s’en occuper ; mais ses médecins le lui interdisant, il demande qu’on lui envoie « les épreuves des planches en couleur, et pour le reste mon gendre […] connait mes goûts et est assez compétent pour me suppléer […]. Je travaille beaucoup avec plus de lucidité que l’année dernière, et les tableaux que j’avais laissé en train n’étaient pas en très bon état, je les reprends. […] Je travaille, mais il faut que je me ménage » : il n’aura rien à lui envoyer en janvier, etc. 16 décembre . Vitry l’a informé que des dessins et des croquis ont été retirés à l’impression, il est inquiet : « il était nécessaire qu’ils y soient tous afin d’avoir un sens. […] Il me dit que c’est trop copieux, mais il n’y a qu’à enlever des tableaux », car il y en a beaucoup… 21 décembre 1932 . Il attend des nouvelles de la Galerie Petit, et au vu des dernières belle ventes les affaires ont l’air de marcher à Paris. Il travaille « aux illustrations. Il faut s’y cramponner ferme, et oublier la peinture, je suis dans les derniers délais ! Je commence à comprendre ce qu’il faut faire et m’y passionne », et puisque les tableaux se vendent mal, il en profite un peu aussi. « Vous n’avez dû avoir que deux tableaux au Salon d’Automne »... 2 février 1933. Il y a moins de monde cette année sur la Côte, « La crise a atteint jusqu’ici, et il y a bien de la tristesse, cependant la ribouldingue continue pour les privilégiés ». Il demande d’envoyer chercher deux petites toiles. Il a beaucoup travaillé, mais surtout aux illustrations du livre … 10 février 1933. Il envoie des feuilles concernant une exposition à Bruxelles, et a accepté d’exposer au Musée du Luxembourg, auquel il prie de faire parvenir quelques tableaux…
500 - 700 €
76
LÉGER Fernand (1881-1955)
MANUSCRIT autographe, Californie ; 3 pages in-4 au crayon avec ratures et corrections.
Impressions d’Amérique.
« Cela commence à Dallas. La route s’allonge une vie horizontale se prépare. […] Le vent, les sables, un soleil éblouissant, du bleu jusqu’au raz du sol. On baigne dans le bleu ». Puis c’est le désert, « un paysage roux couleur de lion » ; puis les champs de pétrole, « une famille de petites Tour Eiffel » avec une « odeur de garage » ; et enfin Hollywood… « Ce sentiment d’improvisation rapide de maisons déposées seulement sur le sol, pas dans le sol, aucune liaison avec l’arbre la pierre la terre, c’est vraiment tellement au rebours des édifices européens qu’on doit sentir un “départ”, un essai de nouvelle civilisation. C’est cela qui est si intéressant en Amérique, ce sont les dispositifs contraires – radicalement contraires – c’est trop facile de critiquer superficiellement. Il faut attendre. Tout est voulu, mobile. Je vois dans l’avenir l’avion-habitation. Ils vont vers cela et c’est parfaitement logique. L’avion ne se posant pas au sol même pouvant faire un temps d’arrêt devant un beau nuage, ou dedans. Peut-être y a-t-il à 2000 mètres en l’air dans un coin de la stratosphère un endroit idéal où le sentiment de solitude sera absorbé ».
1 000 - 1 200 €
On joint le tapuscrit de ce texte, avec des corrections autographes et une importante addition marginale (2 p. in-4), et cette note autographe en fin, signée FL : « Voici “en vitesse” un papier sur la Californie. C’est vu en auto à travers la vitre à 800 à l’heure arrangez pour le mieux » ; plus un double ; et un feuillet de justificatif des Illuminations, signé.

77
MAGRITTE René (1898-1967)
L.A.S. « René Magritte », Bruxelles 20 septembre 1955, à Marcel BÉALU ; 1 page in-4, enveloppe timbrée.
Comptes pour la vente de ses « cartes en couleur », qu’il vend 25 fr. pièce, moins la remise de 33% au libraire…. Il attend les monographies qu’il enverra dès que possible, au prix de 300 fr. l’exemplaire. Il remercie pour l’envoi du billet de 5000 fr… « Bien sûr, j’aimerais “faire” quelque chose avec vous. Est-ce que vous aviez déjà un peu pensé à une possibilité ? Des dessins qui accompagneraient ce que vous me communiqueriez, ou bien un écrit que vous feriez correspondre à des images que je vous donnerais ? ou bien une autre formule ? Pour la prochaine “Carte d’après nature” , qui paraîtra dans un avenir très indéterminé, vous pourriez peut-être également songer à y collaborer ? Je pense que des “questions de personnes” ne pourraient vous en empêcher, à part parfois des contributions sans grandes conséquences, jusqu’ici rien d’antipathique n’a été mis en avant par la Carte d’après nature ? Cependant, des “cas” vont sans doute se présenter, et je serai embarrassé – n’étant pas un esprit très politique »… [Magritte a autopublié La Carte d’après Nature à partir de 1952, et le temps de 14 numéros, combinant poésie, illustrations, nouvelles et autres contributions ; il envoie ces publications sous forme de simples cartes postales].
800 - 1 000 €

78
MALLET-STEVENS Robert (1886-1945)
3 L.A.S., 1920 et s.d., à une amie 1, 2 et 2 pages in-4 à son en-tête Rob. Mallet-Stevens Architecte.
Lettres tendres à une amie. Mercredi, à « Mon bon petit Punch chéri », signée « Ton vieux “Dear Rob. » Ses nuits sont tristes : « plus de petite fille qui mâche quand je l’embrasse le soir, plus de Maman qui s’endort avant d’avoir lu ton livre »… Mardi matin 18 août 1920, signée « Rob. M.S. ». Il revient de voyage, ayant accompagné son frère Philippe et son ami Maurice Michel « sur une Rochet-Schneider », au Grand Hôtel de Cabourg, et à Deauville et Villerville. Il viendra bientôt visiter Chartres. « Ce que ces palaces de Normandie peuvent être lamentables, malgré ce faux luxe de nouveaux riches : lumières, tziganes, colliers de perles, fleurs, grosses voitures, danses, courses etc. […] tout cela est artificiel et vain »… Mi-carême, signée « Ton vieux Rob. ». Il se réjouit de savoir que son chéri va mieux. Il a vu « l’architecte en chef des plantations de la Ville de Paris pour les Artistes décorateurs ; ça va très bien ». L’exposition de l’École d’Architecture a un « gros succès ». Il doit rédiger un numéro de L’Architecte consacré au « palais Stoclet »…
1 200 - 1 500 €

MONET Claude (1840-1926)
L.A.S. « Claude Monet », [ÉtrÉtat, décembre 1868], à Frédéric BAZILLE ; 6 pages in-8 (dernier feuillet entièrement fendu au pli).
Belle et longue lettre sur son séjour et son travail à ÉtrÉtat.
Il est « très content très enchanté. Je jouis comme un vrai coq en pâte car je suis ici entouré de tout ce que j’aime. Je passe mon temps en plein air sur le galet quand il fait bien gros temps ou bien que les bateaux s’en vont à la pêche ou bien je vais dans la campagne qui est si belle ici que je trouve peut-être plus agréable encore l’hiver que l’été et naturellement je travaille pendant tout ce temps et je crois que cette année je vais faire des choses sérieuses. Et puis le soir mon cher ami je trouve dans ma petite maisonnette un bon feu et une bonne petite famille ». Il parle de son fils Jean, filleul de Bazille : « comme il est gentil à présent […] c’est ravissant de voir pousser ce petit être et ma foi je suis bien heureux de l’avoir. Je vais le peindre pour le salon avec d’autres figures autour comme de juste. Je vais faire cette année deux tableaux de
figures, un intérieur avec bébé et deux femmes, et des matelots en plein air. Et je veux faire cela d’une façon épatante.
Grâce à ce Mr du Hâvre [Louis GAUDIBERT] qui me vient en aide je jouis de la plus parfaite tranquilité puisque débarrassé de tracas ainsi mon désir serait de rester toujours ainsi dans un coin de nature bien tranquille comme ici ». Paris et « les réunions du café Guerbois » ne lui manquent guère… « franchement je crois que bien mauvais ce que l’on ne peut bien faire dans un pareil milieu, ne croyez-vous pas qu’à même la nature seul on fasse mieux. Moi j’en suis sûr […] ce que j’ai fait dans ces conditions a toujours été mieux. On est trop préoccupé de ce qu’on voit et de ce que l’on entend à Paris si fort que l’on soit et ce que je ferai ici [a] au moins le mérite de ne ressembler à personne, du moins je le crois parce que ce sera simplement l’expression de ce que j’ai ressenti moi personnellement. Plus je vais plus je regrette le peu que je sais c’est cela qui gêne le plus c’est certain plus je vais plus je m’aperçois que jamais on ose exprimer franchement ce que l’on éprouve ». Il est « doublement heureux d’être ici et je crois bien que je ne viendrai de longtemps à Paris maintenant, un mois tout au plus chaque année ».
Il espère que Bazille est « plein d’ardeur » et devenu « tout à fait piocheur. C’est si bête de perdre son temps volontairement vous qui êtes dans de si belles conditions vous devriez faire des merveilles »...
Il recommande ses toiles restées chez Bazille : « J’en ai tant perdu que je tiens à celles qui me restent. Du reste je vous ai débarrassé du plus grand [Le Déjeuner sur l’herbe ] et si vous voulez me faire un plaisir cherchez dans tous vos recoins les toiles blanches que j’ai encore chez vous et aussi les toiles où il y a des choses abandonnées tel que votre portrait en pied et une autre toile de 60 où j’avais fait de mauvaises fleurs. Cherchez et envoyez-moi tout ce que vous verrez dont je puisse me servir. […] je travaille tant que le peu de toile que j’avais est presque usé », et Carpentier lui a fermé son crédit : « me voilà obligé d’acheter au comptant et vous ne savez pas ce que cela coûte »…
7 000 - 8 000 €
80

80 81
81
MONET Claude (1840-1926)
L.A.S. « Claude Monet », Giverny [9 décembre 1886], à Gustave GEFFROY ; 1 page in-8.
Enfin de retour, il se rendra à Paris mercredi pour quelques jours, et espère le voir : « à quelle heure aurais-je la chance de vous rencontrer à la Justice ? […] Nous conviendrons d’un jour pour que vous veniez à Giverny si cela vous va et si vous en avez le temps »…
1 200 - 1 500 €
On joint une enveloppe de la main de RODIN : « Monsieur Geffroy ».

MONET Claude (1840-1926)
L.A.S. « Claude Monet », Giverny 7 décembre 1893, à une dame ; 1 page in-8 à l’encre violette à son adresse Giverny par Vernon.
Il lui envoie « la somme de 700 F en billets de banque dont vous voudrez bien m’accuser réception. Mon ami M r CAILLEBOTTE que j’ai prévenu ira vous voir pour s’occuper de l’expédition de la grande toile »…
1 500 - 1 800 €

82
MONET Claude (1840-1926)
L.A.S. « Claude Monet », Giverny 23 mai 1899, à François DEPEAUX ; 1 page et quart in-8 à l’encre violette, à son adresse Giverny par Vernon, Eure (deuil).
Au collectionneur rouennais François DEPEAUX. Il a reçu son télégramme ce matin : « Il n’est évidemment pas facile de vous avoir. Bref venez quand vous voudrez […]. Mais je dois vous dire que M. VIAU ne serait pas fâché d’en terminer son rôle de trésaurier, et qu’il est désireux de savoir comment doivent être employés les fonds de la souscription »... [Il s’agit de la souscription en faveur des enfants de SISLEY.]
1 500 - 1 800 €
83
NADAR Félix Tournachon, dit (1820-1910)
L.A.S. « Nadar », 10 mai 1870, à SAINT-ALBIN ; 1 page in-4 à son chiffre et sa devise Quand Même !
Recommandation d’une jeune orpheline : « Vous êtes si bon […] que je mets du coup sous votre éternelle protection une infortune très réelle et très honorable. M elle Raban est fille de François RABAN [1795-1870, auteur sous le pseudonyme de comte de Barins] qui vient de mourir […] laissant derrière lui quelque six cents volumes publiés… Elle n’a jamais quitté son père et a épuisé ses dernières ressources pour le soutenir ». Il le prie de la recommander à « Madame votre sœur et à JUBINAL […] Enfin, mon bien bon et bien cher ami, faites de votre mieux, comme toujours »…
200 - 250 €

PECHSTEIN Max (1881-1955)
MANUSCRIT autographe signé « HMPechstein », 27.III.1928 ; 1 page in-4 ; en allemand.
Beau texte sur DÜRER et l’émotion artistique.
« Wenn es einem Künstler gelingt, durch sein Werk eine Forschüttering hervor zu rifen, zu wicken, gleich einem gewaltigen Naturereigniß, dann kann man wohl behaupten, daß seine Kunst pertlos ist. Manches in Dürers Schaffen bleibt uns fremd und unverständlich, weil wir die Verschnörkelungen der Renaissance nicht fühlen. Deso geweltiger wirken aber die Werke auf uns, in welchen er in seiner Hingabe und gestaltender Phantasie den Style seiner Zeit vergessen hat »… Etc.
1 000 - 1 500 €

85
PILON Germain (1515-1590)
P.S. « G Pillon » avec DESSIN, 21 avril 1573 ; parchemin oblong petit in-4 (10 x 26,5 cm)
Rarissime autographe du grand sculpteur orné du dessin d’une tête d’ange.
« Je Germain Pillon sculteur du roy demeurant À Paris au nom et comme ayant droit par transport de noble homme M e Simon Boucquet bourgeois de Paris et de dame Laure de Breda sa femme […] avoir eu et receu de noble homme M e Francois de Vigny recepveur de la Ville de Paris la somme de cinquante livres tournois pour un quartier escheu au jour de Pasques dernier passé acause de deux cens livres tournois de rente que au moyen dudict transport jay droit de prendre et percepvoir pour chacun an aux quatre termes de lan quinze jours apres chacun diceulxs escheu sur messieurs les prevost des marchans et eschevins de ceste Ville de Paris de constitution par iceulx faict a Me Bouquet […] sur cinquante une mil livres tournois de rente venduz et alienez par le roy a ladicte Ville aussi vingt six mil livres tournoi de rente sur les plus vallues des aydes greniers ascel subcides et imposicions auparavant venduz et alienez par Sa majesté à ladicte Ville et xxvm ll sur les deniers des tailles de leslection de Paris »… Il reconnait en avoir été bien payé…
À côté de sa grande signature autographe, le sculpteur a dessiné une tête d’angelot.
[Simon BOUQUET, échevin de Paris et humaniste, a notamment préparé l’entrée du roi Charles IX à Paris, avec, entre autres, la collaboration de Ronsard, Jean Dorat, Antoine de Baïf, comme il est relaté dans le Bref et sommaire recueil de ce qui a esté faict... à la ioyeuse et triumphante entree de tres-puissant... Prince Charles IX..., en sa bonne ville et cité de Paris... (1572).]
Les autographes de Germain Pilon sont de la plus grande rareté.
4 000 - 5 000 €
86
PISSARRO Camille ( 1830-1903)
L.A.S. « C. Pissarro », Eragny-Bazincourt 27 août 1896, à M. TAILLARDAT ; 1 page in-8.
Au sujet de ses gravures.
« Avez-vous pensé à mes essais de tirage sur papier Ingres ? […] il est plus que probable que j’irai travailler à Rouen le mois prochain, probablement jusqu’à la fin de novembre. Je n’aurai donc pas eu le temps de faire mon expérience [...] Dites moi où vous en êtes ? »… Correspondance, t. 4, n° 1282.
500 - 600 €
87
PISSARRO Camille (1830-1903)
L.A.S. « C. Pissarro », Eragny-Bazincourt 1e janvier 1897, à son fils Georges (MANZANA-PISSARRO) ; 2 pages et demie in-8 (une correction à l’encre rouge d’une autre main).
Lettre de vœux et de conseils à son fils.
« Mon cher Georges, Toute la famille se joint à moi pour vous souhaiter à tous les deux une bonne année et une bonne santé etc etc. [...] Le colis contenant les bottes était déjà parti quand tu t’es décidé à quitter San Sébastian ». Il espère que Dario [de REGOYOS] l’a fait suivre. « Vous aimez mieux, dites vous, la France et l’Angleterre, je l’ai toujours pensé, pour moi aussi c’est certain, comme peintre j’aime mieux les pays de finesse d’atmosphère. Je crois que l’Italie vous aurait plu d’avantage, mais n’en parlons plus puisque vous avez de la prévention contre, il n’y a comme l’expérience personnelle pour vous faire voir clair. Tachez par exemple que le temps ne passe pas trop en expérience, à changer trop souvent on ne fait pas grand travail et ce que vous avez grand besoin c’est d’exécuter avec persistance »…
800 - 1 000 €
On joint 2 L.A.S.de Georges à ses parents, [vers 1890].
RENOIR Auguste (1841-1919)
L.A.S. « Renoie », [Cagnes-sur-Mer] 6 octobre 1918, à son ami Maurice GANGNAT ; 1 page in-8, enveloppe timbrée.
« La maison est pleine après 4 mois de solitude et d’ennuis, et Pierre va revenir après avoir subi une opération très douloureuse, […] je ne saurais où vous loger pour le moment »…
[Pierre RENOIR, grièvement blessé pendant la Guerre, a perdu l’usage de son avant-bras.]
700 - 800 €
89
RICHTER Hans (1888-1976)
L.A. (brouillon) avec DESSINS, [vers 1910, à Elizabeth STEINER] ; 2 pages in-4 (27,5 x 20,7 cm) ; en allemand.
Brouillon de lettre d’amour à sa première femme : il est triste et déprimé ; ce n’est pas parce qu’il n’y pas d’argent, qu’ils doivent pleurer. Il lui dit d’oublier tout ce qu’elle endure en travaillant, tout, et même manger c’est plus drôle qu’autre chose…
Sur ce brouillon à l’encre noire abandonné, dessins au recto et au verso au crayon noir et au crayon violet : un chien, une tête d’homme coiffé d’un chapeau, et composition abstraite.
500 - 700 €

RODIN Auguste (1840-1917)
L.A.S. « A. Rodin », Grenoble [1894], à son ami Alphonse LEGROS ; 1 page in-8 à en-tête de l’Hôtel Monnet Grenoble.
« Une lettre de vous, mon cher ami m’est précieuse et me fait tant plaisir. Oui je donnerai ce que vous voulez, comptez sur moi. Et puis des amitiés bien sincères à l’ami un grand artiste qui fait tant d’honneur à l’amitié »…
[Alphonse LEGROS (1837-1911), peintre et sculpteur, fut l’un des plus proches intimes de Rodin, qui fit son buste, et dont Legros a peint et gravé le portrait. Leur amitié dura jusqu’à la mort de Legros en 1911.]
500 - 600 € 93
91
RODIN Auguste (1840-1917)
L.A.S. « Rodin », [fin avril 1897], à Claude MONET ; 2 pages in 8.
« Cher ami Merci de votre bonne lettre, si cordiale pour moi ! C’est avec une véritable joie que je l’ai lue. Et surtout du pronostic que vous m’avez fait à Paris, en me disant votre impression sur le Victor Hugo, qui est celle de beaucoup de monde. Malgré, cependant, et comme vous, ce qui m’honore en vous ressemblant, j’ai des ennemis qui s’acharnent toujours et jettent le public dans une confusion dont ils profitent pour faire préférer leur ours. Voilà ami en attendant mieux cette petite Salomé . Si MIRBEAU en a besoin nous en ferons prendre une photographie »… [Le 2 mai, Monet accusera réception du « beau dessin de la Salomé ».]
1 000 - 1 500 €
PROVENANCE
Archives Claude MONET ; Michel MONET ; son petit-fil Michel CORNEBOIS (vente Arcurial, 13 décembre 2006, n° 284.
92
RODIN Auguste (1840-1917)
L.S. « Auguste Rodin », Meudon Val-Fleury 26 janvier 1916, à une dame ; 2 pages in-8.
« Votre œuvre “l’aide aux Familles”, votre dévouement à cette œuvre, sont dignes du plus sympathique intérêt et c’est avec plaisir que je vous offre mon concours, espérant qu’il vous aidera à secourir quelques infortunes de plus. Je vais vous envoyer quelque chose pour votre tombola »...
200 - 300 €
SIGNAC Paul (1863-1935)
2 L.A.S. « Paul Signac », Paris 1933-1934, à Henri GUILBEAUX ; 1 et 2 pages in-8, à en-tête de la Société des Artistes Indépendants.
Au militant communiste et pacifiste Henri GUILBEAUX (1884-1938), condamné à la peine de mort par contumace pour haute trahison, qui s’était exilé à Moscou, et qui venait de rentrer à Paris de son exil.
21 février 1933 , invitation à déjeuner avec les Martinet. – 4 février 1934, au sujet du livre de Guilbeaux (Du Kremlin au Cherche-Midi) : « Je l’ai lu avec grand intérêt, il m’a appris beaucoup de choses. Oui, où allons-nous ? de minute en minute tout se précipite...mais vers quoi ? Voyezvous clair… ; pour moi ce que j’aperçois le mieux à l’horizon, c’est un camp de concentration. On s’y retrouvera »…
400 - 500 €
94
TOULOUSE-LAUTREC Henri de (1864-1901)
L.A.S. « Henri », Bordeaux [décembre 1909], à sa grand-mère paternelle Gabrielle de TOULOUSE-LAUTREC ; 3 pages in-8.
« Ma chère Bonne Maman, Je suis à Bordeaux et vous souhaite une bonne année. Je suis en train de partager votre opinion sur les brouillards de la Gironde mais je suis tellement occupé que je n’ai guères le temps de faire des réflections. Je travaille toute la journée. Je figure à l’Exposition de Bordeaux avec 4 tableaux et j’ai du succès. J’espère que cela vous fera un peu de plaisir. Je vous souhaite une bonne année et de la part d’un revenant comme moi cela compte double comme qualité de souhaits. Je vous embrasse Votre petit fils respectueux Henri ». Correspondance (1992), n° 603.
1 500 - 2 000 €
95
WALDE Alfons (1891-1958)
11 L.A.S. « A. Walde » ou « Alfons Walde ». Kitzbühel, 1924-1925, à M. HUBER de la galerie d’art UNTERBERGER à Innsbruck ; 15 pages formats divers, dont 4 Postkarte avec adresses, 6 enveloppes ; en allemand (transcription jointe).
Intéressante correspondance relative à l’organisation de son exposition à la galerie Unterberger en 1924 : listes de tableaux avec prix, recommandations pour la présentation des œuvres, etc.

1 000 - 1 500 €
96
BALAKIREV Mili (1837-1910)
P.A.S. « M. Balakirev », Saint-Petersbourg 2 avril ; 1 page oblong in-8 ; en russe.
Note à l’intention d’un pianiste. Il lui conseille de prendre les « compositions à 4 mains » de SCHUBERT en 2 volumes chez l’éditeur Litolff, et de réessayer les études à 4 mains de BERTINI.
400 - 500 €
97
BERLIOZ Hector (1803-1869)
L.A.S. « H. Berlioz », Dresde 14 avril [1854], à Ferdinand FRIEDLAND ; 3 pages in-8 (rousseurs).
Il se plaint d’être resté sans nouvelles de son ami Friedland, en évoquant « le service que vous m’avez rendu si gracieusement lors de mon départ pour la Russie » [en 1847, Friedland avait avancé 1200 F pour faciliter le voyage de Berlioz en Russie]. Il a rencontré Mme Friedland et sa fille ; il avait même oublié que Friedland était marié : « C’est impardonnable ! Mais j’ai de tels tourbillons dans la tête depuis que je vous ai quitté.... Cela peut, à la rigueur, ne pas m’être compté comme une preuve d’imbécillité mais seulement de distraction. Madame Friedland croyait trouver un piano chez moi et pouvoir me faire entendre votre jeune virtuose. Mais je n’en ai pas. Je vais m’enquérir de celui de l’hôtel et s’il est en état je prierai Mademoiselle de vouloir bien y essayer ses petits doigts. J’aurais été bien aise d’aller à Prague [où Friedland dirigeait l’usine de gaz] cette fois-ci ; mais Scraub [Frantizek Skroup] le maître de chapelle m’a écrit à Paris une lettre où il ne me faisait entrevoir aucune possibilité d’y donner [un] concert. Il me disait que je ne pourrais avoir l’aide des élèves du Conservatoire. Je crains que Kittl ne soit pas bien disposé ». Il reste à Dresde « jusqu’au 2 mai. Mes concerts auront lieu au théâtre le 22 et le 29. Nous donnons Faust, Roméo et Juliette, La Fuite en Egypte, Le Roi Lear ».
Il ajoute : « Si le directeur du théâtre de Prague voulait monter Faust , il y aurait chance d’une bonne recette. Strackati ferait un très bon Méphistophélès, et nous pourrions venir à bout de cette entreprise même sans le Conservatoire ». Correspondance générale, t. VIII, n° 1735 bis.
1 500 - 2000 €
98
BERLIOZ Hector (1803-1869)
L.A.S. « H. Berlioz », Paris 15 janvier 1854, à Ferdinand DAVID ; 4 pages in-8 (petite fente au pli).
Belle lettre musicale.
[Ferdinand DAVID (1810-1873), violoniste et compositeur allemand, ami de Mendelssohn, était Konzertmeister (premier violon) au Gewandhaus de Leipzig.]
Il a rendu visite au luthier VUILLAUME : « Il a fouillé partout, à Milan, à Rome, à Naples etc. Impossible de trouver un Stradivarius. Il vous prie de bien conserver le violon que vous avez, les violons de maîtres devenant d’une rareté excessive. Cependant il ne se décourage pas absolument »…
Puis Berlioz parle de son oratorio L’Enfance du Christ : « Pour la ou les partitions de La Fuite en Égypte , oui, il faut remettre la partie du Ténor dans l’Halleluia, en mettant au dessus cette indication : Le Ténor ne chantera ces 10 dernières mesures que s’il n’y a pas de chœur » ; et il indique une faute dans le texte français des parties de chœur envoyées par Kistner. « Du reste c’est très bien édité. Seulement je trouve que 11 Th. pour cette musique forment avec le port et le droit d’entrée un total assez cher pour l’auteur. Cela met chaque partie (indépendamment du port etc.) à près de six sous ; or, ce petit carré de papier coûte beaucoup moins et mon éditeur aurait dû me traiter mieux ». Il n’a pas reçu d’exemplaire des partitions de La Fuite en Égypte , qui ne sont peut-être pas encore gravées et qu’il se propose de prendre à Dresde lors de son prochain voyage ; « mais s’il faut les payer je m’en passerai ».

Quant à la traduction allemande de Sara la baigneuse, il la croyait « expurgata. Mais enfin si ces dames ne veulent pas qu’on parle d u beau pied et du beau col d’une jeune fille il faut bien vous garder d’effaroucher leur pudeur ». Il remercie David d’avoir parlé à M. Behr de son Benvenuto Cellini : « J’envoie aujourd’hui même la partition de Piano à LISZT qui va y faire écrire la traduction allemande soigneusement revue et complétée pour les nouveaux morceaux. Dès qu’il sera possible de vous envoyer un livret Liszt le fera ».
Et il termine : « Adieu mon cher David, vous voyez que votre Grace ! en fa majeur a été écoutée, mais ne me laissez plus si longtemps sans réponse, autrement vous seriez obligé de me chanter Grace ! en fa mineur et je me boucherais les oreilles »… Et il se rappelle au souvenir de Dreyschock et Moscheles. Correspondance générale, t. IV, n° 1688.
1 500 - 2 000 €

BIZET Georges (1838-1875)
L.A.S. « Georges Bizet », [été 1868 ?, à Philippe GILLE] ; 1 page et demie in-8.
« Je n’en suis pas mort – et me réintéresse aux choses de ce monde. Mévil est venu chez moi, je n’étais guère en état de le recevoir, hélas ! ma bonne m’a raconté ainsi sa visite : “Monsieur, il est venu un vieux homme, qui se branle la tête en marchant, il a dit comme ça que votre affaire allait comme vous vouliez”. Je ne comprends pas trop, vite, un mot – ou faites mieux. Venez me serrer la main – j’ai été très malade »…
500 - 700 €
100
BRAHMS Johannes (1833-1897)
L.A.S. « J. Brahms », [Vienne 25] février 1869, à un ami [Carl REINECKE] ; 3 pages in-8 à son chiffre gravé ; en allemand.
Remerciements après la création du Deutsches Requiem.
[Carl REINECKE (1824-1910) avait créé Ein deutsches Requiem le 18 février au Gewandhaus de Leipzig.]
« Die Concerte laßen mich nicht zu Athem kommen, sonst wären m[ein] Dank nicht so spät u. nicht so fliegend gekommen. Daß Ihre Aufführung eine sehr gute war, ist mir nicht nur brieflich mehrfach mitgeteilt, ich sehe es deutlich aus der Art, wie das Werk besprochen wird. Ich will gestehen daß ich es nicht erwartete, da ich Ihre Chorverhätnisse, wenn auch nicht genau, kenne. Auch die Schwierigkeit des Werks und manches andre fürchtete ich u. alles das steigert mein Dankgefühl gegen Sie aufs lebhafstete. Recht von Herzen möchte ich Ihnen denn hiemit dank sagen. Finden Sie es angemessen so möchte ich Sie bitten bei Gelegenheit auch den Herren und Damen vom Chor diesen meinen wärmsten dank auszusprechen.
Morgen erwarten wir Hiller der denn hoffentlich so freundlich wie Sie hier empfangen wird. Stockhausen schickt seine Grüße mit und ich kann nur dankend wiederholen daß Sie mich durch Ihre schöne Aufführung sehr erfreut haben »…
Traduction libre : Les concerts [de Brahms à Vienne avec Julius Stockhausen] ne me laissent pas respirer, sinon mes remerciements ne seraient pas arrivés si tard et si brefs. La qualité de votre exécution m’a été signalée dans plusieurs lettres ; je le constate clairement à la façon dont l’œuvre est présentée. Je dois avouer que je ne m’y attendais pas, car je connais la situation de votre chœur. J’appréhendais aussi la difficulté du travail et bien d’autres choses, et tout cela accroît ma gratitude envers vous au plus haut point. Je tiens à vous exprimer ici mes sincères remerciements. Si vous le jugez opportun, je vous demanderais, à l’occasion, d’adresser également mes plus chaleureux remerciements aux Messieurs et aux Dames du chœur. Demain, nous attendons HILLER, qui, je l’espère, sera accueilli ici [pour sa cantate Die Nacht ] aussi chaleureusement que vous [en novembre 1868, Reinecke avait dirigé au Musikverein des extraits de son opéra Manfred ]. STOCKHAUSEN vous adresse ses salutations, et je ne peux que vous répéter avec gratitude que vous m’avez enchanté par votre magnifique prestation.
2 000 - 2 500 €
101
BRAHMS Johannes (1833-1897)
L.A.S. « J. Br », [Thun 22 août 1888], à son ami et éditeur Fritz SIMROCK à Gurnigelbad ; 1 page oblong in-12 au crayon, adresse à l’encre au dos (Postkarte) ; en allemand.
Il voudrait savoir quand Simrock partira. Il pensait aller peut-être à Berne dimanche. Si Simrock passe le voir, il repoussera son départ. « Können Sie mir beiläufig sagen wann Sie von dort abreisen? Ich dachte Sonntag vielleicht nach Bern zu gehen. Falls Sie aber etwa im Laufe der nächsten Woche durchkommen, verschiebe ich es bis dahin? »…
Briefwechsel, XI, n° 648.
800 - 1 000 €


102
BRAHMS Johannes (1833-1897 )
L.A.S. « J Br », [Vienne 11 novembre 1892], à son ami et éditeur Fritz SIMROCK à Berlin ; 3 pages in-12 ; en allemand.
Au sujet de Johann Strauss. [Simrock avait demandé l’avis de Brahms sur la prochaine opérette de Johann STRAUSS, Fürstin Ninetta, qui sera créée le 10 février 1893.] Il pense que le livret et la partition de Ninetta doivent être terminés. Il se fera lire le livret, et en saura plus alors. Si Simrock venait, tout serait à sa disposition : Pizzicato-Polka, Valses pour orgue de Barbarie, et tout le reste ! Mais il ne pense pas que la consultation soit très utile. Il n’y a pas de temps à perdre, et Simrock n’arrangera rien en retardant ; et un « non » vaudrait mieux que cette tergiversation. Brahms n’ose pas porter de jugement sur les questions de théâtre, surtout sur les opérettes, et se contente toujours d’un regard très superficiel et rapide, mais ne veut rien décider dans ce cas, demandant compréhension et pardon.
« Daß Buch und Partitur von Ninetta durchaus fertig sind, daran zweifle ich nicht. Nächstens werde ich mir ersteres lesen lassen und würde auch längst mehr von allem kennen, wenn man nicht von beiden Seiten soauf mein Aussprechen paßte – was mir nicht paßt!
Wenn Sie hierher kämen, stände Ihnen alles, wie mir, zu Diensten, Pizzicato-Polka, DrehorgelWalzer und was alles sonst! Ich finde allerdings, daß auch das Be sehen nicht gar zu viel nutzt.
Jedenfalls aber finde ich: entweder – oder. Zeit hat die Sache nun einmal nicht, und Sie machen sie durch Zögern für niemand und auch für sich selbst nicht besser und vorteilhaster. Haben Sie kein Zutrauen, so ist ja auch Ihr Nein willkommener als dies Hinhalten. Ich traue mir in Theatersachen, vollends über Operetten und bei immer doch nur ganz beiläufigem, flüchtigem Hinsehen, kein Urteil zu, würde es aber in diesem Falle (abgesehen von der Diskretion) nicht abgeben – was zu begreifen und zu entschuldigen bittet »… Briefwechsel, XII, n° 783.
4 000 - 5 000 €
103
CARUSO Enrico (1873-1921)
DESSIN original signé et daté « Enrico Caruso New York 1905 » ; in-8 sur une carte à en-tête du Westminster-Hotel, Berlin (encadré).
Autoportrait de profil, à l’encre brune.
400 - 500 €



104
DIETRICH Marlene (1901-1992)
3 L.A.S. « Marlene », Paris 1977-1978, au costumier Maurice ALBRAY ; 3 pages in-4 (une à en-tête du Southern Cross Melbourne) et 2 pages in-12, 3 enveloppes timbrées.
12 mai 1978 : « Comment avez-vous réussi de perdre le téléphone quand des milliers de gens, moi inclus, cherchent d’aquerir un téléphone ! Je travaille encore écrivant ce livre. Bientôt, cela sera fini ! Je n’ai jamais entendu de Stéphane, jamais - jamais. Qu’elle amie !!!!!!! On apprends des choses, même maintenant, quand le monde est si misérable et confus. Vous devez m’écrire car j’ai dû fermer mon téléphone à cause des journalistes qui me poursuivent »… – « From what paper from what country is the clipping you sent me. It says the Gramophone Oct. It is in English It reviews my Polydor record Berlin. Is the record out in Paris ?? »… – « Merci –pour mes fleurs favorites. [...] Appellez- moi. Appellez-moi. Marlene 225-8549 ».
700 - 800 €
105
HONEGGER Arthur (1892-1955)
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « AHonegger », Les Aventures du Roi Pausole – Final du 2 d Acte, 1930 ; 9 pages in-fol.
L’opérette Les Aventures du Roi Pausole (H. 76), composée par Honegger sur un livret d’Albert Willemetz d’après le roman de Pierre Louÿs, fut créée le 12 décembre 1930 aux Bouffes-Parisiens.
Le manuscrit, pour chant et piano, du n° 21 Final, est en deux parties et comprend : – (1) Ensemble des Revendications par les Femmes : « Majesté nous vous supplions d’écouter nos revendications » ; interviennent successivement une étudiante, une jeune fille sage et deux girls, auxquelles répondent Pausole, le page Giglio, et le grand eunuque Taxis ; puis Diane réclame : « Je vous demande au nom de vos Reines »… ; échanges entre Pausole, Giglio, Taxis, le Métayer puis le Brigadier ; la scène s’enchaîne avec – [2] Hymne chanté par Diane (Diane à la houppe) :
« A ton voisin il ne faut jamais nuire »…, et « repris par tous ». Le manuscrit, à l’encre noire sur papier à 24 lignes, a servi pour la gravure de la partition publiée par Salabert ; il est daté en fin « 12 Novembre 1930 ».
Il est précédé d’un feuillet de garde, avec cet envoi autographe : « au Docteur L. Devraigne avec le souvenir reconnaissant de son dévoué AHonegger Septembre 32 » [Louis DEVRAIGNE (1876-1946) était chef du service de Maternité à l’hôpital Lariboisière, et auteur de nombreux ouvrages d’obstétrique] ; au verso, envoi autographe d’Andrée Vaurabourg-Honegger (18941980) au nom de leur fille Pascale, née le 11 août 1932 : « à mon premier Ami à mon second Papa au docteur L. Devraigne, avec toute la reconnaissance affectueuse de Pascale Honegger 11 Août 1932 et de sa Maman A. Vaurabourg Honegger ».
2 500 - 3 000 €
106
KARAJAN Herbert von (1908-1989)
L.A.S. « Heribert », Bournemouth [été 1924], à ses parents « Liebe Eltern ! » ; 4 pages petit in-41 ; en allemand.
Lettre du jeune homme de 16 ans racontant son voyage en Angleterre. Le trajet jusqu’à Buchs était plutôt ennuyeux, mais de là, c’était très beau, surtout le lac de Zurich… Le voyage de nuit fut désagréable, à cause d’un dérangement intestinal dû à l’alcool au wagon-restaurant (« Die Nachtfahrt war sehr unangenehm, hervorgerufen durch einen Darmkatharr den ich mir durch den Saufraß im Speisewagen zugezogen hatte »). Paris était bien plus magnifique qu’il ne l’avait imaginé (« JÀ Paris! In meinen Erwartungen hatte ich mich nicht getäuscht, nur war alles noch viel großartiger als ich mir es vorgestellt hatte. Was ist Wien dagegen »)… Lors de la traversée orageuse vers Southampton, au lieu du mal de mer habituel, il a savouré avec bonheur une nuit de pleine lune sur la mer. Les douaniers avaient transformé ses vêtements bien rangés en une boulette informe. Bournemouth est une ville comme les autres, avec même des tramways, et la seule autre chose à signaler est que les toilettes dans les rues sont souterraines (« sonst ist nur noch zu bemerken daß auf den Straßen die Aborte unterirdisch sind »)…
500 - 700 €
110

107
KARAJAN Herbert von (1908-1989)
9 L.A.S. « Herbert », Aachen 1934-1936, à ses parents ; 20 pages in-4 et 4 pages oblong in-8, 3 à en-tête Der Generalmusikdirektor der Stadt Aachen ; en allemand (trous de classeur).
Belle correspondance familiale sur ses débuts comme directeur musical à Aachen (Aix-la-Chapelle).
Les lettres, tendres et affectueuses, sont adressées à ses parents Ernst von Karajan (1868-1951) et Martha von Karajan, née Kosmac. Il y évoque les opéras qu’il monte (Die Zauberflöte, Der Rosenkavalier, Tannhäuser, Siegfried, Götterdämmerung avec Frau Ringer, « eine wundervolle Brunnhilde aus Berlin ») ; ses concerts à Aachen, Karlsruhe, Bruxelles, Anvers ; les critiques… Il commente un concert dirigé à Berlin par Peter RAABE, qui y est considéré comme un demi-dieu (« ein halber Gott »), qui lui a rappelé le concert de TOSCANINI à Salzburg…
Il est question de son réengagement et d’une proposition du Staatsoper de Berlin comme 1er Kapellmeister pour 14.000 marks…
2 500 - 3 000 €
On joint une longue L.A.S. « Haribert » sur son séjour linguistique en Angleterre, Bournemouth 20 juillet 1924 (4 p. in-4).
108
KARAJAN Herbert von (1908-1989)
7 L.A.S. « Herbert », Aachen 1934-1936, à ses parents ; 24 pages in-4 ou petit in-4, une à en-tête Der Generalmusikdirektor der Stadt Aachen, et une au crayon ; en allemand (trous de classeur).
Belle correspondance familiale sur ses débuts comme directeur musical à Aachen (Aix-la-Chapelle).
Les lettres, tendres et affectueuses, sont adressées à ses parents Ernst von Karajan (1868-1951) et Martha von Karajan, née Kosmac. Il y évoque ses concerts, dont un festival BRUCKNER de 5 jours, les opéras qu’il monte : Götterdämmerung et Tristan avec Gertrud Ringer, die Fledermaus, Parsifal, die Meistersinger, der Rosenkavalier, Fidelio…
1 500 - 2 000 €
109
KARAJAN Herbert von (1908-1989)
7 L.A.S. « Herbert », Aachen [1936]-1937, à ses parents ; 22 pages in-8 ou in-4, 3 à en-tête Der Generalmusikdirektor der Stadt Aachen (trous de classeur à qqs lettres) ; en allemand.
Belle correspondance familiale sur ses débuts comme directeur musical à Aachen (Aix-la-Chapelle).
Les lettres, tendres et affectueuses, sont adressées à ses parents Ernst von Karajan (1868-1951) et Martha von Karajan, née Kosmac. Il y évoque ses concerts, dont deux à Göteborg dont il donne le programme, ainsi qu’à Mannheim, Bruxelles (avec du Bruckner) ; il va donner Siegfried et la Mathäus-Passion ; il va diriger Tristan à l’Opéra de Vienne ; etc.
1 500 - 2 000 €
110
KARAJAN Herbert von (1908-1989)
10 L.A.S. « Herbert », 1934-1952 et s.d., à ses parents ; 28 pages in-4 et 2 p. in-8, 3 à en-tête (trous de classeur à qqs lettres) ; en allemand.
Belle correspondance familiale sur sa carrière de chef d’orchestre.
Les lettres, tendres et affectueuses, sont adressées à ses parents Ernst von Karajan (1868-1951) et Martha von Karajan, née Kosmac. D’Aachen (Aix-la-Chapelle), en septembre 1934 (une lettre à en-tête Stadttheater Aachen Der Musikalische Leiter ), il évoque la représentation de Fidelio, et l’ovation qui a salué l’Ouverture Léonore ; il va diriger die Walküre … Une longue lettre est consacrée à son état de santé. Il parle d’un concert à Dresde, et d’une invitation chez KRUPP.
À Berlin (en-tête Generalmusikdirector Herbert von Karajan Staatsoper Berlin ), il va diriger der Rosenkavalier, Tristan, les Meistersinger et Elektra ; puis partira à Milan pour un concert à la Scala, puis Zurich et probablement Paris. 28 juillet 1944 , il se repose 3 ou 4 semaines à Grundlsee avant de reprendre la musique. –4 mars 1945 , sur ses projets de concerts à Milan, en Espagne et en Suisse et en Espagne ; à la fin, quelques lignes de sa femme « Marion ». – Anton 20 septembre 1947, nouvelles de la santé de Marion ; retour à Salzburg le 9 ou 10 octobre, où il donnera son premier concert le 25. Bayreuth 25 juillet 1957, il invite son père pour Tristan et le Ring ; après la première, il partira pour Londres…
2 500 - 3 000 €
111
LISZT Franz (1811-1886).

L.A.S. « F. Liszt », Weymar 17 mars 1856, [au critique musical Franz BRENDEL] ; 3 pages in-8 sur papier bleuté ; en allemand (encadrée).
Au critique et musicologue Franz BRENDEL (1811-1868), qui avait publié dans la Neue Zeitschrift für Musik la réfutation d’un article de la Niederrheinische Musikzeitschrift (par Eduard Hanslick ?) critiquant le concept lisztien de musique à programme.
La critique de la Niederrh. Musikzeitung est un nouveau chef-d’œuvre d’esprit et de modération, et Liszt exprime ses sincères remerciements pour la joie que Brendel lui a procurée. Quand de tels amas de saletés odieuses s’ajoutent à la vieille bouillie, on est obligé de s’en débarrasser, aussi agaçant et malvenu que puisse être cette tâche


de police. À la fin du mois, il lui enverra quelques partitions de ses poèmes symphoniques, qui seront progressivement publiés, ainsi que leur arrangement pour deux pianos...
« Die Zurechtweisung der Niederrh. Musikzeitung ist wieder so ein Meisterstück von Scharfsinn und Maßhalten, wie sie deren schon manche geliefert haben, und ich sage Ihnen meinen aufrichtigen Dank für die Freude die Sie mir dadurch gewährt. Wenn zu dem alten Brei noch solche Bro[c]ken gehässigen Kothes beigemischt werden, so ist man genöthigt den Tisch davon zu reinigen, so lästig und unwillkommen dieses polizeiliche Amt auch sein mag. Ende dieses Monathes sende ich Ihnen einige Partituren meiner symphonischen Dichtungen, die jetzt allmählig erscheinen werden, nebst dem Arrangement für 2 Pianoforte derselben »…
1 500 - 2 000 €

113
LISZT Franz (1811-1886)
L.A.S. « F. Liszt », Rome 15 janvier 1886, auComte Pio RESSE, Villa del Salviatino à Maiano près Florence ; 1 page in-8, enveloppe.
112
LISZT Franz (1811-1886)
L.A.S. « F. Liszt », Rome 29septembre 1875, à son oncle Eduard LISZT (1817-1879) ; 2 pages et quart in-8 ; en allemand.
Où qu’ils se trouvent, ils restent unis par le cœur, pour toujours (« wo immer, verbleiben wir beides eines Herzens, immerdar »). Il sera probablement à Budapest à la mi-novembre pour l’Académie de musique, dont l’organisation lui incombera, une fois les difficultés locales résolues (« Wahrscheinlich bin ich schon Mitte November in Budapest wegen der Musikakademie, welche zu gestalten, nach Vergabe der schwierigen local Verhältnisse mir obliegt »). Le ministre Trefort a déjà nommé Franz ERKEL directeur, Volkmann professeur de composition, et Witt et Bülow ont été nommés provisoirement par Trefort. Malheureusement, Witt est encore très malade, et BÜLOW n’a pu obtenir sa nomination que plus
tard, après son retour d’Amérique. Naturellement, Bülow bénéficierait du plus large champ d’activité possible, à peu près le même qu’à Munich, où il a dirigé le Conservatoire avec succès pendant quelques années (« Selbstverständlich wäre für Bülow der möglichst ausgedehnte Wirkungskreis bestimmt, – ungefähr derselbe als in München, wo er ein paar Jahre das Konservatorium in gedeihlichster Weise dirigirte »).. Avant d’être à Pest, il ne veut pas toucher au salaire honorifique que Sa Majesté lui a gracieusement accordé (« möchte ich den mir von S. M. gnädigste erteilten Ehrensold nicht angreifen ») ; et il remercie infiniment son oncle d’avoir arrangé les choses selon son souhait.
Il donne son adresse à Rome « 43, Vicolo dei Greci », et précise qu’au début de novembre il sera à la Villa d’Este avant de gagner Pest.
1 500 - 2 000 €
« Notre ami SGAMBATI vous a déjà écrit que j’acceptais avec remerciments votre bienveillante invitation. Jeudi soir je compte être à Florence ». Si un imprévu se présentait, Liszt promet d’envoyer un télégramme.
1 000 - 1 200 €
114
LISZT Franz (1811-1886)
L.A.S. « F. Liszt », « Wien (Schottenhof) » 27 octobre 1884, à « Hochgeehrter Herr Doctor » : 2 pages in-8 ; en allemand.
Comme un prestidigitateur annonçant un tour bien connu (« dem bekannten Kunstgriff der Taschenspieler »), il se nomme « Monsieur d’Argentcourt » et demande avec humour un prêt de mille gulden pour financer son voyage en Hongrie chez les comtes Geza Zichy et Alexandre Teleki…
1 000 - 1 200 €
115
MAHLER Gustav (1860-1911)
L.S. « Mahler », Wien 18 février 1904 ; 1 page in-4 ; en allemand.
Au sujet de l’engagement de la chanteuse Marie MOSEL-TOMSCHIK (1871-1930), alto, il précise les conditions : contrat de six ans avec droit de résiliation de la Direction après la première et la troisième année. Salaire annuel total, avec dix engagements de chant par mois, de douze, treize, quatorze, quinze, seize et dix-huit mille couronnes. Représentation préalable d’un à trois rôles à 300 couronnes chacune. – La représentation doit avoir lieu dès que possible, et Mahler demande une réponse rapide. Dès réception du contrat provisoire, il avertira le Directeur général et obtiendra son approbation….
800 - 1 000 €
116
MAHLER Gustav (1860-1911)
L.A.S. « Gustav Mahler », [Hambourg vers 1892-1897], à Sir Augustus HARRIS ; 2 pages oblong in-12 ; en anglais.
Il ne pourra venir dîner le lendemain, car il doit diriger l’orchestre pour la représentation de la Flûte enchantée à Altona : « I must conduct the orchester tonight on the performance of the Zauberflöte in Altona. I am verry sorry about my “malheur” with you, and I propose you today after tomorrow or another, wich you like to choose »…
1 000 - 1 500 €
117
MASSENET Jules (1842-1912)
23 L.A. (la plupart signées d’un paraphe), 1907, à sa femme Louise MASSENET
« Ninon » ou sa fille Juliette (une à son gendre Léon Bessand) ; 63 pages in-8 ou in-12.
En août, séjour à Saint-Aubin-sur-mer, pour se reposer et prendre des forces, avant de se remettre au travail sur Bacchus ; les lettres sont quasi quotidiennes : nouvelles du temps et de sa santé ; il se plaint d’être éloigné de sa femme, restée à Égreville ; il s’indigne contre Reynaldo HAHN qui annonce son ballet La Fête chez Thérèse sous le titre de Thérèse ; il donne des nouvelles des recettes de Thaïs et des représentations d’Ariane…
De retour à Paris, il voit Gunsbourg et Trouhanova pour son ballet Espada à Monte-Carlo, avec la reprise de Thérèse ; Manon fait 8000 de recette, et est repris à la Monnaie ; il s’est remis au travail ; séances à l’Institut pour le concours de Rome ; répétitions ; voyage à Turin ; reprise de Thaïs avec Garden et Albers…
600 - 800 €
On joint 2 enveloppes autogr. à Léon Bessand ; et une petite l.a.s. de Louise Massenet au même.
118
MASSENET Jules (1842-1912)
4 L.A.S. (paraphe), s.d., à sa femme Louise MASSENET « Ninon » ; 14 pages in-8.
Lettres tendres : nouvelles lors de ses voyages ou séjours parisiens, répétitions, travail, etc.
200 - 300 €
119
MASSENET Jules (1842-1912)
5 L.A.S. (paraphe), s.d., à sa femme Louise MASSENET « Ninon » ; 15 pages in-8.
Lettres tendres : nouvelles lors de ses voyages ou séjours parisiens, répétitions, travail avec Carré ; nouvelles d’Égreville ; rencontre avec SARDOU…
200 - 300 €


MÉLIÈS Georges (1861-1938)
L.A.S. « G. Méliès », Orly 10 février 1933, à M. Golandin ; 3 pages in-8.
Sur le sort de sa boutique de jouets dans la gare Montparnasse, dont il avait confié la gérance à un certain Lancelevée. Méliès évoque sa démarche au bureau du contentieux de la Compagnie des chemins de fer, et la proposition de passer le bail au nom de Lancelevée, sans avoir obtenu de réponse. « Depuis, je suis allé maintes fois à Paris, et invariablement j’ai trouvé, à la Gare Montparnasse, la boutique fermée […] Le marchand de tabac qui fait face à cette boutique m’a dit qu’il en était presque toujours ainsi, et que, à chaque instant, on vient lui demander ce qu’est devenu le marchand de jouets, et si lui-même n’en vend pas. Évidemment, un semblable état des choses ne pourra durer bien longtemps, et je redoute, à chaque instant, un ordre de fermeture définitive de la Cie, car les magasins doivent être ouverts, sauf rares cas exceptionnels. Alors je ne vois qu’un moyen d’en sortir (si M r Lancelevée ne veut pas ou ne peut pas continuer), ce serait de trouver un nouvel acquéreur, le plus tôt possible, et […] on rembourserait à M r Lancelevée, sur le prix de vente ce qui lui sera dû, déduction faite des marchandises que je lui ai laissées, et des mensualités qu’il ne m’a pas payées. Il faut, à tout prix, sortir de la situation actuelle »... Il ajoute en post-scriptum : « Le magasin a été fermé même la veille du Jour de l’An , et le jour de l’an même, 2 des meilleurs jours de recette. C’est réellement insensé ».
1 000 - 1 500 €
On joint une enveloppe adressée à Méliès par le service du contentieux de la Compagnie des Chemins de fer de l’État (14 février 1933).

MENDELSSOHN-BARTHOLDY Felix (1809-1847)
L.S. «Felix Mendelssohn Bartholdy », Frankfurt 25 janvier 1845, à l’avocat Conrad SCHLEINITZ ; 1 page in-4, adresse au dos (papier en partie bruni et insolé après encadrement, lég. fente à un pli, petite déchir. par bris du cachet réparée) ; en allemand.
Conrad SCHLEINITZ (1805-1881), avocat à Leipzig, était aussi un excellent ténor, qui chanta dans les oratorios de Mendelssohn, qui lui a dédié le Songe d’une nuit d’été.
Schleinitz ayant repris les affaires de son frère défunt, Mendelssohn aimerait avoir une réponse rapide concernant la réimpression (ou plutôt la première édition) de Paris (« der Pariser Nachdrucks (oder videlmehr Vordrucks »). Il dicte cette lettre car il est alité depuis deux semaines et, bien que complètement rétabli, il n’est pas encore capable de gérer par lui-même (« Ich muß diesen Brief diktiren, weil ich seit vierzehn Tagen bettlägerig wurde, und jetzt obwohl ganz in der Betterung, doch noch nicht im Stande bin, die Jeder selbst zu führen »)…
500 - 700 €

122
MUSIQUE
ALBUM amicorum d’Andrée VAURABOURG-HONEGGER ; 9 pages d’un album in-12, relié basane fauve avec ornements dorés.
La pianiste Andrée VAURABOURG (1894-1980) épouse en 1926 Arthur Honegger. Dans son album, 9 P.A.S. par Jacques COPEAU (en souvenir du Roi David, 18 novembre 1925), Ernest ANSERMET (1926, disant sa joie « de diriger le Concertino de notre Arthur avec sa dédicataire et parfaite intérprète Andrée Vaurabourg »), Jascha HEIFETZ (Boston 1929, « To Madame Honegger »), Vladimir HOROWITZ (Boston 10.XI.1929), Alexandre GLAZOUNOW (citation musicale de sa 1ère suite pour piano op. 2 , Boston janvier 1930), Serge PROKOFIEFF (ligne de musique sur le nom de Bugatti, 1930), Manuel de FALLA (2 mesures du Retablo , 1930), Serge RACHMANINOFF (un accord avec point d’orgue, Paris 1931), Serge LIFAR (avec dessin d’une aile, 1935).
2 500 - 3 000 €
On joint 4 partitions brochées d’Arthur HONEGGER : – [Un oiseau blanc s’est envolé ], fac-similé de la partition d’orchestre (p. 3-30), annoté par Serge LIFAR avec son cachet ; – Le Cantique des Cantiques , fac-similé de l’acte I en réduction piano (26 p.), avec annotations de Serge LIFAR pour sa choréraphie ; – Le Cantique des Cantiques (Heugel, 1938) avec un envoi a.s. à Serge Lifar, chorégraphe de ce ballet : « pour Serge Lifar avec la reconnaissance de son collaborateur et ami A. Honegger » (avec signatures et cachets de S. Lifar) ; – L’Appel de la Montagne (Salabert, 1944), avec argument ronéoté joint. Plus Je suis compositeur (Éditions du Conquistador, 1951, broché).
PROVENANCE
Serge LIFAR (Hôtel des Ventes de Genève 13 mars 2012, n° 377).

123
PAGANINI Niccolo (1782-1840)
L.A.S. « Nicolò Paganini », [Londres] mercredi, à Antonio PACINI « negoziante di musica » à Paris ; 1 page in-8 sur papier rose, adresse ; en italien.
Affectueuse lettre adressée à son ami Pacini, dans laquelle il lui dit combien il regrette le départ de son cher fils de Londres : « Il vostro caro ed adorabile figlio Emiliano » va le quitter dans quelques minutes. C’est un moment bien triste, et il exprime à son ami toute sa tendresse et celle de tous ceux qui ont fait sa connaissance : « Questo è momento troppo tristo per me di tenerezze di tutti quelli che hanno avuto il bene di conoscerlo, et trattarlo ». Sa conduite à Londres a été exemplaire, et il retourne dans les bras de son cher papa. Et Paganini annonce sa venue dans quelques semaines à Paris….
1 000 - 1 500 €

124
PUCCINI Giacomo (1858-1924)
6 L.A.S. « Giacomo » ou « GPuccini » (une non signée), [1917-1924], à sa famille ; 7 pages in-8 ou in-12, dont 4 cartes postales avec adresse ; en italien.
Correspondance familiale à sa mère, son frère et ses nièces.
[Milan] Dimanche soir [9 mars 1884], à sa mère Albina PUCCINI à Lucca, à propos du catalogue de la bibliothèque familiale, dont il voudrait vendre des livres, ayant besoin de quelques sous et il essaiera d’en tirer quelque chose : « Mi raccomando che sul serio pensi al Catalogo dei libri , perché ho bisogno di qualche sgheroo e voglio tentare se mi riesce ricavarne qualche cosa »... [Puccini com’ era , Marchetti, n° 34]. [Milan vers 1880-1883 ]. Billet à son frère Michele PUCCINI, avec qui il vivait en colocation chez la Signora Linda : comptes, achat de chocolat… [Lucca 3 juin 1885], à son frère Michele PUCCINI, au Conservatoire de Milan. Il le charge d’informer la Signora Linda qu’il ne peut accepter sa demande (d’augmentation de la pension), et de lui répéter que la chambre est définitivement vide et qu’elle doit envoyer le compte. Il charge Michele du déménagement ; qu’il travaille et ne soit pas un cochon : « Fa’ il trasloco, come si disse. Ripetile che la camera è definitivamente in libertà e che essa mi mandi il conto definitivo. Lavora e non fare il porco »… [Puccini com’ era , Marchetti, n° 95].
Milan 28 avril 1912 , à sa nièce Albina FRANCESCINI, la priant d’aller à Viareggio pour régler diverses affaires : « Bisogna che Raffaello scriva un biglietto a Monari e Carlino Marsili lo accluderà all’onorario che gli sarà spedito. Dunque cerchi di andare a Viareggio per fare tutto questo. Bianchini mi scrive una lettera cosi buona e disinteressata che veramente commuove ma non è giusto che lui rimanga senza un compenso dopo tutto quello che ha fatto e speso. Ti chiedo un consiglio, io non so né saprei cosa fare ». Puis il demande des nouvelles de la famille…[Puccini com’ er a, Marchetti, n° 411]. [Milan 6.X.1917 ], à sa nièce Alba del PANTA à Lucca, à la veille de la première de La Rondine à Milan. « Buon per voialtre che non siete alle prese cogli artisti e direttori d’orchestra! Rondine andrà domani. Dio me la mandi buona: cani! Ricani! Riricani! Basta, speriamo bene »…. (Bonne chance à vous qui n’avez ni artistes ni chefs d’orchestre ! Demain Rondine . Que Dieu me garde. Des chiens ! Rechiens ! Super chiens ! Enfin espérons…) Il retournera aussitôt à Viareggio. Il a demandé qu’on lui laisse la moto et le « carrrozino » (side-car), sinon il sera comme en prison à Torre… Il donne l’adresse de son fils Tonio, soldat… [Puccini com’ era, Marchetti, n° 446].
[Viareggio 20.I.1924 ], au mari de sa nièce Nelda, Mario GIACCAI à Pescia. Il est inquiet et demande des nouvelles par carte postale ou téléphone…
3 000 - 4 000 €

125 125
SCHÖNBERG Arnold (1874-1951)
L.S. « Arnold Schönberg », Mödling bei Wien 30 décembre 1922, à Marya FREUND ; 1 page et demie in-4 dactylographiée avec quelques corrections à la plume, et son cachet encre en tête ; en allemand.
Intéressante lettre à la cantatrice Marya FREUND (1876–1966), relative au Pierrot Lunaire dont elle fut l’interprète inspirée. À propos de concerts à Paris et à Copenhague, celui de Paris (14 décembre) ayant été annulé, et de l’organisation d’un nouveau concert parisien où il devrait diriger le Pierrot . Marya Freund devrait chanter la Waldtaube et un groupe de ses anciens lieder : « eine Gruppe meiner älteren Lieder (etwa 4-6) ». Il dirigera sa Kammersymphonie, et pourra accompagner Waldtaube dans la version qu’il a retravaillée pour orchestre de chambre. On pourrait aussi penser à Erwartung, dont la partition avec piano n’a pas encore paru.
Schönberg s’inquiète des réactions lors de la dernière représentation parisienne du Pierrot Lunaire. À Genève et Amsterdam, il avait remarqué pour la première fois que « Madonna », « Rote Messe » et même « Kreuze » avaient suscité une certaine manière d’offense religieuse. Il n’avait jamais envisagé une telle possibilité auparavant, et rien dans toute sa vie n’a été plus éloigné de son esprit qu’une telle intention, car il n’a jamais été antireligieux, et même jamais vraiment irréligieux. Il a interprété ces poèmes beaucoup plus
naïvement que la plupart des gens, et il n’est pas certain que ce soit totalement injustifié. De toute façon, il n’est pas responsable de ce que les gens veulent interpréter dans le texte. S’ils étaient un tant soit peu musiciens, personne ne se soucierait du texte ; ils devraient plutôt siffler les mélodies. Or, le public musical d’aujourd’hui est capable de comprendre le texte, tout en étant par ailleurs complètement sourd à la musique ; et aucun succès au monde ne peut le tromper sur ce point.
« Was Sie mir von der letzten Pariser-Aufführung den Pierrot schreiben, beunruhigt mich. Ich bemerkte in Genf und Amsterdam zum erstenmale dass “Madonna”, “Rote Messe” und auch “Kreuze” irgendwie religiöses Aergernis erregen. Ich habe bisher nie an eine derartige Möglichkeit gedacht und nichts ist mir in meinem ganzen Leben ferner gelegen, als eine solche Absicht, da ich zu keiner Zeit meines Lebens antireligiös, ja auch eigentlich nie unreligiös war. Ich habe diese Gedichte scheinbar überhaupt viel naiver aufgefasstl, als die meisten Menschen und bin noch nicht ganz ungewiss, ob das so durchaus unberechtigt ist. Jedenfalls bin ich für das, was die Leute aus dem Text herauslesen wollen, nicht verantwortlich.Wären sie musikalisch, so würde sich um den Text kein Mensch scheren. Statt dessen würden sie die Melodien nach pfeifen. So aber versteht das heutige Musikpublikum im besten Fall den TEXT, während es im Uebrigen vollständig musiktaub ist-darüber kann mich kein Erfolg der Welt täuschen »…
3 000 - 4 000 €
126
SCHRATT Katharina (1853-1940) actrice autrichienne, maîtresse de l’empereur François-Joseph.
L.A.S. « Katharina Schratt », Hietzing 15 mai 1897, à l’Empereur FRANÇOIS-JOSEPH ; 2 pages in-8 ; en allemand.
Lettre à son amant l’Empereur Franz Joseph. « Euer Kaiserlichen Hoheit sage ich meinen besten und herzlichsten Dank für das reizende Geschenk! Ich bin sehr erfreut und glücklich, daß die Gedichte von Frauengruber Gnade vor Eurer Majestät Hoheit strenger und kunstverständiger Kritik gefunden haben »…
Traduction : À votre Altesse impériale, j’adresse mes meilleurs et mes plus chaleureux remerciements pour le magnifique cadeau ! Je suis très contente et heureuse que le poème de Frauengruber ait trouvé grâce aux yeux de votre Majesté impériale, dont le sens artistique critique est si développé et si sévère…
800 - 1 000 €
On joint un brouillon autographe au crayon (4 pages et demie in-8).
127
SCHUMANN Robert (1810-1856)
L.A.S. « Robert Schumann », Düsseldorf 30 mai 1853, [au libraire-éditeur Adolph MARCUS] ; 1 page in-8 à son chiffre (légère fente) ; en allemand.
Au sujet d’un concours organisé à Londres pour une exposition, Schumann transmet à Marcus, chargé de réunir les compositions pour le jury d’arbitrage, la composition d’un artiste qu’il connaît, mais qui désire garder l’anonymat, afin de la transmettre à Londres pour le concours… « In dem Circular der Londoner Preisausschreibung für eine Messe ist Ihre Addresse als diejenige bezeichnet, durch deren Vermittelung Compositionen an das Schiedsgericht gelangen könnten. In dieser Voraussetzung bittet mich in ein mir bekannter, aber übrigens unbekannt bleiben wollender Künstler, die beiliegende Messe an Sie zu senden und im Laufe des Juni, da mit dem letzten die Concurrenz aufhört, nach London beischließen zu wollen »…
1 000 - 1 200 €
128
Richard (1864-1949)
L.A.S. « Richard Strauss », Bruxelles 20 novembre 1897, à un « cher maître » [Édouard COLONNE] ; 3 pages in-8 à en-tête Hôtel de l’Univers Bruxelles ; en français.
Préparation de son concert à Paris. Il envoie « les programmes de Bruxelles avec les titres et les traductions des chansons, que chantera ma femme. Il manque seulement Mort et transfiguration poème symphonique op. 24, dont le programme poétique suivera demain. Till Eulenspiegel dure 16 minutes Mort et transfiguration 20 minutes 4 chansons avec orchestre circa 12 minutes et c’est la cause, pourquoi je vous prie, de permettre, que ma femme chanterait une deuxième fois avec piano [...] recommencer avec 1) 4 mélodies (avec l’orchestre) 2) Les Équipées de Till Eulenspiegel 3) 3 mélodies (avec le piano) (durent 6 minutes) a) Le jour des Trépassés b) Rêve crépusculaire c) Sérénade. 6) Mort et transfiguration. Tout cela dura une heure environ ! » Pour les répétitions, il demande « de répéter le Quatuor et les instruments à vent séparés, parce que ces deux poëmes sinfoniques, surtout Eulenspiegel sont très très difficiles, aussi pour un orchestre Colonne !! »...
3 000 - 3 500 €
129
STRAUSS Richard (1864-1949)
L.A.S. « Richard Strauss », « Wien III Jacquingasse 10 » [vers 1922] ; 1 page et demie in-8 à son en-tête D r. Richard Strauss ; en allemand
Au sujet du programme de deux concerts. Les programmes choisis sont beaucoup trop longs et impossibles (« viel zu lang. Zugabe unmöglich! ». Il propose : « I. a) Mozart G moll oder A dur, b) Beethoven Leonore III, c) Don Quixote , d) Eulenspiegel oder Tod und Verklärung , II. a) Beethoven VIII, b) Vorspiel [Prélude] Tristan (ohne [sans] Liebestod ), c) Don Juan oder Zaratustra , d) Zaratustra oder Eulenspiegel »…
1 500 - 2 000 €
130
STRAUSS Richard (1864-1949)
L.A.S. « Richard Strauss », Garmisch 18 juin 1936, à un ami italien ; 2 pages in-8 à son en-tête Dr. Richard Strauss Garmisch ; en français.
Au sujet d’un concert à Venise. Il se réjouit « d’être exécuté sur la magnifique Piazza San Marco. Est-ce que vous croyez que ma “vie d’héros” [Ein Heldenleben ] serait bonne pour cette illustre occasion ». Il avoue ne plus connaître « la jeune génération » des compositeurs allemands, et ne peut recommander que ses contemporains : Max SCHILLINGS, Siegmund von HAUSEGGER, Emil von REZNICEK et Georg SCHUMANN, indiquant pour chacun une œuvre : « Ce sont des œuvres moins connus hors d’Allemagne ». Il termine en envoyant ses « meilleurs félicitations pour la grande victoire de votre patrie en Afrique »… 800 - 900 €
131
TOSCANINI Arturo (1867-1957)
L.A.S. « Arturo Toscanini », Paris 22 novembre 1935, à Ugo BURGHAUSER des Wiener Philarmoniker à Vienne ; 3 pages in-8 à en-tête de l’Hôtel Scribe, enveloppe timbrée ; en italien.
Au sujet du programme du premier concert. Il terminera par la Bacchanale de Tannhäuse r, pour finir « pianissimo », ce qui devrait faire beaucoup d’effet. On pourrait ajouter une pièce brève comme la « Marcia Rakowski » de Berlioz. Il a la musique d’orchestre de Sibelius et Wagner ; il faudrait demander celle de Castelnuovo Tedesco au représentant de la maison Ricordi…
400 - 500 €




132
WAGNER Richard (1813-1883)
L.A.S. « Richard Wagner », Zürich 31 janvier 1853, [au chef d’orchestre Eugen SEIDELMANN] ; 4 pages in-8 (marques de plis et lég. rousseurs à la dernière page) ; en allemand.
Importante lettre inédite sur ses opéras au chef d’orchestre sorcier qui les dirige à Breslau (Wrocław).
[Eugen SEIDELMANN (1806-1864) était kapellmeister au Stadttheater de Breslau, où il dirigea en octobre 1852 Tannhäuser, repris douze fois dans la saison, puis, en janvier 1853, Der fliegende Holländer (le Vaisseau fantôme ), et Lohengrin en 1854.] Wagner remercie avec enthousiasme son cher sorcier des bonnes nouvelles qu’il lui annonce, comme un choc bienfaisant : il gisait sur son lit, la tête lasse et épuisé, réfléchissant à sa triste existence, quand le choc de sa lettre l’a immédiatement soulagé. Il remercie son ami, et est pleinement satisfait du succès annoncé : ce n’est que là où il est déjà aimé que le Hollandai volant (ce triste enfant d’une période décisive et difficile de sa vie) peut être accueilli avec affection et compris. Sa couleur particulière, cependant, est rarement perçue. Néanmoins, il sera agréable de se plonger de temps à autre dans l’atmosphère du Hollandais , et Wagner partage l’avis de Seidelmann qu’il ne durera pas aussi longtemps que Tannhäuser, et il conseille d’arrêter lorsque cet opéra commencera à fatiguer au fil des représentations, mais de le jouer cependant régulièrement : à Cassel, il est resté au répertoire pendant dix ans. Il encourage Seidelmann à ne jamais perdre de vue le Hollandais , mais à le reprendre de temps en temps : après ces interruptions, il produira alors à chaque fois un effet plus intense et saisissant. Avant Lohengrin , Wagner aimerait rencontrer personnellement Seidelmann, et l’invite à faire un voyage en Suisse à l’été ; il le logera chez lui. En juin, LISZT viendra lui rendre visite, ainsi que Robert FRANZ, et quelques amis. Ce serait merveilleux de pouvoir tous les réunir et célébrer une fête exceptionnelle ! Il salue MOSEWIUS [Johann Theodor Mosewius (1788-1858), basse et chef de la Singakademie à Breslau, où il avait accueilli Wagner en 1848], le magnifique orchestre et les chanteurs…
« Sie lieber Hexenmeister ! Wie überraschend sind Sie immer für mich ! Ein wahres Wunder ! – Weiss Gott, kein andrer Erfolg will mich recht freuen : alles sonstige geht so zäh, schwierig und schmierig von statten ; eh’ mir von wo anders her eine gute Nachricht kommt, bin ich bereits so gepeinigt und ermüdet gegen den Eindruck, dass sich meine hiesigen Freunde immer wundern, warum mir diese Erfolge keine rechte Freude machen ! – Sie kommen mir stets wie ein wohltätiger Schreck : so war es heute, als ich kopfmüde und abgespannt auf’s Ruhebett warf und über mein trübseliges Dasein nachdachte. Der Schreck hat mich nun sogleich wohlauf gemacht. Ihr Brief, und die ganze Art Ihres Mittheilung war aber auch ganz dazu geeignet ! Meinen grössten, herzlichsten Dank für diese Wohlthät ! – Mit dem Charakter Ihres Erfolges bin ich vollkommen zufrieden : nur, wo man mich bereits lieb gewonnen hat, kann der “fliegende Holländer” (dieses Schmerzenskind eines entscheidenden, schwierigen Periode meines Lebens) auch mit Liebe aufgenommen und verstanden werden : seine eigenthümliche Farbe ist allerdings aber nur seltner dem Auge vorzuführen : Sie ist eben etwas ganz, was man gewöhnlich nur gern in der Mischung gewahrt. Dennoch wird es von Zeit zu Zeit geliebt werden, sich einmal ganz in die Stimmung zu versenken, die der Holländer erweckt, und ich nehme Ihre Meinung, er werde kein so langes Leben wie der Tannhäuser haben, nur in dem Sinne an, dass ich Ihnen rathe darauf zu halten, dass, wenn jetzt diese Oper nach den nächsten Wiederholungen zu ermüden beginnt, damit ausgesetzt werde, nur aber, um ihn im Laufe der Zeit ab und zu immer wieder einmal vorzuführen ; auf diese Art kann er Ihnen wirklich auch von Nutzen sein : in Kassel ist er so zehn Jahre lang auf dem Repertoire geblieben. Sind wir hierin einverstanden, so lege ich es vor allem Ihrer an’s Herz, nie den Holländer ganz aus dem Auge zu verlieren, sondern von Zeit zu Zeit die Direction an ihn zu erinnern : es wird – nach gewissen Unterbrechungen – dann jedesmal eine gewisse gesteigerte, auffallende Wirkung machen.
Verhüte es aber der Himmel, dass Sie mir nun bis zum Lohengrin nicht wieder schreiben wollen ! […] Vor allem aber sehne ich mich sehr, Sie persönlich kennen zu lernen : ist es Ihnen denn nicht möglich, nächsten Sommer einen kleinen Urlaub zu erhalten ? Sie machten dann eine – jetzt so leicht ja mögliche ! – kleine Schweizerreise, und wohnten – so lange es Ihnen gefällt – bei mir […] Im Juni kommt Liszt, auch Robert Franz, und hoffentlich noch einige meiner Freunde zu mir : wie schön, wenn Sie ic halle zusammenträfen : wir könnten dann wirklich einmal ein seltenes Fest feiern ! […] Grüssen Sie bestens Mosewius, und den Gruss Ihres prächtigen Orchester, sowie der Sänger, erwidern Sie von mir aus vollem Herzen ! »…
5 000 - 7 000 €
PROVENANCE
vente Sotheby’s 17-20 mars 1930, n° 808 ; coll. Karl Hahn, Esq., Londres. – Wagner Briefverzeichnis N r. 1146

133
WAGNER Cosima (1837-1930)
L.S. « C. Wagner », Venise, Palazzo Vendramin 1er février 1883, à Franz SERVAIS ; 2 pages in-8 (fente au pli réparée) ; en français.
Quelques jours avant la mort de Wagner (13 février au palazzo Vendramin).
[Le compositeur Franz SERVAIS (1846-1901), compositeur et chef d’orchestre, avait été l’élève de Liszt, père de Cosima. Chef d’orchestre de la Monnaie à Bruxelles, il y a dirigé les œuvres de Wagner.]
« C’est bien aimable à vous d’avoir songé à moi à propos de la représentation de l’Anneau du Nibelungen à Bruxelles […] Nous sommes vraiment satisfaits pour nos vaillants amis du dehors que le résultat de cette mise en scène était favorable et qu’ils n’étaient pas éprouvé la contrariété de voir les efforts qu’ils font pour propager leurs convictions artistiques déjouées à nouveau, par les circonstances contraires. Il faut avouer, que l’expérience était risquée l’œuvre elle-même la plus en dehors des habitudes de tout les public, exigeant peut-être plus que toutes les autres une intérprétation model et entièrement inusiter, et un public étranger à la langue et aux mythes de cette œuvre »… Elle espère le voir en juillet à Bayreuth…
500 - 700 €


134
ARTAUD Antonin (1896-1948)
L.A.S. « Antonin Artaud », Paris 20 mai 1935, [à Cécile DENOËL] ; 1 page in-4.
Sur sa pièce Les Cenci, créée le 6 mai 1935 aux Folies-Wagram, où l’actrice Cécile Denoël (femme de l’éditeur) jouait le rôle de Lucretia. Artaud ne veut pas laisser s’achever cette série de représentations « sans vous remercier de la fermeté extraordinaire et qui a eu à mes yeux quelque chose d’héroïque avec laquelle, seule de toutes les actrices et de tous les acteurs des Cenci vous êtes demeurée sans dévier dans la ligne de votre rôle, ne descendant pas un instant et à aucune des quinze représentations au dessous du diapason »... Cette conscience, ce « grandiose acharnement » l’a d’ailleurs fait remarquer « pour beaucoup plus émouvante, sincère et vraie que le premier rôle féminin [Lady Abdy jouait Béatrice Cenci]. Soyez-en inoubliablement remerciée ». Il ajoute que si tout le monde avait su maintenir « l’atmosphère, la vie et la tension obtenues aux dernières répétitions nous aurions eu un triomphe écrasant au lieu d’un succès discuté et qui ne touche qu’à certains morceaux du spectacle ».
1 000 - 1 500 €

