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LES MARQUES ‘OUTSIDERS’
DÉBARQUEMENT EN VUE Ddepuis longtemps. Les choses ont déjà changé avec l’arrivée de Ford
e nouvelles marques de camion en Belgique, cela ne s’était plus vu
Trucks, mais le phénomène va s’accélérer avec l’électrification. Pas de quoi menacer à court terme les positions des sept constructeurs ‘traditionnels’, mais qui sait ... Claude Yvens - claude.yvens@transportmedia.be
Au milieu des années 2000, peu de gens s’en souviennent mais on a vendu quelques exemplaires de l’Avia D. Toujours en République Tchèque, Tatra n’a guère plus de succès avec ses porteurs de chantier multi-essieux et leur célèbre châssis à poutre centrale. LA TURQUIE À L’OFFENSIVE Depuis mars 2021, le paysage s’est toutefois enrichi d’un nouvel acteur : Ford Trucks vise à terme les 5 % de parts de marché et a déjà écoulé quelques dizaines de tracteurs F-Max sur le marché belge. Le produit est sérieux, et Ford Trucks Belgium profite aussi de délais de livraison beaucoup plus courts que ceux de la concurrence pour s’introduire dans des flottes. L’achat de 20 unités par le transporteur anversois Supreme a d’ailleurs beaucoup fait parler de lui. De manière assez surprenante, une autre marque turque va aussi tenter l’aventure en Belgique : BMC Trucks a déjà lancé ses activités aux Pays-Bas (où 21 véhicules ont été vendus en trois mois) et finalise actuellement les discussions avec l’un ou l’autre distributeur ou partenaire pour le service aprèsvente. Une collaboration avec Beneparts pour la livraison des pièces détachées devait par ailleurs être finalisée avant la fin de l’année 2021, comme nous l’a confirmé Nuh Yesil, CEO de BMC Truck & Bus BV à Arnhem (Pays-Bas) : « Nous proposons un véhicule que l’on peut situer entre Renault Trucks et Iveco, pour un prix extrêmement attractif d’environ 85.000 euros. Le gros avantage que nous aurons, ce sont les délais de livraison : un camion commandé en décembre peut déjà être livré en février 2022. » BMC Trucks semble donc ne pas souffrir de la crise des approvisionnements qui touche la quasi totalité des constructeurs européens.
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BMC devrait être la prochaine marque nouvelle à faire son apparition en Belgique.
LES ‘TRANSFORMATEURS’ METTENT LE NEZ À LA FENÊTRE Verrons-nous d’autre marques vendre leurs premiers véhicules en Belgique en 2022 ? C’est possible, mais pas certain. Les autres jeunes premiers sont en effet tous actifs dans la propulsion électrique et notre pays ne s’est pas encore particulièrement distingué par une politique de soutien très ‘incitante’. Le groupe maritime belge CMB a fait sensation en présentant un camion qui utilise l’hydrogène non pas comme source d’alimentation d’une pile à combustible, mais bien comme carburant pour un moteur à combustion de type ‘dual fuel’. Ce véhicule devait s’appeler Lenoir (du nom de l’inventeur belge du moteur à explosion) mais s’appellera finalement CMB. Il en existe actuellement un exemplaire, basé sur un Ford F-Max, en cours de test chez Van Moer Logistics. D’autres pourraient suivre en 2022. D’autres transformateurs de chaînes cinématique sont actifs dans notre pays (E-Trucks Europe à Lommel) ou chez nos voisins immédiats (Emoss aux Pays-Bas), mais ils se
tournent davantage vers le marché néerlandais, beaucoup plus ouvert à la mobilité électrique pour l’instant. La société allemande Quantron prévoit de débuter ses activités commerciales dans le Benelux en 2022. Elle proposera une gamme assez complète de véhicules électriques : le BEV Q-Light (basé sur l’Iveco Daily, et qui pourrait donc profiter de l’absence d’un Daily électrique), le Q Econic EV (une benne à ordures ménagères basée sur le Mercedes Econic) et, plus tard dans l’année, une version à pile à combustible du Daily. Mais Quantron se fait fort de ‘remotoriser’ d’autres marques. Dans la même catégorie, on peut ranger BAX. Cette marque est une création de BPW qui a développé une gamme d’essieux à récupération d’énergie. Combinés à deux moteurs électriques et greffés sur un camion Isuzu N-Series, ils donnent naissance au BAX 7.5 qui pourrait fournir une charge utile nette de 3 tonnes. D’après les contacts pris au salon Solutrans, le véhicule devrait être homologué dans le courant de l’année 2022 et commercialisé dans la foulée.
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