Magazine WOPE

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LES SECRETS DU CARI COQ

FAÇON GRAND-MÈRE

LUCIANO MABROUCK

OUI AU CHAUDRON

QUI RÉUSSIT !

ENQUÊTE SUR UNE INTÉGRATION DIFFICILE

TOUS LES PROGRAMMES DE LA TNT ET DU SATELLITE P.48 À 103

BOOPZ LA VIE L’APPRÉCIE
REPORTAGE CONFESSIONS D’UN MARCHEUR SUR LE FEU
TV N° 0 - 19 JUIN 2012 - 1,50  WWW.WOPE.RE
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Ă©dito Je suis RĂ©unionnais et je n’aime pas le manioc

nacceptable ». Le cri d’alarme lancĂ© par MĂ©decins du monde, en mars dernier, n’a guĂšre trouvĂ© d’écho, en pleine campagne Ă©lectorale. Pourtant, ça se passe lĂ , tout prĂšs, Ă  nos portes. Chez nos cousins Mahorais. L’ONG y a Ă©valuĂ© la situation nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans. Et les rĂ©sultats de cette Ă©tude ont de quoi inquiĂ©ter : la malnutrition toucherait 7% des enfants. Pour rappel, des taux entre 5 et 10% indiquent une situation prĂ©caire, selon les recommandations de l’OMS et de la FAO. Et ça se passe chez nous, dans le 101e dĂ©partement français. Evidemment, les enfants souffrant de malnutrition viennent des familles aux ressources financiĂšres faibles. Triste constat de MĂ©decin du monde : plus d’un enfant sur trois vus en consultation dans leur centre n’a pas accĂšs Ă  l’eau courante. Ça ne nous rappelle rien ? Cette RĂ©union lontan qui fleure bon la nostalgie et qu’on brandit si souvent comme garant des vraies valeurs. Cette RĂ©union-lĂ  n’avait pas l’eau courante. Cette RĂ©union-lĂ  marchait pieds nus. Cette RĂ©union-lĂ  mangeait du manioc. Cette RĂ©union-lĂ  n’avait pas, ou peu, d’aides sociales. A croire qu’on a la mĂ©moire courte. Aujourd’hui, on les mettrait bien dĂ©or, ces « Comores », qui viennent chez nous (chez eux !), avec l’espoir de vivre mieux. C’est sĂ»r, ça fait tache sur la carte postale, ce racisme pĂ©i. Mais refuser de voir le problĂšme grandissant posĂ© par l’intĂ©gration de ces populations migrantes, c’est prĂ©parer un cadeau empoisonnĂ© Ă  nos petits enfants. Alors on s’est penchĂ© sur la question, Ă  WOPÉ, parce que chez nous, il n’y a pas de question qui fĂąche. Sans autre ambition que celle de promener un miroir sur les chemins de la RĂ©union, WOPÉ s’invite chaque semaine chez vous : dans vos cours, vos cuisines, vos entreprises, vos associations, vos classes, vos loisirs. WOPÉ parle de vous et vous invite Ă  parler. WopĂ© ! La RĂ©union lĂ© lĂ  !.

Ti pimenT

L’actualitĂ© moucatĂ©e

Allé diT pArTouT

Les infos Ă  faire buzzer

en l’Air

Zistoir da kour, la web série des quartiers

Commen T y lé ?

Christian Antou met les pieds dans la marmite Ă  riz

en Q u ÊT e

Mahorais, une intégration difficile

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Jean-Hugues Ratenon se raconte

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Confessions d’un marcheur sur le feu sourd et muet

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Luciano Mabrouk :

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les progrAmmes Tv 3 Photos : Ph. B. / outre-Mer sPorts Liquat, suM ea consecte eL dit, veL iustrud MoLor se faciLisL iP eugiaM er aLit adionsecte doLenisis aciduis MoLoBoreet nosto essi.
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Isabelle KICH e NIN

ti piment

Le jour oĂč tout a bascuLĂ©

Ca en avait des allures, et pourtant la soirĂ©e du 6 mai 2012 n’avait qu’un vague rapport avec celle du 10 mai 1981.

D’abord, parce qu’en 1981, le suspense Ă©tait Ă  son comble jusqu’à 20 heures tapantes (22 heures chez nous), jusqu’à ce que le nom du vainqueur, François Mitterrand, apparaisse sur les Ă©crans de tĂ©lĂ©vision. Entre-temps, la rĂ©volution internet a rendu obsolĂštes toutes les cachotteries Ă©lectorales. Ensuite, parce que la crise mondiale a par avance rĂ©duit Ă  peau de chagrin tous les espoirs de changement radical de la sociĂ©tĂ©. Enfin, parce que le vote des Français a d’abord Ă©tĂ© un vote de rejet de la personne de Nicolas Sarkozy.

L’évĂ©nement de cette soirĂ©e Ă©lectorale, et peu de mĂ©dias hexagonaux l’ont relevĂ©, c’est que l’outre-mer a fortement contribuĂ© Ă  la victoire de François Hollande. Nicolas Sarkozy n’a pas su se faire aimer de l’outre-mer français. Sans doute son flirt poussĂ© avec le Front national y est-il pour quelque chose. Et quelques maladresses antĂ©rieures, comme ses propos sur “ les aspects positifs de la colonisation ”, ou le “ dĂ©veloppement endogĂšne ”, façons de dire “ vous n’avez qu’à vous dĂ©brouiller tout seul ”, ou encore la mise au ban des “ assistĂ©s ”, dans des territoires durement touchĂ©s par le chĂŽmage


Mais gageons que François Hollande n’a pas

pour autant reçu un chĂšque en blanc de la part des ultramarins. Il s’agit maintenant pour le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, et son ministre de l’Outremer, de prendre des mesures attendues, Ă  la hauteur des vrais problĂšmes : continuitĂ© territoriale, prix, fiscalitĂ©, emploi
 Un vaste chantier.

BrĂšve de C ar jaune

“En ce moment, on parle partout de politique. Je trouve tout cela nul et je ne comprends absolument rien. A vrai dire, je ne fais mĂȘme plus un compte avec tout ça. Mes parents, eux s'intĂ©ressent un peu Ă  ce qui se dit sur tel ou tel candidat pendant les Ă©lections. Ils regardent les dĂ©bats tĂ©lĂ©visĂ©s quand il y en a, moi je prĂ©fĂšre mille fois regarder les Ă©missions de cuisine
”

Le petit moucateur

Le tram-train revient.

Le chauFFeur était au parFum

Le chauffeur de chez Mado, braquĂ© en dĂ©cembre dernier a finalement avouĂ© : il avait tout inventĂ©. Il aura fallu cinq mois d’enquĂȘte pour en arriver Ă  cette Ă©vidence. Personne, durant ce laps de temps, ne s’était Ă©tonnĂ© qu’aucun des milliers d’automobilistes circulant en pleine journĂ©e sur la route du littoral n’ait vu quoi que ce soit
 et n’ait aussitĂŽt appelĂ© Free Dom.

Françoise coLLée à François

L’élection de François Hollande remet-elle le tramtrain sur les rails ? On sait que le candidat socialiste s’était dĂ©clarĂ© favorable Ă  ce moyen de transport. Dans le JT de RĂ©union PremiĂšre du 9 mai, Pierre VergĂšs tenait ce commentaire Ă©trange : le projet serait viable aujourd’hui, “en le transformant plus en traintram qu’en tram-train ”. OtĂ©, quel train ? Jeudi. Sur les images de France 2, une femme vĂȘtue d’une robe Ă  pois ne quittait pas d’une semelle le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, lors de la journĂ©e commĂ©morative de l’esclavage, Ă  Paris . Cette ombre de l’ombre de François Hollande n’était autre que Françoise VergĂšs, en sa qualitĂ© de prĂ©sidente du ComitĂ© pour la mĂ©moire et l'histoire de l'esclavage (CPMHE). Les VergĂšs sont incontournables


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Dorinca, 12 ans, en a assez de la politique.
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pourquoi avez-vous tourné un clip de soutien aux jeunes homosexuels ?

eaucoup d'adolescents et de jeunes vivent mal leur homosexualitĂ© ou leur transexualitĂ©, il est difficile parfois d'accepter ce qui vit au fond de nous Ă  l'Ăąge de l'affirmation sexuelle; et ce d'autant plus quand de vives stigmatisations et discriminations existent bel et bien autour de nous. Certains adolescents et jeunes ont peur du regard de leurs parents, de leur famille, de leurs amis. Certains se verront moquĂ©s ou rejetĂ©s. Tout ça n'est pas Ă©vident Ă  vivre, et ce mal-ĂȘtre social peut conduire Ă  la dĂ©pression, Ă  la nĂ©gation de soi-mĂȘme et parfois tragiquement au suicide. Nous avons tous une responsabilitĂ© face Ă  cela.

La campagne "it gets better" est un message d'espoir et un souffle d'optimisme Ă  l'intention de ces jeunes en difficultĂ©. Elle a aussi pour objectif de conscientiser tout un chacun sur les graves consĂ©quences que peuvent avoir le rejet, la discrimination et Comme je l'ai aussi dit dans mon message, je viens de l'outremer oĂč les discriminations Ă  l'Ă©gard des homosexuels et transexuels sont plus prĂ©gnantes encore qu'en mĂ©tropole. Je suis aujourd'hui un porte parole des outremers et il est de mon devoir de politique d'oser dĂ©noncer cela et d'ouvrir ce dĂ©bat dans les outremers, ce pour que ça s'amĂ©liore.

Luciano Mabrouck, musicien fondateur du groupe Kom Zot,dans le magazine national les Inrockuptibles.

c'est arrivé prÚs de chez vous

C’est arrivĂ© prĂšs de chez vous? Envoyez-nous vos photos insolites, joyeuses, rĂ©voltĂ©es, Ă©mouvantes
 Pour ouvrir le bal, on a pris ce clichĂ© face Ă  nos bureaux, allĂ©e Bonnier, Ă  Saint-Denis. SĂ»r: l’environnement, c’est pas la prioritĂ© de cette campagne Ă©lectorale.

VoilĂ  une photo qui nous ferait bien pousser un petit cri de margouillat chauvin. Notre kaf national Sicard, bras dessus-bras dessous avec Michel Drucker, avec les musiciens Sam Smith et Guillaume Vizzutti. WopĂ©! AllĂ© dit partout! InvitĂ© de l’émission “Vivement dimanche” consacrĂ©e Ă  Laurent Voulzy, le 1er avril, Davy Sicard n’était pas le seul RĂ©unionnais prĂ©sent. En deuxiĂšme partie de l’émission – institution de France 2, c’est un certain Manu Payet que recevait Michel Drucker. Une vraie crĂ©ole connexion.

C’est le nouveau numĂ©ro vert d’urgence, anonyme et gratuit, qui fonctionne du lundi au vendredi, de 7h30 Ă  17h30. Il s’adresse aux enfants victimes de maltraitances physiques ou psychologiques, d’abus sexuels et de nĂ©gligences et aux adultes victimes de violences physiques et/ou psychologiques (dont le harcĂšlement moral, les menaces ou les humiliations) et d’abus sexuels.

la question ?
Younouss omarjee deputé européen
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“les jeunes ne croient plus en rien. nous, on demande du concret aux politiques”
Contactez la rédaction : ikichenin@visutele.com 02 62 90 20 60 0 800 22 55 55 a la nou l a ! EnvoyEz vos photos voir lE clip: http://younousomarjEE Eu/ Alé di p A rtou
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Zistoir da kour

5 dalons dans le vent

C’est le buzz du moment. Zistoir da kour, une minisĂ©rie tournĂ©e dans le quartier par cinq jeunes de Sainte-Clotilde et diffusĂ©e sur internet, relĂšve du phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ©. Rencontre avec une jeunesse rĂ©unionnaise en mal de reprĂ©sentativitĂ© qui s’auto - mĂ©diatise.

Yoshii

MaZalaZa

Par Isabelle KICHeNIN
sioupY stéphane
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BBam bam ! L’expression ponctue quasiment chacune de leur phrase et Ă©maille le flot de commentaires et messages de soutien sur leur page Facebook. “ Ça exprime la joie ”, rigole Maza Laza, amusĂ© de nous dĂ©crypter quelques-uns des codes de cette jeunesse rĂ©unionnaise qu’il reprĂ©sente. Car en deux semaines, il a su crĂ©er, avec ses dalons de Sainte-Clotilde et du Chaudron, un vĂ©ritable phĂ©nomĂšne. Le phĂ©nomĂšne Zistoir da kour.

Avec 95 000 vues sur Youtube, la minisĂ©rie des gars la kour fĂ©dĂšre une gĂ©nĂ©ration en mal de reprĂ©sentativitĂ©. “ On ne lit aucun journal, aucun magazine. On trouve que ça ne parle pas vraiment de ce que vivent les gens ”, confie la jeune Ă©quipe d’acteurs et rĂ©alisateurs “ freestyle ”. Eux, c’est dans l eur vie et celle de leur quartier qu’ils puisent l’inspiration.

“ Marre de galĂ©rer dans le quartier ”

Iris a seize ans et prĂ©pare un bac pro secrĂ©tariat au lycĂ©e Rontaunay. À 17 ans, Yoshii vient de laisser tomber ses Ă©tudes de menuiserie au lycĂ©e professionnel l’Horizon. “ TĂ© plaĂźt pas moins ”, explique-t-il. Maza Laza, “ le cerveau de l’équipe ” et l’aĂźnĂ©, du haut de ses 19 ans, prĂ©pare un BTS de mĂ©canique informatisĂ© en banlieue parisienne. StĂ©phane, 16 ans, prĂ©pare un bac pro vente au lycĂ©e Rontaunay et Sioupy, 18 ans, un bac gestion des ressources humaines Ă  Bellepierre.

“ On a grandi ensemble, Ă  Sainte-Clotilde, et Ă  chaque fois que je revenais en vacances, on faisait toujours les mĂȘmes choses : galĂ©rer dans le quartier, jouer au foot sur le terrain, jouer aux cartes, aller Ă  la plage ”, raconte Maza Laza. Au fil de ses Ă©changes avec StĂ©phane sur facebook naĂźt le projet de rĂ©aliser un courtmĂ©trage dans le quartier. FilmĂ© avec un Nikon coolpix , le teaser de Zistoir da kour, postĂ© sur youtube sĂ©duit rapidement. Le rappeur Boopz les contacte mĂȘme pour figurer dans le premier Ă©pisode de ce qui deviendra une minisĂ©rie. “ Pour le premier Ă©pisode, on a choisi le thĂšme de la drague, parce que c’est un truc qu’on fait tous, fille comme garçon ”, explique Sioupy. Une fois le thĂšme choisi, chacun des membres rĂ©flĂ©chit durant la semaine Ă  ce qu’il va proposer et le samedi, l’épisode est tournĂ© en totale improvisation, les membres filmant tous chacun leur tour et Sioupy se chargeant ensuite du montage et de la mise en ligne. “ On discute un peu le matin, on cherche les figurants dont on a besoin, et ensuite c’est freestyle ”, explique Mazalaza. Pour le tournage du troisiĂšme Ă©pisode, c’est l’artiste Comoriano qu’ils ont invitĂ©. “ ça s’appelle zistoir BlĂ©dar. Un blĂ©dar, c’est quelqu’un qui sort du bled. Quand un cousin sort d’un autre pays, il a des maniĂšres qu’on ne comprend pas trop et qui nous font rire. On a eu envie de parler de ça ”, explique Yoshii.

Des thĂšmes de sociĂ©tĂ© comme l’immigration, l’intĂ©gration, l’argent ou encore la violence, qu’ils vivent au quotidien et qu’ils retranscrivent avec leurs mots et leur humour. Et leur humour semble parler aux jeunes.

En quelques semaines, Zistoirs da kour a dĂ©jĂ  rĂ©ussi Ă  imposer son expression culte “ viĂ©ki ” dans le vocabulaire jeune. Les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision ont bien senti qu’il y avait lĂ  une bonne vague Ă  surfer. “ On va les rencontrer pour voir ce qu’ils nous proposent ”, confie discrĂštement Maza Laza.

“ On ne veut pas rentrer dans le commercial tout de suite, pour ne pas perdre notre esprit da kour ”, prĂ©cise StĂ©phane.

Et c’est quoi, l’esprit da kour ? “ Da kour, c’est une famille. Quand on va à Deux-Canons, ou dans n’importe quel quartier de Saint-Denis, on parle avec des gens. On se connaüt tous ”, explique-t-il.

Une espĂšce de grande tribu jeune, avec ses codes, son langage, ses idoles et son mode de communication : internet. “ Au dĂ©part, on avait 800 amis sur Facebook.

“ Youtube a bloquĂ©"

On s’attendait Ă  400 vues sur Youtube, pour le premier Ă©pisode, raconte StĂ©phane. Il y a eu tellement de connexions, que Youtube a bloquĂ© le soir. Le lendemain, on avait 2500 vues ”. Le dĂ©but de la gloire. Rapidement, on leur offre des camĂ©ras. “ Des gens qu’on connaissait, mais mĂȘme des inconnus ! ”, s’étonnent-ils. Et on se battrait presque pour figurer en “ guest ” sur un de leurs Ă©pisodes..

Si leurs familles ont regardĂ© d’abord d’un Ɠil amusĂ© le nouveau loisir de ces marmailles Sainte-Clotilde, c’est aujourd’hui une certaine fiertĂ© qu’elles leur tĂ©moignent.

“ On a envie de montrer qu’on n’est pas des bons Ă  rien. Par exemple Ulrich, invitĂ© sur le deuxiĂšme Ă©pisode, si tu l’avais croisĂ© dans la rue, tu te serais dit “ c’est un cagnard ”. On a envie de montrer une autre facette des gens, de lutter contre les stĂ©rĂ©otypes. ”, confie Mazalaza. Les stĂ©rĂ©otypes, thĂšme d’un prochain Ă©pisode de Zistoirs da kour. Allez, tournez jeunesse !

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Visionnez les clips de zistoir da Kour sur le blog de wopé : www.wope.re iRis En l'air
“ On a envie de montrer qu’on n’est pas des bons à rien ”

KOMAN y lé ?

C’est dans la cuisine du lycĂ©e hĂŽtelier de Plateau-Caillou qu’il nous reçoit.