135
BEAUVOIR Simone de (1908-1986)
2 MANUSCRITS autographes, [1926-1927] ; 2 pages et quart in-fol. et 17 pages in-8.
Deux écrits de jeunesse.
Le premier, rédigé vers 1926, à l’encre bleu pâle sur un bifeuillet ligné, après une citation de Paul Valéry en épigraphe sur « le réel à l’état pur », commence ainsi : « Supposons une femme qui cherche la vie à l’état pur. Enfant, elle désapprend le plaisir. À 18 ans une première fois l’amour frivole, à 20 ans l’amour profond. Elle cherche la gloire et désapprend la gloire. Elle décide de se suffire. Long et douloureux apprentissage »…
Le second, qui daterait de 1927, est un récit en 4 chapitres, écrit à l’encre bleu nuit au dos de traites bancaires vierges, avec quelques ratures et corrections, et paginé II à XVIII. « Madeleine eut aux lèvres un goût d’infini lassitude lorsqu’elle comprit, en entrant dans le salon terne qu’il lui faudrait toute cette soirée encore supporter le poids d’elle-même. Des mots prévus venaient goutte à goutte mourir contre l’indifférence. Et c’est d’une voix étrangère qu’elle y faisait des réponses trop brèves, sans que rien vint la distraire de son ennui solitaire »…
Ces deux écrits de jeunesse, qui sont en grande partie autobiographiques, se rattachent aussi à la personnalité de son amie intime Élisabeth Lacoin dite « Zaza », personnage central des Mémoires d’une jeune fille rangée , dont la vie morale et sentimentale fut écrasée par le milieu familial et la société bourgeoise, et dont la mort à 21 ans fut un drame pour Simone de Beauvoir. Voir S. de Beauvoir, Cahiers de jeunesse 19261930 (Gallimard 2008).
1 500 - 2 000 €
136
BEAUVOIR Simone de (1908-1986)
2 MANUSCRITS autographes, Philosophie de l’amour, [1927] ; 4 pages in-fol. (bord sup. un peu effrangé) et 7 pages in-8.
Notes de travail sur l’amour pour la licence de philosophie, vers avril 1927.
Les deux grands feuillets titrés Philosophie de l’amour, à l’encre bleue avec des additions au crayon, se présentent sous forme de plan, avec des notes. « philosophie pas psychologie – c.à.d. signification métaphysique de l’amour […] Il y a moi – il y a l’autre – vivre c’est essayer de faire rejoindre moi et l’autre »… Etc. Avec des références à Platon, Spinoza, Proust (« description psychologique »), Bergson (« sympathie et intuition »), Valéry, Leibniz, Simmel (« amour et désir – amour et possession »)…
Les petits feuillets sont rédigés à l’encre bleue au dos de traites bancaires vierges, et paginés de I à VII : « Les poètes et les psychologues n’ont point de sujet auquel dans leurs chants ou leurs études ils reviennent avec plus de complaisance qu’à celui-ci : l’amour. Mais qui les lit avec quelque attention s’apercevra bientôt que, le nommant sans cesse, ce n’est presque jamais de lui qu’ils parlent […] ils s’attachent à tout autre chose qu’à lui : ils décrivent les associations d’idées qui présentent son apparition – ou les actes de passion auxquels ils donnent naissance – et aussi les autres sentiments qui dans chaque individu se mêlent à l’amour même lui donnent sa physionomie originale et à chaque fois nouvelle – bref, toutes choses par quoi l’amour s’exprime ou qui se combinent à lui, mais non l’acte même d’aimer »… Etc.
Voir S. de Beauvoir, Cahiers de jeunesse 19261930 (Gallimard 2008).
1 500 - 2 000 €
137
BECKETT Samuel (1906-1989)
Tapuscrit avec signature autographe « Samuel Beckett », [ En attendant Godot ] : 1 page in-4.
Page dactylographiée de sa propre traduction en anglais de sa pièce En attendant Godot, publiée en France en octobre 1952 aux Éditions de Minuit, quelques mois avant la création le 4 janvier 1953 au Théâtre de Babylone. Samuel Beckett traduit lui-même la pièce en anglais et la publie à New-York en 1954 (Grove Press). La première représentation anglaise eut lieu à Londres en août 1955.
La page est un extrait de l’acte II, dialogue entre Vladimir et Estragon avec la fameuse réplique : « We’re waiting for Godot », depuis la réplique de Vladimir : « Ah ! I see what it is. Yes, I see what’s happened », jusqu’à cette autre : « What about trying them ? ».
On relève une correction autographe de Beckett à la ligne 3, corrigeant « elemantary » en « elementary »).
500 - 700 €
138
BLOY Léon (1846-1917)
MANUSCRIT autographe, Notes, [1871-1873] ; 21 pages sur 12 feuillets petit in-4 et 1 page in-8 dans un cahier cartonné, dos toilé.
Cahier de notes de lecture, tenu à Périgueux entre 1817 et 1873, avec titres calligraphiés. L’écrivain y a soigneusement transcrit les passages les plus importants de ses lectures d’alors : Les Moines par l’abbé Martin (1867) lu en « Août 72 », VIII notes ; Discours de l’Estat et des grandeurs de Jésus par Pierre de Bérulle (1623, éd. de 1866), lu en « Septembre », XXXVI notes (la note XXXVII a été découpée) ; 2 notes sur la Vie de St Vincent de Paul par l’abbé Maynard ; 33 notes (les 10 premières chiffrées au crayon bleu) de La Légitimité par Blanc de Saint-Bonnet ; 10 pages de notes du Mémorial mnémonique de l’histoire de France, de 350 à 1769. Sur 3 feuillets détachés, note d’après la Recherche de la vérité de Malebranche, liste d’articles du Nain Jaune sur les Théâtres, et prières en latin. Plus une petite page de notes bibliques.
400 - 500 €


139
BOUSQUET Joe (1897-1950)
L.A.S. « Joe Bousquet » (signée en tête), Villalier 25 octobre 1925, à André BRETON ; 6 pages in-4 à l’encre bleue (trous de classeur, quelques bords un peu effrangés).
Très longue lettre à André Breton, sur les rapports entre le surréalisme et la révolution russe.
« Bien cher André Breton, Votre silence me navrait. Mes pensées perdent si vite leur couleur dans cette profonde absence de toute intervention extérieure que j’en suis vite à douter de mon cœur si je lui demande jouer votre partie »... Il a reçu une lettre de GALA ELUARD, « charmante dans sa sévérité »… Il a eu des « crises interrompues de fièvre qui jouent régulièrement en moi le bel automne. […] J’ai le cœur plus près des sens, me semble-t-il... et plus qu’autrefois des ailes dans les mains. Mes pensées et mes rêves se détachent plus nettement dans cette brume “d’une autre nature” qui semblait jusqu’à hier porter dans mon esprit la malédiction de ma chair. Je rêve plus loin et mieux ; et en même temps, mes désirs semblent aller moins loin, amassant à mesure qu’ils s’affirment une manière de dynamisme »… Il a commandé le LÉNINE. « La première lecture m’avait trouvé incertain (la fièvre peut-être) mais je crois plutôt maintenant que ce livre ne doit pas être lu comme il a été écrit, que pour nous, c’est d’un autre côté qu’il faut l’ouvrir. […] Laissons donc le côté épique du livre : il contient des vérités plus belles que les mensonges. La lumière dont il est plein emporte le rêve vers des terres miraculeuses où les éléments obéissent. Il faut sans cesse lever les yeux vers je ne sais quel point de feu où s’élabore le chiffre dont même nos pensées ne sont que les attributs. Il doit rendre la vie à toutes les âmes de phraseurs maigres en leur soufflant – et c’est par ce point qu’il faut l’aborder – cette évidence que l’homme-sommet
est inséparable du massif où, miraculeusement, le hasard veut qu’il brille – massifs déterminés par des méridiens purement spirituels, bien entendu, ethniques si l’on veut dans le sens où les peuples reproduisent à leur manière des lignes de force dont notre pensée détient aussi le secret »...
Une nouvelle crise de fièvre l’ayant empêché de finir, il commence une nouvelle lettre : « j’ai épuisé tous ces jours-ci les trésors rouges et jaunes de la fièvre activée par les cahots d’une mauvaise automobile ». Il signale son article (signé d’un pseudonyme) sur François-Paul ALIBERT, qui « est un grand cœur et un très bon poète : c’est lui que j’aime le plus volontiers dans la génération de Paul Valéry. Je l’aime pour le courage qu’il a mis à défendre en somme la faute de français. Vous m’entendez bien. Il a du tempérament. Vous dirai-je que presque tous ses livres ont été édités à ses frais à Carcassonne, qu’il est pauvre, qu’il a cruellement souffert. Je lui dois de beaux exemples de courage »... Puis il revient à LÉNINE et à son style : « Art de tout ramener à l’essentiel – comme Paul Eluard – comme André Masson – comme nous tous, quand nous rêvons. Lénine de par le mystérieux pouvoir de choisir et de vouloir régnant sur le chaos. J’admire cette conception de révolution permanente. Révolution dont nous annonçons les phases qui s’appuie sur les mouvements de nos cœurs. Non pas “tout détruire”. Mais “ne rien accepter comme établi” . […] Je ne voudrais pas que chez le plus insignifiant des surréalistes on pût relever la moindre trace d’une rétrogradation »… Et il commente l’article consacré par Breton à Lénine dans la Révolution surréaliste : « Le surréalisme est un ensemble de recherches spirituelles, un état d’esprit, non plus une attitude de refus, mais, maintenant une attitude de combat. C’est son reflet sur les murs de la cité qui compose avec eux le traité aisément lisible selon lequel se dessinerait une révolution sociale »… Etc.
1 500 - 2 000 €

BRETON André (1896-1966)
L.A.S. « André Breton » (minute), Paris 5 juillet 1935, au directeur de la Nouvelle Revue Française ; 1 page in-4 remplie d’une fine écriture à l’encre verte, bleue et noire avec de nombreuses ratures et corrections.
Sur le suicide de René CREVEL. Brouillon très raturé et corrigé du droit de réponse de Breton, violemment mis en cause par Marcel JOUHANDEAU lors du suicide de René CREVEL (18 juin). Breton demande d’insérer ce texte dans la revue à la même place et dans les mêmes caractères.
« Comment ne serais-je pas blasé sur le compte des injures qui dans le monde littéraire ou politique peuvent atteindre l’homme qui ne compose pas, qui persiste à juger et à agir selon son esprit et son cœur ? Les surréalistes ont été présentés successivement comme une bande d’impuissants, de chacals, de brigands, qu’il pourrait tout au plus s’agir de rééduquer par le travail forcé comme en URSS. [...] La grossièreté de cette manœuvre n’en exclut pas toute la malignité. La confiance que m’accorda René Crevel et qui lui dicta le propos extrême que rapporte M. Jouhandeau : “Quand je ne croirai plus en rien, ni en moi ni en personne, je croirai encore en Breton”, force m’est aujourd’hui de faire abstraction de l’émotion qu’elle me donne pour m’élever seulement contre le parti scandaleux qu’on cherche à en tirer. […] Crevel aurait été victime de l’“admiration dangereuse” qu’il me portait »… Etc.
1 500 - 2 000 €

141
BRETON André (1896-1966)
L.A.S. « André Breton », Paris 29 juillet 1957, à Bernard POISSONNIER ; 1 page et demie in-8.
Au sujet de Giorgio de CHIRICO. « Ce que vous m’apprenez des derniers agissements de M. de Chirico ne me surprend aucunement. Ses déclarations tonitruantes contre la peinture moderne auxquelles la presse a fait écho nous renseigneraient à elles seules sur son équilibre. C’est un très curieux cas qui appellerait une étude clinique. De mes yeux je l’ai vu recopier une de ses toiles (Les Muses inquiétantes ) qui était déjà dans une collection pour vendre la copie comme original. En 1943, alors que j’étais à New York, j’ai appris qu’il contestait, sur les reproductions que j’en avais données […] l’authenticité de deux toiles (La Muse du Poète et un Intérieur métaphysique ) qui ne pouvaient être que de lui. Il a antidaté bon nombre de ses tableaux », et même authentifié des « faux caractérisés »…
On joint une P.S., 14 décembre 1959 (demi-page in-4 à en-tête de la Galerie Daniel Cordier), reçu d’une toile de Chirico prêtée par B. Poissonnier (pour l’exposition Eros).
400 - 500 €
142 CANETTI Elias (1905-1994)
L.A.S. et L.S. « Elias Canetti », Londres 11 décembre 1963 et 22 juillet 1964, à Eva Maria DEMISCH, du Frankfurter Allgemeine Zeitung ; 1 page et demie petit in-4 et 1 page in-4 ; en allemand.
Il la remercie chaleureusement d’un article sur sa soirée littéraire à Francfort… Il est de retour à Londres après une absence de six semaines, il y restera tout le mois d’août et sera heureux de la revoir…
500 - 600 €
143
CÉLINE Louis-Ferdinand (1894-1961)
L.A.S. « Louis F », Huelgoat ce 6 [octobre ? 1942, à son ami le peintre GEN-PAUL] ; 2 pages in-fol.
Il fait allusion à Tinou, la femme de LE VIGAN : « à force de se suicider elle va finir par réussir un jour ou l’autre. Ah ! les amants infidèles c’est aussi grave que la Volga. Tout y passe ! » La vie est difficile : « on mange assez peu – et on vit au Sana. Tu n’aimerais pas. C’est un concert de toux du matin au soir. Aucun autre endroit. La troupe partout. DENOËL toujours ergoteur et jésuite. Il faut que je rentre pour me défendre. C’est la vie ». Il n’a pas obtenu de papier de l’ambassade : « Je ne suis pas très piffé, je pense ». L’approvisionnement est difficile et risqué avec le marché noir : « Pour la guerre – rien de neuf en fait – on y laissera nos os – au mieux de vieillesse »…
1 000 - 1 500 €

144
CÉLINE Louis-Ferdinand (1894-1961)
Cahiers de l’Herne. Paris, 1963 et 1965 ; 2 volumes in-4, demi-maroquin noir, lithographies montées sur les plats, étui (dos un peu éraflés).
Réunion complète des deux Cahiers de l’Herne consacrés à Céline et mis en œuvre par Dominique de Roux (1935-1977).
Ils regroupent de nombreuses illustrations et photographies, des témoignages, des extraits de la correspondance, de nombreux écrits inédits, des textes et études sur Céline.
Exemplaires du tirage de luxe : chaque volume est un des 80 exemplaires numérotés (n° 35 et n° 42). Le premier est illustré d’un portrait de Céline par Gen Paul, de 2 lithographies originales en deux et trois couleurs par APPEL et de 2 lithographies en noir de MAHÉ et DELFAU. Le second contient une illustration originale de GEN PAUL, et 7 feuillets autographes. On a relié en tête 7 feuillets autographes de Céline, premiers jets de chapitres de D’un château l’autre et de Nord.
2 feuillets chiffrés 11 et 13 se rattachent au début de Nord, et à la promenade à Baden-Baden de Céline avec Mme von Seckt : « J’entends encore M me von Seckt. Écoutez M. Céline, si mon mari avait vécu nous n’aurions jamais eu d’Hitler ! »…
Une suite de 5 feuillets chifrés 264 à 268 correspond, avec d’importantes variantes, à une conversation de Céline avec Pierre Laval à Sigmaringen dans D’un château l’autre (Pléiade p. 240) : « Y a que vous pour incarner la France ! Voilà quelle était son idée de ce qui se passerait en Haute Cour... Y a que vous pour incarner la France ! Vous n’êtes pas d’avis Docteur ? Oh si Monsieur le Président ! Mais y a les autres ! […] Vous avez Thorez, Giraud, de Gaulle, Brinon, Bucart, le vieux en haut, Darquier de Pellepoix, encore au moins cinquante... cent autres... qu’ont des sortes de prétentions... – Le désordre Docteur ! le désordre ! – Tenez leur bombe atomique qu’ils la fassent éclater demain sur la Russie ou l’Amérique, qu’est-ce que ça donnera vous croyez Docteur ? – Je ne sais pas Monsieur le Président ! – Eh bien ça vous donnera l’Anarchie et l’Anarchie c’est tout […] – Eh bien docteur écoutez moi. Hitler là vous voyez, l’Hitler a rien inventé !... Et Daladier a rien inventé !... il lui a déclaré la guerre ! »...
2 000 - 2 500 €
PROVENANCE
Bibliothèque Dominique de VILLEPIN. Feux et flammes , I Les Voleurs de feu (28 novembre 2013, n° 213).



CHATEAUBRIAND François-René de (1768-1848)
L.A.S. « your faithfoul Brother », [au Mesnil] 21 juin [1811], à la duchesse de DURAS ; 4 pages in-4.
Sur le projet d’une société lui garantissant une rente de dix ans sur ses œuvres [les actionnaires, parents et amis, à la tête desquels Mme de Duras et Adrien de Montmorency, se rembourseraient sur le produit de ses écrits].
Il a quitté Verneuil pour venir au Mesnil chez Mme de ROSANBO, et il sera de retour le 29 ou 30 à la Vallée. Il parle des « projets de M. A. » [Adrien de MONTMORENCY] : « Il est mille fois trop bon et vous aussi. Je vous donne bien volontiers ma procuration à tous les deux et à lui en particulier pour arranger les choses comme vous l’entendrez. Vous ne pouvez faire rien que de bien et de noble, ainsi je suis sans crainte. Mes bons neveux m’ont offert entre eux deux 4000 francs par an pour le commencement de ma fortune. Ainsi vous voyez que voilà les affaires bien avancées ! Je crois que si on en vient à quelque chose de sérieux, je puis compter encore sur 4 à 5 personnes sures. C’est à vous et à votre ami à chercher et tracer un plan général. J’approuverai tout ce que vous ferez. Je veux toujours que mon travail soit la base de cet emprunt et que les actionnaires trouvent un ample dédommagement des avances qu’ils m’auront faites. Mais chère sœur j’attends dans les premiers jours de juillet une offre sérieuse d’un pays étranger [la Russie], et peut-être trouverai-je une autre patrie moins ingrate pour moi, et plus généreuse que celle-ci »… Il approuve à l’avance tout ce que fera M. A. « On peut commencer l’affaire. Car si celle de la Rus[sie] vient à manquer, je ne saurai plus guères que devenir. Il seroit pourtant bien triste de vous quitter pour toujours. Je suis charmé que vous soyez gaie et heureuse. Votre bonheur fera toute ma joie »… Il lui parlera une autre fois de son neveu Christian, « décidé à ne vouloir jamais entendre parler de femme, et je le fortifie dans cette idée. Le mariage est la plus grande des calamités »… Et il termine : « Bon jour chère et aimable sœur, à jamais your faithfoul Brother ».
1 000 - 1 200 €
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 24).
146
CHATEAUBRIAND François-René de (1768-1848)
L.A., [Vallée-aux-Loups] Vendredi 22 [novembre 1811], à la duchesse de DURAS ; 3 pages in-4.
Sur sa tragédie Moïse et allusion à l’affaire du discours académique.
Il a reçu la lettre de sa « chère sœur » : « Je vous ai écrit de Paris à peu près tous les détails de mon affaire. Je suis maintenant fort tranquille dans ma vallée. J’espère que tout est fini, et fini comme vous le voyez comme [je] le désirois. Ainsi tout est bien. Ne parlons plus de cela. […] Vous me menacez de ne pas venir à Paris ? et si je vous fesois la même menace ? et si nous allions tous deux en nous menaçant rester tous deux dans notre coin, ou venir tous deux à Paris ? Je suis homme à tout faire ». Puis il parle d’Adrien [de MONTMORENCY] : « Je l’ai vû. Je reconnois toutes ses bonnes qualités ; je lui suis très dévoué ; très reconnoissant. Il doit venir me voir la semaine prochaine. Que voulez-vous de plus ? Après cela, il me refroidit un peu parce qu’il a pour moi une si grande chaleur que j’ai toute la peine du monde à y croire. Cela est peutêtre bizarre de ma part mais cela est ainsi. Je m’accoutumerai à cette manière trop aimable, alors je serai tout-à-fait à lui ». Puis sur Moïse : « Vous croyez donc connoître le sujet de la tragédie ? Je crois en effet vous l’avoir conté. J’aurai deux actes en vers et trois en prose. Le troisième acte sera bientôt terminé en vers. J’ai retrouvé ma première lyre dont je me suis servi longtemps avant d’avoir écrit en proses. Je suis fort content ; j’ai des chœurs. C’est de la Bible toute pure, toute grande toute noble comme Athalie, à Racine près »... Correspondance générale, t. II, n° 539.
1 000 - 1 200 €
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 34).

CHATEAUBRIAND François-René de (1768-1848)
L.A., Paris 23 juin 1816, à la duchesse de DURAS ; 3 pages et quart in-4.
Très belle et longue lettre sur la politique, pendant la rédaction de De la Monarchie selon la Charte.
« Je ne reçois plus de lettres de vous, chère sœur ; cela me feroit encore beaucoup plus de peine, si je n’apprenois de temps en temps de vos nouvelles par M. de Duras. Il paroît que les eaux, qui peut-être à présent ne vous font pas un bien sensible, passent pourtant, et qu’elles finiront par vous rendre tout-à-fait la santé. Je m’en tiens toujours à ma prophétie : vous reviendrez à la vie, à la joie ; et vous survivrez à ceux d’entre nous qui paroissent devoir rester les derniers.
Je suis revenu à Paris pour le mariage [du duc de BERRY]. Demain je retourne à ma solitude, et je n’en sors plus. L’opinion publique paroît s’améliorer et le Royalisme gagne. Si le Ministère est assez insensé, comme il l’a fait jusqu’ici, pour contrarier ce mouvement, il sera entraîné, et tombera malgré lui, en fesant beaucoup de mal à la France. L’opinion des provinces n’est plus douteuse sur la chambre des députés ; cette chambre est en vénération ; et c’est s’aveugler que de ne le pas voir : il faut donc se rapprocher d’elle, et tout ira bien.
Je vais continuer mon travail ; je ne le ferai paroître que dans six semaines ou deux mois ; ainsi nous aurons le temps d’en causer. Quand quittez-vous les eaux ? Quel est votre plan, votre marche ? Revenez-vous à Paris ? On dit que les affaires de Rome vont finir ; si M. de BLACAS revenoit, et qu’on voulût bien m’envoyer à sa place, j’irois volontiers vivre et mourir en Italie. Un voyage vous feroit du bien ; Mouche [Natalie de NOAILLES] aussi pourroit venir ; et nous oublierions sous un beau soleil, au milieu des arts, la politique, les petites gens, et les trop longues inquiétudes qui nous agitent depuis tant d’années. Mouche m’a écrit ; elle me parle de ses promenades avec M[athieu] M[OLÉ]. La pauvre Mouche sera toujours légère, quoiqu’au fond excellente. Elle ne fera rien de M[olé]. Il n’y a ni fond, ni élévation chez lui. C’est une ambition commune qui parviendra comme toutes les ambitions de cette nature. Il est assez distingué pour n’être pas au dessous de l’administration, assez médiocre pour n’avoir point d’opposition violente, et assez peu délicat pour avaler tous les dégoûts et entrer par tous les moyens. Du reste il a un certain charme de caractère, et j’ai un foible marqué pour lui, quoique je ne l’estime point, pour ne rien dire de plus dur. Voilà bien des bavardages, chère sœur ; mais cela vaut encore mieux que la description des fêtes. […] nous sommes enchantés de M de la D sse de BERRY »… Correspondance générale, t. III, n° 761.
1 200 - 1 500 €
EXPOSITION
Chateaubriand (Bibliothèque nationale, 1969), n° 327.
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n°
148
CHATEAUBRIAND François-René de (1768-1848)
L.A., [Londres] 26 juillet 1822, à la duchesse de DURAS ; 4 pages in-4.
Belle lettre sur le Congrès, et sur le roman Olivier de M me de Duras.
« Je vous envoie une petite robe que j’ai été acheter moi-même au fond de la Cité », et il lui enverra les Mémoires de WALPOLE… Au sujet du Congrès : « Il ne me reste de rival redoutable que Mathieu [de MONTMORENCY]. Je vous ai dit tout mon plan. Conduisez la chose avec VILLÈLE dans le plus profond silence. Je suis bien aise que M. de BLACAS soit bien pour moi ; lorsque le ministère actuel s’est arrangé, je pensois qu’il eût été bon que M. de Blacas en formât partie, pour nous défendre contre DECAZES. […] Votre Budget avance et vous en serez bientôt aux affaires étrangères. Je m’attends à quelque attaque personnelle. Cependant j’ai si bien accueilli les libéraux voyageurs, qu’ils devroient un peu me pardonner. Vos lettres sont courtes. Je vois que vous en êtes au Roman [Olivier, roman sur l’impuissance]. J’admire votre audace. Mais savez-vous que dans un pareil sujet il faut tout dire et même les mots ? Comment ferez-vous ? Si vous n’en faites qu’un mystère, votre énigme sera froide […] Enfin nous verrons bien ».
Il annonce le départ de Léontine de NOAILLES « avec M. de Saluces pour l’Écosse. Je n’y entends rien. Le pays d’Ossian ne vaut pas celui du Grand-Capitaine [Gonzalve de Cordoue]. Pauvre et charmante Mouche [Natalie de Noailles] ! Le Duc, père, retourne samedi en France. Je l’ai comblé, mais qu’il est sot ! Son importance et ses cordons sont à mourir de rire ». Il suppose que Blacas a donné sa démission « à cause de la princesse mal gardée » [la princesse Esterhazy ?]. Quant à Adrien [de MONTMORENCY] :
« On peut pardonner à un homme la jeunesse, ou la vieillesse, mais c’est trop que deux enfances. Je ne réponds pas à votre Abbaye [M me RÉCAMIER]. C’est votre Dada . Radotez à votre aise. J’ai aussi mon Hobby-Horse : c’est de vous aimer ».
Correspondance générale, t. IV, n° 1747.
1 000 - 1 500 €
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 112).


[CHATEAUBRIAND].
DURAS Claire de Kersaint, duchesse de (1778-1828) 58 L.A. (une signée des initiales), Paris et Andilly, avrildécembre 1822, à CHATEAUBRIAND ; 275 pages in-8, une adresse à Vérone (légères salissures à quelques lettres, 2 petites déchirures).
Très importante et intéressante correspondance, véritable journal adressé à Chateaubriand, alors ambassadeur de France à Londres, puis plénipotentiaire au Congrès de Vérone [ce congrès de la Sainte-Alliance devait notamment alléger l’occupation autrichienne en Italie, et donna pour mission à la France d’envoyer un corps expéditionnaire en Espagne pour soutenir Ferdinand VII]. Nous ne pouvons donner ici qu’un trop bref aperçu de ces longues lettres. D’un style alerte, émaillées de citations de ses interlocuteurs et pleines d’appréciations personnelles, elles témoignent des efforts incessants déployés par M me de Duras pour favoriser la carrière diplomatique et politique de son « cher frère » et ami. Elle rapporte ainsi à Chateaubriand des événements et échos de la Cour et des milieux politiques ; elle confie discrètement ses activités littéraires, lance quelques piques contre Juliette RÉCAMIER et reproche souvent à son ami son égocentrisme monumental ; elle s’afflige que l’ambassade, premier grand « succès » de leurs efforts conjoints, ait nui à leur vieille amitié. Dans la narration de son inlassable activité pour faire désigner Chateaubriand comme plénipotentiaire au Congrès de Vérone, figurent fréquemment les noms de Joseph de VILLÈLE, ministre des Finances et à partir du 4 septembre 1822, Président du Conseil ; Mathieu de MONTMORENCY, ministre des Affaires étrangères ; François-Antoine HERMAN, directeur des affaires politiques aux Affaires étrangères ; Adrien de MONTMORENCY, ambassadeur de France à Madrid ; le marquis de CARAMAN, ambassadeur de France en Autriche, et plénipotentiaire au Congrès ; le comte de LAGARDE, ambassadeur de France en Espagne ; Lord LONDONDERRY, vicomte CASTLEREAGH, secrétaire d’État aux Affaires étrangères anglais ; le comte POZZO DI BORGO, ambassadeur de Russie en France ; Charles de MARCELLUS, premier secrétaire de l’ambassade de France à Londres, etc. 2 [et 3] avril. Affligée du départ du « tirannique, enfant gâté », elle se félicite néanmoins de ce « grand succès de tous nos travaux et de toutes nos espérances » : Chateaubriand aura une part dans les affaires de l’Europe… Selon Pozzo, « l’empereur de Russie veut qu’il soit dit qu’il fait la guerre à son corps défendant, qu’à tout prix il ne la veut point avec l’Europe […]. L’ennemi, le vrai ennemi, c’est celui que chacun a chez soi, le jacobinisme, et l’empereur de Russie tout comme un autre. Non dans sa nation, mais dans son armée ; tous ces petits officiers blondins »… La fin des Bourbons serait dans une guerre européenne… Elle parle de ROTHSCHILD : « pour avoir gagné tant d’argent d’une manière qui nécessite au moins de la prévision politique il falloit ne pas manquer d’esprit mais je ne soupçonnois pas la sagacité, la finesse et les grandes vues politiques que je lui ai trouvées, c’est une race étrange que ces juifs, ce Rothchild n’est en rien l’homme ridicule »… Elle rapporte des remarques de POZZO DI BORGO sur la politique autrichienne vers l’Angleterre et la Turquie… Vendredi saint [5 avril]. « J’ai fait arrêter toutes mes pendules pour ne plus entendre sonner toutes ces heures où vous ne viendrez plus, je suis triste à mort ce matin, ces romans m’ont fait du mal, ils ont été remuer au fond de mon âme un vieux reste de vie qui ne servoit qu’à me faire souffrir, […] c’est la peste que tous ces sentimens trop forts trop vrais pour le monde actuel, qui tuent ceux qui les ont et importunent ceux qui ne les ont pas »… [6-7 avril]. Réflexions sur leur amitié : « Une amitié comme la mienne n’admet pas de partage. Elle a les inconvéniens de l’amour, et j’avoue qu’elle n’en a pas les profits mais nous sommes assez vieux pour que cela soit hors de la question. Savoir que vous dites à d’autres tout ce que vous me dites, que vous les associez à vos intérêts, cela m’est insupportable »… 7 avril. Découverte d’un complot : des carbonari à Strasbourg, liés avec ceux d’Allemagne et d’Italie, avaient le projet « d’égorger tout ce qui n’étoit pas de la secte, de s’emparer de la place de s’y enfermer et d’en faire le point central de tous les jacobins de l’Europe »… 10[-11] avril. « Vous ne concevez pas le triomphe des libéraux, de la guerre, de la baisse des fonds, enfin ces démons ne se complaisent que dans le mal. […] dans
les ateliers des libéraux tout devient poison »… 24[-25] avril . Les libéraux ont fait le siège du comte WORONZOW, elle-même va écrire à M me de Nesselrode pour donner ses instructions à l’empereur. « Hier au soir ici, HUMBOLDT a été plus mauvais que je ne l’avois encore vu. Je disois que j’espérois bien que si la guerre éclatoit, elle seroit précédée d’un congrès dans lequel le sort de la Turquie seroit réglé d’avance, et que l’alliance européenne n’en seroit pas ébranlée, oui dit-il et ensuite il faudra faire marcher une armée contre les universités d’Allemagne, non, lui dis-je mais y exercer une bonne surveillance. Où veulent-ils en venir ? A un boulversement général en Europe. […] il n’est ici question ni de Russie, ni de Turquie, c’est la guerre du jacobinisme contre l’ordre social, voilà la seule, et la véritable guerre, le reste sont des fictions. […] Je voudrois bien que votre politique fût dirigée dans ce sens »… Il faudrait envoyer aux Grecs de l’argent, des armes, et tous les officiers séditieux qui incommodent ici… 29 avril. Long tête-à-tête avec VILLÈLE : « Je lui ai dit que s’il n’étoit pas le maître il falloit faire son paquet et s’en aller. Il dit qu’il le sera dans les grandes choses, alors j’ai tâché de lui persuader que ce que vous vouliez étoit grand . Il est fort maîtrisé par la Congregation ou les car il y en a deux ou trois [...] Quant au Congrès, il m’a bien dit qu’il y feroit ce qu’il pourroit mais pas assez nettement. Il dit même que le Congrès n’est pas tout à fait décidé, ce qui est faux. Je crois que vous le tourmentez »… 1er mai. Annonce de l’arrestation d’incendiaires, et anecdote sur la découverte d’un faux curé dans la paroisse du marquis d’Étampes ; on a saisi chez lui quantité de papiers et des chiffres. « Nous sommes enveloppés dans un réseau immense, toutes les iniquités de la révolution se donnent la main pour les former autour de nous, et les initiés parlent avec tant de confiance, que quelquefois ils me font peur […] Voilà ce que vaut mon amitié pour vous et tout le fruit que j’en recueille. Je vous déclare que si cela paroît, je conterai à tout le monde votre histoire de l’Abbaye. Je renverrai tous ces scandales à leur adresse. […] Cela révolte tout ce que j’ai de justice dans le cœur de voir que mon amitié et mon zèle pour vos intérêts aillent me faire vilipender partout »… 5-6 mai. « Qu’est-ce que cette affectation de ne pas me répondre un mot sur l’Abbaye [M me RÉCAMIER] dont je vous parle sans cesse ? Craignez-vous de vous compromettre avec la dame en écrivant ce que vous avez si souvent dit ? Espérez-vous me lasser d’en parler, à force de ne pas répondre ? C’est savoir déjà trop bien votre métier cher frère, et vous n’avez pas compté sur deux grands obstacles pour déjouer vos calculs, l’amitié, qui est détruite, par tout ce qui est réserve, dissimulation, ménagement […] secondement vous avez oublié que j’étois bretonne, et que dès que je m’appercevrois de vos réticences, toute ma sincérité naturelle se révolteroit et s’efforceroit de les vaincre. Je ne vivrai jamais politiquement avec vous cher frère prenez votre parti là dessus »… 10 mai. Ses doutes persistent, et cela importe plus que la politique de l’Europe : « Vous dînez entre le Duc de WELLINGTON et Lord LIVERPOOL, c’est de la fumée que tout cela, mais vous avez une amie qui vous a été fidèle dans toutes les fortunes et vous la laissez s’affliger sans la consoler, vous l’oubliez […]. Ah que le monde est étrange et plein de vanité et de folie, mais pourquoi suis-je seule de mon espèce à sentir comme personne ne sent ? En vérité cela ressemble à ces mauvais dons des fées, qui empoisonnaient tous les autres »… 18 mai. Détails sur la dernière maladie du duc de RICHELIEU ; sa mort est une perte pour la France : « sa vie étoit une sécurité, dans une crise, c’est autour de lui que plusieurs opinions se fussent ralliées, il n’étoit pas l’homme de tous les jours, il l’a trop prouvé, mais il étoit l’homme d’une grande circonstance, parce que sa droiture et sa loyauté n’étoient contestées par personne »… 3 juin. « On dit qu’il est arrivé de Russie une note terrible sur l’Espagne, nous faisant honte de laisser succomber la légitimité dans ce pays là, et nous exhortant à aller au secours du Roi d’Espagne. […] Ensuite la découverte de cette dette que les ministres passés nous avoient toujours dissimulée » : 50 millions ! Elle s’inquiète de l’avenir du ministère : « VILLÈLE a l’air d’être entraîné, voilà FRAYSSINOUS nommé [grand maître de l’Université], c’est un grand triomphe pour la Congrégation, c’est l’éducation dans la main des jésuites […] et vous verrez que cette éducation sera dirigée en sens inverse des institutions, j’en meurs de peur »… 17 juin. Échos d’une longue conversation avec VILLÈLE, où elle a défendu les intérêts de Chateaubriand ; elle a insisté sur son aptitude à réussir au Congrès, son adhésion sincère à la politique

de Villèle, la considération qu’il inspire aux souverains et leurs ministres, « et je crois qu’il est persuadé. […] il est très bien disposé, mais je vois un nouveau dégoût qui se prépare pour Adrien, pauvre Adrien, qu’il est tripotier ! On lui a surement défendu de me parler de vos amours à l’Abbaye [M me RÉCAMIER], mais il tourne de mille manières pour y arriver, et à présent ce sont vos amours en Angleterre dont il vient m’entretenir, en vérité je suis tout près que cela me soit égal, fidélité, confiance, franchise, dévouement je ne crois plus à tout cela et je ne souhaite que de vous imiter et de m’en corriger entièrement »… 2 juillet. Elle a vu Joseph JOUBERT pour la première fois depuis sept ans : « il m’est quelque chose parce qu’il est votre ami, mais il est trop affecté pour moi »… 10 juillet. Si elle avait un peu de fierté, c’en serait fini de leur amitié et de cette correspondance. « Depuis quinze ans j’ai été dévouée à vous comme il est rare de l’être, et vous, avez-vous jamais pensé à moi, ou à ce qui pouvoit m’être agréable quinze heures dans toute votre vie ? A présent que vous êtes dans la prosperité et que je vous suis inutile, ne semblet-il pas que je vous suis importune ? »… 15 juillet. Nouvelles de TALLEYRAND, ennuyé et affaibli, et du duc de RAGUSE, qui se fait une fortune avec ses établissements… « Tout le monde s’est mis à faire des romans entr’autres la Duchesse d’Aumont, cela me dégoûte des miens. – Savez vous que je suis en train d’un certain sujet [Olivier] dont vous étiez tenté, vous souvenez-vous que vous vouliez faire l’histoire d’un pauvre homme, d’un certain paria, à sa manière, un abbé de St Gildas ; c’est encore un isolement je ne fais que cela, enfin j’ai essayé, cela m’a amusée d’abord mais à présent, je ne puis plus finir. Me voilà arrêtée tout court. Et ce qui est étrange c’est que je ne puis écrire une ligne à la campagne. Mon pauvre homme est donc resté à moitié chemin, vous savez l’histoire de ce pauvre M. de Simiane qui se tua de désespoir ce sera dans ce genre là. J’ai écrit en lettres car dans ce sujet tout est voilé, tout est mystère, je ne prononcerai jamais le mot, et cela s’appellera Le Secret, devine qui voudra »… 25 juillet. VITROLLES, bien informé, prétend que le Congrès aura lieu début septembre à Vérone ; elle s’inquiète de la prétention d’Adrien de s’y rendre, et du « rival dangereux » que Chateaubriand a en BLACAS, « un degré de plus entre vous et le ministère. Quant à redevenir favori, je n’en crois rien […], c’est un événement qui occupe beaucoup les esprits, et qui met en campagne tous les intrigans »… Elle compte dédier à Chateaubriand le roman qu’elle a en cours, et qu’elle ne montrera à personne ; elle évoque aussi le magnifique présent de livres que lui a fait le duc de WELLINGTON. 1er août. « J’ai encore entendu soutenir que Mathieu iroit au congrès »… Réflexions sur son roman Olivier, « entreprise audacieuse » : il y a « une sorte de ridicule attaché à ce malheur que rien ne peut effacer même le talent voyez Abailard. Vous seul peut-être pouviez faire supporter cela, mais moi je n’en ai pas la force, d’ailleurs il y a un autre intérêt dans les sentimens cachés et mystérieux, voyez René »… 5 août . Longue conversation confidentielle avec VILLÈLE, où il n’a été question que de Chateaubriand et du Congrès…
21 octobre . Elle est impatiente de recevoir de ses nouvelles [Chateaubriand est arrivé à Vérone le 14 octobre], et fait part de la satisfaction de VILLÈLE à son égard. Il y a « une telle fermentation dans le midi en faveur des Royalistes espagnols qu’on ne sait comment l’arrêter »… « Depuis quelques jours tout le monde vous fait ministre ». Corbière [ministre de l’Intérieur] est très souffrant, peut-être d’un cancer à l’estomac… La duchesse lit « ce gossip d’Omeara » [Napoléon en exil, ou l’Écho de Sainte-Hélène ], des « niaiseries »… Elle a lu Olivier à Mme SWETCHINE : « elle a été noyée dans les larmes, et moi toute étonnée »… 4 novembre. « Tout le monde annonce la guerre et croit à la guerre. Nous attendons une déclaration du Congrès […] On dit aussi que les anglois ont acheté Cuba des Espagnols, qu’ils leur donnent pour cela 200 millions »… Olivier a un grand succès : « c’est une mode que de l’entendre et on ne s’en soucie que parce que je ne veux pas le montrer »… 11 novembre. Elle déplore les négociations en vue des élections législatives, et craint le triomphe des libéraux, que le Congrès eût dû éviter : « il ne falloit pas causer tant de plaisir à ses ennemis. On en est donc réduit à déclarer qu’on fait la guerre pour sauver la personne de Ferdinand VII »... En France personne ne veut donner son sang ni un écu pour Ferdinand VII : « On dit qu’on enverra M. le Duc d’ANGOULÊME (tout à fait contre la guerre) à l’armée, avec Macdonald et Bellune. S’il en est encore tems, rappelez toute votre éloquence, brûlez tous vos livres et demandez à votre génie un moyen de nous tirer de là sans guerre, souvenez-vous de ma prédiction, elle sera fatale. […] Dites à l’empereur de Russie que s’il veut du bien à la France, il ne la pousse pas à cette guerre, eh mon Dieu ! La révolution d’Espagne aura sa marche quelque chose qu’on fasse, les espagnols en sortiront libres , et ils feront bien de se dérober à l’arbitraire de Ferd. VII – et si c’est pour la vie de ce Roi, que l’on craint, on ne fera qu’accélérer sa perte en faisant entrer des troupes étrangères en Espagne »… 2 décembre . L’opinion publique ne croit pas à la belle indépendance de la France dans les résolutions de Vérone, « mais lorsqu’on verra que réellement notre position est si honorable, il faut croire qu’on vous rendra justice. J’entendois hier des calculs qui font frémir. Nous n’avons pas plus de 50 ou 55 mille hommes réels pour entrer en Espagne, voyez si nous pouvons faire la guerre »… Elle presse Chateaubriand de revenir « après avoir expédié la Grèce et l’Italie », et termine sur une note plus littéraire, en se moquant du discours de réception à l’Académie du pauvre DACIER, et d’un mot bête de FRAYSSINOUS… Etc. Chateaubriand, Delphine de Custine, Claire de Duras, L’Amante et l’Amie. Lettres inédites 1804-1828 (éd. B. Degout, M.-B. Diethelm, Gallimard 2017).
5 000 - 6 000 €
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 186).
Autographes
153
COCTEAU Jean (1889-1963)
157
COLETTE ( 1873-1954)


MANUSCRIT autographe signé « Père Ubu », Paroles sur une tombe, [1913] ; 2 pages in-fol. avec quelques ratures et corrections.
Article publié dans La Revue hebdomadaire en 1913, et consacré à son ami Raymond LAURENT, qui s’était suicidé en 1908 à Venise peu de temps après avoir quitté Cocteau.
« Parler ici de Raymond Laurent s’impose – il était poète et il avait 22 années ! [...] Le pauvre enfant m’avait reconduit jusqu’à mon hôtel une heure avant son suicide ; il m’avait beaucoup parlé […] Mal conseillé dans l’existence, son cœur subtil et délicat plein du repentir des erreurs inconscientes, ses grands yeux bleus lavés par les ciels de son voyage, Laurent ne voulut pas subir encore l’attirante contrainte d’un monde pour lequel il n’était point fait »… Etc.
500 - 600 €
154
COCTEAU Jean (1889-1963)
L.A.S. « Jean Cocteau », Pramousquier 10 octobre 1922, à André MATER ; 2 pages in-8.
Sur Thomas l’imposteur et La Chartreuse de Parme.
« Figurez-vous que j’ai fait un roman – oui, et qu’il s’y trouve des choses qui peuvent vous plaire. Je relis la Chartreuse de Parme , livre frivole et profond comme un lustre d’opéra. Le comte Mosca me fait tout le temps penser à vous comme la Sanseverina à Madame Sert. Il faudrait donc vous réunir. Vive le soleil. Je m’y plonge et redoute Paris. Où êtes-vous »…
400 - 500 €
155
COCTEAU Jean (1889-1963)
L.A.S. « Jean », Milly, octobre 1949, à sa traductrice anglaise Mary HOECK ; 2 pages in-4.
Sur sa conception de l’art et sa pièce Orphée Il revient sur sa lettre précédente : « Il me semble que vous avez été choquée par la phrase – l’art consiste à abîmer la matière – c’est que votre âme a lu trop loin. Je ne voulais rien dire de plus sinon que le marbre et la toile sur lesquels on s’acharne pensent : on m’abîme, on me tache, on me brise. Il est vrai que les ruines trouvent bénéfice dans la détérioration et que toute vie, toute beauté résultent d’une détérioration, d’une combustion, de quelque chose qui meurt. On parle de mes pièces pour le prochain festival d’Edimbourg. J’ai accepté l’offre en pensant que cela se faisait pour nous réunir sur les lieux de votre rêve. Ainsi serions nous assis côte à côte pendant que les acteurs régissent et que les décors se plantent. […] En semaine j’ai donné mes mains et l’encre de mes veines à cet Orphée qu’il importe de réussir »...
400 - 500 €
L.A.S. « Colette », [8 janvier 1947], à Maurice SAUREL ; 2 pages oblong in-8 sur papier bleu, enveloppe timbrée.
« Folie et dilapidation ! Orgie et damnable excès ! Maintenant que je vous ai bien maudit, je peux me délecter, cher ami. J’y mets quelque langueur, comme quelqu’un qui est cloîtré depuis cinq semaines au moins. Aujourd’hui huit janvier, j’ai laissé mes collègues goncourter sans moi chez Drouant Il s’agissait d’une de ces réunions où l’on convoque le notaire des Goncourt, l’avocat des Goncourt, l’avoué des Goncourt ». Elle aimerait déjeuner avec Saurel et Moune [Hélène Jourdan-Morhange]…
300 - 400 €
156
COCTEAU Jean (1889-1963)
L.A.S. « Jean », 3 octobre 1954, à son ami l’égyptologue René BERTRAND ; 2 pages in-4.
Il cite un « étude photographique sur la mémoire du sang. […] Jamais on ne réunira assez d’hommes pour ôter une couche de plâtre sur le 4 e mur de notre prison à 3 murs. Denis SAURAT est l’auteur de traduction de poèmes de géants Cathares et entre outre un de ses poèmes lui a été dicté mystérieusement dans l’idiome. Son livre : L’Atlantide et le gigantisme s’oppose à toute la science académique avec une grâce et une autorité de premier ordre. (Il n’est plus tout jeune). Il vient de faire des conférences avec Lahovary sur le groupe sanguin et les races »… Puis Cocteau évoque ses problèmes de santé…
300 - 400 €
158
DICKENS Charles (1812-1870)
L.A.S. « Charles Dickens », Cheltenham 23 janvier 1869, à Mrs. Isabella GLYN DALLAS ; 1 page in-8, en-tête biffé Gad’s Hill Place (lettre contrecollée) ; en anglais.
Lettre piquante à l’ancienne actrice Isabella GLYN (1823-1889), femme du journaliste et critique littéraire E.S. Dallas, à propos de sa création de Sikes and Nancy, au cours de ses « lectures d’adieu » [récit par Bill Sikes de son assassinat de Nancy, tiré d’ Oliver Twist].
Dickens la remercie pour son billet, qu’on lui a fait suivre ce matin. On avait déjà attiré son attention sur cette exécrable lettre de Russell du Scotsman . – Il sera ravi de la voir assister à l’assassinat au théâtre Saint-James : « I shall be heavily glad to see you “assisting” at the murder ». Il est venu exprès hier soir, le faire pour MACREADY. Celui-ci a l’air bien, vu de face, mais “l’âge au pas furtifs” [Hamlet , V, 1] l’a rattrapé trop tôt : « but “age with his stealing steps” has overtaken him too soon »…
800 - 1 000 €
159

159
DUMAS père Alexandre (1802-1870)
44 L.A.S. « Al. Dumas », [1844-1856] et s.d., à Auguste CADOT ; 47 pages la plupart in-8, qqs adresses (petits défauts à qqs lettres).
Correspondance avec son éditeur. Il est question de la remise de manuscrits, de leur copie, de demandes d’argent, de leurs comptes, du paiement de billets, de ses collaborateurs (« Ayant un collaborateur qui me fait mes recherches, j’ai deux tiers et non pas un tiers »), du paiement de Maquet (une lettre est écrite à la suite d’une demande de Maquet), de son « traité verbal » avec Bruxelles, d’un envoi de volumes à la Princesse Mathilde ; de ses ouvrages Geneviève, Les Mille et un Fantômes (sur lequel Paul Lacroix doit toucher 300 F), Le Collier de la Reine, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Le Médecin de Java, Ingénue, de ses pièces Le Secrétaire intime pour la Gaité et Le Pirate pour les Variétés ou le Gymnase ; etc. 10 novembre 1850 , il engage sa parole d’honneur de donner à Cadot « l’édition compète de mes Œuvres illustrées » en édition populaire… – Bruxelles 7 avril 1853 , sur ses Mémoires : « Voulez-vous que je les fasse pour vous à deux mille francs. Vous les vendrez à l a Presse ou au Siècle ou vous les publierez inédit à la manière dont c’est lancé je suis sûr que vous feriez une bonne affaire en interrompant la publication quotidienne en annonçant que vous publierez deux volumes par mois »…
3 000 - 4 000 €
On joint 4 reçus a.s. (dont un pour les Mémoires d’un médecin ) ; 10 l.a.s. d’Auguste MAQUET (et un reçu a.s. « pour ma part du manuscrit des Mousquetaires ou de la Guerre des femmes », 27 mars 1850) ; 4 l.a.s. de Noël PARFAIT (Bruxelles septembre-décembre 1853).
160
DUMAS père Alexandre (1802-1870)
MANUSCRIT autographe, La Commission et le Brigandage , [1862] ; 6 pages in-4 sur papier bleu (la fin manque ; marques de plis).
Au sujet de la Camorra.
Article paru en italien dans le journal napolitain de Dumas, L’Indipendente , le 27 décembre 1862, sous le titre La Commissione sul Brigantaggio. C’est le troisième article que Dumas consacre au rapport du général La Marmora au nom de la Commission sur le banditisme. Il répond ici l’un après l’autre aux neuf points désignés par le général comme causes du brigandage (nous avons ici les numéros 1° à 5°, manque la fin de l’article avec les quatre derniers points). Dumas ne partage pas l’analyse du général. « La Camorra est une institution complètement en dehors du brigandage. Le brigandage exploite la montagne et la grande route, la Camorra exploite la ville et toutes les industries qui font l’existence d’une grande ville. La Camorra n’est pas le lion ou le tigre qui attaque le voyageur et le dévore. La Camorra est la vermine de toute espèce qui suce le sang du citadin »… Puis il en vient à l’utilisation du brigandage par les partisans des Bourbons, à la complicité du clergé, à l’ignorance des basses classes, etc.
400 - 500 €
On joint le manuscrit autographe signé de la fin d’un autre article sur le brigandage (1 page et quart in-4 sur 2 ff. pag 11-2).

162
ELUARD Paul (1895-1952)
L.A.S. « Paul Eluard », [début 1924 ?], à Joe BOUSQUET ; 2 pages in-4 (au crayon) sur papier écolier.
Il répond bien tard, mais ne l’oublie pas. Il le prie de lui envoyer un volume d’O.V. de Lubicz MILOSZ : « Il me semble avoir lu ça à 16 ans, mais aucun souvenir ». Il tremble toujours un peu : « Comment vivons-nous ? Rien qu’un ciel de jeunesse tremble avec nous. Et pourtant nous avons été bien labourés, oui. Je voudrais vous voir avant de m’en aller. J’irai vous voir en allant à Marseille, car il ne faut le dire à personne , nous ne voulons pas rester ici. Nous irons en N lle Guinée, au Nouveau Mecklemburg, dans les seuls pays encore vraiment sauvages. GALA aime les voyages. Mais moi je voudrais tellement ne pas revenir. Mais n’en parlez pas. En général, mes lettres sont faites pour un seul être, celui à qui j’écris. Déchirez celle-ci [...] Ici, il pleut sur la neige. C’est lugubre. Si je peux les faire taper et si cela vous amuse, je vous enverrai les poèmes que j’écris en ce moment. Connaissez-vous Paul KLEE ? Ses aquarelles et ses propos sont merveilleux »…
500 - 600 €
163
ELUARD Paul (1895-1952)
MANUSCRIT autographe d’esquisses de poèmes de Pouvoir tout dire, [1951] ; 3 pages in-4.
Esquisses abondamment corrigées de poèmes destinés à Pouvoir tout dire, recueil paru en 1951 aux Éditions Raison d’être, illustré de portraits par Françoise GILOT. Ce manuscrit présente le brouillon de travail (à partir de quelques vers dactylographiés) du poème Des menaces à la victoire (27 vers) : « Prends garde le miroir de la vie s’obscurcit »… ainsi que les premières strophes des poèmes La Loi, Au jour et D’un temps futur, avec variantes. On relève aussi, sur le dernier feuillet, sous le titre Du désir de nuire , une ébauche travaillée qui trouvera place dans Écrire dessiner inscrire , poème recueilli la même année dans Le Phénix : « Je m’en prends à mon cœur je m’en prends à mon corps »…
600 - 800 €
164
FLAUBERT Gustave (1821-1880)
L.A.S. « G ve Flaubert », [Croisset vers le 25 juillet 1862], au poète Armand RENAUD ; 1 page in-8 sur papier bleu.
Il vient de lire la Griffe rose : « c’est une charmante & courte histoire ! – trop courte, peut-être ? Car il y avait là, selon moi, matière à un grand livre. Mais avec un pareil défaut on est sauvé & c’est ce qui vous advient. Cela d’un bout à l’autre est amusant, émouvant, distingué. J’aime votre Simplice, votre Rosez & votre Alix, si humaine à la fin. Il y a dans l’ensemble de cette œuvre ou plutôt dans le dessous je ne sais quoi d’âcre & d’intense qui en fait le charme & l’originalité. Continuez ! donnez-nous en de pareilles et recevez tous les applaudissements »… Correspondance (Pléiade), t. III, p. 233.
800 - 1 000 €

165
FRANCE Anatole (1844-1924)
MANUSCRIT autographe signé « Anatole France » (à plusieurs reprises), Histoire contemporaine [ Le Mannequin d’osier ], vers 1895-1896 ; 392 feuillets de divers formats montés sur des feuillets de papier vélin blanc, en un fort volume in-4 (26 x 19,5 cm), relié maroquin bleu nuit, encadrement intérieur de motifs dorés et à froid, double filet doré sur les coupes, dos à nerfs, étui (Marie Brisson ; dos de la reliure passé).
Important manuscrit de travail, presque complet, du Mannequin d’osier, second roman de la tétralogie de l’ Histoire contemporaine . Après L’Orme du Mail , Le Mannequin d’osier conte les déboires conjugaux de l’universitaire Bergeret, ainsi que les intrigues et la rivalité de deux ecclésiastiques pour accéder au trône épiscopal de Tourcoing. Le Mannequin d’osier parut en 31 articles dans L’Écho de Paris du 10 novembre 1896 au 6 juillet 1897, qui furent fortement remaniés pour la publication en volume chez Calmann-Lévy en septembre 1897. Ce manuscrit rassemble 23 des articles, tous portant le titre Histoire contemporaine ainsi qu’un sous-titre, et chacun signé en fin ; ils correspondent aux chapitres I, III, IV, V, VI, VIII, XI, XII, XIII, XVI, XVII et XVIII sur les dix-neuf que compte le roman ; soit les articles sous-titrés : M. Bergeret (12 p.), Madame Bergeret (17 p.),
Chez monsieur Bergeret (18 p.), Le commandeur Aspertini (15 p.) [chap. I] ; Pied-d’Alouette (22 p.) [chap. III] ; Monsieur Bergeret (21 p.) [chap. IV] ; Rencontres (18 p.), Monsieur Bergeret (18 p.) [chap. V] ; Les instincts ataviques chez Monsieur Bergeret (18 p.), Le Grafitto (20 p.) [chap. VI, qui sera complété d’un dernier article] ; Monsieur Guitrel (20 p.) [chap. VIII] ; L’assassin Lecœur (19 p.), Propos interrompus (15 p.), Propos rompus (18 p.) [chap. XI] ; [L’Abbé Tabarit , ici sans sous-titre] (15 p.), Monsieur Lantaigne (16 p.), Sur le banc du mail (16 p.) [chap. XII] ; Les mondes (23 p.) [chap. XIII] ; Madame Bergeret (14 p.), La jeune Euphémie (16 p.), Marie (12 p.) [chap. XVI] ; « Monsieur Mazure, archiviste »… (12 p.) [chap. XVII], Choses domestiques (11 p.) [chap. XVIII]. Les articles ont été découpés pour l’impression (avec indications typographiques) et remontés. Écrits à l’encre violette ou noire sur des feuillets de formats divers (de 20 x 150 cm à30 x 19,5 cm), ils sont surchargés de ratures et corrections, et présentent des variantes avec le texte définitif.
4 000 - 5 000 €
PROVENANCE
Pierre DAUZE [qui a noté sur un bristol monté en fin du ms les parties manquantes] (vente 25-30 mai 1914, n° 672). – René GIMPEL (achat au libraire-expert Henri Leclerc [Journal d’un collectionneur, p. 338]. – Jean GIMPEL (vente Christie’s Paris 6 novembre 2013, n° 131).

Autographes

FRIEDELL Egon (1878-1938)
L.A.S. « Egon Friedell », Wien 20 avril 1921, à Maximilian HARDEN ; 2 pages et demie in-8 à son en-tête Egon Friedell Dr. Phil. et adresse ; en allemand.
Au sujet de sa pièce Die Judastragödie. Il est touché de l’intérêt que lui porte Harden. Cela représente beaucoup pour lui car il y trouve le courage d’attaquer d’autres œuvres. Le sujet qu’il aborde est justement la chose à laquelle il accorde le plus d’importance. Peut-être y accorde-t-il trop d’importance. L’impression de Harden lui serait précieuse. Il se souvient d’une pièce de Harden sur Pâques qu’il avait lue dans sa jeunesse et qui l’avait beaucoup ému et inspiré. Alors que les choses commençaient à mûrir dans son esprit, c’est donc un peu à Harden qu’il doit la naissance de son drame… « Das mich sehr ehrende und beglückende Interesse einer Persönlichkeit wie Sie bedeutet für mich außerordentlich viel, weil es mir die Courage zu weiteren Arbeiten gibt. Ich muß gestehen, daß dieses neue Feld, auf dem ich hiemit debutiere, gerade das ist, worauf ich den größten Wert lege. Ob ich damit recht habe oder ob ich, wie das schon bei Autoren vorzukommen pflegt, es für das wichtigste halte, was ich am wenigsten kann, vermag ich selber natürlich nicht zu entscheiden. Ich brauche Ihnen wohl kaum zu sagen, von wie großem Werte es für mich wäre, Ihnen persönlichen Eindruck zu erfahren […]. Ich erinnere mich an ein herrliches Osterstück, das ich vor vielen Jahren als ganz junger Mensch von Ihnen in der Zukunft las und das mich ungemein stark ergriffen und angeregt hat. Da der Stoff gerade damals zum ersten Mal in mir zu arbeiten begann, so ist die Entstehung meines Dramas zum Teil auf Sie zurückzuführen ». Il évoque pour finir la contribution de Harden à l’Altenbergbuch à la mémoire de Peter ALTENBERG…
800 - 1 000 €
167
GAUTIER Théophile (1811-1872)
MANUSCRIT autographe signé « Théophile Gautier », Esquisses de voyage. Le Volga de Tver à Nijni-Novgorod, [1861] ; 7 pages oblong in-8, découpées pour l’impression puis remontées.

Voyage en Russie.
[Gautier s’est rendu en Russie de septembre 1858 à mars 1859, pour préparer son ouvrage sur les Trésors d’art de la Russie ancienne et moderne. Il en a rapporté des impressions de voyage, publiées en articles en 1861 dans Le Moniteur universel, puis rassemblées dans les 2 volumes du Voyage en Russie chez Charpentier en novembre 1866.]
Le présent manuscrit se rattache à la fin du voyage ; publié dans Le Moniteur universel du 31 octobre 1861, il est le premier d’une série de six articles contant la fin du voyage, et rassemblés sous le titre « L’Été en Russie » à la fin du tome II du Voyage en Russie (p. 207-220 pour celui-ci, où il est précédé d’un paragraphe d’introduction). Les feuillets, remplis d’une petite écriture serrée, ont été découpés en bandelettes pour l’impression dans le journal, puis remontés. On relève des ratures et corrections, et quelques variantes avec le texte publié. Gautier commence ainsi : « D’où vient que les noms de certaines villes vous préoccupent invinciblement l’imagination et bourdonnent pendant des années à vos oreilles avec une mystérieuse harmonie comme ces phrases musicales retenues par hasard et qu’on ne peut chasser ? […] Le démon du Voyage susurre près de vous les syllabes d’incantation à travers vos travaux, vos lectures, vos plaisirs, vos chagrins, jusqu’à ce que vous ayez obéi »... Ainsi, le nom de NijniNovgorod le fascinait… Travaillant à Moscou à son livre sur les musées, il céda à l’appel. Au lieu du train, Gautier remonte jusqu’à Tver « pour prendre le Volga presque à sa source »…
Il descend à l’hôtel de la Poste et va se promener dans la ville. En coloriste, il décrit le « long crépuscule » offrant des teintes dignes de Delacroix, Diaz ou Ziem… Il descend vers le fleuve, à travers une grande rue : « Des maisons de bois rechampies de diverses couleurs et surmontées de toits verts, de clôtures de planches peintes, la bordaient, laissant apercevoir le sommet d’arbres garnis de fraîches frondaisons »… Il décrit le fleuve « dont l’eau brune réfléchissait comme un miroir noir les splendeurs du crépuscule en leur donnant une intensité et une vigueur magiques. La rive opposée, baignée d’ombre, se projetait comme un long cap dans un océan de lumière où il eût été difficile de démêler le ciel de l’eau »… Avant de se coucher, il admire le ciel criblé d’étoiles : « c’était comme une poussière de soleils. La voie lactée dessinait ses méandres d’argent avec une netteté surprenante. L’œil croyait démêler, dans ce ruissellement de matières cosmiques, des élancements stellaires et des éclosions de mondes nouveaux »…
Au matin, un « drojki » le mène rapidement au fleuve, où il embarque sur le petit bateau à vapeur la Nixe , qui, « tournant ses palettes prit gracieusement le fil de l’eau ».
1 500 - 2 000 €
GONCOURT Edmond de (1822-1896)
MANUSCRIT autographe signé « Edmond de Goncourt », Les Frères Zemganno, 1879 ; un volume in-fol. (32,2 x 24,5 cm) de 5-177 feuillets, relié maroquin grenat janséniste, titre frappé en lettres dorées sur le plat sup., dos à nerfs, roulette intérieure dorée (Pierson ; reliure légèrement fanée, qqs légères éraflures, petites usures aux coupes).
Manuscrit de travail complet de ce roman. Les Frères Zemganno conte l’histoire de deux frères acrobates, depuis leur enfance bohémienne jusqu’à leurs succès dans les cirques parisiens, puis la chute du plus jeune qui reste infirme ; ils finiront racleurs de violon. C’est la première œuvre écrite par Edmond seul, sans la collaboration de son frère Jules mort en 1870 ; d’où l’aspect autobiographique de ce « portrait de l’artiste en saltimbanque » (J. Starobinski), publié chez Charpentier en 1879. Ce « manuscrit donné à l’impression » (comme le note en tête à l’encre rouge Edmond de Goncourt) est composé, – après 5 feuillets pour le fauxtitre, le titre, la dédicace « A Madame Alphonse Daudet », et la préface datée du 23 mars 1879 –, de 179 feuillets paginés au crayon rouge et écrits, au recto seul, à l’encre noire sur papier bulle, le texte sur une colonne occupant la moitié droite du feuillet réservant ainsi une marge pour les additions. Il présente de nombreuses biffures et corrections. Il compte 86 chapitres, numérotés en chiffres romains, de longueur inégale, certains portant un titre biffé : I Le campement des saltimbanques, LXV Le fond rouge de la porte battante, LXXI Les reproches que Gianni se fait dans le Bois de Boulogne, LXXXIV Plus de réponse aux questions de son frère… Noms des typographes au crayon bleu, et indications typographiques au crayon.
Dans sa Préface, Goncourt dit avoir voulu écrire le « roman réaliste de l’élégance […] pour définir dans de l’écriture artiste , ce qui est élevé, ce qui est joli, ce qui sent bon, et encore pour donner les aspects et les profils des êtres raffinés et des choses riches : mais cela, en une étude appliquée, rigoureuse, et non conventionnelle et non imaginative de la beauté, une étude pareille à celle que la nouvelle école vient de faire, en ces dernières années, de la laideur. […] Quant aux Frères Zemganno , […] c’est une tentative dans une réalité poétique. […] et j’ai fait cette fois de l’imagination dans du rêve mêlé à du souvenir. » Et il rend hommage, dans une note, aux artistes du cirque qui l’ont inspiré : Victor Franconi, Léon Sari, et les frères Hanlon-Lees.
5 000 - 7 000 €
PROVENANCE
Edmond de GONCOURT (ex-libris ; vente Bibliothèque des Goncourt 5-10 avril 1897, n° 859). – Collection René GIMPEL (achat le 23 janvier 1919 chez Blaizot pour mille francs [Journal d’un collectionneur, Hermann, 2011, p. 131] ; vente Christie’s Paris 6 novembre 2013 n°135).



169
HERZMANOVSKY-ORLANDO
Fritz von (1877-1954)
DESSINS originaux ; 21 x 17 cm, manque à l’angle supérieur droit par brûlure.
Feuille d’esquisses à la mine de plomb, représentant 4 figures féminines, en partie dénudées ou couvertes d’un léger voile : l’une debout sous un palmier, une autre accroupie faisant rôtir un poulet, une autre tenant un faucon.
Tampon au verso : Nachlass Fritz v. Herzmanovsky-Orlando.
L’écrivain autrichien était aussi architecte et dessinateur.
600 - 800 €
170
HOFMANNSTHAL Hugo von (1874-1929)
L.A.S. « Hofmannsthal », Wien 1. XI. 1899, [à M me Ria SCHMUJLOW-CLAASSEN] ; 1 page in-8 ; en allemand.
[Ria Schmujlow-Claassen (1868-1952), d’origine russe, réfugiée en Allemagne, conférencière et critique, était proche de Stefan George, et a entretenu une correspondance avec Hofmannsthal.] Pour dissiper un malentendu : « ich schicke Ihnen diesen Brief, damit Sie sehen, dass nicht nur ich sondern auch andere Leute Verständnis für Ihre Weise meine Sachen aufzufassen haben. Hoffentlich haben Sie nun die Verstimmung wegen dieser Sache ganz abgeschüttelt »…
500 - 600 €
On joint une l.a.s. du D r Adolph Drucker, offrant cette lettre à un collectionneur (Berkeley 7 décembre 1955).

171
HUGO Victor (1802-1885)
L.A.S. « Victor », 20 janvier [1841], à Alexandre SOUMET ; 1 page in-8, adresse.
« J’ai réussi, cher ami, et je vous envoie le journal. Relisez-y vos magnifiques vers »…
350 - 500 €
172
HUGO Victor (1802-1885)
L.A.S. « Victor Hugo », Paris 9 mai [1848], à Antony THOURET « ex-préfet du Nord » à Lille ; 2 pages in-4, adresse avec contreseing.
Belle lettre de soutien. [Au sortir des journées de février 1848, Thouret, qui avait été plusieurs fois incarcéré sous la monarchie de Juillet, fut nommé par Ledru-Rollin préfet provisoire du Nord en février. Révoqué de son poste, il sera élu député du Nord le 4 juin 1848, en remplacement de Lamartine.] « Votre lettre […] me pénètre d’étonnement. Qui donc peut mettre en doute l’élévation de votre cœur et de votre esprit ? Je ne connais de vous que des actions généreuses et désintéressées. Vous avez souffert pour votre foi, vous avez donné pour votre cause, votre fortune et votre liberté. Hélas ! Que cela est triste ! Il y a douze ans que je vous tendais la main à travers les barreaux de votre prison, aujourd’hui je vous tends les mains à travers les haines et les calomnies. Heureusement que ce n’est pas pour les choses, mais pour les idées qu’on se dévoue. Courage ! Ayez foi en Dieu et en la patrie ! »…
600 - 800 €
173
HUGO Victor (1802-1885)
Lettre dictée, écrite par son fils FrançoisVictor, s.d., à Jules JANIN ; 1 page in-8, adresse.
« Vous êtes bon et charmant. Je vous écris par mon bras droit qui s’appelle Toto. J’ai passé la nuit le poignet dans la glace, ce qui est un assez joli supplice, fort semblable d’ailleurs au poignet dans le feu. Maintenant je vais user de votre eau, et ma main malade serre le plus fort qu’elle peut votre main toujours bonne et cordiale. » En tête, Jules JANIN a écrit : « Lettre dictée par M. Victor Hugo et écrite par son fils Toto ».
200 - 250 €
174
HUGO Victor (1802-1885)
MANUSCRIT autographe, Hauteville house [à Guernesey] octobre 1865 ; 1 page grand in-8.
Brouillon de la préface aux Chansons des rues et des bois.
L’ouvrage parut chez Lacroix et Verbœckhoven, à Bruxelles et Paris, daté indifféremment 1865 ou 1866 selon les exemplaires.
Ce brouillon présente des ratures et corrections. Hugo a noté en tête : « m’envoyer épreuve. C’est la préface. Un blanc en haut ».
« À un certain moment de la vie, si occupé qu’on soit de l’avenir, la pente à regarder en arrière est irrésistible. Notre adolescence, cette morte charmante, nous apparaît, et veut qu’on pense à elle. C’est d’ailleurs une sérieuse et mélancolique leçon que la mise en présence de deux âges dans le même homme, de l’âge qui commence et de l’âge qui achève ; l’un espère dans la vie, l’autre dans la mort. Il n’est pas inutile de confronter le point de départ avec le point d’arrivée, le frais tumulte du matin avec l’apaisement du soir, et l’illusion avec la conclusion. Le cœur de l’homme a un recto sur lequel est écrit Jeunesse, et un verso sur lequel est écrit Sagesse . C’est ce recto et ce verso qu’on trouvera dans ce livre. La réalité est dans ce livre, modifiée par tout ce qui dans l’homme va au delà du réel. Ce livre est écrit beaucoup avec le rêve, un peu avec le souvenir. Rêver est permis aux vaincus ; se souvenir est permis aux solitaires. »
1 500 - 2 000 €
175
HUGO Victor (1802-1885)
L.A.S. « V.H. », [Paris] 6 avril [1872], à M me Zélie ROBERT à Mulhouse ; 1 page in-12, enveloppe timbrée.

