DOSSIER: PUBLICATIONS EN MUTATION
Impulsions crĂ©atives nĂ©es ici Le monde de lâĂ©dition scientifique Ă©volue, aussi grĂące Ă des idĂ©es nouvelles en Suisse. Survol en cinq exemples. Texteâ Daniel Saragaâ Illustrationsâ Anna Haas
Pas dâabonnement, pas de frais de publication Journal: Swiss Medical Weekly, Muttenz (BL)
Le Swiss Medical Weekly (SMW) suit avec fiertĂ© la voie «diamant» de lâopen access: il est entiĂšrement gratuit autant pour le lire que pour y publier. Il ne veut pas faire payer les auteurs, car «les revenus dĂ©pendent alors du nombre dâarticles publiĂ©s, ce qui inciterait Ă accepter davantage de soumissions et donc Ă baisser la qualité», explique la directrice Natalie Marty.
financement de la recherche, tels que le Fonds national suisse, devraient octroyer des soutiens financiers aux revues en diamond open access de maniĂšre compĂ©titive, jugeant par exemple le taux dâacceptation des manuscrits, les dĂ©lais, lâarchivage, la gestion des rĂ©tractations ou encore des innovations telles que le peer review aprĂšs publication. Une liste qui ressemble dâailleurs aux points forts du SMW: le journal rejette 70% des soumissions, mais dĂ©livre les rapports de peer review en trois semaines en moyenne et duplique son contenu dans les archives publiques Clockss, un outil qui assure que les articles publiĂ©s resteraient accessibles mĂȘme si â malheur â la revue devait fermer boutique. Le SMW cĂ©lĂšbre ses 150 ans en 2021 et semble bien tourner, avec un coĂ»t raisonnable de 1700 francs en moyenne par article publiĂ©. Il se permet mĂȘme de commander parfois une Ă©valuation externe des statistiques prĂ©sentĂ©es dans les manuscrits, et de rĂ©munĂ©rer symboliquement, Ă hauteur de 50 francs, le travail des referees.
La poésie réinvente la publication académique Chercheur: Antonio Rodriguez, Université de Lausanne
Le principal journal suisse des sciences mĂ©dicales dĂ©pend ainsi presque entiĂšrement du financement octroyĂ© par la vingtaine dâinstitutions membres de lâassociation de soutien â notamment des hĂŽpitaux et associations mĂ©dicales, dont la FĂ©dĂ©ration des mĂ©decins suisses (FMH). Les universitĂ©s et le secteur privĂ© en sont absents. «Ce dernier serait susceptible dâaffaiblir lâimage dâindĂ©pendance du journal, commente la directrice. Le milieu hospitalier a vite reconnu lâutilitĂ© dâune revue mĂ©dicale qui traite de la situation locale et publie des articles Ă©crits par des mĂ©decins-chercheurs. Nos Ă©diteurs donnent de nombreux feedback pour amĂ©liorer les manuscrits, ce qui contribue Ă la formation des scientifiques en dĂ©but de carriĂšre.» Les soutiens sont planifiĂ©s pour trois ans, ce qui exige une recherche permanente de nouveaux membres, «un mode de fonctionnement de start-up qui nâest pas viable Ă long terme», selon la directrice. Le rĂ©dacteur en chef du SMW, Adriano Aguzzi, de lâHĂŽpital universitaire de Zurich, a exposĂ© sa vision dans Nature en 2019: les organismes de 24 Horizons 131
LâĂ©dition scientifique numĂ©rique se contente encore souvent de mettre en ligne des articles sous forme de textes ou de fichiers PDF statiques. Et un coup dâĆil aux livres acadĂ©miques interactifs de lâĂ©diteur genevois Metispresse déçoit: aprĂšs avoir installĂ© un logiciel de lecture ad hoc, on