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ĂDUCATION THĂRAPEUTIQUE SANTĂ
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Le patient devient acteur LâĂ©ducation thĂ©rapeutique du patient vise Ă aider la personne Ă acquĂ©rir savoirs et compĂ©tences qui lui permettront de mieux gĂ©rer sa maladie au quotidien. Une façon de susciter une meilleure adhĂ©sion aux traitements prescrits et de rĂ©duire le coĂ»t des soins pour les patients et la sociĂ©tĂ©.
«D
onnez un poisson Ă un homme, il mangera un jour. Apprenez-lui Ă pĂȘcher, il mangera toute sa vie », a formulĂ© jadis le sage chinois Lao Tseu. TransposĂ©e Ă lâĂ©ducation thĂ©rapeutique du patient (ETP), cette citation pourrait se traduire comme suit : soignant, entretenez un homme de sa maladie, il reviendra le jour suivant ; apprenez-lui Ă la comprendre, il sâautogĂ©rera toute sa vie. Car il sâagit bien de cela : augmenter et mobiliser les savoirs, les connaissances, les compĂ©tences et les capacitĂ©s des patients afin de les encourager Ă adopter les comportements adĂ©quats pour leur santĂ© et Ă vivre mieux avec la maladie et Ă©viter les complications. « La finalitĂ© de lâETP est vĂ©ritablement lâamĂ©lioration de la qualitĂ© de vie des personnes et de leur entourage », dĂ©clare Marie-Madeleine Leurquin, chargĂ©e de projets au Centre dâĂ©ducation du patient.
nĂ©cessitant des adaptations permanentes en fonction de lâĂ©volution de la maladie, de la gestion de cette derniĂšre par le patient luimĂȘme et de ses demandes ou besoins. « La maniĂšre dont ces programmes sont soutenus par les pouvoirs publics des
diffĂ©rents pays permet une Ă©volution diffĂ©rente de lâETP », note M. M. Leurquin. Alors quâen France, par exemple, lâETP est inscrite dans le code de la santĂ© publique depuis 2009, en Belgique, lâapproche ne
Pour favoriser lâETP, il faudrait investir davantage dans la formation des soignants, la formation de base et la formation continue. â MARIE-MADELEINE LEURQUIN, CENTRE DâĂDUCATION DU PATIENT
Apparue dans les annĂ©es 1970, lâETP a commencĂ© Ă prendre de lâampleur suite Ă sa reconnaissance officielle par lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS-Europe) en 1998. « LâOMS a tirĂ© la sonnette dâalarme et mis en Ă©vidence lâimportance de former le personnel de santĂ© Ă lâETP aprĂšs avoir constatĂ© que, dans le monde, 80 % des maladies sont chroniques, et quâĂ lâĂ©poque, moins de 50 % des patients suivaient leurs traitements correctement », explique AndrĂ© Nayes, infirmier-chef de service au CHU de Charleroi. DĂ©finie comme un processus continu dâapprentissage et de soutien psychosocial, lâETP doit sâappuyer sur des programmes structurĂ©s dâinformation et dâĂ©ducation,
Cet hiver, ne vous laissez pas mener par le bout du nez... Votre nez est bouchĂ©? Il coule? Vous Ă©ternuez souvent? Vous souffrez peut-ĂȘtre dâune rhinite. Cette inflammation de la paroi du nez peut revĂȘtir plusieurs formes et avoir des causes diverses. Chacun dâentre nous a dĂ©jĂ attrapĂ© un rhume dans sa vie. Le rhume est une forme de rhinite souvent causĂ©e par un virus. Cette forme de rhinite guĂ©rit en gĂ©nĂ©ral toute seule aprĂšs quelques jours ou quelques semaines. Certaines personnes souffrent de rhinite chronique, celle-ci est le plus souvent dâorigine allergique. Mais elles peuvent aussi avoir dâautres causes. Si vous avez un rhume des foins, vous faites partie des 29% de Belges touchĂ©s par la rhinite dite «allergique». Votre nez rĂ©agit de maniĂšre inappropriĂ©e au contact de certaines substances comme le pollen, les moisissures ou les poils dâanimaux. La muqueuse de votre nez considĂšre Ă tort ces substances comme nocives pour votre corps. Elle rĂ©agit alors en sâenflammant, en gonflant et en produisant beaucoup de mucus. Pour dĂ©terminer de quel type de rhinite vous souffrez, votre mĂ©decin vous interrogera sur vos symptĂŽmes et sur ce qui dĂ©clenche habituellement la rhinite. ConnaĂźtre le type de rhinite dont vous souffrez permettra Ă votre mĂ©decin de trouver le traitement le plus adaptĂ©... et donc le plus efficace!
bĂ©nĂ©ficie pas de la reconnaissance officielle dans la prise en charge sanitaire. NĂ©anmoins, le Plan conjoint en faveur des maladies chroniques approuvĂ© en 2015 par les ministres de la SantĂ© publique des entitĂ©s fĂ©dĂ©rĂ©es et de lâautoritĂ© fĂ©dĂ©rale identifie lâempowerment du patient comme une composante des soins intĂ©grĂ©s quâil convient de dĂ©velopper. Cette notion transforme la relation thĂ©rapeutique en impliquant le patient comme partenaire de soins. « En matiĂšre de financement dâĂ©ducation du patient, les programmes sont surtout reconnus, chez nous, pour le diabĂšte et la dialyse. » Le monde mĂ©dical est convaincu du bienfondĂ© de lâapproche. NĂ©anmoins, dans la pratique, elle est encore trop peu prĂ©sente. « Les prestations dâĂ©ducation menĂ©es par le personnel infirmier Ă domicile, par exemple, qui sont plutĂŽt dâordre intellectuel, ne sont pratiquement pas valorisĂ©es contrairement Ă des actes comme le changement de pansement, lâinjection ou la toilette », observe A. Nayes. « Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les soignants sont tout Ă fait favorables Ă lâidĂ©e de consacrer du temps au patient pour lâinformer et le former, mais il faut valoriser ce temps. » De plus, former un patient requiert des compĂ©tences particuliĂšres, dont le personnel de soins doit lui-mĂȘme se doter. « Les compĂ©tences Ă©ducatives ne sont pas innĂ©es », remarque M. M. Leurquin. « Pour favoriser lâETP, il faudrait investir davantage dans la formation des soignants, la formation de base et la formation continue. » TEXTE ANGELIKA ZAPSZALKA