178
HUGO Victor (1802-1885)
« Vous le voyez, Madame, toujours bon espoir ». Langlois « fait aux foudres de la commission des concessions utiles, ce qui les disposent à l’indulgence. Nous insistons fortement pour le bannissement, quant à l’amnistie, ils ont beau la retarder, elle est certaine »… [Aristide Robert, fils de Zélie, avait été pris avec les Communards ; Hugo le soutenait auprès de la commision des grâces, avec l’aide d’Amédée Langlois (1819-1902), député (Union républicaine) de la Seine.]
400 - 500 €
176
HUGO Victor (1802-1885)
L.A.S. « Victor Hugo », Hauteville house 14 octobre [1872, à Émile ROBERT] ; 1 page in-8 (fente à un pli, petite découpure dans le papier en bas).
« Je viens, Monsieur, de recevoir votre magnifique envoi. Vous êtes un artiste rare. Le groupe est un chef d’œuvre. La princesse M. est une merveille. Je n’ai pas ici mon portrait grand format, mais vous l’auriez aisément chez Carjat. Je ne m’étonne pas de votre succès. Ce que vous faites est vraiment beau »…
400 - 500 €
177
HUGO Victor (1802-1885)
L.A.S. « V. », Hauteville House 24 novembre [1872], au docteur Émile ALLIX ; 2 pages in-8, enveloppe (timbre découpé).
Il est inquiet pour son fils Victor : « s’il était dans vos mains, je dormirais tranquille ; mais je n’ai qu’une médiocre confiance dans le docteur Sée qui avait déclaré que Guernesey ferait plus de mal que de bien aux enfants. Georges se remettait admirablement ici ; rentré à Paris, son anémie reparaît. C’est ce Sée qui en est cause. De même pour Victor. Je me figure qu’ici, et avec vous pour médecin, il guérirait vite. Cher docteur, cher ami, vous êtes bon et charmant de me renseigner dans ma solitude. Ce que vous me dites des petits nous a enchantés. Si j’apprenais que l’hématurie de Victor a cessé, je prendrais tout en patience et même en joie. Je travaille. Madame Drouet vous embrasse. Nous vous regrettons et nous vous aimons »...
800 - 1 000 €
L.A.S. « V », Hauteville House 15 juin [1873], au docteur Émile ALLIX ; 2 pages in-12, enveloppe (timbre découpé).
« Excellent et charmant ami, je sais que Victor va de mieux en mieux, je compte sur vous pour nous l’amener, et j’espère bien que votre nouvelle famille sera confondue avec la mienne à la table de Hauteville-house. – Je serai bien heureux de voir madame Emile Allix assise près de M me Charles Hugo »... Il l’entretient du règlement de la pension de sa fille ADÈLE à la maison Rivet : « Je pense que ma pauvre chère malade de St Mandé est toujours dans les meilleures conditions possibles, au moins de santé physique. – Vous savez que je viens de terminer le livre que j’ai fait cet hiver et ce printemps (Quatrevingt-treize. 1er récit : la Guerre civile.) Je vous en lirai quelque chose, à Victor et à vous »...
800 - 1 000 €
179
HUGO Victor (1802-1885)
L.A.S. « Victor Hugo », [Paris] 22 juillet [1876], à Mme Zélie ROBERT à l’Hôtel des Beaux Arts ; 1 page in-8, enveloppe timbrée.
À la mère d’un jeune Communard déporté.
« Je suis confus, Madame, de vous donner la peine de vous déranger. Votre pauvre fils m’occupe, et je suis bien triste de pouvoir si peu pour ceux qui souffrent. Vous me trouverez tous les soirs à neuf heures. Vous savez que je suis à vos ordres et à vos pieds. »
500 - 600 €
180
HUGO Victor (1802-1885)
L.A.S. « Victor Hugo », 29 janvier 1885, à Louis ULBACH ; 1 page petit in-4 (infime fente restaurée).
« Ce n’est pas moi qui fais l’œuvre, c’est vous. Je n’aurai été qu’un prétexte. C’est ce qui me permet, non de vous remercier, mais de vous féliciter »…
[Louis ULBACH (1822-1889) venait de terminer un Almanach de Victor Hugo où l’on pouvait suivre, année par année, les dates des principales œuvres de Hugo. Cet almanach parut à partir du 26 février 1885 dans Le Figaro.
400 - 500 €
181
[HUGO Victor]. DROUET Juliette (1806-1883)
L.A.S. « Juliette », 1er février [1838], à Victor HUGO ; 4 pages in-8.
Belle lettre d’amour au poète après une reprise d’ Hernani . « Bonjour mon adoré bien-aimé, toujours plus grand et toujours plus aimé. J’ai bien peu dormi cette nuit mais en revanche j’ai beaucoup pensé à vous. J’ai repassé dans ma tête tous les beaux vers que j’avais entendus et ce sont les applaudissemens qui m’étaient restés dans l’oreille qui m’ont probablement tenue éveillée toute la nuit. Quelle belle représentation, plus la pièce est jouée et plus elle est comprise et admirée. C’est que jamais rien de plus grand et de plus beau ne s’était montré à l’intelligence humaine. Il me semble en sortant de là que le public soit plus grand lui-même. C’est du moins l’effet que cela me fait à moi. Que je t’aime mon adoré, il me faut toujours en revenir là : je vais de l’amour à l’admiration et de l’admiration à l’amour sans pouvoir et sans vouloir jamais sortir de ce cercle. C’est si doux de t’aimer. C’est si beau de t’admirer que ce que j’ai de mieux à faire c’est de recommencer jusqu’à la consommation de ma vie »… Elle espère que les Français vont redonner Hernani le lendemain…
800 - 1 000 €
182
[HUGO Victor]. DROUET Juliette (1806-1883)
L.A.S. « Juliette », 22 novembre [1849], à Victor HUGO ; 4 pages in-8.
Belle lettre d’amour et de confiance. « J’ai confiance en toi, mon bien aimé. Je sais qu’il est impossible que tu veuilles me tromper, c’est à dire me tuer, surtout ce soir et dans les circonstances présentes. Ne t’inquiète donc pas de moi, mon Victor, si ce n’est pour tâcher de revenir me voir. Sois heureux, sans remord car je n’ai dans le cœur à l’heure où je te parle d’autre sentiment que celui de l’amour le plus tendre et le plus confiant. J’ai bien regretté de n’avoir pas eu le courage physique de t’attendre à ta sortie de l’académie mais j’ai depuis plusieurs jours une douleur très vive dans la région des reins et du bas ventre qui me fatigue et me fait souffrir beaucoup quand je reste trop longtemps debout. […] Je suis rentrée chez moi assez penaude et fort mécontente de mon expédition. Il me faudra rien moins que ta bonne petite visite ce soir pour me consoler de tout ce que j’ai perdu par ma faute tantôt. Mais pourras-tu revenir ? […] Cependant, mon adoré petit homme, je te sais si bon que je ne perds pas tout espoir de te revoir ce soir. En attendant, je t’aime à toute vapeur »…
600 - 800 €

185 183
HUYSMANS Joris-Karl (1848-1907)
5 L.A.S. « JKHuÿsmans », 1893-1896, à l’abbé FERRET ; 10 pages in-12, une adresse.
Paris 20 septembre 1893. Il est « harcelé d’ennuis ; cela a pris de telles proportions que j’ai fini, comme un collégien, par rayer sur l’almanach les jours de cet affreux mois. Encore 10 jours à passer, avant que de rentrer dans ma vie quiète et de me remettre au travail pour moi ». Du « côté âme. C’est toujours un peu la même chose. Placidité générale mais désir très véhément de ne pas bouger ; une sorte de cote mal taillée où il me semble que l’on peut s’entendre. Il est sans altitude cet état d’âme ! - mais il faudrait n’être pas distrait et occupé comme je le suis, pour en changer ». LANDRY est « un être foncièrement bon et qui a les 2 grandes qualités chrétiennes, les seules et les vraies, l’humilité et la charité ! Il ne s’agit que de le débarrasser des hantises charnelles. Il est vrai que ce n’est pas commode ! »… – Lundi matin. « Je rhumatisais depuis quelques jours déjà, mais le temps d’hier m’a achevé et j’ai mal dans les jambes, dans les bras, dans le dos, ça se promène dans tout le corps. [...] C’est vous dire que le voyage d’Issy me semble imprudent dans ces conditions et que j’y ferais trop triste même, vraiment. C’est bête d’être détraqué comme cela. Si encore on était comme Ste Lidwine qui était heureuse de souffrir et en réclamait toujours plus, mais je ne suis pas Saint du tout et j’en demande moins ! »… – Vendredi matin, au sujet d’un article contre Saint-Sulpice : « C’est d’un nommé Guinaudeau que Clemenceau son parent, a arraché à l’église; et c’est ce que cet homme politique a fait de mieux car je connais l’oiseau et ça aurait fait, à coup sûr, un vilain prêtre !» [Paris 15 octobre 1896]. « Solesmes est un endroit bien bizarre. Tout le monde éprouve le même fait. On commence par y tomber dans le spleen puis on finit par avoir bien du mal pour en partir. Tous les amis que je me suis fait là étaient, comme moi, embêtés de ce départ et le pauvre petit n’était pas bien gai, non plus. Enfin ! j’ai été très consolé à Chartres »… – 18 décembre 1896, s’inquiétant de la santé de son ami, pour lequel il prie la S te Vierge ; nouvelles de leurs amis Girard, Boucher, Landry… « Je travaille toujours et prie, tourmenté quand même par l’avenir, malgré tout ce que cette défiance a d’impie. Ah ! ma rosse d’âme ! »…
500 - 700 €
184
JACOB Max (1876-1944)
4 L.A.S. « Max Jacob », 1935-1936, à Mario PRASSINOS ; 6 pages in-4, enveloppes timbrées.
Belle correspondance au jeune peintre. Boussy St Antoine 19 septembre 1935 : « J’ai confiance dans votre talent et si le dessin plaît à Levis Mano il y a certitude pour qu’il me plaise aussi. D’ailleurs, le frère d’une telle sœur ne peut être qu’un grand artiste »… Quimper 28 novembre 1935. « Dieu merci la littérature ne vous a pas quitté. La littérature est un art, l’art du verbe. Quand l’émotion s’y met c’est de la poésie. Quand l’art du conteur s’y met c’est encore autre chose. […] Comme tous les arts, la littérature a besoin de rajeunir ses formules. Le naturel y pourvoit […] Ne soyez pas moderne, soyez futur. […] Que la littérature ne vous quitte donc pas ! que vous continuiez à réfléchir sur les conditions du beau, à vous approfondir vousmême pour trouver tous les jours quel langage est à vous et à vous seul ». Quant à la « chère petite sœur » [Gisèle Prassinos], « elle ressemble à M me de Sévigné enfant »… – 8 décembre. « Il faut bien connaître les hommes, ne pas s’indigner et prendre le sourire de la Joconde : si vous laissez voir que vous souffrez on vous accablera de cops. Tout en étant franc et sincère ne montrez au monde qu’un masque. […] Vous pensez comme les surréalistes peuvent être heureux de l’avènement de Gisèle qui les déboulonne d’un seul coup, !! puisque les meilleurs d’entre eux singent ça avec des dictionnaires depuis 20 ans alors que votre sœur galope de la plume »… –Saint-Benoît sur Loire 10 décembre 1936, au sujet de ses Morceaux choisis, citant 3 vers :
« ça n’était pas bien fort mais c’était nouveau ou mout d’veau ». Guy Lévis-Mano est exquis :
« C’est le genre Kra, ça n’a pas porté bonheur à ce dernier […] C’est en descendant les ordures qu’on monte aux ciels… à tous les genres de ciel. Pas de gloire sans ordures à descendre des cendres »…
500 - 700 €
On joint une L.A.S. à Henri Parisot, Saint Benoît sur Loire 1er mars 1940 (1 p. in-4) : « Je regrette vivement que vous me donniez le titre de maître que je ne mérite en rien et en aucune façon »….
185
JACOB Max (1876-1944)
7 POEMES autographes ; 6 pages in-4.
Méditation II, 24 vers avec quelques corrections et un vers biffé :
« Tout ce qui va et vient
Les queues d’oiseaux au plumage bleu,
Les bœufs, les chats, les chiens,
Et le soleil sur l’eau »…
Prédication, 19 vers :
« Amour et douleur
Et c’est tout l’esprit !
Amour et douleur
Habillez mon cœur »…
Recherche de l’âme, 29 vers :
« À chaque mort, à chaque absence S’ouvre la grotte de patience »…
Deux poèmes sur une même page : 1 « Je suis borgne et pas aveugle - Car l’aveugle ne voit pas la vérité »... (douzain), et 2 « Pour me réjouir quand je suis seul et pauvre - Je n’ai besoin que de Dieu mon ami »… (4 quatrains).
Crucifixion, 31 vers, publié dans Actualités éternelles :
« Je suis Dieu et je me fais terre
Ainsi vos doutes je fais taire »…
Il se fait tard, 5 strophes numérotées (huitains), publié sans titre et avec des variantes dans Actualités éternelles :
« Amour ! tu es vieux, disait-elle
Amour amour ! Vous êtes vieille »…
1 500 - 2 000 €
On joint un poème dactylographié, Soir d’été.

186
KRAUS Karl (1874-1936)
POÈME autographe, Franz Joseph, [1920] ; 1 page grand in-8 ; en allemand.
Ce poème de 21 vers a été publié dans la revue de Kraus, Die Fackel (n° 551, XXII.Jahr, August 1920, p. 18) ; le manuscrit présente quelques ratures et corrections, dont 2 vers biffés. Kraus s’interroge, non sans ironie, sur la figure et l’action de l’empereur François-Joseph (1830-1916), pour conclure sur son impersonnalité.
« Wie war er? War er dumm? War er gescheit? Wie fühlt’ er? Hat es wirklich ihn gefreut? War er ein Körper? War er nur ein Kleid? War eine Seele in dem Staatsgewand? Formte das Land ihn? Formte er das Land? […] Nie prägte mächtiger in ihre Zeit jemals ihr Bild die Unpersönlichkeit. »
Ce poème est suivi d’un monostique, publié dans le même numéro de Die Fackel (p. 19), intitulé Erzherzog Friedrich, Heroischer Vers : « Als er, im Kino geschah’s, sie da fallen sah, rief er: Bumsti! »
2 000 - 3 000 €
187
LAFAYETTE Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de (1634-1693) L.A., Espinasse 18 août [1656], à l’abbé Gilles MÉNAGE, dans le cloître Notre-Dame à Paris ; 2 pages in-8, adresse, cachets de cire noire sur soies blanches (copie ancienne jointe).
« He que vous estes un bon homme mon pauvre Monsieur de m’avoir escrit des la p ere fois que vous avés receu de mes lettres sans vous estre fait tirer loreille ! Vous aurés peu voir que je ne me rebutois point et que je n’ay pas laissé de vous escrire toutes les semaines : vous pouvés croire si je discontinuray. Je vous promets de mes lettres toutes les semaines sans faute et quelque fois deux fois la semaine. La seconde sera de liberalité mais pour la premiere c’est d’obligation et je m’y engage aussi bien qu’a ne point montrer vos lettres. Vous scaurés mon sentiment sur les madrigaux au per ordinaire. Je ne fais que de les recevoir »… Œuvres complètes (Pléiade), p. 868-869 (56-4).
1 200 - 1 500 €

188
LAMARTINE Alphonse de (1790-1869)
POÈME autographe signé « Alp. de Lamartine », À Némésis, 1831 ; 5 pages in-4.
Important manuscrit de ce long poème politique. Le poème compte 14 huitains, soit 112 vers) ; il est daté en fin « 12 juillet 1831 » et présente des ratures et corrections.
Ce beau et vigoureux poème a été écrit en réponse à une poésie satirique d’Auguste BARTHÉLEMY parue dans la Némésis du 3 juillet 1831 : A M de Lamartine, candidat à la députation de Toulon et de Dunkerque. Le poème de Lamartine, A Némésis , a été publié dans le journal L’Avenir du 20 juillet (coupure jointe), avant de paraître en plaquette chez Gosselin avec une note explicative dont nous avons ici la première version : « Le 2e n° du journal (en vers) la Némésis contient une satyre aussi amere qu’injuste contre M. de Lamartine. On lui reproche entre autres l’usage le plus légitime des droits du citoyen, l’honorable candidature qu’il avait acceptée dans le département du Nord ; on semble lui interdire de prononcer le mot de liberté ; on lui reproche aussi d’avoir reçu de ses libraires le prix de ses ouvrages. Cette satyre répandue avec profusion le jour de l’élection a dit-on contribué beaucoup à lui enlever les 8 voix qui lui ont manqué pour la deputation ».
Le manuscrit, avec des ratures et corrections, présente des variantes par rapport au texte publié.
« Non, sous quelque drapeau que le Barde se range
La Muse sert sa gloire et non ses passions ! Non, je n’ai pas coupé les ailes de cet ange Pour l’atteler hurlant au char des factions ! Non, je n’ai pas couvert d’un masque populaire Son front resplendissant des feux du saint parvis, Ni pour fouetter et mordre irritant la colère Changé ma Muse en Némésis ! »...
2 000 - 2 500 €
189
LAMENNAIS Félicité de (1782-1854)
L.A., Naples 28 juillet 1824, à son frère l’abbé Jean-Marie de LAMENNAIS, à Paris ; 2 pages in-4, adresse (bords effrangés avec perte de quelques lettres).
Il a fait le voyage depuis Rome en 28 heures de route, dans une parfaite sûreté ; il séjournera environ trois semaines dans ce pays où il a reçu un excellent accueil du Père VENTURA. Cependant il lui tarde de recommencer ses travaux à la Chênaie : « Il faut que je fasse mon 5 e volume et la Vie de M. CARRON. J’ai beaucoup d’autres choses dans la tête, mais je prendrai mon temps. On en a dans la solitude, et c’est là que je veux passer, en grande partie, le reste de ma vie, si la Providence, comme je l’espère, ne s’y oppose pas »… Le service du pauvre M. de Serre ce matin lui inspire des réflexions sur la vanité de ce monde et la folie dans la pensée de l’homme. « Beati pauperes – ama nesciri – at secretum iter […] voilà tout le secret du bonheur. Il y a 6000 ans qu’on le dit inutilement aux hommes, et on le leur répetera inutilement jusqu’à la fin »…
250 - 300 €
190
LOTI Pierre (1850-1923).
L.A.S. « Julien Viaud (Pierre Loti) », à bord du Magicien , Rochefort-sur-mer 19 mai [1886, à Camille DOUCET] ; 3 pages in-8 à ses chiffre et devise Mon mal j’enchante.
[Après l’attribution du Prix Ludovic Vitet à Pêcheur d’Islande ].
« Je suis très confus d’être si en retard pour vous exprimer toute ma reconnaissance. J’étais à la mer, par mauvais temps, le jour où l’Académie, sur votre proposition, a bien voulu s’occuper de moi. J’ai été le dernier à apprendre la haute distinction qui m’a été accordée grâce à vous. C’est une dépêche de M. Ludovic Halévy, apportée Dimanche matin en rade de l’île d’Oleron par une canonnière, qui m’a annoncé cette chose inattendue »...
200 - 250 €
191
MANN Thomas (1875-1955)
L.A.S. « Thomas Mann », München 23.V.1923, à Desider (Desző) KOSZTOLANYI à Budapest ; 1 page in-12 avec cachet encre à ses nom et adresse, adresse au dos (carte postale) ; en allemand.
Il rentre juste de 5 semaines en Espagne. Il est en train de lire le roman de son ami, et lui écrira dès que possible une lettre qui lui servira de Préface ; qu’il soit patient… « Ich lese jetzt Ihren Roman und schreibe Ihnen baldmöglichst einen Brief, den Sie als Préface benützen mögen. Ein wenig Geduld also noch! »… Il s’agit du roman de l’écrivain hongrois DeszöKOSZTOLANYI (1885-1936), Nero, der blutige Dichter [Néron, le poète sanglant ] (Wöhrle 1924), avec lettre-préface de Thomas Mann.
500 - 700 €
On joint une petite L.A.S. amicale d’Hermann HESSE à Erika Mann, au dos d’une carte postale (tableau de Chagall).

192
MANN Thomas (1875-1955)
L.A.S. « Thomas Mann », München 20 février 1929, à Herr ECKARDT ; 2 pages in-4 à son en-tête D r. Thomas Mann et adresse (plis fendus et réparés, lég. taches sur un bord) ; en allemand.
« Ich habe Sie lange warten lassen müssen, desto schlimmer, wenn es nun um die ‚Entschädigung’ auch nur schwach bestellt sein kann. Sie dürfen mir nicht böse sein, ich bin ein gehetzter, geplagter Mensch, und Ihr Manuskript ist, obwohl Sie das nicht wissen dürfen, eines von vieren, die ich heute Nachmittag zu behandeln hoffe. Ich danke Ihnen besonders für Ihren Brief, der ein so schönes Zeugnis menschlich verständnisvoller Gesinnung darstellt, daß er mir beinahe das Liebste ist an der ganzen Sendung. Nein, nicht beinahe. Er ist mir wirklich das Liebste. Warum wollten Sie, daß es nicht der Fall wäre? Er ist auch eine literarische Äußerung, eine direkte, menschliche, persönliche, unkritisierbar schön, sympathisch, gewinnend als solche »… Traduction libre : J’ai dû vous faire attendre longtemps, et tant pis si la “compensation” est même minime. Ne m’en voulez pas ; je suis une personne harcelée et tourmentée, et votre manuscrit, même si vous n’êtes pas autorisé à le savoir, est l’un des quatre que j’espère traiter cet après-midi. Je vous remercie particulièrement pour votre lettre, qui est un si beau témoignage de compréhension humaine que c’est presque mon élément préféré de tout le programme. Non, pas presque. C’est vraiment mon élément préféré. Pourquoi avez-vous voulu que ce ne soit pas le cas ? C’est aussi une expression littéraire, directe, humaine, personnelle, d’une beauté sans critique, empathique et touchante en soi…
1 500 - 2 000 €

193 MANN Thomas (1875-1955)
L.A.S. « Thomas Mann », Küsnacht-Zurich 10 février 1937, à Karl Georg HEMMERICH à Blonay (Vaud) ; 2 pages in-4 à son en-tête D r. Thomas Mann et adresse, enveloppe timbrée.
Intéressante lettre sur l’Allemagne et le national-socialisme.
[Peintre, écrivain et compositeur, Karl Georg HEMMERICH (1892-1979) avait publié en 1935 son livre Das ist der Mensch , qui avait été confisqué par la Gestapo et détruit à l’exception de quelques exemplaires, dont celui offert à Thomas Mann, qui le commente dans cette lettre.] « Was Sie über Deutschland und die Deutschen sagen, hat viel far sich. Tatsächlich kann man die heutigen deutschen Zustände nicht in vollem Sinne als undeutsch bezeichnen. Sie haben ihre Wurzeln im deutschen Charakter [...] Es erinnert vieles heutige an die Zeit der sogenannten Freiheitskriege, deren Schrecklichkeit man auch auf Grund des eigenen aktuellen Erlebens recht begreift – wie auch die eisige Vereinsamung Goethes in jener Zeit, die ihn, wie bezeugt ist, dem Trübsinn nahe brachte [...] Ihre Schrift halte ich für entschieden verdienstlich, für einen dankenswerten Beitrag zu der Arbeit bei der Ausgestaltung eines neuen humanischen Gefühls, das heute unter der Oberfläche so vielfach im Gange ist »…
Traduction libre : Ce que vous écrivez sur l’Allemagne et les Allemands est très révélateur. En réalité, la situation actuelle en Allemagne ne peut être qualifiée de non-allemande au sens strict. Ses racines se trouvent dans le caractère allemand… La situation actuelle rappelle en grande partie les guerres dites de Libération, dont on comprend l’horreur au vu de nos propres expériences actuelles – comme l’isolement de Goethe, qui l’a plongé dans une crise… Je considère votre écrit comme très méritoire, une contribution précieuse à l’élaboration d’un nouveau sentiment humaniste, qui se manifeste aujourd’hui activement sous la surface…
Et Mann de citer à ce propos la publication du livre Der deutsche Charakter in der Geschichte (Le Caractère allemand dans l’histoire) d’Erich von Kahler…
1 800 - 2 000 €
194
MÉRIMÉE Prosper (1803-1870)
L.A. avec DESSIN, [novembre 1831], à Sophie DUVAUCEL ; 2 pages et quart in-8 à en-tête Cabinet du Ministre du Commerce et des Travaux publics.
Amusante lettre illustrée. « J’ai passé tous ces jours-ci à intriguer pour votre Philémon et fort inutilement comme je le prévoyais bien. On l’a mis à Bicêtre faute de place ailleurs. […] Vous me jugez toujours avec une rigueur extrême »… Puis il fait un amusant croquis géométrique légendé représentant « un suisse entrant dans une église », avec la queue de son chien, puis un autre représentant deux gros rochers, avec légendes : « Guillaume Tell tuant Gessler […] A. Rocher derrière lequel est Guillaume Tell. B. Idem derrière lequel est Gessler. C. Flèche de Guillaume Tell »… Correspondance générale, t. I, n° 99.
500 - 600 €
On joint 2 L.A.S. à la comtesse de BEAULAINCOURT, Cannes 6 et 10 mai [1870], sur un envoi de roses et la situation politique, et sur le succès du plébiscite (4 p. in-8 chaque).
195 MEYER Conrad Ferdinand (1825-1898)
L.A.S. « Ihr M », Kilchberg 5 novembre 1880, à son ami Hermann HAESSEL ; 2 pages in-8, grande vignette lithographiée avec vue du lac de Zurich ; en allemand.
Lettre de remerciement à son ami, l’éditeur Hermann Haessel de Leipzig, que Meyer avait visité avec sa femme Louise. Ils sont rentrés sains et saufs la veille au soir. La boîte en bois est arrivée intacte. L’excursion a été très rafraîchissante et les deux jours passés à Leipzig comptent parmi leurs plus beaux moments. Ils enverront les photos promises dès qu’ils auront un moment de calme. Il reste encore un fouillis d’affaires, de salutations et de lettres accumulées auxquelles il faut répondre… « Gestern abend sind wir glücklich wieder hier oben angelangt. Die Holzkiste ist ebenfalls ohne Schaden angekommen. der Ausfl ug hat mich sehr erfrischt u. die zwei Leipziger Tage zählen […] zu den schönsten Stunden […] Die versprochenen Photographien senden wir, sobald wir eine ruhige Stunde haben. Jetzt ist noch ein Durcheinan der von aufgelaufenen Geschäften u. Begrüßungen u. zu beantwortenden Briefen »… [Hermann HAESSEL (1819-1901) avait publié en 1870 les Romanzen und Bilder de Meyer, alors presque inconnu.]
1 000 - 1 500 €

196 MEYER Conrad Ferdinand (1825-1898)
L.A.S. « F Meyer », Kilchberg, 12 novembre 1885, [à Franz HIRSCH, journaliste au Deutschen Familienblattes ; 1 page et demie in-8 ; en allemand.
Il aimerait lui envoyer quelques poèmes, si on lui laisse un peu de temps… « Wenn wir keinen Termin setzen, sondern es aus die gelegene Stunde abstellen, will ich Ihnen gerne einmal etwas Lyrisches schicken »…
500 - 700 €


197
MONNIER Henry (1799-1877).
MANUSCRIT autographe signé « Henry Monnier », Un souvenir ; titre et 7 pages et demie oblong in-4, avec billet d’accompagnement et portrait lithographié (par Gavarni), le tout monté sur onglets et relié demi-maroquin à coins brun.
Amusant texte dans lequel Monnier relate une conversation sur la bonté humaine, entre deux figures du peuple : « Je me trouvais, il y a deux ans, sur l’impériale de la voiture qui fait le service du Mans à Laval ; j’avais à ma gauche le conducteur de la diligence, à ma droite un homme d’une soixantaine d’années »…. Entre ces deux personnages, le conducteur et le Père Langlois, s’engage alors un dialogue, chacun se défendant d’être « bon enfant », et accusant l’autre de trop de cœur et de générosité. Monnier retranscrit les attitudes et le parler populaire des personnages, qui aident sur la route les enfants abandonnés, les pauvres petits miséreux qui demandent l’aumône, par bandes, sur les chemins… Etc. Au dos de la page de titre, court billet a.s. : « Je souhaite le bonjour à l’ami Cor et le prie de voir pour moi mon ancien hôte M. Comaert de l’étoile […] à Anvers et delui souhaiter le bonjour de ma part ».
300 - 400 €

MONTHERLANT Henry de (1895-1972)
MANUSCRITS et BROUILLONS autographes, Pasiphaé, [1928-1938] ; 47 pages in-4 ou in-8, la plupart au dos de lettres ou pièces à lui adressées ou de fragments de manuscrits autographes ou de tapuscrits, sous chemise autographe.
Bel ensemble de manuscrits pour Pasiphaé, « poème dramatique » créé le 6 décembre 1938 au Théâtre Pigalle, et que Matisse a illustré.
* Manuscrit du « Prologue » lu par l’auteur à la première représentation de Pasiphaé (9 p., avec nombreuses ratures et corrections). Cette conférence sur l’origine de la pièce, son sujet et sa morale, parut ensuite en avant-propos dès l’édition Grasset de 1938 [mars 1939].
* Les Crétois (II e Acte). Version primitive de Pasiphaé (21 p.), avec de nombreuses ratures et corrections ; Montherlant a noté ultérieurement le titre conçu pour la pièce en deux actes, dont il tira ensuite séparément le poème lyrique Le Chant de Minos (qui en constituait l’acte I) et Pasiphaé. Cette mise au net présente des additions et corrections, et son texte comporte d’ importantes variantes par rapport à la version finale. On relève notamment un dialogue initial plus long entre la nourrice et le veilleur, et d’importants développements qui disparaîtront ultérieurement : des commentaires du chœur, une scène entre Pasiphaé et Minos, un soliloque de Pasiphaé avant l’arrivée de Phèdre.
* Brouillons pour la version primitive de la pièce, barrés par l’auteur après réécriture (17 p.).
2 000 - 2 500 €

199
MONTHERLANT Henry de (1895-1972)
2 MANUSCRITS autographes pour Les Garçons, [vers 1942-1946 ?] ; 27 pages in-4.
Deux manuscrits de premier jet pour Les Garçons, dont Montherlant acheva la première version en août 1947 (une édition tronquée du roman paraîtra en 1969, la version intégrale en 1973). Ils présentent de nombreuses ratures et corrections, et se rattachent aux premières ébauches de ce roman ; le texte est très différent de la version publiée.
Le plus important manuscrit, correspondant à un chapitre ou une section « VI », comporte 25 pages paginées 4-27, la plupart au dos de la copie carbone d’un tapuscrit de La Reine morte. C’est une version primitive du second entretien d’Alban avec l’abbé de Pradts, à propos de Serge, suivi du retour des deux collégiens à l’étude et du dîner d’Alban avec sa mère, au cours duquel celleci parle de l’abbé, de Serge, et de son vœu que son fils ne fût pas un « original » (dans la version intégrale, 1re partie, chap. XI).
L’autre fragment, numéroté « X », est écrit au dos d’une circulaire (décembre 1946) et de la copie carbone de la page de titre du tapuscrit du Sang du collège (titre corrigé en Fils des autres ).
Il s’agit d’un portrait de l’abbé de Pradts, portrait qui devait se placer avant l’entretien avec Alban : jeune, beau, cultivé, ardent, intrigant, l’abbé avait sacrifié l’ambition à sa « passion » : « l’amour de l’adolescence », et il « aimait Serge depuis mai dernier »...
1 500 - 2 000 €
200
200 MORAND Paul (1888-1976).
30 L.A.S. « PMorand » ou « PM », 1951-1956, à Roger NIMIER ; 31 pages formats divers et 2 cartes postales, enveloppes.
Belle correspondance littéraire et amicale au début de l’amitié entre les deux écrivains. 1951. – Vevey 18.VI. Il lui a fait envoyer Le Flagellant de Séville : « sous l’habit espagnol vous retrouverez des contemporains, (ce qui fait très Beaumarchais) ». – Noirmoutier 22.VII, au sujet d’un pastiche pour faire une farce à Jacques LAURENT. – Vevey 4.X . Au sujet de GIDE : « qu’est-ce que le public cherchait et qu’a-t-il trouvé dans Gide pour s’y jeter si avidement ? »… – 9.X. Il a « préparé 7 pages de notes sur PROUST. Ce sont des souvenirs, ou idées, entre lesquels vous mettrez tout ce que vous suggérera votre esprit ailé et primesautier » ; et projet d’interview. – Tanger 26.XI « Je ne réponds jamais aux enquêtes : imaginez qu’en 1953 je tombe sur un vieux n° d’Opéra de 1951 me demandant mes projets pour 1952 ! Ou bien je serai encore à les caresser, c’est-à-dire un paresseux, ou bien j’aurai tenu mon horaire, devenu un homme de métier : dans le premier cas, ça m’embête et dans le second, ça m’ennuie »… – 31.XII. « Travaillez, c’est de votre âge. Moi, je pars acheter des chevaux » près de Meknès : « Hélène dit que c’est une fuite devant l’encrier »… Il projette un article sur « Delacroix fils de Talleyrand ». Remarque sur le Journal de JÜNGER. Paris 24.IV.1952. Commentaire d’Amour et néant de Nimier : « le XVIII e commence par Fontenelle, Voltaire, les soupers du Régent, […] et finit par le sang, l’ordure, Sade, la démocratie, etc. »… 1954. Les Musardises, Crans s- Sierre 6.I. Il tire les Rois et envoie la fève à Nimier, « roi du style et du volant ! […] On vous reprochera votre Jaguar toute la vie »… – 10.I. Sur sa Cadillac 54, « la n° 1 des décapotables »… « Je ferai sans doute paraître Hécate , ultérieurement, avec deux longues nouvelles de même famille, que j’aimerais grouper sous le titre hugoesque de les Bouches d’ombre »… – 22.II, sur sa nouvelle Le Locataire . – Vevey 28.III. Envoi d’un projet d’interview (ms joint) à propos d’Hécate. – 15.X. Il imagine de nouvelles fins pour Le Père Goriot et La Princesse de Clèves. Il a commandé une Ford Thunderbird rouge . – 17.XI. « Je n’aime pas les îles, ayant vu l’Angleterre en 40, un piège ! Claustrophobie marine »… 1955. Vevey 21.VI. Il écrit « une longue nouvelle […] sur les femmes et les tantes, pas trop Princesse de Clèves »… – Paris 9.XII , après l’échec de BLONDIN au Goncourt, remporté par Roger Ikor : « Pauvre Blondin… Aussi quelle idée de vouloir écrire et de ne pas se nommer comme tout le monde… Blondinovitch ». – 24.XII, sur la mort et l’enterrement de la femme d’Arno BREKER… – 28.XII. « Il est triste de penser qu’il faut aller en URSS pour trouver les vrais réactionnaires »… Refus d’une rubrique dans un journal : « 6 ans de chroniques inutiles au Figaro m’ont suffi »… 1956. – 26.V. Recherche de garages préfabriqués. – 19.VII. Il va partir en Irlande, et emporte un produit contre les moustiques.

201
MUSIL Robert (1880-1942)
L.S. « Robert Musil » avec compliment autographe, Vienne Pentecôte 1921, à Max MELL ; 1 page oblong in-8 dactylographiée ; en allemand.
À l’écrivain autrichien Max MELL (1882-1971), qu’il remercie pour la joie que lui ont procurée ses livres, tout particulièrement le Kripperl [Wiener Kripperl von 1919, 1921] !... 2 coupures de presse jointes.
400 - 500 €
202
NIMIER Roger (1925-1962)
4 L.A.S. « Roger N. » ou « RN » (une non signée, incomplète de la fin) et 6 L.S. avec ajouts autographes, [1953-1956], à Jacques CHARDONNE ; 12 pages formats divers, divers en-têtes ( Bureau Parisien, Elle, Le Nouveau Femina, Carrefour), une lettre tachée.
Projet de publication des lettres de Chardonne à Nimier (Lettres à Roger Nimier, Grasset 1954 ) : « Les lettres, c’est une bonne idée. Comme les Mémoires et en plus propre, c’est de la littérature utile. Mais il ne faut pas vous encombrer de Roger Nimier […] Il faut aussi que des portraits (poivre, vinaigre ou massepain) viennent ça et là, avec des initiales : X, Y, V »… Relecture des Matinales où « tout est limpide »… Il retrouve la première lettre que lui a envoyée MORAND : « Elle était prophétique. Je suis perdu »… Jugement sévère sur ses propres livres : « Les Épées , ça ne vaut pas un clou. Le reste non plus, d’ailleurs. Je m’en suis aperçu en feuilletant Le Hussard , pour aider l’éditeur anglais. Dans le désert, où on ne voit que des chameaux, on prend volontiers un âne pour un cheval de course »… Lecture des Misérables : « C’est assez bien et même enflammant, mais Victor est moins romancier que Balzac ou Eugène Sue : il se traîne avec lui, ce qui encombre »… Willy de SPENS est « un homme gentil, qui dit du mal de tout le monde. Plus sincère que moi, qui dit du bien de tout le monde »… Etc.
400 - 500 €
3 000 - 4 000 €
On joint une carte postale a.s. d’Hélène Morand (vœux pour 1956) ; et 12 doubles dactyl. de lettres de Nimier à Morand (1960-1961). Paul Morand, Roger Nimier, Correspondance 1950-1962, p. 25-60.
On joint une page dactyl. d’entretiens entre Chardonne et P. Sipriot.

203
NODIER Charles (1780-1844)
L.A.S. « Charles Nodier », [automne 1829], au libraire Jacques-Simon MERLIN ; 1 page in-4, adresse.
Préparation de la seconde vente de sa bibliothèque . [Elle aura lieu le 28 janvier 1830 et jours suivants : Catalogue des livres curieux, rares et précieux… (Paris, Merlin, 1829).
« Mon cher Maître, je ne saurais trop vous répéter que vous êtes le maître », affirmation répétée quatre fois dans la lettre ! Il est d’accord pour faire un « étui modeste pour le petit Pindare ». Il ajoute quelques précisions pour des notes sur certains ouvrages, notamment sur Latapie, secrétaire de Montesquieu, et sur « Caron dit Charondas », etc. « Je voudrois […] en considération de THOUVENIN que vous annonçassiez comme très-belle , cette reliure qu’il vouloit faire enterrer avec lui ; mais vous êtes le maître . À propos de Thouvenin, il m’a dit qu’il étoit urgent que les livres lui parvinssent le plus tôt possible, pour être vendus vers le 15 janvier »…
400 - 500 €
204
O’CASEY Sean (1880-1964)
L.A.S. « Dad (Sean) xxxxx » avec DESSIN, Torquay, Devon 3 mars 1958, à sa fille Shivaun O’Casey à New York ; 2 pages petit in-4 à son adresse, enveloppe timbrée ; en anglais.
Lettre à sa fille avec son autoportrait dessiné. Il lui recommande de prendre soin d’elle et de ne pas trop se fatiguer. Il recommande la promenade à l’église S t Mary, où dansent tranquillement les jonquilles (« What an experienced traveller you will be when you return to the quit of S t. Marychurch, where only a few people go about, and the daffodils are content with a sedate dance »)… Brian espère organiser bientôt une exposition de quelques-uns de ses tableaux et de ceux de quelques autres artistes. Il est très occupé à les encadrer et à en peindre de nouveaux… Le Festival de théâtre de Dublin a été abandonné, car le Conseil municipal n’a pas réussi à trouver de pièces de théâtre pour remplacer celles qui ont été retirées. Ce fut une entreprise décevante (« The Dublin Drama Festival has been abandoned, for the Council was unable to fi nd plays as suitable substitutes for those withdrawn. It has been a disappointing business »)… Il l’invite à mémoriser si possible, quelques mots à dire à la radio ou à la télévision, et d’être aussi calme et détendue que possible…. Le bas de la lettre est occupé par un grand dessin à la plume où O’Casey s’est représenté, se reposant dans un fauteuil et rêvant du printemps (« Dreaming of Spring »), devant une fenêtre où brille le soleil…
800 - 1 000 €
205
PROUST Marcel (1871-1922)
MANUSCRIT autographe pour Jean Santeuil ; 2 pages petit in-4 (19,2 x 15 cm.)
Esquisse de premier jet, avec ratures et corrections, d’un épisode, qui semble être resté inédit, pour ce premier roman demeuré inachevé et qui préfigure À la recherche du temps perdu.
Dans cette scène, Jean Santeuil cherche à susciter l’intérêt d’une certaine M lle Kall, qui visiblement ne lui témoigne guère d’attention. « Alors Jean est éperdu. Tout moyen maintenant lui semblerait bon pour inspirer à M lle Kall quelque considération. Il avait dans la main plusieurs lettres qu’il allait en sortant mettre à la poste. L’une qui remerciait d’une invitation à la chasse portait comme adresse Son Altesse Royale Madame la Duchesse de Bourgogne, Château de Serigueux par Sérigond Seine-et -Marne. Jean la fait glisser plus bas que la prise de ses doigts pour qu’elle ne soit plus maintenue que par la pression des autres lettres et au moment où il passe devant M lle Kall il desserre les doigts, les autres lettres s’écartent un peu. La lettre doit être tombée. […] M lle Kall ne l’a pas vue »… Au bout d’une demi-heure, « la lettre est toujours là M lle Kall a changé de place et en est maintenant un peu loin, mais peut cependant l’apercevoir encore. Jean avise un garçon de casino. J’ai perdu une lettre. Voulez-vous demander à cette demoiselle qui lit là si elle ne l’aurait pas vue. La demoiselle répond qu’elle n’a pas vu de lettre, mais Jean comprend qu’elle l’a vu parler au garçon, que c’est lui qui l’envoie et qu’elle a pu reconnaître là un nouveau trait de l’intrigant et de l’importun »... Il ne pourra « plus paraître » [devant elle].
7 000 - 8 000 €

206
RADIGUET Raymond (1903-1923)
3 POÈMES autographes ; 2 pages in-12 et 1 page in-8.
Ensemble de trois brefs poèmes, qui ne seront publiés qu’en 1993 comme « faisant partie d’un recueil manuscrit inédit, composé par l’auteur (Œuvres complètes , Stock, 1993, p. 141, 161 et 163). Dixain sur papier bleu : « Dans le sommeil la fièvre tintant - Comme la pendule sous le globe »… À une belle contrebandière, quatrain à l’encre bleue sur papier ligné : « Sache que ne sont maris lents - Les douaniers qui te maltraitent »…
L’invention du paratonnerre, 2 quatrains : « Dès qu’on la bat, sans trop attendre - De la foudre se fait câlin - L’amour. Sois assuré Franklin - Qu’elle reviendra dans ta chambre »…
1 000 - 1 500 €

207
SADE Donatien-Alphonse-François, marquis de (1740-1814)
NOTE autographe, Question a Rome, [1776] ; 2 pages in-4 (légères mouillures).
Notes sur son voyage en Italie.
[Le second voyage en Italie du marquis de Sade dura presque un an, du 17 juillet 1775 à la fin juin 1776. La rédaction de son Voyage d’Italie, commencée sur place, fut continuée à La Coste, après son retour, et est restée inachevée. À Florence, il s’était lié avec le docteur Barthélemy MESNY (1716-1787), médecin et érudit d’origine lorraine, qu’il interrogera longuement lors de la rédaction du Voyage. Sade utilisera son Voyage lors de la rédaction de l’Histoire de Juliette ou les Prospérités du vice (1797).] Il s’agit ici d’une liste de questions sur Rome « faites et non repondues », en réaction à des renseignements communiqués par Mesny. Au sujet d’une « inscription latine trouvée dans l’ancienne basilique », Sade aimerait savoir « si cette inscription se lit a present ou si elle se lisoit autrefois »… Sade relève avec une certaine irritation des inexactitudes dans les renseignements fournis par Mesny : « Pourquoi mettez vous quil y eut entre les ouvrages que firent Nicolas 5 au Vatican et ceux de son successeur Paul 2 80 ans de difference, il n’y a que 16 ans de difference entre leurs deux pontificats. Je vous prie de me faire des recherches plus exactes. C’est une grande erreur ». De même : « Pourquoi mettez vous que Paul 3 succéda a Adrien 6 ; cest Clement 7 qui succeda a Adrien et Paul 3 a Clement 7 ce sont de furieux anachronismes que cela »… Il veut savoir qui a « fait le clocher de St Pierre », le diamètre des colonnes de Saint-Pierre, « le nom des papes qui ont fait construire les fontaines »… ; et enfin « quelqu’avantures galantes sur Rome ».
1 000 - 1 200 €


208
208
SAINT-EXUPÉRY Antoine de (1900-1944)
POÈME autographe signé « de SaintExupéry », Le vent, [vers 1918] ; 2 pages et demie in-4 sur 2 feuillets (27 x 21 cm) de papier quadrillé (marques de plis, fentes au pli médian).
Poème de jeunesse mélancolique inspiré par la guerre.
Ce long poème en alexandrins est composé de 14 tercets et de deux monostiques.
« D’abord très doux pareil au frisson des roseaux
Un vent mystérieux de l’horizon se lève
Plainte mélancolique au rythme de sanglots
On croirait presque ouïr des vagues sur la grève
Il passe dans la plaine où meurent les soldats
Triste comme un soupir et berceur comme un rêve
Il vient de loin, il vient du pays, de là-bas
De ces foyers en deuil où pleurent trop de mères »…
Ce poème a été adressé par le jeune Saint-Exupéry à Bernardine de MENTHON (1900-1981), dite « Dolly », avec qui il s’était lié en 1917, année de son baccalauréat.
1 500 - 2 000 €
210
SARTRE Jean-Paul (1905-1980).
L.A.S. « JPSartre », 10 mai [1951], à Louis JOUVET ; demi-page in-4.
Au sujet de sa pièce Le Diable et le Bon Dieu. « Cau m’a rapporté votre conversation avec lui. Je tiens à vous dire que je suis en total désaccord avec vous. Cette pièce ne supporte plus de coupure et je n’en ferai plus. Si elle est injouable on ne la jouera pas, voilà tout. Je sais que vous ne voulez, en cette affaire, que le mieux de tous mais comprenez, de votre côté, que les dimensions de la pièce correspondent à des intentions précises de ma part et que je préfère abandonner plutôt que de la massacrer »…
600 - 800 €
209
SAND George (1804-1876).
L.A.S. « G. Sand », Nohant 19 mars [1871, à Francis BERTON] ; 4 pages in-8 à son chiffre.
[L’acteur Francis BERTON (1820-1874), qui avait joué dans trois pièces de George Sand, voudrait prendre la direction de l’Odéon, à la suite de Chilly, alors que la Commune va commencer.] Sand a écrit la lettre de recommandation : « du moment qu’il ne s’agit que de dire de toi ce que je pense, cela n’est plus difficile. –Chilly quitte donc ? Si tu réussis dans ton projet, je te recommande le pauvre vieux Laure, qui est un honnête homme, très digne et très malheureux, et que tu sais capable de rendre encore de bons services ». Elle recommande d’autres acteurs, comme Eugène Clerh, congédié par Chilly : « S’il est engagé au Palais-Royal, tu n’auras pas à t’occuper de lui, mais je crains que les théâtres ne soient pleins de bons serviteurs sans emploi auxquels ils donneront la préférence ». Elle recommande aussi « la pauvre Bondois qui a le métier si souple, et qui a des traditions dont manquent la plupart des employées choisies par Duquesnel, et se trouve dans la misère […] Ne va pas croire que je veuille t’imposer une troupe. Tu as toujours le droit de me refuser sans me fâcher, mais je m’imagine que tu as déjà songé à conserver les sujets estimables. – Et puis, avec une bonne direction, tous les artistes qui ont l’habitude des planches deviennent bons. […] Je n’ai pas besoin de te dire combien je désire ton succès. J’ai aussi un peu peur pour toi. C’est bien grave, sans subvention ! et, d’ici à un an, Dieu sait si Paris sera calmé ! L’élément qui menace la tranquillité n’est pas littéraire »… Correspondance , t. XXII, n° 15402.
500 - 700 €
On joint une intéressante l.a.s. de Simone BERRIAU, directrice du Théâtre Antoine, à SARTRE, relative aux répétitions de la piéce, lui demandant de faire confiance à Louis Jouvet (6 p. in-8). 209


211
SIMENON Georges (1903-1989)
TAPUSCRIT avec CORRECTIONS autographes, Maigret en meublé, 1941 ; 162 ff. in-4 à perforation marginale, reliure basane bleu roi, filets et triangle à froid en forme de flèches sur les plats, dos titré or (charnières et dos un peu frottés), sous emboîtage de papier « serpent » lie de vin avec fenêtre et reproduction de la jaquette du roman, titre au dos (Thérèse Treille).
Tapuscrit complet, très corrigé par l’auteur, de ce roman policier.
Il est daté en fin « Shadow Rock Farm, Lakeville (Connecticut), 21 février 1951 », et signé par l’auteur. Le roman a été publié pour la première fois en juillet 1951, aux Presses de la Cité. Après un vol dans une boîte de nuit à Montparnasse, la police surveille l’hôtel meublé de la rue Lhomond où logeait le voleur, le jeune Émile Paulus ; pendant la planque, l’inspecteur Janvier, bras droit de Maigret, est blessé d’un coup de revolver. Maigret décide alors de s’installer dans l’hôtel meublé, au sein du quartier Mouffetard, pour mener lui-même l’enquête… Toutes les pages de ce tapuscrit, soigneusement dactylographié par Simenon lui-même, portent de nombreuses corrections autographes, à l’encre noire ou turquoise, pour changer des mots, parfois une phrase entière.
8 000 - 10 000 €
On joint l’édition originale : Maigret en meublé (Paris, Presses de la Cité, 1951), in-8, broché, couverture noire laquée illustrée d’une photographie ; il n’y a pas de grands papiers. Chemise et étui de papier noir de Thérèse Treille, titre en jaune sur le dos de la chemise.
PROVENANCE
Sven NIELSEN ; collection J.-M B. Georges Simenon (Sotheby’s Paris, 24 juin 2003, nos 96-97).


212
SIMENON Georges (1903-1989)
MANUSCRIT autographe signé
« Georges Simenon », La Mort de Belle, 1951 ; enveloppe jaune petit in-4, et 41 feuillets in-4, sous dossier cartonné, dans une chemise demi-basane à rabats (charnières fendues), étui. Plus le TAPUSCRIT original avec CORRECTIONS autographes et signé ; [1]-171 pages in-4, reliure de basane rouge à décor de filets et pointillés estampé à froid (mors un peu frottés, charnière fatiguée, petites éraflures).
Sous deux emboîtages uniformes de papier « serpent » lie de vin avec fenêtre et reproduction de la jaquette du roman, titres au dos (Thérèse Treille).
Ensemble exceptionnel permettant de suivre toute la genèse de ce roman américain, depuis sa conception et le plan sur l’enveloppe jaune, le manuscrit de premier jet, et le tapuscrit corrigé.
Écrit en décembre 1951 à Lakeville (Connecticut), à Shadow Rock Farm où Simenon s’est installé en 1950, La Mort de Belle est un « roman indispensable qui doit figurer dans la liste des livres étapes. […] le corps de la jeune Belle Sherman est découvert au domicile des Ashby. C’est sur le mari, professeur d’histoire, que se portent les soupçons. La présomption de culpabilité en fait un pestiféré. Tandis que l’enquête piétine sans qu’aucune charge ne puisse être retenue contre lui, il sort un soir, à l’issue d’un nouvel interrogatoire, avec la secrétaire du coroner. Expérience tragique : en face d’elle, il demeure sexuellement impuissant. Il perd la tête et l’étrangle » (Pierre Hebey).
Le roman paraît en mai 1952 aux Presses de la Cité ; Simenon est salué comme un maître de la psychologie. Figurant parmi les plus célèbres et les plus envoûtants de la période américaine de Simenon, cet ouvrage est aussi un de ses treize romans dont l’action se déroule aux États-Unis. Si les noms sont changés, le roman se déroule à Lakeville et dans ses environs, sur les lieux mêmes où il est écrit, avec une précision topographique et des détails sur la vie de la petite ville qui ne seront guère appréciés par les habitants quand le roman paraîtra en traduction ; Simenon quittera alors les États-Unis
L’enveloppe jaune (26,8 x 19 cm) couverte de notes autographes à l’encre et au crayon : au recto, les noms des protagonistes avec indications de l’âge pour certains ; au verso, plans et notes sur la chronologie et le déroulement des épisodes. L’enveloppe jaune est rituelle dans la méthode de travail de Simenon lorsqu’il commence un roman. Elle est la première trace écrite du travail de l’écrivain, le lieu où Simenon inscrit les éléments concrets qui l’aident à appréhender ses personnages et à guider la rédaction.
Le manuscrit autographe est rédigé au crayon noir, d’une écriture nerveuse, rapide, fine et très serrée, sans marge, occupant toute la page, au recto de 41 feuillets (plus un blanc) d’un bloc de papier vélin (27 x 21 cm) dont certain feuillets sont encore restés attachés entre eux, avec pagination particulière pour chaque chapitre : 5-5-5-5-5, pour les 5 chapitres de la première partie, le dernier feuillet portant « Fin de la Première Partie » ; et pour la « Deuxième Partie » : 5-5-3-3 ; le seul numéro de chapitre est noté centré tout en haut de la page où il commence. À la fin, Simenon a signé et daté « Shadow Rock Farm, Lakeville. Le 13 décembre 1951 ». Chaque page du manuscrit est dense, l’écriture petite et régulière, avec relativement peu de corrections, portées au fil de la rédaction. On perçoit le travail d’un esprit extraordinairement concentré où tout, la structure et le déroulement du récit, les mots, les phrases, se met en place, sans rupture ni évasion. À l’intérieur du dossier cartonné d’origine, est collée une L.A.S. de Denise Simenon envoyant ces « feuilles manuscrites » à Sven Nielsen (1 p. in-8 sur papier à en-tête de Shadow Rock Farm).
Le tapuscrit original a été dactylographié par Simenon lui-même sur 171 feuillets (27 x 210 cm), et daté en du 14 décembre 1951, le lendemain même de l’achèvement du manuscrit ; après avoir écrit le soir un chapitre de roman, Simenon avait pour habitude de le dactylographier le lendemain matin, avec beaucoup de changements. Le tapuscrit est surchargé à chaque page de nombreuses corrections autographes, à l’encre noire, avec la signature autographe « Georges Simenon » sur la dernière page. Sur la page de titre, envoi autographe signé de Georges Simenon à son éditeur Sven NIELSEN (directeur des Presses de la Cité) : « à mon ami Sven Nielsen en toute affection Georges Simenon 1952 ». 40 000 - 50 000 €
On joint l’édition originale : La Mort de Belle (Paris, Presses de la Cité, 1952 [achevé d’imprimer en mai]), in-8, broché, couverture blanche cartonnée et jaquette illustrée (petits défauts à la jaquette).
Un des 100 exemplaires sur pur fil de Lana, seul grand papier (n° 98), non coupé. Chemise et étui de papier noir de Thérèse Treille, titre en rouge sur le dos de la chemise.
BIBLIOGRAPHIE
Cahiers Simenon 10, « Dix ans d’Amérique », 1997.
PROVENANCE
Sven NIELSEN ; collection J.-M B. Georges Simenon (Sotheby’s Paris, 24 juin 2003, nos 103-104).

213
SOUPAULT Philippe (1897-1990)
4 L.A.S. et 1 L.S. « Philippe Soupault », 1925-1927, à André ROLLAND DE RENÉVILLE ; 4 pages in-4 ou in-8 et une carte postale, 2 à en-tête Kra éditeur, 4 enveloppes et une adresse.
Rolland de Renéville a demandé à Soupault de préfacer son recueil Ténèbres peintes (Éditions Radot, 1926). 16 décembre 1925. « Comptez sur moi pour votre préface, dites-moi vers quelle époque vous désirez ce texte »… – 21 janvier [1926]. « Je ne vous oublie pas. Votre préface est presque terminée »… Munich 25-II26. Il lui envoie « la préface promise » ; il voyage beaucoup, mais demande de lui « envoyer les épreuves de cette préface (c’est important ) » à Paris : on fera suivre… 1er juillet 1927. Il le rassure sur son livre [Rimbaud le Voyant ] : « En ce qui concerne l’édition, je crois qu’il ne peut y avoir d’objection que de la part du service commercial, et nous ne pourrons le savoir qu’en en parlant après avoir lu votre livre ». Il lui indique comment se procurer « les lettres de RIMBAUD publiées par Izambard »… Mardi [22-II-28]. Il lui demande de lui renvoyer « la plaquette de Rimbaud “Un cœur sous une soutane” . […] Avez-vous lu Les Deux Rimbaud de J.M. Carré […] Elle est très intéressante et il y a un inédit de Rimbaud, très curieux ». [Rimbaud le Voyant paraîtra finalement Au Sans Pareil, Paris, 1929, dédié à Philippe Soupault.]
400 - 500 €
214
STAËL Germaine Necker, baronne de (1766-1817)
2 L.A.S. « N. de Staël » et 3 L.A., [automne 1814-début 1815], à la duchesse de DURAS ; 5 pages in-8, adresses dont une avec cachet de cire noireaux armes.
Correspondance amicale. Dimanche. « Seriez-vous assez bonne pour me dire dear dutchess, si le roi reçoit demain soir lundi à 8 heures, comme de coutume. Pardon de cet ennui. Où en êtes vous pour M r de CHATEAUBRIAND ? Lui avez-vous dit que Mr de SÈZE a désiré d’être pair et ne l’a pas encor obtenu ? »…
Samedi. « Je suis désolée de ne pouvoir faire ce qui vous convient, dear dutchess, mais vous savez mes affaires comme moi. Je ne puis partir avant le 15 de juillet […] Je vous verrai demain soir à ce que prétend Albertine à son âge on est messager de bonheur »…
Elle a été « attristée presque sérieusement » de voir hier les gens de la duchesse de PIENNES à la porte de la duchesse : « je passerai chez vous ce matin – si Mad. RÉCAMIER me laisse le tems de sortir je l’attends à chaque minute. […] j’admire ce que vous êtes par votre esprit et par votre âme ».
Sa fille est reconnaissante, « mais elle va chez Mad. de BARANTE où nous étions priées depuis quinze jours »…
« J’ai ce soir une grande assemblée venez m’y faire honneur amenez Clara que ma fille désire vivement. […] Si vous diniez chez moi dimanche vous ne trouveriez qu’Adrien et Matthieu »…
1 000 - 1 500 €
On joint 4 L.A. de la duchesse de DURAS à Chateaubriand.
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 215).
215
STAËL Germaine Necker, baronne de (1766-1817)
L.A., Coppet 23 avril [1815], à la duchesse de DURAS ; 4 pages in-8.
Belle lettre des Cent-Jours.
[Le retour de Napoléon en France avait incité M me de Staël à se réfugier en Suisse dans son domaine de Coppet, alors qu’elle allait récupérer l’argent laissé en dépôt par son père Necker au Trésor royal, et marier sa fille Albertine au duc de Broglie. Mme de Duras avait suivi son mari et Louis XVIII à Gand.] « Combien je voudrois être auprès de vous dear dutchess. Je jouirois bien plus à mon aise de votre société quoique j’aye près de vous bien des rivaux et des rivales mais enfin nous parlerions sur le passé et cela soulage on le croit encor présent. Ce que j’ai souffert ce que je souffre est au de là de ce que je savois de la peine. Ces derniers moments dans lesquels la bonté du roi et de M. de B[lacas] avoient arrangé mon bonheur m’ont rendu plus sensible à cette ancienne douleur qui m’est revenue dans les mêmes lieux, sous les mêmes formes. Je la vois là sur les mêmes murs – j’entends la même horloge. J’ai rêvé un an mais le réel c’est cela ».
On l’a engagée à retourner à Paris : « On m’a assurée que ma liquidation seroit confirmée si j’y allois, mais je n’y crois pas ou je ne veux pas y croire. Quand je saurai, si ruinée comme je le suis je puis rassembler cent mille écus pour ma fille, alors je me déciderai sur le mariage et puis quand il sera fait, établi, arrangé j’irai vous rejoindre. Mais n’est-il pas inouï de faire encor des projets »…
« Les nouvelles de France sont très militaires. Il paroit que toute l’armée est pleine d’enthousiasme pour son chef. La nation plus amie de la paix me paroit triste surtout dans le midi. De ce côté les étrangers sont moins détestés que dans le nord de la France. Ici on ne croit pas aux succès de Murat il paroit que les Italiens ne se réservent que pour Napoléon mais peut-il être partout ! Il y a des officiers à Grenoble même qui ont caché les lys dans leur shakos comme ils avoient caché les aigles tant l’idée du changement est dans les têtes françaises »...
Elle ajoute : « Parlez de moi à Chactas [CHATEAUBRIAND]. Quelles soirées que celles que je passerois avec vous ! Je suis, ici, entourée de soldats suisses, et bien seule d’ailleurs »…
1 000 - 1 200 €
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 216)

STAËL Germaine Necker, baronne de (1766-1817)
L.A., Lausanne 22 septembre [1815], à la duchesse de DURAS ; 4 pages in-4.
Belle et longue lettre sur la Restauration, la Charte, la Terreur blanche, le futur mariage de sa fille, et ses Considérations sur la Révolution française.
« Je ne peux pas partir pour l’Italie dear dutchess, sans vous dire adieu car c’est vous en première ligne que je regrette à Paris et si vous n’étiez pas dans une situation qui absorbe tout votre tems je n’aurois pu renoncer au charme de vous entendre et de vous parler car il faut pour aimer se plaire à l’un et à l’autre. Vous me dites qu’on veut la charte pour les honnêtes gens ce seroit la perfection mais la charte pour les adversaires de toute charte est-ce aussi bien ? Je vois des hommes dans la seconde chambre [Chambre des Pairs] qui abdiqueroient bien volontiers pour commencer leur règne, et je ne crois pas qu’en fait de gouvernement public par sa nature, on puisse rien faire sans vérité, le sentiment des convenances suffit à la diplomatie, mais à la tribune, et c’est en cela surtout que je l’aime, il faut de la sincérité. Je ne suis point venue à Paris parce que je ne sais dire que ce que je pense, et que j’aurois trop craint de déplaire à ceux que je respecte. Je puis assurément me tromper mais je vois en noir. On se laisse trop aller à des impressions, peut-être naturelles, mais qui ont fait chavirer dix fois depuis vingt-cinq ans les espérances même de ceux qui s’y sont livrés. Que de popularité ne faut-il pas dans les noms et dans les choses, pour effacer l’entrée des étrangers, et les protestants du midi dans quel état ils sont ! Ils écrivent ici de toutes parts pour y demander un asyle. Enfin Dieu veuille que le roi et la charte s’établissent en paix c’est après mes enfants ce qui m’occupe le plus. Vous me dites très gracieusement que je suis trop romanesque pour ma fille. N’avez-vous pas été romanesque ne l’êtes-vous pas en amitié ? Ce qu’on appelle le réel des choses en société est plus loin de la nature que l’enthousiasme. Je souffre beaucoup de ce que mes affaires n’avancent pas mais je tiens fermement à ce qu’Albertine ne revoye Mr de BROGLIE que le contrat signé. Je me suis arrêtée ici quelques jours avant de traverser le Simplon où ce malheureux homme [NAPOLÉON] a laissé les seules traces honorables de sa puissance. On dit qu’on veut que ce chemin tombe en ruines. Une des choses les plus tristes des tems de parti c’est qu’il n’y a ni estime ni indignation complette – car les bêtises des uns, malgré vous appaisent la fureur contre les crimes des autres. Il y a ici des nuées d’Anglois qui passent comme les oiseaux à l’automne. Il faut que les institutions politiques dans leur perfection modèlent un peu les hommes les uns sur les autres, la nation y gagne mais les individus y perdent ». Puis elle évoque son prochain ouvrage, Considérations sur la Révolution française : « J’espère que vous serez contente de ce que j’ai écrit sur l’Angleterre, j’ai fait aussi un tableau du règne de BONAPARTE qui me semble historique. Quand ma fille sera mariée, je ne verrai de la société que vous et vos pareils c’est-à-dire trois ou quatre personnes. Dans ce monde, le plaisir de l’étude gagne beaucoup sur moi mais je ne puis me mettre à Richard Cœur de Lion que quand le sort d’Albertine sera fixé. La pensée peut encore subsister à travers tout mais non pas l’imagination ». Elle s’inquiète de M. de LALLY, et ajoute : « Les vapeurs nerveuses sont extrêmement communes à Genève là où il y a plus d’esprit que d’espace pour le nourrir, mais ici l’on se porte à merveille. Je vous ai vue ici pour la première fois dear dutchess je ne savois pas alors que je vous aimerois beaucoup plus que vous ne m’aimez »...
1 500 - 2 000 €
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 220)

217
STAËL Germaine Necker, baronne de (1766-1817)
L.A., Pise 16 février 1816, à la duchesse de DURAS ; 4 pages in-4.
Belle et longue lettre pendant son voyage en Italie. Elle reproche à la duchesse de l’oublier : « Je vous attends et je vous aimerai toujours mais vos sentiments actuels ne laissent pas de place aux pauvres candidats qui sollicitent l’entrée dans votre cœur ». Elle la charge de transmettre une lettre à Louis XVIII : « C’est pour le mariage d’Albertine et lui exprimer de nouveau toute ma reconnoissance pour les avances qu’il a daigné nous faire sur notre dette dans les circonstances actuelles. C’est mardi 20 que le double mariage anglois et catholique aura lieu. Comme je suis d’autant plus protestante que les habitants du midi nous persécutent c’est la cérémonie angloise qui me touchera beaucoup. Elle est en effet bien belle […] vous verrez ce qu’il y a d’âme et de sensibilité dans cette nation j’en excepte ceux qui sont nos maîtres et néanmoins Lord WELLINGTON aura toujours une grande puissance sur moi, l’admiration ne s’efface jamais. Ce que je sens pour vous aussi ne peut se détruire »…
Après avoir évoqué quelques amis, et la mort du gendre de la duchesse (le prince de Talmont, mari de Félicité), elle parle de son voyage : « J’ai renoncé au voyage de Rome la peste me fait un peu peur encor plus celle de Dalmatie que celle de Niza mais comme ils disent si bien ici in una velata elle est en Italie et les soldats du pape ne sont pas incorruptibles. Je vais donc passer avec toute ma famille trois mois à Florence de là en Suisse et l’automne à Paris pour présenter ma fille. Mais croiriez-vous que je n’ai pas le projet d’y passer l’hyver ? Mon système est toujours en opposition absolue avec celui qu’on suit et mon affection la plus sincère pour qui le suivent. Dans cette situation il ne faut pas parler et qui peut se taire six mois. Je pourrai peut-être voir la Sicile et le Portugal l’hyver prochain. Chaque objet nouveau est une idée et une image dont on enrichit son âme. Albertine est heureuse Mr de BROGLIE a beaucoup d’esprit et de connoissances, sa conversation est très animée dans la solitude, enfin j’espère que cette union réussira bien, il reste avec nous et je le retiendrai tant que je pourrai. L’on ne sert à rien maintenant dans l’opposition il faut que l’opinion éclaire ceux qui croyent qu’on se passe d’elle. L’Italie est fort tranquille ils sont si accoutumés au pouvoir des étrangers c’est un pays où l’esprit existe sans nul rapport avec le caractère comme le talent de jouer du clavecin. Adieu dear dutchess, ne jettez pas tout par la fenêtre, excepté vos premiers sentiments, et permettez-moi de vous aimer et de vous apprécier de toutes les facultés de mon être ». Elle demande de brûler cette lettre.
1 500 - 1 800 €
PROVENANCE
La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 221).

STENDHAL (1783-1842)
L.A., [Paris] 19 novembre 1841, à Donato BUCCI à Civitavecchia ; 3 pages petit in-4, adresse.
Une des dernières lettres de Stendhal (il mourra quatre mois plus tard, le 22 mars 1842). Il vient de prendre un abonnement au Constitutionnel. « Voici une affaire pour laquelle je réclame votre complaisance et votre sagacité ordinaires. Il s’agit, je pense, d’une vente, on tient au secret. Combien vaut la terre de Canino ? combien rend-elle ? comment se payent les fermages ? Je voudrais 3 pages de détails, 4 si vous pouvez. Cette affaire serait fort avantageuse à la personne qui cultive la garance. […] J’ai répondu que je pourrais donner des renseignemens vers le 4 ou 5 décembre. Peut-être serez-vous obligé d’écrire sur les lieux. En ce cas écrivez une première lettre pour donner les renseignemens que vous savez, et annoncez que vous avez écrit sur les lieux, et avec secret, pour obtenir plus de détails. On verra ainsi que j’ai mis du soin à faire la commission. Beaucoup de détails, sur le revenu, sur la manière de le percevoir. S’il fallait dans la suite un administrateur je vous proposerai, cela vous conviendrait-il ? Vous feriez 3 voyages par an. Surtout beaucoup de détails. Quel bâtiment pourrait habiter le nouveau propriétaire s’il allait passer 4 mois d’hiver dans le pays ? »… Il fait une récapitulation en 4 points. Correspondance générale , t. VI, n° 3168.
1 500 - 2 000 €
219
TINAN Jean de (1874-1898)
L.A.S. « Tinan », Dimanche [4 janvier 1897], à Pierre LOUŸS à Fontaine Bleue près Alger ; 1 page in-4, enveloppe timbrée.
Sur leurs exploits érotiques. Après avoir relaté une altercation avec un commissaire-priseur, Tinan rapporte : « j’ai tant mangé de mandarines que je m’imagine mandarin. Ah de quel bouton me suis-je occupé cette nuit... “On ne se doute pas assez de toute la tendresse que peut donner une jeune personne dépucelée depuis un mois et lâchée depuis huit jours par son premier béguin” – Cette phrase est de notre ami Demetrios, ou à peu près. J’y souscris de la main que j’ai libre… que j’ai fait libre. On m’a dit toi bon Pierre grippé avaler vilaine antipyrine et quinine amère, moi prendre part à l’antipyrine pour mon mal de tête… Conseiller à toi abus vénériens… Quand nous serons défraîchis – eh bien nous nous ferons faire la pinoplastie »…
400 - 500 €
220
VERLAINE Paul (1844-1896)
L.A.S. « Paul Verlaine », Hôpital Broussais, salle Lasègue [janvier oou début février 1890], à l’éditeur Albert SAVINE ; 2 pages in-4 sur papier de l’Administration générale de l’Assistance publique à Paris (fente au pli réparée).
Longue lettre à propos de ses projets en vers et en prose. CAZALS va lui apporter 4 petits chapitres de la série “Gosses”, dont 4 ou 5 autres vont paraître dans Art et Critique , ainsi qu’une nouvelle : La main du Major Müller, et 3 « gros articles, Vieille Ville ». Il va également lui envoyer la nouvelle Charles Husson , parue en 1888 dans la Revue indépendante, « que vous aurez demain ou après corrigée et augmentée, sous le titre de Rampo ! « M. Cazals vous apporte aussi 6 poèmes nouveaux de Bonheur, en tout 384 vers. D’autres sont en train et vous les aurez au fut et à mesure. Le volume qui est complet sera donc encore augmenté selon votre désir ».
Il demande « une petite avance » pour ses « menues dépenses » à l’hôpital.
Pour le « volume de prose », Histoires comme ça , il propose un ordre de succession des 7 nouvelles pour accélérer le projet d’impression, et annonce la mise en ordre des Aventures d’un homme simple. Il demande l’état de leurs comptes. Après avoir évoqué quelques travaux supplémentaires, telle une demande de biographies destinées à un volume, il conclut en annonçant très prochainement « le complément des deux volumes »...
800 - 1 000 €

VIALATTE Alexandre (1901-1971)
9 L.A.S. « Al » et « Vialatte », 1952-1962, à Roger NIMIER ; 9 pages in-8 et 4 cartes postales, 3 enveloppes.
29 mai 1952 : « vous vantez à l’occasion dans les gazettes mes vertus poétiques. Soyez-en béni »… Il a aimé les Enfants tristes : « (Pourquoi dites-vous que c’est ennuyeux ? Tout – et ce n’est pas – sauf ça !). À mon goût le grand “côté” du livre c’est le“ côté” prince Muichkine du héros. Parce qu’il y a là une chose grande et vraie. Profonde. […] le séduisant ne m’échappe pas. Qui y resterait insensible ? Et c’est précisément l’alliance des 2 qui donne le goût de la chose, l’accent de votre talent. Mais la profondeur humaine est là. C’est ce qui manque à Cocteau (que j’aime tellement) »…
– Besançon 5 juin. Il est « à quia » et a besoin de les 43.000 F que lui doit Opéra. – 17 juin. Sur le règlement de cette somme, qui s’est transformé en « un roman d’aventures en mille épisodes avec des suites au prochain n° ». On l’assure qu’il sera réglé dans un mois. « De toute façon j’ai été heureux de collaborer à Opéra (c’était un journal courageux et de qualité. […] Beaucoup de gens le regrettent. Rien ne l’a remplacé) »… Ambert 30 mars 1962. Il travaille à la nouvelle édition de sa traduction du Procès de KAFKA, qu’il avait déjà traduit en 1933. Il a reçu les épreuves et « depuis je vais partout avec elles sous le bras et avec 3 ou 4 éditions françaises du Procès . Mais on m’a appelé auprès de mon père mourant ». Depuis il n’a pas eu le temps de s’y attarder plus ; il va passer à Paris pour un travail et trouver les éditions allemandes du Procès qui lui manquent pour avancer. Il ne lit plus les journaux : « On croit à un cauchemard »… – 9 juin, au sujet des épreuves du Procès. – 16 septembre . Il se réjouit de rencontrer Jacques PERRET « pour qui mon enthousiasme croit de plus en plus », et n’oublie pas la préface pour Pickwick. Une dernière carte porte ces mots aux crayons bleu et rouge : « Amitiés, mais vous m’avez tué »…
800 - 1 000 €
222
VIGNY Alfred de (1797-1863)
L.A.S. « Alfred deV », 25 août 1826, [à Édouard DELPRAT, avocat à Bordeaux] ; 4 pages in-8 (tache d’encre et petit manque marginal sans perte de texte).
Belle et longue lettre sur ses amis de Bordeaux et son roman Cinq-Mars.
« Il est un dégré de confiance et d’amitié qui brave l’absence des formes et leur survit toujours […] Vous me pardonnez mon silence et moi le vôtre quoique je sois le premier coupable. J’ai embrassé votre frère que je crois et souhaite aussi heureux que je le suis et près de sa bonne et sensible mère. Ma chère Lydia, souffrante pendant près d’une année est à présent fraîche, rose est heureuse, mais sans enfant. Hélas ! c’est ma seule peine, passagère j’espère. Pendant six mois de l’hyver dernier j’écrivis ce Cinq-Mars qui est né au mois de Mai pour le public. Je vous envoie sa seconde édition, n’ayant pas voulu vous donner un livre sans succès et vous écraser de si loin. Celui-ci en a plus que je ne l’eusse cru, il a pris le flot des idées publiques. C’est un hasard, il y a de meilleures choses qui n’en ont pas ». Il aimerait avoir de ses nouvelles : « Suivez-vous votre belle carrière ? Ne vous y arrêtez pas un moment. Toutes les gloires peuvent en sortir ». Il s’enquiert de Pierre Hervé (avocat et homme politique bordelais) : « J’ai pensé à lui en dessinant l’avocat Fournier de Cinq-Mars . Dites-le lui et que je l’aime toujours tendrement, comme nous savons aimer les beaux caractères et les beaux talents. Mes souvenirs me ramènent sans cesse à Bordeaux, ville gracieuse pour moi, telle qu’il ne s’en remontra jamais sur mon passage ; et dans laquelle je connais tant de gens distingués que je m’attends chaque jour à une explosion de vous tous »... Il le prie de demander à Théodore Delbos « une note des prix de tous ses vins des moindres aux plus chers »… Correspondance, t. I, 26-25.
1 200 - 1 500 €

223
WERFEL Franz (1890-1945)
POÈME autographe, Solo eines zarten Lumpen, [vers 1912] ; 1 page in-4 sur papier quadrillé ; en allemand.
Rare poème de ses débuts. Il a paru dans le premier recueil de poèmes de Werfel, Der Weltfreund, publié en décembre 1911 par les éditions Axel Juncker de Berlin.
Le poème compte six sizains.
« Nun wieder eine Nacht durchjohlt, Ist rings der Stadtpark aufgewacht. Allee, der Wasserfall, ein Vogelzwitschern ohne Mühe...
In der durchsichtigen Frühe, Nach falsch bekränzter Nacht, Hast du mich eingeholt »…
Au verso, attestation d’authenticité par Kurt HILLER (Berlin 6 octobre 1916), confirmant que ce poème a bien été écrit de la main de Werfel lui-même….
1 500 - 2 000 €


225
DARWIN Charles (1809-1882)
L.A.S. « Ch. Darwin », 29 septembre 1880, au botaniste George KING ; 4 pages in-8 à son adresse gravée Down, Beckenham, Kent ; en anglais.
[Le botaniste écossais John SCOTT (1836-1880), arrivé en Inde en 1864 sur recommandation de Darwin, avait dirigé le Jardin
Botanique Royal de Calcutta, à la tête duquel George KING (18401909) lui avait succédé en 1871. Scott avait mené de nombreuses expériences pour le compte de Darwin. Le 28 septembre, King avait informé Darwin du décès en Écosse (le 11 juin) de leur collègue John Scott, ajoutant qu’il était en possession des papiers de Scott et qu’il lui envoyait deux cochons conservés, présentant un phénomène héréditaire, que Scott avait destinés à Darwin. Darwin avait été prévenu du décès, le 17 juin, par l’oncle de Scott. Il évoque ici son dernier ouvrage, publié en octobre 1881 : The formation of vegetable mould, through the action of worms.] Darwin a été profondément attristé d’apprendre la mort de John Scott. Il est touché que King ait rendu visite à cette pauvre famille. Il avait fait ce qu’il avait pu pour aider la famille pour la succession de Scott. La famille voulait qu’il aille là-bas ; mais il est très faible et le voyage était beaucoup trop long pour lui. Il aimerait beaucoup avoir le plaisir de faire la connaissance de King, qu’il invite à venir dîner et dormir chez lui, indiquant l’itinéraire par le train depuis la gare de Charing Cross à Londres jusqu’à Orpington. Il est en train d’écrire un petit essai sur l’action des vers, et les informations que l’enquête de King lui a fournies se sont révélées précieuses. Il avait oublié, avant de relire attentivement toutes ses notes, l’immense peine que King avait si aimablement prise pour lui…
224
BRAILLE Louis (1809-1852)
Lettre écrite en braille, Paris 16 février 1840, à M. Montigny à Paris ; 1 page in-4, adresse en braille avec cachets postaux.
Rare lettre écrite en braille par son inventeur.
« N’ayant pu répondre à l’invitation que me fit Mademoiselle Pignier, de faire connaître notre nouvelle écriture à votre respectable famille, je suis heureux de réparer mon refus involontaire en vous adressant ces lignes et la carte promise à ces dames. Veuillez agréer ce spécimen, Monsieur, comme un faible hommage rendu à votre dévouement pour notre institution et à votre amitié pour le docteur Pignier qui la dirige, et recevez l’assurance du profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être votre très humble serviteur L. Braille. A l’Institution Royale des Jeunes Aveugles ».
1 000 - 1 200 €
« I am much obliged for your letter & for the trouble about the specimens. I was truly grieved to hear of John Scott’s death: he did not write to me. – It was very kind of you to visit his poor relatives. – I did what I could by getting them an introduction to a neighbouring clergyman, who I thought might aid them in the dispatch of Scott’s property. They wanted me to go down there; but I have very little strength & the journey was much too long for me. – I had not heard before receiving your note that you were in England. I should very much like to have the pleasure of making your personal acquaintance. Can you spare the time to come here to dinner & sleep any day soon, which would suit you? [...]If so, you had better leave Charing Cross for Orpington St. by the 4 o 5’ train or 5 o.5’ if more convenient. I shd. almost certainly be able to send you a carriage to meet you at the Station & take you back next morning. Please observe that the Trains may possibly be changed on Oct 1st. I hope that you may feel inclined to come.— & if so be so kind as to let me hear. I am now writing a little Essay on the action of worms, & the information which your survey gave me has proved invaluable. – I had forgotten, until carefully going over all your notes, what immense trouble you had so kindly taken for me »…
12 000 - 15 000 €




226
EINSTEIN Albert (1879-1955)
L.A.S. « A. Einstein », Berlin 24 novembre 1917, à Édouard GUILLAUME à Berne (Suisse) ; 1 page in-12 (Postkarte) avec adresse au verso ; en allemand.
Réponse, avec 3 équations, à un article de Guillaume sur la théorie de la transformation de Lorentz. [Éditeur d’Henri Poincaré, le physicien suisse Édouard GUILLAUME (1881-1959) fut le collègue d’Einstein à Berne au Bureau de la propriété intellectuelle. Ses conceptions sur un temps universel allaient à l’encontre de la théorie de la relativité d’Einstein, et l’amenèrent à engager une longue et virulente polémique avec celui-ci.] Einstein vient de recevoir le rapport de la Société Suisse contenant une réimpression de l’interprétation par Guillaume de la transformation de Lorentz. Cette interprétation est cependant impossible car les trois équations [équations ] sont incompatibles entre elles. Le t introduit par Guillaume n’existe pas si l’on adhère à la transformation de Lorentz. Einstein ne souhaite pas revenir publiquement sur ce sujet, à moins que Guillaume ne l’y force en se répétant sans cesse. Cet été, il a pu se rendre à Berne suite à une maladie qui l’a contraint au repos. Il espère le faire de nouveau l’an prochain. Politiquement, un vent plus favorable commence à souffler en Allemagne ; tout ira bien…
« Ich erhalte eben den Bericht der Société Suisse mit abermaligem Abdruck Ihrer InterprÉtation der Lorentz-Transformation. Diese InterprÉtation ist aber unmöglich, weil die drei Gleichungen [...] miteinander nicht vereinbar sind. Das von Ihnen eingeführte t existiert nicht, wenn man an der Lorentz-Transformation festhält. Ich werde öffentlich nicht auf die Sache zurückkommen, wenn Sie mich nicht durch fortwährende Betonung der Sache dazu zwingen. – Diesen Sommer konnte ich nach Bern, wegen eines Leidens, das mich zur Ruhe zwang. Hoffentlich das nächste Jahr wieder. Politisch fängt ein gesünderer Wind zu blasen an ; alles wird noch gut werden »…
7 000 - 8 000 €
227
EINSTEIN Albert (1879-1955)
P.A., [Berlin, avant 1933] ; demi-page in-4 à vignette et en-tête de l’hôtel The Commodore, New York, avec 6 lignes autographes de calculs au dos ; en allemand.

