Numéro du printemps 2021 du magazine Gallerie - Français

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MON PPOC MON EXPÉRIENCE

EN TANT QUE MEMBRE DES PPOC

par Terry Tinkess POURQUOI QUELQU’UN VEUT-IL ÊTRE MEMBRE D’UNE ORGANISATION COMME LES PHOTOGRAPHES PROFESSIONNELS DU CANADA (PPOC) ? IL Y A PROBABLEMENT AUTANT DE RAISONS QU’IL Y A DE PERSONNES, MAIS POUR BEAUCOUP, IL S’AGIT DE FAIRE PARTIE DE QUELQUE CHOSE DE PLUS GRAND QU’EUX-MÊMES. LE BESOIN D’APPARTENANCE EST TRÈS FORT.

Je suis par nature une personne rĂ©servĂ©e, et bien que j’accueille l’amitiĂ© et la camaraderie, j’ai toujours hĂ©sitĂ© Ă  accueillir de nouvelles connaissances franchir la porte. J’ai dĂ©couvert depuis que cela me gĂȘnait bien plus que tout manque de compĂ©tence. Je pensais qu’en Ă©coutant de l’extĂ©rieur du cercle, je pouvais encore obtenir ce dont j’avais besoin pour rĂ©ussir. Je veux dire, aprĂšs tout, la photographie est pour beaucoup une activitĂ© solitaire. Je ne suis jamais gĂȘnĂ© par les gens qui veulent me rejoindre Ă  4h30 du matin pour sortir saluer le soleil par un matin brumeux d’automne. Ce que je n’ai pas rĂ©alisĂ©, c’est que si vous ne participez pas Ă  la discussion, vous n’en faites pas partie. Lorsque j’ai fait ma premiĂšre demande d’accrĂ©ditation, j’ai Ă©tĂ© déçu que seules quelques images aient Ă©tĂ© acceptĂ©es (trois ou quatre, je crois), mais Ă©tant une personne pragmatique, j’ai vu cela comme signifiant que je pourrais devoir faire trois ou quatre soumissions pour faire accepter les dix images requises. Malheureusement, cela n’a pas fonctionnĂ© de cette façon. Comme un joueur de baseball en pleine crise, j’ai reçu Ă  plusieurs reprises des 0 sur 10, ce qui m’a amenĂ© Ă  essayer diffĂ©rentes catĂ©gories avec des rĂ©sultats similaires. À ce moment-lĂ , j’ai dĂ©cidĂ© de couvrir mes paris et de poursuivre la certification par le biais du Professional Photographers of America (PPA). J’ai rĂ©ussi Ă  y parvenir en mars 2019. En 2019, aprĂšs avoir Ă©chouĂ© une derniĂšre fois, j’ai quittĂ© les PPOC pour rĂ©initialiser mes objectifs et dĂ©cider s’il s’agissait d’un exploit que je ne rĂ©ussirais pas Ă  accomplir. J’ai justifiĂ© ma dĂ©cision en pensant que mes clients Ă©taient satisfaits de mon travail, alors pourquoi s’embĂȘter ? Cependant, ce n’est pas qui je suis et je suis trĂšs vite revenu aux PPOC. Aussi Ă©trange que cela puisse paraĂźtre, j’ai le sentiment que la COVID 19 a jouĂ© un rĂŽle dans le fait que je suis enfin devenu un photographe accrĂ©ditĂ©. Il y a toujours eu une opportunitĂ© de participer activement aux PPOC, en particulier au niveau rĂ©gional. Je recevais rĂ©guliĂšrement des courriels m’informant de rĂ©unions et d’évĂ©nements spĂ©ciaux, mais vivant lĂ  oĂč je suis, Ă  Ingleside, en Ontario, la perspective de passer Ă  la fin d’une longue journĂ©e Ă  conduire 75 minutes pour assister Ă  des rĂ©unions en personne Ă©tait une chose que j’ai choisi de ne pas

