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INTERVIEW CHRISTIAN LÉONARD
FR.FOKUS-ONLINE.BE
Q
u’est-ce qui vous a poussé à devenir, à 58 ans, directeur de Sciensano? « C’est une suite logique dans mon parcours professionnel. J’ai débuté dans le monde de la santé au département R&D de la Mutualité Chrétienne, avant d’être engagé comme expert et ensuite directeur d’études au KCE (Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé), où j’ai terminé directeur général. Avec Sciensano, j’ai découvert une institution où on associe santé animale et santé humaine. Ce challenge est très intéressant car il me permet d’élargir le champ au maximum, et de concilier l’économie de la santé avec, par exemple, l’anthropologie ou la philosophie. »
« Il ne faut pas réduire la santé à une approche purement médicale » Directeur général de Sciensano depuis janvier, Christian Léonard met à contribution sa formation multidisciplinaire et son parcours professionnel très riche pour soutenir une approche à 360° de la santé.
TEXTE ANGELIKA ZAPSZALKA
PHOTO HÉLÈNE LEONARD
Les statistiques font émerger un individu moyen. Sur le terrain, le prestataire de soins, le travailleur social, l’enseignant ou l’employeur sont eux confrontés à un «cas» particulier. C’est donc l’approche multidisciplinaire de la santé prônée par Sciensano qui vous a attiré? « Au fil du temps, je n’ai cessé d’élargir mon champ d’investigation. Je suis convaincu que la santé de l’humain ne peut être bien comprise que si on la considère dans son interaction avec la santé animale et les questions environnementales. Par ailleurs, cela n’est pas fécond d’isoler un problème de santé dans une approche purement médicale ou hygiéniste. Il faut aussi se poser des questions culturelles, sociales, psychologiques et économiques. »