Adventist World French - March 2022

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Les frères Campbell (à partir de la gauche) : Frank, Nestor, Nills, et Alvin.

Au premier plan

La foi de mes pères*

Deux hommes, deux parcours

V

ers la fin de 1959, le pasteur Riley S. J. Caesar Sr a tenu une campagne d’évangélisation dans une toute petite communauté rurale de Guyane, en Amérique du Sud. Alvin et Frank y ont été invités. Aujourd’hui âgés de 79 et 75 ans respectivement, les deux hommes parlent de la ferveur avec laquelle le pasteur a prêché le message du sabbat un mercredi soir. Ce message retentit encore dans leur esprit comme une bonne vieille cloche d’église. Les deux garçons ont décidé de se faire baptiser. Lors de cette cérémonie solennelle, ils étaient remplis d’enthousiasme à l’idée de cette nouvelle étape de leur vie. Alvin, le plus âgé des deux, est resté dans la foi. Frank, lui, s’en est détourné au fil du temps. Frank se souvient du message clair qui distinguait les adventistes des Frères chrétiens (Christian Brethren) – la congrégation qu’il fréquentait avant son baptême. Pour les adventistes, le samedi était un jour sacré. Et ce message l’intriguait au plus haut point. LE PARCOURS D’ALVIN

Pourquoi Alvin est-il resté adventiste ? « Disons que j’ai été bien préparé à la vie adventiste ! » dit-il. Il se souvient avec émotion des efforts inlassables du pasteur Caesar pour s’assurer que les membres potentiels reçoivent une perspective théologique approfondie de cette nouvelle Église. Si Alvin se lançait maintenant dans cette nouvelle démarche, c’est parce qu’il avait déjà entendu parler du sabbat, et ce, d’une manière extrêmement surprenante. Où avait-t-il donc découvert le sabbat pour la première fois ? Alvin répond dans élan joyeux : « À l’École du dimanche ! » Un dimanche, il s’est précipité chez lui pour rapporter que sa monitrice de l’École du dimanche enseignait à sa classe que le sabbat était le septième jour. La réponse qu’il a reçue de sa tante l’a complètement déboussolé : « Eh bien, elle a tout à fait raison ! » Et pourtant, sa tante était, elle aussi, une fervente observatrice du dimanche ! Dérouté, Alvin s’est retrouvé avec des tas de questions. Pourquoi ces deux femmes – ces deux modèles dans sa vie – l’encourageraient-elles à observer le sabbat du septième jour alors qu’elles-mêmes continuaient à observer fidèle22

Mars 2022 AdventistWorld.org

Photo : courtoisie de la revue Messenger

ment le dimanche ? Un jour, la tante d’Alvin a reçu une invitation de la part des « adventistes » et a décidé d’envoyer tous les enfants à l’École du sabbat. Ce samedi matin-là, Alvin a délibérément attaché l’une des vaches les plus robustes avec une corde qui était abîmée. Ensuite, il a alerté sa tante qu’une vache avait fugué, et qu’elle pourrait endommager les cultures des fermiers d’alentour. Bien entendu, sa tante l’a immédiatement envoyé à la recherche de la vache. « Je savais bien où se trouvait la vache ! Ruby était juste à côté de la maison », raconte Alvin en riant. Ainsi, au lieu d’assister à l’École du sabbat, Alvin s’est contenté de regarder Ruby ruminer. « Ces messages étaient tellement contradictoires ! Ne sachant que penser, j’ai réagi comme un vrai ado. » Finalement, le samedi 26 décembre 1959, Alvin – mon père – et Frank – mon oncle – ont tous deux été baptisés. Comme à l’époque il n’y avait pas de baptistère dans l’église, ils ont été baptisés par immersion dans un canal. Qu’est-ce qui a incité mon père à rester adventiste ? Papa se souvient qu’on a confié à son frère et à lui des


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