LIEUX COMMUNS
Paul Lewis
PAUL LEWIS, 2021, CHAMP-DE-MARS.
CHAMP-DE-MARS Paul Lewis Ă©tait jusquâĂ tout rĂ©cemment professeur Ă la FacultĂ© de lâamĂ©nagement de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al. De 2014 Ă 2018, il en a Ă©tĂ© le doyen et, de 2018 Ă 2020, il a occupĂ© le poste de vice-recteur associĂ© aux relations avec les diplĂŽmĂ©s. Il fait depuis quelques annĂ©es de la photo urbaine, en prolongement de ses annĂ©es dâenseignement en urbanisme. On peut voir ses photographies au paullewis.photos.
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Nous sommes un vendredi dâĂ©tĂ©, en dĂ©but dâaprĂšs-midi, Ă la station Champ-de-Mars. Sur les quais Ă peu prĂšs dĂ©serts, deux personnes sont lĂ , qui attendent le mĂ©tro, dans la lumiĂšre chatoyante de la magni fique verriĂšre conçue par Marcelle Ferron. Le mĂ©tro de MontrĂ©al est reconnu pour lâintĂ©gration des arts Ă lâarchitecture. LâĆuvre que lâon admire Ă la station Champ-de-Mars est, pour plusieurs, lâune des plus belles du mĂ©tro, sinon de toutes celles que lâon trouve Ă MontrĂ©al. Marcelle Ferron disait que son «âpropos a toujours Ă©tĂ© modeste, (quâelle voulait) transformer ce mariage de raison (entre lâart et lâarchitecture) en un mariage dâamourâ». Câest bien ce quâelle a rĂ©ussi iciâ: la verriĂšre magnifie
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lâarchitecture de la station. Les couleurs que projette la verriĂšre illuminent la station, jusque dans la profondeur des quais. Elles sont mobiles et fluides et, en quelque sorte, elles rĂ©inventent en continu lâarchitecture de la station, au grĂ© du temps et des saisons. La verriĂšre joue Ă©galement avec les usagers du mĂ©tro, les intĂšgre dans un mouvement continu, comme câest le cas de ces deux personnes dans lâattente dâun prochain train. Les usagers ne sont pas Ă lâextĂ©rieur de lâĆuvre, ils en font partie et, ce faisant, peuvent se lâapproprier. Au-delĂ de son jeu avec nous, les utili sateurs, la verriĂšre de Marcelle Ferron rĂ©ussit autre choseâ: elle nous amĂšne vers la rue, vers la lumiĂšre.