Depuis 1989, Christian Antou y enseigne, notamment l’option cuisine RĂ©unionnaise. Un vĂ©ritable sacerdoce pour ce dĂ©fenseur de notre patrimoine culinaire. Rencontre avec un bec pimentĂ© qui ose mettre les pieds dans la marmite Ă  riz.

LLa cuisine rĂ©unionnaise doit s’enseigner ? ça n’est pas un savoir qui se transmet en famille ?

- Cette transmission familiale s’épuise. Pendant quasiment deux gĂ©nĂ©rations, la cuisine ne s’est pas transmise. RĂ©sultat : les gens entre 20 et 40 ans ont oubliĂ© les recettes et les produits locaux. On a rĂ©duit la cuisine rĂ©unionnaise Ă  quelques plats, comme le cari poulet. Si on veut perpĂ©tuer cette tradition, il faut l’enseigner.

- Et vous, qui vous l’a transmise ?

- La cuisine d’un pays, c’est un Ă©lĂ©ment culturel fondamental. C’est un acte qu’on fait tous les jours et ça a des rĂ©percussions sur tout : l’économique, le touristique, l’éducation
 Je me suis donc intĂ©ressĂ© Ă  ça tout jeune. J’ai ouvert mon premier resto Ă  19 ans, Ă  Petite-Ile, le Christou. Je me suis retrouvĂ© orphelin trĂšs jeune et j’ai vĂ©cu chez mes grands-parents entre 16 et 19 ans. J’ai eu la chance de pouvoir regarder ma grand-mĂšre cuisiner. Elle Ă©tait trĂšs pointilleuse sur la qualitĂ© des produits et sur la façon de cuisiner.

J’ai baignĂ© dans cette cuisine familiale, simple mais variĂ©e. C’était la naissance des tables d’hĂŽte. Je voulais faire en sorte que cette cuisine se retrouve aussi dans les restos de la cĂŽte, d’oĂč mon dĂ©sir d’enseigner.

- Alors, mission accomplie ?

- Non. Ça n’est jamais terminĂ©. En 1998, j’ai créé l’association Goutanou pour la dĂ©fense et la promotion de la cuisine rĂ©unionnaise. On intervient sur les fĂȘtes, les salons, dans les Ă©coles et on alimente notre site internet.

- Vous avez rĂ©cemment poussĂ© un coup de gueule contre l’émission Gazon de riz


- Pas contre l’émission. Ce genre d’émission Ă©tait attendu, alors je dis bravo. AprĂšs, on aime ou on n’aime pas. Ça n’est que mon point de vue : on prĂ©sente cette Ă©mission comme proche de la tradition, alors que les candidats se permettent des fantaisies inacceptables.

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Photo © Jean-Phili PP
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uChez Pas au CaRI

- Mettre du soja dans le cari de poisson, c’est faire l’assassin ?

- Ah oui ! On a eu du mal Ă  rĂ©fĂ©rencer cette cuisine, faite de nombreux apports. Depuis au moins cent ans, il y a une espĂšce de stabilitĂ©. AprĂšs avoir façonnĂ© les apports malgaches, africains, chinois, europĂ©ens, indiens, on a obtenu une constante, le fond commun de la cuisine rĂ©unionnaise. Il existe des petites variantes : certains mettent du curcuma dans le rougail morue ou le rougail saucisses. Moi, je fais partie de ceux qui n’en mettent pas, mais je respecte

ter l’histoire du cari poulet. C’était le plat du dimanche. La semaine, on mangeait du riz, des lĂ©gumes, avec un peu de morue ou de sounouk. Le cari tangue, c’était un plat de fĂȘte, un moment de rencontre, souvent en nature.

- Il y a des aberrations, aujourd’hui ?

- Oui ! Quand on me sert, au restaurant, du rougail tomates avec un cari poisson, ça n’est pas possible ! Les goĂ»ts ne se marient pas. On ne sert pas n’importe quel rougail avec n’importe quel plat. C’est mon point de vue, je ne cherche pas Ă  imposer ma vision de la cuisine.

- Pour un cuisinier, qu’est-ce qui importe le plus : sauvegarder la tradition ou innover ?

Les 3 GROuPes de la cuisine réunionnaise

1

La cuisine traditionnelle, qui comprend le cari poulet, cari poisson, rougail saucisses


2

La cuisine ethnique, qui comprend les nems, le briani


la variante. Maintenant que notre cuisine est arrivĂ©e Ă  un summum, il faut l’immortaliser, l’écrire et la transmettre.

- Quel est, selon vous, le livre “ bible ” de la cuisine rĂ©unionnaise ?

- Il n’y en a pas. Il y a eu Le grand livre de la cuisine rĂ©unionnaise, mais il correspond Ă  une vision de l’auteur. Par exemple, il va mettre 20 Ă  30 clous de girofles dans son massalĂ©.

Aprùs, les autres livres de cuisine sont faits par des gens proches de la communication, ou des photographes. Ils font des belles photos, mais ça ne fait pas d’eux des cuisiniers.

- Pourquoi n’en Ă©crivez-vous pas un ?

- Chaque chose en son temps. Le travail que je fais depuis 30 ans vaut plus qu’un livre et sur le site de Goutanou, on trouve dĂ©jĂ  200 Ă  300 recettes.

Le livre, ça viendra. Je n’ai pas envie de me contenter des recettes. J’ai envie de racon-

- La tradition s’est vĂ©hiculĂ©e. Ensuite, le cuisinier qui a envie de trouver une ouverture Ă  cette cuisine peut le faire, comme avec le poulet Ă  la vanille. On peut imaginer plein de modes de cuisson, mais sans toucher Ă  notre sacro-saint cari poulet ! Les innovations se rangent dans un autre groupe de recettes : la cuisine Ă©volutive. On distingue trois groupes, dans la cuisine rĂ©unionnaise : la cuisine traditionnelle, qui comprend le cari poulet, par exemple, la cuisine ethnique, qui comprend les nems et le briani, et la cuisine Ă©volutive, qui comprend la quiche aux brĂšdes.

- La Réunion accueille de nouvelles populations, venues notamment de Mayotte, avec leur propre tradition culinaire. Ces nouveaux apports peuvent-ils faire évoluer notre cuisine ?

- Oui. Il y a eu avant les Indiens de PondichĂ©ry, les Karanes de Madagascar. Si le poisson au coco cuisinĂ© par le Mahorais ou l’Indien de Madagascar s’impose Ă  la RĂ©union, il viendra s’ajouter Ă  la catĂ©gorie cuisine ethnique.

3

La cuisine évolutive, qui comprend la quiche aux brÚdes, les chips de songe...

- Vous n’ĂȘtes donc pas qu’un conservateur ?

- Non. Par exemple, pour moi, la cuisine rĂ©unionnaise ne se mange pas forcĂ©ment assis Ă  quatre pattes et Ă  la main. On peut aussi la servir dans une ambiance plus chic. J’accepte aussi qu’une personne qui n’est pas rĂ©unionnaise cuisine rĂ©unionnais.

- Outre les “ fantaisies ” des candidats de Gazon de riz, il y a d’autres pratiques qui vous Ă©nervent ?

- Oui : le fait que le monde de l’industrie agro-alimentaire cherche Ă  imposer des produits. Je vois le poids des marques dans les revues et sur les Ă©missions tĂ©lĂ© et je crains qu’un jour tout le monde mette du bouillon cube dans son riz.

11
“ Les candidats de Gazon de riz se permettent des fantaisies inacceptables. ”

des Mahorais

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Certains n’hĂ©sitent pas Ă  la qualifier de bombe Ă 

omores DĂ©or ! Artourn zot pĂ©i ! ”. Un langage fleuri qui n’étonne personne Ă  la RĂ©union. L’insulte, tout comme le ladi lafĂ©, est bĂȘte et mĂ©chante. Elle connaĂźt mĂȘme des variantes : “ Zoreils dĂ©or ! ”. Tous viennent “ voler ” quelque chose : un travail, des allocs ou un logement social. On demande aux “ Comores ” de rentrer chez eux, or ils sont chez eux. En principe. Car ces derniers sont dans la majoritĂ© des cas des Mahorais, français depuis 1841. Une confusion irritante pour cette composante de la sociĂ©tĂ© rĂ©unionnaise qui n’échappe pas aux a priori classiques et rĂ©ducteurs : l’homo mahorus s’épanouirait dans l’entassement communautaire, un accoutrement exotique, le bruit et la saletĂ©.

Pourquoi cette hostilitĂ© Ă  l’égard de nos voisins indianocĂ©aniques ? Simple mĂ©con-

“Cnaissance de l’Autre, bĂȘtise ou jalousie primaire ? Ou peut-ĂȘtre le malaise inconscient de sa propre identitĂ© ? Et si le RĂ©unionnais se sentait rassurĂ© de trouver toujours un “ boug ” plus Ă©missaire, plus “ cafre ” que lui ? C’est ce que suggĂšre l’anthropologue Paul Mayoka : “ Certains Cafres, tout en se reconnaissant tels, considĂšrent les Comoriens comme les reprĂ©sentants de l’Afrique Ă  la RĂ©union, par consĂ©quent plus cafres qu’eux ”. Cathy, prĂ©sidente de l’association Utamaduni, “ Arts pour tous ” connaĂźt bien Mayotte pour y avoir vĂ©cu douze ans. InstallĂ©e Ă  la RĂ©union depuis plusieurs annĂ©es, elle continue Ă  entretenir avec la communautĂ© mahoraise des liens Ă©troits.

Le Réunionnais superficiel ?

Pour elle, les Mahorais renverraient aux RĂ©unionnais le souvenir douloureux d’un temps “ la misĂšr ” rĂ©volu. “ Voir les enfants marcher pieds nus leur rappelle leur enfance des annĂ©es 50-60, commente-t-elle. Aujourd’hui, on ne veut plus manger de manioc. Le RĂ©unionnais est plus intĂ©ressĂ© par ce qu’il consomme ”. Beaucoup

EnquĂȘt E

semblent en effet avoir oubliĂ© que la sociĂ©tĂ© rĂ©unionnaise est passĂ©e de traditionnelle et rurale Ă  moderne -donc civilisĂ©e- en quelque cinquante ans. Laurent, animateur socio-culturel, familier du public mahorais, se demande si le RĂ©unionnais ne serait pas devenu superficiel. “ On parle de mauvaises odeurs des Mahorais mais c’est juste l’odeur du savon de Marseille et de la friture.

Les RĂ©unionnais ont oubliĂ© les odeurs naturelles, les odeurs de la terre et sont trop habituĂ©s aux parfums, aux bonnes odeurs des produits mĂ©nagers. ”

Quand ce n’est pas sur l’Afrique c’est sur la religion que se cristallise l’attention : les “ Comores ” ou Mahorais sont polygames, ne mangent pas de porc et vont Ă  la mosquĂ©e le vendredi.

Peut-ĂȘtre faudrait-il, comme le suggĂšre Rachid Athoumane, responsable du pĂŽle intĂ©gration au sein du CCAS du Port “ diffĂ©rencier culture musulmane et confession musulmane ”. Tout comme on diffĂ©rencie culture judĂ©o-chrĂ©tienne et par exemple, pratiquant catholique.

indésirables

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retardement. La question de l’intĂ©gration des Mahorais Ă  la RĂ©union suscite Ă©vitement ou embarras bien qu’officiellement le discours dĂ©fendu soit toujours le mĂȘme : “ les Mahorais sont français donc des RĂ©unionnais comme les autres ”. Pourtant, il suffit de gratter un peu pour qu’affleure une autre rĂ©alitĂ©.
Par a nne-Line S ie GL er

Les Mahorais à la Réunion

Selon l’Insee, environ 6000 personnes nĂ©es Ă  Mayotte rĂ©sident Ă  La RĂ©union en 2006, soit 0,8 % de la population.

La CAF en 2003 estimait leur nombre entre 8 600 et 12 400 personnes. La FĂ©dĂ©ration des associations mahoraises parle, elle, de 30 000 Ă  60 000 personnes, ce dernier chiffre englobant sĂ»rement les enfants d’origine mahoraises nĂ©s Ă  la RĂ©union. Compte tenu de la mobilitĂ© de cette population ces chiffres sont difficilement vĂ©rifiables. Ce sont essentiellement des femmes seules accompagnĂ©es d’enfants qui viennent s’installer Ă  la RĂ©union.

Leurs motivations concernent essentiellement l’espoir de bĂ©nĂ©ficier Ă  La RĂ©union d’aides sociales plus importantes qu’à Mayotte (dans 57% des cas), des soins de santĂ© meilleurs, et le souhait d’une scolarisation meilleure de leurs enfants (Ă  62%).

Les Mahorais rĂ©sidant Ă  la RĂ©union ont le plus faible taux d’instruction, et le plus faible taux d’employabilitĂ©.

Peu intĂ©grĂ©s Ă©conomiquement, leurs revenus sont principalement constituĂ©s d’allocations et de minimas sociaux, la quasitotalitĂ© des mĂ©nages

Peut-ĂȘtre faudrait-il tout simplement changer de regard ? A l’instar du titre Ă©vocateur d’une Ă©tude publiĂ©e en octobre 2010 par le CESER (Conseil Economique, Social et Environnemental RĂ©gional) : Les Mahorais Ă  la RĂ©union, de l'accueil Ă  l'Ă©cueil : changer de regard. Oui mais comment ? En tentant de comprendre l’origine des mĂ©sententes entre RĂ©unionnais et Mahorais.

Précarité physique et psychique

Pour ce faire, il faudrait prendre en compte les chocs liĂ©s Ă  la migration. On reproche souvent Ă  la communautĂ© mahoraise de “ rester entre elle ”. Ce rĂ©flexe communautaire s’observe dans tous les flux migratoires, y compris chez les RĂ©unionnais fraĂźchement dĂ©barquĂ©s en MĂ©tropole. Pour les nouveaux migrants mahorais, la difficultĂ© Ă  communiquer relĂšve souvent d’une mauvaise maĂźtrise du français ou d’un sentiment de rejet voire d’exclusion qui aggrave le repli identitaire. Un phĂ©nomĂšne qui s’observe dans toutes les tranches d’ñges. A l’école, les enfants se regrou-

pent en micro-communauté. A la Fac, on retrouve aussi cette tendance.

Sabyla, Asiatica et Sanya paraissent pourtant des Ă©tudiantes comme les autres : Teeshirt, jean ou jupe, lĂ©ger maquillage. En vĂ©ritĂ©, elles ont troquĂ© leurs habits traditionnels pour Ă©viter les regards dĂ©plaisants. “ Quand je suis Ă  Mayotte je m’habille en salouva, explique Sabyla, mais pas ici. Je suis arrivĂ©e Ă  la RĂ©union il y a sept ans. Au dĂ©but ça a Ă©tĂ© trĂšs, trĂšs dur. ” La plupart du temps, on reste entre nous, entre gens des Ăźles ou Erasmus ”, avouent les jeunes mahoraises. “ Ils ne sont pas tous comme ça, mais avec les RĂ©unionnais c’est vite fait bonjour ”. L’une des raisons du non-dialogue est simple : “ Ils pensent qu’on est plus aidĂ©es dans nos dĂ©marches, demandes de logement ”. Pourtant la plupart d’entre eux ne connaissent pas leurs droits et les structures existantes pour les accompagner. Psychologue au Centre MĂ©dico-PsychoPĂ©dagogique du Butor, Jacques Brandibas connaĂźt bien les problĂ©matiques des migrants de l’Archipel des Comores. Depuis 1998 il reçoit, entre autres, des familles mahoraises lors de thĂ©rapies transculturelles.

Suite page 17

Quel accompagnement?

Il n’existe pas de mesures spĂ©cifiques destinĂ©es au public mahorais, ce dernier Ă©tant français. On retrouve nĂ©anmoins un grand nombre d’entre eux dans les dispositifs touchant Ă  l’aide Ă  la scolaritĂ© ou Ă  l’insertion professionnelle. A Saint-Denis, notons la prĂ©sence de la DĂ©lĂ©gation de Mayotte, plate-forme reprĂ©sentant le Conseil GĂ©nĂ©ral de Mayotte. Par ailleurs, des dispositifs d’accueil et d’accompagnement des migrants de l’OcĂ©an Indien existent sous forme d’ateliers d’intĂ©gration et d’alphabĂ©tisation dans les communes du Port et de Saint-AndrĂ©.

A cet égard, le PÎle

IntĂ©gration de Saint-Denis est un exemple phare. C’est pour rĂ©pondre aux besoins des migrants indianocĂ©aniques que la mairie de Saint-Denis a créé en 2008 cette structure, inspirĂ©e par la rĂ©ussite de son modĂšle parisien. DĂ©sormais situĂ©e dans le bas de la RiviĂšre, elle accueille chaque annĂ©e 800 migrants, dont une population mahoraise importante. Du simple coup de fil Ă  l’audience individuelle, chacun est sĂ»r d’y ĂȘtre accueilli sans ĂȘtre jugĂ© et dans sa langue maternelle si besoin. Au PĂŽle, on aide aussi Ă  restaurer la confiance de personnes rejetĂ©es Ă  cause de particularitĂ©s culturelles ostensibles,

comme le masque de beauté des femmes mahoraises.

Trois Ă©lues dĂ©lĂ©guĂ©es Ă  l’intĂ©gration et trois chargĂ©s d’accueil parlant au moins une langue de l’OcĂ©an Indien –malgache, shimahorais, shicomorienguident ainsi les migrants vers le droit commun.

La vie associative joue par ailleurs un relais important auprĂšs des institutions, plus d’une quarantaine d’associations mahoraises sont rĂ©pertoriĂ©es sur l’üle. Depuis peu, le PĂŽle IntĂ©gration est d’ailleurs renforcĂ© par la Maison des Associations de l’OcĂ©an Indien qui devrait promouvoir davantage le partage et la rencontre des cultures.

