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TENDANCE ECOLOGIE
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Lâentrepreneuriat: y croire coĂ»te que coĂ»te LâĂ©cologie est Ă lâhonneur depuis quelques annĂ©es. Une prĂ©occupation qui sâest accĂ©lĂ©rĂ© en 2019 et qui est devenue incontournable. Les entrepreneurs, Ă lâaffut de lâinnovation et porteurs de leurs propres valeurs, se lancent aussi: lâentrepreneuriat vert pousse en Belgique.
L
es incubateurs dâentreprises sont devenus des accompagnements essentiels pour lancer sa startup ou son entreprise. Et pour coller aux nouvelles attentes de certains entrepreneurs, des accĂ©lĂ©rateurs se sont spĂ©cialisĂ© dans lâentrepreneuriat vert et engagĂ©, pour notre bien-ĂȘtre et notre planĂšte. Patricia Foscolo est Ă la tĂȘte de la B.U. Sustainable Economy [lâĂ©conomie durable en français], lâun des services de lâinstitution Hub.brussels. « On aide de jeunes entrepreneurs qui veulent se lancer dans des activitĂ©s durables autant que des entreprises dĂ©jĂ sur ce crĂ©neau qui souhaitent sâinstaller Ă Bruxelles et grandir. (âŠ) Nos clients sont des gens qui ont la volontĂ© de se positionner pour apporter leur pierre Ă lâĂ©difice de la planĂšte. » Preuve que ce positionnement se rĂ©pand, leur service peine Ă soutenir tous les candidats qui toquent Ă la porte. « En 2012, câĂ©tait difficile de trouver 8 Ă 10 projets. Aujourdâhui, on est systĂ©matiquement entre 15 et 17 projets sĂ©lectionnĂ©s chaque annĂ©e. Mais on nâest obligĂ© de refuser certains candidats, quâon redirige vers dâautres accĂ©lĂ©rateurs » regrette-t-elle. Sarah Lenoir est co-fondatrice de Knoc Knoc Prod, une agence de communication spĂ©cialisĂ©e dans la crĂ©ation visuelle. Leurs clients? « On travaille exclusivement avec des entreprises qui ont un impact sociĂ©tal positif. » Sa maniĂšre de sâengager pour la planĂšte, câest de sâengager auprĂšs de ceux qui proposent des alternatives et des solutions. « Jâavais envie de faire un mĂ©tier oĂč je contribuerais Ă trouver et favoriser de
nouvelles façons de penser. Ăa mâexaspĂ©rait dâentendre quâil nây avait que des problĂšmes, mais pas de solution. Et en me renseignant un peu, je me suis rendue compte quâil y avait plein de personnes qui apportaient des solutions alternatives, mais dont on nâen entendait pas parler. »
Pourtant, ces entreprises engagĂ©es se retrouvent dans tous les secteurs dâactivitĂ© selon Patricia Foscolo. « Le textile, lâalimentaire, la mobilitĂ©, les services etc. Il y a plein de petites-start up ! Il y a un engouement et un dynamisme rĂ©el de ce cĂŽtĂ©-lĂ . » Ă travers un gros travail de
Il y a plein de petites-start up durables! Il y a un engouement et un dynamisme rĂ©el de ce cĂŽtĂ©-lĂ . â PATRICIA FOSCOLO, HEAD OF B.U. SUSTAIBABLE ECONOMY, HUB.BRUSSELS
rĂ©seautage, les co-fondatrices de Knoc Knoc Prod commencent Ă comprendre la raison de ce manque de visibilitĂ©. « On a pris conscience quâils avaient du mal Ă communiquer sur leur projet parce quâils ne voulaient pas retomber dans des mĂ©thodes de ventes quâils nâapprouvaient pas ou qui soutenaient des valeurs ultra libĂ©rales. » Câest lĂ lâune des caractĂ©ristiques de ces Ă©co-entrepreneurs selon Patricia Foscolo. « Ils sont profondĂ©ment convaincus par lâimportance de la durabilitĂ©, parfois au dĂ©triment des aspects commerciaux. Ce qui peut devenir une difficultĂ©. (âŠ) Les rĂšglementations ne sont pas aujourdâhui adaptĂ©es pour que nos entrepreneurs durables jouent sur le mĂȘme pied dâĂ©galitĂ© que les autres. Et comme ils ont des valeurs trĂšs fortes, une Ă©thique trĂšs prĂ©sente ainsi quâune volontĂ© de fonctionner avec une main dâĆuvre et des matĂ©riaux locaux, ils nâen dĂ©mordent pas. Par exemple, certains veulent sâoccuper de la gestion de dĂ©chets [dans lâidĂ©e que, dans une Ă©conomie circulaire, les ordures peuvent ĂȘtre revalorisĂ©es]. Ils se retrouvent avec un produit en fin de vie, dont lâĂ©tiquette officielles de « dĂ©chet » rend sa rĂ©intĂ©gration dans le circuit plus compliquĂ©e. » Des rĂšglementations contraignantes aujourdâhui, qui ne dĂ©couragent pas pour autant les entrepreneurs verts selon P. Foscolo « Il y a des jeunes qui dĂ©marrent et viennent nous trouver parce quâils savent quâil y a une vraie volontĂ© du gouvernement de supporter ce type de projet » TEXTE JULIE GARRIGUE