Liste de six personnes, avec adresses à Berlin, qui souhaitent vendre leur bateau, dont trois avec le prix demandé, avec quelques détails sur le bateau et quelques questions. « Frau Lippert Deutsche Werkst. für Lederindustrie Noll 1436 Wieviel kostet das Boot ? Länge. Seegelfläche. Wieviel Segel wieviel Personen ? »… Etc. Au verso, 6 lignes de calculs et équations.
4 000 - 5 000 €
228
EINSTEIN Albert (1879-1955)
L.S. « A. Einstein », 11 juillet 1942, à Marvin H. Rubin à Atlanta ; 1 page grand in-8 (petites traces d’adhésif), enveloppe timbrée ; en anglais.
Réponse dactylographiée en marge d’un schéma géométrique envoyé par l’étudiant Rubin.
« Dear Sir: the proof of the congruence of the two triangles is right––but the conclusion drawn from this congruence is wrong, being based on a misleading drawing. » Traduction : la démonstration de la congruence des deux triangles est correcte, mais la conclusion tirée de cette congruence est erronée, car elle repose sur un dessin trompeur. Et Einstein corrige au crayon le dessin. On joint le problème dactylographié ; et le double carbone de la lettre de Rubin à Einstein (7 juillet, fentes).
4 000 - 5 000 €
229
EINSTEIN Albert (1879-1955)
L.S. « A. Einstein », Princeton 27 janvier 1954, au Dr. Oliver E. FORD à Stoneygate (Angleterre) ; 1 page in-4 à en-tête The Institute for Advanced Study (trous de classeur marginaux, légère jaunissure partielle) ; en allemand.
Einstein explique que, s’il n’a pas écrit de livre sur la physique ou les théories quantiques, il a produit plusieurs courtes réflexions sur ces sujets, dont il n’a plus de tiré à part. Il donne alors les références de certains de ces articles : « Physics and Reality », dans le Franklin-Journal (1935 ou 1936), Einstein-Band (1949), « Ein Aufsatz über Quantentheorie und Realität in Dialectica (eine Schweizerische philosophische Zeitschrift) etwa Ende des 40 er Jahre. Mein Beitrag in der kürzlich erschienen Festschrift für Max Born, Edinburgh »…
4 000 - 5 000 €



230
HUMBOLDT Alexander von (1769-1859)
L.A.S. « Alexander v. Humboldt », Potsdam 12 juillet 1849, au D r KÜTTENBRUGG « Badephysicus » à Teplitz ; 2 pages in-8, enveloppe avec suscription autographe et sceau de cire rouge aux armes : en allemand.
[Eduard KÜTTENBRUGG (1811-1861), médecin thermal, est l’auteur de Die Thermal-Bäder zu Teplitz und Schönau vom therapeutischen Standpunkte aus dargestellt (Prague, 1844).]
Dans l’espoir que ses travaux scientifiques (« meine wissenschaftlichen Arbeiten ») inspirent au docteur une certaine sympathie pour son nom, il lui recommande le porteur de cette lettre, son valet de chambre Johann SEIFERT (1800-1877), homme de grande éducation et de grande qualité, qui l’a accompagné lors de son voyage en Asie du Nord, ainsi qu’en France et en Angleterre (« meinen Kammerdiener, Seifert, einer recht gebildeter und treflicher Mann, der mich auf der nordasiatischer Reise, wie nach Frankreich und England begleitet hat »), qui vient à Teplitz pour des cures thermales. Il souffre de fortes douleurs aux genoux, avec des complications de la goutte, et a jusqu’à présent bénéficié des conseils du Dr GRIMM, médecin personnel de Sa Majesté (et auparavant soigné par Dieffenbach et Schönlein). Humboldt regrette de ne pouvoir se rendre personnellement à Teplitz, où il avait si souvent rendu visite au défunt monarque…
1 000 - 1 500 €
231
JUNG Carl Gustav (1875-1961)
L.S. « C.G. Jung », Küsnacht-Zürich 8 février 1944, au D r Gustav BALLY à Zürich ; 2 pages in-4 dactyl. à son en-tête (trous de classeur marginaux) ; en allemand.
Réaction à une circulaire du psychiatre Oscar FOREL (1891-1982), à propos de laquelle Jung fait 7 remarques.
Il faudrait ajouter que les qualifications d’un conseiller psychologique qui prétend pratiquer la psychothérapie incluent une analyse de formation, ainsi qu’une formation suffisante en psychothérapie en général. Si ce n’est pas le cas, il ne devrait pas se voir accorder l’autorisation d’exercer la psychothérapie, quelle qu’elle soit : « zu den Requisiten eines psychologischen Beraters, der auf psychotherapeutische Tätigkeit Anspruch macht, unbedingt die Lehranalyse samt einer genügenden Ausbildung in Psychotherapie überhaupt, gehört. Falls er sich darüber nicht ausweisen kann, so sollte ihm keine Bewilligung für psychotherapeutische Tätigkeit irgendwelcher Art erteilt werden. » Il faudrait mettre en avant la psychothérapie infantile. Il suggère d’utiliser le terme « Geisteskrankheit » (maladie mentale) au lieu de « tiefergehender seelischer Störung » (trouble mental profond)...
Le terme « seelische Störung » (trouble mental) devrait être remplacé par « Geisteskrankheit » (maladie mentale), car toutes les névroses sont des troubles mentaux : « alle Neurosen sind seelische Störungen »… Etc.
Le conseil d’administration de la S.G.P.P. va examiner la lettre de Forel, à qui Jung écrira en tant que président de la S.G.P.P.
800 - 1 000 €
232

WITTGENSTEIN Ludwig (1889-1951)
L.A.S. « Ludwig Wittgenstein », Trinity College Cambridge [1939], à « Liebe Betty » [Barbara GAUN] ; 2 pages petit in-4 (un peu froissée avec marques de plis) ; en allemand.
Rare lettre du philosophe et mathématicien à Barbara (Betty) GAUN (1891-1967), gouvernante des Wittgenstein à Vienne. Il donne des instructions détaillées pour l’envoi de chaussettes (les plus chaudes), mouchoirs, veste de fourrure (« die kurze Pelzjache, die in meinem Kasten hängt »), chaussures, et un dictionnaire danois-allemand à prendre dans la bibliothèque : « In dem Bücherschrank im Bureauzimmer, […] ein zweibändiges Danisch-Deutsches Wörterbuch ». Il ne viendra pas en Autriche cet été et est désolé de na pas voir Betty avant Noël : « Ich werde in dieser Sommer nicht nach Österreich kommen & es tut aus leid, dass ich Sie erst zu Weihnacht sehen werde ».
2 000 - 2 500 €
233
ZEPPELIN Ferdinand von (1838-1917)
L.A.S. « Fv.Zeppelin », Baden-Baden 13 mai 1901, [à Hermann STADE] ; 1 page et demie in-8 (légère fente au pli) ; en allemand.
Au météorologue et explorateur arctique Hermann STADE (18671932), de l’Observatoire météorologique de Potsdam, au sujet de la remise d’un instrument et de papiers lors de la liquidation de la Gesellschaft zur Förderung der Luftschiffahrt (Société pour la promotion de la navigation aérienne), fondée par Zeppelin en 1898. Il est question du météorologue Hugo HERGESELL (1859-1938), un des fondateurs de l’aérologie et cofondateur de l’Association aérospatiale allemande en 1902.
« Gestern war Hr. Prof. Hergesell hier. Nach seinen Aussagen muß das Instrument, welches Ihnen von Friedrichshafen aus zugeht, des dem meteorologischen Institut fehlende sein ; während die dreiteiligen Registrirblätter dem Hr. Prof. Hergesell gehören. – Ich bitte Sie nun die Güte haben zu wollen, diese Gegenstände dahin zu leiten, wohin sie gehören. Eine Bestätigung des meteorologischen Instituts über den Rückempfang seines Eigentums wäre dem Liquidator der Ges. z. Förderung d. Luftschiffahrt, Herrn E. Uhland in Friedrichshafen sehr erwünscht »…
Traduction libre : Le professeur Hergesell était ici hier. D’après ses déclarations, l’instrument que vous recevrez de Friedrichshafen doit manquer à l’Institut météorologique ; les feuilles d’immatriculation en trois parties appartiennent au professeur Hergesell. Je vous prie de bien vouloir transmettre ces documents à leur destinataire. Une confirmation de l’Institut météorologique concernant la restitution de ses biens serait la bienvenue auprès du liquidateur de la Société pour la promotion de l’aviation…
800 - 1 000 €

234
AUBRAC Raymond (1914-2012
L.A.S. « Raymond », [28 janvier 1944], à « Merlin » [Emmanuel d’ASTIER DE LA VIGERIE] ; 5 pages in-4, sous chemise dos maroquin noir, étui bordé.
Rare et importante lettre sur la Résistance et l’Armée secrète. [Raymond et Lucie Aubrac consacrèrent dès 1940 tout leur temps libre aux activités de la Dernière Colonne, mouvement résistant créé par Emmanuel d’Astier de La Vigerie alias Merlin. En mai 1941, ils aidèrent « Merlin » à fonder le journal qui marquait la naissance du mouvement Libération. Enfin, en 1943, d’Astier entra au CFLN (Comité français de Libération nationale) en tant que commissaire à l’Intérieur.]
Dans cette lettre, Aubrac se montre optimiste quant au devenir du CFLN. Il apparaît, comme de Gaulle, hostile à toute forme de « politique politicienne » qui empêcherait la démocratie de fonctionner de manière optimale. Il se montre ensuite partisan de l’élimination de Pierre PUCHEU (premier membre du régime de Vichy à être exécuté avant l’Épuration) – et de Marcel PEYROUTON (ministre de l’Intérieur de Pétain), ainsi que de Pierre LAVAL. La fin de la lettre mentionne, non sans un certain humour, les primes respectives pour la capture d’Aubrac et d’Astier. « Partout, dans toutes les classes sociales dont le rassemblement réel est peut-être la caractéristique la plus importante de nos mouvements, une grande confiance, ou plutôt un grand besoin de confiance dans le CFLN. [...] Répondant à une anxiété certaine créée, il faut bien le dire, par la propagande ennemie, les positions respectives du CFLN et du parti communiste ont été heureusement et d’une manière vivante définies par le court dialogue public du Commissaire à l’Intérieur et de Fernand Grenier. [...] Le plus grand reproche que font à Alger les hommes de la résistance, et aussi tous les Français, c’est de ressusciter des personnages politiques et des préoccupations partisanes d’un autre âge. La France veut la
démocratie. Mais sauf les professionnellement intéressés, personne n’admet que la démocratie consiste en dosages de partis dont le moins qu’on puisse dire, c’est qu’au moment où la France a eu le plus grand besoin de penser, d’agir et de combattre, ils étaient absents. [...] La lenteur de la “purge” effraie mes amis et gonfle d’espoir nos adversaires. Qu’attendez-vous pour exécuter Pucheu & Peyrouton ? Est-ce que Monsieur Pierre Laval sera simplement admis à faire valoir ses droits à la retraite ? »…
Quant à ses « petites affaires personnelles » et les « échos de la famille », il annonce que « Babou attend une petite sœur [...] Sa mère est tout à fait furieuse d’accoucher en plein maquis [...]. La layette du futur enfant provient tout entière de la charité de la résistance. Mes parents sont arrêtés [...] Après cette naissance, je tacherai d’installer la petite famille dans un coin tranquille. J’insisterai pour que la mère de famille (qui est très activement recherchée) ne s’occupe plus que d’élever ses gosses [...] L’A.S., qui s’est assez étendue à la base, est à la tête entre mauvaises mains. Je ne sais si la situation peut être très améliorée dans les circonstances actuelles. Il faudrait là, comme ailleurs aussi, un durcissement des cadres et un grand effort de discipline – et naturellement pousser à l’action immédiatement tous ceux qui le peuvent – peut-être imposer partout un pourcentage de transferts aux groupes francs [...] J’aurais aimé reprendre quelqu’activité avec ces gens là, mais on me dit de toutes parts que c’est peu sage, mes fiches anthropométriques ayant été répandues à de très nombreux exemplaires par la Gestapo et une prime de 2.000.000 attachée à ma prise (au fait vous en valez 5 qu’on m’a offert pour vous “donner” »…
1 000 - 1 500 €
PROVENANCE
Bibliothèque Dominique de VILLEPIN. Feux et flammes, II Les Porteurs de flammes (29 novembre 2013, n° 482).

235
BARBÈS Armand (1809-1870)
12 L.A.S. « A. Barbès » (dont une L.A. sans la fin), 1845-1857, à Victor SCHOELCHER ; 65 pages in 8.
Exceptionnelle correspondance écrite de prison par le révolutionnaire, au père de l’abolition de l’esclavage. Emprisonné en 1839 pour avoir tenté de renverser la monarchie, libéré lors de la Révolution de 1848, Barbès fut de nouveau arrêté et jugé après les émeutes de juin 1848. Condamné, il fut incarcéré à Doullens en 1849, puis à la forteresse de Belle-Île jusqu’en 1854, date à laquelle il fut gracié par Napoléon III.
Prison de Nîmes 28 décembre 1845. Des dénonciations ont été faites à propos des visites qu’il reçoit et les autorités ont renforcé les restrictions le concernant. Il est malheureusement « dans l’impuissance de venir d’une manière efficace au secours de votre pauvre organe républicain » ; il ne peut pas prendre plus de quatre actions à cent francs et « je crains fort, que malgré tous vos sacrifices individuels, la Réforme ne soit condamnée à périr ». Une rente extraordinaire serait plus utile que de telles souscriptions : « Pourquoi ne songeriez-vous pas à faire au parti républicain cette demande solennelle d’une rente, comme l’a fait O’Connell en Irlande ? » Cela donnerait à Schoelcher l’avantage de ne dépendre que du peuple « et de pouvoir faire toujours et partout du radicalisme aussi radical que le cœur vous en dit et que le peuple aime à en voir enfin mettre au net ». Il parle de sa santé et de sa vie en prison : « j’étais constitué pour vivre en cellule... excessivement rêveur, pas parleur quoiqu’en ait dit certain docteur et paresseux, comme je m’y mets, comme un créole, ce sont là incontestablement les qualités du genre, et je les ai »... – 10 août 1847. Schoelcher a publié dans La Réforme un texte de lui et il l’en remercie, tout en exposant son regret à propos d’une phrase supprimée où il nommait Martin Bernard et Guignet pour leur prouver son amitié. ...« Mon cœur n’est pas porté à la désaffection [...] et personnellement, Fl [FLOCON] est un homme de qui j’ai toujours dit et pensé du bien. Mais sa partialité pour l’autre [BLANQUI] m’a paru souvent si excessive que j’ai été obligé, malgré moi, d’admettre que les prisonniers de Doullens et moi nous leur avions déplu et avions en lui un ennemi. Tant mieux qu’il n’en soit pas ainsi mais [...] dans l’intérêt du parti, qu’il ne s’obstine pas à grandir un être qui, comme vous l’avez vu dans son procès de Blois, n’a d’autre but que de chercher partout – et toujours au dépens des autres – des occasions de faire poser sa vanité ». S’il a demandé à être transféré à Doullens, c’était notamment pour y rejoindre son ami Martin Bernard. Il rappelle qu’il a promis à Mme Cavaignac de faire sa première œuvre « au nom et par les mérites de son glorieux et bien-aimé fils ». Il demande à Schoelcher de communiquer son manuscrit à Jean Reynaud, et évoque la question des souscriptions pour les Polonais et pour les inondés… [Doullens ] 22 août 1850. À propos d’un éventuel transfert sur Versailles dont lui a parlé le directeur de la prison mais qu’il n’a jamais demandé. Il faudrait que Schoelcher éclaircisse cette affaire « avec l’autorité de ton caractère et de la probité exquise qui transpire dans toutes tes actions ». C’est une machination « pour me placer dans une position analogue à celle où se trouve l’un avec les révélations, et où se trouvera l’autre dont je t’ai aussi parlé quand on saura qu’il a fait une demande en grâce [...] Il est certaines choses si sales qu’un honnête homme ne doit jamais avoir à s’en justifier ». Il expose les arguments que Schoelcher devra présenter au ministre, notamment en ce qui concerne l’attribution des cellules aux détenus politiques, déportés ou condamnés à de longues peines. Il joint la copie de la lettre qu’il a adressée au directeur où il affirme n’avoir jamais demandé à changer de quartier et n’avoir jamais craint autre chose que le malheur de recevoir une faveur quelconque... –10 juin. Sur le gouvernement à établir après une insurrection. ...« Ce n’est guère qu’aux idées de tous qu’on pourra demander le moyen de passer de notre ordre social si mauvais à celui qui doit réglementer l’avenir [...]
j’avais songé à faire fonctionner le pouvoir exécutif provisoire avec une sorte d’assemblée législative provisoire jusqu’au moment où la nation convoquée enverrait de nouveaux représentants ». Mais maintenant que le suffrage universel est mutilé, que le peuple n’a pas défendu par l’insurrection l’intégrité de sa souveraineté, l’avenir est livré au hasard des événements et végète « sous le joug d’un pays légal nouveau ». Il ne désespère pas, mais il sait que l’avènement de la démocratie est retardée de quelques années. Il a définitivement échappé à la déportation et reste seulement prisonnier. Il envoie son bonjour à Jean Reynaud et Eugène SUE dont il a appris l’élection... Prison de Belle-Île 11 janvier 1851. À propos de la promiscuité contre laquelle il a fait publier une protestation dans La Presse. « Le gouvernement de Louis-Philippe lui-même avait reconnu que tout détenu [...] avait le droit à ce qu’on nomme une cellule de nuit, c’est à dire une petite chambre pour lui seul ». Les prisonniers politiques de Belle-Île s’en rapportent à Schoelcher pour intervenir auprès du ministre. Ils ne savent qu’à peine ce qui se passe hors leurs murs mais leurs cœurs s’unissent à cette lutte « de plus en plus acharnée entre la démocratie et les vieux partis qui essayent de la tuer »... – 30 janvier. Il vient d’apprendre que M. BONAPARTE a proposé l’amnistie de quelques condamnés de haute-cour : « j’espère bien n’avoir jamais mérité par aucun acte ni par aucune pensée de ma vie l’abominable avantage de voir figurer mon nom sur cette liste de... proscription morale »... Que Schoelcher proteste pour lui si on voulait le gracier et qu’il s’informe de ce qui trame à l’Élysée, car « l’amnistie fut-elle générale que je n’en éprouverais pas moins un sentiment d’humiliation d’être obligé de sortir de prison par un laissez-passer de mes adversaires politiques ». Ses compagnons de chambre partagent son indignation : « ni grâce, ni merci, c’est notre pensée commune », cependant ils réclament toujours l’attribution de cellules individuelles... – 2 mars. Il explique de quelle façon il serait tout à fait possible de faire aménager les cellules demandées, et proteste contre la punition qui frappe son camarade Vauthier, au cachot depuis quinze jours. Il songe à faire publier une lettre contre Piscatory au sujet du projet d’amnistie. Puis à propos de la politique générale, « ce qui me paraîtrait le plus conforme aux principes, c’est qu’il n’y eut même pas de candidat à la présidence de la république présenté par le parti socialiste, puisque nous ne voulons pas de cette présidence. De plus, la résolution de s’abstenir dans toutes les élections amène comme conséquence inévitable la nécessité d’aller voter en 52 avec le fusil »... – 25 septembre. À propos de la distribution de l’argent envoyé par Schoelcher. Certains se sont moqués et ont parlé « d’un ton burlesque de LEDRU et de Louis BLANC à qui ils ont cru faire beaucoup de mal en les appelant leurs ennemis personnels ». Il a reçu le livre de Schoelcher sur l’abolition de la peine de mort. – 6 octobre. Une instruction judiciaire a été ordonnée à la suite de cette distribution d’argent, et Barbès est résolu si nécessaire « à expliquer en règle au public le rôle que joue à Belle-Île après l’avoir joué ailleurs le sieur B. [BLANQUI]. J’aurais besoin pour cela de quelques pièces de la commission d’enquête », et il charge son ami de les faire copier et de les lui envoyer ainsi que des numéros de la Revue rétrospective dont celui « qui renferme l’arrêt de renvoi du sieur B. devant la police correctionnelle »... [1852]. Barbès parle de l’exil de Schoelcher [proscrit en janvier 1852] et de son combat pour la cause du bon droit et de la justice, puis de la maladie qui frappe le détenu Deville moins cruellement que la haine et l’iniquité des hommes : « il mourra parce quand il a vu qu’on voulait nous arracher la république, il s’est levé comme il l’avait fait trente cinq ans avant à Waterloo, contre ce qu’il a compris être l’ennemi, mais les balles des Anglais ont été moins impitoyables pour lui que la prison »... La dernière lettre, datée du 17 septembre 1857, est écrite de Hollande où il s’est réfugié après avoir été gracié malgré lui, et évoque Eugène SUE dont la mort (le 3 août à Annecy) l’a écrasé et démoralisé : « il était si bon, si doux d’esprit et de cœur, si aimant. [...] C’est à coup sûr l’exil qui l’a tué [...] son âme était blessée à mort par l’état de son pays, par le renversement de toutes les notions du juste »... Son ami CHARRAS a lancé une souscription pour lui élever un monument à Annecy, mais Barbès n’a pas réussi à mobiliser les Hollandais qui « quoique bons lorsqu’on parvient à rompre leur glace, sont peu portés à se mettre en avant [...] j’espère que tes efforts réussiront mieux à Londres. Les Anglais ont le cœur plus dur, mais ils sont nettement plus habitués aux démonstrations politiques »...
3 500 - 4 000 €
Provenance
Bibliothèque Dominique de VILLEPIN. Feux et flammes, II Les Porteurs de flammes (29 novembre 2013, n° 377).

BLANC Louis (1811-1882)
MANUSCRIT autographe, [Histoire de la Révolution française] ; env. 520 pages in-4, montées sur onglets en un volume relié demi-basane fauve à coins, dos orné.
Important manuscrit de 15 chapitres de cette Histoire de la Révolution..., parue entre 1847 et 1862 en 12 volumes. Le manuscrit présente des ratures et corrections. Chaque chapitre porte un titre et commence par un résumé : – L’Ambition de Mirabeau, – Effort contre la Terreur [la fin manque], – Les Douze renversés , – Les Girondins chassés du pouvoir, – Débats sur la guerre [sommaire seul], – La Patrie est en danger, – Procès et mort des Dantonistes [une note finale est incomplète de la fin], – La révolte de Lyon étouffée, – L e prétoire des Jacobins, – Sansculottisme des Girondins, – Philosophie, – La Glacière d’Avignon, – Trahison de Dumouriez, – L’Evangile devant la Révolution, – Les Girondins. Le volume se termine sur un manuscrit autogr. de 14 pages, intitulé La Liberté. On a relié en tête un portrait de Louis Blanc, et plus loin le fac-similé d’une lettre à Maurice La Châtre.
1 000 - 1 500 €
237
CLARKE Henri Guillaume, duc de FELTRE (1765-1818) maréchal de France.
L.A.S. et 20 L.S. ou P.S., 1795 et 1808-1817 ; 1 page chaque in-4 ou in-fol., certaines en partie impr., 3 sur vélin avec sceau sous papier.
24 frimaire I V (15.XII.1795), L.A.S. « G. Clarke » comme général, directeur du Cabinet topographique et historique militaire du Directoire exécutif, au général Montesquiou. 1808 (signée « Clarke »), et 1811-1817 (signées « Le Duc de Feltre », puis à partir de juillet 1816 « Le Mal D. de Feltre »), comme ministre de la Guerre, nominations, promotions, lettres de service, etc., et 3 brevets sur vélin.
250 - 300 €
238

CLEMENCEAU Georges (1841-1929)
MANUSCRIT autographe, L’ultimatum autrichien, [juillet 1914] ; 4 pages et demie in-4.
Important article à la veille de la guerre 14-18.
Cet article a paru à la une du journal de Clemenceau L’Homme libre , le 25 juillet 1914. Le manuscrit présente des ratures et corrections, et des variantes avec le texte publié.
Sur l’ultimatum adressé le 23 juillet par l’Autriche à la Serbie, après l’attentat de Sarajevo ; son rejet provoquera la déclaration de guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie, et le déclanchement de la Première Guerre mondiale.
« L’Autriche vient d’adresser à la Serbie un ultimatum qui […] parait inacceptable. Vienne donne au gouvernement serbe quarante-huit heures […] pour se rendre à merci. Jamais si grave nouvelle ne nous était parvenue depuis 1870. Jamais l’Europe ne s’était trouvée si près d’un choc de guerre, dont on ne peut mesurer l’étendue.
Il était trop clair que l’attentat de Serajevo avait donné toute carrière au parti de la violence […] Le conflit d’aujourd’hui n’est que la conséquence inévitable de ce coup d’état international où l’épée de Guillaume II, jetée dans la balance, décida du succès des Habsbourg contre la Russie, trop longtemps endormie par les protestations d’amitié de Berlin »... Etc. Et Clemenceau, après avoir analysé la situation européenne, conclut : « L’hypothèse d’une généralisation du conflit […] n’a pu être écartée des délibérations austro-allemandes, et l’envoi de l’ultimatum nous fait connaître que les deux empereurs ont délibérément accepté toutes les conséquences du conflit qu’ils ont résolu d’engager. La Bulgarie, devenue la vassale de l’Autriche, est nécessairement dans le jeu. Il s’agit de reprendre ses entreprises de trahison contre les peuples des Balkans. […] Nous avons follement subventionné la Turquie au moment même où se manifestaient ses mauvais desseins contre la Grèce et la Serbie. L’Angleterre est aux bords de la guerre civile. […] La préparation russe est en retard. Aussi la nôtre. Ajoutons que notre cas particulier est de nous trouver sans gouvernement. M. Poincaré navigue, en, ce moment, avec M. Viviani, et leur croisière de royaume en royaume les éloignera de nous pendant toute une semaine encore. Ils n’ont pas très bien choisi leur moment. […] L’Europe n’était pas au cran de repos quand ils se sont embarqués. Ils auraient pu prévoir, mais ils n’ont pas prévu »…
800 - 1 000 €
239

DUNANT Henri (1828-1910)
13 L.A.S. « J.H. Dunant » ou « H. Dunant », 2 L.A. et 3 P.A., 1896-1900, à M lle Nadine KOLATSCHEVSKAIA à Berne ; 53 pages in-8 ou in-4, une enveloppe.
Importante correspondance du fondateur de la Croix Rouge sur son action humanitaire. Elle est adressée à une demoiselle russe préparant un travail sur la biographie et les origines de la Croix Rouge. Heiden 12 novembre 1896, il est « indisposé et fatigué » ; ses ouvrages sur Le Paupérisme en Angleterre et Le Cri de souffrance « sont en manuscrits, ils n’ont pas encore été imprimés » ; quand il ira mieux, il pourrait en « copier quelques fragments », comme il l’a fait de son « gros manuscrit contre le “Militarisme” » pour Bertha von SUTTNER [pacifiste autrichienne, prix Nobel de la Paix 1905) ; il propose de prêter « ma monographie sur Tunis, qui date de 1857 & le volume Charité & fraternité internationales » ; il va envoyer au docteur IDELSON « le grand ouvrage de Cazenove, qui est d’une entière exactitude sur l’Œuvre des Blessés »… – 20 novembre. Le D r Idelson lui ayant dit « que vous faisiez un travail sur les origines de la Croix Rouge, je désire avoir l’honneur de vous envoyer quelques feuilles inédites sur les origines de l’Œuvre dès 1859 », ainsi que le livre du prof. LUEDER sur « la Convention de Genève », en précisant qu’il ignorait « tous “l es précédents ” mentionnés dans cet ouvrage ; le général DUFOUR (mon premier appui) les ignorait également, aussi bien que le colonel Le Comte, de Lausanne, et tous les membres de la Société Genevoise d’Utilité publique. Personne dans notre Comité Genevois n’en avait connaissance » ; et il cite l’exemple de Christophe Colomb découvreur de l’Amérique… Il joint une notice autobiographique, énumérant ses différentes fonctions, depuis « Président d’Honneur (nommé en 1865) du Comité central Belge pour les Blessés de la guerre » jusqu’à « Membre honoraire de la Société Fédérale Suisse d’Utilité publique, 1895 »… – 21 novembre. Il a rédigé 12 pages de « notes sur les toutes premières origines de la pensée qui, aujourd’hui, a pu conquérir le monde entier, sauf la Chine », demandant de les lui renvoyer, et prévenant qu’il n’a « rien de commun avec les grands écrivains tels que Chateaubriand & Jean-Jacques Rousseau »… – 23 novembre. Envoi d’ouvrages : Un Souvenir de Solférino (5 e éd. 1870), Fraternité et Charité internationales en temps de guerre (7e éd.), Die Genfer Convention de Lueder (1876) ; il ajoute des précisions sur l’action de la comtesse VERRI née Borromeo, sur les femmes de Castiglione soignant les blessés et qui « ne faisaient aucune différence entre Français & Autrichiens » ; il parle de lui, « modeste jeune homme de 31 ans » frappé par les « horreurs qui ont suivi la bataille, – émettant, pour la première fois cette idée qui jaillit de son cerveau et qui était destinée à remplir le monde entier : la fraternité universelle au milieu même du déchaînement des passions les plus haineuses »… – 19 décembre. Il évoque l’empereur Alexandre II de Russie et précise : « je me suis donné tant de peines pour ce projet des Prisonniers de guerre qu’il n’est que juste d’en dire quelques mots quand on parle de moi. M r de Hamburger, l’ancien ambassadeur à Berne, sait combien j’ai eu à lutter, me trouvant, en 1874, entre l’enclume russe & le marteau anglais, lors du Congrès de Bruxelles, et même en danger de tomber dans le brasier français, aux cris de haine des Genevois, qui faisaient leur possible pour me jeter dans la fournaise ». Il recommande de ne pas montrer aux Suisses un Bulletin de l’Alliance Universelle qui lui
a « valu toutes les foudres de Genève, parce [que] j’avais mis une croix rouge sur la couverture ! C’est alors qu’une circulaire fut faite, – partie de Genève, pour me dénoncer comme un charlatan, un usurpateur ! » Il rappelle que « la Convention de Genève a donné l’exemple à l’époque pour la création d’autres Conventions permanentes universelles ; soit d’humanité, soit d’économie sociale, &c. », qu’il énumère… 14 juin 1897. Il regrette le retard mis par Stuttgart à l’envoi du volume Entstehungsgeschichte des Roten Kreuzes und der Genfer Konvention du Professeur Rudolf Müller. Il va envoyer « le volume sur l’Alliance Universelle », et précise « que les questions, les sujets traités, sont de moi, mais non la manière dont ils sont traités dans ce livre. Malheureusement, le peu de persévérance des Français & les intrigues bigotes des fanatiques Calvinistes ont empêché la continuation de cette œuvre, tant à Paris qu’à Londres ; j’ai eu toutes les peines & tous les déboires »… – 17 juin, remerciant pour un envoi de fraises ; son « extrême faiblesse […] ne me permet pas de travailler comme je voudrais »… – 10 septembre. Au sujet de son article dans une revue bruxelloise sur Le Mouvement Hygiénique et sur la Croix Verte [pour la protection des femmes exposées à la prostitution] : « Je vous aurais envoyé davantage d’exemplaires s’il ne me fallait pas peindre le dessin en rouge & en vert, ce qui me fatigue beaucoup & est très mal fait ». Il précise : « Ce premier jalon de Croix Verte, – s’il est planté avec le tact indispensable, peut devenir, avec le temps, une 1re base pour le féminisme le plus désirable ». Il n’a rien pu copier de son livre de l’Alliance Universelle, mais va copier « ce qui est relatif aux Prisonniers de guerre »… – 18 novembre, remerciant « de votre grande obligeance en m’offrant de colorier la croix en vert & la bordure de l’Ecusson en rouge » ; il aimerait savoir « ce qui sera dit, à Lucerne, à la Société Suisse d’utilité publique » lors de sa réunion annuelle… – Liste de conserves et produits désirés chez l’épicier bernois Ludwig. – Commande de boîtes de thon chez Ludwig, et indications sur sa santé et son alimentation. Sur les Croix Vertes : « je suis entravé momentanément par ce fait qu’il existe une Croix Verte française pour les soldats qui reviennent des Colonies. C’est fâcheux ; & cela m’oblige à temporiser personnellement dans cette affaire, afin de ne pas se faire des ennemis de cette Société, qui, du reste, n’a nul besoin d’un drapeau, ni d’un emblème quelconque pour son Œuvre, tandis que pour notre Croix Verte, nous avons besoin d’un écusson reconnu partout. Et, je n’en vois pas d’autre que celui là. – Rien n’empêche que l’Œuvre se constitue à Moscou & en Russie ; mais, je ne veux pas personnellement avoir l’air de presser à cause de cette Croix Verte française »… – Il précise qu’il n’est pas l’inventeur du Pyrophone, mais « le collaborateur inconnu de feu son riche inventeur » KASTNER, dont la femme finançait les publication de l’Alliance Universelle… [Mai 1900 ?], à propos de la société Concordia, de l’Alliance Universelle des Femmes pour la Paix, de la mort du Dr Idelson… « Tout est rendu difficile par le pharisaïsme de notre état social actuel »…
10 000 - 15 000 €
On joint : – la copie autographe de 2 lettres aux Comités de la Société Lermontoff et de la Bibliothèque populaire Belinsky à Pensa (15 juin 1898) ; – le brouillon en anglais d’une lettre de N. Koltchevska à Dunant ; – un billet d’IDELSON à Dunant ; – une l.a.s. de Chr. Fr. HAJE à M lle Koltchevska (Amsterdam 1897) ; – une nécrologie du Dr Idelson extraite de Concordia, et une carte postale de Concordia avec photos des présidents d’honneur.

240
ELISABETH de Wittelsbach, dite Sissi (1837-1898) Impératrice d’Autriche.
L.A.S. (signée en tête « Die Kaiserin »), [Vienne 23 mai 1859], à SA MÈRE LUDOVICA DE BAVIÈRE ; demi-page in-8 ; en allemand.
Texte d’un télégramme annonçant à sa mère (1808-1892) la triste nouvelle de la mort, la veille, du roi FERDINAND II des Deux-Siciles (1810-1859), [dont le fils – et successeur – François II (1836-1894) venait d’épouser, le 3 février, la sœur cadette de Sissi, Marie-Sophie (1841-1925)].
« Die Kaiserin an Ihre Königliche Hoheit die Frau Herzogin Luise in Baiern, in Possenhofen, bei Starnberg. Eben haben wir die traurige Nachricht erhalten, daß der König von Neapel Gestern um ½ 2 Uhr gestorben ist. »
1 000 - 1 500 €
241 ESCLAVAGE
P.S. par le commissaire de marine ordonnateur AntoinePhilippe LEMOYNE, Cayenne 14 janvier 1758 ; 3 pages in-fol., cachet de cire rouge aux armes (en partie brisé).
« Facture » d’une cargaison de onze barriques de sucre chargée sur le brigantin L’Hirondelle, à destination de Marseille, pour le compte du « navire négrier L’Industrie de Nantes », pour le compte du Nantais Ménard, d’un montant de 1 844,60 livres ; en partie réglée par le « produit de la vente de deux cent quarante trois noirs des deux sexes apportés par le navire l’Industrie, capitaine Duqué, arrivé à Cayenne le 6 may 1755 », s’élevant à 189 300 livres. La transaction est certifiée le 12 janvier 1758 et signée par SIMON, « chargé du recouvrement de la cargueson du navire L’industrie de Nantes ».
Le document est certifié et signé le 14 janvier par Antoine Philippe LEMOYNE, « conseiller du Roy en ses Conseils, commissaire de la Marine, ordonnateur en l’Isle et terre ferme de Cayenne province de Guyanne en Amérique et subdélégué à l’intendance des Isles du Vent audit pays », qui fut commissaire ordonnateur du roi à Cayenne de 1747 à 1763.
800 - 1 000 €
PROVENANCE
Bibliothèque Dominique de VILLEPIN. Feux et flammes, II Les Porteurs de flammes (29 novembre 2013, n° 266).

242
FOUCAULD Charles de (1858-1916)
L.A.S. « fr. Ch. de Foucauld », Tamanraset 16 avril 1912, à un commandant ; 7 pages petit in-4 à l’encre violette. Intéressante lettre sur le Sahara et sur la situation internationale. Il espère voir le commandant cet été à Tamanrasset, et parle de son dictionnaire touareg-français : « le dictionnaire ne sera, je le crains, pas fini avant le mois d’août & je resterai ici jusqu’à son achèvement ». Il se réjouit de l’amélioration de l’état de santé de son ami le colonel LAPERRINE, et parle de divers officiers, en poste ou en mission dans l’Ahaggar et l’Ajjer, dont le capitaine GARDEL… Puis il évoque le projet de chemin de fer Transsaharien : « Le chemin de fer transformera tellement les choses sous le rapport commercial, & sous bien d’autres, & il rendra si nécessairement, par la force des choses, son propre tracé la ligne commerciale principale, la seule grande ligne, suivie par les caravanes les plus importantes, qu’à mes yeux, il n’y a plus d’utilité à chercher à faire prendre telle ou telle route par la caravane. Toutes les lettres que je reçois de France sentent la poudre à un degré tel que je me figure que ce chemin de fer se fera très vite : la rapidité de construction est une question de volonté; car la facilité du travail est telle, entre Colomb Bechar & Agadez que, si l’on veut, cela peut aller très vite; l’existence de ce chemin de fer serait d’une telle importance, en cas de guerre européenne, non seulemt pour la défense de notre empire africain, mais pour la possibilité de porter le maximum de forces sur le Rhin, que j’imagine qu’on travaillera vite »… Le pays est « dans son calme habituel. La récolte continue à s’annoncer belle. Mais, hélas, il ne tombe pas une goutte de pluie ». Il a reçu une lettre du capitaine Berriau, commandant à BeniAbbès, laissant « entendre qu’en prévision d’événements graves sur le Rhin on reste dans l’expectative sur les confins marocains »…
En haut de chaque page, il a dessiné un cœur surmonté de la croix avec le nom de « Jésus ».
1 500 - 2 000 €
PROVENANCE
Bibliothèque Dominique de VILLEPIN. Feux et flammes, I Les Voleurs de feu (28 novembre 2013, n° 90).
243 FRANÇOIS I er (1494-1547).
P.S. « Francoys », Caen 14 avril 1532 ; contresignée par son secrétaire des finances Jean BRETON (1490-1542) ; 1 page petit in-fol. (papier lég. bruni, un peu effrangé dans le bas).
Ordre au trésorier Jehan LAGUETTE de payer à Gaston de FOIX, sieur de MEILLE, « gentilhomme de ma chambre », la somme de 500 écus soleil « en faveur des services quil ma faiz »…
600 - 800 €

244
244
FRANÇOIS-JOSEPH I er (1830-1916) Empereur d’Autriche.
L.A.S. « FranzJoseph », Wien 6 janvier, à Katharina SCHRATT ; 1 page et demie in-8 (deuil).
Lettre à sa maîtresse, l’actrice Katharina SCHRATT (1853-1940). Il doit présider une réunion le lendemain à 2 heures ; il la prie donc soit de ne pas venir, soit, si elle souhaite vraiment le revoir après 48 heures, de lui faire la joie de passer le voir vers 12 heures. Il ne sait toujours pas si et quand il se rendra à Mürzsteg. Qu’elle ne vienne que si elle va bien et n’est pas trop fatiguée. Ce n’est pas sans quelque inquiétude que ses pensées l’accompagneront au Burgtheater ce soir… « Morgen muß ich um 2 Uhr eine Sitzung abhalten, ich bitte Sie daher, entweder gar nicht zu mir zu kommen, oder, wenn Sie wirklich den Wunsch haben, mich nach 48 Stunden wiederzusehen, mich um 12 Uhr durch einen Besuch zu erfreuen. Bitte mich Ihre Entscheidung wissen zu lassen. Ob und wann ich nach Miirzsteg gehe, weis ich noch immer nicht. Ich muß noch ausdrücklich sagen, daß Sie Morgen nur kommen dürfen, wenn Sie wohl genug und nicht zu ermüdet sind. Heute Abend werden meine Gedanken Sie nicht ohne Besorgniß ins Burgtheater begleiten »…
1 000 - 1 500 €
245
[GAULLE Charles de (1890-1970)]
Photographie du gouvernement Paul REYNAUD, Paris 6 juin 1940. Épreuve argentique d’époque de presse (14,5 x 20 cm) ; légende dactylographiée au dos, avec cachets des archives du Parisien libéré et du New York Times.
Rare photographie du gouvernement Paul Reynaud, quelques jours avant la débâcle.
Paul Reynaud, qui cumule les fonctions de président du Conseil, de ministre de la Défense nationale et de la Guerre et de ministre des Affaires étrangères, est au premier plan. Les autres ministres sont L.O. Frossard (Travaux publics), Albert Chichery (Commerce), Jean Prouvost (Information), Yves Bouthillier (Finances), André Février (Travaux publics), Yvon Delbos (Éducation) et Georges Perrot (Famille). À l’arrière, Charles de Gaulle, général de brigade à titre temporaire, qui vient d’être nommé sous-secrétaire d’État à la Défense nationale et à la Guerre.
Quatre jours plus tard, le 10 juin, le gouvernement quittait Paris pour se rendre à Tours. Le 14 juin, les troupes allemandes défilaient dans Paris et le gouvernement français partait pour Bordeaux. L’image est troublante, les différents membres du gouvernement semblent se chercher du regard. Seul le général de Gaulle, fixant l’objectif, paraît déterminé.
800 - 1 000 €
PROVENANCE
Bibliothèque Dominique de VILLEPIN. Feux et flammes , II Les Porteurs de flammes (29 novembre 2013, n° 473).
GAULLE Charles de (1890-1970)
PHOTOGRAPHIE avec DÉDICACE autographe signée, Douala 17 septembre 1942 ; photographie par Bertram PARK (1883-1972), tirage argentique d’époque (19,5 x 14,5 cm) monté sur papier fort (23,2 x 16,5 cm) signé par le photographe au crayon noir, le tout monté sur grand papier fort (36,5 x 23 cm) sur lequel le général a inscrit la dédicace (encadré, très légères mouillures), marque du photographe au dos avec référence de la photo (N° 07258Y).
Superbe photographie dédicacée du général de Gaulle réalisée à Londres en 1942 par le célèbre photographe Bertram Park. Au bas de sa photographie, sur le grand carton, De Gaulle a inscrit la dédicace : « À M. le Gouverneur Cournarie, mon compagnon et mon ami, Douala, 17 septembre 1942 C. de Gaulle ». Pierre-Charles COURNARIE (1895-1968) commandait une région du nord Cameroun quand lui parvint la nouvelle de la défaite française ; refusant de l’accepter, il se rallia au général de Gaulle et à la France Libre dès août 1940. En juillet 1943, le Général le nomma gouverneur général et haut-commissaire en AOF. Il finit sa carrière comme gouverneur de Nouvelle-Calédonie. Ce 17 septembre 1942, le général de Gaulle, qui effectuait une tournée en Afrique Française Libre en compagnie du général Leclerc, était arrivé à Douala en provenance de Fort-Lamy. Quelques jours plus tard, il prononça un discours fameux retransmis par RadioBrazzaville. Et, moins d’un mois plus tard, les forces anglo-américaines débarquaient au Maroc et en Algérie.
1 500 - 2 000 €
PROVENANCE
Bibliothèque Dominique de VILLEPIN. Feux et flammes , II Les Porteurs de flammes (29 novembre 2013, n° 477).
247
GAULLE Charles de (1890-1970)
L.A.S. « C. de Gaulle », [Colombey-les-Deux-Églises] 10 janvier 1948, à Michel DEBRÉ ; 1 page et demie in-8 à son en-tête Le Général de Gaulle , enveloppe autographe timbrée.
« Vos vœux, mon cher ami, m’ont fait grand plaisir. Je vous adresse les miens, très sincères, pour vous-même, pour Madame Debré, pour vos enfants. Si vous êtes rentré d’Allemagne la semaine prochaine je vous verrais bien volontiers à Paris. Croyez-moi, mon cher ami, votre affectueusement dévoué. » 800 - 1 000 €
On joint 2 L.S. « C. de Gaulle », à Michel DEBRÉ, 20 janvier 1949 et 18 janvier 1950 (1 p. in-4 dactyl. chaque à son en-tête, une enveloppe). Vœux amicaux de nouvel an.


248
GAULLE Charles de (1890-1970)
L.A.S. « C. de Gaulle », 30 avril 1950, [à Jacques SOUSTELLE] ; 1 page et demie in-8 à son en-tête Le Général de Gaulle.
Intéressante note concernant le R.P.F. et un scandale financier. Il s’agit ici de l’affaire du vol de bons du Trésor, dont est suspecté Antoine CHALVET DE RÉCY (1913-1999), ancien résistant, cadre du R.P.F. et député d’Arras, et pour laquelle il sera condamné en 1952. « Note pour le Secrétaire Général. Dans l’affaire du scandale d’Arras, comme dans toute autre du même genre, je donne comme instruction formelle à notre Rassemblement du Peuple français de ne pas figurer dans la controverse qui n’est pas sur notre plan, à nous. Je me réserve de décider moi-même, s’il y a lieu, de l’attitude que nous aurons à prendre à mesure des péripéties. […] Ceci s’applique notamment aux journaux : Le Rassemblement et Le Rassemblement ouvrier. Le Secrétaire Général est personnellement chargé de faire appliquer cette directive par tous ceux qu’elle concerne, […] ainsi que par les membres du Conseil de direction qui parlent dans des réunions ».
1 000 - 1 200 €
249
GAULLE Charles de (1890-1970).
L.S. « C. de Gaulle », 3 juillet 1957, à Pierre LAMI, Gouverneur de la France d’Outre-Mer, Chef de Territoire du Sénégal ; 1 page in-4 dactylographiée, à son en-tête Le Général de Gaulle.
Il a lu avec intérêt « et apprécié les allocutions que vous-même et M. DIA MAMADOU [Président du Conseil] avez prononcées devant l’Assemblée Territoriale du Sénégal », et il remercie de lui en avoir communiqué le texte. « Je forme les meilleurs vœux pour vous et pour le Sénégal »…
300 - 400 €

250
HOFER Andreas (1767-1810)
L.S. « Andere Hofer Obercomendant in Diroll », Innsbruck 22 août 1809, à la « Schutzdeputation » à Imst ; 1 page in-fol., adresse avec son contreseing ms et 2 cachets de cire rouge (brisés) ; en allemand.
Rare document du chef de la rébellion tyrolienne contre l’occupation napoléonienne.
Le document est signé quelques jours après la défaite du maréchal Lefebvre au Bergisel (13 août) et après la reprise d’Innsbruck (15 août) par Hofer et ses partisans.
Il exprime sa satisfaction pour la mobilisation des quatre compagnies, qui doivent rejoindre leur poste le plus rapidement possible. Il envoie des munitions, en recommandant de ne pas les gaspiller inutilement, car ils en manquent toujours. Il est convaincu que les députés feront tout leur possible pour le bien de la patrie. Il ajoute qu’il vient d’apprendre qu’aucune compagnie ne peut être envoyée de Landdeck à Reutte, car Arlberg a besoin de toutes ses compagnies. Par conséquent, il faut envoyer au poste de Reutte autant de compagnies que nécessaire. Par ailleurs, les bonnes nouvelles arrivent de tous côtés…
« Ich gebe Ihnen hiemit meine Zufriedenheit über die so schleinige Mobillmachung der 4 Compagnien zu erkennen: machen Sie nur daß diesselben so eilig als möglich auf den angewiesenen Posten kommen. Anmit übermache ich Ihnen einige Munition, besorgen Sie daß selbe nicht unnütz verschwendet werde, denn Sie wissen schon daß wir immer Mangel haben. [...] Uibrigens empfiehlt man Ihnen möglichste Thätigkeit und rechnet sicher darauf, daß Sie zum Besten des Vaterlandes alles mögliche thun werden. [...] P. S. So eben erhielt ich Nachricht daß von Lanndeck keine Compagnien nach Reutte geschickt werden könnten, indem selbe ihre Comp[agnien] nach Arlberg brauchen – es wird Ihnen daher der Posto bei Reutte beßtens empfohlen und ersucht so viele Comp[agnien] dahin zu beordern als nöthig sind. Uibrigens laufen von allen Seiten gute Nachrichten ein ».
2 500 - 3 000 €
251
LESSEPS Ferdinand de (1805-1894)
L.S. « Ferd. de Lesseps », Paris 22 décembre 1880, à M. L. Chamboissier à Chartres ; 1 page in-4 à en-tête de la Compagnie Universelle du Canal Interocéanique.
Au sujet d’une « société pour le percement d’un canal à Panama, constituée en janvier 1860, par acte devant Me Descours ; je dois vous dire que ladite société n’a aucune attache avec la Compagnie Universelle du Canal interocéanique, actuellement en formation. Il ne m’est pas, non plus, possible de vous indiquer quelle peut-être la valeur des titres émis par la Société dont parle votre lettre »…
200 - 250 €
On joint un portrait et 2 documents.

252
MARAT Jean-Paul (1743-1793)
MANUSCRIT autographe ; 2 pages oblong in-12 (4,2 x 16 cm) ; portrait gravé joint.
Rare fragment contre la noblesse.
« Quand ces titres ne seroient presque pour toujours le prix dont le prince recompense de bons services, à voir ceux qui en sont revetus un homme d’honneur devroit avoir honte de faire partie de cette classe. [...] À la honte de la noblesse ce nest pas parmi eux que lon trouve ni la vertu ni le merite mais on y trouve en revanche beaucoup de hauteur et darogance »...
Certificat d’authenticité joint par Gabriel CHARAVAY (1819-1879), Lyon 9 mai 1846 : « Je certifie que le fragment ci-contre [...] est écrit de la main même de Marat […]. Il se trouvait dans un manuscrit autographe de cet homme célèbre que sa sœur, alors à Paris dans l’indigence et fort avancée en âge, me céda en 1840, une année avant sa mort »…
1 000 - 1 500 €
253
MAZARIN Jules cardinal (1602-1661)
P.S. « Julius Cardlis Mazarinus », Paris 16 juin 1659 ; contresignée « Fr. Joannes Abbas de Precibus »1 page oblong in-fol., sceau aux armes sous papier (mouillures) ; en latin.
Rare document comme abbé de Cluny. Nomination d’Antoine de MONFIQUET comme prieur du monastère de Saint-Arnoul à Crépy-en-Valois : « Priorem claustralem Monrii Sti Arnulphi Crespeiensis »…
700 - 800 €

254
MERMOZ Jean (1901-1936)
POÈME autographe, [ Mademoiselle] ; 1 page in-8.
Poème de 16 vers, déclaration d’amour d’un jeune Mermoz étudiant. « Peut-être Mademoiselle, vous moquerez-vous de moi Quand vous lirez ces vers ? Peut-être direz-vous sans émoi : “Oh ! ces étudiants ils sont bien tous les mêmes »...
800 - 1 000 €
PROVENANCE vente MERMOZ (Artcurial 11 octobre 2008, M5).
255
MERMOZ Jean (1901-1936)
3 P.A. (une signée « Mermoz », [juin-juillet 1934] ; sur 3 pages formats divers.
Brouillon autographe signé de télégramme, au dos du texte d’un long télégramme pressant Mermoz de rentrer en France avant la fin juin (« début de juillet vs même trouverez en présence cadavre atelier Couzinet » etc.) : « Reçu votre télégramme après départ Aviso. Navré révolté ce qui arrive. Puis-je faire état votre télégramme près ministre pour rentrer prochain courrier. Mermoz ».
Transcription de la main de Mermoz d’un télégramme codé avec son texte en clair : « Avec autorisation ministre je vous affirme votre retour anticipé inutile en ce qui concerne commande éventuelle Arc en Ciel Il suffit vous envoyez télégramme au ministre ».
Télégramme chiffré envoyé de Rio et reçu par Mermoz à Natal le 30 juin 1934, avec transcription autographe : « Strictement confidentiel demander votre retour immédiatement nécessaire Air ou mer pour aider Ligne rester français ».
1 200 - 1 500 €
PROVENANCE vente MERMOZ (Artcurial 11 octobre 2008, M88).

256
METTERNICH Clemens von (1773-1859)
L.S. « Metternich », Vienne 31 juillet 1822, à Lord STRANGFORD, Ambassadeur de Sa Majesté Britannique à Constantinople ; 12 pages in-4 ; en français.
Importante et longue lettre diplomatique au sujet de la pacification de l’empire ottoman, au moment de la révolution grecque. Metternich explique à l’ambassadeur que la Russie a annoncé l’évacuation de certaines principautés turques pour débuter les négociations avec la Turquie et pour renouer leurs relations. Il rejoint Strangford sur le fait que la Turquie n’aura aucune excuse si l’évacuation ne se passe pas dans de bonnes conditions et sans délai. Il a l’impression que le Tsar Alexandre fait preuve d’une grande réserve à insister pour que l’évacuation soit le point de départ de l’amélioration des relations entre la Russie et la Turquie. Metternich débat la question de l’amnistie comme condition préalable à une paix durable. Il dit que les prochaines missions russes à Constantinople doivent être sûres, et protégées de nouvelles révoltes. Le gouvernement de la Porte risque de trouver cela humiliant et Strangford doit le convaincre que la souveraineté turque n’est pas menacée. Il rappelle enfin que la pacification de l’empire ottoman est la condition première et indispensable pour démêler toutes les complications, et il conclut : « Toute démarche, tout acte de la Porte tendant à faciliter sa réconciliation avec la Russie, sera hautement approuvé par les Puissances alliées, bien entendu, qu’il n’en résulte pas un prétexte pour éluder la négociation proposée par ces Puissances dans les intentions les plus sages et les plus salutaires »…
1 000 - 1 500 €
257
MIRABEAU Gabriel-Honoré de Riquetti, comte de (1749-1791)
L.A. (brouillon de lettre pour Sophie MONNIER), [Pontarlier début 1776], à « Monseigneur » [Raymond de DURFORT, archevêque de Besançon] ; 2 pages petit in-4.
Brouillon de Mirabeau pour Sophie Monnier, où elle se défend des calomnies divulguées à son sujet par le curé de Pontarlier. Elle s’adresse à son « chef spirituel » pour confier ses plaintes et ses peines. Jusqu’à présent elle ne s’est jamais laissé affecter par « les propos des oisifs et des méchans » de sa ville. Mais sa tranquillité a été récemment troublée : « Le curé de St Estienne qui au lieu des fonctions de ministre de paix qu’il devroit exercer met depuis vingt ans le trouble parmi les paroissiens, a osé dire à M. de MONNIER qu’un jeune homme désigné par le public pour mon amant, et disparu depuis quelque tems, étoit caché dans la ville, et que j’avois été le voir habillée en homme. Non seulement il n’a pas rougi de prophaner la sainteté de son caractere par cette atroce calomnie ; mais il a osé la délivrer devant mes femmes »… Elle prit immédiatement le parti de faire cesser ces rumeurs en se rendant chez sa mère : « Mais comme il importe Monseigneur à mon honneur, à ma tranquillité, à l’opinion d’un époux respectable qu’on me force de quitter, bien qu’il ait voulu me retenir, de démêler cette abominable trame et d’en être vangée, je m’adresse en confiance à mon premier pasteur, au supérieur de celui qui m’a si cruellement déchirée. […] Vous savez mieux que moi qu’un curé au sein des mœurs publiques en chaire, juge des conduittes particulières dans le confessional, se dégrade plus qu’un autre citoyen, à raison de la dignité du sacerdoce, et mérite une punition plus sévère lorsqu’il ose être un vil délateur. Nul autre qu’un mari n’a le droit d’inspecter sa femme, et les odieuses relations du curé de St Estienne fussent-elles aussi vraies qu’elles sont fausses, il n’en a pas moins commis un grave délit, contre lequel je réclame votre justice »…
Au bas du brouillon, notes de Mirabeau sur les fermiers généraux, les salines et les droits sur le sel.
500 - 700 €
MIRABEAU Gabriel-Honoré de Riquetti, comte de (1749-1791)
L.A.S. « Mirabeau fils », [début 1776], à un ami ; 2 pages et quart in-4 (fente réparée, manque le bas du 2 e feuillet sans perte de texte).
Stratégie pour fléchir la sévérité de son père. Il prie son ami d’écrire à son père sans plus tarder, « car enfin il peut prendre un parti vis-à-vis du ministre, et avec toute sa feinte indifférence me faire arrêter. Le tems n’y fait rien ; il doit bien penser que je ne suis pas éloigné de la frontière ; et Pontarlier n’est qu’à une lieue ; ainsi vous êtes censé avoir tout le tems nécessaire pour m’avoir vu »… Mirabeau écrit ensuite le contenu de la lettre au marquis de Mirabeau que son ami devra copier et signer : « J’espère que vous ne regarderez pas comme une importunité les nouvelles supplications que j’ai l’honneur de vous adresser » ; sa démarche est dictée par l’amitié : « Certainement il n’est pour monsieur votre fils qu’un danger, c’est d’avoir aliéné votre cœur sans retour. Le secret dont il est chargé n’est absolument rien. Je me garderais bien, Monsieur le marquis, d’oser vous donner mes opinions en fait de procès […] mais les formes judicaires sont mon métier ». Les créanciers ne sont pas le plus inquiétant car « vous êtes son curateur et quelques embrouillées que puissent être ses affaires, votre prudence et votre habileté en viendront à bout. Les ordres du roi ne seront jamais accordés contre M. le comte de Mirabeau qu’à votre sollicitation. […] Un prisonnier est sous une garde. Sa détention n’est pas volontaire et s’il recouvre la liberté en s’échappant, il ne désobéit point, il use des moyens que lui suggère son adresse, ce n’étoit pas à lui à se garder ». Il n’y a que le courroux du marquis qui puisse être un véritable malheur pour son fils. Quant au rapport que ce dernier aurait envoyé au comte de SAINT-GERMAIN, c’est « évidemment le fruit d’un premier mouvement et d’une vive inquiétude ». Cette lettre n’est en aucun cas un reproche : « M. le Comte propose de se laver des imputations dont on pourroit le noircir. Il auroit beaucoup mieux fait sans doute de ne les point prévoir […] mais enfin, ce tort, qui est celui d’un jeune homme, auquel on avoit exagéré votre mécontentement et les projets de votre sévérité n’a pas mérité sa perte, et ne la lui attirera pas ». Que le marquis ne reste pas insensible à un fils qui ne cherche qu’à lui plaire et à soulager le chagrin qui oppresse sûrement son cœur : « Vous apercevrez que ne pas sauver votre fils en ce moment, c’est le perdre, que ne point le relever c’est le précipiter »… Mirabeau termine en priant son ami d’envoyer cette lettre le jour même…
1 200 - 1 500 €
259
MIRABEAU Gabriel-Honoré de Riquetti, comte de (1749-1791)
L.A.S. « Gabriel », 23 février 1780, [à sa maîtresse Sophie MONNIER] ; 1 page oblong in-16, cachet de cire aux armes au verso (sur les replis) ; portrait gravé joint.
Billet écrit du donjon de Vincennes : « Je t’envoie une lettre de DUPONT [de Nemours] que tu as pensé faire mourir de peur en lui adressant à l’hôtel de Mirabeau. Écris lui sous le couvert de M. Turgot ministre d’état en son Hôtel à Paris et sur la seconde enveloppe l’adresse de Dupont. Nous sommes raccommodés ; ainsi fais lui ta jolie mine, que je baise bien fort jusqu’à la morsure inclusivement »…
400 - 500 €
258
260

MONTHOLON Charles-Tristan, comte de (1783-1853)
6 L.A. février 1809, [à Albine de VASSAL, baronne Daniel ROGER] ; 22 pages in-8.
Correspondance passionnée du tout début de sa relation avec sa maîtresse et future femme, Albine de Vassal.
[Albine était alors l’épouse d’un banquier genevois, le baron Roger. Roger demanda, et obtint, la séparation de corps en avril 1809 et le divorce en mai 1812 ; le mariage d’Albine avec Montholon le 2 juillet 1812, contraire aux vœux de l’Empereur, provoqua la disgrâce de l’officier, qui fut cependant plus tard un des fidèles compagnons d’exil de Napoléon.] Nous ne pouvons en faire ici que quelques brèves citations.
« Je ne vis plus, ma tête s’egare, et j’ai peine à dissimuler le trouble qui m’agite. Pourquoi vous ai-je connu ? et qu’ai-je fait à Dieu pour m’accabler à ce point. – Quelle est ma démence c’est à vous que j’ecris Albine, à vous qui vivez pour un autre. Quelle cruelle idée ! Et combien je serais heureux de donner ma vie pour ne pas la concevoir – pourquoi ne pas me l’avoir caché, j’ai dissimulé, vous avez plongé le poignard dans mon ame, je vous adore Albine, et sans vous l’univers est nul à mes yeux. Ayez pitié de moi, ne cédez que si votre cœur vous l’ordonne »... – « Quelques soient les circonstances qui puissent arriver, quelque soit le service qu’il faille vous rendre, comptez sur moi à la vie et à la mort. Ce n’est pas comme amant que je fais ce serment, c’est comme votre ami votre meilleur ami. Si vous croyez que l’honneur de votre mari ne porte que sur moi, je serai quelque temps sans vous voir [...]. Je ne suis point jaloux du sentiment que vous avez pour lui, s’il n’est égal qu’au sien, un tel amour serait trop loin du mien »... – « Soyez franche mon amie, le coup sera affreux pour moi, peut-être ne le supporterai-je pas ? Mais je préfère le suplice le plus abominable à l’idée de ne pas vous voir partager ma tendresse »... – « Je suis triste […] Jamais je ne vous ai tant aimé ! Chaque heure qui s’écoule loin de vous me parait un siècle de regrets. Albine, oh non, je ne puis vivre sans vous »… – « Je deviens tout à fait fou, j’en suis deja à ne plus pouvoir lier deux idées. L’immense quantité de projets que m’offre mon imagination, augmente chaque jour mon délire »... – « Ô mon Dieu que je suis malheureux ! Mon imagination se livre aux plus affreuses chimères et je ne le vois que trop chaque jour, il n’y a plus dans ce monde de bonheur pour moi »...
600 - 800 €
261
MOULIN Jean (1899-1943)
L.A.S. « Jean », Chartres 26 juillet 1940, à sa mère et à sa sœur Laure MOULIN à Montpellier ; 1 page in-8, enveloppe timbrée à en-tête Cabinet du Préfet d’Eure-et-Loir.
« Chère maman, chère Laure, J’ai reçu hier la lettre de maman qui m’a fait un bien grand plaisir. J’espère que son séjour à Saint-Jeandu-Bruel lui aura fait du bien à tous les points de vue. Je pense aussi que, toutes deux, vous pourriez partir pour Saint-Andiol et ce sera au tour de Laure de se reposer un peu. Ici tout va aussi bien que possible. Bons et affectueux baisers. Jean »
1 000 - 1 500 €

L.A.S. « Erwin », Münsingen 20 mai 1913, à M lle Lucia MOLLIN à Danzig ; 4 pages in-8, enveloppe timbrée (quelques légères mouillures) ; en allemand (sous chemise demi-maroquin noir).
Lettre d’amour à sa future femme, alors qu’il commence sa carrière militaire.
Alors qu’il étudiait à l’école militaire de Dantzig, Rommel avait rencontré en avril 1911 Lucia Maria Mollin (1894-1971) ; il l’épousera le 26 novembre 1916. Âgé de 21 ans, Rommel écrit à « Mein süßes kleines Mollinchen ! » Il regrette de ne pouvoir lui envoyer des photos ; il n’y a rien de tel sur le terrain d’entraînement. Il aimerait beaucoup prendre tout de suite le train express pour Dantzig ; ce serait divin ! Malheureusement, cela sera impossible cette année. Mais il ne faut pas perdre espoir. Dans ses rêves, il est très, très souvent à Dantzig avec Lucia ; et elle, rêve-t-elle de la Souabe de temps en temps ? Il est à Münsingen, où il s’ennuie et se sent terriblement abandonné. Il n’a que des tâches pénibles à faire ; il s’entend parfaitement avec tous ses supérieurs et a donc toutes les raisons d’être satisfait de son sort. Mais il lui manque une chose pour être heureux : une amie chère et fidèle avec qui il pourrait discuter de tout chaque jour et sortir le soir dans les magnifiques collines des environs. Il pense que tous deux ils seraient bien assortis. À 19 heures, dîner au casino. Il y a quatre régiments ici, et ces types sont si étrangers avec leurs opinions ; certains sont des citadins, et ne connaissent que les cabarets, les cafés, les boîtes de nuit, et en général l’agitation d’une grande ville, une fille différente chaque jour, etc. Les autres, d’une petite garnison préservée comme Weingarten, ne connaissent pas ce métier et ne veulent même pas le découvrir. On ne peut vraiment pas aller au café.
C’est presque un marché de femmes partout ; Lucia peut imaginer à quoi ressemblent ces charmantes créatures dans la cohue des officiers de réserve, des jeunes lieutenants, des vieux majors célibataires, etc. Ils restent là encore deux semaines et demie, puis ils repartent pour la belle rivière Inn. Le 11, il y a la fête du Bodensee à Constance. Ensuite, il part quatre semaines en vacances ; étant trop endetté, il va devoir passer ses vacances à la maison. Il sait où il serait plus agréable de passer des vacances !... Il termine tendrement avant de partir pour un entraînement de tir… « Mein süßes kleines Mollinchen !
262
PROUDHON Pierre-Joseph (1809-1865)
MANUSCRIT autographe ; 4 pages sur 2 feuillets in-fol.
Notes de travail et documentation pour ses ouvrages d’économie politique, paginées par lui de 83 à 86, écrites à l’encre brune d’une écriture serrée remplissant les pages.
Proudhon s’intéresse ici au change (Change favorable ou défavorable ), à l’industrie et au commerce italiens (d’après un compte rendu du Voyage en Italie de Fulchiron).
La plus grande partie du manuscrit est consacrée au problème du crédit : « Antinomie du Crédi t, des Caisses d’épargne, de la monnaie, de l’intérêt », notamment d’après l’ouvrage d’August CIESZKOWSKI, Du crédit et de la circulation (1839)… « Le Crédit n’est point une anticipation de l’Avenir […] Le Crédit est la métamorphose des capitaux stables et engagés en capitaux circulants et dégagés. […] Par la mise en circulation du gage à l’aide du Crédit, vous allez produire : ce produit vous appartiendra tout entier, sauf la prime ou l’escompte du banquier créditeur, et l’avance qu’il faut lui rendre. Donc, vous avez anticipé sur votre produit »… Etc.
1 000 - 1 500 €
Heiße Küsse für Dein so arg liebes Kärtchen, das mir gerade in meine ärmliche Barake gebracht wird. […] Kann Dir leider in der nächsten Zeit nicht viel Photographien schicken, kleines Herzchen. Auf dem Übungsplatz gibt es sowas nicht. […] Du süßer Liebling, weißt am Liebsten würde ich mich jetzt in den D-Zug nach Danzig setzen. Es wäre göttlich, die Ankunft in Danzig ! Aber leider darf und kann es ja dies Jahr noch nicht sein. Aber wir dürfen die Hoffnung nicht aufgeben. Im Traum war ich schon arg arg oft in Danzig bei Dir, hab auch schon viel Versäumtes im Traum nachgeholt mein Kindchen. Träumst du auch ab und zu mal vom Schwabenland ? Z. Z. sind wir in Münsingen. Ich fühle mich hier verdammt verlassen und langweilig. Habe wenig aber anstrengenden Dienst; fahre mit allen Vorgesetzten ausgezeichnet und hätte demnach allen Grund mit meinem Schicksal zufrieden zu sein. Aber eines fehlt mir halt zu meinem Glück; ein lieber treuer Weiblicher Kamerad, mit dem man täglich alles besprechen könnte, hinaus ziehen könnte, Abends auf die herrlichen Höhen in der Umgegend. Ich glaube wir zwei würden ganz gut zusammenpassen, was mein Liebling? Aber so ist es schrecklich hier. Abends um 7 ist Kasinoessen. Es sind 4 Rgt. [Regimente] hier oben und die Kerle sind einem derart fremd mit ihren Ansichten. Weißt, die einen sind Großstadtmenschen, kennen nichts als Kabarets, Café, Schwoflokale und überhaupt einen wüsten Großstadtbetrieb, alle Tage ein anderes Mädel etc. […] Die andern, aus kleiner unverdorbener Garnison so à la Weingarten kennen diesen Betrieb nicht und wollen ihn gar nicht kennen lernen.
Hier kann man schon gar nicht in ein Café gehen. Es ist überall ein Weiberbetrieb schon gleichen. Wie diese holde Wesen bei dem Massenandrang von Reserveoffizieren, jungen Leutnants, alten ledigen Majors etc. pp. aussehen, kannst Du Dir wohl denken […] Nun – wir sind nach 2 ½ Woche hier, liebe Lu., dann geht es wieder an den herrlichen Inn. Am 11. ist Bodenseefest in Konstanz. Anschließend ziehe ich 4 Wochen in Urlaub. Da ich z.Z. zu viel Schulden habe, muß ich meinen schönen Urlaub leider zu Hause zubringen. Ich wüßte zwar, wo ein Urlaub schöner wäre ! Du auch ? […]
Nun adio mein Goldschatz. Ich muß in 10 Minuten zum Scharfschießen im Zug, noch rasch umziehen. Leb wohl, vergiß mich nicht, würde mich riesig auf ein paar Zeilen oder einen langen Brief von dir freuen.Es küßt und umarmt Dich von Herzen dein tr[euer] Erwin ».
1 500 - 2 000 €

RUSSIE. TATIANA NICOLAÏÉVNA (1897-1918) , grande-duchesse de Russie, fille de Nicolas II.
L.A.S. « Tatiana », Tobolsk, maison du gouverneur, 2 octobre 1917, à Zénaïde Sergïévna TOLSTOÏ, née Bekhteeff (1880-1961) ; 7 pages in-8 ; en russe.
Rare lettre écrite lors de la détention de la famille impériale à Tobolsk.
[La famille impériale fut détenue dans la maison du gouverneur de Tobolsk, d’août 1917 au printemps 1918 ; en avril 1918, elle sera transférée à Ekaterinbourg, où elle sera massacrée dans la nuit du 16 juillet.]
Traduction libre : « Ma chère et gentille Zénaïda Sergïévna, j’ai tellement honte de vous écrire seulementaujourd’hui afin de vous remercier de tout cœur pour votre gentille lettre du 30 - VIII que j’ai déjà reçue ici. Je remercie très fort Dalitchka [surnom de Nathalie Petrovna Tolstoï] et je lui écrirai une autre fois. Nous pensons souvent à vous et espérons que vous êtes en bonne santé. Au fond, en général, nous sommes bien installés. La maison n’est pas grande, mais confortable. Il y a un balcon sur lequel nous nous asseyons souvent. Le temps ici est à peu près chaque jour magnifique. Il fait très chaud, mais les feuilles tombent fort. Nous sortons souvent prendre l’air. Derrière la cuisine se trouve un tout petit jardin avec un potager au milieu. On peut visiter le tout sans exagérer en trois minutes. Après, on nous a clôturé une partie de la vue devant la maison, là nous nous promenons, c’est-à-dire en avant et en arrière – 120 pas de longueur. Ici, les rues sont couvertes par des planches en bois. Dans beaucoup d’endroits il y a de grands trous, mais tout le monde circule bien. Nos fenêtres donnent sur la rue. Regarder les passants est à peu près notre seule distraction. Nous sommes allés trois fois à l’église – ce fut une telle consolation et une grande joie ! Les samedis et d’autres fois, nous avons eu les typiques et les vigiles, ici dans une salle. Bien sûr, c’est bien, mais ne peut remplacer une église. Il y a déjà une demi-année que nous ne sommes plus allés dans une vraie église, car à Tsarskoïé Selo nous avions une église ambulante. De nos fenêtres nous avons une vue splendide sur la montagne, la ville haute et la cathédrale. Dommage qu’on ne puisse apercevoir la rivière. Le temps passe vite d’une manière monotone. Nous travaillons, lisons, jouons au piano, entrecoupé de promenades et de leçons. Voilà tout. Comment allez-vous et passez-vous votre temps ? [...] Écrivez-moi directement ici à mon adresse ou au nom du Commissaire Pakratov [Vassily Séménovitch Pakratov, chargé de la surveillance des captifs], par lequel passe toute la correspondance. Allons, au revoir, ma Chère et gentille Zénaïda Sergïévna. Je pense souvent à vous. Je vous embrasse bien fort, ainsi que Dalia. Salutations à votre mari et Seriocha [surnom de Serge Tolstoï]. Si on touche avec un doigt la petite feuille, elle sent bon. Je crois qu’elle s’appelle géranium ».
1 000 - 1 500 €

265
UDET Ernst (1896-1941) pilote de chasse et général allemand.
L.S. « Ernst Udet » avec CROQUIS autographe, München-Ramersdorf 11 avril 1924, à Jacques MORTANE ; 1 page in-4 à en-tête Udet-Flugzeugbau G.M.B.H ; en allemand. Il prévoit d’entreprendre avec son avion de tourisme à moteur 55 HP un vol direct jusqu’à Londres comme celui de l’Avrobaby en son temps. Il aurait donc besoin d’une autorisation de survol du territoire français, et prie Mortane de lui indiquer à qui il doit s’adresser… Dessin à l’encre de son plan de vol de Munich à Londres via Stuttgart, Metz et Calais.
1 000 - 1 200 €
266
ALMANACH ROYAL. 1790.
Almanach royal.
Année commune M DCC LXXXX présenté à sa Majesté. Pour la première fois en 1699, par Laurent D’Houry, éditeur… Paris, Veuve D’Houry & Debure, 1790. In-12. 694 pp.
Truffé d’un retirage vert d’un assignat Chouans du XVIII e : « Bon de Cent livres » Remboursable au Trésor Royale, de l’Armée Catholique et Royale de Bretagne. Avec un retirage “A La tête noire” en regard.
Agréable almanach de la première année révolutionnaire.
Maroquin rouge de l’époque, dos à nerfs orné, plats ornés à la plaque aux petits fers dans le goût de l’époque, armes dorées poussées au centre.
Aux armes non identifiées, “aux 2 taons et une étoile en chef”. Restauration visible, et elle-même légèrement frottée, du mors supérieur.
500 - 700 €
267
ALMANACH ROYAL. 1764.
Almanach royal. Année bissextile M. DCC. LXIV… À Paris, chez Le Breton, 1764.
In-8, 524 pp., texte encadré, 14 feuillets vergés avec encadrement rouge dont un avant la page de titre, 12 intercalés entre les feuillets du calendrier et 2 à la fin.
Maroquin rouge strictement de l’époque, dos lisse orné, titre et date dorés, belle plaque dorée de type rocaille attribuable à Dubuisson aux plats, filet et roulette dorés sur les plats, armes frappées au centre, roulette dorée aux contreplats, tranches dorées.
Bel exemplaire aux armes du chancelier d’Aguesseau peut-être reprises par son fils pour la bibliothèque familiale compte tenu de la date de parution.
Bel exemplaire bien relié, intérieur très frais imprimé sur vergé Légers frottements aux coins, coupes et coiffes.
400 - 600 €

268
ALMANACH ROYAL, année M. DCC. LXXXX presenté à sa majesté pour la première fois en 1699 par Laurent d’Houry, éditeur.
[Paris], mis en ordre et publié par Debure, Gendre de Feu M. d’Houry, de l’Imprimerie de la veuve d’Houry, 1790.
In-8, 694 pp., 12 ff. blancs reliés avant chaque mois du calendrier.
Maroquin rouge de l’époque, dos à 5 nerfs, titre et année dorés, caissons ornés d’étoiles et fleurs de lys dorés, grande plaque dorée sur les plats, armes frappées au centre, roulette dorée sur les coiffes, coupes et chasses, contreplats et gardes tabis de soie bleue, tranches dorées.
Dans un maroquin aux armes d’un membre de la famille Grimod d’Orsay, famille éteinte de la noblesse française composée de financiers originaires du lyonnais, active du XVII e au XIXe
Charnières très légèrement fendues de qq. cm. Rousseurs très discrètes.
300 - 500 €
PROVENANCE de la bibliothèque de Robert Hoe (ex-libris doré frappé sur une pièce de cuir rouge collée au verso de la première page de garde).
269
AMBROSOLI, Francesco
Monumento a Francesco Primo in Vienna. Denkmal Franz dem Ersten in Wien. Monument à François Premier à Vienne. Milano, P. Ripamonti Carpano, [1846]. In-folio (55 x 41,8 cm). En feuilles. Velours violet orné de l’époque, encadrements rocaille dorés avec grandes armes impériales autrichiennes au premier plat, dos décoré, gardes de tabis ivoire, toutes tranches dorées. Le tout dans un emboîtage. 54 ff., 15 planches. Texte trilingue : en italien et français par Francesco Ambrosoli, traduit en allemand par Julius Krone.
Spectaculaire reliure aux armes de l’héritier des Empereurs d’Autriche, Ferdinand I er (1793-1875), Empereur d’Autriche, Roi de Lombardie-Vénétie, Roi de Hongrie et Roi de Bohême (1835-1848).
Unique édition tirée à très petit nombre pour l’artiste, “à compte d’auteur”, de la description de l’œuvre de Marchesi par Ambrosoli. Le monument à la gloire de François I er d’Autriche, fut commandé par son fils l’empereur Ferdinand Ier au sculpteur Pompée Marchesi. La description en revient à Francesco Ambrosoli. Les deux premières planches illustrent le monument dans son intégralité (face et arrière), les 13 suivantes détaillent les statues (5) – La Religion, La Paix, La Justice, La Force, L’Empereur – et les bas-reliefs de l’œuvre (8) – Le Règne animal, Le Règne végétal, Le Règne minéral, L’industrie, Le Commerce, Les Sciences, L’art chrétien, La Vertu militaire. Les planches gravées en taille-douce ont été exécutées par d’habiles élèves de l’Académie I.R. des Beaux-Arts de Milan. Pour amener le monument à la plus grande perfection, Marchesi s’appuya sur les conseils de professeurs d’architecture, de sculpture, d’ornements et de prospective (particulièrement M. Durelli) de cette même Académie. Les statues, les bas-reliefs et toutes les parties d’ornements en bronze ont été fondues à Milan dans les ateliers de M. J. B. Viscardi successeur de feu M. Manfredini.
1 200 - 1 500 €
270 ANACRÉON.
Sapho, Bion et Moschus, traduction nouvelle en Prose, suivie de la veillée
À Paphos & se trouve à Paris, chez Le Boucher, 1773. (4)-IV-280 pp.
Maroquin marine signé du XIXe, dos à nerfs orné de caissons dorés richement ornés, pointillés sur les nerfs, triple filet en encadrement sur les plats, tranches dorées, dentelle dorée aux contreplats.
Édition originale de cette traduction de Moutonnet de Clairfonds. Premier tirage de l’illustration délicate par Eisen.
Exemplaire très pur dans une reliure signée de Belz-Niédrée.
Titre en rouge et noir, figures en noir par Eisen et Massard : comme 12 vignettes, culs-de-lampes et frontipice. Cohen cite cet ouvrage comme « l’un des livres les plus élégamment illustrés du XVIII e siècle».
Très légère oxydation du papier.
150 - 200 €
271 [ANTIPHONAIRE].
Libro dei tre mattutini della settimanasanta col Vesp:delSab:S. fatto nel Vicariato dell’Illma Signora D. Arcangiola Carmignani, dall IllmaSignoraD. Teresa CapeceGaleota, attuale Corista, nel 1766.
[Probablement Campanie, peut-être Naples], 1766. Fort in folio (40 x 55,5 cm), maroquin grenat sur ais de bois, dos à nerfs orné, plats ornés d’un double encadrement de guirlande dorée avec grands fers ornés en écoinçons du cadre central, grande plaque centrale ornée portant chacune un fer doré de thème liturgique au centre, fortes pièces métalliques renforçant les coins, rivets et fermoirs, signets de soie. 90 ff pour 180 pp manuscrites au ductus sur papier fort, une belle page de titre entièrement peinte en couleurs dans le style baroque et 3 sujets peints (pp. 2, 63 et 127) en cartouches : Eucharistie avec calice, putti et colombe, Passion du Christ et Piéta.
Les pages sont numérotés en haut, les notes carrées et chants rédigés en noir, les titres, capitales et portées en rouge, les pages comportent 4 portées de 4 lignes, 3 ff in fine avec portées vierges.
Grand antiphonaire d’office italien, manuscrit et peint, de la seconde moitié du XVIII e Recueil de chant grégorien dans une impressionnante reliure italienne de l’époque.
Constituant le “Livre des trois matines de la Semaine Sainte” (avec l’office du samedi Saint) “Réalisé au Vicariat de la Très Illustre Dame Arcangiola Carmignani, par la Très Illustre Dame Teresa Capece Galeota, choriste en exercice, en 1766”. En exergue de la page de titre se distingue la figure d’un moine (ou saint mendiant) en robe de bure sous le soleil ; elle évoque peut-être saint François d’Assise, mais renvoie plus certainement à un ordre mendiant tutélaire du vicariat cité au titre. Le nom à consonance napolitaine de la Dame du vicariat et la famille de la noblesse napolitaine de la “choriste”, les Capece Galeota, abondent dans le sens d’une communauté nobiliaire féminine affiliée à un ordre mendiant, de Naples ou de Campanie, dans la seconde moitié du XVIIIe. On penserait à un “vicariato nobiliaire”. Dans la seconde moitié du XVIII e siècle, Naples et la Sicile comptaient plusieurs communautés féminines relevant de la famille franciscaine, notamment des Clarisses et des sœurs du Tiers Ordre régulier, rattachées à la tradition des ordres mendiants. Dans une maison religieuse nobiliaire à Naples ou dans l’archevêché voisin. Mais nous ne pouvons ici confirmer une structure ou un statut canonique.
Décharges d’encre sur les pages, légère oxydation homogène du papier, quelques discrets trous dans des notes noires (papier brûlé par l’encre), quelques taches ou rousseurs discrètes. Reliure habilement restaurée, pièces métalliques postérieures.
3 000 - 4 000 €





272 [ATLAS DE FRANCE].
Ca 1760. Grand in-folio (56 x 43 cm).
Maroquin rouge de l’époque, dos à 7 nerfs richement orné de petits fers au château et fleurs dorés (évocation de la Castille en référence aux Bourbon d’Espagne), pièces de maroquin vert titrées en or « Atlas » et « La France » au dos, large dentelle dorée en encadrement des plats avec vases fleuris dorés en écoinçons, armes du Roi de Naples et de Sicile dorées frappées au centre des plats, double filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, contreplats et gardes de papier doré et gaufré, tranches dorées. Superbe Atlas de la Bibliothèque du roi de Naples et de Sicile (Maison de Bourbon-Sicile), Charles III d’Espagne ou bien son fils Ferdinand IV de Naples, aux grandes armes frappées au centre des plats.
Composite, orné de 45 cartes sur papier fort, la plupart doubles ou dépliantes, offrant une illustration détaillée de Paris, du Château de Versailles, des régions et de plusieurs villes du Royaume de France. Ouvrage entièrement monté sur onglets.
L’atlas ne comporte pas de titre. Seul un feuillet manuscrit de table est relié en début de volume. Les cartes, datées entre 1695 et 1757, sont signées de Delisle (rééditées par Buache), Jaillot, l’abbé Delagrive, de Fer, Nolin, et Beaurain. Rehaussées de couleurs aux frontières et limites pour la plupart, à l’exception notamment des plans de villes de Beaurain.
Plusieurs cartes sont ré-imposées au format de l’ouvrage, offrant ainsi un ensemble harmonieux et cohérent.
Une carte légèrement brunie. Infimes défauts.
4 000 - 5 000 €

273 [BÉRAIN, Jean].
[Carrousel des galans Maures de Grenade entrepris par monseigneur le Dauphin à Versailles].
[Versailles ou Paris, 1685]. Petit in-folio. 26 estampes au trait, retravaillées à l’aquarelle et à la mine de plomb, dont 24 scènes équestres ou de costumes, d’après les dessins de Jean Bérain (1638-1711). Finement aquarellé à l’époque soit : une planche avec blasons vierges en écussons, un titre-frontispice vierge et 24 figures gravées et muettes. Pour la plupart, des cavaliers masculins, en luxueux habits de fête baroque précisément décrits, harnachements de parade compris, chaque scène encadrée d’un double filet à l’encre dissimulant les bords de la cuvette. Les repeints faits sur ces estampes dépasse largement la simple “mise en couleurs” pour être de l’ordre du travail artistique : une partie des visages sont notamment très étudiés, réalistes et finement coloriés, tel des portraits dont on pourrait supposer qu’ils représentent les jeunes aristocrates du carrousel. Maroquin rouge de l’époque, dos à nerfs orné de caissons fleuronnés, triple filet doré en encadrement sur les plats, guirlande dorée aux contreplats, tranches dorées, titre doré “Carrouzell” (sic), gardes de papier marbré.
Rarissime livre de Fête. Suite de costumes gravée et aquarellée, dans sa reliure de l’époque. Hormis celui de la Bibliothèque Jacques Doucet, à priori et pour le moment, aucun exemplaire connu dans les bibliothèques publiques ou au WorldCat.
Illustre le carrousel organisé à Versailles, les 4 et 5 juin 1685 pour le Dauphin, dit aujourd’hui le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, lorsqu’il avait 24 ans.
Fruit du travail de Jean Bérain (1640-1711), peintre, dessinateur, graveur et décorateur de théâtre ; considéré de son vivant comme un « génie universel », il est dit l’artiste le plus original et influent du règne de Louis XIV qui en fit son ornemaniste dès 1674.