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bénéficiant de la CMU
(Couverture Maladie Universelle).
enquĂȘte

UN ENFANT, DEUx écolEs

De fait, dans la famille mahoraise, l’enfant n’a pas la parole. En plus de l’éducation qu’il reçoit Ă  la maison, l’enfant est confrontĂ© Ă  deux schĂ©mas d’apprentissage : le modĂšle rĂ©flexif de l’école rĂ©publicaine centrĂ©e sur le dĂ©veloppement de l’enfant, avec pour but sa valorisation, d’un cĂŽtĂ©, et, de l’autre, celui de la madrasa (Ă©cole coranique), modĂšle descendant basĂ© sur la rĂ©pĂ©tition et la mĂ©morisation, oĂč l’éducation vient d’en haut. Un bon Ă©lĂšve ne prend pas la parole, il Ă©coute. D’ailleurs, certains enseignants en dĂ©duisent que l’élĂšve ne sait pas, donc qu’il est en difficultĂ© linguistique et qu’il a besoin

d’aide. En arrivant Ă  la RĂ©union, les jeunes mahorais sont confrontĂ©s Ă  une langue de socialisation qui n'est pas le français, Ă  savoir le crĂ©ole. Cela crĂ©e de nouvelles interfĂ©rences qui n'existaient pas lorsqu'ils Ă©taient Ă  Mayotte.

Des dispositifs d'accueil et d'accompagnement des primo arrivants existent, les CLIN (Classes d’initiation) dans le premier degrĂ© et les CLA (Classes d’accueil) dans le second degrĂ©. “ 90% des Ă©lĂšves de CLIN sont des enfants mahorais, certains Ă©tant nĂ©s Ă  la RĂ©union ” affirme Thierry Gaillat, maĂźtre de confĂ©rence Ă  l’universitĂ© du Tampon au

dĂ©partement FLE (Français Langue EtrangĂšre) et FLS (Français Langue Seconde). “

Certaines aides qui partent d’un bon sentiment ont leurs effet pervers, car elles identifient ces Ă©lĂšves comme diffĂ©rents, leur renvoient qu’ils sont moins français que ce qu’ils Ă©taient Ă  Mayotte ” explique l’enseignant-formateur. Avec le repli sur soi que cela entraĂźne. Loin de s’opposer aux dispositifs existants, Thierry Gaillat prĂ©conise plus de rĂ©flexion sur la langue et la culture mahoraises et une plus grande coordination entre les enseignants pour Ă©viter les orientations parfois trop hĂątives et systĂ©matiques.

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“ On parle de mauvaises odeurs des Mahorais mais c’est juste l’odeur du savon de Marseille et de la friture. Les RĂ©unionnais ont oubliĂ© les odeurs naturelles ”, Laurent, animateur socio-culturel.

3 questions Ă  Chakila Yssouf

SecrĂ©taire de l’Association des femmes mahoraises de Saint-Denis et prĂ©sidente de Mowama, (Mouvement des jeunes des Ăźles).

1 OĂč en s O nt les Mah O rais auj O urd’hui ?

- On est en perte d’identitĂ©. On est au milieu de l’histoire, au milieu d’un conflit politique. On voit Mayotte Ă©voluer mais nous on n’évolue pas, il y a un problĂšme du passĂ© non rĂ©glĂ© qu’on relĂšgue Ă  nos enfants. On n’arrive pas Ă  s’ouvrir, Ă  construire sur les dĂ©bris de l’histoire politique. On est des Français sans Ăąme, on a laissĂ© nos racines Ă  Mayotte, ici on essaie de faire comme les RĂ©unionnais qui eux-mĂȘmes ne savent pas oĂč ils en sont. Il y a un travail individuel Ă  faire pour aller de l’avant. Les Mahorais, c’est comme les RĂ©unionnais, on n’a pas confiance en nous, on ne sait pas se valoriser entre nous. On vit tous ensemble mais on ne sait pas se dire qu’on s’aime.

2 Que dire des jeunes ?

- On ne se sent pas chez nous, les RĂ©unionnais nous le rappellent, et on n’est pas Ă  notre place dans notre famille oĂč il y a un conflit de gĂ©nĂ©ration. Le jeune n’y trouve pas sa place et va s’identifier, retrouver une famille auprĂšs de jeunes qui boivent, qui fument. La cellule familiale est en crise. Il n’y a pas de dialogue dans les familles mahoraises, c’est toujours les engueulades. Il n’y a pas de relation d’affection, les parents ne savent pas donner l’amour, ce n’est pas naturel de se serrer dans les bras, on voit ça dans les familles occidentales. Et puis on ne parle pas de la sexualitĂ©, c’est tabou, on change de chaĂźne Ă  la TV. On ne parle pas de prĂ©vention, les jeunes filles tombent enceintes et c’est une honte pour la famille qui les renie parfois.

3 Quel avenir à la r éuni O n?

- Actuellement Ă  la RĂ©union, on se tolĂšre, il n’y a pas de partage. Pourtant quand on regarde l’histoire, les Mahorais et les Comoriens n’y sont pas Ă©trangers. Les gens qui disent “ Comores dehors ”, c’est de la mauvaise foi, ils savent trĂšs bien. C’est pas qu’ils ne veulent pas de nous, ce sont les conditions sociales qui font ça –le chĂŽmage, les jeunes n’ont pas d’espoir, comment tu veux qu’ils nous accueillent ?-. E puis ce sont des gens qui ne sont pas sortis. Je crois que la dĂ©partementalisation va dĂ©bloquer des choses, crĂ©er un pont de dialogue avec les RĂ©unionnais. Dans leur tĂȘte maintenant, on est pareil. Ils sont passĂ©s par lĂ  avant nous, ils sont lĂ  pour nous guider. Les mentalitĂ©s Ă©voluent, il y a aussi beaucoup de couples RĂ©unionnais-Mahorais.

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“ A Mayotte, l’enfant appartient Ă  tout le monde, ici l’autoritĂ© parentale est lourde ”, explique Nicole Humblot Les femmes fuient souvent un mari peu prĂ©sent ou au contraire tyrannique, une co-Ă©pouse malveillante.

piouk test ! Virginie & BiBiK

votre rencontre

> VIRGINIE : 3 jours avant mon départ pour 15 jours en métropole.

> BIBIK : Par des amis communs

ce qui vous a plu

chez lui/ elle

> VIRGINIE : Son rire.

> BIBIK : Sa douceur et sa générosité.

son plat préféré

> VIRGINIE : Oula! Les tripes Ă  la mode de Caen de chez Mme Robert ou le carry Tang de sa tante.

> BIBIK : L'Apple Pie en référence à la pomme.

le nom gùté que

vous lui donnez

> VIRGINIE : Mon gùté siramamy.

> BIBIK : Ma séri lamour.

votre dernier fou rire

> VIRGINIE : en répondant à ce questionnaire.

> BIBIK : En répondant à ce questionnaire

sa plus grande qualité

> VIRGINIE : Son tempérament.

> BIBIK : sa gentillesse et sa bonne humeur.

Vous aussi, osez le piouk

test

> Envoyez une photo de votre couple et vos coordonnées téléphoniques à : ikichenin@visutele.com

La rĂ©daction sĂ©lectionnera chaque semaine la photo la plus zĂ©zĂšre : la plus jolie, la plus drĂŽle, la plus inattendue, la plus Ă©mouvante, la plus gaie
 bref, celle qui provoquera notre coup de cƓur.

Le couple sĂ©lectionnĂ© rĂ©pondra Ă  nos questions et gagnera un weekend pour deux Ă  
. OU un dĂźner pour deux Ă  (VOIR PUB : À VENDRE)

> VIRGINIE : Il crée la tendance

> BIBIK : Elle vit avec un clown

> VIRGINIE : Impressionnante.

> BIBIK : Charmante.

sa mÚre ? son vilain défaut

> VIRGINIE : Il n'a pas la main verte.

> BIBIK : Elle n'aime pas les animaux.

tenue que vous préférez qu'il/ elle porte

> VIRGINIE : Des lacets de couleur assortis au tee-shirt.

> BIBIK : la jupe noire

votre chanson

> VIRGINIE : Sitarane de Jako Maron.

> BIBIK : Nouvelle Vague.

votre derniĂšre dispute

> VIRGINIE : En début de semaine

> BIBIK : En début de semaine

la valeur

À transmettre À vos enfants.

> VIRGINIE : le respect, la tolérance et l'humour.

> BIBIK : les valeurs républicaines.

110 ZĂ© Z Ăšre
ce qu'il/ elle pense de votre meilleur(e) ami(e)
C’est le premier couple Ă  se prĂȘter au jeu de notre “ piouk test ”. Virginie et Bibik : ah l’amour lĂ© doux.
la
Photo : Pascal Qui Q uem P oix

Le chĂŽmeur veut faire la loi

Il vient d’officialiser sa candidature aux lĂ©gislatives dans la 5e circonscription. Un virage important pour celui qui se pose, depuis 1998, comme le porte-parole de la RĂ©union d’en bas.

Bienvenue chez Jean-Hugues Ratenon.

LLa vieille “ Clio/carriole ” se gare devant un bout de cour bĂ©tonnĂ©e, empli de plantes en pot un peu oubliĂ©es. “ Je suis dĂ©solĂ©, c’est petit ”. Jean-Hugues Ratenon s’excuse plus par politesse que par rĂ©elle gĂȘne. Montrer son chez lui ne pose aucun problĂšme au tout frais candidat aux lĂ©gislatives. Et pour cause. Le militant associatif vit bien comme cette RĂ©union d’en bas qu’il entend reprĂ©senter. Roselyne, sa compagne, passe un dernier coup de balai.

“ Mi poursuit pas zot ”, rigole-t-elle. Depuis 2008, la famille loue l’étage de cette maison, Ă  la RiviĂšre des Roches.

La tĂ©lĂ© Ă©cran plat trĂŽne aux cĂŽtĂ©s de la table Ă  toile cirĂ©e. “ À l’heure des infos, c’est la guerre ici ! Ma femme et mes filles veulent regarder leur feuilleton ridicule ”, confie Jean-Hugues Ratenon. La tĂ©lĂ©, c’est un de ses rares loisirs. Émissions politiques, bien sĂ»r, mais aussi Ruquier, The Voice et films d’action. “ Un peu de jeu vidĂ©o, aussi, mes plantes, mĂȘme si lĂ  je n’ai pas beaucoup le temps, et surtout le contact avec les amis, le petit repas, la plaisanterie ”, ajoutet-il. Ses amis, il les connaĂźt depuis toujours. Car s’il y a bien une valeur que Jean-Hugues Ratenon cultive, c’est celle du lien.

Sa Réunion en


- Un plat: carry poisson

- Une chanson: mon péi bato fou

- Un lie U : Dann chemin

- Un j U ron:

Totoche - Une personnalité:

PÚre René Payet

Ma mĂšre, ma source

Dans son salon, les multiples photos de famille le confirment. D’ailleurs, il passe rarement une journĂ©e sans rendre visite Ă  sa mĂšre, dans la case oĂč il a grandi, Ă  Bras-Panon. “ C’est la source, le point de dĂ©part. Il faut toujours y retourner pour retrouver l’équilibre, surtout dans les pĂ©riodes mouvementĂ©es, confie-t-il. Et cette case, c’est le lieu de l’éducation, l’école de la vie ”. Et quelle Ă©cole ! Jean-Hugues Ratenon se souvient du partage qui a rythmĂ© sa vie d’enfant. Partage des tĂąches, dans cette famille d’agriculteur. “ On allait emmener Ă  manger au champ Ă  papa, on cueillait les piments, on donnait Ă  manger et on baignait le cochon ”. Et partage entre voisins, aussi. “ Mes parents illettrĂ©s m’ont appris l’économie solidaire socialiste ”, sourit-il.

Et le candidat d’expliquer l’organisation de voisinage autour des cochons, de la mise en commun des restes de repas pour les nourrir, en passant par le coup de main pour le tuer, jusqu’à l’achat des morceaux de viande. “ C’est une main lave l’autre. Je reproduis ça dans le cadre associatif : aider l’autre, c’est s’aider soi-mĂȘme.

Aujourd’hui, quand je prĂŽne les SCIC (sociĂ©tĂ©s coopĂ©ratives d’intĂ©rĂȘt collectif), ça n’est pas un retour en arriĂšre, c’est prĂŽner l’humain d’abord ”.

L’humain d’abord ? Pas si facile Ă  dĂ©fendre dans nos sociĂ©tĂ©s. Le pĂšre de famille le constate auprĂšs de ses propres enfants. “ C’est trĂšs difficile de lutter face Ă  la pression de la sociĂ©tĂ© de consommation, avouet-il. J’essaie de leur apprendre Ă  ne pas tomber dans la surconsommation ”.

Monica, ma premiĂšre trahison

Et lui, quel rapport entretient-il avec l’argent ? À l’écouter, ses valeurs humaines et son “ cĂŽtĂ© rebelle ” auraient toujours dictĂ© ses engagements et ses choix. Quant, aprĂšs le chĂŽmage et l’échec d’une crĂ©ation d’entreprise, en 1998, il crĂ©e le MCP (mouvement des chĂŽmeurs panonnais) et parvient Ă  crĂ©er cinq postes d’emplois jeunes, il assure que lui vivait des minima sociaux.

C’est sa mobilisation au sein du collectif emploi en danger, en 2002, qui le fait connaĂźtre du grand public. A cette Ă©poque, la jeune Monica Govindin rejoint le collectif. “ Je n’avais pas compris qu’ elle avait des arriĂšres pensĂ©es politiques. Peu de temps aprĂšs, elle Ă©tait candidate aux lĂ©gislatives. C’était ma premiĂšre trahison ”, confie JeanHugues Ratenon. Pourtant, dix ans plus tard, il brigue Ă  son tour un mandat de dĂ©putĂ©. “ Monica ne poursuivait qu’un but Ă©lectoraliste.

Moi, au bout de dix ans de lutte, je comprends que c’est le politique qui commande ”, se justifie-t-il. C’est sans Ă©tiquette qu’il se lance dans la bataille de la 5e circonscription. À nouveau chĂŽmeur, il souhaite voter les lois Ă  l’assemblĂ©e nationale. “ La bourgeoisie ne peut plus parler au nom des pauvres. Si on n’arrive pas Ă  changer les lois, on est cuits ”, assure-t-il.

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Jean-Hugues Ratenon
AccÚs privé
Par Isabelle KICH e NIN

une main

PCR : Je t’aime moi non plus

DÚs 2002, et le lancement du collectif emploi en danger, des murmures pointent les liens de Jean-Hugues Ratenon avec le PCR, qui le rémunÚrerait.

“ ça n’est pas possible. C’est interdit par la loi. Et Ă  cette Ă©poque, je n’avais aucun lien avec le PCR ”, rĂ©torque-t-il. “ Je n’ai pris ma carte qu’en 2009 et je viens de la rendre. C’est mon cĂŽtĂ© rebelle". C’est une sĂ©paration, pas un divorce : on ne peut pas dĂ©tester quelqu’un qu’on a aimĂ© ”, sourit-il. Et preuve que la sĂ©paration se passe plutĂŽt en bons termes, l’ancien membre du secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du parti, rĂ©munĂ©rĂ© Ă  ce titre 1700 euros net par mois, devrait bĂ©nĂ©ficier des assedic, dans le cadre d’une rupture conventionnelle de contrat.

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Photo © Jean-Phili PP e B o UC hiat
“C’est
lave l’autre: aider
l’autre, c’est s’aider soi-mĂȘme ”

silencieux Repo R tage BaptĂȘme du feu

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silencieux

Sourd et muet, Sylvestre Famikamy a acceptĂ© de nous faire partager, avec l’aide d’un interprĂšte, sa premiĂšre marche sur le feu. Ultime Ă©preuve Ă  surmonter pour tout bon malbar pratiquant, la traversĂ©e du carrĂ© incandescent par les fidĂšles suscite toujours de l’admiration. Mais derriĂšre le spectacle, comment les primo-marcheurs vivent-ils cette vĂ©ritable Ă©preuve du feu ?

“IIl faut que tout soit propre en l’honneur du bon Dieu pour bien commencer cette derniĂšre journĂ©e de priĂšres.” 7h du matin, le jour de PĂąques. On est dans le Bas de la RiviĂšre, Ă  Saint-Denis, au Temple du prĂȘtre Gervais Banor, dĂ©diĂ© Ă  la dĂ©esse Pendiali. Sylvestre Famikamy arpente le temple, un balai Ă  la main. Le quarantenaire sourd et muet va marcher sur le feu pour la premiĂšre fois. ElevĂ© dans la tradition malbar, il a rĂ©cemment souhaitĂ© revenir vers une pratique qu’il avait dĂ©laissĂ©e. “Je voulais me rapprocher de ma famille et j’ai dĂ©cidĂ© de sceller ce retour avec cette marche sur le feu le jour de PĂąques”, se justifie-t-il. Les personnes atteintes de handicap bravent rarement – pour ne pas dire jamais – le feu.

Raison de plus pour Sylvestre de ne pas faire le travail Ă  moitiĂ©, malgrĂ© la fatigue. La longue soirĂ©e de chant et d’incantations du “ mariaz bon diĂ© ” n’a pas entamĂ© sa bonne humeur. “Je suis un homme simple et assez zen. Et puis, c’est bientĂŽt la fin de la pĂ©riode de privation”, explique-t-il. CarĂȘme strict de 18 jours, ni viande, ni Ɠuf, ni poisson, ni rapport sexuel. De quoi refroidir les ardeurs.

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Sylvestre Famikamy, sourd et muet, victorieux des braises. Par JérÎme r obert
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en lo R a C
Photos
Jean-
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BaptĂȘme du feu

En quittant le carré brûlant, les marcheurs peuvent apaiser leurs pieds dans un bassin de lait.

de certains aspirants marcheurs. “Au dĂ©but c’est un peu difficile, c’est vrai. Mais aprĂšs quelques jours, on s’y fait et Ă  force, ça en devient presque normal”, reconnaĂźt-il.

MĂȘme s’il a suivi les prĂ©ceptes de privation Ă  la lettre, le pĂšre de famille pense que la rĂ©ussite de la marche sur le feu rĂ©side ailleurs. “Sans la foi, on est condamnĂ© Ă  Ă©chouer. Quelqu’un qui ne croit pas en la bienfaisance de Pendiali ne pourra pas marcher dans de bonnes conditions. Je vais prier toute la journĂ©e encore et encore, explique-t-il. Il faut fortifier son esprit sans cesse pour montrer la puissance de sa foi devant le feu”.

Pourquoi marcher sur le feu ?

Pendali kézako ?

Pendiali est une dĂ©esse hindoue trĂšs importante Ă  La RĂ©union. Avec Marliamen et Karli, elle rythme le calendrier des fidĂšles malbars tout au long de l’annĂ©e. Sa couleur est le jaune et son symbole, le feu. Dans la mythologie hindoue, Pendiali aurait marchĂ© sur des braises pour prouver sa virginitĂ© Ă  son futur Ă©poux, Aldunin.