faire. À mon retour aprĂšs ma (trĂšs) courte absence, la norme Ă©tait devenue les rĂ©unions ZOOM, et Ă  la premiĂšre occasion j’ai acceptĂ© l’invitation du responsable rĂ©gional Steve Cain et c’est lĂ  que mon destin a changĂ©. Dans les rĂ©unions en ligne, tout le monde semblait en quelque sorte plus Ă©gal, positionnĂ© comme nous l’étions dans nos propres « carrĂ©s » Ă  l’écran. Je connaissais de nombreux autres membres, au moins par leur nom et leur rĂ©putation, et quand j’ai prĂ©sentĂ© certaines de mes images que j’avais prĂ©sentĂ© Ă  l’examen d’accrĂ©ditation, vous ne pouvez pas croire ma surprise d’entendre leurs histoires sur la façon dont eux aussi avaient eu du mal Ă  choisir les dix images correctes afin d’obtenir leur accrĂ©ditation. Je n’avais aucune idĂ©e de la mesure dans laquelle ils traitaient leur travail jusqu’à ce qu’ils se sentent conformes Ă  la norme. C’était comme si un poids Ă©norme avait Ă©tĂ© soulevĂ© de mes Ă©paules alors que je rĂ©alisais que je suivais le mĂȘme chemin qu’eux, la diffĂ©rence Ă©tant que j’avais choisi de marcher seul. Il Ă©tait temps de m’enlever de mon propre chemin ! Avec l’aide des membres de la rĂ©gion de l’Est de l’Ontario, j’ai rĂ©ussi Ă  faire accepter cinq de mes dix images Ă  l’accrĂ©ditation. Lorsque j’ai Ă©tĂ© jumelĂ© Ă  une mentore, Lois Nuttall, j’ai appris Ă  examiner mes images de plus prĂšs, en accordant plus d’attention au cadrage, Ă  la façon dont diffĂ©rentes orientations pouvaient faire la diffĂ©rence et Ă  ne pas avoir peur de regarder mes images avec un esprit ouvert. Ma deuxiĂšme soumission m’a amenĂ© Ă  neuf images acceptĂ©es et en fĂ©vrier de cette annĂ©e, la dixiĂšme image a Ă©tĂ© acceptĂ©e, et j’ai reçu ma premiĂšre accrĂ©ditation en beaux-arts / photo dĂ©cor. Je n’aurais pu ĂȘtre plus heureux ! Cela peut sembler une fin heureuse, mais ce n’est pas le cas, ce n’est qu’une Ă©tape dans ma progression. J’ai hĂąte d’obtenir des accrĂ©ditations supplĂ©mentaires, d’ĂȘtre un participant actif aux PPOC, d’obtenir mon titre de CPA et mĂȘme un jour ĂȘtre en mesure d’ajouter les lettres MPA derriĂšre mon nom. Je pense que la meilleure escapade routiĂšre n’est pas jugĂ©e en fonction de votre destination, mais plutĂŽt en fonction de l’itinĂ©raire que vous empruntez pour vous y rendre. Au sens figurĂ©, l’accrĂ©ditation « escapade routiĂšre » est de nature identique. La reconnaissance est Ă©videmment la bienvenue, mais c’est plus que cela. Ce sont les gens que vous rencontrez, les opportunitĂ©s dont vous jouissez et les portes qui s’ouvrent soudainement pour vous. Non seulement je suis en mesure de dire fiĂšrement que je suis accrĂ©ditĂ© par les Photographes Professionnels du Canada ainsi que certifiĂ© par les Photographes Professionnels d’AmĂ©rique (PPA), mais j’ai Ă©galement l’opportunitĂ© d’agir en tant que mentor pour quelqu’un d’autre et de les aider dans leur pĂ©riple. C’est un voyage, et je peux dire honnĂȘtement et avec conviction, qu’il vaut bien l’effort d’ĂȘtre entrepris.

Terry Tinkess Terry Tinkess est un photographe accrĂ©ditĂ© par les PPOC (Beaux-arts / Photo dĂ©cor) et un photographe professionnel certifiĂ© par les Photographes professionnels d’AmĂ©rique (PPA). Il est Ă©galement diplĂŽmĂ© du programme de journalisme de l’UniversitĂ© Carleton et dĂ©tient une maĂźtrise en Ă©tudes canadiennes, Ă©galement de Carleton. Il dirige son propre studio, Terry Tinkess Photography, et enseigne des cours de photographie au St. Lawrence College de Cornwall, en Ontario, depuis 2007. Le photographe qui l’a le plus influencĂ© est Jay Maisel, qu’il a eu l’honneur de rencontrer Ă  deux reprises. Il vit Ă  Ingleside, en Ontario, avec sa femme Brenda, sa chienne Mia et ses chats Buttons, Chubbers et Wally, qui s’assurent tous qu’il se lĂšve Ă  temps pour voir le lever du soleil. www.terrytinkessphotography.com

PRINTEMPS 2021 | MAGAZINE GALLERIE | 45

Lorsque j’ai rejoint les PPOC pour la premiĂšre fois en juin 2012, je n’avais aucune idĂ©e que la route que je suivrais aurait autant de rebondissements, de bosses et de zones dĂ©lavĂ©es. Tout ce que je savais, c’est qu’un appareil photo se sentait bien entre mes mains et qu’en m’associant Ă  des gens qui pensaient, comme moi, que la photographie Ă©tait bien plus qu’une simple quĂȘte crĂ©ative, eh bien, peut-ĂȘtre qu’une partie de cela dĂ©teindrait sur moi. J’avais dĂ©jĂ  des normes Ă©thiques trĂšs Ă©levĂ©es, j’aimais la technologie et j’étais en train de dĂ©velopper mon Ăąme crĂ©atrice, donc je pensais que la compĂ©tence viendrait. Tout dĂ©pendait de moi.


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