Touche-à-tout, il se distingue dans les décors de théâtre, les costumes et décorations des fêtes de Versailles, il dessina même des costumes de pompes funèbres, mais fit surtout naître le style “à la Bérain” qui renouvelle l’art à la grotesque de la Renaissance et nourrit le Baroque.
Son rôle est important dans le rayonnement artistique et culturel de la cour à la fin du XVII e faisant d’un tel témoignage gravé une pièce d’archive et de collection.
Premier grand spectacle équestre donné à Versailles au XVII e siècle.
Le sujet en était un combat opposant les Abencérages et les Zégris, tiré des Guerres civiles de Grenade, un roman historique de Ginès Pérez de Hita.
Le quadrille des Abencérages comprenant les Gazules, les Alabèses et les Almoradis est commandé par le Dauphin et le quadrille des Zégris, comprenant les Vanègues, les Gomèles et les Maces est commandé par le duc de Bourbon, petit-fils du grand Condé.
Il est difficile de savoir exactement si cette suite représente le jeu de costumes proposés au Roi et son fils par Berain ou si la gravure en a été faite uniquement a posteriori pour rendre compte de la magnificence et la pompe de la fête.
Il n’en demeure pas moins que son tirage aura été plus que confidentiel et peut-être réservé à la famille royale.
Selon La Gorce, le recueil contient des planches sans rapport avec le Carrousel des galants maures (le hérault [sic] d’armes et les 3 cavalières).
La Gorce, Le Premier grand spectacle équestre donné à Versailles : le Carrousel des galants maures , Les écuries royales du XVI e au XVIII e siècle (1998, 276-285). Tessier, Les Carrousels de 1785 et 1786 et les estampes au trait de Jean Berain.
Absent de Colas et Mennessier de La Lance.
Quelques taches et salissures légères, quelques rousseurs disséminées, très discrète oxydation au bord des ff, reliure légèrement frottée aux coiffes, mors supérieur et coins, une petite épidermure en tête du premier plat mais bel exemplaire.
3 000 - 5 000 €

274
BIRON, Louis-Antoine de GONTAUT, maréchal de.
État du régiment des Gardes françoises du roi. Paris, chez G. Lamesle, May 1767 à 1768, 1770, 1772 à 1775, 1777, 1781. 9 volumes au format in-16, maroquin rouge de l’époque, dos lisses ornés de filets, roulettes et fleurs de lys, triple filets dorés en encadrement des plats, tranches dorées.
3 de 78 pp., 5 de 100 pp. et 1 de 89 pp. sur vergé azuré, chacun avec quelques feuillets vierges destinés à la prise de notes.
Ensemble en reliure homogène.
Les gardes françaises, détachées à Versailles, assurent la surveillance extérieure du château aux côtés des gardes suisses, tandis que la garde intérieure relevait des gardes du corps. Leur colonel, qui détenait le rang de maréchal de France, fut le maréchal-duc de Biron de 1745 jusqu’à sa mort en 1788.
Cet annuaire des gardes français est publié régulièrement de 1744 à 1789.
Souvent recherchés pour leur qualité d’archives militaires. Le château de Versailles n’en conserve toutefois pas la série complète, et les volumes existants ne sont pas tous reliés en maroquin.
Quelques traces d’anciennes mouillures sur les reliures et premières feuilles des volumes des années 1770 et 1781 mais sinon bons exemplaires.
1 000 - 1 200 €
275 BLAEU.
Le Théatre du Monde ou nouvel Atlas, Mis en lumière
Guillaume & Iean Blaeu.
À Amsterdam, Chez Jean Blaeu, 1644 4 volumes grand in folio. Planches montées sur onglets.
Bel exemplaire de l’édition française dans sa reliure de présentation.
Vélin doré rigide de Hollande, de l’époque, probablement de l’atelier Blaeu, avec fers dorés au dos, huit caissons à l’intérieur de filets dorés, arabesques centrales dorées et fleurons d’angles à l’intérieur d’une double réglure dorée sur les panneaux avant et arrière, toutes tranches dorées. Inscription de présentation dorée sur le panneau avant du vol. I, datée du 3 juillet 1646, dédiant l’ensemble à Omer Talon, avocat général au Parlement de France, avec les compliments de François du Monstier, recteur de l’Université de Paris.
Cartes gravées du monde et des quatre continents, coloriées à la main, dont notamment soixante consacrées à la Grande-Bretagne (volume IV), la carte des environs de Francfort (volume I), une belle carte de la Chine et du Japon (volume III) et une série de treize cartes de l’Amérique (volume III) incluant des cartes anciennes et importantes de la Nouvelle-Angleterre et de la baie de Chesapeake.
Ses cartes sont parmi les plus belles jamais réalisées durant l’âge d’or de la cartographie. Notre exemplaire comprend 326 cartes sur 336 soit [114 + 91 + (62 +2) + 57] sur [120 + 92+ 66 + 58]. Manquent 10 cartes et les pages de titre gravées des 1ere et 2e parties du tome 1 dont la mappemonde et une des cartes avec les costumes. Les planches sont élégamment mises en coloris.
Willem Janszoon Blaeu (1571-1638), cartographe officiel de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales mais aussi éminent géographe et éditeur néerlandais, publia en 1630 son premier atlas mondial, l’Appendice de l’Atlantide , avec 60 cartes. La deuxième édition fut augmentée et Blaeu continua à en produire de nouvelles à un tel rythme qu’en 1634, il annonça son intention de publier un nouvel atlas mondial, le Theatrum . Cet atlas, qui incorporait initialement la plupart des cartes de son Appendice , fut si rapidement enrichi qu’en 1643, date de parution de notre exemplaire, il comptait déjà quatre volumes et 336 cartes.
Aux côtés du célèbre astronome danois Tycho Brahe, Blaeu perfectionna son art de la fabrication d’instruments et de globes. Installé à Amsterdam, il en fit commerce tout en publiant des cartes et en éditant des penseurs tels que Descartes et Grotius. C’est en 1635 que sortit son premier Theatrum Orbis Terrarum , sive, Atlas novus.
Largement considéré comme l’un des plus beaux livres illustrés du XVII e siècle, le Theatrum de Blaeu est universellement salué pour la qualité de la gravure, du papier et la finesse des couleurs. Notre exemplaire est en effet colorisé : titres gravés, vignettes in-texte, bordures et frontières, cartouches, petites vues gravées.
Cachet de bibliothèque ecclesiastique aux armes, encre noire, répété sur chaque volume à la première page suivant le titre. Vélin un peu fatigué et taché, avec quelques fissures, rousseurs et quelques manques, lacets coupés. Dos un peu noirci et petite étiquette ancienne de bibliothèque sur certains. L’ensemble des cartes et ff portent quelques mouillures claires latérales disséminées, quelques rousseurs et tâches quelques pliures d’usage, quelques moisissures sur certaines parties et traces d’humidité sur un des titres gravés.
Au tome I, mouillures marginales, marges latérales gauches de certaines cartes très légèrement courtes sans manque. Au tome II, certaines cartes froissées au niveau de la pliure centrale, petit défaut sur le cartouche de titre de la carte de la Normandie. (n°33), petit manque carte n°39 Bordeaux ; carte n°46 (Impirii Caroli Magni) uniformément brunie, fentes au niveau des pliures ; moisissures dans les marges vers la fin du volumes (les cartes de l’Amérique).
Van der Krogt, II, [2 :212.1F] ; [2 :212.2C-H] ; [2 :212.3C] ; [2 :311H].
10 000 - 15 000 €




276
BONNE, Rigobert. Abbé RAYNAL.
Atlas de Toutes les Parties Connues du Globe Terrestre, Dressé pour L’Histoire Philosophique et Politique des Établissemens …
[Geneva, J. L. Pellet, ca 1780]. In-4 (26 x 20,5 cm). (1)-28pp., 50 cartes à double page numérotées 1 à 49 (avec une 17 bis).
Maroquin rouge de l’époque, dos à 6 compartiments orné du chiffre de Louis XV dans un caisson doré et fleuronné, tranches jaspées, armes dorées poussées au centre des plats.
Magnifique exemplaire aux armes des Bourbons, complet de ses cartes.
Édition originale de cet atlas établi pour illustrer la 3 e édition du texte de l’Abbé Raynal et notamment Diderot, L’Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes ou Histoire des Indes , la dernière du vivant de Raynal.
La page de titre ne fournit aucune donnée sur la publication. L’ouvrage était en effet soumis à des poursuites et condamnations depuis sa parution et ne circulera pour cette édition que dans un milieu aisé et confidentiel, avec une tolérance qui fut obtenue par Panckoucke. Le livre dénonçait l’esclavage et la colonisation proposant un nouveau regard sur la question coloniale et l’économie du commerce des Indes.
Les cartes gravées sur cuivre en noir et finement exécutées, ainsi que les tableaux, sont en très bon état. Comprend 2 cartes du monde et 23 tableaux statistiques du commerce des grandes nations européennes avec le Nouveau monde. Marges non rognées. Rigobert Bonne (1727-1795) était l’un des plus importants cartographes de la seconde moitié du XVIIIe. Il sert comme hydrographe en France et produit durant son mandat un nombre important de cartes détaillées, en particulier des régions côtières. Son travail, souvent dépourvu de cartouches décoratifs ou roses des vents, marque un tournant dans la cartographie européenne, passant de l’ornement à la cartographie technique. Petite usure d’usage à la reliure.
2 000 - 3 000 €
277
BOTTARI, Giovanni Gaetano.
Musei Capitolini tomus […] cum animadversionibus italice primum nunc latine editis. Rome, Antonio de Rubeis, 1750-1755. 3 volumes au format petit in-folio, maroquin rouge, guirlande dorée à volutes en encadrement sur les plats soulignée d’une roulette dorée ; fleurs en écoinçons, pièce de titre de maroquin bistre, titre et tomaison dorés, caissons fleuronnés dorés, dos à 6 nerfs, double filet doré sur les coupes, gardes marbrées, guirlande dorée aux contreplats, tranches dorées et marbrées.
4 ff.-42 pp., 97 planches ; 3 ff.-56 pp., 88 planches et 4 ff.-196 pp., 91 planches soit 276 eaux-fortes en noir.
Tomes 1 et 2 : 1748-1750. Tome 3 : 1755. Titre et titre gravé pour chaque volume.
Ouvrage illustré par Giovanni Domenico Campiglia (1692-1768), graveur et peintre romain.
Très bel exemplaire de la bibliothèque personnelle de M me de Pompadour.
Avec son grand fer doré aux griffons poussé aux plats avec le fer “Menus plaisirs du Roy” en phylactère. Créée en 1627, l’administration des Menus-Plaisirs était rattachée à la Maison du Roi et responsable des divertissements royaux comme de l’organisation des cérémonies et spectacles de la cour.
Ouvrage particulièrement rare.
Le 4 e tome manque souvent mais, ici, Mme de Pompadour étant déjà morte en 1764 (date de parution du 4 e) elle ne pouvait posséder le dernier volume.
Il est presque impossible de trouver sur le marché l’intégralité des trois volumes de cet ouvrage célèbre.
A grandes marges, dans son maroquin strictement de l’époque. Bandeaux gravés, très belles lettrines avec vues de Rome et grande vignette au titre, notamment par Vasi.
En 1743, le premier musée public ouvre ses portes à Rome : le Museo Capitolino. Pour célébrer son fondateur, le pape Clément XII Corsini, la publication de toutes les sculptures de la collection fut envisagée. In fine, quatre volumes, contenant quelque 350 planches, furent publiés, d’abord en italien, puis en latin. Giovanni Gaetano Bottari, bibliothécaire des Corsini, fut chargé de la rédaction du texte, dont le manuscrit du dernier volume devait être achevé par le chanoine Niccolò Foggini, neveu du successeur de Bottari, Pier Francesco Foggini.
Les sculptures sont classées par genre. Aux bustes d’hommes célèbres (1) succèdent les portraits d’empereurs (2). Le troisième volume contient les statues de grand format. Une seule statue est présentée sous deux vues différentes, celle du Gaulois mourant (t. 3, pl. 67 et 68).
Toutes les reproductions ont été réalisées par Giovanni Domenico Campiglia (1692-1775), qui avait auparavant travaillé pour le Museum Florentinum. Les dessins présentent les pièces sur un fond neutre et on y trouve souvent des vues sous des angles particuliers, ce qui s’expliquerait par l’exposition des salles en hauteur du musée. Campiglia aurait travaillé aussi à la lumière de torches, éclairant souvent les corps et les visages en contre-plongée, soulignant la musculature et les ombres des sculptures. La précision du rendu des proportions suggère qu’il aurait pu utiliser une chambre noire.
De nombreux graveurs travaillèrent pour l’impression des dessins, la plupart florentins ou romains : Pazzi, Carlo Gregori, Billy, Girolamo De Rossi, Mazzoni, Parocel, Marco Antonio Corsi, les Espagnols Gennaro et Gutierrez, Sintes et Silvestro Pomared.
La typographie d’Antonio De Rossi fut active entre 1695 et 1755, et cette œuvre constitue l’un des meilleurs exemples de son haut niveau de production.
Graesse, Trésor de livres rares et précieux , IV, 636 ; Brunet, III, 1963. Peu de défauts, quelques rousseurs ou oxydation homogène de quelques pages.
1 000 - 2 000 €

278 [BRÉVIAIRE].
Breviarium parisiense, Illustrissimi & Reverendissimi in Christo Patris D. D. (.) de Vintimmille, ex comitibus Massiliae du Luc (…)… Pars Verna. Pars Æstiva. Pars Autumnalis. Pars Hiemalis. Parisiis (Paris), Bibliopolæ, 1736. 4 volumes au format in-4 (20,5 x 26 cm).
Très beau maroquin bistre de l’époque aux armes de veuve de la duchesse d’Orléans, femme du Régent (OHR, 2567, fer n°7). Gravures en noir, texte en colonnes encadré imprimé en rouge et noir.
A belles marges, bandeaux gravés, vignette gravée, 2 feuillets de plain-chant à notes carrées pour chaque tome.
Guirlande à rinceaux dorée de type “bordure du Louvre” sur les plats, soulignée d’une roulette à fleur de lys, fleur de lys en écoinçons, armes aux centres, roulette dorée aux contreplats, double filet doré sur les coupes, tranches dorées, dos à nerfs orné de caissons fleurdelisés dorés, guirlande dorée en pied, pièces de titre et de tomaison de maroquin fauve, titre doré.
Reliure exécutée entre 1736 et 1740, semble-t-il avec divers matériaux de dorure faits pour la Bibliothèque du Roy depuis la fin du XVII e, notamment pour la “bordure du Louvre” autorisée par Colbert ou la roulette des contreplats (Christie’s, Vente Michel Wittock II, 2004 et Métivier, La Reliure à la Bibliothèque du roi de 1672 à 1786 ).
Première et grande édition du bréviaire selon le Rite parisien promulgué par l’archevêque de Paris, Charles de Vintimille du Luc (1655-1746) aux grandes armes en bois gravé reprises au titre. Il deviendra la référence des diocèses français au XVIII e Complet des 12 eaux-fortes : 4 frontispices et 8 planches, gravés par Lebas (1707-1783) d’après les compositions du peintre
François Boucher.
Les frontispices représentent une allégorie devant un monument : la Foi devant les Invalides (printemps) ; l’Espoir devant le Louvre (été) ; la Pitié devant le Pont neuf (automne) ; la Religion devant Notre Dame (hiver).
3 000 - 4 000 €

PROVENANCE
Bibliothèque de Françoise-Marie de Bourbon dite Seconde M lle de Blois (1677-1749) - fille légitimée de Louis XIV et Mme de Montespan - duchesse de Chartres puis d’Orléans par son mariage avec Philippe d’Orléans. Au décès de celui-ci en 1723, elle prit le titre de Duchesse douairière et vécut au Palais-Royal jusqu’à sa mort. M. Duhamel, vicaire de Saint-Maclou, à Pontoise. Seine et Oise avec son ex libris imprimé contrecollé aux gardes - Collection Michel Wittock avec son ex libris de basane rubis et frappé doré. Notes et vers manuscrits anciens à l’encre brune : “Cantique du temps de l’Avent” et “Ad Laudes. Canticum pro tempore quadragesimae” sur des gardes… Quelques rousseurs et brunissures légères, quelques griffures ou très fines épidermures aux plats et petits frottements à quelques endroits sensibles. Coins légèrement frottés. Discrètes petites restaurations. Petites traces ou frottements des ors sur les plats en quelques endroits. Petits manques à 3 pièces de titre et tomaison. Une petite déchirure latérale sans manque au f. CCii de Pars Hiemalis.
279 [BRÉVIAIRE].
Breviarium romanum ex decreto sacro-sancti concilii tridentini restitutum… Antruerpiae, ex Architypographia Plantiniana, 1738.
Fort in-8 dans une reliure espagnole du XVII e siècle en plein maroquin rouge orné, aux armes non identifiées, dos à 4 faux nerfs, guirlande de grenades sur les plats, 2 fermoirs, tranches dorées et ciselées.
Paginations multiples (ouvrage incomplet).
Ex libris espagnol “[Man. de Castaneda]. Texte entièrement en rouge et noir
Reliure restaurée et remontée, petits frottements, mouillures, des feuilles oxydées, rousseurs, qq. cahiers déréglés.
400 - 500 €

280
[CARMÉLITES DE METZ].
[MANUSCRIT ENLUMINÉ SUR VÉLIN].
[Collectaire]
Supplementum manualis divinorum officior. pro Carmelitis Excalc ? Congregat ?... S. P. Eliæ. (...) Antiphona pro sabbatis et Vigiliis B. Mariæ V… Excudebat F. Christophorus à S. L. Metis. 1757. [Metz].
[Manuel des offices divins pour les Carmes…]. Au format petit in-folio (26 x 35,5 cm). 58 pp. manuscrites à l’encre sur grandes feuilles de vélin préparées, numérotation suivie à l’encre, dont 5 pp. restées vierges portant seulement la préparation de l’encadrement au pochoir. Complet.
Maroquin rouge de l’époque orné à la Duseuil, dos à nerfs orné de caissons fleuronnés dorés, plats ornés d’un double encadrement de dentelles dorée aux petits fers, au pointillé et aux fleurs de lys en écoinçons pour la plus large, soulignées de double filet doré, fleurs en écoinçons vers l’extérieur, joli fer floral poussé en doré au centre des plats, roulette dorée aux coupes et contreplats, tranches dorées, gardes de papier dominoté étoilé d’or, grands signets de soie de couleurs.
Collectaire manuscrit enluminé sur vélin dans un maroquin de l’époque.
Destiné à la communauté des Carmes déchaussés de Metz autour de 1750-1760.
Destiné au rituel de l’ordre des Carmes, probablement réalisé dans la période d’uniformisation liturgique et de réalignement canonique pour le clergé régulier au XVIIIe, en France autant qu’à Metz, notamment aux initiatives de Claude de Saint-Simon, évêque de la ville jusqu’en 1760.
DESCRIPTION : Pages de 14-15 lignes d’une écriture en lettres rondes, calligraphiées dans un encadrement à motif floral de couleurs fait au pochoir et souligné de doubles filets grenat et doré. Rédigé en latin avec quelques phrases en français.
Un certain “Christophorus” est cité “Excudebat” à la page de titre donc “imprimeur” du fait des vélins préparés au pochoir.
Avec une grande figure peinte en frontispice représentant un carme en habit, en adoration sous le blason de l’Ordre du Carmel déchaussé surmonté de l’épée flamboyante de la victoire d’Elie suivie d’une page de titre ornée. Une seconde figure peinte avec une carmélite en habit en adoration à mi-page (pp. 24).
Avec 34 très jolies lettrines (ca 5 x 6 cm) délicatement paysagées,

parfois avec de petites figures, peintes avec rehauts et encadrement à l’or liquide, évoquant les moments de la journée ou saisons de l’année.
Texte manuscrit alternativement en lettres d’or, rouges, bleues et brunes, inscrit dans un riche encadrement doré et rehaussé à la gouache composé d’un treillage et de motifs rocailles.
Très beaux culs-de-lampe peints à motifs floraux ou grands bouquets.
Les pp. 42-58 qui terminent l’ouvrage sont très certainement d’une main différente pour l’écriture et les lettrines, de moindre habileté, peut-être réalisées plus tard dans le temps.
Très légère rétractation du vélin provoquant quelques irrégularités des feuilles, coins un peu usés, quelques discrets défauts d’usage mais bel exemplaire.
3 000 - 4 000 €
CONTENU
Recueil des oraisons et prières devant être prononcées pour suivre le rituel et les offices.
Se succèdent : Antiphonia pro Sabbatis…, Pro Aspersione et Tempore Paschali, Orationes…, les In Festo, In die Sancto, In Solemni.., In festo et contient 2 prières, des frères convers et frères novices, rédigées en français.
Anonyme, ce manuscrit ne porte aucune mention de peintre ou calligraphe ni aucune marque de provenance hormis ses récipiendaires.
ORIGINE
La communauté nommée au titre est sûrement celle dite aujourd’hui de Saint Éloi, à Metz, située dans l’Ancienne ville avant la Révolution. Une traduction de langage pouvant évoluer dans le temps ainsi que l’absence d’autres communautés de carmes ou de “communauté de Saint Elie” à Metz à cette époque confirmeraient le lien de ce manuscrit avec la communauté des Carmes Déchaussés de Metz sise sur (l’ancienne) maison Saint-Eloi au XVIII e Les “Carmes Déchaux” de Nancy s’installent en 1644 sur la colline Sainte-Croix, à l’emplacement de la maison Saint-Éloi fondée par les Jésuites, non loin de l’ancien ghetto de la ville. L’actuelle Eglise des Petits-Carmes y est alors construite entre 1650 et 1675 et un cloître y est avéré dès 1707.
La communauté des femmes, les carmélites de Metz ont produit des manuscrits aujourd’hui conservés dans des collections publiques. Nous émettons l’hypothèse que ce sont celles-ci qui ont ellesmêmes rédigé ce superbe ouvrage à l’intention des Carmes de Metz et de leurs obligations liturgiques justifiant d’autant mieux la présence d’une figure peinte de carmélite en adoration.
CASSAS, Louis-François (d’après).
Eaux-fortes de la Sicile et quelques vues d’Espagne [titre manuscrit]. S.l n.d., [1820].
In-folio oblong, 12 planches dont 11 gravées en noir et finement aquarellées et une, reliée en tête et d’une autre provenance, gravée au trait.
Demi-veau vert postérieur, dos lisse et muet, étiquette manuscrite ancienne au plat supérieur. Bel album fait à partir des vues au trait dessinées par Cassas lors de ses voyages.
Recueil de 11 eaux-fortes finement coloriées, avant la lettre, d’après les dessins de Cassas.
Elles illustrent divers monuments emblématiques de la Vallée des Temples à Agrigente en Sicile, dont le Temple de la Concorde, le Tombeau de Théron ou encore le Temple de Junon. Chaque planche capture avec précision et finesse l’architecture et l’atmosphère de ces ruines antiques, mettant en valeur le riche patrimoine de cette région.
Elles sont précédées d’une gravure au trait représentant la Vue générale de la galerie des chefs d’œuvre de Louis-François Cassas (cuvette 19x29 cm.), titrée au crayon “Galerie Cassas” représentant notamment sa célèbre collection de maquettes antiques.
Chaque planche mesure 26x45 cm. (sujet), 31,5x48 cm. (cuvette), 38x52,5 cm. (feuille), et porte en bas à gauche la mention manuscrite au crayon “Cassas del[ineavit]”, ou “L.F. Cassas”. Elles sont tirées sur un papier vergé fort filigrané.
Frottements aux coupes et coins, infimes salissures en marge, quelques rousseurs à la première gravure.
GRAND TOUR. RUINES ANTIQUES.
2 000 - 3 000 € 282


CHANTS ET CHANSONS POPULAIRES de la France.
Paris, H. L. Delloye, 1843.
3 volumes in-8 (26,7 x 16,3 cm). Maroquin bleu signé de l’époque, dos à 5 nerfs saillants et ornés, titre, lieu et date dorés, caissons ornés de fleurons dorés et bordés d’un double filet doré, triple filet doré encadrant les plats, dentelle intérieure, tranches dorées, couvertures conservées, sous étui marbré et compartimenté. Non paginés.
Bel exemplaire de premier tirage avec les couvertures illustrées conservées, et enrichi de la couverture de la 3e livraison “Le Juif errant”.
Édition originale parue en 3 volumes. «Admirable publication très estimée à juste titre et peut être comparée aux beaux livres illustrés du XVIII e» (Carteret). Dans un beau maroquin signé Chambolle-Duru.
Il se compose de 3 séries reliées en 3 volumes in-8 non paginés.
Chaque série comporte une page de titre, une page de titre gravée, la liste des chansons, une introduction et les chansons richement illustrées de vignettes dessinées par E. de Beaumont, Boilly, Daubigny, Pascal, Staal Stenheil et autres… Chaque chanson est précédée d’une notice et suivie des partitions musicales.
Très légères rousseurs, petits défauts sur l’étui.
1 000 - 2 000 €
PROVENANCE
Charles-Louis Poiret, étiquette gravée sur acier, tirée en bleu, portant ses initiales dans la gravure (CLP) et l’inscription “Castigans Libro Pœmas”.

283
[CHASSES ROYALES]
(PREMIER) LIVRE DE CHASSES DE CERFS qui ont été faites depuis l’année 1722 jusqu’à la fin de l’année 1731… [et] Second livre de chasses de cerfs qui ont été faites depuis l’année 1732 jusqu’à la fin de l’année 1736… À Versailles, 1732-1737.
2 volumes grand in-4, maroquin rouge de l’époque, dos à 6 nerfs, caissons richement ornés, double filet sur les plats dentelle épaisse encadrant les plats, roulette sur la chasse, le tout doré, dorure sur tranches marbrées. 1 f. (titre), 110 ff. (sans f. 6 et 15) ; 1 f. (titre), 46 ff. Armes du duc du Maine en vignette au titre.
Livre des chasses de cerfs menées de février 1722 jusqu’à décembre 1731 et de janvier 1732 jusqu’à décembre 1736, répertoriant les lieux où elles ont été attaquées et ceux où elles ont été prises.
Bel exemplaire de la Bibliothèque du Roi Louis-Philippe, Palais Royal avec cachet au titre.
Notre exemplaire est certainement celui cité par Thibaud et Dunoyer de Noirmont :
“Tirés à un nombre très restreint d’exemplaires, pour distribution privée, ces deux volumes sont une des plus grandes raretés de la Bibliographie cynégétique. Le seul exemplaire qui soit jamais passé en vente publique est celui, relié en maroquin rouge de l’époque, qui a figuré à la vente du Duc de Vendôme, seconde partie, février 1932, n° 1249, où il fut adjugé 5.500 fr. — Dunoyer de Noirmont, I, 250, cite le même ex., qui faisait alors partie de la bibliothèque de la Reine Marie-Amélie” (Thiébaud, 1934).
Très petits frottement et tâches à la reliure, légères rousseurs, des feuillets uniformément brunis, sans les feuilles 6 et 15 de la première partie, fautes de pagination dans la seconde partie les pages 15 à 20 numérotées : 3, 4, 3, 6, 18, 19.
1 000 - 1 500 €
CHASSELAT, Charles-Abraham.

[Suite de 16 dessins originaux]. 1819.
En feuilles, 16 fins dessins en vignette (ca 8 x 13 cm) sur feuillets au format in-12, signés et datés à l’encre au bas des scènes.
Dessins exécutés au trait à la plume et lavis à l’encre, avec rehauts de gouache blanche, signés et datés à l’encre au bas des scènes.
Chaque scène est inscrite et titrée dans un cadre à la plume.
Réalisés par Charles-Abraham Chasselat (1782-1843), peintre et graveur français du début du XIXe, 2e Prix de Rome en 1804, qui expose aux Salons.
Scènes de genre ou scènes morales entre néoclassicisme et romantisme, avec titres et description ou dialogues, ces dessins délicats sont les études dessinées pour les figures à graver de l’ouvrage de J.N. Bouilly, Les Jeunes Femmes , paru en 1819. Bellier de la Chavignerie, II (1882).
Papiers oxydés au niveau du dessin seulement.
2 000 - 3 000 €

285 CLAUDIEN.
CL. Claudiani Quae exstant. Nic. Heinsius Dan. Fil. Recensuit ac notas addidit, post primam editionem altera fere parte nunc auctiores. Accedunt selecta variorum commentaria, accurante
C. S. M. D.
Amsterdam, [Daniel] Elzevier, 1665. Fort in-8. (25)-917 pp. et index. Beau titre-frontispice gravé surcuivre en noir.
Maroquin rouge de l’époque, double filet, encadrement central quadrilobé, décoré de petits fers aux angles et en écoinçons, armes dorées poussées au centre des plats, encadrées en haut et en bas de son chiffre répété, dos orné du même chiffre répété entouré de petits fers, roulette dorée aux contreplats et sur les coupes, tranches dorées et marbrées.
Très beau maroquin du XVII e aux armes et chiffres de Hélie Du Fresnoy.
Les fers permettent de l’attribuer à son premier relieur, actif selon Esmerian pendant six ans seulement, de 1662 à 1668. Le second relieur de Du Fresnoy, dont on date le début d’activité vers 1670, introduit dans ses décors divers fers floraux (Willems, 1350).
Edition elzévirienne avec commentaires, des œuvres du célèbre poète latin de la Gigantomachie ou du Rapt de Proserpine Considérée comme l’un des volumes rares des Variorum , collection prisée des bibliophiles de la fin du XVIl e siècle.
1 800 - 2 000 €
PROVENANCES
- Bibliothèque de Hélie du Fresnoy avec ses armoiries et chiffres aux plats.
- Hélie ou Élie Du Fresnoy (1614-1698), premier commis au secrétariat de la guerre, trésorier de l’Ordre militaire de St Louis, il commença sa bibliothèque, principalement reliée en veau écaille, vers 1650, ses maroquins rouges sont donc très rares.
- OHR, 963.
- Collection Michel Wittock avec son ex libris de basane rubis et estampé doré, Christie’s, Vente Michel Wittock II, 2004. Musea Nostra, Bibliotheca Wittockiana, 43.
- Cachet de collection privée C.R. estampé en noir sur la deuxième et dernière garde (non identifié selon Lugst).
- Mors et coiffe supérieure très légèrement frottés. Quelques discrètes taches au premier plat. Légère oxydation au premier cahier. Reliure très finement restaurée.

286
COCHIN, Nicolas.
Figures de C. N. Cochin pour l’édition italienne de la Jérusalem délivrée du Tasse.
À Paris, Ambroise Didot, 1784.
Petit in-4, veau fauve granité d’époque, dos lisse orné, pièce de titre bordeaux, roulette et double filet dorés encadrant les plats, roulette dorée sur les coupes et la chasse, tranches jaune jaspées de rouge. Titre manuscrit et 41 planches.
Belle suite comprenant un frontispice et 40 planches gravées au burin en noir d’après Nicolas Cochin par Saint Aubin, Dambrun, Lingée, Ponce, Prevost, Varin, Tilliard, Simonet et autres… Elle est accompagnée d’une page de titre manuscrite en bleu et rouge.
Mors, coiffes et coupes légèrement frottés, accrocs à un coin, petites rousseurs marginales.
500 - 600 €

287
COIGNET, Jules. ACHARD, Amédée.
Bade et ses environs. Paris, L. Hachette et Cie , 1858. Grand in folio (55,5 x 40 cm).
Chagrin rouge de l’éditeur à décor d’encadrement, dos à faux-nerfs orné de caissons muets, titre doré au dos et sur le plat supérieur avec reproduction des grandes armes dorées du Grand Duché de Bade dorées au centre, roulettes intérieures et sur les coupes, contregardes et gardes de tabis coquille, tranches vertes peintes d’un semis de fleurs dorées. Reliure signée A. Binant. (cachet au premier contreplat). Orné d’un titre lithographié avec vignette et rehauts, 27 lithographies horstexte en noir sur fond préparé réalisées par Sabatier d’après les dessins de Coignet, et de nombreuses vignettes et culs-delampe. 61 pp. de notices par Amédée Achard accompagnent les planches.
Seule édition. Seulement 2 exemplaires au CCFr.
Rare et bel ouvrage consacré au pays de Bade et à ses environs, il s’agit de l’un des recueils de gravures les plus célèbres du peintre de l’École de Barbizon, Jules Coignet, présenté ici dans une superbe reliure signée Binant. Paysagiste d’une grande sensibilité, Coignet puisa l’inspiration de cet album dans ses propres voyages à travers le pays de Bade. La reliure, d’une exécution remarquable, provient de la maison Binant, fondée vers 1820 par Bruno Binant, papetier, marchand de couleurs et de tableaux, et poursuivie par son fils Alfred, qui développa une spécialité de toiles à peindre et de toiles à décor. On y voit notamment l’Eglise d’Ebersteinburg, l’Allée de Lichtenthal, la Cascade de Geroldsau. la Tour d’Yburg, la Scierie sur la route d’Eberstein, Gernsbach, Forbach, Allerheiligen, Le Mummelsee, Le Val d’Enfer... Infimes rousseurs.
BADEN-BADEN. ALLEMAGNE. FORÊT NOIRE. ROMANTISME. PROTO-IMPRESSIONNISME.
800 - 1 000 €

288
CONSTANT, Benjamin.
Adolphe ; anecdote trouvée dans les papiers d’un inconnu, et publiée par M. Benjamin de Constant. Londres, Paris, chez Colburn, Tröttel et Wurtz, 1816. In-12, VII-228 pp.
Veau brun anglais de l’époque, dos lisse orné à froid, pièce de titre de maroquin vert, filet et roulettes à froid encadrant les plats avec chiffre E frappé à froid au centre, tranches jaspées. Sous étui cartonné postérieur.
Rarissime “édition de Londres”, considérée comme la véritable originale publiée lors de l’exil de Benjamin Constant à Londres. Deux éditions ont paru en 1816, notre princeps publié simultanément à Londres et Paris ; la seconde publiée quelques semaines plus tard à Paris.
“Peu d’exemplaires connus dans les bibliothèques publiques”. En français dans le texte, 225.
“Adolphe est l’analyse aiguë du mal dont Constant était atteint, qu’il définit comme étant une inquiétude perpétuelle de l’amour, aggravée par l’impuissance d’aimer. Histoire d’une liaison, le roman est étroitement corrélé à la destinée sentimentale de l’auteur.
Son génie de moraliste et psychologue fit le reste. La génération romantique y reconnut ses propres contradictions”.
Exemplaire ayant appartenu à la princesse Elizabeth, fille de Georges III, avec son ex libris à la plume au titre et son chiffre à froid sur la reliure.
Fille du roi d’Angleterre George III, la princesse Elizabeth (17701840) épousa tardivement Frederick VI, landgrave de HesseHombourg, en 1818. Après son mariage, elle quitta l’Angleterre pour l’Allemagne où elle résida jusqu’à sa mort.
Passé ensuite dans la bibliothèque du politique français
Dominique de Villepin, avec son ex libris.
Ouvrage rare et recherché dans toutes ses éditions.
Exemplaire à belles marges, resté frais.
Truffé d’une lettre MS en anglais d’Oliver Stouet, datée du “27 mars 1866 (1966)” au sujet du livre.
Discrètes restaurations à la reliure (coiffes et coins), mors supérieur très légèrement fendu mais bon exemplaire.
6 000 - 8 000 €
PROVENANCE
Bibliothèque Philippe de Villepin avec son ex libris en couleurs créé par l’artiste chinois contemporain Zao Wou Ki, contrecollé sur la première garde. Vente Feux et Flammes, Villepin I, Pierre Bergé 2013.

289
Prince DE DEMIDOFF.
Carte de la Crimée pour suivre les opérations de la Guerre d’Orient. Paris, Bourdin, 1854.
Carte in-plano (60 x 90 cm). Entoilée dépliante en 25 sections, gravée en noir sur acier, limites coloriées.
Le comte Anatole (Anatoly) Nicolaïevitch Demidov, prince de San Donato (1813-1870), était un industriel, diplomate et mécène russe, membre des Demidov. En 1837, il organisa une expédition scientifique en Russie méridionale et en Crimée, dirigée par Le Play. Cette expédition donna lieu à la publication de son rapport, intitulé « Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée » (4 volumes, 1840-1842), illustré de 100 lithographies originales de Raffet et dédié au tsar.
Sous étui de percaline aubergine de l’époque au format in-12, estampée aux grandes armes dorées de la Russie impériale (aigle bicéphale couronné).
RUSSIE MÉRIDIONALE. PÉNINSULE DE SEBASTOPOL.
Légère oxydation de la carte. Etuis légèrement passé.
100 - 150 €
290
DE FER, Nicolas.
L’Atlas curieux ou le monde représenté dans les cartes générales et particulières du ciel et de la terre divisé tant en ses quatre principales parties due par états et provinces… À Paris, chez l’auteur dans l’Isle du Palais sur le quay d’Orloge…, 1717. 2 parties in-4 oblong (26,7 x 39 cm), 115 sur 118 planches (non suivies), 63 ff. de texte + 132 sur 133 planches (non suivies), 81 ff. de texte. Ouvrage dérelié, en feuilles.
Premier titre par Nicolas de Fer à réunir les cartes de L’Atlas Curieux et la Suite de l’Atlas Curieux dans un ouvrage en deux parties. La première se compose de 115 planches gravées sur cuivre en noir dont la table des cartes, la page de titre de l’Atlas curieux datée 1705, 63 feuillets de texte et 113 cartes et plans. La seconde partie est entièrement gravée sur cuivre également et se compose de 132 planches dont la table des cartes, le titre-frontispice de l’Atlas curieux daté de 1705, 81 feuillets de texte et 130 cartes et plans. Soit un total de 247 cartes et plans, la plupart accompagnés de descriptions gravées sur un feuillet à part.
Les deux parties de cet exemplaire sont datées 1717 sur les tables des cartes.
La seconde partie est enrichie de 27 cartes, plans ou vues contrecollés au verso de certaines feuilles, comprend notamment les plans des fortifications de Saint-Omer, Philippeville, Charlemont, Gand, Manheim et Schlestat. S’y ajoutent une vue du Palais du Roi d’Angleterre à Londres (Whitehall) gravée par Silvestre, une vue de Belgrade en bistre, ainsi que des cartes par Matthäus Merian (Eigentlicher Grundriß der Königlichen Stadt Prag ) et John Perry (Eine Neue Carte von Russland und Czaarischer Maiestät Landen, [s.l., s.d., vers 1712], petite déchirure sans manque). Pastoureau, FER ID, 181-183.
Table des planches contrecollée sur papier vergé, marges de certaines cartes ou plans courtes avec des petits manques atteignant les planches 56 (plan de St-Cloud) et 116 (Païs Messin) de la 1ere partie et pl. 60 de la 2e partie, déchirure pl. 22 de la 2e partie, petites restaurations sur certaines feuilles.
Sans les planches n°. 39, 53 et 58 de la première partie, ni la planche n°. 116 de la seconde.
2 000 - 3 000 €
291 DE FER, Nicolas.
L’Atlas curieux ou Le Monde représenté dans les cartes générales et particulières du ciel et de la Terre divisé tant en ses quatre principales parties que par états et provinces… Paris, chez l’Auteur, dans l’Isle de Palais, sur la Quay de l’Orloge a la Sphere Royale, 1700.In-4 oblong (27,5 × 39,6 cm), 50 ff. : titre gravé, avertissement, titre-frontispice, 24 cartes et plans gravés en noir, rehaussés à l’époque de limites à l’aquarelle orange, et 23 ff. de texte. En feuilles, non relié.
Première livraison (ou partie) de l’édition originale de L’Atlas curieux de Nicolas de Fer, publié en six livraisons entre 1700 et 1705. Atlas entièrement gravé sur cuivre, comprenant une page de titre gravée, un avertissement, un beau titre-frontispice représentant une bataille navale, 23 feuillets de texte et 24 cartes, plans ou vues, pour la plupart rehaussés à l’époque de limites à l’aquarelle orange. Toutes les cartes sont datées de 1700. Parmi les cartes présentes dans cette première livraison : une mappemonde en deux hémisphères, les cartes des continents (Europe, Asie, Afrique, Amériques), une carte de France, un plan général de Versailles, une vue de la Machine de Marly, ainsi que des plans de Londres, Bruxelles, Milan, Rome, Venise, etc. L’ensemble comprend également une « Carte de la Californie et du Nouveau-Mexique » montrant la Californie comme une grande île. Légères mouillures, restaurations sur quelques feuilles. Pastoureau, FER IA (pp. 170-172).
800 - 1 000 €


292
DE FER, Nicolas.
Les Beautés de la France. À Paris, chez le Sieur Danet, gendre de l’auteur, 1724. In-4 oblong (27,2 x 42 cm), 96 ff. gravés sur cuivre (dont titre, 30 ff. de texte et 65 pl.), cousus sous couverture d’attente de papier marbré.
Il se compose d’une page de titre gravée, 30 planches de texte gravées en noir, réparties dans l’atlas, et 65 planches représentant des cartes, plans, coupes et élévations. Des rousseurs.
150 - 200 €
293
DE FER, Nicolas.
Les Beautés de la France.
À Paris, chez le Sieur Danet, gendre de l’auteur, 1724.
In-4 oblong (27,2 x 42 cm), titre 79 ff. gravés sur cuivre (dont titre, 10 ff. de texte et 68 pl.), en feuilles, non reliées.
Il se compose d’une page de titre gravée, 10 planches de texte gravées réparties dans l’atlas et 68 planches représentant des cartes, plans, coupes et élévations.
Petits manques aux coins, certains restaurés. Quelques petites salissures.
150 - 200 €
297
294

DEMOUSTIER, Charles-Albert.
Lettres à Emilie sur la mythologie. Paris, Ant.-Aug. Renouard, 1809. 6 parties en 2 volumes in-8. 2 ff., 143 pp., 6 pl. ; 128 pp., 6 pl. ; 104 pp., 6 pl. + 107 pp., 6 pl. ; 116 pp., 6 pl. ; 148 pp., 6 pl.
Demi-maroquin long grain bleu à coins signé du XIXe, dos lisse orné, auteur, titre et date dorés, pièce de titre rouge, roulette dorée sur les plats.
Dans un maroquin signé L. Pouillet.
L’illustration se compose d’un portrait de l’auteur en frontispice du premier tome, gravé sur cuivre par Tardieu d’après Pajou fils, et de 36 figures de Moreau, gravées sur cuivre par Delvaux, Ghendt, Roger, Simonet, Thomas et Trière. Cohen, 283.
Rousseurs.
150 - 200 €
295
[DUBUISSON, Pierre-Ulric].
Le Tableau de la volupté ou les quatre parties du jour. Poème en vers libres par M.D.B. [Paris], Au Temple du Plaisir, 1771. In-12, titre gravé, 68 pp., 5 eaux-fortes en noir.
Maroquin fauve moderne, dos à 5 nerfs, titre et date dorés, caissons ornés de fleurons et filets dorés, triple filet doré en encadrement des plats, contreplats bordés de roulettes et filets dorés, tranches marbrées et dorées.
Dans un élégant maroquin signé Cuzin.
Édition originale.
Poème de « la félicité de deux Amans tendrement occupés à graduer […] le Plaisir », composé par l’auteur dramatique et historien des colonies d’Amérique Pierre Ulric Dubuisson (17461794). Précédé d’un long avertissement de l’auteur et d’un poème intitulé « À ma maîtresse ».
L’illustration se compose de 4 planches, 4 vignettes en tête, 4 culsde-lampe et un titre frontispice gravés sur cuivre par De Longueil d’après Ch. Eisen (Pour Cohen, 330 « un des plus gracieux travaux dus à l’association » de ces artistes).
Bel exemplaire très bien relié.
LIVRE À FIGURE. CURIOSA.
300 - 400 €

296
DU PERRRON.
Discours sur la peinture et sur l’architecture, dédié à Madame de Pompadour, Dame du Palais de la Reine. À Paris, chez Prault pere, 1758. In-8 (21,4 x 13,4 cm), VIII-75-[4] pp.
Demi-maroquin rouge postérieur signé, dos à 5 nerfs saillants, titre et date dorés, fer couronné aux caissons.
Bel exemplaire enrichi de neuf gravures sur cuivre intercalées dans l’ouvrage par N. Depuis d’après PP. A. Robert, Cochin d’après lui-même, De Longueil d’après Ch. Eisen (1763) et autres.
Élégante reliure signée de Lemarbelev.
Petits défauts marginaux, feuillet avec signature du relieur dérelié.
600 - 800 €
297 ERASME.
Eximii doctoris Hieronymi Stridonensis vita, ex ipsius potissimum literis contexta per Desyderium Erasmum Roterodamum.
In inclyta basilea, apud Joannem Frobenium, mense maio anno 1519. In-8 (20 x 14,4 cm). 70 pp., 1 f., gravures sur bois en noir.
Demi-maroquin brun postérieur, dos lisse, auteur, titre et date dorés au long du dos, double filet à froid sur les plats. Édition latine post-incunable d’Érasme, de sa biographie de St Jérôme “La vie de l›excellent docteur Hiéronymus de Stridon, compilée principalement à partir de ses propres lettres” dont il étudiait et retranscrivait les écrits.
Ornée d’une belle page de titre à portique proche du style grotesque, gravée sur bois, suivie d’une page comportant une grande et belle lettrine à figures avec le texte dans un encadrement ornemental, également gravé sur bois.
Quelques rousseurs marginales, marges légèrement courtes (sans manque).
1 000 - 2 000 €
298 ERASME.
L’Éloge de la Folie. Traduit par Gueudeville. Nouvelle édition ornée de figures. Paris, 1757.
Basane marbrée époque, roulette sur les coupes, tranches rouges. Titre rouge et noir. Figures par Eisen : frontispice, vignette au titre et 13 estampes par Eisen gravées par La Fosse, Flipart, le Mire Legrand, Tardieu.
Traduction de Nicolas Gueudeville, revue et annotée par Meunier de Querlon Légère usure aux coins mais exemplaire resté frais.
100 - 150 €
CLARIS de FLORIAN.
Galatée, roman pastoral ; imité de Cervantes.
À Paris, Chez Defer de Maisonneuve, 1793.
In-folio (33,6 x 25 cm), 125 pp., 4 figures gravées en couleurs.
Maroquin rouge du XIXe, dos à 5 nerfs, auteur et titre doré, caissons richement ornés, roulette et filets dorés encadrant les plats, fer doré aux armes couronnées à devise poussé au centre des plats, tranches dorées.
Bel exemplaire de maroquin rouge aux armes du Marquis
Helion de Villeneuve-Trans. (1827-1893). Le marquis fut une des personnalités curieuses de son temps, ayant épousé les idées démocratiques et accueilli avec transport la Révolution de 1848, puis celle de 1870. Collectionneur de livres à figures averti, il réunit une incomparable collection avec ses armes frappées. Exemplaire sur grand papier de vélin, avec les planches numérotées. Avec des figures par Monsiau, gravées par Colibert. Petits frottements à la reliure, salissures sur les plats mais bel exemplaire.
800 - 1 000 €
PROVENANCE
Bibliothèque du Marquis d’Hélion-Charles-Édouard de VilleuneuveTrans, avec la devise «A tout - Premier Marquis de France». Exlibris Alfred Piet, homme de loi, gravé du XIXe tiré en sanguine au premier contreplat. 300
301 FRAGONARD. TOUZÉ.
Contes de la Fontaine. Les vingt estampes dessinées par Fragonard et Touzé pour l’édition de P. Didot l’Ainé, Paris, 1795… Paris, Librairie L. Conquet, 1881. In-4, en feuilles, sous 4 chemises de livraison.
Rare.
Tirage limité à 500 exemplaires dont 300 exemplaires du quatrième état sur hollande, celui-ci n° 311.
Il se compose d’un bi-feuillet avec une page de faux-titre, justification et titre, de 22 planches gravées sur cuivre par T. de Mare. (Collation: n°. 1 (x2, la même pl. 2 fois), 1, 2, 3, 4, 5 - 1 pl. n. ch., H. Fragonard, n°. 8, 9, 10, 11, 12 n°. 17, 18, 13, 14, 15 n°. 19, 2, 22, 26).
Toutes numérotées sauf un portrait d’Honoré Fragonard. Deux planches numérotées 1, l’une des deux est en double. Cohen, 574-5. Chemises fendues, salissures, légères rousseurs.
100 - 150 €
303
[GONDOT, Pierre-Thomas].
Le Prix de la Beauté ou les Couronnes, pastorale en trois actes et un prologue, avec des divertissements sur des airs choisis et nouveaux. Paris, de Lormel, 1760. Grand in-8. 63 pp, titre-frontispice, 16 pp. entièrement gravées de partitions avec paroles.
Maroquin brique du XIXe signé Chambolle-Duru, dos à nerfs orné, triple filet doré en encadrement sur les plats, dentelle dorée “à l’oiseau” aux contreplats, tranches dorées.
Édition originale de cet ouvrage en partie gravé. Exemplaire joliment illustré d’un titre-frontispice gravé et de 4 ravissantes figures gravées, par Thérèse Martinet (signature au cdl) d’après Gravelot et tirées en belles épreuves sur papier fort. Dédié à « Son Excellence Madame la Princesse de Gallicin » soit Nathalie Petrovna Galitzine (1741-1837), princesse russe alors surnommée à Versailles la Vénus Moscovite.
Légères taches au maroquin.
200 - 300 €
FOUARD, Moïse.
Plan de la Ville de Tripoli, en Barbarie, attaquée par l’armée navale du roi commandée par le maréchal d’Estrées, vice-amiral de France, le 22 juin 1685, réduite à l’obéissance le 25 du mesme mois.
À Paris, “chez l’Autheur rue St André des Arts, Porte de Buçy”, (ca 1685).
In-folio carré (62 x 69,5 cm). Sous cadre de bois doré moderne et marie-louise soulignée d’un ruban doré.
Grande carte navale gravée en noir à l’eau-forte et au burin, finement mise en couleurs à l’époque. Avec la Table de l’Armée Navale du Roy énumérant les noms des vaisseaux de la flotte. Cartouche de titre aux trompettes de la Renommée, dans le goût de l’époque. Seuls 3 exemplaires (non coloriés) dans les collections publiques dont le Louvre.
Illustre le bombardement de Tripoli - base des barbaresques au XVII e siècle - du 22 au 24 juin 1685 par la flotte de Louis XIV sous le commandement du vice-amiral d’Estrées. Après trois jours de canon, les habitants cédèrent à un traité de paix obligeant le paiement de 500 000 livres pour dommages causés par les pirates, la libération des esclaves français et des concessions politiques.
Attribuée parfois avec trop de certitudes à Pontault de Beaulieu (1612-1674) qui, même considéré comme le père de la topographie militaire, était décédé au moment du siège de Tripoli. Si sa nièce continua son entreprise et publia le Grand Beaulieu, auquel collabore aussi Fouard, en 1694, les planches ne sont pas du même type. La paternité de la commande, même si elle a dû graviter dans les mêmes sphères, reste encore à préciser.
Moïse Fouard (1653-1726), graveur travaillant pour le service des bâtiments et jardins du roi, exécuta plusieurs planches de Beaulieu et exerça dans la cartographie gravée. Rousseurs légères, discrète oxydati on générale du papier, marges b el état.
400 - 600 €
302
GESSNER, Salomon. MONSIAU, Nicolas-André.
Mort d’Abel, poëme de Gessner.
À Paris, Chez Defer de Maisonneuve, 1793.
Grand in-4. (2)-161 pp., 6 gravures imprimées en couleurs avec date et signatures gravées, sous serpentes de vergé fin. Veau glacé raciné vert et fauve de l’époque, dos lisse orné de roulettes et fleurons dorés, pièce de titre de basane maroquinée rouge, fines roulette et guirlande dorées en encadrement sur les plats, beau papier marbré aux gardes, roulette dorée en encadrement aux contre-plats, double-filet doré sur les coupes, tranches dorées.
Première édition française. Bel exemplaire à grandes marges.
Traduit par Hubert.
Ornée d’un frontispice allégorique figurant le portrait en buste de l’auteur et de 5 belles estampes hors-texte gravées au pointillé en couleurs, encrées à la poupée par Colibert, Casenave et Clément d’après les dessins originaux faits pour l’ouvrage par Nicolas-André Monsiau (1754-1837) en 1793.
Premier tirage des planches, avant la pagination et avant la lettre, avec les signatures à la pointe. Pour l’époque, “considérée comme un exemple de réussite de l’illustration gravée en couleurs”, cette édition prend place aux côtés des autres succès éditoriaux publiés à la même époque par Defer de Maisonneuve.
Cohen, 436. Monglond, II, 1021.
Reliure légèrement frottée aux coupes inférieures (épidermures), coins, coiffes (arrasées) et mors. Petites rousseurs éparses. Discrète restauration à une garde. Mais agréable exemplaire resté frais.
200 - 300 €


304
GRENIER, Pierre.
Du bon et du fréquent usage de la communion. Bordeaux, Guillaume de La Court, 1681. In-8 (22,7 x 16 cm), 9 ff., 500 pp., 4 ff. Maroquin grenat de l’époque, dos à 5 nerfs avec roulette dorée, auteur et titre dorés, caissons ornés, double encadrement de filets dorés sur les plats, 4 fleurons angulaires, roulette dorée sur les coiffes, coupes et chasses, tranches dorées.
Seule édition.
Pierre Grenier, laïque, « conseiller du roi et son procureur au bureau des Finances de Guyenne », Pierre Grenier n’est pas franciscain mais procureur du roi au bureau des finances de Guyenne. Il est par ailleurs auteur spirituel d’au moins deux ouvrages en 1677 et 1681 consacrés à la dévotion à la Passion et à l’usage de la fréquente communion
Défauts à la reliure dont, coins émoussés, petit trou au dos, mouillures sur les plats, des feuilles uniformément brunies. CONTRE-REFORME. JANSÉNISME.
500 - 700 €
305
GUICCIARDINI, Lodovico ou Louis GUICHARDIN.
Description de touts les Païs-Bas, autrement appellés la Germanie inférieure, ou Basse Allemagne ; par Messire
Louis Guicciardin gentilhomme florentin. Maintentant reveue & augmentée plus que de la moictié par le mesme Autheur. Avec toutes les cartes géographicques desdicts Pais, & plusieurs pourtraicts de villes tirés au naturel. A Anvers, de l’Imprimerie de Christophle (sic) Plantin, 1582. In-folio (32,7 x 21,8 cm), 11 ff., 495 pp., [21] pp. de table et l’illustration. Basane havane postérieure, dos à 5 nerfs, pièce de titre en vélin, caissons ornés, double filet doré sur les plats.
Exemplaire entièrement mis en couleurs à l’époque.
L’illustration se compose d’un grand titre à portique gravé, une planche de 17 blasons aux grandes armes de Philippe II d’Espagne au verso, une planche allégorique des Arts et Sciences avant la lettre avec le portrait de Philippe II d’Espagne, une planche allégorique des Pays-Bas ( Ivstitia Res Conservantur ) et 78 cartes et vues de villes à vol d’oiseau gravées (dont 66 sur double page) numérotés 1-78, et dont 23 paraissent ici pour la première fois. Nombreux bandeaux, lettrines et culs-de-lampe rehaussés à la gouache.
En 1567 à Anvers, le négociant florentin, historien et écrivain Lodovico Guicciardini (1521- 1589) publie en italien sa Descrittione di tutti i Paesi Bassi. Cet ouvrage, fameux tant pour son iconographie que pour sa description fiable et approfondie des anciens Pays-Bas, sera traduit et connaîtra plusieurs éditions. Plantin fit de cet ouvrage historico-typographique une de ses productions les plus soignées. Il republie l’édition en italien en 1581 avec 55 planches et sa traduction française dans la foulée (notre exemplaire).
Cette dernière est la plus recherchée parce que la plus complète pour le texte et le nombre de ses illustrations. La traduction est due à François de Belleforest et comprend 23 planches de plus que l’édition de 1581. L’auteur a enrichi son texte d’un grand nombre de plans de villes, châteaux, abbayes, forteresses, cartes et vues à vol d’oiseau. Les illustrations sont dues à de nombreux artistes dont Crispin van der Broeck, Pierre van der Borcht, Abraham Le Bruyin…, Abraham Ortelius pour certaines cartes (tirées de son Theatrum orbis terrarum) et Braun et Hogenberg pour plusieurs plans et vues (Civitates orbis terrarum) Toutes les principales villes flamandes sont évoquées, ainsi que quelques-unes du Nord de la France.
Brunet, II, 1806. The Plantin Press Online (Brill), Description de touts les Pais-Bas, 1582.
Légers défauts.
8 000 - 10 000 €
GUILLORE, François, R.P.
Œuvres spirituelles du R.P. F. Guillore de la Compagnie de Jésus. Paris, Estienne Michallet, 1684.
Petit in-folio. (1)-920-158-(1) pp., table, texte en colonnes, culsde-lampes, bandeaux de bois gravés en noir, très grande marque typographique gravée en noir avec portrait au titre.
Veau fauve moucheté à l’imitation du XIXe , dos à nerfs orné, fleurons dorés, roulettes et filets dorés, titre doré.
Étiquette ancienne du doreur Creuzevault, à Autun.
Édition seule, parue l’année de sa mort, des œuvres de ce prédicateur jésuite considéré comme un des grands auteurs spirituels du XVIIe siècle.
“Né au Croisic l›an 1615, entra au noviciat à l›âge de vingt ans. Il enseigna pendant onze ans la rhétorique et les belles-lettres et acquit la réputation d›un bon prédicateur ; il fut aussi supérieur de la maison de Nantes. Ses ouvrages sont encore d›un grand intérêt et justifient l›idée qu›avaient de lui ses contemporains, qui le regardaient comme un mystique profond. Il meurt à Paris l›an 1684”. Backer, Écrivains de la compagnie de Jésus, Iere série, 366. « Collection recherchée où sont réunis cinq ouvrages de l›auteur déjà publiés séparément à Paris, de 1675 à 1684” (Brunet). Reliure frottée notamment aux mors et coins, des taches et brunissures aux premiers feuillets, rousseurs disséminées.
JÉSUITISME.
200 - 300 €

307
[HANCARVILLE, Pierre-Francois Hugues, dit le Baron d’].
[Veneres et Priapi] Veneres uti observantur in gemmis antiquis. Lugd. Batavorum [Londres], s.d. [ca 1777].
Deux ouvrages reliés en un volume in-12 (11 x 17,5 cm).
Basane maroquinée bouteille de l’époque, dos lisse, encadrement d’un filet doré et d’une guirlande estampée à froid à la grecque sur les plats, titre doré, roulette dorée sur les coupes, guirlande estampée à froid sur les contreplats.
72 pp., en pagination continue, interfoliées avec une passionnante série de 70 vignettes gravées érotiques, libres et très libres, en camées et 2 titres-frontispice gravés.
Texte en anglais.
Célèbre ouvrage du XVIII e siècle, composé de 70 scènes érotiques qui aurait été gravées d’après des camées, intailles ou sculptures antiques.
Complet de ses gravures et des 2 titres-frontispices gravés, portant le nombre d’estampes à 72.
Les exemplaires complets de toutes les planches sont rares, comme l’indique Cohen : « Brunet indique 25 à 30 planches, ce qui est inexact. Nous croyons d’ailleurs que le nombre diffère selon les exemplaires ; ainsi celui en vieux maroquin que possédait le baron Portalis, contient les deux titres et 66 planches ».
Exemplaire particulier car aquarellé de rose à l’époque : chaque gemme ou épreuve a été finement mise en coloris dans un ton pastel de rose.
Les exemplaires colorisés sont très rares (Pia) et on ne rencontre généralement que des façons à plusieurs teintes pour un rendu naturaliste.
L’ouvrage fut d’abord publié à Naples où son titre valut des désagréments à l’auteur. Notre édition est la seconde et, même si elle est indiquée à Leyde, est faite à Londres (texte et préface sont entièrement en noir contrairement à la 1ere, de Naples, en rouge et noir).
Personnage frégolien et brillant, Pierre-François Hugues (17191805), prétendument baron d’Hancarville, fut tant espion, archéologue, diplomate, historien qu’archiviste ou essayiste, par goût de l’aventure. En Italie, il travailla à établir le catalogue de la collection d’antiques de Sir Hamilton, ambassadeur de la Grande Bretagne à Naples entre 1764 et 1776. Il est probable qu’il s’en soit inspiré pour les images de cette collection d’érotisme qu’il prétendait être tirée de médaillons antiques réels.
Cohen, 476. Pia, L’Enfer, 1487.
Reliure légèrement frottée. Quelques taches disséminées.
Légère décharge de chaque planche.
CURIOSA. EROTICA.
800 - 1 000 €
308 [HEURES].
Livre d’heures, usage de Rome, enluminé par un disciple du Maître de Jacques de Besançon Manuscrit sur parchemin, France, vers. 1480-1500. Volume : En-8, 177 x 124 mm. 177 (de 178) feuillets. Collation: iv + 1 12 , 2-5 8 , 6 6 , 7-11 8 , 12 5 (4+1), 13-14 8 , 15 7 (8-1), 16-22 8 , 23 3 (4-1 blank) + iv. Foliation modern des crayons. – Surface d’écriture : 95 x 65mm. Unecolonne de 16 lignes, réglée en rouge. Écrit à l’encre marron foncé en écriture Textura gothique ; Calendrier en rouge, bleu, et en or ; rubriques en rouge ; majuscules touchées en jaune. – Des centaines d’initiales de 1 à 2 lignes ornées de feuilles d’or, remplies et bordées de bleu et de rouge foncé alternés, des terminaisons de lignes au même palette ; Des dizaines d’initiales de 2-à-3 lignes en grisaille sur une base d’or liquide et rempli avec des fleurs, feuilles, et fruits et aux cadres de rouge avec filigrane en or ; 31 miniatures dont 19 petites (de 6 lignes) et 12 grande (1/2 page). Feuilles ornées de grandes miniatures dans des bordures pleines et feuilles ornées de petites miniatures dans des bordures aux trois quarts. Bordures composées de formes géométriques alternées d’or liquide avec fruits et fleurs ou d’acanthe tourbillonnante d’or liquide et de bleu avec des besants audacieux brunis. – Tout le volume, en outre, est en parfait état de conservation, à l’exception du f. 116 avec une petite déchirure dans le parchemin au niveau de la gouttière et quelques rares taches brunes ; la première feuille des Heures de la Croix a été retirée entre les ff. 113-114 et une plus grande tache brune dans la marge inférieure des ff. 80-82. – Maroquin violet à longs grains, dos et plats ornés à froid, milieux, doubles gardes de moire rouge, dentelle intérieure, tranches dorées, fermoirs (Simier).
Ce superbe manuscrit de la seconde moitié du XVe siècle possède un texte richement enluminé de trente-et-une miniatures, aussi gracieuses que délicates, dues à l’habile pinceau d’un artiste de l’École parisienne, émule du célèbre Jacques de Besançon. Tex T e - ff. 1-12 : Calendrier richement ornés, sur leur recto, d’une charmante bordure formée d’un léger rinceau où l’or se mêle agréablement à la couleur ; les saints en or comprise : (jan.) Fabian & Sebastien, Vincent, Conversion de St. Paul ; (fev.) Purification de la Vierge, Cathedra de St. Pierre, Matthias ; (mar.) Marc ; (mai) Philippe & Jacob, Jean à la Porte Latin ; (juin) Barnabe, Nativité de St. Jean, Pierre & Paul apôtres ; (juil.) Margueritte, Marie Magdalen, Jacob, Anne ; (aout) Pierre advincula, Stephane, Laurence, Assumption de la Vierge, Bartholomew, Decapitation de Jean le Baptiste ; (sept.) Nativité de la Vierge, Matthieu, Michel Archange ; (oct.) Luc, Simon & Jude ; (nov.) Martin, Catherine, André ; (dec.) Nicolas, Conception de la Vierge, Thomas, Nativité de Dieu, Stephan, Jean, Thomas ; (ff. 13-18v) Extraits des Évangiles ; (ff. 19-22v) Obsecro te, en utilisant la forme masculine pour « famulo tuo » ; ; (ff. 22v-25) O intemerata, en utilisant la forme masculine pour « peccatori » ; (f. 25v) blanc ; (ff. 26-95) Heures de la Vierge : (ff. 26-46v) Matines ; (ff. 47-58) Laudes ; (ff. 59-63) Prime ; (ff. 63v-67v) Tierce ; (ff. 68-72) Sexte ; (ff. 72v-76v) None ; (ff. 77-84) Vêpres ; (ff. 84v-95) Complies ; (ff. 95v) blanc ; (ff. 96-108v) Psaumes pénitentiels ; (ff. 108v-113v) Litanies ; (ff. 114-123) Heures de la Croix et Heures du Saint-Esprit combinées et abrégées : (f. 114) Matines ; (ff. 122v-123) Complies ; (ff. 124-167) Heures des Morts : (f. 124) Vêpres ; (ff. 167v-176v) Suffrages des Saints : (f. 167v) St. Michel ; (f. 168) St. Jean-Baptiste ; (f. 168v) St. Jean-Évangéliste ; (f. 169) St. Jacques ; (f. 169v) St. Christophe ; (f. 171) St. Antoine ; (f. 171v) St. Sébastien ; (f. 173) St. Laurent ; (f. 173v) Ste. Denise Anty ; (f. 174) St. Étienne ; (f. 174v) Ste. Catherine ; (f. 175) Ste. Barbe ; (f. 176) Ste. Marguerite ; (f. 176v) Ste. Geneviève.
ENLUMINURE
Le Maitre de Jacques de Besançon (fl. 1480-1498) était un enlumineur parisien à la fin du 15 e siècle et était parmi les plus demandés de son époque. Son style a inspiré de nombreux artistes, comme celui que l’on retrouve à l’œuvre dans le présent manuscrit. Le Maitre de Jacques de Besançon a travaillé pour les commissions de luxe pour les bibliophiles royales ainsi que les œuvres fait pour le marché. Notre artiste travaille dans le style de ce maître, mais avec une finesse un peu moindre. De belles et larges bordures, aux rinceaux de nuances chatoyantes, encadrent et accompagnent toutes ces compositions. Le texte, enrichi de nombreuses fins de lignes et d’initiales rubriquées, fait de ce volume un Livre d’Heures parisien remarquable et très artistique.
MINIATURES
1. f. 13 Grande miniature : St. Jean dans l’île de Patmos écrivant son Évangile
2. f. 15 St. Luc
3. f. 16v St. Mathieu
4. f. 18 St. Marc
5. f. 19 la Vierge à l’Enfant
6. f. 22v la Pietà
7. f. 27 Grande miniature : l’Annonciation à la Vierge
8. f. 47 Grande miniature : la Visitation
9. f. 59 Grande miniature : la Nativité
10 f. 63v Grande miniature : l’Annonciation aux bergers
11. f. 68 Grande miniature : l’Adoration des rois Mages
12. f. 72v Grande miniature : la Présentation au temple
13. f. 77 Grande miniature : la Fuite en Égypte
14. f. 84v Grande miniature : le Couronnement de la Vierge
15. f. 96 Grande miniature : le roi David
16. f. 119 Grande miniature : la Pentecôte
17. f. 124 Grande miniature : l’Office des Morts
18. f. 167v St. Michel
19. f. 168 St. Jean-Baptiste
20. f. 168v St. Jean l’Évangéliste
21. f. 169 St. Jacques le Majeur
22. f. 169v St. Christophe
23. f. 171 St. Antoine
24. f. 171v St. Sébastien
25. f. 173 St. Laurent
26. f. 173v St. Denis
27. f. 174 St. Étienne
28. f. 174v Ste. Catherine
29. f. 175 Ste. Barbe
30. f. 176 Ste. Marguerite
31. f. 176v Ste. Geneviève
20 000 - 30 000 €
PROVENANCE
1. France, Galoys: Le manuscrit a appartenu, dans la seconde moitié du XVIe siècle, à un membre de la famille Galoys, laquelle a inscrit, sur le verso du dernier feuillet, le memento de plusieurs événements familiaux.
2. France, Vente Massicot, 17 decembre 1903, n o. 455
3. France, Catalogue Durel (jan. 1905), no. 395 ; vendu janvier 1906
LITTÉRATURE
Non publié.
Pour une lecture plus approfondie : Avril, François et Reynaud, Nicole, Les manuscrits à peintures en France : 1440-1520, Paris 1993, pp.38-52, 256-62.
Deldicque, Mathieu, « L’enluminure à Paris à la fin du xve siècle : Maître François, le Maître de Jacques de Besançon et Jacques de Besançon identifiés ? » Revue de l’art 183 (2014/1), pp. 9-18.