En attendant, le bĂ»cher se met en place au centre du temple. Une montagne de rondins de bois d’une vingtaine de centimĂštres de circonfĂ©rence se dresse. Le prĂȘtre y met le feu. Signe de dĂ©part d’une journĂ©e riche en prĂ©paratifs. Sylvestre le sait. Avec ses dalons, eux aussi marcheurs, il surveille le brasier comme du lait sur le feu. Rapidement, les flammes atteignent presque 5 mĂštres de hauteur. Impressionnant mais pas le temps de s’extasier. Les petites mains s’affairent en coulisse.

MarlĂ©poutou, karlon, char
 Tout doit ĂȘtre prĂȘt pour 17h30. Gervais Banor exhorte ses troupes : “Il faut commencer Ă  dĂ©corer le char qui va abriter les statues des divinitĂ©s sans plus tarder. Chacun sait ce qu’il a Ă  faire”. Sylvestre est chargĂ© du bĂ»cher. Sa tĂąche ? L’alimenter pour que le tapis de braises soit parfait pour le soir. En attendant, les autres prĂ©parent les “marlĂ©poutou”, des longs colliers d’Ɠillets jaunes et oranges. DerriĂšre la bĂątisse, les hommes de la fratrie confectionnent les “karlons”.

“Un karlon est un grand pot appelĂ© ‘godron’ rempli d’eau, d’un citron, d’une piĂšce et de graines de pak, empaquetĂ© dans des feuilles de lilas taillĂ©es. Les marlĂ©poutou

Pour certains, c’est une façon de montrer la valeur de leur foi face aux obstacles. Ensuite, certains fidĂšles font des “promesses”. Ils demandent l’aboutissement d’un projet Ă  la dĂ©esse. En Ă©change, ils doivent marcher sur les braises pour satisfaire et remercier la divinitĂ© invoquĂ©e. D’autres bravent le feu pour expier leurs fautes ou demander pardon en honorant les dieux. Enfin, une derniĂšre catĂ©gorie de marcheurs : les curieux. Assez rares, il faut dire.

sont ensuite enroulĂ©s autour de la structure”, explique Yohan CalcinĂ©, neveu du prĂȘtre. Un exercice qui demande un sacrĂ© coup de main. “Cela fait des annĂ©es que je m’exerce Ă  construire des karlons. Je perpĂ©tue la tradition que m’a apprise mon tonton”, prĂ©cise le jeune homme, alors que la procession dĂ©marre. Direction le Barachois. DerniĂšre ligne droite
 C’est parti. Le char dĂ©corĂ© des statues de divinitĂ©s et Pendiali s’avance sur le radier en contrebas du temple. Sylvestre ouvre la marche. Il porte un cube de camphre allumĂ© sur un plateau. “Je suis content d’avoir un rĂŽle important mais la fumĂ©e du camphre qui brĂ»le est difficilement respirable. Mes poumons sont fatiguĂ©s”, dĂ©crit-il Ă  bout de souffle.

Il cĂšde finalement sa place Ă  Vans Daleau, son interprĂšte d’un jour, pour les quelques minutes de marche restantes. Une fois sur la place du Barachois, le prĂȘte bĂ©nit les carlons et “leur donne vie”.

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silencieux Photos : Jeann oël en I lo R a C

À peine les chants Ă©sotĂ©riques commencĂ©s, l’atmosphĂšre se fait solennelle. Etrangement, la mer semble se rĂ©veiller tandis que le ciel devient plus tĂ©nĂ©breux que jamais. En un clin d’Ɠil, c’est le dĂ©luge. Le programme reste inchangĂ©. Les marcheurs se “purifient” dans la mer avant de reprendre la direction du temple, carlons sur la tĂȘte. Enfin. Le mot est sur toutes les lĂšvres. Au temple, le bĂ»cher est presque prĂȘt. Le bois a brĂ»lĂ© Ă  petit feu et les braises rougeoyantes et fumantes sont Ă  point. Sur une surface de 7 mĂštres sur 3 environs, les cendres sont Ă©talĂ©es pour crĂ©er un tapis uniforme. Les visages sont fermĂ©s. MĂȘme Sylvestre, boute-en-train tout le long de la journĂ©e, est sĂ©rieux. “Je suis un peu stressĂ©. Je sais que j’ai fait ce qu’il fallait faire mais mon cƓur bat la chamade”, admet-il sans fards. C’est le moment.

Sans la foi, on est condamné à échouer

Le prĂȘtre Banor ouvre le portillon qui donne accĂšs au carrĂ© central et ouvre la marche. Sylvestre se lance rapidement. Une grande fourche surmontĂ©e de citrons galets Ă  la main, il traverse les braises. En toute humilitĂ©. Presque au ralenti. Tout le

monde est unanime : pour une premiĂšre marche sur le feu, Sylvestre a Ă©tĂ© exemplaire. Il n’a pas couru face Ă  la chaleur. Bien au contraire.

Dans la ferveur la plus totale, ses pas Ă©taient lourds, son regard droit vers l’horizon, comme perdu dans une “autre dimension”, image-t-il. Il foulera le feu Ă  5 longues reprises. Tout le monde se succĂšde et c’est la dĂ©livrance. Les cris de joie et les congratulations fusent de toute part. Sylvestre, lui, retrouve instinctivement son sourire dans les bras de ses frĂšres. Il est fier. “Tout s’est passĂ© Ă  merveille. Je n’ai senti qu’une infime chaleur sous les pieds. Ils ne souffrent d’aucune brĂ»lure”, fanfaronne-t-il en exhibant la plante de ses pieds. Ses deux fils le fĂ©licitent.

L’émotion est palpable. Pour parachever la cĂ©rĂ©monie, un cabri est dĂ©capitĂ© en face du mausolĂ©e des ancĂȘtres pour assurer le bonheur de ceux qui ont bravĂ© la chaleur et les cloques. La bĂȘte sera cuisinĂ©e et partagĂ©e le lendemain. Pour le plus grand bonheur de Sylvestre, marcheur sur le feu Ă©mĂ©rite et carnivore de son Ă©tat. “Je vais enfin pouvoir manger de la viande. Je vais rattraper le retard que j’ai accumulĂ© pendant les 18 jours de carĂȘme. Et si j’abuse, je ferai un rĂ©gime. Mais de mon propre chef cette fois...”

Le feu sous le déluge

Dans ce cas-lĂ , il faut protĂ©ger le feu Ă  tout prix. Le brasier a Ă©tĂ© alimentĂ© avec d’énormes bĂ»ches de bois sec. Jusqu’au dernier moment, elles n’ont pas Ă©tĂ© bougĂ©es. Car en dessous de ces rondins imposants, dans la fosse profonde d’une vingtaine de centimĂštres, des flammes couvent. Au dernier moment, des fidĂšles enlĂšvent les morceaux qui n’ont pas brĂ»lĂ©. Ils Ă©parpillent les cendres et les braises rouges. Enfin, tout est Ă©galisĂ© pour que le brasier soit partout le mĂȘme. A ce moment pas question de traĂźner. Une fois Ă©parpillĂ©es, les braises se refroidissent vite.

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En pleine cĂ©rĂ©monie, un vĂ©ritable dĂ©luge s’est abattu sur le chef-lieu.
AprĂšs la marche, un cabri est sacrifiĂ© pour ĂȘtre partagĂ© lors d’un repas le lendemain.

Pas de temps pour les loisirs

Marie Chuppa, de son vrai prĂ©nom Nagaman, a Ă©levĂ© 11 enfants. Elle n'a jamais Ă©tĂ© Ă  l'Ă©cole, mais a enseignĂ© Ă  tous ses enfants le goĂ»t du travail. A Saint-AndrĂ©, non loin de l'usine de cannes, oĂč elle a toujours vĂ©cu, elle se raconte.

“Mi tĂ© travaille dan bitation*. Ma pa trouv un demi journĂ©e lĂ©col ”, regrette Marie Chuppa, 83 ans, en repensant Ă  ses camarades qui se rendaient en classe, sans elle.

“ A la place d'un stylo, elle a eu une pioche ”, poursuit sa premiĂšre fille Aliette, 63 ans, Ă  ses cĂŽtĂ©s. La vieille dame de Saint-AndrĂ© n'a jamais appris Ă  lire, mais elle a eu Ă  cƓur d'envoyer 9 de ses 11 enfants Ă  l'Ă©cole.

Le travail rien que le travail

Les chiffres, Marie connait, elle sait négocier, c'est d'ailleurs grùce aux bonbons piments qu'elle vend aux plus aisés qu'elle élÚve ses enfants. Elle fait également des ménages, élÚve des animaux et travaille la terre...

Les loisirs ? Une perte de temps, selon elle. Le travail est un plaisir, une véritable

26 Gramoun la di
chuppa

Alcide et Marie Chuppa, leur quatre premiers enfants, et la mĂšre de Marie, Ă  droite.

obsession qu'elle transmet Ă  ses enfants. D'ailleurs, sa petite fille Carol confirme : “ Ce sont presque tous des droguĂ©s du travail dans la famille ”. C'est seulement Ă  l'Ăąge de la retraite qu'elle part en voyage Ă  Paris avec son mari et profite de son temps libre. Marie ne se plaint pas, elle se montre exigeante encore aujourd'hui. De sa misĂšre est nĂ© son caractĂšre et son courage. Et pour Marie, les gens vivent, aujourd'hui, dans l'opulence.

Son pĂšre, lui, ne se manifeste que deux fois. Durant la seconde guerre mondiale, il vient lui apporter un coupon pour s'approvisionner en nourriture. Et bien des annĂ©es plus tard, hasard de la vie, son mari est hospitalisĂ© dans le mĂȘme Ă©tablissement que le pĂšre de Marie, “ son cƓur a sautĂ© lorsqu'il a entendu son nom”, raconte Aliette, leur fille. Marie lui rend visite, une derniĂšre fois, refusant de s'occuper de lui, comme il a refusĂ© de s'occuper d'elle lorsqu'elle Ă©tait enfant.

A l'ñge de 11 ans, Marie part vivre et travailler comme “ petite bonne ” chez son parrain, qui a de bons revenus. Elle y apprend quelques notions scolaires, grñce à l'une des deux filles de la maison.

Mais Marie a la peau claire, contrairement Ă  l'une des filles lĂ©gitimes, ce qui créée la confusion pour les Ă©trangers. Un malaise s'installe : “ Ma marraine et ses deux filles Ă©taient jalouses de moi ”, se souvient Marie, un peu moqueuse. De retour chez sa mĂšre, remariĂ©e Ă  un autre homme, elle ne se sent pas acceptĂ©e non plus au milieu de ses demifrĂšres et sƓurs. Ils la rejetteront Ă©galement Ă  l'Ăąge adulte : “ Certains ne nous disaient mĂȘme pas bonjour, tellement nous Ă©tions pauvres ”, se remĂ©more Aliette de son enfance avec ses parents et ses 5 sƓurs et 5 frĂšres.

“ TĂ© tap, tĂ© quit, tĂ© revien ”, raconte Aliette, au sujet de ses parents. A 17 ans, elle met au monde leur premier enfant. Et lorsqu'elle attend leur deuxiĂšme bĂ©bĂ©, Alcide dĂ©cide de se fiancer Ă  une autre. Mais la saint-andrĂ©enne explique, avec fiertĂ©, qu'elle ne s'est pas laissĂ© faire. Elle demande Ă  quelqu'un de rĂ©diger un courrier pour annoncer aux parents de la promise la situation qui Ă©tait la sienne. Alcide voit alors les deux kilos de maquereaux, envoyĂ©s Ă  ses futurs beaux parents, renvoyĂ©s illico.

Alcide deviendra son mari aprĂšs leur quatriĂšme enfant. “ La religion la dress a li ”, s'Ă©crie la vieille dame au sujet de son seul amour. Aujourd'hui encore, elle ne sait pas pourquoi il se montrait si rĂ©ticent Ă  l'idĂ©e de leur mariage. Depuis le dĂ©cĂšs de son Ă©poux, il y a vingt ans, Marie n'a pas souhaitĂ© refaire sa vie. Et aujourd'hui encore, elle suit les conseils de son Ă©poux dĂ©funt : “ Un capitaine ne quitte jamais son bateau ”, disait Alcide, et Marie a jetĂ© l'ancre dans sa petite maison au milieu des cannes, oĂč elle a vĂ©cu avec lui.

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*bitation : habitation, qui désignait une unité d'exploitation agricole
Certains ne nous disaient mĂȘme pas bonjour, tellement nous Ă©tions pauvres
“ Un capitaine ne quitte jamais son bateau ”, disait Alcide, et Marie a jetĂ© l'ancre dans sa petite maison au milieu des cannes, oĂč elle a vĂ©cu avec lui.

Parlons de réussite sociale !

À l’affiche du Reggae 974 united, vendredi, au Palaxa, Luciano Mabrouck, leader du groupe Kom Zot et producteur, milite depuis des annĂ©es pour la valorisation des compĂ©tences et des rĂ©ussites locales. Celui qui a connu les Ă©meutes de 1991, au Chaudron, revient pour nous sur celles de fĂ©vrier dernier.

CComment va le Chaudron, depuis les émeutes de février ?

- J’y vis. C’est mon lieu, mon inspiration. C’est tout. Les problĂšmes ne vont pas se rĂ©soudre d’un coup de gomme. Les Ă©meutes ont permis de dĂ©verser un trop-plein, mais ça ne va pas mieux et aujourd’hui, il y a des jeunes en prison. Le problĂšme, c’est le boulot. L’oisivetĂ© engendre plein de choses.

- Comment expliques-tu cette explosion ?

- À un moment, le vase dĂ©borde parce que les gens n‘en peuvent plus. Ce malaise, il faut le dĂ©verser. Il y a ceux qui deviennent fous, ceux qui deviennent alcooliques, ceux qui font Ă©clater leur cellule familiale
 Le problĂšme est global, universel, mais forcĂ©ment, dans les quartiers dĂ©favorisĂ©s, ça ne se vit pas pareil. On arrive ensuite Ă  une stigmatisation des jeunes de ces quartiers.

- Qu’est-ce que les associations peuvent apporter, face à ce malaise ?

- On aide. Nous, on s’est toujours battu. On a pas mal fait, à notre niveau, dans notre domaine. Maintenant, il faut que les collecti-

vitĂ©s aident. Ce village jeune du Chaudron, on l’a inaugurĂ© avec mon groupe,. On y a lancĂ© pas mal de jeunes : Kaf malbar, Rolian, qui fait un carton en dancehall en ce moment, Ranlo, qui maintenant est en mĂ©tropole. On a fait des compils. On essaie Ă  chaque fois d’y apporter le cĂŽtĂ© professionnel. Pour ces jeunes, le rĂȘve, c’est de faire une chanson, mais derriĂšre, il y a du travail. On essaie de faire rentrer ça dans leurs tĂȘtes. On est fier de ce travail lĂ , mais ça use : on a fait ça avec nos moyens.

- Ce village jeune n’est pas gĂ©rĂ© par la ville de Saint-Denis ?

- Il est restĂ© en “ mode free ” pendant pas mal de temps. AprĂšs les Ă©meutes, j’ai Ă©tĂ© abordĂ© par quelqu’un de la mairie de SaintDenis. Les travaux du studio ont dĂ©butĂ© le lendemain. À chaque fois, il faut des Ă©meutes pour que les collectivitĂ©s fassent quelque chose. C’est du gĂąchis ! Il y a des jeunes en prison, et toute la casse a coĂ»tĂ© de l’argent Ă  la collectivitĂ©.

- Le Chaudron qui réussit, ça existe ?

- Ah oui ! Mais ça n’est pas forcĂ©ment mis en Ă©vidence. J’ai des copains au GIPN, ma sƓur est policiĂšre, mon beau-frĂšre chercheur dirige une Ă©quipe Ă  Montpellier. Il y a deux gars champions du monde de pelo -

Photo Jeann oël en I lo R a C 28 entretien : i sabelle K i CH enin
“ Les journaux, aujourd’hui, ça n’est que nĂ©gatif.
Moi je ne Lis pLus rien, sinon, je
Me tire une baLLe ! ”

Luciano Mabrouck

te basque. Bernard Grondin, qui dirige EmmaĂŒs, on a grandi ensemble, et pour moi c’est un exemple. Le problĂšme, c’est qu’on ne met pas ces gens-lĂ  en avant. C’est bien beau de mettre en avant des filles parce qu’elles sont jolies, mais il n’y a pas que ça. Parlons un peu de rĂ©ussite sociale ! Les gens aiment lire ça. Les mamans seraient fiĂšres de leurs enfants. Les journaux, aujourd’hui, ça n’est que nĂ©gatif. Moi je ne lis plus rien, sinon, je me tire une balle !

- Tu as regretté, dans les colonnes des Inrockuptibles, que les candidats à la présidentielle ne soient pas venus au Chaudron


- RegrettĂ©, c’est beaucoup dire 
 C’est eux qui m’ont posĂ© la question. C’est vrai que c’est un quartier qui a fait l’actualitĂ©, pas forcĂ©ment en bien, et ils ne sont pas venus. Mais je ne suis pas naĂŻf, je sais qu’un prĂ©sident Ă  d’autres chats Ă  fouetter. Mais leur visite aurait pu nous apporter la lumiĂšre sur le quartier. Moi, ce qui m’intĂ©resse, ce sont ceux qui vivent ici, les responsables du quartier, de la ville.

- Et aux élus locaux, tu as envie de leur dire quoi ?

- Travaillez pour la RĂ©union ! Pour sa culture, son identitĂ©. Il n’y a pas de problĂšme, on est Français, OK. Mais il faut que le RĂ©unionnais s’enracine. Ma fille parle français, elle apprend le chinois et l’anglais, mais c‘est important aussi qu’elle parle crĂ©ole. Moi, Ă  l’école, j’ai appris “ nos ancĂȘtres les Gaulois ”, Elie, on n’en parlait pas. C’est comme si on te disait : “ ne montre jamais ce profil-lĂ  ”. Tu ne peux pas cacher une partie de ta vie. C’est important d’ĂȘtre entier. EmpĂȘcher un enfant de parler sa langue, ça n’est pas l’idĂ©al. À l’école, quand je ne savais pas dire en français, je fermais ma bouche, alors que la solution, je l’avais. Un vieux, qui n’est pas du tout militant pour la langue crĂ©ole, m’a racontĂ© avoir Ă©tĂ© marquĂ© petit, par un incident Ă  l’école : il avait envie de faire pipi et ne pouvait pas le dire en français. Il a fait pipi dans sa culotte.

