Touring myHome 01 / 2020 français

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Vous déterminez la durée de vie de votre maison L’âge qu’un bâtiment est capable d’atteindre ne dépend pas uniquement de la qualité des matériaux utilisés pour sa construction, son entretien permanent est tout aussi important. ATTENTION AUX DÉCHETS TOXIQUES!

D

e petites rues sinueuses, des murs qui penchent, des toitures biscornues, et une histoire qui remonte au moyen-âge. Les vieilles villes ont du charme, le temps semble s’y être arrêté. Mais cette impression est trompeuse: les maisons de nos vieilles villes subissent elles aussi les assauts du temps. Le fait qu’elles aient atteint un si grand âge n’est pas principalement dû à leur construction, mais au fait que leurs propriétaires successifs se sont occupés d’elles au fil des siècles. Malgré tout, il est impossible de construire pour l’éternité. Dès le premier jour, les bâtiments vieillissent, aucun matériau n’est éternel. Les maisons ont elles aussi une date d’expiration.

Il faut les entretenir régulièrement Il n’existe pas de statistiques quant à l’espérance de vie moyenne des bâtiments résidentiels en Suisse. On compte 70 à 100 ans dans le secteur immobilier. Cette période est également appelée le cycle de vie d’un bâtiment. Elle englobe les phases de planification, de construction, d’utilisation et de déconstruction. Plus les maintenances et les modernisations sont régulières et mieux elles sont planifiées, plus il est possible de prolonger l’utilisation de la maison. Les propriétaires peuvent ainsi avoir une influence considérable sur le cycle de vie de leur maison.

Une maison doit constamment évoluer L’architecture est également décisive en matière de durée de vie. Elle ne doit pas être simplement esthétique, mais aussi répondre aux exigences du quotidien au fil du temps. Des exigences qui évoluent. La chambre d’enfant se mue par exemple en repaire d’ado, puis en chambre d’amis 12 touring myHome

une fois la progéniture partie. Et lorsque les propriétaires vieillissent, il est important que la maison soit aussi accessible et facile à entretenir que possible.

Cela vaut la peine d’y penser suffisamment tôt Les premiers investissements sont en principe nécessaires au bout de 10 à 15 ans dans les bâtiments d’habitation. Il s’agit de petits travaux, comme de repeindre les murs. À cela s’ajoute le remplacement des appareils électroménagers. Des rénovations partielles sont nécessaires après 20 à 30 ans. Lors de cette phase, on rénove la plupart du temps la cuisine et/ou la salle de bain, partiellement ou totalement. Le chauffage arrive lui aussi en fin de vie. Il faut planifier son remplacement avant qu’il ne rende l’âme. C’est indispensable pour installer un système de chauffage moderne et efficace. En effet, changer de système de chauffage demande une planification soigneuse et des travaux préparatoires, comme de nouveaux raccordements ou le remplacement des radiateurs à haute température. Mais l’investissement en vaut la peine sur le long terme: les exigences légales sont de plus en plus sévères et les prix de l’énergie devraient sensiblement augmenter à l’avenir.

Une rénovation complète Une rénovation complète est en général nécessaire au bout de 40 ou 50 ans. Elle concerne l’enveloppe du bâtiment, c’est-àdire la toiture, les murs extérieurs et les fenêtres. En outre, les canalisations d’eau peuvent être fortement endommagées après autant de temps et rendre une rénovation ou un remplacement inexorable. La structure de base d’une maison familiale ou d’un immeuble, à savoir les fondations, les murs porteurs, les sols, les plafonds ainsi que la charpente, tient en géné→ ral 100 ans. Elle doit ensuite être ré-

Nous n’étions autrefois pas toujours conscients de la toxicité de certains matériaux. Le cycle de vie d’une maison inclut donc maintenant une cure de désintoxication. C’est l’amiante qui constitue le problème le plus pressant: on peut en trouver dans tous les bâtiments construits avant 1990 car le matériau était autorisé jusqu’à cette date. Tant que l’amiante est intégré au bâti et que les éléments concernés ne sont pas endommagés, elle ne présente presque aucun danger. Mais lorsque de fines poussières d’amiante se dégagent, elles peuvent provoquer de graves maladies. Les matériaux contenant de l’amiante ne doivent donc jamais être sciés, percés, rayés ou cassés. Ces parties doivent être retirées et éliminées par des spécialistes dans le respect de dispositions de sécurité strictes. Les éléments suivants peuvent contenir de l’amiante: ▪ les revêtements des sols, des murs ou des plafonds: crépi contenant de l’amiante, colles amiantées, revêtements de sol en plastique ▪ Toitures, façades et fenêtres: plaques de fibrociment pour la toiture et la façade, mastic amianté pour les vitres ▪ Installations électriques: tableaux électriques avec panneaux contenant de l’amiante, supports ignifugés isolant de la chaleur ▪ Isolations: conduites, chaudières et revêtements de protection incendie peuvent être isolés à l’aide de matériaux contenant de l’amiante. ▪ Bacs à fleurs: l’ancien fibrociment est la plupart du temps mélangé avec des fibres d’amiante. Le bois peut constituer une autre source de danger: les bois et les matériaux en contenant ont été intensivement traités, surtout entre 1960 et 1990, pour leur protection. Il n’est donc pas toujours judicieux de dégager des éléments tels que les poutres pour des raisons esthétiques. Il faut d’abord faire mesurer leur contamination.

Brochure «Identifier l’amiante et manipuler correctement les produits amiantés»: www.suva.ch

PHOTO LISEGAGNE / ISTOCKPHOTO.COM

TEXTE DE RAPHAEL HEGGLIN


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