309 [HEURES].
Livre d’Heures, à l’usage non-identifié Manuscrit sur parchemin, France, deuxième moitié du XVe siècle, vers. 1450-1480. Volume : 165 x 122 mm. 116 feuillets (apparemment complet). Collation : 1 12 , 3-8 8 , 9 6 , 10-13 8 , 1410 . Sans foliation. – Surface d’écriture : 95 x 64 mm. Une colonne de 15-16 lignes, réglé en rouge. Écrit à l’encre marron foncé en écriture Textura gothique ; Calendrier en or, marron, et bleu; rubriques en rouge; majuscules touchées en jaune ; piqûres visibles. – Des centaines d’initiales de 1 à 2 lignes ornées de feuilles d’or, remplies et bordées de bleu et de mauve alternés avec des motifs blancs ; des terminaisons de lignes bleues et mauves alternées avec des besants en feuille d’or au centre et une décoration de motifs blancs ; quatorze initiales de 2 à 3 lignes en bleu et mauve alternés sur des blocs de feuilles d’or, remplies de feuilles de lierre bleues et mauves parfois rehaussées de blanc, par au moins deux mains ; 14 miniatures d’une demi-page dans des cadres en or arqués en haut, dans des bordures complètes qui comprennent de l’acanthe bleue, or liquide, rose et mauve, des fleurs rouges, bleues, roses et mauves, des feuilles vertes, du lierre enroulé en feuille d’or et des besants en feuille d’or ; bordures sur tous les feuillets qui comprennent des fleurs rouges, bleues, roses et mauves, des feuilles vertes, du lierre enroulé en feuille d’or et des besants en feuille d’or. – Condition : Contre-gardes en parchemin, partiellement décollées ; petite déchirure dans le parchemin au bas du folio 11 ; éventuel insigne de pèlerin sur parchemin avec une tête en noir entourée par une auréole en vert, blanc, et or (que des traces reste), cousue sur la page 12v ; manquant un peu de pigment dans le deuxième cahier ; quelques taches d’encre sur les pages 86v-87 ; pigment rouge étalé sur f. 116 ; Légère perte de pigmentation dans les bleus et les blancs (ff. 13, 43v, 47, 75, 91) et, dans un cas, dans l’or (ff. 56) ; Texte frotté aux ff. 65 et 66 ; Inscription de la fin du XVe ou du début du XVI e siècle sur la page de garde arrière ; traces sporadiques d’utilisation, sinon en bon état et propre. – Reliure en veau marron fin 15 e ou début 16 e siècle. Décor d’étampes à fleur aux quatre coins et à la couronne centrale, accompagné par les noms des propriétaires en étampes d’or : Devant : IACQUES GILLES ; Derrière: IACQELINE RENOV…; dot avec cinq estampes de oiseaux entre quatre rubans. Cuir usé à plusieurs endroits.

Ce livre d’heures – un livre de prières de luxe – richement enluminé arbore de brillantes enluminures dorées sur chaque page. Le style de ses bordures et de ses miniatures indique une origine française, probablement parisienne. L’enlumineur des miniatures travaillait dans le style de la seconde moitié du XVe siècle, offrant de grandes miniatures au début de chaque section de prières, avec une iconographie typique dans une palette de couleurs or, bleu, mauve, vert clair et foncé, blanc et brun. L’artiste privilégie les draperies rigides et anguleuses, les grands visages pâles aux nez anguleux de profil, et les horizons placés très haut dans la composition. Un blason est présent dans le livre au f. 65, au enlumineur de St. Marguerite, laissant aux futurs chercheurs la possibilité d’identifier les propriétaires originaux du livre et éventuellement de relier la famille aux noms inscrits sur la reliure ancienne.
Tex T e - ff. 1-12 : Calendrier, avec les saints suivants en or [ED1] : (jan.) Sebastian, Vincent, Paul ; (fev.) Agathe, Cathedra de St. Pierre, Marcellus (?) ; (mars) Gregore ; (avr.) Marc ; (mai) Jacques & Philippe, S. Croix ; (juin) Ursinus, Barnabe, Iohan, Pierre & Paul, Paul ; (juil.) Martin, Marguerite, Magdalene, Iaque, Anne, (aout) Pierre, Estienne, Laurens, La Notre Dame, Barthélemey, Louis, Iohan ; (sept.) La Notre Dame, Mathieu, Michiel, (oct.) Denis, Michiel, Luc ( ?), Simion ; (nov) Martin, Clémence, Catherine, Andrieu ; (dec.) Nicholas, Thomas, Estiene, Iohan, Ursinus ; (ff. 1359) Heures de la Vierge: (ff. 13-21v) Matines ; (ff. 22-37v) Laudes, prières aux saints (ff. 32-37) - Sts : Paul, Pierre, Mathia, Philippi, Barnaba, Jacobi, Bartholo, Matheo, Luca, Andrea, Thoma, Iohe ev., Iohaune, Eustachio, Nocholas, Sebastien ; (ff. 38-43) Prime ; (ff. 43v-46v) Terce ; (ff. 47-49v) Sexte ; (ff. 50-53) None ; (ff. 53v-55) Vêpers ; (ff. 55v-59), Complies ; (ff. 59v-62) Heures de la Croix ; (ff. 62v-64v) Heures du Saint-Esprit ; (ff. 65-66) prière à la Ste. Marguerite ; (ff. 66v-68) prière à la Ste. St. Catherine ; (ff. 68v) blanc ligné ; (ff. 69-71v) Obsecro te, en utilisant la forme masculine pour « famulo tuo » ; (ff. 72-74) O intemerata, en utilisant la forme masculine pour « peccatori » ; (f. 74v) blanc ligné ; (ff. 75-86v) Psaumes de pénitence ; ff. 86v-90v Litanie ; (ff. 91-116) Office des morts ; (f. 116v) blanc ligné.
ENLUMINURE
1. f. 13 Annonciation à la Vierge, rouleau sortant de la main de l’ange Gabriel : Ave Maria…
2. f. 22 Visitation
3. f. 38 Adoration de l’Enfant Jésus
4. f. 43v Annonciation aux bergers, rouleau sortant de la main de l’ange : Gloria in excelcis deo
5. f. 47 Adoration des Mages
6. f. 50 Fuite en Égypte
7. f. 53v Présentation au Temple
8. f. 55v Couronnement de la Vierge
9. f. 59v Crucifixion
10. f. 62v Pentecôte
11. f. 65 Ste. Marguerite ; armoiries
12. f. 66v Ste. Catherine
13. f. 75 David devant Dieu
14. f. 91 Messe funéraire
18 000 - 20 000 €
PROVENANCE
1. Blason non identifié au f. 65, à l’image de Ste Marguerite : Parti d’or et d’argent : (Dexter) Bande noire allant du haut à gauche vers le bas à droite avec deux fleurs de lys blanches ; (Sinister) Loup noir sur trois rondelles rouges.
2. Noms des propriétaires des XVe ou XVI e siècles inscrits sur la reliure: IACQUES GILLES et IACQELINE RENOV…
LITTÉRATURE Non publié.



310 [HEURES] LIVRE D’HEURES À L’USAGE DE ANGERS
Manuscrit, nord de la France (Angers ?), deuxième moitié du XVe siècle.
Volume : c. 79 x 53 mm. 160 feuilles de vélin.
Collation : 16, 27 (6+1), 312, 47(6+1), 58, 69 (8+1), 77(1+4+2), 87(6+1), 910, 107(6+1), 116, 1212, 134, 143(2+1), 156, 167(6+1), 1712, 184, 1912, 206, 218. Surface d’écriture : c. 53 x c. 30 mm. 14 lignes, 1 colonne, réglées en brun rougeâtre. Écriture bâtarde à l’encre brun foncé ; calendrier en rouge, bleu et brun ; rubriques en rouge ; capitales touchées en jaune ; le scribe jouant parfois avec les ascendants pour créer des cœurs et autres boucles décoratives.
- Des centaines d’initiales à une ligne en feuille d’or et en bleu alternés ; des douzaines d’initiales à deux lignes en bleu avec des tracés filigranes rouges alternant avec des initiales en feuille d’or remplies de tracés filigranes noirs ; le décor de tracés monte parfois le long des bordures ; six initiales à trois lignes en feuille d’or et en bleu avec des tracés filigranes rouges et noirs ; des remplissages de fin de ligne en feuille d’or et en bleu, sous forme de barres ou de formes florales ; des blancs indiquent des miniatures prévues mais non exécutées et des initiales décorées à des sections de texte importantes (ff. 14, 18v, 25, 51v, 53v, 89, 111, 153, 154, 155v, 157, 158v, 159v).
- L’ensemble était émargé sur les bords lors de la reliure ; parchemin quelque peu fragile avec quelques craquelures à la gouttière ; certains feuillets des deuxième et troisième cahiers (à partir des ff. 13-24) mal reliés ; taches à travers les ff. 45v-46 ; abrasion à l’initiale et écaillage à la feuille d’or au f. 154v ; plusieurs initiales avec saignement d’encre, obscurcissant les tracés, probablement à cause de l’exposition à des liquides ; taches brunes minimes à la fin du livre (dernier cahier).
- Reliure en velours violet avec de légères marques d’usure, bords en rouge.
UN PETIT LIVRE DE PRIÈRES À L’USAGE D’ANGERS, REMPLI DE JOLIES LETTRES FILIGRANÉES. UNE SÉRIE DE MINIATURES AVEC DES INITIALES DÉCORÉES ET RELIÉES ENTRE ELLES ÉTAIT PRÉVUE POUR CE LIVRE MAIS N’A JAMAIS ÉTÉ EXÉCUTÉE. À LA FIN DU XVIII e OU AU DÉBUT DU XIXe SIÈCLE, LE LIVRE EST ENTRÉ DANS LA COLLECTION ESTIMÉE DU BIBLIOPHILE, EXPERT EN COSTUMES ET RÉDACTEUR DU JOURNAL DES DAMES ET DES MODES, PIERRE DE LA MÉSANGÈRE.
TEXTE
- ff. 1-12v : Calendrier, avec SS. Licinus, évêque d’Angers (13 février), Albinus, évêque d’Angers (1er mars), Maurilius, évêque d’Angers (13 septembre), Renatus, évêque d’Angers (12 novembre).
- f. 13 : Fin erronée de Obsecro te (devrait suivre le f. 24) : ...as et suscipias et vitam eternam michi tribuas. Audi et exaudi me dulcissima Maria mater dei et misericordie. Amen. - f. 13r/v : Salve regina.
- f. 14r/v : Stabat mater dolorossa...supplico (le reste du texte suit au f. 23).
- ff. 15-17 : Extrait de l’Évangile de Jean.
- ff. 17v-22v : Obsecro te (famulo tuo en forme masculine), jusqu’à (le reste mal relié au f. 13) : Et hanc orationem supplicem exaudi...
- f. 23-24 : Suite du Stabat mater du f. 14v :... Quis non posset.
- ff. 25-87v : Heures de la Vierge avec intégration des Heures de la Croix et des Heures du Saint-Esprit : Heures de la Vierge : (f. 25), Matines, (38v), Laudes ; Matines : (f. 52) Heures de la Croix, (f. 53v) Heures du Saint-Esprit ; Prime : (f. 54v) Vierge, (f. 61) Croix, (f. 61v), Saint-Esprit ; Terce : (f. 62) Vierge, (f. 66) Croix, (f. 66v) Saint-Esprit ; Sixième : (f. 67) Vierge, (f. 71) Croix, (f. 71- 71v) SaintEsprit ; Sixième : (f. 67) Vierge, (f. 71) Croix, (f. 71-71v) Saint-Esprit ; None : (f. 71v) Vierge, (f. 75v) Croix, (f. 76) Saint- Esprit ; Vêpres : (f. 76v) Vierge, (f. 80) Croix, (f. 80v) Saint-Esprit ; Complies : (f.. 80v) Vierge, (f. 86v) Croix, (f. 87) Saint-Esprit.
- f. 88 : blanc ligné.
- f. 88v-104v : Psaumes de pénitence.
- ff. 104v-110v : Litanie : y compris SS. Maurillius et Renatus.
- ff. 111v-152v : Office des morts : (f. 111v) Vêpres, (f. 117) Matines, (f. 147) Laudes.
- ff. 153-160 : Suffrages des saints : (f. 153) Michel, (f. 154) Christophe, (155v) S
2 000 - 3 000 €
PROVENANCE
Réalisé à l’usage d’Angers avec des saints angevins présents dans le calendrier et la litanie. L’Obsecro te utilise la forme masculine de famulo tuo ; Pierre de la Mésangère (1761 - 1831), fondateur et rédacteur du Journal des dames et des modes ; vendu à Paris par De Bure Frères en 1831 ; Mondidier, Henri de Varenne, son no. 3714 d’après la note sur le premier contre-garde, qui se lit comme suit : « N°3714 de la bibliothèque de Henri de Varenne (acheté à Paris 1831). Ce petit livre a appartenu à M. de la Mésangère, dont la signature autographe se trouve à la fin. Les manuscrits sur vélin, dans un si petit format, sont assez rares. Ce petit manuscrit ne contient que (?) d’Eglise. Henri de Varenne à Mondidier » ; Europe, collection privée.
311

Le roi David, agenouillé devant Dieu; David et Bathsheba
Miniature sur parchemin d’un Livre d’Heures, Flandres, Gand - Bruges, c. 1470-1480. Feuillet: 149 x 98 mm; Miniature pleine page avec un récit enluminé supplémentaire dans la bordure. – La feuille était auparavant collée au dos, laissant des traces de l’ancien support et des taches brunes sur le parchemin ; La miniature présente quelques traits noirs assez foncés qui pourraient indiquer une légère retouche ; On observe une légère perte de pigmentation due à l’usure.
TEXTE
Bien que dépourvue de texte, la composition de la miniature, David devant Dieu, ainsi que l’enluminure secondaire de la bordure montrant David et Bethsabée, se retrouvaient toutes deux typiquement au début des Psaumes pénitentiels dans les livres d’heures.
ENLUMINURE
Cette charmante miniature représente, dans son panneau central, le roi David agenouillé devant Dieu en signe de repentir, sa couronne humblement posée à terre avec sa harpe, qui symbolise son rôle de compositeur légendaire des Psaumes. Dans la bordure, en haut à gauche, David contemple Bethsabée qui se baigne, en bas à droite. Au centre gauche, David envoie un messager inviter Bethsabée à son palais. En bas, le messager arrive à la piscine de Bethsabée.
L’artiste se délecte du style illusionniste flamand des années 1470 et 1480, avec des figures se détachant sur des fonds architecturaux complexes. Les artistes flamands de cette période aimaient exploiter au maximum l’espace des bordures pour enrichir la composition visuelle, ici avec une série de scènes narratives, afin d’illustrer la raison de la pénitence de David dans l’histoire de l’amour passionné du roi pour Bethsabée.
2 000 - 3 000 €
PROVENANCE
1. Europe, collection privée.
LITTÉRATURE Non publié.
Pour une lecture plus approfondie : Kren, Thomas, McKendrick, Scot, Illuminating the Renaissance : The Triumph of Flemish Miniature Painting in Europe, 2003.
312
Six folios d’un manuscrit de qisas, Inde du Nord ou Cachemire, XIXe siècle
Six pages de manuscrit sur papier, le texte en persan nast’aliq copié à l’encre noire, quelques termes et caractères à l’encre rouge, sur 27 lignes, une face illustrée à la gouache et à l’or. La première illustration représente un homme à tête animale discutant avec trois hommes depuis le dos de l’âne qu’il chevauche, trois musiciens ouvrant la marche de la procession. La deuxième montre un prince (« Shah Zadeh ») enturbanné, assis sur la terrasse d’un pavillon entre deux femmes, quatre autres femmes se présentant à eux, le pavillon dominant une rivière sur laquelle flotte une barque. La troisième montre un homme nommé Sayyed Muhammad Mahdi [?], enturbanné et vêtu de blanc, assis au pied d’une fontaine dans un jardin en chahar bagh, deux femmes en arrière-plan semblant fuir dans la panique. Sur la quatrième, un vieil homme s’adresse à une noble femme entourée de ses servantes sur une terrasse. Sur la cinquième, deux hommes veillent un troisième vêtu de blanc et allongé sur une couche posée sur la terrasse d’un pavillon, un homme et son cheval devant l’entrée. La sixième montre un homme fuyant des assaillants qui le lapident en traversant une rivière, une besace sur le dos. Plusieurs personnages au nom légendé et plusieurs illustrations numérotées à l’encre noire.
Dimensions : 34 x 20.50 cm
Taches, rousseurs, accident sur le bord supérieur, trous de vers, quelques mouillures.
800 - 1 000 €


313
LA FONTAINE (Jean de). OUDRY, Jean-Baptiste.
Fables choisies mises en vers. À Paris, chez Desaint & Saillant et Durant, 1755-1759. [Jean-Louis Regnard de Montenault]. 4 volumes in-folio (48,3 x 32,5 cm).
Maroquin rouge rocaille strictement de l’époque, dos à 6 nerfs ornés, pièces d’auteur et titre verte, de tomaison verte ornée d’un fer doré au motif de coeur, caissons richement ornés, filet, guirlandes et grand fers dorés à volutes et motifs floraux sur les plats, filets dorés sur les coupes et coiffes, roulette dorée sur les chasses, tranches marbrées et dorées. 2 ff., XXX-XVIII-124 pp., frontispice et 70 planches ; 2 ff., II-135 pp., 68 planches ; 2 ff., IV-146 pp., 68 planches et 2 ff., II-188 pp., 69 planches.
Magnifique édition illustrée par le célèbre peintre animalier JeanBaptiste Oudry (1686-1755) considérée comme la plus célèbre et la plus belle des éditions illustrées des Fables Entreprise par Regnard de Montenault qui avait acquis les dessins d’Oudry vers 1751. Il confia la tâche à Charles-Nicolas Cochin de les agrandir et les adapter afin qu’ils puissent être gravés. Exemplaire de tout premier tirage, sur Hollande. Avec la bannière muette à la planche du léopard, illustrant Le Singe et le Léopard (tome III, fable CLXXII).

Dans une superbe reliure en maroquin orné de l’époque.
Ouvrage illustré d’un frontispice en noir par J. B. Oudry, terminé au burin par N. Dupuis et gravé à l’eau forte par C.N. Cochin le fils, et de 275 eaux-fortes en noir d’après les dessins d’Oudry gravées par Auber, Baquoy, Beauvais, Chedel, Chenu, Cochin, Elisabeth Cousinet, Duret, Fessard, Pasquier, Prévost, Tardieu et autres… Précédé d’une « Vie de La Fontaine » par Montenault.
Un des projets les plus ambitieux du XVIIIe siècle pour l’illustration d’un texte littéraire.
Seuls mille exemplaires furent imprimés, dont seulement cent exceptionnels exemplaires de tête sur grand papier. «Magnifique ouvrage… Les exemplaires les plus recherchés comme épreuves sont ceux où (tome III, p. 113), dans la figure de la fable Le Singe et le Léopard, la banderole se trouve avant les mots Le léopard», Cohen, 548-550. Tchemerzine, III, 874-875, «édition magnifique...par les meilleurs graveurs du temps”.
BnF, Des Livres rares…, 207.
Provenance : Ex-libris R. Descamps Scrive (fer doré sur fond bleu foncé à la première garde du tome 1).
Coins, coiffes, nerfs et coupes légèrement frottés, quelques rousseurs mais bel exemplaire.
30 000 - 40 000 €


314 314
LA FONTAINE (Jean de).
OUDRY, Jean-Baptiste.
Fables choisies mises en vers. À Paris, chez Desaint & Saillant et Durant, 1755-1759. [Jean-Louis Regnard de Montenault]. 4 volumes in-folio.
Maroquin rouge du XIXe signé, dos à nerfs orné de pointillés dorés, caissons ornés de fers et filet dorés, encadrement dans le style de Duseuil sur les plats, double filet doré sur les coiffes et coupes, roulettes sur les chasses, tranches dorées.
2 ff., XXX-XVIII-124 pp., frontispice et 70 planches ; 2 ff., II-135 pp., 68 planches ; 2 ff., IV-146 pp., 68 planches et 2 ff., II-188 pp., 69 planches.
Magnifique édition illustrée par le célèbre peintre animalier JeanBaptiste Oudry (1686-1755) considérée comme la plus célèbre et la plus belle des éditions illustrées des Fables. Elle fut entreprise par Regnard de Montenault qui avait acquis les dessins d’Oudry vers 1751. Il confia la tâche à Charles-Nicolas Cochin de les agrandir et les adapter afin qu’ils puissent être gravés.
Exemplaire de tout premier tirage.
Avec la bannière muette à la planche du léopard, illustrant Le Singe et le Léopard (tome III, fable CLXXII).
Dans une superbe reliure de maroquin signé et daté 1868, de Chambolle-Duru.
Ouvrage illustré d’un frontispice en noir par J. B. Oudry, terminé au burin par N. Dupuis et gravé à l’eau forte par C.N. Cochin le fils, et de 275 eaux-fortes en noir d’après les dessins d’Oudry gravées par Auber, Baquoy, Beauvais, Chedel, Chenu, Cochin, Elisabeth Cousinet, Duret, Fessard, Pasquier, Prévost, Tardieu et autres… Précédé d’une « Vie de La Fontaine » par Montenault.
Un des projets les plus ambitieux du XVIIIe siècle pour l’illustration d’un texte littéraire. Seuls mille exemplaires furent imprimés, dont seulement cent exceptionnels exemplaires de tête sur grand papier. «Magnifique ouvrage… Les exemplaires les plus recherchés comme épreuves sont ceux où (tome III, p. 113), dans la figure de la fable
Le Singe et le Léopard, la banderole se trouve avant les mots Le léopard», Cohen, 548-550. Tchemerzine, III, 874-875, «édition magnifique...par les meilleurs graveurs du temps”.
BnF, Des Livres rares…, 207.
Petits frottements à la reliure, rousseurs très claires sur quelques feuilles, certains feuillets du tome 4 légèrement brunis mais bel exemplaire.
3 000 - 5 000 €
315
LA MOTTE, Houdard de.
Fables nouvelles, dédiées au Roy. Avec un discours sur la fable. À Paris, chez Grégoire Dupuis, 1719. In-4 (25 x 19 cm). XLII-358 pp., 3 ff.. Fautes de pagination pp. 121-129 numérotées 131-139.
Maroquin rouge moderne, dos à 5 nerfs saillants, auteur et titre dorés, lieu et date frappés en queue de dos, triple filet encadrant les caissons et les plats, double filet sur les coupes et les coiffes, dentelle sur les chasses, le tout doré, tranches dorées [Bonleu].
Édition originale.
«Très belle édition rare et recherchée” (Cohen).
«Premier Livre illustré au XVIII e siècle”, Trésors des bibliothèques de France, II, 1-14.
Illustré dans le style rocaille d’un frontispice gravé en noir par Tardieu d’après Coypel, d’une vignette de titre gravée par Simonneau d’après Vleughels et de 100 vignettes gravées sur cuivre en tête des fables d’après Gillot, Coypel PIcart, Edelincl, gravées par Cochin….
Légers frottements au plat supérieur et discrètes griffures au plat inf., rousseurs très discrètes, feuillet de table uniformément brunis.
300 - 400 €
PROVENANCE
ex-libris ancien Caroli De Recicourt (manuscrit au titre). Cohen, 954-956.
316
LAPLACE (Cyrille-Pierre-Théodore).
Voyage autour du monde par les mers de l’Inde et de la Chine exécuté sur la corvette de l’État la Favorite pendant les années 1830, 1831, 1832… Paris, Imprimerie Royale, Arthus Bertrand, au Dépôt général de la Marine, 1833-1839.
Ensemble de 8 volumes soit 4 volumes de texte au format in-8, un volume in-8 de texte et planches zoologiques, un volume de planches en manière noire au format in-folio et un volume de cartes au format in-plano.
Édition originale. La seule ancienne.
Exceptionnel aussi complet, les 3 Atlas et Album ne se rencontrent que rarement à la vente.
Important récit du voyage maritime de circumnavigation du capitaine Théodore Laplace (1793-1875), explorateur français parti depuis Toulon vers le Pacifique sur ordre du Gouvernement français en 1829.
Le livre et ses belles illustrations ou vues en nuances mezzotinto de gris embarque le lecteur avec l’officier, de Gibraltar et Gorée via le Cap de Bonne-Espérance, puis, cabotant sur l’Océan Indien, prend la route des Indes via les Seychelles, Ceylan, Pondichéry… jusqu’à atteindre la Chine et le Viet-Nam.
- TEXTE. 4 volumes , 1833-1835, avec une carte dépliante. Demibasane fauve de l’époque, dos à nerfs, pièces de titre (reliures reteintées, pièces de titre grossièrement restaurées, des rousseurs).
- ENTOMOLOGIE. Le volume tome 5 est un Atlas paru en 1839. In-8 carré, demi-basane fauve moderne, dos à nerfs, pièces de titre. Souvent manquant.
Composé de la version presque similaire des pages et planches publiées dans le Magasin de Zoologie en 1838, précédée d’une reproduction de la page de titre de 1839. Illustré de 22 très belles planches gravées et finement mises en couleurs à l’époque avec parfois rehauts de gomme, principalement d’insectes ou crustacés, et son supplément consacré aux lépidoptères (papillons), illustré de 10 planches gravées et mises en couleurs avec rehauts. Mors supérieur légèrement frotté mais sinon bel exemplaire.
- ALBUM historique. 1835. In-folio, demi-basane fauve à coins moderne peu habile, dos à 5 nerfs, auteur et titre dorés. Reliure signée “Golfier”. [2] ff. (titre, table des planches), 72 planches gravées en tailledouce [manière noire] en nuances de gris par Himely, tirées sur Chine appliqué d’après les dessins de Barthélémy Lauvergne, peintre de la Marine, de Pâris et de Louis-Auguste de Sainson, dessinateur du voyage de l’Astrolabe, sous la direction duquel l’édition fut faite (rousseurs au texte, brunissures sans gravité en marge des planches). Reliure signée “Golfier”.
- ATLAS hydrographique. 1833. In-plano, demi-basane havane à coins moderne et malhabile, dos moucheté, pièce de titre. [2] ff. (titre et table des cartes gravés), 12 cartes gravées sur acier en noir par Ambroise Tardieu, sur 11 ff. (ac crocs et réparations aux coupes ; f. de table dérelié, poussière au titre et en marge de la pl.1, auréoles claires et brunissures en marges, rousseurs ; petite déch. sans manque à la pl.10).
5 000 - 6 000 €
PROVENANCE
Bibliothèque de l’entomologiste Jacques d’Aguilar (1921-2018), avec son bel ex-libris, gravé en noir et numéroté 78/200 et signé par l’artiste et graveuse Jeanne Esmein (1928-2025). Contrecollé au tome 5.


317
LAVOISIER, Antoine-Laurent.
Traité élémentaire de Chimie, présenté dans un ordre nouveau et d’après les découvertes modernes. À Paris, Chez Cuchet, 1793. 2 volumes au format in-8. XLIV-322 pp., 2 tables dépliantes et VIII-327 pp., 13 planches dépliantes.
Demi-basane fauve à coins de l’époque, dos lisse orné, pièces de titre et de tomaison vertes, tranches marbrées.
Véritable seconde édition autorisée de cet ouvrage capital pour la chimie moderne, dans sa reliure de l’époque. Les 13 planches dépliantes en noir, reprises de l’originale de 1789, sont toutes gravées sur cuivre et signées par madame Lavoisier, Marie-Anne Pierrette Paulze (1758-1836), scientifique et illustratrice française qui fut l’épouse et collaboratrice du célèbre chimiste. Aboutissement du travail de Lavoisier, ce traité de chimie balaye les vestiges de l’alchimie qui entravait la chimie au XVIII e siècle. Lavoisier y établit notamment la théorie de conservation de la matière et y affine le travail qu’il avait commencé avec sa Méthode de nomenclature chimique de 1787, réformant cette dernière et introduisant la définition moderne des éléments et des composés. Son utilisation intensive de l’équilibre chimique a en outre établi la nécessité des mesures précises pour la recherche.
Des frottements à la reliure, plat supérieur au tome 1 légèrement passé, 2 mors légèrement fendus, quelques rousseurs, décharges sur les planches.
300 - 400 €


318
Exceptionnel ensemble.
[LE BRUN Charles & LE SUEUR Eustache].
HOTEL LAMBERT.
Les peintures de Charles Le Brun et d’Eustache Le Sueur ... [&] La galerie de Monsr. Le Président Lambert … Paris, Duchange, 1740 [&] [ca 1713-1719].
Deux ouvrages en un volume in-folio.
Maroquin rouge de l’époque, triple filet doré en encadrement sur les plats, armes dorées au centre, dos lisse richement orné, double filet sur les coupes, tranches dorées, roulette intérieure, gardes et contregardes papier peigne.
Superbe exemplaire en maroquin rouge de l’époque , aux armes du 2 e duc de Newcastle (1720–1794), membre de l’Ordre de la Jarretière.
Exemplaire de choix, sur papier fort et à grandes marges Publié en 1740, l’ouvrage réunit deux splendides suites gravées d’après Charles Le Brun et Eustache Le Sueur, illustrant les décors de l’Hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis, construit par Louis Le Vau et considéré comme l’un des plus beaux hôtels particuliers de Paris.
Les compositions, dessinées par B. Picart et gravées par Beauvais, Desplaces, Dupuis, Duchange, Duflos et Picart, reproduisent notamment les plafonds et galeries de cette demeure emblématique du classicisme français.
La première suite se compose d’un titre gravé, un feuillet de dédicace au marquis du Chastelet, ancien propriétaire de l’Hôtel,
gravé par Duchange, 6 pp. de texte et 21 belles eaux-fortes en noir dont 13 à double page. La seconde suite comprend un titre gravé, une dédicace à Nicolas Lambert président de la Seconde Chambre des Requêtes du Parlement de Paris et 15 belles eauxfortes en noir à double page. Accompagné de trois estampes en noir, tirées de l’Architecture françoise, ou Recueil des Plans, Elévations, Coupes et Profils des Eglises, Palais, Hôtels & Maisons particulières de Paris…, 1727 par Mariette, élevation coupe ou profil “de la Maison de M r le Président Lambert” (planches 180, 182 et 184 du Mariette).
Ainsi que de cinq grands plans manuscrits à l’encre, annotés et titrés des réaménagements des différents étages de l’Hôtel Lambert, dont deux plans inédits : Plan au trois étage de La Maison de Mr Le President Lambert et Plan des caves de la maison de Mr Le President Lambert. Ces documents précieux pour l’histoire de l’Hôtel représentent les modifications entreprises à grands frais par Marin de La Haye, Fermier général qui acquit l’hôtel auprès de la marquise du Châtelet en 1745. Ni Mariette ni Blondel ne donnent, dans leurs ouvrages respectifs, de planches gravées de ces étages. Les pièces n’y sont cependant pas légendées. L’ensemble forme un témoignage rare et précieux sur l’histoire architecturale et décorative de l’un des plus beaux hôtels particuliers de Paris, classé Monument historique depuis 1862 Le plan des caves comporte un filigrane raisin daté 1742-Auvergne.
Très légers frottements à la reliure, restaurations marginales anciennes à une des planches libres, très légère oxydation du papier et quelques rares piqûres.
10 000 - 15 000 €

319
LEDOUX, Claude-Nicolas.
L’Architecture considérée sous le rapport de l’art, des mœurs et de la législation…
Tome premier. Paris, H. L. Perronneau, Chez l’auteur, 1804. Fort in-folio (59 x 41 cm). 4 ff., 240 pp.
Demi-basane fauve du XIXe , dos lisse, titre et auteur dorés, double filet doré.
Architecte, dessinateur, philosophe et poète visionnaire, Claude Nicolas Ledoux (1736-1806) peut être considéré comme un homme des Lumières et un visionnaire qui rayonne encore.
Édition originale particulièrement rare.
Exemplaire à toutes marges.
Ouvrage magnifiquement illustré d’eaux-fortes sur cuivre d’après les dessins et desseins de Claude-Nicolas Ledoux (hormis son portrait au frontispice).
Elles furent gravées, parfois au fil du temps, par plusieurs artistes dont Ransonnette, Masquelier le Jeune, Sellier, Van Maele. L’ouvrage comprend 126 cuivres estampés en noir sur 116 feuillets de planches, avec : le titre-frontispice au portrait gravé sur cuivre par Varin non numéroté, un titre gravé (n° 1), une dédicace au tsar Alexandre Ier empereur de Russie, gravée par Dien, (n° 2) et 123 compositions numérotées de 3 à 125 estampées en noir sur 113 feuillets (10 de ces feuillets portant chacun 2 cuivres numérotés).
Seuls 2 exemplaires au CCFr (BnF).
Ne se rencontre presque jamais en mains privées.
Bien complet de la célèbre planche moderniste de l’œil du théâtre. Seule gravée à la manière noire, elle aurait été réalisée par Ledoux lui-même et inspirera jusqu’aux surréalistes avec le “Faux miroir” de Magritte en 1928.
Ouvrage des Lumières.
Titre capital de l’histoire de l’Architecture, à la fois Grand Œuvre , réalisé ou projeté, traité théorique d’architecture et “voyage pittoresque” à travers une cité imaginaire, essai utopique sur les sciences politiques, naturelles ou sociales… mais aussi poème lyrique sur l’architecture.
Germe moderniste et proto-industriel.
Claude-Nicolas Ledoux commença dès son entrée à l’Académie d’architecture en 1773 à faire exécuter des gravures de ses travaux, mais c’est vers 1780 qu’il envisagea de publier des œuvres complètes. Le large succès qu’il rencontrait dans sa pratique

lui garantissait les moyens financiers pour mener à ses frais une entreprise éditoriale de grande ampleur, sans contrainte de temps, en toute liberté d’expression, avec l’aide des meilleurs graveurs d’architecture. Au fur et à mesure de l’évolution de ses idées, il fit regraver certaines planches déjà exécutées pour les faire coller à sa pensée.
Ce n’est que vers 1793-1794 qu’il arrêta la forme que devait prendre son “testament architectural”, les planches illustrant une réflexion à l’importance devenue primordiale dans le contexte philosophique et politique de la Révolution qu’il investit tant - sa cité utopique de Chaux - mais qui ne le lui rendit pas. Emprisonné un temps sous la Terreur, il meurt en 1806.
Seul le premier volume, notre ouvrage, parut de son vivant en 1804.
Seul tome publié, ce volume est entièrement consacré à la Saline royale d’Arc-et-Senans, à sa cité idéale de Chaux - préfiguration des utopies fouriéristes ou phalanstériennes dont accouchera la Démocratie - et au théâtre de Besançon.
Trois autres volumes devaient suivre mais seul un second tome, composé par Daniel Ramée à partir des documents et des cuivres laissés par Ledoux, paraîtra en 1846. On ne fera ensuite qu’une autre impression en 1991.
Ledoux, protégé des personnages de la Cour dont il était familier, réalisera des commandes privées ou publiques, œuvres modestes ou prestigieuses, de toutes sortes : petites églises, hôtels ou châteaux pour l’aristocratie, prison, les théâtres, la célèbre Saline royale d’Arc-et-Senans dans le Doubs, l’urbanisme paysager des quartiers nord-ouest de Paris, le mur d’enceinte des fermiers généraux avec ses « barrières »...
Dans les années qui précèdent la Révolution, sa renommée traversait les frontières et l’empereur Joseph II d’Autriche, frère de Marie-Antoinette, ou le futur tsar Paul Ier, à qui l’ouvrage sera dédié, visitent ses réalisations et admirent ses planches. L’un et l’autre souscriront des exemplaires.
En 1789, il fait parvenir 273 de ses dessins au tsarévitch Paul Ier. Assassiné en 1801, c’est son fils, Alexandre Ier, qui recevra la dédicace à la parution en 1804. Au-delà, Ledoux deviendra un des maîtres à penser des architectes russes du XXe siècle.
Les défauts ne concernent que la reliure : mors et charnières fragilisés ou fendus en pied, petit manque de cuir au dos, coupes frottées, usure. L’ouvrage lui-même étant resté très frais.
20 000 - 30 000 €

320 [LIVRE DE FÊTES].
RECUEIL DES FÊTES ET SPECTACLES donnés devant sa majesté, à Versailles, à Choisy & à Fontainebleau pendant l’année 1771. [Paris], de l’Imprimerie de P. Robert-Christophe Ballard, 1781. 8 parties en 1 volume in-8. 30 pp. ; [6] ff., 59 pp. ; [5] ff., 51 pp. ; frontispice, 88 pp. ; [2] ff., 61 pp. ; [3] ff. dont 1 bl., 57 pp., [1] f. bl., VI-106 pp., [2] ff., 68 pp.
Veau fauve finement granité de l’époque, dos à 5 nerfs, pièces de titre rouge et de date verte, caissons ornés, triple filet doré encadrant les plats, fleurs-de-lys en écoinçons, armes dorées au centre des plats, filet doré sur les coupes, roulette dorée sur les coiffes et la chasse, tranches dorées, gardes marbrées.
Reliure aux armes du roi Louis XV poussées en doré au centre des plats.
Réunion de 7 éditions originales de pièces de théâtre précédées du Journal des Spectacles de la Cour. La Reine de Golconde et Le Faucon de Sedaine, Les projets de l’Amour de Mondonville, L’amoureux de quinze an s de Laujon (avec une figure en noir gravée sur cuivre par A. J. Duclos d’après H. Gravelot), L’ami de la maison et Zémire et Azor de Marmontel et Le Bourru bienfaisant de Carlo Goldoni dont c’est la première comédie en français. Dédié à Marie-Adélaïde, fille de Louis XV, dont Goldoni fut le précepteur, Le Bourru bienfaisant fut représenté à la Cour le 5 novembre 1771 ; la comédie, louée par Voltaire, est à l’origine d’une querelle entre Goldoni et Rousseau qui crut se reconnaître dans le personnage principal.
Mors, coins et coupes très légèrement frottés, un coin restauré, petit manque vers la coiffe de tête, très légères rousseurs mais bel exemplaire.
500 - 600 €
PROVENANCE de la bibliothèque de Madame de Rougemont (ex-libris typographique du XVIII e siècle au contreplat supérieur).

321
L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE selon le Missel et Bréviaire Romain… avec une ample augmentation des cérémonies.
À Paris, chez André Soubron, 1659. In-8, (3)-528 pp.
Maroquin rouge strictement de l’époque, dos à 5 nerfs ornés, roulette dorée en encadrement sur les plats, armes dorées couronnées aux palmes nouées au centre des plats et entourées d’un semé de chiffre MAT couronné alterné de fleur de lys, dos à nerfs orné du chiffre couronné, roulette dorée sur les coupes et les contre-gardes, tranches dorées.
L’illustration se compose de 4 planches gravées sur cuivre en noir par Jacques Callot, retirages avant la lettre, dont le frontispice, et de 4 figures à pleine page gravées sur cuivre en noir et réglées en rouge et noir.
Bel exemplaire aux armes de Marie-Thérèse d’Autriche, reine de France, épouse du roi Louis XIV et régente. “les reliures aux armes et au chiffre de Marie-Thérèse d’Autriche sont rares. La reine n’était en effet pas bibliophile et on connaît peu d’ouvrages reliés à ses armes.(...) 18 volumes cités par Quantin-Bauchart” (B. H.-R.).
Assez fine et élégante, la reliure est attribuable à Antoine Ruette, actif entre 1640 et 1669, il édita et relia des livres à caractères religieux dont un certain nombre aux armes de Marie-Thérèse d’Autriche
De légers défauts et taches à la reliure dont légère perte de dorure vers les bords des plats et les coiffes.
Petit manque au coin inférieur pp. 233-234, quelques taches marginales. Graffiti ancien à l’encre brune.
600 - 800 €

322
L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE en latin et en françois selon les missel et le bréviaire romain…
À Paris, chez Jean-Baptiste Garnier, 1752. In-8, [2] ff., XLVIII-852 pp., vignette en tête, 3 eaux-fortes en noir dont deux imprimées à Paris, chez Chereau le jeune.
Maroquin rouge de l’époque, dos lisse orné, plats entièrement recouverts d’ornement doré aux petits fers, fleurs de lys en écoinçons, armes frappées au centre, roulette dorée sur les coiffes, coupes et chasses, tranches dorées.
Très bel exemplaire relié aux armes de la Dauphine née MarieJoséphine de Saxe, future mère de Louis XVI.
Note manuscrite et cachet à l’encre répété (pp. XII, 616 et en regard de la pp. 188).
Léger frottement aux coins et coiffes, très légères mouillures et rousseurs marginales, petit défaut du papier pp. 575.
500 - 600 €
323
L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE en latin et en françois selon le Missel et le bréviaire romain… dédié à la Reine pour l’usage de la maison.
A Paris, chez Jean-Baptiste Garnier, 1752. In-8, 2 ff., XLVIII-852 pp., texte encadré.
Maroquin rouge strictement de l’époque, dos orné à 5 nerfs, armes dorées poussées au centre des plats, très belles gardes de papier dominoté doré, tranches dorées.
Illustré de 3 planches gravées sur cuivre en noir dont un frontispice par Duflos, et l ’une par Moreau le jeune d’après Rubens. Très bel exemplaire.
Dans un beau maroquin de style “à la fanfare” aux armes de la reine Marie Leczinska, épouse du roi Louis XV.
Très légère oxydation et très discrets petits frottements d’usage à la reliure.
600 - 800 €
324
L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE à l’usage de la Maison du Roi
BELLEGARDE, Jean-Baptiste Morvan, abbé de. À Paris, Hérissant, 1766. Annotations ms anciennes : sur offices rel Beauvais avec cœur
In-8 reliure de Dubuisson
In-8, (2)-788 pp., bandeaux et culs de lampes.
L’une des plus belles plaques de Dubuisson, dos à nerfs fleurdelisé tranches dorées, filet coupes roulette contre-plats.
Bel exemplaire dans un maroquin rouge à la plaque frappé aux armes du roi Louis XV.
Figures gravées en noir par Humblot et Scotin J.B., bandeaux de bois gravés à l’Office du Dimanche des Rameaux, au Jeudi Saint, au Vendredi Saint et Office des Pasques.
Légère oxydation, quelques rousseurs mais bel exemplaire.
600 - 800 € 325
L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE, Latin et françois à l’usage de Rome…
À Paris, Jean Thomas Herissant, 1750.


In-12, LXX pp., [1] f., 588 pp., Maroquin rouge strictement de l’époque, dos à 5 nerfs, titre doré, caissons richement ornés, encadrement de roulettes et filets dorés au plats, armes dorées frappées au centre, roulette dorée aux contregardes, tranches dorées.
Aux armes de Madame Adélaïde, fille ainée de Louis XV (1732-1800).
‘’Mesdames de France [Marie-Adélaïde, Victoire-Louise-MarieThérèse et Sophie-Philippine-ElisaBeth-Justine] avaient chacune leur propre bibliothèque, dont les volumes furent, en grande partie, habillés par Fournier, libraire et relieur à Versailles’’. (Guigard, 103).
Rousseurs et petites taches, petits manques pp. LI-LII, 265-266 mais bon exemplaire.
500 - 600 €


326
L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE, corrigé de nouveau par le commandement du Roy…
À Paris, Claude Le Groult (in fine), 1661.
Petit in-8. Titre gravé aux armes avec représentation du roi en prière, 468 pp., texte en rouge et noir réglé.
Maroquin rouge strictement de l’époque, dos à 5 faux nerfs orné, semis de L couronnés et fleurs-de-lys dorés aux caissons et plats, triple filet doré en encadrement sur les plats, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées.
Exemplaire aux fers dorés de Louis XIII mais réemployé pour la maison royale de Louis XIV.
Illustré de 3 figures à pleine pages gravées sur cuivre en noir par P. Bertrand.
Reliure clairement attribuée à Antoine Ruette, avec marque “relieur ord. du Roy… avec privilège du Roy 1661.”
Ruette, actif entre 1640 et 1669, relieur ordinaire du roi à la mort de son père Macé, édita et relia des livres à caractères religieux pour la Maison Royale.
Feuillets très légèrement brunis, petits défauts marginaux sur certaines pages.
800 - 1 000 €

327

L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE … conforment au bréviaire & Messel de N. S. Père le Pape Urbain VIII. Nouvelle édition corrigée & augmentée.
À Paris, Charles Fosset, s.d. [ca 1660].
In-8, 4 ff. (dont une page titre gravé aux armes roi en prière et rameaux signée “chez Landry”), 512 pp., texte réglé en rouge.
Maroquin rouge de l’époque à semis de L et fleurs-de-lys dorés, dos à 5 nerfs, triple filet doré en encadrement sur les plats, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées.
Exemplaire au fer de Louis XIII mais de la maison royale de Louis XIV.
Ouvrage illustré de 2 figures à pleine page, la première signée “chez Landry” et la seconde par M. Le Febvre.
Reliure attribuable à Antoine Ruette, actif entre 1640 et 1669, relieur ordinaire du roi à la mort de son père Macé, édita et relia des livres à caractères religieux pour la Maison Royale.
Taches au papier. Salissures aux plat sup. et petite restauration au plat inf. coins frottés.
800 - 1 000 €
328
OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE, latin et françois à l’usage de Rome et de Paris… Nouvelle édition.
Paris, Antoine Dezallier, 1701.
In-8, 4 ff. (dont frontispice), XXXII-653-(3) pp.
Maroquin rouge strictement de l’époque, dos à 5 nerfs, chiffres dorés couronnés aux caissons avec des fleur-de-lys aux angles, filet et roulette dorés, encadrement de triple filet doré sur les plats, armes frappées au centre, roulette dorée sur les coupes et les chasses, tranches dorées.
Avec un frontispice et 3 planches gravées sur cuivre en noir.
Reliure aux armes de Charlotte de Bavière, femme de Monsieur, frère de Louis XIV.
Quelques cahiers déréglés, légères rousseurs. Reliure légèrement frottée, minuscule trous de vers sur le plat et mors supérieurs.
400 - 500 €


329
[MANUSCRIT LITURGIQUE ENLUMINÉ].
[Prières de la Messe].
“Élévations durant la S.te Messe.
Le Prestre étant au bas de l’hotel…” (ca 1750-1780).
Petit in-4. 79 pp. numérotées, texte calligraphié sur papier vergé, encadré à l’encre rouge (10 x 16 cm), complet et à belles marges.
Maroquin rouge de l’époque, large dentelle à petits fers alternant pampilles, végétaux et roulettes dorées en encadrement sur les plats, fers dorés de cœurs renfermant la couronne de France en écoinçons, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin olive, titre doré, guirlande aux contreplats, roulette dorée sur les plats, gardes de tabis de soie bleue, tranches marbrées et dorées.
Très beau maroquin de l’époque.
Recueil des prières de messe écrit en grands caractères ronds, imitant les livres liturgiques. Manuscrit séculier destiné à un particulier, en français et latin, orné d’une lettre initiale peinte IHS , de 4 en-têtes en bandeaux et de 8 culs-de-lampe, parfois faits au pochoir et peints en or et couleurs dont une grande figure à l’Agneau pascal ornée.
Le texte est calligraphié en noir et bleu avec titres et indications en rouge et rehauts dorés, 8 lignes par page.
Certainement réalisé sur commande, il n’est ni daté ni signé mais les types de pochoir utilisés pourraient faire pencher pour la seconde moitié du XVIII e Contenu : Elévations.., pp. 1-45 ; A la Consecratio, pp. 46-48 ; A l’élevation de la S.Hostie, pp. 49-50 et A l’elevation du Calice, pp 51-79.
Légers frottements à la reliure, quelques piqures marginales et légère oxydation homogène du papier mais bel ex resté frais.
1 000 - 1 200 €

330
[MANUSCRIT ESPAGNOL ORNÉ SUR VÉLIN].
“Regla” ou [“Constituciones” et règlement de la “Confrérie des Âmes du Purgatoire” de l’église paroissiale Santa-Ana de Séville fondée en 1566/1576]. Daté de 1828. Petit in-folio. 19 ff. manuscrits et enluminés, 2 grandes figures peintes. Reliure postérieure faite d’un morceau de veau noir ancien de réemploi, possible reliure de deuil ou macabre du XVIIe voire du début du XVIII e siècle pour les plats, avec traces d’encadrements dorés et un grand fer macabre doré dont le crâne et les tibias croisés ont été grattés, le tout est solidaire d’un dos de toile noire moderne assez discret.
DESCRIPTION :
19 ff. de vélin numérotés et calligraphiés à l’encre brune avec capitales ou titres en rouge.
1 ff. de table : “Indice de los Capitulos que contiene esta Regla”, calligraphié recto-verso, précédés de 2 grandes fines peintures en couleurs sur vélin en frontispices (14 x 21 cm).
Texte calligraphié en italique et écrit en espagnol, encadré de rouge (15 x 23 cm), de 15 lignes par pages, orné de 9 lettrines peintes (ca 5 x 6 cm) de petits paysages avec capitale en rouge. Les 2 belles peintures, non signées, sont proches du style du baroque espagnol ou presque du baroque colonial espagnol, même si leur contexte historique est plus tardif :
-l’Archange Saint Michel avec ses attributs (le bouclier, le glaive et le casque) dans les nuées.
-Une représentation des âmes des défunts brûlant dans les flammes du Purgatoire mais sur le point d’être secourus par un ange.
CONTENU :
Rédigé sous l’égide de Ferdinand VII “par la grace de Dieu roi de Castille…”.
Calligraphié et signé par “P. E. S. C. G. José Aranalde”, et daté de 9 septembre de “mil ochocientos veinte y ocho” (1828).
Le manuscrit envisage d’organiser et réglementer les règles de la Confrérie faisant acte par la rédaction d’une “charte” manuscrite citant tous les responsables et chapitrant la règle.
Pour le salut des défunts cantonnés au Purgatoire, l’Église catholique encourage à prier pour leurs âmes. Entre le XVIII e et le milieu du XIXe, des successions de “calamités” européennes marquantes tant en Europe qu’en Espagne (on se rappellera Los Desastres de la Guerra de Goya), laissent de nombreux défunts sans sépulture ni rites. En réaction cette dévotion née vers le XVI e siècle prend une dimension nouvelle et favorise le développement de pratiques populaires très élaborées et sacramentelles.
De nombreuses litanies et prières canoniques ont été proposées, notamment au début du XIXe, moment de rédaction de notre manuscrit.
En Espagne, les confréries des Âmes du Purgatoire ou Hermandades de las Ánimas étaient de ces communautés ou fraternités de fidèles dédiées à la prière et aux œuvres de charité en suffrage pour le salut des « âmes les plus délaissées ». Piété communautaire tournée vers l’au-delà, traduisant un type de sociabilité eschatologique : le culte des défunts est un devoir de charité et un principe d’équilibre social et spirituel, les morts garantissant la cohésion des vivants. Reliure frottée et restaurée avec toile noire. Salissures au vélin, sujet gratté. Quelques salissures au vélin. Une petite tache d’encre à la seconde figure, sans gravité.
1 500 - 2 000 €
[MANUSCRIT DE PIÉTÉ].
Méthode courte et facile tirée des Saints Pères pour se disposer à une mort chrétienne.
(ca 1700-1750).
In-16, maroquin rouge de l’époque, roulette dorée aux contreplats, roulette dorée en encadrement et fleur de lys en écoinçons, dos lisse orné de caissons fleuronnés dorés, titre doré, tranches dorées, gardes marbrées.
(1)-129 pp., 2 ff. de table. 16-17 lignes par page d’une fine et petite écriture, avec numérotation des pages, à l’encre brune. Les lignes ne sont pas toujours droites.
Petit manuscrit du “Bien mourir” ou “art du décès” dans la tradition chrétienne des Ars Moriendi.
Commence par des Réflexions sur la Mort, avec des recommandations, suivies de méthodes et textes des méditations et prières selon les jours. Si cet écrit ressemble à un type d’écrit ou pourrait être une copie d’ouvrage il ne nous a pas été donné d’en déterminer une quelconque “généalogie”.
Légère taches et discrètes usures à la reliure. légère oxydation du papier.
200 - 300 €

MISSEL de Paris latin-français avec Prime, Tierce, Sexte et les processions.
HIVER. I ere et II e partie.
Paris, Libraires associés pour les usages du diocèse, 1764. 2 volumes in-12.
[Album du Cabinet des Fées ou Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux]. [Genève, Barde, Manget & Cie , 1785-1789]. In-8, 120 figures gravées en noir.
Demi-maroquin rouge à coins moderne, dos à 5 faux nerfs, nom de l’artiste et titre dorés, double filet doré sur les plats, tranche supérieure dorée.
Belle suite complète de ses 120 figures en taille-douce d’après les dessins de Clément-Pierre Marillier (1740-1808) illustrant les contes de Perrault, de Fénelon, de Madame d’Aulnoy, des Mille et une nuits dans le Cabinet de Fées.
Gravées au burin par Berthet, Biosse, Borgnet, Choffard, Croutelle, Dambrun, Delvaux, Fessard, Gaucher, De Ghendt, Halbou, Malapeau et autres.
Collection complète en belles épreuves.
Avec un curieux très petit portrait photographique du XIXe, tiré sur papier salé, collé à la première garde. Cohen, 198.
Petits frottements aux coins, très légères rousseurs marginales.
200 - 300 €

334
[MESLIN, Antoine-Jean].
Mémoires historiques concernant l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, et l’institution du Mérite militaire.
À Paris, de l’Imprimerie royale, 1785.
In-4, (1)-VIII-323 pp.
Maroquin rouge de l’époque, dos lisse, caissons ornés au petit fer doré à l’écrevisse répété, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, titre doré, armes dorées poussées au centre des plats, filet doré sur les coupes, roulette dorée sur les contreplats, gardes de soie tabis bleue.
Signets de soie couleurs conservés.
Exemplaire très frais dans son joli maroquin orné de l’époque. Aux armes du duché Fitz-James (écartelé aux 1 et 4 contre-écartelé) et famille Thiard de Bissy (“d’or à 3 écrevisses de gueules”), ayant fort probablement appartenu à Marie de Fitz-James, née Thiard de Bissy, fille du général et homme de lettres Henri de Thiard de Bissy, famille de Bourgogne.
“Jacques-Charles, cinquième duc de Fitz-James, pair de France, maréchal de camp, colonel de Berwick-infanterie, décédé pendant l’émigration, prit part en 1789 aux assemblées de la noblesse tenues à Clermont-en Beauvaisis. Il avait épousé en 1768 M lle de Thiard de Bissy qui fut nommée en 1781 dame du palais de la Reine”. Ex libris à la plume du XIXe, “Thomas de Villeneuve - rue de Sèvres, 27”.
L’ouvrage a sans doute été relié juste quelques années après sa parution.
Très bel exemplaire.
400 - 500 €
dos à nerfs cloisonné, fleuronné et orné d’un fer répété à la croix de l’Ordre,
Maroquin rouge rocaille à grande plaque dorée sur les plats, dos lisse orné d’un fer répété à la croix de l’Ordre, pièce de titre maroquin vert au titre doré, double filet doré sur les coiffes et coupes, roulette dorée sur les contreplats, tranches dorées, gardes de papier marbré bleu.
Très bel exemplaire dans son maroquin de l’époque orné de petits fers à l’Ordre de St-louis.
Édition originale.
«Histoire de l›Ordre, listes chronologiques des grands-croix, commandeurs et officiers, et suite des édits concernant l›ordre [...]. fort utile pour les actes officiels qu›il donne sur l›ordre et les états de service des commandeurs et officiers», Saffroy, I, n° 6111. L’Ordre de Saint-Louis, créé par Louis XIV en 1693, fut un des trois ordres de chevalerie français de l’Ancien Régime. Réservé aux catholiques, Louis XIV créa le Mérite Militaire pour ses soldats protestants méritants.
Très petites éraflures au plat mais sinon très bel exemplaire.
1 000 - 1 200 €

335
MONTAIGNE, Michel EYQUEM de.
Essais de Michel Seigneur de Montaigne.
Cinquième édition augmentée d’un troisième livre et de six cens additions aux deux premiers. À Paris, chez Abel l’Angelier, (1588). [4]- 504 ff mal chiffré 496.
Au format fort in-4. Basane fauve marbrée du XVIII e siècle, dos orné à 4 nerfs, pièce de titre doré, caissons fleuronnés ornés, tranches rouges, filet à froid en encadrement sur les plats, double filet doré sur les coupes.
Précieux et très recherché.
Princeps, en partie originale pour le Troisième Livre, de la dernière édition des Essais, annotée et augmentée, publiée de son vivant par Montaigne.
Le titre indique le 1er état : la date est absente et, grand, typographié « orand » dans l’adresse, ce qui sera corrigé au second tirage de l’édition.
Malgré la mention au titre, cette édition est considérée comme la quatrième. Ce Cinquième au titre est encore inexpliqué aujourd’hui.
« En 1588, les Essais font l’objet d’une nouvelle édition, entièrement revue et corrigée, augmentée du troisième Livre. (…) Aux deux premiers Livres, garants du succès originel de Montaigne, vint s’adjoindre une troisième pièce ; l’approche plus rigoureusement personnelle, plus intimiste de celle-ci devait assurer, mieux que tout, la pérennité des Essais ». En Français dans le texte, 73.
Tchemerzine, IV, 873.
Avec le très beau titre gravé en noir, dans le style du maniérisme bellifontain (cuirs découpés, enfants, coquilles, masques et guirlandes) alors en vogue, frontière entre grotesque et baroque, ici légèrement fatigué par l’usage et coupé court aux marges. Mais cet état se voit fréquemment, sa gravure étant plus grande que le livre elle est presque toujours un peu rognée sur les exemplaires connus.
8 000 - 10 000 €
PROVENANCE
Algérie Française. Ex dono à la plume de la première moitié du XXe, en regard du titre gravé. Exemplaire offert par P(ierre) Muselli à Paul Loustau alors président du tribunal de Mascara, ville berbère du NO algérien. Muselli était alors un érudit enseignant et notable, mécène, qui créa notamment une école de filles à son nom à Mascara. Les Loustau, famille d’Algérie française à la généalogie sulfureuse pour certaines de ses branches.
Coiffes arasées, plats légèrement frottés, petites restaurations au plat supérieur, marges du titre gravé courtes, mouillures marginales, fente sans manque f. 129, f. 145 froissé, mors supérieur fragilisé en pied.

336
MOREAU, Jean-Michel. VOLTAIRE.

[Lot de suites gravées dont planches de l’édition de KEHL].
Estampes destinées à orner les éditions in-octavo de M. de Voltaire… À Paris, chez Saugrain, [1784-1789 et 1803]. 2 volumes in-8 de 114 pl. (dont titre et dédicace) et 160 pl.
Demi-maroquin rouge à coins postérieur, dos à 5 nerfs orné, titre et fers dorés, double filet doré sur les plats, tête dorée.
Belle suite réunissant 274 planches illustrant les œuvres de Voltaire gravées au burin d’après Jean-Michel Moreau (1741-1814), dit Moreau le Jeune, reliées en deux volumes.
Le premier volume renferme 114 planches, réalisées pour l’édition de Kehl des œuvres complètes de Voltaire. Il comprend une page de titre gravée, une dédicace gravée et 112 planches, dont la dernière, dépliante, contient un tableau des œuvres en 70 médaillons.
Le second volume renferme 160 planches, dont 46 portraits, formant la suite d’estampes commandée par l’éditeur Renouard. Restaurations marginales discrètes sur certaines planches.
600 - 800 €
337
MOREAU LE JEUNE. Freudeberg.
Suite d’estampes, pour servir à l’histoire des modes et du costume en France, Dans le dix-huitième Siècle. Année 1776. Seconde. À Paris, Imprimerie de Prault, 1777. In-folio (32,8 x 42,8 cm).
Demi-maroquin rouge à petits coins de vélin vert de la seconde moitié du XIXe, dos à nerfs orné de caissons et filets dorés dans le goût de l’époque, titre doré, gardes de papier peigne, plats soulignés d’un triple filet doré. Un seul titre encadré et 26 planches gravées en noir. À belles marges, signatures gravées. 24 gravures sont de Moreau, 2 de Freudeberg. 11 sont gravées A.P.D.R. (avec privilège du Roi), les planches 4 et 24 sans signature gravée et signé “Moreau junior” à la planche 19.

Particulièrement rare et recherché, notamment les planches réunies et avec de belles marges. Premier tirage. Toutes les figures sont en belles épreuves.
En 1773, Jean-Henri Eberts (1726-1793), banquier, marchand d’art, amateur de gravures, veut publier un recueil des modes qui paraîtrait annuellement sous forme de livraisons de douze estampes, accompagnées d’un texte explicatif.
Pour la première suite, qui devait décrire les étapes de la journée d’une galante parisienne, il fit appel à Freudeberg qui laisse inachevé le projet. Eberts se tourne vers le brillant dessinateur et graveur, Moreau dit le Jeune, qui connaît bien la société parisienne. La suite, “d’esprit rousseauiste”, présentera les étapes de la maternité ou, en pleine vogue d’’anglomanie, retrace les loisirs d’un petit maître.
Les gravures seront de Launay, Malbest, Baquoy, Guttenberg… Cette suite ne paraitra d’abord qu’en feuilles avec les gravures seules (première édition avec les notices de Restif de La Bretonne en 1789). La Révolution fait oublier ces estampes qui flattent l’aristocratie déchue, il faut attendre Edmond de Goncourt pour redécouvrir cette magnifique suite iconographico-sociale devenu un incontournable de l’histoire de la mode et des mœurs au XVIII e siècle.
Titres des gravures :
Oui et Non. La Sortie de l’opéra. Le Souper fin. La Matinée. La Déclaration de grossesse. Les Précautions. J’en accepte l’heureux… N’ayez pas peur. C’est un fils Monsieur. Les Petits parrains. la Course de chevaux. Le Seigneur chez son fermier. Les Délices de la maternité. Le rendez-vous de Marly. les Adieux. La Rencontre au bois. La Dame du Palais. Le Lever. La petite toilette. La Grande toilette. La partie de Wisch. La Petite loge. Le Pari gagné. La Surprise. L’accord parfait. Le Vrai bonheur.
Des rousseurs, discrètes petites restaurations au bord de quelques gravures. Légères salissures d’usage. Une planche (24) brunie.
3 000 - 5 000 €
339

NATALIS (Hieronym).
Evangelicae historiae imagines : ex ordine euangeliorum, quae toto anno in missae sacrificio recitantur, in ordinem temporis vitae Christi digestae… Antuerpiae (Anvers), 1593. [4] ff. (sur 5), 153 eaux-fortes en noir. Au format grand in-4. Basane taupe ornée à froid du XVI e siècle, dos à 4 nerfs, plats ornés de motifs géométriques formés par des guirlandes à froid dans le goût de l’époque, 1 fermoir métallique ancien.
Exemplaire sur vergé de la très belle première édition des Evangiles de Natalis avec sa suite gravée en taille-douce.
« l’une des plus belles séries de gravures du XVIe siècle flamand», selon Pierre Berès. « Les effets de foule, les profondeurs des champs, la profusion des détails, significatifs sans nuire à l’ensemble, l’éclairage enfin, tout concourt à faire de ces gravures des chefs-d’œuvre ».
Complet de sa suite des somptueuses estampes en noir illustrant les Évangiles.
L’illustration se compose d’une page de titre gravée en noir, datée de 1593, avec un Christ en gloire, suivie de 152 planches au burin aux noirs profonds, signées dans l’image (pour le tirage de cette première édition).
Estampes réalisées par certains des meilleurs graveurs flamands, dont les frères Wierix d’Anvers, Jan II et Adriaen Collaert, Charles de Mallery, d’après les œuvres du peintre italien Bernardo Passari pour la plupart, Maarten de Vos pour quelques unes.
Cette célèbre suite sur la vie du Christ est rapidement devenue une œuvre capitale pour les missionnaires jésuites et un chef-d’œuvre de la gravure flamande de la fin du XVIe siècle.
“Beauté des épreuves”, Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jesus, II, 1482 et V, 1518). Brunet, IV, 18.
JÉSUITISME. GRAVEURS FLAMANDS. ORAISON. Coiffe supérieure restaurée, petits trous de vers au dos, coins légèrement émoussés, un fermoir manquant, discrètes rousseurs, trous de vers marginaux sur quelques cahiers mais sans atteinte aux images, une mouillure latérale sur quelques cahiers, quelques petites restaurations marginales, un accroc sans manque à la pl.15, pl. 145 froissée.
Des disparités de papier aux planches 128-131, 133-134, 137-139 et 145-153.
800 - 1 000 €

340
OVIDE. BANIER, Antoine.
Les Métamorphoses d’Ovide en Latin et en François, de la traduction de l’Abbé Banier… Avec des explications historiques… À Paris, chez Guillyn, 1767-1771.
4 volumes in-4 (24,5 x 18 cm).
Maroquin bleu postérieur, dos à 5 nerfs, titre, tomaison et date dorés, filet doré sur le coiffes et coupes, encadrement de roulettes et filets dorés sur les chasses, sous emboitage marbré.
Tome I. 3 ff. (faux-titre, frontispice gravé (pl. n°.1), titre), XC pp., 1 f. n. ch. (approbation et privilege du roi), 264 pp. (sans pp. 106107), 47 pl. (pl. 2-47) – Tome Il. VIII-355 pp., 33 planches (pl. 49-81) – VIII-360 pp., plus 37 planches (82-118) – VIII-367 pp. et 8 pp, plus 22 planches (119-140), grand cul-de-lampe à pleine page à la fin du volume en face de p. 252
Illustré d’un frontispice, un cul-de-lampe à la fin du dernier volume, 4 fleurons sur les titres de chaque volume, 30 vignettes, et 139 planches dessinées par Boucher, Eisen, Gravelot, Leprince, Monnet, Moreau, Parizeau et Sanit -Gois et gravées par Baquoy, Basan, Binet, Duclos, de Ghendt, Helman, de Launay, Legrand, Lemire, Leroy, Leveau, de Longueil. Masquelier, Massard, Miger, Née, Ponce, Rousseau et Saint-Aubin.
Le frontispice, le cul-de-lampe, les fleurons des trois premiers volumes et les vignettes sont dessinées et gravées par Choffard, sauf le fleuron du 4e volume et 4 vignettes de Monnet, gravées par Choffard.
Cohen, 770.
Les planches de dédicace mentionnées par Cohen sont en déficit, quelques feuillets uniformément brunis, petits défauts marginaux dont : mouillures discrètes, petits trous de vers sur certaines pl. de t.2.
600 - 800 €


341
[MANUSCRIT PEINT ET ENLUMINÉ du XVII e ]. [LIVRE DE PRIÈRES].
PATEL, Pierre-Antoine.
Prières de la Messe. [Paris], 1697. Petit in-8 (16 x 20 cm).
25 feuillets, texte encadré.
Basane rouge janséniste postérieure avec guirlandes dorées à l’imitation aux contreplats, dos à nerfs, titre doré.
Manuscrit de piété orné d’une très belle scène peinte de Patel le Jeune à la fin du XVII e .
DESCRIPTION :
Manuscrit en français avec titres en latin, calligraphié en lettres rondes à l’encre brune sur papier vergé, en italique et en capitales pour les titres, feuillets non numérotés, avec 19 lignes par page. Complet mais l’enluminure en couleurs a été laissée inachevée sur 23 ff., avec traces de réglage à la mine de plomb non effacées.
Nous ne possédons pas d’explication sur l’arrêt brutal par l’artiste de cette peinture alors qu’il illustre au moins 2 autres manuscrits de ce type dans la décennie qui suit.
Très beau frontispice à pleine page, finement peint à la gouache, figurant le Sacrifice de l’Agneau pascal se vidant de son sang dans le calice, sur fond de ruines antiques, composition signée et datée en bas à droite en blanc : “Patel - 1697”.
Un bandeau gouaché illustrant la Cène, en tête du Introibo ad altare Dei…
Une lettrine peinte à figures représentant Jésus et les pèlerins d’Emmaüs.
Plusieurs lettrines préparées à la plume, non peintes et différents ornements et culs-de-lampes à la plume .
CONTENU
Livre de messe manuscrit illustré, destiné à un usage dévotionnel, souvent aristocratique, à la frontière entre le liturgique et le privé, ce précieux livre de prières, non signé pour la calligraphie ou le destinataire, s’inscrit dans le courant philo-romain qu’on retrouve chez Claude Vignon ou Jacques Stella.
Peint et enluminé par Pierre-Antoine Patel dit Patel le Jeune (16481707), peintre de Louis XIV, qui pourrait avoir été soigneusement calligraphié par le maître-écrivain et enlumineur Rousselet ou bien Charles Gilbert.
L’empattement réduit de la typographie manuscrite et la concomitance d’une autre collaboration avec Patel sur un manuscrit dit “de piété” pencherait pour une calligraphie faite par Charles Gilbert au détriment de Rousselet, autre collaborateur.
Disciple de Nicolas Jarry, Gilbert est maître à écrire de Louis de France, secrétaire du roi, puis maître à écrire des pages des grandes Écuries du Roi en 1714.
Dès les années 1680, Patel, connu pour ses scènes idéalisées, semble s’être fait une spécialité de paysages imaginaires à la gouache, souvent dominés par des ruines dramatiques et évocatrices (Coural. Les Patel. Paysagistes du XVIIe , 125-126) rendant d’autant plus rare son travail sur des manuscrits de piété ou prières.
La date de 1697 rapproche ce volume des manuscrits enluminés pour la haute société peints et ornés par Patel, tels que le Collectaire pour Saint-Paul (avec Rousselet, 1698) ou le Livre de prières calligraphié par Charles Gibert (1689).
Quelques rousseurs discrètes au frontispice, petites restaurations au verso. Légère oxydation du papier.
6 000 - 8 000 €
342
[PLAN DE PARIS].
Plan Routier de la Ville et Faubourg de Paris divisé en 12 municipalités.
Paris, chez Jean, 1799-An 8.
In-folio dépliant (56 x 80 cm). Feuille entoilée en 21 sections, limites des municipalités définies par une mise en couleurs de l’époque.
Plié, sous couverture cartonnée de papier marbré de l’époque, étiquette de titre manuscrite, annotations manuscrites de trajets et voyages en Ile-de-France datées de 1826 sur les gardes.
Plan quadrillé du Paris post-révolutionnaire et de ses environs, avec listes permettant de repérer de nombreux lieux ; dans un des cartouches celle des municipalités avec l’emplacement de leurs sièges et celle des « Noms et demeures des ministres de la République”.
Boutier, 364, C.
Désolidarisé du cartonnage de papier marbré, discrète déchirure sans manque au bord inférieur, très légère usure d’usage des bords, anecdotiques rousseurs et petits trous au niveau de quelques pliures (sans manque).
150 - 200 €

344
PONTAULT de BEAULIEU, Sébastien.
[Les Glorieuses conquêtes de Louis le Grand, ou Recueil de plans et vues de places assiégées, et de celles où se sont données des batailles] [Paris], [ca 1670-1680]. In-folio (49,5 x 35,5 cm).
Recueil de 49 planches et cartes dont deux dépliantes, gravées en taille-douce en noir à double page par Nicolas Cochin, Gabriel et Adam Perelle, François Collignon, François Ertinger d’après les dessins de Beaulieu. Montées sur onglets. Ces illustrations comprennent des scènes historiées de sièges et batailles, avec profils, plans et cartes. Elles dépeignent les événements qui ont eu lieu entre 1643 et 1648, 1654 et 1659 et enfin 1662. Sans le texte.
Très beau maroquin rouge du XVII e siècle, dos à huit nerfs richement orné titré en lettres dorées Plans de Beaulieu , double ornement doré à la Duseuil en encadrement des plats avec fleurs de lys dorées en écoinçons, armes dorées frappées au centre, roulette dorée aux contreplats et sur les coupes, tranches dorées, gardes marbrées.
Bel exemplaire de planches de batailles du Grand Beaulieu provenant de la bibliothèque du Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV, avec ses armes poussées au centre. Louis de France, dit « Le Grand Dauphin » ou « Monseigneur », grand-père de Louis XV, (1661-1711), n’a jamais régné. Héritier de la Couronne, il meurt avant son père. Mais celui-ci le préparait à devenir roi : il occupa des postes politiques et militaires, instruit avec un goût pour les arts et les plaisirs de la Cour. Compte tenu de l’aspect des tirages, de la reliure à la Duseuil et du propriétaire des armes apposées dessus, notre exemplaire
343
PETITY (Abbé).
Etrennes françoises dédiées à la ville de Paris pour l’année jubilaire ou cinquantième du règne de Louis le bien-Aimé.
À Paris, Pierre-Guillaume Simon, 1766.
In-4. (13)-68 pp., texte encadré, à très grandes marges.
Demi-percaline à coins lie de vin du XIXe , dos lisse, titre doré en long, pièce de titre de basane maroquinée noire, filets dorés.
Publié pour rendre hommage à Louis XV à l’occasion du cinquantième anniversaire de son couronnement. L’auteur, prédicateur de la Reine, évoque les différentes marques de son règne à Paris avec de belles gravures finement gravées.
Avec 2 planches d’armoiries, 5 figures gravées en médaillons par Gabriel de Saint Aubin - avec représentation de divers monuments de Paris - et une par Gravelot.
Truffé d’un tirage avant la lettre de la planche par Gravelot, le “Tableau allégorique Pour la cinquantième année du Règne de Louis XV” qui représente la France personnifiée aux pieds du roi et est dessinée par l’auteur..
Le tout gravé par Chenu, Duclos et Littret.
Quelques rousseurs, faux-titre bruni.
150 - 200 €
fait très certainement partie des impressions de Beaulieu à la fin de sa vie ou celles éditées à la suite par Hamon des Roches. Connu sous le nom de Grand Beaulieu, ces œuvres sont l’aboutissement de la grande carrière de militaire de Pontault de Beaulieu. Illustrant les batailles de Louis XIII et Louis XIV, elles présentent des cartes, plans et vues de villes ornées pour nombre d’entre elles, de scènes de batailles terrestres ou navales.
Sébastien de Pontault, sieur de Beaulieu (1612-1674), entra très jeune au service du roi et se distingua dans de nombreux sièges et batailles, de La Rochelle à Dunkerque. Officier d’artillerie valeureux, plusieurs fois blessé jusqu’à en perdre un bras, il poursuivit néanmoins sa carrière avec bravoure, occupant des charges de Commissaire puis de Contrôleur général d’artillerie
Dès 1642, à la demande du roi, il fait dresser et imprimer des plans de batailles avec un plan des opérations militaires et un profil de la ville.
Beaulieu meurt en 1674 avant d’avoir achevé son recueil. L’ingénieur
Jean-Baptiste Hamon Des Roches, mari de sa nièce, fut chargé d’en poursuivre l’exécution. A la mort prématurée de ce dernier, c’est sa femme, Reine-Michèle de Beaulieu, qui le termine et le publie en 1694, le dédicaçant à Louis XIV.
Sa composition variait selon les exemplaires et on note quelques différences dans les planches elles-mêmes (choix des portraits, armoiries, encadrements). La composition et le nombre de gravures ne furent fixés que lorsque l’atlas fut intégré à la série du Cabinet du roi, en 1727, alors reimprimées sur un papier d’égal format, avec le texte, puis sans le texte. Les cuivres sont aujourd’hui conservés au Louvre.
Pastoureau, Beaulieu XV et Atlas français XVI e -XVII e siècles, 1438. OHR, 2522, n° 6.
Reliure habilement restaurée.
5 000 - 8 000 €




345
PRÉVOST, Abbé.
Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut.
À Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1753.
2 parties en 2 volumes in-16, avec 8 figures gravées en noir par Pasquier et Gravelot. (3)-302-(1) pp. et (3)-252 pp., et une vignette gravée avec titre en bandeau au tome 2.
Maroquin turquoise janséniste à contreplats doublés d’un maroquin mosaïqué jaune, turquoise et grenat à semis de motifs quadrilobé estampé doré et petits fers, dos à nerfs soulignés de filets à froid, titre et date dorés, filet doré sur les coupes, tranches dorées.
Belles marges.
Édition légitime et définitive (la dernière republiée par l’auteur) imprimée sur hollande.
Exemplaire de premier tirage avec l’erreur pp. 150-151 avant correction et carton.
Dans un beau maroquin signé du relieur-doreur d’art et décorateur Marius Michel (1846-1925).
«Il existerait une édition sous la même date de 1753 qui n’a pas et ne doit pas avoir de figures.» Brunet.
Maroquin très légèrement bruni au dos et en tête, discrète usure aux mors supérieurs en têtes, des rousseurs disséminées et papier très légèrement oxydé mais bel exemplaire.
Quelques taches à la reliure, quelques rousseurs mais très bel ex
300 - 400 €
On joint : PRÉVOST, Abbé.
Histoire de Manon Lescaut et du chevalier Des Grieux.
À Paris, P. Didot l’ainé, An V. 1797.
2 volumes in-18, (4)-225 pp. et (2)-213 pp., avec petites 8 figures gravées en noir de Lefevre et Coiny.
Demi maroquin rouge du XIXe à coins souligné d’un double filet doré, dos à nerfs orné de caissons dorés, tranches dorées.
Maroquin signé par Gaillard.