- Les choses ont évolué, depuis ?

- Il reste encore beaucoup Ă  faire, surtout dans les mentalitĂ©s de certains politiques. Il faut arrĂȘter de penser que ça va freiner nos enfants : au contraire, ça va les rendre complets. Avec Davy Sicard et Franky Lauret, on travaille Ă  l’élaboration d’outils. C’est important de pouvoir traduire nos textes aux autres. La webradio qu’on a créée, Maronrfm.com participe aussi de cette valorisation de la culture rĂ©unionnaise. On diffuse uniquement de la musique locale, et pas que du sĂ©ga et maloya. C’est ma contribution Ă  la reconnaissance du travail fait ici.

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L’interview cu L ture

Maya la belle

A

vant-goût de sa prestation au Sakifo, Maya Kamaty, distillera ses chansons folks, vendredi, au Banga chic, à Trois-Bassins. La digne fille de Gilbert Pounia et Annie Grondin balade sa voix impertinente et son jeu de guitare affirmé entre maloya et chanson française.

> Maya Kamaty, vendredi 11 mai, 20h, Banga chic, Trois Bassins.

( 0692 72 15 95

Au nom de Bob

> Le 11 mai 1981, les amateurs de reggae pleuraient leur maĂźtre. C’est pour rendre hommage Ă  Bob Marley que Jean-Marie Imira, chanteur de Natty Dread, James, figure du hip-hop, dance hall et reggae local, Luciano Mabrouck, leader du groupe Kom Zot et Kristof, chanteur de Verzonroots, se sont rĂ©unis autour des Shakals band pour offrir un live reggae aux couleurs 974.

Sûr, vendredi soir, de trÚs good vibes devraient planer sur le Palaxa.

Ayo cousins!

> Ala lila. Ça va danser, ce week-end ! Nancy DĂ©roougĂšre, Mario Justin, Denis Azor, Michel Legris, Ino Lakeed et JeanClaude Gaspard promettent une fiesta mauricienne digne de nos plus belles vacances. Allez, on rĂ©vise son dĂ©hanchĂ© pour se trĂ©mousser sur les meilleurs tubes de l’üle sƓur.

> Fiesta Mauricienne

Vendredi 11 et samedi 12 mai, Téat plein air de SaintGilles.

( 0262 419 325

> Reggae 974 united, vendredi 11 mai, 21h, Palaxa, Saint-Denis. ( 0262 92 09 90

Dimanche 13 mai, 18h, Théùtre Luc Donat du Tampon.

( 0262 27 34 36

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SORTIES WEEK-END

BREVES DE CULTURE

Jeu, scĂšne et match

> C’est une sacrĂ©e Ă©cole de la scĂšne, qui a vu Ă©clore quelques talents. Le match d’impro, c’est surtout, cĂŽtĂ© public, une franche partie de rigolade. Deux Ă©quipes de 7 personnes s’affrontent dans une mini patinoire de hockey en bois, sous l’Ɠil attentif d’un arbitre et de ses assistants, chargĂ©s de faire respecter les rĂšgles et n’hĂ©sitant pas Ă  siffler les fautes.

RĂȘve, He R be Rt !

> De longues silhouettes blanches drapĂ©es de toiles apparaissent, s'avancent, s'Ă©loignent, se concertent, pour finalement nous inviter Ă  les suivre. Peu Ă  peu, celles-ci se transforment en personnages majestueux, leur tĂȘte s'Ă©claire ; elles nous

Un musicien, ou un DJ, chauffe la salle, et un maßtre de cérémonie anime la soirée. Quant au public, il rit, il applaudit et 
 il vote !

> Match d’improvisation théùtrale, samedi 12 mai Ă  19h, théùtre Canter, Sainte-Clotilde. ( 02 62 48 95 06

entrainent autour d'un astre lumineux. Sur une musique Ă©trange et envoutante, elles effectuent un rituel magique qui permettra Ă  l’astre de s’élever dans le ciel... Comme un clin d’oeil Ă  la lune... Leu Tempo festival nous invite au rĂȘve, pour sa traditionnelle fĂȘte dan somin, avec une crĂ©ation de la compagnie Les Quidams, jouĂ©e dans plus de 100 villes de France et plus de 30 pays. Samedi, c’est chez nous, alors on y va !

Lione L Lauret Ă  cL u J 100 choristes pour LĂ© L Ă©

‱‱‱Dit comme ça, on imagine bien un de ces pays imaginaires peuplĂ© de Boz ou de « sambouchons » dont l’artiste plasticien a le secret. Ben non : ça existe pour de vrai, Cluj, et c’est en Roumanie. MĂȘme qu’il s’y dĂ©roule un festival, le Clujotronic, et que c’est Ă  l’ invitation de Christophe Pomez (ex Drac théùtre chez nous, actuel directeur de l’institut français ), que Lionel Lauret fait cette escale.

‱‱‱Ils y Ă©taient, (presque) tous lĂ . Et nous aussi. 100 choristes de tous Ăąges, ethnies et milieux sociaux, rĂ©unis autour d’Urbain PhilĂ©as, le fils de Gramoun LĂ©lĂ©, pour un spectacle qui s’annonce chargĂ© en Ă©motion, au tĂ©at Saint-Gilles. Depuis trois mois, ils rĂ©pĂštent, par petits groupes, puis tous ensemble, comme ce samedi au case de Petit Saint-Pierre. Il y a Ninine, 60 ans, venue du Port, Aurore et Audrey, 23 ans, de Bras-Fusil, Keyrian, 13 ans, de Saint-BenoĂźt, les Ă©lĂšves d’une classe de CM2 de Saint-Leu, DanyĂ©l Waro
 100 voix unies autour d’un maloya pour une maman partie. Celle d’Urbain PhilĂ©as, et, Ă  travers elle, celle de tous les choristes. Un solo lo ker qui nous fait monter le cƓur au bord des yeux. À dĂ©couvrir le 30 juin au tĂ©at Saint-Gilles.

> Le rĂȘve d’Herbert samedi 12 mai, 20h, en ouverture de la fĂšt dann somin, fĂȘte gratuite de clĂŽture du Leu Tempo festival. RN1 Saint-Leu.
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Urbain Philéas réunit 100 choristes pour un solo loker chargé d'émotion.

L’effet tigouya

tigouya, jeune margouillat originaire de Mafate, sort pour la premiĂšre fois de son cirque natal. Croisant la route d’un touriste fraĂźchement dĂ©barquĂ©, le petit reptile fait le tour de l'Ăźle et dĂ©couvre tout ce qui fait le charme de La RĂ©union.

En adaptant le livre de Teddy Ifare-Gangama, le Théùtre des Alberts propose un spectacle Ă  multiples facettes. Avec un dĂ©cor colorĂ©, “ Tigouya ” allie marionnette, vi-

dĂ©o, images en relief et musique. Transposant ainsi la tradition du conte initiatique, la piĂšce parle aussi de la rencontre entre deux cultures : celle du margouillat local et celle du visiteur zorey . La trĂšs dynamique Sylvie EspĂ©rance (Ă  la fois narratrice et manipulatrice de la marionnette Tigouya) rythme d’ailleurs son rĂ©cit par des devinettes, les kosa in soz . MalgrĂ© un cĂŽtĂ© un peu “ carte postale ”, “ Tigouya ” reste une Ɠuvre de qualitĂ© qui captivera les petits et fera sourire les grands. P.C

Livres théAtre

Ambi A nce post GuA ntA n A mo u n A utre !

> Marazano et Ponzio signent le tome 2 du Protocole PĂ©lican, aux Ă©ditions Dargaud. A la suite de l’enlĂšvement arbitraire d’un groupe de citoyens, ces derniers sont soumis Ă  une incarcĂ©ration inhabituelle dans le cadre d’une expĂ©rience psychologique. La raison reste inconnue et les buts incertains car la rĂ©ponse se trouve au cƓur de l’expĂ©rience.

ce qu’on en pense :

Les auteurs du Complexe du ChimpanzĂ© se retrouvent avec le mĂȘme sens de l’intrigue mĂątinĂ© d’un esprit science fiction toujours intact.

Les graphismes évoluent encore, avec des couleurs sombres, oppressantes.

Les histoires parallÚles des proches restés sans nouvelles appuient encore ce ressenti. En superposant en flashs brefs les deux mondes, ils nous offrent une respiration bienvenue dans le suspense.

A noter l’esprit d’analyse de sociĂ©tĂ© bienvenu.

Le monde post Guantanamo transparait clairement, poussant le lecteur Ă  se demander si la victime pourrait ĂȘtre lui-mĂȘme. AnnoncĂ© comme une quadrilogie, la sĂ©rie semble rĂ©ussir le pari de l’histoire fermĂ©e. Une bouffĂ©e d’air frais bienvenue si l’on tient compte du contexte du marchĂ© dans lequel tant d’autres ne semblent jamais vouloir s’arrĂȘter.

> Le 3 et 4 Mai, le TEAT Champ Fleuri prĂ©sentait L’Autre, une Ɠuvre de Claudio Stellato, artiste nĂ© en Italie et vivant en Belgique. Le programme annonçait : danseur, acrobate, cirque, illusion, limites du possible. Peut-ĂȘtre Ă  cause du nom stellaire de l'artiste ou par analogie avec les propositions circassiennes vues ces derniers temps, j'imaginais quelque chose de lumineux, aĂ©rien, vertigineux. Et me voilĂ  confrontĂ©e Ă  un univers sombre, souterrain et rampant! Une ambiance rouge et noire, des meubles/boĂźtes volumes mystĂ©rieux qui bougent, et un ĂȘtre qui se love, s'Ă©tire, s'extirpe et ne fait qu'un avec l'objet qu'il manipule, utilise, envahit. Et tout cela au milieu d'un profond silence et de bruits de respiration. Tout de suite je pense au personnage de Kafka mĂ©tamorphosĂ© en cafard. Le petit garçon de quatre ans, derriĂšre moi, voit “un escargot qui sort de sa coquille”. L'adolescente, devant, rit pour Ă©chapper Ă  un certain malaise. On cherche tous “l'Autre” annoncĂ©. Nous perdant

en chemin et dupĂ©s par l'illusion omniprĂ©sente. Qui bouge? Les choses semblent vivre, le corps de l'acteur prend des poses invraisemblables et semble nier les lois de la pesanteur, le tapis rouge ondule tout seul. Tout semble sur la frontiĂšre entre Ă©quilibre et dĂ©sĂ©quilibre. L'autre, visiblement, l'acteur le cherche, le spectateur le cherche. Et quand, moment extraordinaire, un “Autre” paraĂźt au moment du salut, toutes les interprĂ©tations sont Ă  revoir et nous n'avons plus qu'une envie: revoir la piĂšce en utilisant la clĂ© donnĂ©e!

esPrit critique 30
spectAcLe

30° Couleur

Comédie (durée 01h32min) (2012). De Lucien Jean-Baptiste, Philippe Larue. Avec Lucien Jean-Baptiste, Edouard Montoute

ElĂšve brillant aux Antilles, Patrick a quittĂ© sa Martinique natale Ă  l’ñge de 10 ans pour faire ses Ă©tudes en "France". 30 ans plus tard, il est devenu un historien rĂ©putĂ©, rigoureux et fier. CoupĂ© de sa famille et de ses traditions, il s’est intĂ©grĂ© au point d’en avoir oubliĂ© ses racines
 Erostrud tisi. La augait vendre min ut loborero esse dolore minciliquam venis exer in hent vel utatie

s tar was 3d

Science fiction amĂ©ricain rĂ©alisĂ©e par oxoxoxoxoxo (2012) avec Masami Nagasawa, Junichi Okada, Keiko Takeshita (durĂ©e : 2h05). À partir de 10 ans.

Mincinci lluptat delenibh ea am, velit wis alisi.Issequatie dit iriurem veliquat adit, quisit utpat wis nissisi. Im in ulputpating essed tem quat wis diam et, quametue ex esecte venibh eugueril ullaore consenit lore eum del irit wisl euisse mincillut wissi bla faccum do dolortie tate do cor si

saINte-marIe

u ICC CIN epalmes - Tél. : 0262.90.22.90

Café de Flore > recherche bad boy

désespérément > Cloclo >Hunger games

la taupe > Cheval de guerre > projet X John Carter > Chronicle

saINt-deNIs

u ICC rI tz - Tél. : 0262.90.22.90

recherche bad boy désespérément

Hunger games

Cloclo

u ICC plaza - Tél. : 0262.90.22.90

Je m’appelle Bernadette

Café de Flore

u CIN e laC aze - Tél. : 0262.41.20.00

Hunger games

la colline aux coquelicots

30°couleur

en secret (Vo)

les infidĂšles

saINt-paUl

u CIN e C am B a I e - Tél. : 0262.32.20.00

0262.25.20.00

la mer Ă  boire

la colline aux coquelicots

Hunger games

30° couleur

albert Nobbs (Vo) Cloclo

extĂȘmement fort et incroyablement prĂšs Comme un chef

John Carter le chat potté les infidÚles sécurité rapprochée

saINt-GIlles

u ICC G ra N d e C ra N - Tél. : 0262.90.22.90

/// CinépalmeS

Ut lUptatUm dolorperos

Science fiction américain réalisée par oxoxoxoxoxo (2012) avec Masami Nagasawa, Junichi Okada, Keiko

Mincinci lluptat delenibh ea am, velit wis alisi.Issequatie dit iriurem veliquat adit, quisit utpat wis nissisi. Im in ulputpating essed tem quat wis diam et, quametue ex esecte venibh eugueril ullaore consenit lore eum del irit wisl euisse mincillut wissi bla faccum do dolortie tate

Cheval de guerre > elles

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ritz St-DeniS
sorties cinéma
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plaza St-DeniS /// Ciné Cambaie

BooBZ

paroles, paroles...

Apprécie lA vie

J’aimerais te dire que la vie est courte mais ça j’crois qu’tu l’sais donc si tu le sais apprĂ©cie la vie bien comme y faut

REFRAIN :

Apprécie la vie apprécie a li apprécie chaque instant apprécie chaque moment

Tape tape dans tes mains faisons la fĂȘte jusqu’à demain matin tape tape dans tes mains j’apporte ce soleil qui consolera tous tes chagrins chaque seconde compte chaque minute compte chaque heure chaque jour chaque seconde ah ah non non mi sa pas perde la foi mi prie le bon dieu pou li montre a moin la voie

Laisse allé laisse allé laisse allé laisse le vent te guider

Laisse plané laisse plané laisse plané je veux accomplir ma destiné

No StreSS


Boobz respire la joie de vivre. Lunettes bariolĂ©es vissĂ©es sur les yeux, vĂȘtements flashy et sourire tranche papaye, le rappeur a la bonne humeur communicative. "J'Ă©cris des morceaux positifs. Ce n'est pas un personnage, c'est juste moi”, sourit Boobz. C'est sans surprise donc que son titre “ApprĂ©ci la vi”, cartonne sur les ondes locales. Une chanson qui surfe sur les tubes Ă  la mode avec ses sonoritĂ©s chaloupĂ©es. MalgrĂ© tout, le titre est plus sombre qu'il n'y paraĂźt. “J'ai Ă©crit ce morceau aprĂšs une rupture amoureuse. Je me sentais mal. Je suis ren-

tré chez moi et j'ai bu une bouteille de vin. ComplÚtement saoul, j'ai commencé à faire le point sur ma vie.

J'ai un travail, une maison, je vis bien. Pourquoi se prendre la tĂȘte ? Il faut juste apprĂ©cier la vie”, explique-t-il. Une philosophie qui a apparemment trouvĂ© beaucoup d'adeptes. Mais Boobz ne compte pas s'arrĂȘter en si bon chemin.

Il faut dire que le jeune professeur de mĂ©tier est prolixe. A peine son premier album, Born To Fuck, dans les bacs, il s'attĂšle dĂ©jĂ  Ă  la tĂąche pour lui donner un petit frĂšre. “ Il est presque bouclĂ©. Une chose est sĂ»re, il sonne beaucoup plus rock.” En attendant, une flopĂ©e de clips devrait bientĂŽt voir le jour.

