TECHNIQUE
RENAULT ARKANA E-TECH HYBRID RS LINE
Du style et un espace préservé Avec l’Arkana, les SUV coupés investissent un segment plus abordable. Un véhicule dont la silhouette élégante n’altère pas l’espace à bord. TEXTE ET PHOTO MARC-OLIVIER HERREN
S
on port élancé imprimé par le pavillon incliné pourrait susciter les craintes des passagers arrière. Il n’en est rien. La garde au toit de ce SUV hautement tendance est à peine amputée. Et même la capacité du coffre, obérée de 33 l sur cette version hybride, demeure fort convenable. Ce d’autant que
le massif hayon réserve un accès aisé à la soute. Bon, la modularité est sommaire, mais l’espace aux jambes est suffisamment généreux. Et cette déclinaison RS Line exhibe un bel agencement. Les sièges cuir-suédine ornés de surpiqûres font bon ménage avec de larges appliques façon carbone et des matériaux valorisants.
Du genre frugal Comme ses pairs Renault E-Tech, l’Arkana embarque un bloc essence 1,6 l et deux moteurs électriques. En milieu urbain, cet hybride s’évertue à maximiser les roulages électriques. Il en résulte une consommation d’à peine 6 l/100 km et un réel agrément de marche. C’est aussi le cas en usage extra-
La version RS Line arbore un bouclier sportif et un diffuseur (option).
NLongueur: 4,57 m; coffre: 480 l E1,6 l essence, 94 ch, él., 49 ch, 145 ch cumulés, 148 Nm; 0 à 100 km/h en 10,8 s; conso. (essai): 5,8 l/100 km; autonomie: 862 km L38 500 fr.
Consommation/autonomie Système hybride efficace Stylisme aguicheur Habitabilité pas pénalisée Equipement de série Accélérations étouffées Sensations de conduite Fermeté en usage urbain
urbain fluide. En revanche, le 1,6 l atmosphérique de 94 ch éructe haut dans les tours en accélération. Tout se calme dès qu’il est soulagé par le bloc électrique de 49 ch. Mieux vaut donc ne pas trop tirer sur la mécanique. Car si les reprises sont consistantes, les accélérations sont molles et la boîte à crabots est moyennement rapide. En dépit de son look racé, ce SUV est d’ailleurs avare de sensations châssis, notamment vu sa direction peu informative. Probablement la rançon de sa provenance coréenne. Bien pourvu dès le 2e niveau d’équipement, l’Arkana embarque la plupart des assistances. Le surcoût de la version hybride face au modèle 160 ch se limite à 500 fr. ◆
Ces SUV qui prennent le relais des coupés Il y a peu encore, les coupés étaient synonymes d’élégance, d’exclusivité et de sportivité. Cette image semble aujourd’hui appartenir au passé. De fait, les coupés abordables ont totalement déserté les palettes des marques généralistes et on ne les trouve plus guère que chez certains constructeurs premium. Comme pour les cabriolets, la pression exercée sur les 38 touring | novembre 2021
marges des constructeurs explique en partie ce déclin. Ce d’autant que l’attractivité commerciale d’un coupé se résume souvent à 2 ou 3 années. En conséquence, c’est la catégorie qu’un directeur financier fera supprimer en premier durant les périodes de vaches maigres. Simultanément, le phénomène SUV est passé par là. Apparus dans le sillage du massif BMW X6, les SUV coupés ont progressivement investi le
haut de gamme. De quoi générer des profits et, parfois, dépasser le statut de niche automobile. A l’instar du Cayenne Coupé qui s’arroge environ un tiers de ventes du grand SUV Porsche.
On démocratise Au fil des années, ce phénomène a pris de l’ampleur et n’est plus circonscrit au seul haut de gamme, ainsi qu’en atteste le Renault Arkana ci-dessus. De surcroît, les
SUV coupés constituent une base idéale pour les modèles électriques. Toutes les marques du groupe Volkswagen auront, par exemple, droit à leur version coupé (Audi Q4 Sportback, Skoda Enyaq Coupé, VW ID.5). A cela s’ajoutera une meute de crossovers associant les traits des berlines, des SUV et les toits fuyants des coupés. Un contexte qui promet de favoriser le retour des modèles généralistes. ◆