346
PYNE, William Henry. [DUCHESSE DE BERRY].
The History of The Royal Residences of Windsor Castle, St. Jame’s Palace, Carlton House. . . Londres, A. Dry, 1819.
Titre complet : The History of The Royal Residences of Windsor Castle, St. Jame’s Palace, Carlton House, Kensington Palace, Hampton Court, Buckingham House, and Frogmore.
3 volumes au format petit in-folio carré (40,8 x 32 cm).
Maroquin vert signé de l’époque, dos à 5 nerfs ornés de filets, fleurons et pointillés dorés, large encadrement à motifs de palmettes formé d’une dentelle dorée, de filets dorés, et de roulettes à froid, fers angulaires dorés, armes dorées au centre des plats, dentelle intérieure dorée, tranches dorées.
Précieux exemplaire sur grand papier vélin, dans un très beau maroquin signé par P. Doll, aux armes de la duchesse de Berry. Édition originale.
Illustré de 100 planches à l’aquatinte, imprimées en couleurs et coloriées à la main, gravées par Bennett, Reeve, Sutherland et Havell d’après Wild, Stephanoff, Cattermolle et Westall illustrant les palais et maisons royales de Windsor et Frogmore (25 + 6 pl. vol. 1), Hampton Court, Buckingham et Kensington (13 + 11 + 13 pl. vol. 2), St. James et Carlton House (8 + 24 pl. vol. 3).
Reliure en maroquin vert de l’époque, signée P. Doll (actif 17961835), ancien élève de Bozérian, relieur du Premier Empire et fournisseur de Napoléon I er et de la reine Marie-Amélie.
Bien complet de la liste des portraits (21pp.) et du très précieux avis au relieur (1f.).
Filigrane “J Whatman 1816”.
Volume I : [iii] ff. (faux-titre, titre et dédicace), ii pp. (avertissement), 188 pp., [i], 21 pp. 31pl. – Volume II : [iii] ff. (faux-titre, titre et dédicace), 88 pp., [i] f., 28 pp., [i] f., 88 pp. 37 pl. – Volume III : [iii] ff. (faux-titre, titre et dédicace), 80 pp., [i] f., 92 pp., 13 pp., [i] f. (avis au relieur). 32 pl.
Plats supérieurs passés et tranchefile partiellement détachée au premier volume, éraflures sur les plats mais néanmoins bel exemplaire.
6 000 - 8 000 €
PROVENANCE
Marie-Caroline des Deux-Siciles, épouse de CharlesFerdinand d’Artois, duchesse de Berry (1798-1870, armes), l’une des plus célèbres femmes bibliophiles du XIX e siècle. Abbey Scenery, 396. Brunet, IV-990. OHR, 2554, n° 2.

347 ATLAS.
QUAD, Matthias. BUSSEMECHER, Johann.
Europae Totius Orbis Terrarum Partis Praestantissime, Universalis et Particularis Descriptio… Coloniae (Cologne), ex officina typographica Jani Bussemchers, anno 1594.
In-4 (27,4 x 19,5 cm). [5] ff. (titre, dédicace, préface), 50 cartes, [1] f. (index). Vélin souple de l’époque, dos lisse muet.
Cet atlas comporte une page de titre gravée et 50 planches gravées sur cuivre en noir à double page cartographiant l’Europe, dont plusieurs sont ornées de portraits en médaillon de souverains et des armoiries des pays représentés.
De nombreuses cartes sont des versions réduites des cartes d’Ortelius.
Au colophon : “Coloniae - Typis Lamberti Andreae, sumptibus vero Joannis Buchsemechers. - Anno M. D. XCIII”
Note en latin au titre.
Philips, I, [2828].
Garde et doublure de contreplat supérieures renouvelées, salissures et taches, lacets/fermoirs manquants, titre restauré, légères rousseurs, légères mouillures marginales.
4 000 - 5 000 €

348 [RAPHAEL].
LOGGE DI RAFAELE NEL VATICANO.
S.l., s.n., s.d.. [ca XVIII e -XIXe].
In-4 (30 x 21 cm)., 13 ff. gravés en noir et rehaussées en couleurs à la main, parfois de filets dorés.
Basane maroquinée brique à l’imitation de reliures anciennes probablement faite dans la seconde moitié du XIXe en Italie , dos lisse muet, guirlande d’encadrement doré sur les plats avec fleurons d’angles à la lyre, pièce de titre de maroquin rouge estampée du titre doré en typographie romantique sur la première garde de papier jaune.
Impressionnant recueil de treize gravures au trait en noir représentant sur chaque feuillet un des portiques des Loges peints par Raphaël au Vatican au début du XVIe siècle (soit une figure imprimée de 15 x 24,5 cm environ) reproduit avec tous ses ornements et entièrement gouaché à la main jusque dans les moindres détails. Chaque feuille est sous serpente.
Chaque planche se compose de la même manière, avec quatre vignettes dans la partie supérieure de la feuille reproduisant des tableaux, les couleurs vives et fines. Travail d’une très grande finesse.
Le complexe des Loges de Raphaël (ou Loges vaticanes) comprend trois salles réparties sur autant d’étages du Vatican décorées a fresco par le peintre de la Renaissance, Raphaël et son atelier. Elles donnent sur le cortile San Damaso.
Un note moderne in fine ferait correspondre cette suite à la première loggia à être décorée, en 1518-1519, dite Loggia de Raphaël. Il s’agit d’une longue galerie de 65 mètres dans laquelle ont travaillé les différents élèves du maître d’Urbino, parfois d’après son dessin - à cette époque, il est très occupé par la construction de la basilique Saint-Pierre. La Loggia borde, du côté opposé à celui de la cour, la Salle de Constantin et la Salle des Palefreniers.
La Seconde Loggia a été redécorée au XIX e et la Logetta di Bibbienna est très petite et de forme différente.
HAUTE RENAISSANCE. ART GROTESQUE.
1 000 - 1 500 €
349
[RELIURE DU PAPE CLEMENT XIV].
Sanctissimi in Christo Patris et Domini Nostri Domini Clementis divina providentia papaé XIV cosntitutio … Romae, ex typographia Rev, Camerae Apostolicae, 1771.
In-4 (27 x 19,1 cm). (1)-59 pp. A grandes marges.
Superbe maroquin rouge italien de l’époque, très richement orné.
Plats ornés en encadrement d’une grande plaque dorée à volutes et palmettes soulignée d’une guirlande dorée, grand fer doré aux armes avec tiare papale et clés (Saint-Siège) sur son blason le tout orné de fleurons et volutes, poussé au centre des plats, dos à nerfs orné de caissons fleuronnés dorés, très belles gardes de papier dominoté entièrement dorées-cuivrées.
Aux grandes armes pontificales de Clément XIV.
Constitution du Pape Clément XIV (1705-1774) relatifs à l’université de Ferrare qu’il va réformer.
Laurent Jean Vincent Ganganelli, pape de 1769 à 1774, avec ses armes “D’azur à la fasce de gueules accompagné en chef de trois étoiles d’or posées en fasce et en pointe d’un mont à trois cimes d’or et au chef des Franciscains : d’azur aux deux bras de carnation posées en sautoir surmonté d’une croix de sable”
Ex dono manuscrit moderne fixé au verso de la 1ere garde, “Donné par Madame [Barrilleau] - le 25 mai 1925 - en souvenir de Monsieur [Barrilleau]”.
Manque la marge inférieure du titre, quelques discrets frottements à la dorure en pied, mais sinon bel exemplaire.
1 000 - 1 500 €

350
350
[RELIURE À L’ÉVENTAIL du XVII e ].
MASINI, Ant. di P.
Bologna perlustrata parte terza d’Antonio di Paolo Masini… In Bologna, Vittorio Benacci, 1666. Petit in-4, (6)-329 pp., titre-frontispice gravé et 3 ff. in fine avec une carte ancienne sur bois gravé en noir “Figura del sito del Triumvirato romano”. Sur papier vergé.

Basane fauve de l’époque, dos lisse entièrement orné de guirlandes et roulettes dorées en encadrement en long, plats superbement ornés d’une quadruple bordure de roulettes dorées encadrant un grand motif en éventail circulaire et petitis fers dorés avec éventails dorés en écoinçons, tranches dorées et ciselées.
Très belle reliure italienne à l’éventail du XVII e siècle
Petit travaux de vers discrets en tête et queue de dos, tâche et trace de mouillure angulaire avec déformation légère d’un angle, quelques cahiers déréglés, quelques salissures et piqures. Ex libris ancien caviardé.
400 - 500 €
351 [RELIURE de CHARENTON].
ÉCRIT PROTESTANT DU XVII e .
DRELINCOURT, Charles.
Dialogues sur la descente de Jésus Christ aux Enfers , contre les missionnaires. A Genève, pour Samuel Chouët, 1654. Petit in-12. 352 pp., 1 ff d’errata., 8 ff. de préfaces, vignette gravée en noir au titre (bouquet), bandeaux et lettrines à la grotesque.
Dans un joli maroquin rouge orné de l’époque, plats ornés d’un grand décor compartimenté au pointillé s’articulant autour du motif quadrilobé, ici seul et au centre, typique des reliures dites “de Charenton” du XVII e siècle, dos à faux nerfs orné, tranches dorées, roulette dorée sur les coupes.
Le pasteur Drelincourt (1595-1669) exerça son ministère à Charenton de 1620 à sa mort mais c’est avant tout la caractéristique protestante de ses écrits qui le placent dans cette “famille” des reliures de Charenton. Cet atelier habillait principalement les livres sortis des presses protestantes installées dans cette ville en raison de l’interdiction faite aux réformés d’exercer leur culte dans l’enceinte de Paris.
Rare. Seule édition.
Reliure dite “attribuée au Gascon”, célèbre relieur mystérieux, il serait trop assertif de vouloir le confirmer même si la reliure du XVII e dans le style “à la fanfare” avec compartiments au pointillé pourrait le laisser supposer.
Desgraves, II, 5057.
Relié avec une note manuscrite ancienne “Playdoye…” en latin. Restauration ancienne, peut-être légèrement contemporaine avec un éventuel réemboitage ancien ou de l’époque.
Légère oxydation du papier, quelques salissures, une déchirure sans manque mais bon exemplaire.
500 - 600 €
352
[RELIURE AUX ARMES DE LOUIS XV].

Tradition de l’Eglise touchant l’eucharistie, recueillie des Saints Peres et autres auteurs ecclesiastiques … divisée en cinquantedeux offices. À Paris, chez Pierre Le Petit, 1659. In-8, (4)-570 pp.
Maroquin rouge de l’époque, dos à 5 nerfs, pièce de titre brune, caissons fleurdelisés, encadrement de filets et roulettes dorés sur les plats, fleurs de lys en écoinçons, grandes armes frappées aux centre, roulette dorée sur les coupes et chasses.
Exemplaire aux armes de Louis XV avec une fer peu fréquent (OHR, 2495, n°5).
Édition originale de ce titre qui ne connu qu’une réédition en 1661. Antoine Arnauld est donné pour l’auteur par Brunet mais l’on trouve mention d’un Pierre Nicole à la BnF.
Ors légèrement frottés sur les armes, mors inférieur fendu de quelques cm., quelques discrètes taches.
300 - 500 €


353
[RELIURE PEINTE]. MANUSCRIT ITALIEN PEINT ET ORNÉ SUR VÉLIN. VENISE XVII e siècle.
[Contrat d’anoblissement, ou exemplaire/copie, et preuve de noblesse de la famille Bettoni]. [Avec la Sérénissime et la Banco Giro]. [Contratto di nobilitazione].
Venise, 1684-1685. Petit in-4. 21 ff., réglés et calligraphiés à a plume, encadrés d’un motif floral peint, dont 9 ff. seulement sont ornés et manuscrits.
Maroquin rouge de l’époque entièrement mosaïqué et à compartiments, noir et doré avec des éléments peints, plats ornés de compartiments géométriques alternant bandes noires et dorées et éventails en écoinçons décorsé au crible ou de fers à motifs floraux au centre, le tout encadré d’une guirlande dorée au crible et mosaïquée, dos lisse, tranches dorées.
Superbe maroquin italien du XVII e au Lion de St Marc et aux armes des Bettoni peints au centre des plats.
Petits travaux de vers discrets au bas de certains ff. sans atteinte au texte ou à l’image. Légère usure partielle des armes peintes à la reliure.
Très légère rétractation et salissures du vélin.
1 200 - 1 500 €
DESCRIPTION
Texte en italien d’une écriture ronde, calligraphiée en italique. Complet de 9 ff. manuscrits à l’encre brune ou à l’or, entre 15 à 19 lignes par pages, chacune avec un encadrement floral et réhaussé d’or, peint à la main.
3 lettrines ornés de motifs floraux monochrome et peintes à l’or. Des lettrines et culs-de lampes calligraphiés à l’encre, parfois avec rehauts d’or.
Un belle figure peinte, en frontispice, en couleurs avec rehauts d’or, aux grandes armes des Bettoni, surmontées de cartouches avec le Lion de St Marc représentant Venise et la figure de la Justice en femme.
Une figure peinte au verso du ff. 6, aux grandes armes de 3 blasons des principales familles patriciennes, surmontés des armes de Marcantonio Giustinian alors 107e doge de Venise et de la corne ducale du Doge. Ornements à la grotesque.
CONTENU
Ce manuscrit sur vélin est le texte écrit, daté et signé, du contrat, ou “achat”, passé en 1684, par Lorenzo Bettoni auprès de la Sérénissime cité de Venise et la Banco Giro afin que sa famille soit anoblie. Les Bettoni elle fut la première famille à délier sa bourse afin de financer la guerre de la République de Venise contre les turcs ottomans et ainsi accéder, en offrant 10 000 ducats, à la noblesse vénitienne.
Le document contient les montants chiffrés du “contrat” ou achat des titres.
Les figures peintes sont un peu malhabiles mais lisibles et correctement mises en coloris.


354
RIGAUD, Jacques.
Recueil choisi des plus belles vues des palais, châteaux et maisons royales de Paris et ses environs, dessinées d’après Nature et gravées par J. Rigaud…] [Paris], [Chez l’Auteur ou Chéreau et Basan ou Treuttel et Wurtz], s.d. (entre 1755 et 1820).
Demi-veau bleu postérieur, dos lisse orné, titre doré. In-folio oblong (35 x 55 cm). 59 planches gravées d’après Jacques Rigaud, toutes entièrement mises en couleurs. La plupart des planches sont numérotées.
Suite particulièrement recherchée en couleurs. Beau recueil de 59 belles vues-perspectives agrémentées de personnages, dessinées d’après nature et gravées à l’eau-forte par Jacques Rigaud et/ou son neveu Jean-Baptiste, joliment mises en couleurs et montées sur onglets.
Représentant des vues ou scènes de Paris et des environs de Paris, Versailles, St Cloud, Meudon et Chantilly. Elles évoquent les palais royaux français, les châteaux et jardins ou parcs ornementaux, les monuments…
Une des suites les plus célèbres du XVIII e siècle français.
Démarrée en 1730 par Jacques Rigaud (1680-1754), dessinateur et graveur au style délicat et élégant, et terminée par son neveu et successeur, Jean-Baptiste, cette suite renouvelle le genre de la vue pittoresque par un souci du détail et des problématiques de champs et perspective ainsi que par le choix du format oblong semblant préparer le goût des panoramas qui fleurira avec des artistes comme Carmontelle pour se multiplier au siècle suivant. Dans un premier temps, Rigaud vendait ses vues à la pièce, puis elles furent réunies en recueil à partir de 1753 ou 1755, chacun comptant un nombre de planches différent, l’ensemble annoncé par un feuillet de titre gravé. L’ouvrage connut 3 tirages, le dernier chez Treuttel et Würtz vers 1820.
Si la lettre varie, la scène gravée est toujours de même format. Mais il reste difficile d’être précis bibliographiquement sur cette suite restée très rare.
Cohen, 895.
Reliure frottée, incomplet du titre. Légère oxydation homogène des planches.
5 000 - 6 000 €




355
ROBERT DE VAUGONDY, Gilles & Didier.
Atlas universel, par M. Robert Géographe Ordinaire du Roy et par M. Robert de Vaugondy son fils Géographe ord.
Du Roy, Paris, chez les auteurs Quay de l’Horloge du Palais et chez Boudet libraire imprimeur du Roy, rüe St Jacques, 1757. Folio (53 x 37 cm). Titre gravé, [2] pp., avertissement, 40 pp., 108 cartes à double page montées sur gardes (103+5), dont 3 dépliantes.
Maroquin rouge de l’époque, dos à six nerfs richement décoré de motifs et du titre dorés, dentelle et filets dorés sur les plats, filets dorés sur les bords, armes dorées au centre des plats.
Première édition.
Exemplaire complet, dans une belle reliure de maroquin aux armes de S.A.S. Gabriel Junosza Podoski, prince primat du royaume de Pologne.
L’un des ouvrages français les plus significatifs et ambitieux du XVIII e siècle.
Illustré d’un titre allégorique gravé et de 108 cartes dont 12 pour la géographie ancienne et 96 (91+5) pour la géographie moderne (une mappemonde, 73 cartes d’Europe, 8 d’Asie, 2 d’Afrique, 7 d’Amérique et 5 des principales routes européennes).
Quelques défauts infimes (très légères rousseurs aux cartes 10 et 28, petits renforts de papier au dos des cartes 31, 56 et 82, carte 33 très légèrement brunie).
12 000 - 15 000 €
PROVENANCES
Exemplaire provenant de la bibliothèque de Gabriel Junosza Podoski (1719–1777), archevêque de Gniezno et prince primat de Pologne et de Lituanie. Ses armoiries figurent sur les planches, accompagnées d’une note manuscrite issue des registres de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, mentionnant la mort du prélat. De la bibliothèque Silvy de Gravine (Marseille), avec un ex-libris à l’encre (XIXe siècle) au verso de la page de titre.
Célèbres cartographes du XVIII e siècle, Gilles et Didier Robert de Vaugondy tiennent à Paris, de 1731 à 1778, un atelier réputé de cartes et de globes. Père et fils, tous deux géographes du roi, réalisent des ouvrages majeurs comme l’Atlas Universel, emblématique de la cartographie française des Lumières.

357

[ROBERT DE VAUGONDY, DELISLE, JAILLOT].
[Atlas Composite. Europe]. Paris, [1700-1743]. In-folio (55,4 x 40,5 cm).
45 cartes sur double pages dont 2 cartes en deux feuilles. Reliées dans un portefeuille de maroquin rouge à grand rabat de l'époque, avec lacets de tissu, dos lisse orné de roulettes et fleurons dorés, titre doré, triple filet doré en encadrement sur les plats, roulette dorée en encadrement sur les contreplats, tranches dorées.
Atlas composite réunissant 45 cartes françaises du XVIII e siècle illustrant l’Europe :
20 cartes de Robert de Vaugondy d'après Sanson publiées à Paris entre 1730 et 1745, principalement chez le Sr. Robert, quai de l’Horloge, comprenant une Mappemonde (1743), les cartes de l’Europe (1738), de l’Asie (1739), de l’Afrique (1741), du Nouveau Continent ou l’Amérique (1740) montrant la Californie comme une île, de la France (1741), ainsi que de nombreuses cartes régionales : La Lorraine (1740), l’Empire d’Allemagne (1745), l’Italie (1743), la Corse et la Sardaigne (1731), et plusieurs cartes ecclésiastiques de Metz, Toul et Verdun.
15 cartes de Guillaume Delisle publiées à Paris entre 1703 et 1717 dont la carte de Suisse (1713), des cartes du cours du Rhin, Flandre, Artois, Brabant, Hainaut, Danemark, Moscovie (en deux feuilles), Hongrie, Grèce, Sicile, et les Couronnes du Nord dédiées à Charles XII de Suède (en deux feuilles).
9 cartes de Jaillot publiées entre 1700 et 1728, comprenant 8 cartes de Hubert Jaillot illustrant la Lorraine, la Provence, le Dauphiné, les États de la Couronne de Pologne, les Provinces des Pays-Bas, les Îles Britanniques, l’Espagne et une carte des Îles de Malte, de Goze et du Cuming par B. Antoine Jaillot. Une carte d’une partie du diocèse et archevêché de Cologne par Nicolas Sanson publié à Paris chez P. Mariette en 1703. Belle reliure en beau maroquin souple de l'époque malgré une restauration très discrète en tête de mors supérieur, lacets remplacés, quelques petites taches.
Petits défauts marginaux sur certaines cartes dont mouillures et restaurations très discrètes, la dernière carte légèrement oxydée, 3 cartes légèrement froissées, très légères salissures.
4 000 - 5 000 €
ROUSSEAU, Jean-Jacques.
L’Emile ou de l’Éducation.
À Amsterdam, chez Jean Néaulme, 1762.
4 volumes au format in-12. Titres en rouge et noir, illustré de 3 frontispices gravés en noir non signés, d’après Eisen.
Demi basane fauve marbrée à petits coins de l’époque, dos lisse souligné de filets dorés, pièce de tomaison ovale et de maroquin rouge orné pour le titre doré, gardes de vergé azuré. Il existe plusieurs éditions et contrefaçons d’Emile en 1762. Selon Tchemerzine, l’édition originale, en format in-12 ou in-8, bien que portant l’adresse de Néaulme à Amsterdam, est imprimée à Paris pour Duchesne.
Frottement de la reliure dus à l’usage (dos), coins fatigués, quelques piqûres.
300 - 500 €
358
ROUSSEAU, Jean-Jacques.
L’EMILE, ou de l’éducation.
Londres, s.d.
4 volumes au format in-16. Sur vergé azuré.
Maroquin citron du XIXe, dos à nerfs soulignés de filets à froid, pièce de titre de basane verte, titre et tomaison dorés, tranches dorées, dentelles dorées aux contreplats.
Ornée de 9 ravissantes figures gravées en noir dont un frontispice par Marillier, Ingouf, Macret…
Légères rousseurs disséminées et maroquin quelque peu terni, néanmoins très bel exemplaire.
200 - 300 €

360
[SACRE DE LOUIS XV]. DULIN, Pierre (d’après).
Le Sacre de Louis XV, Roy de France et de Navarre, dans l’Eglise de Reims, le Dimanche XXV Octobre MDCCXXII. [Paris], [Imprimerie Royale], [Antoine Danchet], (1731). Grand in-folio. 72 planches gravées en noir, sur vergé fort.
Maroquin marine strictement de l’époque, à décor rocaille doré de larges bordures - réalisé avec un jeu des plaques ornementales dites “du Sacre” gravées spécialement - à motif végétal (acanthes, lauriers, palmes et fleurons) avec pour chaque une fleur de lys et palmes au centre, fleurs de lys et chiffre royal (double L) dans une couronne de palmes en écoinçons, bordure dorée d’une roulette de fleurs de lys et boucles, armes dorées poussées au centre, dos à 9 nerfs orné, entrenerfs au chiffre royal couronné autour d’une fleur de lys et en écoinçons, roulette à motif héraldique et palme en tête et queue, tranches dorées, triple filet doré sur les coupes, roulette dorée de fleur de lys sur les contregardes, gardes de papier marbré de type feuille de chêne caillouté et vernissé avec raccords du relieur pour la dimension.
Livre entièrement gravé.
Ouvrage commémoratif officiel, sans mention d’imprimeur, ni date.
Dans Le Mercure de France on apprend, en avril 1732, qu’il fut présenté à Louis XV seulement en décembre 1731, retard dû aux difficultés techniques inhérentes à un tel projet éditorial ambitieux et aux atermoiements de paiement des artistes sollicités. Exemplaire de présent aux grandes armes de France.
OHR, 2495, n°20.
Dans une splendide reliure signée par “Padeloup le Jeuneplace Sorbonne à Paris”.
Avec son étiquette dite de type A (avant sa nomination officielle comme relieur du Roi en 1733) au bas de la dernière planche. Padeloup aurait inauguré ses signatures de reliure avec cet ouvrage.
359
ROUSSEAU, Jean-Jacques.
ŒUVRES COMPLÈTES de JJ. Rousseau, citoyen de Genève. Nouvelle édition.
Paris, Chez Belin, Caille, Grégoire, Volland, 1793.
37 volumes au format petit in-8.
Brochés sous papier d’attente bleu de l’époque, étiquettes de titre imprimées au dos.
Édition illustrée de figures hors-texte d›après Mariller, gravées en noir en taille-douce par Dambrun, De Ghendt, De Launay, De Longiez, Halbou, Macret, Ponce et Trière ; planches dépliantes de musique gravée.
Exemplaire à la forme et à belles marges, resté tel que paru en attente d’une reliure.
Édition des Œuvres de Rousseau généralement considérée comme la plus complète et la plus charmante de l’époque, d’un format facile.
Cachet ex libris ancien au pochoir, encre noire, “E D” au titre.
Exemplaire endommagé par le temps : dos cassé sur des volumes, manques de papier à quelques couvertures, rousseurs disséminées, salissures.
800 - 1 000 €
Sans doute la plus belle reliure d’une des plus belles suites gravées qui pouvaient être envisagées pour l’époque.
Dit aussi Album du Sacre de Louis XV, il porte 72 feuilles gravées dont 9 planches dépliantes, 33 planches gravées avec texte et 30 planches de costumes.
Très beau titre gravé, suit un Avertissement sur 3 planches qui désigne Danchet comme rédacteur, un poème sur 2 planches dédié à la religion.
Grands tableaux sur double page représentant les différents moments du sacre, depuis le lever du roi jusqu’au festin royal, accompagné pour chaque de 2 à 3 feuillets de description et d’une explication des figures allégoriques répondant au tableau.
Puis les 30 planches des costumes, ceux du roi au cours de la journée et des principaux personnages ayant participé ou assisté au sacre, et un feuillet double de table.
Les planches, les cartouches, vignettes et bordures pour la plupart dessinées par Pierre Dulin (1669-1748), peintre ordinaire du roi, ont été gravées par Audran, Beauvais, Cochin père, Desplaces, Duchange, Dupuis, Larmessin, Tardieu, Edelinck, Chereau, Drevet, Haussard et Petit.
«Magnifique volume», Cohen, 917-918. Brunet, V, 19-20. Truffé in fine de 3 gravures au format in-folio en noir (en feuilles) par Crepy, à Paris, (1775), éditées à l’occasion du Sacre de Louis XVI : Le Magnifique Portail de l’Eglise cathédrale de Nôtre D.e de Reims (grande vue gravée de la façade de la cathédrale lors de l’entrée royale), Première (et Deuxième) Représentation de la Cérémonie du Sacre du Roy Louis XV(I) dans l’Eglise de Reims le XI. Juin MDCCLXXV (scènes intérieures et protocole).
Exemplaire malheureusement atteint par l’humidité avec de la moisissure à la reliure, maroquin fendu, sans manque, mais petit déplacement au niveau du mors du plat inférieur, les mors intérieurs un peu écartés avec de l’humidité aux plis, quelques taches d’humidité plutôt latérales aux ff.
2 000 - 3 000 €

SADE, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)
Justine ou les malheurs de la vertu.
En Hollande [Paris], Chez les Libraires associés [Girouard], 1791. 2 tomes réunis en un volume au format in-12. (4)-339 pp. et (3)-228 pp. Complet des faux-titre et titres pour chaque partie, frontispice gravé en noir au tome I. Vignette maçonnique de bois gravé au titre.
Basane fauve finement mouchetée moderne, habilement réalisée dans le style de l’époque, dos lisse orné de compartiments de filets dorés, pièce de titre de maroquin rouge, titre doré, frise dorée sur les coupes, tranches rouges, doublures et gardes de papier marbré de type coquille.
Premier livre imprimé du Marquis de Sade, roman clé de la philosophie sadienne. Publié anonymement un an après sa libération de la Bastille consécutive à l’abolition des lettres de cachet par la Révolution, à partir de son conte manuscrit rédigé en prison, les Infortunes de la Vertu
Complet des rarissimes Avis de l’Editeur et Explication de l’estampe, après le titre.
De la même année que l’originale et présenté parfois comme le princeps lui-même.
Ce tirage est la première réimpression parue quasi concomitamment du princeps. Les variations subtiles et parfois mal connues peuvent rendre les confusions possibles. Girouard fut le tout premier éditeur du marquis, commençant les tirages d’Aline et Valcour aux côtés du Justine , il sera exécuté par le Tribunal révolutionnaire. Frontispice allégorique signé (biffé) gravé par G. Texier pour ce tirage, d’après le peintre néo-classique et révolutionnaire Philippe Chéry (comme pour l’autre frontispice de 1791). Il représente la Vertu prise entre la Luxure et l’Irréligion et est réalisé en miroir de l’autre frontispice, les figures sont donc inversées. Dédié à sa « Bonne amie » sur un texte de 3 pp., en réalité sa maîtresse, Marie-Constance Quesnet.
Un seul exemplaire au CCFr (BnF). Notre ouvrage possède avant toute chose le caractère propre aux originaux de Sade : leur extrême rareté. Dispersés ou détruits par la censure, publiés anonymement ou « sous le manteau », malgré leur succès éditorial d’alors, on ne trouve que très rarement les exemplaires de l’époque, à plus forte raison complets ou intègres. « Justine scandalise, certes, mais surtout elle effraie. Sa publication provoqua la panique… » (Maurice Lever). Comme la plupart des romans de Sade, Justine est un texte d’une grande violence, laquelle se manifeste sous la forme d’une force “fondamentalement brute” ; son succès et ses évolutions érotico-philosophiques conduisant en 1801 à l’arrestation sans jugement de Sade et son internement à vie à Charenton. Pia, L’Enfer, 388. Gay-Lemonnyer, II, 752. Une page (f.4, le début de l’avis de l’éditeur) restaurée, peut-être suite à un morceau gratté ou arraché avec reconstitution amateur mais assez discrète du texte sur une bande d’environ 1 x 5 cm. Quelques brunissures et tâches du temps mais exemplaire resté assez frais.
362
SENAULT, Louis.
Heures nouvelles tirées de Sainte écriture.
À Paris, chez l’auteur, [ca. 1770]. In-8, [1] f. (titre), 260 pp., maroquin olive de l’époque, dos à 5 nerfs, titre doré, caissons ornés, doublure de soie moirée au contreplats et gardes, dorure sur tranches marbrées.
Charmant livre d’heures écrit et entièrement gravé au burin par Louis Senault. Texte avec des ornements calligraphiques ou floraux, des vignettes en tête, lettrines et culs-de-lampe.
Bel exemplaire bien relié.
Coiffes, coins et coupes très légèrement frottées.
150 - 200 €
363
SERMONS DE MESSIRE JEAN LOÜIS
DE FROMENTIERES EVEQUE D’AIRE.
Tome seconde. À Paris, chez Jean Couterot & Loüis Guérin, 1689. In-8, frontispice, [15] ff., 546-[21] pp.
Maroquin rouge aux armes du Louis de France, fils de Louis XV, dos à 5 nerfs, caissons richement ornés, titre et tomaison dorés, triple filet doré encadrant les plats avec 4 fleurs de lys en écoinçons, armes frappées au centre, roulette dorée sur les chasses, tranches dorées. Bel exemplaire relié aux armes du Dauphin Louis de France, fils de Louis XV.
500 - 600 €

PHILOSOPHIE DES LUMIÈRES. ROMAN EROTICO-LIBERTIN.
4 000 - 5 000 €

STRABON. CASAUBON, Isaac Strabonis Rerum Geographicarum Libri XVII. [Avec] Isaaci Casauboni Commentarius et Castigationes ad Lib. Strabonis Geograph. XVII. [Genève], excudebat Eusthius Vignon, 1587. 2 parties en 1 volume in-folio. [4] ff. dont le beau titre à portique gravé sur bois, la mappemonde dépliante, 602 pp. ; [1] f. Blanc ; [4] ff., dont le titre à portique gravé sur bois, 223 pp.
Vélin rigide ivoire à recouvrements de l’époque, dos à 4 nerfs, titre manuscrit, plats encadrés de roulettes noires et filets à froid avec fer au centre et initiales “*W*W*C*P*R*” sur le plat supérieur. Précieuse originale dans sa reliure du temps. Édition originale de première édition commentée de la Géographie de Strabon, établie par Isaac Casaubon et publiée à Genève par Eustache Vignon en 1587. Avec la traduction latine de l’humaniste et philologue allemand Guillaume Xylander
Elle est accompagnée de ses commentaires et corrections, présentés dans la seconde partie de l’ouvrage.
Texte bilingue en colonnes, en latin et en grec. Nombreuses annotations marginales anciennes.
Exemplaire bien complet de la carte des deux hémisphères. Elle comporte l’édition originale, exécutée en taille-douce en noir, de la mappemonde de Rumbold Mercator, Orbis Terrae Compendiosa Descriptio Quam ex Magna Universali Gerardi Mercatoris … reprise de celle de son père Gérard Mercator exécutée en 1569. Cette carte apparaît pour la première fois dans ce Strabon commenté par Casaubon ; ensuite dans les atlas de MercatorHondius et de Blaeu jusqu’en 1630 puis enfin dans l’atlas de Pieter van den Keere, d’après Blaeu, en 1630 et 1631 (Shirley, [157]).
Issac Casaubon (1559-1614) était un helléniste et érudit calviniste de Genève, il fut garde de la librairie royale sous Henri IV. Tache noire au premier plat et vélin qque peu sali. Des mouillures et taches, petite fente marginale sans gravité au niveau de la pliure de la carte, pp. 141-142 mal chiffrées 139-140.
5 000 - 7 000 €
365 LE TASSE.
La Secchia rapita, poema eroicomico di Alessandro Tassoni. In Parigi, Lorenzo Prault et Pietro Durand, 1766. 2 volumes au format in-8.
Maroquin bleu nuit du XIXe, dos à nerfs orné de caissons fleuronnés dorés, nerfs soulignés de pointillés, titre doré, triple filet doré en encadrement sur les plats, guirlande et roulettes dorées aux contreplats, tranches dorées, gardes de papier de type peigné. Bel exemplaire très pur, imprimé sur vergé azuré et relié dans un très beau maroquin signé Reymann . Édition parisienne éditée en italien.
Illustrée de belles épreuves en noir en premier tirage : 2 titres gravés, chacun avec un fleuron différent, un frontispice, un portrait en médaillon par Gravelot, gravés par Le Roy, 12 figures par Gravelot gravées par Duclos, Née, Pasquier, Rousseau et Simonet, 12 entêtes par Gravelot, Le Roy, Marillier et Queverdo gravées par Le Roy et 12 culs-de-lampes par Huet et Marillier.
«Jolie édition bien illustrée qui forme le pendant exact de la Gerusalemme liberata de 1771» Cohen, 980-981.
POÉSIE du XVII e
300 - 400 €

THIBAULT D’ANVERS, Girard.
L’Académie de l’Espée de Girard Thibaust d’Anvers. Où se démonstrent par reigles mathématiques sur le fondement d’un cercle mystérieux la théorie et pratique des vrais et jusqu’à présent incognus secrets du maniement des armes à pied et à cheval. Leiden, [B. et A. Elzevier], 1628. 2 parties en un volume in-folio (54 x 40 cm). Eaux-fortes en noir.
Vélin rigide sur ais de bois estampé à froid de l’époque, dos à nerfs soulignés de filets à froid, titre manuscrit ancien, plats ornés d’un double encadrement à froid et estampé d’un grand motif central. Ouvrage en deux parties, illustré d’un frontispice, un portrait de Thibaut gravé d’après David Bailly formant second frontispice, 9 planches aux grandes armes des rois et princes ayant patronné l’ouvrage et 46 grandes eaux-fortes en noir (I-XXXIII, partie 1 ; I-XIII, partie 2) dont 45 sur double page, dessinées et gravées sur cuivre par de nombreux artistes flamands et néerlandais de l’époque dont Crispin de Passe, Bolswort, Borch, Scheltus, Wilhem Jacobi, Lastman, Andreas Stockins, Matham… Édition originale de l’un des plus somptueux ouvrages jamais publiés sur l’escrime, et le plus richement illustré des Elzevier dans une reliure de l’époque.
Dans son Académie de l’épée, le maître d’armes anversois Gérard Thibault y développe une méthode inspirée de l’école espagnole, réputée complexe et peu répandue dans nos régions. Il décéda avant la publication de son œuvre magistrale. Avec le titre gravé à figures par Schelte Adams Bolswert. Chaque grande planche est accompagnée d’un texte sur deux colonnes d’une typographie élégante imprimée sur papier fort en grands et beaux caractères.
« Les gravures de ce monument bibliographique sont remarquables, tant par les ornements et les détails que par les poses et les costumes. Le texte même, au point de vue de l’impression, est une curiosité ». Vigeant, Escrime ancienne et moderne, 125-127. Comme pour la quasi totalité des exemplaires connus, le feuillet mentionnant les Elzevier et l’Avertissement au lecteur est absent. Seuls deux exemplaires le possèdent : Bibliothèque de Versailles et celui cité par Rahir. On peut y lire l’inscription : “A Leyde, - Imprimé en la typographie des Elzeviers, - Au moys d’Aoust, l’an cIc Ic c xxx” (Willems, 79-80).
Rahir 273. Willems, 302, 79-80. RENAISSANCE. ESCRIME.
Des taches, griffures et petits défauts à la reliure, rétractation de la peau, un petit trou au second plat. Dos quelque peu noirci. Rousseurs présentes, une planche bien restaurée (déchirure à la 3e des planches aux armes), légère oxydation ou salissures des marges de quelques planches notamment celles laissées à la forme.
5 000 - 7 000 €

367
VERNET, Carle et Horace. LEVACHEZ.
Recueil de Chevaux de tous genres dessinés par Carle et Horace
Vernet et gravés par Levachez. À Paris, Chez l’éditeur, 1807. In-folio oblong (35,4 x 52 cm). Titre gravé avec vignette en coloris, 54 planches en eaux-fortes et aquatintes titrées imprimées en noir et mises en couleurs à l’époque. Cartonnage rose marbré de l’époque, dos lisse, pièce de titre verte.
Cachet autographe de l’éditeur au verso du titre.
Première de couverture imprimée sur papier bleu conservée.
Très belle suite de figures équestres gravées.
54 planches toutes numérotées (2 planches différentes numérotées 8 dont 1 corrigée “20” au crayon), titrées en français et anglais au bas des illustrations.
Estampes consacrées à l’art militaire, à la chasse ou aux courses.
Comme pour de nombreuses suites gravées anciennes le nombre de planches par exemplaire varie, certains comprennent 36, 48 ou 55 planches. C’est donc un titre sans nombre standardisé dont notre exemplaire peut-être considéré comme des plus complets.
Provenance : Ex-libris Henri Gallice (1853-1930), encyclopédiste et figure de la culture viticole champenoise.
« Cet album, infiniment rare, surtout en couleurs, est une des plus belles productions de Carle et Horace Vernet [...] Il est à peu près impossible de trouver aujourd’hui une série complète en couleurs, les marchands d’estampes et les amateurs s’étant chargés de dépecer les exemplaires» (Thiébaud).
Mennessier de La Lance, II, 617-618.
Plats et dos passés, coupes et coins frottés, rousseurs disséminées, pl. 51 restaurée dans la marge latérale droite, pl. 51-54 déreliées.
3 000 - 5 000 €


Carle VERNET. DUPLESSI-BERTAUX.
Tableaux Historiques des campagnes d’Italie depuis l’an IV jusqu’à la Bataille de Marengo Paris, Chez Auber, 1806. In-folio. (4)-X-138-(1)-63-(1) pp., 26 vues gravées en noir dont une dépliante, un portrait équestre et 2 vignettes en manière noire et une grande carte dépliante gravée.
Demi-veau fauve à coins postérieur fait à l’imitation, dos lisse orné de triple filets dorés, pièce de titre de maroquin rouge ancienne reprise sur une probable reliure d’origine avec titre doré et datée 1805, plats de papier moucheté.
Premier tirage sur beau papier fort, à grandes marges. Ouvrage de référence sur les campagnes napoléoniennes (opérations de l’Armée d’Orient et l’Armée d’Italie jusque’à la paix de Prestbourg) magnifiquement imprimé notamment par Didot, orné de grandes eaux-fortes en noir d’après les dessins fait sur les lieux des événements par Carle Vernet et exécutées principalement par Duplessi-Bertaux.
Typique des vues topographiques de campagne, il constitue pour partie le pendant du Bagetti, publié un peu plus tard au XIXe, dans les ouvrages gravés sur la Campagne d’Italie.
Selon Barbier, le texte pourrait être de Pierre-Auguste-Marie Miger. Complet du grand portrait équestre Napoléon Le Grand gravé par Simon d’après Vernet, de la carte d’Italie dépliante et des portraits en tondo de l’Empereur et Joséphine, en manière noire. Grand bandeau gravé par Roger, La France reconnaissante, proclame Napoléon Ier empereur des Français. Comprend, dans la pagination : Précis historique de l’Expédition d’Egypte , pp. (1)-122-127 et Cérémonies du Sacre et du couronnement de sa majesté impériale Napoléon-Le-Grand / Fête qui ont lieu à Paris le II frimaire An XIII. (2)-pp.130-138
Suivi de :
Précis historique de la campagne d’Allemagne avec les Bulletins grande armée (1)-63-(1) pp. avec une gravure dépliante, Bataille d’Austerlitz.1805, gravée par Bosq d’après Vernet.
La Carte d’Italie pour servir à l’Histoire des Campagnes de Napoléon le Grand Empereur des Français et Roi d’Italie. Par Lorrain, ingénieur géographe, exécutée par Louvet et Dien, est finement mise en coloris aux bordures et frontières.
Ex libris ancien à la plume (première garde), daté de 1851, peut-être en autrichien ou apparait le nom d’Alois Hauptmann et une mention du « Carolino Augusteum » aujourd’hui le musée de Salzbourg.
Reliure légèrement frottée, premier mors intérieur légèrement fendu. Serpentes oxydées ou avec décharges. Des rousseurs, souvent latérales, qque salissures d’usage et taches en coins de ff.
600 - 800 €
369

VIRGILE. MELANCHTON, Ph. SOLIS, Virgil. P. Virgilii Maronis Opera: D. Philippi Melanchthonis Scholijs illustrata: Accesserunt & Christophori Hegendorphini in Georgica, & in omina Virgilij opera ex Stephani Doleti de Lingua Commentariis Annotatiunculae, quae uicom protixi
Commentarij supplere possunt ; Item Rerum & verborum Index Francofurti (Francfort-sur-le-Main), Per Davidem Zephelium (David Zöpfel), 5 aout 1559.
In-4 au format petit in-12. (6)-766 pp., 16 ff. d’index et colophon, 18 gravures in-texte. Petite édition latine en lettres rondes. Colophon : Francofurti, per Da-videm Zephelium, Anno Salutis hu-mane M.D.LIX. mense Augusto.
Avec 18 bois gravés en noir, certains avec une mise en couleurs monochrome et succinte de l’époque de type “allemand”, dont le titre orné d’une grande marque typographique à la sphère et aux 3 figures (discrète mise en couleurs monochrome de la même époque).
Petites lettrines gravées, au crible ou à figures.
Vélin teinté et estampé de l’époque, reliure très probablement allemande avec supra libros “H K V” et date 1567 estampés en noir au premier plat, dos à 3 nerfs compartimenté à froid, plats estampés avec encadrements de motifs floraux alternés de profils des grands humanistes en vignettes et de triple filets, motif central avec 5 glands estampés, fermoirs métalliques.
Édition illustrée du XVI e siècle particulièrement rare, dans son vélin estampé de l’époque.
Très joli cycle iconographique de Virgile illustré d’une des toutes premières éditions latines ornées.
Aucun exemplaire au CCFr et une seule entrée au WorldCat. Édition humaniste des œuvres complètes de Virgile, commentées par Philipp Melanchthon (1497-1560) - humaniste, professeur à l’université de Wittenberg, qui adhère tôt à la Réforme devenant ami et premier collaborateur de Luther - et préparées par Christoph Hegendorph (1500-1540). Ce type de publication témoigne de la volonté protestante d’utiliser les textes d’auteurs antiques enrichis de commentaires moraux et pédagogiques afin de diffuser leurs idées, les remarquables illustrations vivantes participant à l’attrait de la publication.
Notre titre est orné de bois gravés par Virgil Solis (1514-1562), célèbre dessinateur et graveur allemand de Nuremberg, qui orne nombre d’ouvrages classiques et bibliques à cette période. Ses compositions fouillées, vives et narratives, bien exécutées, donnèrent un souffle nouveau à l’iconographie virgilienne et furent largement diffusées dans l’Europe réformée.
Graesse, Trésor de livres rares et précieux, VIII, 403. Brunet, V, 1305. Ex libris à la plume de l’époque dont “Joannes…”, non identifiés, daté 1561, sur la première garde.
De discrètes usures et salissures sur l’ensemble de l’ouvrage. Velin qque peu noirci. Quelques traces latérales de mouillures et petits défauts d’oxydation aux feuillets mais bon exemplaire dans l’ensemble. Un fermoir manquant.
1 500 - 2 000 €


370
370
VOGHERA, Giovanni
Illustratione dell’Arco della Pace in Milano. […] Dedicato a Sua Eccellenza il Sig. Conte Francesco di Hartig, Governatore della Lombardia. Milano, Architetto Ingegnere Voghera, 1838. Grand in-folio oblong.
Maroquin vert impérial de l’époque, large guirlande dorée encadrée d’un filet doré et d’une roulette dorés de même motif géométrique à double losange doré souligné de roulettes à froid et d’une roulette dorée le tout encadré d’un filet doré, grandes armes dorées de Ferdinand Ier au centre, dentelle dorée aux contreplats. Titre entièrement gravé, (1) p. de dédicace, 4 pp. de texte et 28 planches lithographiées en noir. Première édition de cet album, dans un beau maroquin italien aux armes de Ferdinand Ier, Empereur d’Autriche, Roi de Lombardie-Vénétie.
Ferdinand I er (1793-1875) est couronné empereur d’Autriche l’année de l’inauguration de l’Arco della Pace et de la publication de l’ouvrage, en 1838. Magnifique ouvrage décrivant l’édifice à Milan, Ce grand arc néo-classique, en bois à l’origine, fut édifié par l’architecte italien Luigi Cagnola pour honorer Eugène de Beauharnais en 1807 : Napoléon venait de l’investir prince de Venise , le déclarer son fils adoptif et héritier présomptif de la couronne d’Italie, alors même que naissait son premier enfant avec Augusta-Amélie de Bavière.
Inachevée à la chute de l’Empire, sa construction reprend sous François I d’Autriche qui dédie l’arc à la Paix des grandes puissances européennes en 1815. L’ouvrage sera achevé en 1838, terminé par les architectes Francesco Londonio et Francesco Peverelli en 1833.
Très belles vues dont une perspective en clair-obscur, des coupes transversales et bas-reliefs, des détails architecturaux et sculpturaux…
Légers frottements au dos et coins, coiffe supérieure accidentée, marque de pliure aux planches, très légères rousseurs, une charnière fendue sur 1 cm mais bon exemplaire.
2 000 - 3 000 €
371 VOLTAIRE.
Romans et contes.
A Bouillon, aux dépens de la Société Typographique, 1778. 3 volumes in-8 (19,6 x 12,1 cm). VI-204 pp., 17 pl. dont frontispice ; VIII-320 pp., 20 pl. dont frontispice et [2] ff., 236-102 pp., 21 pl. dont frontispice,
Maroquin rouge du XIXe, dos à 5 nerfs saillants, auteur, titre, lieu et date dorés, caissons richement ornés, triple filet doré encadrant les plats, dentelle sur les chasses, tranches dorées. [Hardy].
Première édition illustrée. Bel exemplaire d’un des plus beaux recueils de romans et contes de Voltaire, illustré par Monnet, Moreau le Jeune et Marillier, dans un élégant maroquin signé Hardy.
Il se compose de trois volumes, chacun illustré d’un frontispice (dont le portrait de Voltaire gravé par Cathelin d’après Quentin de La Tour) et de 55 planches gravées sur cuivre en noir par Baqouy, Châtelain, Deny, Dambrun, Patas et autres, d’après les dessins de Monnet, Moreau le Jeune et Marillier, soit 58 planches au total. Le texte est orné de nombreuses vignettes, culs-de-lampe et vignettes en tête.
Cohen, 1038. Bengesco, I, 1522.
Taches discrètes sur les plats, petits frottement aux coins.
600 - 800 €
372 [VOLTAIRE].
Histoire de Charles XII, roi de Suède.
Basle, Christophe Revis, [continué à Rouen par Jore], 1731. 2 volumes in-12. IV-335 pp. et [2] ff., 363 pp.
Maroquin rouge du XIXe, dos à 5 nerfs, titre et tomaison dorés, caissons encadrés d’un double filet doré avec un petit fer central, encadrement de filets dorés, fleuron angulaire, roulette dorée sur les chasses, tranches dorées.
Édition originale dans une reliure signée de Lortic (signé à froid en pied de dos).
L’impression de Charles XII débuta à Paris vers la fin de 1730.
Voltaire avait obtenu de son ami Chauvelin, Garde des sceaux chargé des affaires de la librairie, un privilège d’impression ; mais celui-ci lui fut retiré, le pouvoir craignant de déplaire au Roi de Pologne, que l’auteur avait dépeint avec une franchise jugée excessive. L’impression fut suspendue et la première partie de l’ouvrage saisie.
Grâce à Cideville, Voltaire entra alors en relation avec l’imprimeur Jore, qui fit paraître l’ouvrage clandestinement à Rouen en 1731, sous adresse fictive, l’auteur surveillant lui-même l’impression.
Bengesco, I, 1257.
Petites taches sur les plats, très légères rousseurs éparses dans les marges, sans les feuillets d’errata qui manquent parfois.
500 - 700 €

373 LIVRE DE FÊTES.
WEIS, Jean.
Représentation des fêtes données par la ville de Strasbourg pour la Convalescence du Roi, à l’arrivée et pendant le séjour de Sa Majesté en cette Ville. Inventé, dessiné et dirigé par J.M. Weis, graveur de la ville de Strasbourg. Paris, Laurent Aubert, [1745]. In-plano.
Maroquin rouge strictement de l’époque aux armes dorées poussées au centre des plats, dos à nerfs orné de caissons fleurdelisés dorés, guirlande et dentelle dorées en encadrement sur les plats, armes dorées en écoinçons, roulette dorée aux contreplats, tranches dorées, gardes de papier marbré de type coquille caillouté avec raccords du relieur pour la dimension.
Originale et unique édition ancienne de ce superbe livre publié par la ville de Strasbourg pour commémorer les fêtes qu’elle offrit à Louis XV, du 5 ou 10 octobre 1744, dans le contexte de la guerre contre les Flandres et suite à la célèbre “maladie de Metz” ou le roi crut mourir et dont il se rétablit presque miraculeusement. Entièrement gravé, il est un des plus beaux livres de fêtes français qui soit et un des plus beaux livres sur Strasbourg. Il constitua à l’époque une entreprise ruineuse.
Aux grandes armes du roi Louis XV poussées au centre des plats.
OHR 2495, n° 10.
Dans un maroquin signé de Padeloup.
Reliure réalisée par Antoine-Michel Padeloup (1685-1758) dit le Jeune, avec son étiquette de type B (consécutive à sa nomination officielle comme relieur du Roi en 1733), collée au bas de la page de titre.
Les armes dorées en écoinçons, reprises au titre gravé, sont celles de la ville de “Strasbourg libre d’Empire”, une des anciennes représentations variant sensiblement de celle connue.
L’ouvrage est orné d’un titre gravé à encadrement par Marvye d’après le Parmentier, du grand portrait équestre de Louis XV gravé par J. G. Wille d’après Parrocel, de 11 planches doubles dessinées par Weis et gravées par Le Parmentier ou Le Bas, de deux jolies vignettes en tête et de 20 pages de texte gravé avec encadrement rocaille et fleurons variés. La planche 10 gravée par Weis. Le texte entièrement gravé par Le Parmentier.
Petites usures et taches à la reliure, une épidermure légère au premier plat, petits frottements au second. Légères oxydations au papier.
1 000 - 1 500 €
PROVENANCE
Bibliothèque de Edouard-Désiré Massicot (1845-1903) “globe trotter Bibliomane”, négociant orléanais impliqué dans le développement de la Champagne et son rayonnement viticole, avec son ex libris au planisphère à la première garde.
375
LOT VARIA.
- LEBESSADE , Léon de. Les Ruelles du XVIIIe siècle. Paris, Edouard Rouveyre, 1879. 2 volumes in-8, demi-maroquin bordeaux à coins. Titres gravés et deux frontispices à l’eau forte par Mongin. Tirage limité. Ex. no. 327 sur vergé de Hollande.Recueil de curiosités, du langage au commerce des grains et plus particulièrement sur les femmes
- WEKRELIN (J.-B.). Chansons populaires des provinces de France... Paris, Bourdilliat et cie, 1860. In-4, demi maroquin bleu à coins d’époque.
- LALAUZE - LE SAGE. Le Diable boiteux... Tome Second. Paris, Lib. des Bibliophiles, 1880. In-8, demi-maroquin vert à coins.
- PREVOST (l’abbé). Suite de figures pour les œuvres choisies. In-8, demi-maroquin rouge à coins.
- Bibliothèque de M. René Descamps-Scrive... Première partie. Paris, L. Carteret, 1925. In-4 broché de l’éditeur. Soit 4 ouvrages en 5 volumes, dont des incomplets. En l’état.
150 - 200 €
376
ELZEVIER. Lot de 2 titres
RÉGNIER. Les Satyres. Leiden, chez Jean et Daniel Elzevier, 1652. 202 pp. Maroquin rouge in-18, ex libris ancien au titre à la plume.
Elzevier 1643. “Histoire sacrée”. Veau citron XIXe dos à nerfs, caissons et filets dorés, roulette et filet dorés en encadrement sur les plats, armes dorées poussées au centre, tranches dorées, filet doré sur les coupes.
100 - 150 €
377
LOT de 9 galanteries du XVIII e avec illustrations gravées. Soit 9 volumes dans des reliures postérieures et formats divers :
- LONGUS - AMYOT, Jacques. Les amours pastorales de Daphnis et Chloé… A Lille, chez C. F. J. Lehoucq, 1792. Sur papier vergé azur, 30 planches dont un frontispice.
- LA HARPE. Tangu et Flémme, poëme en IV Chant. Paris, chez Pissot, 1780. Demi-maroquin bleue. Comporte une page de titre gravé et 4 planches.
- Le Pot-Pourri, épître à qui on voudra suivie d’une autre épître. par l’auteur de Zélis au Bain. A Geneve et se vend À Paris, chez Sébastien Jorry, 1764. Illustré, d’un frontispice et une planche gravée sur cuivre par N. Le Mire et De Longueil d’après Ch. Eisen.
- VOLTAIRE. La Pucelle de Paris, poème en douze chants et en vers. À Londres, 1776. Demi-percaline bleue à coins.
- BILDERBECK (Baron de). Cyan roman grec. A Neuwied chez la Société Typographique, 1790.
- FENOUILLOT DE FALBAIRE. L’Honnête Criminel, drame en cinq actes & en vers. À Amsterdam et se trouve à Paris, chez Merlin, 1767. Illustré de 5 planches gravées d’après H. Gravelot.
- DUCLOS. Les confessions du Comte de ***. Premiere Partie. Huitieme Édition. À Londres et se trouve à Paris, chez Costard, 1776. Demi veau fauve
- Journée de l’Amour ou heures de Cythere. A Gnide, 1776. 4 planches.
378
MERCIER, Louis-Sébastien.
Lettres de Dulis à son ami. 1776. Réunion de 2 éditions de Lettres de Dulis par Mercier, une édition originale et une illustrée en sanguine.
- MERCIER, Louis-Sébastien. Lettres de Dulis à son ami. À Londres et se trouve À Paris, chez la Veuve Duchesne, 1776. In-8, 34 pp. Illustration à pleine page et cul-de-lampe en sanguine gravé d’après G. de S. Aubin (dernière feuille restaurée dans la marge latérale).
- MERCIER, Louis-Sébastien. Lettres de Dulis à son ami. À Londres et se trouve à Paris, chez Le Jay, 1776. 1 planche gravée par De Longueil d’après J. M. Moreau, une en tête et un cul-de-lampe. (marge latérale de titre et dernière feuille courte).
150 - 200 €
379
LOT PIÉTÉ. Office de la semaine S ainte.
Deux éditions illustrées de 1698 et 1730, reliées en maroquin de l’époque :
- L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE en latin et en françois selon Missel… À Paris, chez la Veuve Delaulne, 1730.
- L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE en latin et en françois selon Missel… À Paris, chez Frederic Leonard, 1730. Reliure remontée en maroquin vert. “M lle Joséphine Busson, 1820” (manuscrit sur un feuillet blanc apres la première page de garde).
150 - 200 €

- Adonis. À Londres et se trouve à Paris, chez Musier fils, 1775. Frontispice et une planche gravée par N. Ponce d’apres C. Eisen. CURIOSA. LIBERTINS DU XVIII e
300 - 500 €
380
LOT Livres de Piété.
Très beaux missels et paroissiens du XIXe au format in 16 carré orné de chromolithographies.
- Missel romain Limoges in 18 carré jolie reliure à petits fers de maroquin fauve maroquin
- Petit missel illustré avec croix argent niéllée insérée dans un maroquin grenat avec fermoirs, gardes soie bleue. Paris, Curmer 1865 .
- Paroissien romain Alph Giroux, gardes soie bleue, repro de tirage photo, tranches dorées ciselées, chiffre niélé et fleurs de lys en écoinçons.
100 - 120 €
On joint : Paroissien romain. in-18, 4 volumes reliés sous emboitage.
381
LOT Poésie et versification XVIII e XIX e Formats et reliures variées:
- DESHOULIÈRES (M e. et M lle)) Oeuvres de. Deshouliéres. Nouvelle édition. À Paris, chez Prault fils, 1767. 2 vol. in-12, maroquin grenat à long grain.
- Aminta favola boschereccia di Torquato Tasso. Parigi, Apresso Ant. Aug. Renouard, IX-1800. In-12, demi-maroquin rouge.
- BITAUBÉ. Joseph, poème en neuf chants. A Geneve, 1777. 2 vol. in-12 en format in-18 (11,7 x 6 cm), pleine basane fauve.
- CREBILLON. Oeuvres. Paris, Stereotype d’Herhan de l’Imprimerie de Mame Freres, 1811. 3 vol. in-12, pleine basane marbrée. Soit 4 ouvrages en 8 volumes.
200 - 300 €
382
LOT Livres de piété en maroquins aux petits fers du XVIII e
Quinzaine de Pasques avec de très belles plaques peut-être de Derôme ou suiveurs.
In-12 - 1752 et in-16 - 1768 tranches dorées etc
Un paroissien Poitiers 1790 au nom de M de Pain poussé en lettres dorées. Dérelié ou déboité ex libris ancien à la plume de poitiers
Usures d’usages
150 - 200 €

383
DORAT, Claude-Joseph.
Lot de 3 titres dans des reliures postérieures ou modernes.
Bons exemplaires.
Claude-Joseph Dorat, dit le « chevalier Dorat » (1734-1780), est un poète, dramaturge et romancier français.
- Lettres d’une chanoinesse de Lisbonne à Melcour, officier françois, précédées de quelques réflexions. La Haye, Paris, Lambert Jorry, Delalain, 1770. Demi-maroquin lie de vin à coins du XIXe, souligné d’un double filet doré, titre doré, tête dorée. A grandes marges. Avec une figure, une vignette et un cul-de-lampe par Eisen, gravés par Massard.Bel exemplaire sur grand papier.
- Regulus et la feinte par Amour. dédiées à Madame la Dauphine. Figures dessinées et gravées par Marillier. Petit in-8. Bradel demi-percaline grise moderne, 158 pp., couverture dominotée de l’époque conservée.
- Regulus et la feinte par Amour. PAris, 1765. In-8? bradel percaline fauve moderne. 82 pp. Quelques discrets défauts d’usure et quelques taches.
100 - 150 €
385 LA FONTAINE.
Lot de 2 éditions anciennes illustrées des Contes et nouvelles en vers.
- À Paris, Chalon, An 2 Reliure postérieure rouge In-12, demi chagrin rouge du XIXe, dos lisse orné de larges filets à froid et double filets dorés, titre et tomaison dorés. Gravures en noir,.Avec le portrait frontispice. Suites de figures dites “des Fermiers généraux”. Quelques rousseurs et frottements.
- Amsterdam, 1764.
In 12, demi maroquin rouge à coins du XIXe, dos à nerfs orné, double filet doré sur les plats, Avec le portrait-frontispice. Bel exemplaire.
500 - 600 €
384
LOT de romances et livres pour dames début XIX e Dans leurs reliures de l’époque. Formats petits in-16.
- La Minerve des Dames À Paris Le Fuel avec gravures mises en couleurs, sous serpentes. Reliure estampée romantique. Frontispice.
- Choix des contes moraux MARMONTEL Paris, 1817. 2 volumes, gravures en noir, maroquin à rouge à grain long . Des rousseurs.
- Le Souvenir des ménestrels À Paris, La Lyre moderne, 1821, dédié à Hoffman partitions et figures en noir, maroquin rouge à grain long.
- Le Souvenir des ménestrels À Paris, Mme Benoist, partitions et figures en noir, maroquin rouge à grain long.
100 - 150 €

386
ÉTRENNES. ALMANACHS.
XVIII e -début XIX e .
Lot de 16 volumes in-18 dont 3 aux armes :
- Almanach provincial du Poitou… À Poitiers, chez Jean Faulcon l’aîné, 1773.
- Almanach provincial du Poitou… À Poitiers, chez J. F. Faulcon & Francois Barbier, 1782.
- Le Calendrier de la cour tiré des Éphémérides… À Paris, de l’Imprimerie de Jean-Jacques et Collombat, 1759.
- Le Calendrier de la cour tiré des Éphémérides… À Paris, 1751.
- Le Calendrier de la cour tiré des Éphémérides… À Paris, de l’Imprimerie de Jean-Jacques et Collombat, 1759. Maroquin brun.
- Le Calendrier de la cour tiré des Éphémérides… À Paris, de l’Imprim. de J. Th. Hérissant, 1765.
- Le Calendrier de la cour tiré des Éphémérides… À Paris, de l’Imprimerie Hérissant, 1769.
- Le Calendrier de la cour tiré des Éphémérides… À Paris, de l’Imprimerie de Jean-Jacques et Collombat, 1762.
180 - 200 € 386
- Calendrier de la cour tiré des Éphémérides… À Paris, chez la Veuve Hérissant, 1782.
- Calendrier de la cour… À Paris, chez la Veuve Hérissant, 1822.
- Calendrier de la cour tiré des Éphémérides… À Paris, chez la Ve Hérissant, 1791.
- Le Désiré des français entraînés historiques et morales… À Paris, chez Janet, 1817.
- Le Désire des français étrennes… pour l’année 1837. À Paris, chez Louis Janet, 1837.
- Étrennes Mignones Curieuses et Utiles… À Paris, chez N. Crapart, 1785.
- Les finesses cousues de fil Blanc ou les Aventures Amoureuses Almanach… À Paris, chez Janet, [s.d. - vers 1797]
- Les veilles de la Chaumière ou les amusemens lyriques d’une famille aimable… À Paris, chez Janet, [s.d.]
400 - 500 €
387
LOT de suites gravées du XVIII e dont MOREAU LE JEUNE. En feuilles.
- MOREAU LE JEUNE. Lot de 18 gravures sur cuivre en feuilles, non reliées
Pour “Romans et Contes”
- MOREAU LE JEUNE. Lot de 44 gravures sur cuivre en feuilles, non reliées
- MOREAU LE JEUNE. Lot de 10 gravures sur cuivre en feuilles, non reliées
Pour “Henriade”
- MOREAU. Suite de 12 pl. en bistre, en feuilles, non reliées
Pour les fables de La Fontaine.
- Estampes destinées à orner l’édition in-octavo de M. de Voltaire… À Paris, chez Saugrain, [s.d.]. 4 pl. dont titre et dédicace.


388
388 APOLLINAIRE, Guillaume.
Tendre comme le souvenir.
Paris, NRF-Gallimard, 1956. Petit in-8. (5)-354-(1) pp.
Bradel papier à la cuve contemporain vernis, marbré de tons gris et orangé, plats mosaïqués de pièces de vergé teinté circulaires, pièces de titre et tomaison du même vergé teinté, titre doré tranches dorées, couverture et dos conservés.
Édition originale.
Exemplaire très pur dans une reliure contemporaine signée de Honnelaitre . Tirage de tête.
Un des 420 exemplaires sur vélin pur fil Lafuma-Navarre, numéroté 299.
Première impression de la correspondance passive d’Apollinaire depuis le front de la Guerre 14-18, entre avril 1915 et août 1916, adressée à sa fiancée Madeleine Pagès qu’il venait de rencontrer au début de son engagement pour la France.
Bord d’un seul f. très légèrement frotté mais exemplaire parfait. COLLECTION BLANCHE.
800 - 1 000 €
389
CHADEL. LA FONTAINE (Jean de).
Quelques fables de La Fontaine, illustrées par Jules Chadel. Préface de Albert Thibaudet. Paris, Les Cent Bibliophiles, 1927. Au format petit in-folio. [2] ff., XV-103-[2] pp., titre et texte en noir et sépia.
Maroquin vert, dos lisse, titre doré, grand bois gravé de l’artiste retravaillé en fond doré et encrage noir incrusté au plat supérieur (bois d’une des illustrations), deux impressions sur soie signées de Chadel insérées aux contreplats avec encadrement de triple filets dorés, gardes de crépon de soie vert et papier à la cuve, couverture conservée, le tout sous chemise demi-maroquin vert à rabats de même et étui assorti.
Tirage unique limité à 121 exemplaires, celui-ci, n° 29, nominatif pour Léon Comar.
Exceptionnel exemplaire dans un maroquin signé G. Gretté, successeur de Marius Michel.
Édition illustrée de 74 compositions du peintre Jules Chadel (18701941), gravées sur bois avec le concours de Germaine de Coster, et tirées en noir et bistre à la main, à Paris, suivant les méthodes japonaises par Yoshijiro Urushibara.
Bien complet de la liste publiée à l’occasion du dîner de la Société et indiquant les maquettes, dessins et suites qui ont été vendus. L’ouvrage comprend une suite sur Chine et un fac-similé de 3 pages de La Fontaine et .
Exemplaire enrichi, avec le bois monté dans la reliure, de 25 feuilles comportant des maquettes pour les pages illustrées du livre, avec des dessins aquarellés signés de Chadel, ainsi que deux impressions sur soie de planches, montées et signées aux contreplats, numérotées (2/10).
Reliés in fine :
-Plusieurs menus illustrés par Chadel des dîners de la Société de 1926 à 1928.
-Un texte de quelques ff. imprimés, par Ulrich Odin, collectionneur d’art asiatique, qui est une biographie de Chadel, format in-12. Dos de la chemise passé, dos du volume légèrement passé, petits et très discrets défauts.
JAPONISME. XYLOGRAVURE.
1 500 - 1 800 €
PROVENANCE
Léon Comar (1863-1932) était un entrepreneur français, spécialisé dans les produits pharmaceutiques, à l’origine du groupe ClinByla devenu Sanofi. Collectionneur d’objets d’art et d’estampes, bibliophile et premier président de la Société de la gravure sur bois originale, il prisait les illustrés modernes.

390
DALI. MILTON, John.
Paradis Perdu, Quatrième Chant.

391
FABRE, Henri.

Traduit par Pierre Messian. Paris, Les Bibliophiles de l’Automobile Club de France, 1974. Petit in-folio (37, 5 x 28,5 cm). 96 pp., 10 planches.
Sous chemise et étui en soie bleue de l’éditeur. Illustré de 10 pointes sèches originales gravées sur cuivre, par Salvador Dali.
Imprimées en couleurs à la poupée sur les presses à bras des Ateliers Rigal. Typographie à la main en Imprint corps 18.
Tirage limité à 150 exemplaires numérotés.
Exemplaire n° 30 sur vélin de Rives, imprimé spécialement pour Raymond Chassagne.
Toutes les planches sont signées et numérotées à la mine de plomb de la main de Dali.
Discrètes salissures sur l’étui, bords de l’étui et dos de la chemise légèrement passés mais bel exemplaire.
4 000 - 5 000 €
Souvenirs entomologiques. Études sur l’instinct et les mœurs des insectes. Édition définitive illustrée.
Paris, Delagrave, 1925.
11 volumes au format in-4. Demi-basane havane mouchetée moderne, dos à faux nerfs orné de caissons dorés à motif de lépidoptère, pièce de titre et de tomaison de basane, titre doré. Couvertures conservées. Photogravures en bistre, sous serpentes et nombreuses figures en noir.
Édition définitive des Souvenirs du célèbre entomologiste et écrivain.
A la fin de sa vie, Fabre (1823-1915) décide de cette publication définitive, réalisée avec son fils Paul Fabre, celle-ci est ornée de près de 200 planches tirées en photogravures.
Le tome 11 est La vie de J.-H. Fabre naturaliste, suivie du Répertoire général analytique des Souvenirs entomologiques par le Dr G.-V. Legros.
Bien complet du beau portrait photographique de Fabre à l’âge de 87 ans, en frontispice.
Cachet ex libris moderne à l’encre noire “Josée Morel” avec adresse.
Très légère oxydation du papier, quelques rousseurs marginales en début des textes ou couvertures et quelques rousseurs disséminées.
Dos des volumes très légèrement passés de manière homogène.
Bon exemplaire.
200 - 400 €

392

FOUJITA. HÉRON DE VILLEFOSSE, René. La Rivière enchantée. À Paris, Bernard Klein, 1951.
L’un des ouvrages les plus rares et les plus recherchés de Foujita.
Publié à l’occasion de son soixante-cinquième anniversaire. Consacré à Paris et à la Seine, ce très bel ouvrage est considéré comme le plus abouti de l’artiste.
In-folio, en feuilles, sous chemise de papier chiffon avec plat supérieur orné d’une gravure en noir, placée sous une chemise cartonnée de velours gris à ruban, sous emboitage entoilé de l’éditeur, intérieur de velours jaune, avec reproduction de l’autographe de l’artiste estampé au premier plat. [4] pp. dont faux-titre, justification, titre en gris et noir, 110 pp. et [5] pp. dont la table.
Tirage limité à 315 exemplaires numérotés. Un des 200 exemplaires sur Grand Vélin d’Arches, numéroté 225.
L’illustration se décline sur 26 eaux-fortes de l’artiste dont 15 en couleurs, sous serpentes, et non 11 comme indiqué dans la table. Bien complet des 2 portraits en noir : le portrait de Héron de Villefosse et l’autoportrait de Foujita, dédié à Kimyo, sa femme (dédicace gravée dans le portait).
Deux belles lettrines en noir, aquarellées à l’encre grise. Légères rousseurs marginales sur quelques ff. de texte et discrète oxydation de certains papiers. Petites griffures sur la chemise en velours.
15 000 - 20 000 €
393
FREIDA. MIRBEAU, Octave.
Le Jardin des supplices. Paris, Javal et Bourdeaux, 1927. XVIII-204-[1] pp.
Au format petit in-folio carré. Sous couverture vert d’eau imprimée à rabats sous cristal et chemise cartonnée de papier dominoté argent de l’éditeur.
Édition illustrée de 11 impressionnantes eaux-fortes originales en noir du peintre Raphaël Freida.
Le texte est imprimé en noir et vert avec ornement en têtes de chapitres, initiales et culs-de-lampe.
Raphaël Freida (1877-1942) artiste peintre, graveur et illustrateur dont les illustrations, principalement ses eaux-fortes, sont peu nombreuses mais marquantes.
Tirage limité à 538 exemplaires numérotés de 1 à 525 et I à XIII. Exemplaire hors commerce marqué « H. C. », avec deux suites des hors-textes sur japon, dont une avec remarques et la signature de l’artiste.
Roman corrosif écrit contre le conservatisme et les travers de la bourgeoisie, il provoqua un scandale à sa sortie. Ironiquement dédié «Aux Prêtres, aux Soldats, aux Juges, aux Hommes, qui éduquent, dirigent, gouvernent les hommes, ces pages de Meurtre et de Sang»
ILLUSTRÉ MODERNE. ART MODERNE.
Mors de la chemise légèrement fendus, très légères rousseurs.
600 - 800 €
395
LIVRE DE PIÉTÉ du XIX e . LIVRE D’HEURES.
[HEURES] Livre d’heures d’après les manuscrits de la Bibliothèque royale. (Paris), Engelmann et Graf, 1846. Petit In-12 au format carré. CLXXXIV pp. en chromolithographie avec rehauts dorés d’Engelmann, Christ en frontispice, titre encadré orné.
Basane fauve sur ais de bois à fermoirs de métal argenté avec grand motif de fleur de lys de même sur les plats, plats estampés de semés de fleurs et fleurs de lys, tranches grenat et ciselées d’un semé de fleur de lys estampé d’or, guirlande dorées aux contreplats, gardes de tabis vert.
Très élégant ouvrage de piété reproduisant des manuscrits enluminés, dans une jolie reliure réalisée spécialement et signée Petit R. Larrey. Bel exemplaire.
Très endommagé (reliure frottée avec des manques et fragilités). Manque la page de titre et in fine, des ff. Annotations anciennes à la plume à la première garde.
200 - 300 €
On joint : PARADIN de CUISEAUX, Guillaume. [Mémoires de l’Histoire de Lyon]. [Lyon, Antoine Gryphius, 1573]. Petit in-folio dans sa reliure de l’époque. Basane havane, plats ornés d’un décor doré en encadrement et souligné d’un double filet doré. Une des dernières grandes impressions lyonnaises du XVI e siècle constituant la première histoire sur Lyon digne de ce nom.
394
DE GAULLE, Charles .
Le Fil de l’épée. Paris, Berger-Levrault, 1932. Petit in-8. 172 pp. Broché sous couverture à rabats, dans un élégant emboitage contemporain, pièce de titre beige, titre et date en noir. Édition originale à la forme. Un des 25 exemplaires sur vélin pur fil Lafuma, seul grand papier.
Numéroté 9.
Avec la célèbre dédicace imprimée «Au Maréchal Pétain, Cet essai, Monsieur le Maréchal, ne saurait être dédié qu’à vous, car rien ne montre, mieux que votre gloire, quelle vertu l’action peut tirer des lumières de la pensée»... qui disparaîtra dès la seconde édition et sera regrettée par l’auteur.
Le maréchal écrivit à De Gaulle : «Je viens de terminer la lecture de votre livre (...) que je trouve tout à fait remarquable (...) Je réserve toutes mes sévérités pour la dédicace que je vous demande instamment de modifier». Sur son exemplaire, il barra au crayon : «mieux que votre gloire».
Exemplaire parfait ayant appartenu au politique français
Dominique de Villepin.
Deuxième livre du futur Général, considéré aujourd’hui comme un manifeste gaulliste avant la lettre, Le Fil de l’épée restera, avec ses Mémoires de guerre, l’un de ses écrits les plus importants. Il regroupe trois conférences prononcées en 1927 à l’École de guerre et deux autres textes.
De Villepin se réclamait du gaullisme d’après-guerre et adhère à ce titre au RPR dès 1977.
Très légère oxydation en bordure de quelques ff.
1 800 - 2 000 €
PROVENANCE
Bibliothèque Philippe de Villepin avec son ex-libris en couleurs créé par l’artiste chinois contemporain Zao Wou Ki, sur la première garde. Vente Feux et Flammes, Villepin II, Pierre Bergé 2013.

397
396
GONCOURT, Edmond.

Lot de 2 titres provenant de la bibliothèque d’Edmond Goncourt, tous deux reliés de même avec son ex libris manuscrit à l’encre rouge sur chaque volume.
Bradel vélin ivoire du XIXe, plats ornés au centre du monogramme doré au chiffre d’Edmond de Goncourt, titre et tomaison dorés au dos, tranches dorées.
- HÉNAULT. Nouvel abrégé chronologique de l’Histoire de France… Nouvelle édition. Paris, de Prault, 1768. 2 volumes au format in-4. Sur vergé. À grandes marges.
Édition ornée du portrait de Marie Leczinska par Gaucher, de vignettes gravées aux titres et de beaux culs de lampes signés par Moreau. Ex libris ancien caviardé au titre. Quelques salissures au papier, petite faiblesse au mors supérieur de la page de titre du Tome I mais bon exemplaire.
- DORAT.
Fables nouvelles.. avec figures. Paris, La Haye, Delamain, 1773.
2 volumes au format in-12. 2 frontispices. Figures de Marillier.
Premier tirage.
Bel exemplaire sur vergé.
Annotés “Très belles épreuves” de la main d’Edmond Goncourt à l’encre rouge. Vélins légèrement ternis mais beaux exemplaires.
300 - 400 €
PROVENANCE
Vente de la Bibliothèque d’Edmond Goncourt, mars 1897.