Les impatients pourront l'applaudir le 1er juin, en premiĂšre partie du rappeur Booba au Parc des expositions.

chaque semaine, le classement des téléspectateurs de

Laisse allĂ© laisse allĂ© laissĂ© laisse le vent t’emporter

Laisse plané laisse plané montre a zot que ou gaign que ou gaingn

(REFRAIN)

Je regarde la lune et les Ă©toiles la vie on en a qu’une je le crie sur tous les toits j’voudrais que cette jeunesse soit interminable j’aimerai aller au bout de mes rĂȘve et toi ? j’aimerai que les gens ouvrent leur cƓur soit plus intelligent ouvre leur cƓur ne freine pas ton intelligence trop de barriĂšre attĂ©nue ta puissance

Ton cafrine lĂ© dans ton main apprĂ©cie ali Tu tĂ©clates dans ton job apprĂ©cie la vie Ou la fin’rentre cĂ©libataire apprĂ©cie la vie Comme soldat c’est mother fuck pour la vie A soir ou na un fric apprĂ©cie ali A soir ou plane ek ton cafrine apprĂ©cie ali Ou la fin’ trappe l'album Boobz apprĂ©cie a li Monte demoun que ou gaign que ou gaign

(REFRAIN)

Laisse allé laisse allé laisse allé laisse le vent te guider

Laise plané laisse plané laisse plané je veux accomplir ma destiné

Laisse allĂ© laisse allĂ© laissĂ© laisse le vent t’emporter

Laisse plané laisse plané montre a zot que ou gaign que ou gaingn

Faut apprécié la vie oh apprécie ali Chaque seconde chaque minute chaque heure chaque jour apprécie la vie apprécie a li

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N° ARTISTE CHANSON 1 MetA Kafrine adorĂ©e 2 roliAN lĂ© bel 3 Joe lAUret AprĂšs tant d'annĂ©es 4 SiStA Flo Mon meilleur ami 5 MAiKo ensembl'ou 6 Ker MAloYA Malagasy 7 BooBZ ApprĂ©cie la vie 8 JeAN rolAND MiQUeM timide 9 StepHANie tHAZAr Je veux te connaitre 10 pApA Giro prĂ©vention routiĂšre N° ARTISTE CHANSON 11 BASter c'est la vie 12 DAN BlANc Ker Noir Sa lĂ© dos 13 ApoloNiA Mon cƓur y frissonne 14 Not'S Devinez qui 15 JAcKiDi conquis mon cƓur Atep compĂ©tent pas compĂ©tent lYriKAl tiSSMe Jah love LES ENTRĂ©ES dE LA SEmAINE LES SORTIES dE LA SEmAINE retrouvez crĂ©ole hits sur tĂ©lĂ© KrĂ©ol prĂ©sentĂ© par Manu
créole hit

LE ROI LION 3D

[

DE R O g ER A LLERS ET R O b M IN kO ff - 1994

I

Elton John a composĂ© une musique inoubliable tout comme la scĂšne d’ouverture de ce chef d’Ɠuvre qui nous met d’emblĂ©e dans l’atmosphĂšre du continent africain lors de la prĂ©sentation aux autres animaux de la jungle du trĂšs jeune bĂ©bĂ© lion Simba qui prendra la succession de son pĂšre en qualitĂ© de roi des animaux. Le film se dĂ©roule en 3 parties, l’initiation de Simba placĂ©e sous le signe de l’insouciance avec dĂ©couverte de la savane en compagnie de la jeune lionne Nala. Ensuite, la trahison et l’exil du lionceau accuser Ă  tort d’ĂȘtre responsable de la mort de son pĂšre. Enfin, Ă  l’ñge

l y a 18 ans la planĂšte dĂ©couvrait Simba, l’un des hĂ©ros de dessins animĂ©s les plus populaires. Disney a eu la bonne idĂ©e de ressortir au cinĂ©ma ses aventures en 3D.adulte Simba reprendra sa place et vaincra la jalousie de son oncle Scar. Immense succĂšs au cinĂ©ma lors de sa sortie, personne n’a oubliĂ© la scĂšne Ă©mouvante et cruel de la mort du pĂšre de Simba, les facĂ©ties de Timon et Pumbaa, l’amour de Nala et Simba 
 Et Ă  la fin du film de nombreuses familles chanterons de nouveau en cƓur Hakuna Matata, Matata, Quel chant fantastique !

Vos rendez- V ous

Le FestivaL internationaL du FiLm d’aFrique et des iLes se tiendra du 29 septembre au 7 octobre prochain au Port. L’une des plus anciennes manifestations de La RĂ©union attend vos films pĂ©i ! Renseignements au 0262 43 24 22

La 8e Ă©dition du FestivaL du FiLm d’aventure se dĂ©roulera du 12 au 20 juin.

au Lacaze de saint-denis les Ă©tudiants organisent une soirĂ©e cinĂ©ma Ă  10€ avec deux films “ Avengers ” et “ American Pie 4 ”

Le 3e FestivaL du FiLm chinois se déroulera du 30 mai au 12 Juin au Plaza Saint Denis, Rex Saint Pierre, Grand Ecran Saint Gilles et Ciné Palmes Sainte Marie.

TirĂ©e du best sellers Ă©ponyme, l’adaptation cinĂ©ma n’a rien a envier – ce qui est rare – au livre. AurĂ©olĂ© d’une belle rĂ©putation avec pas moins de 4 nominations au Oscars, dont une statuette pour la comĂ©dienne Octavia Spencer, ce film trĂŽnera parfaitement au milieu de votre salon. Cela faisait longtemps qu’un

film ne nous avait pas replongĂ© dans l’AmĂ©rique des annĂ©es 60 et plus prĂ©cisĂ©ment au Mississipi, l’un des Ă©tats US oĂč la violence du racisme a fait le plus de dĂ©gĂąt. Avec un casting principalement fĂ©minin, nous suivons avec un bonheur sans faille durant 2h25, le destin de 3 femmes. Convaincu par une jeune journaliste de la bourgeoisie blanche, deux cafrines dĂ©cident de tĂ©moigner sur leur condition de travail de femmes exploitĂ©es et humiliĂ©es au quotidien.

Dans ce plaidoyer contre le racisme, toutes les trois, blanche et noires, apportent leurs contributions pour dénoncer des conditions de travails inhumaines et la ségrégation raciale.

24 vidéo Par a rmand d au P hin cinéma

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LA COULEUR DES SENTIMENTS ON A vU...
] [
]
Les 11 mai Ă  20h au PLaza de st-denis et 18 mai Ă  20h Ă  LesPas Leconte de LisLe de stPauL projection de “ L’opĂ©ra du bout du monde ” un film documentaire de MarieClĂ©mence et CĂ©sar Paes. En premiĂšre partie de soirĂ©e diffusion de l’opĂ©ra Maraina du Théùtre Vollard avec animation musicale et dĂ©bat. Ensuite dĂ©couverte des coulisses avec la captation du spectacle. EntrĂ©e gratuite.
DE
TATE TAyLORf - 2011 - EN DvD ET bLURAy
Magnifiquement interprĂ©tĂ© par des actrices dont la palette des sentiments est une cuisine Ă  point entre Ă©motion et rires. Et aprĂšs avoir vu le film vous n’oublierez jamais la recette du gĂąteau de Minny.

Chaque

OtĂ© la mĂšre guĂȘpe !

Opus de Guény N°11

Paroles :

Ti dis ti conné danse la polka

Mais ti roule en avant comme feuille banane

Ti dis qu’ton tĂȘte

l’est fatiguĂ©e

Mais dessous ton robe

l’est farfouillĂ©

OtĂ© la mĂšre guĂȘpe

Toué la pique la fesse mon volaille

La fesse mon volaille

L’a Ă©tĂ© pique par la mĂšre guĂȘpe

En passant par la fénétté

Un p’tit coulou la dĂ©chire mon culotte

Ô MĂ©lanie

Ton gros tété

touf touf a moin

Et si je vous disais : “ OtĂ© la mĂšre guĂȘpe ” ? Je suis sĂ»r que la majoritĂ© d’entre vous aurait trouvĂ© la rĂ©plique : “ touĂ© la pique la fesse mon volaille ” ! Pour ce premier numĂ©ro de notre rubrique sur l’histoire des chansons de la RĂ©union, dĂ©couvrons ensemble les quadrilles d’Isaac GuĂ©ny. Le quadrille “ la MĂšre guĂȘpe ” est certainement celui qui a le mieux traversĂ© le temps. ComposĂ© par Issa GuĂ©ny vers 1920, ce quadrille fait partie d’un lot de douze partitions Ă©ditĂ©es par ce compositeur, Directeur de l’Harmonie Dionysienne. On retrouve entre autres dans cet ensemble de partitions des danses de salon, telles que scottish, polka, valse et

mazurka. Mais qu’est ce que le quadrille ? Tout simplement une danse de salon, composĂ©e de plusieurs figures (gĂ©nĂ©ralement 5) : “ Le pantalon ”, “ L’étĂ© ”, “ La poule ”, “ La pastourelle ” et “ La finale ”. Ces diffĂ©rentes parties s’enchainent sans interruption musicale entre les diffĂ©rentes figures. Il pouvait parfois y avoir une personne qui donnait le nom de la figure avant que les musiciens ne l’interprĂštent. Le quadrille devint populaire Ă  l’approche du XXe siĂšcle de part son appropriation par les classes moins aisĂ©es, mais a disparu aussi rapidement vers 1950 dĂšs la popularisation des appareils permettant de diffuser du son : les gramophones (“ LorkĂšs ti bra ”).

La musique sur carte postaLe

Pour accompagner ses 4 premiers quadrilles, GuĂ©ny avait dĂ©cidĂ© d’éditer des cartes postales. Chaque quadrille a donnĂ© naissance Ă  5 cartes postales (une par figure). Il en existe donc un lot de 20 diffĂ©rentes. DĂ©couvrons ensemble deux cartes tirĂ©es de ce lot : ZĂ©zĂšre et TĂ©gorine. Vous noterez Ă  chaque fois un visage de femme en mĂ©daillon ainsi que des paroles accompagnant les mĂ©lodies. SI vous en possĂ©dez d’autres n’hĂ©sitez pas Ă  nous contacter.

semaine, Arno Bazin, DJ la poussiĂšre, vous raconte l’histoire des chansons de la RĂ©union.
36 La semaine prochaine Partons Ă 
ILLUSTRATIONS KREOL ART
la dĂ©couverte de... l’histoire de P’tite fleur fanĂ©e, l’hymne de Fourcade Ă  son Ăźle !
Rub RI que R éal IS ée P a R aR no b a ZI n Music lontan

Rodee Cox nU-roots

Rodee Cox, figure emblématique du hip-hop réunionnais, vient de lùcher une net-tape de 30 titres en libre téléchargement.

Le rappeur protéiforme a trouvé son identité musicale bercée entre rap pur et identité insulaire. Rencontre avec un pionnier

n puits de connaissance hip-hop. Discuter avec Rodee Cox, c'est plonger dans les archives du hiphop rĂ©unionnais. “J'en ai des dossiers Ă  raconter sur le dĂ©but du mouvement hip-hop Ă  La RĂ©union”, sourit le cĂ©lĂšbre reprĂ©sentant du rap local. Rodrigue, pour l'Ă©tat civil, est un homme dĂ©complexĂ©.

Le rap d'ici ? Il connaßt trÚs bien. Et pour cause : il fait partie des pionniers moteurs de toute une génération.

Animateur de sound-system, de radio puis visage du hip-hop pour la ménagÚre sur le petit écran, Rodee Cox est avant tout un grand fan de musique.

Et ça ne date pas d'hier. “Mon pĂšre avait une Ă©norme collection de vinyles. Notamment des premiers grands classiques rap comme “The Message” de Grandmaster Flash ou SugarHill Gang ”, se remĂ©more-til. Et rapidement, le jeune Rodrigue se lan-

U
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Par JÉ r ÔME r OBE r T

culture urbaine

ce tĂȘte baissĂ©e dans ce nouveau mode de vie. “Etre hip-hop, c'est ĂȘtre le moins hypocrite possible et refuser l'assistanat. Se dĂ©brouiller coĂ»te que coĂ»te”. Une philosophie sans fioritures. “Pour se faire connaitre, on imprimait nos flyers, on prenait la voiture et on allait distribuer les disques que nous avions pressĂ©s Ă  la maison. C'Ă©tait du vrai systĂšme D.” Aujourd'hui, tout est “dĂ©matĂ©rialisĂ©e” et les “cassettes audio, c'est du passĂ©â€. Mais pas question de varier d'un iota sa

On a vu...

position. “Le plus important dans le rap, c'est le message. Si tu n'as rien à dire, fais de la techno.” On ne peut plus clair.

Malgré tout, au fil des années, les sonorités de la musique du rappeur ont beaucoup changé. Si au départ, les rythmiques étaient calquées sur le grand frÚre américain, aujourd'hui Rodee Cox opte pour une vision beaucoup plus personnelle

Le gra P h de L a se M aine

de son rap." À Paris, j'Ă©tais Ă  fond dans le gangsta-rap tout en traitant des sujets conscients. Ici, on ne me comprenait pas. J'Ă©tais comme un extra-terrestre et personne ne m'Ă©coutait. En regardant les paysages, en Ă©coutant des groupes comme NaĂ©ssayĂ©, j'ai changĂ© sans le vouloir jusqu'Ă  aujourd'hui”, explique le rappeur aux dreadlocks. En 2012, il fait donc du 'Nuroots', un hip-hop teintĂ© aux couleurs du reggae et de ses influences insulaires. Sur sa net-tape en libre-tĂ©lĂ©chargement, HachĂ©, l'auditeur oscille entre chansons mĂ©lodiques et beats plus syncopĂ©s fidĂšles au rap. 5HOP Island, c'est justement le nom de son nouveau label qui s'active dans l'ombre pour ramener toute une vision du hip-hop sur le devant de la scĂšne. Et mĂȘme si la mode dans le hip-hop est de poser sur des sonoritĂ©s Ă©lectro souvent commerciales, Rodee Cox n'exclue pas de s'y essayer. Pour lui, “il faut Ă©voluer avec les mĂ©thodes de son temps”. Mais sans jamais changer le fond de son rap. “Si un jour, le courant i pĂšte, nou va reni comme les griots africains dan tan lontan. Le message i va toujours primĂ© comme d'habitude.”

M.O.P. au Big uP 974

> Les deux papys du rap newyorkais font de la rĂ©sistance. En bons quadragĂ©naires, surpoids Ă  l'appui, Lil Fame et Billy Danze n’ont pas fait dans la dentelle au Petit Stade de L’Est le 14 avril dernier.

Pas de fioritures pour les AmĂ©ricains. Les classiques du duo de Brooklyn se sont Ă©grainĂ©s les uns aprĂšs les autres. De l’intro tonitruante, “Cold As Ice” en passant par “New Jack City ”, ou encore “Who Got Gunz”, et son hommage appuyĂ© Ă  Gangstarr, les moments de bravoure n’ont pas cessĂ©. Point culminant ? “Ante Up”, vĂ©ritable sĂ©isme dans le public prĂ©sent et hymne international des rappeurs de Brownsville. Et si les rappeurs du pays de l'Oncle Sam ont mauvaise rĂ©putation quand il s'agit d'assurer le live, ici que nenni.

Les poids lourds ont mouillé le maillot et fait sauter les fans les dans tous les sens.

> Psy est un oldtimer comme on n'en fait plus. Bombes et marqueurs en poche, il fait partie des graffiti-artists les plus cĂ©lĂšbres de Paris. Son enchevĂȘtrement de ses trois lettres fĂ©tiches est devenu un modĂšle du genre. Un semi “wild-style” reconnaissable entre mille, aussi efficace que tape-Ă -l'Ɠil. Lors de son passage Ă  dans l'Ăźle pour une expo Ă  la Galerie Australe, Ă  Sainte-Clotilde, il a laissĂ© son empreinte bleutĂ©e sur un mur tout proche. RangĂ© certes, mais toujours en contact direct avec la rue


La complĂ©mentaritĂ© entre les deux MC's est exemplaire. Quand Lil fame crache le feu, Billy Danze glace les mesures. Pas avares en blagues, ni en verres de whisky distribuĂ©s au premier rang d'ailleurs, les rappeurs sont restĂ©s natures sur scĂšne. Ils Ă©taient heureux d'ĂȘtre Ă  La RĂ©union, et cela se voyait. Au final, un souvenir impĂ©rissable pour les amateurs rĂ©unionnais de rap. Et, une vĂ©ritable leçon de 'Real HipHop'


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“il faut Ă©voluer avec les mĂ©thodes de son temps”

Jeux vidéos

Rhythm thief & les mystĂšRes de PaRis

jeu d'aventure et de rythme sur Nintendo 3DS. Vous y incarnez un jeune voleur parisien, Raphaël, qui va devoir retrouver le bracelet de Tiamat tout en résolvant le mystÚre de la disparition de son pÚre. Pour cela, vous devrez venir à bout de plusieurs épreuves musicales en gardant le rythme, mais aussi explorer les rues de Paris pour trouver le fin mot de cette affaire.

L’avis de Laetitia

Belle surprise, cÎté graphisme et cÎté gameplay. C'est l'un des rares jeux à exploiter toutes les fonctions de la 3DS, tactile, boutons ET gyroscope! Si le scénario n'a rien d'extraordinaire, il a le mérite de nous tenir en haleine pendant un peu plus d'une dizaine d'heures. La rejouabilité est excellente. Seuls bémols: des énigmes un peu simples et la partie exploration ressemblant un peu trop à Layton. En conclusion, pour les fans de rythme ou de jeux originaux, ce qui est mon cas, ce jeux est parfait pour vous!

À POSSÉDER D'URGENCE !

leS 3 ScénArio BonuS

Débloquez les dans la section Histoire du mode Galerie. 1 : Fabriquer l'instrument légendaire en trouvant les 20 sons requis. 2 : Trouver toutes les notes fantomatiques pour reconstituer les 18 morceaux de la partition, puis parler à Charles, devant l'appartement de Raphaël. 3 : Obtenir un rang A sur tous les rythmes du jeu.

Sortie France : 5/04/2012

classification : déconseillé aux - de 12 ans

Multijoueurs : batailles 2 joueurs en local version : textes et voix en français

PandoRa's toweR Resident evil : oPéRation Raccoon city

La belle Elena est marquĂ©e par une terrible malĂ©diction qui la transforme peu Ă  peu en monstre difforme. Aeron tente de la sauver en parcourant Treize Tours pour lui rapporter de la chair de bĂȘte. Le jeu mĂ©lange Ă©nigmes, phases de plates-formes, action et Ă©lĂ©ments de jeu de rĂŽle comme le crafting.

L’avis de Laetitia

Techniquement trÚs trÚs correct et cohérent, gameplay sans défaut et permettant combos, craft, gestion d'inventaire, combats variés et prenant, phase de plateforme/énigme impec, un bestiaire complet bien que peu fournis. Mais cette ambiance, ce scénario, ces personnages et cette mise en scÚne, RPG sur Wii !!!

Type : AcTion / AvenTure / Jeu de rĂŽle

SorTie FrAnce : 13 Avril 2012

cl ASSiFicATion : déconSeillé Aux - de 12 AnS

MulTiJoueurS : non

&VOTEZGAGNEZ

Dans cet opus résolument tourné vers le multijoueur, vous incarnez l'un des quatre membres de l'équipe de sé curité d'Umbrella et devez à tout prix éliminer toute preuve mettant en cause votre employeur ainsi que tous les survi vants croisant votre route.

L’avis de david

Ce resident evil ne m'a pas déçu, contrairement Ă  d'autres... J’ai adorĂ© le fait qu'il change un peu le concept du gameplay, que lorsque tu vises, tu peux bouger en mĂȘme temps. Campagne et mode coop online sympas . Je le conseille Ă  ceux qui aiment abattre des zombies !

Type : Action

SorTie FrAnce : 23 mars 2012

cl ASSiFicATion : déconseillé aux - de 18 ans exiSTe AuSSi Sur : xBox 360 et pc

Votez pour votre jeu préféré sur notre page Facebook. Chaque mois, retrouvez votre classement dans notre magazine et gagnez une demi-journée de découverte de jeux animée par Vgas. Rubrique réalisée par VGAS, association de gamers. www.vgas974.com

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Wii PS3

À la dĂ©couverte du sentier littoral nord

L'ßle de la Réunion regorge de surprises, que vous ne pourrez découvrir qu'au prix de quelques efforts. Nous vous emmenons cette semaine sur le sentier littoral nord entre Sainte-Marie et Sainte Suzanne.

pied ou Ă  vĂ©lo, (ici le VTT s'impose), le sentier littoral nord est un vĂ©ritable havre de paix, et pour cause, sur cette portion vous ne croiserez aucune voiture. Pour le dĂ©couvrir pleinement, le mieux est de vous garer au port de Sainte-Marie et de monter les quelques marches qui vous mĂšneront Ă  l'ancienne dĂ©partementale. Route aujourd'hui totalement fermĂ©e Ă  la circulation pour le plus grand bonheur des cyclistes, piĂ©tons ou autres adeptes du roller. Si vous ĂȘtes Ă  pied, n'oubliez pas votre casquette ! Prenez la direction de Sainte-Marie, en longeant le parc de BoisMadame, oĂč, si vous avez oubliĂ© de prendre de l'eau, vous pourrez remplir une bouteille.

Longez ensuite toute la baie de Sainte-Marie : baleines visibles de juillet Ă  septembre. DĂ©passez la ville et continuez votre montĂ©e jusqu'Ă  atteindre une petite entrĂ©e Ă  votre gauche avec un panneau “ Sentier littoral nord ”. AprĂšs avoir empruntĂ© un sentier rocailleux entre un champ de canne et une “ chapelle malbar ”, vous entrez dans le territoire des baies roses, champ de cannes et autres caramboles. LĂ , comme dans un monde enchanteur, vous marcherez sous une voute vĂ©gĂ©tale pendant prĂȘs de deux kilomĂštres. Ce qui Ă©quivaut Ă  environ 20 mn Ă  pied et 5, si vous ĂȘtes en vĂ©lo. Prenez le

temps de vous arrĂȘter aux petits points de vues, le spectacle en vaut la peine, car au bas de la falaise, viennent s'Ă©craser les vagues. Ceux qui font ce parcours en VTT apprĂ©cieront le sol rocailleux. Petit conseil, pour Ă©viter les chutes, moulinez sans arrĂȘt ! Sur cette portion du parcours vous trouverez sur votre droite un point d'eau et des toilettes publiques. Le ciel s'Ă©claire tout Ă  coup, et le soleil redevient brĂ»lant.

Vous arrivez Ă  la Ravine des ChĂšvres, Ă  mi parcours de votre pĂ©riple. Un passage sĂ©curisĂ© longe la dĂ©partementale avant de s’engouffrer de nouveau sous les arbres. Cette portion de sentier vous mĂšnera vers Sainte Suzanne. Vous pourrez y dĂ©couvrir les vestiges de l'ancienne voie ferrĂ©e. Sur cette partie de la balade, plus de cannes et un peu moins de vĂ©gĂ©tation.

Des surprises à chaque détour de sentier

BALADES SainteMarie >Sainte-Suzanne a

Caillouteux au départ, le sentier se transforme en une piste beaucoup plus praticable juste aprÚs un petit pont en bois.

À partir de lĂ , plus d'arbre, seulement des cannes. Au bout de cette piste, vous commencerez Ă  voir les premiĂšres maisons de Sainte-Suzanne. Vous arrivez au terme du parcours, mais avant d'arriver au phare de Bel Air...une derniĂšre surprise : vous dĂ©couvrirez de part et d'autre du sentier des parois tapissĂ©es de lianes, de mousses et de plantes...le tout agrĂ©mentĂ© par des chant d'oiseaux. .

AprĂšs ĂȘtre passĂ© sous le tunnel, c'est une vue magnifique sur le littoral de Sainte-Suzanne qui s'offre Ă  vos yeux. Retournez-vous : Le phare de Bel Air, majestueux, se dresse au sommet de la falaise. Si vous n'avez pas envie de faire le mĂȘme parcours en sens inverse, vous pouvez, avant de commencer la randonnĂ©e, partir Ă  deux voiture. En garer une Ă  Sainte-Marie et l'autre Ă  Sainte-Suzanne.

infos d istance d urée

parcours sécurisé pour marcheur moyen et cycListe en vtt 16 km aLLer/ retour 1h30 à véLo

3h00 Ă  pied

41
Gare routiĂšre banians La convenance mĂ©diathĂšque cimetiĂšre de L'est bois madame Grand hazier viLLaGe desprez parkinG pĂȘcheurs La jamaĂŻque ravine des chĂšvres phare de beL air parc des tamarins duparc La mare Le Barachois Bocage Le parcours
sonia delecourt
Par

Yolande

Jardin

Yolande ou la passion des orchidées

Cette semaine, nous sommes allés à St-Paul, à la rencontre de Yolande, passionnée d'orchidées depuis plus de trente ans. Elle a eu la gentillesse de partager avec nous quelques petites astuces pour réussir au mieux ces magnifiques fleurs.

CC'est parmi plus de 250 orchidées différentes que nous retrouvons Yolande afin de partager avec elle sa passion. Les espÚces ne manquent pas : les Dendrobiums, Epidendrums, Phalaenopsis et autres se cÎtoient harmonieusement.

Au début des années 80, elle rencontre Marcel Lecoufle, célÚbre spécialiste des orchidées et achÚte ses premiÚres plantes. Le choix de cette fleur a été comme une évidence pour cette jeune retraitée. Outre la beauté de sa fleur, cette plante, contrairement aux idées reçues, demande peu de soins.

Aujourd'hui elle trouve son bonheur aux marchés aux fleurs, aux manifestations, mais aussi directement chez les professionnels.

Comme toute néophyte, elle commet dans un premier temps les erreurs les plus fréquentes : trop ou pas assez d'arrosage, des brulures par le soleil,...Mais petit à petit elle acquiert technique et expérience. Aujourd'hui, elle insiste sur le fait que l'orchidée se développe trÚs bien dans des graviers, elle n'a donc pas besoin de passer son temps à désherber son petit jardin. Selon elle, il n'est pas nécessaire d'investir dans un substrat onéreux (compost, billes d'argiles,...), de simples petits cailloux suffisent.

Soleil, ombre et Serre

Actuellement son jardin est divisĂ© en trois parties : une zone de plein soleil oĂč les Dendrobiums sont rois, une zone de miombre avec des Vandas, des Cattleyas,
 et une petite serre qui offre le milieu le plus adaptĂ© aux Phalaenopsis. Yolande ne laisse aucun espace se perdre, les orchidĂ©es se retrouvent aussi bien sur les murs, sur les arbres qu'en pleine terre. Chez elle la rĂ©ussite des orchidĂ©es s'obtient grĂące Ă  l'entretien d'un microclimat par l'intermĂ©diaire d'autres plantes. En effet, les plantes vertes et les arbres apportent un milieu humide aux orchidĂ©es de zones d'ombre.

Vous aussi Vous ĂȘtes passionnĂ© de jardin et que vous voulez partager avec nous vos astuces, contactez nous au 0262 90 20 60.
Gaëlle TISS era ND

comment démultiplier une orchidée

L'orchidée, fleur somptueuse et raffinée

Astuces

, se dĂ©mocratise et devient Ă  la portĂ©e de tous. Il est dĂ©sormais possible de trouver Ă  l'arrachĂ©e des plants Ă  partir de 2 euros. Nous sommes tous tentĂ©s d'avoir une magnifique orchidĂ©e Ă  la maison pour si peu. Mais que faire de cette plante aux racines nues ? Yolande a donc choisi de nous dĂ©tailler comment dĂ©multiplier une orchidĂ©e et comment la rempoter, point clĂ© pour la rĂ©ussite de la culture. Le principe du rempotage sera le mĂȘme pour une plante achetĂ©e Ă  l'arrachĂ©e. 1

Une orchidĂ©e ne doit jamais ĂȘtre rempotĂ©e en cours de floraison, il faut attendre que sa fleur ait fanĂ©. 2

Pour les dĂ©butants, prĂ©fĂ©rez un pot ajourĂ© en plastique, au dĂ©but l’arrosage a tendance Ă  ĂȘtre excessif. Les trous permettront d’évacuer le surplus d’eau. 3

Pour les Phalas le principe de rempotage est le mĂȘme, mise Ă  part qu’il faut laisser le plus de racines possibles Ă  l’air libre et ne pas les mettre en plein soleil. Elles prĂ©fĂšrent l’ombre d’une serre.

Étape 1

Enlever le pot.

Une orchidĂ©e du type Dendrobium qui a besoin d’ĂȘtre dĂ©multipliĂ©e se reconnaĂźt par le nombre important de racines qui dĂ©bordent du pot. VĂ©rifiez que la plante est prĂȘte Ă  ĂȘtre rempotĂ©e : la plante doit sortir trĂšs facilement de son pot initial, s’il y a de la rĂ©sistance c’est que ce n’est pas encore le bon moment.

Étape 2

Démultiplier.

Coupez les racines sĂšches au sĂ©cateur, elles sont mortes et ne sont donc plus utiles Ă  la plante. Puis procĂ©dez Ă  la dĂ©multiplication : il faut diviser le plant mĂšre en plants filles, un plant fille possĂšde 3 ou 4 belles tiges environ. Ne pas hĂ©siter Ă  forcer un peu Ă  cette Ă©tape, les racines Ă©tant bien entrelacĂ©es. Vous pouvez utiliser un couteau bien aiguisĂ© pour tailler dans la motte mais n’oubliez pas de bien dĂ©sinfecter vos outils avant et aprĂšs.

Étape 3

Le rempotage.

Mettez dans le pot une poignĂ©e de graviers (de quoi recouvrir tout le fond). Puis placez la plante dans le pot et recouvrez ses racines de graviers jusqu’au haut du pot. N’oubliez pas d’arroser votre plante aprĂšs le rempotage et placez la en plein soleil. Les plants filles peuvent ĂȘtre aussi replantĂ©s directement dans le sol, mais toujours entourĂ©s de graviers.

simple mais elle est pourtant primordiale Ă  la rĂ©ussite de ses orchidĂ©es. En effet, les graviers vont permettre une bonne irrigation de la plante et Ă©viter le trop plein d’eau qui entrainera la pourriture des racines. Il est important de bien comprendre que le systĂšme racinaire des orchidĂ©es est diffĂ©rent des autres plantes, souvent aĂ©riennes, les racines captent les Ă©lĂ©ments nutritifs dans l’eau de ruissellement. Ce peu d’élĂ©ments suffit Ă  la plante pour se dĂ©velopper.

Cette méthode peut paraßtre trÚs

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Le Faham peut ĂȘtre consommĂ© en infusion de 2 maniĂšres

Décoction D e Faham

l Vert : contre l’infection urinaire.

l MĂ»re (quand les feuilles virent au marron) : Ă©limine le rhume en 3 jours et dĂ©gage les voies respiratoires. Une petite tasse de tisane peut Ă©galement ĂȘtre consommĂ©e Ă  titre prĂ©ventif contre les coups de froid. Cette infusion facilite aussi la digestion.

Si vous achetez des feuilles de Faham vertes, vous pouvez les conserver plus d’un an en les faisant sĂ©cher Ă  l’abri du soleil pendant Ă  peu prĂ©s 1 mois.

le faham

TISANES

Les RĂ©unionnais sont de plus en plus nombreux Ă  se soigner par des mĂ©thodes traditionnelles. Mais il est crucial de se faire conseiller par un professionnel, en effet l’abus ou la mauvaise utilisation de plantes peut entraĂźner des effets non dĂ©sirables. A titre d’exemple, le Benjoin est souvent utilisĂ© pour ses Ă©corces alors que celles-ci auraient tendance Ă  bloquer l’appareil digestif. Les principes actifs du Benjoin se trouvent en rĂ©alitĂ© sur les jeunes pousses.

Mr Kakouk, tisaneur reconnu sur l’Entre-deux a bien voulu partager avec nous son savoir. Ce tradi-praticien travaille aujourd’hui en collaboration avec des pharmaciens pour amĂ©liorer les connaissances sur notre pharmacopĂ©e. Il fait partie de l’Association pour les PLantes Aromatiques et MĂ©dicinales de la RĂ©union (APLAMEDOM) qui Ɠuvre depuis 1999 Ă  la reconnaissance et Ă  la valorisation des plantes mĂ©dicinales de La RĂ©union et Ă  l’accompagnement de la crĂ©ation d’une filiĂšre organisĂ©e.

Le Faham est une orchidĂ©e Ă©piphyte des forĂȘts de la RĂ©union. Il s’agit d’une espĂšce endĂ©mique des Mascareignes. Il semblerait que cette plante est utilisĂ©e en infusion depuis le XIXe siĂšcle en Angleterre. En effet, l’üle Maurice, ancienne colonie anglaise, fournissait Ă  la reine cette orchidĂ©e qu’elle utilisait Ă  l’occasion Ă  l’heure du thĂ©. Sur notre Ăźle, elle est principalement utilisĂ©e contre les rhumes ou en rhum arrangĂ©. Mais attention Ă  la provenance de cette plante, elle ne doit pas ĂȘtre rĂ©coltĂ©e dans les milieux naturels.

Mr Kakouk prĂ©lĂšve ses plantes sur des parcelles familiales oĂč une replantation de 3 ha est prĂ©vue cette annĂ©e. Il est important pour un tisaneur d’exercer son activitĂ© sans altĂ©rer le milieu naturel. Il doit en ĂȘtre de mĂȘme pour le consommateur.

Mr KaKouK

Pour en savoir Plus

Vous pouvez contactez : Mr Kakouk, tisaneur sur l’Entredeux au 0692 83 81 87

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Les feuilles du haut sont vertes, celles du bas sont mûres (coloration marron).

la cuisine de... Edvin Grondin

Dans les hauts du Tampon Edvin Grondin propose de découvrir son cari coq façon grand-mÚre. Le maçon a toujours aimé la cuisine et partage avec plaisir une recette qui lui rappelle son enfance. Rencontre autour du feu de bois.

J“'ai dĂ©jĂ  cuisinĂ© pour 150 personnes ”. Notre cuisinier de la semaine est bien entraĂźnĂ©. Edvin Grondin, 47 ans, a l'habitude de jouer le traiteur pour la famille et les amis. Mariage, baptĂȘme, et fĂȘtes en tout genre, le nombre d'invitĂ©s ne lui fait pas peur.

L'important : faire une mise en place dans la cuisine avec tous les Ă©lĂ©ments de la cuisson, “ Sinon ou lĂ© perdu ”, prĂ©cise Edvin. Dans les hauts du Tampon, mijote sur le feu de bois un coq de la cour.

“ C'est une recette qui me rappelle les anciens. Quand nous Ă©tions petits, avec mes 12 frĂšres et sƓurs, on se bagarrait pour manger un morceau de corde (d'intestins) comme on disait ”, raconte le tamponnais pour prĂ©senter sa recette du cari coq façon grand-mĂšre. Le coq, il l'achĂšte Ă  son beau-frĂšre qui habite tout prĂšs.

Une histoire de famille

Lui aussi Ă©levait autrefois des animaux : volailles, cochons et autre. Dans la famille “ on prĂ©fĂšre les ingrĂ©dients de la cour ”. Le primeur, oĂč il se fournit en lĂ©gumes, est d'ailleurs tenu par la famille de l'un de ses beaux-frĂšres. A 25 ans, Edvin commence Ă  travailler comme plongeur au restaurant

Le GĂ©ranium au Tampon. Il prĂ©pare ensuite une qualification pour apprendre la cuisine. C'est lĂ  qu'il saisi vraiment les bases, mais “ ça a toujours Ă©tĂ© une passion, je teste des plats chez moi pour la famille ”, raconte le pĂšre de trois enfants. Et c'est aussi en regardant les autres membres de la famille que lui sont venues ses connaissances en cuisine.

Des projets sur le feu

Entre 1994 et 1997, il ouvre son propre restaurant : Le restaurant des Trois Mares, oĂč il proposera de la cuisine crĂ©ole et chinoise.

Il s'essaie aussi à la cuisine métropolitaine. Edvin adore cuisiner le canard et le coq sous toute ses formes : civet, coq au vin... etc. A qui voudra bien, il propose ses services de traiteur.

Mais le tamponnais ne fait pas que cuisiner, il travaille comme maçon de façon ponctuelle, faute d'un contrat plus stable, et avait également lancé une entreprise spécialisée dans le moellon : des murs en pierre.

Sa maison, il l'a construite de ses mains... encore en travaux, les projets d'améliorations sont nombreux.

Pour résumer le monsieur : de gros bras et une sensibilité culinaire.

Les trucs du chef LE ROUGAIL

Je prĂ©fĂšre couper le chou Ă  la main, la coupe est plus fine, ça change tout. Dans une salade, on ĂŽte les grains des tomates pour Ă©viter de dĂ©tremper les autres ingrĂ©dients. Pour le rougail, je prĂ©vois toujours deux versions: l'une pimentĂ©e, l'autre non. Les enfants aiment bien faire comme les adultes, ça leur permet de pouvoir gouter Ă  tout sans risque. Le coq, je l'ai achetĂ© Ă  mon beau-frĂšre, c'est un coq de la cour. Il faut toujours prĂ©parer tous les ingrĂ©dients et tout mettre en place pour ne pas ĂȘtre perdu pendant la prĂ©paration.

- Peler et couper le concombre en fines lamelles.

- Mélanger 2 cuillÚres à soupe de vinaigre avec 1 cuillÚre à soupe d'huile.

- Couper l'oignon et mélanger.

- Écraser l'ail au pilon, et ajouter Ă  la prĂ©paration.

- Diviser la préparation ainsi obtenue en deux. L'une sera servie aux enfants et aux gens peu amateurs de piment.

- Équeuter les petits piments et les Ă©craser dans un pilon.

- Ajouter à la deuxiÚme moitié de la préparation.

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Par Linda S a C i
C
Photos Jeann oël en lo
R a
Au 17e kilomĂštre au Tampon, le dimanche de bon matin, Edvin se fournit toujours au mĂȘme endroit pour les lĂ©gumes. Il connait les propriĂ©taires, ils font en quelque sorte “ partie de la famille ”.

PoUr 4 PerSonneS

1 ou 2 carottes

2 chouchous (ou un kilo)

1/4 de chou

2 tomates

100 grammes de haricots verts

3 oeufs

Pour la vinaigrette : Vinaigre blanc

Huile

Oignons Sel poivre

Salade Créole Cari Coq

> Faire cuire les oeufs, 15 minutes dans l'eau bouillante. Retirer ensuite la coquille et couper en deux.