398
397
GUIDE MICHELIN. Offert gracieusement aux chauffeurs. Édition 1900.
[Paris, 1900]. Petit in-12 (10 x 15 cm). 399 pp., illustrations en noir.
Percaline rouge souple de l’éditeur, plats illustrés en noir.
Véritable édition originale. Rarissime.
Exemplaire de la première édition du prestigieux guide gastronomique datant de 1900, objet publicitaire alors offert aux chauffeurs par la marque de pneumatiques. Tiré à 35 000 exemplaires seulement, ce premier guide est aujourd’hui une véritable rareté . Gratuit jusqu’en 1922, il deviendra payant puis distinguera les meilleurs restaurants par des étoiles à partir de 1926.
Michelin avait pour vocation d’aider l’automobiliste à «appovisionner son automobile, pour la réparer, lui permettre de se loger et de se nourrir» (in Avant-propos ). Après quelques conseils mécaniques sont listées les villes de France avec leurs «Dépôts d’Essence» et cafés ou restaurants, puis des conseils techniques selon les modèles de voiture… En français dans le texte, 327.
Quelques graffiti au crayon sur les pages, sans gravité. Dérelié, quelques salissures discrètes et une pliure centrale à la couverture.
GASTRONOMIE.
12 000 - 15 000 €
398 GUIDE MICHELIN. Offert gracieusement aux chauffeurs. Édition 1902.
[Paris, 1902]. Petit in-12 (10 x 15 cm). 624 pp., illustrations en noir dont plans de villes in-texte et une carte volante dans un soufflet in fine.
Bradel percaline rouge de l’éditeur, plats estampés en noir dont une publicité Dion-Bouton & C ie estampée à la 4 e de couverture.
Exemplaire de la 3 e année du guide mythique. Bien complet de sa carte de France dépliante en couleurs. 1902 est la première année éditée avec une carte jointe.
Premiers guides touristiques modernes, les guides automobiles Michelin comportent des plans de villes, des indications sur les itinéraires à choisir, des listes de garages, stations-service, hôtels. S’adressant aux «chauffeurs», le guide leur demande leur avis et s’engage à «rayer impitoyablement des listes tous les hôtels dont ils nous signaleront comme défectueux la table, la chambre, les W. C., le service ; les dépôts (...) mal approvisionnés ; les dépositaires du stock Michelin dont ils auraient eu sérieusement à se plaindre».
En français dans le texte, 327.
Reliure un peu tachée ou mouillée, légère oxydation du papier. Quelques graffitis au crayon sur les pages, sans gravité.
GASTRONOMIE.
1 500 - 2 000 €



399
HUGO, Victor. Mes Fils.
Paris, Michel Lévy frères, 1874. In-8. (4)-48 pp.
Basane fauve moderne, dos à nerfs soulignés de filets à froid, pièce de titre et de tomaison de basane rouge, titre doré, filets dorés, couverture conservée.
Édition originale avec un touchant envoi autographe de Hugo à sa petite-nièce, Zoé Hugo. Fille de Léopold Hugo (1828-1895), minéralogiste et poète, et petite-fille d’Abel, frère de Victor, elle ne vécut que 20 ans.
“A ma chère petite Zoé - V. H.”, à la plume au faux-titre.
Victor Hugo lui dédie ici un ouvrage familial et plus personnel, écrit en mémoire de ses fils, tous deux décédés qui l’avaient suivi dans son exil à Guernesey.
Carteret I, 425. Vicaire IV, 350. Quelques rousseurs, salissures à la couverture avec petite restauration au second plat de couv. Très légère usure d’usage de la reliure avec discrets frottements aux nerfs et petites taches.
2 000 - 3 000 €
400
KAFKA, Franz - WOLS, Otto.
L’Invité des Morts.
Paris, Presses du Livre français, 1948. 28 pp. en partie à la forme, 4 eaux-fortes à la pointe sèche en noir par Otto Wols. Grand in-8. Broché moderne à rabats, couverture illustrée par Wols.
Très rare.
Edition originale pour la traduction française par Marthe Robert.
Seul tirage, les cuivres ayant été rayés après impression.
Tirage limité à 270 exemplaires. Un des 100 sur Montval avec les 4 gravures, numéroté 61. Typographie de François di Dio.
Recueil contenant 3 autres nouvelles peu connues de Kafka : Dans notre synagogue, L’Épée et Lampes neuves.
«Le lecteur qui veut pénétrer dans l’univers de Kafka s’arrête d’abord, ébloui, écrasé, blessé et attiré à la fois ; mais dès qu’il en a franchi le seuil, il reconnaît la toute puissance de ce monde sur sa propre vie et qu’il n’est pas aussi bien défendu, aussi impénétrable que le premier contact lui avait fait croire», Marthe Robert (1946). Dos légèrement insolé, haut de couverture de même et très légère oxydation homogène du papier portant les gravures mais bel exemplaire resté frais.
ART MODERNE. ABSTRACTION LYRIQUE. LIVRE D’ARTISTE.
1 000 - 1 200 €
401
LAURENS, A.P. MALASSIS, Edmond. Théophile GAUTIER. La Morte amoureuse. Compositions de A. P. Laurens. Paris, Librairie de la Collection des Dix, A. Romagnol, 1904. In-8. (3) ff., 78 pp.,1 f. et 2 ff du bon de souscription, 8 planches en couleurs et 17 vignettes en couleurs.
Bradel vélin ivoire de l’époque, tranches dorées, guirlande dorée aux contreplats, première de couverture conservée. Reliure signée “Rel. exécutée pour la lib. Louis Conard”. Tirage limité à 300 exemplaires, celui-ci un des 200 in-8 jésus sur vélin d’Arches avec l’état terminé avant la lettre des planches hors-texte. Illustré de 26 eaux-fortes de P.-A. Laurens, gravées par Decisy en couleurs au repérage, comprenant : 8 planches avant la lettre, 15 vignettes in-texte, Signature gravée dans toutes les eaux-fortes.
Dans un beau vélin à décor finement peint à l’aquarelle par Malassis. Signé et daté au premier plat.
Une scène de type orientaliste représentant une vue de Venise au premier plat, un paysage au second, ornement néogothique avec le titre au dos. Peintures réalisées par Edmond Malassis (18741944), aquarelliste élève de Gustave Moreau. Relié in fine avec le bon de souscription imprimé en rouge et noir, illustré d’un tirage couleur avec remarque d’une planche de l’ouvrage. Le tout protégé dans un portefeuille ancien de soie brodé (motifs floraux). Usagé. Quelques piqures uniquement latérales et légèrement plus soutenues sur le premier cahier. Une trace de mouillure latérale sur quelques pp. Très légère rétractation du vélin aux plats.
800 - 1 000 €
402
LE BARBIER.
Chansons nouvelles de M. de Piis. [Suite de gravures]. [s.l. s.d. - vers 1891]. Petit in-4 de [57] ff., demi-maroquin grenat d’époque, dos à 5 nerfs, titre doré, tête dorée.
Beau recueil de 14 planches avec leur suites toutes gravées au burin, illustrant les Chanson nouvelles de M. de Piis.
Comprend:
- La dédicace en cinq épreuves : trois en noir sur papiers du Japon, de Chine et vergé, et deux en bistre sur papiers de Chine et vergé.
- Dix planches sont tirées en quatre suites : en noir sur papiers du Japon, de Chine et vergé, et en bistre sur papier de Chine.

- Une planche se trouve en cinq épreuves : en noir sur papiers du Japon, de Chine et vergé, et en bistre sur papiers de Chine et du Japon.
- Enfin, une planche est tirée en six épreuves, en noir et en bistre, sur papiers du Japon, de Chine et vergé.
Mouillures sur le plat supérieur, légères rousseurs marginales sur certaines planches.
150 - 200 €
403
LE BLANT, Julien. LARCHEY, Lorédan.
Les Cahiers de Capitaine Coignet (1776-1850)... Paris, Librairie Hachette et Cie , 1896.
In-4 (32 x 23,1 cm), VIII-296 pp. [1] f. (imprimeur).
Maroquin vert, dos à 4 nerfs orné, auteur, titre, lieu et date dorés, caissons et plats ornés d’un décor doré aux motifs d’une couronne de laurier, mouche et fleurons dans une encadrement géométrique, le tout bordé de 2 filets et un listel, double filet doré sur les coupes et coiffes, encadrement épais de filet et fer dorés, contreplats et gardes habits de soie grenat, tranches dorées, couverture et dos conservés, sous étui marbré [E Caravon].
Édition tirée sur papier du Japon à la forme et illustré de 84 gravures d’après les dessins de Julien Le Blant dont 18 à pleine page et nombreuses vignettes dans le texte.
Tirage limité à 50 exemplaires de luxe imprimé sur papier des manufactures impériales du Japon. Celui-ci n°. 33, un des 40 exemplaires avec une suite des hors texte gravée en taille-douce et imprimée en couleur à la poupée avec remarques de l’artiste, et la suite en noir.
Dos et cuir au bord de l’étui passés.
200 - 300 €
404 LONGUS.
Les Amours pastorales de Daphnis et Chloé. Paris, chez Ant. Aug. Renouard, XII - 1803. In-12 (17,8 x 10 cm), de XVI-[-8]-171 pp. (marque de l’imprimeur au verso de dernière p.), plein maroquin rouge, dos à 5 nerfs saillants ornés de points dorés, auteur et titre dorés, jeu de filets, et fleurons encadrant les caissons et les plats, dentelle dorée sur les chasses, tranches dorées [Morales Poitiers].
Édition illustrée d’un frontispice gravé au burin acier par Roger d’après Prudhon et un portrait de l’auteur en vignette au titre, gravé par Auguste St. Aubin.Traduit de grec par J. Amyot.
200 - 300 €
405 LONGUS. COLLIN. Daphnis et Chloé. Paris, Librairie Artistique H. Launette et Cie , 1890. In-8 (24 x 15,4 cm), [2] ff., VIII-190 pp., [1] f., maroquin bleu pétrole, dos à 5 nerf orné, auteur, titre et date dorés, encadrement de filet et point avec des fleurons angulaires au centre des caissons, décor de fers fleuronnés avec des motifs papillon sur les plats , double filet sur les plats ,coupes et coiffes, le tout doré, contreplats et gardes habits de maroquin rouge semé de fleurons dorés, dentelle dorée sur les contreplats, tranches dorées, couverture et dos conservés [Morales Poitiers]
Édition illustrée de 12 eaux-fortes hors texte et nombreuses vignettes dans le texte, toutes par Raphaël Collin.
Tirage à 1100 exemplaires, celui-ci un des 1000 sur papier vélin de cuve des papeteries du Marais (n°. 519).
200 - 300 €
406
LOTI, Pierre. RUDAUX, Ed.-Adolphe.
Pêcheur d’Islande.
Paris, Calmann-Lévy, 1893.
Grand in-8 (27,8 x 18,6 cm), de [4] ff., 307 pp., [1] f.
Maroquin marron glacé, dos à 5 nerfs soulignés de pointillés, titre et date dorés, caissons ornés, jeu de filets, fers, points et roulette dorés encadrant les plats et les chasses, contreplats et gardes habits de soie moirée, double garde marbrée, tranches dorée sur témoins, sous étui marbré, couverture conservée.
Édition de grand luxe, tirée à 650 exemplaires seulement.
Un des 50 sur chine, numéroté 69, dans un très beau maroquin signé Chambolle-Duru.
L’illustration se compose de 14 eaux-fortes sous serpentes du peintre et graveur Edmond-Adolphe Rudaux(1840-1908) enrichie d’une triple suite (une avant la lettre, une avec remarques reliées avant chaque planche et une avec la lettre reliée in fine).
Avec de nombreuses illustrations dans le texte, vignettes et culsde-lampe gravés sur bois.
Exemplaire enrichi d’une gravure aquarellée et signée par Rudaux et de deux dessins à la plume et lavis à l’encre par Paul-Léon Jazet , signés et datés 1893, sans doute de l’illustration de l’édition de 1886 par Jazet.
“L’auteur s’attache à une description à valeur presque ethnologique de la vie des pêcheurs partant en campagne de pêche en Islande, mais aussi de celle de leurs épouses restées à les attendre au port durant de longs mois. Ce roman est le plus grand succès de l’auteur.”
Vicaire V, 404. Carteret, II, 77.
Quelques rousseurs éparses, premier cahier dérelié mais bel exemplaire.
150 - 200 €
MOREAU Le Jeune.
RESTIF de La BRETONNE.
Estampes de Moreau le Jeune pour le Monument du costume gravées par Dubouchet. Paris, Librairie L. Conquet, 1881. 2 volumes de texte au format grand in-8 et un volume de planches au format grand in-4. En feuilles.
Carton fort estampé doré et noir
Chemise de percaline fauve de l’éditeur estampée et ornée en noir et doré aux plats à bords bisautés avec rabats intérieurs de percaline verte et lacets ; 2 chemises de l’éditeur de percaline fauve de même et à lacets.
Planches en 4 e état tirées en bistre sur chine sous 4 chemises de livraison de papier gris imprimée et 2 jeux du texte, à grandes marges.
Peu courant.
Retirage du XIXe, sous reliure de l’éditeur, de la partie exécutée par Moreau du projet figuratif du banquier et marchand d’art Jean-Henri Eberts (1726-1793), initialement publié avec texte et estampes en 1789. Restif de La Bretonne en avait rédigé les notices et le célèbre dessinateur et graveur Moreau le Jeune, en fin connaisseur de la bonne société, imprégné d’anglomanie et de rousseauisme, les figures. Il fallut attendre le regain d’intérêt pour la de Marie-Antoinette et la cour, favorisé par Edmond de Goncourt, pour redécouvrir cet emblème incontournable de la mode au XVIII e siècle.

Tirage limité à 370 exemplaires numérotés et signés du chiffre de l’éditeur, à la plume.
Ceux-ci n°79 (planches et texte) et n°76 (texte seul) soit 2 exemplaires dont un incomplet.
Quelques taches en pied. Légère usure des chemises, lacets distendus. Quelques piqures disséminées mais bons exemplaires.
500 - 600 €
408
MUSSET, Alfred de.
Poésies complètes.
Paris, Charpentier, 1840.
In-12. (4)-II-436 pp., avec témoins conservés.
Maroquin cobalt moderne (début XXe), plats ornés d’un triple encadrement de filets dorés, dos à nerfs orné de caissons de filets dorés et souligné de filets dorés, titre doré, première et dernière gardes de maroquin turquoise décoré aux fers dorés avec guirlande dorée, tabis de soie rose en regard, double garde de papier marbré, tranches dorées, double filet doré sur les coupes, guirlande dorée aux contreplats, couverture et dos conservés. Très bel exemplaire, très pur, dans un maroquin signé E. Maylander
Exemplaire de 1er tirage avec la table non remaniée et sans errata.
Première édition collective des œuvres poétiques de Musset en partie originale (Poésies nouvelles,1835-1840). Avec un portrait-carte de visite de Musset, de l’époque, tiré sur papier albuminé, portrait en buste lithographié en noir (monté sur onglet).
Contient :
Contes d’Espagne et d’Italie. Poésies diverses. Un Spectacle dans un Fauteuil. Poésies nouvelles. Clouard, 15.
800 - 1000 €
PROVENANCE
Bibliothèque littéraire de Charles Hayoit avec son ex-libris. Grand bibliophile belge, Charles Hayoit (1901-1984) était un industriel, résistant et prisonnier en 1940, grand mécène, il avait une bibliothèque de premier ordre avec une prédilection pour les livres illustrés du XVIII e, avant de se centrer sur les éditions originales des grands auteurs français (Ventes Sotheby’s, 2001-2005).
409 PASCALI. JEHAN-RICTUS (Gabriel Randon de SaintAmand, dit).
Les Soliloques du Pauvre. Paris, Éditions Vialetay, Pierre Seghers, 1949. 177-[5] pp., frontispice, titre et texte en rouge et noir. Au format grand in-8. En feuilles sous couverture rempliée au plat imprimé, l’ensemble sous chemise cartonnée illustrée en couleurs de l’éditeur, titre au dos, serpentes.
Édition illustrée de 30 belles eaux-fortes en noir, par l’artiste et buriniste Lela Pascali.
Tirage limité à 197 exemplaires, celui-ci un des 5 sur Japon Impérial (n° 14). Exceptionnel exemplaire enrichi.
Comprend un des cuivres de l’artiste (18 x 26,2 cm), un dessin original de la gravure pp. 117, un croquis sur calque signé de l’artiste, une suite en premier état et une suite des hors-textes en état définitif avec remarques sur Japon Impérial.
Première édition des Soliloques à ne pas être illustrée par Steinlen qui en fit les images depuis l’originale parue à compte d’auteur en 1897, soit une vraie rupture pour l’esthétique des célèbres vers. Recueil poétique de Randon (1867-1933), dit Jehan-Rictus à partir des années 20, chantre du parler populaire parisien. Il regroupe des pièces « dans la langue du peuple », placées dans la bouche d’un sans-abri errant de rues en rues.
Chemise cartonnée endommagée notamment aux mors, etui absent et quelques discrètes rousseurs mais exemplaire à l’intérieur resté frais.
ILLUSTRÉ MODERNE. POÉSIE POPULAIRE. PARIS.
400 - 500 €
410 PÊCHE. HALIEUTIQUE. CHASSE. CYNÉGÉTIQUE. VÉNERIE.
Important lot de 53 volumes, principalement XIXe ou XXe siècle, sur la chasse et la pêche. Tous les volumes sont en très bon état.
De formats divers, brochés ou reliés (chagrin, maroquin, percaline…).
Un certain nombre de la même provenance avec un cachet de collection (fleur de lys dans un ovale à l’encre bleue).
400 - 500 €
411
LIVRE D’ARTISTE(S). ARMÉNIE. ART MODERNE.
PERSIA, Alfred. Charles Aznavour par Alfred Persia. 21 illustrations originales. 20 chansons. Paris, Édition A.G.S. Associés, (1994). In plano. En feuilles, sous coffret de velours marine de l’éditeur, noms frappés en doré au premier plat, celui d’Aznavour autographié.
21 peintures de Persia aux couleurs vives, illustrant la vie du chanteur, sérigraphiées et mises en regard des chansons.
Unique tirage.
Limité à 68 exemplaires seulement, sur pur chiffon aquarelle de Arches ; celui-ci numéroté 38.
Avec les signatures autographes au crayon de Charles Aznavour et Alfred Persia à la justification.
Alfred PERSIA ( 1933-2021), artiste français établi dans le Sud, surnommé «l’impressionniste provençal», collectionné au-delà des frontières depuis longtemps, était un proche du chanteur qui collectionnait ses toiles. Très bel exemplaire.
300 - 400 €
412
PÉTAIN, Philippe.
Suite de 12 images avec un frontispice et une offrande.
Imagerie du Maréchal. Imprimé à Limoges. 1941. In folio oblong. 12 estampes avec un frontispice et une offrande. En feuilles, sous chemise cartonnée de l’éditeur à lacets tricolores, étiquette de titre. Tirage limité à 500 exemplaires.
Exemplaire n°8 sur papier d’Auvergne à la main, d’une cuvée spéciale au filigrane du Maréchal.
Suite mise en couleurs au pochoir, accompagnée d’une suite des mêmes planches en noir et avant la lettre.
Titres des estampes : Offrande. Je me dirige tout seul. Ils s’instruisent pour vaincre. Le chant du départ. La relève des étoiles. Les Héros de Verdun. Les Mieux Frites, mon général. L’Arc de Triomphe. Le Maroc pacifique. L’accueil des Frères d’armes. L’Espagne retrouve la France. Le don à la patrie Juin 1940. La terre, Elle, ne ment pas.
Planche complémentaire : J’ai été avec vous dans les jours glorieux.
Je reste avec vous dans les jours sombres, 1918-1940. « SERVIR ».
Quelques rousseurs et brunissures, oxydation des bords des planches, petites décharges de scotch aux plats intérieurs. Chemise intérieure fendue.
200 - 300 €


413
ROBAUDI. ZOLA, Emile.
La Terre. Paris, G. Charpentier et Cie, 1887. In-12 (18 x 12 cm), [2] ff., 519 pp.
Maroquin brun signé de l’époque, dos à 5 nerfs saillants, titre, auteur, lieu et date dorés, encadrement de multiple filets et points dorés aux caissons et plats, filets dorés aux coiffes, coupes et chasses, tranches dorées sur témoins, couverture conservée, sous étui marbré [Chambolle-Duru].
Exceptionnel exemplaire de l’édition originale de cet ouvrage d’Emile Zola illustré de 31 compositions aquarellées par Alcide Théophile Robaudi (1850-1928) toutes signées “A. Robaudi” ou avec ses initiales “A.R.”
Avec un bel envoi de Zola : “Jean, ce matin-la, un semoir de - toile bleue noué sur le ventre, en te-/nait la poche ouverte de la main gau-/che, et de la droite, tous les trois pas, - il y prenait une poignée de blé, - que d’un geste, à la volée, il - jetait. - Emile Zola”
Un des 275 exemplaires sur papier de Hollande, celui-ci n°. 39. Belle reliure signée de Chambolle-Duru.
1 000 - 1 500 € 414
ROGER-MILÈS, Léon.
Art et Nature.
Études brèves sur quelques artistes d›hier et d’aujourd›hui.
Paris, G. Boudet, Librairie Taillandier, 1897.
Grand in-4. (5)-XIII-113 pp. et 4 ff. dont tables, entièrement réglé en rouge, titre et justification en rouge et noir, texte en noir, serpentes avec titres. In fine 2 ff. : reproduction du bon de souscription et une page spécimen.
Demi-maroquin noir et dos mosaïqué marine à coins mosaïqué de l’époque, plats soulignés d’un double filet doré, dos à 5 nerfs orné de caissons dorés avec petits fers au thème mosaïqué encadré de motifs classiques et floraux, titre et auteur doré, date en pied, tête doré, gardes de papier marbré de type tourbillon, première de couverture imprimée en couleurs conservée.
Très rare originale dans un élégant maroquin orné de l’époque. Tirage limité à 525 exemplaires numérotés.
Un des exemplaires sur vélin de Rives (n°145).
Complet des 35 planches hors-texte et de la lithographie originale de Callot à la couverture.
Dont la pointe-sèche originale de Pissarro, le verni mou original de Renoir, ou la lithographie originale de Sisley tirée en sanguine.
Avec 4 eaux-fortes originales de Besnard, Cazin, Renouard et Roll, 19 eaux-fortes gravées par Courtry, Duvivier, Masson... d’après Corot, Daubigny, Delacroix, Millet, Meissonier, Moreau… 4 lithographies originales de Lebourg, Raffaëlli et Roll, 2 croquis lithographiques de Boudin et Forain, 2 lithographies de Puvis de Chavannes et 2 héliogravures par Georges Petit d’après les œuvres de Rodin et Barye.
Mors usés laissant apparaitre une éventuelle fragilité, plats légèrement frottés aux coins, un coin supérieur frotté. Quelques rousseurs au papier mais surtout latérales, légère oxydation des serpentes et très légère oxydation du papier. Petites salissures à la couverture.
1 500 - 2 000 €
415
SAMIVEL (Paul Gayet-Tancrède, dit).
L’Opéra de Pics.
Précédée d’une Introduction de Jean Giono et d’un boniment de l’auteur. Grenoble et Paris, Arthaud, 1944. In-4. 60 pp., [1] f. (table des illustrations), cartonnage de l’éditeur, titre imprimé en 2 couleurs au plat supérieur.
Édition originale peu courante. Avec le texte de Giono, daté du 13 Avril 1942, qui sera supprimé dans l’édition suivante en 1945 Ouvrage illustré de 50 compositions à pleine-page de l’écrivain-poète et illustrateur alpiniste, Paul Gayet-Tancrède (19071992), dont 8 hors-texte en couleurs (y compris le frontispice). Bel exemplaire de ce poétique éloge des hauteurs.
Dos un peu bruni, légères salissures sur les plats, coiffes un peu frottées. MONTAGNE. ALPINISME.
100 - 150 €
416 TORRES-GARCIA, Joaquin.
Raison et Nature. Théorie. (Paris), Éditions Iman, 1932.
In-4, en feuilles. 45 ff., imprimés au recto, sous chemise fine à rabats, le tout dans un emboîtage cartonné à cordons de soie bleue et blanche au premier plat imprimé du motif contrecollé sur l’étui. Le tout placé dans un étui de toile de jute brute sérigraphiée en noir et rouge (titre) avec un dessin de l’ouvrage, signé et daté, imprimé sur papier aux contours du motif, contrecollé.
Édition originale.
Ouvrage photogravé, dessins au trait et texte autographié en noir. Livre d’artiste reproduisant le texte et les dessins de l’auteur, Joaquin Torres-Garcia (1874-1949), artiste hispano-uruguayen lié aux Cubistes et Surréalistes.
Publié deux ans après son initiative constructiviste Cercle et Carré (1929-1930), ce titre se présente comme le manifeste d’un artiste montant, il expose chez Jeanne Bucher en 1931 ou à la galerie Percier ; chez Georges Petit en compagnie de Giacometti, Dali, Ernst ou Miró ; en 1932 chez Pierre Loeb… Ce sera son dernier livre avant son retour à Montevideo.
Unique ouvrage publié par les éditions Iman, de la revue du même nom, fondée par la poétesse argentine Elvira de Alvear, muse de Borges.
Légère oxydation homogène des feuillets, comme on le voit souvent sur des papiers de cette époque, la chemise interne à rabats a cédé au niveau des pliures, la cheminée du dessin contrecollé sur l’étui est manquante, quelques brins effilochés au bord de la chemise mais bon exemplaire.
500 - 600 €
417 UZANNE, Octave.
La Française du siècle. Paris, Quantin, 1886. Grand in-4. B roché à rabats, couverture illustrée, sous chemise cartonnée de papier japon estampé dans le goût de l’époque, deux larges rubans de satin bordeaux passants pour fermer la chemise.
Édition originale.
Impression sur vélin. Couvertures illustrées en couleurs sur Japon. Belles illustrations à l’aquarelle d’Albert Lynch, gravées à l’eauforte en couleurs par Eugène Gaujean. 20 gravures en couleurs (dont 10 hors texte), 10 lettrines illustrées en couleurs, nombreux culs-de-lampes et vignettes en noir.
Légère usure d’usage de la reliure.
150 - 200 €

418
VERLAINE, Paul.
Femmes. [Bruxelles], Imprimé “sous le manteau” et ne se vend nulle part [Henri Kistemaekers], 1890.
In-8. (4)-68-(2) pp., partiellement à la forme.
Elégant maroquin noir moderne, signé (J.) Faki , plats encadrés d’un simple filet doré, dos à nerfs soulignés de filets à froid, titre doré, couverture conservée. Le tout dans un emboitage habillé de papier marbré et souligné d’un biais de maroquin noir.
Rarissime édition originale clandestine, «saisie peu après son achèvement et probablement détruite» (Pia, Enfer, 500).
Très bel exemplaire à grandes marges resté pur.
Tirage limité à 175 exemplaires, déclaré hors commerce par la justification en regard du titre, celui-ci numéroté 68 à l’encre rouge.
Poèmes libres et de la déchéance, écrits entre 1888 et 1890 alors que le poète maudit est malade dans un état d’opprobre, ce recueil est une de ses trois œuvres licencieuses publiées en contournant la censure avec : Les Amies et Hombres (posthume).
Considéré comme ayant été en réalité édité par Henry Kistemaeckers, éditeur des naturalistes, des proscrits de la Commune et d’ouvrages licencieux, il célèbre les “amies de passage” et la débauche hétérosexuelle.
L’ouvrage est diffusé en 1891 et Verlaine décède à peine quelques années plus tard, en 1896.
Vicaire VII, 995. Carteret, Bibliophile romantique II, p. 426.
Discrètes restaurations et légères rousseurs à la couverture supérieure conservée et à un feuillet, sans manque.
2 000 - 3 000 €

La SAS AGUTTES (« AGUTTES ») est un opérateur de ventes volontaires aux enchères publiques, déclaré auprès du Conseil des maisons de vente et régi par les articles L.321-4 et suivants du Code de commerce. En cette qualité AGUTTES agit comme mandataire du vendeur qui contracte avec l’adjudicataire.
Les présentes Conditions Générales de Vente (« CGV ») régissent les rapports entre AGUTTES et les enchérisseurs pour les ventes aux enchères publiques et les ventes de gré à gré organisées par AGUTTES. En participant à une vente aux enchères organisée par AGUTTES, y compris par l’intermédiaire d’une plateforme en ligne, l’enchérisseur accepte d’être lié par les présentes CGV. En s’enregistrant pour participer aux enchères et/ou en enchérissant lors d’une vente, l’enchérisseur accepte d’être lié par les présentes CGV. Il lui est donc recommandé de les lire attentivement.
Les CGV pourront être modifiées occasionnellement à la discrétion d’AGUTTES.
Les Conditions Particulières de Vente relatives à une certaine vente et contenues dans le catalogue de vente peuvent également être modifiées par écrit et/ou oral par AGUTTES préalablement à la vente. Ces modifications seront mentionnées au procès-verbal de la vente. En tant qu’opérateur de ventes volontaires, AGUTTES est assujetti aux obligations listées aux articles L.561-2 14° et suivants du Code Monétaire et Financier relatifs à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, qu’il est tenu de faire respecter.
MENTIONS PARTICULIÈRES DANS LE CATALOGUE
Les mentions particulières figurant dans le catalogue ont les significations suivantes : + Lots faisant partie d’une vente judiciaire à la suite d’une ordonnance du Tribunal Judiciaire assortis d’honoraires acheteurs à 14.40 % TTC ; ° Lots dans lesquels AGUTTES ou un de ses partenaires a des intérêts financiers ;
* Lots en importation temporaire : soumis à des frais de 5,5 % TTC du prix d’adjudication pour les œuvres et objets d’art, de collection et d’antiquité (20 % pour les vins et spiritueux, les bijoux et les multiples), à la charge de l’acquéreur en sus des frais de vente et du prix d’adjudication. Ces frais peuvent être exonérés sur présentation de documents douaniers attestant que le lot a été réexporté hors Union Européenne dans les délais légaux et conformément aux nouvelles dispositions de la réforme de la TVA entrée en vigueur le 1er janvier 2025 ; ¤ Biens vendus sous le régime général de la TVA (sur la totalité) ;
# Lots visibles uniquement sur rendez-vous ; ~ Lots fabriqués à partir de matériaux provenant d’espèces animales. Des restrictions à l’importation sont à prévoir ; = Lots dument identifiés et soumis à caution.
Description des lots : Les indications portées au catalogue réalisées par AGUTTES et son expert sont effectuées sur la base des éléments fournis et des connaissances existant le jour de la rédaction du catalogue. Seules les indications en langue française engagent AGUTTES. Elles peuvent faire l’objet de modifications ou de rectifications jusqu’au moment de la vente par écrit ou oral. Ces modifications seront consignées au procès-verbal de la vente, lequel aura force probante. Les traductions sont libres.
Aucune autre garantie n’est apportée par AGUTTES, étant rappelé que seul le vendeur sera tenu à la garantie des vices cachés et à l’éventuelle garantie légale de conformité (exclue pour les biens d’occasion). Un certificat d’authenticité du lot ne sera disponible que si mentionné dans la description du lot. Les dimensions, poids et autres renseignements des lots sont donnés à titre indicatif avec une marge d’erreur raisonnable. Les conversions en unité impériale (inches) sont fournies à titre informatif et sont libres.
Les restaurations effectuées à titre conservatoire, n’altérant pas le caractère original du lot, notamment en ce qui concerne l’ancienneté et le style, et n’apportant aucune modification au caractère propre du lot ne seront pas mentionnées dans le descriptif.
L’absence d’indication d’une restauration, d’un accident, d’un manque ou d’un incident dans le catalogue ou les rapports de condition, n'implique nullement que le lot soit exempt de tout défaut présent, passé ou réparé. Inversement, la mention de quelque défaut n’implique pas l’absence de tous autres défauts. Seules les dispositions du catalogue pourront constituer un fondement valable à engager la responsabilité d’AGUTTES. Les déclarations ou promesses formulées oralement par un représentant d’AGUTTES mais ne figurant pas dans le catalogue ne sauront en aucun cas constituer un fondement valable à engager la responsabilité d’AGUTTES.
État des lots : Les lots sont vendus dans l’état dans lequel ils se trouvent au moment de la vente avec leurs imperfections et leurs défauts. Les lots étant des biens d’occasion, aucune garantie ne peut être offerte par AGUTTES concernant leur état. Il revient aux acheteurs potentiels de s’assurer personnellement de la condition de l’objet.
Les références à l’état d’un lot dans un catalogue, une image, une description ou dans un rapport de condition (fourni à titre indicatif) ne pourront être considérées comme une description exhaustive de l’état dudit lot. Les descriptions, les rapports de condition, ainsi que les photographies des lots quant à leur état sont fournis uniquement à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas remplacer l’examen personnel du lot par l’enchérisseur préalablement à la vente dans les conditions mentionnées ci-après. Les rapports de condition et les photos seront envoyés sur demande et à titre indicatif.
Exposition des lots : Les enchérisseurs potentiels sont expressément invités à examiner personnellement les lots et la documentation disponible avant la vente lors d’un rendez-vous privé ou de l’exposition publique préalable à la vente afin de vérifier l’état des lots. Il leur est conseillé de se faire accompagner par un expert du secteur concerné par la vente pour apprécier de manière détaillée l’état des biens.
Reproduction des lots : Tous les défauts et imperfections des lots ne sont pas visibles sur les photographies des lots reproduites dans les catalogues, en ligne ou sur tout support de communication. Les photographies peuvent ne pas donner une image entièrement fidèle de l’état réel d’un lot et peuvent différer de ce que percevra un observateur direct (taille, coloris, etc.).
Estimations : Les estimations sont fondées sur l’état des connaissances techniques, la qualité du lot, sa provenance, son état et le cours du marché au jour de l’estimation. Elles sont fournies à titre purement indicatif et ne peuvent être considérées comme une garantie que le lot sera vendu au prix estimé. Les enchérisseurs sont informés que les estimations peuvent fluctuer en fonction des évolutions du marché et des caractéristiques particulières du lot.
Rapports de condition : Des rapports de condition, photos complémentaires et documents afférents aux lots sont disponibles sur demande jusqu’à 24 heures avant la vente. Ils doivent être consultés avant d’enchérir.
Inscription à la vente
Important : le mode normal et prioritaire pour enchérir consiste à être présent dans la salle de vente.
À titre de service complémentaire, AGUTTES offre aux acheteurs potentiels d’autres moyens d’enchérir, moyennant une inscription préalable au plus tard à 18 heures le dernier jour ouvré avant la vente :
- Par téléphone : Toute personne aura la possibilité de s’inscrire auprès de bid@aguttes.com pour porter ses enchères à voix haute par téléphone pendant la vente. L’ordre devra avoir été communiqué par écrit, à l’aide du formulaire dûment rempli, de coordonnées bancaires, d’une copie de la pièce d’identité de l’enchérisseur et de son Kbis. AGUTTES accepte gracieusement de recevoir les enchères par téléphone. L’enchérisseur potentiel devra avoir reçu un mail de confirmation préalable de la part d’AGUTTES pour être appelé.
- Sur ordre d’achat : Toute personne aura la possibilité de transmettre des ordres d’achat à AGUTTES. L’ordre devra avoir été communiqué par écrit à l’aide du formulaire dûment rempli et de coordonnées bancaires, d’une copie de sa pièce d’identité. AGUTTES accepte gracieusement de traiter ces ordres. En cas de demande par mail à bid@aguttes.com , l’enchérisseur devra avoir reçu un e-mail de confirmation de la part d’AGUTTES. Aucun ordre illimité ne sera retenu. Si AGUTTES reçoit plusieurs ordres d’achat pour des montants d’enchères identiques sur le même lot, l’ordre le plus ancien sera préféré.
- En ligne via les plateformes Live : Toute personne aura la possibilité de s’inscrire auprès de diverses plateformes Live pour participer à distance, par voie électronique, aux ventes aux enchères. L’enchérisseur via le Live est informé que les frais facturés par ces plateformes seront à sa charge exclusive et s’additionneront à la commission d’achat. Les frais des plateformes sont habituellement les suivants* :
• 1,80%TTC pour Drouot Digital,
• 3%TTC pour Invaluable,
• 3%TTC pour 51Bidlive,
• 3,60%TTC pour Interenchères sur tous les lots (à l’exception des automobiles, facturés 48€ TTC par véhicule).
Procédure d’identification des enchérisseurs : Au regard de ses obligations en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
* Ces % peuvent évoluer, aussi il appartient à l’utilisateur d’une
terrorisme (LCB-FT), les acquéreurs potentiels sont invités à se faire connaître auprès d’AGUTTES afin de permettre l’enregistrement de leurs données personnelles. AGUTTES se réserve le droit de demander, à son entière discrétion, à tout enchérisseur potentiel : - personne physique, de justifier de son identité et personne morale, de fournir un extrait Kbis de moins de 3 mois (étant précisé que seul le représentant légal de la société ou toute personne dûment habilitée pourra enchérir), - et, en tout état de cause, d’effectuer un déposit et communiquer ses références bancaires ainsi que l’origine des fonds reçus au regard des obligations en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT).
Tous les lots vendus seront facturés au nom et à l’adresse du donneur d'ordre et aucune modification postérieure ne pourra être faite après l’adjudication. L’enchérisseur est réputé agir en son nom propre et s’engage à régler personnellement et immédiatement le lot. Il sera seul responsable de l’enchère portée sauf information préalable de sa qualité de mandataire dans les conditions indiquées ci-après. Toute fausse indication engagera la responsabilité de l’adjudicataire. En cas de manquements aux procédures d’identification et aux obligations de LCB-FT, AGUTTES se réserve la possibilité d’interdire à l’enchérisseur de porter les enchères, d’annuler ou de résilier la vente du lot.
Caution : Pour certains ventes ou lots dûment identifiés, AGUTTES se réserve le droit de demander aux potentiels enchérisseurs de verser avant la vente une caution d’un montant déterminé, ainsi que toutes autres garanties et/ ou références bancaires jugées nécessaires. Il est demandé aux enchérisseurs de contacter AGUTTES au plus tard trois jours ouvrés avant la vente afin de procéder à la vérification des garanties données. Les dépôts de garantie sont à effectuer en euros par virement ou carte bancaire sur : https://www.aguttes.com/depot-caution Dans le cas où l’enchérisseur ne serait pas adjudicataire lors de la vente, AGUTTES procèdera au remboursement de la caution perçue dans un délai de 5 jours ouvrables après la vente, sans intérêts sous réserve de tout droit de compensation. L’enchérisseur reconnait et accepte que seront à sa charge exclusive les éventuelles pertes engendrées par les variations des taux de change ou les frais bancaires liés à ce transfert.
Mandat par un tiers : Tout enchérisseur est censé enchérir pour son propre compte et est tenu pour seul responsable de l’enchère. L’enchérisseur disposant d’un mandat devra informer AGUTTES de l’existence de celui-ci lors de la procédure d’identification et d’enregistrement et produire une copie du mandat et tous autres documents sollicités par AGUTTES. Dans un tel cas, l’enchérisseur et le mandant seront solidairement responsables.
Direction de la vente : Le commissaire-priseur dirige la vente en veillant à la liberté et à l’égalité entre les enchérisseurs, tout en respectant les usages établis par la profession. Le commissaire-priseur assure la police de la vente et se réserve le droit d’interdire l’accès à la salle de vente à tout enchérisseur potentiel pour justes motifs. Il se réserve le droit de refuser toute enchère, d’organiser les enchères de la façon la plus appropriée, de déplacer, retirer, réunir ou séparer tout lot de la vente.
Adjudication : Le plus offrant et le dernier enchérisseur sera l’adjudicataire, tous moyens admis confondus (ordre, internet, téléphone, sur place, etc.). L’adjudication se matérialise par le prononcé du mot « Adjugé » lequel forme le contrat de vente entre le vendeur et l’adjudicataire.
Chaque lot est identifié avec un numéro correspondant au numéro qui lui est attribué sur le catalogue de la vente. Il est interdit aux vendeurs d’enchérir directement sur les lots leur appartenant. En cas de « double-enchère » simultanée reconnue effective par le commissairepriseur, le lot sera remis en vente, tous les enchérisseurs présents pouvant concourir à cette deuxième mise en adjudication.
Rétractation : Chaque enchère portée et chaque adjudication sont définitives. Chaque enchère engage celle ou celui qui l’a portée, étant rappelé que l’adjudicataire ne peut se rétracter qu’il soit en salle, au téléphone, en ligne ou sur exécution de son ordre d’achat.
Transfert des risques et de la propriété : Le transfert de propriété et des risques entre le vendeur et l’adjudicataire s’opère par le prononcé du mot « adjugé » par le commissaire-priseur. AGUTTES décline toute responsabilité quant aux pertes et dommages que les lots pourraient subir à compter de l’adjudication, l’adjudicataire devant faire assurer les lots acquis dès l’adjudication.
Commission d’achat : L’adjudicataire devra s’acquitter en sus du prix d’adjudication, par lot, des honoraires acheteurs applicables à chaque lot. Le mode de calcul des honoraires acheteurs pour les différentes catégories de lots est précisé ci-après (cf. article VI - CONDITIONS PARTICULIÈRES).
Outre le prix d’adjudication et les honoraires acheteur, l’adjudicataire devra régler toutes les taxes incluant la TVA ainsi que les éventuels frais de dossier, de manutention et de stockage ainsi que toutes les autres sommes qui seraient dues en cas de retard de paiement mentionnées ci-après.
Les acquéreurs via les plateformes Live paieront, en sus des enchères et des frais acheteurs, une commission complémentaire qui sera intégralement reversée aux plateformes (cf. article II- LA VENTE : Inscription à la vente).
Conditions de paiement : Le paiement des sommes dues devra être effectué « comptant » par l’adjudicataire, dès l’adjudication. Le paiement est effectué en euros. Les commissions bancaires éventuelles sont à la charge de l’adjudicataire et ne sont pas déduites des sommes dues. Si l’adjudicataire n’est pas présent physiquement lors de la vente, il recevra sa facture par courriel.
Retard de paiement et pénalités : Aucun délai de paiement ne sera accordé à l’acheteur sauf accord exprès du vendeur. Tout délai de paiement accordé par le vendeur entrainera l’application des pénalités suivantes qui seront acquises à AGUTTES et s’ajouteront aux montants prévus ci-dessous pour l’adjudicataire défaillant, à savoir :
- Si le délai de paiement est inférieur ou égal à 3 mois à compter de la vente : 3% HT soit 3,6%TTC du montant total du bordereau acheteur
- Si le délai de paiement est supérieur à 3 mois à compter de la vente : 5% HT soit 6%TTC du montant total du bordereau acheteur.
TVA : Le taux de TVA est de 20% (ou 5,5% pour les livres). Par principe, les lots non marqués seront vendus sous le régime de la TVA sur la marge. La commission d’achat et les frais annexes seront majorés d’un montant tenant lieu de TVA, lequel ne sera pas mentionné séparément dans nos bordereaux.
Par exception, et à la demande du vendeur, le régime général de la TVA pourra être appliqué pour les biens mis en vente par un professionnel de l’UE. Ces biens seront marqués par le signe ¤.
Cas de remboursements possibles de TVA à l’acquéreur :
- Le professionnel de l’Union Européenne, (i) sur communication de son numéro de TVA intra-communautaire et (ii) fournissant la preuve de l’export du lot depuis la France vers un autre État membre ;
- Le non-résident de l’Union Européenne sur communication (i) du document douanier d’export hors Union Européenne sur lequel AGUTTES figure comme expéditeur (ii) dans un délai de 3 mois suivant la date de vente aux enchères ou la date d’obtention de la licence d’exportation.
Modalités de règlement : Les moyens de paiement légaux acceptés (les paiements par carte bancaire ou virement étant vivement recommandés) :
- Virement bancaire : provenant du compte de l’acheteur et indiquant le numéro de facture :
IBAN FR76 3006 6109 1300 0203 7410 222 – BIC CMCIFRPP
Titulaire du compte AGUTTES
Domiciliation CIC PARIS ETOILE ENTREPRISES
178 RUE DE COURCELLES - 75017 PARIS
- Espèces : en vertu des articles L.112-6 et D.112-3 du Code monétaire et financier : (i) jusqu’à 1000 € pour les résidents fiscaux français ou les personnes agissant pour les besoins d’une activité professionnelle ; (ii) jusqu’à 15 000 € pour les particuliers qui ont leur domicile fiscal à l’étranger (sur présentation de passeport et de justificatif de domicile) ;
- Carte bancaire sur le terminal ou à distance (sur https://www.aguttes.com/ paiement-en-ligne). Les frais bancaires, qui oscillent habituellement entre 1 et 2,5%, ne sont pas à la charge de l’étude. Les paiements fractionnés en plusieurs fois pour un même lot avec la même carte ne sont pas autorisés ;
- Chèque (en dernier recours) : Sur présentation de deux pièces d’identité. Aucun délai d’encaissement n’est accepté en cas de paiement par chèque. La délivrance ne sera possible que vingt jours après le paiement. Les chèques étrangers ne sont pas acceptés.
Conformément à ses obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en application de l’article L.561-2 du Code Monétaire et Financier, AGUTTES se réserve le droit d’obtenir un justificatif des fonds. En tout état de cause, en cas de paiement par un tiers, des justificatifs sur le lien avec le tiers payeur devront être fournis par l’adjudicataire. AGUTTES se réserve le droit de refuser le paiement en espèces effectué par un tiers.
Adjudicataire défaillant : À défaut de paiement comptant par l’adjudicataire, le bien pourra être remis en vente sur réitération des enchères à la demande du vendeur conformément à la procédure de l’article L.321-14 du Code de commerce. Si le vendeur ne formule pas cette demande dans un délai de trois mois à compter de l’adjudication, la vente sera résolue de plein droit. En tout état de cause, l’adjudicataire défaillant ne peut invoquer la résolution du contrat pour se soustraire aux obligations qui sont les siennes.
Responsabilité de l’adjudicataire défaillant : Dans tous les cas l’acquéreur défaillant sera tenu, du fait de son défaut ou retard de paiement, de payer à AGUTTES :
• En cas de revente sur procédure de réitération des enchères, (i) la moins-value subie par le vendeur du fait de la deuxième vente, (ii) la perte d’honoraires subies par AGUTTES, (iii) les frais engagés pour cette deuxième vente ;
• Tous les frais et accessoires engagés par AGUTTES relatifs au recouvrement des factures impayées (incluant les frais d’avocat, les frais administratifs et tous autres frais liés au recouvrement), ainsi que les dommages et intérêts permettant de compenser le préjudice subi par AGUTTES ;
• Les pénalités de retard calculées en appliquant des taux d’intérêt au taux directeur (taux de refinancement ou Refi) semestriel de la Banque centrale européenne (BCE) en vigueur, majoré de cinq points sur la totalité des sommes dues ; Les dommages et intérêts permettant de compenser le préjudice subi par AGUTTES (frais, honoraires et commissions d’achat, TVA, stockage, etc.).
AGUTTES se réserve la possibilité de : Communiquer le nom et les coordonnées de l’acquéreur défaillant au vendeur afin de permettre à ce dernier de faire valoir ses droits ; Conserver à titre de dommages et intérêts toutes les sommes qui auraient été versées par l’adjudicataire préalablement à l’annulation de la vente ; Procéder à l’encaissement de la caution versée par l’adjudicataire, à titre de compensation avec toutes les sommes dues par l’adjudicataire et / ou à titre de dommages et intérêts ;
Exercer ou faire exercer tous les droits et recours, notamment le droit de rétention, sur tout bien de l’acquéreur défaillant dont AGUTTES aurait la garde jusqu’au règlement complet par ledit acquéreur, et saisir les tribunaux compétents pour recouvrer les sommes dues ;
• Procéder à la compensation de tout montant dû à l’adjudicataire avec tout montant impayé par l’adjudicataire concernant un lot ou tout dommage subi par AGUTTES à la suite d’une violation des présentes CGV par l’adjudicataire ;
• Interdire à l’adjudicataire défaillant d’enchérir dans les prochaines ventes organisées par AGUTTES ou bien de subordonner la possibilité d’y enchérir au versement d’une provision préalable ;
• Procéder à l’inscription de l’adjudicataire défaillant sur un fichier des mauvais payeurs partagé entre les différentes maisons de vente adhérentes. AGUTTES est en effet adhérent au Registre central de prévention des impayés des Commissaires-priseurs auprès duquel les incidents de paiement sont susceptibles d’inscription. Les droits d’accès, de rectification et d’opposition pour motif légitime sont à exercer par le débiteur concerné auprès du Symev 15, rue Freycinet 75016 Paris. AGUTTES est également adhérente du service Témis permettant la consultation et l’alimentation du fichier des restrictions d’accès aux ventes aux enchères. Aguttes se réserve le droit d’inscrire au fichier Témis l’adjudicataire défaillant ou son représentant, ayant pour conséquence de limiter la capacité d’enchérir de l’adjudicataire défaillant auprès des Opérateurs de vente volontaires adhérents et de lui interdire l’utilisation de la plateforme Interenchères. En outre, AGUTTES se réserve le droit de bloquer l’accès de l’adjudicataire défaillant à la plateforme Drouot et à d’autres plateformes de vente en ligne partenaires.
Retrait et stockage des lots : Un lot adjugé ne pourra être délivré à l’acheteur qu’après paiement intégral du bordereau d’achat et de toutes les sommes / pénalités qui seraient dues par l’adjudicataire, encaissés sur le compte bancaire d’AGUTTES. En conséquence, dans le cas où le bordereau acheteur comporterait plusieurs lots et en cas de paiement partiel du bordereau acheteur et/ou à défaut de
paiement total ou partiel des autres sommes/pénalités dues par l’adjudicataire, aucun des lots inclus dans le bordereau acheteur ne sera délivré par AGUTTES à l’adjudicataire. Tous les lots seront délivrés à l’adjudicataire le jour du paiement total du bordereau acheteur et des sommes/pénalités dues par l’adjudicataire. Les lots seront délivrés à l’acquéreur en personne après présentation de tout document prouvant son identité ou au tiers qu’il aura désigné et à qui il aura confié une procuration originale et une copie de sa pièce d’identité. Le retrait des lots est réalisé aux frais et aux risques de l’adjudicataire uniquement. Les lots qui n’auront pas été retirés le jour même après la fin de la vente seront à enlever sur rendez-vous par l’acheteur auprès de la personne mentionnée à cet effet sur la page de contacts qui se situe au début du catalogue. Le lieu de délivrance sera indiqué dans l’email accompagnant l’envoi de la facture.
Les frais de stockage applicables sont mentionnés ci-après (cf. article VICONDITIONS PARTICULIÈRES).
Revente des lots payés et non récupérés : Dans le cas où un ou des lot(s) adjugé(s) et payé(s) en cours d’une vente aux enchères n’aurai(ent) toujours pas été enlevé(s) par l’acquéreur dans les délais convenus dans les « conditions particulières » ciaprès et que les frais de stockage, de garde et de conservation applicables en viendraient à dépasser la valeur d’adjudication du ou des lot(s), AGUTTES se réserve la possibilité de les vendre afin de se rembourser l’intégralité des frais lui étant dus.
L’État français peut exercer sur toute vente publique ou de gré à gré de biens culturels un droit de préemption. L’État dispose d’un délai de 15 jours à compter de la vente publique pour confirmer l’exercice de son droit de préemption et se subroger à l’acheteur. À défaut d’une confirmation écrite par l’État de son intention d’exercer ce droit dans le délai imparti, la vente sera considérée comme définitive et irrévocable.
Dans le cas d’un bordereau acheteur libellé à une adresse à l’étranger, il est précisé que certains lots sont assujettis à des formalités d’exportation (demandes de certificat pour un bien culturel, licence d’exportation). Ces lots ne pourront être délivrés qu’à un transitaire dûment habilité. Les formalités sont du ressort de l’acquéreur et peuvent requérir un délai de 4 mois. AGUTTES est à la disposition de ses acheteurs pour les orienter dans ces démarches ou pour transmettre les demandes à l’administration concernée. Cependant, AGUTTES ne pourra être tenu responsable des retards, refus ou autres décisions administratives défavorables, ni de tout manquement à la réglementation en matière d’exportation. Les délais d’exportation ou les refus de l’administration ne pourront en aucun cas justifier une absence ou un retard de paiement par l’acheteur, ni entraîner une annulation ou modification de la vente. L’acquéreur est seul responsable de l’ensemble des formalités et des délais administratifs applicables, qu’il s’engage à respecter.
VI- CONDITIONS PARTICULIÈRES
1 - CALCUL DES HONORAIRES ACHETEURS
L’adjudicataire devra s’acquitter, en sus du prix d’adjudication, par lot, des honoraires acheteurs suivants :
- Pour les ventes des départements Bijoux (non cataloguées dites listées ou online ), Montres, Art impressionniste & moderne, Tableaux & Dessins anciens, Design, Mobilier & Objet d’art, Haute époque, Collections, Cartes de collection, Sports, Mode & Maroquinerie (honoraires dégressifs) :
25% HT + TVA au taux en vigueur soit 30%TTC sur les premiers 900 000 € ;
• 23% HT + TVA au taux en vigueur soit 27,6%TTC au-delà de 900 001 € ;
- Pour les ventes des départements Bijoux (cataloguées), Art contemporain, Peintres & Arts d’Asie, Automobilia (honoraires dégressifs) :
26 % HT + TVA au taux en vigueur soit 31,2 %TTC sur les premiers 900 000 € ; 23 % HT + TVA au taux en vigueur soit 27,6 %TTC au-delà de 900 001 € ;
- Pour les ventes des départements Violons & Archets, Vins & Spiritueux :
• 21% HT + TVA au taux en vigueur soit 25,2%TTC ;
- Pour les ventes de livres et manuscrits bénéficiant d’une TVA réduite :
• 25% HT soit 26,37% TTC ;
- Pour les ventes du département Automobiles de collection (honoraires dégressifs) :
16% HT + TVA au taux en vigueur soit 19,2%TTC sur les premiers 900 000 € inclus ;
12% HT + TVA au taux en vigueur soit 14,4 %TTC au-delà de 900 001 €.
2- FRAIS DE STOCKAGE
Le stockage des biens ayant fait l’objet d’une adjudication dans le cadre d’une vente aux enchères ou d’une vente de gré à gré qui ne seraient pas enlevés par l’acheteur à l’expiration d’un délai de 15 jours suivant la vente (jour de vente inclus), sera facturé comme suit (chaque journée ou semaine commencée étant due) :
- Bijoux et / ou articles d’horlogerie : 30€ HT / jour de stockage ;
- Vin : 1 € HT / col et par jour, sans préjudice des frais éventuellement appliqués par iCave ;
- Véhicules : frais de stockage et de transport forfaitaires de 350 € HT, augmentés d’un montant de 40 € HT / jour à partir du mercredi suivant la vente inclus ;
- Autres lots : 3 € HT / jour pour les lots de moins de 1 m 3 et 5 € HT / jour pour les lots de plus de 1 m 3
3- OBJETS MÉCANIQUES ET ÉLECTRIQUES
Les objets mécaniques ou électriques proposés à la vente par AGUTTES sont exclusivement proposés à titre décoratif. En tant que biens d’occasion, AGUTTES ne certifie en aucun cas leur état de fonctionnement et n’offre aucune garantie quant à leur performance. Nous recommandons aux acheteurs de venir voir les lots lors des expositions publiques avec un expert en la matière, et de faire vérifier le mécanisme électrique ou mécanique par un professionnel avant toute mise en marche.
4- MONTRES ET HORLOGES
Les articles d’horlogerie que nous vendons sont tous des biens d’occasion, ayant pour la plupart subi des réparations engendrant le remplacement de certaines pièces qui peuvent alors ne pas être d’origine. AGUTTES ne donne aucune garantie sur l’authenticité, la condition, ou le caractère original des composants d’un article d’horlogerie.
Les horloges peuvent être vendues sans pendules, poids ou clés et sauf mention expresse contraire, leur présence n’est pas garantie. Les bracelets de montres peuvent ne pas être d’origine et ne pas être authentiques. Les montres de collection nécessitent un entretien général et régulier : des réparations ou révisions peuvent s’avérer nécessaires. Toutes ces réparations et révisions et tous les contrôles d’état de fonctionnement sont à la charge exclusive de l’acheteur, AGUTTES n’offrant aucune garantie sur leur bon état de marche. AGUTTES recommande aux acheteurs de faire vérifier les montres par un horloger qualifié avant toute utilisation.
5- BIJOUX, PIERRES, OR ET MÉTAUX PRÉCIEUX
Certains lots contenant de l’or, du platine ou de l’argent peuvent être soumis à un contrôle par le bureau de garantie territorialement compétent afin de les soumettre à des tests d’alliage et de les poinçonner préalablement à la vente. AGUTTES n’engage en aucun cas sa responsabilité sur les conclusions du bureau de garantie. Les pierres précieuses de couleur (comme les rubis, les saphirs et les émeraudes) peuvent avoir été traitées pour améliorer leur apparence, par des méthodes telles que la chauffe ou l’huilage. Ces méthodes sont admises par l’industrie mondiale de la bijouterie mais peuvent fragiliser les pierres précieuses et/ou rendre nécessaire une attention particulière au fil du temps.
Tous les types de pierres précieuses peuvent avoir été traités pour en améliorer la qualité. L’acheteur peut solliciter l’élaboration d’un rapport de gemmologie pour tout lot, dès lors que la demande est adressée à AGUTTES au moins deux semaines avant la date de la vente, et que l’acheteur s’acquitte des frais afférents.
AGUTTES ne fait pas établir de rapport gemmologique pour chaque pierre précieuse mise à prix dans ses ventes aux enchères. L’absence de certificat ne garantit pas que les pierres n’ont pas été traitées. Lorsqu’AGUTTES fait établir de tels rapports auprès de laboratoires de gemmologie internationalement reconnus, lesdits rapports sont mentionnés et décrits au catalogue. En raison des différences d’approches et de technologies, les laboratoires peuvent ne pas être d’accord sur le traitement ou non d’une pierre précieuse particulière, sur l’ampleur du traitement ou sur son caractère permanent. Les laboratoires de gemmologie signalent uniquement les améliorations ou les traitements dont ils ont connaissance à la date du rapport qui reflète leur opinion. AGUTTES ne garantit pas et n’est aucunement responsable des rapports ou certificats établis par un laboratoire de gemmologie qui pourrait accompagner un lot.
6- MOBILIER
Sans mention expresse indiquée dans le descriptif du lot, la présence de clés n’est aucunement garantie. L’acheteur reconnaît que l’absence de clé ne peut en aucun cas justifier un refus de paiement ou une réclamation.
7- ESPÈCES VÉGÉTALES ET ANIMALES PROTÉGÉES
Les objets composés partiellement ou entièrement de matériaux provenant d’espèces de flore et de faune en voie d’extinction et/ou protégées sont marqués par le symbole ~ dans le catalogue. Le législateur impose de règles strictes pour l’utilisation commerciale de ces matériaux, en particulier en ce qui concerne le commerce de l’ivoire.
Les acheteurs sont informés que l’importation de tout bien composé de ces matériaux est interdite par de nombreux pays, ou bien exigent un permis ou un certificat délivré par les autorités compétentes des pays d’exportation et d’importation des biens. Les acheteurs sont entièrement responsables du bon respect des normes réglementaires et législatives applicables à l’exportation ou l’importation des biens composés partiellement ou totalement de matériaux provenant d’espèces en voie d’extinction et/ou protégées. AGUTTES ne sera en aucun cas responsable de l’impossibilité d’exporter ou d’importer un tel bien, et cela ne pourra être retenu pour justifier une demande de résolution ou d’annulation de la vente. L’acheteur est seul responsable de l’obtention de toutes les autorisations nécessaires pour l’acquisition ou le transport de ces objets.
Les bouteilles anciennes peuvent naturellement être fragilisées avec le temps et les transports. AGUTTES ne pourra être considéré comme responsable de l’état du bouchon.
Les ventes de vins sont des ventes sur désignation, c’est-à-dire des ventes d'objets désignés au moment de la vente, mais non exposés. Le retrait des lots directement après la vente est donc exclu. Leur retrait est uniquement possible sur rendez-vous. L’acheteur doit envoyer un courriel accompagné de son bordereau acquitté à l’adresse électronique suivante : retraits.aguttes@icave.eu . Les lots seront disponibles dans les locaux de la société iCave, située au : 5, Chemin des Montquartiers – 92130 ISSY-LES-MOULINEAUX – FRANCE.
Description des lots : Pour des raisons administratives et sauf indication contraire, les désignations des véhicules (modèle, type, année…) reprennent, sauf exception, les indications portées sur les titres de circulation.
État des lots : Il est précisé que :
- L’état d’une automobile peut varier entre le moment de sa description au catalogue, celui de sa présentation à la vente et jusqu’au moment de la prise en main du lot par l’adjudicataire.
- Des véhicules peuvent être vendus sans contrôle technique en raison de leur âge, leur état non roulant ou de leur caractère de compétition.
- Les véhicules provenant de l’étranger sont présentés sans contrôle technique français.
Les véhicules proposés sont d’une époque où les conditions de sécurité et les performances étaient inférieurs à celles d’aujourd’hui. Une grande prudence est recommandée aux acheteurs lors de la première prise en main. Il est notamment conseillé, avant toute utilisation, de procéder à une remise en route et d’effectuer toutes les vérifications nécessaires au bon fonctionnement du véhicule (niveau d’huile, pression des pneus, etc.).
Obligations supplémentaires de l’adjudicataire
- L’adjudicataire devra accomplir, sous sa responsabilité et à ses frais, toutes les formalités nécessaires dans les délais légaux pour le changement d’immatriculation du véhicule acquis.
- L’adjudicataire devra organiser le transport du lot acquis qui s’effectuera à ses risques et à ses frais.
Retrait et stockage des lots : Les véhicules sont stockés dès le lendemain de la vente dans un local fermé et sécurisé à toute proximité de Paris. Ils pourront être retirés sur rendez-vous, à partir du mardi suivant la date de la vente et après règlement intégral du montant d’adjudication et des frais, du lundi au vendredi jusqu’à 16h30 au plus tard. Il est rappelé que le transfert de risques s’opère dès l’adjudication. AGUTTES décline toute responsabilité quant aux dommages que le véhicule pourrait subir postérieurement à l’adjudication.
Les enchérisseurs sont informés qu’AGUTTES est susceptible de collecter et traiter les données les concernant conformément au Règlement Général sur la Protection des données n°2016/679 du 27 avril 2016 (RGPD) et à la loi « Informatique et Libertés » n°78-17 du 6 janvier 1978 modifiée par la loi n° 2018-493 du 20 juin 2018 relative à la protection des données à caractère personnel.
Les données sont collectées aux fins de gestion de leurs relations contractuelles ou précontractuelles (enregistrement à la vente, facturation, comptabilité, règlements, communication…). Ces données sont constituées d’informations telles que : noms, prénoms, adresse postale, adresse électronique, numéro de téléphone, coordonnées bancaires.
Les enchérisseurs sont informés qu’ils disposent d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, à la portabilité, d’opposition et de limitation à l’égard de ces données auprès d’AGUTTES. Les demandes doivent être exercées par écrit à l’adresse : communication@aguttes.com . Toute réclamation sur la législation applicable en matière de protection des données peut être portée devant la CNIL : www.cnil.fr
VIII- PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
AGUTTES est propriétaire de tout droit de reproduction des biens vendus avant et après la vente. Toute reproduction de celui-ci est interdite et constitue une contrefaçon. La vente d’un lot n’implique en aucun cas cession des droits de propriété intellectuelle éventuellement applicables (représentation et / ou reproduction) sur l’œuvre.
IX- LOI APPLICABLE ET TRIBUNAL COMPÉTENT
Les présentes CGV et les droits et obligations en découlant seront régis par la loi française.
Toute action en justice relative aux activités de vente d’AGUTTES sera tranchée par le Tribunal Judiciaire compétent en France, conformément à l’article L.32137 du Code de commerce. En particulier, toutes les actions en justice impliquant des adjudicataires et / ou enchérisseurs ayant la qualité de commerçant seront tranchés par le Tribunal judiciaire de Nanterre.
Les enchérisseurs, adjudicataires ainsi que leurs mandataires reconnaissent que Neuilly-sur-Seine est le lieu d’exécution des prestations exclusif d’AGUTTES.
Les actions en responsabilité civile engagées à l’occasion des prisées et des ventes volontaires et judiciaires de meuble aux enchères publiques se prescrivent par cinq ans à compter de l’adjudication ou de la prisée.
Pour toute difficulté, le Commissaire du Gouvernement près du Conseil des maisons de vente peut être saisi gratuitement en vue de parvenir à une solution amiable. Les réclamations se font par voie postale au 19 avenue de l’Opéra, 75001 Paris ou en ligne sur le lien suivant : https://conseilmaisonsdevente.fr/fr/reclamation Il est également possible de déposer une demande de règlement à l’amiable sur une plateforme européenne de règlement de litiges en ligne entre consommateurs et professionnel, accessible sur le lien suivant : https://ec.europa.eu/consumers/ odr/main/index.cfm?event=main.home2.show&lng=FR
X- SATISFACTION CLIENT
Si un client estime ne pas avoir reçu de réponse satisfaisante, il lui est conseillé de contacter directement, et en priorité, le responsable du département concerné. En l’absence de réponse dans le délai prévu, il peut alors solliciter le service clients à l’adresse serviceclients@aguttes.com , ce service est rattaché à la Direction Qualité de la SVV Aguttes.
AGUTTES SAS (“AGUTTES ”) is a voluntary public auction operator, registered with the French Auction Market Authority and governed by Articles L.321-4 et seq. of the French Commercial Code. In this capacity, AGUTTES acts as the seller’s agent, who enters into a contract with the successful bidder.
These General Terms and Conditions of Sale (“ GTCS ”) govern the relationship between AGUTTES and the bidders for public auctions and private sales organised by AGUTTES. By taking part in an auction organised by AGUTTES, including via an online platform, the bidder agrees to be bound by these GTCS. By registering to participate in the auction and/or placing a bid during a sale, the bidder agrees to be bound by these GTCS. They are therefore advised to read them carefully. The GTCS may be modified from time to time at the discretion of AGUTTES. The Special Terms and Conditions of Sale relating to a particular sale and contained in the sales catalogue may also be modified in writing and/or orally by AGUTTES prior to the sale. These modifications will be recorded in the official sale report. As a voluntary sales operator, AGUTTES is subject to the obligations listed in articles L.561-2 14° et seq. of the French Monetary and Financial Code relating to the fight against money laundering and the financing of terrorism, which it is obliged to enforce.
The special notes in the catalogue are defined as follows
+ Lots forming part of a judicial sale following an order from the Court of First Instance, subject to a buyer’s fees of 14.40% incl. taxes;
° Lots in which AGUTTES or one of its partners has a financial interest;
* Lots under temporary import: subject to a fee of 5.5% incl. taxes of the hammer price for artworks, collectibles, and antiques (20% for wines and spirits, jewellery, and multiples), payable by the buyer in addition to the buyer’s premium and the hammer price. These fees may be waived upon presentation of customs documents proving that the lot has been re-exported outside the European Union within the legal time limits and in accordance with the new VAT regulations that came into effect on 1 January 2025;
¤ Goods sold under the standard VAT regime (on the full amount);
# Lots visible by appointment only;
~ Lots manufactured from materials derived from animal species. Import restrictions are to be considered;
= Lots duly identified and subject to a security deposit.
Description of the lots: The information provided in the catalogue by AGUTTES and its expert is based on the details supplied and the knowledge available on the date the catalogue was prepared. Only information in French is binding on AGUTTES. It may be amended or corrected up to the time of sale, in writing or orally. These changes will be recorded in the sale report, which will have probative value. The translations are free.
No other warranty is provided by AGUTTES, it being stated that only the seller will be liable for hidden defects and any potential legal warranty of conformity (excluded for second-hand goods). A certificate of authenticity for the lot will only be available if mentioned in the lot description.
The dimensions, weights and other information of the lots are given as an indication with a reasonable margin of error. Conversions to imperial units (inches) are provided for information only and are free.
Restorations carried out as a precautionary measure, which do not alter the distinctive character of the lot, particularly with regard to age and style, and which do not modify the character of the lot in any way, will not be mentioned in the description.
The absence of any indication of restoration, accident, shortage or incident in the catalogue or condition reports in no way implies that the lot is free of any present, past or repaired defect. Conversely, the mention of any defect does not imply the absence of all other defects. Only the provisions of the catalogue may constitute a valid basis for engaging the liability of AGUTTES. Statements or promises made orally by a representative of AGUTTES but not included in the catalogue shall under no circumstances constitute a valid basis for engaging the liability of AGUTTES.
Condition of the lots: Lots are sold in the condition they are in at the time of sale, with all imperfections and defects. As the lots are second-hand goods, no guarantee can be offered by AGUTTES concerning their condition. It is up to potential buyers to verify the condition of the item themselves.



Fondée à Clermont-Ferrand en 1974 par Claude Aguttes, la maison de ventes aux enchères Aguttes se compose aujourd’hui d’une équipe de 60 personnes, passionnée et qui constitue sa qualité première. Elle s’est hissée au fil des années, au rang d’acteur majeur du marché de l’art. Restée indépendante et familiale, avec trois enfants actifs, elle est au service de la transmission. Avec une salle des ventes située dans l’ouest parisien et des bureaux de représentation en région, à Bruxelles et Genève, Aguttes se distingue par son service personnalisé et sa réactivité. Ses 17 départements, portés par des experts et spécialistes internalisés, permettent la valorisation et la vente de grandes collections, de tableaux, de bijoux et d’automobiles, d’objets d’art et d’exception. Avec sa force de frappe en promotion et sa culture de la performance, la maison vise l’excellence et enregistre régulièrement des records mondiaux. Consciente de la confiance que lui accordent ses vendeurs, elle reste au service de ces derniers avant tout.
L’ensemble des collaborateurs de la maison est au service du beau, de la transmission émotionnelle et intellectuelle entre les collectionneurs. Chaque œuvre d’art doit être défendue au mieux sur le marché avec passion. L’obtention du meilleur prix d’adjudication est l’objectif intrinsèque de la vente aux enchères. Nos responsables de départements s’engagent personnellement à honorer la confiance de leurs clients en garantissant leurs intérêts et en les conseillant. C’est l’ADN de notre maison familiale.
Expertise
Plus de 17 départements spécialisés
Accompagnement personnalisé
Agilité pour la vente de lots à fort potentiel
Records à l’international
Plus de 50% d’acheteurs étrangers
Culture de l’excellence
Pour des lots allant de 10 000 à 2 millions d’euros
Fréquence des ventes 4 ventes aux enchères annuelles par spécialité
Pour inclure vos biens, contactez-nous ! Estimations gratuites et confidentielles sur rendez-vous
Art impressionniste & moderne
Pierre-Alban Vinquant +33 1 47 45 08 20 +33 7 64 41 09 04 vinquant@aguttes.com
Arts d’Asie
Clémentine Guyot
+33 1 47 45 00 90 • +33 7 83 19 05 89 guyot@aguttes.com
Arts décoratifs du XXe & Design
Jessica Remy-Catanese
+33 1 47 45 08 22 • +33 7 61 72 43 19 remy@aguttes.com
Automobiles de collection
Automobilia
Gautier Rossignol +33 1 47 45 93 01 • +33 7 45 13 75 78 rossignol@aguttes.com
Bijoux & Perles fines
Philippine Dupré la Tour
+33 1 41 92 06 42 • +33 6 17 50 75 44 duprelatour@aguttes.com
Cartes de collection
Sports
François Thierry
+33 1 41 92 06 69 thierry@aguttes.com
Collections particulières
Sophie Perrine
+33 1 41 92 06 44 +33 7 60 78 10 27 perrine@aguttes.com
Grands vins & Spiritueux
Pierre-Luc Nourry
+33 1 47 45 91 50 • +33 7 63 44 69 56 nourry@aguttes.com
Instruments de musique & Archets
Hector Chemelle
+33 1 41 92 06 68 • +33 7 69 02 70 85 chemelle@aguttes.com
Livres anciens & modernes
Affiches, Manuscrits & Autographes
Sophie Perrine +33 1 41 92 06 44 • +33 7 60 78 10 27 perrine@aguttes.com
Mobilier & Objets d’art
Haute époque
Grégoire de Thoury
+33 1 41 92 06 46 • +33 7 62 02 04 72 thoury@aguttes.com
Mode & Maroquinerie
Agathe de Drouas
+33 7 62 87 10 69 drouas@aguttes.com
MAISON DE VENTES AUX ENCHÈRES
Aguttes Neuilly
+33 1 47 45 55 55
164 bis, avenue Charles de Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine BUREAUX DE REPRÉSENTATION
Aix-en-Provence
Adrien Lacroix
+33 6 69 33 85 94 • adrien@aguttes.com
Lille
Pauline Boddaert
+33 6 99 02 22 63 • boddaert@aguttes.com
Lyon
Haude Le Roux
+33 4 37 24 24 24 • leroux@aguttes.com
Montres de collection
Claire Hofmann +33 1 47 45 93 08 +33 7 49 97 32 28 hofmann@aguttes.com
Peintres d’Asie : Chine & Vietnam
Charlotte Aguttes-Reynier +33 1 41 92 06 49 • +33 6 63 58 21 82 reynier@aguttes.com
Post-war & Art contemporain
Ophélie Guillerot +33 1 47 45 93 02 • +33 7 60 78 10 07 guillerot@aguttes.com
Tableaux & Dessins anciens
Victoria Damidot +33 1 47 45 91 57 damidot@aguttes.com
Inventaires & Partages
Claude Aguttes et Sophie Perrine, commissaires-priseurs
+33 1 41 92 06 44 • perrine@aguttes.com
Régions Ouest & Est
Marie de Calbiac +33 7 60 78 08 77 • calbiac@aguttes.com
Bruxelles
Ernest van Zuylen +32 487 14 11 13 • vanzuylen@aguttes.com
Genève Côme Bizouard de Montille +41 225 196 884 montille.consultant@aguttes.com
DE NOVEMBRE À DÉCEMBRE
2025 2026
DE JANVIER À MARS
28
NOVEMBRE À 14H30
Instruments & Archets du quatuor
AGUTTES NEUILLY
30
NOVEMBRE À 15H
Automobiles de collection La Vente d’Automne
ESPACE CHAMPERRET, PARIS
02
DÉCEMBRE À 10H
Arts d’Asie
AGUTTES NEUILLY
03
DÉCEMBRE À 14H30
Bijoux
AGUTTES NEUILLY
04
DÉCEMBRE À 14H30
Maîtres anciens
AGUTTES NEUILLY
05
JUSQU’AU
08
DÉCEMBRE À PARTIR DE 12H
Automobilia La Vente de Noël ONLINE ONLY
08
DÉCEMBRE À 147H
Montres de collection
AGUTTES NEUILLY
10
DÉCEMBRE À 14H30
Bijoux AGUTTES NEUILLY
11
DÉCEMBRE À 14H30
Mode & Maroquinerie
Vintage & Contemporain AGUTTES NEUILLY
13
DÉCEMBRE À 15H
Sports AGUTTES NEUILLY
22
JANVIER À 14H30
Arts impressioniste et moderne
AGUTTES NEUILLY
12
FÉVRIER À 14H30
Bijoux AGUTTES NEUILLY
Livres & Manuscrits
AGUTTES NEUILLY
17
DÉCEMBRE À 14H30
Haute époque AGUTTES NEUILLY
Ce calendrier est sujet à modifications. Retrouvez toutes nos dates de ventes sur aguttes.com
Peintres d’Asie : Chine & Vietnam
AGUTTES NEUILLY
26 04
FÉVRIER À 14H30 MARS À 14H30
Grands vins & spiritueux
AGUTTES NEUILLY
05
DÉCEMBRE À 14H30 MARS À 14H30
Mobilier & Objets d’art AGUTTES NEUILLY
Notre commisseur-priseur se tient à votre disposition pour coordonner votre projet avec nos différents spécialistes, en France et dans toutes les grandes villes d'Europe.
Contact : Sophie Perrine +33 1 41 92 06 44 • perrine@aguttes.com
« La Mesure des Mondes » Collection particulière dispersée en octobre 2020 ayant totalisé 2,5 millions d’euros


PROCHAINE VENTE MARS 2026
« La Mesure des Mondes » Collection particulière dispersée en octobre 2020 ayant totalisé 2,5 millions d’euros
Contact : Sophie Perrine +33 1 41 92 06 44 • perrine@aguttes.com