> Mettre à cuire les haricots verts dans de l'eau salée bouillante 3 minutes, à découvert pour qu'ils gardent leurs couleurs. Puis les égoutter.

> Couper les tomates en dés, en ne conservant que la peau et la chair.

> Hacher le chou finement.

> Peler et rĂąper les chouchous et les carottes.

> Laver la salade et disposer le tout dans un grand plat.

> PrĂ©parer ensuite la vinaigrette. Deux cuillĂšres Ă  soupe de vinaigre pour 4 cuillĂšres Ă  soupe d'huile, un oignon Ă©mincĂ©, du sel et du poivre. poiv. On remue, c'est prĂȘt.

Façon grand-MÚre

PoUr 10 PerSonneS

Un coq entier, vivant.

3 tomates

3 oignons rouges

10 branches de thym en bouquet

10 branches de persil

10 branches d'oignons verts

20 grammes de riz

Sel, poivre, safran

Pour le piment : 1 concombre

20 petits piments verts

Vinaigre blanc, huile

sel, poivre

1 oignon

2 gousses d'ail

> La préparation du coq se fait la veille du repas. Hacher les oignons verts, le persil et ajouter 20 grammes de riz cru dans une coupelle.

> Récupérer le sang du coq dans la coupelle et réserver pour le lendemain lors de la cuisson de la volaille.

> Plumer le coq dans l'eau chaude. Couper le coq dans les jointures pour avoir de jolis morceaux (avec les pattes). en les vidant. Ouvrir le gésier et les tripes sur la longueur à l'aide d'un couteau fin pour les nettoyer de leur contenu . Laver avec de l'eau puis tremper et frotter dans du vinaigre et du sel, gésier et tripes à part.

> Le jour du repas, couper les tomates en dés, sans retirer les grains, réserver.

Faire roussir, à feu vif, dans une grande marmite l'ensemble des morceaux, exceptés le foie, le sang et les intestins, dans de l'huile jusqu'à ce que les morceaux prennent une jolie couleur dorée. Faire dorer les intestins, juste une ou deux minutes et retirer. Retirer le surplus d'huile.

> Ajouter le bouquet de thym, les oignons émincés, le sel, le poivre, et deux petites cuillÚres de safran.

> Ajouter les tomates, remuer quelques secondes sur feu vif, puis ajouter de l'eau Ă  hauteur. Ajouter le foie, les intestins, et le sang. Couvrir. Laisser cuire une heure Ă  feu vif, puis encore deux heures sur feu moyen.

COÛT
COÛT 5€
46
10€
Recettes

notre note :

> Bon élÚve, appliqué et créatif.

L ’Art i Show à SAint-pierre la Carte

GLOBE COOKER

L’Art i Show, c’est d’abord une philosophie. StĂ©fan et CĂ©line, les propriĂ©taires, ont dĂ©cidĂ© de voyager Ă  travers leur mĂ©tier. Tous les cinq ans, ils mettent les voiles vers une nouvelle destination culinaire, s’installent et ouvrent un restaurant. AprĂšs avoir succombĂ© aux charmes du pays des Miss Univers, pris un bon coup de froid du cĂŽtĂ© de chez Eva Joly, les deux globecooker ont Ă©tabli leur QG dans le centre-ville de Saint-Pierre, rue Suffren. L’Art i Show c’est Ă©galement un concept : un resto galerie.

Graines de sésame et quinoa

Rien de guindĂ©, un accrochage Ă  la roots, un Ă©clairage pas trĂšs flatteur mais un choix d’artiste plus street que croĂ»tes. TrĂšs vite, on se laisse porter. Olivier, le serveur vous accueille avec une gentillesse naturelle, qui sans vouloir jouer les rabats- joies, se perd un peu.

La dĂ©co est simple et presque ethnique. Les tables sont judicieusement espacĂ©es pour des conversations en toute intimitĂ© avec ce qu’il faut de distance pour capter la chaleur humai-

ne de ses voisins.

Tous les plats fleurent bon la destination exotique. Les noms mĂ©langent les sonoritĂ©s d’ici et d’ailleurs, comme l’ambiance musicale qui voyage entre funk et rumba congolaise. A l’Art i Show, pas de magret sauce au poivre vert ou de pavĂ© de rumsteack. La base des plats reste classique mais rĂ©interprĂ©tĂ©e comme autant de cartes postales.

Des Ă©pices, des graines de sĂ©same et de Quinoa, de la menthe, du coriandre, un tour de main asiatique, des rĂ©miniscences du sud ouest et des embruns de churascaia brĂ©silienne. Et cela donne des camarons au gingembre, du filet mignon au colombo, du kangourou aux cĂšpes et aux girolles, du filet de bƓuf au Porto ou de perroquet aux agrumes. RĂ©putĂ© pour ses poissons, option prise finalement pour le mi- cuit de thon, qui bien que n’étant pas un choix kamikaze, a le mĂ©rite d’ĂȘtre un test imparable. Le jus de fruit sirotĂ©, le plat arrive sans trop attendre. La prĂ©sentation est claire, l’assiette gĂ©nĂ©reuse, le service est irrĂ©prochable.

Le thon est dĂ©licieux, moelleux, et rĂ©ellement mi- cuit, subtilement relevĂ© par un pesto de coriandre. Les frites ne baignent pas dans l’huile, en revanche, dommage, la salade verte un peu. A cette exception prĂšs, c’est bon, simple et bien fait.

4 SENSATIONS DE FRAICHEURS

> EntrĂ©es entre 8 et 10€

> Plats entre 19 et 25€

> Dessert entre 8 et 10€

l’ a D re SS e

> L’Art i Show 107 rue de Suffren, 97410, St Pierre.

02 62 328 602

02 62 606 376

Du mardi au vendredi midi et soir, samedi soir uniquement.

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DANS UN SEUL TUBE !
En vEntE sur toutE l’ülE
INTENSES
Mia M test 14 20
Par C.M

Port du bleu obligatoire style

Le Port. A priori, ce n’est pas la ville oĂč l’on va spontanĂ©ment faire son shopping. Pourtant, quand on prend la peine de se balader dans le centre de la petite citĂ© portuaire, on se surprend Ă  dĂ©nicher quelques piĂšces so trendy
bleu de prĂ©fĂ©rence. Ben oui ! La ville, qui se tourne de plus en plus vers la mer, ne pouvait passer Ă  cĂŽtĂ© de la tendance Ă©lectrique du moment. Embarquement pour un diabluerama.

> En deux mots. C’est le top qui tue. Bleu profond presque Klein. Fluide et lĂ©ger. Une coupe simple et super stylĂ©e avec son col Ă©coliĂšre de pensionnat, encanaillĂ© de strass dorĂ©s. Il se suffit Ă  lui mĂȘme. Un jean slim brut ou noir, de jolis escarpins et le tour est jouĂ©. A mettre au boulot, comme au resto.

25€. ita ita, 39 rue du gĂ©nĂ©ral de gaulle. Je parie que ce n’est pas la seule chose que vous achĂšterez lĂ -bas.

> Pour celles qui ne sont pas prĂȘtes Ă  assumer le color-block, l’accessoire reste une option. Voici un bracelet arty, repĂ©rĂ© chez Capri, une institution de la bijouterie fantaisie au Port. Certes, il faut s’armer de courage pour repĂ©rer la bonne piĂšce entre les millions d‘articles qui se chevauchent mais les plus persĂ©vĂ©rantes repartiront ravies. Il y a de vrais trĂ©sors Ă  condition d’oser. Fans des annĂ©es 80, c’est votre nouvelle adresse.

4,27€. Capri, 32 rue François de Mahy.

> Ce n’est pas parce qu’on habite sous les tropiques, qu’on n’a pas le droit, nous aussi, Ă  notre veste uniforme: savant mĂ©lange entre un spencer pour la coupe courte, un sweat pour le cotĂ© coton et confortable, et une veste d’apparat pour ses boutons dorĂ©s et ses brandebourgs. On Ă©vite de l’associer Ă  une chemise Ă  jabots façon Prince, le chanteur Ă  talonnettes, mais avec un petit tee-shirt gris, lĂ  par contre on gĂšre.

30€. ita, ita retrouvez la collection sur leur facebook.

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> Il n’y a pas que les rires qu’on peut acheter Ă  la « boutik » Ah-Tiock. A la quincaillerie du centre-ville, entre les clous et les vis, on flashe sur le traditionnel thermos chinois en aluminium. Vintage et utile, Ă  la fois. Astuce du commerçant : pour savoir si il est authentique, collez votre oreille sur le goulot, si vous entendez un bruit de ventouse, achetez-le les yeux fermĂ©s et l’oreille rouge.

26€ le thermos. chez Ah-Tiock quincaillerie, 9 rue du gĂ©nĂ©ral de Gaulle.

> Le Headband-bijou de tĂȘte- c’est la tendance lourde. Les « cercles » ne sont plus rĂ©servĂ©s aux petites-filles. Aujourd’hui, on habille sa coiffure. Si on choisit le gros nƓud-nƓud Ă  pois-pois, c’est rigolo, Ă  condition de le marier avec une tenue sobre et cool, sinon vous risquez l’interpellation par la police du goĂ»t.

18,50€, un peu cher mais fait main. Lila boutik, 31 rue de GĂ©nĂ©ral de Gaulle.

> Adoptez la tendance imprimĂ© avec cette mini robe Ă  motif tropical, qui au passage peut aussi se porter en top. Les couturiers en ont fait un must-have des collections. Osez donc fleurs et palmiers flashy. Pour Ă©viter le fashion faux-pas, on l’associe avec une veste militaire en soirĂ©e, et tiens des « savat’ pizon blĂ© pou bat’karĂ© la plaz ».

> C’est l’encens le plus vendu au monde. Le Nag Champa, qui parait-il procure calme et harmonie intĂ©rieure, sent surtout trĂšs bon. Pratique, il absorbe aussi l’humiditĂ©. Pour les plus accros Ă  ce bĂątonnet fort en bois de santal, conservez la boĂźte dans votre penderie pour parfumer dĂ©licatement vos vĂȘtements.

2,50€ chez Fatex

13 rue du cardinal de la viergerie.

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x€ Super Polygone- 45 rue François de Mahy.
n oël en lo R a C
Photo Jean-

Maladie due à un excÚs de sucre dans le sang, le diabÚte de type 2 entraßne des complications chroniques ou aigues. Il est donc souhaitable de se faire dépister.

Qu’est-ce Que le diabùte de type 2 ?

> “C’est une maladie due Ă  un excĂšs de sucre dans le sang (hyperglycĂ©mie). Le pancrĂ©as ne produit plus assez d’insuline et l’organisme ne parvient plus Ă  l’utiliser efficacement, provoquant une augmentation de sucre dans le sang. Ce type de diabĂšte (touchant 80% des diabĂ©tiques) apparaĂźt en gĂ©nĂ©ral chez les adultes. Il peut Ă©voluer pendant des annĂ©es sans aucun signe, mais l’excĂšs de sucre va provoquer progressivement des complications.

Quels sont les facteurs de risQue ?

> L’hĂ©rĂ©ditĂ© et la gĂ©nĂ©tiques : les antĂ©cĂ©dents familiaux d’un des parents, d’un frĂšre ou d’une sƓur.

> L'Ăąge : le risque augmente Ă  partir de 40 ans.

> Le surpois : l’action de l’insuline est gĂȘnĂ©e par l’excĂšs de graisses dans le corps.

> La sedentarité : elle favorise la prise de poids.

Que peut-on faire ?

> Se faire dépister réguliÚrement

> Avoir une bonne hygiĂšne de vie : manger Ă©quilibrĂ©, lutter contre le surpoids, avoir une activitĂ© physique rĂ©guliĂšre, rĂ©duire sa consommation d’alcool si elle dĂ©passe 2 verres par jour.

DiabÚte mieux vaut prévenir

comment savoir si on est diabétiQue ?

> A partir d’une simple goutte de sang et Ă  l’aide d’un lecteur de glycĂ©mie, il est possible de connaĂźtre son taux de sucre dans le sang.

> A jeun, la glycémie ne doit pas dépasser 1,26g/l (taux normal : de 0,8 à 1,26g/l)

> AprÚs un repas, cette glycémie ne doit pas dépasser 1,4g/l > on est considéré comme diabétique à partir de 2g/l > un contrÎle est recommandé tous les ans, surtout chez les personnes présentant des facteurs de risque.

Que faire Quand on est diabétiQue ?

> Il faut Ă©quilibrer le diabĂšte en modifiant ses habitudes de vie : manger Ă©quilibrer, rĂ©duire sa consommation de sucre, de graisse et d’alcool, pratiquer une activitĂ© physique rĂ©guliĂšre adaptĂ©e Ă  son Ăąge, arrĂȘter de fumer.

> Il faut prendre son traitement tous les jours (insuline et médicaments) et effectuer une surveillance médicale (tous les trois mois chez le médecin, tous les ans, ophtalmo, cardiologue, podologue et contrÎle des reins).

Quelles sont les complications ?

> LeS CompLICAtIonS AIgueS : les modifications trop importantes de la glycĂ©mie (trop basse ou trop Ă©levĂ©e) peuvent entrainer des malaises allant jusqu’au coma.

> LeS CompLICAtIonS ChronIqueS Ces atteintes s’installent silencieusement et progressivement sur plusieurs annĂ©es. Elles apparaissent d’autant plus souvent et d’autant plus vite si le diabĂšte est mal Ă©quilibrĂ© : accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, maladie de la rĂ©tine, infarctus du myocarde, insuffisance rĂ©nale, impuissance, artĂ©rite, neuropathies (douleur et perte de sensibilitĂ© des pieds), ulcĂ©rations, nĂ©croses, maux perforant plantaires.

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Ă 
APRÈS
Rubrique rĂ©alisĂ©e par l’Aurar, Saint-Paul.
jeun
un RePAS
santé
On est cOnsidéré cOmme diabétique à partir de 2 grammes de sucre par litre de sang

Tu m'as vu sur FaCebook?

Groupes, tests, actualisation du statut, commentaires... Facebook est une nouvelle drogue qui a envahi le quotidien. Premiers adeptes, les ados. Quelques pistes pour savoir ce qu'ils trafiquent, derriÚre leur écran.

Ils actualIsent leurs statuts

C'estgrave?

> “ Marre de bosser ” ou “ top la robe rouge de X ”.... La mise Ă  jour de son statut est un tĂ©moignage de sa vie, bien sĂ»r trĂ©pidante : il s'y passe toujours quelques chose qui vaille la peine d'ĂȘtre racontĂ©. Et mĂȘme s'il ne se passe rien, on le dit. On s'y montre plein d'Ă©nergie et d'esprit, si possible drĂŽle. Ca change tout le temps, ça va vite. Plus vite que la vie elle-mĂȘme?

Ils font des tests

> “ Quelle est ton Ă©quipe de foot prĂ©fĂ©rĂ©e ”, “ Quel mot tu dis le plus Ă  ta mĂšre? ”, “ A quelle star de Twilight ressembles-tu? ”.... Les ados adorent les tests et s'y adonnent sans retenue. On y apprend qu'une jeune fille estime que Nicolas Sarkozy a dominĂ© le dĂ©bat de la prĂ©sidentielle et qu'une autre a dĂ©signĂ© la RĂ©union comme meilleur endroit du monde pour habiter. C'est intĂ©ressant....

Ils commentent les statuts

> Plus on me commente, plus je suis populaire, plus j'ai de “ j'aime ” sur mon statut, plus ce que je raconte est intĂ©ressant aux yeux des autres, plus je regarde, plus je sais ce que font les autres et oĂč ils sont. Je “ facebooke ” donc je suis.

Ils se prennent en photo

> Des floues, des coupĂ©es, des sans intĂ©rĂȘt.... Les ados adorent poster des photos. Mais quand il s'agit de se mettre en scĂšne, certaines jeunes filles n'hĂ©sitent pas Ă  se retoucher abusivement ou Ă  se prĂ©senter dans des poses lascives, dont on imagine qu'elles ne mesurent pas toujours la portĂ©e. Mais attention, le monde de l'internet est impitoyable et jaloux.

Ils phIlosophent

> “ La sĂ©duction a toujours Ă©tĂ© une histoire de manipulation ” ou “ A quoi ça sert des Ă©motions pour toi tout seul?”... Les ados, surtout les jeunes filles, adorent les phrases dĂ©finitives, glanĂ©es par-ci par -lĂ  et souvent pleines d'allusions. Certains y dĂ©versent leur mauvaise humeur et d'autres rĂšglent leurs comptes en disant que “ les concernĂ©s se reconnaitront ”. Bref, ils s'expriment.

Ils abusent des voyelles

> “ Je t'aaaaaaaaaaaaaaaime ” ou “ je surkiiiiiiiiiiiiiiife ”. Sorte d'hystĂ©rie littĂ©raire, l'accumulation de voyelles est une forme d'accentuation de son Ă©tat qui, Ă  haute voix, pourrait ressembler Ă  un hurlement. Un cri strident ou rauque, Ă  la limite du dĂ©sagrĂ©able

Les parents des ados d'aujourd'hui sont nĂ©s avant internet et bien avant le web 2.0, dit participatif. Beaucoup s'interrogent donc lĂ©gitimement sur les consĂ©quences de cette pratique qui pique plus de 200 000 RĂ©unionnais. Des Ă©tudes amĂ©ricaines ont des rĂ©sultats contradictoires. Selon une note de l'American Academy of Pediatrics, les adolescents qui consultent intensivement les mĂ©dias sociaux seraient sujets, plus que les autres, Ă  la dĂ©pression. Voir le profil Ă©clatant de ses “ amis ” pourrait susciter des jalousies entrainant un repli dans la vie virtuelle au dĂ©triment de la vie rĂ©elle. A l'inverse, montrer une image de soi constamment positive est Ă©puisant.

Cependant, cette mise en scĂšne permanente aurait aussi des vertus : elle stimulerait l'imagination et, dans certains cas, diminuerait le sentiment d'isolement. Aujourd'hui, la crise d'adolescence se vit toujours porte fermĂ©e dans sa chambre, mais avec des centaines d' “ amis ”. Car cette addiction rĂ©vĂšle un incroyable besoin de communiquer. Donc d'exister.

109 ados
Par Marine V ei TH
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